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Pathologie Des Oa en Ba Et BP (Sahrane)
Pathologie Des Oa en Ba Et BP (Sahrane)
Mme SAHRANE
INGENIEUR GENIE CIVIL
INGENIEUR EXPERT
Etre capable de cerner les désordres les plus couramment rencontrés dans les ouvrages d'art
(ponts, routes, chaussées, voiries) et notamment les pathologies qui en résultent.
Connaître la panoplie des dégradations des structures et des altérations des matériaux
Reconnaître et apprécier la gravité des désordres
UN PATRIMOINE :
- Inestimable
- Irremplaçable
DES MENACES :
- Conditions d’exploitation
- Charges accidentelles
UNE ALTERNATIVE :
DES ACTIONS :
Les Ouvrages d’Art sont des points sensibles du réseau routier en raison de leur
emplacement stratégique et des graves conséquences que provoquerait leur défaillance ou leur
fermeture.
Cette surveillance est particulièrement nécessaire pour les ouvrages anciens, qui ne sont plus
adaptés aux caractéristiques du trafic moderne et dont les matériaux de base sont souvent altérés
sous l’effet des intempéries, et pour les ouvrages modernes conçus suivant des normes tenant
compte des conditions limites de sollicitations possibles des matériaux.
La surveillance est aussi nécessaire pour identifier ou suivre les effets de toute imperfection
de construction.
Il existe une analogie étroite entre les actions que nous devons entreprendre pour
la maintenance d'un ouvrage et la démarche médicale. 1
• La symptomatologie----------------------------------~Auscultation
• La Thérapeutique------------------------------- ~ Traitement
Dans les deux cas, l'oùvrage comme le malade a son <dossier>, et doit se
soumettre à des <visites régulières>.
QUELQUES CHIFFRES :
La durabilité du béton armé repose sur plusieurs facteurs tel que la composition
des matériaux, les conditions d’exploitation, les dimensions structurelles, la
mise en œuvre et le manque d’entretien ainsi de suite.
Cette diversité des facteurs permette la manifestation des pathologies apparentes
ou cachées, ces dernières se développent progressivement avec le temps en
aggravant la situation plus en plus jusqu’à la ruine totale de l’ouvrage.
Donc la première étape qui nous permette le lutte contre ces pathologies c’est la
compréhension approfondie des phénomènes déclencheurs et les désordres
résultants ces pathologies, il s’agit de répondre aux questions suivantes :
- Quelle sont les différentes pathologies manifestants dans un ouvrages en
béton ?
-Quelle sont leurs natures, leurs étendues et leurs potentialités d’évolution ?
Dans la plupart des cas, les défauts sont initiés par une mauvaise conception, un
choix de constituants mal adaptés aux conditions d'environnement, des erreurs
dans la mise en œuvre, ou encore un manque d'entretien.
Problèmes de matériaux :
- La carbonatation (1)
- Les Gonflements Internes du Béton (GIB)
‐ La RSI (Réaction Sulfatique Interne)
‐ La RAG (Réaction Alcali‐Granulat)
- Les effets du gel (au jeune âge et interne)
(1) À noter que la carbonatation n’a pas d’effets négatifs sur la résistance du
béton seul.
Manifestations
– rien de visible de manière directe au niveau du béton
– on ne voit au bout d’un certain temps que les conséquences : corrosion des
armatures (coulures de rouille, armatures apparentes, fissures au niveau des
armatures sous l’effet de la corrosion)
Phénomène
– Pénétration du CO2dans le béton
transformation des hydroxydes (chaux) en carbonate
- baisse du PH (13 9)
Fissuration perpendiculaire au
Fissuration Fissuration parallèle au
parement.
aux angles. parement.
Manifestations
Nombreuses et de divers types selon structure et partie d’ouvrage :
Fissuration orientée :
Manifestations :
si origine interne : identiques à celles de l’alcali-réaction
» gonflement
» fissuration selon un maillage
si origine externe :
» dégradation progressive du béton de la surface vers le coeur =>
désagrégation du matériau
Phénomène :
‐ Réaction chimique des sulfates présents dans le béton (dans les gypses
notamment). Elle favorise la formation d’ettringite (différée) qui présente des
propriétés expansives. Pressions de l’ordre de 200 Mpa, d’où la fissuration du
béton.
On distingue :
Attaque sulfatique externe
‐ les sulfates agressent le béton depuis l’extérieur.
‐ la dégradation est progressive de la surface vers le coeur du matériau.
L’attaque ne se fait qu’en présence d’eau (sols, eaux de mer, eaux souterraines,
terrains agricoles, canalisations).
Attaque sulfatique interne
‐ les sulfates dans le ciment ou dans les granulats.
‐ la dégradation est dans le coeur du matériau.
L’attaque se fait sans apport externe de sulfate, elle affecte l’ensemble du béton,
elle se manifeste par un gonflement du matériau qui conduit à sa fissuration.
Elle existe en deux situations :
- les réactions sulfatiques internes RSI
- les réactions alcali‐granulats RAG
Manifestations :
Rien de visible au niveau béton, on ne voit au bout d’un certain temps que les
conséquences : corrosion des armatures (coulures de rouille, armatures
apparentes, fissures au niveau des armatures sous l’effet de la corrosion
Phénomène :
origine des cl- :
- eau de mer
- solutions de sels de déverglaçage
pénétration :
- sous l’effet de l’eau
- dépend de :
* cycle humidification/séchage , durée, conditions climatiques
* perméabilité du béton
- par diffusion due au gradient de concentration de cl-entre surface et coeur
=> profils cl-
» insuffisance d’enrobage
» béton poreux
» béton fissuré
» carbonatation du béton d ’enrobage
» pénétration d’agents agressifs (cl-)
b) Tracé ou forme:
- rectiligne;
- courbé;
- quelconque;
- simple, multiple et composé.
c) Emplacement
Il faut effectuer un repérage dans l'élément considéré
La situation de la fissure correspond alors :
- pour fissures horizontales inclinées:
- partie (ou zone) basse,
- partie moyenne,
- partie supérieure.
-Pour fissures verticales:
- rives – parties latérales,
- zone médiane,
- emplacement divers.
e) Particularités:
- date de la première apparition; certaines fissures apparaissent après quelques
heures ou quelques jours, d'autres après plusieurs années;
- effets secondaires, par exemple éclatement ou arrachement des parties
adjacentes (par arrachement, il y a cisaillement ou traction, et par éclatement, il
y a compression)
- pénétration d'air, d'eau, etc.;
- tâches (humidité);
- destination des ouvrages.
Le retrait différé:
‐ dû généralement à la mise en contact de deux bétons d’âge différent
comme par exemple la reprise de bétonnage (attention à la reprise de béton
« organisée » et la reprise « sauvage »)
Le retrait gêné (ou retrait empêché):
‐ dû aux contraintes développées à l’intérieur de deux parties en béton,
liées mécaniquement l’une à l’autre mais d’inertie très différente.
. Le fluage
Position Cause
Type de Localisation Causes
sur la première remèdes Délais
fissurati Sous division la plus secondaire
Figure (exceptés d’apparit
on fréquente (facteur)
retrait) ion
Proximité
Des armatures Gran Réduire le
A
Tassement, et des de Conditions ressuage
10mn à
Sédimentation étrésillons haute Excès de de séchage ou
Effet des Partie 3h
du béton frais B ur haute ressuage au jeune âge vibration
voûtes des colonnes trop rapide plus
Changement soutenue
C
d’épaisseur
Chaussées Dessiccation
D Diagonal
et rapide du
dallag
Dalles béton frais
E Aléatoire
armées
es
Retrait Vitesse de Améliorer 30mn à
Dessiccation
plastique ressuage la cure au 6 h
du béton plus
Proximité faible jeune âge
Dalles armatures en
F des
armées surface
armatures
Déformation
Exothermie
empêchée
G Mur épais Trop importante
par
Retrait l’extérieur Refroidisse- Réduire la 1 j à 2 ou
thermique Gradient ment rapide chaleur 3
Déformation
endogène de température et/ou isoler semaines
empêchée Pièces
H élevé
par épaisses
l’intérieur
Distance Réduire le
Retrait de Retrait
Murs et insuffisante dosage en Quelques
dessiccation excessif,
I dalles entre les eau, semaines
exogène cure
minces joints améliorer ou mois
inefficace
cure
Coffrage
Contre les imperméable Formule
J Surface laide 1à7
coffrages riche en Améliorer
jours,
divers ciment, la cure et
K parfois
Béton de Talochage mauvaise la finition
dalles plus tard
surface excessif cure
Corrosion
Colonnes Enrobage
des L naturel
et insuffisant
armatures
poutre
Réaction
Granulats
alcali-silice
Sites réactifs et Eliminer Plus de 5
M
humides teneur en les causes ans
alcalis élevée
Les granulats réactifs Eliminer
Réaction alcali
N emplacements plus ciment alcalin les causes
- granulaire
humides de réaction
- La présence des fissures facilite la pénétration rapide des agents agressifs par
le béton d'enrobage jusqu' aux armatures qui sont aussitôt dépassivées .
- Les expériences des ouvrages montrent que les fissures parallèles aux barres
sont plus dangereuses que les fissures perpendiculaires. Les résultats sont moins
clairs en ce qui concerne l'influence de l'ouverture des fissures sur la pathologie.
Un état de corrosion avancée est enregistré si l'ouverture des fissures dépasse 0,2
- 0,5 mm, où 1' autocolmatage est difficile et l'environnement est agressif.
- Les fissures accélèrent la corrosion induite par le chlorure en augmentant la
pénétrabilité du béton, en général, l’augmentation de taux de la corrosion est
proportionnelle à la largeur des fissures, mais elle est sensible à la qualité du
béton. Pour un type de liant et E/C donné, la vitesse de corrosion augmente avec
l’augmentation de largeur des fissures, alors que pour une largeur de fissure
donnée, la vitesse de corrosion diminue quand la qualité du béton augmente.
Autres Désordres :
a) Efflorescence :
L'efflorescence est le résultat de l'hydrolyse des composants da la pâte de ciment
dans le béton. L'efflorescence est indiquée par la présence des dépôts blancs sur
le béton, le plus souvent sur le dessous des ponts et viaducs et indique que l'eau
utilisée dans le processus de mélange de béton a été contaminé.
b) Les épaufrures :
Elles correspondent à un éclatement du béton avec chute de fragments, laissant
souvent les armatures apparentes. Les épaufrures sont généralement la suite
logique d'un écaillage ou elles ont provoqué par des ondes de choc.
d) L’écaillage :
L'écaillage est un phénomène de désagrégation des surfaces de béton provoqué
par leur exposition au gel/dégel en présence d'humidité ou de sels déglaçant.
Généralement, son apparition commence par de petites zones localisées, qui par
la suite peuvent se rejoindre, s'étendre et affecter de grandes surfaces. Lors d'un
écaillage léger, les gros granulats restent enrobés dans la pâte.
e) défauts de construction :
Cela inclut les questions de consolidation tels que les poches de roche, les vides
en nid d'abeille, des trous de bugs, et des stries de sable qui peuvent résulter de
vibrations incorrecte, mélange sec, sans super Plastifiant, mélanger trop
mouillées, l'espacement des barres d'armature incorrecte ou mauvaise sélection
des agrégats.
f) La ségrégation :
Variation dans la répartition des éléments du béton, se traduisant par des
concentrations différentes des composants du béton. Une ségrégation dans la
masse de l'ouvrage conduit à un affaiblissement de sa résistance et une
diminution de son étanchéité.
Ségrégations
Nids de cailloux :
–origines possibles :
problème de mise en
oeuvre
- béton mal vibré
- hauteur de chute du béton
dans coffrages trop élevée
g) Stalactites :
- origines possibles :
circulation d’eau dans pores ou fissures du
béton
- mécanismes :
humidité entraîne sels solubles vers la surface
où ils cristallisent
si couleur rouille : corrosion des armatures
Type de défaut
Armatures longitudinales et
Verticales apparentes sur de courtes
longueurs et faiblement oxydées.
Situation
Dans l’ame et le talon d’une poutres.
Cause
Insuffisance d’enrobage des
armatures longitudinales
provoquant l’oxydation. La poussée
de la rouille provoque l’éclatement
du béton
Type de défaut
Armatures verticales
apparentes sur de
courtes longueurs et
faiblement oxydées.
Situation
Au talon d’une poutre
Cause
Insuffisance d’enrobage
des armatures transversales.
Taches d’efflorescences au
niveau du chevêtre de la pile.
Désordres du hourdis
Type de défaut
Eclatement, décollement,
désagrégation du béton
(délamination).
Situation
Dans l’hourdis.
Cause
Désagrégation du béton
sous les effets du gel et
des circulations d’eau.
Type de défaut
Eclatement de béton avec
armatures apparentes
corrodées, décollement,
désagrégation du béton
(délamination).
Situation
Dans l’angle inférieure d’une
entretoise.
Cause
Oxydation des armatures.
Fissures longitudinales
Type de défaut
Fissures longitudinales.
Situation
Dans la zone centrale d’une
travée, répartie sur toute la
largeur de la dalle.
Cause
Retrait important du béton
dû probablement à une
formulation trop riche en eau.
Déformation du tablier
Type de défaut
Flèche longitudinale vers
le bas.
Situation
En milieu de travées.
Cause
Insuffisance de
Résistance à la flexion longitudinale.
Type de défaut
Fissuration transversale
en extrados.
Situation
A proximité ou à l’aplomb
d’une pile et descendant
le long des joues de la
dalle.
Cause
Insuffisance de résistance
à la flexion longitudinale
de la dalle sur appui.
Evolution de la fissure avec traces de rouille.
L'illustration ci-contre met en relief quelques aspects des conséquences des infiltrations et des
ruissellements de l'eau chargée d'ions agressifs tels que les sels de déverglaçage : attaque par
les chlorures des armatures insuffisamment enrobées qui se traduit par une oxydation et le
gonflement de l'acier puis l'éclatement du béton d'enrobage.
Type de défaut
Suintements, efflorescences,
stalactites.
Situation
En intrados de la dalle sur les
bords.
Cause
Insuffisance de frettage pour
reprendre les efforts de
diffusion de la réaction
d’appui.