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Avertissement
12. La présentation
19. Le tréma
20. La cédille
Veiller à la ponctuation
22. Le point
25. Le point-virgule
26. La virgule
Connaître la grammaire
93. ont / on / on n’
97. se / ce / ceux
112. La dénotation
113. La connotation
131. La juxtaposition
132. La coordination
133. La subordination
Améliorer la rédaction
Annexes
1. Les phonèmes du français : tableau et exercices
Index
Introduction
La qualité de l’expression (sa correction, sa richesse, sa précision) est
un gage de succès : c’est pourquoi les étudiant soucieux de réussir
devraient s’assurer de leurs capacités dans ce domaine et – c’est
souvent nécessaire – réactiver ou compléter les connaissances
dispensées par l’école primaire et l’enseignement secondaire. Ce petit
livre n’a d’autre ambition que de leur en fournir les moyens : il leur
propose un travail autonome qui ne leur demandera qu’un peu de
bonne volonté et de constance. Dans ce domaine, plus encore que dans
d’autres, c’est le seul moyen de progresser !
Pour éviter de voir sa copie disqualifiée au premier coup d’œil par une
présentation illisible, par ce que l’on appelle cruellement des fautes de
langue ou par une inadéquation entre ce que l’on a voulu dire et ce que
l’on a effectivement exprimé, mieux vaut avoir conscience de ce qu’est
une langue et des contraintes qu’impose son utilisation. C’est ce que
rappellent brièvement les chapitres 1 (« La langue ») et 2 (« Le code
écrit »).
L’utilisateur de la langue doit veiller en outre à une triple cohérence :
orthographique d’abord (respect de l’orthographe d’usage consignée dans
les dictionnaires) ; grammaticale et syntaxique ensuite (respect des règles
qui président à l’assemblage des mots, groupes de mots et propositions et
choix consécutif des bonnes terminaisons) ; lexicale et sémantique enfin
(choix judicieux des mots constituant le vocabulaire du texte produit).
L’orthographe d’usage s’apprend par imprégnation et impose la
consultation régulière d’un dictionnaire. L’essentiel de ce qui concerne
l’orthographe grammaticale est présenté dans le chapitre 3, une approche
lexicale est proposée dans le chapitre 4, la cohérence syntaxique de
l’énoncé fait l’objet du chapitre 5.
Sur toutes ces questions, les connaissances indispensables et quelques
informations complémentaires sont fournies dans les paragraphes
numérotés de 1 à 150. Ils sont suivis de 150 exercices d’application, dont
les corrigés figurent en annexes, accompagnés éventuellement des
explications nécessaires. Les exercices du chapitre 6 mobilisent plus
librement les connaissances acquises.
Les exemples d’énoncés contenant des erreurs de grammaire ou
d’orthographe sont précédés d’un *.
J. V.
AVERTISSEMENT
LA LANGUE LE
MONDE
Les mots comme terre, savon, éléphant sont composés d’un seul
élément significatif, le radical, que l’on retrouve dans d’autres mots
qui en sont dérivés : atterrir, savonnage, éléphantesque.
Les mots comme géographe sont formés de plusieurs radicaux, qui
entrent aussi dans la composition d’autres mots : géo- dans géothermie,
graph- dans échographie.
D’autres éléments porteurs de sens se soudent au radical pour former
des mots nouveaux : les préfixes sont placés devant le radical (comme
dans prévenir, déranger), les suffixes se placent après et provoquent
souvent un changement de la catégorie grammaticale (ex. : le verbe
ranger devient le nom rangement). Certains mots comprennent un
préfixe et un suffixe (ex. : dérangement) ou plusieurs préfixes (ex. :
redécouvrir) ou suffixes (ex. : véritablement).
Les phonèmes sont des unités non signifiantes. Leur nombre est très
limité (37 en français) mais leur combinaison permet de produire un
nombre infini de mots. On les note avec les signes de l’alphabet
phonétique international, toujours placés entre crochets droits.
La connaissance de l’alphabet phonétique est utile pour lire dans un
dictionnaire la prononciation de mots particuliers et pour noter à l’écrit
des jeux de sonorités (rimes, assonances, allitérations). Les étudiants en
lettres trouveront en annexes cet alphabet suivi de quelques exercices
facilitant son apprentissage (voir p. 215-216).
a. Les voyelles (16) constituent le centre d’une syllabe : il y a donc
autant de syllabes que de voyelles effectivement prononcées. Elles sont
bien plus nombreuses que les voyelles écrites : en effet, s’il n’y a qu’un i
([i], comme dans lit et lyre), un u ([y], comme dans but, mûr), un ou ([u],
comme dans doux et août [on peut écrire aout]), il y a deux a (un a
antérieur [a], comme dans patte, sa, femme, et un a postérieur [ɑ],
comme dans pâte), deux o (un o ouvert [ɔ], comme dans porte, folle, et
un o fermé [o], comme dans faune, clos), deux eu (un eu ouvert [œ],
comme dans beurre, mœurs et un eu fermé [ø], comme dans feu, vieux). Il
faut distinguer aussi le è ouvert ([ε], comme dans fête, belle, raide), le é
fermé ([e], comme dans été, nez, paquet) et le e caduc, dit muet ([ə],
comme dans boulevard, tenaille, qui se prononce plus ou moins selon les
régions et le niveau de langue, d’où son nom). Il faut enfin ajouter quatre
voyelles nasales (l’air sort à la fois par la bouche et par le nez), le a nasal
([ɑ̃], comme dans banc, temps, cent), le è ouvert nasal ([ɛ̃], comme dans
faim, brin), le o ouvert nasal ([ɔ̃], comme dans pont, rond) et le eu ouvert
nasal ([œ̃ ], comme dans brun, un).
EXERCICE 3.Dites combien il y a de voyelles écrites et de voyelles
prononcées (donc de syllabes) dans les mots suivants : partir,
géologie, geôlier, accueil, partitions, houx, chapeau, toiture,
essentiellement, unité. (Corrigé p. 165.)
b. Les consonnes (18) ne peuvent être prononcées qu’accompagnées
d’une voyelle. La plupart sont facilement repérables et correspondent à
une lettre de l’alphabet. Quelques-unes s’écrivent toujours avec plusieurs
lettres (comme [ɲ] dans ignorer, [ʃ] dans chat, schisme, sushi) ou de
différentes façons (comme [z] dans zèbre, rose, xylophone, [k] dans
quand, cake, [ʒ] dans joue, algèbre).
c. Les trois semi-consonnes sont des phonèmes intermédiaires,
toujours accompagnés d’une voyelle. Les plus fréquentes sont le i
consonne ou yod (noté [j], comme dans œil, yeux, briller) et le ou
consonne (noté [w], comme dans oui, voiture). Le u consonne (noté [ɥ],
comme dans tuer, suivre) est plus rare.
L’écart entre ce que l’on prononce et ce que l’on écrit est source de
difficultés orthographiques : les lettres ne sont pas toutes prononcées, une
même lettre peut avoir plusieurs prononciations, un même phonème peut
avoir plusieurs graphies. Ainsi la lettre x se prononce [gz] dans exiger,
[ks] dans excuse, [k] dans excès, [z] dans dixième, [s] dans dix et elle ne
se prononce pas dans deux. Inversement, le phonème [ɛ̃] s’écrit
différemment dans vin, plein, train, mien, thym, faim.
En outre, de nombreux noms se terminent par des consonnes muettes
(ex. : doigt, respect). En cas de doute, et quand on ne dispose pas d’un
dictionnaire, on peut chercher une indication de leur orthographe dans
leurs dérivés (ex. : doigt / digital ; respect / respectable) mais sans
oublier que ce n’est pas une règle absolue (ex. : hasard / hasardeux mais
cauchemar / cauchemardesque).
EXERCICE 4.Complétez, quand c’est nécessaire, les noms en
italique en ajoutant des consonnes muettes et donnez un dérivé pour
chacun d’eux : un cer… et des biches ; prendre le pou… d’un
malade ; le statu… de juge ; un abri… contre la pluie ; un plagia…
éhonté ; des éba…s amoureux ; un eczéma… gênant ; un vulgaire
gouja… ; un empr… immobilier ; un ess… d’abeilles ; un escro…
habile ; un siro… d’anis ; un abu… dangereux ; un destin…
exceptionnel ; un instin… de survie ; un pui… d’eau douce ; mettre
un objet au rebu…. (Corrigé p. 165.)
Pour désigner une même réalité (par exemple une maison), le lexique
met à la disposition du locuteur différents mots dont certains sont
péjoratifs, comme bicoque, ou mélioratifs, comme villa (voir § 114). Le
choix d’une tournure imagée trahit souvent un point de vue :
l’anticléricalisme de Maupassant est visible quand il désigne les
confessionnaux comme de « petites cabanes de bois, sorte de boîtes aux
ordures de l’âme, où les croyants vident leurs péchés ».
Selon le contexte et l’intention du locuteur, un mot peut prendre une
valeur affective particulière, péjorative ou méliorative, qui s’ajoute à son
sens lexical (ou dénoté) : c’est un sens connoté (ou une connotation). Par
exemple, le mot rouge au sens de « communiste » est chargé d’une
connotation péjorative, le mot blanc peut recevoir une connotation
méliorative s’il est associé à l’idée de pureté. (Voir § 113.)
c. L’emploi du présent de l’énonciation dans une description ou un
récit au passé apparemment objectifs peut indiquer un point de vue
personnel que le locuteur présente comme une vérité universelle.
À RETENIR
Le nom gens, précédé d’un adjectif, est féminin (de petites gens, de telles gens, quelles
gens ?) ; suivi d’un adjectif, il est masculin (des gens heureux, des gens tels que). Il ne faut
pas le confondre avec le nom féminin gent (nation, espèce), dans lequel le t ne se prononce
pas : « la gent trotte-menu » (périphrase imagée de La Fontaine désignant les rats), la gent
féminine (cliché sexiste désignant les femmes). La graphie *gente, induite par une
prononciation inexacte, est erronée.
Solde est féminin quand il désigne le traitement d’un militaire (un soldat perçoit une
solde), masculin dans le langage commercial (somme restant à payer ou vente au rabais : Le
solde a été réglé en temps voulu. – Ce magasin propose des soldes intéressants.).
Des abréviations indiquent qu’un verbe peut être transitif (vb. tr.
= suivi d’un complément d’objet direct : Le berger appelle son chien
[COD]), transitif indirect (vb. tr. indir. = suivi d’un complément
d’objet indirect : La chien n’obéit pas à son maître [COI]) ou
intransitif (vb. intr. = sans complément : Le chien s’enfuit) – voir
§ 36c. On peut ainsi éviter de construire se rappeler (vb. tr.) comme
son synonyme se souvenir (vb. tr. ind.) : on se rappelle quelque chose
mais on se souvient de quelque chose.
EXERCICE 8. Que vous apprend la définition du dictionnaire Lexis
sur le verbe pourtant courant admirer ? (Corrigé p. 168.)
ADMIRER [admire] v. tr. (lat. admirari, s’étonner, admirer ; 1360). [Sujet nom d’être
animé.] 1. Admirer quelqu’un, quelque chose, le regarder avec un sentiment de respect pour
sa beauté ou ses qualités morales (parfois iron.) : Admirer le portail de la cathédrale de
Chartres (syn. ↑S’ENTHOUSIASMER DEVANT, S’EXTASIER DEVANT). Il y a dans les
hommes plus de choses à admirer que de choses à mépriser (Camus). Assis sur la terrasse,
il admire le coucher du soleil derrière la montagne (syn. ↓APPRÉCIER ; contr.
DÉDAIGNER). — 2. Admirer que (suivi du subj.), considérer avec un étonnement
ironique : Il admirait qu’aucune difficulté ne résiste à un esprit droit (Mauriac) (syn.
S’ÉTONNER). […]
• CLASS. admirer v. tr. Considérer avec stupeur, avec surprise : J’admire cette antipathie
Qui vous l’a fait haïr avant que de le voir (Corneille) […].
11. L’ÉCRITURE
12. LA PRÉSENTATION
Les signes graphiques ont aussi une fonction distinctive, ce qui réduit
l’ambigüité [plutôt que ambiguïté] du lexique. Il suffit souvent de
changer une lettre ou deux dans un mot pour en obtenir un autre,
notamment dans le cas des homophones non homographes (mots qui
comportent les mêmes phonèmes mais s’écrivent différemment) ou des
paronymes (mots de forme très voisine) : on introduit une confusion
en écrivant voie pour voixet plus encore emprunt [ɑ̃prœ̃ ] pour empreint
[ɑ̃prɛ̃] ou conjecture pour conjoncture.
EXERCICE 10.Écrivez les couples de mots homophones ou
paronymes correspondant aux définitions suivantes (le nombre de
points n’indique pas le nombre de lettres à écrire).Exemple :
raisonnable / supposé → sensé (cf. le bon sens) / censé. (Corrigé
p. 169.)
HOMOPHONES : 1. faire des fausses notes, contraster
désagréablement / exploser : déton… / déton…. 2. conforme à la
morale / très maigre : ét…que / ét…que. 3. qui doute / souillé par
des germes : s…ptique / s…ptique. 4. avoir un léger embonpoint /
bien manger : être bien en ch… / faire bonne ch…. 5. attaquer
(quelqu’un) / se déclarer en faveur de quelqu’un ou quelque chose :
prendre à part… / prendre part…. 6. obsédé sexuel / pamphlet, écrit
très critique : un sat… / une sat…. 7. homme qui endure des
persécutions ou de grandes souffrances / cette persécution ou cette
souffrance : un mart… / un mart…. 8. prendre un temps de repos /
prendre une attitude affectée : prendre une p…se / prendre une p…
se. 9. faculté de se souvenir / écrit autobiographique : la …moire /
des …moires. 10. premiers produits d’une récolte, d’un travail / les
deux premières propositions d’un syllogisme, ou principe entraînant
[ou entrainant] une conséquence : les prémi… / les prémi….
PARONYMES : 1. conférer un titre de noblesse / rendre moralement
noble : …noblir / …noblir. 2. adresse, dextérité / qui a reçu la
capacité légale à faire une action : une habil… / habil…. 3. protéger
complètement ou cacher / retrouver : recouvr… quelque chose /
recouvr… quelque chose. 4. non semblable / désaccord : différ… /
un différ…. 5. affront humiliant / incarnation d’un dieu de l’Inde :
ava… / ava…. 6. mâle de la biche / personne attachée à la terre d’un
maître [ou maitre] : un …erf / un …erf. 7. attribuer des traits
humains à une notion, une chose, un animal / donner un aspect
original à une chose commune : personn…er / personn…er.
8. présenter à l’esprit / faire appel à un puissant ou une divinité : …
voquer / …voquer. 9. équité / exactitude : just… / just…
10. situation, circonstances / supposition : conj…ture / conj…ture.
Ils modifient la valeur des signes graphiques (ce sont des signes
diacritiques). La plupart modifient le timbre de voyelles ou distinguent
des homographes mais certains n’ont aucune utilité.
a. L’accent aigu transforme un e (muet ou caduc) en é fermé,
prononcé [e] (table / attablé).
b. L’accent grave transforme un e caduc en un è ouvert, prononcé [ε]
(geler / gèle). Il distingue aussi des mots ayant la même prononciation
(ce sont des homophones) comme à et a, là et la, où et ou (voir § 17-18).
c. L’accent circonflexe sur le e note le « è ouvert », comme dans
fêtard.
– Sur le e et les autres voyelles, il peut être la trace d’une lettre
étymologique qui a disparu avec l’évolution de la langue (âge vient du
latin aetas) mais qui a pu se maintenir dans certains dérivés. À ce titre,
on le trouve sur les lettres a (pâtre / pasteur), e (fenêtre / défenestrer), i
(épître / épistolaire), o (hôpital / hospitaliser). Il peut noter une
différence de timbre (vôtre / votre), qui distingue ici le pronom possessif
de l’adjectif possessif (même chose pour nôtre / notre).
– Il sert aussi à caractériser certaines formes verbales : les deux
premières personnes du pluriel du passé simple de l’indicatif (nous
partîmes, vous tombâtes), la troisième personne du subjonctif imparfait
(qu’il mourût, fût-il).
– Il permet enfin de distinguer (à l’écrit) certains homophones (il a dû
partir / il a du mal ; tu crois en Dieu / je croîs en sagesse) ou des mots
qui sans lui seraient homographes (une côte escarpée / la cote d’alerte).
Dans d’autres mots, comme flûte, piqûre, il n’a pas de fonction
particulière.
Orthographe rectifiée (Journal officiel du 6 décembre 1990). On
peut supprimer l’accent circonflexe sur le i et sur le u sauf dans les
terminaisons verbales (passé simple et imparfait du subjonctif :
« Nous voulûmes qu’il prît la parole ») et quand il permet de
distinguer des mots : dû / du, jeûne / jeune, mûr / mur, sûr / sur. Il
est conservé aussi dans les formes du verbe croitre qui pourraient
être confondues avec celles du verbe croire (par exemple je croîs, il
croît, nous croissons, il a crû). Les formes du verbe accroitre
peuvent s’écrire sans accent.
16. LES ACCENTS SUR E
Le respect des accents (de leur place, de leur forme) est important pour
le confort du lecteur et pour la clarté de la communication : une
négligence dans ce domaine peut ainsi faire d’un innocent pêcheur à la
ligne un pécheur voué à l’enfer…
a. En général, la lettre e prononcée [e] fermé ou [ε] ouvert ne porte
pas d’accent si elle est suivie de deux consonnes, écrites (respect,
paresseux, excepté) ou prononcées (dans exécuter, le x se prononce [gz]).
Certains mots s’achèvent par une syllabe en -ès : herpès (s prononcé),
procès, abcès, grès (s non prononcé).
PARTICULARITÉS À RETENIR
• Un groupe consonantique (consonne + l ou consonne + r) n’est pas considéré comme
composé de deux consonnes : il faut donc un accent sur le e qui précède (é-clair, piè-tre,
plè-vre).
• Certains mots de formation récente composés d’un préfixe en -é- et d’un mot déjà
existant conservent l’accent sur le e devant deux consonnes : télé- + spectateur
→ téléspectateur (mais télescope : *scope n’est pas un mot), dé- + structurer
→ déstructurer (mais destructeur : *structeur n’est pas un mot).
• Le son [ε] ouvert s’écrit e sans accent devant -t dans bonneterie, mousqueterie,
papeterie, parqueterie. On écrit billetterie et déchetterie, de formation récente (l’Académie
française recommande déchèterie).
À RETENIR
• a s’écrit sans accent grave quand on peut le remplacer par avait.
• Certaines expressions d’origine latine comme a priori (= en principe), a posteriori
(= d’après l’expérience), a fortiori (= à plus forte raison) s’écrivent sans accent.
À RETENIR
• la s’écrit sans accent quand il est suivi d’un nom féminin ou quand il remplace un nom
ou un pronom féminins.
• ça s’écrit sans accent quand on peut le remplacer par cela.
19. LE TRÉMA
20. LA CÉDILLE
VEILLER À LA PONCTUATION
22. LE POINT
Il indique la fin d’une phrase, marquée par une pause et une intonation
descendante ; il est suivi d’un blanc et d’une majuscule. Certains
écrivains l’utilisent pour détacher et mettre en relief des éléments de la
phrase (les journalistes abusent de ce style haché). Il signale aussi une
abréviation (voir § 33). On ne laisse pas de blanc avant le point.
25. LE POINT-VIRGULE
26. LA VIRGULE
29. LE TIRET (– ET —)
À RETENIR
Dans un devoir, les guillemets ne doivent pas être utilisés pour signaler qu’un mot est
employé de manière approximative, faute de mieux ; il faut chercher le mot juste, qui ne
nécessite pas de guillemets.
Ils s’utilisent comme les parenthèses, mais sont beaucoup plus rares.
Ils sont utiles pour ajouter une précision dans une parenthèse. Dans
une citation, ils indiquent une coupure (signalée par […]) ou une
modification, exigée par exemple par la concordance des temps (Dès
1866, Zola écrivait que « la place de M. Manet [était] marquée au
Louvre » – en 1866, Zola écrit au présent : « la place de M. Manet est
marquée au Louvre »).
a. Il peut avoir un rôle lexical. Il lie les éléments des mots composés :
noms (un grand-père, un rouge-gorge, un va-et-vient), verbes (tire-
bouchonner), adjectifs (une manifestation non-violente, une chemise
bleu-gris, une moquette tête-de-nègre), adverbes (aller à vau-l’eau,
travailler à la va-vite). Mais sa présence n’est pas constante : de
nombreux noms composés sont soudés (portefeuille existe à côté de
porte-monnaie) ou s’écrivent sans trait d’union (un nouveau-né mais un
nouveau venu).
Orthographe rectifiée (Journal officiel du 6 décembre 1990). Le
Conseil supérieur de la langue française a souhaité favoriser la
soudure des mots composés.
• « On écrit soudés les noms de la liste suivante, composés sur la
base d’un élément verbal généralement suivi d’une forme nominale
ou de “tout” » : arrachepied (d’), boutentrain, brisetout,
chaussetrappe, clochepied (à), coupecoupe, couvrepied,
crochepied, croquemadame, croquemitaine, croquemonsieur,
croquemort, croquenote, faitout, fourretout, mangetout, mêletout,
passepartout, passepasse, piquenique, porteclé, portecrayon,
portemine, portemonnaie, portevoix, poucepied, poussepousse,
risquetout, tapecul, tirebouchon, tirebouchonner, tirefond,
tournedos, vanupied.
• « On écrit soudés également les noms de la liste suivante,
composés d’éléments nominaux et adjectivaux » :arcboutant,
autostop, autostoppeur (-euse), bassecontre, bassecontriste,
bassecour, bassecourier, basselisse, basselissier, bassetaille,
branlebas, chauvesouris, chèvrepied, cinéroman, hautecontre,
hautelisse, hautparleur, jeanfoutre, lieudit, millefeuille, millepatte,
millepertuis, platebande, potpourri, prudhomme, quotepart,
sagefemme, saufconduit, téléfilm, terreplein, vélopousse, véloski,
vélotaxi.
• « On écrit soudés les mots de la liste suivante, composés
d’origine latine ou étrangère, bien implantés dans l’usage et qui
n’ont pas valeur de citation ». Noms d’origine latine : apriori,
exlibris, exvoto, statuquo, vadémécum. Mots d’origine étrangère :
baseball, basketball, blackout, bluejean, chichekébab, chowchow,
covergirl, cowboy, fairplay, globetrotteur, handball, harakiri,
hotdog, lockout, majong, motocross, ossobuco, pipeline, sidecar,
striptease, volleyball, weekend.
b. Le trait d’union a une fonction distinctive quand il marque une
unité linguistique et permet de différencier, par exemple, un nom
composé et une locution adverbiale : Les candidats se sont opposés dans
un face-à-face télévisé. / Elles se sont retrouvées face à face au détour
d’un couloir.
c. Le trait d’union peut avoir un rôle syntaxique
• Il unit à un verbe le pronom sujet postposé (dit-il, pars-tu ?), parfois
en encadrant un -t– euphonique à la 3e personne du singulier : aussi
pense-t-il que… ; va-t-il ; y a-t-il ?
a. Elles sont suivies d’un point, sauf si la dernière lettre du mot est
conservée.
Voici quelques abréviations courantes : M. (et non *Mr) pour monsieur
(pluriel : MM.), Mme (et non *Mame) pour madame (pluriel : Mmes),
Mlle (et non *Melle) pour mademoiselle (pluriel : Mlles), Me pour maître
[ou maitre] (désignant un avocat, un notaire ou un huissier – pluriel :
Mes), Mgr pour monseigneur (désignant un prélat ou un prince – pluriel :
Mgrs), av. ou apr. J.-C. (avant ou après Jésus-Christ), inf. (infra : ci-
dessous), sup. (supra : ci-dessus), p. (page), l. (ligne), v. (vers), t. (tome),
n. (note), n° (numéro), op. cit.(opere citato) ou ouv. cit. (dans l’ouvrage
cité), N. B. (nota bene : notez bien), p. ex. (par exemple), etc. (abréviation
de et cetera suivie d’un point et non de points de suspension, qui seraient
redondants), cf. (confer : se référer à), vs (versus : opposé à), P.-S. (post-
scriptum : écrit après), N. (nord), S.-E. (sud-est).
Si une abréviation termine la phrase (p. ex. pour etc.), on met un seul
point : On prit ce qu’il fallait pour jardiner : bêches, pelles, râteaux, etc.
b. Les symboles scientifiques s’écrivent sans point : m et km (pour
mètre et kilomètre), l et hl (pour litre et hectolitre), g et kg (pour gramme
et kilogramme), ha (pour hectare), h et min (pour heure et minute).
c. Les adjectifs numéraux ordinaux (qui indiquent un ordre, un rang)
écrits en chiffres ne sont pas suivis du signe ° mais de la dernière lettre
du suffixe -ième mise en exposant : son 32e anniversaire, le XVIe siècle.
Exceptions : premier s’abrège en 1er (féminin : 1re), second en 2nd
(féminin : 2de).
VEILLER À LA MISE EN PAGES
Il voyagea.
Il connut la mélancolie des paquebots, les froids réveils sous la
tente, l’étourdissement des paysages et des ruines, l’amertume des
sympathies interrompues.
Il revint.
CONNAÎTRE LA GRAMMAIRE
Les pages qui suivent constituent un mémento présentant l’essentiel des connaissances grammaticales
nécessaires à la résolution des difficultés orthographiques et à l’amélioration de la rédaction.
Une phrase est constituée d’un ensemble de mots liés pourvu de sens. Pour avoir une orthographe et une
expression correctes, il faut pouvoir identifier rapidement la nature des mots (leur classe grammaticale) et
leurs relations (leur fonction) dans la phrase et le texte.
Il y a huit classes de mots. Le verbe, le nom, la plupart des déterminants du nom, l’adjectif qualificatif et le
pronom sont variables ; la préposition, les conjonctions et l’adverbe sont invariables.
a. Le verbe exprime un procès (une action, un état, une transformation) en l’inscrivant dans le temps
(présent, passé, futur) et en le présentant sous un aspect accompli (exprimé par les temps composés et le passé
simple) ou non accompli (exprimé par les temps simples) : il mange (action présente, non accomplie), tu
mangeras (action future, non accomplie), quand nous aurons mangé (action future, accomplie), elle a mangé
(action passée, accomplie), ils mangeaient (action passée, non accomplie).
b. Sa forme est variable : il porte les marques de la personne, du nombre (pluriel), du mode, du temps ;
certains verbes peuvent se mettre à la tournure passive (formée avec l’auxiliaire être : P1. Pierre interprète
cette chanson / P2. Cette chanson est interprétée par Pierre), d’autres à la tournure pronominale (formée avec
un pronom personnel réfléchi : P3. Pierre lave sa voiture / P4. Pierre se lave).
c. Sa construction est variable :
• verbe intransitif, sans complément : P5. Le chat dort ;
• verbe transitif direct, suivi d’un complément d’objet direct (COD) : P6. Le chanteur donne un récital
(cf. P1, P3) ;
• verbe transitif indirect, suivi d’un complément d’objet indirect (COI) introduit par une préposition : P7. La
jeune femme parle à son enfant ;
• certains verbes peuvent avoir plusieurs compléments : P8. Il prête un livre [COD] à son ami [complément
d’objet second : COS] ;
• verbe attributif, suivi d’un attribut qui exprime une propriété du sujet du verbe (P9. Cet homme est / passe
pour généreux – P10. Son fils est devenu ingénieur) ou de son complément (P11. Sa mère trouve cette robe
affreuse [attribut du COD robe]).
d. Le verbe s’accorde avec son sujet (voir § 81-84).
a. Le nom sert à désigner les choses, les êtres et toutes les notions dont l’homme a besoin pour dire le monde
et la vie. Il peut aussi désigner une action en l’envisageant hors du temps (ex. : augmentation, ouverture). En
français, il est pourvu d’un genre (masculin ou féminin). Le nom propre désigne un être ou un lieu uniques, le
nom commun a une valeur notionnelle : on donne le nom de chien à tout animal présentant les caractéristiques
spécifiques à cette espèce. Dans le discours, le nom commun a besoin d’être déterminé pour désigner une réalité
particulière : c’est le rôle des articles et des adjectifs possessifs, démonstratifs, indéfinis, numéraux (qui
constituent la classe des déterminants).
b. Le nom peut être sujet d’un verbe conjugué : il fait l’action (ou la subit, ou en bénéficie : ex. P1 à P8) ou
se voit attacher une propriété par l’intermédiaire d’un verbe attributif (ex. P9). Il peut être attribut du sujet (ex.
P10). Il peut être complément d’un nom(Il a une maison de campagne) ou complément d’un adjectif (Il est
fou de joie). Il peut être détaché et mis en apposition(Il pratique le rugby, un sport viril) ou mis en
apostrophe(Où allez-vous, Monsieur ?).
a. Le déterminant forme avec le nom la base du groupe nominal. Grâce à lui, le nom n’est plus une notion
abstraite, il peut désigner une réalité évoquée dans le discours du locuteur : tous deux forment la base du groupe
nominal. Un déterminant défini indique que le nom fait référence à une réalité précise (Le chien de mon ami a
traversé la rue), contrairement à un déterminant indéfini (Un [quelconque] chien noir a traversé la rue).
b. Les déterminants s’accordent avec le nom qu’ils précisent, à l’exception des adjectifs numéraux cardinaux
(voir § 80) et de certains adjectifs indéfinis issus d’adverbes (un peu de, beaucoup de).
c. Déterminants définis : articles définis (le, la, les), adjectifs démonstratifs (ce, cet, cette, ces) et
possessifs (mon, ton, son…).
d. Déterminants indéfinis : articles indéfinis (un, une, des) et partitifs (dupain, de la bière), adjectifs
numéraux cardinaux (un, deux, dix, cent…), adjectifs indéfinis (chacun, aucun, quelque, tout, un peu de,
beaucoup de…), adjectifs interrogatifs et exclamatifs(quel).
a. L’adjectif qualificatif rapporte une propriété à un nom (ou à un pronom) avec lequel il s’accorde en genre et
en nombre. Il peut être épithète, placé à côté du nom qu’il qualifie, le plus souvent à droite (Les coureurs
fatigués abandonnaient), attribut du sujet (exemple P9) ou du complément d’objet (exemple P11) ou détaché,
mis en apposition (Fatigués, les coureurs abandonnaient). Certains adjectifs peuvent être employés comme des
adverbes (Ils frappent fort).
b. L’adjectif verbal est dérivé d’un participe présent. Il a les fonctions d’un adjectif qualificatif et s’accorde
comme lui (ex. : des efforts éprouvants). Sur l’orthographe de l’adjectif verbal, voir § 110.
Ils remplacent souvent un nom, mais ce n’est pas toujours le cas, notamment pour certains pronoms indéfinis
(quelqu’un) et les pronoms de la 1re et de la 2e personne : je désigne la personne qui parle, tu l’interlocuteur.
On distingue :
a. les pronoms personnels :
• je, tu, il, elle… Certains ont une forme différente quand ils sont compléments (me, moi, te, toi, le, la, lui, les,
leur) ou réfléchis (se, soi) ;
• on est un pronom personnel indéfini qui peut désigner l’être humain en général ou remplacer n’importe quel
autre pronom personnel ;
• en et y sont des pronoms personnels adverbiaux qui représentent des noms compléments précédés des
prépositions de (pour en), à ou dans (pour y) : Il aime sa ville natale, il en parle [il parle de sa ville] souvent et il
y va [il va dans sa ville] dès qu’il le peut ;
b. les pronoms possessifs : ils prennent les marques de la personne, du genre et du nombre : le mien, la
tienne, les leurs… ;
c. les pronoms démonstratifs : ils sont variables (celui, celle, ceux, ceux-ci…) sauf quand ils sont neutres
(ce, ceci, cela) ;
d. les pronoms indéfinis : ils expriment la quantité (beaucoup, certains, plusieurs, chacun, aucun), la
totalité (tout) ou l’identité (le même, l’autre, tel) ;
À RETENIR
La plupart est suivi d’un verbe au pluriel et non au singulier : Les vacanciers sont repartis ; la plupart étaient satisfaits.
e. les pronoms interrogatifs : ils peuvent faire référence à un animé (qui ?) ou à un non-animé (que ? qu’est-
ce que ?). Les formes composées sont variables (Voici des livres : lesquels veux-tu ?) ;
f. les pronoms numéraux : le premier…, deux, trois, dix… : Les élèves ont reçu leurs résultats ; deux ne
sont pas admis ;
g. les pronoms relatifs : ils comprennent des formes simples invariables : qui, que, quoi, dont, où. Le
pronom dont représente un nom précédé de la préposition de et peut être complément du nom (Le roman dont
j’ai oublié le titre = j’ai oublié le titre de ce roman) ou COI du verbe (Le roman dont vous parlez = Vous parlez
de ce roman). Le pronom où a une valeur adverbiale et représente un nom de lieu ou de période temporelle
précédé des prépositions à ou dans (la ville où il travaille = il travaille dans cette ville).
Les formes composées du pronom relatif sont variables : lequel, à laquelle, desquels…
c. Les conjonctions de subordination introduisent une proposition subordonnée, qui peut dépendre d’un
nom (Il est angoissé par la pensée que son fils pourrait échouer = subordonnée complétive), d’un verbe (Il se
demande si l’opération réussira = subordonnée complétive) ou d’une autre proposition (Finissons le travail
avant que le temps se gâte = subordonnée circonstancielle).
Le mode du verbe dans la subordonnée dépend de la conjonction de subordination (voir § 134).
Ils sont invariables, sauf dans quelques cas (voir § 75, 77-79). Ils sont porteurs d’un sens et leurs emplois sont
variés :
• certains adverbes se rapportent à un mot : ils peuvent préciser le sens d’un verbe (Il courtvite), d’un adjectif
(Il est trèshabile) ou d’un autre adverbe (Il travaille assezbien) ;
• certains se rapportent à la phrase et équivalent à des compléments circonstanciels (Il part demain) ;
• certains forment et marquent des types de phrases : les adverbes de négation (ne… pas, ne… plus), les
adverbes interrogatifs (comment, quand, où…) et exclamatifs (comme, que…) ;
• comme les conjonctions de coordination, certains adverbes expriment des rapports logiques entre des
propositions ou entre des phrases : l’addition (en outre, aussi), la concession (néanmoins), la conséquence
(ainsi), etc ;
• d’autres permettent de modaliser l’énoncé, c’est-à-dire d’exprimer l’affectivité, l’opinion du locuteur
(certes, heureusement, sans doute…) ou l’organisation de son discours (d’abord, ensuite, enfin) ;
• quelques-uns constituent à eux seuls une phrase ou une proposition, notamment dans des réponses (Oui.
Non. Volontiers…).
Ce mémento ne peut aborder toutes les difficultés particulières de conjugaison. En cas d’hésitation sur telle
ou telle forme verbale, on consultera un manuel de conjugaison (par exemple Bescherelle. La Conjugaison pour
tous, Hatier, 2006, ou Conjugaison française, Librio, coll. « Mémo », 2011).
Une forme verbale se compose d’un radical, élément porteur du sens du verbe, et d’une terminaison,
élément grammatical indiquant le mode, le temps, la personne, le nombre : chant-a, finiss-ions, prend-ra.
La difficulté de la conjugaison en français vient du nombre élevé de modes et de temps, de l’existence de
terminaisons propres à chaque personne, de « groupes » de verbes différents et de très nombreux verbes dont le
radical prend plusieurs formes.
• Le 1er groupe est celui des verbes réguliers dont l’infinitif est en -er, comme chanter ou nettoyer. Le verbe
aller, très irrégulier, est classé dans le 3e groupe.
• Le 2e groupe est celui des verbes réguliers dont l’infinitif est en -ir et qui comportent des formes en -iss-,
comme finir.
• Le 3e groupe se compose de verbes irréguliers dont l’infinitif est en -ir (mais qui ne se conjuguent pas en -
iss), comme partir, en -oir, comme vouloir ou en -re, comme prendre.
44. LE RADICAL DES VERBES DU 1ER GROUPE
Les verbes du 1er groupe ont un infinitif en -er et se conjuguent généralement sur un seul radical : parl-er,
parl-ions, parl-erez, parl-erais, parl-asse, parl-é, parl-ant.
Dans les verbes dont le radical se termine par une voyelle, notamment i, ne pas oublier le e de la terminaison :
tu appuies (1er groupe) mais tu fuis (3e groupe).
Dans les verbes comme créer, agréer, le radical se termine toujours par un é qui peut être suivi, selon les
terminaisons, d’un é, d’un e ou d’un è (elle a créé ; elle crée ; ils créèrent) et éventuellement d’un e marquant le
féminin (cette société a été créée l’an dernier).
Un certain nombre de verbes du 1er groupe présentent des particularités.
a. Les verbes en -ger gardent le e devant les terminaisons commençant par a et o pour conserver leur radical
en [ʒ] : il mangea, nous protégeons.
b. Les verbes en -cer remplacent le c par ç devant les terminaisons commençant par a et o pour conserver
leur radical en [s] : il plaça, nous traçons.
La prononciation guide donc l’orthographe.
c. Les verbes en -guer conservent toujours le u après le g, même devant a et o : il se fatiguait, fatiguant
(participe présent, mais l’adjectif verbal est fatigant : voir § 110), il prodigua (mais prodigalité). La graphie u a
ici une fonction distinctive : elle est la marque d’une classe grammaticale (le verbe).
Certains verbes comportent une alternance vocalique (des voyelles [ε] et [ə] ou [ε] et [e]) marquée à l’écrit par
la présence ou l’absence d’un accent.
a. Les verbes en -é + consonne(s) + -er font alterner un radical en é ([e] fermé) et un radical en è ([ε]
ouvert) : céder / je cède / nous cédons. De même célébrer, préférer, protéger, révéler, etc. Le é devient è lorsque
la syllabe qui suit contient un e atone (il altérait / il altèrera) ou muet (nous altérons / il altère, ils altèrent). La
prononciation guide l’orthographe.
b. Les verbes en -e + consonne + -er font alterner un radical en e ([ə] atone) et un radical en è ([ε] ouvert) :
semer / je sème / nous semons ; mener / elle mène / tu menais ; peser / il pèse / vous pesez. Là aussi, la
prononciation guide l’orthographe, sauf pour les verbes en -eter et -eler, qui notent l’alternance vocalique en [ε]
ouvert tantôt par l’accent grave (il achète, il halète, il gèle, il pèle), tantôt par le doublement de la consonne qui
suit le e (il jette, il cachette, il feuillette, il appelle, il renouvelle).
Seul l’usage (noté dans le dictionnaire ou les manuels de conjugaison) permet de savoir comment conjuguer
ces verbes ; c’est une source de difficulté bien inutile, d’où la régularisation suivante.
Orthographe rectifiée (Journal officiel du 6 décembre 1990). À l’exception d’appeler (et rappeler) et
de jeter (et des verbes de sa famille), dont les formes sont les mieux stabilisées dans l’usage, on
conjugue les verbes en -eler et -eter sur le modèle de peler et d’acheter : elle ruissèle, elle ruissela ;
j’époussète, j’ai épousseté ; nous étiquetons, nous étiquèterons. Il en va de même pour les noms en -
ement dérivés de ces verbes : amoncèlement, cliquètement.
Pour se conformer à la prononciation, on écrit avec un seul l les formes du verbe interpeler où l’on
entend [ɛ̃tɛrpəl] (il interpela, interpelé) et avec deux l celles où l’on entend [ɛ̃tɛrpɛl] (il interpelle, il
interpellera). L’orthographe ancienne, qui conserve les deux l dans tous les cas, est toujours admise.
a. Les verbes du 2e groupe ont un infinitif en -ir et se conjuguent sur deux radicaux, un en -i, l’autre en -iss :
je fini-s / nous finiss-ons, il vieilli-ra / elle vieilliss-ait. C’est ce qui les distingue des verbes en -ir du 3e groupe.
b.Le verbe haïr comporte un h disjonctif (dit à tort aspiré) qui interdit les liaisons et possède trois radicaux :
– hai– [ε] : je hais, tu hais, il hait [il ε] (ind. présent).
– haïss [ais] : nous haïssons [nu aisɔ̃], vous haïssez, ils haïssent (ind. présent) ; je haïssais (ind. imparfait) ;
que je haïsse (subj. présent) ; haïssant (participe présent).
– haï– [ai] : haï (participe passé) ; il haïra (ind. futur) ; tu haïrais (conditionnel) ; je haïs, il haït, ils haïrent
(ind. pas. simple).
Remarque. Le tréma prévaut sur l’accent circonflexe au passé simple (nous haïmes, vous haïtes) et au
subjonctif imparfait (qu’il haït).
Ce sont des verbes irréguliers, qui comptent un nombre variable de radicaux : cueillir a un seul radical, cueill-
[kœj] ; fuir en a deux, fui- [fɥi] et fuy- [fɥij] ; acquérir en a trois, acquér- [akeR], acquier- [akjεR] et acqu- [ak] ;
tenir en a quatre, ten- [tən], tien- [tjɛ̃], tienn- [tjεn] et tiend- [tjɛ̃d] ; vouloir en a cinq, veu- [vø], voul- [vul], vœl-
[vul], voud- [vud], et veuill- [vœj].
Les verbes du 3e groupe en -ir se distinguent de ceux du 2e groupe parce qu’ils n’ont pas de radical en -iss-,
par exemple au pluriel de l’indicatif présent : finir → nous finissons (= 2e groupe) mais venir → nous venons
(= 3e groupe).
Ils présentent de nombreuses difficultés ; certaines seront abordées avec les différents temps.
a. Asseoir (plus fréquent à la forme pronominale) possède deux conjugaisons : une sur j’assieds (nous
asseyons, tu t’assiéras, qu’il s’asseye), une autre, moins employée, sur j’assois, dans laquelle le e de l’infinitif
disparaît (nous assoyons, tu t’assoiras, qu’il s’assoie). Si le participe passé assis est bien connu, l’impératif
l’est moins : assieds-toi ou assois-toi (et non *assis-toi).
b. Surseoir (remettre à plus tard, différer) perd le e du radical (je sursois, nous sursoyons) sauf au futur (je
surseoirai) et au conditionnel (je surseoirais). Le participe passé est sursis.
Orthographe rectifiée (Journal officiel du 6 décembre 1990). On peut désormais écrire aussi assoir,
rassoir, sursoir, il sursoira.
c. Seoir (litt. aller bien, convenir à quelqu’un – voir l’adjectif verbal seyant) n’existe qu’à la 3e personne : il
sied, il seyait, il siéra, il siérait, qu’il siée (subj. prés.).
-e -s -e
-es -s -e -s -es
-e -t -e
-ons -ons -ons -ons -ions
-ez -ez -ez -ez -iez
-ent -ent -ent
Les formes verbales sont classées dans deux grands cadres, les modes et les temps, selon une terminologie
consacrée mais ambiguë (ou ambigüe).
Contrairement aux modes impersonnels (infinitif, participe – et gérondif), les modes personnels (indicatif,
subjonctif, impératif) comportent la catégorie de la personne. Ils se distinguent par la manière dont ils présentent
l’action : comme une réalité (indicatif), une virtualité (subjonctif), un ordre (impératif). Le conditionnel (ou
forme en -rais) est aujourd’hui analysé comme un temps de l’indicatif (voir § 63a).
Les modes diffèrent aussi par leur capacité à situer l’action dans le temps (catégories du passé, du présent et
du futur). L’indicatif est le plus précis et le plus riche : il dispose de dix temps, le subjonctif en compte quatre,
l’impératif deux.
La notion de temps est ambigüe : en dépit de leur nom, les temps verbaux (qui sont des formes
grammaticales) ne situent pas toujours le procès (qui peut être une action, un état, une transformation) dans
une même période de temps chronologique. Le présent (de l’impératif, de l’indicatif, du conditionnel, du
subjonctif) peut faire référence à une période future (Dès que tu seras arrivé, téléphone-moi et je te rejoins.
Au cas où il pleuvrait, je prendrais ma voiture. Avant que tu partes, je t’enverrai mes instructions.)
L’imparfait de l’indicatif peut évoquer un moment passé (Il faisait très beau ce soir-là) ou futur (S’il faisait
beau cet été, j’irais à la montagne). Le présent de l’indicatif exprime le moment de l’énonciation : c’est le
repère par rapport auquel se situent les actions sur l’axe temporel.
Les temps verbaux peuvent avoir une valeur modale : l’imparfait de l’indicatif peut exprimer l’hypothèse
(comme dans l’exemple précédent) ou l’atténuation (Bonjour, monsieur le Directeur. Je venais vous demander
une faveur). Le présent et le futur de l’indicatif peuvent exprimer un ordre (J’ai pris ma décision : tu pars / tu
partiras dès demain matin). Le conditionnel peut avoir une valeur temporelle (c’est le futur dans le passé : Il
répéta qu’il reviendrait bientôt) ou une valeur modale (c’est le futur hypothétique : Il reviendrait qu’il ne
reconnaîtrait pas sa maison).
Les temps verbaux peuvent avoir une valeur d’aspect. Ils forment un système dans lequel s’opposent les
formes simples (radical + terminaison soudés) et les formes composées (auxiliaire conjugué + participe
passé) ; dans ce système, qui existe dans chaque mode, les formes simples présentent le procès en cours (aspect
inaccompli), les formes composées présentent un procès achevé (aspect accompli).
Passé simple : il chanta ; il partit Passé antérieur : il eut chanté ; il fut parti
Futur : nous chanterons ; nous partirons Futur antérieur : nous aurons chanté ; nous serons partis
La langue orale préfère le passé composé au passé simple. C’est pourquoi (surtout dans le sud de la France)
elle peut avoir recours au passé surcomposé pour marquer l’antériorité dans une subordonnée temporelle.
Exemple. « Quand il a eu terminé son travail, elle a refusé de le payer. » La langue littéraire
écrirait : « Quand il eut terminé son travail, elle refusa de le payer. »
Présent : que je chante ; que je parte Passé : que j’aie chanté ; que je sois parti
Imparfait : qu’il chantât, qu’il partît Plus-que-parfait : qu’il eût chanté, qu’il fût parti
Infinitif présent : chanter ; partir Infinitif passé : avoir chanté ; être parti
Participe passé : chanté ; parti Participe passé : ayant chanté ; étant parti
a. 1er groupe, 3e personne du singulier : en cas d’inversion du verbe et du pronom personnel sujet, on ajoute -
t- entre les deux mots pour maintenir la prononciation de la forme verbale : « Je viendrai demain », répète-t-il /
assure-t-il. Mais on se gardera de le faire pour les verbes qui se terminent déjà par un t ou un d (dit-il, prend-il).
b. Vouloir, pouvoir et valoir font -x, -x, -t au singulier : je veux, tu peux, elle vaut.
c. Les verbes du 3e groupe en -tir perdent le t du radical de l’infinitif (je pars, tu te dépars de ta morgue), à
l’exception de vêtir(tu revêts).
d. Certains verbes du 3e groupe en -ir (dont le radical se termine par la semi-consonne [j] ou un groupe
consonantique en [R]) ont les mêmes terminaisons que les verbes du 1er groupe : je cueille, tu offres, elle ouvre,
je couvre.
e. Les verbes en -dre conservent le d du radical et ne prennent pas de t à la 3e personne du singulier (je vends,
il vend, il coud), à l’exception des verbes en -indre et -soudre (je peins, il résout).
f. Les verbes en -tre perdent le t du radical (je connais, tu parais) sauf mettre et battre (et leurs composés : je
mets, tu combats).
g. Les verbes connaître, naître, paître, paraître, plaire et leurs composés peuvent être pourvus d’un accent
circonflexe sur le i du radical suivi d’un t (s’il vous plaît, il paraîtrait, elles naissent) mais ce n’est plus
indispensable.
Orthographe rectifiée (Journal officiel du 6 décembre 1990). L’accent circonflexe sur le i et le u n’est
plus obligatoire que lorsqu’il apporte une distinction de sens utile (voir § 15c) ; on n’est donc plus
tenu d’en mettre un sur le i du radical des verbes connaitre, naitre, paitre, paraitre, plaire (et de leurs
composés) lorsqu’il est suivi d’un t (on devait écrire jusque-là il connaît / tu connais, il naît / elles
naissent, paître / elles paissent, il paraîtrait / nous paraissons, s’il vous plaît / vous plaisez). En
revanche, l’accent circonflexe est indispensable sur les formes du verbe croitrequi pourraient être
confondues avec celles du verbe croire : je croîs, il croît, mais croissons (sans accent car différent de
croyons), il crût, il a crû.
h. Le verbe vaincre fait je vaincs [vɛ̃], il vainc, nous vainquons.
À RETENIR
Pas de i après le y dans ayons, ayez, soyons, soyez.
b. Pour les verbes en -ier et en -yer ainsi que les verbes voir et croire, aux deux premières personnes du
pluriel, le i des terminaisons -ions et -iez s’ajoute au i ou au y du radical – et il peut se faire entendre par un
allongement des phonèmes [i] ou [j] : que nous croyions [krwajjɔ̃], que vous voyiez [vwajje]), que nous payions
[pεjjɔ̃], que vous épiiez [epije], que nous fuyions [fɥijjɔ̃]. De même à l’indicatif imparfait.
c. Attention au subjonctif du verbe bouillir, souvent méconnu : Il faut que l’eau bouille.
d. Aux deux premières personnes du pluriel, les formes courantes du verbe vouloir sont que nous voulions,
que vous vouliez. La langue soutenue emploie aussi que nous veuillions, que vous veuilliez dans un souci de
politesse marqué : Je me réjouis que vous veuilliez bien faire droit à ma demande.
a. La terminaison -e (et non -s) caractérise la 2e personne du sing. des verbes du 1er groupe : tu chantes
(indicatif), mais chante (impératif).
b. Quelques verbes du 3e groupe ont un impératif en e : assaille, sache, offre, cueille, couvre, ouvre, souffre. À
l’impératif, avoir fait aie, ayons, ayez ; être se conjugue sois, soyons, soyez.
c. Les pronoms personnels compléments sont liés à l’impératif par des traits d’union : regarde-le.
Remarque. Les pronoms de la troisième personne se placent avant ceux de la première personne :
Donne-le-moi. L’ordre inverse appartient à la langue familière.
d. Le verbe aller fait va, sans s (contrairement à l’indicatif : tu vas), sauf s’il a pour complément le pronom
adverbial y, qui lui est alors lié par un trait d’union : Vas-y ! (par souci d’euphonie, on évite ainsi l’hiatus, jugé
disgracieux). Mais on dit et écrit : Va y travailler demain (y est complément de travailler).
Il en est de même pour les verbes du premier groupe suivis des pronoms adverbiaux compléments en et y :
manges-en, retournes-y.
À RETENIR
Dans va-t’en, du verbe s’en aller, le t n’est pas euphonique, il correspond à l’élision (d’où l’apostrophe) du pronom personnel te (visible aussi
dans tu t’en vas ; mais on écrit un va-t-en-guerre).
d. Le verbe vouloir fait veuille, veuillons, veuillez (cette dernière forme étant la plus courante, surtout dans les
formules de politesse : Veuillez agréer…). Dans l’expression en vouloir à quelqu’un et avec le négation on
emploie la série veux, voulons, voulez (Ne m’en voulez pas pour cet oubli) ; ne m’en veuillez pas est employé
dans la langue soutenue.
e. Syntaxe et orthographe : à la forme affirmative, les pronoms personnels compléments sont liés à l’impératif
par des traits d’union : regarde-le (mais ne le regarde pas). Dans ce cas, les pronoms de la troisième personne se
placent avant ceux de la première personne : donne-le-moi (l’ordre inverse appartient à la langue familière). Le
pronom personnel en se place après les autres : parle-lui-en, donne-m’en (mais ne lui en parle pas, ne m’en
donne pas).
62. INDICATIF IMPARFAIT
Une seule série pour tous les verbes 1re chant-ais, finiss-ais, vend-ais -ions
2e chant-ais, finiss-ais, vend-ais -iez
3e chant-ait, finiss-ait, vend-ait -aient
Une seule difficulté : comme au subjonctif présent, pour les verbes en -yer et -ier et les verbes voir et croire,
le i des terminaisons -ions et -iez s’ajoute au y ou au i du radical : vous priiez [pRijje], nous essuyions [esɥijjɔ̃],
nous voyions [vwajjɔ̃], vous croyiez [krwajje].
a. Ces formes sont caractérisées par la présence d’un r dans la terminaison. Cette particularité s’explique par
l’étymologie : le futur est issu de l’infinitif suivi du verbe avoir au présent (d’où la série de terminaisons : -ai, -
as, -a, -ons, -ez, -ont), le conditionnel est issu de l’infinitif suivi du verbe avoir à l’imparfait (d’où la série : -ais,
-ais, -ait, -ions, -iez, -aient).
1er groupe 1re chant e rai [ə] chant e rons chant e rais [ε] chant e rions
2e chant e ras chant e rez chant e rais chant e riez
chant e ra chant e ront chant e rait chant e raient
3e
2e et 3e gr. 1re prend rai prend rons prend rais prend rions
2e prend ras prend rez prend rais prend riez
prend ra prend ront prend rait prend raient
3e
b. À l’oreille, à la première personne du singulier, le futur simple se distingue du conditionnel présent par la
nature du phonème final : e fermé [e] pour verrai, e ouvert [ε] pour verrais (cette opposition n’est pas
perceptible dans tous les accents régionaux). À l’écrit, la présence du s final est la marque du conditionnel. Il
importe de conserver ces distinctions, qui peuvent exprimer des nuances de sens.
Remarque. Le passé simple ne s’emploie plus guère qu’à l’écrit, dans le récit littéraire ou historique,
où il est courant à la troisième personne. L’imparfait du subjonctif appartient à la langue soutenue
des locuteurs soucieux de respecter la concordance des temps (par exemple dans la phrase :
« J’aurais aimé qu’il vînt me voir »). Pour exprimer la concession (voir § 144), on emploie les
tournures fût-il (« même s’il était ») et fussent-ils (« même s’ils étaient »), qu’il importe de ne pas
confondre (*fusse-t-il n’existe pas).
a. Pour les verbes du 1er groupe, la 3e pers. du sing. est en -a, sans t(elle déclara), ce qui les oppose aux
verbes des 2e(il pâlit) et 3e groupes (il voulut). Mais en cas d’inversion du pronom personnel sujet, on ajoute -t-
pour éviter l’hiatus entre le a du verbe et le i (ou le e, prononcé [ε]) du pronom (ex. : aussi répéta-t-il sa
question).
b. Aux trois personnes du pluriel du passé simple, les désinences sont identiques dans les trois groupes : -
mes, -tes, -rent. Elles sont précédées, pour les deux premières, d’une voyelle portant un accent circonflexe.
Cette voyelle varie selon les groupes. Elle distingue particulièrement les verbes du 1er groupe. Elle peut être
facilement repérée à la 3e personne (la plus fréquente au passé simple) :
• 1er groupe : passé simple en a(il cria) mais en è au pluriel (ils crièrent). Attention : ces deux voyelles sont
spécifiques aux verbes du 1er groupe et au verbe aller (il alla, ils allèrent) ;
• 2e groupe : passé simple en i (il rougit, ils obéirent). Attention : les trois formes du singulier sont identiques
au passé simple et au présent ;
• 3e groupe : passé simple en i (il rendit, ils partirent), en u [y] (il conclut, ils burent) ou en in [ɛ̃] (il tint, ils
vinrent).
c. L’accent circonflexe sur les deux premières personnes du pluriel ne doit pas être oublié : il est parfois la
seule marque qui distingue le passé simple (vous dîtes) du présent de l’indicatif (vous dites).
a. Ce temps, comme le plus-que-parfait du subjonctif, est très rarement employé, même à l’écrit. Il est
caractérisé par une terminaison en -ss- (sauf à la 3e personne du singulier) précédée de la même voyelle qu’au
passé simple :
• verbes du 1er groupe en a (qu’il marchât, il marcha) ;
• verbes du 2e en i (qu’il finît, il finit) ;
• verbes du 3e en i (qu’il perdît, il perdɛɛit), en u (qu’il courût, il courut) ou in [ɛ̃] (qu’il tînt, il tint).
b. La 3e personne du singulier de l’imparfait du subjonctif se prononce comme celle du passé simple. À
l’écrit, elles se distinguent par l’accent circonflexe ; en outre, le passé simple des verbes du 1er groupe ne prend
pas de t.
a. Il est lui aussi formé sur une voyelle finale, à quelques exceptions près qui ne présentent pas de difficulté
(ouvert, couvert, offert, mort). Cette voyelle est souvent i ou u, parfois in [ɛ̃], rarement o (clos, éclos, enclos).
Elle peut être identique à celle du passé simple mais ce lien n’est pas systématique : il lut / il a lu, il partit / il est
parti, mais il vainquit / il a vaincu, il craignit / il a craint.
b. Le -u final de dû et mû (de mouvoir) prend un accent circonflexe, qui a ici une fonction distinctive ; il
disparaît si ces participes passés sont accordés (dus, due, dues, mus, mue, mues). Ému, lu, su, tu, vu n’en
prennent pas. Le participe passé exclu s’écrit sans s (féminin : exclue), contrairement à inclus (féminin :
incluse).
c. Beaucoup de participes passés comportent une consonne finale muette. Pour la repérer, il suffit de mettre
le participe passé au féminin : prise → pris, dite → dit, éclose → éclos, peinte → peint.
Orthographe rectifiée. On peut désormais écrire avec un t les participes passés dissoutetabsout dont
le féminin est dissoute, absoute (Journal officiel du 6 décembre 1990). Les graphies dissous et absous
sont toujours admises.
d. Le verbe s’ensuivre est composé du pronom en et de suivre, qui ne doivent pas être dissociés ; le participe
passé est ensuivi. Il faut donc écrire : des catastrophes s’ensuivirent (et non *s’en suivirent) ou se sont ensuivies
(et non *s’en sont suivies).
EXERCICE 22.Écrivez les dix verbes suivants à l’indicatif présent (3e pers. sing.) puis au subjonctif
présent (3e pers. sing. et 1re pers. plur.) : être, recevoir, voir, créer, relier, bouillir, acquérir, employer,
asseoir, fuir. (Corrigé p. 172.)
EXERCICE 23.Écrivez les phrases suivantes en mettant les verbes à l’imparfait : 1. Pierre moud le café
pendant que l’eau bout, Marie s’enquiert de l’endroit où est rangé le pain, je place les tasses et les cuillers
sur la table, bref, nous nous employons tous à préparer le petit déjeuner. 2. Plus vous niez les faits, plus
nous acquérons la certitude que vous mentez sciemment. 3. Nous ne renions rien de nos personnalités
opposées : je hais toujours son cynisme, mes paroles ne l’émeuvent pas le moins du monde. (Corrigé
p. 172.)
EXERCICE 24.Écrivez les verbes suivants à la 1re pers. du sing. du futur simple et à la 1re pers. du plur. du
conditionnel présent : octroyer, surseoir, pouvoir, résoudre, parcourir, dire, lier, envoyer, agréer, requérir.
(Corrigé p. 172.)
EXERCICE 25.Écrivez ces phrases à l’impératif : 1. Tu vas dehors. 2. Tu manges lentement. 3. Tu en
manges deux fois par semaine. 4. Tu y vas en courant. 5. Tu me le donnes. 6. Tu sautes en levant les bras.
7. Vous êtes calme, vous avez confiance. 8. Tu as du courage. 9. Tu t’ennuies en silence. 10. Tu t’assois ici
et tu en essayes une paire. (Corrigé p. 173.)
EXERCICE 26.Écrivez les formes composées correspondant aux formes simples suivantes et identifiez-les :
que vous puissiez, il vivait, tu vainquis, elle s’en va, elles sortirent, qu’il bénît, qu’il faille, il est écrit, ils
devraient, il la crée. (Corrigé p. 173.)
EXERCICE 27.Écrivez les formes simples correspondant aux formes composées suivantes et identifiez-les :
il eut tenu, tu aurais pu, j’aurai épié, aie corrigé, nous avions ri, ils se sont assis, il a convaincu, j’ai haï, tu
es parti, vous aurez couru. (Corrigé p. 173.)
EXERCICE 28#.À quelle(s) personne(s) peut-on associer les terminaisons verbales -ai, -e, -es, -ions, -rent, -
riez ? Justifiez chaque réponse en identifiant la ou les formes verbales correspondantes : indiquez le
groupe, le mode, le temps, la personne et un exemple. (Corrigé p. 173.)
EXERCICE 29#.Classez les mots suivants en trois groupes selon qu’ils sont soit une forme verbale, soit un
nom, soit à la fois une forme verbale et un nom. Identifiez-les pour justifier vos réponses : boue, bouille,
bout, croie, croîs, départ, étais, mue, parais, partis, parts, soie, soit, vis, voie. (Corrigé p. 174.)
EXERCICE 30#.Identifiez les formes verbales suivantes et corrigez celles qui sont mal conjuguées ou mal
orthographiées : vous soyiez, nous priions, il s’est dissous, elle acquérait, elle est dûe, il rangeat, ils
partèrent, avances !, qu’il allât, qu’il fusse. (Corrigé p. 174.)
EXERCICE 31#.Écrivez les différents radicaux de jouer, nettoyer, semer, jeter, envoyer, courir, fuir, vivre,
tenir, devoir. (Corrigé p. 175.)
*Pour les étudiants en lettres : écrivez la prononciation de chacun de ces radicaux (utilisez le tableau de la
p. 215).
L’orthographe française est compliquée par les accords, qui communiquent d’un mot à un autre (et souvent à
plusieurs) les marques du genre et du nombre. Les noms et leurs substituts (les pronoms) jouent ici un rôle
déterminant. Ces accords interviennent au sein du groupe nominal (accord des déterminants et de l’adjectif
avec le nom), de la phrase (accord du verbe avec le sujet, de certains pronoms avec les noms qu’ils
représentent) et même au-delà des limites de la phrase (notamment en ce qui concerne les pronoms). Les
verbes, les pronoms personnels et possessifs, les adjectifs possessifs prennent des marques de personne. Ce
sont là des contraintes dont le respect assure la lisibilité et la cohérence de l’écrit.
L’orthographe des noms composés est complexe et peu rigoureuse, on est très souvent obligé de consulter un
dictionnaire, surtout pour le pluriel. C’est pourquoi le Conseil supérieur de la langue française a proposé des
rectifications qui visent à la simplifier et à la régulariser, d’abord en soudant un certain nombre de mots
composés (voir la liste § 32a), ensuite en appliquant à certains noms composés la règle commune qui marque
le pluriel des noms par la lettre s.
a. Les noms composés soudés prennent un -s seulement au pluriel. On écrira ainsi : des portemonnaies
(comme des portefeuilles), des faitouts, des piqueniques, des portemines, un vanupied, des vanupieds, même si
des portemonnaies servent à porter de la monnaie (Journal officiel du 6 décembre 1990.) Les graphies
antérieures comme des fait-tout, des porte-monnaie, des pique-niques, un va-nu-pieds sont toujours acceptées.
À RETENIR
Les noms bonhomme et gentilhomme font au pluriel bonshommes et gentilshommes, le premier -s étant prononcé comme pour une liaison :
[bɔ̃zɔm], [ʒɑ̃tizɔm].
b. « Les noms composés d’un verbe et d’un nom suivent la règle des mots simples, et prennent la marque
du pluriel seulement quand ils sont au pluriel, cette marque est portée sur le second élément. Exemples : un pèse-
lettre, des pèse-lettres, un cure-dent, des cure-dents, un perce-neige, des perce-neiges, un garde-meuble, des
garde-meubles (sans distinguer s’il s’agit d’homme ou de lieu), un abat-jour, des abat-jours. […] Cependant,
quand l’élément nominal prend une majuscule ou quand il est précédé d’un article singulier, il ne prend pas de
marque de pluriel. Exemple : des prie-Dieu, des trompe-l’œil, des trompe-la-mort. » (Journal officiel du 6
décembre 1990.)
Si l’on continue à suivre l’usage, on mettra un s au nom lorsque le sens l’exige ou le permet. On écrira par
exemple des tire-bouchons, des brise-jet (pour briser le jet), un brise-lames (pour protéger un port des lames),
un porte-avions (un navire qui porte des avions). On écrira aussi des gardes-malades mais des garde-fous, des
aides soignantes (ou aides-soignantes) mais des aide-mémoire, selon que garde et aide sont un nom désignant
une personne (et qui peut s’accorder) ou un verbe (qui reste invariable).
À RETENIR
Les noms composés ayant droit et ayant cause (termes de droit) s’écrivent sans trait d’union ; leur pluriel est des ayants droit et des ayants
cause.
c. Les « noms composés d’une préposition et d’un nom » suivent la même règle. « Exemples : un après-
midi, des après-midis, un après-ski, des après-skis, un sans-abri, des sans-abris. » (Journal officiel du 6
décembre 1990.)
Pour le pluriel des noms formés sur une autre structure grammaticale, on suivra aussi l’usage (complexe) qui
demande d’analyser leur construction en distinguant les termes qui le composent : parmi eux, le nom et
l’adjectif peuvent s’accorder mais pas le verbe ni les mots invariables (adverbe, préposition, conjonction).
Voici quelques constructions types :
d. verbe + verbe → pas d’accord : des va-et-vient ;
e. une proposition → pas d’accord : des m’as-tu-vu ;
f. nom + nom dans un rapport d’équivalence → accord des deux noms : des cartes-lettres (des cartes qui
sont des lettres) ;
g. nom + nom dans un rapport de dépendance → accord du 1er nom : des timbres-poste (des timbres pour
la poste). ATTENTION ! L’ordre peut être inversé : des Nord-Africains (des Africains du Nord), et le sens
impose parfois l’accord des deux noms : des gardes-malades ;
h. adjectif + nom dans un rapport de dépendance → accord de l’adjectif : des (chapeaux) hauts-de-forme.
i. adverbe + nom → accord du nom : des arrière-goûts [ou arrière-gouts], des nouveau-nés (nouvellement
nés) ;
j. adjectif + nom ou nom + adjectif → accord des deux mots : des rouges-gorges, des coffres-forts, des
grands-pères ;
k. adjectif + adjectif → accord des deux adjectifs : des clairs-obscurs.
l. Pour les autres cas, l’accord se fait selon la nature des mots qui composent le nom et les relations qu’ils ont
entre eux ; il faut donc analyser la construction : un pur-sang = un cheval de sang pur → des pur-sang.
EXERCICE 32#. Écrivez au pluriel les noms composés suivants : un rabat-joie, un oiseau-mouche, un haut-
parleur, un porte-bonheur, un mot-clé, un soutien-gorge, un faire-part, un chef-d’œuvre, un aide-mémoire,
un Sud-Américain, un garde-fou, un garde-manger, un garde-chasse, un haut-le-cœur, un haut-de-forme, un
grand-parent, un arrière-grand-père, un on-dit, un laissez-passer, une avant-garde. (Corrigé p. 175.)
Sur l’orthographe des mots empruntés, l’usage hésite et évolue : il considère certains noms d’origine latine
comme invariables (des credo, des veto, des a priori, des mea culpa, des Ave, des Pater, des Te Deum) et
conserve pour d’autres la marque du pluriel étranger (par exemple un lied, des lieder). Ce choix passe de plus
en plus pour une marque de distinction, car beaucoup de mots d’origine étrangère sont désormais traités
comme les mots français (des maximums ou des maxima, des matchs ou des matches, des leitmotivs ou des
leitmotive). Les rectifications de 1990 encouragent cette évolution.
Orthographe rectifiée. On forme le pluriel des noms et adjectifs empruntés de manière régulière, avec
un s non prononcé (des lands, des lieds, des médias) sauf quand les mots ont conservé une valeur de
citation (des mea culpa). La soudure des mots composés est préconisée (voir § 32) : elle facilite le
pluriel (des covergirls, des bluejeans, des ossobucos, des weekends, des hotdogs). En outre, il est
recommandé de mettre des accents conformément à la prononciation (voir § 16b) : des vétos, des
séniors, des imprésarios, des allégro.
a. Les noms propres sont habituellement invariables, même quand ils désignent une famille (Les Martin sont
en vacances).
b. Prennent un -s ceux qui désignent un peuple (les Allemands) ou une dynastie (les Bourbons, mais les
Bonaparte).
c. Prennent aussi un -s ceux qui désignent par métonymie des œuvres d’art (Il y a de beaux Matisses dans ce
musée) ou par antonomase l’appartenance à un type représenté par une personne (Ces deux frères sont de vrais
Apollons).
a. Le nom (ou le pronom) détermine l’accord de l’adjectif, que celui-ci soit épithète, attribut ou en position
détachée : Immobiles dans la nuit sereine, les hommes paraissaient confiants.
b. Si l’adjectif est épithète ou attribut de plusieurs noms juxtaposés ou coordonnés, il se met au pluriel. Si les
deux noms sont de même genre, l’adjectif prend le genre commun : une chemise et une cravate bleues. S’ils sont
de genre différent, l’adjectif est mis au masculin et placé après le nom masculin : une robe et un chemisier verts
et non * un chemisier et une robe verts.
a. L’adjectif de couleur s’accorde s’il est simple : une chemise verte, des yeux bruns.
b. Il est invariable s’il est composé : une tunique vert olive (= d’un vert olive), des yeux bleu clair. D’où une
subtilité : des maillots avec du bleu et du blanc sont des maillots bleu et blanc ; des maillots bleus et des maillots
blancs sont des maillots bleus et blancs.
c. Il ne s’accorde pas non plus s’il est issu d’un nom : des chapeaux marron, des manteaux feuille-morte.
Exceptions courantes : roses, pourpres, mauves, écarlates (incarnat, plus rare, s’accorde aussi : une rose
incarnate). On admet aussi d’accorder châtain au pluriel (des cheveux châtains) et même au féminin (une
chevelure châtaine, mais une chevelure châtain clair).
EXERCICE 33.Écrivez au pluriel : un bail avantageux, un pneu noir et blanc, un choral très musical, un vœu
amical, un idéal banal, un beau gentilhomme, un Picasso original, un émail de Limoges bleu, un aïeul né
sous l’Empire, un échec fatal. (Corrigé p. 175.)
EXERCICE 34.Accordez les adjectifs de couleur quand c’est possible : des pantalons crème, des ballons
orange, des jupes mauve, une liqueur orangé, des yeux noisette, des coussins prune, des gants gris perle,
des chaussures rose, des cocardes bleu blanc rouge, un bouquet de fleurs rouge et jaune, des vestes jaune
pâle, des polos rayés bleu et blanc, des imprimés saumon, des cheveux brun clair, des toges pourpre.
(Corrigé p. 175.)
a. Ils sont repérables au fait qu’ils complètent un verbe (Ils parlent fort) ou un adjectif (une voix haut
placée) ; court-vêtu s’écrit avec un trait d’union (En arrivant en retard et court-vêtue, elle a choqué cette
assemblée de gens guindés).
À RETENIR
Haut les mains ! Haut les cœurs !
b. Toutefois, selon un usage ancien, frais et grand employés adverbialement s’accordent avec l’adjectif qui
suit : des fenêtres grandes ouvertes, des roses fraîches écloses (dans le cas de frais, mieux vaut employer
l’adverbe fraîchement).
c. De même, on accorde l’adjectif seul quand il est employé adverbialement en tête de phrase (au sens de
seulement) : Seuls deux candidats restent en lice au second tour de l’élection présidentielle.
a. Après avoir l’air au sens de « paraître » [ou paraitre], l’adjectif attribut s’accorde avec le sujet (Ces jeunes
filles ont l’air [d’être] intelligentes), surtout si le sujet est un nom de chose (Ces chaussures ont l’air usées). On
l’accorde avec air si on veut insister sur ce nom, sur l’idée d’apparence (Elles avaient l’air [un air] sérieux) ou
si l’adjectif est suivi d’un complément (Ils avaient l’air ravi de ceux qui ont réussi).
b. Après des plus et des moins, l’adjectif se met généralement au pluriel : cette question est des plus
délicates (parmi les plus délicates).
c. L’adjectif soi-disant est invariable puisqu’il est issu du participe présent du verbe se dire : une soi-disant
actrice est une femme qui se dit (se prétend) actrice. Soi s’écrit sans t puisque c’est la forme du pronom
personnel réfléchi.
On ne dira pas * un soi-disant succès puisque l’adjectif doit déterminer un nom de personne (seule une
personne peut se dire) ; on le remplacera par prétendu, qui peut être employé avec n’importe quel nom : un
prétendu aristocrate, une prétendue victoire. L’expression soi-disant que, très familière, est à éviter.
d. L’adjectif nu ne s’accorde que s’il est après le nom ; il est invariable avant le nom, avec lequel il est lié par
un trait d’union : nu-tête mais tête nue (exception : le terme de droit nue-propriété).
e. De même l’adjectif demi, placé après le nom, s’accorde mais seulement en genre : une demi-heure, deux
heures et demie.
À demi n’est suivi d’un trait d’union que devant un nom : à demi-mot mais à demi mort.
Devant un adjectif, demi est invariable et suivi d’un trait d’union (des mannequins demi-vêtus), comme semi
et mi (des semi-consonnes, les yeux mi-clos, à mi-course – voir § 32d).
f. L’adjectif grand est invariable dans quelques expressions anciennes et figées où il est lié à un nom féminin
par un trait d’union (et non une apostrophe : il n’y a pas d’élision) : une grand-mère, la grand-rue, avoir grand-
faim, à grand-peine. Au pluriel, on écrit des grands-parents, des grands-pères, des grand-mères (ou des grands-
mères : selon les « Tolérances grammaticales ou orthographiques » du 28 décembre 1976, « l’usage admet l’une
et l’autre graphie »). + Sur grand adverbe, voir § 75b.
g. L’adjectif possible prend la marque du pluriel s’il se rapporte à un nom : Ce garçon a fait toutes les bêtises
possibles. Il est invariable si ce nom est précédé d’un superlatif : Faites le moins de fautes possible (= qu’il est
possible de faire). Dans Candide, Voltaire le met au pluriel (le meilleur des mondes possibles) parce qu’il veut
parler du meilleur parmi les mondes possibles.
h. Les adjectifs ci-joint et ci-inclus sont invariables quand ils sont employés adverbialement, c’est-à-dire
placés en tête de phrase (Ci-joint les factures demandées) ou devant un nom sans déterminant (Vous trouverez
ci-jointcopie du constat d’huissier). Ils sont variables quand ils sont employés comme adjectifs épithètes (la
copie ci-incluse) ou attributs du COD (Veuillez trouver ci-joints les documents concernés).
i. L’adjectif feu (désuet, d’un emploi littéraire ou juridique) ne s’accorde que s’il est placé après l’article
défini ou l’adjectif possessif : la feue reine (on peut alors le remplacer par un synonyme courant : la défunte
reine). Sinon, il est invariable : feu la reine.
EXERCICE 35. Corrigez l’orthographe des phrases suivantes : 1. Feu mes grand mère étaient les meilleur
amies possible : elles se comprenaient à demi mot. 2. Ces soi disant experts ont l’air mal informé, leurs
propos sont des plus inquiétant. 3. Deux personnes inconnu, une femme et un homme marié depuis peu, ont
été entendu par la police. 4. Épuisé par cette marche et cette chaleur imprévu, la mère et son fils, couché à
mi pente sous un rocher en surplomb, attendaient les secours. 5. Les fillettes allaient toujours court vêtu, nu
tête et les pieds nu dans des sabot. (Corrigé p. 176.)
77. LES MOTS INVARIABLES
Quelques classes de mots sont invariables : les prépositions, les conjonctions de coordination et de
subordination, les adverbes, les adjectifs numéraux cardinaux (quatre étudiants, dix-huit euros).
Quelques particularités sont toutefois à retenir.
Il ne faut pas confondre l’adverbe cher, invariable, et l’adjectif qualificatif cher, variable.
a. Cher est variable quand il est adjectif (épithète ou attribut d’un nom) et qu’on peut le remplacer par
coûteux, précieux : Ces chaussures ne sont pas chères.
b. Cher est invariable quand il est un adverbe complétant un verbe comme coûter, valoir, acheter, payer,
vendre : Ces voyages me reviennent cher.
a. Tout est adverbe quand on peut le remplacer par totalement : il est alors invariable (des billets tout
froissés), mais pour des raison d’euphonie il prend la marque du féminin (et éventuellement du pluriel) quand il
modifie un adjectif féminin commençant par une consonne ou un h aspiré : elle était tout émue, tout hésitante,
toute hérissée, toute contente ; des feuilles toutes froissées.
b. Dans les autres cas, tout est adjectif ou pronom indéfini et il est alors variable. (Voir § 108.)
Le verbe (conjugué) s’accorde en personne et en nombre avec son sujet, ce qui assure la cohésion de la
phrase. L’application de cette règle simple et essentielle demande parfois un peu de réflexion. Dans tous les
cas, il importe de bien identifier le sujet, notamment quand il est éloigné du sujet ou placé après lui.
82. ACCORD DU VERBE AVEC PLUSIEURS SUJETS
a. Le verbe qui a plusieurs sujets coordonnés ou juxtaposés se met au pluriel. Quand ces sujets sont à
différentes personnes, il se met à la première personne ou, à défaut, à la deuxième (la première l’emporte sur les
deux autres, la deuxième sur la troisième : Ton frère et toi êtes inséparables, mais lui et moi ne sommes pas
vraiment amis).
Si deux noms singuliers coordonnés par et ont le même référent, le verbe reste au singulier : C’est l’auteur
de Germinal et le défenseur de Dreyfus qui est honoré au Panthéon.
b. Accord du verbe avec des sujets reliés par comme, ainsi que, de même que, avec, etc. :
• valeur de comparaison (marquée par des virgules) → accord du verbe avec le premier sujet : Le chien,
comme le chat, a ses habitudes dans la maison ;
• valeur d’addition → le verbe se met au pluriel : « Le Singe avec le Léopard / Gagnaient de l’argent à la
foire » (La Fontaine).
c. Accord du verbe avec des noms singuliers coordonnés par ou ou par ni :
« L’usage admet, selon l’intention, l’accord au pluriel ou au singulier. On admettra l’un et l’autre accord dans
tous les cas » (« Tolérances grammaticales et orthographiques » du 28 décembre 1976).
• Le verbe se met donc généralement au pluriel, notamment quand l’idée de conjonction domine :
L’étourneau ou le moineau sont des passereaux. – Un homme ou une femme peuvent exercer ce genre de
fonction (= un homme comme une femme). – Ni la pluie ni la fatigue ne l’ont empêché de sortir (= il a supporté
la pluie et la fatigue).
• Le verbe se met au singulier si le sens est manifestement exclusif ou quand la conjonction coordonne deux
synonymes : Le proviseur ou son adjoint dirigera la réunion (ou = ou bien). – L’étourneau ou sansonnet est un
oiseau migrateur (les noms coordonnés par ou ont le même référent).
d. Le verbe s’accorde avec le sujet le plus proche :
• quand ces sujets désignent la même chose ou sont synonymes : L’Empereur, le vaincu de Sedan, fut déchu
le 4 septembre 1870.
• quand ils forment une gradation : Un bruit, un chuchotement, un souffle l’inquiétait.
• quand ils sont repris par un mot qui les résume : « Femmes, moine, vieillards, toutétait descendu » (La
Fontaine).
e. Le verbe s’accorde avec le dernier sujet quand chacun des sujets est précédé de tout : « Tout babillard,
tout censeur, tout pédant / Se peut connoître au discours que j’avance » (La Fontaine).
a. Le verbe s’accorde en personne et en nombre avec l’antécédent de qui : Sophie, c’est toi qui es arrivée
la première. Tu es une femme qui n’est jamais en retard.
b. Après un de ceux (ou celles) qui et un de ces [+ nom] qui, le verbe se met généralement au pluriel : Pierre
est un de ces enfants qui ont peur de l’eau. Le singulier se justifie si l’idée porte manifestement sur un : J’ai
parlé à un de ces enfants, qui ne m’a pas répondu.
a. C’est ou Ce sont ? Devant un nom au pluriel, on utilise généralement le présentatif ce sont (Ce sont deux
beaux enfants) mais le singulier, plus usité dans le langage courant, est toléré.
b. Avec un sujet singulier collectif suivi d’un complément au pluriel, l’accord se fait selon qu’on insiste
sur la globalité (Une foule de manifestants a entouré l’immeuble) ou la pluralité (Une centaine de clients sont
venus déposer une réclamation). La distinction étant parfois délicate, les deux accords sont tolérés.
c. En dépit de leur sens, plus d’un est suivi du singulier (Plus d’un candidat a échoué) et moins de deux du
pluriel (Moins de deux heures ont passé depuis l’accident).
d. La plupart, un grand nombre, une infinité de sont suivis d’un verbe au pluriel : Une infinité d’oiseaux
nichent dans ces rochers ; la plupart sont des goélands.
e. Après peu de, le verbe s’accorde avec le nom qui suit : Peu de détergentsuffit à polluer un cours d’eau
mais peu de gens s’en soucient. Après aucun, déterminant négatif, le verbe se met naturellement au singulier,
même quand ce déterminant est répété : Dans cette enquête, aucune hypothèse, aucune piste ne doit être
négligée.
f.Vive devant un groupe nominal peut être considéré comme un présentatif et rester invariable : Vive les
vacances ! Il peut être accordé avec le nom (sujet) et prendre une valeur emphatique dans laquelle Que est sous-
entendu : (Que) Vivent les mariés !
EXERCICE 37.Accordez les verbes et expliquez leur accord. 1. Le soir, arriv… au bar le facteur, fatigué de
sa tournée, ainsi que le boulanger, qui vien… de nettoyer son four. 2. L’un et l’autre s’install… à une table
du fond et se hât… de boire un verre. 3. Commenc… ensuite leur partie de cartes ou plutôt leur dispute
habituelle car aucun d’eux n’aim… perdre. 4. Au-dessus du brouhaha général s’élèv… soudain des éclats
de voix quand l’un ou l’autre accus… son partenaire de tricher. 5. Une dizaine d’années sépar… ces deux
hommes : ils form… un de ces couples qui assure … le succès des films comiques. 6. La plupart réuni…
deux personnalités contrastées comme les leurs mais ni le boulanger ni le facteur ne semble… en avoir
conscience : l’un comme l’autre fréquente… le café plus que le cinéma. (Corrigé p. 176.)
Savoir orthographier un participe passé demande des connaissances et de la réflexion. (Voir le schéma
synoptique p. 217.)
a. Il ne faut pas confondre participe passé et infinitif des verbes du 1er groupe (ainsi que du verbe aller),
qui sont homophones mais non homographes (chanté/chanter).
• L’infinitif s’emploie comme un nom : après une préposition ou un autre verbe (Pierre aime chanter, il a
même un grand plaisir à chanter) ou en position de sujet ou d’attribut (Souffler n’est pas jouer). On peut aussi le
repérer en remplaçant le verbe du 1er groupe par un verbe du 2e ou du 3e groupe, dont la forme infinitive
s’entend à l’oreille (Pierre aime courir).
• Le participe passé, lui, peut être employé comme un adjectif et se rapporter à un nom ou un pronom ou
former un temps composé avec l’auxiliaire (Il a chanté avec plaisir) ; celui-ci ne le précède pas toujours
immédiatement (Le pianiste a, pour une fois, et après bien des hésitations, interprété du Schubert).
EXERCICE 38.Remplacez les … par la bonne terminaison. 1. Ce musicien a passe… deux ans à compose…
une symphonie. 2. Sollicite… par plusieurs radios locales, le vainqueur a décline… ces offres : il a
souhaite… réserve… sa première interview à une chaîne nationale. 3. Le guide a jete… ces fruits sauvages
en disant qu’ils n’étaient pas bons à mange…. 4. Il avait décide… de révise… ses conjugaisons pour mieux
assure… son succès mais il s’est finalement présente… à l’examen sans avoir travaille…. 5. « Bien
évalue… la hauteur avant de saute… », a rappele… l’entraîneur. (Corrigé p. 177.)
b. Il faut connaître les formes de base du participe passé : elles sont rappelées au § 64.
EXERCICE 39.Écrivez le participe passé des verbes suivants : asseoir [ou assoir], bénir, clore, conquérir,
couvrir, craindre, croître [ou croitre], fuir, haïr, moudre, mouvoir, plaire, prendre, recevoir, vivre. (Corrigé
p. 177.)
c. Il faut analyser la construction de la phrase pour déterminer si le participe passé est employé sans
auxiliaire, conjugué avec être ou avoir, ou s’il appartient à un verbe pronominal.
Il s’accorde en genre et en nombre avec le sujet : Elles sont parties et très vite revenues.
Employé avec certains verbes, le participe passé peut s’accorder comme un attribut du sujet (Ils reviennent
rassurés) ou un attribut du COD (Sa chienne l’inquiète : il la voit toujours couchée).
Il ne s’accorde qu’avec le COD placé avant le verbe (antéposé) : Ils ont réussi une épreuve difficile. /
L’épreuve qu’ils ont réussie était difficile.
Il résulte de cette règle que seul le participe passé des verbes susceptibles d’avoir un complément d’objet
direct (verbes transitifs directs) est variable.
Exemple. Plaire ne peut jamais avoir de COD (on dit : plaire à quelqu’un) → plu est invariable.
Dans la pratique, on doit donc repérer un éventuel COD antéposé, sachant qu’il peut prendre la forme d’un
pronom relatif (la femme qu’il a vue), d’un pronom personnel (ces livres, il les a tous lus), d’un nom ou un
pronom placés au début d’une phrase interrogative ou exclamative (Combien de pièces avez-vous vues cette
saison ? Laquelle avez-vous préférée ? – Quelles belles excursions j’ai faites à la montagne !). On sait aussi
qu’il ne peut pas y avoir de COD avant le verbe s’il y en a déjà un après.
On peut enfin repérer le participe passé en posant les questions qui ?quoi ? pour identifier le complément
d’objet direct ou à qui ?à quoi ? pour repérer le complément d’objet indirect (ou d’objet second : COS).
Exemple 1.La pluie nous a ruisselé dans le dos : le verbe ruisseler ne peut pas avoir de COD, nous est
COI → pas d’accord.
Exemple 2. La pluie nous a rafraîchis [ou rafraichis] :nous est COD (question à poser : rafraîchi qui ?
nous) → accord avec nous.
Exemple 3.La pluie nous a mouillé les pieds : le COD est après le verbe, nous est COS (question à
poser : mouillé les pieds à qui ? à nous) → pas d’accord.
+ Attention ! Quand on pose la question qui ? ou à qui ?, il faut reprendre toute la phrase : La pluie a
mouillé les pieds à qui ? et non : La pluie a mouillé qui ?
EXERCICE 40.Dans les phrases suivantes, le pronom personnel nous est-il COD du participe passé ? Si
oui, faites l’accord. 1re série : Ce voyage nous a… 1. plu…. 2. rendu… le moral. 3. enchanté…. 4. fait…
plaisir. 5. enlevé… tout espoir. 6. guéri…. 7. coûté… très cher. 8. séduit…. 9. apporté… beaucoup.
10. rendu… courageux. (Corrigé p. 177.)
EXERCICE 41.Même exercice. 2e série : Ce voyage nous a… 11. enrichi…. 12. laissé… mélancoliques.
13. laissé… de bons souvenirs. 14. changé… les idées.
15. donné… mal à la tête. 16. plongé… dans l’angoisse. 17. valu… des ennuis. 18. épuisé…. 19. déplu….
20. enthousiasmé…. (Corrigé p. 177.)
90. CAS OÙ LE PARTICIPE PASSÉ RESTE INVARIABLE
a. Le participe passé ne s’accorde pas avec le pronom en : Des livres, j’en ai lu beaucoup. Mais attention : le
participe passé peut être précédé, en plus de en, d’un pronom COD qui commande l’accord (ainsi le pronom
relatif que dans la phrase : Ils sont arrivés en Chine. Voici les nouvelles que j’en ai reçues).
b. Le participe passé ne s’accorde pas avec le pronom le représentant une proposition, donc invariable : Elle
est moins grande que je ne l’avais pensé [= *que je n’avais pensé qu’elle était grande].
c. Les participes passés attendu, y compris et non compris,étant donné, excepté, ôté, passé, supposé, vu sont
invariables quand ils sont employés devant un nom ou un pronom, comme des prépositions : passé [= après] la
Toussaint, excepté [= sauf] les enfants. Ils s’accordent quand ils sont placés après le nom ou le pronom (la
Toussaint passée, les enfants exceptés) ou quand ils ont leur sens plein de participe passé : Vue du sommet de la
colline, la maison paraît petite.
Le participe passé fini employé devant un groupe nominal dans une séquence exclamative ou interrogative
s’accorde avec le nom auquel il se rapporte : il a une valeur emphatique et doit être suivi d’une virgule (Finis,
les ennuis !). On peut aussi le considérer comme un présentatif (invariable) et écrire : Fini les ennuis !
d. Le participe passé des verbes impersonnels est invariable : les orages qu’il a fait – les cris qu’il y a eu.
e. Le participe passé des verbes exprimant un prix, une mesure, une durée est invariable : les dix euros que
cela a coûté (la question serait : cela a coûté combien ? et non : cela a coûtéquoi ?) ; les vingt ans qu’il a vécu
en Afrique. Il s’accorde avec le COD antéposé si ces verbes sont employés au sens figuré : les ennuis que cela
lui a valus (que, qui remplace ennuis, est COD : cela lui a valu quoi ? des ennuis).
Remarque.Combien de suivi d’un nom au pluriel ou combien employé seul ou repris par en sont
considérés comme des mots au pluriel avec lesquels le verbe et, si la construction le permet, le participe
passé doivent s’accorder : « Les juges d’Abbeville […] l’appliquèrent encore à la torture pour savoir
précisément combien de chansons il avait chantées » (Voltaire). – Des chansons impies, combien en
avait-il chantées ? (mais pas d’accord quand combien est placé après en : Des chansons impies, il en
avait chanté combien ?) – Combien d’hommes avaient été arrêtés ? Combien ont été condamnés ?
EXERCICE 42#.Ajoutez les terminaisons qui conviennent. 1. Voilà des films qu’elle aurait aimé…. Elle en a
vu… beaucoup de ce genre. 2. C’est une pièce qu’ils auraient aimé… interpréte…. 3. « Que de soins m’eût
coûté… une tête si chère ! » (Racine). 4. Étant donné… les circonstances, les décisions qu’il a pris… ont
été critiqué… sur le moment. 5. Elles ont ensuite paru… plus judicieuses qu’on ne l’avait imaginé….
(Corrigé p. 178.)
Les verbes pronominaux se construisent avec un pronom personnel réfléchi (il renvoie au sujet) et se
conjuguent avec l’auxiliaire être. Certains, comme s’absenter, n’existent qu’à la forme pronominale
(*absenter n’existe pas) : ils sont pronominaux par nature. D’autres, comme s’imaginer, sont pronominaux
par construction (imaginer existe).
a. Le participe passé des verbes pronominaux par nature s’accorde avec le sujet : Ils se sont entraidés
constamment. Elle s’est repentie de sa bévue.
b. Le participe passé des verbes pronominaux par construction s’accorde comme s’il était conjugué
avec avoir. Dans la pratique, il faut déterminer si le pronom réfléchi, qui est nécessairement placé avant le
participe, a la valeur d’un COD ; pour cela, on peut refaire la phrase en supprimant la forme pronominale (elle
devient incorrecte mais permet d’entendre s’il y a ou non une préposition) : Ils se sont excusés → *Ils ont
excusé eux-mêmes→ se est COD. / Ils se sont parlé → *Ils ont parlé l’un à l’autre (ou les uns aux autres, selon
le sens) → se est COI. Ainsi :
• Le participe passé s’accorde avec le pronom réfléchi (qui représente le sujet) si celui-ci est COD : Elle s’est
lavée (= *Elle a lavé elle-même).
• Il est invariable si le pronom réfléchi n’est pas COD : Elle s’est lavé les mains (le COD est les mains, le
pronom se a la valeur d’un COI : *Elle a lavé les mains à elle-même).
c. Dans certains verbes comme s’attendre, s’apercevoir, se plaindre, se taire, s’attarder, s’aviser, se douter,
s’échapper, s’ennuyer, se jouer, se prévaloir, se saisir, se servir où le pronom réfléchi est réduit à la fonction de
simple particule, le participe passé s’accorde avec le sujet : Ils se sont aperçus qu’ils se connaissaient.
d. L’accord du participe passé du verbe pronominal par construction peut se faire avec un COD
antéposé autre que le pronom réfléchi : Ils se sont envoyé des excuses / Les excuses qu’ils se sont envoyées
(*Ils ont envoyé l’un à l’autre → pas d’accord avec se ; ils ont envoyé quoi ? des excuses → accord avec le
COD qu’).
e. Dans tous les cas, on se rappellera que le participe passé des verbes qui ne peuvent avoir de COD est
invariable : Ils se sont d’abord ri de la difficulté puis ils ont compris qu’ils s’étaient menti quand ils s’étaient
parlé de ce projet.
EXERCICE 43.Faites les accords nécessaires. 1re série : Mes deux amies se sont…1. absenté…. 2. mis… à
courir. 3. lancé… de l’eau. 4. plu… 5. enfui…. 6. insulté…. 7. succédé… au téléphone. 8. dit… au revoir.
9. bien amusé… 10. moqué… de moi. (Corrigé p. 178.)
EXERCICE 44#.Même exercice, 2e série : Mes deux amis se sont… 1. souri…. 2. retiré…. 3. écrié… :
« Bravo ! ». 4. évanoui…. 5. fait… des farces. 6. souvenu… de moi. 7. envoyé… des cartes postales.
8. dit… que la voiture qu’ils se sont acheté… leur avait été vendu… trop cher…. 9. promené….
10. adonné… à la boisson. (Corrigé p. 178.)
Exemple : la fête que les enfants ont voulu organiser (les enfants ont voulu organiser quoi ? une fête
→ que est COD de organiser et non de voulu → voulu ne s’accorde pas).
Autre moyen de résoudre la difficulté : le participe passé suivi d’un infinitif s’accorde avec le COD antéposé
si celui-ci fait l’action exprimée par l’infinitif.
Exemples. L’actrice que j’ai vue jouer m’a beaucoup plu (que remplace l’actrice fait l’action de jouer).
La pièce que j’ai vu jouer m’a beaucoup plu (que remplace la pièce, qui ne fait pas l’action de jouer).
b. L’infinitif peut être sous-entendu : Il a fait tous les efforts qu’il a pu (= qu’il a pu faire : qu’ n’est pas COD
de pu).
c. Le participe passé fait suivi d’un infinitif est toujours invariable puisque dans cet emploi le verbe faire
(ou se faire) joue un rôle d’auxiliaire et n’a jamais de COD : La table que mon frère a faite était bancale, il l’a
fait rectifier par un menuisier (faite s’accorde avec le COD que mais fait est invariable, l’ étant le COD de
rectifier). Elle s’est fait teindre les cheveux (s’ n’est pas COD de fait).
Orthographe rectifiée (Journal officiel du 6 décembre 1990). Le participe passé laissé suivi d’un
infinitif est traité comme celui de faire : il est donc « invariable dans tous les cas, même quand il est
employé avec l’auxiliaire avoir et même quand l’objet est placé avant le verbe. Exemples : Elle
s’estlaissémourir(comme déjà elle s’est fait maigrir). – Elle s’est laisséséduire (comme déjà elle s’est
fait féliciter). – Je les ai laissépartir (comme déjà je les ai fait partir) ». On peut cependant continuer
à accorder laissé avec le COD antéposé : les arbres qu’elle a laissés mourir (qu’est COD de laissés,
les arbres meurent) ; les arbres qu’elle a laissé couper (qu’ est COD de couper, les arbres sont
coupés).
d. La forme pronominale se voir suivie d’un verbe permet de construire une phrase passive : Il s’est vu
interdire l’accès du bâtiment. (voir § 130d). Cette tournure a la faveur de beaucoup de journalistes et de
rédacteurs qui semblent la considérer comme une marque de distinction. Elle est, à l’écrit, d’un emploi délicat :
il n’est pas toujours aisé de savoir si se voir doit être suivi de l’infinitif ou du participe passé (notamment pour
les verbes du 1er groupe) et si vu doit s’accorder. Les grammaires et les dictionnaires donnent d’ailleurs des
exemples divergents : Je me suis vu vanté mais aussi Elle s’est vu louanger (au sens de Elle a été louangée). Les
prudents préfèreront donc, avec raison, une tournure de même sens, passive (L’accès du bâtiment lui a été
interdit) ou active (On lui a interdit l’accès du bâtiment). Les autres pourront régler leur orthographe sur les
usages suivants :
• Après se voir employé comme auxiliaire de passivation le verbe se met généralement à l’infinitif : Ils se
sont vu critiquer par le directeur. – Le couple était furieux de se voir ignorer des autres invités. L’infinitif est
obligatoire quand il a un complément d’objet : Elle s’est vu couper la route par un chauffard. Dans ce cas, vu est
invariable, suivant en cela la règle d’accord du participe passé des verbes pronominaux (voir § 92a) : Les deux
réalisateurs se sont vu décerner un prix (se n’est pas COD de vu ; l’action de décerner n’est pas faite pas les
réalisateurs : On a décerné un prix aux deux réalisateurs).
Pour que vu suivi de l’infinitif s’accorde avec le sujet du verbe pronominal, il faudrait que celui-ci soit aussi
le “sujet” de l’infinitif et dans ce cas, la tournure perdrait son sens passif : Elle s’est vue répéter ses demandes
sans jamais obtenir satisfaction (c’est elle qui a répété).
• Après se voir employé comme auxiliaire de passivation le verbe se met au participe passé (employé comme
adjectif qualificatif) quand il a pour complément un infinitif prépositionnel : Ils se virent obligés [ou contraints]
de partir. Dans ce cas, le participe passé vu s’accorde avec le sujet. (Il en va de même quand se voir est suivi
d’un adjectif, mais la phrase n’a plus de sens passif : Ils se sont vus libres d’agir à leur guise.)
• La tournure s’entendre + infinitif suit la même règle : Dans son trouble, comme on l’interrogeait, elle s’est
entendue répondre qu’elle ne se souvenait plus de ce qu’elle avait dit la veille (c’est elle qui a répondu). – Elle
s’est entendu répondre des inepties (on lui a répondu des inepties). L’orthographe du participe passé indique le
sens de cette phrase, qui ne serait pas claire sans cette marque.
EXERCICE 45#.Ajoutez les terminaisons et les accents qui manquent. 1. Les incidents qu’il y a eu… lors du
match ont été unanimement condamne…. 2. Tous ces documents, ils les ont fait… reproduire et diffuse…
largement. 3. Elles s’étaient vu… refuse… l’entrée de la salle. 4. Leurs réactions, qu’elles n’ont pas laisse…
paraître [ou paraitre] sur le moment, elles ont enfin pu… les exprime… le lendemain, passe… leur surprise
initiale. 5. Ils se sont cru… les plus forts ; ils ont du… déchante…. 6. Quels livres a-t-il envoye…
cherche… ? 7. Ces enfants, je les ai vu… progresse… plus vite que je ne l’aurais cru…. 8. Elles se sont
vu… hier pour la première fois. 9. Les retardataires se sont vu… rédui… à attendre l’entracte dans le hall
du théâtre. 10. Ils se sont vu… réclame… un supplément par le chauffeur de taxi. 11. Ils se sont entendu…
comme des larrons en foire. 12. Elle s’est entendu… cit… des vers qu’elle croyait avoir oublie…. 13. Nous
nous sommes entendu… rappele… qu’il était interdit de fumer dans la gare. (Corrigé p. 178.)
De nombreux mots brefs (déterminants, propositions, conjonctions, pronoms ou même formes verbales et
noms) sont confondus dans la prononciation. À l’écrit, cette confusion est grave puisque ces mots
appartiennent à des classes grammaticales différentes. (Pour choisir entre a et à, voir § 17a, entre ou et où,
voir § 18).
93. ONT / ON / ON N’
a. On écrit ont, forme conjuguée du verbe avoir (indicatif présent, 3e personne du pluriel), quand on peut le
remplacer par avaient. Ce verbe a un sujet au pluriel, il est souvent suivi d’un nom COD ou d’un participe
passé quand il est employé comme auxiliaire.
b. On écrit on, pronom personnel indéfini de la 3e personne, quand on peut le remplacer par il. On ne peut
être que sujet et précède donc un verbe, qui est toujours au singulier : On ne sait pas ce que ces hommesont
fait.
ATTENTION ! On peut avoir un adjectif attribut qu’il faut accorder : Eh bien ! mesdames, on est
fatiguées ?
c. À l’oral, après on et avant un mot commençant par une voyelle, on ne doit pas confondre le n de liaison
avec l’adverbe de négation (élidé) n’ : on espère / on n’espère plus rien. On reconnaît la négation au fait qu’elle
est suivie d’un autre adverbe de négation (locutions ne… pas, ne… plus, ne… rien, ne… que, ne… jamais). On
peut aussi la repérer en remplaçant on par il : il espère / il n’espère plus rien.
a. On emploie l’adjectif possessif son devant un nom : Connais-tu son frère ? Il peut être remplacé par mon.
b. On écrit sont, forme conjuguée du verbe être, quand on peut le remplacer par étaient. Il a un sujet au
pluriel et il est suivi d’un adjectif (ou d’un nom) attribut du sujet (Les prés sont fleuris. – Ils sont étudiants) ou,
s’il est employé comme auxiliaire, d’un participe passé (Ils sont partis).
a. On écrit soi quand on peut le remplacer par moi : On est bien chez soi / Je suis bien chez moi. Ce pronom
personnel de la 3e personne accompagne généralement un pronom indéfini.
b. On écrit sois, soit ou soient quand on identifie des formes du verbe être (subjonctif présent) ; elles sont
employées avec un sujet et généralement suivies d’un attribut ou d’un participe passé : Il faudra du temps avant
que chacunsoit rentré chez soi.
c. On écrit soit (invariable) pour exprimer une hypothèse (Soit un triangle ABC), une alternative (Soit il s’en
va, soit c’est moi qui pars), un acquiescement (Soit ! je viendrai) ou une reformulation (Vous nous devez encore
le solde, soit mille euros = c’est-à-dire mille euros).
a. On écrit ses, adjectif possessif, devant un nom au pluriel quand on peut dire les sien(ne)s : Il lit ses lettres
[les siennes]. S’il n’y a pas d’idée de possession, il faut écrire ces (adjectif démonstratif) : Il lit Germinal et
Nana et trouve ces romans de Zola intéressants.
b. On écrit cette, adjectif démonstratif, devant un nom féminin (cette mer, cette vieille histoire).
Les adjectifs démonstratifs sont reconnaissables au fait qu’ils peuvent toujours être complétés par les
adverbes ci ou là : cette mer-ci, cette vieille histoire-là.
c. On écrit cet, adjectif démonstratif, devant un nom masculin commençant par une voyelle ou un h muet :
cet argent, cet homme, mais ce hasard car le h est disjonctif (aspiré).
d. On écrit c’est, présentatif, quand on peut le remplacer par c’était : c’est (c’était) la nuit. C’est sert à
présenter un nom ou un adjectif. Devant un mot commençant par une voyelle, il se prononce [sεt] (c’est
important) et ne doit pas être confondu avec les démonstratifs : ceux-ci s’emploient devant un nom qui n’a pas
d’autre déterminant (cet arbre, cette forêt), pas le présentatif (*c’est arbre est impossible).
e. On écrit sais ou sait quand on peut les remplacer par une autre forme du verbe savoir : Il sait nager / Il
savait nager.
97. SE / CE / CEUX
a. On écrit se devant un verbe pronominal. Il devient me, te, nous ou vous si on conjugue ce verbe à une autre
personne : Ilse lève tôt / Jeme lève tôt. Si la substitution est impossible, on écrit ce.
b. On écrit ce, adjectif démonstratif, devant un nom masculin : On parle beaucoup de cetableau et de ce jeune
peintre [de ce peintre-là].
On peut aussi écrire ce devant un pronom relatif (Ceque je lis est passionnant), dans les formes non élidées du
présentatif c’est (Ce sera lui le vainqueur), ou dans quelques expressions figées (sur ce, et ce, pour ce faire, ce
faisant).
c. On écrit ceux, pronom démonstratif, quand on peut le remplacer par celles. Il se trouve devant un pronom
relatif (ceux qui parlent, ceux dont nous parlons) ou est suivi par les adverbes ci ou là : ceux-ci, ceux-là. Il se
distingue en outre par sa prononciation, [sø] et non [sə].
EXERCICE 46.Dans les phrases suivantes, remplacez, quand c’est nécessaire, les … par les lettres qui
manquent, les ◊ par ses, ces, cet, cette, c’est ou sait, les — par se, ce ou ceux : 1. On…ignore ni — qu’ils
— son… dit ni — qu’ils on… fait ni — qu’ils on… rencontrés. 2. Quoi qu’il en soi…, il ◊ que ◊ outrageant
d’adopter ◊ attitude agressive et de ne pas modérer ◊ propos devant ◊ homme affaibli par son… accident.
3. Le directeur et ses employés son… très attentifs à la qualité du service : on… aime ◊ accueil, ◊ hygiène
et ◊ confort parfaits qui règnent dans ◊ hôtel, on… y est bien, comme chez soi…, et on… y retourne pas
sans plaisir. 4. — faire réprimander pour une erreur, soi… ; mais pour une erreur qu’on… a pas commise,
◊ humiliant. 5. Il faut que tu soi… bien préparé si tu veux réussir ◊ épreuve ; pour — faire, un travail
régulier et des entraînements fréquents son… essentiels. (Corrigé p. 179.)
a. On écrit leur, pronom personnel invariable, quand on peut le remplacer par lui. Il est placé devant un verbe
dont il est le complément et remplace un nom au pluriel : Il croisa ses amis et leur sourit.
b. On écrit leurs, adjectif possessif variable en nombre, devant un nom au pluriel : En l’absence de leur mère,
les enfants jouent sagement avec leurscubes. On peut l’identifier en mettant la phrase au singulier : leur est alors
remplacé par son ou sa.
c. On écrit les leurs, pronom possessif variable, quand on peut le remplacer par les siens : Ces livres sont
propres, les leurs sont tout griffonnés. Il ne faut pas le confondre avec les pronoms personnels les et leur qui
peuvent se suivre dans une phrase : Tes livres intéressent tes amis, tu les leur prêteras.
a. Si peut être un adverbe placé devant un adjectif ou un autre adverbe : Un voyage si rapide ; courir si vite.
On peut le remplacer par tellement ou aussi.
b. Si peut être une conjonction de subordination introduisant une proposition subordonnée hypothétique : Tout
se passera bien si le beau temps se maintient (voir § 145). On peut le remplacer par une conjonction de même
sens comme à condition que, pourvu que (attention : ces conjonctions sont suivies du subjonctif).
c. Si peut introduire une subordonnée interrogative indirecte (voir § 139) : Je me demande si vous viendrez.
Cette conjonction correspond à la tournure Est-ce que de l’interrogation directe (Est-ce que vous viendrez ? Je
me le demande).
Si s’élide devant il : Je me demande s’il viendra [et non *si il viendra].
d. S’y est composé du pronom personnel réfléchi élidé s et du pronom adverbial y, qui équivaut à la
préposition à (ou dans) suivie d’un nom complément : Ils aiment la fête, ils s’y amusent beaucoup. On écrit s’y
quand on repère un verbe pronominal (comme s’amuser) accompagné d’un complément indirect (y = à la fête),
bien que le pronom y ne remplace pas toujours un nom (Il travaille vite et il s’y prend bien).
a. Qui est un pronom relatif, précédé d’un nom ou d’un pronom qui est son antécédent (« Ceux qui vivent, ce
sont ceux qui luttent » – Hugo) ou un pronom interrogatif au début d’une phrase (Qui est-il ?) ou d’une
proposition (J’ignore qui il est).
b. Qui l’ comprend le pronom interrogatif sujet ou le pronom relatif sujet qui et le pronom personnel élidé l’ :
Pierre parle d’un tableau qui l’intéresse : qui l’a vu ? On peut vérifier l’orthographe en remplaçant l’ par le
nom qu’il représente : Qui a vu ce tableau ?
c. Qu’il est la conjonction que ou le pronom relatif que élidés devant le pronom personnel il. On le trouve
donc au début d’une subordonnée complétive (après un verbe transitif direct : Il saitqu’il se trompe) ou au début
d’une subordonnée relative (après un nom ou un pronom : Il sait l’erreurqu’il a faite).
d. Qu’y comprend qu’, forme élidée du pronom relatif ou du pronom interrogatif complément, et le pronom
adverbial y représentant un complément introduit par une préposition : Regardez ce tableau : la beauté qu’y voit
la critique[= que la critique voit dans ce tableau] m’échappe, qu’y voyez-vouspour votre part ? [= que voyez-
vous dans ce tableau ?]
EXERCICE 47.Remplacez le… par leur, leurs ou le(s) leur(s), s… par si, s’il(s) ou s’y, qu… par qui,
qu’il(s) ou qui l’.
1. S… habile qu… soit, il devra peut-être s… reprendre à deux fois pour réaliser ce travail s… ne s… est pas
suffisamment préparé. 2. L’homme qu… ont cherché si souvent à rencontrer et à qu… ils n’ont pu parler
que hier le… a accordé un rendez-vous. 3. Le roman qu… a emporté en voyage n’est pas celui qu… émeut
le plus. 4. Les erreurs sont s… nombreuses qu… ne sait plus qu… faire ni qu… il doit accuser. 5. S…
connaître ce livre est utile, s… référer sans cesse serait peu apprécié par le jury qu… a déjà rappelé
plusieurs fois : il attend des candidats qu… mettent en œuvre le… capacités de réflexion personnelle. 6. Je
ne sais pas ce qu… m’arrive. 7. Le mieux est l’ennemi du bien, ce qu… m’arrive parfois d’oublier.
(Corrigé p. 180.)
a. On écrit t’en pour désigner la 2e personne (présente dans le pronom personnel élidé t’) et faire référence à
un nom inanimé introduit par la préposition de : Voici des livres : je t’en donne un si tu veux. Il suffit de
remplacer en par ce qu’il représente pour faire apparaître le pronom te : je te donne un de ces livres.
Remarque. Pour représenter une personne, mieux vaut utiliser le pronom personnel : Il est fou d’elle
(plutôt que : Il en est fou).
b. On écrit tant pour exprimer l’intensité ou la comparaison. Cet adverbe peut être remplacé par ses
synonymes tellement ou autant : « J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité » (Desnos).
À RETENIR
On écrit :
• en tant que (en qualité de), pour autant (cependant) ;
• tant s’en faut (tant exprime la quantité : il s’en faut de beaucoup [= il s’en manque de beaucoup]) ; *loin s’en faut est incorrect (*il s’en
manque de loin n’a pas de sens) ;
• au temps pour moi ! (exclamation indiquant qu’on reconnaît [ou reconnait] son erreur et qu’on va reprendre « au temps », c’est-à-dire
depuis le début).
a. On emploie la préposition sans pour exprimer la privation ou l’opposition : Ce n’est pas un homme sans
scrupule, il viendra sans faute. Elle précède un nom, qui se met au singulier ou au pluriel, selon le sens :
• sans difficulté, sans commentaire, sans inconvénient, sans opinion, etc.
• une famille sans enfants, un ciel sans nuages, un arriviste sans principes, etc.
b. S’en comprend le pronom personnel élidé s’et le pronom personnel en. Il fait partie d’un verbe
pronominal : Cet échec l’avait affectée, elle ne s’en vantait pas (= elle ne se vantait pas de cet échec).
En n’a pas la valeur d’un pronom dans certains verbes pronominaux comme s’en faire, s’en prendre à
quelqu’un, s’en aller, s’en retourner, s’en tirer.
c. C’en est formé du pronom démonstratif élidé c’ (pour ce = cela) et du pronom personnel en : Vous avez
demandé de l’aspirine : c’en est (= cela est de l’aspirine).
À RETENIR
les expressions c’en est fait de… (c’en est fini de…), c’en est trop.
a. On écrit quand (conjonction de subordination) au début d’une phrase ou d’une proposition pour poser une
question (Quand partez-vous ? – quandest alors adverbe interrogatif), pour exprimer une relation temporelle (Il
a plu quand j’étais en vacances) ou une concession (Quand – ou quand bien même – j’arriverais en retard, je
dois y aller – voir § 144).
b. On écrit quant à si on peut le remplacer par en ce qui concerne, avec souvent une nuance d’opposition.
Cette locution prépositive est toujours suivie d’un nom ou d’un pronom : Quant à moi, je m’abstiendrai de
juger. Pour ne pas la confondre avec quand suivi d’un mot commençant par une voyelle, il suffit d’expliciter le
sens de la phrase : Quand il pleut, les escargots sortent (sens temporel = au moment où) mais : Quant à ce
voyage, il est reporté (= en ce qui concerne ce voyage).
Attention à l’emploi abusif de quant à. On préférera Je ne me prononcerai pas sur son utilité à Je ne me
prononcerai pas quant à son utilité.
c. Qu’en est composé de la conjonction élidé qu’ et de en, qui peut être pronom personnel (Vous avez vu ce
film, qu’en pensez-vous ? = que pensez-vous de ce film ?) ou préposition (Ce pays est plus beau en hiver qu’en
été = * que en été).
EXERCICE 48.Remplacez t… par t’en, tant ou temps, s/c… par s’en, c’en ou sans, qu… par quand, quant
ou qu’en : Inutile de t… prendre aux bizarreries de la langue qu… tu hésites entre deux homophones : ce
n’est qu… réfléchissant qu’on s/c… sort s/c… grand dommage, mais il est vrai que cela ne va pas s/c…
difficulté. S/C… est une d’identifier les mots en question, s/c… est une autre de comprendre la
construction de la phrase, s/c… parler des règles à mémoriser. Qu… penses-tu ? Et qu… commences-tu
ton entraînement ? Tu verras que tu t… trouveras bien. Qu… à moi, je ne suis pas toujours sûr de mon
orthographe, t… s/c… faut, et je consulte chaque jour mon vieux dictionnaire. Il s/c… ressent, d’ailleurs,
t… je l’ai feuilleté, aussi vais-je le remplacer dans quelque t…, s/c… faute… (Corrigé p. 180.)
a. On écrit quel que, en deux mots, devant la 3e personne des verbes être (ou devoir être, pouvoir être) au
subjonctif : Quelle quesoit la difficulté, il l’affrontera. Dans les autres cas, on écrit quelque, en un seul mot.
Quel que est une locution conjonctive introduisant une subordonnée de concession (signifiant bien que – voir
§ 144) qui peut être réécrite avec peu importe, n’importe quel ou malgré : Peu importe la difficulté… ou Malgré
la difficulté… Dans cette locution, quel s’accorde avec le sujet (toujours inversé) du verbe être : Quels que
puissent être ses arguments, il faudra les prendre en compte.
b. On écrit quelques, en un mot et au pluriel, quand il est placé devant un nom (éventuellement précédé
d’un adjectif) et signifie « plusieurs » : Il y a quelques petites fautes dans ce devoir. Il est adjectif indéfini et
s’accorde en nombre avec le nom qu’il détermine.
c. On écrit quelque, en un mot et au singulier :
• quand il est placé devant un nombre et signifie « environ » : Il y a quelquevingt ans qu’il est parti. Il est
alors adverbe, donc invariable.
• quand il est placé devant un nom (éventuellement précédé d’un adjectif) et signifie « un quelconque »,
« un peu de » ou « un certain » : Le téléphone sonne : ce sera encore quelque démarcheur. Il est adjectif
indéfini et précède un nom au singulier.
À RETENIR
• On écrit en deux mots quelque temps (= un certain temps) et quelque chose.
• On écrit en un mot quelquefois, sauf si l’on veut exprimer la pluralité : Le coucher de soleil est magnifique quelquefois [= parfois] / Il a
déclaré quelques fois [= plusieurs fois] qu’il s’excusait puis il s’est tu.
d. On écrit quelque, au singulier, devant un adjectif suivi de que et d’un verbe au subjonctif pour exprimer
une concession (comme dans a) : Quelque intelligents qu’ils soient, ils doivent travailler. Dans cette locution
conjonctive, quelque est un adverbe qui signifie si (Si intelligents qu’ils soient…), c’est pourquoi il est
invariable.
e. On écrit quelque(s), au singulier ou au pluriel, devant un nom suivi de que et d’un verbe au subjonctif pour
exprimer une concession (comme dans a et d), qui pourrait se formuler de manière moins littéraire avec bien
que ou malgré : Quelqueseffortsqu’il ait fait, il n’a pas réussi (Bien qu’il ait fait beaucoup d’efforts… – Malgré
[tous] les efforts qu’il a faits…). Quelque s’accorde avec le nom qui suit.
Quelque … que, de même que quel que, introduit une subordonnée de concession au subjonctif : Quelque
difficiles que soient ces exercices… – Quelle que soit la difficulté de ces exercices…
EXERCICE 49#. Remplacez qlq par le(s) mot(s) convenable(s) et accordez si nécessaire les mots soulignés.
1. Qlq soit vos explications, vous ne me convaincrez pas. 2. Qlq explications que vous me donniez, je
maintiendrai cette sanction. 3. Qlq explications que vous m’avez donné m’ont paru acceptables, mais ma
décision est prise. 4. Qlq claire que soit vos explications, je dois appliquer le règlement. 5. Il y a qlq
ambiguïté [ou ambigüité] dans vos propos. 6. Les qlq milliers de francs que la machine a coûté sont déjà
amorti. 7. Qlq soit sa volonté, il ne pourra pas courir qlq vingt kilomètres sans se reposer. 8. Qlq inquiet
que nous soyons, nous devons attendre les résultats. 9. Qlq arguments qu’elle ait pu produire, elle ne s’est
pas fait entendre du juge. 10. Il se lève à cinq heures, qlq soit le temps. (Corrigé p. 180.)
À RETENIR
l’expression quoi qu’il en soit (= de toute façon).
a. On écrit plutôt (adverbe) en un mot pour exprimer une préférence (Elle aime plutôt les films comiques) ou
une appréciation nuancée (Elle est plutôt intelligente).
b. On écrit plus tôt (le contraire de plus tard) pour exprimer une comparaison portant sur le temps : Plus tôt tu
auras fini, mieux ce sera.
La prononciation ne suffit pas toujours à distinguer sans erreur tout de tous (qui peut se prononcer [tu]) et
toute(s) de tout (qui peut se prononcer [tut] avec la liaison). Une rapide réflexion est donc nécessaire.
a. On écrit tout (ou tous, toute, toutes) devant un groupe nominal ; c’est un adjectif indéfini qui signifie
« l’ensemble » ou « n’importe lequel », il s’accorde avec le nom : Dans tousles jardins, toutesles roses sont
fleuries et elles vont le rester tout l’été. Au singulier, il peut signifier « seul » : Il est parti avec un petit sac pour
tout bagage.
b. On écrit tout (ou tous, toutes) quand ce mot a la fonction d’un nom ; c’est un pronom indéfini, il est sujet
ou COD d’un verbe : Les enfants ont tout mangé et ont tous dit que les gâteaux étaient bons.
c. On écrit tout devant un adjectif : c’est un adverbe qui signifie « entièrement », « vraiment ». Il est
invariable devant un adjectif masculin (Ils sont tout contents) ou un adjectif féminin commençant par une
voyelle ou un h muet (Elle est tout émue). Pour des raisons d’euphonie, il est variable devant un adjectif féminin
commençant par une consonne ou un h dit aspiré (Elle est toute fatiguée, toute hâlée), ce qui est une source
d’ambiguïté [ou ambigüité] au pluriel (Elles sont toutes belles peut signifier « Toutes sont belles » ou « Elles
sont bien belles »).
Il en est de même dans la locution conjonctive de sens concessif tout… que (= si… que, quelque… que) :
Tout sages qu’ils sont, ils ont été dupés. – Toutes prudentes qu’elles se soient montrées, elles n’ont pu éviter
l’accident.
d. Dans la pratique :
• Quand on prononce [tus], on écrit tous. Le mot est pronom indéfini, il remplace un nom au pluriel ou
plusieurs noms : J’ai invité dix amis ; tous sont venus.
• Quand on prononce [tu], on écrit soit tout pour le pronom indéfini (Il a tout lu) ou l’adjectif indéfini au
singulier (Il a lu tout le jour), soit tous pour l’adjectif indéfini au pluriel (Il lit tous les jours).
• Quand on prononce [tut], on écrit soit tout pour l’adjectif indéfini devant un mot masculin commençant par
une voyelle (C’est tout un monde) ou pour l’adverbe (Ils sont restés tout étonnés – des bijoux tout en or), soit
toute(s) pour l’adjectif indéfini devant un mot féminin (Toutes les boutiques sont fermées) ou pour l’adverbe
devant un adjectif féminin commençant par une consonne (La pièce est toute chaude) ou un h dit aspiré (Les
dernières arrivées étaient toutes haletantes).
e.tout(e) autre et tout en
• On écrit tout autre quand tout est un adverbe signifiant « totalement » et ne peut être séparé de autre qu’il
modifie : Dans ce cas, c’est une tout autre affaire (= une affaire totalement autre ; on ne peut dire *une tout
affaire autre).
• On écrit toute autre quand toute signifie « n’importe quelle » et se rapporte au nom féminin placé après
autre : L’ordre du jour est fixé : toute autre question sera écartée (= toute question autre).
• Dans l’expression tout en, tout est généralement invariable : Elle est arrivée tout en pleurs.
f. Quelques expressions toutes faites à retenir :
• on écrit au singulier en tout cas, de toute façon, à tout hasard, en tout lieu, à toute allure, à toute vitesse, à
tout âge, en toute saison, à toute fin utile, de tout temps ;
• le sens commande le pluriel pour de tous côtés, à tous égards, en tous sens, en toutes lettres ;
• le singulier et le pluriel sont admis pour à tout moment, de toute part, en tout temps, de toute sorte.
• on écrit tout à l’heure, tout à fait (sans trait d’union), tout entière (tout est ici adverbe, donc invariable), le
Tout-Puissant (= Dieu), un roi tout-puissant.
EXERCICE 50.Choisissez la bonne orthographe. 1. Quoique / Quoi que mes amis soient tout / tous sportifs,
j’aime plus tôt / plutôt la lecture. 2. Des bébés jouent tout / tous nus sur la plage. 3. Elle a réussi contre tout
/ toute attente, elle est donc tout / toute étonnée. 5. Quoiqu’il / Quoi qu’il en soit, tout / toute infraction sera
punie. 6. Ils sont rentrés à tout / toute allure et plutôt / plus tôt que d’habitude. 7. Plutôt / Plus tôt que de
courir, il aurait dû se lever à l’heure prévue, en tout / tous cas avant six heures. (Corrigé p. 181.)
a. Quand il exprime l’idée de gradation (il signifie « aussi », « de plus », « encore plus »), même est
adverbe, donc invariable. Il modifie un verbe, un adjectif, une proposition : Même leurs voitures lui déplaisent.
– Ses paroles même étaient démentes. Il est déplaçable : Même ses paroles étaient démentes.
b. Quand il exprime l’idée de similitude, d’exactitude, d’identité, même est un adjectif indéfini et s’accorde
avec le nom ou le pronom qu’il détermine (il est lié au pronom personnel par un trait d’union) : Nous sommes
nous-mêmes inquiets. — Ils ont les mêmes habitudes. Il n’est pas déplaçable.
EXERCICE 51#.Quand c’est nécessaire, ajoutez les lettres qui manquent à la place des points de
suspension. 1. La tarte qu’elles avaient tenu… à faire elles-même…, il l’a mangé… tout… entière. 2. Avec
quelque… trois cents euros en poche, nous pouvons même… attendre quelque… temps avant de retirer de
l’argent. 3. Les livres, même… couverts, s’abîment. 4. Les réclamations, même… argumentées, seront
rejeté… car tou… autre solution est impossible. 5. Les infirmières se sont succédé… à son chevet, à tout…
heure du jour et de la nuit, même… pendant les fêtes. (Corrigé p. 181.)
Ce sont deux formes en -ant qui ne doivent pas être confondues : l’une s’accorde, l’autre pas et elles n’ont pas
toujours la même orthographe.
a. Le participe présent est invariable. Il se forme sur le radical du verbe (hésit-er → hésit-ant) : Ils
s’arrêtèrent, hésitant à continuer. C’est une forme verbale ; on peut le remplacer par une forme conjuguée (Ils
s’arrêtèrent parce qu’ils hésitaient à continuer).
+ Attention à la syntaxe : l’agent du participe présent doit être le même que celui du verbe principal
(voir § 148b). Il en va de même du gérondif (en + participe présent).
+ Dans l’expression flambant neuf, seul l’adjectif neuf s’accorde : une voiture flambant neuve, des
costumes flambant neufs.
b. L’adjectif verbal s’accorde avec le nom qu’il qualifie : Il prononça quelques paroles hésitantes et peu
audibles.
• Certains adjectifs verbaux s’écrivent -ent et non -ant : Comme lors des orages précédents [adj. verb.], des
éclairs ont jailli, précédant [part. prés.] de peu la pluie.
• Les adjectifs dérivés des verbes en guer et en -quer perdent le u du radical (un travail fatigant)
contrairement au participe présent (fatigu-er → fatigu-ant : Il ne cessait de parler, fatiguant tout le monde de
ses propos confus).
• L’adjectif verbal s’écrit cant quand il correspond à un nom en -tion : communiquer, communiquant (part .
prés.), une communication → des vases communicants (adj. verbal) ; provoquer, provoquant (part. prés.), une
provocation, une attitude provocante (adj. verbal).
EXERCICE 52.Écrivez, dans cet ordre, le participe présent, l’adjectif verbal et le nom correspondant à
chacun des infinitifs suivants : adhérer ; convaincre ; converger ; différer ; émerger ; équivaloir ; exceller ;
négliger ; provoquer ; résider ; suffoquer ; obliger (rendre service). (Corrigé p. 182.)
EXERCICE 53.Distinguez les adjectifs verbaux et les participes présents (ou gérondifs) et faites les accords
qui manquent quand c’est nécessaire. 1. Les cris allaient croissant…. 2. Leurs avis divergeant… sur tous
les points, ils en vinrent à se dire des mots blessant… et on dut faire une pause afin de rétablir la sérénité
régnant… d’ordinaire dans ce lieu. 3. Leurs soi-disant… amis, en les laissant… seuls dans une période
éprouvant…, se sont montrés décevant…. 4. La jeune femme, négligeant… les conseils, prit une route
traversant… la forêt et fut mordue par deux chiens errant…. 5. Il n’eut pas de mal à les convaincre, ces
hommes puissant… adhérant… par principe aux propositions favorisant… leur position dominant….
(Corrigé p. 182.)
Il y a deux difficultés : savoir s’il faut mettre un -m ou deux -m et, dans ce dernier cas, savoir s’il faut écrire
amment ou -emment.
a. On écrit -mment si l’on entend [amã]. Sinon, on écrit -ment : vaillamment, grandement.
b. On écrit -amment si l’adverbe est dérivé d’un adjectif en -ant ; on écrit -emment si l’adverbe est dérivé
d’un adjectif en -ent : abondant → abondamment ; décent → décemment.
EXERCICE 54. Écrivez les adverbes dérivés des adjectifs et participes passés suivants : absolu, conscient,
poli, résolu, excellent, constant, hardi, violent, pareil, profond, dû, gai, ingénu, naïf, pertinent. (Corrigé
p. 182.)
Chapitre 4
112. LA DÉNOTATION
Un mot est un signe linguistique (sur cette notion, voir § 1). Il est porteur d’un
signifié que les dictionnaires de langue ont pour tâche de définir : c’est son sens
dénoté. Ce sens peut être analysé par comparaison avec des mots de sens voisin en
une combinaison particulière de traits distinctifs (ou sèmes), comme le montre le
tableau suivant :
siège + + + +
pour
humain
individuel + + +
collectif ++
avec + +
dossier
avec – ++
accoudoirs
pour un ++
roi
Chacun des mots de cet exemple se distingue des trois autres par la présence (+) ou
l’absence (–) de sèmes. Les mots fauteuil, trône et banc contiennent chacun un sème
spécifique (noté ici par deux +).
EXERCICE 55#.Quels sont les traits sémantiques (les sèmes) communs et
distinctifs des mots suivants : voir, regarder, observer, épier, contempler,
discerner ? (Corrigé p. 182.)
La plupart des mots sont polysémiques, ils possèdent plusieurs sens, qui constituent
leur champ sémantique. Ainsi apprécier peut signifier « goûter » (Il n’apprécie pas sa
compagnie) ou « discerner » (Il a mal apprécié la difficulté).
Aux différents sens d’un verbe peuvent correspondre des constructions différentes :
taxer qqch. = mettre un impôt sur cette chose, taxer qqn de qqch. = accuser qqn de
qqch.
EXERCICE 56.Donnez un synonyme ou une explication aux verbes suivants
(plusieurs réponses sont parfois possibles). 1. résoudre qqch. / se résoudre à.
2. appeler qqn / en appeler à. 3. engager qqn / engager qqn à. 4. jurer (intr.) / jurer
de. 5. déterminer / déterminer qqn à. 6. prétendre / prétendre à. 7. présumer /
présumer de. 8. traiter / traiter qqn de. 9. obliger qqn / obliger qqn à. 10. convenir
à / convenir de. (Corrigé p. 183 ; voir aussi l’exercice 100.)
113. LA CONNOTATION
Outre son sens dénoté (lexical), un mot peut prendre, dans un contexte donné, une
connotation, c’est-à-dire une signification subjective, affective, particulière à un
individu ou une communauté. Les connotations sont donc variables : l’adjectif blanc
peut connoter la pureté mais aussi la maladie ou la mort, le nom individu prend une
connotation dépréciative dans un contexte criminel (Les témoins ont déclaré avoir
croisé un individu de grande taille).
EXERCICE 57#. Dans les phrases suivantes (adaptées de Maupassant, Boule de
suif), expliquez les connotations dont se chargent les mots soulignés. 1. La Garde
nationale était rentrée dans ses foyers. Ses armes, ses uniformes, tout son attirail
meurtrier avaient subitement disparu. 2. L’industriel était resté le chef de
l’opposition bienveillante à l’Empire, uniquement pour se faire payer plus cher
son ralliement à la cause qu’il combattait. 3. La comtesse et la manufacturière
avaient dans l’âme la haine irraisonnée des gens comme il faut pour la
République. 4. Toute femme du monde est bardée d’une légère tranche de pudeur.
5. Les deux bonnes sœurs obéirent les premières avec une docilité de saintes filles.
6. La vieille religieuse à la face défoncée par la petite vérole parla de sa mignonne
voisine, la chère sœur Saint-Nicéphore. (Corrigé p. 184.)
Un mot peut aussi se distinguer d’un autre parce qu’il comporte un sème évaluatif,
qui exprime un jugement favorable (mélioratif) ou défavorable (péjoratif). Ainsi
maison est non marqué par rapport à bicoque et villa :
bâtiment servant + + +
d’habitation à l’homme
péjoratif +
mélioratif +
Certains mots sont toujours péjoratifs (le dictionnaire l’indique plus ou moins
explicitement), soit du fait de leur sens, soit parce qu’ils contiennent un suffixe péjoratif
comme -aille(la marmaille), -asse (de la lavasse), -ard (un chauffard, un soixante-
huitard), -âtre (un teint jaunâtre) ou qui peut l’être (-isme et -iste servent à fabriquer
des noms péjoratifs désignant des doctrines ou des attitudes rigides, des personnes
sectaires : un jusqu’au-boutiste, l’obscurantisme). D’autres prennent une connotation
péjorative dans certains contextes.
EXERCICE 58.Quelle nuance de sens importante le deuxième mot (péjoratif)
comporte-t-il par rapport au premier ? 1. affirmer / prétendre. 2. un ton assuré /
péremptoire. 3. des discussions / des palabres. 4. un argument / une argutie.
5. discuter / ergoter. (Corrigé p. 184.)
EXERCICE 59. Dans les expressions suivantes, repérez les mots péjoratifs et
expliquez leur sens. 1. Une couleur blanche, vive, criarde, voyante, lumineuse,
blanchâtre, pastel, passée, pâle, éclatante, intense, chaude, blafarde, terne. 2. Un
homme courageux, audacieux, téméraire, casse-cou, présomptueux, hardi. 3. Un
discours éloquent, verbeux, concis, redondant, ampoulé, convaincant, passionné,
prolixe. 4. Un argument pertinent, sophistique, décisif, spécieux, probant,
percutant, irréfutable, d’autorité. 5. Un garçon discret, secret, taciturne, timide,
réservé, effacé, inhibé, renfermé. (Corrigé p. 184.)
EXERCICE 60.Donnez au moins un synonyme péjoratif aux mots soulignés :
1. vêtu d’un uniforme trop grand. 2. montrer un énorme tatouage. 3. un style
recherché, subtil. 4. une attitude décomplexée. 5. un esprit minutieux. (Corrigé
p. 184.)
EXERCICE 61.Dans les phrases suivantes, extraites de journaux, relevez et
expliquez les mots péjoratifs. 1. Dans les chancelleries, on raillait ses velléités de
réforme. 2. Il suffit de critiquer le raïs dans un café pour être embastillé. 3. Grisé
par son pouvoir, l’hyperprésident a tendance à tout régenter. 4. Le parti a beau se
targuer d’avoir rénové ses principes, il reste toujours aussi conservateur dans ses
pratiques. 5. Ces traditionalistes sont obsédés par le strict respect des Écritures.
6. Ce parti a adopté une stratégie de garde-meubles des idéaux passés. (Corrigé
p. 184.)
EXERCICE 62#.Dans les phrases suivantes (d’après Maupassant, Boule de suif),
relevez, expliquez et éventuellement commentez les mots péjoratifs. 1. [Un
socialiste de 1870 :] Il parla à son tour d’un ton doctrinaire, avec l’emphase
apprise dans les proclamations qu’on collait chaque jour aux murs. 2. On aurait pu
croire, à la fin, que le seul rôle de la femme ici-bas était un abandon continu aux
caprices des soldatesques. 3. Il donnait des conseils à double sens puisés dans son
esprit de commis voyageur. 4. [Deux religieuses donnent des conseils :] Elles
continuaient ainsi, démêlant les volontés de Dieu. 5. [Une vieille religieuse :] La
femme aux chapelets pendants. (Corrigé p. 185.)
a. Une périphrase est une expression employée pour désigner une réalité qui aurait
pu l’être par un seul mot. Elle peut servir à définir ce mot ou à en éviter l’emploi (par
exemple, pour qu’il n’y ait pas de répétition).
b. Un euphémisme est un mot ou une périphrase employée pour atténuer une réalité
jugée choquante (notamment, la mort, la sexualité, les maux et les défauts qui affectent
une personne). On parle ainsi de longue maladie pour ne pas dire cancer. Les usages
commerciaux, administratifs et politiques de la langue sont riches en euphémismes : les
chômeurs sont appelés des demandeurs d’emploi, les gens privés de logement des sans
domicile fixe.
EXERCICE 63.Que signifient les euphémismes suivants ? 1. un plan social. 2. une
personne à mobilité réduite. 3. une famille monoparentale. 4. une frappe aérienne.
5. un technicien de surface. 6. un incident voyageur grave (pour expliquer un
retard du métro). 7. Il n’a pas souhaité répondre à nos questions. 8. des incivilités.
(Corrigé p. 185.)
EXERCICE 64.Quels euphémismes (mots ou périphrases) utilise-t-on à la place des
expressions suivantes ? 1. un Noir. 2. les quartiers pauvres. 3. une caissière de
supermarché. 4. Il est mort. 5. Elle a ses règles. 6. Il est idiot. 7. Elle est grosse.
(Corrigé p. 185.)
Toute langue a une dimension sociale et comporte des usages variés qui affectent
notamment le lexique. Certains mots appartiennent au français dit standard (le
français courant), d’autres sont populaires, familiers, soutenus, littéraires, régionaux,
techniques (propres aux différents savoirs et savoir-faire humains). Une bonne
maîtrise de la langue permet d’utiliser le registre approprié à la situation de
communication et d’éviter les impairs. Ainsi le verbe rigoler, familier, convient à
une conversation entre amis mais dépare une copie.
Certains mots familiers sont plus riches que les mots du vocabulaire standard : un
casse-cou n’est pas seulement un téméraire, il aime prendre des risques. On ne peut
donc les remplacer que par des périphrases (des expressions de même sens).
EXERCICE 65.Remplacez les mots soulignés par un synonyme ou une périphrase
non familiers (plusieurs réponses sont parfois possibles). 1. récupérer son enfant à
l’école. 2. Il déprime. 3. solutionner un problème. 4. être catastrophé. 5. Il est / Il a
paniqué. 6. Tu peux le contacter demain. 7. Je l’ai lu sur le journal. 8. Il habite sur
Paris et se déplace en vélo. 9. À la base, ce raisonnement est faux. 10. Au final / À
l’arrivée, il a reconnu son erreur. 11. Cette attitude est limite incorrecte. 12. Il a
pété les plombs. 13. Il a sorti un nouveau roman. 14. Ce roman a fait un tabac.
(Corrigé, p. 185.)
EXERCICE 66#. Réécrivez ces phrases empruntées à des journaux en supprimant
les expressions familières ou relâchées. 1. Sylvie et Nathalie sont des passionnées
des pétales, limite folles. 2. Faire un blog pour trouver un emploi, cela devient
tendance. 3. Certains moteurs de recherche ratissent trop large. 4. On s’en veut
d’enfoncer une porte ouverte, mais… 5. Le chanteur avait décidé de stopper sa
carrière à 40 ans. (Corrigé p. 186.)
a. Des mots sont synonymes quand ils contiennent les mêmes sèmes. En fait, entre
deux synonymes, il peut y avoir des nuances de sens (incluant la péjoration), des
différences de degrés et de registre (familier vs soutenu). Ainsi, par rapport à aimer
(qqn), adorer et idolâtrer expriment un sentiment plus fort, chérir ajoute l’idée de
tendresse, être entiché, coiffé, toqué sont péjoratifs (les deux derniers sont en outre
familiers), être épris est soutenu.
EXERCICE 67.Trouvez pour chacun des adjectifs soulignés au moins un synonyme
plus fort. 1. une chambre petite. 2. une vache maigre. 3. un homme sûr de son
savoir. 4. une attitude polie. 5. un discours confus. (Corrigé p. 186.)
EXERCICE 68#.Dans chaque série, indiquez si, par rapport au premier mot
(souligné), les synonymes suivants ont un degré d’expressivité voisin (=), plus
faible (↓) ou plus fort (↑) et signalez ceux qui sont péjoratifs [péj.]. 1. détester,
haïr, exécrer. 2. décent, pudique, pudibond. 3. amour, affection, tendresse, passion,
préférence, inclination, attachement. 4. fatigué, épuisé, las, fourbu. 5. vaniteux, fat,
orgueilleux, poseur, prétentieux. 6. désirer, aspirer à, convoiter, brûler de,
souhaiter, avoir envie de. 7. indifférence, inertie, indolence, nonchalance, ataraxie,
détachement, désintérêt, apathie. (Corrigé p. 186.)
b. Du fait des nuances de sens mais aussi des différences de construction qui les
caractérisent, les synonymes ne sont pas toujours interchangeables.
EXERCICE 69#.Dans les phrases suivantes, pourquoi ne peut-on pas simplement
remplacer le mot souligné par le mot écrit entre crochets ? Quelle phrase
faudrait-il écrire ? 1. Il aime [préfère] mieux la mer que la montagne. 2. Personne
ne se souvenait [se rappelait] de sa visite. 3. Il faudrait remplacer [substituer]
l’épreuve orale par un écrit. 4. Il a assuré [promis] qu’il avait dit la vérité.
5. Confrontés à cette alternative [ce dilemme], nous n’avons eu aucun mal à
prendre une décision. (Corrigé p. 186.)
EXERCICE 70#.Trouvez au moins un synonyme qui puisse être substitué au mot
souligné sans modifier la phrase. 1. Tous ceux qui demanderont un entretien
seront reçus par le nouveau directeur. 2. L’achèvement de ce projet exigera bien
des efforts. 3. Le règlement interdit toute consommation d’alcool. 4. Le Premier
ministre a présenté son programme. 5. En dépit des plaintes des usagers, les
retards sont toujours aussi nombreux. 6. La glorification du génocide nazi est un
délit. 7. L’adoption du projet de loi par le Parlement est incertaine. 8. Aucune
dispense ne sera accordée. 9. Des groupes de pression puissants ont inspiré ce
décret. 10. Le professeur ne supporte pas les remarques irrespectueuses de certains
élèves. 11. Cette attitude soumise est indigne d’un homme libre. 12. Il s’est montré
récalcitrant à tout compromis. (Corrigé p. 186.)
c. Attention aux pléonasmes et aux redondances, c’est-à-dire à l’emploi de deux
mots ou expressions exprimant la même idée comme une *panacée universelle. Ce
défaut est fréquent dans la langue relâchée.
EXERCICE 71.Réécrivez les phrases suivantes de manière à supprimer les
tournures pléonastiques ou redondantes. 1. Il ne se l’est pas fait répéter deux fois.
2. Ce film est à la fois comique, désopilant, et en même temps émouvant. 3. Elle
ne parle seulement que si on l’interroge. 4. Les faits rapportés par le témoin
s’avèrent exacts. 5. Au jour d’aujourd’hui, il est difficile de se loger à Paris.
6. Pour des raisons diverses et variées, ce projet n’a finalement pas été réalisé.
7. Nous vous présentons en nouvelle rediffusion l’émission du 10 mars dernier.
(Corrigé p. 186.)
d. Les antonymes sont des mots de sens contraire. Ils contiennent donc au moins un
trait sémantique commun : les adjectifs courageux et lâche évaluent la capacité d’un
individu à affronter le danger, le premier positivement, le second négativement.
EXERCICE 72.Trouvez au moins deux antonymes aux adjectifs. Un homme…
1. imprudent. 2. orgueilleux. 3. juste. 4. chaste. 5. gourmand. 6. probe. 7. courtois.
8. sincère. 9. crédule. 10. digne. (Corrigé p. 187.)
EXERCICE 73#.Ces mots sont-ils des antonymes ? 1. intéressé / désintéressé.
2. partir / départir. 3. libérer / délibérer. 4. une négation / une dénégation.
5. incriminer / discriminer. (Corrigé p. 187.)
Des mots de sens différent qui ont la même forme sont des homonymes
(homographes, comme la solde et le solde, ou homophones, comme un saut et un
sot) ; s’ils ont des formes voisines, ce sont des paronymes (comme conjoncture et
conjecture). Cette similitude peut susciter des confusions qu’il importe d’éviter.
EXERCICE 74. Qu’est-ce qui distingue les homonymes (homophones mais non
homographes) soulignés dans les couples de phrases suivants ? 1. a. Nous avons
fait une belle balade à la montagne. b. Villon a écrit une ballade célèbre évoquant
les pendus. 2. a. Voltaire est un maître de la satire. b. Un satyre a été interpellé par
la police. 3. a. Ses explications m’ont laissé sceptique. b. En l’absence de tout-à-
l’égout, on utilise une fosse septique. 4. a. Cet échec détonne dans sa brillante
carrière. b. Mélangés, l’hydrogène et l’air détonent. 5. a. Ce projet de loi pose un
problème éthique. b. On rencontre dans les villes indiennes des vaches étiques.
6. a. Cette eau stagnante le dégoûte : il ne se baignera pas. b. La pluie dégoutte des
arbres. 7. a. Mon avis est différent du vôtre. b. Ils ont trouvé un accord qui met fin
à leur différend. (Corrigé p. 188.)
EXERCICE 75#.Qu’est-ce qui distingue les paronymes soulignés dans les phrases
ou expressions suivantes ? 1. Son agitation détonne dans une assemblée aussi
calme. — Son agitation dénote son inquiétude. 2. Un habitat dispersé. — Une
habitation vétuste. 3. Une respiration oppressée. — Un peuple opprimé. 4. Une
scène funèbre. — Un convoi funéraire. 5. Une décision judicieuse. — Une
décision judiciaire. — Un conseiller juridique. 6. La décade commerciale bat son
plein. — Cette réalisation a nécessité une décennie d’efforts. 7. Des lois
somptuaires. — Une résidence somptueuse. 8. Un luxe insultant. — Le péché de
luxure. 9. Invoquer une maladie pour expliquer un retard. — Évoquer des
souvenirs. 10. Une acceptation formelle. — Un mot pris dans une acception
ancienne. 11. Manifester son désintérêt. — Agir avec un grand désintéressement.
12. Prescrire une ligne de conduite. — Proscrire la consommation d’alcool.
13. L’enfant n’a pas cessé de demander sa mère. — Il n’a eu de cesse qu’elle
vienne le voir. 14. Repartir sans prendre le temps de réfléchir. — Répartir la
charge de travail. 15. Les enfants s’égayèrent à voir plonger les canards. — Les
enfants s’égaillèrent dans la forêt. (Corrigé p. 188.)
EXERCICE 76#. Expliquez pourquoi, dans ces couples de mots, l’un n’est pas le
féminin ou le pluriel de l’autre. 1. un pair ; une paire ; 2. un servant ; une servante.
3. un courtisan ; une courtisane. 4. la mémoire ; des mémoires. 5. un solde ; une
solde. (Corrigé p. 188.)
a. Un mot est impropre s’il est employé dans un sens qu’il n’a pas. Dans la langue
courante et dans les médias, certaines impropriétés sont si fréquentes qu’elles passent
inaperçues ; mieux vaut pourtant les éviter.
EXERCICE 77#.Chacune de ces phrases contient un mot employé improprement.
Remplacez-le par le mot juste. 1. Après le début de la représentation, les
retardataires ne pourront pas rentrer dans la salle. 2. Le ministre a d’abord déclaré
que l’incident était sans gravité puis il a rajouté que les responsables seraient
sanctionnés. 3. À l’issue de la réunion, les participants se sont dits excessivement
satisfaits. 4. Au niveau des réalisations, les jugements sont divers. 5. Le ministre
s’est félicité de la fin des intempéries. 6. Dans le cadre de ses études, il a eu
l’opportunité de faire un long séjour en Italie. 7. Cette procédure a été initiée pour
réduire les coûts. (Corrigé p. 188.)
b. Les néologismes sont des mots nouveaux que la langue invente en fonction de ses
besoins, par exemple dans les domaines des sciences, des techniques, des pratiques
sociales, toujours en évolution ; elle les emprunte à d’autres langues (surtout l’anglais,
de nos jours) ou les dérive de mots français existants. De nombreux verbes du premier
groupe sont ainsi créés comme tracter (distribuer des tracts), impacter (affecter, avoir
des conséquences sur) ou finaliser (conclure, achever, mener à son terme). Tous ne sont
pas justifiés : avant de reprendre ces mot que les médias se hâtent de diffuser (et qu’un
critique littéraire célèbre, Gérard Genette, a appelé le médialecte), il faut se demander si
le français ne dispose pas déjà de termes pour désigner ces réalités.
EXERCICE 78.Réécrivez les phrases suivantes de manière à ne plus employer les
mots soulignés. 1. Il faut arrêter cette hypocrisie. 2. Ce parti a étroitisé sa base.
3. Le jury a couronné un film improbable. 4. Faute d’avoir anticipé la hausse du
prix du carburant… 5. Cette salle est dédiée à l’accueil des malades. 6. Le ministre
n’a rien dit quant à une éventuelle hausse des tarifs. 7. Un avion s’est crashé sur le
mont Sainte-Odile en 1992. 8. Il faudrait booster les recherches. 9. C’est une
question de timing. 10. Elle a découvert son infracassable solitude. 11. Enregistrer
les partitas de Bach, c’était pour moi un challenge. 12. Le disque est sorti chez
Erato. 13. La radio diffuse un concert live. 14. Cette équipe est coachée par un
incapable. 15. Avez-vous reçu mon e-mail ? (Corrigé p. 189.)
c. On ne suivra pas non plus la tendance du médialecte à substituer aux mots les plus
communs des périphrases qui sont censées être plus originales et qui ne sont que les
clichés du moment.
EXERCICE 79.Par quels mots courants peut-on avantageusement remplacer les
expressions soulignées ? 1. Au final (variante : À l’arrivée), l’expérience a échoué.
2. Profitez du confort au quotidien. 3. Nous avons interrogé la personne en charge
de la sécurité. 4. Nous sommes en capacité de faire face à la situation. 5. Les
informations seront communiquées en temps réel. 6. Le directeur a parlé par
rapport à l’incident de la veille. 7. Le professeur était dans la conviction qu’un
violoniste doit être guidé par une voix intérieure. 8. L’homme d’affaires refuse de
discuter avec l’autre partie en direct. (Corrigé p. 189.)
d. Certaines expressions figées, imagées ou proverbiales, sont souvent mal
comprises ou mal orthographiées. Ainsi, on doit écrire être en butte à (= être exposé à,
être la cible d’attaques) mais debut en blanc (= brusquement, sans précaution), but (qui
s’est d’abord écrit butte) désignant autrefois la cible et blanc son centre.
EXERCICE 80#.Dans les phrases suivantes, que signifient les expressions
soulignées ? Pouvez-vous expliquer leur origine ? 1. Il n’y a pas de solution de
continuité dans son récit, qui est parfaitement logique. 2. Le plan subtil qu’ils
avaient échafaudé a fait long feu. 3. En voyant que seul Pierre était félicité, Jean
s’est plaint d’avoir tiré les marrons du feu. 4. Il a quitté la réunion, voyant que sa
présence était rien moins que souhaitable. 5. Il n’a pas pu prendre de vacances, sa
présence au bureau étant rien de moins qu’indispensable. (Corrigé p. 189.)
a. Les verbes passe-partout comme faire, avoir, être, mettre sont très employés
dans la langue courante. Ils peuvent se construire avec divers compléments et prendre
de ce fait des sens très différents. La qualité d’un devoir se mesure aussi à la capacité
de son auteur d’employer un vocabulaire plus étendu et plus précis.
EXERCICE 81.Remplacez les verbes ou expressions soulignés par un des verbes
suivants : accomplir, adresser, commettre, composer, contrefaire, construire,
détonner, exécuter, peindre, perpétrer, présenter, prononcer, rédiger, souffrir,
susciter, visiter. 1. faire un compliment à qqn. 2. faire une dissertation. 3. faire un
poème. 4. faire un tableau. 5. faire une maison. 6. faire une erreur. 7. faire des
excuses. 8. faire un crime. 9. faire le malade. 10. faire un discours. 11. faire une
grippe. 12. ne faire que son devoir. 13. faire la Grèce pendant les vacances. 14. des
fautes qui font tache dans un devoir. 15. un sujet qui fait débat, polémique.
(Corrigé p. 190.)
EXERCICE 82.Remplacez les verbes soulignés par un des verbes suivants :
apposer, confronter, consacrer, dresser, éblouir, écarter, employer, engager, faire
valoir, invoquer. 1. Pour expliquer son retard, il a mis en avant des difficultés de
circulation. 2. Il aime mettre en avant ses réalisations. 3. Le témoin et le suspect
seront mis en présence. 4. Il a été mis de côté par sa hiérarchie puis licencié. 5. La
signature de l’acquéreur doit être mise au bas du document. 6. Elle a mis tous ses
soins dans la rédaction de ce texte. 7. Qui voudrait mettre de l’argent dans une
telle affaire ? 8. Il a mis la table pour le dîner. 9. Il lui a mis dans la tête qu’on
l’avait trompée. 10. Ils nous en ont mis plein la vue par leur savoir. (Corrigé
p. 190.)
EXERCICE 83.Dans les phrases ou expressions ci-dessous, remplacez les mots
soulignés par un des verbes suivants : craindre, décorer, disposer, donner, être
engagé, gésir, s’opposer, se réjouir, sembler, souffrir, soutenir. 1. Elle a peur
d’échouer. 2. Elle n’a pas le temps nécessaire pour réviser. 3. Il a l’air d’avoir mal
aujourd’hui. 4. Il y avait des tableaux de maîtres sur les murs du château. 5. Au
bord de la route, il y avait le cadavre d’un renard. 6. Je suis pour / contre cette
solution. 7. On est sur une procédure lourde. 8. Il est dans une profonde
souffrance. 9. Je suis heureux de son succès. 10. Il est en concert à l’Olympia.
(Corrigé p. 190.)
EXERCICE 84.Dans les expressions ci-dessous, remplacez les mots ou expressions
soulignés par un des verbes suivants : aboutir, accorder, attribuer, confier,
consacrer, s’évertuer, inciter, indiquer, interpréter, offrir, procurer, remettre, se
vouer. 1. se donner du mal pour faire qqch. 2. donner un cadeau. 3. donner son
temps à qqch. 4. donner une interview. 5. donner une lettre à qqn. 6. donner une
responsabilité à qqn. 7. donner une récompense. 8. donner l’heure. 9. donner du
plaisir. 10. donner à penser. 11. donner une pièce de théâtre. 12. donner un résultat
inattendu. 13. se donner entièrement à qqch. (Corrigé p. 190.)
b. Certaines tournures imagées, dans la langue des médias, constituent des clichés,
souvent familiers, parfois incohérents : il faut savoir les éviter.
EXERCICE 85#.De quels mots ou expressions ces clichés ont-ils pris la place ?
1. monter au créneau. 2. calmer le jeu. 3. jouer dans la cour des grands. 4. aller
dans le mur. 5. franchir la ligne jaune. 6. (la) cerise sur le gâteau. 7. mettre un
bémol. 8. Je rebondis sur votre intervention. 9. Il a dérapé et insulté son
adversaire. 10. On lui a mis la pression. 11. Il a été rattrapé par cette affaire. 12. se
tirer une balle dans le pied. 13. se la jouer cool. 14. un incident sans impact sur la
santé de la population. 15. le démarrage de la réunion. 16. La balle est dans le
camp du gouvernement. 17. Son appétit à mettre les pieds dans le plat ne lui
épargne pas les maladresses. 18. rester zen. 19. Son colistier en a remis une louche
(Corrigé p. 191.)
Il importe de distinguer les nuances entre des mots de sens voisin. Les exercices
suivants permettent de parcourir quelques champs notionnels importants.
Il y a bien des manières de dire, selon les circonstances, et de dire que l’on (a) dit…
On gagne à délaisser ce verbe passe-partout au profit de synonymes plus précis et
plus nuancés.
EXERCICE 86.Lisez les verbes suivants : affirmer, alléguer, annoncer, approuver,
articuler, assener, assurer, authentifier, avouer, bafouiller, bégayer, blâmer,
bredouiller, calomnier, célébrer, chanter, chuchoter, clamer, claironner,
condamner, confier, confirmer, consentir, critiquer, déclamer, décréter, démentir,
dénoncer, diffamer, discourir, faire l’éloge, infirmer, insinuer, louanger, louer,
marmonner, marteler, médire, murmurer, nier, objecter, pérorer, plaider pour,
pontifier, prétendre, proclamer, rabâcher, raconter, radoter, réciter, repartir,
répéter, répliquer, répondre, ressasser, rétorquer, révéler, s’inscrire en faux,
scander, souffler, soutenir, suggérer, susurrer, trahir, vanter.
Indiquez ceux qui signifient : 1. dire (que) oui, dire que c’est vrai. 2. dire (que) non,
dire que c’est faux. 3. dire pour s’opposer. 4. dire du bien. 5. dire du mal. 6. dire
un secret. 7. dire une nouvelle. 8. dire un poème. 9. dire une histoire. 10. dire avec
force ou emphase. 11. dire solennellement. 12. dire de manière péremptoire.
13. dire peut-être à tort . 14. dire de manière insidieuse ou atténuée. 15. dire avec
force, en détachant les syllabes. 16. dire à voix basse. 17. dire de manière confuse.
18. dire à nouveau. 19. dire partout, à tous les échos.
N. B. : Ces verbes connaissent eux-mêmes, bien sûr, de fines nuances de sens.
(Corrigé p. 191.)
EXERCICE 87.Compléter les phrases ci-dessous en utilisant les mots suivants :
concis, dense, fluent, lapidaire, logorrhéique, prolixe, redondant, succinct.
Une assemblée de copropriétaires est souvent pénible. Certains intervenants,
soucieux de se mettre en valeur, sont particulièrement … et leurs discours …
doivent être habilement écourtés par le président, qui attend des propositions
nouvelles et non des propos …. Rares sont les gens qui s’expriment sans hésiter et
sans se reprendre, dans un discours …, plus rares encore ceux qui savent dire
l’essentiel en peu de mots, dans une intervention … mais … et …. On apprécie
particulièrement quelqu’un capable de résumer l’enjeu d’un débat par une formule
frappante, …. (Corrigé p. 191.)
Pour être bien formée, elle doit comprendre un groupe nominal (GN)
sujet et un groupe verbal (GV) : [Le vent GN] [souffle GV]. Le GN
exprime le thème de la phrase (ce dont on parle), le GV exprime le
propos (ce que l’on en dit).
La phrase étendue peut contenir des enrichissements (des expansions)
dans le GN et dans le GV ainsi qu’un ou plusieurs compléments
circonstanciels mobiles (CC) : [Le vent du nord GN] [souffle fort GV] [cet
hiver CC].
131. LA JUXTAPOSITION
132. LA COORDINATION
133. LA SUBORDINATION
Dans une phrase complexe, une proposition (la subordonnée) peut être
enchâssée dans une autre (la principale), dont elle dépend : Il est parti
subitement sans que personne puisse le retenir.
La proposition principale ne peut pas toujours exister seule, tout
dépend de la fonction de la subordonnée. Dans la phrase Il déteste qu’on
lui raconte la fin du film, la subordonnée COD est indispensable après
détester, verbe transitif direct. Une subordonnée peut dépendre d’une
autre subordonnée : Le professeur savait que l’étudiant [qu’il
interrogeait]était malade (la subordonnée [relative] est enchâssée dans la
subordonnée complétive).
Il y a différents types de subordonnées, marquées par des
subordonnants spécifiques :
a. Les subordonnées relatives sont introduites par des pronoms
relatifs (voir § 40g) : Alice ne lit que des romans qui finissent bien. Voir
§ 136.
b. Lessubordonnéescirconstancielles sont introduites par des
conjonctions de subordination pourvues de sens : Le moral des Français
baissera si les prix augmentent. Voir § 140.
c. Les subordonnées complétives sont introduites par des
conjonctions de subordination dépourvues de sens : Le gouvernement
redoute que le chômage augmente. Voir § 137-138.
d. Les subordonnées interrogatives indirectes sont introduites par
des adverbes et pronoms interrogatifs : On se demande quand la
situation économique s’améliorera vraiment. Voir § 139.
Il existe une subordination implicite, sans subordonnant : On me le
donnerait, je n’en voudrais pas [= Même si on me le donnait…].
L’insertion dans une phrase d’une proposition courte peut être marquée
simplement par des virgules.
• Une incise, dans un dialogue, fournit des renseignements sur celui
qui parle : « Ah oui, bien sûr, dit Angelo, voilà l’histoire » (Giono).
• Une incidente présente un commentaire du locuteur sur son propre
discours : Cette observation, me semble-t-il / je pense / je le crains, est
superflue.
a. Elles sont introduites par des pronoms relatifs simples (qui, que,
quoi, dont, où) ou composés (lequel, duquel, auquel…) et se placent
généralement après le GN (l’antécédent) qu’ils représentent. Ces
pronoms ont une fonction dans la relative : qui est sujet (L’homme qui me
parle…) ou COI du verbe (L’homme à qui je parle…), que est COD du
verbe (La voiture que j’ai achetée), quoi est COI (prépositionnel : Le
livre à quoi / auquel je travaille…), où est complément direct ou indirect
de lieu ou de temps (Le pays d’où je viens… – Le jour où je suis né…).
b. Attention aux accords ! Les pronoms relatifs simples sont
invariables mais ils transmettent les marques de genre, de nombre et de
personne de leur antécédent. Il faut donc vérifier l’accord du verbe avec
le sujet qui et celui du participe passé conjugué avec avoir ou de certains
verbes pronominaux avec le COD que, toujours antéposé : Toi quies si
catégorique, es-tu bien sûr que c’est cette personne que tu as vue ?
c. Dontéquivaut à un pronom relatif précédé de la préposition de : La
femme dont / de laquelle / de qui il est aimé… Il peut être comme ici
complément d’agent d’un verbe passif, complément indirect d’un verbe
transitif indirect (Le livre dont je parle…), complément d’un adjectif (La
femme dont il est amoureux…) ou complément d’un nom (L’écrivain dont
le livre…). Il ne peut pas être complément d’un nom qui a déjà un
complément (* Le livre dont je ne me souviens plus du titre…) ou d’un
verbe qui a déjà un COI (* Le livre dont j’ai parlé de l’auteur…). On
écrira donc Le livre dont j’ai oublié le titre… et Le livre dont le titre
m’échappe…
EXERCICE 106.Transformez les deux phrases suivantes en une
phrase complexe comprenant une relative introduite par dont et
dites quelle est la fonction de ce pronom. 1. Grandville était admiré
de Baudelaire. Ses dessins sont célèbres. 2. La fondation de Saint-
Pétersbourg par Pierre le Grand date de 1703. Cette ville s’est
appelée Leningrad au XXe siècle. 3. Goncourt était jaloux de Zola.
Celui-ci connut un grand succès avec L’Assommoir. 4. On s’est
beaucoup moqué de Manet sous le Second Empire. Il est
aujourd’hui universellement admiré. 5. Cet homme politique s’est
retiré de la vie publique. On parlait pourtant de lui comme d’un
futur président de la République. (Corrigé p. 197.)
d. Les pronoms relatifs composés (lequel, laquelle, lesquel[le]s)
etcontractés (avec de : duquel, desquel[le]s ; avec à : auquel,
auxquel[le]s) doivent être accordés avec leur antécédent : Les livres
auxquels il s’intéresse… La femme à laquelle il écrit… Employés comme
sujets, les relatifs composés permettent d’éviter une équivoque sur
l’antécédent : Il a invité son fils et son ex-femme, laquelle a refusé de
venir.
EXERCICE 107. À partir des deux phrases données, écrivez une
phrase complexe comprenant une relative introduite par un pronom
relatif composé ou contracté. 1. Les candidates étaient peu
nombreuses. Le jury a dû faire son choix parmi elles. 2. La
discussion a été très vive. Ils se sont brouillés à cette occasion. 3. Je
fais référence à des romans. Ils évoquent la Première Guerre
mondiale. 4. Il parle souvent des amis qu’il a rencontrés en
vacances. Il a passé de bons moments avec eux. 5. Il avait écrit à
quatre personnes. Il n’a reçu d’elles aucune réponse. 6. Cette
montagne est haute de 2 530 mètres. Nous sommes allés à son
sommet. (Corrigé p. 198.)
e. Les relatives adjectives fonctionnent comme des adjectifs épithètes.
• La relativeexplicative exprime une qualité de l’antécédent : Le
président de la République, dont le mandat est de cinq ans, est élu au
suffrage universel. Elle est détachée, entre virgules, et peut être
supprimée. Elle peut exprimer des nuances circonstancielles, par exemple
la cause : Le peuple, qui manquait de pain, se révolta.
• La relative déterminative (ou restrictive) contribue à identifier
l’antécédent et sa suppression modifierait le sens de la phrase ou la
rendrait absurde : La société qu’évoque ce roman de Marivaux n’existe
plus.
• On peut employer le subjonctif quand l’antécédent est indéterminé
(Il n’y a personne qui fasse l’affaire) ou comprend un superlatif (la plus
haute distinction qui puisse être attribuée) ou les adjectifs seul, premier,
dernier (C’est la seule exception que je connaisse) ainsi que dans une
relative déterminative exprimant le but (Il cherche une maison qui ne
soit pas isolée).
f.Les relatives substantives n’ont pas d’antécédent et ont les fonctions
d’un nom. Elles peuvent ainsi être sujets (Qui vivra verra. — Ce qu’il a
dit est exact) ou compléments du verbe (Il a montré de quoi il est
capable. – Allez où vous voudrez. – Faites ce qu’il vous plaît).
EXERCICE 108.Soulignez les subordonnées relatives et ajoutez les
virgules qui manquent pour détacher les relatives explicatives. 1. La
France qui compte plus de soixante millions d’habitants est pourtant
moins peuplée que l’Allemagne qui en compte plus de quatre-
vingts. 2. Un automobiliste qui emprunte un sens interdit commet
une infraction au Code de la route. 3. L’automobile qui est un des
moyens de transport les plus utilisés est aussi un des plus polluants.
4. Le problème qui nous occupe en ce moment et dont l’importance
est évidente n’a pas encore trouvé de solution. 5. La femme qui a été
si longtemps jugée inférieure est présentée comme « l’avenir de
l’homme » par le poète qui a associé son nom à celui d’Elsa,
Aragon. (Corrigé p. 198.)
Remarque. Si s’élide devant il(s) : s’il n’est pas élidé, c’est une
faute ou la marque d’une langue orale relâchée. Si peut introduire
des subordonnées d’opposition (voir § 144), de temps
(voir § 141), de cause (voir § 142) et des interrogatives indirectes
(voir § 139). L’emploi des modes et des temps est alors différent.
AMÉLIORER LA RÉDACTION
1. percevoir + + + + +
par les yeux
2. + + + +
volontairement
3. + + +
attentivement,
longuement
4. en cachette +
5. dans un état +
affectif
6. en faisant
un effort
56. 1. résoudre qqch. = trouver la solution / se résoudre à = .se déterminer. 2. appeler quelqu’un = lui
demander de répondre à son nom / en appeler à = s’en remettre à. 3. engager quelqu’un = le recruter / engager
qqn à = l’inciter à faire qqch. 4. jurer (intr.) = dire des jurons / jurer de = promettre ou affirmer solennellement.
5. déterminer = délimiter / déterminer qqn à = le décider à. 6. prétendre = affirmer (sans convaincre) / prétendre
à = aspirer à. 7. présumer (v. tr. dir.) = supposer / présumer de = compter trop sur. 8. traiterqqn = agir avec lui
d’une certaine manière / traiter qqn de = l’insulter. 9. insulterqqn = l’attaquer par des mots ou des gestes
outrageants / insulter à = constituer une atteinte à. 10. obliger qqn = lui rendre service (cf. obligeance) /
obligerqqn à faire qqch. = l’y contraindre (cf. obligation). 11. convenir à = être approprié, agréable à / convenir
de = reconnaître la vérité de, s’accorder sur.
57. 1. Le nom « attirail », qui désigne ici les armes, est péjoratif (voir § 114). Il exprime, d’une part
l’antimilitarisme et le pacifisme de Maupassant, d’autre part son ironie contre les bourgeois de la Garde
nationale, peu habitués à les manier. L’adverbe « subitement » souligne avec humour la hâte avec laquelle
ces prétendus soldats ont repris leur statut de civils. 2. L’adjectif « bienveillante » est ironique et doit être
compris non comme une qualité mais comme une expression euphémique pour « intéressée » : c’est ce que
confirme la fin de la phrase dont le paradoxe plaisant (« ralliement » vs « combattait ») montre que le
personnage est prêt à monnayer son ralliement à l’Empire. 3. Le mot « manufacturière » est ici dépréciatif :
il rabaisse le personnage au rang de femme d’un industriel, et par là de membre de la haute bourgeoisie
d’affaires pour qui l’argent est la valeur essentielle. Elle se hausse au niveau de la comtesse par ses
prétentions, ses préventions, ses préjugés, par cette hypocrisie des « gens comme il faut » (cette expression
est ironique) qui donnent instinctivement à leur conservatisme politique, inspiré par leur intérêt, une
justification morale. 4. Employé au sens figuré, le mot « bardée » est péjoratif et exprime ici l’hypocrisie de
la « femme du monde » qui cache ses désirs sous une pudeur de convention. 5. Le nom « docilité » est ici
péjoratif et connote la soumission, la servilité : pour le narrateur, les religieuses sont habituées à obéir.
6. Le mot « mignonne » suggère que ce n’est pas par hasard que « la vieille religieuse » a une jolie
compagne : toutes deux forment un couple homosexuel et l’adjectif « chère » connote l’amour et non le
simple sentiment qu’une religieuse doit éprouver pour une autre.
58. 1. prétendre, c’est affirmer sans convaincre. 2. un ton péremptoire est assuré mais aussi tranchant, sans
réplique. 3. des palabres sont des discussions longues et ennuyeuses. 4. une argutie est un argument trop
subtil pour être convaincant. 5. ergoter, c’est discuter sur des points de détail, chicaner.
59. 1. Une couleur criarde (crue, qui détonne), voyante (peu discrète), blanchâtre (d’un blanc sale), passée
(qui a perdu son éclat), pâle (mate, sans couleur), blafarde (d’une pâleur désagréable), terne (sans éclat).
2. Un homme téméraire (d’un courage excessif), casse-cou (qui aime prendre des risques excessifs),
présomptueux (qui se surestime). 3. Un discours verbeux (long et peu dense), redondant (répétitif),
ampoulé (prétentieux, emphatique), prolixe (trop long). 4. Un argument sophistique (trompeur, qui n’a
que l’apparence de la vérité), spécieux (même sens), d’autorité (fondé sur l’opinion d’une personne
reconnue). 5. Un garçon secret (qui cache ses sentiments), taciturne (qui parle trop peu), effacé (trop
discret), inhibé (terme de psychologie : bloqué), renfermé (introverti).
60. 1. affublé. 2. exhiber. 3. alambiqué, contourné. 4. cynique. 5. maniaque, pointilleux, tatillon.
61. 1. Le nom « velléités » est toujours péjoratif : il désigne des volontés, des intentions faibles et qui ne
peuvent aboutir. 2. À « emprisonné », « embastillé » ajoute l’idée d’arbitraire, par référence aux lettres de
cachet au temps de la monarchie absolue. 3. Contrairement à « diriger » ou « décider », « régenter »
comporte le sème [+ de manière autoritaire], ce qui le rend toujours péjoratif et explique le néologisme
« hyperprésident ». 4. Le verbe « se targuer » est toujours péjoratif puisqu’il signifie « se vanter avec
arrogance ». 5. Le nom « traditionalistes » est péjoratif : il désigne ceux qui ont érigé en doctrine une
soumission excessive à la tradition. Le participe passé « obsédés » l’est encore davantage puisque ce qui
devrait être un principe devient l’idée fixe de personnes psychologiquement peu équilibrées. 6. La
comparaison à un « garde-meubles » est péjorative et polémique : elle ridiculise le conservatisme d’un
parti dont les idéaux sont assimilés à des vieilleries.
62. 1. « doctrinaire » et « emphase » sont péjoratifs et confèrent une connotation péjorative à « apprise » et
« proclamations » : ce socialiste utopique est un sectaire qui répète des phrases toutes faites,
grandiloquentes, irréalistes. 2. « soldatesques » est un synonyme péjoratif de soldats, caractérisés dans ce
contexte par l’abus qu’ils font de leur pouvoir. 3. Pour le narrateur, l’humour d’un « commis voyageur »
ne peut être que grossier, comme son esprit. 4. « démêlant », péjoratif et ironique, suggère que Dieu n’a
pas de secrets pour ces religieuses, inversant ainsi plaisamment la relation que le christianisme instaure
entre Dieu et les hommes. 5. « La femme » est ici péjoratif pour désigner une religieuse, censée avoir
renoncé à sa condition de femme ; ses « chapelets pendants », attributs ostensibles de sa fonction, la
ridiculisent.
63. 1. une série de licenciements. 2. un handicapé. 3. une femme (ou un homme) élevant seul(e) ses enfants.
4. un bombardement. 5. un balayeur, un employé au nettoyage. 6. un suicide. 7. Il a refusé de… 8. des
insultes ou de petits délits.
64. 1. un homme de couleur. 2. les quartiers défavorisés. 3. une hôtesse de caisse. 4. Il s’est éteint / Il a
disparu / Il nous a quittés. 5. Elle est indisposée. 6. Il n’a pas inventé la poudre. 7. Elle est (un peu) forte.
65 1. aller chercher son enfant à l’école. 2. Il est dépressif. 3. résoudre un problème. 4. être désespéré,
accablé. 5. Il est effrayé, terrorisé, en proie à la panique. 6. prendre contact, entrer en contact, en relation.
7. dans le journal. 8. à Paris, à vélo. 9. fondamentalement. 10. finalement. 12. à la limite de / frise
l’incorrection. 12. Il a perdu son sang-froid / le contrôle de lui-même. 13. Il a publié un nouveau roman.
14. Ce roman a remporté un grand / un franc succès.
66. 1. Sylvie et Nathalie aiment les fleurs à la folie. 2. L’utilisation d’un blog pour rechercher un emploi est à
la mode / en vogue / au goût [ou gout] du jour. 3. Certains moteurs de recherche ne sont pas assez
sélectifs. 4. C’est certes une banalité/ un lieu commun de dire que… 5.Le chanteur avait décidé de mettre
fin à sa carrière à 40 ans.
67. 1. une chambre exiguë[ou exigüe] , minuscule. 2. une vache étique, squelettique. 3. un homme imbu
(PÉJ.), infatué (PÉJ.) de son savoir. 4. une attitude obséquieuse (PÉJ.), cérémonieuse. 5. un discours
abscons (PÉJ.), hermétique.
68. 1. détester, haïr (=), exécrer (↑). 2. décent, pudique (↑), pudibond (↑↑) [péj.]. 3. amour, affection (↓),
tendresse (↓), passion (↑), préférence (↓), inclination (↓), attachement (↓). 4. fatigué, épuisé (↑), las (=),
fourbu (↑). 5. vaniteux, fat (↑), orgueilleux (=), poseur (↑), prétentieux (↑) [tous ces mots sont péjoratifs].
6. désirer, aspirer à (=), convoiter (=) [péj.], brûler de (↑), souhaiter (=), avoir envie de (↓). 7. indifférence,
inertie (↑) [péj.], indolence (=), nonchalance (=), ataraxie (↑), détachement (=), désintérêt (=), apathie (↑)
[péj.].
69. 1. * préfère mieux serait un pléonasme et préférer doit ici se construire avec la préposition à → Il préfère
la mer à la montagne. 2. se souvenir est un verbe transitif indirect, se rappeler est un vb. tr. direct
→ Personne ne se rappelait sa visite.3. Les verbes n’ont pas la même construction : on remplace qqch. par
qqch., on substitue qqch. à qqch. ; en outre, l’opération effectuée est inversée puisque substituer A à B,
c’est remplacer B par A → Il faudrait substituer un écrit à l’épreuve orale. 4. promettre et assurer ne sont
pas synonymes, sauf dans le parler des enfants (« Je l’ai vu, je te promets ! »), qui n’est pas à imiter. 5. Un
dilemme, comme une alternative, offre bien le choix entre deux solutions mais dans un dilemme aucune
des deux n’est satisfaisante : le choix est donc toujours déchirant (le héros d’une tragédie est placé devant
un dilemme).
70. 1. demanderont / solliciteront. 2. exigera / requerra. 3. interdit / proscrit. 4. présenté / exposé.
5. plaintes / récriminations. 6. glorification / apologie, célébration, éloge. 7. adoption / ratification.
8. dispense / exemption. 9. puissants / influents. 10. irrespectueuses / irrévérencieuses. 12. soumis /
servile. 12. récalcitrant / réfractaire, réticent.
71. 1. Il ne se l’est pas fait répéter [répéter signifie « dire une deuxième fois »] → répéter deux fois = « dire
trois fois ». 2. Ce film est à la fois comique […] et émouvant [à la fois suffit à annoncer deux éléments ;
désopilant n’est pas redondant par rapport à comique puisqu’il a un sens plus fort]. 3. Elle parle seulement
/ Elle ne parle que si on l’interroge [la négation restrictive ne… que et l’adverbe seulement ont le même
sens]. 4. Les faits rapportés par le témoin sont avérés [s’avérer = apparaître comme vrai]. 5. Aujourd’hui,
/ De nos jours,…. 6. Pour diverses raisons,… [les deux adjectifs étant synonymes, un seul suffit]. 7. Une
nouvelle rediffusion, ce serait une troisième diffusion → rediffusion suffit.
72. Un homme… 1. prudent, circonspect, précautionneux. 2. modeste, humble, discret. 3. injuste, inique.
4. débauché, libertin, luxurieux, dévergondé. 5. sobre, frugal. 6. malhonnête, indélicat, corrompu.
7. discourtois, grossier, incivil. 8. hypocrite, dissimulé, artificieux, sournois. 9. incrédule, sceptique,
dubitatif, défiant. 10. indigne, bas, vil.
73. 1. intéressé est le contraire de désintéressé uniquement quand il est question du rapport à l’argent.
2. départir (= attribuer ; se départir de = renoncer à) et partir (s’en aller) ne sont pas des contraires (mais
ils ont la même conjugaison : Il ne se départ jamais de son calme.). 3. libérer (= rendre la liberté) et
délibérer (= débattre) ne sont pas des contraires. 4. négation et dénégation sont synonymes et désignent
l’action de nier, mais dénégation a des emplois plus spécialisés en psychanalyse (défense du sujet qui nie
des sentiments inconscients qu’il a pourtant formulés) et en droit (action de s’inscrire en faux contre une
pièce produite par l’adversaire). 5. incriminer (= accuser qqn d’une faute) et discriminer (= faire une
distinction) ne sont pas des contraires.
74. 1. a. une balade (mot familier, s’écrit avec un seul l) = promenade. b. une ballade = poème à forme fixe.
2. a. une satire = écrit polémique visant à ridiculiser qqch. ou qqn. b. un satyre (mot masculin, s’écrit avec
un y) = obsédé sexuel ; autre sens : dans la mythologie grecque, compagnon de Bacchus. 3. a. sceptique
= dubitatif, adepte du scepticisme. b. septique (s’écrit sans c) = porteur de germes (cf. aseptiser).
4. a. détonner (deux n) = ne pas être dans le ton, contraster désagréablement. b. détoner (un seul n)
= exploser avec un grand bruit (cf. une détonation). 5. a. éthique = moral. b. étique (sans h) = très maigre.
6. a. dégoûte (cf. le goût) = écœurer [on peut maintenant écrire dégoute et gout] ; b. dégoutter = laisser
tomber des gouttes. 7. a. différent (adj.) = dissemblable ; b. un différend (nom) = un désaccord.
75. 1. détonner = ne pas être dans le ton, contraster désagréablement ; dénoter = signifier. 2. habitat
= ensemble de faits géographiques concernant la résidence des hommes dans un milieu ; habitation
= maison. 3. oppresser = gêner la respiration ; opprimer = soumettre à une autorité excessive et injuste. Le
nom oppression désigne les actions a et b, ce qui facilite la confusion entre les deux verbes. 4. funèbre
= a. qui évoque la mort ; b. qui concerne les funérailles ; funéraire = qui concerne les funérailles.
5. judicieux : qui juge bien (ou qui est bien jugé) ; judiciaire = qui appartient à l’administration de la
justice ; juridique = qui concerne le droit. 6. décade = période de dix jours ; décennie = période de dix ans.
7. somptuaire = qui concerne le luxe (des lois somptuaires = pour limiter le luxe) ; somptueux = superbe et
très coûteux. 8. luxe = richesse superflue ; luxure = débauche sexuelle. 9. invoquer = a. implorer l’aide d’un
puissant (invoquer Dieu) ; b. alléguer ; évoquer = faire apparaître à l’esprit.10. acceptation = accord ;
acception = sens dans lequel un mot est employé. 11. désintérêt = absence d’intérêt, détachement ;
désintéressement = absence d’intérêt personnel (générosité, abnégation). 12. prescrire = ordonner ;
proscrire = bannir qqn, interdire qqch. 13. ne cesser de = faire continuellement ; n’avoir (pas) de cesse que
= agir sans cesse jusqu’à ce que. 14. repartir = a. partir à nouveau. b. répondre, répliquer, rétorquer (cf. une
repartie – prononciation fréquente : [reparti], comme réplique) ; répartir = partager, distribuer.
15. s’égayer (se prononce comme rayer) = s’amuser ; s’égailler (se prononce en faisant entendre le a,
comme railler) = se disperser.
76. 1. un pair = un égal ou un membre de la Chambre des lords (Grande-Bretagne) ou des pairs (France) ; une
paire = un ensemble de deux choses identiques. 2. un servant = un militaire affecté au service d’une arme ;
une servante = une domestique. 3. un courtisan = homme qui fait partie de la cour d’un souverain ; une
courtisane = prostituée de luxe. 4. la mémoire = faculté de se souvenir ; des Mémoires (mot masculin
pluriel) = récit autobiographique. 5. un solde = a. reliquat d’une somme à payer ; b. marchandise vendue au
rabais ; une solde = traitement des militaire (cf. soldat).
77. 1. entrer dans la salle (rentrer signifie « entrer à nouveau »). 2. a-t-il ajouté (rajouter signifie « ajouter à
nouveau »). 3. très satisfaits (excessivement signifie « trop »). 4. en ce qui concerne, pour ce qui est de (au
niveau de suppose l’existence d’une hiérarchie : Il faut intervenir au niveau du préfet et non du maire).
5. s’est réjoui du succès (on ne peut se féliciter que d’un succès dont on est l’artisan). 6. Il a eu
l’occasion… (opportunité signifie « convenance, à-propos » – cf. les adjectifs opportun / inopportun).
7. Cette procédure a été engagée (instaurée, mise en œuvre, déclenchée – selon le contexte) ; être initié
= être informé des éléments d’une science ou être admis dans une secte.
78. 1. Il faut mettre fin à cette hypocrisie, cesser d’être hypocrite. 2. Ce parti a rétréci sa base. 3. Le jury a
couronné une film inattendu / original. 4. Faute d’avoir prévu (ou, selon le sens de la phrase : prévenu,
pris des dispositions en prévision de), la hausse du prix du carburant…. 5. Cette salle est consacrée /
affectée / destinée à l’accueil des malades. 6. Le ministre n’a rien dit concernant une éventuelle hausse
des tarifs. 7. Un avion s’est écrasé sur le mont Sainte-Odile en 1992. 8. Il faudrait accélérer / intensifier
les recherches. 9. C’est une question de calendrier / d’horaire / deprogrammation. 10. Elle a découvert
son infrangible / irréfragable solitude (bien que le néologisme infracassable figure dans une expression
d’André Breton souvent citée par les lettrés, il n’est pas passé dans la langue). 12. Enregistrer les partitas de
Bach, c’était pour moi un défi (stimulant). 12. Le disque a été publié / édité chez Erato. 13. La radio
diffuse un concert en direct. 14. Cette équipe est entraînée par un incapable. 15. Avez-vous reçu mon
courriel ?
79. 1. finalement. 2. quotidiennement (ou chaque jour). 3. la personne chargée de. 4. nous sommes
capables de. 5. communiquées immédiatement. 6. a parlé de l’incident (par rapport exprime une
comparaison). 7. était convaincu. 8. directement.
80. 1. Il n’y a pas de rupture dans son récit. (Une solution de continuité vient interrompre un corps – en
chimie –, un ouvrage, un phénomène : quand il n’y a pas de solution de continuité, la continuité est totale.)
2. Le plan a échoué. (Une cartouche fait long feu quand la poudre brûle sans faire partir le projectile. La
langue familière, qui méconnaît l’origine de cette expression imagée, dit ne pas faire long feu pour « ne pas
durer longtemps ».) 3. Jean s’est plaint de n’avoir tiré aucun profit de sa peine. (Tirer les marrons du feu
ne signifie pas « profiter du travail d’un autre » mais « travailler sans en retirer de profit ». Dans une fable
de La Fontaine, le chat tire les marrons du feu, au sens propre, en se brûlant la patte pendant que le singe,
derrière lui, les mange tranquillement.) 4. L’expression archaïque et littéraire rien moins que signifie
« nullement ». 5. rien de moins que signifie « assurément », « tout à fait ». La confusion entre ces deux
expressions étant fréquente (même chez les écrivains), mieux vaut s’abstenir de les employer si l’on n’est
pas absolument sûr de soi (et de son lecteur…).
81. 1. adresser (ou présenter) un compliment. 2. rédiger une dissertation. 3. composer un poème.
4. exécuter (ou peindre) un tableau. 5. construire une maison. 6. commettre une erreur. 7. présenter des
excuses. 8. perpétrer (ou commettre) un crime. 9. contrefaire le malade. 10. prononcer un discours.
12. souffrir d’une grippe. 12. accomplir son devoir. 13. visiter la Grèce. 14. détonnent dans (ou
déparent) un devoir. Attention : ne pas confondre détonner avec détoner (= exploser– cf. détonation) ou
dénoter (= indiquer, signifier – cf. dénotation). 15. suscite (ou provoque) un débat, une polémique.
82. 1. invoqué (ou allégué) des difficultés. 2. faire valoir ses réalisations. 3. ils seront confrontés. 4. écarté
par sa hiérarchie. 5. la signature apposée. 6. Elle a employé (ou consacré) ses soins. 7. engager (ou
placer, investir) de l’argent. 8. Il a dressé la table. 9. Il l’a persuadée. 10. Ils nous ont éblouis.
83. 1. Elle craint, redoute d’échouer. 2. Elle ne dispose pas du temps nécessaire… 3. Il semble souffrir
aujourd’hui. 4. Des tableaux de maîtres décoraient, ornaient les murs. 5. […] gisait le cadavre d’un
renard. 6. Je soutiens / m’oppose à cette solution. 7. On est engagé dans une procédure lourde. 8. Il
souffre profondément. 9. Je me réjouis de son succès. 10. Il donne un concert.
84. 1. s’évertuer à faire qqch. (ou s’ingénier à). 2. offrir un cadeau. 3. consacrer son temps. 4. accorder une
interview. 5. remettre une lettre. 6. confier une responsabilité. 7. attribuer une récompense. 8. indiquer
l’heure. 9. procurer du plaisir. 10. inciter à penser. 12. interpréter une pièce de théâtre (ou représenter).
12. aboutir à un résultat. 13. se vouer (ou se consacrer à) à qqch.
85. 1. intervenir, réagir, répliquer. 2. se montrer apaisant, ramener le calme, rasséréner qqn. 3. exercer son
action au plus haut niveau. 4. aller à l’échec. 5. dépasser les limites, transgresser un interdit. 6. pour
couronner le tout. 7. exprimer une réserve, nuancer le propos. 8. Je prolonge, je réagis à, j’enchaîne sur.
9. Il a perdu son sang-froid, il s’est emporté. 10. Il a été soumis à des pressions, on a fait (exercé une)
pression sur lui. 12. Il va devoir rendre des comptes au sujet de cette affaire. 12. agir contre son intérêt.
13. affecter le calme, la sérénité. 14. un incident sans conséquence. 15. le début de la réunion. 16. Le
gouvernement doit réagir. 17. son désir d’intervenir franchement (sans ménagement). 18. rester serein.
19. a renchéri.
86. 1. dire (que) oui, dire que c’est vrai : approuver, affirmer, assurer, soutenir, consentir, confirmer, avouer,
authentifier, plaider pour. 2. dire (que) non, dire que c’est faux : nier, s’inscrire en faux, démentir, infirmer.
3. dire pour s’opposer : objecter, répondre, répliquer, rétorquer, repartir (≠ répartir). 4. dire du bien : louer,
louanger, faire l’éloge, vanter, célébrer, chanter. 5. dire du mal : blâmer, critiquer, condamner, dénoncer,
médire, calomnier, diffamer. 6. dire un secret : confier, révéler, trahir. 7. dire une nouvelle : annoncer,
révéler. 8. dire un poème : réciter. 9. dire une histoire : raconter. 10. dire avec emphase : clamer, déclamer,
claironner, pérorer, discourir, pontifier. 12. dire solennellement : proclamer. 12. dire de manière
péremptoire : assener, décréter. 13. dire peut-être à tort : prétendre, alléguer. 14. dire de manière insidieuse
ou atténuée : insinuer, suggérer. 15. dire avec force, en détachant les syllabes : articuler, marteler, scander.
16. dire à voix basse : murmurer, chuchoter, susurrer, souffler. 17. dire de manière confuse : bafouiller,
bredouiller, bégayer, marmonner. 18. dire à nouveau : répéter, rabâcher, radoter, ressasser.
87. Une assemblée de copropriétaires est souvent pénible. Certains intervenants, soucieux de se mettre en
valeur, sont particulièrement prolixes et leurs discours logorrhéiques doivent être habilement écourtés par
le président, qui attend des propositions nouvelles et non des propos redondants. Rares sont les gens qui
s’expriment sans hésiter et sans se reprendre, dans un discours fluent, plus rares encore ceux qui savent
dire l’essentiel en peu de mots, dans une intervention succincte mais concise et dense. On apprécie
particulièrement quelqu’un capable de résumer l’enjeu d’un débat par une formule frappante, lapidaire.
88. a. Idée qui joue un rôle dans une argumentation : une thèse, un corollaire, une réciproque, un argument,
une objection, un exemple, une conclusion, une hypothèse, un postulat, un principe.
b. Idée qui s’impose à l’esprit sans le secours du raisonnement : une impression, une intuition, une
révélation, une illumination.
c. Idée que l’on admet sans discussion : une conviction, une croyance, un credo, un dogme (peut être
péjoratif), un présupposé, un a priori (peut être péjoratif), un parti pris (peut être péjoratif), un préjugé
(péj.), une idée reçue (péj.), un lieu commun (péj.).
d. Idée que l’on veut discréditer (noms péjoratifs) : une imagination, une élucubration, une
spéculation, une chimère, une idée fixe, une obsession.
89. a. Exprimer faiblement une opinion : admettre, avouer, reconnaître [ou reconnaitre], convenir, accorder.
b. Revendiquer une opinion : adhérer, approuver, partager, défendre, soutenir, abonder dans le sens
de.
c. Justifier une opinion par une argumentation : confirmer, corroborer, alléguer, invoquer, montrer,
prouver, plaider.
d. Combattre une opinion faiblement ou partiellement : ergoter (péjoratif), nuancer, critiquer,
contester, dénigrer.
e. Combattre une opinion par une argumentation : objecter, infirmer, réfuter.
f. Combattre fortement une opinion : s’opposer, s’inscrire en faux, rejeter, récuser, réprouver,
dénoncer, condamner, stigmatiser.
90. 1. Un raisonnement peu clair, confus, obscur, abscons. 2. Un raisonnement trompeur, fallacieux,
spécieux, captieux. 3. Une argutie, un ergotage, une ratiocination(littéraire, se prononce comme
« rationnel »). 4. Une tautologie. 5. Un syllogisme. 6. Un sophisme, un paralogisme. 7. Un argument ad
hominem (latin : « à l’homme »). 8. Un argument pro domo (latin : « pour sa maison »). 9. Un argument a
priori. 10. Un argument a posteriori. 11. Un argument a fortiori (latin : « à plus forte raison »). 12. Une
objection. 13. Un bon argument, pertinent, rigoureux, logique, concluant, probant, irréfutable. 14. Un
mauvais argument, simpliste, irrecevable, insoutenable.
91. Un essai doit présenter des arguments pour étayer la thèse qu’il défend. On évitera la polémique qui vise
à discréditer les idées adverses en les qualifiant d’élucubrations ou de spéculations ; ces idées peuvent
constituer des objections sérieuses à la thèse et il faut alors les réfuter soigneusement. On se gardera aussi
de vouloir trop prouver en fonction d’un parti pris initial : la conclusion doit être rigoureusement amenée
et non apparaître comme un dogme simplement réaffirmé. C’est à ce prix que le lecteur pourra admettre
cette thèse ; il pourra même faire des réflexions qui la corroborent. Dans le cas contraire, il sera tenté de la
rejeter [récuser].
92. a. Bien-être : repos (au sens littéraire : tranquillité d’esprit), euphorie, quiétude, ataraxie (philo.
épicurienne : quiétude absolue de l’âme).
b. Joie : contentement, satisfaction, allégresse, liesse (littéraire), jubilation, exultation.
c. Plaisir : jouissance, délice, volupté, extase.
d. Bonheur : félicité (littéraire), béatitude.
e. Tristesse : ennui, vague à l’âme, morosité, spleen (littéraire), mélancolie, cafard (familier),
neurasthénie, langueur, abattement, accablement.
f. Peine : chagrin, affliction (littéraire), souffrance, douleur, désespoir, désolation,
93. a. Fierté légitime : amour-propre, dignité.
b. Fierté excessive : assurance, aplomb, autosatisfaction, hauteur, orgueil, superbe (littéraire),
suffisance, vanité, prétention, présomption, fatuité, infatuation (littéraire).
c. Honte : modestie, humilité, confusion, mortification, opprobre (littéraire), humiliation.
94. a. Sentiments pour une personne malheureuse : compassion, pitié, miséricorde (littéraire).
b. Sentiments après un service rendu : reconnaissance, gratitude.
c. Divers degrés de l’amour : faible, penchant, inclination, attirance, goût, affinité, attendrissement,
affection, tendresse, amour, passion.
d. Sentiments autres que l’amour : intérêt, camaraderie, estime, sympathie, attachement, complicité,
amitié, fraternité.
95. a. Sentiments éprouvés à l’égard de quelqu’un dont on est la victime : ressentiment, rancune, rancœur.
b. Hostilité due à une rivalité ou une déception : jalousie, envie, dépit.
c. Sentiment ou attitude pour une personne jugée inférieure, vile : condescendance, hauteur,
morgue, dédain, mépris, arrogance.
d. Manifestations larvées d’hostilité : réserve, indifférence, froideur, méfiance, défiance.
e. Sentiments et attitudes franchement hostiles : aigreur, acrimonie, aversion, inimitié, animosité,
agressivité, antipathie, haine, exécration.
96. a. Peur : prudence, circonspection, méfiance, défiance, appréhension, inquiétude, faiblesse, crainte,
angoisse, lâcheté, pusillanimité (littéraire), couardise, effroi, panique.
b. Courage : sang-froid, stoïcisme, constance, fermeté, force d’âme, résolution, cran (familier),
audace, hardiesse, bravoure, vaillance, intrépidité, cœur (vieux), héroïsme, témérité (péjoratif).
97. 1. Il a supporté les atteintes de sa longue maladie avec beaucoup de stoïcisme / constance, sans jamais
céder au désespoir. Il s’est ainsi attiré la sympathie des infirmières.
2. Bien qu’elle ait fait toutes les vérifications que lui inspirait sa circonspection / prudence habituelle, elle
n’a pas pu éviter une erreur et souffre de ce qui est pour elle une humiliation / mortification. Son chef la lui a
pardonnée, non par compassion (elle est en effet malheureuse) mais parce qu’il a toujours eu un faible pour sa
secrétaire. D’ordinaire, abusant de son pouvoir, il ne manque pas de rabaisser les employés, qu’il traite avec
beaucoup de mépris / morgue / hauteur. Ceux-ci ne peuvent oublier ses mots blessants : ils n’éprouvent pour
lui aucun attachement, il leur inspire plutôt de la rancœur.
3. La succession de ses échecs lui faisait voir tout en noir mais, quand il a eu enfin la satisfaction de réussir,
cette neurasthénie a laissé la place à une véritable jubilation, exultation tant il était heureux.
4. Nous nous émouvons sur le sort d’une personne qui demande un euro aux passants mais cette pitié
/ compassion ne va pas sans de la condescendance quand nous lui donnons une pièce sans même nous arrêter.
Nous ressentons aussi de la honte devant une misère que nous oublierons vite et un certain ressentiment contre
celui qui nous l’a fait éprouver.
5. L’estime de soi, qu’on appelle amour-propre, est légitime jusqu’à un certain point : chacun a le sentiment
de sa propre dignité et du respect qu’on lui doit. La fausse modestie / humilité qui conduit certains à toujours
rabaisser leurs talents est ridicule, mais moins que la suffisance avec laquelle les gens imbus de leur pouvoir
décident de tout : une telle autosatisfaction serait comique si les décisions que, dans leur présomption, ils
prennent seuls n’étaient souvent mauvaises.
98. s’apprêter à = se disposer à faire / s’apprêter = se parer ; croire à qqch. = la juger vraie / croireenqqn
= avoir confiance ou foi en lui ; assurer quelqu’un de quelque chose. = lui demander d’y croire (Je vous
assure de mon profond respect) / assurer une chose à qqn. = faire en sorte que cette chose ne lui manque
pas (Les parents doivent assurer l’éducation de leurs enfants) ; participeràqqch. = y prendre part /
participer deqqch. = en relever (emploi littéraire) ; manqueràqqn = lui faire défaut, manquer à ses devoirs
= s’en écarter / manquerdeqqch. = en être dépourvu, manquer defaire = être sur le point ; ressortir àqqch.
= en relever (emploi juridique ou littéraire) / ressortirde qq part = en sortir à nouveau ; traiterqqnde = lui
donner un qualificatif dépréciatif ou insultant / traiterqqncomme ou en = agir avec lui d’une certaine
manière ; compter sur qqn = lui faire confiance, compter sur une chose = espérer qu’elle produira son effet
/ compter avec qqn ou qqch. = le prendre en considération / compter sans qqn ou qqch. = en négliger
l’importance (Croire que la victoire était assurée, c’était compter sans la pugnacité de l’adversaire) ;
s’occuper àqqch. = s’employer à / s’occuper de = se consacrer à, s’intéresser à ; abuser deqqch. = en user
mal ou avec excès, abuser d’une femme = exercer sur elle des violences sexuelles / s’abuser surqqch. ou
qqn = se tromper.
99. aiderqqn (verbe transitif direct) ; insulterqqn (vb. tr. dir.) / insulter à qqch. (vb. tr. indir., emploi
littéraire : Ses propos cyniques insultaient à la morale la plus élémentaire) ; pallierqqch. (vb. tr. dir.
= remédier partiellement ou provisoirement, cf. des soins palliatifs) ; remédieràqqch. (vb. tr. indir.) ;
invectiverqqn (vb. tr. dir.) ; prétendreqqch. (vb. tr. dir. = affirmer sans être cru) / prétendreà un honneur
(vb. tr. indir. = aspirer à, cf. un prétendant) ; se rappelerqqch. (vb. tr. dir.) ; se souvenirdeqqch. (vb. tr.
indir.) ; témoigner en justice (vb. intr.) / témoignersa sympathie à qqn (vb. tr. dir. = manifester) / témoigner
deqqch. (vb. tr. indir. = en être le signe) ; exciper deqqch. (vb. tr. indir. = faire état de – emploi juridique ou
littéraire : Il a excipé des bons résultats de son service pour demander une promotion).
100. 1. Où les Prussiens et les Anglais battirent-ils Napoléon en 1815 ? /Où est-ce que les Prussiens et les
Anglais battirent… ?2. Quand / En quelle année un tribunal militaire condamna-t-il au bagne le capitaine
Dreyfus pour haute trahison ?3. Combien de temps / d’années l’affaire Dreyfus dura-t-elle ?4. Qui /
Quel roi la révolution de 1830 a-t-elle contraint à s’exiler ?5. Est-ce que vous connaissez / Connaissez-
vous bien l’histoire de France ?
101. 1. C’est à Waterloo que les Prussiens et les Anglais battirent Napoléon en 1815. 2. C’est en 1894 qu’un
tribunal militaire condamna au bagne le capitaine Dreyfus pour haute trahison. 3. C’est Charles X que la
révolution de juillet 1830 a contraint à s’exiler. / Charles X, la révolution de juillet 1830 l’a contraint à
s’exiler. 4. C’est la république que la révolution de 1848 a rétablie. / La république, la révolution de 1848
l’a rétablie. 5. C’est grâce à la traite des Noirs que Bordeaux s’est enrichi au XVIIIe siècle.
102. 1. Les plus hauts sommets de l’Europe sont dépasséspar le mont Blanc. 2. En 1894, le capitaine
Dreyfus fut condamné au bagne par un tribunal militaire pour haute trahison. 3. Charles X fut contraint
de s’exiler par la révolution de 1830. 4. Il fut alors décidé que Louis-Philippe serait le « roi des
Français ». 5. La grande bourgeoisie d’affaires fut favorisée par la monarchie de Juillet.
103. 1. Le moteur n’a pas démarré, le réservoir était vide (cause). 2. Il pleuvait trop, elle n’est pas sortie
(conséquence). 3. Il est parti, je suis resté (opposition). 4. Tout était parfait : les invités étaient
sympathiques, le buffet venait de chez un bon traiteur, la nuit était douce (explication, soulignée par les
deux points, puis simultanéité). 5. Il ferma la fenêtre, mit son manteau, sortit rapidement (énumération
d’actions successives – le sujet n’est pas répété).
104. 1. demander à (vb. transitif indirect) et vouloir (vb. trans. direct) ne peuvent avoir un infinitif
complément commun → Il a demandé à participer et voulu passer le premier.2. dire et répéter sont des vb.
trans. dir. et peuvent avoir en commun une subordonnée COD ou un groupe nominal : Je dis et répète qu’il
faut agir vite. – Je dis et répète mon opposition à ce projet.3. s’attendre à(vb. trans. ind.) et redouter (vb.
trans. dir.) ne peuvent avoir un COD commun → On peut s’attendre à une dégradation du temps et même
redouter une tempête. 4. espérer régit l’indicatif, souhaiter le subjonctif → ils ne peuvent avoir une
subordonnée commune → L’enfant espère qu’on l’emmènera au cirque et souhaite qu’il y ait des
acrobates. 5. solliciter et obtenir sont des vb. trans. dir. et peuvent avoir un COD commun : Elle a sollicité
et obtenu très vite un poste intéressant.
105. 1. Phrase incorrecte : aller a ici deux sens différents. Phrase possible : Il est allé à la campagne en
voiture et en roulant à toute allure. 2. Phrase incorrecte : les conjonctions et et car ne sont pas cumulables.
Phrase correcte : Le voyage est annulé car le temps est incertain et il n’y a pas assez de participants.
3. Phrase correcte : la conjonction et et l’adverbe de liaison en effet sont cumulables. 4. Phrase doublement
incorrecte : d’une part, s’interroger si est incorrect, d’autre part, les deux éléments coordonnés par et ne
sont pas de même nature (un groupe nominal et une interrogative indirecte). Phrase possible : Il faut
s’interroger sur la nature du problème et se demander si la question est bien posée.5. Phrase correcte :
mais coordonne deux expansions du nom homme, un GN prépositionnel (de petite taille) et une relative
(qui n’avait peur de rien) qui ont la valeur d’un adjectif épithète (cf. un homme petit mais téméraire).
106. 1. Grandville, dont les dessins sont célèbres, était admiré de Baudelaire (dont = comp. du nom dessins).
2. La ville de Saint-Pétersbourg, dont la fondation par Pierre le Grand date de 1703, s’est appelée
Leningrad au XXe siècle (dont = comp. du nom fondation). 3. Zola, dont Goncourt était jaloux, connut un
grand succès avec L’Assommoir (dont = comp. de l’adjectif jaloux). 4. Manet, dont on s’est beaucoup
moqué sous le second Empire, est aujourd’hui universellement admiré (dont = COI du verbe s’est moqué).
5. Cet homme politique, dont on parlait pourtant comme d’un futur président, s’est retiré de la vie publique
(dont = COI du verbe parlait).
107. 1. Les candidatesparmi lesquelles le jury a dû faire son choix étaient peu nombreuses. 2. La discussion à
l’occasion de laquelle ils se sont brouillés a été très vive. 3. Les romansauxquels je fais référence évoquent
la Première Guerre mondiale. 4. Il parle souvent des amis qu’il a rencontrés en vacances et avec lesquels il
a passé de bons moments.
5. Il n’a reçu aucune réponse des quatre personnesauxquelles il avait écrit. 6. Cette montagneau
sommet de laquelle nous sommes allés est haute de 2 530 mètres.
108. 1. La France, qui compte plus de soixante millions d’habitants,[relative explicative] est pourtant moins
peuplée que l’Allemagne, qui en compte plus de quatre-vingts millions[relative explicative]. 2. Un
automobiliste qui emprunte un sens interdit[relative déterminative] commet une infraction au code de la
route. 3. L’automobile, qui est un des moyens de transport les plus utilisés,[relative explicative] est aussi un
des plus polluants. 4. Le problème qui nous occupe en ce moment et dont l’importance est
évidente[relatives déterminatives] n’a pas encore trouvé de solution. 5. La femme, qui a été si longtemps
jugée inférieure,[relative explicative] est présentée comme « l’avenir de l’homme » par le poète qui a
associé son nom à celui d’Elsa[relative déterminative], Aragon.
109. 1. Elle écrit qu’elle ira le voir. 2. J’aime qu’elle aille le voir. 3. Crois-tu qu’elle aille / ira le voir ? 4. Il est
possible qu’elle aille le voir. 5. Il espère qu’elle ira le voir. 6. Il tolère qu’elle aille le voir. 7. Il souhaite
qu’elle aille le voir. 8. Il se dit qu’elle ira le voir. 9. Il croit qu’elle ira le voir. 10. Il ne pense pas qu’elle
aille / ira le voir.
110. 1. Zola a écrit que les tableaux de Manet étaient hués par un public imbécile mais que dans quelques
années ils seraient exposés au Louvre. 2. Molière affirmait que le théâtre était fait pour être joué [on peut
maintenir est, présent de vérité générale]. 3. Stendhal estimait que ses romans ne seraient pas compris par
ses contemporains. 4. Rousseau pensait qu’ils’arrêterait d’écrire quand il aurait terminé ses Confessions.
5. Aragon disait qu’il ne faisait pas vraiment de différence entre le roman et la poésie.
111. 1. Au début du texte, nous ignorons de quoi il est vraiment question. 2. Le texte ne dit pas explicitement
à quel événementil fait référence.
3. Nous nous demanderons ce que signifie ce jugement. 4. On peut s’interroger sur la question de savoir si
l’art modifie notre vision du réel [s’interroger n’admet pas d’interrogative indirecte]. 5. Il convient d’étudier
comment l’auteur maintient l’attention du spectateur dans cette scène.
112. 1. Il est resté silencieux jusqu’à ce que nous arrivions à la maison. 2. Lorsqu’il est entré au lycée, Pierre
ressemblait encore à un petit garçon. 3. Avant qu’il (ne) parte, nous le voyions souvent. 4. Depuis qu’il est
parti, nous n’avons plus eu de ses nouvelles. 5. Après que Marc a été parti, tout a été différent.
113. 1. Son échec était prévisible du fait de ses nombreuses lacunes. 2. Vu ses nombreuses lacunes, son échec
était prévisible (Rappel : dans cet emploi, vu est invariable – voir § 90c.)3. Dès lors qu’il avait de
nombreuses lacunes, son échec était prévisible. 4. Si son échec était prévisible, c’est qu’il avait de
nombreuses lacunes. 5. Du fait qu’il avait de nombreuses lacunes, son échec était prévisible.
114. 1. Il a échoué faute de connaissances. 2. Il a échoué par manque de connaissances. 3. Étant donné qu’il
manquait de connaissances, il a échoué. 4. Il a échoué pour avoir manqué de connaissances. 5. Comme il
manquait de connaissances, il a échoué.
115. 1. Ce chien est intelligent au point d’ouvrir les portes tout seul. 2. Ce chien est si intelligent qu’il peut
ouvrir les portes tout seul. 3. Ce chien est d’une telle intelligence qu’il peut ouvrir les portes tout seul. 4. Ce
chien est assez intelligent pour ouvrir les portes tout seul. 5. Ce chien est intelligent, de manière qu’il peut
ouvrir les portes tout seul.
116. A. – 1. Bien qu’il soit dévot, Tartuffe n’en est pas moins homme (ou, avec ellipse du verbe et du sujet,
Bien que dévot, Tartuffe…). 2. Tout dévot qu’il est, Tartuffe… 3. Quelle que soit sa dévotion, Tartuffe…
4. Tartuffe a beau être dévot, il… 5. Quelque dévot qu’il soit, Tartuffe… 6. Pour être dévot, Tartuffe…7. En
dépit de sa dévotion, Tartuffe… B. – 1. Bien que Tartuffe fût dévot, il n’en était pas moins homme (ou Bien
que dévot, Tartuffe…). 2. Tout dévot qu’il était, Tartuffe… 3. Quelle que fût sa dévotion, Tartuffe…
4. Tartuffe avait beau être dévot, il… 5. Quelque dévot que fût Tartuffe, il…6. Pour être dévot, Tartuffe…
7. En dépit de sa dévotion, Tartuffe…
117. 1. Si Marc ne répondra pas = sub. circonstancielle (cause / opposition) 2. S’il serait heureux de nous
revoir = sub. complétive, attribut du COD l’. 3. s’il eût été plus court = sub. circons. (hypothèse : irréel du
passé). 4. Si l’un ou l’une d’entre eux disait… ; si on disait… ; si on disait… = trois sub. circ. (temps). 5. La
sub. circ. (hypothèse) est incorrecte → Si la réponse était négative.6. Si j’avais à soutenir le droit que nous
avons eu de rendre les nègres esclaves = sub. circ. (hypothèse improbable, irréel du présent) 7. Si
l’esclavage des Noirs est un crime = sub. circ. (opposition) 8. Si j’étais mort dans ces circonstances = sub.
circ. (hypothèse non réalisée portant sur le passé).
118. 1. Si vous rencontrez des difficultés, demandez de l’aide. 2. Au cas où vous rencontreriez des
difficultés… 3. Pour peu que vous rencontriez… 4. À moins de demander de l’aide, vous rencontrerez des
difficultés. 5. Avec de l’aide, vous ne rencontrerez pas de difficulté. 6. À condition que vous demandiez de
l’aide, vous ne rencontrerez pas de difficulté. 7 Sans aide, vous rencontrerez / rencontreriez des difficultés.
8. Pourvu que vous demandiez de l’aide, vous ne rencontrerez pas de difficultés.
119. 1a. Il met son fils sur ses épaules pour qu’il voie mieux les coureurs. 1b. …pour qu’il ne soit pas
bousculé. – 2a. Elle appela son chien pour qu’il vînt / vienne garder la maison. 2b. …pour qu’il ne
courût / coure pas après les cyclistes. – 3a. Nous vous téléphonerons pour que vous soyez au courant.
3b. …pour que vous ne vous plaigniez pas de n’avoir rien su. – 4a. Je vous ai informés pour vous
sachiez de quoi il retourne. 4b. …pour que vous ne criiez pas au scandale. – 5a. Donnez-nous un modèle
pour que nous voyions comment présenter cette lettre. 5b. …pour que nous n’ayons pas de difficulté à
l’écrire.
120. 1. Subordonnée circonstancielle de temps (simultanéité) → Au moment où elle allait sortir…2. Sub.
circ. de comparaison → Il ment autant qu’il respire. 3. Sub. circ. de cause → Étant donné que la route
était verglacée…4. Sub. circ. de concession → Même si vous répétiez…5. Sub. circ. de temps → Lorsque
vous répéterez cette scène… 6. Sub. circ. d’opposition → …alors qu’il ne formule que des
critiques.7. Complétive, sub. interrogative indirecte, COD du verbe savoir → pas de remplacement
possible. 8. Sub. circ. d’hypothèse (ou condition) → …à condition que vous veniez. Le sens est un peu
modifié. ; il est conservé avec une simple complétive à laquelle le conditionnel de la principale donne une
valeur hypothétique : Je serais heureux que vous veniez.9. Sub. circ. d’opposition → Alors que la musique
de Schubert m’émeut… 10. Sub. circ. de temps → Quand le temps était beau… ; quand il pleuvait…
12. Sub. circ. de cause (avec tournure d’insistance, qui disparaît avec le présentatif c’est que) → La fête a
été réussie parce que chacun y a mis du sien. 12. Sub. circ. de but → Il agit vite pour que l’affaire fût
réglée…13. Sub. circ. de conséquence → Il agit vite, si bien que l’affaire fut réglée…
121. 1. (La construction infinitive est impossible ici. Il faudrait que les deux verbes aient le même sujet :
J’admets être incapable d’atteindre cet objectif.) J’admets que cet objectif est pour moi hors d’atteinte.
2. J’entends toutes les nuits que le chien du voisin gémit. J’entends toutes les nuits le chien du voisin
gémir / gémir le chien du voisin. 3. J’espère que je pourrai partir tôt. J’espère pouvoir partir tôt.
4. Cela me rend heureux de revenir à Paris régulièrement. Revenir à Paris régulièrement me rend
heureux. (La complétive est impossible parce que les deux verbes ont le même sujet.) 5. L’idée que je te
retrouverai à la montagne me plaît beaucoup. L’idée de te retrouver à la montagne me plaît beaucoup.
122. 1. En commandant dans les dix jours, vous bénéficierez d’une remise de 10 %. 2. Espérant avoir une
réponse favorable, je vous prie d’agréer, Monsieur, etc. 3. L’auteur nous donne toutes les informations afin
de nous préparer à ce qui va arriver. 4. Composée en 1951, cette œuvreraconte les mésaventures d’un
héros romantique. 5. L’auteur raconte ici une scène où Angelo, obligé de se réfugier sur les toits, observe
un cortège mortuaire. 6. Ce titre incite à se demander ce que l’auteur cherche à faire ressentir au
lecteur en plaçant Angelo sur le toit d’une maison. 7. Quel est l’intérêt pour le romancier d’avoir placé
son protagoniste sur un toit ?
123. 1a. Comme les prix de l’immobilier ont augmenté, les jeunes restent plus longtemps chez leurs parents.
1b. Du fait de l’augmentation des prix de l’immobilier…(Rédaction plus concise : L’augmentation des prix
de l’immobilier incite les jeunes à rester…) 2a. L’idée qu’il devait partir prochainement l’attristait.
2b. L’idée de son prochain départ l’attristait. 3a. Mais il était certain qu’il reviendrait avant l’été. 3b…
Mais il était certain de revenir avant l’été. 4a. Au cas où notre avion aurait du retard, nous irions à l’hôtel
en arrivant. 4b. En cas de retard de notre avion… 5a. Bien que le candidat se soit efforcé de réfuter les
objections du jury, il n’a pas été admis. 5b. Malgré ses efforts pour réfuter les objections du jury, le
candidat n’a pas été admis.
124. 1. Vautrin trompe les personnes qu’il fréquente : elles ignorent sa véritable identité. 2. [son est ambigu
→] La disparition de Vautrin constitue un passage clef du fait de l’importance de ce personnage. 3. Cette
question permet de mettre l’accent sur l’interrogation de Rastignac qui, pris dans ce nouveau monde, Paris,
est invité à jouer un double jeu. 4. Dans ce récit, bien que le narrateur se tienne à distance du personnage, il
sait ce que voit Angelo. 5. Selon Hugo, le théâtre est le pays du vrai en ce sens qu’il s’agit d’un art créé par
les humains et destiné à des humains et qu’il constitue une entité humaine. 6. [son, proche de lecteur, est
ambigu → rétablissement de la référence :] Par-delà la tentative de l’auteur de consolider son identité par
l’humour, le lecteur ne peut s’empêcher d’entendre sa plainte désespérée. 7. Le président de la République
nomme le Premier ministre. Il est aussi le chef des armées [celui-ci ferait référence au nom masculin
singulier qui précède]. 8. Nous étions contents […] de nous retrouver. 9. Le surréalisme a été fondé par
Soupault, Aragon et Breton, lequel a veillé ensuite à l’orthodoxie du mouvement. 10. Mme Personne ayant
apporté une truite avariée, celle-ci fut jetée directement à la poubelle.
125. Les hommes qui habitent les pays démocratiques n’ayant ni supérieurs, ni inférieurs, ni associés
habituels et nécessaires, se replient volontiers sur eux-mêmes et se considèrent isolément. Ce n’est donc
jamais qu’avec effort que ces hommes s’arrachent à leurs affaires particulières pour s’occuper des affaires
communes ; leur pente naturelle est d’en abandonner le soin au seul représentant visible et permanent
des intérêts collectifs, qui est l’État. Non seulement ils n’ont pas naturellement le goût de s’occuper du
public, mais souvent le temps leur manque pour le faire. La vie privée est si active dans les temps
démocratiques, si agitée, si remplie de désirs, de travaux, qu’il ne reste presque plus d’énergie ni de loisir à
chaque homme pour la vie politique. (Remarque : l’emploi des deux-points serait possible pour introduire
une conséquence ou une explication, par exemple à la place du point-virgule.]
126. Voulez-vous savoir des nouvelles de Rennes ? On a fait une taxe de cent mille [ou cent-mille] écus, et si
on ne trouve point cette somme dans vingt-quatre heures, elle sera doublée et exigible par les soldats. On a
chassé et banni toute une grande rue, et défendu de recueillir les habitants sous peine de la vie ; de sorte
qu’on voyait tous ces misérables, femmes accouchées, vieillards, enfants, errer en pleurs au sortir de cette
ville, sans savoir où aller, sans avoir de nourriture, ni de quoi se coucher. Avant-hier, on roua le violon qui
avait commencé la danse et la pillerie du papier timbré ; il a été écartelé, et ses quatre quartiers exposés
aux quatre coins de la ville. On a pris soixante bourgeois, et on commence demain à pendre. Cette province
est un bel exemple pour les autres.
127. 1a. Épuisée par cette randonnée, essoufflée et aspirant à une seule chose, le repos, elle s’affale dans un
fauteuil en se disant qu’elle peut remettre au lendemain le travail qu’elle s’est promis de faire en arrivant.
1b. Épuisée par cette randonnée, essoufflée et aspirant à une seule chose, le repos, elles’est affalée dans un
fauteuil en se disant qu’elle pouvait remettre au lendemain le travail qu’elles’était promis de faire en
arrivant. (Pour l’accord des participes passés, voir § 85-92.)
2a. Les gens qu’il rencontre lui paraissentmalades, mécontents de leur sort, et il s’efforce de leur cacher
qu’il regrette de les voir dans cet état. 2b. Les gens qu’il a rencontrés lui ontparu malades, mécontents de leur
sort, et il s’est efforcé de leur cacher qu’il regrettait de les avoir vus[ou de les voir] dans cet état.
3a. Les personnes qu’il rencontre lui paraissentmalades, mécontentes de leur sort, et il s’efforce de leur
cacher qu’il regrette de les voir dans cet état. 3b. Les personnes qu’il a rencontrées lui ontparu malades,
mécontentes de leur sort, et il s’est efforcé de leur cacher qu’il regrettait de les avoirvues[ou de les voir] dans
cet état.
4a. La chienne s’ébroue dans la rivière, se couche dans l’herbe où elle se fait sécher, à demi endormie, puis,
une fois reposée, se remet debout et reprend sa course. 4b. La chienne s’est ébrouée dans la rivière,
s’estcouchée dans l’herbe où elle s’est fait sécher, à demi endormie, puis, une fois reposée, s’est remise debout
et a repris sa course.
5a. La soi-disant actrice, qui ne se sait pas observée, se passé la main dans les cheveux et se regarde
longuement dans la glace. 5b. La soi-disant actrice, qui ne se savait pas observée, s’est passé la main dans les
cheveux et s’est regardée longuement dans la glace.
128. 1. Ce n’est pas toi qui me diras le contraire. 2. Elle n’a pas supporté la honte que lui inspiraient les
erreurs qu’elle avait commises. 3. Toi, Sophie, quireconnais volontiers tes fautes, refuse d’être jugée pour
celles que tu n’as pas commises.4. Ils ont déjà oublié les efforts qu’ils ont dû consentir pour réussir. 5. La
réplique qu’ils se sont attirée était cinglante. 6. Elles regrettent que les fonctions qu’il leur a fallu exercer
les aient beaucoup trop occupées. 7. Toi et moi, quijugeons insuffisantes les informations que
l’administration nous a transmises, nous demanderons des éclaircissements.
129. 1. Il faut préparer tout ce dont nous avons besoin. 2. Zola voyait un de ses maîtres en Flaubert, qui /
lequel se moquait pourtant du naturalisme. 3. Dans ce passage situé au centre du Père Goriot, Balzac
présente la situation dans laquelle est placé Vautrin et qui le conduit à sa perte. 4. Ce regard ambigu élargit
le monde dans lequel évolue Télémaque, où même le sol sur lequel il marche n’est pas sûr. 5. En 1915,
Giono est mobilisé pour participer au combat dont il racontera l’horreur dans le Grand Troupeau.
130. Elles ont ambitionné de succéder à leur père. Elles se sont permisde venir sans avoir été invitées. Elles
ont exhorté leur jeune frère à travailler davantage. Elles ont affecté de ne pas le voir. Elles se sont
s’abstenuesde parler devant un tel public. Elles se sont astreintesà relire tout le document. Elles ont
dissuadé leur ami de pratiquer la boxe. Elles se sont déterminées à intervenir. Elles ont médité de prendre
l’affaire en main. Elles se sont flattées de réussir seules. Elles l’ont prié de les laisser. Elles se sont pluà lui
montrer son erreur. Elles se sont attachées à parler à tout le monde. Elles sont convenuesde se retrouver
dans deux jours. [La langue courante dit : Elles ont convenu de…]. Elles ont projeté de partir en vacances
seules.
131. 1. Un éducateur permet à l’enfant de s’épanouir et d’atteindre un équilibre psychologique. 2. À force de
trop protéger leurs enfants, les parents les empêchent de développer… 3. Du fait de sa formation,
l’éducateur est plus expérimenté que les parents. 4. Les éducateurs permettent aux adolescents de
s’intégrer dans une communauté et ainsi de s’échapper d’un milieu familialfermé sur lui-même. 5. Cette
rigueur permettra à l’enfant de développer et d’affirmer sa personnalité et surtout de s’habituer aux
contraintes de la vie sociale.
132. Jean demanda à Pierre comment il allait et lui fit observer qu’il ne l’avait pas vu depuis quinze jours.
Pierre lui répondit qu’il se relevait d’une mauvaise grippe et qu’il n’avait pas pu assister aux cours. Jean lui
dit qu’il espérait qu’il ne serait pas trop fatigué pour leur examen du lendemain. Pierre déclara qu’il devait
absolument réussir. Il ajouta que ses parents seraient très déçus s’il échouait.
133. 1. Défauts constatés : interrogation directe incorrecte (il faudrait : cette lettre contient-elle ?) ; en quoi,
qui signifie « dans quelle mesure », est inapproprié car la phrase annonce l’étude d’une « structure », qui ne
saurait être plus ou moins présente ; une virgule mal placée. → Dans cette étude, nous allons montrer que
cette lettre est structurée pour défendre un point de vue. 2. Défauts constatés : interrogation indirecte
incorrecte ; terminaison verbale erronée (définir n’est pas un verbe du 1er groupe) ; confusion de deux
homonymes (fasse / face) ; redondance des deux dernières propositions → Nous étudierons donc dans un
premier temps l’attitude que Rica adopte et le point de vue qu’il exprime face à cet homme
vaniteux.3. Défauts constatés : interrogation indirecte incorrecte ; rédaction verbeuse → Nous aborderons
le thème de la modestie en étudiant le jugement qui sous-tend la vision que Rica donne de la scène.
4. Défauts constatés : interrogation directe incorrecte ; rédaction maladroite → En quoi cette lettre
témoigne-t-elle de l’entreprise menée par / de Montesquieu dans ce roman ? 5. Défauts constatés :
interrogation directe incorrecte ; participe passé mal orthographié → Pour quelle raison le roi Thésée est-il
mal accueilli ? 6. Défauts constatés : la première proposition est maladroite, la deuxième est incorrecte
→ Ce texte invite à se demander quelle est l’origine de la liberté (ou, mieux : à s’interroger sur l’origine
de la liberté). 7. Défauts constatés : interrogation directe incorrecte, rédaction verbeuse → Comment le
narrateur arrive-t-il à plonger le lecteur dans le monde de Rastignac ?8. Défauts constatés : emploi
inapproprié de en quoi, qui n’introduit pas une vraie question mais une affirmation ; interrogation directe
incorrecte ; fin de la phrase incorrecte (erreur de préposition ?) et très confuse ; pronom relatif mal accordé
→ Ainsi, cette description cache une critique qui n’est pas dirigée contre ceux auxquels on pense (ou :
dont la cible est elle-même masquée / n’est que suggérée). 9. Défauts constatés : interrogation indirecte,
orthographe du participe passé et ponctuation incorrectes → On se demandera pourquoi Racine a choisi de
baser (fonder) ses tragédies sur les conflits et la violence. 10. Défaut constaté : confusion des
interrogations directe et indirecte → Nous nous demanderons en quoi le théâtre chez Racine est un théâtre
de la violence.
134. 1. La IIe République fut inspirée à son début par des idéaux humanitaires et démocratiques. 2. En 1848,
le suffrage universel fut ainsi établi, la peine de mort et l’esclavage dans les colonies abolis. 3. Mais les
élections d’avril furent remportées par la bourgeoisie et l’idée d’une république sociale fut rejetéepar
l’Assemblée constituante. 4. Lors des « journées de juin », les ouvriers parisiens qui s’étaient soulevés
après que les ateliers nationaux. avaient été supprimés par l’Assemblée furent écrasés par le général
Cavaignac. 5. 4 000 d’entre eux furent déportés en Algérie. 6. L’élection de Louis Napoléon Bonaparte à
la présidence de la République fut facilitée par ces émeutes. 7. Une majorité très conservatrice fut
envoyée à l’Assemblée législative par les élections de 1849. 8. Les libertés publiques qui venaient d’être
proclamées furent restreintes par le « parti de l’ordre ». 9. Cependant la révision de la constitution
demandée par Louis Napoléon Bonaparte ne fut pas acceptée par l’Assemblée. 10. Un coup d’État,
facilité par la peur persistante de la révolution sociale dans la nation, fut alors accompli par le président de
la République.
135. 1. Si l’on ne satisfait pas ses parents en se conformant à l’éducation qu’ils ont donnée, on est comme
rejeté. (Ou, mieux : Si nous ne satisfaisons pas nos parents en nous conformant à l’éducation qu’ils nous
ont donnée, nous sommes comme rejetés.) 2. Les parents nous enseignent des notions qui nous permettent
de nous intégrer. 3. Toute famille est une cellule d’où rien de nouveau ne peut sortir. 4. Le respect n’existe
pas forcément dans les rapports entre parents et enfants : ceux-ci, souvent, ne respectent leurs parents (ou :
ceux-là) que par crainte et soumission. 5. L’un des parents peut voir les défauts de son enfant et vouloir
user de son autorité pour les corriger.
136. Si l’auteur se prononce pour une réforme de l’orthographe, il la juge difficile puisqu’elle provoquerait
certains troubles : voilà pourquoi il opte pour une réforme modérée et progressive. Selon lui, les
modifications doivent être cohérentes et se succéder de manière qu’on n’en présente une nouvelle que
lorsque la précédente aura été intégrée. Pour qu’une telle réforme puisse aboutir, affirme-t-il, il faut qu’elle
soit soutenue par les instituteurs et qu’elle commence par s’attaquer aux bizarreries et absurdités de la
langue. C’est à cette condition qu’elle peut être proposée par l’autorité publique.
137. L’ordre logique est B, A, E, F, I, G, H, J, C, D, correspondant à l’argumentation suivante : B = 1re
formulation de la thèse à démontrer. A = 1er argument (« première atteinte à la théorie » rejetée) → E
(conséquence de A, exprimée par « donc » = 1re conclusion). F = ajout (« en outre ») d’un 2e argument
→ I (conséquence de F, exprimée par « Voilà pourquoi » = 2e conclusion), puis G, H (= « un exemple »).
J = ajout (« encore ») d’un 3e argument → C (conséquence de J, exprimée par « donc » = 3e conclusion).
D = conclusion générale (conséquence de tout ce qui précède, exprimée par « J’en conclus que »), qui
constitue une 2e formulation, plus frappante car paradoxale, de la thèse de l’auteur. La composition
rigoureuse du texte est soulignée par des connecteurs exprimant, d’une part, l’ordre (en E) ou l’addition (en
F et J), d’autre part, la conséquence (en E, I, C et D). La progression du propos est marquée à la fin du texte
par la succession des mots « sensation » (J), « illusion » (C) et « Illusionnistes » (D).
138. 1. Son ton dénotait (trahissait, révélait) un grand énervement. 2. La première partie sera consacrée
à… 3. Ses interventions témoignaient d’une très bonne connaissance du sujet. 4. Il a rétorqué (ou
répliqué ; reparti est littéraire). 5. Un lac s’étendait… 6. …se dressait (s’élevait) une falaise
infranchissable. 7. Un abîme s’ouvrait à nos pieds. 8. Les enfants se dispersèrent (ou s’égaillèrent –
prononcé comme bâillèrent)… 9. Ce romancier compte beaucoup de lecteurs : il jouitd’une renommée
internationale. 10. Il bénéficiedu soutien des médias.
139. 1. La chrétienté est divisée… 2. Malgré l’augmentation de la participation électorale… 3. …un
rétablissement plus rapide de la situation. 4. Sa vocation précoce de peintre le fit rejeter par sa famille.
5. L’inflation inquiète…
140. Dans cet extrait Angelo, jeune Italien exilé, observe la situation depuis le toit d’une maison. Comme
l’indiquent les marques de la troisième personne, cette description est prise en charge non par le héros mais
par un narrateur extérieur. Celui-ci se tient à distance du personnage tout en rapportant ses perceptions et
ses pensées. C’est ainsi le point de vue particulier d’Angelo qu’il présente quand il évoque « un ermitage
semblable à un osselet » ou animalise les prêtres sous leur « carapace dorée » et un groupe de femmes
comparées à « des fourmis ».
141. 1. Un tiers des frontières terrestres dans le monde, dans une centaine d’États, coïncide avec les limites
naturelles d’aires protégées.
2. La palme d’or 2008 est largement en tête du classement des films. Pourtant, à sa sortie en salle, le film a
suscité des réactions particulièrement sévères, et même indignées, des enseignants. Sans doute les professeurs y
transposent-ils bien des [ou beaucoup de] questionnements et préoccupations qui ne sont pas ceux du
réalisateur. Mais ce film ne prétend en rien à une quelconque exhaustivité.
3. À l’heure où l’on débat à l’Assemblée de l’inquiétante augmentation du nombre de personnesobèses,
n’est-il pas urgent de faire le lien avec le harcèlement publicitaire ? L’emploi créé par la publicitéprime-t-il la
santé ? [ou l’emporte-t-il sur / prévaut-il sur la santé ?]
4. La tempête de 1999 a eu des effets bénéfiques pour la biodiversité en forêt.
5. L’analyse de l’ADN fournit un outil[ou un moyen d’investigation]supplémentaire dans les enquêtes de
police. Il faut à la fois y avoir recours parce qu’elle apporte une aide précieuse et se rappeler qu’elle ne peut
établir avec une totale certitude la culpabilité d’un suspect. (La coordination des expressions à la fois et en
même temps produit un pléonasme ; la première suffit à introduire deux éléments et doit être placée devant eux.)
6. L’hybride diesel, voilà la voie royale du constructeur. « Nous avons une longueur d’avance », prétend-
il[ou : la voie royale du constructeur, qui se targue d’avoir « une longueur d’avance »].
142. 1. La directrice d’un Segpa (Section d’enseignement général et professionnel adapté) d’un collège de
Paris a reçu un coup de poing. Une élève de quinze ans a été prise de ce coup de folie après que ses
parents ont été convoqués pour ses retards répétés. La principale le regrette : « On met ici les élèves dont
on ne sait pas quoi faire. Exclus d’un établissement l’un après l’autre, ils échouent en Segpa. »
2. La gendarmerie est inquiète. Les militaires redoutent des fermetures de brigades alors qu’ils doivent passer
sous l’autorité du ministère de l’Intérieur (on ne dit pas sous le giron mais dans le giron et cette expression
signifie « au sein de » et non « sous la dépendance de »). Une note du conseiller du Premier ministre
suggère[ou laisse prévoir / présager] un tour de vis supplémentaire en soulignant que 450 fermeture de
brigades territoriales seraient « possibles ».
Au ministère de l’Intérieur, on minimise la portée de cette note mais cettereculade n’a pas calmé les
inquiétudes.
3. La Chambre des représentants a adopté vendredi, cette fois sans réticence, la deuxième version du plan de
sauvetage financier. Le Trésor aura toute latitude pour évaluer le prix auquel il consentira à acheter les actifs dits
« toxiques ». L’administration devra, pour ce faire, embaucher des financiers de Wall Street.
4. Alors, finie, la crise ? [ou fini la crise ? – voir § 90c.] Quand bien même elle s’apaiserait : à quel prix ?
143. 1. Clémenceau ne se refuse pas à[ou ne s’interdit pas de] fustiger ses successeurs et à [ou d’ si l’on a
écrit s’interdit) aller dire aux dirigeants américains pourquoi ils devraient traiter différemment la France.
2. La relation de concession établie entre les deux propositions n’est pas logique. Il faudrait écrire : Bien
que, sitôt l’armistice signé, les autorités eussent(ou aient) voulu rapatrier les soldats coloniaux, quelques
milliers d’entre eux décidèrent de rester en métropole illégalement ; ou bien, plus simplement : Les autorités
rapatrièrent les soldats coloniaux sitôt l’armistice signé, mais quelques milliers d’entre eux décidèrent de rester
en métropole illégalement.
3. « Je n’aurais jamais dû leur faire confiance », dit-il, énervé. Et d’ajouter : « Quoi qu’il en soit, on ne m’y
reprendra plus. »
4. Il faudrait pouvoir satisfaire à la fois les demandes des consommateurs et celles des entreprises. C’est
difficile, vu la baisse du pouvoir d’achat, et par conséquent de la consommation. (Suppression de deux
pléonasmes ; placement de l’expression à la fois devant les deux COD coordonnés qu’elle introduit et après le
verbe satisfaire ; vu est ici invariable – voir § 90c.)
144. Il faut se demander comment on résoudra cette crise et d’abord si (l’)on peut rétablir rapidement la
confiance, en espérant que cela sera [ou est] possible. Cela concerne au premier chef les banques : on doit
revenir à une situation où elles accordent facilement des prêts. C’est absolument indispensable pour que
des PME ne soient pas acculées à la faillite, ce qui provoquerait une nouvelle augmentation de
chômage. Pour ce faire, l’État français ne doit pas accorder simplement des prêts aux banques :
l’amélioration ne serait pas durable. Il doit aussi à la fois lutter contre les paradis fiscaux, quitte à
affronter certains pays de l’Union, et mettre en place une agence de notation indépendante qui puisse
fournir des informations sûres. Mais a-t-il la capacité[ou est-il capable] de le faire ? Finalement, c’est la
vraie question.
145. 1. Quels sont les effets de la réduction du temps de travail ? C’est la question à laquelle nous allons
répondre. 2. Les 35 heures seraient une solution seulement s’il y avait assez de personnel. 3. Plutôt que
pour avoir plus de jours de congé, c’est pour augmenter leurs revenus afin de mieux subvenir à leurs
besoins que certains Français veulent travailler davantage. 4. [Le début de la phrase généralise indûment :
toute « la population française » n’est pas concernée par cette réforme ; la fin est confuse.] La réduction
du temps de travail permet aux Français qui peuvent en bénéficier de prendre des jours de repos pour
réaliser différentes tâches, au lieu d’être continuellement occupés par leur emploi. 5. Grâce à la réduction
du temps de travail à 35 heures, les Français auront du temps libre, ce qui leur permettra de se divertir, de
se reposer. 6. Un personnel reposé trouve le travail plus facile et soigne mieux les patients.
146. 1. Nous expliquerons d’abord les causes du retard de la France dans ce domaine puis nous
envisagerons les mesures susceptibles d’inverser la tendance.2. Les infections nosocomiales sont
provoquées par des bactéries qui se propagent dans le corps humain. 3. Le personnel soignant doit être
très vigilant car les patients sont porteurs de ces bactéries qui sont la cause des infections. 4. La durée
d’une consultation est limitée, mais les personnes hospitalisées, elles, ont besoin de soins et d’une
surveillance régulière. 5. La cause principale de cette infection est le manque d’hygiène. 6. Nous
conclurons que l’infection nosocomiale est un vrai fléau et qu’il faut le combattre.
147. 1. Le terme « éducation » est détourné de son sens car il doit être synonyme de bonté, d’amour et non
pas d’inégalité. 2. Le père peut retrouver dans son enfant soit ses propres défauts, soit ses propres
aspirations. 3. Tant que les parents exerceront un fort ascendant sur les enfants, ils feront d’eux des êtres
dociles et obéissants mais sans personnalité. 4. Les parents espèrent corriger en leur enfant les défauts
dont eux-mêmes n’ont pas pu se défaire. 5. Dans chaque famille, on essaie d’atteindre un équilibre dans
les relations entre parents et enfants. 6. L’éducation familiale s’exerce uniquement au sein d’une petite
communauté unie par des liens très complexes, dans laquelleles parents tentent d’élever leurs enfants
dans les meilleures conditions.
148. Orthographe. Majuscules abusives à « Hussard » (l. 7), qui devrait en outre être mis au pluriel, et à
« Choléra » (l. 10). Virgules abusive après « Provence » (l. 9) et manquantes après « extrait » (l. 15) et
autour du groupe participial détaché « publié en 1951 » (l. 4-5) ; un point manque l. 16. De nombreux
accents sont confondus (« á », l. 10 et 15) ou oubliés (« refugier », l. 8 ; « eclaire », l. 18). Le mot
« Manosque » est mal coupé à la fin de la ligne 8 (voir § 32h). L’abréviation correcte est « XXe siècle »
(l. 2 voir § 33). Le nom propre est indûment écrit « Anjelo », l. 15. L’adjectif mortuaire est mal
orthographié (l. 16). Le participe passé « ravagé » (l. 9) n’est pas accordé avec le nom féminin
« Provence ». Le verbe « soupçonne » (l. 11) n’est pas accordé avec le sujet « habitants », dont il est séparé
par un groupe de participe passés mis en apposition. Un s fautif est mis à la fin du mot « homme » (l. 20) ;
sur la copie (p. 50), la place du l’ qui le précède suggère que l’élève a corrigé une première rédaction « les
hommes » en « l’homme » en oubliant d’enlever le s du pluriel : d’où la nécessité d’une relecture attentive
pour vérifier l’orthographe.
Expression. La 1re phrase est maladroite et inutilement longue du fait de la répétition du titre et de l’emploi
abusif du pron. démons. « celui-ci » à la place du pron. relatif qui ; « issu », sans doute employé pour éviter la
répétition d’« extrait », est aussi mal venu ; la phrase doit donc être réécrite. Nouvel emploi abusif de « celui-
ci » à la place du pron. pers. il (l. 13) ; la deuxième phrase est à réécrire et à alléger, notamment en recourant aux
deux-points au lieu de la conjonction « car », l. 9 (voir § 27), elle est aussi à recomposer pour placer les
éléments d’information dans un ordre plus logique. L’emploi du verbe assister (l. 15) est peu correct : on assiste
à un spectacle, pas à un cortège ; l’adjectif « mortuaire » est maladroit (on parle plutôt de cortège funèbre) et
impropre (le roman parle d’une « procession », non d’un enterrement), ainsi que l’adjectif « tragique ». La
dernière phrase est incorrecte : elle mêle l’interrogation directe (« eclaire-t-elle ») à l’interrogation indirecte
voulue par la construction du verbe. Il faudrait écrire : « nous demander en quoi la position […] nous éclaire
sur ».
Proposition de réécriture (quelques ajouts au texte initial sont placés entre crochets). Jean Giono, romancier
français du XXe siècle, est l’auteur d’un cycle romanesque dont Le Hussard sur le toit, publié en 1951, est le
deuxième volet. Dans cette œuvre, Angelo, un jeune colonel piémontais de hussards, est obligé de se réfugier
sur les toits de Manosque pendant l’épidémie de choléra qui sévit en [Haute] Provence [vers 1840] : recherché
par les habitants qui, en proie à la panique, accusent injustement cet étranger d’avoir empoisonné les fontaines
de la ville, il risque d’être pendu. [C’est dans cette situation dramatique que] le héros observe une procession
[qui, vue du haut des toits, lui paraît dérisoire]. Cette vision incite le lecteur à s’interroger sur la question
religieuse.
149. 1. Lorsque le chevalier de La Barre, petit-fils d’un lieutenant général des armées, jeune homme de
beaucoup d’esprit et d’une grande espérance, mais ayant toute l’étourderie d’une jeunesse effrénée, fut
convaincu d’avoir chanté des chansons impies, et même d’avoir passé devant une procession de capucins
sans avoir ôté son chapeau, les juges d’Abbeville, gens comparables aux sénateurs romains, ordonnèrent,
non seulement qu’on lui arrachât la langue, qu’on lui coupât la main, et qu’on brûlât son corps à petit feu ;
mais ils l’appliquèrent encore à la torture pour savoir précisément combien de chansons il avait chantées, et
combien de processions il avait vues passer, le chapeau sur la tête. [Aujourd’hui, la langue courante
emploie le présent plutôt que l’imparfait du subjonctif : les juges ordonnèrent qu’on lui arrache, etc.]
2. Toute la première partie de la vie de M. Charles Myriel avait été donnée au monde et aux galanteries. La
révolution survint, les événements [ou évènements] se précipitèrent : il émigra en Italie. Sa femme y mourut
d’une maladie de poitrine dont elle était atteinte depuis longtemps. Ils n’avaient point d’enfants. Que se passa-t-
il ensuite dans la destinée de M. Myriel ? L’écroulement de l’ancienne société française, la chute de sa propre
famille, les tragiques spectacles de 93, plus effrayants encore peut-être pour les émigrés qui les voyaient de loin
avec le grossissement de l’épouvante, firent-ils germer en lui des idées de renoncement et de solitude ? Fut-il, au
milieu d’une de ces distractions et de ces affections qui occupaient sa vie, subitement atteint d’un de ces coups
mystérieux et terribles qui viennent quelquefois renverser, en le frappant au cœur, l’homme que les catastrophes
publiques n’ébranleraient pas en le frappant dans son existence et dans sa fortune ? Nul n’aurait pu le dire ; tout
ce qu’on savait, c’est que, lorsqu’il revint d’Italie, il était prêtre.
3. Lorsqu’il s’aperçut que Charles avait les pommettes rouges près de sa fille, ce qui signifiait qu’un de ces
jours on la lui demanderait en mariage, le père Rouault rumina d’avance toute l’affaire. Il le trouvait bien un peu
gringalet, et ce n’était pas là un gendre comme il l’eût souhaité [comme il l’aurait souhaité serait plus courant
aujourd’hui] ; mais on le disait de bonne conduite, économe, fort instruit, et sans doute qu’il ne chicanerait pas
trop sur la dot.
150. Michel Eyquem naquit le 28 février 1533 au château de Montaigne, aux confins du Périgord et du
Bordelais ; il était l’aîné de huit enfants. Contemporain des guerres de Religion (1562-1598), il resta fidèle
au catholicisme, comme son père, alors que sa mère appartenait à une famille de riches commerçants juifs
espagnols convertis au protestantisme. Pierre Eyquem, le père, avait fait les guerres d’Italie comme écuyer
du roi ; il fut ensuite élu maire de Bordeaux. À sa mort, en 1568, son fils prit le nom de seigneur de
Montaigne.
À peine âgé de deux ans, l’enfant commença à apprendre le latin comme une langue vivante, avant d’aller au
collège de Guyenne, à Bordeaux ; il étudia ensuite le droit, les lettres, la philosophie. Nommé conseiller à la
cour des aides de Périgueux en 1554, il entra au parlement de Bordeaux en 1557.
En 1558, il se lia avec La Boétie d’une étroite amitié que la mort de ce dernier interrompit brutalement en
1563. Elle frappa aussi sa famille puisque des six filles nées de son mariage, en 1565, une seule survécut.
Sa carrière littéraire débuta en 1569 avec la publication d’une traduction de la Théologie naturelle de
Raymond Sebond, qu’il avait entreprise à la demande de son père. Elle se poursuivit par la rédaction des Essais,
à laquelle il se consacra après avoir vendu sa charge de parlementaire en 1571 et s’être retiré dans son château.
Une première édition (en deux livres) parut en 1580 à Bordeaux ; l’ouvrage fut réédité à Paris en 1587. Entre-
temps, Montaigne effectua en 1580-1581 un grand voyage en Italie, au cours duquel il tint un journal, puis il
exerça la charge de maire de Bordeaux de 1581 à 1585.
Ayant repris la rédaction des Essais, il publia en 1588 à Paris une nouvelle édition, augmentée d’un troisième
livre et d’additions aux deux premiers. Il revit ensuite l’ensemble de l’ouvrage et rédigea de très nombreuses
additions aux trois livres jusqu’à sa mort, le 13 septembre 1592. La publication de cette dernière version de
l’œuvre fut assurée en 1595 par Marie de Gournay. Celle du Journal de voyage en Italie, découvert deux siècles
plus tard, n’intervint qu’en 1774.
Annexes
16 voyelles
18 consonnes 3 semi-
consonnes
[g] gant, ghetto, gui [k] quand, cake [ɥ] (u consonne) tuer,
suivre
[ɲ] ignorer
[ɳ] camping
18 consonnes 3 semi-
consonnes
[g] gant, ghetto, gui [k] quand, cake [ɥ] (u consonne) tuer,
suivre
[ɲ] ignorer
[ɳ] camping
B. [trnl], [dlm], [mrʒ], [ʃt], [pɲ], [ksl], [gzm], [prkɳ], [ʒn], [jn].
C. [ɛ̃], [ɑ̃], [ɔ̃], [ɑ̃], [ɛ̃ ɔ̃], [ɑ̃], [ɛ̃], [œ̃ ], [ɔ̃ ɑ̃], [ɛ̃ ɛ̃].
D. [w], [j], [ɥ], [w], [w], [ɥ], [j], [j], [w j], [ɥ j].
E. cinq bateaux, l’automne, neuf rebelles, trois bouchons, la fuite,
quatre juges, un peigne, un magicien, deux jouets, une planche.
Index
Les numéros renvoient aux paragraphes (§) ou aux exercices (E).
a / à : § 17a.
Abréviation : § 33.
absous / absout : § 67c.
Accents (aigu, grave, circonflexe) : § 15-18, 21e, 65c, 66b, 67b ; E 14,
15.
Accord
— de l’adjectif : § 72-76 ; E 7, 33 à 35.— du participe passé : § 85-
92 ; E 40 à 45.— du verbe : § 81-84 ; E 37.
Adjectif de couleur : § 74 ; E 34.
Adjectif démonstratif : § 5, 96, 97 ; E 46.
Adjectif numéral : § 32g, 33c, 80 ; E 36.
Adjectif possessif :E 46.
Adjectif qualificatif : § 39 — accord : § 72-76 ; E 33, 34, 35.
Adjectif verbal : § 39, 45c, 110b ; E 52, 53.
Adverbe : § 42, 75, 77-79.
Adverbes de liaison : § 41b, 132.
Adverbes en -ment : § 111 ; E 54.
aïeuls / aïeux : § 68h.
à la fois : E 141-5, 143-4, 144.
Alinéa (Paragraphe) : § 34 ; E 21.
ambigu : § 19c.
Antonyme (Contraire) : § 117d ; E 72, 73.
aller : § 32b, 61d.
Apostrophe (fonction) : § 26b, 37.
Apposition : § 26c, 37, 39.
après que : § 141.
arguer / argüer : § 19d.
Aspect (verbal) : § 36a, 53.
asseoir / assoir : § 50.
aucun : 84e.
au temps pour moi : § 101b.
Attribut (fonction) : § 37, 39.
avoir l’air : § 76a.
bouillir : § 60c.
But (expression du) : § 146 ; E 119.
ça / çà : § 17b.
car / en effet : § 142f.
Cause (expression de la) : § 142 ; E 113, 114.
Cédille : § 20, 21e ; E 15.
cent : § 80a ; E 36.
ces / ses / c’est / cet / cette / sait : § 96 ; E 46.
c’est / ce sont : 84a.
cher : § 78, E 36.
ci : § 32b.
cieux / ciels : § 68g.
ci-joint, ci-inclus : § 76h.
Citation : § 24, 30b, 31, 35d ; E 140.
combien de, combien (accord avec) : § 90.
comme : § 142, 147 ; E 120.
Comparaison (expression de la) : § 147.
Complément circonstanciel : § 128.
Complément d’objet, direct (COD) ou indirect (COI) : § 36, 91b.
Composé (mot) : § 32, 69, 70 ; E 32.
Concession (expression de) : § 144 ; E 116.
Concordance des temps : § 134, 138.
Conditionnel : § 51, 52, 54, 63, 138, 145 ; E 24.
Conjonction de coordination : § 3a, 41b.
Conjonction de subordination : § 41c ; E 109 à 120.
Conjugaison : § 43 à 67 ; E 22 à 31.
Connotation : § 6b, 113 ; E 57.
Conséquence (expression de la) : § 143 ; E 115.
Consonne : § 4b ; E 4.
Coordination : §3a, 41, 132 ; E 104, 105.
Coupure – des mots en fin de ligne : § 32d ; E 20, 148 – dans une
citation : § 31.
créer : § 44.
Crochets : § 31.
croître / croitre : § 15c 59g.
h : p. 26.
haïr : § 48b.
Homonyme (homophone, homographe) : § 13, 15c, 93 à 110, 118 ;
E 10, 12, 13, 46 à 53, 74, 76.
Hypothèse (expression de l’) : § 145 ; E 117, 118.
la / là : § 17b ; E 14.
là (adverbe) : § 32b.
laissé + infinitif : § 92d.
Langage, Langue : § 1.
la plupart : § 40d, 84d.
leur / leurs / les leurs : § 98 ; E 47.
Paragraphe : § 34.
Parenthèses : § 28.
Paronyme : § 13, 118 ; E 10, 75.
Participe passé : — formes : § 57, 64, 67 ; E 39 — accord : § 85-92 et
p. 93 — emploi :§ 148 ; E 38 à 45, 51, 121, 122, 127, 128, 130, 134.
Participe présent : § 57, 110, 148 ; E 52, 53, 121, 122
Participe (Proposition dite) : § 148.
passé : § 90c.
Passé simple (conjugaison) : § 51, 64, 65 ; E 149, 150.
Passive (forme) : § 130d ; E 102, 134.
Péjoratif : § 6b, 114 ; E 5, 6, 57 à 62.
Périphrase : § 115, 119c ; E 65, 79.
peu de : § 84e.
Phonème : § 2, 4 ; E 3 et 4. Voir Annexes 1.
Phrase
— simple / complexe : § 124, 125, 131, 132, 133.
— types de phrases (déclarative, interrogative, impérative) : § 6, 129 ;
ex 100.
— formes de phrases (négative, exclamative, emphatique, passive,
impersonnelle) : § 130 ; E 101, 102.
Pléonasme : § 41, 117c, 132, 144e ; E 71, 141-5, 144-4.
Pluriel : — des adjectifs qualificatifs : § 72-73 ; E 33-34 — des mots
empruntés : § 70 — des noms : § 68 — des noms composés : § 69 ; E 32
— des noms propres : § 71.
plus d’un : § 84c.
plutôt / plus tôt : § 107 ; E 50.
Point : § 22.
Point d’exclamation : § 23b et c.
Point d’interrogation : § 23a et c.
Points de suspension : § 24.
Point-virgule : § 25.
Polysémie : § 112.
Ponctuation : § 22-32, 138 ; E 18, 20, 125, 126, 136.
possible : § 76g.
pour que / *pour (ne) pas que : § 146 ; E 119.
Préfixe : § 2.
Préposition : § 3a, 41a, 127 ; exercices 98, 99, 130.
Présent (conjugaison) : § 51, 58 à 61 ; E 22.
Pronom : § 40, 150 ; E 124, 135, 136.
Pronom démonstratif : § 40c.
Pronom indéfini : § 40d.
Pronom interrogatif : § 40e.
Pronom numéral : § 40f.
Pronom personnel : § 5, 40a, 61c ; E 40, 41, 136.
Pronom possessif : § 40b.
Pronom relatif : § 40g, 136 ; E 106-108, 128, 129.
Radical : § 2, 44 à 50 ; p. 59 ; E : 31.
Rapports logiques : § 141-147.
Rectifications orthographiques recommandées par le Conseil
supérieur de la langue française (Journal officiel du 6 décembre 1990) :
p. 12, § 8, 15, 16b, 19, 20, 32a et d, 46b, 50, 59g, 67c, 69, 70, 92c.
Registres (niveaux) de langue : § 116. ; E : 65, 66.
un de ces : § 83b.