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THESE de DOCTORAT de l’UNIVERSITE PARIS 6

Spkcialite:O&nologie Biologique

present&e
Par

NanthawatKERDCHUEN

pour obtenir le titre de DOCTEUR DE L’UNIVERSITE PARIS 6

L’ALIMENTATION ARTIFICIELLE D’UN SILURE AFRICAIN,


HETEROBRANCHUS LONGZFZLZS(TELEOSTEI: CLARIIDAE):
INCIDENCE DU MODE D’ALIMENTATION ET PREMIERE ESTIMATION
DES BESOINS NUTRITIONNELS

soutenuele 18 mars 1992devantle jury composede:

M. P. NIVAL, Professeur,Universid Paris 6 PresiXent


M. P. LUQUET, Directeur de Recherche,INIWORSTOM, Abidjan Rapporteur
M. M. PASCAUD, Professeur,UniversiteParis 6 Rapporteur
M. M. LEGENDRE, Chargede Recherche,ORSTOM, Montpellier Examinateur
M. J. LEMOALLE, Directeur de Recherche,ORSTOM, Montpellier Examinateur
TDM88
Editions de I’ORSTOM
L'INSTITUTFRANGAIS DE RECHERCHESCIENTIFIQUE
POURLED@/ELOPPEMENTENCOOPiRATION

Collection :
Travaux et Documents Micro6dit6s
PARIS 1992

lSBN:Z-7099-1103-5

0 ORSTOM

La loi du 11 mars 1957 n’autorisant, aux termes des ah&as 2


tc et 3 de I’article 41, d’une part, que les wzopies ou reproductions
gc strictement r&en&es a I’usage priv6 du copiste et non des-
<c tinkes A une utilisation collective)~ et, d’autre part, que les
cc analyses et les courtes citations dans un but d’exemple et
cc d’illustration, cctoute reprhentation ou reproduction intQgrale,
<cou pattielle, faite sans le consentement de I’auteur ou de ses
<(ayants droit ou ayants cause, est illicite>a(alineal er de I’article 40).
esCette reprksentation ou reproduction, par quelque prockd6
<(que ce soit, constituerait done une contrefawn sanctionnke par
ccles articles 425 et suivants du Code pknal.~~
A manp&e

A ma m&-e

A mesfrcres

A messoeurs

qui m ‘ant soutenuinconditionnellementtout au long de ce travail.


5

AVANT PROPOS

Ce travail a et6 r&lid, sousla conduitede M. Marc LEGENDRE, au sein de


1’6quipeAquaculture,dansle cadre destravaux sur l’aquaculturelagunairemen& en C&e-
Ivoire par le Centrede RecherchesOceanologiques (CRO) d’ Abidjan en collaborationavec
1’Institut Fran@ de Recherche Scientifique pour le Developpementen Coop&ration
(ORSTOM).

Toutesles manipulationsde terrain et de laboratoireont et6 effectukesau Centre


de RecherchesOc&nologiquesd’Abidjan et a la station d’aquacultureexpkimentale de
Layo (situ&eau bord de lagune Ebrie, a environ 40 km a l’ouest d’Abidjan), du mois
d’avril 1988jusqu’aumois d’aoQt 1990. Le traitementdes don&es et la redactionde cette
theseont Cte rkalids au laboratoired’Hydrobiologieet OckanographieTropicales,Centre
ORSTOM de Montpellier.

Les financementsde cette etude ont et6 apportes par 1’Institut Francais de
Recherche Scientifique pour le Developpementen Cooperation, le Minis&e de la
RechercheScientifiqueet de 1’EducationNationalede C&e-d’Ivoire et le Groupementde
CooperationScientifique“BasesBiologiquesde 1’Aquaculture”.

La bourse accord&zpar le gouvemementFrancais a permis a I’auteur de


conduirece travailjusqu’a son terme dansde bonnesconditions.
REMERCIEMENTS

A l’issue de ce travail, ma reconnaissance


va a tow ceux qui, en Thaiknde, en
Franceet en CGte-d’Ivoire,ont contribuede p&s ou de loin a sarealisation.

Je tiens tout d’abord a remercier Monsieur Paul NIVAL, Professeur a


1’UniversitCParis 6, d’avoir accept6de m’inscrire danssonlaboratoireet d’avoir montre un
inter& constantpour mon travail. Qu’il trouve ici l’expressionde ma profondegratitude.

Je suis tres reconnaissanta Monsieur JacquesLEMOALLE, Directeur de


Recherchea 1’ORSTOMde m’avoir accueillidans son Unite de Recherches.Sa confiance
d&sle debut, ses encouragements permanentset ses precieux conseilsont Cte pour moi
autantde sourcesde motivationpour l’elaborationet l’achevementde cette etude.

Monsieur Marc PASCAUD, Professeura 1’UniversitCParis 6, a accept6de


participer de tres presa l’evaluationde ce travail et j ‘en suisparticulierementhonore.

Que Monsieur Pierre LUQUET, Directeur de RechercheINRA/ORSTOM,


trouve ici l’expressionde toute mon admiration et de ma profonde reconnaissance pour
l’interet et l’aide qu’il a manifest&. C’est un grand honneurpour moi que d’etre juge par
un spkialiste aussieminentde la Nutrition des Poissons.

Je dois une gratitude spkciale a Monsieur Marc LEGENDRE, Charge de


Recherchea 1’ORSTOM et promoteur de HeterobranchusZongzjXsen tant que poisson
d’elevage.11m’a sariscessefait profiter de sa grandeexpkience et de sesconnaissances.
Qu’il trouve ici l’expressionde ma t&s vive et sincere gratitude pour sa confiance, ses
encouragements chaleureux,sesconseilsscientifiqueset sescritiquesconstructivesainsi que
pour le tempspkcieux qu’il a consacrea l’orientationet a la correctiondu presenttravail.

Je tiens a remercier chaleureusementMessieursF. X. BARD, J. B. AMON


KOTHIAS, S. HEM et A. CISSE, qui ont contribue au bon deroulementde mon sejour
ivoirien et mis a ma dispositionles moyensmadriels indispensables.

J’ai eu beaucoupde plaisir a travailler avec MonsieurJacquesSLEMBROUCK.


Qu’il trouve ici l’expressionde mes vifs remerciementspour l’aide apportke et pour sa
bonnehumeurtoujourspresente.
8

Tout au long de ce travail, j ‘ai bCnCficiCde l’appui de nombreux scientifiques.


Je tiens a remercier tout particulierementPascal BACH, Pierre BERGOT, Genevieve
CORRAZE, Francis LALOE, Yann MOREAU, Lucien SAINT.-JEAN et Monique
SIMIER.

Mes remerciementss’adressentCgalementa MonsieurKouakou KOUASSI et a


l’ensembledu personnelde la stationd’aquacultureexp&imentalede Layo qui ont contribue
de mat&e significativea la realisationpratiquede ce travail.

J’associea mes remerciementsMadame J. CORRE pour son aide pr6cieuse


concemantdivers petits problemesadministratifs.

Enfin, je n’oublierai pas de remercier tous mes amis Thai et Francaisqui ont
contribue par leur soutien, leur sympathieet leur encouragement,a la realisation de ce
travail. Avec une pen& particuliere pour Karine DELAUNAY, Alain HERVE, Patrick
LAMBERT, Thierry LE SIGNOR, Orawan NINLAGARN, JacquesPANFILI, Olivier
PICARD, Chorgem PRAPAMONGKOL, PongsantSRIJANTH, Thippawal SRIJANTH,
Suwattana TASUKONTH, Supat TRAKUL, Panvalee VIJI’ITHANASARN, Pierre
VILBOIS, Uruya WEESAKUL et SomkiatWORAPANYAANUN.
9

ARTIFICIAL FEEDING OF AN AFRICAN CATFISH,


HETEROBRANCHUS LONGIFILIS (TELEOSTEI: CLARIIDAE):
EFFECT OF FEEDING REGIME AND FIRST ESTIMATION
OF NUTRIENT REQUIREMENTS

ABSTRACT

The optimum feeding conditions and the nutrient requirementsof an African catfish,
Heterobranchus ZongzjZs (Teleostei: Clariidae), at different rearing stages were
investigated.
The comparative trials on larval rearing indicated that fish fed either zooplankton
(Moina, notably) or a compounddiet basedupon yeastpowder and beef liver as first food
gavehigh survival rate as well asArtenzia-fedgroup, but the growth rate was lower than the
latter. The growth rate was improvedwhen the fish receivedcompounddiets supplemented‘~
with palm oil or a mixture of palm oil and cod liver oil. Larvae appearedto require fatty
acidsfrom both the n-3 and n-6 families, thoughthe proper ratio betweenthe two appeared I”
to be 0.2 - 0.5 with 0,5 - 1.0 % of n-3 in the diet.
The studies on the presentationof feed and the method of feeding of juveniles
revealedthat fish fed pelletedfeed had higer growth rate and better food conversionratio
(FCR) than thosefed ground meal. The growth rate and the FCR were also improvedwith
feedingfrequency and was better in fish fed continuouslythan thoserecievingthe feeding
ration in seperatemeals. Fish fed during the night had higher growth rate than those fed
during day time. The dietary protein requirementsof H. Zongzjilisjuveniles seemedhigh
(42 % with a digestibleenergyof 1.63 g/lOOg)and appearedto be relatedwith its feeding
habit, omnivores which tend towards animal food. A methodologicalapproach for
adaptationof fish in the experimentaltanks with restricted volume was also studied. The
resultsshowedthat the higheststockingdensities(333 or 555 individualsper m3) led to an
inhibition of agressivebehaviourand the mortality rate remainednull or very low.

Keywords: Heterobranchus longiflis, Clariidae, feeding regime, growth rate, nutrient


requirements,aquaculture,tropical environment,Africa.
11

TABLE DES MATIERES

AVANT PROPOS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5

REMERCIEMENTS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..*................................................. 7

ABSTRACT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ..*................................................. 9

INTRODUCTION GENERALE .~...............................,.......................................... 17

PREMIERE PARTIE
PRESENTATION GENERALE

CHAPITRE I : PRESENTATION DE L’ESPECE (HETEROBRANCHUS LONGIFILZS)... 23


1.1. Generalit& . .. . .. . . . .. . . . .. . . .. . .. . . ... . . . .. . .. . . .. . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . .. . . .. . .. . . .. . .
1.2. H. long@lis en condition d’elevage. .. . .. . . .. . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . .. . .. . . .. . . . 26

CHAPITRE II : CONDITIONS D’EXPERIMENTATIONS ........................................ 29


2.1, Site d’elevage..............................................................................
2.2. Origine des poissons...................................................................... 33
2.3. Structuresd’elevage......................................................................
2.4. Composition et fabrication desaliments experimentaux............................ 35
2.5. Analyseschimiques des aliments et de la composition corporelle ................ 37
2.5. Variables et parametres&dies ......................................................... 39
2.6. Traitement des donnees................................................................... 40

DEUXIEME PARTIE
ALIMENTATION LARVAIRE

CHAPITRE III : COMPARAISON DE DIFFERENTES OPTIONS D’ALIMENTATION


DES LARVES EN MILIEU CONTROLE ........................... . ............ 43
3.1. Introduction ................................................................................
3.2. Materiel et methodes...................................................................... 45
3.2.1. Conditions experimentales...................................................
3.2.2. Alimentation ..................................................................... 46
3.2.3. Echantillonnageet methodesd’analyses.................................... 47
3.3. Resultats..................................................................................... 48
3.4. Discussion et conclusion ................................................................. 51

CHAPITRE IV : INhENCE DES LIPIDES ALIMENTAIRES SUR


LA CROISSANCE ET LA COMPOSITION EN ACID= GRAS
DES LARVES ET ALEVINS ........................................................ 53
4.1. Introduction ................................................................................
4.2. Materiel et m&odes ...................................................................... 54
4.2.1. Conditions experimentales...................................................
4.2.2. Alimentation ..................................................................... 55
4.2.3. Echantillonnageet m&odes d’analyses................................... .58
4.3. Resultats..................................................................................... 60
4.3.1. Experience 1 ....................................................................
4.3.1.1. h-vie et croisaance.................................................
4.3. I. 2. Compositionen acidesgras ........................................ 64
4.3.2. Experience2 ..................................................................... 68
4.3.2.1, Survie et croissance.................................................
12

4.3.2.2. Composition en acidesgras......................................... 70


4.4. Discussion et conclusion ................................................................. 75

TROISIEME PARTIE
MODALITES DE PRESENTATION ET DE DISTRIBUTION DES ALIMENTS ’
AUX JUVENILES

CHAPITRE V : ETUDE DE LA RATION ALIMENTAIRE ........................................ 81


5.1. Introduction ................................................................................
5.2. Materiel et m&odes ...................................................................... 82
5.2.1. Conditions experimentales...................................................
5.2.2. Echantillonnageet methodesd’analyses.................................... 83
5.3. Resultats..................................................................................... 84
5.3.1. Survie et croissance............................................................
5.3.2. Indice de consommationet effkacite des proteinesalim-%aires ....... 88
5.3.3. Compositionscorporelles .................................................
5.4. Discussion et conclusion ............................................................. 89

CHAPITRE VI : INCIDENCE DU MODE DE PRESENTATION DE L’ALIMENT ......... 93


6.1. Introduction ................................................................................
6.2. Materiel et methodes...................................................................... 94
6.2.1. Conditions experimentales...................................................
6.2.2. Alimentation ....................................................................
6.2.3. Echantillonnageet methodesd’analyses................................... .95
6.3. RQultats ..................................................................................... 96
6.3.1. Survie, croissanceet indice de consommation ............................
6.3.2. Compositions corporelles...................................................... 99
6.4. Discussion et conclusion ................................................................

CHAPITRE VII : INFLUBNCE DE LA FREQUENCE ET DE LA PERIODE


DE NOURRISSAGE ................................................................. 103
7.1. Introduction.. ..............................................................................
7.2. Materiel et methodes..................................................................... 104
7.2.1. Conditions experimentales...................................................
7.2.2. Echantillonnageet m&odes d’analyses :o$
7.3. Resultats.................... ... .............. ..................................................................................
7.3.1. Survie, croissanceet indice de consommation............................
7.3.2. Rapportshepatosomatiqueet adiposomatique............................ 110
7.3.3. Compositions corporelles.....................................................
7.4. Discussion et conclusion ................................................................ 113

QUATRIEME PARTIE
BESOINS PROTEINO-ENERGETIQUES

CHAPITRE VIII : ETUDE DU RAPPORT PROTEINO-ENERGETIQUE


DANS L’ALIMENTATION DES JUVENILES
EN PHASE DE PREGROSSISSEMENT ....................................... 119
8.1. Introduction ................................................................................
8.2. Materiel et methodes.................................................................... .122
8.2.1. Conditions experimentales...................................................
8.2.2. Alimentation ....................................................................
8.2.3. Echantillonnageet m&odes d’analyses.................................. .124
8.3. Resultats....................................................................................
8.3.1. Survie et croissance............................................................
8.3.2. Indice de consommation...................................................... 127
8.3.3. Effkacite desproteinesalimentaires........................................ 128
8.3.4. Compositionscorporelles.................................................... .130
8.4. Discussion et conclusion ............................................................... .132
13

CHAPITRE IX : ETUDE DU RAPPORT PROTEINO-ENERGETIQUE


DANS L’ALIMENTATION DES JUVENILES
EN PHASE DE GROSSISSEMENT ............................................... 135
9.1. Introduction.. ..............................................................................
9.2. Materiel et methodes..................................................................... 136
9.2.1. Conditions experimentales...................................................
9.2.2. Alimentation ................................................................... .137
9.2.3. Echantillonnageet methodesd’analyses.................................. .139
9.3. Resultats.................................................................................... 140
9.3.1. Experience1 ....................................................................
9.3.1.1. &vie et croissance.................................................
9.3.1.2. Indice de consommation............................................ 142
9.3.1.3. Eflcacitt! desprotkines alimentaires.............................
9.3.1.4. Compositionscorporelles..........................................
9.3.2. Experience2 .................................................................... 143
9.3.2.1. Survie et croissance.................................................
9.3.2.2. Indice de consommation ........................................... .146
9.3.2.3. Eficacitt! desprotkines alimentaires...............................
9.3.2.4. Compositionscorporelles..........................................
9.4. Discussionet conclusion ................................................................ 148

CINQUIEME PARTIE
APPROCHE METHOIKKOGIQUE POUR
UNE ETUDE DE DIGESTIBILITE

CHAPITRE X : ADAPTATION DES POISSONS AUX STRUCTURES


D’EXPERIMENTATION ............................................................. 155
10.1. Introduction ..............................................................................
10.2. Materiel et methodes................................................................... .156
10.3. Resultats.................................................................................. 158
10.4. Discussionet conclusion............................................................... 161

CONCLUSION GENERALE ~...,..0.........................................................~...........~. 165

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES . .. . . .. . .. . . .. . . .. . . .. . .. . .. . . .. . . .. . . .. . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . . . .. . 171


INTRODUCTION GENERALE
17

INTRODUCTION GENERALE

Dans de nombreux Pays en Voie de Developpement (PVD), les produits


aquatiques, et plus particulierement les poissons, represententla principale source de
proteines animalesdans l’alimentation humaine. En Afrique subsaharienne,la production
piscicole aurait, selonles statistiquesde la FAO, recemmentconnu une croissancerapide;
elle serait pas& de 10 079 tonnesen 1986B 33 721 tonnesen 1989, arm&zpour laquelleon
observeune predominancedescichlidesavec 14 449 tonnes, soit 43 %, suivis des clariidCs
(10 117 tonnessoit 30 %), puis descyprinideset desautrespoissons(FAO, 1991).

En C&e-d’Ivoire, l’aquacultureest apparuecomme une nouvelle forme possible


de valorisation du vaste systemelagunaire @r&sde 1 300 km2) dont ce pays disposeet
comme l’un des moyensde satisfaireun marchefortement demandeuravec la proximite de
l’agglomerationabidjanaise(Legendre, 1991). Les premiers essaisde pisciculture dansces
lagunes ont CtC r&lids il y a une quinzaine d’annkes avec, d’une part, une espkce
allochtone Oreochromisniloticus (Magnet et Kouassi, 1978 et 1979) et, d’autre part, avec
des espkcesautochtones(Dia, 1982; Hem, 1982).
Sur la base des connaissances acquisessur les milieux lagunaires (Durand et
Skubich, 1982; Dufour et al., 1991) et en particulier sur leur ichtyofaune (Albaret, 1991),
le Centre de RecherchesOc&nologiques (CRO) d’Abidjan a d’emblke pris l’option
d’identifier les especesautochtonespresentantun interet potentiel.pour l’aquacultureet de
makiser la Were d’elevagedes espitcesselectionnkes(Legendreet Albaret, 1984; Dia et
al., 1985). Parmi les poissonsselectionnes,cinq espkcesont &C choisiespour faire l’objet
d’etudesapprofondiesvisant a la maitrise, puis a l’optimisation, de la filiere d’elevage:le
bagride Chrysichthysnigrodigitatus, les cichlides Sarotherodonmelanotheron et Tilapia
guineensis,le clariide Heterobranchuslong@liset le carangideTrachin.otusteraia (Dia et
al., 1985; Hem et al., 1991). En l’etat actuel, differentes filieres d’elevage ont CtC
proposkespour C. nigrodigitatus,H. longifilis et S. melanotheron.Pour les deux dernieres
espkces,l’elevageest encoreau stadeexperimentalou de validation en vraie grandeur, alors
que l’elevage de C. nigrodigitatusest pratique a l’echelle industrielleen laguneEbrie avec
18

une production d’environ 300 tonnesen 1991. Les travaux de rechercheseffectues et les
fib&es d’elevagedeveloppeessur ces espkcessont present& par Hem et al. (1991) et par
Legendre (1991). Pour T. teraia, bien que ce poisson montre une bonne croissanceen
elevageen milieu lagunaire,le problemede l’approvisionnementen juveniles reste encore a
resoudre(Trebaol, 1991).

Le clariide, H. ZongzjZis,est un Poissonapprkcie par la grande majorite. des


consommateursivoiriens (Legendre, 1989) et son remarquablepotentiel aquacole, rev&
par les travaux conduitsau CR0 d’Abidjan (Legendre, 1983, 1986a,1987 et 1991; Hem et
al., 1991; Legendre et al., 1992), a deja suscite un grand inter& aupresdes autorites de
developpement.Sa croissancetrbs rapide et son aptitude a transformer efficacement les
aliments composesen font une espkcede choix pour une pisciculturede type intensif. Les
techniquesde reproduction induite et de fecondation artificielle qui ont ete developpees
autorisentune production simultarkede centainesde milliers de larvesa partir d’un nombre
restreint de gCniteurset cela tout au long de l’annke. La filiere d’elevage, en trois phases
classiques- alevinage, pregrossissementet grossissement- ne presente plus a l’heure
actuellede point de blocage(Legendre,1991). Durant la phased’alevinage,l’utilisation des
nauplii d’rlrtemia comme premier aliment procure de bons resultats de croissanceet de
survie. Au tours du pregrossissementet du grossissement,une croissancerapide et une
bonne transformation de l’aliment sont obtenues avec un aliment compose a 35 % de
proteinesbrutes, utilise habituellementpour C. nigrodigitatus.

Bien que les techniquesde base de l’elevage de H. Zongz$Zis, depuis le stade


larvaire jusqu’a la taille marchande, soient makistks, l’acquisition de connaissances
precises sur la nutrition et l’alimentation de cette espece est encore kcessaire pour
permettre une optimisation desperformancesde croissanceet une diminution des cotits de
production. Ces donrkes font encoredefaut pour un developpementefficace de l’elevagede
type intensif qui a Cte adopt& danslequel la production des poissonsest condition&e tout
au long du cycle d’elevage a l’apport d’aliments exogenes. Le niveau de rentabilite
Cconomiquede ces elevagesest done dependant de la mise au point d’une formule
alimentaire a moindre cotit a partir des produits et sous-produitsagro-industrieldisponibles
localement, et d’une methodologiede nourrissagebien adapteda l’espkceClew&

Jusqu’a present, aucuneetude approfondie sur l’alimentation et l’identification


des besoinsnutritionnels de H. bngzjZis n’a Cte r&k&. Les proceduresd’alimentation et
les types d’aliments utilises aux differents stadesde l’elevagese sontjusqu’ici basessur les
don&s acquises chez d’autres siluriformes: Chrysichthys nigrodigitatus (Hem et al.,
1991)) Clarias gariepinus (Hogendoorn, 1983) et Ictalum punctatus (Robinson et Lovell,
19

1984). 11est toutefois possibleque ces modalites d’alimentationne soient pas les plus
adaptkesaux exigencesparticulieresde H. ZongzjZiset a l’expressionde son potentiel de
croissance.

La presente etude s’inscrit done dans une approche de I’ensemble des


“problemes” d’alimentation de H. Zongzjilisen fonction du developpementdes poissons
correspondantaux differents stadesde l’elevage:la phased’alevinage(entre 2 et 200 mg),
la phasede pregrossissement (entre 0,2 et 50 g) et la phasede grossissement(entre 50 et
250 g). Ses objectifs sont l’approfondissementdes connaissances relatives aux besoins
nutritionnels de l’espece,en comparaisonavec ceux des autres siluriformes. Sur le plan
pratique, des possibilites d’amelioration pourront apparaitre en ce qui conceme la
croissancedeslarveset juvenilesen milieu d’elevage,par l’optimisationde l’alimentation.

Ce travail est developpkselonle plan suivant:

Partie I: Presentationg6neralede l’espkce Ctudi6e(repartition gkographique,


regimealimentaire,essaisd’elevage).Site et conditionsd’expkimentations.

Partie II: Alimentationlarvaire. Identification d’un type d’aliment (nature1etiou


artificiel) qui, permettantunebonnecroissanceet une bonnesurvie, pourrait se substituera
1’Artemia. Amelioration de la croissancedes larves par l’emploi de certains lipides
alimentaires.

Partie III: Modalites de presentation et de distribution des aliments aux


juveniles. Interet de la granulationdesaliments,ration alimentaire,frkquenceet p&iode de
nourrissage.

Partie IV: Besoins nutritionnels. Rapport proteino-energetique dans


l’alimentationdesjuveniles.

Partie V: Approchemethodologiquepour une etudede digestibilite. Adaptation


despoissonsaux structuresd’expkimentation.
11 PREMIEREPARTIE 11

II PRESENTATION GENERALE II

CHAPITRE I: PRESENTATION DE L’ESPECE (HETEROBRANCHUS LONGIFILZS)

CHAPITRE II: CONDITIONS D’EXPERIMENTATIONS


23

CHAPITRE I

PRESENTATION DE L’ESPECE (HETEROBRANCHUS LONGIFZLZS)

1.1. GENERALITES

Le silure, Heterobranchus,appartienta 1’Ordre des Siluriformeset a la famille


des Clariidae (LMque et Paugy, 1984). Cette famille comporte deux genresessentiels,
Clarias et Heterobranchus,qui presententun grand inter& pour la pisciculture(le genre
Clarias en Asie et Afrlque, et le genre Heterobranchusen Afrique exclusivement).Le
genre Heterobranchusse differencie du genre Claris par l’existence d’une nageoire
adipeusebien developpeeentre la nageoiredorsaleet la nageoirecaudale.D’apres Teugels
et al. (1990), quatreeqkces du genreHeterobranchussont identifi&zs:
- HeterobranchusbidorsalisGeof froy-Saint-Hilaire, 1809
- Heterobranchuslong@lisValenciennes,1840
- HeterobranchusisoptemsBleeker, 1863
- HeterobranchusboulengeriPellegrin, 1922

Heterobranchw longljZs, qui nous interesseici (J&. 1.l), est un poissonde


grandetaille, a corps d@ourvu d’kcailles,relativementallonge; avec une nageoiredorsale
ayant26 a 35 rayons, suiviepar unenageoiread&use bien developpee,unenageoireanale
a 42-52 rayons; une t&e large munie de postorbitaires et de suprapreoperculesbien
developpkset jointifs; des dents villiformes aux mkhoires et sur le vomer; un oeil petit a
bord libre; 4 paires de barbillons allongeset des organes suprabranchiauxarborescents
volumineux(Dagetet Iltis, 1965;Dagetet Durand, 1981; LMque et Paugy, 1982;Teugels
24

/ ---

F&m? 1.1. -Un specimen deHeterobranchus ZorzgzjW,201mm de longueurtotale,capturedam


le fleuveLualaba2 Kindu,ZaYre(In: Teugelset al., 1990).
I

-
H. longififis I I\ I-Y-

Figure1.2. - Repartitiongkographique
deHeterobrunchus
longz@lis
(In: Teugelset al., 1990).
25

ekal., 1990). Ces organeslui perrnettentde respirerl’air atmospheriquequandil se trouve


en milieu d&oxygen&ou durant unep&ode d’assechement.
H. Zongijiilisse distinguedes autresesp&esdu genrepar la largeur’desplaques
dentairesvomerienneet pre-maxillaire, par la tache posterieurenoiratre de la nageoire
adipeuseet la bandeClairesit&e a la basede la nageoirecaudale(Teugelset al., 1990).

Le plus gros specimende H. Zongl@?Zis capture,dansl’oubangui, a une taille de


1 500 mm correspondantapproximativement& un poids de 30 kg (Micha, 1973). D’apres
Daget et Iltis (1965), la taille maximaleobserveedartsle bassindu Niger est de 810 mm de
longueurstandardsoit 930 mm de longueurtotale pour un poids de 6 400 g. Au lac Kariba,
Frank (1974) signaleegalementla capture d’un spdcimende 1 170 mm de longueur
standard.

- Rkpartition gkogmphique

L’aire de repartition de HeterobranchusZongifilisest trb vasteen Afrique @g.’ ,I


1.2). D’apres Teugelset al. (1990), cette esp&ceest connuede la plupart des fleuves et
bassinsfluviaux de 1’Afrique inter-tropicale: le Nil, le bassintchadien,le Niger, la Volta, ‘,
la Gambieet dansplusieurspetits bassins&tiers de 1’Afrique de 1’Ouestde la Guineeau
Sanaga(Cameroun),le bassindu Zaire, le lac Edward et Tanganyika,le fleuve Zambeze,
les lacs Karibaet Malawi, le fleuve Shireet les fleuvesPungweet Buzi.

En C&e d’Ivoire, cette esp&cea Cte signah%dansla plupart des bassins,ainsi .-


qu’en lagune EbriC oti sa capture reste rare; il s’agit d’une forme continentalequi ne
coloniseles eaux mixohalinesque de facon occasionnelle(Daget et Iltis, 1965; Legendre,
1983).

- R&‘me adnentaire dam le milieu naturel

Micha (1973) rapporte que les proies dans les contenus stomacaux de
H. ZongzjiZis,
capturesdartsI’Oubangui (individuscompris entre 104 mm et 1 390 mm de
longueurtotale) sontclass6 en 6 types: les vers, lesinsectesaquatiques(essentiellement des
larves de chironomideset d’ephemeres),les insectesterrestres, les vertebres constitues
essentiellement de poissonset parfois de batraciens,lesgraineset fruits de vegetauxet enfin
de vegetauxsup&ieurs.Ceci revele que ce poissonrecherchesa nourriture g la fois sur le
fond et en surface.Toutefois,Heterobranchussemblemontrer une preferencemarqueepour
les vertebreset les insectesterrestresainsique les insectesaquatiques(tabl. 1.1).
26

Tableau 1.1. - Regimealimentaire


deHeterobranchus
ZongijilisdansI’Oubangui(In: Micha, 1973)

Typedeproies % Occurrence R Nombre


Vers 390 190
Insectesaquatiques 18,2 42,3
Insectesterrestres 27,3 13,4
VertebrBs 69,7 24,3
Graineset fruits 991 19,0
V6g&auxsupkieurs 9,1

L’importance des vertebres dans l’alimentation de H. Zongifilis, en milieu


naturel, indiquedonequecette espkceest un poissonomnivorea nettetendancecarnassiere.

1.2. H. LONGIFILIS EN CONDITION D’ELEVAGE

Les premieresobservationsr&liskes sur H. Zong@Zis en milieu d’elevage, ont


CtCconduitesen Clevagemixte avecdes tilapias en &tang(Micha, 1973). Ces observations
ont montre que la croissancede cette espke est tres rapide et que ce poissonpeut ingerer,
en plus des insectesaquatiquespresentsdans les Ctangs,toute une s&e de sous-produits
locaux, par exemple: tourteauxde coton, tourteaux d’arachide, d6chetsd’abattoir, drkhe
de brasserie,.. . , distribuespendantla p&ode d’elevage. Cependant,en raison du manque
de disponibiliteen alevins, des essaisd’elevageen monoculturede H. ZongifZisn’ont pu
6tre realises. Le clariide choisi pour la pisciculture en Afrique avait done et6 Clarias
gariepinus, pour lequel les alevins peuventetre obtenusplus facilement que ceux de H.
Zongifilis(Micha, comm. pers., In: Legendre,1983).

En C&e-d’Ivoire, les premiersessaisd’elevagede H. Zongzplis ont et6 men& en


associationavec des tilapias, en enclosimplantesdans la laguneEbrie (Legendre, 1983).
Dansces conditions,H. ZongzjTZis qui se nourrit a la fois de granuleset de tilapias, presente
un remarquablepotentiel de croissance(environ 10 g.j-1 chez des individus de poids
comprisentre 200 et 3 000 g). De plus, malgreson origine continentale,ce poissonsemble
egalementbien adapt6a un Clevagedansles secteursoligo-mesohalins(de saliniteinferieure
27

'010s
(g)
2000

lsoo

loco

soa

1oc
, . , . . * , , . . , ,
MOIS
,

2 3 6 8 10 u 14 ?6

Figure 1.3. - Croissance pond&ale de H. ZongiJZis dam diffbrentes structures d%levage (h:
Legendre, 1991).
28

a 10 g.l-l), qui represententplus de la moitie de la superficie des lagunesivoiriennes


(Legendre, 1991). A l’heure actuelle,H. Zongifilisest un poissonrecherchepar la grande
majorite des consommateursivoriens, bien que localementfrapti d’interdits alimentaires
(Legendre, 1989). Les techniquesde reproductioninduite et de fecondationartificielle sont
a present bien maitrisees (Legendre, 1986a; Slembrouck et Legendre, 1988) et la
production massivede larves peut Ctre obtenuetout au long de l’ann6e (Legendre, 1991;
Legendreet al., 1991b).La reproductionartificielle a Cterealis& suitea une settleinjection
intramusculairede gonadotropinechorioniquehumaine(HCG) a une dosede 1,5 UI.g-’ de
poids corporel pour les femelles. Pour les m%es, une dissectionet une incision des
testiculesafin de recueillir le spermeont ete effect&-es.A une temperaturecompriseentre
27 et 29 “C, l’eclosiona lieu 24 a 28 heuresapresla fecondation.La premiere prise de
nourriture s’effectuea l’age de 2 jours alors que les reservesvitellines ne sont pas encore
totalementresorb&s. A ce stade,les larves, dont la largeur de la boucheavoisinne1 mm,
presententun regime alimentaireessentiellementzooplanctonophage (Legendre, 1987). A
l’ige de 14 a 17 jours, les poissonspresententla morphologiedefinitive de l’adulte, la
formation des nageoires&ant achev&e(Legendreet Teugels, 1991). Grace aux larves et
alevins obtenus, les essaisd’elevagede ce poissonen monocultureont ett$tends et ses
performancesde croissanceen milieu lagunaire, CvaMes (Legendre, 1987 et 1991). Les
e&s realis& dansdifferentes structuresd’elevage(enclos, cage-enclos,bassin, Ctang)et
basessur l’utilisation d’un aliment composea 35 % de proteinesbrutes, ont montre que la
croissancede H. ZongzjfZis est t&s rapide; les poissonsatteignentgeneralement500 g en 6
mois et plus d’l kg en 12 mois fig. 1.3). Une etuderecentea montre que la croissancede
H. Zong@lisest plus rapideque celle de Clarias gariepinus,les poissonsayant atteint 750 g
et 370 g respectivementa l’age de 10 mois (Legendreet QZ.,1992). En milieu d’elevage,la
premiere maturationsexuelleintervient a i’age de 12-14mois, elle est relativementtardive
en comparaisonde celle de CZariasgariepinus qui intervient des l’age de 5 a 6 mois
(Legendreet al., 1992).
29

CHAPITRE II

II CONDITIONS D’EXPEFUMENTATIONS II

2.1. SITE D’ELEVAGE

Les experiencesont Cd r&lis~s au Centre de RecherchesOckmologiques


(C.R.O.) d’Abidjan et a la stationd’aquacultureexpkimentalede Layo.
La station de Layo se situe au bord de la lagune EbriC, a environ-40 km a
l’ouest d’ Abidjan (4” de longitudeouest, 5” de latitude nord), dansune zone marecageuse
oti l’hydroclimat est fortement influence par la proximid du deboucheen lagune d’une
riviere forestiere, 1’Agneby(#Ig. 2.1; Albaret et Legendre, 1983).Une descriptiong&&ale
de l’hydroclimat lagunairesur cettestationest don& par Trebaol(1991).

Durant la p&ode de realisationdes experimentationsrapportkesdansce travail


(1988 et 1989), les principauxparametresphysico-chimiquesde l’eau a la station de Layo
ont ete releves avec une fkquence quasi-quotidienne.Au tours de ces deux am&s, les
valeursmensuellesmoyennesde la temperaturede l’eau de la laguneont fluctue entre 27 et
32 “C (fig. 2.2). La concentrationen oxygbne dissous, releveele matin et le soir, est
toujours rest&esupkieure a 3 mg.l-l et les moyennesmensuellescomprisesentre 3,5 et
6,7 mg.l-l (f?g. 2.3). La transparence,mesunk par la profondeurde disparitiondu disque
de Secchi, est generalementassezfaible avec desvaleurscomprisesentre 14-100cm selon
la p&ode fig. 2.4). Les valeursjournalieresde la saliniteont varie entre 0 et 10 g.l-l; les
moyennesmensuellesles plus &eves(4 a 9 g.l-‘) correspondantaux mois de janvier a mai
fig. 2.4). Le pH est generalement comprisentre 6,5 et 7,5.
30

0 50 Urn
h I

I . /
I _. - .

7-

/
L

LAGUNE

Figure 2.1. - Situation gbgraphique de la station d’aquacultureexpkimentale de Layo.


Figure2.2. - Variationsmensuelles
moyennes
dela temperature
deI’eaudelaguneEbrida la station
deLayoen 1988et 1989.

6-
I‘
s 5,s
.E.
ii! s-
6
3; 4,5-
0
4-

3,5-

3’r I# I I II I I I I,, , I,, I, ( ,, ,,


JFMAMJJASONDJFMAMJJASOND
1988-l 989

- MATIN - SOIR

Figure2.3. - Variationsmenwellesmoyennesde la concentration


en oxygknedissousde i’eaude
lagunea la stationdeLayoen 1988et 1989.
32

100

-z
80s
ti
60 2a

Qn
40 3
d
I-
20

1988-l 989

-s- SALINITE - TRANSPARENCE

_.. .-.

F’igure2.4. - Valeursmensuelles
moyennesde la salinit6et de la transparence
de la laguneB la
stationdeLayoen 1988et 1989.
33

2.2. ORIGINE DES FOISSONS

Les specimensde H. Zongzjilis utilisesproviennentde Layo et descendentd’un


stock sauvageayant spontanementcoloniseles Ctangsde la station en 1982 (Legendre,
1983).
Trois stadesde developpementdesindividusde H. ZongzjZs ont ete utilisesdans
cetteetude : les larves(apresla resorptionde la vesiculevitelline); lesjuvenilesde 1 g et de
15 g; et lesjuvenilesentre 55 et 75 g.

Les larves sont issues de pontes de geniteurs ClevCsa la station apres


reproductionartificielle selonles techniquesde&es par Legendre(1986a)et Slembroucket
Legendre(1988). Apres I’eclosionet 2 jours de resorptionde la vesiculevitelline, les larves
ont Cte pla&s dansles structuresrequisespour les experiences.Le poids initial, apresla
resorptionde la vesiculevitelline, est d’environ 1,8 mg.
Lesjuvenilesprovenaientde populationsClew&sdansles etangsde la stationoh
ils recevaientun aliment composesous forme de granule a 35-40 % de proteinesbrutes.
Lorsque les poissonsatteignentla taille necessaireaux experiences,ils sont p&h& et tries
afin d’etablir une populationde depart de taille homogene.La repartition de cette demiere ”
en differents lots exp&mentaux places dans les diverses structures exp&imentalesest
ensuitetoujourseffect& de manierealeatoire.

2.3. STRUCTURES D’ELEVAGE

- Circuit fend

Cette structureexperimentalecomprend2 augesen PVC (2,0 m de long x 0,5 m


de large x 0,4 m de profondeur), chacuneest divi& en 6 bats d’elevageavec unecapacid
utile de 50 litres cfig. 2.5; Lambert, 1990). Chaquebat est aliment6par une arrivee d’eau
en surface control& par une varme. La sortie d’eau est assureepar un systemede trop-
plein, avecun tamis de 600 pm, permettanta l’eau de s’ecouleret emp&hant le passagedes
larves..L’ensembledu systemeest installedansunesalleobscure.
- . _ . _ . . . I . . _ - - . _ - . - - _ -

LISTEDESELEMENTSDU SYSTEME

BACS D’ELEVAGE POMPE


1. bat d’elevage 16. 9 32
2. tuyau d’&mcuation des bats d’eievage 4 25 17. clapet
tuyau d’aspiration
anti-retour
EVACUATION
3. tuyau concentrique + 32 ii: ryy& refoulenmt 9 32
ff v~~9~ression
4. tuyau d’&wxation g&&ale 9 63
22: derivation du nfoulement vers le bat de
charge q532
23. vanne CJ~ de tour
24. court-cvclllt 9 32
25. vanne de d&t
no 1 darts le compartiment no2
BAC DE CHARGE
Z22.~adurge
10. tuyau de rtkupkation de 1’+1 filt$e $I 20
fi. 6puatqm v;;j; co-t n 3 425 28: tuyau d’alimentation des bats d’dlevage d, 32
:i ynne + sorhe de bat
13: ca%%&$ de vier plem du bat de charge 425
14. easier rempli de r iolite 31:vi Till gedefond420
15. bat tampon k I’aspiration
ALIMENTATION
32.
34. vanne sectiouuement
tuyau de distribution des bats d’elevage 4 20 33. rampe d’alimentation
35. vanne de dt?bit des bats d’elevage
36. cheminde B pression atmosph&ique

Figure 2.5. - Sch&na du dispositif d’aquariumd’exp&imentationen circuit ferme (In:


Lambert,1990).
35

- Circuit ouvert

Ce moduleexpkimental a Ctk utilid pour r&liser des expkiencesen phasede


pregrossissement.
11se composede 18bats circulairesen PVC ayant 160cm de diametreet
50 cm de hauteur.L’ensembleest aliment6directementen eaude lagunepar un systemede
pompage.Cette structureest install&esousun hangara la temperatureambiante.

- Cages-en&s

Ce systemed’elevage, de m&meque l’enclos (Hem, 1982), est une structure


simple et bien adapteda des sites peu profonds frequentsen milieu lagunaire(Legendre,
1986b). 11seconstitued’une pocheen filet (14 mm de c&e de maille), d’un volume de 4
m3 (2 m x 2m x lm), suspendue a des piquetset dont le fond reposesur le sediment.Ces
cages-enclossont utiliseespour la realisationdes exp&iencescorrespondanta la phasede
grossissement.

2.4. COM.POSITION ET FABRICATION DES ALIMENTS EXPERIMENTAUX

- Matii?respremihes utilis4es

Les ingredientsprincipaux utilises pour fabriquer les aliments exp&imentaux


sont les produits et sous-produitslocaux dont la compositionglobaleest presenteddansle
tableau2.1.
La seule sourcede proteines animalesest la farine de poisson, qui provient
principalementdu traitement des dechetsde la conserveriede thons de la societeREAL
(Rechercheet Expansionde 1’AlimentationAnimale). Le tourteaude sojaest utilise comme
sourcede proteinesvegetales.Le maIs et le son de blC sont des hydratesde carbonequi
peuvent&re substitueesa la farine de poissonpour ajusterle taux de proteinesa la valeur
d&i&e. Le refus de farine de maniac, constitued’amidonnatif (riche en amylopectine),est
utilise commeliant (Slembroucket al., 1991).
L’apport lipidique supplementaireest constitue d’huile de foie de morue,
import& de France. Les melangesvitaminiqueet mineral (F. Hoffmann-La Roche& CIE
S.A. -BASLE) ont la compositionrapport&zdansle tableau2.2. Les besoinsen calcium et
en phosphore,qui ne peuvent$tre satisfaitsen utilisant les mat&es premiereslocales,ont
36

Tableau 2.1. - Composition centesimaledes mat&es premieres (% de la mat&e s&che).

Mat&e Mat&e Proteines’ Matiere Cendres Cellulose ENA


premiere s&he brutes grasse brute

Farine de Poisson 896 6223 8,75 20,35 - 8,67


Tourteaude soja 12,2 51,82 3,30 6,61 7,03 31,24
Ma& 13,2 lo,08 $18 1,61 3,27 79,86
Son de ble 12,2 18,81 3,89 5,86 lo,16 61,28
Refus de farine de maniac 11,7 1,98 0,91 1,36 1,70 94,05

’ (N x 6,25)
2 Extractif non azote

Tableau 2.2. - Composition des melangesvitaminique et mineral (pour 1 kg de premix).

Melangevitaminique Melange mineral

Vitamine A 1 760 000 U.I. Cobalt 20 mg


Vitamine D3 880 ooo U.I. Fer 17600mg
Vitamine E 22000mg Iode 2 000 mg
Vitamine B 1 4400mg Manganese 10OOOmg
Vitamine B2 5 280 mg Cuivre 1600mg
Vitamine B6 4400mg Zinc 60000mg
Acide D-Pantothenique 14 080 mg Selenium amg
Vitamine C 151000 mg
MenadioneSod. Bis. (Vitamine K) 4400mg
Vitamine PP 35 200 mg
Vitamine B 12 ‘36 mg
Acide folique 880 mg
Chlorure de choline 220 000 mg
B.H.T 80OOOmg
37

et6 foumis par le phosphatebicalciqueselonles recommandationsfaites par NRC (1983)


pour le poisson-chatamericain(Ictalumspunctatus).

- Mkthode de fabrication des aliments

Les alimentsexp&imentauxont et6 fabriquesen une fois, en quantitesuffisante


pour &re utilise pendantla dun& totale d’uneexperiencedon&e.
Les formules alimentairesont et6 elabor6esa l’aide d’un sy&me de calcul
automatiqueutilisant la m&ode de programmationlin&ire (Voir Hem et al., 1987).
Toutes les mat&es premieresutiliseesont d’abord Cte broy6esa I’aide d’un
broyeur a marteaux (de Type Law) muni d’une grille dont les trous sont de 1 mm de
diametrede facon a ce que lesparticulessoientles plus fines possible.Pour chaqueregime,
les differents ingredientsont Cd peds puis m&angbset homogentWs a la main dans une
bassineen plastique. Les elementsde la partie fixe comme les melangesvitaminique et
mineralet le phosphatebicalciqueont ensuiteet6 incorpores.Apres avoir m6lang6tous les
ingredientsnecessaires,l’huile a et6 ajout6elentementet l’ensembledes elementsa Cte
brass6quelquesminutes,puis l’eau (20-30 %) a et6 ajoutt?een demier. Le melangefinal se
presentedone sousla forme de poudrepeu humide. La mise en forme des gram& de 3,5
mm de diametre a ensuiteet6 effectu6ea l’aide d’une granuleusea set (pressede type
Promill), sarisinjection de vapeur. Apres cette operation, les granulesont Cte s&h& au
soleila une temperatureambianteentre 30 et 35 “C pendant1 ou 2 jours. Les alimentssets
ont Cteconservesen sacsplastiqueset stock& dansune salleclimatisee,a une temperature
moyenned’environ 18 “C, jusqu’al’utilisation.

2.5. ANALYSES CHIMIQUES DES ALIMENTS ET DE LA COMPOSITION


CORPORELLE

Les analyses chimiques de la composition relative globale des mat&es


premieresutilisees,desdifferents alimentstesteset descompositionscorporelles(carcasses)
ont Cteeffect&es, en duplicat, selonles methodessuivantes(AOAC, 1975):

- Teneur en eau (%)


Elle est dosee sur des echantillonsde 5 g environ, placesdans une Ctuve a
105 “C pendant24 heures.
38

- Cendres(%)
Elles sont obtenuesaprespassagedesechantillonsde 2 g environ dansun four a
moufle a 550 “C pendant6 heures.

- Prottfinesbrutes (N x 425, %)
Elles sont determinkesa partir des analysesd’azote selon la m&ode de
Kjeldahl.

- Mat&es gmsses(%)
Elles sontdetermintkspar la methodede Soxhlet.Les teneursen lipides dansla
carcassesontestimks par la difference : mat&e &he - (proteines+ cendres).

- Cellulosebrute (%)
Elle est determix& par la methode de Weende apres deux hydrolyses
successives:unehydrolyseacidepar H2SO4 et unehydrolyseakaline NaOH.

- Extmctif non azote’(%)


11est estimepar la difference : 100 - (humidid + proteinesbrutes + mat&es
grasses+ cendres+ fibres)

- Energie &J/g d’aliment))


Les coefficientssuivantsont Cteutilisespour calculerl’energiebrute et I’energie
digestible:
- Energie brute: proteines = 22,2 W/g d’aliment; lipides = 38,9 kJ/g
d’aliment; extractif non azote = 17,2 kJ/g d’aliment (Luquetet Moreau, 1989).
- Energiedigestible:proteines = 18,s lcJ/gd’aliment (Smith, 1971); lipides =
37,7 kJ/g d’aliment (Smith, 1971); extractif non azote = 11,3 kJ/g d’aliment (Pageet
Andrews, 1973).

Dans toutes les experiences,les analysesde la compositioncorporelle ont 6%


effecttreesen debut et en fin d’experiencesur chaquelot. Les poissonsont Cte preleves,
congeleset broyes.Les dosagesont Ctbeffect&, en duplicat, sur le broyat ainsi obtenu.
39

2.6. VARIABLES ET PARAMX TRES ETUDIES

Les termes utilisCs sont empruntks aux diverses publications concernantles


elevages(Caste11
et Tiews, 1980;Jaunceyet Ross, 1982).

- Pourcentagede swvie, PS (%)


PS = 100x (Nombre final I Nombre initial)

- Coefficient de variation, CV (%)


cv = 100x (&art type / moyenne)

- Gain depoids, GP (g)


GP = Poidsmoyenfinal - Poidsmoyeninitial

- Croissancejourna&e, CJ (g.jour-‘)
CJ = (Poidsmoyenfinal - Poidsmoyeninitial) / Nombre de jours de suivi

- Taux de croissancerelat& TCR (%)


TCR = 100x (Poidsmoyenfinal - Poidsmoyeninitial) / Poidsmoyeninitial

- Taux de croissancespkcifique, TCS (%.jour-‘)


TCS = 100x [ln(Poidsmoyenfinal) - ln(Poidsmoyeninitial)] / Nombre dejours de suivi

- Indice de consomm&*on,IC
IC = Poidstotal d’aliment distribuk / Accroissementen biomassede poissons

- ht&ne&t?e, PF (g)
PF = Prothnesfinales dansla carcasse- Proteinesinitialesdansla carcasse

- Protiine ing&e, PI (g)


PI = Poidstotal d’aliment distribuCx Taux de prodines dansl’aliment

- Coefficient d ‘efficacite’protkique, CEP


CEP =, Gain de poids I ProtCinesingCr&s

- Coefficient d’utilisation protkique apparente,CUPa (%)


CUPa = 100x (ProtCinefix& I Protkne ingCr&)
40

2.7. TRAITEMENT DES DONNEES

Le traitement des don&es a principalementutilise 2 methodesparametriques


d’analysestatistiqueadapt&s a chaquesituationexp&imentale:l’analysede variancea 1 ou
2 facteurs(Scherrer, 1984; Dagnelie, 1986). Les comparaisonsmultiples de moyenneont
ettceffectueesau seuil de signification de 5 % par le test de Duncan. Une transformation
desdonneesen logarithmepour les poidset en arc-sinuspour les pourcentagesde survie, a
CtCrkaliseelorsqu’elleCtaitjugee nkcessairepour stabiliserla varianceresiduelle.
,
DEUXIEME PARTIE

ALIMENTATION LARVAIRE

CHAPITRE m: COMPARAISON DE DWFERENTES OPTIONS


D’ALIMENTATION DES LARYES EN MILIEU CONTROLE

CHAPITRE IV: INFLUENCE DES LIPIDES ALIMENTAIRES SUR LA


CROISSAbiCE ET LA COlWOSITION EN ACIDES GRAS DES LARVES ET
ALEVINS
43

CHAPITRE III

COMPARAISON DE DIFFERENTES OPTIONS D’ALIMENTATION


DES LARVES EN MILIEU CONTROLE

3.1. INTRODUCTION

La makise de la productionen massedes alevinsde poissonsest un prkalable


indispensableau developpementdes operationsde pregrossissementet de grossissement.
Cela pa.& dependresurtout de la disponibilited’une nourriture convenableet abondante
pour le stadelarvaire. Chez H. Zongzjflis,la dunk de la phaseprecocede l’elevagedes
alevinsest d’environ 15jours. La premiereprise de nourriture s’effectuea l’age de 2 jours
alors que les reservesvitellines ne sont pas encore totalement resorb&. A ce stade, les
larves, dont la largeur de la bouche avoisinne1 mm, presententun regime alimentaire
essentiellementzooplanctonophage (Legendre,1987). A l’age de 14 a 17jours, les poissons
presententla morphologiedefinitive de l’adulte, la formation des nageoires&ant achev6e
(Legendreet Teugels, 1991). A l’heure actuelle,deux m&odes differentessont envisag6es
pour les elevageslarvairesde H. lon&ilis (Legendreet al., 1991).
La premiere consistea placer les larves en fin de resorption vitelline dansdes
cages,de petit maillage, implarks directementdansles etangs.Un pompagede l’eau de
l’etang vers les cagesest effectue en continu pour favoriser le renouvellementd’eau et
l’approvisionnementen proies planctoniques.Elle permet generalementd’obtenir de bons
resultats,avec des taux moyensde survie compris entre 15 % et 50 %, mais son succes
restecondition& par la qualite de l’eau desCtangs.Cette techniqueest relativementsimple
et exigepeu d’entretien et de main-d’oeuvre.Elle convientbien pour une applicationdans
le cadrede pisciculturesrurales, les r&hats restantalkatoiresen fonction de la qualite de
l’eau et de la richessezooplanctoniquedesCtangs.
La secondeconsistea maitriser une production de nauplii d’Artemia saljnu qui
servirontde proiesaux larves&leveesdansdesinstallationscontr8lkes(circuit ferme). Cette
methodepermet d’obtenir une croissancesatisfaisanteet une bonnesurvie (70-85 %), ainsi
que desresult&sreproductibleset generalementsupkieursa ceux de la premieremethode.
Bien que les deux methodespermettentd’obtenir des resultats satisfaisants(en
referenceaux objectifs propres a chacuned’elle), l’alevinage en circuit ferme, avec les
nauplii d’Artemia, parait etre l’option qui repondle mieux a la productionmassived’alevins
de H. ZongzjXs.Cependant, la production des nauplii d’Artemia pose des problemes
pratiques et economiquespour une application dans les pays Afiicains. Une solution
interessanteau probleme de la production des Artemia consiste done a se tourner vers
l’utilisation soit d’un autre type de proie planctoniquedisponible localement,soit d’un
alimentcompose.
En general, le zooplancton,sous forme de proies vivantes ou congelks, est
considerecomme un bon aliment de depart pour la production massive de larves et
d’alevinsde plusieursespecesde poissons(Van der Wind, 1979; Kentouri, 1981;Watanabe
et al., 1983; Dabrowski et Rusiecki, 1983; Dabrowski, 1984; Guerrin, 1988). Parmi les
proiesplanctoniques,outre 1’Artemiaconsider&e commeun excellentaliment pour l’elevage
larvaire chez CZaria.sgariepinus (Hogendoorn, 1980), Coregonusspp. (Dabrowski et al.,
1986; Drouin et al., 1986) ou Morone saxatilis (Websteret Lovell, 1990), le zooplancton
d’eaudeuce,notammentle cladocereMoina spp., est aussiconsider6commeune nourriture
convenablepour l’elevage larvaire de nombreuxpoissons.C’est notammentle MS pour
CZarias batrachus (Dhamrongrat et Kasesunchai,1981; Knud-Hansen et aZ., 1990),
Plecoglossusaltivelis (Oka et al., 1982) et Chanos charws (Villegas, 1990). Legendre
(1987) a Cgalementmontre que, parmi les proies planctoniquesnaturellementdisponibles
dansles Ctangsde la station de Layo, le cladocereMoina sembleconstituerun bon aliment
de depart pour les larves de H. ZongifiZis en raisonde la forte selectionqui s’exercea son
egard et de sa meilleure digestibilite apparente.Recemment, la production de Moinu
micrura en bassinscimentes de 2 m a la station de Layo, a permis d’obtenir des
concentrationsen proies supkieures a 4 000 individus par litre (Bonou, 1990). Ceci
constituedone un point favorable dansle but de valoriser les potentialiteslocalesen proies
naturellespour l’elevagelarvaire de H. Zong#Zis.
Par ailleurs, les resultats t&s encourageantsacquis dans la mise au point
d’alimentscomposesont aussiCtCsouligneschez les larves de poissonsdb leur entreeen
phasetrophique,en particulier chez Clarias gariepinus(Hecht, 1981; Uys et Hecht, 1985),
chez Coregonusspp. (Bergot et al., 1986; Dabrowski et al., 1986)et chez Cyprinuscarpio
(Charlon et Bergot, 1984; Bergot, 1986; Charlon et al., 1986). Bergot et al. (1986) ont
45

montre que, pour les larvesde Coregonusschinzipalea, un aliment set composea basede
levure et de foie de boeuf conduit a une survie elevke(88-92 %) et a une croissancerapide
(260-290mg) apres54 jours d’elevage.
En consequence, dansle cadrede l’elevagelarvaire de H. ZongzjXs,il convient
de s’interroger sur l’opportunite de remplacer les nauplii d’Artemia soit par des proies
planctoniquesdisponibleslocalement,soit par un alimentcompose.
Dans ce chapitre, l’adequation de differents regimes (proies naturelles ou
alimentscomposes)pour l’alimentationdeslarvesde H.Zong@Zis est ktluke en considerant
la croissanceet la survieau tours desdeuxpremieressemainesd’elevage.

3.2. MATERIEL ET METHOD-ES

Deux experiencesont ete realise& au Centre de RecherchesCkkanologiques


d’Abidjan afin de comparerla croissanceet la survie des larves nourries avec des proies
planctoniques,sousformes vivante ou congelke,et desalimentscomposes.La duree totale .,I
:.
de chaqueexperiencea Ctede 12jours.

,I/ ’
k.

3.2.1. Conditions expCrimentales

&pt%ence 1

Dix liuit lots de 60 larves (apres resorption de la vesicule vitelline) ont CtC
constitueset placesdansdes recipientsen plastiquede type aliment&e contenantchacun
800 ml d’eau de ville stagnanterenouvellee2 a 4 fois par jour. Durant l’expkience, la
temperaturede l’eau etait de 25,5 a 265 “C. La concentrationen oxygenedissousa varie
.
selonles lots et &it compriseentre 2,0 et 5,0 mg.l-I.

Expkience 2

Cette experienceavait pour but de confirmer les premiersresultatsobtenusdans


l’expefience 1, maisdansune structureexperimentaleplus grandeet mieux controlee.
Dix lots de 300 larves ont Cte maintenusdansune serie de petits bats en PVC
d’un volume utile de 40 litres, aliment&sen eaude ville recycled.Pendantl’expkience, la
temperaturede l’eau s’est maintenueentre 26 et 28 “C et la concentrationen oxygene
46

dissousa varie entre 6,0 et 8,O mg.1”. Tous les jours, un nettoyagedes bats d’elevagea
Cteeffect& afin de recupererles dechetset les restesde nourriture non consommes.

3.2.2. Alimentation

Les typesd’alimentssuivantsont Cd testes:

1) Les proies planctoniquesvivantes: - Nauplii d’Atiemia salina et Cladoche (Moinu


micrura) -.
Les nauplii d’Artemia ont Cd obtenues a partir des cystes (Rio-marine,
Californie) incubes dans des recipients coniques a une temperature de 30 “C, sous
kclairage,et avecaerationcontinuepar le fond. Apres 28-32 heures,les nauplii, dCgag&
au maximum des coquillesvideset descystesnon klos, ont Cd rkcolttks et distribkes aux
larves. La taille moyennedesnauplii est de 530+81 pm.
Les Moiruz ont Cd produits dansdes bassinscimentes(2m3) en eau stagnante,
oxygenkeet fertilisee avec de la fiente de poulet, selon la techniquede&e par Ronou
(1990). Les proies ainsi obtenues(taille moyennede 587+62 pm) ont Cte rkcoltkes par
filtration de l’eau desbassins,concentreespuis distribueesaux larves.

2) Les proies planctoniquescongelkes:- Nauplii d’Artemia salina et Cladockre (Moina


micrura) -.
Les nauplii d’tirtemia (fraichement&loses) et les cladoceres(Moina micrura)
ont $te r&colds par filtration, placesdans un bat a glaconset mis dans un congelateur(-
18 “C). Lors de chaque nom-r&age, les proies congel& ont &tC distribukesen petites
quantiteset la fonte des“glacons”s’est faite progressivementdartslesbats d’elevage.

3) Alimentscomposks:

- Aliment compose’n “I (Bergotet al., 1986)


Ce type d’aliment a Cte obtenu aupresde 1’INRA. 11se composede 50 % de
levure, 35 % de foie de boeuf, 5 % de mCla.ngevitaminique, 5 % d’huile de foie de morue
et 5 % de melangemineral.

- Aliment compose’n “2
11s’agit de l’aliment pour alevinsde truite (Trouvit 000) commercialisepar la
societeTROUW France.
47

Ekptfn’enceI

Six types d’aliments ont CtCtestes: les nauplii d’Artemia vivantes, les nauplii
d’Artemiacongelkes,les Moina vivants, les Maim congeles,l’aliment composea basede
levure et de foie de boeuf et l’aliment Trouvit. Chaque situation expkimentale Ctait
repliqu&e3 fois.

Erphience 2

Cinq types d’alimentsont Cteutilises: les nauplii d’Artemia vivantes,les nauplii


d’Artemiacongelkes,les h4oinavivants, les Moina congeleset l’aliment composea basede
levure et de foie de boeuf. Chaqueregime experimentala Cd test6 sur deux lots de
poissons.

Dans chaqueexperience,l’aliment a &C distribuke h la main, ad Zibitum,en 6


repas quotidiens, a 6h, lOh, 14h, 18h, 22h et 2h et ce, pendant toute la duree de ,
l’expkience. Les alimentscomposesont Ctefoumis sousforme de microparticulesde 100 a
200 pm et de 200 a 400 pm pour les poissonsages de 2 a 8 jours et de 8 a 14 jours ,,i,,,,
respectivement.

I‘
3.2.3. Echantillonnageet mCthodesd’analyses

Dans les deux experience,10 poissonsa l’age de 5, 8, 11jours et 20 poissonsa


l’age de 14jours (30 poissonsdansla deuxiemeexperience)ont CtCpkhb dartschaquelot
de man&e alMoire puis pesesindividuellementsur une balanceanalytique(P&O,1 mg)
afin d’effectuer le suivi de la croissance.De plus, pour chaquejour d’echantillonnage,5
poissonsdans les lots nourris avec les proies planctoniquesont aussi CtC prelevespour
analysersuccinctementle contenustomacal.En fin de chaqueexperience,tous les poissons
restantsdanschaquelot ont etCcomptesafin de determinerle pourcentagede survie.

Analyse statistique: les pourcentagesde survie et les poidsfinaux ont &C trait&
en utilisant l’analysede variancea un facteur, et les comparaisonsmultiples de moyennne
ont Ctb effect&es au seuil de signification de 5 % par le test de Duncan. Une
transformation des donnees, en logarithme pour les poids et en arc-sinus pour les
pourcentages de survie, a Cteeffect& pour stabiliserla varianceresiduehe.
48

3.3. RESULTATS

Quelle que soit l’expkience, les larves de H. Zong@Zis,dont la taille nioyenne


aprks la rCsorptionde la vksiculevitelline, est d’environ 7 mm soit 1,8 mg, acceptentbien
tous les types d’aliments distribuk, h l’exception du Trouvit qui n’est que faiblement
ing&d. Une observationB la loupe binocculairedu tube digestif des larves ag&s de 3 jours
indique qu’ellessont capablesd’ingdrer des proies d’une taille d’environ 500 pm, comme
les nauplii d’Artemia et de Moina, dbsleur entrdcen phasetrophique.
Le bilan, en terme de croissanceet survie, des deux expkiences r&k&es est
p&sent6dansle tableau 3.1 en fonction desdiffkrents typesde nourritures.

Tableau 3.1. - Poidsmoyensfinaux et pourcentages


de surviedeslarvesdeH. Zongi$Zisaprks12
jours denourrissage, avecdifferentstypesd’aliments.
(I) alimenta basedelevureet defoie deboeuuf;C2)Trouvit000
Lesvaleursentreparentheses indiquentlescoeffkientsdevariation.

Typedenourriture Experience 1 Expkience 2

Poidsmoyenfinal Survie Poidsmoyenfinal Survie


Ox> e/o) bg) (So)

Naupliid’Artemia vivantes 83,8a 79,3a 236,3a 65,4a


u7,9 (25,7)
Naupliid’Artemia congelees 51,3b 91,7a 142Jb 73,3a
(17,7) (2592)
Moina vivants 32,8’ 81,7a 57,1C 70,7a
(28,1> (2992)
Moina congeles 39,46 86,1a 78,4d 69,0a
(18,3) (3690)
Alimentcompose
no 1cl) 28,8e 82,8a 30,2e 60,7a
(324) GL7)
Alimentcompose
no2t2) 13,2f 31,7b
(49,6)
Les chiffres d’unememecolonneayantle memeexposantne diffkent pas significativement
au
risquede5 %.
100
280

90 240
06
A NoqHld’Amwnlsvhmn
220
80 A lsrlprWd’Mwnlact0n@5w
0 M&lavtv8nt~
200
n Moina congcthb
53
g 180 l Awmmtcompdn*l

3 180

$ 140

2 120

g 100

80

80
20
40
10
20

0 I I I I , 0 1 I I I I I

2 5 8 11 14 2 5 8 11 14

AGE (jours) AGE (jours)

Figure 3.1. - Croissancepond&ale des larvesde H. fongifirisentre la premiereprise de nourriture et l’age de 14jours en fonction du type de nourriture.
Expkience 1 (A). Expkience 2 (EI).
Les barresverticles reprhentent l’intervalle de confiancea 95 % .
Aliment compost!no1: aliment h basede levure et de foie de boeiif; Aliment corn&s6 n”2: Trouvit 000.
50

L’analyse de variance sur les resultats obtenusen fin de chaqueexperience


montre un effet significatif du type de nourriture sur la croissance(pCO,O5; tab& 3.1).
Dans les deux cas, les lots nourris avec les nauplii d’Artemia vivantesont une croissance
plus Clevkeque ceux aliment& avecles nauplii congelkes@C 0,05). En revanche,le poids
moyen final des larvesnourriesavecles Moina congelesest environ 1,3 fois plus &eve que
celui des larves aliment& avec les Moina vivants. Cette difference de croissancedevient
sensibleentre J8 et Jll et devient plus marquee en tin d’expkience @g. lA,B). Par
ailleurs, les larves nourriesavecles alimentscomposesont unecroissancesignifkativement
plus faible que celles aliment& avec les proies planctoniques,quel que soit le mode de
presentation.

Expe’rience1

Lafigure 1A montre l’evolution du poids vif moyen des larves en fonction de


leur age et du regime alimentaire. Les nauplii d’Artemia vivantes donnent la meilleure
croissance(838 mg) suivis par les nauplii d’Artemia congeles(51,3 mg)g les ikioinu
congeles(39,4 mg) et les Moina vivants (32,8 mg) (tabl. 3.1). L’utilisation d’aliments
composesconduit a une croissanceplus faible (28,8 mg pour l’aliment a basede levure et
de foie de boeuf et 13,2 mg pour le Trouvit). Les coefficients de variation sont compris
entre 17,7 et 49,6 % et sontplus Clevesdansles lots nourris avecles alimentscomposes.
Les pourcentagesde survie moyensen tin d’expkience, pour les larves nourries
avecles proies planctoniques(vivanteset congeks) et l’aliment composea basede levure
et de foie de boeuf sont relativement &eves (superieurs2 79 %) et ne different pas
significativemententre eux; seul l’aliment composedu type Trouvit conduit 8 une survie
faible (31,7 %), significativementdifferente de celles obserkes pour les cinq autres
regimes.

Comme dans l’expkience 1, la croissancedu lot now-i avec les nauplii


d’Artemia vivantes est remarquableet apparait significativementplus elevee que celle
obtenuepour les autreslots @<0,05; fig. 1B). Les larves atteignent236,3 mg en 14jours,
tandis qu’elles p&sent 142,5mg, 78,4 mg, 57,l mg et 30,2 mg lorsqu’elles recoivent
respectivementles nauplii d’tlrtemia congeks, les Moina congeles,les Moina vivants et
l’aliment composea base de levure et de fois de boeuf (tabl. 3.1). Les coefficients de
variationde cespoids finaux varient selonles lots de 25,2 a 36,0 %.
Les pourcentagesde survie en fin d’expkience sont compris entre 60,7 % et
73,3 % et ne different passignificativement,selonles traitements(tabl. 3.1).
51

3.4. DISCUSSION ET CONCLUSION

Le present travail montre que, pour I’elevage kuvaire de Heterobranchw


longzj?Zis,les nauplii d’Artemia peuvent &tre entierementremplacks par les cladoceres
(Moina micrzua) ou par un aliment compose.Les pourcentagesde survie obtenusavecces
deux derniersalimentssont aussielevesqueceux obtenusavec les nauplii d’Artemia, mais
les croissancesrestentplus faibles.
Chez Heterobranchus,les nauplii d’Artemia vivantes permettent d’obtenir la
meilleurecroissanceet une bonnesurvie apres12 jours de now&age. Ceci cot&me les
resultatsobtenuspar Legendreet al. (1991)qui rapportentdestaux de surviede 70 a 85 %
apres 15 jours d’elevagepour des larves nourriesavec des nauplii d’Artemia vivantesou
congelkes.Ces resultats sont egalementa rapprocher de ceux obtenus chez un autre
clariidae, C2aria.sgariepinus, pour lequelun m&anged’Artemia vivants et de Trouvit 000
conduit a une bonne survie (67-87 %) et B une croissancerapide (455-501 mg), apres 4
semainesd’elevage(Hogendoorn, 1980). Kitud-Hassenet al. (1990) ont aussimontre que, ,
chez C1aria.sbatrachus, les nauplii d’Artemia constituentun bon aliment de depart pour
l’elevagelarvaireet permettentd’obtenir plusde 86 % de survieapres7 jours d’elevage. !
Chez H. ZongzjZs, quelle que soit la presentation, les nauplii d’Ainemia
entrainentune croissanceplus &leveeque les Moina. Ceci pourrait Ctre lie & la valeur
,+’
nutritive desproies (Artemia et Moina) distribukes.
Nos resultats montrent Cgalementque les larves nourries avec des proies
congelkesont un taux de survie aussielieveque cellesaliment&s avec des proies vivantes
mais avec une croissanceplus faible. Au momentde la distribution des repas, les proies
vivantes se repartissent dans les bats d’elevage et ne sont pas toutes consommkes
immddiatement.De ce fait, on pourrait considererqu’une pat-tie d’entre elles sont en
permanencedisponiblespour les larves. De plus, une perte de valeur alimentaire a la
dkcongelationpourrait expliquer les differencescons&&esentre proies vivanteset proies
congelkesdansles Clevageslarvaires (Kentouri, 1981; Grabner et al., 1981; Medgyseyet
Wieser, 1982). Un aliment congeleperd rapidementson pouvoir attractantapresun sejour
prolong6dans l’eau (Kentouri, 1978). L’activite enzymatiqued6croit rapidement(plus de
75 %) apresquelquesminutesde trempage.
Les larves nourries avec les Moina congel6satteignent un poids moyen final
plus &eve que celles nourries avec les Moina vivants. On pense que ceci est du aux
nombresde proiesdisponiblesplus importantspour les Moina congelesque pour les Moina
vivants. Des observationsde contenusstomacauxconfirme ce resultat. 11est interessantde
noter que dansces deux experiences,la croissancecommencea se differencier entre J8 et
Jll (fig. 3.1 A,B). C’est aussia partir de ce momentla qu’apparaitun problemeavec la
52

culture de Moina qui contient plus de cop&podes que de Moina. En m*me temps, il est B
noter le d&eloppementd’ephippies(oeufs resistance)dans le bassind’t+levagede Moinu,
que l’on trouve kgalementdans le tractus digestif des larves. Ces dphippiesne sont pas
diger& par les larves et ceci pourrait expliquerla faible croissancechez les larvesnourries
avecles Moina vivants.
L’utilisation exclusive d’aliment compod 2 la place de proies planctoniques
pour l’klevage larvaire de H. ZongzJTZis conduit aussi & des r&ultats encourageants.
L’aliment B basede levure et de foie de boeuf donne un taux de survie aussi4evC mais
avecune croissanceplus lente. Une faible accessibilitedeslarves B l’aliment et les carences
nutritionnellesdes aliments compods sont probablement& l’origine de ces faibles vitesses
de croissance.Dabrowski et al. (1986) observentegalementpour des larves de cordgones
nourries de particules composkes, des taux de survie comparables, voire ldgkrement
supkrieurs,B ceux des lots temoins sur proies vivantes. Cependant,les croissancesrestent
meilleuresavec ces demibres. Uys et Hecht (1985) obtiennent,chez les larves de CZarZa.s
gariepinus,un poids moyen de 15337mg en 11jours d’elevageen les nourrissantavec un
alimentset B basede levure Candia!autilis et de farine de poisson.
La faible croissanceet la mauvaisesurvieobtenuesavecl’aliment du commerce
pour alevinsde truite montrent l’inadkluation de ce regimepour dkmarrer l’dlevagelarvaire
chezH. Zongzjilis.11sembleque ces r&ultats ndgatifsobtenusavec l’aliment commmercial
soientimputablesaux caractkistiquesphysiquesde l’aliment et B sa valeur alimentaire,mal
adapt&s aux exigences nutritionnelles des larves. Ceci rejoint les observationsde
Hogendoom (1980) et de Verreth et Van Tongeren(1989), qui signalent, chez Clarias
gariepinus, une croissance t&s’ ralentie lorsque les poissons rqoivent un aliment
commercialdu type Trouvit commepremier aliment.

D’un point de vue pratique, bien que les nauplii d’Artemia constituent un
excellent aliment pour pour l’elevage larvaire de H. Zong@Zis, l’utilisation de 1’Artemia
n’apparaitpas totalementsatisfaisantedansle contextede la C&e-d’Ivoire ou danscelui de
nombreux pays africains oii elle doit &re import&. Une voie qui par&t prometteuseest
celle de l’utilisation d’aliment compod B basede levure et de foie de boeuf, car il permet
d’obtenir une survie aussi c5lev&qu’avecl’Artemia, bien que la croissancesoit beaucoup
plus faible B celle obtenueavec 1’Artemia.De ce fait, nous prkconisonsun dkmarragede
l’klevagelarvaire de H. Zongzjilisavec l’aliment compod, A basede levure et de foie de
boeuf, qui peut kventuellement&re am&lior&par ajout ou retrait de certains ingrkiients.
Des etudesapprofondiessur les besoinsnutritionnelsspkifiques des larves demanderaient A
&trer&&s&s.
53

II CHAPITRE IV(*) II

INFLUENCE DES LIPIDES ALIMENTAIRES


SUR LA CROISSANCE ET LA COMPOSITION EN ACIDES GRAS
DES LARVES ET ALEVINS

4.1. INTRODUCTION

Chez H. Iongl@lis, les nauplii d’Artemia constituent un excellent aliment de ”


departdurant la phased’alevinage,qui permet d’obtenir A la fois une croissancerapide et
une survie Clew%(Legendreet al., 1991b).Toutefois, 1’Artemia s’averepeu adapttsepour
une applicationdans nombreuxpays africains, du fait de son co& et de la necessited’une
importation. Recemment, l’utilisation d’un aliment compose, efficace chez Coregonus
schinzi palea et Cyprinus carpio (Bergot et al., 1986; Charlon et al., 1986), a permis
d’obtenir chezH. long@lis une survieaussiClew%qu’avecles nauplii d’Artemia, mais avec
une croissanceplus faible au tours des deux premieressemainesd’elevage(chapitre III).
Cette faible croissancepourrait etre, au moins en partie, lice a une couvertureinadequate
desbesoinsnutritionnels, en particulierdesbesoinslipidiques.
En general,chezlespoissons,les lipideset plus particulierementles acidesgras,
sont indispensables pour la survie, la croissance,la santeet la reproduction(Castell, 1979;
Watanabe,1982; Kaushik, 1990). Plusieurstravaux indiquentque les besoinsen acidesgras
essentielspeuvent differer de man&e importante chez les poissonscontinentauxd’eau

(*) Cechapitrea fait l’objet d’une communication:


LegendreM., N. Kerdchuen,G. Corraze,P. Bergot,1990.Influencedeslipidesalimentaires sur la
croissance et la composition
en acidesgrasdeslarvesde silureafricain,Heterobranchus
longijilis (Clariidae). Colloque du GCS-BBA, 5-7 Sept. 1990, Guiciel, France, 2 p.
54

chaudeet d’eau froide (Kanazawa, 1985; Stickney et Hardy, 1989). Parmi les poissons
tropicaux d’eau deuce, les tilapias ont un besoinplus important en acidesgras (AG) de la
s&e n-6 qu’en AG de la serien-3 (Kanazawaet al., 1980;Teshimaet al., 1982; Takeuchi
et al., 1983). En revanche,chez la truite commechez le coregoneet chez le poisson-chat
am&&in, les acidesgras indispensables sont de la serien-3 (Watanabeet al., 1974;Satoh
et al., 1989; Watanabeet al., 1989). Cependant,chez les autres espkcesde poissons
Ctudiees,les AG de la serien-3, en particulier le 18:3n-3, et de la drie n-6 (18:2n-6) ont
deja tous deuxCtCidentifiescomme desAG essentielschezla carpe, l’anguille et le saumon
“chum” (Kanazawa,1985).
A notre connaissance,aucun travail n’a jusqu’a present ete realise sur les
besoinslipidiques des larves chez les clariides. Ce chapitre a done pour objet d’etudier
l’influence des lipidesalimentairessur la survie et la croissancedes larves et desalevinsde
H. ZongifZis.

4.2. MATERIEL ET METHODES

Deux experiencesont ete r&liskes afin d’etudier l’influence des lipides


alimentairessur la survie, la croissanceet la compositionen acides gras des larves et
alevinsde H. ZongzJTZis.
La dur&etotale de chaqueexperiencea CtCde 15jours.

4.2.1. Conditions exphimentales

Exphience 1

Douze lots de 400 larves agkes de 2 jours (apres resorption de la vesicule


vitelline) ont ete constitueset maintenusdansune seriede petits bats en PVC d’un volume
utile de 40 litres, aliment6 en eau de ville recycled. Pendant la p&ode d’elevage, la
temperaturede l’eau s’est maintenueentre 27 et 29 “C et la concentrationen oxygene
dissousCtait comprise entre 6 et 7 mg.l-l. Tous les jours, un nettoyagedes bats a ete
effectue afin de recupkrerles,dCchetset les restesde nourriture non consommes.
55

Erptkience 2

Cette experiencea ete r&.lis~ dans des conditions analoguesa celles de


l’expkience 1. Huit lots de 400 larveset quatrelots de 800 larvesont Ctk maintenusen eau
recycltk en bat de 40 litres et nourris avec 4 aliments differents. Chaque regime
experimentala Ctetest6sur trois lots, dont deux lots de 400 larveset un lot de 800 larves.
En outre, un lot d’environ 1500larves a aussiCtemaintenua jeun et sacrifiCa l’age de 6
jours. Pendantla p&ode d’elevage,la tempkraturede l’eau s’est maintenueentre 27 et 29
“C et la concentrationen oxyghnedissousetait compriseentre 6 et 7 mg.l-l.

4.1.2. Alimentation

Les regimesexperimentauxutilises dansles deux experiencesont &tCobtenus


aupres du laboratoired’Elevage larvaire a la station d’hydrobiologie de Saint Pee sur
Nivelle.

Expbience 1

Six aliments ont etC testes: les nauplii d’Artemia dina vivantes (ART) qui
serventde referenceet cinq alimentsexpkimentauxcomposesd’un mCmeregimede baseet
ne variant que par la naturede l’huile incorpwk Les huiles utilisks sont respectivement
‘;-
les huiles de palme (PAL), de coprah (COP), d’arachide(ARA), de coton (COT) et de foie
de morue (HFM). La compositionde cesalimentsest present&zdansle tableau4.1. Chaque
regimeexperimentala Ctetest6sur deux lots de poissons.

La compositionen acidesgras (AG) desdifferents regimesest present& dansle


tableau4.2. Les nauplii d’Artemia (ART) ont une forte. teneuren acidesgras de la drie n-
3 (AG n-3), en particulier l’acide linolenique(18:3n-3), et une faible teneur en acidesgras
de la drie n-6 (AG n-6). Une absencetotale des acidesgras longs polyinsatures(AGLPI)
de la serien-3 (20:4, 225 et 22:6) et de la serien-6 (20:3, 20:4 et 22:4) est bgalement
observ&. Parmi les alimentscomposes,le regime contenantde l’huile de foie de morue
(HFM) montre aussiune forte teneuren acidesgras de la serien-3, caracterisk par I’acide
eicosapentaendique (20:5n-3) et l’acide docosahexaendique (22:6n-3). En revanche,pour
les aliments contenantdes huiles vegetales,les regimescontenantdes huiles d’arachide
(ARA).et de coton (COT) ont une forte teneuren AG n-6. Le regime contenantde l’huile
de palme (PAL) montre une position intermkliare avec plus d’AG n-6 que d’AG n-3. Le
regime contenantde l’huile de coprah(COP) est riche en acidesgras satures.Dans tous les
56

Tableau 4.1. - Formulation cent&male des regimestestes(experience1).

Ingredients Regime

PAL COP ARA COT HFM

Foie frais de genisse 30 30 30 30


Levure “Protibel” 50 50 50 50
Melangevitaminique(l) 75 735 795 775
Melangemineral(*) 590 530 5,O 5,O
Huile de palme 75
Huile de coprah 735
Huile d’arachide 775
Huile de coton 775
Huile de foie de morue - 795
(I) EIFAC (1971).
(2) Luquet (1971).

Tableau 4.3. - Formulation centesimaledes differents aliments tests (experience2).

Ingredients Regime

100PAL 80 PAL & 20 HFM 6OPAL&4OHFM

Foie frais de genisse 30 30 30


Levure “Protibel” 50 50 50
Melange vitaminique(1) 795 735 775
Melangemineral(*) 530 590 530
Huile de palme 775 6’3 475
Huile de foie de morue 195 330
(l) EIFAC (1971).
(2) Luquet (1971).
57

Tableau 4.2. - Composition en acidesgrasdes diffkrents r6gimes (expkience 1).


ART: nauplii d’Artemia salina; PAL: aliment compos6avec huile de palme; COP: aliment compos6
avec huile de cop&; ARA: aliment composeavec huile d’arachide; COT: aliment composeavec
huile de coton; HFM: aliment compos6avechuile de foie de morue.

ART PAL COP ARA COT HFM


8:0 0900 0 6,ll om o,oo
lo:o 0,~ 0,19 6,24 0,17 0,20 ~%
12:o 0900 0,34 37,63 0,14 0,27 0121
14:o 1,74 0,86 11,97 0,43 0,94 4,27
15:o 0,19 0,23 0,15 0,20 0,20 0,43
Is016 0,~ 0,28 0,18 0,19 0,12 0,19
16:0 35,61 29.65 g,oo 13,09 23,31 13,93
17:o 1,37 0,39 0,28 0,39 0,43 0,71
Is018 w-)0 0,Ol o,oo 0,lO 0,36
18:0 E 9,45 6,07 8.25 7,65 8,12
20:o 0100 0,16 0900 0,60 0,03 0,08
22:o o,m o,@J QC@ 0,85 o,oo 0,~
C Satud 42,17 41,55 77,64 24,31 33,25 28,51

14: 1 1,28 0,19 0,22 0.28 0,18 0,75


15:l 0,37 0
16:l 3,79 2s 1,60 !E 2: ?iiii
17:l 0,67 0:oO 0,~ 0101 0104 0:13
18:l 21,84 36,38 lo,78 47,13 19,91 25,38
2O:l 0,21 0,08 0,02 0,52 0,08 5,51
22: 1 0900 0900 WJQ 0,12 0,30 2,84

C Mono 28,16 38,99 12,62 50,5 1 23,06 0,30

16:2n-6 0,27 0,14 609 0,13 0,15 0,30


16PUFAn-6 1,30 0,52 0,35 0,49 0,52 1,15
18:2n-6 4,18 12,67 4,86 18,39 36,75 6,68
18:3n-6 O,@ 0,ll 0,08 v@ 0,ll 0,17
20:2Il-6 0 o,@J 0,03 0,05 04 0,15
20:3n-6 0900 1,08 0,85 1904 1m 1,24
20:4n-6 om 1,26 I,21 1,14 1,61
22:4n-9 0900 0,~ xiz o,oo 0,16
22: 4n-6 o,(Jo 0,22 0116 0,20 8:z 0,27

C PUFA n-6 5,75 16.09 7,42 21,60 39,91 11,73

18:3n-3 19,08 0,96 0,61 0,84 0,96 1,38


18:4n-3 2,63 WJ o,oo om 0,03 1,36
20: 3n-3 00 0,~ wo o,oo 604
20:4n-3 0,~ 0,17 0,13 Ki 0,22 0,48
20:5n-3 1,80 0,31 0,25 0137 0,38 4,58
22:4n-3 OS@ 00 o,oQ om o,oo
22:h3 0900 1,ll 0,80 1,ll l,Qj ;E
22: 6n-3 o,oo 0,27 0,20 0,31 0,26 3196

C PUFA n-3 23,51 2,82 1,99 2,78 2,91 13,81

SatlPUF’A 1944 2,20 8,25 l,oo 0,78 1,12

C n-3/C n-6 4,09 0,18 0,27 0,13 0,07 1,18


58

regimestestes, 1’AG de la s&e n-6 quantitativementle plus important est represent6par


l’acide linoleique(18:2n-6). Pour les regimescontenantdeshuilesvegetales,les AG n-3 les
plus abondantssont le 18:3n-3et le 22:5n-3.

Ekphience 2

Quatre aliments ont Cte testes: les nauplii d’Artemia salina vivantes (ART’) et
trois alimentsexpkimentaux de mbme formulation que dans l’expkience 1 a l’exception
deshuilesincorponks. Cesdemieressontl’huile de palme(100 PAL), un melangede 80 %
d’huile de palmeet de 20 % d’huile de foie de morue (80 PAL & 20 HFM) et un melange
de 60 % d’huile de palme et 40 % d’huile de foie de morue (60 PAL & 40 HFM). La
formulation d&ailleeest presentkedansle tableau4.3,

La compositionen acidesgras (AG) des differents aliments tests est presented


dans le tableau 4.4. La constitution en AG des nauplii d’Artemia est analoguede celle
d&rite dansl’experience1. Elle contient beaucoupplus d’acidesgras de la s&e n-3 que
d’AG de la drie n-6. Pour les alimentscomposes,les teneursen AG n-3 varient de O,4 a
1,0 % de l’aliment et sont plus Cleveesdansl’aliment qui renferme le plus d’huile de foie
de morue. Pour les AG n-6, les teneurssont comprisesentre 1,98 et 2,27 % de l’aliment et
sont plus &evesdansle regime contenant100 % d’huile de palme. Ainsi, les rapportsentre
AG n-3 et AG n-6 se situententre 0,17 et 0,52. Dansles regimescontenantun melangedes
huiles de palmeet de foie de morue (80 PAL & 20 HFM et 60 PAL & 40 HFM), les AG
n-3 les plus represent&sont le 20:5, le 22:5 et le 22:6, tandisque pour le regime 100PAL,
le 22:5 est le plus abondant. Quel que soit le regime, les AG de la s&ie n-6 sont
principalementrepresent&par l’acide linoleique(18:2).

Dans chaqueexperience,l’aliment a Cte distribue B la main, ad Zibitum,en 6


repasquotidiens,B 6h, lOh, 14h, 18h, 22h et 2h et ce, pendanttoute la dunk d’expkience.
Les alimentscomposesont CtCfoumis sousforme de microparticulesde 100a 200 pm, de
200 a 400 pm et de 400 B 600 pm pour les poissonsagesde 2 a 6 jours, de 6 a 11jours et
de 11 a 17jours respectivement.

4.2.3. Echantillonnageet m&hodes d’analyses

Dans les deux experiences,10 poissonsa l’age de 5, 8, 11, 14 jours et 50


poissonsa I’age de 17jours ont et6 p&h& danschaquelot de manierealeatoirepuis peds
individuellementsur une balanceanalytique(P&O,01 mg) afin d’effectuer le suivi de la
59

Tableau 4.4. - Composition en acidesgras des differents aliments tests (experience2).


ART: nauplii d’Arfemia salina; 100 PAL: aliment compose avec 100 % d’huile de palme;
80 PAL & 20HFM: aliment composeavec un melangede 80 % d’huile de palme et 20 % d’huile de
foie de morue; 60 PAL & 40HFM: aliment compose avec un melange de 60 % d’huile de palme et
40 % d’huile de foie de morue.

ART 100 PAL 80 PAL & 20 HFM 60 PAL & 40 HFM


8:0
lo:o
0,~
O@
0,~
0,05 3: O@
o,(Jo
12:o 0,~ 0,20 0121 0,17
14:o 1,83 1900 1,56 2,16
15:o 0,21 0,25 0,25 0,33
Is016 Q~ 0,06 o,o(J
16:0 32,44 34,58 3iE 30,43
17:o 1,49 0,70 0:79 0,89
Is018 0,oo 0,oo 0,oo 0,oo
18:0 3,84 8,27 7,62 8,27
20:o 0,oo 0,16 0 0,12
22:o 0,oo 0,oo 0,oo 0,oo

C Satire 39,81 45,27 44,40 42,37

14:l 1,50 0,23 0,27 0,32


15:l 0,60 0,oo 0,oo 0,oo
16:l 4,54 2,07 2,46 3,73
17:l 0,36 0,oo 0,oo 0,03
18:l 26,24 36,45 34,94 32,31
2O:l 0,~ 0,04 0,89 1,86
22: 1 o,oo 0,oo 0,34 0,85

C Mono 33,24 38,78 38,90 39,ll

16:2n-6 0,28 0,16 0,12 0,32


16PUFAn-6 1,55 0,37 0,42 0,72
18:2n-6 4,30 10,lO 9,46 8,21
18:3n-6 0,oo 0,lO 0,oo 0,08
20:2n-6 0,m 0,oo 0,oo o,m
20: 3n-6 0,oo 0,75 0,62 0,78
20: 4n-6 0,oo 1,72 1,66 1,83
22:4n-9 om 0,oo 0,oo 0,oo
22: 4n-6 0,oo 0,19 0,io 0,20

C PUFA n-6 6,13 13,40 12,38 12,15

18:3n-3 17,24 0,52 0,59 0,77


18:4n-3 1,85 0,15 0,35 0,85
20: 3n-3 0,oo 0,oo 0,oo 0,oo
20:4n-3 0,oo 0,04 0,19 0,20
20: Sn-3 1,30 0,35 0,94 1,78
22:4n-3 0,oo 0,oo O,W
22:5n-3 00 :‘: 0,72 1,05
22:6n-3 0900 0:31 0,79 1,65

C PUFA n-3 20,39 2,34 3,58 6.29

Sat/PUFA 1,50 2,88 2.78 2,30

E n-3/C n-6 3,33 0,17 0,29 0,52


60

croissance.En fin d’experience,tous les poissonsrestantsdans chaquelot ont CtCcomptes


afin de determinerle pourcentagede survie.

La compositionen acidesgras desaliments,desovules, des larveset desalevins


a Cte determike sur les lipides totaux par chromatographieen phasegazeusea la station
d’hydrobiologiede Saint-Peesur Nivelle.
Dans l’experience 1, la compositionen acidesgras (AG) a ete determineesur
des kchantillons d’ovules, de larves a l’age de 2 jours (apres resorption de la vesicule
vitelline) et d’alevinsnoun-isavecles differents regimesa l’age de 17jours.
Dans l’experience 2, les analysesde la composition en acides gras ont Cte
effectukesd’une part, sur le lot maintenu a jeun et sacrifie a l’age de 6 jours et, d’autre
part, sur des lots d’environ 800 larves ayant recu les differents aliments tests et sacrifresa
l’age de 8 ou 17jours.

Analyse statistique: les pourcentagesde survie et les poids finaux ont Cte
comparespar une analysede variance a 1 facteur et les lots experimentauxhomogenes
recherchespar le test de Duncan. L’analyse des correspondancesa ete employeepour
caracteriserde maniere synthetiquela composition des regimes et des alevins en acides
gras.

4.3. kESULTATS

4.3.1. Exphience 1

4.3.1.1. Survie et croissance

Les pourcentagesde survie obtenusapres l’elevagedes larves jusqu’a l’age de


17jours (15 jours de nourrissageapresla resorptionvitelline), sont assezClevCset compris
entre 71 et 87 % selon les regimes (tubl. 4.5). Bien qu’une tendancea une survie plus
faible soit observeavec le regime contenantde l’huile de foie de morue, aucunedifference
significative n’est mise en evidence entre les pourcentagesde survie obtenus avec les
differents alimentsdistribues.

Les poids moyensfinaux varient de 79 a 289 mg selon les regimes ifig. 4.1;
tabl. 4.5). Les coefficientsde variation sont relativementhomogeneset compris entre 29,0
61

300 1

26

4
24

2204
ART
‘7,

gG 160-
E 160-

loo-

60.

60-

40-

20-

I I 1 I I
2 5 6 11 14 n
AGE (iours)

figure 4.1. - Croissancepond&ale de H. Zongifirs en fonction de differents regimes aprks 15jours


de nourrissage.
ART: pauplii d’drtemia w&a; PAL: aliment composeavec huile de palme; COP: aliment compose
avec huile de coprah; ARA: aliment composeavec huile d’arachide; COT: aliment composeavec
huile de coton; HFM: aliment composeavechuile de foie de morue.
Les barresverticalesrepkentent les &arts entrereplicats.
62

et 37,6 %. L’analyse de variance montre un effet significatif de diffkrents rkgimes sur la


croissance@<0,05). Les nauplii d’htemia (ART) conduisent21une croissancebeaucoup
plus elevk que les aliments cornpods. Dans ce dernier cas, les poids moyensfinaux se
situententre79,3 et 114,5mg et sontnettementinfluencks par la compositionlipidiquedes
regimes expkimentaux (tabl. 4.5). Parmi ces aliments sets, les meilleurs rhultats sont
obtenusavecles regimescontenantde l’huile de palme (PAL) ou de coprah (COP) (114,5
et 110,8 mg respectivement),tandisque la croissancela plus faible est observkeavecl’huile
de foie de morue (HFM) (79,3 mg; p<O,O5). Les rkgimes contenantles huiles d’arachide
(ARA) ou de coton (COT) donnent les rbsultats intermkdaires (89,2 et 84,2 mg
respectivement).

Tableau 4.5. - Poidsmoyenet pourcentage de survieobtenusa l’issuedes15 premiersjours de


nourrissagedeH, Zongi~ilisavecdifferentsregimesexperimentaux (experience
1).
ART: naupliid’Artemia salina; PAL: alimentcompost? avechuiledepalme;COP:alimentcompose
avechuilede coprah;ARA: alimentcomposeavechuile d’arachide;COT: alimentcomposeavec
huilede coton;HFM: alimentcomposeavechuiledefoie demorue.
Lesvaleursentreparentheses
indiquentlescoeffkientsdevariation.

Regime Poidsmoyenfinal Survie


Ox> (30)
ART 289,Z” 84,6a
(3789
PAL 1149 82,8a
(33,O)
COP 110,8b 86,Za
(283)
ARA 89,Zc 86,8a
(33,O)
COT 84,Zcd 77,5a
(3698)
HFM 79,3d 71,3a
(2990)

Les chiffresd’unememecolonneayantie mQmeexposantne diBrent pas significativement


au
risquede5 %I.
63

J2-J5 J5-J8 J8Jll Jl l-J14 J14-J17


PERIODE D’ELEVAGE (jours)

+ ART + PAL + COP


-e- ARA + COT -t- HFM

Rgure 43. - Evolutiondu taux de croissance


spkifique (‘KS) en fonctionde diffkents regimes
chezH. longifilis.
ART: naupliid’hremia saZina;
PAL: alimentcompose avechuiledepalme;COP:alimentcompose
ave-chuilede coprah;AIW alimentcomposeavechuiled’arachide;COT: alimentcomposeavec
huiledecoton;HFM: alimentcomposeavechuilede foie demorue.
64

Lorsque l’on examineles resultatsen termes de taux de croissancespkcifique


(TCS; J!g. 4.2), il appartit que la difference de croissanceentre les lots nourris avec les
nauplii d’Ammia et ceux recevantles alimentscomposessefait essentiellement durant les 8
premiersjours d’elevage.Les TCS observes,entre le 2e et le 8e jour d’elevage, pour les
lots nourris avec les nauplii d’Artemia sont de 53,6 %.j-r , tandis que. pour ceux nourris
avec les alimentscomposes,les TCS ne depassentpas 28,6 a 31,8 %.j-r . En revanche,en
fin d’expkimentation, les TCS observesapparaissenttres voisinsdanstous les lots.

4.3.1.2. Composition en acides gms

- Odes et lurves h l?ige de 2 jours

La compositionen acidesgras des ovuleset des larvesa l’age de 2 jours (apres


resorption de la vesiculevitelline) est present&! dans la figure 4.3. Lors du passagedes
oeufs aux larves de 2 jours, on observe une augmentationd’ AG mono-sature et une
diminution d’AG sature,d’AG n-3 et d’AG n-6. Dartsla compositiondesoeufs et larves de
2 jours, les AG n-6 sont legerement superieurs a ceux de la drie n-3 et sont
particulierementconcentresen l’acide linoleique (18:2n-6) et l’acide arachidonique(20:4n-
6). Pour les AG n-3, ils sont essentiellementriches en acidesgras longs polyinsatures
(C > 20), en particulier I’acide docosahexaendique (22:6n-3). La relative pauvred en acide
linolenique(18:3n-3) est ici a noter.

- Alevins nounis jusqu’h l%ge de 17 jours

La compositioncorporelleen acidesgras (AG) desalevinsen fin d’expkience


reflete celle desalimentsfig. 4.4). La compositiondes alevinsrecevantle regime PAL est
trbs proche de celle de l’aliment. Les alevins des autres lots ont une composition
intermkiiaire entre celle des alevins recevantle regime PAL et celle des aliments qu’ils
recoivent.
Pour les lots nourris avec les nauplii d’Arfemia oh la meilleurecroissancea CtC
observke,les teneursen AG n-3 sont plus faibles dansl’alevin que dans la nauplii, tandis
que les teneurs en AG n-6 dans l’alevin et la nauplii sont tres voisines. La composition
corporelledes alevinsest plus riche en AG n-3 (18:3n-3) qu’en AG n-6 @g. 4.5). De plus,
on constate Cgalementla presencedes acides gras longs polyinsatures(AGLPI) de la
serien-3 (20:4, 22:5 et 22:6) et desAGLPI de la s&e n-6 (20:4) dansces lots de poissons,
bien que cesAG n’existentpasdansl’aliment.
Dans les lots nourris avec les aliments composes,les AG n-3 et AG n-6 sont
moins concentresdansles alevinsque dans les aliments, a l’exception du lot recevant le
65

COMPOSITION EN AG

OVULES LC \RVES J2 A JEUN JS

COMPOSITION EN AG n-3

29
0
$2
521
00
OVULES LARVES 52 A JEUN 56

COMPOSITION EN AG n-6

Figure 4.3. - Composition en acidesgras (AG) desovules, des larves Z+l’age de 2 jours (r&ultats de
l’expkience 1) et des larves maintenuesa jeun jusqu’h l’age de 6 jours (r&ultats de l’expkience 2).
(A): composition globale pour les principales classesd’AG; (B): AG de la s&ie n-3; (C): AG de la
skie n-6.
66

A2
[IO%1

COP

*co

SAT
%

Al
47KJ

cl
n3

-- --

Figure4.4. - Analysedescorrespondances.
Variables actives = classesd’acidesgras: SAT: acidesgrassat&s; MONO: acidesgrasmono-
sat&s; n-3: acidesgrasde la serien-3; n-6: acidesgrasde la seriend.
Observationsactives = regimes:art: naupliid’Artemia salina; pal: alimentcomposeavechuilede
palme;.cop:alimentcompose avechuiledecoprah;ara: alimentcomposeavechuiled’arachide; cot:
alimentcompose avechuilede coton;hfm: alimentcompose avechuilede foie de morue.
Observationssuppl4mentaires= alevins;aart: alevinsno&s avecart; apal: alevinsnourrisavec
pal; acop:alevinsnourrisaveccop; aara: alevinsnourrisavecara; acot: alevinsnourrisaveccot;
ahfm: alevinsnourrisavechfm
COMPOSITION EN AG DES ALEVINS 517
701
G9

ART PAL
REGIME

COMPOSITION EN AG n-3 DES ALEWNS Jl7

~~~,

COMPOSITION EN AG n-6 DES ALEVINS J17

$ 10

9= 6

$ 6
z
g 4

8I 2

8 0

Figure4.5. - Compositionen acidesgras (AG) desalevinsnourris avecles diffbrentsregimes


jusqu’al’agede 17jours(experience1). (A): compositionglobalepourlesprincipal&classes
d’AG;
(B): AG dela s&ien-3; (C): AG dela s&ie nii.
ART: ‘naupliid’Artemiusalina;PAL: alimentcompose avechuiledepalme;COP:alimentcompos6
avechuilede coprah;AFU: alimentcompose avechuiled’arachide;COT: alimentcomposeavec
huiledecoton;HFM: alimentcompos6avechuiledefoiede morue.
68

regime COP oii 1’AG n-6 est plus concentrkedans l’alevin que dans l’aliment. Dans
l’ensemble,la compositionen AG des alevins est plus riche en AG n-6 (18:2n-6) qu’en
AG n-3 (j?g. 4.5). Nkanmoins,lorsquel’on analysedes profils des AG n-6, il est B noter
que, pour les lots recevant les regimesPAL et COP, l’acide arachinodique(20:4n-6) est
plus abondantdans l’alevin que dansl’aliment, tandis que pour les lots nourris avec les
regimes ARA, COT et HFM, il est moins concentre dans l’alevin que dans l’aliment
distribue. L’acide linoleique(18;2n-6) est moinsabondantdans l’alevin que dansl’aliment,
a l’exceptiondu regime COP ob les teneursen 18:2n-6 dansl’alevin et,l’aliment sont tres
voisines.En ce qui concerneles AG n-3, il est a noter que, pour les regimescontenantdes
huiles vegetales,l’acide docosahexaenoi’que (22:6n-3) est le seul qui soit plus concentre
dansl’alevin que dans l’aliment. Le 20:5n-3 est en proportions similairesdansI’alevin et
dansl’aliment. Pour les lots nourris avecle regime contenantHFM, le 20:5n-3 et le 22:6n-
3 sont moinsconcentresdansl’alevin que dansI’aliment.

4.3.2 Experience 2

4.3.2.1. Survie et croissance

Les pourcentagesde survie en fin d’expkience varient de 67 a 75 % selonles


regimes. Le regime contenantde 100 % d’huile de palme conduit a une survie legerement
supkieure a celle obtenueavecles autresregimesy compris les naupliid’Artemia @< 0,05;
tabl. 4.6).
Apres 15jours de nourrissage,les poids moyensobservesdartsles differents lots
varient de 62 a 360 mg, selonles regimes(j?g. 4.6; tabl. 4.6). Les coefficientsde variation
de cespoids finaux sont compris entre 18 et 37 %; ils sont plus ClevCsdansles lots nourris
avec les alimentscomposesque dartsceux nourris avec les nauplii d’tlrtemia. L’analysede
variancemontre un effet significatif de l’aliment sur la croissance@< 0,OS). Les poissons
nourris avec 1’Artemia(ART) ont une croissancet&s supkieure (360 mg; p< 0,05) h ceux
nourris avec les aliments composes(62 a 87 mg). Parmi ces alimentscomposes,l’analyse
des comparaisonsmultiples de moyennen’indique pas de difference significative dans la
croissancedespoissonsnourris avecI’aliment contenant100 % d’huile de palme(100 PAL)
et celui renfermant un melangede 80 % d’huile de palme et de 20 % d’huile de foie de
morue (80 PAL & 20 HFM). En revanche,l’aliment composedanslequel l’apport huileux
est constitued’un melangede 60 % d’huile de palme et de 40 % d’huile de foie de morue
(60 PAL & 40 HFM) conduit a une ameliorationsignificative du poids moyen final par
rapport a l’aliment contenant 100 % d’huile de palme @<0,05). Cette amelioration,
d’environ 24 %, n’est nkmmoins sensiblequ’entrele 14eet le 17ejour (Q. 4.6).
69

320

280

260

240

AGE (iours)

Rgure 4.6. - Croissancepond&ale de H. ZongiJZisen fonction de diffkents aliments tests aprks 15


jours de nourrissage(experience2).
ART: nauplii d’drtemia salina; 100 PAL: aliment compose avec 100 96 d’huile de palme;
80 PA& & 20 PAL: aliment composeavec un melangede 80 96d’huile de palme et 20 96d’huile de
foie de morue; 60 PAL & 40 PAL: aliment composBavec un melangede 60 96 d’huile de palme et
40 96d’huile de foie de morue.
Les barresverticales reprksententles &arts entre replica&
70

Tableau4.6. - Poidsmoyenet pourcentage de survieobtenusa l’issuedes 15 premiersjours de


nourrissagedeH. longiffis avecdifferentsalimentstests(experience2).
ART: nauplii d’Artemia salina; 100PAL: aliment composeavec 100 % d’huile de palme;
80PAL & 20 HFM: alimentcompose avecun melangede 80 % d’huiledepalmeet 20 % d’huilede
foie de morue;60 PAL & 40 HFM: alimentcompose avecun melangede60 % d’huiledepalmeet
40 % d’huiledefoie demorue.
Lesvaleursentreparentheses indiquentlescoeffkientsdevariation.

Regime Poidsmoyenfinal Survie


(mg) (So)
ART 359,6a 67,2a
(18,O)
100PAL 70,6b 75,2b
(29,7)
80 PAL & 20HFM 61,6b 67,6a
(3097)
60 PAL & 40HFM 87,4' 68,ga
CJ6,8)

Les chiffres d’une memecolonneayantle mQmeexposantne diftkent pas significativement


au
risquede5 %.

Comme dans la premikre expdrience,2 J8, tous les aliments sets conduisenta
des r&ultats analogues,Les poissonsnoun-is avec 1’Artemiamontre une croissancet&s
supkieure Bcelle obtenuepour les lots recevantles alimentscompods (fig. 4.7).

4.3.2.2. Composition en acidesgras

- Carvesh jeun jusqu% l’iige de 6jour

La compositionen acidesgras (AG) des larves maintenuesg jeun jusqu’g I’ige


de 6 jours est p&sent& danslaflgure 4.3. Lorsque l’on comparela compositioncorporelle
deslarves maintenuesStjeun avecdes larvesde 2 jours (rksultatsobtenusdansl’expkience
l), les analysesindiquent que la teneur en lipides totaux, initialementde 22,4 % dans les
larves de 2 jours, diminue jusqu’k 12,2 % dans celles maintenues& jeun. Pour ces
71

10’ I I I I i
J2-J5 J5J8 J8-Ji 1 Jl l-J14 J14-J17
PERIODE D’EL.EVAGE (jours)

+ ART + 1OOPAL e 6OPAL&20HFM + 60PAL&40HFM

Figure4.7. - Evolutiondu taux de croissance


spbcifique(TCS)en fonctionde diffkents aliments
testschezH. longiflis (ex&ience2).
ART: nauplii d’Artemia salina; 100 PAL: aliment composeavec 100 95 d’huile de palme;
80PAL & 20PAL: alimentcompose avecun melangede 80 96d’huiledepalmeet 20 5%d’huilede
foie de morue;60 PAL & 40 PAL: alimentcompose avecun melangede 60 % d’huilede palmeet
40 % d’huiledefoie de morue.
72

demieres, les AG mono-satures(le 18:1, notamment), et les AG de la serie n-6 (en


particulier le 18:2) sont responsablesde la diminution. En revanche, les teneursen AG
satureset AG n-3 (le 22:6, notamment)augmententlegerement.
Dans la compositionen AG des larvesmaintenuesa jeun, la teneur en AG de la
s&e n-3 est legerementsupkieure a celle de la serien-6. Les larves semblentconserverles
AG n-3 (en particulier le 22:6) et utiliser principalementles AG n-6 (le 18:2). Par ailleurs,
on note Cgalementun epuisementde certainsacidesgras de la s&e n-6, comme le 16:2 et
le 22:4, et de la serie n-3 (le 22:5).

- Carvesnow-tiesjusqu ‘ir ! ‘Ggede 8 jours

Dans l’ensemble, la compositionen AG des larves reflete celle de l’aliment.


Pour les poissonsnourris avec les nauplii d’Artemia, la teneur en AG n-3 est moins forte
dans les larves que dans l’Artemia, en revanche,la teneur en AG-6 est t&s legerement
supkieure dansles larves. La compositiondes larves aliment& avec 1’Anemia(f&. 4.8),
montre que la teneuren AG de la serie n-3 (en particulier le 18:3) est plus &leveeque celle
de la s&e n-6 (le 18:2, notamment).En outre, on noteegalementune apparitionde certains
AG n-3 (commele 20:4, le 22:5 et le 22:6) et AG n-6 (le 20:4) dansles larves now-is avec
l’rlrtemia.
Pour les lots recevantles alimentscomposes,les AG n-3 et AG n-6 sont moins
concentresdans les larves que dans les aliments. Les AG n-6 des larves sont plus eleves
dans les lots nourris avec le regime contenantl’huile de palme que ceux recevant un
m&tnge d’huile de palmeet d’huile de foie de morue (f&. 4.8). Les AG n-3 deslarvessont
quantitativementsimilaires, quel que soit le regime qu’ellesrecoivent. Les AG de la s&e
n-3 et n-6 les plus abondantssont le 22:6 et le 18:2 respectivement.Par ailleurs, on observe
une disparition du 20:4 chez les larves nourries avec les regimes 100PAL et
80 PAL & 20 HFM, et des 18:4, 20:4 et 22:5 chez les lots nourris avec le regime
60 PAL & 40 HFM.

- Alevins nourrisjusqu ‘6 12ge de 17joum

La composition en AG des alevins nourris avec l’rlrtemia montre la meme


evolutionque celledeslarvesde 8 jours.
Pour les poissonsnourris avec les alimentscomposes,les teneursen AG n-6 (le
18:2) sontplus importantesque cellesdes AG n-3 et semblentetre plus &e&es dansles lots
now-r-isavec le regime 100PAL @g. 4.9). Les AG n-6 sont dominespar le 18:2 et 20:4.
Les teneursen AG n-3, en particulier le 22:6, s’accroissentavec une augmentationdu taux
d’huile de foie de morue incorporee dans le regime et sont plus Clew&sdans le regime
COMPOSITION EN AG DES IARVES J8

REGIME

COMPOSITION EN AG n-3 DES IARVES J8


0
0
@ I

lQ)PM i!OPALLPHFLII)PALL4OHFM

COMPOSITION EN AG n-8 DES LARVES J8

Figure 4.8. - Composition en acidesgras (AG) des larves nourries avec les differems aliments
testsjusqu’a l’age de 8 jours (experience2). (A): composition globale pour les principales classes
d’AG; (B): AG de la sdrie n-3; (C): AG de la serie n-6.
APT: -nauplii d’Anemiu salina; 100 PAL: aliment compost?avec 100 76 d’huile de palme;
80 PAL & 20 PAL: aliment composeavecun melangede 80 96d’huile de palme et 20 % d’huile de
foie de morue; 60 PAL & 40 PAL: aliment composeavec un melangede 60 % d’huile de palme et
40 % d’huile de foie de morue.
COMPOSITION EN AG DES ALEWNS J17

REGIME

COMPOSITION EN AG n-3 DES ALEVINS J17


J-l
a3

IPHFWOPUC4OHFM

COMPOSITION EN AG n-6 DES ALEVINS J17

Figure 4.9. - Compositionen acidesgras (AG) desalevinsnourrisavecles differentsaliments


testsjusqu’al’agede 17jours (experience2). (A): composition
globalepour les principaksclasses
d’AG; (B): AG dela serien-3; (C): AG de la serien-6.
ART: nauplii d’Artemiastdina; 100 PAL: aliment composeavec 100 % d’huile de palme;
80 PAL & 20 PAL: alimentcompose avecun melangede80 96d’huiledepalmeet 20 96d’huilede
foie de morue;60 PAL & 40 PAL: alimentcomposeavecun melangede 60 % d’huiledepalmeet
40 96d’huiledefoie demorue.
75

60 PAL & 40 HFM. Pour les lots nourris avec les regimes 100PAL et
80 PAL 8z20 HFM, on note une absencetotale de certains AG n-3, comme le 18:4 et
20:4, alors que pour ceux recevantle regime 60 PAL & 40 HFM, on observetous les AG
n-3 (18:3, 18:4, 20:4, 205, 225 et 22:6)

4.4. DISCUSSION ET CONCLUSION

Les resultatsmontrentque, si la survie est dlevdedanstous les cas (71 a 86 % et


67 a 75 % dansla premiereet la deuxiemeexperience,respectivement),les poids moyens
finaux sont fortement influencespar la nature de l’aliment utilise. Les nauplii d’Artemia
conduisenta une croissancet&s supkieure a celle enregistrk avec les differents aliments
composes.Cet &art de croissances’est aver6particulierementnet au tours de la premiere
semained’elevage, p&iode durant laquelle les larves ont aussi montre une ingestion.
beaucoupplus active desArtemia que desalimentssets. Ceci n’est pas du a sa composition
en acidesgras mais a d’autrescomposantes,tel que leur compositionen acidesamines,une
meilleuredigestibilid ou plus simplementa une meilleureingestionpar les alevinsnourris’
avec1’Artemiaquepar ceuxrecevantles alimentscomposes.
Parmi les alimentscomposes,les meilleurescroissancesde H. Zongifilissont
obtenuespour les lots nourris avecles regimescontenantdeshuilesvegetales,en particulier
les huiles de palme et de cop&. Ceci sembleindiquer que les teneursen AG n-3 et n-6
presentesdartscesalimentssontdansdes proportionsfavorablea une bonnecroissance.En
revanche,chezle poisson-chatam&ica.in(Zctaluruspunctatus)la meilleureperformanceest
obtenuelorsqueles poissonsrecoiventdesalimentscontenantdeshuilesanimales(Stickney
et Andrews, 1971et 1972). Cette differenceest a associer,d’une part, a la compositionen
acidesgras essentielspresenteddans les huiles incorporeeset, d’autre part, aux besoins
spkcitiquesdesespkes. Parmi les poissonstropicauxd’eaudeuce,les tilapiasont un besoin
plus important en acidesgras de la s&e n-6 qu’en AG de la s&ie n-3 (Kanazawaet aZ.,
1980; Teshimaet al., 1982; Takeuchiet al., 1983). En revanche,chez la truite comme
chezle coregoneet chezle poisson-chatam&icain, les acidesgras indispensables sont de la
s&e n-3 (Watanabeet al., 1974; Satohet al., 1989; Watanabeet al., 1989). Cependant,
chezles autresespkcesde poissonsetudiees,les AG de la drie n-3, en particulier le 18:3n-
3, et de la serien-6 (18:2n-6) ont deja tous deux Cte identifi6s comme des AG essentiels
chezla carpe, l’anguilleet le saumon“chum” (Kanazawa,1985).
Chez H. ZongzjiZis,la croissancedes larves parait diminuee par un exces
d’AG n-3 (huile de foie de morue)commepar un excb d’AG n-6 (huile de coton) dartsles
76

aliments. L’effet negatif eventuel d’un exces d’acides gras a Cd demontre chez les
salmonidesoti un excbsde 18:2n-6, plus de 2 % du regime, peut conduire a des effets
depressifssur la croissance(Yu et Sinnhuber,1975). Watanabe(1982) a egalement,montre
qu’un excb (supkieur a 4 % du regime) de 18:3n-3ou d’un m&urge de 20:5 et 22:6n-3,
peut egalemententrainerunediminution de la croissancechezla truite arc-en-ciel.

ChezH. Zongzjilis,la compositionen acidesgras desovuleset des larvesa l’age


de 2 jours se caracteriseessentiellementpar les acides gras longs polyinsatures de la
serie n-3, en particulier l’acide docosahexaenoique (22:6n-3), et l’acide linoleique(18:2n-
6). Ceci pourrait indiquer le caractere essentielde ces acidesgras. L’importance toute
particuliere du 18:2n-6 et du 22:6n-3 sembleraitconfirmed par une grande retention de
22:6n-3 et une utilisation de 18:2n-6, lorsque les larves sont maintenuesa jeun pendant6
jours. Une conservationde certainsacidesgras, en par&her le 22:6n-3, a egalementete
observkechez Sparusaurata, lorsque les larves sont maintenuesa jeun pendant 6 jours
&oven et al., 1989). Par ailleurs, la composition corporelle des alevins recevant les
differents aliments testsjusqu’8 I’fige de 17 jours, montre Cgalementune proportion plus
forte du 18:2n-6et du 22:6n-3. Cesobservationspourraientdonesuggererque le 18:2n-6et
le 22:6n-3 sont indispensablespour H. Zongzjllis.Chez plusieurs espikes de poissons
matins, les acidesgras 20:5n-3 et 22:6n-3 sont des acidesgras essentielspour la p&ode
lecitotropheet heterotropheprimaire (Pionetti et al., 1986). Ces acidesgras sont essentiels
dans la participation a la constitution des differents types de membranes(Castell, 1979;
Pionetti et al., 1986).
Nkmmoins, les proportionsrelativementelevtks du 22:6n-3 dansla composition
des ovules et des larves de 2 jours pourraient Ctre en relation avec la composition de
l’aliment des reproducteurs.Dans notre cas, les geniteursont ete nourris avec un aliment
granule a 35 % de proteines brutes, darts lequel les lipides alimentaires proviennent
principalementde l’huile de foie de morue, riche en acides gras de la skie n-3. Les
reservesdeslarves servanta couvrir leurs propresbesoins,l’alimentationdes geniteurs,via
les effets sur les ovules, peut influencer la croissanceprkcoce des larves et amortir ou
accentuerdes deskquilibreseventuelsde l’aliment destinesaux larves durant les premieres
jours. Ceci demanderaituneinvestigationplus approfondie.

Chez la plupart des espkes de poissonsetudik, la compositioncorporelle en


acidesgras est generalementle reflet de la compositionlipidiquedessourcesd’alimentation
(Castel!, 1979; Watanabe,1982; Soivio et al., 1989). Ceci est egalementobservepour H.
Zongzplis.Les analysessur les alevins montrent que la composition en acides gras est
fortement influenceepar les regimesqu’ils recoivent. Parmi les AG n-3, le 22:6n-3 est le
seul qui soit plus concentre darts l’alevin que dans l’aliment (a l’exception de
77

l’aliment HFM). Les proportionsplus Cleveesdu 22:6n-3 dansl’alevin que dansl’aliment


distribue, pourraient Ctre attribuees a la bioconversionpar la voie de l’elongation-
desaturationd’acidesgrastels que l’acide linolenique(18:3n-3). En outre, uneapparitionde
22:6n-3 dans l’alevin nourri avec l’Anemia, bien que cette demiere soit . totalement
depourvueen 22:6n-3, suggikeune capacitea la bioconversionde 18:3n-3 en 22:6n-3 chez
H. Zurzgz~Zis.La bioconversiondu 18:3n-3 en 20:5n-3 ou en 22:6n-3 a egalementBte
demontreechez Trichogmtercosby(Rahnet al., 1977),chezSalmogairdneti (Kanazawaet
al., 1979)et chezIctalwus punctatus(Satohet al., 1989).
Par ailleurs, il est B constaterque, chezH. longzsZis,pour les lots recevantles
regimesPAL et COP, l’acide arachidonique(20:4n-6) est plus concentredansl’alevin que
dans l’aliment. Ceci semble montrer que H. Zongzjiilisa aussi des besoins en acide
arachidonique(20:4n-6), en plus du 18:2n-6. Chez les tilapias, la meilleurecroissanceest
observeclorsqueles poissonsrecoiventun aliment supplementeavec 1 % de 18:2n-6ou de
20:4n-6 (Teshimaet al., 1982).
Chez H. Zongzplis,une ameliorationde la croissanceest observkelorsque les
poissonsrecoiventun regimecontenantun m&nge d’huiles de palmeet de foie de morue.
Un regime 60 PAL & 40 HFM procure une meilleurecroissancequ’un regime 100 PAL.
Ceci suggerequ’il existeun rapport optimum entre les AG n-3 (en particulier le 22:‘6n-3)et
les AG n-6 (18:2n-6 ou 20:4n-6) pour la couverture en AG essentielsdes larves de H.
Zongzplis.La zone favorablepa&t se situer entre 0,5 a 1,0 % d’AG n-3 dans le ‘regime,
avec un rapport entre AG n-3 et AG n-6 compris entre 0,2 et 0,5. Kanazawa(1985)
rapporte egalementque la carpe, l’anguille et le saumon“chum” ont un besoinen ‘AG n-3
aussibien qu’en AG n-6.

Dans cette etude, le caractbreessentielde certainsacidesgras pour les.larveset


alevins de H. Zongiyfilisn’a pu etre mis en evidencede mar&e certaine. Cependantil
sembleraitque le 18:2n-6et le 22:6n-3 soientindispensables pour cette espke. Une analyse
comparative des fractions polaires (essentiellementphospholipides constitutifs des
membranes)et non polaires (principalementlipides de reserve) pourrait eventuellement
permettre de le pnkiser (cjI Pionettiet al., 1986).
TROISIEME PARTIE

MODALITES DE PRESENTATION ET DE DISTRIBUTION DES


ALIMENTS AUXJWENILES

CHIAPITRE v: ETUDE DE LA RATION ALlMENTAlRE

CHAPITRE VI: ETUDE DE MODE DE PRESENTATION DE L’ALIMENT

CHAPITRE VII: ETUDE DE LA FREQUENCE ET DE LA PERIODE DE


NOURRISSAGE

.,
81

CHAPITRE V

ETUDE DE LA RATION ALIMEBJTAIRE

5.1. INTRODUCTION

Dans les elevagespiscicolesdu type intensif ou semi-intensif, l’alimentation


artifkielle representela composanteprincipale du coiit de production des poissons. La
rentabilid economiquede ces Qevagesest done dependante,en plus de la mise au point
d’une formule alimentairea moindrecout, d’une methodologiede nourrissagebien adapt&e
aux espkceselevkes.Si la qualid et la formulation desalimentspeuventCtrecontrol&es,la
plupart des parametresportant sur la distributionet la prise alimentairerestentdiffkiles a
programmeret etroitement dependantsde la taille des poissons,du niveauenergetiquedu
regime et des facteurs de l’environnement,en particulier la temperaturede l’eau @rett,
1979;Cole et Boyd, 1986; Westers,1987).Hogendoomet al. (1983) ont montre que, chez
Clarias gariepinus, le taux de nourrissageoptimal varie en fonction de la temperaturede
l’eau et de la taille du poisson.
Chez H. Zongijilis,bien que les Clevagesen phasesde pregrossissement et de
grossisscmentne posent pas de difficult& particulieres (Legendre, 1991), le taux de
nourrissage,permettantd’exprimer au mieux les performancespotentiellesde cette espkce,
n’a pasencorefait l’objet d’etudeparticuliere.Une sous-alimentation pourrait aboutir a une
diminution desperformancesde croissancedespoissonstandis qu’une suralimentationpeut
conduire a un gaspillaged’aliment et provoquer une pollution de l’eau. Ainsi sous-
alimentationet suralimentationont toutesdeuxd’importantesconsequences Gconomiques.
82

L’objectif de ce chapitre est d’optimiser la quantid joumaliere d’aliment


nkkessairepour obtenir une bonnecroissanceet une bonne efficacite alimentairechez H.
Zongzjilis,lorsque les poissonsrecoivent une frequenced’alimentation journal&e fix&~.
Cette optimisationsera rechercheeen regard de l’influence de la ration alimentairesur le
gain de poidsdesindividusen debutde phasede pregrossissement (poids initial de 1 g).

5.2. MATERIAL ET METHODES

5.2.1. Conditions expkimentales

L’experience,d’une dun& de 21 jours, a Cte r&We dans une s&e de petits


bats en PVC d’un volume utile de 40 litres, aliment& en eau de lagunerecyclke. Pendant
cette p&We, la temperaturede l’eau a varie entre 27 et 29°C et la concentrationen
oxygenedissous&it de 4,5 a 7,0 mg.1”. La salinid Ctaitcompriseentre 7 et 8 g.1-l.
Les siluresutilises, d’un poids initial de 1,12&0,19 g, provenaientinitialement
d’une populationde larves ClevrZes en cagesimplant~s en etang selon la methoded&c&e
par Legendreet al., 1991. Apres avoir ete tries afin d’etablir une population de depart de
taille homogene,les poissonsont Cterepartis au hasarden 12 lots de 50 individus dansles
petits bats d’elevage.
Quatretaux de nourrissagedifferents (exprimesen pourcentagedu poidsvif des
poissons):3 %, 6 %, 9 % et 12 % et une distribution “en excb”, avec une fkquence
d’alimentation joumaliere fix& ont ete testes. Chaque situation expkimentale &it
repliqukeune fois. Deux lots supplement&esmaintenusa jeun ont egalementCtCr&lids.
Tous les lots de poissonsont Ctenourris avecun aliment complet pour alevins
de truite (Trouvit) qui, malgre les mauvaisresultatsobservespour la phased’alevinageest
habituellementutilise pour le debut du pregrossissementchez H. Zongzjflis(Legendre,
1991). La compositionde cet aliment, a 56 % de proteinesbrutes, est presentkedans le
tableau 5.1. Chaquejour, les aliments ont ete foumis manuellement8 tous les lots de
poissons,par petitespin&es, en 4 repas a 8h, 14h, 20h et 2h. Pour la p&ode d’elevage
compriseentre le le et le 12ejour, l’aliment a CtCdistribuesousforme de microparticulede
800-900pm et de 1,5 mm pour la p&ode situeeentre le 13eet le 21ejour.
Pour une alimentation “en exces”, la quantite d’aliment distribuee a et&
quantifike et ceci corresponda une ration alimentairejoumaliere d’environ 20 % de la
biomassede poissons.
83

Tableau 5.1. - Composition de I’aliment utilise.

Indications fournies par le fabricant


Ingrddients: Farine de Poisson, concentre soluble de proteines de poisson, levures, huile de
Poisson,lactobaserum,amidon cuit, farine de soja toast& composemineral vitamin&
Compositions chimiques:
Au minimum
Proteinesbrutes 53,OO%
Matieres grasses 8,50 96
Au maximum
Humidite IO,50 %
Cellulosebrute 2,00 %
Mat&es min&&s 830 %
Vitamines ajout&s au 100 kg:
Vitamine A 20000001u Vitamine D3 2OOOOOIU
Vitamine E 6000mg Vitamine K3 300 mg
Vitamine C 40 000 mg Vitamine B 1 15OOmg’
SupphZmentationsau 100 kg:
Zinc 6 000 ppm Manganese 11 OOOppm
Antioxydant 15 000 ppm

Composition analytique r&We au laboratoire (% de la matiixe s&he)

Proteinesbrutes (N x 6,25) 56,l


Matike grasse 994
Cendres 11,l
Extractif non azote 23,4
Energiedigestible (MJ/lOOg)l 1,673

’ valeur estimke (voir chapitre II).

5.2.2. Echantillonnage et m&hodes d’analyses

Tow les 7 jours, 30 poissons de chaque Iot ont t5tCp&h&, au hasard, et peds
individuellement (P+O,Olg) afin d’effectuer le suivi de la croissance. En fin de chaque
khantillonnage, tous les poissons de chaque lot ont &C compds et la biomasse totale a Btk
84

d$termin&epour le reajustementde la ration aliment&e. Un nettoyagecomplet desbats a


egalementCteeffectualpendantla pes&edespoissons.
En debut et en fin d’experience,desindividus de chaquelot ont ete preleveset
congel& pour l’analyse de la composition corporelle globale. Les analysesont Cte
effect&es sur le broyat de l’ensembledespoissonsde chaquereplicat.

Analyse statistique: les resultatsobtenusont ete comparespar une analysede


variancea 1 facteur. La ration joumaliere optimalea ete recherchkepar le test de Duncan
au seuilde significationde 5 %.

5.3. RESULTATS

5.3.1. Survie et croissance

Au tours de cette experience,la mortalid a Cd suivie dans tous les lots de


poissons;elle est plus importantedansles lots maintenusa jeun, le pourcentagede survieen
fin d’expkience, pour ce lot, &ant de 28 %. En revanche,pour les poissonsrecevantune
alimentationration&e ou “en exces”, les pourcentagesde survie sont assezCleves,compris
entre 63 et 81 %, et ne montrent pasde differencesignificative(tubl. 5.2).

Les poids moyensfinaux varient de 3,06 a lo,68 g selon les traitementspg.


5.1). Les coefficientsde variation de cespoids fmaux, compris entre 19,7 et 39,5 %, sont
plus elevesdansles lots oti la croissanceest la plus forte que dansles autreslots. L’analyse
de variancemontre un effet significatif @< 0,05) de la ration alimentairesur la croissance.
Les poissons nourris avec une distribution d’aliment “en excb” ont une croissance
.
journalike moyenne plus elevee (0,46 g.j-‘) que lorsque les poissons recoivent une
alimentationrationnke(0,lO a 0,41 g.j-‘). Pour les poissonsmaintenusa jeun, pendant21
jours, le poids moyen, initialement de 1,14 g, diminueB 0,85 g, ce qui correspondB une
perte de poidsde 0,Ol g.j-‘,
Cependant,si la croissanceest exprimeepar le taux de croissancespkifique
(TCS; tabl. 5.2), l’analyse des comparaisonsmultiples de moyenne n’indique pas de
difference significativedans la croissancedespoissonsrecevantune ration alimentaire“en
exces” et celle rationtreea 12 %. La Jgure 5.2 montre la relation entre la croissancedu
poisson(exprimeeen TCS, %.j-‘) et la ration alimentairejoumaliere (% de la biomassede
poissons).
Tableau 5.2. - Effet du taux de rationnementsur la croissance,la survie et l’indice de consommationde H. ZongiJilisapres21 jours d’experience.
Les valeursentreparenthesesindiquent les coeffkients de variation.

Ration Poids Poids Survie Taux de croissance Croissance Indice CEP CUPa
alimentaire initial final specifique journaliere de consommation
(%) (g) 0 (%) (%.j-‘) @.J’)

0 l,l# O,Ssa 28a -1,43a -Q,Ola


W,l) (22 3
3 1,08a 3,@+ 63b 4,9sb o,@+ l,O@ l,83a 38,16a
(16,4) (1997)
E
6 1,15a 5,2& 74b 7,2& 0,2d: 0,87a 2,01a 31,84b
(14,8) (24,o)
9 1,lsa 8,28d 73b 9,4d 0,38 0,9 Ia 1,9-P 31,23h
(1731) (29,6)
12 1,06a 9,71e 81b 10,55e 0,41e 1,02a 1,75a 2518’
(14,7) (2796)
en excb 1,12a 10,68f 80b 10,75e 0,46f 1,52b 1,19a 17,49d
(16,4) (393
Les chiffres d’une memecolonneayant le meme exposantne different passignificativementau risque de 5 96.
86

TEMPS (iours)

- non noutris + ration: 3 % - ration: 6 %


-+ ration: 9 % * ration: 12 % + en exchs

- - . _-.-

Figure 5.1. - Croissance


pond&aledeH. longi@Zis
enfonctiondu tauxde nourrissage.
87

I, RATION JOURNALIERE (“3 de la biomasse)

Figure 5.2. - Tauxde croissancespecifiquede H. longiplis en fonctiondu taux de nourrissage


et
determination de-srationsdemaintenance
(Rm), optimale(Rapt)et maximale(Rmax).

Le taux de croissanceaugmentedans un premier temps avec l’Cl&ation de la


ration joumali&re et atteint une valeur asymptotiquelorsque le taux de croissancedevient
maximal. Selon Brett (1979), la ration de maintenance,la ration optimale et la ration
maximale peuvent Ctre &ah&es directementB partir du graphiqueobtenu. La ration de
maintenance&ablie par extrapolationh partir de lafigure 5.2 est estimk a environ 0,7 %.
La ration optimalecorrespondh la projection SWl’axe des “x” du point tangenteh la courbe
lorsque cette tangentepassepar le point origine. Elle prend une valeur de 3 % dansnotre
cas. La ration maximale,correspondantau taux de croissancemaximal, est estimk h 12 %.
88

5.3.2. Indice de consommationet efficacit6 desprot6ines alimentaires (&zbZ,5.2)

Les indices de consommation (IC) obtenus sur l’ensemble de la d&e


d’expkience sont relativementfaibles et varient de 0,87 a 152. L’IC le plus eleve (152)
est observechez les poissonsrecevantune ration alimentaire “en exds” @<0,05), tandis
quepour les lots recevantune alimentationration&z, les IC sont comprisentre 0,87 et 1,04
et ne montrentpas de differencesignificative.

Le coefficient d’efficacite proteique(CEP=gain de poids/prot&nesing&es) et


le coefficient d’utilisation proteiqueapparente(CUPa=prot&nes fixeeslprodinesingerkes),
obtenus en fin d’expkience, varient en fonction du taux de rationnement..Bien que
l’analysede variance ne montre pas d’effet significatif du taux de rationnementsur les
valeursdu CEP, une tendancea une diminutiondu CEP a bte observkelorsqueles poissons
recoivent une ration alimentaire “en exces”. Dans l’ensemble,les CEP varient de 1,19 B
2,Ol selonles traitement.
En revanche, le CUPa diminue significativement@<0,05) lorsquele taux de
rationnementaugmente.Le CUPa le plus &eve (38,2 %) est observepour le lot nourri avec
la ration la plus basse,tandisque pour le lot recevantune alimentation“en excks”, le CUPa
est le plus faible (17,5 %). Pour les lots now-is avec une ration intermkliaire, les CUPa
sontcomprisentre 25,2 et 31,8 %.

5.3.2. Compositionscorporelles (tabl. 5.3)

La composition corporelle des poissons entiers en fin d’expkience est


significativementaffectke par le taux de rationnement(p<O,O5). La teneur en eau tend a
dkroitre lorsque le taux de nourrissageaugmente;elle apparait plus elevkepour les lots
recevantle taux de rationnementcompris entre 3 et 6 % que lorsqueles poissonsrecoivent
une ration alimentairede 9 a 12 % et “en exces”. En revanche,la teneuren lipides tend a
s’accroitreavec l’augmentationdu taux de rationnement.La teneur est la plus Clewk dans
les lots recevantune ration alimentairea 12 % et “en exces”. Les teneursen proteineset en
cendressont peu variables et se situent entre 12,6 et 13,2 % et entre 2,5 et 2,7 %
respectivement .
89

Tableau - Composition corporelle des silures au debut et B la fin de l’experience (en


5.3.
pourcentagedu poids frais).

Eau Protkinesbrutes Cendres Lipides


(%I (%I (%) (So)
Initial 77,ga 15,7c 3,ob 3,5c
Ration alimentaire (% de la biomasse)
0 86,5d 8,6a 3,6’ 1,3a
3 82,P 12,6b 2,7a 2,6b
6 81,6’ 12,7b 2Ja 3,2bc
9 80,7b 13,2b 2,5a 3,6Cd
12 80,1b 13,0b 2,5a 4,4d
en exch.5 80,0b 13,0b 2,6a 4,4d

Les chiffres d’une mgme colonne ayant le meme exposant ne difnrent pas significativement au
risque de 5 %.

Pour les lots maintenus a jeun, la teneur en eau, initialement de 78 %, augmente


jusqu’a environ 86 % a la fin de l’experience. Les teneurs en prodines et en lipides,
initialement de 15,7 % et de 3,5 %, diminuent jusqu’a 8,6 % et 1,3 % respectivement. Les
..
cendres augmente de 3,0 % a 3,6 %.

5.4. DISCUSSION ET CONCLUSION

La presente etude montre un effet significatif du taux de nourrissage sur la


croissance et l’indice de consommation de H. long(@s. Les poissons nourris avec les taux
de rationnement compris entre 3 et 9 % de la biomasse de Poisson, ont des taux de
croissance inferieurs a ceux obtenus avec une ration alimentaire % 12 % et “en exces”.
D’une maniere g&&ale, une augmentation du taux de nourrissage se traduit par
une augmentation significative du taux de croissance journalier (Huisman et al., 1979;
Meske et Pfeffer, 1979; Stickney et McGeachim, 1984). Chez les larves de Aristichthys
nobilis, la vitesse de croissance pour les lots recevant une ration journaliere a 30 % de la
90

biomasseest significativement plus &leveeque lorsqu’une ration a 10 ou a 20 % est


distribuke(Carlos, 1988).
Bien que la croissancemaximalesoit observkepour les lots recevantune ration
alimentaire “en exces”, 1’IC obtenu pour ces lots est en revanche significativkmentplus
&eve que ceux obtenus avec une alimentation rationnke. I1 semble que les aliments
distribuespour les lots recevantune ration “en exces” ne sont pasconsommesintegralement
par les poissons, ce qui pourrait induire un IC plus 6levC. Andrews (1979) observe
egalement,chez Ictdurus punctarw, uneaugmentationde l’indice de consommationlorsque
les poissonsresoiventune ration alimentaire“en exces”.
Chez Heterobranclw, la relation entre le taux de croissancespkcifique et la
ration alimentairejournal&e montre une fonction curviligne conforme a celle d&-&e par
Brett (1979). La ration de maintenancejournal&e, definie commme &ant la quantite
d’aliment necessairepour couvrir le metabolismede basede l’organismepour lequel le taux
de croissanceest nul, est estimeea environ 1 %. La ration optimalejournal&e etabliepar
extrapolationa partir de lafigure 5.2 est d’environ 3 % de la biomassedes poissonset la
ration maximale,correspondantau taux de croissancemaximal est d’environ 12 %.
Le taux optimal de nourrissagejournalier, calculeen pourcentagede la biomasse
des poissons, varie egalement avec le poids individuel des poissons. Chez Ckrias
gariepinus,pour une temperaturecompriseentre 27 et 29°C le taux de rationnementpour
les poissonsde 1 g se situe entre 7,4 et 7,9 % et diminue a 4 et a 3 % pour les poissonsde
25 et de 100 g respectivement(Hogendoornet al. 1983). Chez Colossoma.mitrei 6levd en
cages,le taux de nourrissageest de 3 % pour les poissonsde 150 a 180g et diminue a 2 %
pour les poissonsplus de 200 g (Merola et De Souza, 1988).
L’augmentation du taux de rationnementparait egalementavoir une influence
sur la compositioncorporelle despoissons,en particulier sur les teneursen eauet en lipides
(Reinitz, 1983a,b). Chez Heterobrunchus,les teneurs en lipides sur les poissonsentiers
s’accroissentavec l’augmentation du taux de rationnement et sont plus Clevk chez les
poissonsnourris avec une ration alimentairejournaliere de 12 % et une alimentation “en
excb”. L’accumulation importante deslipides corporelsdans ceslots pourrait Ctre associke
a une consommationplus eleveeet a une taille de poissonsplus grande que dans les lots
nourris avec une ration alimentairejournalierede 3 a 9 %. Ces resultatssont a rapprocher
de ceux obtenus chez Salmo salar et chez On.corhynchusmykiss, pour lesquels une
augmentationde la ration alimentaire conduit a une elevation de la teneur en lipides
corporels(Storebakkenet Austreng, 1987;Storebakkenet al., 1991).

Chez Heterobranchus, nos resultats montrent que, pour le debut du


pregrossissement,le taux de nourrissagemaximal (exprime en pourcentagede la biomasse
des poissons)est estime a 20 % et a 12 % pour les poissonsde 1 et 10 g respectivement.
91

Pour les p&sons de taille suphieure A 10 g, les rations aliment&es restent encore h
dktermineravecprkcision.Jusqu’hpresent,pour la realisationdesBlevagesde H. Zongz@Zis,
les rationsquotidiennesutiliskks ont Ct6 fix&s de mar&e empirique2 environ 4 2 5 % de
la biomassepour des poissonsde 50 B 200 g de poids moyenset A 3 % jusque tiers 500 g.
Pour despoissonsde plus de 500 g, la ration de 3 % est apparuetrop g&Creuseet conduitA
uneklevationsensibledesindicesde consommation(Legendre,1991).
93

CHAPITFtE VI

II INCIDENCE DU MODE DE PRESENTATION DE L’ALIMENT II

6.1. INTRODUCTION

L’interet croissantpour l’aquacultureen milieu continentalet lagunaireen C&e-


d’Ivoire, a entraine l’emergence de nombreux projets; il existe actuellement des
pisciculturesdans tout le pays. Ces dernieresse voient toutefois confronteesa differents
problemes,dont un des principaux est lie a l’alimentation. En effet, le ravitaillement, le
cot3 et la qualite des aliments mettent des freins au developpementde cette activid. Le
projet de developpementde la pisciculture en milieu rural a mis au point un aliment
compose de sous-produits agro-industriels locaux, peu cher et utilise sous forme
pulverulentepour la piscicultureen etanga l’interieur du pays (Galbreathet Ziehi, 1988).
Or dansson rapport de 1988, la station de Bouake-Kokondecro (IDESSA) montre l’interet
d’utiliser, pour le tilapia, un aliment riche en proteinesdistribue sous forme de granules
(productionde 16 tonnes/ha/an)par rapport a l’emploi d’un aliment en poudre (production
de 6 tonnes/ha/an).L’avantageapportepar la granulationdesalimentsdestinesa nourrir les
tilapiasen etangsn’apparaitcependantpas toujours(Miller, 1979). Les essaisd’elevagede
Heterobranchuslong@lisa la station de Layo ont egalementmontre une bonnecroissance
lorsque le poisson est nom-r-iavec un aliment granule (Legendre, 1991). 11 est done
interessantd’etudier l’interaction possiblede la presentation,done de l’accessibilitede
l’aliment, et de saformulation, sur les performanceszootechniquesdespoissons.
94

L’objectif du presentchapitreest d’etudier l’influence du mode de presentation


(poudreou granule) sur l’utilisation par le silure de deux aliments types utilids en C&e
d’Ivoire.

6.2. MATERIEL ET METHODES

6.2.1. Conditions expbrimen- s

L’experience a CtC &h&e dans des bassinscirculaires aliment& en eau de


lagunepar gravite a partir d’un chateaud’eau. La duke de l’expkience a CtCde 56 jours.
Pendantcettepkiode, la temperaturede l’eau a varie entre 25,0 et 27,0 “C, la saliniteetait
de 2 a 3 g.l-l et la concentrationen oxygenedissousCtait compriseentre 4,4 et 68 mg.l-l.
Les silures utilises, d’un poids initial d’environ 22 g, provenant d’une
populationelevkedansun etangde la station,ont CtCtries et repartis au hasarden 8 lots de
80 individus de taille homogenedansles bats d’elevage.Une pkiode d’acclimationde 14
jours, avecdistribution d’un granuleB40 % de proteinesbrutes en 3 repasquotidiens,a Cte
respe&e avantle debutde l’experience.

6.2.2. Ahnentation

Deux formules alimentaires,dont la compositionest presentkedansle tableau


6.1, ont ete utiliskes. La formule T contient 24 % de proteinesbrutes et ne renferme ni
supplementvitaminique, ni supplementmineral. La formule S titrant 39 % de proteines
brutes renferme un complexe vitaminique et mineral. Pour chaque regime, fabrique
localement,une partie du m&.nge a Cteconservkesousforme de poudre et l’autre partie a
ete agglomeke sousforme de granul6 de 3,5 mm de diametre, sansinjection de vapeur
(PressePromill B 360 E). Ces alimentsgramtICssont appelesTG (24 % de prodines) et SG
(alimenta 39 % de proteines).Chaquesituationexpkimentale &it repliqke 1 fois.

Tous les lots de poissonsont CtCnourris manuellementen 3 repasquotidiensB


8h, 12h et 16het ce, 7 jour sur 7 (a l’exceptiondesjours d’echantillonnage).Les aliments
ont bte fournis 8 tous les lots a raison d’une ration journaliere de 7 % du poids vif des
poissonsde Jl a J28, dimink a 5 % et 4 % pour J28-J42et J42-556respectivement.Au
95

moment de chaque distribution, les arrivees d’eau sont fermees pendant 15 minutes afin
d’eviter les pertes en aliment.

Tableau 6.1. - Composition analytiquedesregimesexpkimentaux.

Ingredient Regime

s T

Farine de Poisson 40 10,o


Tourteaude coprah 10,o
Tourteaude coton 15,O 20,o
Son de blB 10,o -
Ma& entier broyd 155
Farine de refus de maniac so
Farine basede riz e 70,o
Melangevitaminique 0,25
Melangemineral 0,25

Caracteristiquesanalytiques(% de la mat&e s&he)


Protdinesbrutes (N x 6,25) 38,6 24,3
Mat&e grasse 577 11,6
Cendres 11,9 873
Cellulose brute 496 535
Extractif non azote 39,2 50,3
Energie digestible (MJ/lOO g)’ 1,384 1,463

’ Valeurs estimees(voir chapitre II).

6.2.3. Echantillonnageet m&hodesd’analyses

Tous les 14 jours, 50 poissons de chaque lot ont &C p&h& puis peds
individuellement (P+lg) afin d’effectuer le suivi de la croissance. En fin de chaque
echantillonnage, tous les poissons de chaque lot ont Cd comptes et l’estimation de la
biomasse totale a CtCeffect& pour le reajustement de la ration alimentaire.
En debut et en fin d’experience, des individus de chaque lot ont Cd preleves
puis congel& et les analyses de la composition corporelle globale ont Cte effect&es sur le
broyat de l’ensemble des poissons de chaque replicat.
96

Analyse statistique: l’ensembledes donnk obtenuesa Cte trait6 en utilisant


l’analyse de variance & 1 facteur et les comparaisonsmultiples de moyenne ont ete
effect&s au seuilde significationde 5 % par le test de Duncan.

6.3. REZWLTATS

6.3.1. Survie, croissanceet indice de consommation

La croissancedes silures, leur taux de survie et l’indice de consommationsont


present&en fonction desdifferents regimesaliment&es dansle tableau6.2.

Tableau6.2. - Effet du modedepresentationdedeuxalimentssur la croissance,


la survieet i’indice
deconsommation deH. ZongiJlis aprks56joursd’expkience.
Lesvaleursentreparenthesesindiquentlescoefficientsdevariation.

Typed’aliment Poidsinitial Poidsfinal Survie Croissance


journali&e IC
k) (g> (%I hi- 1

Poudrea 24 % deproteines 22,4a 31,9a 96a 0,17a 10,3a


(10X9 (17,S)
PoudreB39 % deproteines 22,3a 55,0b 94a 0,59b 3,1b
(1198) (20,3)
GranuleB24 % deproteines 22,9a 50,7b 97a 0,5ob 3,6b
(WO (22,3)
Granulea 39 % deproteines 23,2a 103,9c 91a I# 1,6’
(1197) W,7)

Les chiffres d’une memecolonneayantle memeexposantne diffkent pas significativement


au
risquede5 %.

Les pourcentagede survie en fin d’experiencesont compris entre 91 et 97 % et


ne different pas significativementselon les traitements. Le gain de poids moyen et la
croissancejoumaliere obtenussur l’ensemblede la dub d’expkience varient de 9,5 h
97

80,7 g et de 0,17 B 1,44 g.j-’ respectivement(&. 6. 1; rabl. 6.2). Les coefficients de


variation despoidsfinaux sont compris entre 17,8 et 24,7 % et ils sont plus dlev& dansles
lots oh la croissanceest la plus forte quedansles autreslots.

Poudre
MODE DE PRESENTATION D’ALIMENT

j-J 24 % DE PROTEINES 39 % DE PROTEINES

Figure 6.1. - Evolution du gain de poids chezH. longi@ en fonction du mode de presentationde
deux aliments ,
Les barresverticaks reprhentent les &arts entrereplicats.

L’analyse de variance montre un effet significatif @<0,05) du mode de


prhentation de deux alimentstypes utilids sur la croissanceet l’indice de consommation.
La croissancejoumali~re moyenne, 1,44 g.j-’ pour les poissonsnourris avec l’aliment
granuleA 39 % de protCines,est significativementplus dlev& @IC 0,05) qu’avecles autres
I
types d’aliments. Les lots now-is avec l’aliment granulk h 24 % de protkineset I’aliment
pulvkulent A 39 % de protkinesmontrent unecroissanceinterm&hire, de 0,50 g.j-’ et de
0,59 g.j-’ respectivement.
98

Tableau 6.3. - Compositions corporelles initiaies et finales de H. Zongi$Zisen fonction du mode de


presentationdes aliments,

Eau Proteines Cendres Lipides


Initial 76,2a 17,6a 2,2a 4,oa
Type d’aliment
PoudreB 24 % de proteines 75,6a 15,6b 2,4a 6,4b
Poudrea 39 % de proteines 75,5a 17,5a 2,aa 4,2a
GranuleB 24 % de proteines 72,7b 15,6b 299 8,8C
Granulea 39 % de proteines 71,6b 17,6a 29 7,gc

Les chiffres d’une meme colonne ayant le mQme exposant ne different pas significativement au
risque de 5 % .

Tableau 6.4. - Prix de revient des aliments testset des poissonsproduits (en Francs CFA).
T: aliment poudre a 24 % de proteines;TG aliment granule zi 24 % de protbines;S: aliment poudre a
39 % de proteines; SG: aliment granulBB 39 % de proteines.

T TG s SG

CoQtmatierespremiere par kg d’aliment 49 49 120,5 120,5


Co& granulationpar kg d’aliment 35 35
Coot total d’un kg d’aliment 49 84 120,5 155,5
Indice de consommation 10,3 396 391 196
Prix de revient par kg de Poissonproduit 540,7 302,4 373,6 248,8
99

En concordanceavecles resultatsde croissance,le meilleur IC (1,6) est observe


chez les poissonsnourris avec l’aliment granulea 39 % de proteines @<0,05), tandis que
pour le lot nourri avec l’aliment pulverulent a 24 % de proteines, 1’IC est le plus &eve
(10,3). Chez les poissonsnourris avec l’aliment pulverulent a 39 % de proteines et le
granule a 24 % de proteines, les IC sont de 3,1 et 3,6 respectivementet ne different pas
significativement.

6.3.2. Compositions corporelles

Les analysesde carcassesur les poissonsentiers sont rassemblk dans le


tableau 6.3. La teneuren eau pour les individus nourris avec les aliments pulverulentsest
significativement plus elevee @<0,05) que pour ceux nourris d’aliments granules.
Inversement, les teneursen lipides sont plus importanteschez les poissonsnoun-isavec les
aliments granules. Les teneurs en proteines sont significativementplus Clew&s @<0,05)
pour les lots nourris avec les aliments a 39 % de proteines, quel que soit le mode de
presentation.Les cendressont peu variableset sesituententre 2,4 et 2,9 %.

6.4. DISCUSSION ET CONCLUSION

La presenteetude met en evidenceune influence nette de la granulation sur la


croissancede H. lo!ongiJlis,quelle que soit la formule alimentaire utiliske. Les poissons
now-is avec les alimentsgranulesont une croissanceplus elev&eque ceux nourris avec les
alimentspulverulents.
La superior-Sde la presentationsousforme de granulespeut s’expliquerpar une
meilleure accessibiliteaux particules aliment&es. La forme pulverulente augmenteles
possibilite de perte quantitativeet de desequilibrequalitatif, en .raisonde la dispersiondes
particulesconstitutivesaux proprietesphysiquesdifferentesquant a leur flottabilite et a leur
pouvoir hygroscopique.Par ailleurs les depensesenergetiquesque doit fournir le Poisson
pour l’ingestion sont plus importantesde par la distancea parcourir (deplacementslateraux
et verticaux) pour ingerer une memequantite de mat&e s&he. La diminution de la surface
de contact particules/eauinduite par la compaction contribue Cgalementa diminuer les
pertespar lessivageou dissolution.
La granulationpeut de plus induire uneameliorationde la valeur alimentairedes
aliments. En effet, les contraintes d’extrusion entrainent une (pre)gClatinisation des
100

amidons. Chez les poissonscarnivorestels les salmonides,si I’amidon natif (cru) est ma1
utilise sur le plan digestif (Bergot, 1979), la gelatinisation induite par des traitements
industriels ou lors des processusd’extrusion entraine une augmentationtrb sensiblede la
digestibiliteet, au dela, de la croissance(Luquet et Bergot, 1976; Bergot et Brecque, 1983).
Bien que l’aptitude a la digestiondesglucidescomplexesne soit pas connuepour le silure,
il y a tout lieu de penserqu’elle est faible. Ainsi l’elevation thermique(80 “C) provoquee
par le pressageaurait un effet positif par une augmentationde l’energie digestible des
aliments.
Les analysesde la composition corporelle des poissonsentiers nourris sur
gra.nulCsmontrent un taux de lipides nettementsuperieuraux autrestraitements(tabl. 6.3),
traduisant ainsi une augmentationde la retention Cnergetique.Ce phenomeneresulterait
d’une diminution des depensesenergetiquesdu Poisson,d’une augmentationde la mat&-e
secheing&!e, et d’une augmentationde la chargeCnergetiquede cettederniere.
Quelle que soit la presentation(poudre ou granule), une croissanceplus Clevee
et des IC plus faibles sont observespour les poissonsnourris avec I’aliment a 39 % de
proteinespar rapport a ceux recevantcelui a 24 % de proteines. Ceci suggereque, chez
cette espece,l’aliment a 39 % de proteinesest plus efficace que l’aliment renfermant 24 %
de proteineset qui convient generalementpour le tilapia (Luquet, 1989). Toutefois, si l’on
comparela composition nutritionnelle de ces deux formules (tabl. 6. l), on s’apercoit que
ces deux formulations different peu par leur teneur en Cnergie digestible, malgre le
differentiel du taux de matieresgrassescar celui-ci est compensepar l’augmentation de
l’energie apportee sous forme proteique. Les differences constateessont done supposes
provenir de la differenced’apport proteiqueou vitaminique.
Une inconnuepersisteen revancheen ce qui concernel’influence des apports
vitaminiques.En effet, si l’existencedu besoin, donedesapportspour couvrir ce besoin, ne
peut Ctre mis en doute, la necessited’un apport via l’aliment composereste a etre davantage
approfondi. En effet, les Ccosystemes tropicaux d’elevageont la particular&Zde comprendre
un compartiment microbien fonctionnelquant a la possibilitede synthesedes vitamines, en
particulier les vitamines du groupe B. Ainsi Limsuwan et Love11(1981) puis Love11et
Limsuwan (1982) ont montre que la flore bacteriennedigestive est capablede couvrir en
partie ou en totalid les besoinsen vitamine Bl2 du Poissonchat americainou du tilapia.
D.‘un point vue Cconomique,lorsque l’on compare le prix de revient d’un
kilogramme de Poissonproduit par chaquetype d’aliment test (mbl. 6.4), il est a noter que,
quelle que soit la formule alimentaire utilisee, la meilleure rentabilite de l’elevage est
obtenue avec un aliment granule bien que le prix de revient d’l kilogramme d’aliment
granulesoit plus &eve que celui d’l kg d’aliment pulverulent.
101

En conclusion,nos resultats montrent une nette ameliorationdes performances


zootechniques(croissance,indice de consommation)lorsque les poissons recoivent des
alimentsgranulesa 39 % de proteinesbrutes. L’aliment pulverulenta 24 % de prodines,
bien qu’adopd pour la pisciculturecontinentalesemi-extensive
en raisonde sonprix d’achat
tres bas, du faibIe nombre de matierespremieresemployeeset de la disponibilite de ces
demieres,est peuadapt6a un Clevagede H. lon.gzjZs.
103

II CHAPITRE VII(*) II

INFLUENCE DE LA F’REQUENCE ET DE LA PERIODE


DE NOURRISSAGE

7.1. INTRODUCTION

La methode d’elevage du silure en enclos actuellement pratiquee dans les


lagunesde C&e-d’lvoire met en oeuvreune methodologieclassiquede nourrissage,a savoir
une distribution d’aliment fractionneeen 2 repaspar jour en p&ode diurne. Comptetenu
du caracterephotophobede ce poisson se traduisant par des activites locomotriceset
trophiquesplus marqueesen phasenocturne (observationsnon publides), il convient de
s’interroger sur l’opportunid de modifier la p&ode et les heures de distribution de
nourriture.
La p&ode de nourrissageest en effet un des facteurs qui peut conditionner
l’utilisation metaboliquedes nutriments(Brett, 1979). Chez un autre silure (Heteropneustes
fossiZis),Sundararajet al. (1982) observentqu’un nourrissagedurant la nuit conduit a une
croissanceplus elev6eque lorsque la distribution de nourriture s’effectue durant le jour.
Inversement,chez Carassius auratus, un nounissagedurant la phased’6clairementprocure
une meilleurecroissance(Noeskeet Spieler, 1984). Le d&i s6parantle repasde l’aube ou
du crepuscule est egalement susceptible de modifier l’utilisation metabolique des
nutriments. Ainsi Noeske-Hallinet al. (1985) observentune augmentationdes d&&s de
mat&e grassechez le poisson-chatamericain (lctalum punctatus) now-i durant l’apres
t*> Cechapitrea fait l’objetd’unepublication:
Kerdchuen N., M. Legendre,1991.Influencedela frBquence et de la periodede nourrissage
sur la
croissanceet l’effrcacit6 alimentaired’un silure africain, Heterobranchus longifilis
(Teleostei, Clariidae).Aquat. Living Resow., 4, 241-248.
104

midi (16hOO)alors qu’un nourrissagele matin (7h30) favorise la croissancetant pond&ale


quelirkaire.
11est egalementconnu que lorsque les poissons sont nourris ad iibitum, un
accroissementde la frequencede distribution des aliments peut ameliorer la vitesse de
croissance et l’indice de consommation, eventuellement par l’interm&iiaire d’une
augmentationdesquantitesingeres(Shelboumet al., 1973; Andrews et Page, 1975; Chua
et Teng, 1978;Luquet et al., 1981).

L’objectif du present chapitre est de determiner l’influence de la p&ode de


nom-r&age (jour,nuit) et de la frequencedes repas (fractionnementou en continu) sur la
croissanceet l’efficacid alimentaire chez Heterobranchuslongz@lis,lorsque les poissons
recoiventune ration joumaliere fixke.

7.2. MATERIEL ET METHODES

7.2.1. Conditions exp&imentales

Cette etude a CtCreali& a la stationd’aquacultureexpkimentale de Layo dans


descages-enclos de 4 rn3 (maillagede 14 mm), implantkesen milk lagunaire.La dunk de
l’expkience a ete de 56 jours (juillet et aoQt 1989). Pendantcette &iode, la temperature
de l’eau a varie entre 26,0 et 29,0 “C, la saliniten’a pas depa& 1 g.l-’ et la teneur en
oxygenedissous&it en moyennede 3,8 mg.l-’ a l’aubeet de 45 mg.l-’ au crepuscule.La
photopkiode &it de L 12,5 / D 11,5 avecle lever du jour a 6 heures.
Les silures utilises, d’un poids initial d’environ 75 g, provenaient d’une
populationeleveedans un Ctangde la station oti ils recevaientun aliment composeen 4
repaspar jour. Aprb avoir ete tries, ils ont ete repartisau hasarden 18 lots de 40 individus
de taille homogenedans les cages-enclos.Une pkiode d’acclimatationde 14 jours, avec
distribution de l’aliment en 2 repas quotidiens, a Cte respect& avant le debut de
l’expkience.
Un plan experimentala 2 facteurs,p&Me de nourrissage(iour, nuit) et nombre
de repas (1, 2, 4 repas fractionnes ou alimentationcontinue sur 12 heures), avec deux
repetitionspar traitement, a Cteemploy& Deux traitementssupplementaires(non repliqub)
avec un nourrissagesur l’ensembledu nycthtmbre (4 repas ou en continu) ont aussi ete
r&lisCs. Les modaliteset les heuresde nourrissagesont present& pour chaquetraitement
dansle tableau7.1.
105

Tableau 7.1. - Modalites et heures de distribution de la ration alimentaire quotidienne pour les
differents traitementsrealises.

Nombre de repas Periode Heures


1 repas Jour 8h
2 repas Jour 8h, 17h
4 repas Jour 8h,llh,14h,17h
alim. continue Jour de6h a 18h
1 repas Nuit 20h
2 repas Nuit 20h,5h
4 repas Nuit 20h,23h,2h,Sh
alim. continue Nuit de 18ha6h
4 repas Jour et Nuit 8h, 14h,20h,2h
alim. continue Jour et Nuit sur 24 h

Tableau 7.2. - Composition de l’aliment utilise.

Ingredient %
Farine de Poisson 60,8
Tourteaude soja 10,o
Son de ble 10,9
Mais broye 10,o
Farine de refus de maniac 330
Huile de foie de morue 033
Melangevitaminique 290
Melange mineral 230
Phosphatebicalcique 190
Caracteristiquesanalytiques(% de la mat&e s&he)
Proteinesbrutes (N x 6,25) 457
Mat&e grasse 5,1
Cendres 19,7
Cellulose brute 238
Extractif non azote 155
Energie digestible (MJ/lOOg)’ 1,227

’ Valeurs estimees(voir chapitre II)


106

Tousles lots de poissonsont CtCnourris avecun aliment composesousforme de


gram& sets de 35 mm de diametrede fabricationlocale. La compositionde cet aliment, a
45 % de proteinesbrutes, est presenteedansle tableau 7.2. Chaquejour (a l’exceptiondes
jours d’6chantillonnage),les granulb ont et6 distribuesa tous les lots a raisond’une ration
quotidiennefix&e a 3 % du poids vif des poissons.Pour les lots recevant des repas
fractionnes,la duke de chaquerepasetait d’environ 10 minutes,la distribution &ant faite a
la main, par petites pin&s, pour s’assurerd’une bonne ingestion de l’aliment par les
poissons.Pour les lots nourris en continu, des nourrisseursautomatiquesa tapis ont Cte
utilises.

7.2.2. lkhantillonnage et rlodesd’analyses

Tous les 14 jours, tous les poissonsde chaquelot ont Cte p&h& puis pes&
individuellement(P+ lg) afin d’effectuer le suivi de la croissanceet le kajustement de la
ration alimentaire.Le jour du dernier echantillonnage,5 poissonsde chaquereplicatont Cd
sacrifies: le foie et le tissusadipeuxperivisceralont Cd preleveset peds (P+O,Olg) pour
la determinationdes rapports hepatosomatique (RHS = (poids du foie / poids du poisson
entier) x 100) et adiposomatique(RAS = (poidsdu tissusadipeux/ poids du poissonentier)
x 100).
En debut et en fin d’experience,des individusde chaquelot ont Cgalementet6
preleveset congelespour l’analysede la compositioncorporelleglobale. Les analysesont
et6 effectukessur le broyat de l’ensembledespoissonsde chaquereplicat.
Durant l’expkience, une mortalite brutaleinter-venueentre le 43emeet le 46kme
jour a Cteobservke.Cette mortalite n’etait pas associ6ea un traitement particulier mais a
affect6 un seul des deux replicats de la plupart des traitements. Pour ne pas biaiser les
indicesde consommation(IC = poids total d’aliment distribue/ accroissementen biomasse
de poissons),les ca.lculsont Cte effect&& en tenant compte de la biomassedes poissons
morts au tours de la demierequinzainedu suivi.

Analyse statistique: les donnk de survie et les poids moyensfinaux ont et6
trait& selonune analysede variancea 2 facteurset les comparaisonsmultiplesde moyenne
ont Cte effect&es au seuil de signification de 5 % par le test de Duncan. Lorsque
mkessaire, une transformation des donnees,en logarithme pour les poids et en arc-sinus
pour les pourcentagesde survie, a et6 effect& pour stabiliserla varianceresiduehe.
107

7.3. RESULTATS

7.3.1. Survie, croissance et indice de consommation (tubl. 7.3)

MalgrC la mortalite intervenueentre le 43eme et le 46kmejour du suivi, les


pourcentagesde survie en fin d’experiencesont compris entre 72 et 100 % et ne different
passignificativementselonles traitements.
Le gain de poids relatif et la croissancejoumaliere obtenussur l’ensemblede la
.
dunk d’expkience varient de 94 a 202 % et de 1,19 a 264 g.j-I respectivement.Les
coefficientsde variation des poids finaux, compris entre 16,9 et 25,7 %, sont relativement
homogenes;ils sont toutefois plus ClevCsdansles lots oh la croissanceest la plus forte que
dans les autres lots. L’analyse de variance montre un effet significatif @CO,O5) de la
p&iode de nourrissageet de la frequencedesrepassur la croissancesansqu’uneinteraction
ne soit miseen evidenceentre ces2 facteurs(p > 0,l).
Les indicesde consommation(IC) sont, danstous les cas, relativementfaibleset
sont compris entre 1,39 et 2,32. Si l’analysede variancene montre pas d’effet significatif
de la p&ode de nourrissage,les IC sont en revanchesignificativementinfluencespar la
frequenced’alimentation@< 0,OS).

- Effets jourlnuit cfig. 7.1; tabl. 7.3)


:,.
Les poissonsnourris durant la nuit ont une croissanceplus Clevkeque ceux
nourris de jour pour toutes les modalids de distribution, a l’exception du traitement a 4
repas distribue sur 12 heuresoii une mauvaisecroissancea CtCobservkedans l’un des
replicats. Un nourrissagesur l’ensembledu nycthemeren’apporte pas d’amblioration,que
ce soit pour les poissonsnourris avec 4 repas fraction& ou pour ceux aliment& en
continu.
Pour une mCmefrequenced’alimentation,les indicesde consommationobtenus
de jour et de nuit ne montrent pasde differencessignificatives.11ssont compris entre 1,47
et 2,32 pour les lots noun-isle jour, et entre 1,40 et 2,05 pour ceux aliment& la nuit. Chez
les poissonsnourris sur l’ensembledu nycthemereavec 4 repasfractionnesou en continu,
lesIC sontde 2,00 et 1,39 respectivement.

- Effets de la friquence dJalimentation#g. 7.1; tabl. 7.3)

Quelle que soit la periode de nom&age, la plus nette augmentationde


croissancecorrespondau passaged’unedistribution fractioni& 8 unealimentationcontinue.
Tableau 7.3. - Effets de la frequenceet de la periodede nourrissagesur la croissance,la survie et I’indice de consommationde H. ZongijZisapres.56jours
d’experience.
Les valeurs entre parenthesesindiquent les coeffkients de variation.

Jour Nuit Jour et Nuit 1

1 2 4 en 1 2 4 en 4 en
repas repas repas continu repas repas repas continu repas continu
;5
Poids initial (g) 71,l 72,0 73,7 75,9 75,0 74,6 74,s 73,2 73,4 77,2 O”
(13,7) W,% (1094) (112) UO,9) (1198) (1091) (12s) (12,3) (lo,@
Poids final (g) 137,7 149,3 1659 207,7 167,3 1654 164,l 221,0 173,0 219,7
(1W W,4) (1874) (2299) (1972) (199) Wig) W,V (2299) GM
Survie (%) 80 89 92 100 72 98 94 86 95 100
Taux de croissancerelatif (%) 94,3 107,7 125,l 173,9 123,2 121,9 119,7 202,o 135,7 184,6
Croissancejournalibre (g.j-‘) 1,19 1,39 1,65 2,36 1,65 1,63 160 264 1,78 2,54
Indice de consommation 2,32 2,15 2,20 1,47 1,95 2,05 1,94 1,40 2,~ 1,39

’ Une seuleobservationpar traitement.


109

160-

140-

120-
5 T (1

Z 60
%
40

l-
1 REPAS 2 REPAS 4 REPAS CONTINU
FREQUENCE DE NOURRISSAGE

0 JOUR NUIT /-J JOUR & NUIT

Figure 7.1. - Evolution du gain de poids en fonction de la Mquence et de la pkiode de nourrissage


chezH. longifiis.
Les barresverticalesreprkentent les &arts entre r6plicats.
* : p<o,os
(1) : Observationnon r6pliqu6es
110

Dans ce demier cas, les croissancesjoumalieres moyennes,2,36 et 2,64 g.j-’ pour les
poissonsnom-r-isde jour et de nuit respectivement,sont significativementplus Clevees
@< 0.05) que lorsquelespoissonsrecoiventunealimentationpar repas(1,19 a 1,65 g.j-l).
Bien que l’analysedes comparaisonsmultiples de moyennen’indique aucune
difference significative dans la croissancedes poissonsnounis avec 1, 2 et 4 repas, on
observenkanmoins,pour les lots nom-r-isde jour, une tendancea une amelioration de la
croissancelorsque le nombre de repasaugmente.Pour les lots nourris de nuit, le gain de
poids est stablequel que soit le nombrede repas.
En concordanceavec les resultatsde croissance,les meilleursIC (1,39 a 1,47)
sont observeschez les poissonsnourris en continu @<0,05), tandis que pour les lots
nourris en repas fraction&s, ils sont systematiquementplus &eves (1,94 & 2,32) et ne
montrentpasde differencesignificative.

7.3.2. Rapports hbpatosomatiqueet adiposomatique(fig. 7.2)

La periodenycthemeraleet la frequencede nourrissageont un effet significatif


@<0,05) a la fois sur le rapport hepatosomatique(RI-IS) et sur le rapport adiposomatique
mw.
Dans tous les cas, le RI-IS est plus ClevCpour les poissonsnourris de nuit que
pour ceux now-t-isle jour. Quelleque soit la p&iode de nourrissage,les RHS les plus eleves
sont observes pour les lots nourris avec 2 repas fractionnes. Les depots de graisse
p&ivisc&ale, bien que toujours inferieurs a 1 %, sont plus importants chez les poissons
nourris le jour. La quantid des depotsadipeuxpkiviscereaux augmenteavec la frkquence
des repas, mais cette augmentationest plus marqueechez les poissonsnourris de jour. Les
lots nourris sur l’ensembledu nycthemeremontrent unepositionintermkliaire pour le RHS,
alors que le RAS estplus prochede celui observepour les poissonsnoun-isde nuit.

7.3.3. Compositionscorporelles (tabl. 7.4)

Les analysesde carcassessur les poissonsentiersindiquentque la teneuren eau,


initialementde 82 %, diminuejusqu’ a environ 75 % a la fin de l’expkience. Cette teneur
tend a dtkroitre lorsquele nombre de repasaugmente.Commepour le RAS, la teneur en
lipides.tend a s’accroitreavec l’augmentationde la f@uence de nourrissage;elle appardt
bassechez les poissonsnourris avec 1 et 2 repas fractionnesen comparaisonde ceux
aliment& en continu. Les teneursen proteineset en cendressont peu variableset se situent
entre 15,4 a 18,4 % et entre 1,9 a 2,8 % respectivement.
111

z5

2,

T 1s.
a
z
g ,.

0,5

0
1 REPAS ’ 2 REPAS 4 REPAS CONTINU
FREQUENCE DE NOURRISSAGE

0 JOUR NUIT 0 JOUR & NUIT


- -

12-
l,l- 0B
1:

w-
0,8-
T 0,7-
k
cn W-
2 OS-
0,4-
0,3-
w-
0,1-

1 REPAS 2 REPAS 4 REPAS CONTINU


FREQUENCE DE NOURRISSAGE

0 JOUR NUIT 0 JOUR & NUIT


. .

Eigure 7.2. - Evolution du rapport hkpatosomatique(A) et du rapport adiposomatique @I) en


fonction de la frkquenceet de la pkrjode de nourrissagechezH. ZongzjXs.
Les barresverticales represententl’intervalle de confiance2 95 %; * : p<O,OS.
Tableau 7.4. - Compositionscorporelles initiales et finales de pi. longij2is en fonction des modalit& de nourrissage.

Jour Nuit Jour et Nuit

Initiale 1 2 4 en 1 2 4 en 4 en
repas repas repas continu repas repas repas continu repas continu
+
Eau 81,7 75,l 75,6 74,0 72,0 77,0 75,9 73,s 74,4 76,0 75,7 ;3
Proteines .14,4 17,5 17,l 18,2 18,4 15,4 17,6 18,0 16,7 16,3 15,8
Cendres 2,3 2,3 2,4 291 296 23 179 2,3 2,5 2,2 291

Lipides 1,6 531 499 5,7 770 498 496 62 634 5s 694
113

7.4. DISCUSSION ET CONCLUSION

Compte tenu des conditions exp&imentales et de la turbidid de l’eau,


l’ingestion r6elle de l’aliment par les poissonsn’a pu etre determinee.Neanmoins,le fait
que, dans tous les cas, les poissonsrecoivent une ration joumaliere fix6e et montent en
surfacepour ingerer les granulesau momentde chaquedistribution indiqueque les pertes’
eventuellesd’aliment non consommesont minimes.En outre, les coefficients de variation
des poids finaux sont relativement faibles pour tous les lots, ce qui montre une bonne
accessibilitea l’aliment pour tous les individusquel que soit le traitement. Des observations
complementaires(non publiees) effect&s dans des conditions analoguesa celles de la
presenteetude, ont montre que les Heterobranchusmaintenusa jeun pendant 72 jours
s’amaigrissenta raisonde 0,25 g.j-l. Dansles cages-enclos utilisees, structuresaisementet
frequemmentcontrol&, l’acces a la nourriture naturelle est done negligeablepour cette
esphce.

La presenteetude montre que la croissancede H. ZongzjiZis est influenceea la


fois par la p&ode et par la frequencede nourrissage.Toutefois, aucuneinteractionentre
ces deux facteurs n’a CtC mise en evidence. Chacun d’eux peut done Ctre consider6
independamment de l’autre.
Les poissonsnourris durant la nuit ont une croissanceplus Clew%que ceux
nourris de jour. 11sembleque cela soit un cas assezgeneralchez les siluriformes puisque
‘,...
chez Clarias gatiepinus (Hogendoorn, 1981), comme chez Heteropneustes‘-fossilis
(Sundararajet al., 1982), un nourrissagenocturne conduit aussi a une croissanceplus
Qev6e. Ce phenomeneest a associeau comportementgeneral de ces especes.Chez
Heterobranchus,dans les Ctangsou les enclosd’elevages,les poissonsapparaissentplus
actifs la nuit. 11ssedeplacentalors plus souventen surfaceet montrent un comportementde
chasseactive enversles petits poissonsparasitespresentsdansces structures. De meme, il
est a noter que, en milieu nature&Clarias gariepinuss’alimentepreferentiellementdurant la
nuit, p&iode durant laquelle les organessensorielspresentssur les barbillons permettent
une localisationefficace des proies (Bruton, 1979). Chez Heterobranchus,la meilleure
croissanceobserveeen phase nocturne pourrait resulter dune meilleure utilisation des
aliments en relation avec une variation circadiennedu metabolismeet de son controle
hormonal. On sait en effet que l’altemancedes phasesclaires et obscuresconstitueun
facteur important de synchronisationdes rythmes hormonaux (Spieler, 1979; Noeske et
Spieler, 1983). Leatherlandet al. (1974) ont montre que, chez Oncorhynchusnerka,
l’hormone de croissanceet la prolactine plasmatiquesont plus elev6esdurant la phase
114

obscure. Chez Zctaluruspunctatus, la concentrationen corticosteroidesplasmatiquesest


aussi plus elev6edurant la nuit, lorsque les poissonssont les plus actifs (Goudie et al.,
1983; Davis et al., 1984). Or, on sait que le cortisol a un role important dansla regulation
du metabolismeCnergetique(Cowey et Sargent, 1979). 11convient toutefois de souligner
que des etudesexperimentalesmettant clairementen relationla croissanceet le rythme des
&c&ions endocriniennes font encorelargementdefaut chezles poissons.

L’importancede l’heure de distribution desrepassur la croissanceet l’efficacite


de transformation metaboliquedes aliments a Cte montr&een particulier chez Carassius
aura&s et chezIctaluruspunctatus(Noeskeet al., 1981;Noeske-Hallinet al., 1985). Chez
H. Zongzjiilis,bien que l’analysede variance n’ait pas permis de mettre en evidencede
differencesde croissanceou d’IC dansles lots recevantdesrepasfractionnes,une tendance
sembleindiquer qu’uneameliorationde croissancepeut Ctreattendued&sque l’un desrepas
au moins est distribueen fin dejoum6e ou en debutde nuit. Les plus mauvaisresultatssont
en effet observesdansles lots nourris avec un seul repasmatinal (f?g. 7.1). Un eventuel
effet favorabledesrepascrepusculairesdemanderaita Ctreconfirm6

Une croissanceplus Clev6eet desIC plus faiblessontobservespour les poissons


nourris en continu par rapport a ceux recevantune alimentationpar repas. Ceci suggere
qu’une ingestionprogressivede petites quantitesd’alimentsa, chez cette esp&e, un effet
favorablepreponderantsur celui de l’heure de nourrissage.Ces result&s sont a rapprocher
de ceux obtenuschez un autre Clariidae, Clarias gariepinus,pour lequel une alimentation
continue, avec une ration alimentairefix&e, conduit aussia une meilleure croissanceet un
meilleur indice de consommationque lorsquela mCmeration est distribu6een 2 ou 4 repas
fraction& (Hogendoom, 1981). En revanche, chez la majorite des autres especesde
poissonsetudi&, les performancesde croissancesemblentrapidement se stabiliseravec
l’augmentationde la fr6quenced’alimentation.Ainsi, la frequenceoptimale de nourrissage
corresponda 1 repasquotidienchez Channastriates (Sampath,1984), 2 repaschezla truite
arc-en-ciel (Luquet et al., 1981), 1 a 2 repaschezHeteropneustes fossilis (Marian et al.,
1982; Singh et Srivastava, 1984) et 2 repas chez le poisson-chatamericain (Zctalums
punctatus) (Andrews et Page, 1975). Pour ces travaux, il convient cependantde noter,
d’une part, que l’effet d’une alimentationcontinuen’est generalementpas test6 et, d’autre
part, que tous mettent en oeuvre une alimentationa satieteou ad Zibitum. 11est done
possibleque la taille des repasproposespuisseintervenir dansla definition de la frequence
optimalede nourrissage.ChezZctalumspunctatus, Andrewset Page(1975) concluenta une
frequenceoptimale de nourrissagede 2 repaspar jour lorsqueles poissonssont nourris a
sati&, alors que, Greenlandet Gill (1979), avecune ration quotidienner&luite a 2 % de la
115

biomasse,observentune ameliorationprogressivede la croissanceet des IC lorsque la


frequenced’alimentationest augmentedde 1 a 4 repaspar jour.
Chez certainesespecesde poissons,la p&ode et l’heure de nourrissagepeuvent
modifier la lipogenbe hepatique,les depots de graisse darts la cavite abdominaleet la
compositioncorporelle (Grayton et Beamish, 1977; Meier, 1984; Noeske-Hallin et al.,
1985). Nos resultatsmontrent que les rapports hepatosomatique (RHS) et adiposomatique
(RAS) sont significativementinfluences8 la fois par la p&We et par la fr6quencede
nourrissage.Les depotsde graissedansla cavite abdominaleet les teneursen lipidessur les
poissonsentiers tendenta augmenteravec la fr6quencedes repaset sont plus importants
chez les poissonsnow-r-isde jour. Mais, il est a noter que ces d&&s lipidiques dans la
cavite abdominalerestent faibles notammentpar rapport B ceux observeschez la truite
(Luquet, comm. pers., 1990).

D’un point vue pratique, nos result&s montrent une nette amelioration des
performanceszootechniques(croissance,indicede consommation)lorsquele nourrissageest
effectue en continu. Ce mode d’alimentationest done vivement recommandepour une
applicationde routine. Toutefois, lorsque, pour des raisons pratiques, une alimentation
fraction&%par repasne peut etre &it&, un seul repasdistribue en debut de nuit apparait
suffisa.nt.
QUATRIEME PARTIE

BESOINS PROTEIN00ENERGETIQUES

CHAPITRE vm: ETUDE DU RAPPORT PROTEJNOdZNERGETIQUE DANS


L’ALIMENTATION DES JUVENDLES EN PHASE DE PREGROSSISSEMENT

CHAPITRE IX: ETUDE DU RAPPORT PROTEINO-ENERGETIQUE DANS


L’ATION DES JUVENILB EN PHASE DE GROSSISSEMENT
119

II CHAPITRE VIII II

I------ETUDE DU RAPPORT PROTEINO-ENERGETIQUE


L’ ALIMENTATION
DANS

DES JUVENILES EN PHASE DE PREGROSSISSEMENT

8.1. INTRODUCTION

Les besoinsquantitatifs en proteinespour la croissancedes poissonsont fait


l’objet de diversesrevues(Cowey et Sargent, 1979; Dabrowski, 1980; Luquet et Kaushik,
1981; NRC, 1983; Cho et Kaushik, 1985; Luquet et Moreau, 1989). Dans l’ensembledes
don&es de la litterature, le taux de proteines requis dans l’aliment pour assurer une
croissanceoptimaleest compris entre 30 et 50 %, pour unegrandevariete d’especes(fubl.
8.1).
D’une maniereg&&ale, les poissonscarnivoresont desbesoinsproteiquesplus
&evesque les poissonsherbivoresou omnivores.Ceci parait correspondrea une adaptation
a la nourriture naturelle de chaque espece. Chez Channa micropeltes, un pr&lateur
ichtyophage,le taux proteique dans le regime a basede farine de poissonpermettant la
meilleurecroissanceest de 52 % (Wee et Tacon, 1982), tandisqu’un taux de prodine, de
30 a 35 %, appara?tsuffisantpour obtenir une bonnecroissancechezles tilapias(Jaunceyet
Ross, 1982). Pour une m&meespece,le taux optimal de proteinedansl’aliment permettant
une bonnecroissanceet unemeilleureefficacite alimentairevarie en fonction des conditions
d’exp&imentation. Ces differences interspecifiqueset intraspecifiquespeuvent en partie
s’expliquer par le critere retenu pour determiner le besoin a partir des donnQs
exp&imentales,ainsi que par l’influence de facteurs biotiques et abiotiquestels que la

’ -.“‘-- -
Tableau 8.1. - Pourcentageoptimal de proteinespour la croissancede diversesespi?cesde poissons.

Espece Poids initial Sourcede proteine Optimum dansle regime Reference


(s) (So)
poissonschats:
Ictalurus punctatus 6-7 caseine 24 Garling et Wilson (1976)
lctalurus punctatus 02 farine de Poisson 55 Winfree et Stickney (1984)
197 farine de Poisson 54
3-5 farine de Poisson 46-50
Clarias gariepinus 40 caseine 40 Machiels et Henken(1985)
Henkenet al. (1986)
IO-12 farine de Poisson 40 Deganiet al. (1989)
Clarias batrachus 091 farine de Poissonet farine de soja 30 Chuapoehuk(1987)
Heteropneustesfossilis 038 caseine 27,7-35,4 Akand et al. (1989)
GWpt?S:
Cyprinus carpio 493 caseine 31 Takeuchi et al. (1979)
Ctenopharyngodonidella 0,15-0,2 caseine 41-43 Dabrowski ( 1977)
Aristichthys nobilis 0,38 farine de Poisson 30 Santiagoet Reyes(1991)
tilapias:
Oreochromisniloticus W3 farine de Poisson 40 Siddiqui et al. (1988)
40 farine de Poisson 30
Sarotherodonmosammbicus 198 farine de Poisson 40 Jauncey(1982)
fillapia zilli 1,65 caseine 35 Mazid et al. (1979) .
Tableau 8.1. (Cont.) - Pourcentageoptimal de protCinespour la croissancede diversesespbcesde poissons.

Esphe Poids initial Sourcede protdine Optimum dansle regime Reference


W (%I

tilapias: (Coitt.)
irilapia aurea 2s casCine 56 Winfree et Stickney (1981)
7s casCine 34
divers:
Chrysophrys aurata 276 caseine 40 Sabautet Luquet (1973)
Epincphelus salmoides 60-70 farine de musclede Poisson 40 Teng et al. (1978)
Chalzos chanos 034 casCine 40 Lim et al. (1979)
Morone saxatilis 2s farine de Poisson 55 Miilikin (1982)
Channa micropeltes 130 farine de Poisson 52 Wee et Tacon (1982)
Acipenser transmontanus 145 casCine 40 Moore et al. (1988)
122

temperature,la salinite,I’age despoissons,la naturedesproteineset l’equilibre de la ration


(Luquetet Kaushik, 1981).
MalgrC I’intCrCt Porte a l’elevagede Heterobranchuslong@lis, reconnucomme
esp&ceomnivore a nette tendancecamassibre,en milieu lagunaireaussibien qu’en milieu
continental,les besoinsaliment&es de cetteesp&cerestentmal connus.

L’objectif du presentchapitreest de determinerle taux proteiqueoptimal dansla


ration pour assurerune bonnecroissanceet d’etudier l’efficacid des proteinesaliment&es
en relationavecleur taux d’incorporationdansle regimechezles juvenilesde H. Zongzfzlis.

8.2. MATERIEL ET METHODES

8.2.1. Conditions expCrimentales

L’experiencea Cter&&see dansdesbats circulaires (160 cm diametrex 50 cm


hauteur)d’ une capaciteutile de 500 litres. Chaquebassina ed aliment6en eaude lagune
avec un debit de 6 litres.min-l. La du& tota.lede l’exp&ience a Cte de 56 jours. Pendant
cette p&iode, la temperaturede l’eau a varie entre 26,0 et 28,0 “C, la concentrationen
oxygenedissousetait de 4,0 B 6,0 mg.l-’ et la salinitede l’eau n’a pas depasd3,0 g.l-I.
Les silures utilises, d’un poids initial d’environ 15 g, provenaient d’une
populationeleveedansun Ctangde la stationoti ils recevaientun aliment composea 40 %
de proteinesbrutes. 11sont etC tries et repartisau hasarden 18 lots de 100 individus de
taille homogenedansles bassinsd’elevages.Une p&ode d’acclimatationde 14jours a ete
respectedavantle debutd’experience.

8.2.2. Alimentation

Neuf regimesexperimentauxont &C testes.Septregimescontenaient33 a 61 %


de proteines brutes avec un apport d’energie digestible d’environ 1,40 MJ ED/lOOg
d’aliment (regimes 1 a 7) et deux regimescontenaient45 % et 51 % de proteinesbrutes
avec une Cnergiedigestibled’environ 1,60 MJ ED/100 g d’aliment (regimes 8 et 9). La
formulation et la compositionde ces alimentssont present&s dans le tableau 8.2. Chaque
regimeexperimentala CtCtest6sur deux lots de poissons.
123

Tableau 8.2. - Formulation et composition centCsimaledesregimes expkrimentaux.

Ingrkdients Regime

1 23456 7 8 9

Farine de Poisson 31,2 42,4 50,9 61,3 71,7 84,0 93,4 63,0 72,s
Tourteau de soja 10,o IO,0 10,o 10,o IO,0 5,l - 10,o 10,o
Mak broyk 12,0 20,o 10,o 10,o 10,o 2,0 - 10,o -
Son de ble 31,9 13,7 17,7 8,7 0,3 1,4 1,6 - 1,7
Refus de farine de maniac 5,0 5,O 5,0 5,O 3,0 2,5 - 3,0 3,0
Huile de foie de morue 4,9 3,9 1,4 - - - - 9,0 7,8
Melange vitaminique 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0
Melange mineral 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0 2,0
Phosphatebicalcique 1,o l,o l,o l,o l,o l,o l,o I,0 l,o

I’ Caracteristiquesanalytiques(% de la mat&e s&he)

Proteinesbrutes (N x 6,25) 33,5 38,4 42,7 48,8 53,4 56,8 60,7 45,l 51,0 :
Mat&e grasse 9,5 7,7 5,8 4,2 3,9 4,0 5,7 14,2 13,7
Cendres 12,l 13,6 15,7 17,4 19,3 21,3 22,8 17,4 19,5
Cellulose brute 6,2 4,2 2,4 2,8 1,3 1,5 1,3 3,9 4,8 .
Extractif non azotd 38,7 36,l 33,4 26,8 22,l 16,4 9,5 19,4 ll,o
Energie digestible (MJ/lOOg)’ I,43 1,42 1,40 1,38 1,40 1,40 1,46 1,60 1,56
P/E (mg prot6inelkJ ED) 23,4 27,0 30,5 35,4 38,l 40,6 41,6 28,2 31,9
’ Valeurs estimdes(voir chapitreII)

Chaque regime comporte une partie constantereprhentbe par les m&mges


minkral et vitaminique et le phosphate bicalcique. La source principale de protknes est
constituk par de la farine de Poisson. Le. taux protkique de chacun des regimes est ajustk en
substituant la farine de poisson par du tourteau de soja, du mak et du son de blk. L’apport
lipidique provient, pour l’essentiel, de la farine de poisson et du complkment apportk en
huile de foie de morue. Chaque regime expkimental a Ctk p&park selon la mCthode d&rite
dans le.chapitre II.

Tous les lots de poissons ont &C nourris 3 fois par jour B 8h, 12h et 16h et ce,
tous les jours (a I’exception des jours d’khantillonnage). Les aliments sous forme de
124

granulesont Btefournis, a la main par petitespin&es, B raisond’uneration joumaliere de 7


% du poids vif des poissonsde Jl a J28, diminuke a 5 % et 4% pour J28-J42et J42-556
respectivement.

8.2.4. tihantillonnage et mbhodes d’analyses

Tous les 14jours, 50 poissonsde chaquelot ont ete p&h&, au hasard,et peds
individuellement (P+ lg) afin d’effectuer le suivi de la croissance.En fin de chaque
echantillonnage,tous les poissonsde chaquelot ont ete compteset la determinationde la
biomasse ale a ete effect&e pour le reajustementde la ration alimentaire.En outre, un
nettoyagecompletdesbassinsa egalementCteeffectue pendantla pes& despoissons.
En debut et en fin d’expkience, des individus de chaquelot ont ete prelevesau
hasard et congeles pour l’analyse de la composition corporelle globale. Apres la
congelation,les poissonsont ete broyes ensembleet les analysesont ete effectukessur le
broyat de l’ensembledespoissonsde chaquereplicat.

Analyse statistique: ies resultatsobtenusont ete comparespar une analysede


variancea 1 facteur. Le taux de proteineoptimal requis dansl’aliment a Cte recherchepar
le test de Duncanau seuilde significationde 5 %.

8.3. RESULTATS

8.3.1. Survie et croissance(tubl. 8.3;fig. 8.1)

Au tours de cette experience(56 jours), le taux de mortalite est rest6 faible,


voire nul, et apparemmentlie aux manipulations.Les poids moyensfinaux sont compris
entre 33 et 115 g selonles traitements.Les coefficients de variation de ces poids fluctuent
selonles lots de 18,6 a 29,5 %.

A l’issue desvingt huit premiersjours d’elevage,la croissancedes poissonsest


t&s differente selon les regimes. Le taux de croissancerelatif et le taux de croissance
spkifique (TCS) varient de 72 a 295 % et de 1,93 a 4,92 %.j-1 respectivement.L’analyse
de variancemet en evidenceun effet significatif @<0,05) du taux de proteinesdu regime
sur la croissance.Le taux de croissancespkcifique augmentesignificativement@<0,05)
Tableau 8.3. - Survie et croissancede I-Z.fongijiils en fonction du taux de proteinedansle regime.
Les valeursentre parenthesesindiquentles coeffkients de variation. JO,528,556 : nombresde jours d’experience.

Regime Taux de Poids vif Taux de croissancerelatif Survie


proteines (g) (%I (%I

(%I JO 528 556 JO-J28 528-556 556

1,40 M J ED/lOOg d’aliment


33,s 13,7a 23,6a 33,2a 72,3a 40,7a 9ga
(1333) (1990) (21,O)
38,4 14,4a 28,2a 44,8a 95,8b 58,gb 100”
(1338) (1895) c-al)
42,7 14,4a 36,6b 66,6b 154,2’ 82,0c 97a
(1434) 18,7 (18,6)
48,8 13,5a 39,3b 75,2bC 189,0Cd 91,4cd 98a
(1495) U 8,2) (23,O)
53,4 14,oa 43,4bC 89,5& 2 10,ode 106,2cd 1OOa
(1470) W,O) (23,7)
56,8 14,5a 57,6d 115,2e 294,5f 100,ocd 9ga
(1437) (20,4) (29s)
60,7 13,5a 43, IbC 79,2bd 219,3de 84,0Cd 1ooa
(L4,O) (20,7) (2834)
l&O MJ ED/lOOg d’aliment
8 45,l 14,2a 48,4’ 100,1de 240,ge 96a
(13,6) (1893) (2~3)
9 51,0 13,3a 43,3bc 85,7bcd 225,sde 1OOa
(14,8) (20,5) w3,6)

Les chiffres d’une m6mecolonneayantle mQmeexposantne diftkent passignificativementau risque de 5 %.


126

55-
0A
5-

4,5-
-s 4-

$ 3,s
8
E 3-

I- 2,5-

2-

1,5-

?AUX DE PROTEINES (%)

@jjj rbg. B 1,4 MJ/lOOq n r&g. h i,6 MJ/lOOg

195

TAUX DE PROTEINES (%)

m reg. A 1,4 MJ/i OOg 0 kg. h 1,6 MJ/l OOg

Figure 8.1. - Evolution du taux de croissancesp&ifique en fonction du taux deprotemesdu regime


durant les vingt huit premiersjours (A) et vingt huit demiers jours @) de I’expkience.
127

avec l’accroissementdu taux de proteinedansle regimejusqu’a 56,8 % et diminuepour la


valeur la plus Qev& Le taux prodique de 56,8 % (regime6) permet d’obtenir la meilleure
croissance;les poissonssont passesde 14,5 a 57,6 g apres 28 jours d’elevage, ce qui
correspondB un taux de croissancespecifique(TCS) de 4,92 %.j-l. Pour les lots now-is
avecles regimesa 48,8, 53,4 et 60,7 % de proteines(regimes4, 5 et 7), les TCS diffkent
peu et se situent entre 3,80 et 4,14 %.j-‘. En revanche,pour les lots nourris avec les
regimesles moinsriches en proteines,de 33,5 a 42,7 % (regimes1, 2 et 3), les TCS sont
comprisentre 1,93 et 3,34 %.j-‘.
Durant les vingt huit demiers jours d’elevage, le taux protkique du regime
permettantla meilleurecroissancetend B diminuer. Les poissonsnourris avec les regimes
contenant42,7 a 53,4 % de proteinesont un taux de croissancevoisin de celui obtenupour
les lots nourris avec les regimesriches en prodines, de 56,8 8 60,7 %. Les comparaisons
multiplesde moyenne(test de Duncan) n’indiquentaucunedifference significativedans la
croissancede cesdifferents lots. Dans l’ensemble,les TCS sont compris entre 2,14 et 2,56
%.j-l. Pour les lots recevantles regimesti 33,5 et 8 38,7 % de proteines(regimes1 et 2),
les TCS restenttoujoursfaibleset se situententre 1,23et 1,66 %.j-‘.

Chez les poissonsnourris avec les regimes B 45,l et B 51 % de proteines


correspondanta un niveauCnergetiqued’environ 1,60 MJ ED/lOOg d’aliment (regimes8 et
9), la vitessede croissanceobserke aprb les 28 premiersjours d’elevageest similaire a
celle obtenuepour les lots recevantles regimesa 53,4 et %60,7 % de proteinescontenant
environ 1,40 MJ ED/lOOg d’aliment (regime 5 et 7). En revanche, cette croissanceest
significativementinferieurea celle obtenuepour les lots nourris avec le regimea 56,8 % de
proteines.Pour ce demier, le TCS est de 4,92 %.j-‘, tandisqu’il est de 4,21 B 4,38 %.j-’
pour les lots recevantles regimes8 et 9.
Dans la secondeperiode d’elevage(J28-J56), la croissancepour les poissons
nourris avecles regimes8 et 9 reste toujourselevke,compriseentre 2,45 et 2,60 %.j-‘, et
ne montrepasde differencesignificativeavecles lots recevantles regimes4, 5, 6 et 7 dans
lesquelslesTCS se situententre 2,18 et 2,56 %.j-l.

8.3.2. Indice de consommation (/Tg.8.2.)

Les indices de consommation (IC) obtenus sur l’ensemble de la durke


d’expkience varient en sensinverse du taux de proteine dans le regime. Une diminution
progressivedesIC est observeelorsquele tauxproteiquedu regime s’accroit.
128

iAUX DE PROTEINES (%)

r6g. h i,4 MJ/lOOg 0 rkg. B 1,6 MJ/100g

Figure8.2. - Evolutionde I’indicede consommation


en fonctiondu taux de prot&nesdu regime
aprks56joursdel’experience.

Les IC les plus &eves(1,64 B 3,08) sont observeschezles poissonsnourris avec


les regimes1, 2 et 3 @< 0,05), tandisque pour les lots nourris avec les regimes4, 5, 6 et
7, les IC sont compris entre 1,24 et 1,48 et ne montrent pas de difference significative.
Pour les poissonsnourris avecles regimes8 et 9, les IC sont faibleset compris entre 1,26
et 1,28.

8.3.3. Efficacit6 des protCinesalimentaim figs. 8.3; 8.4)

Le coefficient d’efflcacit.6protkique (CEP=gain de poids/protdinesingerks) et


le coefficient d’utilisation - -Mque apparente(CUPa=prot&nes fix&/protkines ingerees)
varient en fonction du taux :,c proteinesdansle regime. Le CEP s’accroitlorsquele taux de
protkmesdans le regime augmentede 33,5 B 42,7 %, puis demeurea peu p&s constant
jusqu’au taux de 56,8 % et dkroit pour le taux de 60,7 %. Les meilleurs CEP (1,41 a
1,45) sont observeschezles poissonsnourris avecles regimes3, 4, 5 et 6 @<0,05), tandis
129

que pour les lots nourris avec les regimes1, 2 et 7, les CEP sont faibleset eomprisentre
0,98 et 1,17.

2I7

13 ,-

Q
w
0

0,5 i1-
33,5’38,4’42,7’48,8’53,4’56,8’60,7’ I5,7 51
TAUX DE PROTEINES (?h)

kg. Q I,4 MJ/l OOg n kg. G 1,6 MJ/l OOg

Figure 83. - Evolutiondu coefficient’d’efficacitb


proteiqueen fonctiondu taux de proteks du
regimeaprks56jours deI’experience.

Pour les poissons nourris avec les regimes renfermant 160 MJ ED/lOOg
d’aliment (regimes8 et 9), les valeursde CEP sont plus &evesque les lots nourris avec les
regimeseontenant 1,40 MJ ED/lOOg d’aliment (regimes 1 B 7). Le CEP le plus eleve
(1,76) est observepour le lot nourri avecle regimerenfermant45,l % de prot&neset 14 %
de lipides (regime 8). En revanche,pour les poissonsnourris avec le regime a 51 % de
protc$neset 14 % de lipides (regime9), le CEP s’amelioretres peu et restevoisin de celui
obtenupour les lots nourris avec les regimescontenant42,7 A 56,8 % de proteineset 4 a
6 % de lipides (regimes3, 4, 5 et 6).

Le CUPa montre la memetendanceque le CEP. Pour les poissonsnoun-isavec


les regimes3, 4, 5 et 6, les CUPa, compris entre 22,3 et 23,3 %, sont significativement
plus eleves@<0,05) que pour les lots reeevantles regimes 1 et 2 oti les CUPa sont de
13,6a 16,7 %. Pour les lots nourris avecle regime7, le CUPa est de 18,6 %.
130

30

25

T
$\
a” 20
3
0

15

10
33,5 36,4 42,7 48,8 53,4 56,8 60,7 15,l
TAUX DE PROTEINES (%)

m r&g. & 1.4 MJ/l OOg 0 r&g. & I,6 MJ/l OOg

Figure - Evolutiondu coefficientd’utilisationproteiqueapparenteen fonctiondu taux de


8.4.
proteinesdu regimeaprks56jours del’expkience.

Pour les poissonsnourris avecles regimes8 et 9, les CUPa sont les plus eleves,
compris entre 23,5 et 27,2 %, et ne montrent pas de difference significative avec ceux
obtenuschezles lots nourris avecle regimeP56,8 96de prot&nes (regime 6).

8.3.4. Compositionscorporelles (tabl. 8.4)

En fin d’expkience, les analysesde carcassesur les poissonsentiers montrent


que la teneuren eau tend a s’accroitrelegerementavecl’augmentationdu taux de prot&nes
dansle regime. Les poissonsnourris avecles regimes5, 6 et 7 ont une teneuren eauplus
&leveeque les autreslots. Inversement,les teneursen lipides diminuent lorsquele taux de
prot&nes dansle regime augmente.Cette teneurappa& basse,de 1,4 a 2,2 %, chez les
poissonsnourris avecles regimesriches en proteines(regimes5, 6 et 7), tandisqu’elle est
significativementplus &levee(5,4 %; p < 0,05) pour les lots nourris avec le regime le plus
faible en prot6ines(regime 1).
131

Tableau 8.4. - Composition corporelle des silures au debut et a la fin de l’experience (en
pourcentagedu poids frais).

Regime Taux de proteines Eau Proteinesbrutes Cendres Lipides


(%I (%I (%I (%) (96)

Initial 80,4ab 14,4de 2,9a 2,3e


1,40 MJ ED/lOOg d’aliment
33,s 78,3Cd 13,9” 2,4a 5,4a
38,4 78,2Cd 14,4de 2,7a 4,7b
42,7 79,e 15,0c 2,sa 3 ode
79 4bc 15,7ab 2,4a ‘d
4898 2,5
53,4 80:5ab 15,4abc 1,9a 2,2ef
56,8 80,4ab 15,8a 2,1a 1,7fg
6097 80,8a 15,8a 2,0a 1,4g
1,60 MJ ED/lOOg d’aliment
8 45,l 77,3d 14,9* 2,7a 5, lab
9 51,O 78,9’ 15,2bc 2,3a 3,6’
Les chiffres d’une mQme colonne ayant le m&me exposantne diflkent pas significativement au
risque de 5 % .

Les teneurs en proteines augmententavec l’accroissementdu taux proteique


dansle regime. Les teneursles plus faibles(13,9 a 14,4 %) sont observespour les poissons
now-r-isavec les regimes 1 et 2 @<0,05), tandisque pour les lots nourris avec les autres
regimes, ellessont plus elevks et comprisesentre 15,0 et 15,8 %. Les teneursen cendres,
comprisesentre 1,9 et 2,7 %, tendenta diminuer lorsquele taux de proteinedansle regime
augmentemaisne montrentpasde differencesignificative.
Pour les lots nourris avec les regimes riches en lipides (regimes 8 et 9), la
teneuren eau,initialementde 80 %, diminuejusqu’aenviron 78 % a la fin de l’expkrience.
Les teneursen lipides sont comprisesentre 3,6 et 5,l %; elles sont plus eleveespour le lot
nourri avec le regime 8. Les teneursen proteineset en cendressont peu variableset se
situententre 14,9 B 15,2 % et entre 2,3 B 2,7 % respeotivement.
134

gairdneri (Lee et Putnam, 1973; Watanabe, 1977; Reinitz ef uZ., 1978; Reinitz et Hitzel,
1980; Beamish et Medland, 1986), chez Dicentrarchus labrax (Alliot, 1982) et chez
SaZveZinusalpinus (Tabachek,1986). Pour les poissonsd’eau chaude,Dupree et aL (1979)
ont montré que, chez IctuZuruspunctatus (d’un poids initial d’environ 7,O - 7,5 g), le gain
de poids et le depôt de proteinesdansles tissus sont maximauxlorsque les poissonsont été
nourris avec un régime à 25 % de protéineset 15 % de lipides, De même, chez le tilapia
rouge (hybride entre Oreochromis mossambicus et 0. niloticus), une augmentationdu taux
de lipides jusqu’à 18 % dans les régimes à 15 - 30 % de protéines permet d’accroître
1‘efficacité desprotéinesalimentaires(De Silva et aZ., 1991).
Chez la plupart des espècesde poissons étudiees, l’augmentation du taux
protéiquedans le régimepeut modifier la compositioncorporelle(Dabrowski, 1977; Reinitz
et Hitzel, 1980; Barrows el al., 1988). Chez Heterobramhus, lorsque le taux protéiquedu
régime augmente, la teneur en lipides des poissonsentiers diminue. Ces résultats sont à
rapprocher de ceux obtenus chez Sarotherodon mossambicus (Jauncey, 1982), Cl~ama
micropeltes (Wee et Tacon, 1982) et Salve1inu.salpinus (Jobling et Wandsvik, 1983a)pour
lesquelsles dépôtslipidiquesdansles poissonssont minimaux lorsque le taux protéiquedu
régime augmente. Nos résultats montrent par ailleurs que la teneur en protéines dans les
poissonstend à augmenteravecl’acroissementdu taux protéiquedansle régime et apparaît
plus faible pour les poissonsnourris avec les régimesles plus pauvresen protéines. Akand
et ai. (1989) ont égalementmontré que, chez Heteropneustes fossilis, les teneurs en
protéines sur les poissonsentiers sont faibles lorsque les poissonsreçoivent des régimesà
faible teneur en protéines.

En conclusion, le taux de protéines requis dans l’aliment pour assurer une


meilleure croissanceet un meilleur indice de consommation,chezH. Zoq@Zis, est estiméà
56,8 % avec 4 % de lipides pour les juvéniles d’un poids initial d’environ 13 g. Une
croissance et un indice de consommation similaires peuvent être attendus lorsque les
poissonssont nourris avec un régime à 45 % de protéineset 14 % de lipides. Ce dernier
aliment permet d’obtenir les meilleurs CEP (1,76) et CUPa (27,19 %), Toutefois, lorsque
la taille des poissons augmente, les besoins protéiques semblent diminuer, mais ceci
demanderaità être confirmé.
135

CHAPITRE IX

ETUDE DU RAPPORT PROTEINO-ENERGETIQUE DANS


L’ALIMENTATION
DES JUVENILES EN PHASE DE GROSSISSEMENT

9.1. INTRODUCTION

Les premiers résultatsobtenuschez les juveniles de 13 g ont montre que H.


ZongzjZsa un besoin eleve en protéines,de l’ordre de 56,8 % et que ce besoin semble
diminuer lorsque la taille de poissonsaugmente(c$ chapitre VIII). Chez les poissons,en
générai,l’influence de la taille ou de l’âge sur le besoinen proteinesn’a eté que peuetudiée
maigre l’amplitude tres importante des poids des animaux durant leur peiiode d’elevage
(Luquet et Kaushik, 1981). Une diminution des besoinsen proteineslorsque le poids des
poissonsaugmentea cependantété observéechez les tilapias (Winfree et Stickney, 1981;
Jaunceyet Ross, 1982)et chezle poisson-chataméricain(Winfree et Stickney, 1984).
Jusqu’a présent, aucuneétude sur le besoin en protéinesde H. long~@ïlis en
phasede grossissementn’a été réalisee.L’objectif de ce chapitreest de déterminerle taux
optimal de protéines et d’énergienécessairepour assurerune bonne croissancechez H.
long@lisdurant cette phase.
136

9.2. MATERIEL ET METHODES

Deux experiencesont ete realiseesafin de determiner le taux de proteineset


l’energienécessairedansl’aliment pour assurerune croissanceoptimaledu silure a partir de
60 g. La premiere experienceavait pour but d’estimer le taux de proteines optimal dans
l’aliment permettantla meilleurecroissance.Dans la secondeexperience,nousavonsessaye
de determinerl’effet d’un abaissementdu taux de proteinesdansl’aliment, en recherchant
unerelation entre le taux de proteineset l’apport energetiquedu regime.

9.2.1. Conditions expkimentaks

likpérience 1

L’experiencea ete realiseedansdescages-enclos de 2,0 x 2,0 x 1,5 m (maillage


de 14 mm) implanteesen milieu lagunaire. La duree totale de l’expkience a ete de 72
jours. Pendantcette periode,la concentrationen oxygenedissousetait de 4,8 a 5,3 mgX’.
La salinite n’a pas depasse2 g.l-‘. La temperaturede l’eau a varie entre 27,4 et 31p5 “C
pour Jl-J56 et elle etait descendue à 24,0-26,0 T pour J56-J72.
Les juvenilesde siluresd’un poids initial d’environ 60 g, provenantd’un etang
de la station, ont ete tries et repartis au hasarden 11 lots de 40 individus dans des cages-
enclos. Chaquesituationexp&imentaleetait repliqueeune fois. Un lot temoin maintenua
jeun a également ete realise. Les poissons ont ete acclimate dans cette structure
experimentalependant 10 jours avant le debut de l’experience. Pendant la periode
d’acclimatation,les poissonsont recu un granulea 35 % de proteinesbrutes, generalement
utilise pour le machoîron. La ration alimentaire etait fixee a 4 % de la biomassedes
poissonspar jour.

Expérience2

L’experienced’une duree de 84 jours a 6th realiseesur des silures d’un poids


initial d’environ 67 g repartisau hasarden 18 lots de 35 individus, placésdansdes cages-
enclos de 4 m3. Chaquelot expérimentalétait réplique une fois. Pendant la durée de
l’experience, la temperaturede l’eau a varié entre 28,5 et 32,6 OC et la concentrationen
oxygene dissousétait de 4,7 à 5,9 mg.l-‘. La salinite de l’eau en lagune au début de
l’expérienceétait de 7-9 g.l-1 et diminuait a 4 g,l-1 en fin d’expérience.Une période
d’acclimatationde 14jours a éte respectéeavant le débutde l’expérience.
137

9.2.2. AlimentaCon

Eipérience 1

Cinq régimes expérimentauxayant de 30 & 47 % de protkinesbrutes avec un


apport énergétique d’environ 1,37 W ED/lOOg d’aliment ont & constituks. Leurs
formulationet compositionchimiquesont rassemblésdansle tabkau 9.1.

Tableau 9.1. - Formulationet composition


centkimaledesrdgimesexpkimentaux.

Ingrtklients Regime

1 2 -3 4 5

Farinedepoisson 31,3 40,8 50,3 59,7 69,6


Son’debld 50,o 41,7 33,4 392 !?,9
Maïsbroyk 10,o 10,o 10,o 10,o 10,o
Huiledefoiede morue 4,2 390 13 W3
Mdlangevitaminique 195 1,5 135 195 135
Mdlangeminkral x0 w 290 290 270
Phosphatebicalcique 190 190 190 190 ‘1,o

Caractkistiques
analytiques
(% dela matikreskhe)

Proteines
brutes(N x 6,25) 30,3 32,3 38,7 4077 47,0
Mat&e grasse V 894 733 695 595
Cendres 12,4 20,l 15,3 17,9 19,6
Cellulosebrute 5,8 591 491 391 2,5
Extractifnonazotd 42,6 34,l 34,6 31,8 25,4
Energiedigestible(MJ/lOOg)’ 1,39 1,31 1,39 1237 1,38
PIE (mgprot&ne/kJED) 21,8 24,7 27,8 29,7 34,1
1 Valeursestimkes(voir chapitreII).

Chaquerégime se composed’une partie constanterepr&entéepar le maïs, les


vitamines, le méIangeminéral et le phosphatebicalcique.Le taux de protéinesde chacun
des régimesa été ajustk en substituantla farine de poissonpar du son de blk. L’apport
lipidique provient, pour l’essentiel,de la farine de poissonet du complémentapport6 en
138

huile de foie de morue. La méthode de fabrication des régimes est décrite dans le
chapitre II.

&kpérience 2

Neuf régimes expérimentaux (3 taux de proteines x 3 niveaux d’dnergie) ont et6


constituds (&A 9.2).

Tableau 9.2. - Formulation et composition centesimaledes regimesexperimentaux.

Ingredients Regime

1 2 3 4 5 6 7 8 9

Farine de poisson 38,9 40,8 42,7 49,5 51,2 53,l 61,7 61,7 63,6
Tourteau de soja 10,o 10,o 10,o 10,o 10,o 10,o 10,o 10,o 10,o
Maïs broye 10,o 10,o lO?O 10,o 10,o 10,o 10,o 10,o 10,o
Son de ble 32,8 25,5 18,3 23,5 16,6 9,4 11,3 7,7 0,4
Refus de farine de manioc 3,0 3,0 3,0 3,o 3,0 3,0 3,0 3,0 3,0
Huile de foie de morue 1,3 6,7 12,O - 5,2 10,5 - 3,6 9,0
Melange vitaminique 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 15
Melange minera1 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,5 1,s 1,5 1,5
Phosphatebicalcique 1,o 1,o 1,o 1,o 1,o 1,o 1,o 1,o 1,o

Caracteristiquesanalytiques(% de la matiere seche)

Proteinesbrutes (N x 6,25) 34,5 36,0 33,7 40,2 42,7 42,5 48,8 45,7 47,4
Mat&e grasse 6,6 11,7 16,2 5,9 11,5 151 4,8 8,8 16,2
Cendres 13,4 14,O 13,6 14,5 15,5 14,4 15,9 165 16,6
Cellulose brute 6,0 7,8 7,8 4,7 4,5 4,9 5,2 2,9 2,2
Extractif non azote 39,5 30,5 28,7 34,7 25,8 23,1 25,3 26,1 17,6
Energie digestible (MJ/lOOg)l 1,34 1,46 1,57 1,37 1,53 1,63 1,38 1,49 1,70
P/E (mg proteinekl ED) 25,8 24,7 21,5 29,3 27,9 26,1 35,4 30,7 27,9
’ Valeurs estimees(voir chapitre II).

Selon les régimes, les variations de la quantité de farine de poisson ont ktd
compensées par une incorporation de son de blé. L’&rergie des diffkrents regimes est
139

principalementcondition& par l’apport en huile de foie de morue. Les elementsconstants


danschaquerégime sont representespar le tourteaude soja, le maïs, le refus de farine de
manioc, les vitamines, le mélangeminéral et le phosphatebicalcique. Le procede de
fabricationemployeest presentédansle chapitreII.
Apres l’analysede la compositionglobaledesdifferents regimesexperimentaux,
les resultatsmontrent que les teneursen proteinessont de 35, 42 et 47 % du regime avec
une erreur d’environ 3 %. Les valeurs d’energie digestible des regimes (MJ ED/lOOg
d’aliment) apporteesprincipalementpar les proteines, les lipides et les glucidesont et&
estimeesselonles coefficients décritsdansle chapitreII. Les valeurssont de 1,36, 1,49 et
1,63 h4J ED/lOOg d’aliment pour chaqueniveau de proteinesavec une erreur d’environ
3 %.

Dans chaqueexpérience,tous les lots de poissonsont ete nourris 2 fois par jour
a 8h30et 16h30,6 jours par semaine,saufles dimancheset lesjours d’échantillonnage.Les
granulesont et6 distribuesa la main, par petitespincees,a raison d’une ration quotidienne
de 4 % de la biomassedespoissonsde chaquelot.

9.2.3 Echantillonnageet mkthodesd’analyses

Dans les deux experiences,tous les 14jours, tous les poissonsde chaquelot ont
étepêchéspuis pesesindividuellement(P& lg) afin d’effectuer le suivi de la croissanceet le
rkjustement de la ration alimentaire. En fin de chaque experience, tous les poissons
restantsdanschaquelot ont été comptésafin de déterminerle pourcentagede survie. ‘:
En début et en fin de chaqueexpexience,cinq ou six poissonsde chaquelot ont
et&preleveset congelespour l’analysede la compositioncorporelle globale.Les analyses
ont eteeffectueessur le broyat de l’ensembledespoissonsde chaquereplicat.

Analyse statistique: les données de survie, de croissanceet d’effïcacite


alimentaireont ete traités selonune analysede variante a 1 facteur pour l’experience1 et a
2 facteurs pour l’experience2. Le taux de proteine optimal requis dans l’aliment a ete
recherchépar le test de Duncanau seuilde significationde 5 %.
140

9.3e RESULTATS

9.3.1. Expbience 1

9.3.1.1. Sum’e et croissance(tabl. 9.3;jïg. 9.1)

Aucune mortalite n’a et& observeeau cours de cette experience.Les poids


moyens finaux varient de 103,3 a 242,5 g selon les traitements. Les coefficients de
variation de cespoids finaux sont relativementhomogeneset compris entre 12,7 et 17,3 %.

Le taux de croissancerelatif et le taux de croissancespecifïqueobtenussur


l’ensemblede la du& d’experiencevarient de 74,4 a 309,3 % et de 0,77 a 1,96 %.j-’
respectivement.L’analyse de variante montre un effet significatif @<0,05) du taux
proteique du regime sur la croissance.Les poissonsnourris avec les regimes 4 et 5
(resptivement 40,7 et 47 % de proteines)ont les meilleurescroissances(1,88 a 1,96 %.j- .
l), tandis que la moins bonnecroissance(0,77 %.jwl) est notee chez les poissonsrecevant
le regime 1 (30,3 % de proteines). Pour les lots nourris avec les regimes 2 (32,3 % de
Prot&es) et 3 (38,7 % de proteines),les taux de croissancespecifiquemoyen sont de 1,30
et 1,57 %.j-l respectivement.

2*51

30,3 ’ 32.3 ’ 38,7 ’ 40,7


TAUX DE PROTEINES (?h)

Figure 9.1. - Evolutiondu tauxde croissance


specifîqueen fonctiondu taux de protemesdansle
regimechezH. longifilis.
Tableau 9.3. - Effet du taux de proteinessur la croissanceet l’effkacite alimentairede fZ. lungi@Zis apres72 jours d’experience.
Les valeurs entreparenthesesindiquent les coefftcientsde variation.

Regime Taux de Poids Poids Taux de Croissance Indice de CEP CUPa


proteines initial fmal croissancerelatif journaliere consommation
@l @ w @J kÏ1~ C%l

1 30,3 59,3a lo3,3a 74,4a 0,61a 4,60a o,73a 13?70a


(11,3) ~12~71
2 32,3 62, la 158,gb 155,9b 1,35b 2,51b 1,24b 22,05b
(1331) (15,W
K
3 38,7 58,6a 180,gb 208,4’ 1,70b 2,Olb 1,30b 22,50b
(LL,3) (L7,OI
4 40,7 59,2a 242,5’ 309,3d 2,55’ 1,74b 1,42b 25, 13b
(LOY51 s7,31
5 47,0 60,3a 233,O’ 286,5d 2,40c 1,70b 1,26b 22,73b
(13,LI (L6,7)
~3jeun 56,6a 38,3 -32,3 -0,25 -7,56
u 121 (13,6)
Les chiffres d’une mêmecolonneayant le memeexposantne different pas significativementau risquede 5 % .
142

Pour les poissonsmaintenusà jeun, pendant72 jours, le poids moyen diminue


de 55,6 à 38,8 g, ce qui correspondà uneperte de poidsde 0,54 %.j-‘.

9.3.1.2. Indice de consornm&*on (tabl. 9.3)

L’indice de consommation(IC) diminue significativement@<0,05) lorsquele


taux protéiquedu régime augmente.Les meilleursIC (1,70 et 1,74) sont obtenuschez les
poissonsnourris avec les régimes4 et 5, tandisque le moins bon indice (460) est observe
chezles poissonsnourris avecle régime 1. Pour les lots nourris avecles regimes2 et 3, les
IC sont de 2,51 et 2,Ol respectivement.

9.3.1.3. Efficacité des protéines alimentaires (tabl. 9.3)

Le coefficient d’efficacite protéique(CEP) augmenteavec la concentrationde


proteinesdans l’aliment mais decroit lorsque le taux de proteine depasse40,7 %. Dans
l’ensemble,le CEP varie de 0,73 a 1,42. Les meilleurs CEP (1,24 a 1,42) sont oberves
chez les poissonsnourris avec les régimes2, 3, 4 et 5, tandisque pour les lots nourris avec
le régime 1, le CEP est plus faible (0,73; p < 0,05).
Le coefficient d’utilisation protéique apparent (CUPa) montre la même
évolution que le CgP. Le CUPa le plus élevé (25,1 %) est observépour les poissons
nourris avec le régime 4, alors que le CUPa le plus faible (13,7 %) est obtenupour ceux
recevantle régime 1. Pour les poissonsnourris avec le régime 2V3 et 5, les CUPa sont
comprisentre22,1 et 22,7 %.

9.3.1.4. Compositions corporelles (tabl. 9.4.)

La compositioncorporelle des siluresen fin d’experienceest significativement


influenk par le taux proteiquedesrégimes@< 0,05).
La teneuren eau, initialementde 80,9 %, diminuejusqu’a environ 75 % a la fin
de l’expérience.Cette teneur tend a décroître légerementlorsque le taux de protéinesdu
régime augmente.La teneur en eau est la plus faible (73,6 %) pour les lots recevantle
régime 2. La concentrationen lipides est maximale(7,4 %) pour les poissonsnourris avec
le régime2, tandisqu’elle est minimale(5,l %) pour ceux recevantle régime le plus riche
en protéines(régime 5). La teneur en protéinesvarie entre 15,4 % et 17,2 % et est plus
élevéepour le lot recevant le régime 5. Les cendressont peu variableset se situent entre
2,5 et 2,8 %.
143

Tableau9.4. - Compositions
corporelles
dessiluresaud&ut et 2 la fin de l’experience
(Teneuren
% du poidsfrais).

Rdgime Tauxdeprot&nes Eau Prot&nesbrutes Cendres Lipides


C%l V) C%) PI 6)

Initial 80,ga 14,sa 2,oa 2,6a


1 30,3 75,5b 15,4ab 2,7b 6,4b
2 32,3 73,6' 164bc 2,6b 7,4c
3 38,7 75,2b 16'4bc 2,7b 5,7bd
4 4097 75,3b 16:2bc 2,5b 6,0b
5 47,0 74,9bc 17,2' 2,gb 5,ld
ajeun 85,3d 10,3d 3,7c 0,7e

Les chiffres d’une mkmecolonneayantle m5meexposantne diffkent pas significativement


au
risquede5 %.

Chez les poissonsmaintenusa jeun, la compositioncorporelleest tres differente


de la compositioninitiale. La teneur en eau s’accroît jusqu’a 85,3 %, soit environ 5 %
d’augmentation.Les teneursen proteineset en lipides, initialementde 14,5 % et de 2,6 %,
diminuentjusqu’a 10,3 % et 0,7 % respectivement.Les cendres,initialementde 2,0 %,
augmententjusqu’a 3,7 %.

9.3.2. Expérience2

9.3.2.1. Survieet cmissance(tabl. 9S;jZg. 9.2)

Au cours de cette expérience,une mortalite intervenueentre le 30e et le 40e


jour a éte observeedansquelqueslots de poissons.Cette mortalite n’etait pasassocieea un
traitementparticulier. Les pourcentages de survie en fin d’experiencesont compris entre 86
et 99 % et ne different passignificativementselonles traitements.
Le taux de croissancerelatif et le taux de croissancespkcifiqueobtenus sur
l’ensemblede la durée d’expériencevarient de 136 a 273 % et de 1,03 a 1,57 %.j-’
respectivement.Le coefficient de variation des poids finaux est compris entre 13,9 et 29,6
% selonles traitements;il est plus elevedansle lot où la croissanceest la plus forte que
Tableau 9.5. - Effet du taux de prothnes et de l’apport t?nerg&iquedesdiffkents rt?gimessur la croissanceet l’eficacitd alimentairede H. ZongijZs aprks
84 jours d’expkience. Les valeurs entre parenthksesindiquent les coeffkients de variation.

Rdgime Energie Poids Poids Survie Taux de croissance Croissance Indice de CEP CUPa
digestible initial final spkifi ue journaliibe consommation
(MJ/lOOg) kl (Id (%) (%.j-7) @.ï9 (SI

35 % de protéines
1,36 42,3 99 1,18 1,25 2,49 1,17 22,53
~4~21
1,49 67,3 90 1,03 Ii,09 3,27 0,87 21,82
(8741
1,63 65,3 96 1,05 1,ll 2,91 1,04 23,62
(1576)
42 % de protéines
E
1,36 66,5 206,l 92 1,35 13% 2,41 1,05 21,65
~ma (17,%
1,49 62,5 182,4 96 1,28 1,43 2,31 1,02 20,50
(1594)
1,63 249,0 93 1,47 2,11 2,03 1,17 24,64
U5,4)
47 % de protéines

1,36 68,2 254,2 96 1,57 2,22 2,02 1,02 21,54


(9,21 W,fjJ
1,49 67,9 228,8 86 1,45 1,92 2,32 0,96 23,35
NEW uw
1,63 68,7 222,9 86 1,40 1,84 2940 0,90 21,03
(10,3) U5,4)
145

dansles autreslots. L’analysede variante à 2 facteursmontreun effet significatif @< 0,05)


du taux de proteinesmaispasd’effet du niveauénergetiquesur la croissance,

ENERGIE DIGESTIBLE (MJ/lOOg d’aliment)

m 35 % de pfot6ines m 42 % de protbines ’ 47 % de protbines

IQure 9.2. - Evolution du taux de croissancerelatif en fonction du taux proteique et du


niveauenergetiquedesregimeschezH. long~$îlis.

Quel que soit l’apport energetique,les performancesde croissancetendent a


augmenteravecl’accroissementdu taux de proteinesdu regime, de 35 a 47 % de proteines.
Dans l’ensemble,le gain de poids relatif et le taux de croissancespecifiqueles plus forts
sont observespour les poissonsnourris avec le regimea 47 % de proteinesmais ceux-ci ne
montrent pas de difference significative avec les lots recevant le regime à 42 % de
proteines. Pour les poissonsnourris avec le regime a 35 % de proteines, les taux de
croissancespecifïque moyens (1,03 et 1,18 %.j-l) sont significativementplus faibles
@< 0,05) que lorsqueles poissonsreçoivent les regimesa 42 % et a 47 % de proteines
(1,28 a 1,57 %.j-l).
Bien que l’analyse des comparaisonsmultiples de moyennesne montre pas
d’effet significatif de l’apport energetiquedes regimes sur la croissance, on observe
neanmoins,pour les lots nourris avecles regimesa 35 et a 47 % de proteines,une tendance
a une diminution de la croissancelorsque l’apport energetiquedes regimes augmente.En
146

revanche,pour les lots nourris avec le regime a 42 % de proteines, la croissancetend a


augmenteravec l’accroissementde l’apport énergétiquedes regimeset elle est plus elevee
pour un apport energétiquede 1,63 MJ ED/lOOg d’aliment.

9.3.2.2. Indice de consommation(tabl. 9.3

Les indices de consommation (IC) obtenus sur l’ensemble de la duree


d’expériencesont relativementeleveset varient de 2,02 a 3,27 selon les traitements. Si
l’analysede variante ne montre pasd’effet significatif de l’apport énergetiquedes regimes,
les IC sont en revanche significativementinfluences par le taux proteique du regime
@<0,05). En concordanceavecles r&uh.ats de croissance,les meilleursIC (2,02 Z-t2,41)
sontobservéspour les taux protéiquesde 42 et de 47 % (pCO,O5), tandisque pour les lots
nourris avec le régime à 35 % de protéines,les IC sont systématiquement plus élevés(2,49
à 3,27).

9.3.2.3. EfJcaciG desprotiines alimentaires(tabl. 9.3

Le taux protéique et l’apport énergétique des régimes n‘ont pas d’effet


significatif sur le coefficient d’efficacité protéique (CEP) et sur le coefficient d’utilisation
proteiqueapparent(CUPa). Le CEP varie de 0,87 a 1,17 selonles traitements. Dans tous
les cas, pour un même niveau de l’apport energétique,le CEP est plus faible pour les
poissonsnourris avec le régime le plus riche en protéines(47 %) que pour ceux nourris
avecles régimesa 35 et a 42 % de protéines.Le CEP le plus élevé(1,17) est obtenuchez
les poissonsnourris avecle régimeà 35 % de protéines,pour un apport énergétiquede 1?36
MJ ED/100 g d’aliment, et chez ceux recevantle régime contenant42 % de protéineset
1,63 MJ ED/100 g d’aliment.
Les comparaisons multiples de moyennes n’indiquent aucune différence
significativedans le CUPa de cesdifférents lots. Les CUPa pour les poissonsnourris avec
les régimescontenant35 et 42 % de protéines,tendenta augmenteravecl’accroissementde
l’apport énergétiquedesrégimeset sont plus élevéspour un apport énergétiquede 1,63 MJ
ED/lOOg aliment. Dans ce derniercas, les CUPa sont compris entre 23,6 et 24,6 %* Pour
les lots recevantle régimea 47 % de protéines,le CUPa le plus élevé(23,4 %) est observé
avecle régime contenant1,49 MJ ED/lOOg d’aliment.

9.3.2.4. Compositionscovorelles (tabl. 9.6)

Le taux de protéines et l’apport énergétiquedes régimes ont une certaine


influence sur la compositionglobaledes poissonsentiers apres84 jours d’experience,en
particulier au niveau des lipides totaux et de la teneur en eau @<0,05), sans qu’une
interaction ne soit miseen évidenceentre ces deux facteurs@> 0,l).

Tableau 9.6. - Compositions corporelles des silures au debut et 2 la fin de l’expkience (Teneuren
% du poids frais).

Rdgime Energie digestible Eau Prot&nes brutes Cendres Lipides


(MJ/lOOg d’aliment) (%) (SI @) @)

Initial 78,9 13,6 196 59


35 % de prot&nes

1 1,36 75>5 17,o 373 4,2


2 1,49 74,2 18,3 337 378
3 1,63 72,9 18,3 23 529

42 Yo de prothes

4 1,36 73,4 17,2 394 60


5 1,49 74,8 17,4 23 5,O
6 1,63 71,o 17,9 394 737

47 % de prot&ws
1,36 74,5 18,5 2>9 4,l
1,49 73,9 18,6 256 429
1,63 72,1 18,3 391 655

Dans tous les cas, la teneur en eau, pour les poissons nourris avec les régimes
les plus riches en énergie (1,63 MJ ED/lOOg d’aliment), est significativementplus faible,
environ 72 %, @<0,05) que lorsque les poissonsreçoivent les autres régimes où cette
teneur est d’environ 74 %. La teneur en lipides varie en sens inverse; elle est
significativement plus élevéepour les poissonsnourris avec les régimes ayant 1,63 MJ
ED/100 g aliment @< 0,05) que pour ceux recevantles autresrégimes. La teneuren lipides
corporels est aussi significativementinfluencéepar le taux de protéines du régime. Elle
apparaît bassechez les lots recevantles régimes à 35 et 47 % de protéinesen comparaison
de ceux nourris avec le régime à 42 % de protéines. Quant aux teneursen protéines et en
cendres, l’analyse de variante n’indique aucun effet du taux protéique et de l’apport
énergétiquesur cesparamètres.Les teneursen protéineset en cendressont peu variableset
se situent entre 17,Oet 18,6 % et entre 2,8 et 3,7 % respectivement.
148

9.4. DISCUSSION ET CONCLUSION

LES premiers résultats obtenus chez les juvéniles en prégrossissementde


Heterobrmchus Zo@fiZis(13 g) ont montré que le taux protéiquerequis dansl’aliment pour
permettre la meilleurecroissanceet le meilleur indice de consommationest de 56,8 %9 ce
taux semblant diminuer lorsque la taille de poissonsaugmente(c$ chapitre VIII). Dans
cette étude, nos résultats indiquent que les besoinsen protéines de Hererobranchus,d’un
poids initial d’environ 60 g, se situent entre 41 et 43 %. Les resultatsobservessur deux
classesd’âge de poissonsindiquent donc que les besoinsapparentsen proteinessont plus
élevés chez les jeunes que chez les individus plus âgés qui présententune croissance
spécifiqueplus faible. Alliot et Pastoureaud(1984) ont estimé>chezDicentrarchw Zu.bra.x,
le besoinprotéique à 60 % pour le juvénile de 1 à 10 g et à 45-50 % pour celui de 20 g.
Chez OreochromisniZoticus,la meilleure croissanceest obtenueavec le régime renfermant
40 % de protéinespour les poissonsde 1 g et de 30 % pour ceux de 40 g (Siddiqui et &.,
1988). Les jeunes poissonsont un métabolismeplus important que les individus plus âgés,
se traduisantpar un besoinplus éleveen protéineset en énergie. Les résultatsobtenus,chez
TiZapiaaurea et chez IctaZuruspunctatus, indiquent égalementune diminution des besoins
en protéineslorsque le poids despoissonsaugmente(Winfree et Stickney, 1981et 1984).

Croissanceet indice de consommation

- Influence du taux deprotéines

Les performancesde croissanceet l’indice de consommation(IC) mettent en


évidenceune moindre efficacité desalimentsà bas niveau de protéines.Une croissanceplus
faible et des IC plus élevéssont observés,dansles expériences1 et 2 respectivement,pour
les poissons nourris avec les régimes à 30 et à 35 % de protéines. Ceci semble donc
indiquer que, pour Heterobranchus,les régimescontenant30 et 35 % de protéinessont trop
limités pour faire face aux besoinsde croissance. Cependant,le taux protéique de 30 à
35 % permet d’obtenir une croissanceoptimalechez un clariidé asiatique,CZariasbatrachus
(Chuapoehuk,1987) et chez un autre silure, HeteropneustesfossiZis(Akand et aZ., 1989).
Chez Heterobranchus, les besoinsoptimaux en protéines se situent entre 41 et 43 % et ne
different apparemmentpas beaucoupdes autres poissonscarnassiers,de même taille ou de
taille supérieure,qui ont un besoinprotéique apparentélevé. Le taux optimal est estimé à
40 % pour EpinepheZus sahnoides(Teng et aZ., 1978), à 52 % pour Charmarnicropeltes
(Wee et Tacon, 1982) et à 40 % pour Clarias gariepinus (Machiels et Henken, 1985;
Henkenet aZ., 1986).
149

Chez les poissons,bien que la croissancesoit géneralementli& a la teneurde


protéinesdansla ration, un taux protéiquesupérieura la valeur optimalen’ameliorepas, ou
mêmediminue, les performancesde croissance.Chez Chanoschutes (Lim el aZ., 1979),
comme chez Aristichthys nobilis (Santiagoet Reyes, 1991), aucune amelioration de la
croissancen’est observéelorsque le taux protéique de la ration excede les besoinsde
l’espece.

- In$!uence du niveau knergétique

Chezla plupuartdes espècesde poissonsétudiees,il paraît assezbien établi que


la consommationspontaneede nourriture est réguleepar la teneur en energie du regime
(Lee et Putnam, 1973; Sabautet LuquetY1973; Jobling et Wandsvik, 1983a; F3eamish et
Medland, 1986; De Silva et aZ., 1991). Love11(1979) a montre que, chez le poisson-chat
am&icain, la prise de nourriture est directementNe a la teneuren energiedu regime et ne
dependpas de la teneur en proteines tant que celle-ci ne depassepas 45 %. Dans cette
étude, bien que l’analyse de variante n’ait pas permis de mettre en evidenced’effet,
significatif de l’apport energetiquesur la croissanceet l’indice de consommation,,une
tendancea une diminution de la croissanceet à une augmentationdes IC a éte observée
dans les lots nourris avec les regimes a 35 et a 47 % de proteines, lorsque l’apport
energetiquedu régime augmentede 1,36 a 1,63 MJ ED/lOOg d’aliment (tabZ.9.5). Cette
observationpourrait indiquer que l’augmentationde l’energie digestible dans les rations
conduit a une diminution de la prise alimentaireinduisantune croissanceplus faible et un
indice de consommationplus eleve, en particulier pour les lots recevantles regimesa 35 %
de protéines(regimes2 et 3). Il est possibleque les alimentsdistribuéspour ces lots, avec
une ration joumaliere fixée, ne soientpas tous consommespar les poissons.Dans de telles
situations, l’augmentationdes IC est simplementimputable aux pertes d’aliments non
consommes.Ceci suggeredonc que la croissancedes poissonspeut être limitée par la
restriction de l’ingestion entrait& par les alimentsriches en proteineset en energie. Chez
les juveniles de SciaenopsoceZZatu.s, Daniels et Robinson(1986) observentegalementune
diminution de la croissanceet de l’efficacite alimentairelorsquel’apport energetiquedansla
ration augmente.

Chez Heterobranchus,une tendanceà une améliorationde la croissanceet de


1’IC dansles lots recevantle régime à 42 % de protéinesa égalementéte observéelorsque
le niveauenergetiquedansla ration augmente.L’incorporationde 15 % de matiere grasse
dans cet aliment a un effet favorable sur la croissanceet l’indice de consommationque
lorsquele mêmealiment contenant6 % ou 11 % de lipidesest distribuea cette espece.Ces
resultats sont a rapprocherde ceux obtenuschez la truite arc-en-ciel (SaZmogairdneti),
150

pour laquelleune augmentationdu taux de lipidesjusqu’a 18 % dansle regime a 35 % de


proteines conduit a une ameliorationde la croissanceet de l’indice de consommation
(Watanabeet aZ., 1979).

Efficacit6 desprothws alimentaires

A la difference des vertebréssupérieurs,les poissonsont la capacited’utiliser


les proteinescomme sourced’énergie,en plus desglucideset deslipides (Pieperet Pfeffer,
1979;Luquet et Kaushik, 1981). Cowey (1979) a montre que si l’aliment contient un exces
de protéines,ce surplusest souventutilisé comme sourced’energie.Dans les conditionsde
nos expériences9bien que l’analyse des comparaisonsmultiples de moyenne n’indique
aucunedifférence significativedansles valeurs du coefficient d’efficacite proteique (CEP)
et du coefficient d’effïcacite proteiqueapparente(CUPa), le CEP paraît gen&alementplus
faible dansles lots nourris avecle regimea 47 % de proteines.Le fait que le CEP et CUPa
soient faibles lorsque le taux de proteines du regime depasseun seuil optimal semble
indiquer que seule une partie des proteines alimentaires assimileesest utilisee pour la
croissance9l’autre servant a couvrir les besoinsd’entretien. Pour la plupart des autres
especesde poissonsétudiées,le CEP et le CUPa diminuent lorsque le pourcentagede
protéines dans la ration augmente, en particulier chez Ctenopharyngodon idella
(Dabrowski, 1977), chez Sarotherodonmossambicus(Jauncey, 1982), chez Oreochromis
niloticus (Siddiquiet al., 1988)et chezSalvelinusalpinus, (Joblinget Wandsvik, 1983a).
Afin d’eviter le gaspillagedesprotéines,plusieurstravaux ont montre que si un
aliment contient l’essentiel de l’energie necessairesous forme de lipides et de glucides
digestibles,les protéinesde la ration peuventalors être fixees par l’organismeet non plus
degradées(Cowey et Luquet, 1983). Chez Heterobranchus, en concordanceavec les
resultatsde croissanceet d’IC, l’augmentationdu niveauenergétiquedansle régime a 425
% de proteinespermet d’augmenterl’efficacite des proteinesalimentaires.Le rapport des
proteinesfixees aux proteinesingéreesaugmentede 20 a 24 % lorsquele taux de lipides
dans le regime s’eleve de 6 à 15 %. La production d’un kg de poissonavec le regime
renfermant 42 % de proteineset 15 % de lipides (regime 6) ne necessiteque 855 g de
protéines, tandis que avec le même régime mais renfermant 6 ou 12 % de lipides, la
quantitenecessaireest de 952 a 980 g de protéines.Cette constatation‘sembledonc montrer
que chez Heterobranchus,comme chez la truite (Watanabeet aZ., 1979), les lipides sont
bien utilisés sur le plan énergétiqueet la majorité des protéines alimentairesest bien
assimiléeet utilisée pour la croissance.Dupree et aZ. (1979) ont égalementmontré que,
chez Z&aZurus punctatus, le gain de poids et le dépôt de protéinesdans les tissus étaient
amelioréspar l’adjonctiond’huile de poissonjusqu’à destaux de 15 % dansun régime a 25
% de protéines. Chez le tilapia rouge (hybride entre Oreochromismossambicu et 0.
151

niZoticus),des taux lipidiquess’élevantà 18 % et correspondanta desniveauxproteiquesde


15à 30 % améliorentla croissanceet l’efficacité desproteinesalimentaires(De Silvaef uZ.,
1991).Bien que les poissonsmanifestentunebonnetolérancea de forts taux de lipides tant
au niveaudigestif qu’au niveau metabolique,l’utilisation de fortes proportionsde matieres
grasses dans les régimes doit prendre en compte les contraintes economiqueset
technologiques (difficultés de granulation,notamment;Luquet et Rumsey, 1979).

Composition corporelle

Les variations de la compositioncorporelleen fonction du taux proteiqueet de


l’apport energetiquedes aliments ont éte rapportéeschez plusieurs especesde poissons
(Cowey, 1979; Winfree et Stickney, 1981). Nos résultats montrent que les teneurs en
lipides sur les poissonsentiers sont significativementinfluenceesa la fois par le taux
proteique et par le niveau energetiquedu régime. Les teneurs en lipides tendent a
augmenteravec le taux lipidique du régime et sont plus importantes chez les poissons
nourris avecle régimecontenant15 % de lipides. Chezla carpe, la teneuren lipides,dansla 2.
carcasseaugmenteavecl’augmentationdu taux lipidique et diminue avecl’augmentationdu
taux proteique(Murai et al., 1985). Barrowset aZ., (1988) ont egalementmontreque, chez
Stizostedionvitreun, un aliment riche en énergieresulte en une accumulationde lipides
dans la carcasse plus importante qu’avec un aliment pauvre en énergie. Chez
Heterobranchus, les lipides corporels tendent également a diminuer lorsque le taux
protéique du regime augmente. Ces résultats sont a rapprocher de ceux obtenus chez
Aristichthys nobilis (Santiago et Reyes, 1991) et chez la carpe pour lesquellesune
augmentationde la teneur proteiquedu regimealimentaireprovoqueune forte réductionde ,,
la teneuren lipidesde l’organisme(Meskeet Pfeffer? 1979). :,,

Comptetenu desconditionsde nosexpériences,la presenteétudemontre que le


taux optimal de proteinesrequis dansl’aliment pour assurerune croissanceoptimalede H.
ZongzsZis, d’un poids initial d’environ 60 à 70 g, est compris entre 41 et 43 %. Des taux
elevesde lipidesdansl’aliment a 42,5 % de protéinesfavorisentla croissanceet ameliorent
l’indice de consommationainsi que l’efficacite des protéines alimentaires. Le meilleur
rapport protéino-énergétiquese situe aux environsde 26,1 mg de proteine/kJED pour un
alimentapportant42,5 % de protéineset 15 % de lipides.
Chez H. Zong@Zis comme chez les autres especesde poissonsétudiees,les
lipides alimentairesconstituentla sourced’énergiela plus apte a épargnerdes protéines.
Toutefois, l’effïcacite des proteinesalimentaires,estime+ici, tend à être plus faible que
celle observéechez les autres especesde poissonsétudiées. Ceci pourrait être dû a la
compositiondu régime testé et en particulier la qualité et la nature des protéinesutilisées
152

dansl’aliment. Dans notre cas, la farine de poisson,principale sourcede protkineanimale,


a une teneur en cendre tr5.s6levée(environ 20 %) par rapport à celle observéedans les
autresfarinesde poissons(environ 10 %; NRC, 1983).
r

CINQUIEME PARTIE

APPROCHE METHODOLOGIQUE POUR UNE ETUDE DE


DIGESTIBILITE

CHAPITRE X:. ADAPTATION DES POISSONS AUX STRUC-


DW?W-AmON
155

Il CHAPITRE X(*l Il

ADAPTATION DES POISSONS


AUX STRUCTURES D’EXPERIMENTATION

10.1. INTRODUCTION

L’adaptationdespoissonsen aquariumsou en bacsde volume restreint constitue


souvent un préalable indispensableà une approche expérimentale,notamment dans le
domainede la physiologie.Il est toutefois fréquent que le confinementdes individus dans
ces structures, ou plus généralementdansles elevagesintensifs, conduise2tune réactionde
stresspouvant se traduire par une perte de prise alimentaire, une sensibiliteaccrue aux
organismes pathogenesou par le développementd’une agressivité associée a une
competitionspatialeou ahmentaire(Fendersonet Carpenter, 1971; Fagerlundet d, 1981;
Pickeringet Stewart, 1984;Jobling, 1985). Parmi les facteurssusceptibles
d’interferer avec
ces comportements,l’importance du nombre d’individus elevésdans un volume donné
(densite) a et& souligneeen de nombreusesoccasions(Fendersonet Carpenter, 1971;
Wedemeyer, 1976; Fagerlund et d., 1981; Knights, 1987; Kjartanssonet aZ., 1988;
Wallaceet aZ., 1988), bien que le sensdes effets observés,notammentsur la croissanceou
la survie, soit variableet dépendedansunelarge mesurede la naturegrégaireou territoriale
desespècesconcernées(voir Brett, 1979pour revue).

(*) Ce chapitrea fait l’objet d’une publication.


KerdchuenN., M. Legendre,1991.Effet favorabledesfortesdensites pourl’adaptationd’un silure
africain, Heterobranchuslotz,g@lis(Pisces:Clariidae),en bacsde petit volume.Rev.
Hydrobiol. trop,, (souspresse).
156

L’influence de la densitésur le comportementet l’adaptationdu silure africain,


HeferobranchusZongzjXs,est ici étudiéedansun moduleexperimentalmis au point pour les
etudes de digestibilité des matièrespremieres entrant dans la composition des aliments
(Hem et aZ., 1987). Dansle milieu naturel, ce poissonest g&&alement solitaire, bien qu’il
semble capable d’avoir un comportement collectif, notamment dans la recherche de
nourriture (Bruton, 1979).

10.2. MATERIEL ET METHODES

L’expérience,d’une dureetotale de 4 semaines,a éte effectueeen janvier 1990


au Centre de RecherchesOcéanologiques(CRO) d’Abidjan dansun module expérimental
composéde 10 bacscylindroconiquesen polyéthylèneblancde 60 cm de diametre et de 40
cm de hauteur pour 90 litres de volume en eau (f?g. 10.1). Ces bacs, équipés de
récupérateursde fecesde type Guelph (Cho et al., 1985), etaientalimentesen eau de ville
dansun circuit semi-ouvertavecun renouvellementjournalier d’environ 10 %.
Les siluresutilisés, d’un poids initial d’environ 110 g, provenaientde la station
d’aquacultureexpérimentalede Layo où ils ont éte eleves,a la densitede 50 individus par
m3, dansdes bassinscimentésde 4 m3 alimentésen eaude lagune(salinitede 4 a 6 g.l-‘).
Ils ont ensuiteété transportésau CRO et stockés,a la densited’environ 200 individus par
m3, en bassinscirculaires en polyéthylèneblanc contenant1 m3 d’eau de ville stagnante
renouveleequotidiennement.
Apres 2 semainesd’acclimatationà l’eau doucedansces structures, des lots de
poissonsont été constituéset répartis au hasarddans les 10 bacsdu module expérimental
selonles densitéssuivantes:
- 5 individuspar bac soit 56 individuspar m3
- 10 individuspar bac soit 111individuspar m3
- 20 individuspar bac soit 222 individuspar m3
- 30 individuspar bac soit 333 individuspar m3
- 50 individuspar bac soit 555 individuspar m3
Chaquetraitementétait répliquéunefois.

Que ce soit pendantla phased’acclimatationou durant l’expérience?tous les


poissonsont reçu un aliment composé,à 35 % de proteinesbrutes, sousforme de granulé
de 3,5 mm, distribuéquotidiennementen deux repasà satiete(8hOOet 17hOO).
157

SCHEMA DU CIRCUIT D’EXPERIMENTATION

1. cuve 2. robinet 3. pompe


4. manomktre 5. by-pass 6. bacs
7. collecteurs 8. bvacuationreglable 9. compteur d’eau

Figure 10.1. - Dispositif expkimental, &luip& de rkdpkateurs de fkes de type Guelph (ZK Hem
et d., 1991).
Le comportementgénéraldespoissonset leur prise alimentaireétaientobserves
attentivementlors de chaquedistributionde granulés.Apres 14jours et en fin d’expkience
(28 jours), tous les poissonsde chaquelot ont éte pêchespuis pesesindividuellement
(Pklg) afin d’effectuer le suivi de la croissance.L’evolution de la mortalite!a ete suivie
quotidiennement.En raisondu caracterephotophobemarquede Heterobranchuslongifilis,
les poissons ont été maintenus dans la pénombre pendant toute la duree de
l’experimentation.

Analyse statistique: les poids moyens ont et& comparespar une analyse de
variante à 1 facteur et les lots expérimentauxhomogenesrecherchespar le test de Duncan.

10.3. RESULTATS

Des le jour suivant leur mise en bac, les poissonsmontrent un comportement


g&-kal tres différent selon la densite initiale d’empoissonnement.Dans les lots
correspondantsaux densitésles plus faibles (56 et 111 individus par m3), on note une
agressivitesporadiquese traduisantpar despoursuitesentre individuset des lésionsparfois
importantes sur la peau et les nageoires,consécutivesà des morsures. En revanche,aux
fortes densités(333 et 555 individuspar m3), les poissonsforment un groupe compactau
sein duquel les individus sont en mouvement constant mais ne manifestent aucune
agressivite.Dans cettesituation,aucunetrace de blessuren’a été observée.
Ces deux types de comportementse traduisentrapidementpar une importante
difference dans la mortalité observée(tabk 10.1). A l’issue des deux premier-essemaines
d’elevage,la mortalité excede40 % dansles lots correspondantaux deux densitésles plus
faibles (56 et 111individuspar m3), alors qu’elle reste tres faible, voire nulle, dansles lots
élevés à 333 ou 555 individus par m‘. Un résultat intermédiaireest observé avec 222
individuspar m3.
Les modifications de comportement observéesdurant les premiers jours
d’élevagese traduisentégalementpar une perte de la prise alimentairedanstous les lots. Il
en résulte une stagnationde la croissanceou même une perte de poids chez les poissons
élevésà 222, 333 ou 555 individuspar rn’ (f?g. 10.2A; tabl. 10.1). La croissanceapparente
des poissonsélevésà 56 ou 111 individus par m3 sembleen majeurepartie résulter d’un
artefact lié a une mortalité ayant affecté principalementles individus les plus petits de ces
lots.
159

Tableau 10.1. - Mortalite et croissancepondhale de H. longzjïlis en fonction de la densitk


Les r&.uitatspr&ent& correspondenth la moyennede 2 replicats.
JO,J14, J28 : nombresde jours d’exphience

Densit6 Mortalit6 Poids vif


(Nb./m3) @) 69

JO- J14 Jl4 - J28 JO J14 J28

56 40 0 112,8 123,8
~27~01 ~3%~~

111 45 0 IlO, 125,5 143,l


~27~1) (33,W t32,11 .

222 25 0 110,9 103,5


~27~11 (31,3)

333 4 0 106,2 102,8 126,7


t24,fo VS) (2694)

555 0 0 103,4 105,l 126,6


CW) c24,21 ~25~11

( ) : coefficients de variation

Aprhs 10 2114jours, l’ingestiondesalimentstend progressivementh revenir 21la


normalequelleque soit la densitéd’empoissonnement. Les poissons,généralementposh au
fond des bacs, ne montrent une activite importante qu’au moment de la distribution de
l’aliment qui est ingér6de plus en plus efficacement.
Durant les 14 derniers jours d’élevage, aucune mortalité n’est observée et il est
not6 un gain de poids pour tous les lots (JQ. 10.2B; labZ. 10.1). Bien que l’analyse de
variante ne montre pas d’effet significatif de la densite sur la croissance, il est cependant h
noter que les croissancesles plus élevées(1,54 à 1,71 g.j-l) sont observéesdans les lots
correspondantsaux deux densitésles plus fortes. En outre, le coefficient de variation du
poids moyen augmenteplus dans les lots maintenush faible densitéque dans ceux où la
densité d’empoissonnement est plus élevée (mbZ. 10.1).
56 11-l 333
DENSITE (Nb/m3)

C
56 111 333 555
DENSITE (Nb/m3)

F@I& 10.2. - Croissance journalikremoyennedeEZ.ZongifiZisen fonctionde la densit6durantles


quatorzepremiersjours(A) et quatonederniersjours(B) del’expkience.
Lesbarresverticalesindiquentles&XI-&entrerdplicats.
161

10.4. DISCUSSION ET CONCLUSION

L’absencegénéraliséede prise alimentairedanslesjours qui suiventle transfert


des poissonsdansles bacsde l’unité expérimentale,indiqueune situation de stressquelle
que soit la densitéd’élevage.Toutefois, deux types de comportementssont genéréspar
cette situation en fonction de la densité. Aux densitésles plus faibles, les poissons
manifestentune agressivitésporadiquequi conduit rapidementà une forte mortalité, tandis
que, aux densitésles plus fortes, les phénomènesd’agressiondisparaissentet les poissons
montrent au contraire un comportement collectif et forment un group serré. Ces
observationssont en accordaveccelleseffectuéespour les alevinset juvéniles de SaZveZinzu
aZpinus,chezlequelles fortes densitésfavorisentle grégarismeet inhibent simultanémentle
développementdu comportementagressif, tandis que les faibles densitésfavorisent les
comportementsterritoriaux et antagonistes(Wallaceet aZ.,.1988). Une augmentationdes
attaqueset deslésionscorporellesest également’rapportéechez ZctaZums punctatzu (Davis
et aZ., 1984)et chezAnguiZlaanguiZZa (Seymour, 1984)lorsquela densitéest réduite. Il est
toutefois à noter que ces reactions comportementalespeuvent dépendredes conditions
d’experimentation.En effet, dans les bassinsextérieursou dansles cagesde 4m3 utilisés
plus classiquementdansles élevagesde H. ZongzjTZis, aucuneaugmentationde l’agressivité
n’a été observémêmepour des densitésinférieuresou égalesa 50 individus par m3. Ceci
suggereque plus que la densitéen elle même, ce peuventêtre l’effectif de la populationou
l’espacevital disponiblequi interviennentsur l’expressionde cescomportements.

Dans cette étude, l’augmentationdes coefficientsde variation des poids finaux


observésaux faiblesdensitéspourrait simplements’expliquerpar la réduction des effectifs
liée aux mortalités, Mais elle pourrait aussirésulter de l’installation d’une hiérarchiede
dominante au sein de la population (Brett, 1979; Jobling et Wandsvik, 1983b). Chez
Oncorhynch~~kisutch.,dansun élevagerealiséavecdespopulationsde 6 individusplacésen
bacsde 40 litres, Ejike et Schreck(1980) ont montré que la hiérarchiesociales’établit des
le premier jour aprèsla mise en bac et que les individus dominésprésententla plus forte
réactionde stress.Les individusles plus basdansla hiérarchiesocialeont généralementune
croissancefaible et leur consommationalimentairepeut rester réduite même lorsque les
quantitésdistribuéesne sont paslimitantes(Jobling, 1985).Chezles poissons,la dominante
est souvent associéeà une plus grande taille corporelle, bien que l’apprentissagepuisse
aussi être important (Knights, 1987). Ceci pourrait expliquer que la mortalité ait affecté
principalementles petits individusdansles groupesde densitéslesplus faibles.
162

L .-osencede mortalitéset la reprise de la consommationdes alimentset de la


croissanceobservéesaprks 10 h 14jours d’élevageindiquent uneadaptationprogressivedes
poissonsaux bacsd’expkimentation.

En conclusion, nos rksultats montrent que la densite a un rôle important sur


l’adaptationde H. 1ongzjïZisen bacs expérimentauxde petit volume. L’utilisation d’une
forte densité (30 à 50 individus par bac soit 333 2 555 individus par m3) est vivement
recommandéecar elle permet de limiter l’expressionde l’agressiviteet la mortalitk qui en
résulte. En outre, une période d’adaptationde 14 jours doit dgalementêtre respectéeen
préalableA la réalisationd’uneexpérimentationdansce type de structure.
CONCLUSION GENERALE
165

CONCLUSION GENERALE

Les travaux de recherchesconduitsau Centre de RecherchesOceanologiques


(CRO) d’Abidjan depuisune dizained’anneesur les especesautochtonesd’interêt aquacole
ont bien démontréle remarquablepotentiel du clariide Heterobranchuslong@lispour la
pisciculture intensive, aussi bien en milieu lagunaire qu’en milieu continental. Les
techniquesd’elevagede cette espece,depuisle stadelarvaire jusqu’a la taille marchande
sont a presentbien maîtrisees(Legendre, 1991). Toutefois, le developpementde l’elevage
en vraie grandeurde ce poissonnecessiteencoredes connaissances precisessur la nutrition
et l’alimentation pour permettre une optimisationdes performancesde croissanceet une
diminutiondescoûtsde production.

Dans ce contexte, une etude approfondie visant a identifier les conditions


optimalesd’alimentationet a preciserles besoinsnutritionnelsde H. ZongijXsaux différents
stadesde l’elevage (alevinage, prégrossissement et grossissement)a été réalisée. Elle a
permis de fournir de premieresbasesscientifiquesa une methodologied’alimentationde
cette especeen élevage intensif. En outre, divers aspects des connaissances acquises
concernantl’alimentation des alevins et juvéniles peuvent egalementservir de base de
comparaisonavec d’autres espècesde siluriformes, notamment de clariidés, utilisés en
pisciculture. Cette confrontation des caractkistiques biologiques, physiologiqueset
ecologiquesde differentes especesde siluriformes devrait permettre une avancéeplus
efficace des connaissances sur l’ensemblede ce groupeet preciser la validité d’un modele
siluriforme éventuel.Ainsi, 21titre d’exemple,les effets positifs d’un nourrissageen continu
pendantla phasenocturne, constatéstant chezH. longij%s que chez Clarias gariepinw ou
Heteropneustes fossilis, apparaissentcomme un trait assezgénéral des siluriformes qui
demanderait à être vérifié pour d’autres especesd’elevage telles que Chrysichthys
nigrodigitatuset Ictalum punctatus.

L’étude de l’alimentation larvaire a permis d’identifier differents types


d’alimentsqui pourraient remplacerl’ktemia, considéréecomme un excellentaliment de
départpour l’élevagelarvaire au seindesclariidés,mais non disponiblelocalementet d’un
166

coût elevé. Les essais comparatifs, realises avec des proies planctoniques(Moina,
notamment)et avec un aliment composea basede levure et de foie de boeuf, ont montre
que l’on peut obtenir une survie aussielevéequ’avecI’Artemiu, mais avec une cro+nce
plus faible au cours des deux premieres semaines d’elevage. Ces resultats tres
encourageants dans l’utilisation d’un aliment composepour demarrer l’elevagelarvaire de
H. Zongzjïhnousont conduit a poursuivreles recherchesplus avant danscettevoie.
Une etudevisant a ameliorerla croissancedes larves et alevinsnourris avec un
aliment composeet a preciser les besoinslipidiquesdes stadesprecocesde ce siluriforme
tropical a donc ete realisée par incorporation a l’aliment d’huiles differant par leur
compositionen acidesgras. Apres 15jours de nourrissage l’ensembledesrésultatsmontre
que la croissancedes alevinsest directementinfluenceepar la qualite de l’apport lipidique
realis& Les meilleurescroissancessont obtenuesavec les regimescontenantde l’huile de
palme ou de coprah. La croissancedes larves paraît diminueepar un excesd’acidesgras
(AG) de la skie n-3 (huile de foie de morue) comme par un excesd’AG de la skie n-6
(huile de coton) dansles aliments. En outre, une ameliorationde la croissanceest observke
lorsqueles poissonsrecoivent un régime contenantun melanged’huiles de palmeet de foie
de morue. Ceci suggerequ’il existe un rapport optimal entre les AG n-3 (en particulier le
22:6n-3) et les AG n-6 (18:2n-6 ou 20:4n-6) pour la couverture en acidesgras essentiels
des larves. La zone favorableparaît se situer entre 0,5 et 1,O % d’AG n-3 dansle régime
avecun rapport entre AG n-3 et AG n-6 comprisentre 0,2 et 0,5.
D’un point de vue pratique, les alevins nourris avec les aliments composes
supplémentes en huile de palme ou avec un melanged’huiles de palme et de foie de morue
atteignentd’ores et deja un poids suftIsa.nt(bien qu’inferieur a ceux obtenusavecl’Me&z)
pour que l’elevage puisse être poursuivi en étang de pregrossissementdans de bonnes
conditions.Toutefois, une ameliorationdes alimentscomposesde demarragereste un axe
de recherchespour optimiser la croissancelarvaire. Dans ce sens, l’etude des besoins
specifrquesen acidesgras des larves et alevinsdemandeencorea être approfondie.L’effet
éventuelde l’alimentationdes géniteurssur la compositionen AG des ovuleset des larves
au cours de la periode lecitotrophe et heterotropheprecoce demanderaita être v&ifïe et
eventuellementquantifie.

Les etudes realiseessur les modalitesde presentationet de distribution des


alimentset sur les besoinsnutritionnelsdesjuveniles en phasesde pregrossissement et de
grossissementont permis d’adapter la methodologie de nourrissage aux exigences
particuheresde H. Zongzj2i.s
et de favoriserl’expressionde sonpotentielde croissance.
La quantitejournaliere d’aliment nécessairepour obtenir une bonnecroissance
et une bonneefficacite alimentairepour les poissonsen debut de phasede pregrossissement
a ete déterminée.Elle est estiméea 20 et a 12 % de la biomassedes poissonspour les
167

individusde 1 et 10 g respectivement,lorsqu’ilsrecoiventun aliment completpour alevins


de truite, a 56 % de proteinesbrutes, distribueen 4 repas fractionnessur l’ensembledu
nycthemere.Pour les poissonsde taille supérieurea 10 g, les rations alimentairesrestent
encorea determiner.
Les modalites de présentationet de distribution des aliments constituentun
facteur important d’optimisation de la croissanceet de l’efficacite alimentaire. Une
distributiondesalimentssousforme de granulepermetd’obtenir une meilleurecroissanceet
un meilleur indice de consommationque lorsqueles mêmesaliments sont distribuessous
forme pulvérulente.Une nette améliorationde la croissanceet desindicesde consommation
est egalementobserveelorsque les poissonssont nourris en continu plutôt qu’en repas
fractionne, pour un taux de rationnementjournalier fixe a 3 % du poids vif des poissons.
Une distribution durant la nuit conduit aussia de meilleuresperformancesque lorsqueles
poissonssont nourris durant le jour. La meilleurecroissanceobserveeavecune distribution
nocturne pourrait résulter d’une meilleure utilisation des aliments en relation avec une
variationcircadiennedu metabolismeet de soncontrôlehormonal.

Sur le plan nutritionnel, les besoinsen proteines relativement elevés de H.


ZongzjZisparaissentpouvoir être mis en relation avec son regime alimentaire naturel,
omnivorea forte tendanceCamass&e.Chezles juvenilesd’un poids intial d’environ 13g,
le taux de protéinesrequisdansl’aliment pour assurerla meilleurecroissanceet le meilleur
indicede consommationest estiméh 56,8 % pour un aliment contenant4 % de lipides, Une
croissanceet un indice de consommationsimilaires peuvent être attenduslorsque les
poissonssont nourris avec un regime à 45 % de proteineset 14 % de lipides. Les besoins
apparentsen protéinessemblentdiminuer lorsquela taille de poissonsaugmente.Pour les
individus d’un poids initial d’environ 60 g, le taux de proteinesdansl’aliment permettant
d’assurerune croissanceoptimalese situeentre 41 et 43 %. Des taux elevesde lipidesdans
l’aliment a 43 % de proteines favorisent la croissance et améliorent l’indice de
consommationainsi que l’efficacité des proteines alimentaires. Le meilleur rapport
proteino-energetique se situe aux environsde 26,1 mg de proteine/kJ ED pour un aliment
apportant43 % de proteineset 15 % de lipides.

Sur le plan pratique, si les resultatsobtenusont permis d’ameliorersensiblement


le rendementdes élevages,la mise au point d’une formule alimentairea moindre coût et
completementadaptéeaux besoinsnutritionnelsspécifiquesde l’espece,réalisablea partir
des sous-produitsagricoles et agro-industrielsdisponibles localement, reste encore a
effectuer. La mesuredes coefficientsd’utilisationdigestiveapparentedeselementsnutritifs
contenusdansles matierespremieresserait utile a la définition d’une formule adaptéepour
H. long@Zis.A l’heure actuelle, ce type de travail peut être effectué dans les bacs
168

cylindroconiquesequipesde recupérateursde fecesde type Guelph installessur le CRO.


Notre étude sur l’adaptation des poissonsa l’elevage en confinement dans ce type de
structuresmontreque la densitejoue un rôle important sur le comportementdu poisson.Les
fortes densités (333 ou 555 individus par m3) permettent de limiter l’expressionde
l’agressiviteet la mortalit6 qui en resulte.

Dans leur ensemble,les resulatsobtenusau cours de ce travail confirment le


remarquablepotentiel de croissancede H. ZongzJVis. Les moyens materiels et humains
disponiblesau CRO et a la station de Layo ont permis la realisationd’un assezgrand
nombre d’experiences,portant sur des quantites souvent importantes de poissonsavec
repetitiondestraitements.Il en resulte,pour la plupart desexperiences,desresultatsdont la
signification paraît assez claire. Il faut cependantsouligner que ces resultats peuvent
dependredes conditionsinitiales, et en particulier de l’histoire despoissonsutilises, et des
conditionsde realisationdesexpkiences. Les interactionspouvantexister entre lesvariables
d’environnementet d’alimentation n’ont pas et6 approfondiesdans le cadre de ce travail,
noussavonscependantque ces variablesne sontpas independantes.Si la natureou le sens
des relationsobservéessont peu susceptiblesd’être remis en cause,leur intensitepeut tres
certainementvarier selonles conditionsmethodologiques et environnementales.Cet aspect
devra aussi être pris en compte pour l’interpr&ation des comparaisonsinterspecifïques
&oqueesplus haut au seindessiluriformes.
REFEFtENCES BIBLIOGRAPHIQUES . :’
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RÉSUMÉ 1 leur indice de consommation que lorsque les mbmes
aliments sont distribues sous forme pulverulente. Une
Les conditions optimales d’alimentation et les besoins nette amelioration dela croissance et des indices de
nutritionnels d‘un silure africain, He~erobrancIws longifik consommation est.egalement observee lorsque les pois-
IJeleostei : Clariidae), correspondant aux differents stades sons sont nourris en continu plut& qu’en repas frac-
de l’elevage ont ete etudies. tionne. Une distribution durant la nuit conduit aussi a de
Les essais comparatifs de l’alimentation larvaire ont meilleures performances que lorsque les poissons sont
permis d’identifier differents types d’aliments qui pour- nourris durant le jour. Sur le plan nutritionnel, les besoins
raient remplacer YArtemia et de preciser les besoins lipi- en proteines semblent eleves (42 % avec un niveau errer-
diques des larves et alevins. L’utilisation des proies planc- getique de 1,63 MJ/l OOg d’aliment) et paraissent pouvoir
toniques (Moina, notamment) ou d’un aliment compose a etre mis en relation avec le, regime alimentaire naturel,
base de levure et de foie de bœuf comme aliment de
omnivore a forte tendance carnassiere. En amont
depart permet d’obtenir une survie aussi élevée qu’avec d’etudes experimentales (digestibilite, notamment), une
/Xrtemia, mais avec une croissance plus faible au cours approche methodologique sur l’adaptation des poissons a
des deux premieres semaines d’elevage. Une ameliora- l’elevage en bacs de volume restreint montre que les
tion de la croissance est observee lorsque les poissons
fortes densités (3.33 ou 555 individus par m3) permettent
reçoivent des aliments composés supplementes en huile
de limiter l’expression de l’agressivite et la mortalité qui
de palme ou avec un melange d’huiles de palme et de en resulte.
foie de morue. La zone favorable pour la couverture des
Dans leur ensemble, les resultats obtenus au cours de
besoins des larves en acides gras (AGI paraÎt se situer
ce travail ont permis de fournir de premières bases scien-
entre 0,5 et 1,O % d’AG n-3 dans le régime avec un tifiques a une méthodologie d’alimentation de H. /ongifi/is
rapport entre AG n-3 et AG n-6 comfkis entre 02 et 0,5. en élevage intensif et confirment le remarquable potentiel
Les etudes realisees sur les modalites de presentation de croissance de cette espece.
et de distribution des aliments et sur les besoins nutri-
tionnels des juveniles en phases de pregrossissement et
de grossissement ont permis d’adapter la methodologie MOTS-CLÉS
de nourrissage aux exigences particulieres de /-/. /ongifik
et de favoriser l’expression de son potentiel de crois- Hete~obranchus /ongif/Xs, Clariidae, alimentation, crois-
sance. Une distribution des aliments sous forme de gra- sance, besoins nutritionnels, aquaculture, environnement
nule permet d’obtenir une meilleure croissance et un meil- tropical, Afrique.

iS6N : 2-7099-7 103-5


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72, route d’Aulnai
93143 BONDY Cedex

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