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Lord John Russell ministre de l'intérieur au Parlement britannique, présente 6 mars 1837 dix
résolutions au Parlement de Londres, à la suite du rapport de la Commission d'enquête de Lord
Gosford. Ces résolutions rejettent les réformes proposées par les Patriotes et permettent au
gouverneur d'utiliser les fonds publics sans l'assentiment de la Chambre.
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(...) Les trois premières n'étaient qu'un préambule contenant un exposé de faits.
I - Depuis le 31 octobre 1832, aucune disposition n'a été prise par la Législature de la province
du Bas-Canada pour faire face aux dépenses occasionnées par l'administration de la Justice et le
maintien du gouvernement civil dans la dite province et en conséquence, le 10 avril prochain, une
somme de 142,160l l4s. 6d. sera requise pour payer en totalité et jusqu'à ce jour les dépenses
plus haut citées.
II - Au cours d'une session que la Législature du Bas-Canada avait tenue aux mois de septembre
et octobre 1936, dans la ville de Québec, le gouverneur de la province, pour se conformer aux
ordres de Sa Majesté, avait attiré l'attention de la Chambre sur l'estimé des dépenses pour
l'année courante ainsi que sur l'état des comptes au sujet des arrérages dus au gouvernement
civil, et avait fait savoir à la dite Chambre que Sa Majesté espérait qu'elle accéderait à la
demande qu'il avait reçu ordre de renouveler pour les payements des arrérages dus aux services
publics, et qu'elle voterait également les fonds nécessaires qui permettraient de continuer à
gouverner.
III - Le trois octobre 1836, l'Assemblée, dans une adresse au gouverneur de la province a refusé
de voter les fonds pour les fins susmentionnées et par la même adresse a renvoyé a une
précédente pétition de la Chambre au gouverneur déclarant qu'elle persistait, entre autres
demandes, à réclamer que le Conseil législatif soit électif et qu'on rapporte une certaine loi votée
par le Parlement du Royaume-Uni en faveur de la compagnie des Terres Nord-américaines, et
par la même adresse, la Chambre d'Assemblée attirait ensuite l'attention sur la demande
formulée par cette Chambre qu'elle puisse librement exercer son contrôle sur toutes les branches
du gouvernement exécutif et déclarait en outre que, dans les circonstances actuelles, il était
obligatoire pour elle "d'ajourner ses délibérations aussi longtemps que le gouvernement de Sa
Majesté par ses actes, surtout en faisant que la deuxième Chambre soit conforme aux idées et
aux demandes, de la population, n'aurait pas commencé la grande œuvre de justice et de
réforme et créé une confiance qui seule peut être couronnée de succès".
Avec la quatrième résolution, on entrait dans le vif du sujet et les sept dernières résolutions
constituaient la réponse si longtemps attendue de l'Angleterre aux 92 résolutions.
V - S'il est bon de réformer la composition du Conseil exécutif dans le Bas-Canada, il n'est pas à
conseiller de lui donner la responsabilité que réclame pour lui la Chambre d'Assemblée de cette
province.
VI - L'on doit maintenir sans y rien changer le titre légal de la compagnie des terres aux termes
possédés par la dite compagnie, ce titre lui ayant été concédé par faveur de Sa Majesté sous le
sceau public de la dite province. Les privilèges qui lui ont été accordés par la loi votée à cet effet
durant la quatrième année du règne de Sa Majesté ne sauraient être modifiés.
VII - Il serait bon, aussitôt que des mesures auront été prises par une loi qui serait votée par la
Législature de la province du Bas-Canada, pour que les terres de cette province soient libérées
des corvées et de tous les droits seigneuriaux, et pour qu'il ne subsiste aucun doute dans la
province sur la libre jouissance des terres tenues en franc et commun socage, que soient
révoquées les lois se rapportant à la tenure des terres dans la dite province, passées, l'une dans
la sixième année du règne de Sa Majesté feu le Roi Georges IV et comme ordinairement sous le
nom de Loi des Tenures du Canada, et l'autre pendant la troisième année du règne de feu Sa
Majesté et comme sous le nom de Loi du Commerce du Canada, sauvegardant pour tous, les
droits qui leur avaient été conférés par ou en vertu des lois précitées.
VIII - Pour faire face aux arrérages dus sur les comptes des dépenses établies et ordinaires à
l'administration de la Justice et du gouvernement civil de la province, il est bon qu'après avoir
appliqué dans ce but telle somme jugée convenable, à la date du 10 avril 1837, cette somme
provenant des revenus héréditaires, territoriaux ou extraordinaires de Sa Majesté, soit versée
entre les mains du receveur général de la province; que le gouverneur de la province ait le
pouvoir de prendre sur les autres revenus de Sa Majesté telle somme qu'il sera nécessaire pour
arriver à la somme de 142.160I 14s 6d., somme qui devra être versée entre les mains du
receveur général de la province pour le paiement des comptes ci-dessus mentionnés.
X - Vu que les sujets de Sa Majesté résidant dans les provinces du Haut et du Bas-Canada ont
éprouvé de grands embarras, faute de mesures appropriées pour réglementer et fixer les
questions du commerce et des échanges entre les dites provinces, ainsi que diverses autres
questions dans lesquelles elles sont un intérêt commun, il serait bon que les Législateurs des
dites provinces, chacune de son côté, prennent des mesures pour fixer et réglementer les points
qui leur sont d'un même intérêt. (...)
Source: Histoire des Patriotes, Gérard Filteau, P 186, 187, 188, les Éditions Univers Inc.
http://pages.infinit.net/nh1837/documhis/dh10russ.htm
http://membres.lycos.fr/prince2/Textes/durham.html