Vous êtes sur la page 1sur 2

Devoir n°1 

: commentaire de document
En vous appuyant sur le contexte, vous montrerez à travers ce texte les
divergences (différences) entre Louis XVI et la situation réelle du royaume de
France. Quelles en seront les conséquences immédiates ?
Nous avons besoin du concours de nos fidèles sujets pour Nous aider à surmonter toutes
les difficultés où Nous Nous trouvons, relativement à l’état de nos finances, et pour établir,
suivant nos vœux, un ordre constant et invariable dans toutes les parties du
gouvernement qui intéressent le bonheur de nos sujets et la prospérité du royaume.
Ces grand motifs Nous ont déterminé à convoquer l’assemblée des états de toutes les
provinces de notre obéissance, tant pour Nous conseiller et Nous assister dans toutes les
choses qui seront mises sous ses yeux, que pour Nous faire connaître les souhaits et les
doléances de nos peuples, de manière que, par une mutuelle confiance et par un amour
réciproque entre le souverain et ses sujets, il soit apporté le plus promptement possible un
remède efficace aux maux de l’Etat, et que les abus de tout genre soient réformés et
prévenus par de bons et solides moyens…
Nous vous avertissons et signifions que notre volonté est de commencer à tenir les états
libers et généraux de notre royaume, au lundi 27 avril prochain, en notre ville de
Versailles…
Lettre de Louis XVI pour la convocation des états généraux, le 24 janvier 1789
Ce document est une lettre de Louis XVI adressée à ses sujets le 24 janvier 1789
annonçant la tenue des Etats généraux. En dressant la situation du royaume à cette date
nous verrons dans quelle mesure les propos tenus par le roi de France sont en
contradiction avec les problèmes du pays et quels en seront les effets immédiats.
Louis XVI demande le « concours » de ses « fidèles sujets » car le royaume connait des
« difficultés » dans l’ « état de ses finances ». En effet depuis de très nombreuses
années, le royaume de France est endetté. Le remboursement de la dette représente 50%
des dépenses, et celles-ci continuent d’être largement inférieures aux recettes. Face au
refus de la noblesse de payer des impôts, Louis XVI est contraint de convoquer les Etats
généraux, « assemblée des états de toutes les provinces ». Il s’agit des représentants
des trois ordres de la société, seuls habilités à lever de nouveaux impôts. C’est l’objet de
cette lettre. Le roi profite de cette occasion pour demander à ses sujets de lui « faire
connaître ses souhaits ». Ainsi d’après lui, cela créera « une mutuelle confiance »,
« un amour réciproque » entre lui et ses sujets permettant d’apporter « un remède
efficace aux maux de l’Etat ».
Cependant Louis XVI est en décalage avec la situation du royaume. On peut le constater
à travers les propos tenus dans les cahiers de « doléances » rédigés pour la convocation
des Etats généraux. Le royaume de France subit une grave crise économique consécutive
à des années successives de mauvaises récoltes, notamment de blé. Aliment de base
d’une très grande majorité de la population, les prix s’envolent. Le contexte à la veille de
l’ouverture des Etats généraux est donc dramatique. A cela s’ajoute les inégalités
sociales. La noblesse et le clergé, représentant à peine 3% de la population, sont deux
ordres de la société qui refusent de perdre leurs privilèges, notamment celui de payer des
impôts ou de réduire ceux levés sur le Tiers Etat. Ce dernier, composé des paysans et des
bourgeois, subit de plein fouet la crise économique. Cette situation est dénoncée depuis la
deuxième moitié du XVIII° par des intellectuels comme Voltaire, Diderot, Rousseau,
d’Alembert. Ils s’opposent également à la monarchie absolue dans leurs écrits dont
certains se retrouvent dans l’Encyclopédie. Même un membre du haut clergé, l’abbé
Sieyès, dénonce ces inégalités dans un ouvrage intitulé Qu’est-ce que le Tiers Etat ? où il
écrit que « c’est un tout qui n’est rien et qui demande à devenir quelque chose ».
Prévu initialement le « lundi 27 avril » 1789, les Etats généraux se réunissent finalement
le 5 mai dans la salle des Menus-Plaisirs à Versailles. Venus avec beaucoup d’espoir, les
représentants du Tiers état s’aperçoivent dès le premier jour des divergences avec le roi.
Ils doivent subir, pendant 3 heures, un exposé technique sur l’état des finances du
royaume prononcé par le ministre des Finances Necker. Bien que les représentants de la
noblesse et du clergé soient surreprésentés, les députés du Tiers état sont tout de même
majoritaires. Mais on leur refuse le vote par tête. N’étant pas venus pour résoudre les
problèmes financiers du roi mais ceux de la société dans son ensemble, le conflit devient
inévitable. Aussi ayant accueilli une vingtaine de membres du bas clergé, le Tiers Etat se
déclare le 17 juin Assemblée nationale, constituant le premier acte révolutionnaire.
Cette révolution par la loi va être le déclencheur de nombreux évènements qui conduiront
à de profondes réformes et à terme à la déchéance du roi en août 1792.

Vous aimerez peut-être aussi