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J’ai quitté Pologne pour faire du tourisme à l’étranger. Chaque matin, sac au dos,
je partais en excursion. Je parlais assez bien le français, le russe et l’anglais et jusqu’à
présent je n’avais pas eu trop de difficultés.
Un beau jour je m’étais levé de bonne heure pour aller visiter une ville, célèbre par
sa beauté. J’étais déjà en route, lorsque j’ai constaté que j’avais oublié d’emporter
mes provisions. Il me fallait donc prendre, cette fois-ci, mon repas dans une auberge
ou au restaurant. Le chemin était long. La longue marche me donnait de l’appétit et je
me dis que je demanderais le chemin d’une auberge à la première personne que je
rencontrerais dans la route.
Ce fut une fermière qui conduisait un troupeau de vaches.
Je la salue poliment et lui dis dans mon français le plus correct.
- Pardon, Madame, pour aller à l’auberge, s’il vous plaît.
Elle me regarde avec un sourire aimable et ne répond pas.
Je répète en russe:
- Excusez-moi, Madame, y a-t-il une auberge non loin d’ici?
Pas de réponse.
Je continue en anglais, sans plus de succès.
Tout à coup j’aperçois un facteur qui pédale sur la grande route.
A mon signe, il s’arrête, descend de vélo et écoute mes questions avec la plus
grande attention. Puis il me répond très vite dans un langage dont je ne comprends
rien. Je voulais le prier de s’exprimer plus clairement, mais il est déjà monté sur son
vélo et repartit.
Je me trouvais dans un endroit d’où partaient plusieurs chemins. La difficulté
était de trouver le plus court. Pour aller à la ville où j’étais sûr de trouver une
auberge, je n’avais qu’à suivre la chaussée. Mais cela me semblait trop long. Je
cherchais donc un raccourci. A ma gauche un chemin traversait le pont et se perdait
ensuite dans la forêt. Ce n’était sûrement pas la bonne direction. Cependant, de toutes
les explications que le facteur m’avait données j’avais cru comprendre que je devais
longer le sentier qui se trouvait à droite de la route. Ca pourrait être un raccourci qui
me conduirait peut-être jusqu’à l’auberge. Je tourne donc à droite, je fais encore un
bon quart d’heure de marche et j'arrive juste en face du bureau de poste. Je regarde
autour de moi. Je me trouvais sur la place du marché. Des ménagères avec leurs
paniers bien remplis faisaient justement le tour des étalages. D’un côté, on voyait
s’élever le clocher d’une très belle église et de l’autre – les tours d’un château. Il y
avait aussi une école, une pharmacie et même un cinéma, mais pas d’auberge. Le seul
restaurant que j’ai trouvé était fermé.
Je m’approche d’un groupe de jeunes gens pour les questionner. Ils ne me
comprennent pas. Comment faire pour leur expliquer que j’ai faim et que je voudrais
déjeuner. J’en trouve enfin le moyen. Je porte les mains à ma bouche comme celui
qui mange en se servant d’une fourchette et d’un couteau. Cela les amuse beaucoup,
ils appellent leurs camarades, et bientôt je suis entouré d’un cercle de curieux qui
devient de plus en plus large.
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Chacun de mes gestes est salué d’un grand éclat de rire. On pourrait croire que je
joue une comédie devant un public de théâtre. Je commençais à avoir assez de mon
rôle de comédien, lorsqu’une bonne femme touchée peut-être par mon visage fatigué,
me fit signe de la suivre. Croyant que c’était pour me montrer une auberge, je la suis
de mon pas le plus pressé, en voyant déjà en mon imagination le moment joyeux où
je me mettrai à table. J’imaginais le menu: d’abord des hors-d’oeuvre ou un bon
potage, puis du poisson, ensuite un rôti de boeuf avec des légumes et, comme dessert,
une compote de fraises. Je me trompais cependant. La voilà qui s’arrête devant une
boutique pour me faire entrer à l’intérieur. C’était une épicerie où il n’y avait rien à
manger. Pas même une boîte de conserves, un morceau de pain ou de fromage.
L’épicière m’accueille avec un sourire aimable et me propose d’abord une grande
bouteille de vin, puis un verre de cognac, un paquet de thé, et enfin une boîte de
bonbons. Chaque fois je fais non de la tête. Je me sentais trop fatigué par la faim et la
marche pour pouvoir prononcer une parole. Tout à coup j’entends près de moi une
voix qui disait:
- Vous cherchez quelque chose, Monsieur? Puis-je vous aider?
C’était un vieil homme qui me parlait en allemand.
J’étais plus inquiet que joyeux. Car de toutes les langues que je connaissais,
l’allemand était celle que je parlais le moins souvent.
Le vieil homme, lui aussi, le parlait avec peine. Il sut pourtant me dire qu’il y
avait une auberge à la sortie du village et qu’il allait dans cette direction.
Nous voilà donc partis ensemble. Par politesse, j’essayais de continuer la
conversation. Mais cela était vraiment trop difficile. Depuis le matin j’avais fait tant
d’essais de langues les plus diverses que je n’étais plus sûr de pouvoir parler
correctement la mienne. De temps à autre, un silence se faisait, car chacun de nous
cherchait des mots qu’il avait oubliés. Et le chemin était long.
- Je suis très heureux d’avoir fait votre connaissance, dis-je enfin à mon guide,
sans votre aide, je crois que je n’aurais pas pu trouver le chemin de l’auberge. les
habitants de cette ville ne parlent que leur propre langue. Où avez-vous appris
l’allemand?
- Dans mon pays avant la première guerre mondiale. Ma patrie était alors
occupée par les Allemands. Je l’ai quittée ensuite pour venir habiter ici.
- Mais de quelle nationalité êtes-vous donc?
- Je suis Polonais.
Vous pouvez vous imaginer ma surprise.
Ce qui nous amusait le plus, c’était que nous nous soyons donné tant de peine à
parler allemand, alors que nous aurions pu utiliser la langue de notre pays avec
beaucoup plus de succès.
Test de compréhension №1
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Exercices de vocabulaire
se lever tôt; prendre son pique-nique avec soi; rouler en vélo; écouter très
attentivement; une place; une route plus courte; la poste; la femme de ménage;
interroger; être fatigué de f. qch; marcher très vite; se représenter; une soupe à
légumes; recevoir qn; parler avec beaucoup de difficultés; de temps en temps; faire
rire;
2.Employez une préposition ou un article contracté:
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LE PHOTOGRAPHE-AMATEUR
- N’as-tu pas de monnaie? demanda Madame Dujardin à son mari. Je n’ai que de
gros billets.
Le vieux monsieur quitta son fauteuil pour aller chercher son porte-monnaie qu’il
avait laissé dans la poche de son vieux pantalon. Il ouvrit l’armoire, tendit la main
pour le prendre, quand quelque chose l’arrêta. Il venait d’apercevoir un bout de
papier qui dépassait des bords de la poche d’un de ses vestons. C’était une enveloppe
qui contenait deux photos. La première représentait un chat tout blanc; la deuxième –
le même chat qu’une jolie brune tenait sur ses genoux.
- Ca par exemple! s’exclama le vieux monsieur.
Le veston était neuf. Monsieur Dujardin l’avait acheté lui-même il y a quelques
jours à «Prisunic» et n’avait pas encore eu l’occasion de le porter.
- Eh bien! Que fais-tu là-bas? lui demanda sa femme qui attendait toujours la
monnaie.
Il lui montra les deux photos.
- Mais c’est notre Minou! C’est bien lui! s’écria la vieille dame. Elle parlait de
leur chat qui s’était égaré quelques semaines auparavant. On l’avait cherché dans tout
le quartier, mais sans résultat.
- Où as-tu trouvé ça? questionna-t-elle en désignant les photos.
- Dans la poche de mon veston neuf, celui que je viens d’acheter au magasin de
«Prisunic».
- Mais tu ne l’as jamais porté depuis! Qui donc a pu placer ces deux photos dans
ta poche?
- Je me le demande.
- Qui est-ce? interrogea-t-elle encore en montrant la jolie brune.
- Je ne l’ai jamais rencontrée.
- C’est extraordinaire!
Au-dessus de la photo, il y avait quelques mots écrits au stylo. La vieille dame
mit ses lunettes et lut: «Charlotte avec son chat , dans son logement, rue de Pont.»
- Tiens, si nous essayions de retrouver cette jeune personne?… Qu’en penses-tu?
- La retrouver?… Mais pourquoi?
- Pour avoir des nouvelles de notre Minou, voyons! Cette jeune fille pourra, peut-
être nous donner un renseignement utile.
- Mais nous ne savons même pas son nom! Charlotte n’est qu’un prénom très
répandu. Quant à l’adresse, elle n’est pas précise.
- La rue du Pont est une toute petite rue où il n’y a pas beaucoup de maisons, je
crois. C’est tout près de chez nous. En faisant mon marché, je peux très bien
questionner les marchands de notre quartier. Ils ont peut-être parmi leurs clientes une
jeune fille qui s’appelle Charlotte.
- Essaye, si tu veux. Moi, je n’ai pas beaucoup d’espoir. Madame Dujardin prit
son panier et sortit. Elle passa chez l’épicier, chez le boucher, et chez le boulanger.
Partout elle montrait la photo et personne ne put la renseigner. Se sentant fatiguée,
elle s’apprêtait à rentrer chez elle, lorsqu’elle entendit quelqu’un l’appeler. C’était la
crémière qui demandait des nouvelles de Minou.
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- Je n’en ai pas, répondit madame Dujardin. Mais vous pourriez peut-être m’aider.
Avez-vous parmi vos clientes une jolie brune qui s’appelle Charlotte et habite rue du
Pont. Voilà sa photo.
La crémière la regarda atentivement, puis s’adressa au garçon de courses occupé
à charger sa voiture des bouteilles de lait qu’il livrait tous les matins aux clients du
quartier.
- Dis donc, Pierrot, connais-tu cette personne?
- Bien sûr, Madame. C’est mademoiselle Charlotte Dufour. Je lui livre son lait
chaque matin. Elle habite 7, rue du Pont Neuf et fait du cinéma, je crois.
Madame Dujardin remercia chaleureusement la crémière, donna un bon pourboire
au garçon et se rendit à l’adresse indiquée.
La concièrge, assise devant sa porte, passait son temps à observer les gens qui
circulaient dans la rue.
- Est-ce que mademoiselle Dufour est chez elle? demanda la vieille dame.
- Je ne l’ai pas vue descendre ce matin. Elle doit y être. Il vous faut monter au
quatrième.
Il n’y avait pas d’ascenseur. La vieille dame dut monter l’escalier à pied. Au
quatrième étage une jolie brune lui ouvrit la porte. C’était Charlotte Dufour.
- En effet, je me rappelle ce chat, dit-elle quand madame Dujardin lui eut
expliqué la raison de sa visite, mais il n’est plus ici. Moi, voyez-vous, je fais un peu
de cinéma et alors, quand les photographes me demandent de poser pour eux, je ne
dis pas non. Ca me fait de la réclame, vous comprenez, n’est-pas? A mon avis vous
feriez bien de demander des renseignements à celui qui m’a photographié.
- Qui est-ce?
- Le plus élégant des photographes de Paris, un jeune homme toujours habillé à la
mode. Il doit avoir une grosse clientèle, car il faut gagner beaucoup d’argent pour être
toujours si bien vêtu.
- C’est donc lui qui a pris mon Minou! s’écria madame Dujardin surprise. L’a-t-il
encore?
- Je ne sais pas. Venez demain au café où nous avons rendez-vous. Ainsi vous
pourrez faire la connaissance de mon photographe. Il voulait envoyer ma photo à un
concours organisé par un jounal. La meilleure devait être placée en première page.
Nous espérions gagner le premier prix. Le photographe tenait à me photographier
avec un chat tout blanc, peut-être parce que je suis brune et que le blanc va très bien
avec la couleur de mes cheveux. Il m’a apporté un chat identique à celui que vous
cherchez, mais il ne l’a pas laissé chez moi. Cependant je suis sûre que si votre
Minou est chez lui, il vous le rendra. Rappelez-vous: demain à 6 heures, au café de
Flore, Boulevard Raspail.
Madame Dujardin rentra chez elle, joyeuse. En servant le déjeuner à son mari,
elle lui raconta tout. Mais celui-ci restait pensif.
- Qu’est-ce que tu as? N’es-tu pas content? Le photographe nous rendra
certainement notre Minou. S’il demande de l’argent, je suis prête à payer.
- Je voudrais savoir qui a eu l’idée de placer les photos dans ma poche.
- Ce n’est pas important.
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- Plus important que tu ne penses. D’ailleurs je vais t’accompagner à ton rendez-
vous, où j’espère obtenir des renseignements plus précis.
Les deux vieux allèrent ensemble au café de Flore. Charlotte les y attendait avec
un jeune homme qui était en effet très bien habillé.
- Charlotte m’a tout raconté, leur dit-il. Pouvez-vous me rendre mes photos? Je
voulais les envoyer à un concours, mais je les ai perdues. Voilà déjà plusieurs jours
que je les cherche partout sans résultat.
- Rendez-nous d’abord notre chat! Puis nous parlerons de vos photos.
- Je vous le rendrais avec plaisir, mais je ne l’ai plus.
- Comment? Que dites-vous? Vous ne l’avez pas? Alors où est-il?
- Je ne sais pas, Madame. J’ai trouvé votre chat dans un escalier où il s’était
égaré. Je l’ai gardé chez moi pendant une semaine. Puis un beau jour, il s’est sauvé et
je ne l’ai plus revu.
- Vous êtes photographe, n’est-ce pas, Monsieur? demanda monsieur Dujardin.
- Ce n’est pas mon métier. Je prends des photos quand j’ai du temps libre. Cela
m’amuse. Je suis photographe-amateur.
- Vous pourriez peut-être m’aider à trouver la clé du mystère. Je ne m’explique
pas comment ces photos se sont trouvées dans la poche de mon veston.
Le jeune homme eut un sourire.
- Vous l’avez acheté à «Prisunic», n’est-ce pas? répondit-il en montrant le veston
neuf que monsieur Dujardin portait ce jour-là.
- Comment le savez-vous?
- Je suis vendeur à «Prisunic», c’est pourquoi j’ai reconnu votre veston tout de
suite.
- Je ne comprends toujours pas.
- C’est pourtant simple. Au moment de la nouvelle livraison, je me choisis un
beau vêtement, le plus élégant, le plus à la mode. Je le porte un jour, deux, puis je le
remets à sa place pour le vendre ensuite à un client. Ainsi j’ai le plaisir de mettre
chaque jour un costume neuf et je suis toujours à la mode. Vous comprenez, n’est-ce
pas?
Il n’obtint pas de réponse. Personne ne disait rien. On se taisait.
Alors le vendeur, inquiété par ce grand silence qui se faisait autour de lui,
s’exclama.
- Ne croyez pas que je sois un voleur!
- Vous n’avez pas répondu à ma question, dit alors M.Dujardin. J’attends toujours
vos explications au sujet de ces photos.
- Probablement je les ai oubliées dans la poche de votre veston que j’ai porté
plusieurs jours. Je n’ai pas pensé à regarder à l’intérieur en le remettant à sa place.
Lorsque vous êtes venu au magasin, j’étais justement en vacances et c’est un autre
vendeur qui vous a vendu ce veston.
C’était vraiment trop fort! Monsieur Dujardin n’en croyait pas ses oreilles. Il
n’avait aucune envie, maintenant, de porter ce veston qui avait déjà servi à quelqu’un.
Il s’adressa à la direction du magasin pour demander que l’on punisse le vendeur.
Celui-ci perdit sa place immédiatement et quitta «Prisunic», vêtu d’un costume
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misérable qui cette fois-ci était le sien. Il en était tout honteux et vous pouvez être
sûrs que, depuis, il n’a jamais eu l’idée de recommencer.
Test de compréhension №1
1. Monsieur Dujardin est allé chercher son porte-monnaie dans la poche de son
veston.
Vrai Faux
2. Une des photos représentait une jolie femme brune dans un fauteuil tout blanc.
Vrai Faux
3. Au-dessus d’une des photos il y avait quelques mots écrits au stylo.
Vrai Faux
4. La rue du Pont se trouvait près de la maison des Dujardin.
Vrai Faux
5. La vieille dame s’est rendue avec son mari à l’adresse indiquée.
Vrai Faux
6. Charlotte posait pour les photographes pour se faire de la publicité.
Vrai Faux
7. Le photographe voulait envoyer la photo de Charlotte à un concours National
de beauté.
Vrai Faux
8. Le photographe aimait s’habiller à la mode mais n’en avait pas les moyens.
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Vrai Faux
9. Le photographe volait souvent les beaux vêtements à "Prisunic".
Vrai Faux
10.Monsieur Dujardin s’est plaint au directeur du magasin.
Vrai Faux
Test de compréhension №2
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7. Après la séance de photo
a. le chat est resté chez Charlotte
b. le chat n’est pas resté chez Charlotte
c. le chat s’est perdu dans le quartier
d. le chat est resté dans l’escalier
Exercices de vocabulaire.
Elle tenait un gros livre … ses genoux. Je n’ai pas encore eu l’occasion … aller à
Paris. On a cherché le chien perdu… tout le quartier, mais …
résultat. Le théâtre se trouve près de … nous. Il faut demander cela … garçon … qui
charge son vélo … bouteilles … lait; il sait tout. La vieille passe son temps ...
observer les gens qui passent. Faute d’ascenseur, je dois monter l’escalier … pied. ….
mon avis … vous feriez bien … le demander … concierge. Il faut espérer toujours …
gagner le premier prix.
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Cette couleur va bien … la couleur de mes cheveux. S’il me demande … l’argent, je
suis prêt … payer. Pouvez-vous m’aider … trouver ce livre? Ce n’est pas poli ..
montrer les gens … doigt.
Perdre sa place; être tout honteux; avoir l’idée de f. qch; avoir le plaisir de f. qch;
obtenir des renseignements; être habillé à la mode; remercier chaleureusement; faire
son marché; la monnaie; l’adresse précise;
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LE PANTALON
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- Quelle chaleur! N’avez-vous pas trop chaud dans votre costume noir, jeune
homme? Montez donc dans ma chambre. Je vous donnerai un pantalon claire.
Et en effet, il lui fit cadeau d’un pantalon blanc que l’étudiant accepta avec joie.
Mais lorsqu’il voulut le mettre, il s’aperçut qu’il était beaucoup trop long pour lui. Il
fallait couper une bonne dizaine de centimètres. Ce n’était vraiment pas possible de
se présenter ainsi habillé devant les jeunes filles, surtout pour un jeune homme qui
tenait à leur plaire.
L’étudiant prit le pantalon, et alla voir la cuisinière. Il la trouva dans sa cuisine,
occupée à faire la vaisselle.
- Monsieur le baron vient de me donner un pantalon; mais il est trop long pour
moi. Pourriez-vous, ma bonne Madame Suzanne, le raccourcir de 10 centimètres?
- Faites-voir, Monsieur, répondit-elle.
Elle chercha ses lunettes, prit des ciseaux, plaça à côté d’elle sa corbeille à
ouvrage et se mit à l’oeuvre. Après une heure de travail le pantalon était prêt. Alors
elle le lava et descendit dans le jardin pour le mettre sur une corde.
La nuit vint, et tout le monde alla se coucher. Vers minuit quelqu’un entra dans le
jardin. C’était Bérénice avec une bougie à la main. Elle avait pensé tout de suite que
le pantalon de son père serait trop long pour l’étudiant qui était petit, et voulait faire
une surprise à celui qu’elle aimait. Elle s’approcha de la corde, prit le pantalon, en
coupa 10 centimètres, et le remit à sa place.
Quelque temps après, ce fut Catherine qui, à son tour, descendit dans le jardin.
Elle avait eu la même idée que sa soeur. Une bougie à la main, elle s’approcha de la
corde, prit le pantalon, en coupa dix centimètres et le remit à sa place.
Le lendemain matin, un domestique apporta le pantalon au «professeur». Vous
pouvez vous imaginer sa surprise quand il voulut le mettre. Le pantalon transformé
maintenant en culotte courte, ne lui couvrait même pas les genoux. «Qui donc a eu
l’idée extraordinaire de le raccourcir davantage! Et que dirai-je à monsieur le baron,
s’il me pose des questions».
Et en effet, au petit déjeuner, le baron jeta un coup d’oeil sur les jambes de
l’étudiant et demanda:
- Eh bien, jeune homme, pourquoi n’avez-vous pas mis le pantalon que je vous ai
donné? Il ne vous plaît pas, peut-être?
- Mais si, Monsieur le baron, il m’a beaucoup plu, répondit l’étudiant. C’était
même un pantalon magnifique. Seulement il fallait le raccourcir de 10 centimètres,
car vous êtes beaucoup plus grand que moi. Je me suis donc adressé à la cuisinière
qui a fait comme je lui ai dit. Mais alors, la nuit ou le matin, je ne sais pas au juste,
quelqu’un m’a fait une mauvaise farce en coupant davantage. Maintenant je ne peux
plus le porter.
Seul Jacquot éclata de rire, les autres se taisaient. Le baron cherchait dans sa
mémoire un autre vêtement qu’il pourrait offrir au jeune homme pour remplacer le
pantalon perdu. Quant aux deux soeurs, elles n’avaient pas le courage de dire la
vérité. Rouges de honte, elles préféraient garder leur secret dans leur coeur, en se
demandant pourquoi l’amour même le plus pur rend parfois la vie si compliquée.
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Mots et expressions à retenir:
propriété (f) – поместье, имение, усадьба
noblesse (f) – дворянство, знать
classe (f) favorisée – привилегированный класс
flâner – бродить, слоняться
donner des soucis à qn – доставлять хлопоты кому-л.
charrette (f) anglaise – двуколка (двухколесный экипаж)
bien (m) – добро, пожитки
ravi – восхищенный
faire son choix – сделать выбор
aimer de tout son coeur – любить всей душой (всем сердцем)
prudent – осторожный
cuisinière (f) – кухарка
faire la vaisselle – мыть посуду
raccourcir qch de – укоротить что-то на …
ciseaux (m,pl) – ножницы
corde (f) –веревка
bougie (f) – свеча
culotte (f) courte –
genoux (m,pl) – колени
pur – чистый
compliqué – сложный
Test de compréhension №1
Test de compréhension №2
5.
a. les leçons avaient lieu dans le château
b. les filles et leur mère tricotaient
c. Jacquot ne l'écoutait presque pas
d. Les filles sont tombées amoureuses du professeur
6.
a. l'étudiant est tombé amoureux de Catherine
b. il préférait Bérénice
c. il était amoureux des deux filles
d. il a parlé de son amour au baron
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7.
a. le baron était plus grand que le professeur
b. le professeur était plus grand que le baron
c. la cuisinière a proposé de raccourcir le pantalon
d. le professeur n'a pas voulu faire raccourcir le pantalon
9. Le lendemain matin
a. le professeur a mis sa culotte courte
b. personne ne comprenait ce qui s'était passé la nuit
c. le jeune homme a raconté une blague au baron
d. le baron n'a posé aucune question
Exercices de vocabulaire:
ne pas avoir besoin d'argent; avoir, appartenir a qch.; errer sans but; causer du chagrin
à qn; vivre dans la même maison; essayer de f qch.; manifester son amitié; les leçons
se déroulaient; tomber amoreux (se); donner son accord; offrir qch.; vouloir
absolument f qch.; étendre du linge; le pantalon court; faire plus court; je ne sais pas
exactement; compliquer la vie.
II faisait partie ... la noblesse du pays. Je ne sais comment remplir les heures vides ...
ma vie. A cette époque, c'étaient les patents qui décidaient ... mariage ... leurs enfants.
Il passe son temps... ne rien faire. C'est... cette raison que j'ai décide ... t'appeler. II
était si pauvre, qu'il n' avait même pas ....valise. Le garçon, touché ... sa beauté,
cherchait... lui plaire. Je ne peux pas ... faire mon choix, j'aime...tout mon coeur les
deux filles. Le père ne consentira jamais... mariage ... sa fille...ce garçon. Ce n'est pas
possible ... se présenter dans ce costume. Elle est occupée ... faire la vaisselle. Ne
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vous approchez pas ...cette porte.
Passer son temps; une jeune fille à marier; donner des soucis à qn; vivre sous le
même toit ; à son réveil; rougir de plaisir; avoir le courage de f. qch; faire une
surprise à qn; avoir la même idée; faire une mauvaise farce à qn; garder son secret.
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UNE AVENTURE EXTRAORDINAIRE
Test de compréhension №1
en voyant qn; très content de rencontrer qn; causer; être obligé de faire qch; mettre
sur la chaise; être d’accord; il doit se reposer; s’écrier; donner du courage; la liste
détaillée; vivre avec qn dans une pièce; quelle est sa longueur?; le travail appliqué;
changer d’eau dans la baignoire; saisir qch.
C’est mon ancien professeur ... géographie. Je l’ai vu quand il se préparait ...
descendre d’un taxi. Cet homme est connu ... sa passion ... les animaux. A 60 ans, il
avait dû ... quitter l’école. Quand je t’ai vu, j’ai dit au chauffeur ... arrêter la voiture.
A la fin de l’année, je suis obligé ... repartir. Ce chien est très gentil, tu n’auras pas
beaucoup ... peine ... lui. Il a profité ... mon absence pour faire cette bêtise. Il est déjà
temps ... te préparer ... tes examens. L’eau est très froide ... moi. Je regrette, mais je
n’ai pas ... temps. La difficulté est ... le trouver très vite. L’escalier lie ma chambre ...
celle de l’étage supérieure. Elle a couru ... le téléphone et est tombée.
Bavarder; la passion des voyages; gêner; trouver une excuse; un bain chaud; se
voir mal dans ce rôle; avoir une peur folle de; faire qch par amitié; un passage
étroit; un pompier.
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LES SOULIERS VERNIS
André avait grande envie d’aller danser. On l’avait justement invité à une soirée
dansante où il comptait s’amuser parfaitement. Il avait déjà préparé tout ce qu’il
fallait mettre pour une telle occasion: un costume neuf, gris clair, une chemise
blanche, une cravate rouge et des chaussettes noires. Cependant le jeune homme
n’était pas content. Pour être vraiment élégant, il lui fallait encore des souliers vernis.
Il en cherchait depuis longtemps dans tous les grands magasins de sa ville, mais sans
résultat. A Paris, cette année-là les souliers vernis étaient très à la mode, et c’est
pourquoi André rêvait d’en avoir. «Si j’allais jeter un coup d’oeil dans une de ces
boutiques où l’on vend des marchandises d’occasion? Le choix y est si grand. J’aurai
peut-être plus de chance.»
Et il voilà parti faire des courses.
- Qu’est-ce que c’est, Monsieur? lui demanda la vendeuse.
- Je voudrais acheter des souliers vernis. En avez-vous?
- Quelle est votre pointure?
- Du 42.
Elle lui montra une paire de souliers vernis d’un noir brillant. Il les essaya et
constata avec plaisir qu’ils lui allaient comme un gant.
- Je vous fais un paquet? demanda la vendeuse.
- Dites-moi d’abord leur prix.
- 900 zlotys.
- 900 zlotys, s’inquiéta André. C’est un peu cher.
- Ce n’est pas trop cher pour des chaussures de cette qualité. Nous venons de les
recevoir de Paris.
Il les trouvait si belles qu’il les acheta. Rentré chez lui, il les mit avec son costume
neuf, puis se regarda dans la glace. Le noir brillant des souliers vernis allait très bien
avec le gris clair de son costume. André attendait impatiemment la fin de la journée.
Il était pressé de sortir, car il ne voulait pas être en retard à la soirée. Et en effet,
lorsqu’il y arriva, on préparait les disques et la salle était déjà pleine de monde. Le
jeune homme regarda autour de lui et eut le plaisir de voir qu’il était le seul à avoir
des souliers vernis. Il lui semblait que tout le monde les admirait. Bientôt on se mit à
danser, et André lui aussi, invita une jeune fille. Elle était si gentille avec ses yeux
bleus et ses cheveux d’un blond doré qu’il ne la quitta plus. Ils passèrent la soirée
ensemble. Quand, vers minuit, elle exprima le désir de partir, André demanda:
- Puis-je vous raccompagner, Mademoiselle?
- Bien sûr, Monsieur. Nous ferons le chemin ensemble, ce sera plus gai.
A la sortie, elle jeta un coup d’oeil dehors et dit:
- Tiens, il pleut. Mais ça ne fait rien. J’ai pris mon parapluie. Nous ne serons pas
mouillés.
André regarda la chaussée où pas une voiture ne passait.
- Vous habitez loin?
- Dans un autre quartier. Mais ce n’est pas très loin d’ici. Un quart d’heure de
marche, peut-être. Nous pouvons y aller à pied, si vous n’avez pas peur de la pluie.
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Elle avait remplacé ses souliers élégants par de grosses bottes qui lui montaient
jusqu’aux genoux c’est pourquoi elle pouvait se moquer de la pluie. André, lui,
n’avait pas du tout envie de se promener dans les rues pas le mauvais temps.
Après avoir fait quelques pas, il s’arrêta.
- Vous êtes déjà fatigué? s’inquiéta la jeune fille.
André ne trouva pas le courage de lui donner des explications. C’était une
catastrophe. En quelques minutes, la pluie avait transformé ses belles chaussures
neuves en quelque chose de collant qui l’empêchait de marcher. Que faire? Que dire à
la jeune fille qui peut-être se moquerait de lui? André était en train de se poser ces
questions, lorsqu’un taxi s’arrêta à quelques pas de lui. Il y courut le plus rapidement
possible et monta, oublia sur le trottoir la jeune fille qui le suivait des yeux sans
comprendre.
Rentré chez lui, André quitta ses souliers. Il n’en restait presque rien. Ce qu’il
tenait à la main n’était tout simplement que du papier. Il n’en croyait pas ses yeux.
Les souliers vernis qu’il avait payés si cher étaient en papier. Comment ne s'était-il
pas aperçu au moment de l’achat? C’était vraiment trop bête. Maintenant, il ne lui
restait plus qu’à essayer de réclamer son argent. Le lendemain matin, il courut à la
boutique.
- C’est vous qui m’avez vendu ça! cria-t-il à la vendeuse. C’est de la mauvaise
marchandise! Voyez vous-même ce que la pluie en a fait.
- Que voulez-vous, Monsieur? répondit la vendeuse. Les marchandises que nous
recevons sont de différente qualité. Les clients ont la liberté du choix.
- Et mon argent? Rendez-moi mon argent, les 900 zlotys que je vous ai payés.
- Ce n’est pas notre affaire. Ces chaussures ont été faites en France. C’est la
production étrangère. Nous ne pouvons pas vous rendre votre argent.
- Eh bien, je vais parler à votre chef.
Celui-ci, qui avait tout entendu, s’approcha.
- Mademoiselle a raison, dit-il. Ce n’est pas notre affaire. Nous ne pouvons pas
vous rembourser.
André passa toute la journée à regretter son argent perdu. Le soir il reçut la visite
d’un ami.
- Qu’est-ce que tu as, André? s’exclama-t-il en entrant. N’es-tu pas malade? Tu as
très mauvaise mine.
André lui raconta son histoire.
- Je voudrais voir ces fameux souliers, dit l’ami.
Il y jeta un coup d’oeil et s’écria.
- Tout n’est pas perdu! Il y a encore de l’espoir. Et il lui montra à l’intérieur le
nom et l’adresse de l’usine française écrits en grosses lettres d’or que la pluie n’avait
pas effacées. Puis il expliqua son idée:
- C’est là que tu dois réclamer ton argent. On m’a dit que les firmes étrangères
remboursent toujours les clients qui réclament leur argent.
Toutefois André restait pensif. Faire une réclamation en français lui semblait trop
difficile. Il ne savait même pas comment commencer la lettre.
25
- Ecoute, continua l’ami, j’ai un copain qui pourra certainement t’aider, si tu as
des difficultés. Il a fait ses études en France. A mon avis, tu devrais aller le voir. Je
lui parlerai de toi, si tu veux.
André remercia son ami et se rendit à l’adresse indiquée. Il y trouva un jeune
homme qui, en effet, connaissait assez bien le français. On se mit tout de suite à
l’ouvrage. Au bout d’une heure de travail laborieux, la lettre était enfin écrite. La
voici:
Messieurs,
Je viens de payer 900 zlotys une paire de souliers vernis de votre production. Je ne
savais pas en les achetant qu’ils étaient en papier et qu’il n’en resterait rien après la
première pluie. Je vous prie donc de bien vouloir me rembourser ou de m’envoyer
une autre paire de meilleure qualité.
Veuillez recevoir, Messieurs, l’expression de mes sentiments distingués.
La lettre partit par avion, et tous les jours, à l’heure du courrier, André attendait
l’arrivée du facteur avec la plus vive impatience. Enfin la réponse si atendue arriva.
André ouvrit l’enveloppe et lut:
Monsieur,
Nous avons reçu votre lettre du 10 octobre, et nous regrettons de devoir vous
répondre que nous ne pouvons pas vous rembourser. D’ailleurs, en lisant votre lettre
nous avons tout de suite pensé à un malentendu, puisque depuis de longues années,
notre maison ne produit que des chaussures pour les morts.
Toutefois, nous croyons utile de souligner que nous sommes connus dans le monde
entier par la parfaite qualité de nos produits et n’avons encore jamais eu de
réclamations.
Test de compréhension №1
Test de compréhension №2
1.
a. On a invité André dans une boîte de nuit
b. André a invité ses amis à une soirée dansante
c. André ne voulait pas aller à la discothèque
d. les amis ont invité André à une soirée dansante
5.
a. André a dansé toute la soirée avec une jeune fille
b. une jeune fille a invité André à danser
c. la jolie blonde l'a quitté
d. André n'a pas exprimé le désir de la raccompagner
6.
a. il pleuvait dehors mais grâce au parapluie de la fille ils
n'étaient pas mouillés
b. la jeune fille a mis un gros collant
c. les souliers d'André n'existaient pratiquement plus
d. la jeune fille empêchait André de marcher
8. Le lendemain matin
a. on lui a remboursé l'argent perdu
b. André a téléphoné au magasin
c. André n'a pas pu être remboursé
d. André n'a pas regretté l'argent perdu
9.
a. un ami d'André a écrit une lettre de réclamation
b. André et son ami ont écrit à l'usine française produisant ces
chaussures
c. les amis ne pouvaient pas trouver l'adresse de l'usine de
chaussures
d. André a écrit à l'usine pour réclamer de nouvelle chaussures
10.
a. l'usine n'a jamais reçu de lettre de réclamation
b. l'usine a envoyé à André de nouveaux souliers
c. l'usine a envoyé de l'argent à André
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d. l'usine ne produisait pas les chaussures pour les morts
Exercices de vocabulaire.
Une disquotèque; passer bien le temps; une pareille occasion; faire des achats;
cela me va parfaitement; avoir grande hâte de f. qch.; vouloir partir; rentrer
ensemble; ne pas avoir peur de la pluie; expliquer qch; se faire rembourser; être
libre de choisir; recevoir un ami; faire disparaître les lettres; déposer une plainte;
se mettre au travail; un travail difficile; une erreur; une très bonne qualité des
atricles.
On m'a invité ...une soirée où je compte ... bien m'amuser. Je rêve ...avoir des
souliers vernis, ils sont très ... la mode cette année. Il était preesé ...sortir, car il ne
voulait pas être ... retard ... la soirée. J'ai eu le plaisir ...voir que j'étais la seule ...avoir
une si belle robe. J'habite ...un quart d'heure ... marche d'ici. Je n'aime pas me
promener ...les rues ...le mauvais temps. Cette longue jupe m'empêche... marcher. Ce
qu'il tenait ... la main n'était que ... papier. Après cette histoire il ne me reste que...
essayer ...l'oublier. Tout client a la liberté ... choix. Son adresse était écrite ... grosses
lettres. Mon voisin pourra certainement ... t'aider. Au bout ... une heure ... travail, la
traduction était enfin finie.
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LE CHAPEAU
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Il paya et partit, en emportant le chapeau que la modiste avait placé dans une
boîte.
Arrivé au théâtre, il s’assied devant la dame, lui envoie à son tour un sourire
moqueur puis sort «son monument» de la boîte et se le met sur la tête. Tout le monde
éclata de rire. On s’exclamait. On se le montrait du doigt. Certains montaient sur les
fauteils pour le regarder. Il faisait rire tout le monde avec ce grand chapeau de femme
placé sur sa tête d’homme à moustaches. La dame devint rouge de honte. Les gens
riaient si fort que l’on n’entendait plus les acteurs. Deux agents de police sont alors
venus demander à mon grand-père de finir ce jeu.
- Dites à cette dame que je suis prêt à ôter mon chapeau, mais il lui faut d’abord
quitter le sien.
On salua cette réponse par des applaudissements.
Cependant mon grand-père ne put continuer. Obligé par les agents de quitter la
salle, il sortit au milieu de la gaieté générale.
Resté seul dans le couloir devant la porte fermée, il se posait des questions.
L’entrée de la salle du spectacle lui était maintenant défendue. Que faire? Quel
moyen trouver pour punir la dame? Il voulait donner une leçon à cette personne
impolie, mais c’est lui qui avait été puni.
Tout à coup, il voit une jeune fille monter très vite l’escalier du poulailler où se
trouvent les places les moins chères.
Mon grand-père l’arrête.
- Que voulez-vous, Monsieur? demanda-t-elle. Faites vite, car je suis pressée. J’ai
déjà manqué le premier acte, et je n’ai pas envie de manquer le deuxième.
- Quelques mots seulement, Mademoiselle. Voulez-vous changer de place avec
moi? Je vous offre un très bon fauteuil d’où l’on voit très bien la scène. C’est au
parterre.
- Ce serait avec plaisir, mais voyez-vous, toutes les dames sont si bien habillées.
Et moi, je n’ai même pas de chapeau. J’en ai un qui vous plaira certainement. Tenez,
le voici. Mettez-le.
Elle le mit et se regarda dans la glace.
- Oh! qu’il est beau! Qu’il est beau! s’écria-t-elle. Et puis il me va bien. Mais il
doit être cher. Je ne peux pas l’acheter.
- Mais prenez-le donc, Mademoiselle! Je vous le donne. Je l’ai acheté pour une
personne qui n’en a pas voulu.
- Prêtez-le-moi, seulement. Je vous le rendrai en sortant du spectacle.
- Mais non, mais non, Mademoiselle. Gardez-le, puisqu’il vous va si bien.
Elle rougit de plaisir.
- Que dois-je faire, Monsieur, pour vous remercier de votre magnifique cadeau?
- Vous n’avez qu’à mettre cela sur votre tête et vous asseoir à ma place. C’est le
fauteuil numéro 22.
Elle accepta. Et vous pouvez vous imaginer avec quelle gaieté on accueillit la
rentrée du fameux chapeau sur une tête de femme. Quant à mon grand-père, il
s’amusait beaucoup en observant la salle du haut du poulailler.
Cette fois, les agents ne pouvaient rien dire, et tout le monde riait de la peine que
la dame se donnait pour voir la scène, car c’était son tour maintenant de se pencher
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tantôt à gauche, tantôt à droite de l’énorme monument qu’elle avait devant les yeux.
Enfin, voyant que l’on se moquait d’elle elle quitta la salle en laissant à mon grand-
père toute la satisfaction de sa victoire.
Mots et expressions:
farce (f) – шутка
faire une farce à qn – подшутить над кем-л.
édifice (m) – здание, сооружение
se pencher – наклоняться
se moquer de qn – насмехаться
moqueur, -euse – насмешливый, -ая
sans cesse – беспрестанно, постоянно
s’ennuyer – скучать
punir qn – наказывать
modiste (f) – модистка, шляпница
corbeille (m) – корзина
faire rire qn – рассмешить
ôter = enlever qch – снимать что-л.
poulailler (m) – (зд.) галерка в театре, раёк
gaieté (f) – радость, веселье
accueillir qch – встречать, принимать
tantôt… tantôt – то…, то
Test de compréhension
Il aimait ... faire des farces. Une dame vint s’asseoir juste ... lui. Cela ne
l’amusait pas du tout ... rester seul à la maison. J’ai la chance ... voud
connaître. Après les cours je me dirige ... le métro. J’ai eu l’idée ... aller au
cinéma. Ce chapeau, c’est une vraie corbeille chargée ... fleurs. Ce n’est pas
cher, profitez ... l’occasion. Il fait rire tout le monde ... ses costumes ridicules.
Il m’a demandé ... finir ce jeu. Je suis prêt ... vous pardonner. On a salué sa
réponse ... des applaudissements. J’ai envie ... y aller. Voulez-vous changer ...
place avec moi? Elle adore se regarder ... la glace. Comment vous remercier ...
votre magnifique cadeau?
s’installer dans son fauteuil; cela ne m’amuse pas du tout; avoir besoin de
qch; profiter de l’occasion; punir qn; offrir; être bien habillé; il me va bien;
tantôt ... tantôt.
33
LES ESPRITS
Les habitants d’une petite ville avaient décidé de créer un musée. On n’eut pas
besoin de chercher longtemps où l’installer. Il y avait, à un kilomètre de là, un vieux
château que ses pripriétaires avaient quitté depuis longtemps et qui semblait très bien
choisi pour être transformé en musée. C’était un très ancien édifice dont on disait
qu’il avait toujours existé. Personne ne savait quand et par qui il avait été construit;
mais il était vraiment grandiose avec sa silhouette monumentale que l’on voyait de
loin se dessiner à l’horizon. Placé au sommet d’une colline, il dominait toute la
région de la masse énorme de ses murs. Le lieu isolé où se trouvait le château le
rendait mystérieux.
On commença à aménager l’intérieur du bâtiment, dont les salles, très vastes,
semblaient prêtes à accueillir les plus riches collections. Cependant leur équipement
était misérable: meubles et costumes anciens, quelques bijoux, une armure, et une
toute petite collection de vieilles monnaies. Le musée ne possédait aucun chef-
d’oeuvre, aucun objet d’art qui aurait pu expliquer l’attrait particulier qu’il
représentait pour les visiteurs. Les jours de visite, il en venait, en effet, de tous les
coins du pays. Des centaines de touristes faisaient l’ascension de la colline pour le
seul plaisir de visiter le château. Dès 11 heures du matin il était envahi par la foule
qui se disputait à l’entrée. Toutefois ces gens qui faisait la queue devant la porte en
attendant qu’on l’ouvre ne venaient pas pour admirer les objets d’art exposés dans les
salles. Il y avait une autre raison: le château était habité pas les esprits. On venait
pour les voir ou plutôt pour les entendre, car ils ne se montraient jamais. Parfois, on
entendait un bruit de chaîne, suivi aussitôt d’un long mugissement; et si on collait
l’oreille à la vieille armure placée dans un coin de la salle centrale, le bruit qui en
sortait faisait croire qu’il y avait quelqu’un dedans. Les nuits cependant étaient
calmes; et on se demandait pourquoi les esprits, si bruyants le jour, devenait
silencieux dès six heures du soir. Cela semblait contraire à leur nature; car on n’avait
encore jamais vu les esprits prendre du repos la nuit pour faire leurs farces à la
lumière du jour. Heureusement, ceux du château n’étaient pas méchants et ne
faisaient de mal à personne. D’ailleurs, les bruits n’étaient pas réguliers, des journées
entières se passaient dans le plus complet silence. Puis, tout à coup, cela
recommençait.
Enfin, une nuit apporta du nouveau. Quelqu’un avait tenté de voler la collection
de vieilles monnaies. Mais il n’avaient rien pris, car on les retrouva toutes sur le
plancher. Il y en avait un peu partout, dans les salles, dans le couloir et dans
l’escalier. La police arrêta le voleur. C’était un très jeune garçon qui, profitant du
sommeil du gardien, était entré par la fenêtre ouverte du rez-de chaussée. Il était en
train de remplir ses poches, lorsque l’envie lui était venue de parcourir toutes les
pièces du château. Un petit escalier caché dans le mur le conduisit jusqu’en haut. Il y
avait là une petite pièce très sombre. En entrant le voleur posa le pied sur une chaîne
qui le fit tomber par terre. Tout à coup, il entendit un long mugissement et sentit
quelqu’un respirer très fort tout près de lui. Pris de peur, le voleur se sauva. C’est en
courant à travers les salles qu’il avait dû perdre la collection de monnaies.
34
- Pourquoi n’as-tu pas allumé la lumière pour voir? lui a demandé l’agent de
police.
- Il n’y en avait pas là-haut.
- Et tu ne sais pas qui se trouvait dans la pièce?
- Si, Monsieur l’agent. C’était les esprits.
L’agent, qui ne croyait pas aux esprits, eut un sourire.
- Selon l’avis des gens du pays, les esprits du château ne font leurs farces que le
jour et ils se reposent la nuit.
- Faut croire, Monsieur l’agent, que je les ai réveillés; ils ne doivent pas aimer
cela.
- Te rappelles-tu bien l’endroit?
- Je crois que oui, c’est dans la partie gauche du château, presque sous les toits.
L’agent fit venir le gardien pour le questionner à son tour. C’était un vieux
paysan qui autrefois avait travaillé dans une ferme pendant de longues années. Il avait
quitté la campagne pour la ville, dans l’espoir d’y trouver un travail moins fatigant.
Lorsqu’on lui proposa cette place de gardien, il accepta tout de suite. – Il croyait
avoir assez de temps libre pour prendre un peu de repos.
L’agent ne put rien tirer de lui.
- Où étiez-vous cette nuit-là?
- Dans mon lit.
- Qu’est-ce que vous avez entendu?
- Rien. J’avais sommeil et je me suis endormi tout de suite.
- Le bruit ne vous a pas réveillé?
- Pas du tout.
- C’est extraordinaire! Pourtant le voleur est entré par la fenêtre qui se trouve à
côté de votre porte.
- Je viens de vous dire que je n’ai rien entendu.
L’agent alla demander conseil à son supérieur.
Il reçut l’ordre de visiter tous les coins du château. Ils s’y rendirent tous les trois:
l’agent, le voleur et le gardien.
Il faisait très claire ce matin-là, et cela pouvait faciliter les recherches. Mais
l’agent, croyant que le voleur se rappelait bien le lieu de sa rencontre avec l’esprit,
comptait surtout sur lui pour l’aider à trouver la clé de mystère. Il se trompait
cependant. Ce garçon ne se souvenait plus de rien et il s’égara, dès qu’il y entra, dans
les longs couloirs de la partie supérieure du château. C’était un très mauvais guide
qui, le nez en l’air, regardait autour de lui à droite et à gauche, faisait quelques pas,
s’arrêtait pour penser et prenait toujours la mauvaise direction. L’agent jetait des
coups d’oeil inquiets sur sa montre. La visite du château lui avait déjà pris deux
heures. Le temps passait et on était toujours à faire le tour des salles sans aucun
résultat. Quant au gardien, il suivait les deux hommes sans mot dire. Il connaissait
bien l’intérieur du château, mais ne manifestait aucune envie d’aider l’agent dans ses
recherches. Enfin celui-ci aperçut un petit escalier caché dans le mur. Il le monta,
suivi des deux autres, qui marchaient avec peine, car le passage était difficile. On ne
voyait rien dans l’ombre des murs et fallait faire attention de ne pas tomber. La lampe
électrique de l’agent ne donnait que très peu de lumière. Arrivés enfin tout en haut, ils
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s’arrêtèrent, surpris. Cela dépassait toute imagination. L’esprit se trouvait là, devant
eux et il les regardait d’un oeil indifférent. Grâce à une petite fenêtre qui donnait un
peu de lumière on pouvait très bien voir la chaîne qui le liait au mur. Cela semblait si
extraordinaire qu’un grand silence se fit. Alors le gardien s’écria:
- C’est ma vache, ma propre vache. Vous n’allez pas me la prendre, Monsieur
l’agent. Je ne le permettrais jamais. Et il expliqua qu’en quittant la campagne, il
l’avait emmenée avec lui pour avoir du lait frais tous les matins. Et il la soignait bien!
Chaque jour, le gardien donnait à manger à sa bête, rangeait la petite pièce
transformée en étable, puis se mettait à traire la vache. C’était pour lui un vrai plaisir,
le plus grand plaisir dans sa vie triste de vieil homme. Il n’avait qu’un seul souci: la
vache s’ennuyait. Elle préférerait être en plain air et aller à la prairie avec les autres
bêtes de la ferme. Mais son maître qui espérait la garder pour toujours, ne voulait pas
lui rendre la liberté. Maintenant, le moment était venu de se quitter. La vache dut
rentrer à l’étable de la ferme, et à partir de ce moment-là, on n’entendit plus parler
des esprits du château.
Test de compréhension №1
36
1. Les habitants ont cherché longtemps l'endroit pour installer le musée.
-Vrai -Faux
2. Le château était mystérieux parce que personne ne savait qui y habitait.
-Vrai - Faux
3. Le musée ne possédait pas de riches collections.
-Vrai - Faux
4. De nombreux visiteurs étaient quand même attirés par les objets d'art exposés
au musée.
-Vrai -Faux
5. On entendait souvent des bruits étranges mais peu de gens avaient vu des esprits
du château.
-Vrai -Faux
6. Les esprits n'étaient pas malfaisants et ne nuisaient à personne.
- Vrai - Faux
7. Une nuit un voleur a volé la collection de vieilles monnaies.
-Vrai -Faux
8. Ce voleur a vu un esprit et est tombé par terre.
- Vrai - Faux
9. Le gardien a fait tout son possible pour aider la police dans ses recherches.
-Vrai -Faux
10 . "L'esprit" a quitté le château de son plein gré.
-Vrai - Faux
Test de compréhension №2
1. Où se trouvait le musée ?
a. Dans une petite ville
b. Dans un château à quelques km de cette ville
c. Dans un château abandonné par ses propriétaires
d. Dans un château détruit au pied d'une colline
8.
a. L'esprit était caché dans le mur
b. La chaîne liait la fenêtre au mur
c. L'esprit ne manifestait aucun intérêt pour des gens
d. L'escalier menait dans la loge du gardien
Exercices de vocabulaire
1. Trouvez dans le texte des mots et des expressions équivalents:
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fantôme (m); fonder un musée; un vieux bâtiment; majestueux; une petite
montagne; un intérêt particulier; monter au sommet de la colline; en plein jour;
faire une tentative; pénétrer par la fenêtre; s’enfuir; d’après; plusieurs années; se
reposer; vouloir dormir; consulter son patron; avoir tort; se tromper de route; jeter
un regard; sans prononcer un mot; éclairer mal; regarder sans intérêt; prendre avec
soi;
être en plein air; ne plus entendre parler de qn; rendre la liberté à qn; se rendre; un
travail moins fatigant; selon l’avis de mes parents; voir de loin; dominer toute la
région; aménager l’intérieur; un chef-d’oeuvre;
39
LE CONCOURS
Madame Duval était en train de préparer le déjeuner, quand le facteur lui apporta
un paquet.
- C’est pour qui? demanda-t-elle.
- Pour votre fils.
Surprise, elle regarda l’enveloppe. L’expéditeur lui était inconnu. Madame Duval
mit le paquet dans un coin de sa cuisine et n’y pensa plus. Elle était femme de
ménage. Son mari était un petit employé. Avec l’argent qu’ils gagnaient tous les
deux, on arrivait avec peine à la fin du mois. Leur fils Jeannot, âgé de douze ans, était
encore trop jeune pour les aider. C’était un garçon intelligent qui travaillait bien à
l’école. Madame Duval regarda le calendrier. On n’était qu’au début de septembre,
mais il fallait déjà penser au froid de l’hiver; et elle se demandait comment elle allait
payer le chauffage avec le peu d’argent qu’il lui restait. Occupée par ses pensées, elle
oublia de questionner Jeannot. Cependant d’autres paquets arrivèrent au cours de la
semaine. Bientôt le petit logement des Duval en fut envahi. Les pièces se
remplissaient des colis qui recouvraient toute la surface du plancher et montaient
jusqu’au plafond.
La mère décida de demander des explications à son fils.
- De qui reçois-tu tous ces petits paquets? Il en vient de tous les coins du pays. Je
ne sais plus où les mettre.
- Ils me sont envoyés par différents expéditeurs.
- Et qu’est-ce qu’il y a dedans?
Jeannot n’eut pas le temps de répondre, car il fallait ouvrir la porte à deux
facteurs chargés d’une douzaine de colis.
Chaque paquet contenait une seule pomme très grosse.
Dans l’après-midi, la poste téléphona pour annoncer l’arrivée d’un grand nombre
de pommes que l’on devait livrer toutes à la fois par camion.
Les parents commençaient à s’inquiéter . Ils n’étaient pas contents de voir leur
petit logement se transformer en un dépôt de pommes, et ils ne comprenaient toujours
pas pourquoi ces colis continuaient à arriver.
Jeannot dut leur donner la clé du mystère.
Il désirait vivement avoir un vélo pour accompagner ses copains dans leurs
excursions à travers la campagne. Toutefois le courage lui manquait de demander à
ses parents de lui en faire cadeau. Pour l’acheter il préférait utiliser ses propres
économies. Sa tente lui donnait parfois quelques sous qu’il gardait dans une
enveloppe. Ce qui s’y trouvait lui permettait de réaliser son rêve.
Un jour Jeannot prit son argent et se dirigea à la rédaction du plus grand journal
de la ville. Il y trouva une employée occupée à se préparer une tasse de thé.
- Qu’est-ce que c’est? demanda-t-elle sans même le regarder.
Jeannot lui donna une feuille de papier où il avait écrit:
Concours de la plus grosse pomme. Premier prix: un diplôme écrit à la main. Les
personnes intéressées sont priées de diriger leurs colis à l’adresse de l’organisateur.
L’employée ne se donna pas la peine de lire l’annonce qu’elle mit dans un tiroir
déjà rempli de papiers.
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- Il faut payer pour l’annonce, dit-elle seulement.
Jeannot donna toutes ses économies. Il y en avait assez pour placer l’annonce
plusieurs fois dans le journal, mais inquiété par la figure indifférente de l’employée, il
demanda:
- Alors, vous la placerez, mon annonce, mademoiselle?
- C’est entendu.
Et, en effet, il la trouva le lendemain parmi les autres, à la dernière page du
journal. Jeannot pesait chaque pomme sur une balance et choisissait les plus grosses
pour les montrer ensuite à ses petits camarades d’école. Grâce à l’annonce, il devint
bientôt propriétaire d’une très belle collection de pommes. La nouvelle fut bientôt
connue, et maintenant tout le monde en pariait à l’école et dans tout le quartier où les
gens étaient contents de savoir enfin pourquoi ces paquets arrivaient tous les jours
chez les Duval. La télévision intéressée par le succès énorme du concours invita
Jeannot dans ses studios pour le présenter au public. C’est ainsi qu’un beau jour, les
parents eurent le plaisir de voir leur fils sur le petit écran de la télé. Il avait avec lui
un panier plein de ses plus belles pommes.
- Peux-tu nous dire qui a gagné le premier prix? questionna l’annonceur.
- Ce n’est pas encore fixé. J’ai en ce moment trois pommes dont chacune pèse
490 grammes. Pour ne pas commettre d’erreur il me faut les peser sur une balance
perfectionnée.
- Dis-nous coimbien de pommes tu as reçues?
- J’en ai reçu 3000. Toutes ensembles, elles pèsent plus de 1 000 kilos. Les plus
belles sont de Normandie. Cela s’explique d’ailleurs, car c’est dans ce pays où l’on a
fait les plus grosses récoltes de fruits. Je suis presque sûr que c’est la pomme
normande qui gagnera le prix.
C’est la télévision qui s’occupa de la distribution des prix. Un vrai diplôme fut
envoyé à l’adresse du vainqueur qui était en effet un paysan normand. Quant à
Jeannot, on décida de lui offrir un beau vélo pour le remercier de sa bonne idée qui
avait encouragé la télévision à organiser de tels concours. Jeannot fut surtout ravi du
cadeau car, disait-il, «être célèbre est certainement un grand honneur pour moi, mais
rouler en vélo à travers les forêts et les champs me donne une de ces joies que rien ne
peut remplacer.»
Test de compréhension №1
Test de compréhension №2
Exercices de vocabulaire.
Elle ne connaissait pas l'expéditeur; une ménagère; les fins du mois étaient
difficiles; il avait douze ans; pendant la semaine; être encombré; être plein de qch;
porter des colis; dans chaque paquet il y avait; le stock de pommes; les randonnées;
il n'avait pas assez de courage; envoyer des colis; les épargnes; un collectionneur;
ce n'est pas encore décidé; un présentateur; celui qui a gagné le premier prix; une
trouvaille, un manuscrit.
Il gagne peu et sa famille arrive ... peine ...la fin ...mois. L'hiver approche et il faut
déja penser ... froid. Elle a décidé enfin ... demander des explications ... son fils. Il
veut m'accompagner ... mon voyage ... travers la France. Pour lui acheter un cadeau
je préfère ... utiliser mes propres économies. Un jour il s'est décidé et s'est dirigé ... la
rédaction ... plus grand journal ... la ville. Les personnes intéressées sont priées ...
envoyer leurs propositios ... l'adresse indiquée. Tu peux lire cet article ... la derniére
page ... journal. Un soir elle a eu le plaisir ... voir son fils ... l'ecran ...la télé. Quant ...
moi, on a décidé ... m'offrir un cadeau ... me remercier ... mon idée magnifique.
Un succès énorme; rouler en vélo; rien ne peut remplacer; encourager qn; présenter
au public; être en train de f. qch; payer le chauffage; une enveloppe; couvrir la
surface de; par camion; une balance; commetre une erreur; grâce à l'annonce; un
concours.
44
RIRA BIEN QUI RIRA LE DERNIER
I1 y avait plus de deux heures que Michel restait là, avec sa vieille voiture, à
attendre un client.
Personne ne se donnait la peine de jeter un coup d'oeil à l'écriteau où l'on pouvait
lire: Voiture d'occasion à vendre.
Michel n'avait évidemment pas indiqué le prix qui n'était pas encourageant. Il voulait
vendre sa vieille voiture très cher pour s'en acheter une autre, plus moderne, plus
confortable, et surtout plus rapide. Mais pour se payer une nouvelle auto, il lui fallait
d'abord trouver un client pour la vieille; et celui-ci ne se présentait toujours pas. La
vérité était que la vieille voiture ne valait pas son prix. De temps à autre, quelqu'un
s'approchait, regardait le volant, les roues, et le moteur pour poser toujours la même
question:
-Combien est-ce qu'elle coûte, votre bagnole ?
Michel disait le prix, et alors l'homme s'écriait:
-Mais vous êtes fou!
Les autres véhicules qui se trouvaient au marché des voitures d'occasion ce jour-là
avaient eu la chance de trouver tout de suite des acheteurs; la sienne restait sur place.
Tout à coup, Michel aperçut un paysan qui se tenait debout à quelques pas
de lui. Il avait sur la tête un grand chapeau qui lui cachait la figure, Michel,
cependant crut voir dans ses yeux les signes du plus vif intérêt.
- Voyons, Monsieur, approchez-vous, Vous pouvez toujours voir la voiture; vous
n'êtes pas obligé de l'acheter.
L'homme s'approcha.
- Est-ce qu'elle marche ? demanda-t-il.
- Certainement.
- Mais est-ce qu'elle marche bien ?
- Elle roule plus vite que les trains les plus rapides, et puis elle est très bien
équipée. Et Michel se mit à présenter les différentes pièces de la voiture: le moteur, le
volant, les roues...
- Et ça qu'est-ce que c'est? questionna le paysan en montrant les freins.
- Ce sont les freins qui servent à ralentir. Quand vous êtes dans un endroit
dangereux, vous ralentissez, n'est-ce pas ? Et alors vous utilisez les freins.
Michel voulait donner à son client des détails plus précis, mais celui-ci ne
l'écoutait point. II restait indifférent comme si les explications techniques ne
l'intéressaient pas du tout. Puis soudain il demanda:
- Combien est-ce qu'il coûte, votre „taxi" ?
„Voilà le client qu'il me faut" se dit Michel qui s'était aperçu que l'homme ne
savait même pas comment était faite une voiture, et qu'il n'avait aucune
connaissance de sa valeur. Il décida de profiter de son ignorance pour demander le
prix double.
L'homme consentit.
- D'accord, Monsieur, je le prendrai, votre „taxi".
- Il faut payer tout de suite.
- C'est que je n'ai pas mon argent. Je l'ai laissé chez moi. Aussitôt rentré, je
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réglerai le compte. Mais, voyez-vous, j'ai manqué le dernier train, c'est pourquoi je
voudrais rentrer chez moi en voiture.
— Très bien, Monsieur, montez donc.
- Je ne sais pas tenir le volant.
- Alors comment voulez-vous partir?— Je voulais justement vous demander de
me ramener chez-moi.
Michel n'avait aucune envie de faire le voyage, mais les affaires sont les affaires.
— D'accord, répondit-il en se mettant au volant et il le questionna:
— Vous habitez loin?
— Ni très loin, ni très près.
- Dans les environs de la ville ?
— Pas tout à fait... Enfin, vous verrez. Il faut tourner à droite et prendre la grande
route que vous voyez devant vous.
Et voilà nos deux hommes qui roulent sur la chaussée. Le voyage était long. En
cours de route, on dut s'arrêter pour prendre un repas à l'auberge. C'est Michel qui
paya. La nuit venait et on n'était pas encore arrivé. Michel commençait à avoir assez
de ce voyage dont on ne voyait pas la fin. De temps en temps, il répétait sa question:
- C'est encore loin?
- Nous sommes déjà tout près de mon village.
- A combien de kilomètres?
- Je ne les ai pas comptés... Et le paysan, voyant l'impatience de Michel, se mit à
parler pour le distraire.
- Les gens d'aujourd'hui sont si peu polis! Quand on fait signe aux chauffeurs, ils
ne s'arrêtent pas pour vous prendre. Il faut marcher à pied. Et les voyages par le train
coûtent si cher! Les gens du village ont trop peu d'argent pour les payer. Quant aux
autobus, ils sont toujours bondés. Il n'y a jamais de place libre. Quelle époque!.
Il faisait nuit lorsqu'on arriva enfin au village. La famille du paysan se montra très
hospitalière. On invita Michel à se mettre à table et le repas était bon. Cependant
Michel commençait à s'inquiéter. „Quand est-ce que je rentrerai chez moi" ? Mais
lorsqu'il parla de partir, les fermiers lui proposèrent de passer la nuit à la ferme.
Le lendemain, au petit déjeuner, Michel rappela au paysan qu'il fallait régler les
comptes.
Celui-ci le regardait comme s'il ne comprenait pas.
- De quel compte parlez-vous, Monsieur? Vous ne me devez rien, puisque c'est
moi qui vous ai invité. Gardez votre argent, je n'en veux pas. Nous sommes
hospitaliers, nous autres ...
— Je parle de ce que vous me devez pour la voiture, dit Michel qui croyait à un
malentendu.
— Comment pourrais-je acheter votre „taxi"! s'est écrié le paysan. Je n'ai pas assez
d'argent. Je suis pauvre. Allez donc faire un tour dans la ferme pour voir...
Ne croyez pas que nous avons la vie facile comme les gens de la ville. Nous
travaillons du matin jusqu'au soir et ne pouvons même pas acheter une machine à
laver ou un réfrigérateur.
— Alors pourquoi parler de l'achat d'une voiture! s'écria Michel. C'est comme ça
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que vous tenez parole? Et pourtant vous m'avez dit qu'aussitôt rentré, vous régleriez
vos comptes. Il me faut de l'argent. Vous devez me le donner.
Le fermier l'écoutait patiemment en le regardant avec un petit sourire, comme s'il
voulait se moquer de lui. Puis quand Michel s'arrêta de parler:
— Que voulez-vous, Monsieur, répondit-il. J'ai déjà dépensé assez d'argent pour
aller à la ville par le train. Je n'avais pas la possibilité de monter dans l'autobus qui
est toujours bondé pour rentrer chez moi. Les gens qui circulent sur la route avec
leurs autos ne veulent pas s'arrêter pour prendre un pauvre homme comme moi.
Alors, en vous voyant avec votre bagnole, je me suis dit tout de suite que cela ferait
mon affaire.
Mots et expressions à retenir
écriteau (m) – надпись, табличка
voiture (f) d'occasion – машина
encourageant - поощряющий
voiture (f) ne valait pas son prix – машина не стоила этой цены
volant (m) – руль
roue (f) – колесо
bagnole (f) – (разг.) машина
véhicule (m) – транспортное средство
frein (m) – тормоз
ralentir – замедлять; тормозить
profiter de l'ingnorance de – воспользоваться невежеством
régler le compte – расплатиться, рассчитаться
impatience (f) – нетерпение
distraire – развлекать
bondé – битком набитый
hospitalier (- ère) – гостеприимный
réfrigérateur (m) – холодильник
machine (f) à laver – стиральная машина
pourtant – однако
dépenser de l'argent – потратить деньги
cela fait mon affaire – это мне подходит, это меня устраивает
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Теsт de compréhension N°1
Test de compréhension № 2
Exercices de vocabulaire.
Regarder; annonce; acheter une nouvelle voiture; une voiture; les voitures qui
ont déjà servi; dissimuler le visage; préciser les détails; ne manifester aucun
intérêt; ne pas s'y connaître; payer; rater le train; ne pas savoir conduire;
raccompagner qn à la maison; dans la banlieue; manger; être fatigué de ; un
bus trop plein; une famille accueillante; visiter la ferme; rouler sur la route;
cela me convient.
Il est resté deux heures ... attendre un client. Elle ne se donne même pas la peine
... me parler. Il m'attendait ... quelques pas ... la porte. ... ces mots j'ai vu dans
ses yeux les signes ... plus vif intérêt. Cela sert ... quoi, cet appareil? Je vois que
vous avez décidé ... profiter ... mon ignorance. Je voudrais bien... rentrere chez
moi ... taxi. Est-ce que je peux ... vous demander ... me ramener ...moi? En cours
... route, on a dû ... s'arrêter ... prendre unrepas ... l'auberge. Dans ce théâtre il
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n'y a jamais ...place libre. On m'a invité tout de suite ... me mettre ... table. Je
voulais ... partir, mais les hôtes m'ont proposé ... passer la nuit ...la ferme.
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Table des matières
UNE RENCONTRE......................................................................................................3
LE PHOTOGRAPHE-AMATEUR...........................................................................7
LE PANTALON........................................................................................................14
LE CHAPEAU...........................................................................................................30
LES ESPRITS............................................................................................................34
LE CONCOURS........................................................................................................40
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