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Master
« Droit de la coopération économique et des affaires internationales »
17ème promotion (2018-2019)
Promotion Paul Monin
PAR :
SOUS LA DIRECTION DE :
Professeur à Professeure à
Science Po Bordeaux l’Université Nationale du Vietnam
1
Avertissement
Bordeaux ne sont pas tenues pour responsables du contenu de ce mémoire. Les opinions émises
dans ce mémoire devront être considérées comme le résultat du travail personnel de son autrice et
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dung của luận văn này. Những ý kiến được đưa ra trong luận văn này nên được coi là kết quả làm
việc của chính tác giả và thuộc về một mình tác giả đó.
2
Remerciements
Je tiens à remercier, en premier lieu, Monsieur le Professeur Christian Grellois de m’avoir donné
l’opportunité d’intégrer cette formation.
Je ne peux oublier de remercier notre cher coordinateur, Monsieur Victor Poux, qui s’est évertué
tout au long de l’année à nous délivrer son enseignement.
Un grand merci à mon père, ma mère, Hayatte, Mohamed, Salma et Adélaïde, pour toute l’aide
qu’ils m’ont apporté.
Enfin, j’ai une pensée tout particulière pour mes chers parents, mes tendres sœurs et mon affectueux
frère pour leur amour, soutien et encouragements qu’ils n’ont eu de cesse de m’offrir tout au long de
mon parcours.
3
«La planète est un arbre et l'Homme en est le bûcheron qui coupe la branche sur laquelle il est
assis.»
Abdellah MIR
4
Sommaire
Introduction générale............................................................................................................................7
Titre I – Les contraintes et opportunités de l’intégration de la transition écologique au mode
de développement présentement écologiquement insoutenable...................................................16
Chapitre Second Les enjeux écologiques d’une gestion durable des eaux vietnamiennes pour
la pérennité du développement économique..................................................................................44
Chapitre Premier Les politiques sectorielles intégrant la transition écologique par une
stratégie de développement des énergies renouvelables et l’émergence de l’éco-urbanisation.67
Section II. Les défis et enjeux de l’utilisation écologique des terres au service du développement
économique..................................................................................................................................111
5
Liste des abréviations
6
Introduction générale
1. « Rừng vàng biển bạc » signifie littéralement « forêts d'or et mers d’argent ». Ce
proverbe vietnamien fait référence à la richesse de la diversité de la nature et illustre le caractère
précieux de ses ressources. L’eau et les forêts sont vitales et cruciales pour toute la biodiversité de
notre planète. En effet, les ressources naturelles sont inestimables de par leur essentialité à la
planète. Le Vietnam possède une couverture forestière impressionnante et unique, qui contribue à la
purification de l'atmosphère et à la croissance du développement économique du pays. De plus, en
raison de son caractère principalement côtier, le Vietnam abrite des ressources marines abondantes,
et indispensables pour de nombreux secteurs économiques. La biodiversité vietnamienne est l’une
des plus riches au monde : en effet, le Vietnam est l'un des vingt-cinq pays considérés comme
possédant un niveau de biodiversité exceptionnellement riche1. Il abrite environ 16% des espèces
mondiales2, et possède deux sites inscrits au patrimoine naturel mondial 3, ainsi que neuf réserves de
biosphère4.
1 Ministry of National ressources and environment - Rapport national sur l'état de l'environnement -
https://web.archive.org/web/20090223065322/http://www.nea.gov.vn/HTMT_ddsh05.htm – Consulté le 2 mai 2019
2 Ibid ; 15 986 espèces de la flore ont été identifiées dans le pays, dont 10% sont endémiques, tandis que la faune
vietnamienne comprend 307 espèces de nématodes, 200 oligochètes, 145 acarines, 113 collemboles, 7 750 insectes, 260
reptiles, 120 amphibiens, 840 oiseaux et 310 mammifères, dont 100 oiseaux et 78 mammifères sont endémiques.
3 La baie de Hạ Long et le parc national Phong Nha-Kẻ Bàng. - UNESCO world heritage
4 Notamment la forêt de mangroves de Cn Giờ, Cát Tiên, Cát Bà, Kiên Giang, le delta du fleuve Rouge, le delta du
Mékong, le delta du Mékong, le Nghệ occidental An, Parc marin de Cà Mau et Cu Lao Cham. - UNESCO World
heritage ; le Vietnam abrite en outre 1 438 espèces de microalgues d'eau douce, soit 9,6% de toutes les espèces de
7
2. L’économie du Vietnam se fonde principalement sur la diversité de ses ressources
pour se développer. La politique d’ouverture du Vietnam, engagée il y a trente ans, a été menée sans
prendre en grande considération les écosystèmes, et il en résulte un épuisement des ressources
naturelles, et la disparition d’une grande partie de la diversité biologique. En effet, la croissance, la
modernisation et l’industrialisation du pays se sont fondées sur l’exploitation, voire la
surexploitation des ressources forestières et marines. Ainsi, l’abattage des arbres, pour le bois, le
brûlage des forêts, pour l’agriculture et l’urbanisation ; la pêche sans réglementation rationalisée et
limites imposées, l’utilisation de procédés ravageurs pour la capture des crevettes et des poissons,
détruisent la biodiversité qu’abritent les « forêts d’or et les mers d’argent ».
4. L’ironie du sort de l’humanité est qu’il est intrinsèquement lié à celui de son
environnement naturel. Notre biodiversité est nourricière, et sa disparition nous condamne au même
sort. La nature n’est pas vengeresse, pourtant les forêts sont dénudées, les terres s’érodent, les eaux
sont contaminées, et les catastrophes naturelles se succèdent. Le rapport de la Banque mondiale, et
la COP24 sont unanimes pour présenter le Vietnam comme l’un des pays les plus vulnérables au
changement climatique et à la montée des eaux5. Les conséquences du changement climatique pour
le pays sont désastreuses, et sont des problématiques additionnelles, obstacles supplémentaires à son
développement économique, auxquelles il doit et devra faire face. Au cours de ces dernières années,
le gouvernement vietnamien a élaboré de nombreuses politiques en réponse au changement
climatique, en intégrant ses enjeux aux stratégies de planification du développement. Il en résulte
une meilleure prise en compte de secteurs vulnérables au changement climatique et une volonté de
limiter ses dégâts. Le développement durable apparaît au sein des politiques publiques de
développement afin de réduire la vulnérabilité de ces secteurs et d’en garantir leur stabilité.
microalgues, ainsi que 794 invertébrés aquatiques et 2 458 espèces de poissons de mer.
5 Ce réchauffement engendre des désastres naturels tels que des inondations, tempêtes, et sécheresses imprévisibles et
répétées, qui causent d’importants dégâts environnementaux, humains et économiques.
8
5. Ainsi, le Vietnam emprunte la trajectoire du développement durable. Ce dernier
est la conciliation entre trois éléments : économique, social et environnemental. Il est indispensable
au renouvellement des ressources et à l’adaptation de notre écosystème aux activités humaines. En
effet, la dépendance de l’humanité aux milieux naturels et à ses ressources conduit à une nouvelle
appréciation de l’environnement. Ce dernier n’est pas une simple réserve de ressources. L’humanité
ne peut pas s’affranchir de son environnement naturel. En effet, l’approche utilitariste de la nature a
créé une dépendance de nos modèles économiques aux ressources naturelles. Les politiques de
développement économique ne peuvent plus ignorer ces conséquences car elles concernent leur
pérennité. Il faut intégrer la protection de l’environnement dans toutes les activités humaines. Le
principe d’intégration se retrouve au principe 13 de la déclaration de Stockholm de 1972, et est
également présente au sein de la déclaration de Rio de 1992. L'ensemble des politiques publiques et
des activités doivent être soumises à une exigence de conditionnalité écologique.
6 Ce concept est exposé dans son ouvrage - The Transition Handbook : From Oil Dependency to Local Resilience -
publié en 2008
7 Michel Prieur
9
8. La conférence de Stockholm sur l’environnement de 1972 proclame 26 principes
qui replacent l’humain dans son environnement naturel. L’idée soutenue est que l’environnement
naturel est indispensable au bien-être de l’humanité. Son premier principe dispose que l'humain a un
droit fondamental à des conditions de vie satisfaisantes, dans un environnement dont la qualité lui
permettrait de vivre dans la dignité et le bien-être. Le principe 13 apporte une solution pour
répondre à cette exigence par la rationalisation de la gestion des ressources, et ainsi protéger
l'environnement. Les États devraient adopter une conception intégrée et coordonnée de leur
planification du développement, de façon à ce que celui-ci soit compatible avec la nécessité de
protéger et d'améliorer l'environnement dans l'intérêt général. Le principe 14 renforce cette théorie
par l’impératif d’une planification rationnelle comme instrument essentiel de la conciliation des
impératifs du développement et la nécessité de préserver et d'améliorer l'environnement.
10. La préservation de nos écosystèmes ne peut se faire sans une bonne gouvernance.
Cette dernière permet de prendre en considération les complexités et les réalités des différents
domaines de l’action publique. En effet, la transition écologique passe immanquablement par les
politiques publiques. Ainsi, si les politiques publiques poursuivent un développement économique
plus performant, cette ambition doit être durable et ne pas faire fi des potentiels impacts
environnementaux. L’objectif principal de celles-ci est le bien-être de sa population et son
8 L’éco-mobilité repose sur les modes de déplacements alternatifs et doux, tels que la marche ou le vélo.
9 Incitative par des politiques d’incitation telles que des aides directes et dissuasives par des taxes et limitations
règlementaires.
10
développement10. Dans nos sociétés, ce bien-être est souvent évalué par la croissance économique,
matérialisée par le PIB. Néanmoins, cette appréciation est faillible et incomplète.
12. Ces mesures sont nouvelles pour le Vietnam, qui ne l’intéressent que depuis une
trentaine d’années. C'est lors du sixième Congrès national du Parti communiste du Vietnam qu'un
nouveau courant apporte le Đổi Mới, autrement appelé la Rénovation, qui traduit l’ouverture des
marchés. Cette réforme constitue le passage d’une économie planifiée à une économie de marché
libérale à orientation socialiste. Cette politique a permis un développement économique du pays
sans précédent. Le Vietnam a commencé à libéraliser ses échanges en dévaluant son taux de change
pour augmenter ses exportations, et se lancer dans une politique de développement économique11.
Concomitamment, la propriété privée est encouragée dans les industries, le commerce et
l'agriculture12. À la suite de ces réformes, le Vietnam a enregistré une croissance annuelle de son
PIB d'environ 8% entre 1990 et 199713. C’est l’un des pays dont la croissance est la plus rapide au
monde, avec un taux de croissance de 7 % par an de 2000 à 200514 et de 8,7%15 en 2018, qui est
ainsi son taux record. Selon les prévisions de Goldman Sachs 16, l'économie vietnamienne
deviendrait la vingtième économie mondiale d'ici 202517. Une autre prévision de Pricewaterhouse
Coopers affirme que le Vietnam pourrait être la plus forte croissance des économies émergentes du
10 Nous sommes bien conscient qu’il s’agisse d’un objectif théorique qui n’est pas toujours suivi en pratique au regard
du comportement de certains Etats vis-à-vis de leur population. En effet, les Etats peinent à choisir un équilibre
entre le développement économique et la protection de l’environnement, en préférant parfois mettre l’accent sur des
objectifs de court terme, tandis que une vision à long terme est indispensable pour le bien-être de la population
grâce à un environnement sain.
11 Greenwood - Market Reform in Vietnam: Building Institutions for Development
12 Economic development in Vietnam during the second half of the 20th century - Van Tho Tran -
https://web.archive.org/web/20181005050943/http://www.f.waseda.jp/tvttran/en/recentpapers/
E03_Longterm_development_of_Vietnam.pdf – Consulté le 2 mai 2019
13 Vietnam: Current Issues and Historical Background - Largo
14 Vietnam 2035 Report: TOWARD PROSPERITY, CREATIVITY, EQUITY, AND DEMOCRACY - Minitry of planning
and investisment, the world bank group - Quang Vinh Bui -
https://web.archive.org/web/20181017030816/https://www2.gwu.edu/~iiep/assets/docs/Bai%20trinh%20bay
%20VN2035%20tai%20DC-ENG.pdf – Consulté le 2 mai 2019
15 Rapport Banque Mondiale - 2018
16 Site internet de G&S - https://www.goldmansachs.com/ - Consulté le 2 mai 2019
17 The vietnamese stock market – Karmel, Roberta
11
monde d'ici 202518. Ces prévisions font miroiter un développement rapide et prometteur.
Néanmoins, il convient d’appréhender le développement du Vietnam par le prisme du
développement durable.
13. La plupart des indicateurs ignore la qualité de la vie humaine, la répartition des
richesses, les ressources naturelles et l’environnement. Le PIB est l’indicateur le plus connu, et
traduit la valeur totale de la production de biens et services. Il est mesuré en unité monétaire, à
l’intérieur d’un pays et sur une période donnée (à savoir pour une année). Il est calculé à partir de la
comptabilité nationale, et est considéré comme un indicateur essentiel de la croissance d’un pays et
de sa bonne santé. Cependant, le PIB ignore les données humaines et environnementales, mais aussi
tous les adjacents non monétarisés. Ainsi, le Vietnam, dont les activités non monétaires (troc,
entraide) se sont transformées en services monétaires, a vu l’accroissement de son PIB. Pourtant le
bien-être général, l’éducation, la qualité de vie et la santé ne s’améliorent pas nécessairement. Les
indicateurs sont incomplets et ignorent les ressources naturelles et l’environnement. Ils sont des
indicateurs de flux et non de stock. Or, le capital naturel est un stock. Cette absence provient du fait
que le PIB a été conçu à une époque où les ressources naturelles étaient considérées comme
illimitées. Il est logique que le PIB, de par sa construction, ignore la perte de capital naturel, lié au
prélèvement des ressources finies. De plus, il ignore le concept de biodiversité, de pollution, des
atteintes à l’environnement et du changement climatique. Ce désintérêt résulte de ce que ces agents
économiques ne sont pas monétarisés.
14. Ainsi, les émissions de gaz à effet de serre (GES) ne sont prises en compte que de
manière marginale, par le biais des marchés de quotas d’émissions carbones. Ces taxes carbones
sont à la marge en comparaison des impacts des GES causés par les activités économiques. En
somme, la croissance mesurée par le PIB est aujourd’hui fictive, puisqu’elle ne tient pas compte des
coûts que les émissions de GES imposeront aux générations futures. Or, l’essentiel de la croissance
est liée à l’énergie, et la grande majorité des énergies est productrice de GES. En effet, 80% de la
production mondiale d’énergie est fossile19. Tant que la croissance ne prend pas en compte les
émissions carbones, tout point de croissance engendré aujourd’hui correspond à une décroissance
future qui sera due à l’impact négatif du réchauffement climatique dans les décennies à venir. Le
Manifeste Utopia retranscrit parfaitement cette appréciation par : « La croissance n'a été capable ni
18 PWC - Vietnam may be fastest growing emerging economy -
https://web.archive.org/web/20120111162358/http://www.pwc.com/vn/en/releases2008/vietnam-may-be-fastest-
growing-emerging-economy.jhtml – Consulté le 2 mai 2019
19 Articles - La croissance est le problème, pas la solution! - Domination de l'économie sur les sociétés et obsession de
la croissance
12
de réduire la pauvreté, ni de renforcer la cohésion sociale. Un même taux de croissance peut
signifier un accroissement ou une réduction des inégalités. Et une croissance illimitée dans un
monde fini est une illusion »20.
16. Il convient d’émettre une distinction entre, d’une part, les pays économiquement
avancés, dont le développement recherché est souvent celui de l’intérêt général par l’innovation,
l’éducation, l’ordre public ; et d’autre part, les pays émergents, dont le développement se fonde
principalement sur l’exploitation des ressources naturelles et le faible coût de la main d’œuvre. En
2019, le Vietnam est dans un entre deux, tentant de répondre aux objectifs du Développement
Durable de l’Organisation des Nations Unies, qui poussent à la transition écologique des
économies. Le Vietnam s’évertue à poursuivre ses objectifs, par des réformes et des mesures
importantes. Pour cela, il se tourne vers la transition écologique, accompagnée de l’innovation. Le
développement est synonyme de progrès. Plus précisément, le progrès est le développement vers le
meilleur. En économie, le progrès est technique. En effet, il désigne l’amélioration technique par
13
l’innovation ou la diversification. Le progrès est entendu comme essentiel à la transition écologique
et économique. La transition écologique permet le développement économique en ce qu’elle
impulse une croissance extensive. La croissance extensive est l’augmentation des facteurs de
production et de création d’emplois nouveaux.
14
19. Le Vietnam est dans une course au développement économique. Seulement, celui-
ci ne doit plus se faire au détriment de l’environnement. L’intégration de la transition écologique
dans la planification du développement économique du Vietnam est donc la solution à adopter.
Enfin, la transition écologique constitue l’adaptation de la performance économique à la
préservation de la biodiversité et de l’environnement. Ainsi, le développement doit s’appréhender
de manière intelligente, par le découplage de l'économie et l'écologie. Il convient de présenter les
différents moyens d’action mis en œuvre par le Vietnam pour implémenter la transition écologique,
au sein de son développement écologique, le but étant de comprendre la manière dont les politiques
publiques sont menées en matière de transition écologique ainsi que leurs impacts sur le
développement économique du Vietnam.
15
Titre I – Les contraintes et opportunités de
l’intégration de la transition écologique au mode de
développement présentement écologiquement
insoutenable
Notre mode de développement économique, peu soucieux de notre environnement, épuise les
ressources naturelles et détruit la biodiversité de notre planète dans le désintérêt de la population et
des pouvoirs publics (Section 1). Il en résulte un changement climatique qui bouleverse nos
écosystèmes et aggrave la dégradation de la biodiversité. Il est inévitable, mais il est possible de
ralentir sa cadence. Pour ce faire, il est nécessaire de profondément modifier nos modes de
développement énergétique (Section 2) et de consommation (Section 3).
Les ressources naturelles et les écosystèmes sont le patrimoine commun de la planète Terre
(Paragraphe 1). Celle-ci abrite des milliards de millards d’êtres vivants interdépendants dont
l’humanité (Paragraphe 2). Cette dernière est le grand coupable de l’accélération du réchauffement
climatique et doit en assumer les conséquences (Paragraphe 3).
16
I. Les ressources naturelles ou les biens communs en voie d’épuisement
21. En Occident, les biens communs de l’humanité que sont les ressources naturelles
ont longtemps été considérés inépuisables et n’appartenant pas au champs de l’économie. Cette
thèse est défendue par l’économiste Jean-Baptiste Say qui affirme en 1808 que « les richesses
naturelles sont inépuisables, car, sans cela nous ne les obtiendrions pas gratuitement. Ne pouvant
être ni multipliées ni épuisées, elle ne sont pas l’objet des sciences économiques.» Aujourd’hui, l’on
parle de la ‘tragédie des biens communs’24 qui correspond à la situation où toutes les ressources
naturelles, qu’elles soient renouvelables (prairies, forêts, stocks de poissons,) ou non renouvelables
(eaux souterraines) se raréfient. Pour solutionner cette situation, une gestion des biens communs
doit être mise en place au moyen d’outils réglementaires, tels que des quotas limitant le volume de
ressource prélevé, avec des licences faisant peser des restrictions sur la capacité de prélèvement,
une taxe environnementale qui incorporera l’externalité au prix payé de l’usager de la ressource, ou
encore une location de droit d’usage.
22. La notion de bien commun doit être assimilée et comprise par les populations et
les exploitants, il est impossible de continuer d’épuiser des réserves naturelles sans être préoccupé
par le sort de notre planète. Les conséquences étant partagées, une stratégie de coopération doit être
mise en place. Une tentative de mise en pratique a vu le jour par le projet de Yasuni en Equateur.
Elle s’est traduite par la marchandisation de la préservation de la biodiversité25. Yasuni est une parc
national, réserve naturelle d’Amazonie équatoriale gigantesque contenant l’une des plus riche
biodiversité de la planète, des populations autochtones et d’importantes ressources en
hydrocarbures. Les ressources en hydrocarbures sont une aubaine pour l’Équateur pour son
développement économique. L’Équateur, conscient de la richesse de son site et des opportunités
financière qu’offre ses sous-sols, demande à la communauté internationale de protéger cette réserve
et ses habitants en contribuant financièrement à son exploitation limitée. Cette compensation est
réclamée aux pays développés qui veulent s’engager à contribuer à la préservation de la planète.
Cette compensation doit représenter la moitié des estimations que génère la potentiel exploitation
des sous-sols. L’Équateur a donné une valeur marchande à sa biodiversité, qui devient finalement,
comme le pétrole, une ressource économique pour le pays. Le projet est sans précédent et suscite un
grand intérêt sur la scène internationale. Bien qu’il soit novateur et engendre un engouement
24 Théorie écologique présentée par Garrett Hardin. Dans ce contexte économique, on entend par biens communs
toute ressource partagée et non réglementée telle que l'atmosphère, les océans, les rivières, les stocks de poissons,
les routes et les autoroutes, voire un réfrigérateur de bureau.
25 Global Conservation Significance of Ecuador's Yasuní National Park- https://journals.plos.org/plosone/article?
id=10.1371/journal.pone.0008767 – Consulté le 27 avril 2019
17
notable, les promesses et espoirs que le projet fait naître ne durent pas. Ses faiblesses reposent sur la
nature des contributions (volontaire), et le manque d’assurance que l’Équateur ne changera pas sa
position dans le futur. Juridiquement fragile, le projet ne fait pas long feu. En revanche, il assoie la
théorie des biens communs à l’humanité. Cette approche est défendue par Elinor Ostrom 26,
économiste et politologue américaine ayant reçu le prix Nobel d’économie en 2009 pour ses travaux
de recherche sur les bonnes pratiques dans la gestion des biens communs. L’idée soutenue par
Elinor Ostrom est que les ressources naturelles de notre planète sont une propriété commune et
donc qu’il est de responsabilité commune de les préserver et de mettre en place des stratégies de
coopération, notamment par le biais d’arrangements institutionnels27.
23. Les marchés économiques et les États ne peuvent être les seules formes
d’organisations possibles, il faut une gouvernance des biens communs à l’humanité et privilégier le
renouvellement des ressources menacées qui est indispensable au maintien d’une vie décente sur
Terre. En effet, les ressources naturelles de notre planète sont un bien commun à tous et cette
approche est la pierre angulaire de la transition écologique et énergétique. C’est l’idée selon laquelle
« les ressources naturelles sont des biens communs à gérer dans l’intérêt général »28. En cela, les
ressources naturelles doivent être d’une part non exclusives et en accès libre. C’est ce que souligne
la théorie du bien rival décrite par William Forster Lloyd comme une situation de concurrence pour
s’approprier le plus de ressources possible. Cette situation de concurrence a été observée entre la
Chine et le Vietnam en mer de Chine méridionale, riche de gisements de pétrole ; ou encore au
niveau du Mekong qui est principalement contrôlée et surexploitée par la Chine en amont avant de
suivre son cours jusqu’au Vietnam. Selon William Forster Lloyd cette rivalité, appelée « la tragédie
des biens communs » en économie, doit être réglementée, sinon c’est la personne avec la plus
grande capacité et la plus avide qui bénéficiera de plus de biens communs au détriment des autres.
Garrett Hardin, reprend la théorie de la rivalité pour parler d’externalité d’encombrement, qui est la
situation où un usager d’une ressource va l’exploiter sans limite, or tout le monde va payer le prix
de cette surexploitation. Il en résulte que chacun va entrer dans une course à la maximisation de ses
propres bénéfices induisant des dommages environnementaux tels que le tarissement irréversible de
la ressource en question et l’émission de gaz à effet de serre (GES) et des dommages sociaux
puisque les plus pauvres subissent une double peine car ne sont pas équipés pour entrer dans la
26 The Tragedy of the Commons: How Elinor Ostrom Solved One of Life’s Greatest Dilemmas -
http://evonomics.com/tragedy-of-the-commons-elinor-ostrom/
27 Governing the commons – Elinor Ostrom - https://wtf.tw/ref/ostrom_1990.pdf – Consulté le 27 avril 2019
28 David Claesen - Les transitions énergétiques dans les pays du Sud - https://www.coursera.org/lecture/transitions-
energetiques-pays-du-sud/les-ressources-naturelles-sont-des-biens-communs-a-gerer-dans-l-interet-general-Y8T5D
– Consulté le 27 aviril 2019
18
course. C’est le cas du Vietnam aujourd’hui qui subit des dommages environnementaux et sociaux
liés à son changement d’orientation politique, Dôi Mói, en 1986 qui marque son entrée dans la
course à la recherche d’optimisation économique de ses ressources.
24. Les biens communs se raréfient et se dégradent, il faut donc réglementer leur
exploitation car, peu importe le bénéficiaire des exploitations, les dommages sont partagés et le
changement climatique, menace immédiate et sérieuse, n’épargne personne, ni faune, ni flore. Notre
écosystème, terme venant du grec Oïkos, signifiant « maison », est bouleversé. Les activités
humaines font fi des relations interdépendantes et détruit la biodiversité, ressource vitale du
développement durable. Melati Wijsen l’affirme : « Le bien commun en danger aujourd’hui, c’est
la vie ». Afin, de préserver le patrimoine naturel commun il faut faire de la protection de la
biosphère et de sa biodiversité une priorité. S’il est commun, sa gestion doit l’être aussi. C’est du
moins ce que défend David Claessen qui affirme que « les ressources naturelles sont des biens
communs à gérer dans l'intérêt général ». La gestion commune et durable des ressources naturelles
permet de donner vie au droit des générations futures, à un développement durable et à un
environnement sain. L’irréversibilité de certaines atteintes de l’écosystème et à la biodiversité
affecte immanquablement les générations futures. Le développement durable se traduit par la
préservation du patrimoine naturel commun qui en est le corollaire, comme mentionné dans les
deux premiers principes de Stockholm et le troisième de la Déclaration de Rio. En somme, il s’agit
de protéger un ordre public écologique des activités humaines dévastant le milieu naturel. Aussi, le
coût de l’exploitation est partagé par tous, y compris ceux qui n’en ont aucun avantage, mais que
des inconvénients. Il en résulte que la notion de communauté des ressources est indéniable et
l'équilibre écologique doit être protégé par soucis d'intérêt général.
25. Cependant, le droit international et son absence de contrainte n’a qu’une influence
limitée sur les politiques publiques du Vietnam. C’est en ce sens que la Déclaration de Rio sur
l'environnement et le développement de 1992, lors de la Conférence des Nations Unies sur
l'environnement et le développement, reconnaît que la Terre est le foyer de l'humanité et constitue
un tout marqué par l'interdépendance de ces acteurs. Le premier principe affirme que les êtres
humains sont au centre des préoccupations relatives au développement durable. Ils ont droit à une
vie saine et productive en harmonie avec la nature. Pour que ces droits soient effectif il est,
conformément à la Charte des Nations Unies et aux principes du droit international, de la
responsabilité des Etats d'exploiter leurs propres ressources selon leur politique d'environnement et
de développement, et ils ont le devoir de faire en sorte que les activités exercées dans les limites de
19
leur juridiction ou sous leur contrôle ne causent pas de dommages à l'environnement dans d'autres
Etats ou dans des zones ne relevant d'aucune juridiction nationale. Aussi, le principe 3 dispose que
le droit au développement doit être réalisé de façon à satisfaire équitablement les besoins relatifs au
développement et à l'environnement des générations présentes et futures. Pour ce faire, le
développement durable, la protection de l'environnement doit faire partie intégrante du processus de
développement et ne peut être considérée isolément29.
27. Les Etats doivent coopérer pour promouvoir un système économique international
ouvert et favorable, propre à engendrer une croissance économique et un développement durable
dans tous les pays. Cette coopération permettrait de mener une lutte efficiente contre le changement
climatique. Les mesures de politique commerciale motivées par des considérations relatives à
l'environnement ne devraient pas constituer un moyen de discrimination arbitraire ou injustifiable,
ni une restriction déguisée aux échanges internationaux. Les mesures de lutte contre les problèmes
écologiques transfrontières ou mondiaux devraient, autant que possible, être fondées sur un
consensus international31. En effet, les Etats doivent décourager ou prévenir les déplacements et les
transferts dans d'autres Etats de toutes activités et substances qui provoquent une grave détérioration
20
de l'environnement ou dont on a constaté qu'elles étaient nocives pour la santé de l'homme 32. De
plus, les Etats doivent élaborer une législation nationale concernant la responsabilité de la pollution
et d'autres dommages à l'environnement et l'indemnisation de leurs victimes. Ils doivent aussi
coopérer diligemment. Afin de développer davantage le droit international concernant la
responsabilité et l'indemnisation en cas d'effets néfastes de dommages causés à l'environnement
dans des zones situées au-delà des limites de leur juridiction par des activités menées dans les
limites de leur juridiction ou sous leur contrôle. En effet, pour protéger l'environnement, des
mesures de précaution doivent être largement appliquées par les Etats selon leurs capacités. En cas
de risque de dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit
pas servir de prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la
dégradation de l'environnement33. La précaution se traduit également par une étude d'impact sur
l'environnement, en tant qu'instrument national, doit être entreprise dans le cas des activités
envisagées qui risquent d'avoir des effets nocifs importants sur l'environnement et dépendent de la
décision d'une autorité nationale compétente34.
28. Pour défendre tous ces principes environnementaux et établir une harmonie
mondiale, un projet d’organisation mondiale de environnement (OME) est souhaitable. Le
développement durable comporte trois axes : l’économie, le social et l’environnement.
L’organisation internationale du travail (OIT) et l’organisation mondiale du commerce (OMC)
répondent aux deux premières exigences mais la troisième est négligée. L’OME aurait pourtant pu
qualifier et asseoir l’environnement comme enjeux mondial. Parallèlement, les moyens et pouvoirs
du programme de l’ONU pour l’environnement ont été renforcés. Ainsi, à travers ses 17 objectifs de
développement durable et son statut d’organisation universelle, l’ONU influence grandement la
politique publique du Vietnam
32 Ibid. Principe 14
33 Ibid. Principe 15
34 Ibid. Principe 17
21
production de l’ensemble des ressources naturelles directement utiles aux humains. Il joue
également un service de régulation du climat via ses propriétés de stabilisation de la biosphère. Il
apporte également indirectement un service culturel par le bien-être et la qualité de vie. La planète
Terre a déjà connu cinq extinctions biologiques. Ce sont des crises majeures responsables
d’exctions de masse de la biodiversité. Concretement, c’est la disparition brutale et simultanée de
nombreuses espèces. En 2019 est estimée le nombre des espèces vivantes entre 5 et 100 millions. Le
recensement des espèces vivantes connues en 2012 était de 1,9 million. Pourtant, la sixième
extinction des espèces a commencé et son ampleur ne cesse de s’intensifier. D’ici 2050 devraient
disparaître 15 à 37 % des vertébrés terrestres et la plupart des espèces de poissons35.
30. La Convention de Rio de 1992 définit aux termes de son deuxième article que la
diversité biologique est la « Variabilité des organismes vivants de toute origine y compris, entre
autres, les écosystèmes terrestres, marins et autres écosystèmes aquatiques et les complexes
écologiques dont ils font partie ; cela comprend la diversité au sein des espèces et entre espèces
ainsi que celle des écosystèmes. »36. Le point 16 du même article est relatif à l’utilisation durable
qui est défini comme « L’utilisation des éléments constitutifs de la diversité biologique d’une
manière et à un rythme qui n’entraînent pas leur appauvrissement à long terme, et sauvegardent
ainsi leur potentiel pour satisfaire les besoins et les aspirations des générations présentes et futures
». Par l’article 5, le Vietnam s’est engagé à coopérer pour la conservation et l’utilisation de la
diversité biologique, avec l’obligation d’effectuer un inventaire des éléments constitutifs de la
diversité biologique,des éléments de la diversité en danger « ceux qui doivent d’urgence faire
l’objet de mesures de conservation» et des catégories d’activités qui ont ou risquent d’avoir une
influence défavorable sur la conservation. En pratique l’élaboration de stratégies, plans ou
programmes nationaux de conservation sont indispensable 37. De plus, la conservation doit se faire
in situ, dans le milieu naturel 38. Concrètemetn il s’agit de mettre en place un système de zones
protégées, pour entamer la restauration des écosystèmes dégradés. Une obligation de conservation
ex situ39, en dehors du milieu naturel, à titre complémentaire doit être réalisée, par la mise en place
d’installations de conservation et de recherche, en vue de la reconstitution et de la réintroduction
dans leur milieu naturel des espèces menacées. L’article 10 est relatif à l’obligation de l’intégration
des considérations relatives à la conservation et l’utilisation durable des ressources biologiques dans
35 Cours du droit de l’environnement dispensé à Hanoï par Monsieur le Professeur Hubert Delzangles - 2019
36 Point 5 de l’article 2 de la Convention de Rio
37 Article 6 de la Convention de Rio
38 Ibid. Article 8
39 Ibid. Article 9
22
les politiques et les législations nationales. L’utilisation durable ne peut résulter que d’une
planification. En effet, un travail en amont est indispensable40.
31. Notre ère est celle de l’anthropocène. En effet, les impacts des activités humaines
sur les écosystèmes de notre planète sont en passe de générer une sixième extinction du vivant. Les
activités humaines mettent en péril la biodiversité en bouleversant les sols 41. Que ce soit la pollution
ou le changement climatique, ces modifications sont beaucoup trop rapides pour que l’écosystème
puisse s’y adapter. Il en résulte boulversé et fortement dégradé, si ce n’est totalement détruit 42. Le
Vietnam doit prendre conscience de la mesure de la gravité de la situation et prendre les mesures
nécessaires à la préservation de l’environnement. Trois axes d’actions doivent être menés. Le
premier consiste à agir sur les causes du réchauffement climatique : réduire les émissions de GES
afin la construction de nouveaux équilibres. Le deuxième consiste à modifier notre mode de
consommation, afin de l’adapter aux potentialités des écosystèmes et le troisième de revoir nos
modes de production pour réduire les pollutions sous toutes ces formes (déchets, plastiques,
pesticides).
40 Ibid. Fait référence aux article 7 et 14, respectivement relatif à l’identification et la surveillance, et sur l’étude
d’impact.
41 Le drainage des précieuses zones humides, la déforestation, le défrichement, la segmentation des paysages, la
surexploitation des produits de la nature, l’intégration d’éléments chimiques et néfastes pour la survie de la
biodiversité.
42 Lorsque que les dommages sont écologiquement irréversibles.
23
33. Le Vietnam est au sein d’une zone intertropicale qui abrite l’essentiel de la
biodiversité terrestre. Il a un rôle majeur dans la protection et la pérennité de la diversité des
écosystèmes. La menace qui pèse sur le Vietnam est son essor économique et démographique, qui
va de pair avec une forte pression sur les ressources naturelles qui conduisent à la perte des services
écosystémiques. Pour les éviter ou les réduire il faut mettre en place une transition écologique
alliant protection de l’environnement et développement économique. En conséquence, faire de la
conservation des écosystèmes une dimension des stratégies de développement des politiques
sectorielles et des programmes d’investissements apparaît comme une nécessité pour la lutte contre
le changement climatique, la protection de la biodiversité et le développement durable.
34. Les conséquences concernent tout le monde et les changements doivent être le
fruit d’un effort individuel s’intégrant dans une dynamique commune. Jane Godall l’affime «You
can not get through a single day without having an impact on the world around you. What you do
makes a difference, and you have to decide what kind of difference you want to make ». L’éducation
et la sensibilisation est alors indispansable.
24
II. L’écocitoyenneté, facteur indispensable de la transition écologique pour la préservation des
biens communs
35. « Les lois et les morales sont pour l'état d'enfance : l'éducation est une
émancipation. »43 André Gide l’affirme, les lois impose un ordre qui si est enseigné est naturel. La
contrainte publique a ses effets, et pas des moindres, elle permet des habitudes et comportements.
Cependant, la transition écologique ne se fera pas sans la sensibilisation de la population à la
sacralité des écosystèmes qu’abrite notre planète. La prise de conscience de la dangerosité des
activités humaines doit être connue de tous. L’éducation passe par la connaissance et des valeurs
orales. Les intégrer à la société permet de conduire une transition écologique efficiente à tous ses
veaux. De plus, l’éducation se transmet d’une génération à une autre. Ainsi, le travail de
sensibilisation doit se faire maintenant pour enclencher une transition écologique permanente. La
politique de sensibilisation du Vietnam vise principalement les jeunes, par des programmes de
sensibilisation dans les écoles et universités 44. En effet, le gouvernement s’évertue de mettre en
place des actions de sensibilisation et de formation de la population. En effet, ces dernières années,
les activités de sensibilisations des populations et des entreprises 45 à l’initiative du gouvernement
sont nombreuses. Certaines provinces mettent en place des programmes de prise de conscience de
l’environnement dans les écoles afin de responsabiliser les plus jeunes à propos des déchets. « Tous
les pays en développement connaissent ces problèmes. Les autorités comprennent le besoin de
protéger l’environnement, cependant c’est souvent un problème d’argent et de financement qui
nous empêche de mener à bien de tels plans qui ne nuisent pas à l’environnement», d’après un
responsable local du Vietnam. Aussi, l'administration forestière a coordonné, avec le ministère de
l'Éducation et de la Formation, la mise en place d'un programme parascolaire sur la protection de la
faune, qui est enseigné dans les établissements scolaires depuis mi 2018. La sensibilisation et la
pédagogie est indispensable pour une transition écologique réussie. La transition écologique passe
par les petites actions individuelles, qui doivent être encouragées et par le militantisme qui
influence plus amplement les politiques économiques. En effet, la sensibilisation de la population
est un facteur déterminant de la transition écologique, car la population informée peut faire usage de
pressions sur les entreprises et les forcer à respecter les valeurs écologiques et éthiques par la
25
sanction sociétale46. En effet, les mauvais comportement écologiques nuisent à la réputation des
entreprises. Finalement les entreprises se plient aux exigences écologiques 47 et transitionnent pour
un mode de production moins polluant48. Les engagements écologiques des entreprises deviennent
un outil capitalistique, un atout marketing, une publicité de leur bonne gouvernance49.
L’écocitoyenneté influence et joue un rôle essentiel dans la transition écologique et cela peut passer
par de simples changements d’habitudes de consommation. Les micros actions ont des
conséquences importantes car si la demande change l’offre la suit. Cela peut également passer par
l’engagement associatif et militant. Différentes campagnes de protection de l’environnement sont
réalisées à travers le pays à l’initiative du Département général de l’environnement50. Ces
sensibilisations sont encouragées par Le Conseil des Nations-Unies qui a déterminé une Journée
mondiale de l'environnement51. Les événements de sensibilisation permettent la population de
devenir des agents positifs du processus de développement durable. Ils permettent d’améliorer la co
préhension de la situation et les conséquences de certains comportements sur l’environnement.
Ainsi, au Vietnam, la sensibilisation se traduit par la plantation ’arbres, campagne de recyclage,
ramassage de déchet et diverses autres activités. La sensibilisation aux valeurs écologiques
s’amorcent lentement. L’éducation et l’information sont des responsabilités de l’État. En effet,
l’État est compétent et a le devoir de former les citoyens à ’écologie. Il en résulte l’écocitoyenneté,
qui se définit comme la conscience écologique. L’écocitoyenneté, c’est l’idéologie selon laquelle, la
protection de l’environnement est le devoir du citoyen.
36. Acteurs de la société, les citoyens doivent pouvoir influencer par la sanction
publique, par leur participation aux décisions ayant un impact sur son environnement écologique.
L’écocitoyenneté est le concept selon lequel les citoyens disposent de moyens pour assurer un
développement durable et entamer une transition écologique efficiente. Ces leviers citoyens peuvent
être des habitudes de vie, des mécanismes démocratiques ou encore le militantisme 52. Le
militantisme prend corps dans la société civile et se compose d’associations nationale,
d’organisation non gouvernementales (ONG) et mouvement de défense de l’environnement. Leur
46 Entreprise - La conformité réglementaire et les « programmes de compliance », Christophe Collard, Guy Gras,
Xavier Guizot, Christophe Roquilly, Rémy Sainte Fare Garnot, Cahiers de droit de l'entreprise - 2010
47 Environment, Compliance, and Environment, Compliance, and Social Contribution,
http://www.toyota-global.com/company/history_of_toyota/75years/data/company_information/social_contribution/
compliance.html, consulté le 28 avril 2019
48 Ibid. https://www.toyota-global.com/sustainability/governance/compliance/ , consulté le 28 avril 2019
49 La compliance a-t-elle une valeur? -Luc-Marie Augagnur - La semaine juridique, entreprises et affaires - 2017
50 Xay Dung – Répondre à la journée mondiale de l’environnement –http://www.baoxaydung.com.vn/news/vn/do-thi-
_-nong-thon/moi-truong/huong-ung-ngay-moi-truong-the-gioi.html fbclid=IwAR3szvDebYJmORmwDKQ5O5bIV-
o6o4TkwDMboEhd_BX32X88gm750tWTvDs
51 5 juin est la journée mondiale de l’environnement
52 Françoise Bernard - Communication engageante, environnement et écocitoyenneté
26
rôle est majeur dans la protection de l’environnement. En effet, ils agissent comme des lanceurs
d’alertes en vulgarisant et popularisant les informations relatives à l’écologie. Michel Prieur
encense les associations de la défense de l’environnement qui occupent un rôle indispensable, tant
influant dans l’éveil des consciences que dans l’éducation des populations sur le sujet écologique53.
Afin d’agir de manière éclairée, il faut que la population soit informée. Cette condition est
indissociable de l’action écocitoyenne. Le Vietnam le reconnaît et une loi relative à l’accès à
l’information l’entérine54. Cette dernière est de l’initiative du Ministère de la Sécurité publique et a
été adoptée par l'Assemblée nationale en 2016. Selon la loi, l'accès à l'information est l'un des droits
fondamentaux de l'être humain55. Au Vietnam, la Constitution a défini le droit à l'information
comme un droit fondamental des citoyens pour la première fois en 1992. En cela, la nouvelle loi
encourage le processus de réforme économique et d'intégration internationale. Au niveau
international, le principe d’information est établi, notamment en droit de l’environnement par les
différentes conventions, la plus notoire étant la Convention d’Aarhus 56, mais le Vietnam ne l’a pas
ratifiée57. En revanche il est parti signataire à de nombreux traités relatifs à la protection de
l’environnement qui motivent la prise de mesures destinées à la prévention de la détérioration de
l’environnement. En interne, le Vietnam a une obligation d’information de la population et cette
obligation s’applique en matière environnementale. Le principe d’information va de paire avec le
principe de participation. En effet, l'information est le préalable à la participation. Il est
indispensable que les deux soient assurées. La participation58 est le dixième principe de l’article 2
de la Convention de Rio, qui dispose que « La meilleure façon de traiter les questions
d’environnement est d’assurer la participation de tous les citoyens concernés, en mettant les
informations à la disposition de celui‐ci ». Son principe 10 ajoute que la meilleure façon de traiter
les questions environementales est d'assurer la participation de tous les citoyens concernés, au
niveau le plus adapté. Au niveau national, chaque individu doit avoir dûment accès aux
informations relatives à l'environnement que détiennent les autorités publiques, y compris aux
informations relatives aux substances et activités dangereuses dans leurs collectivités, en plus
d’avoir la possibilité de participer aux processus de prise de décision.
53 Michel Prieur – Cours du Droit de l’environnement
54 Loi en vigeur au Vietnam – Legal normative documents plateform – loi dans son intégralitée -
http://vbpl.vn/TW/Pages/vbpqen-toanvan.aspx?
55 Reconnu dans Déclaration universelle des droits de l'homme de l'ONU en 1948 et dans le Pacte international relatif
aux droits civils et politiques en 1966
56 L’accès à l'information sur l'environnement est un pilier de la convention d’Aarhus à laquelle le Vietnam n’est pas
signataire, mais dont le premier principe pilier régit l'accès à l'information sur l'environnement et les facteurs
l’affectant.
57 Michel Prieur, « La Convention d'Aarhus, instrument universel de la démocratie environnementale », Revue
juridique de l'environnement
58 Le droit à l'environnement et les citoyens : la participation - Michel Prieur -https://www.persee.fr/doc/rjenv_0397-
0299_1988_num_13_4_2390 – Consulté le 28 avril 2019
27
37. Les Etats doivent faciliter et encourager la sensibilisation et la participation du
public en mettant les informations à la disposition de celui-ci. Un accès effectif à des actions
judiciaires et administratives, notamment des réparations et des recours, doit être assuré. En effet, le
principe de participation est un mécanisme démocratique qui permet aux citoyens de participer au
processus décisionnel des pouvoirs publics. L’idée défendue par le principe de démocratie
écologique est que la planète et ses ressources doivent être soumises à l’approbation populaire 59.
Ceci dans l’optique de protéger la planète des intérêts purement privés et économiques et d’apporter
une dimension sociale et environnementale aux projets ayant une incidence sur cette dernière.
Théorie bien éloignée des politiques publiques du Vietnam. En revanche, la participation peut se
traduire par une participation citoyenne au niveau local. Elle est établie en 1998 et renforcée en
2003 par une ordonnance60.
28
Section II. La transition énergétique : étape indispensable de la transition
écologique
Nos modes de développement sont émissifs en GES car se fondent sur les énergies fossiles
(Paragraphe 1) qui sont des ressources naturelles limitées (Paragraphe 2) dont l’exploitation a des
conséquences désastreuses sur notre biosphère (Paragraphe 3).
38. « La société de croissance n’est pas soutenable. (…) Ce n’est pas l’adjectif
‘durable’ ou ‘soutenable’ qui est en cause, mais la notion même de développement. »61. Jean-Claude
Besson-Girard est catégorique, notre mode de développement est écologiquement insoutenable,
irraisonnable, incontrôlable, et menace la pérennité de toutes les espèces et en particulier l’espèce
humaine. En effet, l’empreinte écologique des activités humaines est trop importante pour les
capacités de la planète Terre. Cette dernière ne parvient pas à régénérer ses ressources. Un mode de
développement durable et soutenable est alors indispensable pour la survie de nos écosystèmes. Le
développement durable peut être présenté comme la solution à ce problème mondiale. C’est l’idée
partagé par Jean Tutenuit, en 1992, chargé d’un rapport sur le développement durable après la
conférence de Rio : « le développement durable constitue un nouveau mode de pensée », un mode
pensée collectif, ayant pour objectif le progrès économique et la préservation du patrimoine naturel
commun qu’est notre environnement. La commission mondiale pour l’environnement et le
développement, créée par l'Assemblée générale des Nations-Unies, s'est rendue compte que
l'environnement humain et les ressources naturelles se détérioraient considérablement, et a défini le
développement durable au sein du rapport Brundtland 62, Our Common Future, de 1987 . « Le
développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre
la possibilité, pour les générations à venir, de pouvoir répondre à leurs propres besoins. » Le
développement durable combine plusieurs éléments interdépendants pour que la transition
écologique soit efficiente. Il répond à une demande économique, en améliorant la qualité de vie et
substituant les modes d’énergie hyper-polluants par des énergies moins polluantes et durables.
29
39. La notion de développement durable est utopique pour notre système d’hyper-
consommation et n’est pas totalement en adéquation avec le développement soutenu de la
croissance économique. Hervé Kempf, journaliste et écrivain français, dénonce un ‘capitalisme
vert’ comme un « système qui est dans son principe destructeur de l’environnement » et par sa
nature incompatible avec un mode écologique. Pourtant le concept repose sur l’idée que le système
économique capitaliste respecte le rythme de renouvellement des ressources naturelles afin de
permettre leur durabilité. C’est cette conception que retient le Vietnam pour sa transition
écologique63. Le développement durable ne doit pas freiner le développement économique du pays.
En revanche, un changement doit être réalisé. Le développement doit être le moins polluant
possible. En effet, la transition écologique passe par une prise en compte de l’environnement, si ce
n’est une refonte de notre système. La dernière option, bien que souhaitable, n’est pas envisageable
dans notre développement. En revanche, il est indispensable que notre mode de développement
évolue. Le changement de mode de développement est donc indispensable pour conserver notre
environnement écologique. Plus que de concilier, il faut intégrer la protection de l’environnement
dans chacune des activités humaines. Pour cela il faut changer le prisme du développement
économique. Or, le développement ne peut se faire sans énergie, c’est la raison pour laquelle la
transition énergétique est primordiale. L’anarchie des exploitations des ressources doit être
encadrée. Les conventions64 et grands principes répondent à cette idée de contrôle de la pollution,
mais sont inefficaces.
63 Report of the World Commission on Environment and Development: Our Common Future - http://www.un-
documents.net/wced-ocf.htm – Consulté le 27 avril 2019
64 Convention de Kyoto 1973
30
II. La surexploitation de ressources naturelles tarissables
42. Les énergies fossiles sont appelées ainsi car ce sont des matières organiques
provenant du sol qui y sont restés pendant des millions d’années. En effet, le charbon est exploité
par des mines souterraines, à l’instar du pétrole et du gaz, qui sont stockés dans des gisements plus
ou moins accessibles. Leur exploitation est très couteuse économiquement et
environnementalement. Elles sont naturelles, mais ni renouvelables, ni vertes. En effet, une fois
31
extraite, leur formation et reconstitution sont très lentes et en totale inadéquation avec l’intensité de
l’exploitation. De plus, leur traitement est très émissive en GES 71. En effet, les énergies fossiles sont
polluantes, limitées et coûteuses, pourtant, elles dominent encore le mix énergétique mondiale et
vietnamien. Le charbon est fortement exploité au Vietnam. Pourtant son caractère épuisable ne
prévoit que 88 années avant son épuisement total.
A) La prodution de charbon
43. La production de charbon et son exportation est contrôlée par une augmentation
des taxes pour répondre à la demande domestique et l’importation est en augmentation pour
approvisionner l’industrie électrique et alimenter les centrales électriques. Sans surprise, le Vietnam
continue de nourrir cette énergie fossile qui est la première source de production d’électricité
mondiale. Concrètement, les centrales à charbon sont thermiques, le charbon y est brûlé, ce qui
produit de la vapeur d’eau. Cette dernière active des turbines qui produisent de l’électricité. De
nombreuses recherches technologiques sont en cours pour une production plus propre. En effet, des
techniques apparaissent pour une production de « charbon propre ». Ce dernier repose sur des
techniques d’exploitation et de traitement du charbon qui premièrement améliorent les rendements
d’énergie (moins de charbon pour plus d’énergie, technique de cogénération), ensuite réduisent les
émissions de GES en gazéifiant le charbon au préalable, ajoutant ainsi un procédé technique
industriel, et enfin filtrent, recyclent et stockent les polluants atmosphériques. Ceci demande
beaucoup d’énergie comme en témoigne la centrale canadienne Boundary Dam où un tiers de
l’énergie produite est utilisée pour capter ses émissions. Le carbone une fois capté est injecté dans
les gisements de pétrole et est valorisé en facilitant l’extraction des hydrocarbures, mais quid des
coûts et de la pollution du pétrole. Procédés intéressants, mais longs et très coûteux72.
B) La production de gaz
44. Le gaz naturel est également une énergie fossile exploitée au Vietnam et est deux
fois moins émetteur en GES que le charbon. Les réserves gazières promettent environ 70 années
d’exploitation si le rythme d'exploitation reste identique à celui de 2017. Le pays est pour l’instant
autosuffisant, pourtant la société au capital public d’exploitation Petro Vietnam met en garde contre
un déficit d’approvisionnement croissant dû à une demande continue et en augmentation. Cette
industrie est encouragée par le Plan gazier national. En effet, le secteur gazier est encouragé. Le
Vietnam ne se délaisse pas des énergies fossiles, mais en privilégie certaines à d’autre. Ainsi, le mix
71 Les exploitations de pétrole, de charbon et de gaz qui produisent de l’énergie par leur combustion.
72 Le coût se répercutera sur le prix final de l’électricité.
32
électrique de 2030 est composé de 53% d’énergie produit par les centrales thermiques au charbon et
17% par des centrales à gaz.
C) Le pétrole
45. La troisième ressource fossile du Vietnam est le pétrole. L’entreprise publique
Petro Vietnam joue le rôle d'opérateur principal et de régulateur de cette industrie. Elle l'exploite de
plus en plus bien qu’il ne soit disponible qu'en quantité finie et que son exploitation soit
extrêmement polluante et de plus en plus coûteuse. Le coût croissant s'explique par le besoin d'aller
chercher le pétrole de plus en plus loin dans ses puits, rendant donc l’extraction de plus en plus
difficile. Au vu des réserves prouvées et probables, le Vietnam peut encore exploiter le pétrole
pendant une quarantaine d’années73. De nombreuses plateformes pétrolières occupent les rives du
Vietnam et leur production est importante et satisfaisant la demande domestique. Depuis début
2019, deux raffineries ont été mises en service et une supplémentaire est en cours de construction et
dont la mise en service est prévue dans le courant de l’année 2019. En toute logique, et selon le
dernier rapport de la Banque mondiale 74, le grand exportateur de pétrole brut et importateur de
produits pétrolier va désormais voir la cadence s’inverser. L’industrie pétrolière vietnamienne, bien
qu’extrêmement émissive, n’est pas inquiétée par la transition énergétique. Les ressources naturelles
ne sont pas en quantité inépuisables et pourtant le Vietnam continue la « razzia » de ces
ressources75. Aussi, le Vietnam et son émergence rapide repose sur ces énergies fossiles, dont
l’exploitation a radicalement transformé les modes de vie des vietnamiens qui ont vu leur niveau de
vie s’améliorirer. Concomitamment, le consumérisme de masse et le numérique 76 augmentent au
détriment de l’écologie.
46. Les consommations augmentent, mais les ressources s’épuisent. Qu’il s’agisse du
pétrole, de l’uranium, de l’eau douce, du phosphore ou des sols cultivables, toutes les ressources
terrestres s’épuisent. Leur usage ne peut continuer de croître indéfiniment et va s’arrêter, faute de
matière première. Cette mise en garde n’est pas nouvelle : dès 1972 Dennis Meadows, économiste
et scientifique américain, parle du caractère fini des ressources naturelles que recèle la terre dans
son rapport Limits to growth77. Quarante années plus tard les scientifiques et économistes
confirment ses prévisions. Ce recul a laissé le temps et la place à une prise de conscience mondiale.
33
D) Taxation des émissions de GES
47. L’instauration de la taxe carbone issue du Pacte mondiale pour l’environnement,
plaidée par Laurent Fabius, ancien président de la COP21, a pour but de réduire considérablement
les émissions carbones en instaurant une sanction financière. En effet, la taxation carbone a pour
ambition de mettre en place un mécanisme de coordination mondiale 78. La logique de tarification
carbone s’inscrit parfaitement dans le processus de la transition écologique, car oriente à la fois les
consommateurs vers des produits et services moins carbonés, mais aussi les industries vers des
processus à moindre impact carbone. En outre la tarification permet de générer des ressources
financières en faveur de la transition par le principe du pollueur/payeur. Ce financement n’est pas
systématique, car la taxe peut être versée dans le budget général de l’État autant que dans des
projets pour la réduction des gaz à effet de serre, à l'instar de subventions pour permettre aux
entreprises d’effectuer une transition énergétique. Ce mécanisme de taxation négociable se fonde
sur le principe du pollueur/payeur par l’établissement d’un système de marché de permis d’émission
qui permet d’imposer une taxe carbone. En théorie la taxation permet de réduire les émission de
GES, par le mécanisme de quotas limitant lesdites émissions. En pratique son efficacité est relative.
Elle fonctionne par la sanction économique payée par l’achat du permis à polluer. Les émissions de
GES ont un prix, ce prix doit être dissuasif pour les émetteurs. Symétriquement il faut qu'une
entreprise qui apporte des solutions soit récompensée, ce qui est le cas par la revente du permis à
polluer. La logique de ce raisonnement est donc de changer les règles du jeu économique pour
influencer la production d’émissions de GES. Les producteurs d’énergie fossile seront ainsi poussés
à faire évoluer leur modèle d’affaire vers une l’énergie décarbonée et les industries incitées à revoir
leur processus de production pour être plus efficace énergétiquement et moins dépendant des
énergies fossiles. Afin, de permettre une non régression79 et de permettre à l’économie de s’ajuster
progressivement, le processus doit être croissant dans le temps. Le Vietnam ne fait pas usage du
système de quotas, qui fonctionne selon une quantité maximum d’émissions de GES par an et par
un site industriel. Pour que la taxation soit efficace, il faut que soit opérer une collecte et un contrôle
des émissions de GES. Il s’agit des procédures de monitoring, reporting, and verifying, créées par la
CNUCC et mises en place au sommet de Cancun en 2010. Concrètement, c’est un calcul fondé sur
le Green House protocole, qui permet d’établir une comptabilisation des émissions polluantes. Lors
des COP23 et 24, la tarification du carbone a été sérieusement abordée, et plus de 1000 entreprises
et 74 pays se sont engagés dans la Carbone price coolation leadership. Le Vietnam n’en fait pas
78 Rapport canin-granjean 2015- Une stratégie 360° pour le financement dune économie décarbonée
79 Principe de Michel Prieur -https://www.persee.fr/doc/rjenv_0397-0299_1998_hos_23_1_3476 -Consulté le 27 avril
2019
34
partie, pourtant ce cadre permet d’orienter les stratégies de développement dans la trajectoire d’une
transition écologique par le développement des énergies bas carbone.
35
III. Le changement climatique ou le désastre des gaz à effet de serre
48. La situation est telle que le climat en est totalement bouleversé et se réchauffe. Le
changement climatique se poursuit et le réchauffement des températures ne cesse d’augmenter. Il a
d'ailleurs augmenté d’un degré Celsius depuis 1980. Le rapport du GIEC (Groupe international
d'experts sur l’évolution du climat) a produit un rapport en 2014, qui affirme que « l’influence de
l’humain sur le système climatique et clairement établie et, aujourd’hui, les émissions anthropiques
de gaz à effet de serre sont les plus élevées jamais observées. Le réchauffement du système
climatique est sans équivoque et, depuis les années 1950, beaucoup de changements observés sont
sans précédent depuis des décennies voire des millénaires. L’atmosphère et l’océan se sont
réchauffés, la couverture de neige et de glace a diminuée, et le niveau des mers s’est élevé. » Le
réchauffement climatique et ses catastrophes naturelles sont les effets des gaz à effet de serre. La
planète est tellement polluée que les forêts et les océans ne parviennent plus à absorber les gaz émis,
d’autant plus que parallèlement la déforestation augmente. En effet, en 2019, seulement la moitié du
carbone émis est absorbé, et les 50% restant s’accumulent. Notamment dans les océans et
contribuent à leur acidification et donc au blanchiment des coraux 80. Si rien n’est mis en œuvre pour
changer nos modèles de développement et que le réchauffement climatique poursuit sa trajectoire
actuelle, les changements vont êtres irréversibles. Un exemple serait l'augmentation de la
température globale de 3 à 4 degrés Celsius, ce qui entraînerait une montée des eaux de plusieurs
dizaines de centimètres et qui sera insoutenable pour le Vietnam et son économie. La montée des
eaux est une réelle problématique qui va laisser place à des désastres écologiques, humains, et
économiques. Il en résultera des déplacements de population de masse, parallèlement à des
famines81.
49. Le réchauffement climatique est une menace immédiate et sérieuse, mais n’est pas
une fatalité. Il est un phénomène initié par l’humain, et par cela l’humain peut encore l’influencer
en prenant le chemin de la transition écologique82.
80 D’autres effets dévastateurs sont les conséquences de cette acidification des eaux.
81 La sécurité alimentaire et nutritionnelle est menacée. En effet, si les terres sont noyés, les terres agricoles se font
rares. Les conséquences sont l’augmentation des prix des produits agricoles et la famine.
82 Afin de lutter contre le changement climatique le Vietnam s’est engagé par la Convention-cadre des Nations Unies
sur les changements climatiques de 1992, le Protocole de Kyoto de 1997 et l’Accord de Paris de 2015.
36
Section III. Le consumériste : frein de la transition écologique
37
51. Le consumérisme, longtemps modèle des pays développés, est tristement celui des
pays au développement rapide et fortement peuplé qu’est le Vietnam. Il subit de plein fouet les deux
versants du consumérisme car en plus de devoir gérer ses propres déchets, il est une déchetterie
pour les pays développés. Le problème en bout de chaîne du consumérisme est l’augmentation de
la quantité de déchets. Les puissances publiques sont responsables de ce gaspillage généralisé et
doivent soutenir une transition y mettant fin. C’est notamment le cas dans certains cantons Suisse,
où les déchets sont taxés au poids et à leur nature, selon leur recyclabilité. En effet, sont mis en
place des moyens de collecte et de traitement des déchets. Les déchets ont désormais une valeur
économique. Certains pays comme le Vietnam, s’encombrent cependant trop facilement de
décharges sauvages.
38
développement connaît une croissance exponentielle, et le facteur exponentiel de la croissance a des
effets dramatiques sur l’écologie. En effet, chaque année les volumes de production et de
consommation augmentent à l’instar du taux de déchets. Certains déchets sont plus dangereux que
d’autres, et apportent des problématiques plus importantes. La Convention de Bâle de 1989 est le
plus important accord international juridiquement contraignant relatif aux déchets dans l’élaboration
de critères pour une gestion écologiquement rationnelle avec une approche du cycle de vie et une
minimisation de la production de déchets dangereux, dont le Vietnam est partie signataire91.
54. La transition écologique et énergétique doit passer par un autre modèle qui est
circulaire et durable. L’économie circulaire est un concept qui se fait plus largement connaître en
1972 dans le rapport Halte à la croissance qui met en garde et est en rupture avec la logique
linéaire. Le Club de Rome est une association internationale, un groupe de réflexion réunissant
scientifiques, économistes et industrielles qui travaillent sur les problématiques de nos sociétés.
Dans son premier rapport il dénonce l’insoutenabilité de nos modes de consommation et de
roduction en remettant en cause le rêve de la croissance sans fin. Cette théorie reprend les travaux e
Jay Foster qui parlait « d’un monde fini ». Le rapport met en garde contre la croissance
démographique, la surconsommation des ressources et la pollutions qui engendrent un déclin des
conditions de vie et de notre capacité industrielle. Cependant, il offre une porte de sortie. La dérive
peut être corrigée mais pour cela il faut s’orienter vers des modes de développement
écologiquement soutenables pour notre écosystème.
55. Notre modèle écomique est très demandeur et n’est plus soutenable pour le cycle
de la nature. Plus tôt notre mode de développement économique changera, plus grandes seront les
chances de succès. Il est indispensable de découpler l’activité économique au système écologique,
car si nos écosystèmes parviennent à tout recycler il faut que nos économie en fassent autant. La
fondation Ellen MacArthur92 promeut ce concept économique et l’a définit comme une économie
industrielle « réparatrice, dans laquelle les flux de matières sont de deux types bien séparés : les
nutriments biologiques, destinés à ré-entrer dans la biosphère en toute sécurité, et les entrants
39
techniques, conçus pour être recyclés en restant à un haut niveau de qualité, sans entrer dans la
biosphère.» Ainsi, l’économie circulaire présente des enjeux écologiques et économiques. En effet,
elle s’inscrit dans le cadre d’un développement durable et fonctionnel. Le concept perçoit le produit
comme une matière première à une nouvelle production et non plus comme un déchet fini 93. C’est
une conception vertueuse et efficace de nos ressources94. Elle pallie la raréfaction des ressources par
le recyclage et une réutilisation des déchets. Pour autant, l’économie circulaire reste énergivore et
cela à plusieurs étapes de son cycle, mais c’est une solution à moindre mal face à l’ampleur des
dégâts de notre mode de consommation actuel.
56. Par le recyclage, l’économie circulaire a pour objectif de retarder l’épuisement des
ressources naturelles primaires, car diminue les besoins de nouveaux matériaux. Le recyclage est un
terreau à l’emploi dans les secteur de la gestion des déchets. En effet, le concept favorise la création
d’emploi par le développement de nouveaux marchés et sécurise ses sources d’approvisionnement.
L’économie circulaire est un changement essentiel à la transition écologique. En somme,
l’économie circulaire repose sur un système économique d’échange et de production qui à tous les
stades de la vie du produit vise à augmenter l’efficience de l’utilisation des ressources et diminuer
l’impact sur l’environnement. Le président de l’Institut de l’économie circulaire, François Michel
Lambert, parle d’une économie permettant de « transformer les déchets en matière première
réutilisée pour la conception des produits ou pour d'autres utilisations ». Autrement dit, il défend le
principe selon lequel tous les déchets produits doivent pouvoir être recyclés, car l’économie
circulaire permet de « ne plus créer de résidus que les systèmes industriel et naturel ne puissent
absorber». Ainsi, « la boucle est bouclée». Ce concept économique a pour vocation de gérer les
dommages de l’économie manufacturière sur l'environnement. L’écologie en tire avantage à l’instar
des industriels, car il « représente un gain de compétitivité énorme pour les industries qui ont une
maîtrise de leur flux de matières premières».
57. L’économie circulaire est triptyque et fait peser une responsabilité sur les
industries qui doivent offrir des produits durables, une conception écologique et une utilisation
économe95. Ensuite, intervient le consommateur qui doit avoir une consommation responsable et
permettre l’allongement de la durée de vie. Il peut se tourner vers des biens communs ou des usages
partagés de biens. Enfin, la bonne gestion des déchets doit permettre le recyclage, qui est une source
d’approvisionnement durable des industries. Bart Elmore affirme qu’il n’y a pas besoin de
40
nouvelles technologies pour recycler mais des stratégies de recyclage. Premièrement, il faut que les
emballages soient durables, telles que des bouteilles en verres pour des boissons. Deuxièmement, il
faut que ces bouteilles aient un prix, en leur attribuant une valeur. Troisièmement, le vendeur doit
pourvoir les récolter et racheter la bouteille vide. Ainsi, le consommateur est remboursé en rendant
la bouteille. Quatrièmement, l’industriel réutilise la bouteille en verre, et le cycle se ferme.
L’obligation de récupération et de traitement des déchets n’est pas encore mis en place au Vietnam,
pourtant le prix du recyclage l’est par la théorie de l’internalisation des externalités : le retraitement
du déchet fait augmenter le prix du produit. Le consommateur est donc responsable du déchet du
produit lors de son achat.
58. Une gestion des déchets doit indispensablement être mise en place par l’État, qui
est le seul à en posséder la compétence. Les grands principes du droit de l’environnement, tels que
le principe de précaution, de prévention, de correction par priorité à la source permettraient de
limiter la production de déchets, dès lors qu’ils sont considérés comme des dangers pour
l’environnement. Concrètement, des plans de prévention des déchets nationaux, et déclinés au
niveau régional, doivent être mis en place en suivant des formules telles que celles présentées par
l’association zéro-déchet (Zero Waste Association96). Des réglementations doivent encadrer cette
gestion des déchets et notamment son transfert et son commerce sur le principe de l’autogestion
suffisante des déchets. Les initiatives dans ce sens voient le jour au Vietnam. Le ministère des
Ressources naturelles et de l'Environnement a révélé début 2019 un plan visant à renforcer 51
installations de traitement des déchets solides dans 25 provinces et villes du pays. Il est prévu de
procéder à une évaluation complète de l'état actuel de la gestion du traitement des déchets et de les
améliorer dans le respect des réglementations relatives à la protection de l’environnement. De plus,
le ministère a demandé aux localités du pays d’émettre un rapport sur leur production et gestion du
traitement des déchets solides afin de mettre au point des mesures pour intensifier l’autogestion
locale des déchets97. Afin de répondre à cette ambition, le 8 avril 2019, le Ministère des Ressources
naturelles et de l'Environnement a limité à 30 % l’enfouissement des déchets. Le Vietnam compte
835 sites d’enfouissements des déchets, dont seulement 179 sont aux normes sanitaires.98
41
****
59. L’intégration de la transition écologique dans la planification du développement
économique est indispensable à la vie de la biodiversité terrestre et la survie de notre espèce. La
transition écologique passe par la transition énergétique. L’énergie du Vietnam est majoritairement
issue des énergies fossiles. Ces dernières rencontre deux écueils. Elles sont très émissives en GES et
sont limitées. En effet le glas des énergies fossiles est proche99. Le lien de cause à effet entre
l’énergie et l’économie est indéniable. En effet, l’énergie est considérée comme stratégique du fait
de son importance dans les rouages du développement économique et de la société. En cela, le
développement économique dépend et est conditionné par l’énergie. Il est donc impensable de ne
pas s’intéresser à sa maitrise, surtout de nos jours, où l’énergie est la cause principale du
changement climatique. Pouvoir la réguler mais aussi en choisir la source est une mission que le
Vietnam poursuit. L’énergie est indispensable au développement du Vietnam, mais ce dernier ne
doit pas être au prix de notre planète. C’est la raison pour laquelle le Vietnam s’évertue depuis
plusieurs années à poursuivre la trajectoire de la transition énergétique par de nombreux projets de
développement durable. Pourtant, le Vietnam est dans un entre deux. Tirailler entre cette volonté
d’un développement économique hyper croissant et la transition écologique. Cela s’explique par le
fait que le Vietnam est un pays à émergence rapide, avec des millions de personnes sortant de la
pauvreté et s’agglutinant dans les villes, il en résulte des besoins énergétiques en augmentation qui
conduit à une boulimie de l’énergie fossile. Pourtant, il faut changer de régime énergétique; il faut
une transition énergétique. Le mode de développement économique du Vietnam a une autre
problématique qui est celle de la surproduction et de sa gestion des déchets. Le gouvernement
vietnamien s’évertue de la réglementer. Un processus d’encadrement se dessine timidement. Il en va
de même pour la gestion de l’eau, dont les prémisses d’une gestion durable apparaissent.
42
Chapitre Second Les enjeux écologiques d’une gestion durable des
eaux vietnamiennes pour la pérennité du développement
économique
43
Section I. La gouvernance de l’eau et la préservation de sa biodiversité
44
63. La décision 622 / QD-TTg du 10 mai 2017 rendant effectif le Plan d'action
national pour la mise en œuvre du Programme, à vision 2030 pour le développement durable et
notamment dans le secteur de l’eau. Le Vietnam est une nation côtière dotée d’une vaste zone
maritime, d’un long littoral s’étendant sur plus de 3 260 kilomètres, mais aussi d’une zone
économique exclusive de plus de 1 000 000 km² avec plus de 3 000 îles et îlots. L’eau occupe
géographiquement de la place, mais surtout une place essentielle dans le développement
économique du Vietnam. C’est la raison des politiques de conservation et d’utilisation durable des
océans, mers et ressources hydraulique du Vietnam, notamment par sa participation aux traités
multilatéraux sur l’environnement y compris les traités concernant la conservation et l’utilisation
durable des ressources marines et insulaires.
45
Le Vietnam a également ratifié la Convention de 1997 sur le droit relatif aux utilisations des cours
d'eau internationaux à des fins autres que la navigation, et plus récemment l’accord de Paris
effective depuis 2016.
La lutte contre la pollution chimique est aussi internationale et le Vietnam a signé la Convention de
Rotterdam de 1998, de Stockholm sur les polluants organiques persistants de 2001 et la Convention
de Minamata sur le mercure 2013. Les déchets dangereux sont aussi une problématique
internationale et leur commerce est dénoncé par le Convention de Bâle dont le Vietnam est
signataire. La croissance de la production et du commerce de produits chimiques a suscité des
inquiétudes. Le Vietnam est signataire de la Convention de Bâle de 1989 sur le contrôle des
échanges transfrontaliers de déchets dangereux et de leur élimination. Selon son préambule, la
Convention de Bâle vise à réduire au minimum la production de déchets, avec comme objectif la
protection de la santé humaine, à l’instar de la Convention de Rotterdam de 1998 et de la
Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants de 2001. Ensemble ces trois
conventions couvrent les éléments clés de la gestion des déchets dangereux dont le mauvais
traitement affecte la biodiversité marine101. En 2013, le Vietnam prit partie de la Convention de
Minamata relative à la pollution en raison du mercure. Afin de mettre en œuvre efficacement les
engagements prit par le Vietnam dans ses différents accords relatifs à l'environnement ; le Vietnam
a promulgué et mis en œuvre de nombreux documents d'orientation politiques et des mesures pour
la conservation et l'utilisation durable des ressources marines et insulaires. En effet, la résolution
09-NQ / TW du 2 février 2007 sur la stratégie marine du Vietnam, ou encore la résolution 41-NQ /
TW du 15 novembre 2004 du Politburo sur la protection de l'environnement en période
d'accélération de l'industrialisation et de la modernisation du pays, la Résolution 24-NQ / TW du 3
juin 2013 relative aux mesures d’adaptation au changement climatique, l’amélioration de la gestion
des ressources naturelles et de la protection de l'environnement. De plus, différentes stratégies sont
mises en place par le gouvernement pour appliquer ces résolutions. Citons la stratégie de gestion
intégrée des zones côtières du Vietnam de 2014, la stratégie nationale sur la biodiversité de 2013 et
la stratégie de développement de la pêche au Vietnam de 2010. Ces dernières sont encadrées par des
lois et directives, telles que la la loi sur la protection de l'environnement de 2014, la loi sur la
marine marchande du Vietnam de 2012, la loi sur les ressources naturelles marines et insulaires de
2015, la loi sur la biodiversité 2008, la loi sur la pêche de 2003, la loi sur la protection des forêts et
101 MINISTRY OF NATURAL RESOURCES AND ENVIRONMENT Department of Legal Affairs - INTERNATIONAL
ENVIRONMENTAL LAW MULTILATERAL ENVIRONMENTAL AGREEMENTS -
file:///Users/Amel/Desktop/MEMOIRE%20DOCS/me%CC%81moire/MEA-handbook-Vietnam%20(2).pdf –
Consulté le 28 avril 2019
46
développement 2004, ainsi qu'une série de documents guidant leur mise en œuvre. De manière
générale, le système juridique vietnamien en matière de protection de l'environnement, y compris la
conservation et l'utilisation durable des ressources naturelles et de l'environnement de la mer et des
îles, et en matière d'exploitation, de développement et de protection des ressources de pêche, est
relativement complet et est continuellement renforcé. Il y a eu d'autres directives spécifiques sur le
contrôle de la pollution, la gestion des déchets, la gestion environnementale de la mer et des îles et
la conservation de la biodiversité. Les normes environnementales nationales ont également été
examinées, révisées et promulguées pour tenir compte de la situation actuelle dans le pays. De
nombreux documents relatifs à l'exploitation et au développement de la pêche et à la conservation
de la biodiversité ont également été publiés. Celles-ci établissent une base juridique importante pour
la mise en œuvre du contrôle de la pollution marine, de la gestion et de la protection des
écosystèmes marins et côtiers, ainsi que de l'exploitation, du développement et de la protection des
ressources de la pêche dans la pratique. Cependant, il existe toujours des lacunes dans le cadre
juridique, ainsi que dans la mise en œuvre. Il manque encore une législation spécifique
réglementant systématiquement la gestion et le contrôle des déchets marins.
102 Entre les agences et les unités relevant du Ministère des ressources naturelles et de l'environnement, l'administration
vietnamienne des mers et des îles et l'administration de l'environnement du Vietnam et au niveau local au sein du
Département des ressources naturelles et de l’environnement avec l’Agence de protection de l’environnement et
l’Agence des mers et des îles et d’autres agences spécialisées dans le contrôle de la pollution marine.
103 Ou encore l’exploitation et l’utilisation raisonnable des ressources naturelles dans les zone côtière. La préservation
et restauration des habitats.
47
66. La pollution de l’eau étant une véritable problématique au Vietnam, des mesures
contre la pollution marine et côtière sont prises par le Gouvernement Vietnamien. En outre,
l'augmentation des niveaux de déchets flottants, organiques et d’hydrocarbure est sujet de
préoccupations pour la qualité des eaux côtières vietnamiennes ces dernières années. Entre 70% et
80% des déchets marins du pays sont générés par des usines, des zones industrielles urbaines et
côtières et des zones résidentielles qui rejettent des eaux usées non traitées et des déchets solides
dans des rivières et des canaux situés dans les zones côtières ou directement dans la mer. S’ajoute à
cela la pollution touristique. Une catastrophe écologique de 2016 illustre cette crise de pollution de
l’eau du Vietnam. Des centaines de milliers de poissons se sont retrouvés flottant, morts, à la
surface de l’eau. Le responsable a été identifié comme étant un groupe industrielle côtier Formosa
qui rejetait ses déchets toxiques dans la mer par des tuyaux de drainage sous-marins 104. Le bilan
tragique est le résultat d’une mauvaise gouvernance et d’une politique de non-responsabilité qui fait
fi de tous les principes du droit de l’environnement et notamment celui du pollueur-payeur 105. En
avril 2019, des homards sont morts en masse dans la baie de Xuân Đài, district de Sông Cầu, au sein
de la province centrale de Phú Yên. La ville de Sông Cầu compte plus de 2 300 ménages élevant du
homard dans près de 66 800 cages, selon la Division de l’économie de la ville. L'eau des étangs de
la ville a récemment viré au rouge et plus de 13 000 homards sont morts 106. Suite à cette
catastrophe, le gouvernement Vietnamien a pris des mesures et a condmané à payer une amande de
12 000 dollars américain à une entreprise chinoise pour avoir rejeté des eaux usées toxiques en
2017107. Ces pollutions n’ont pas pour autant cessées. En effet, en mai 2019, le Mékong s’est coloré
en noir odorante. La pollution est attribué à une sucrerie voisine rejetant des effluents non traités
dans la rivière108.
67. L’état actuel de la gestion des déchets solides marins, selon une étude d’Ocean
Conservancy de 2018109, place le Vietnam comme l'un des cinq pays asiatiques, avec la Chine,
48
l'Indonésie, les Philippines et la Thaïlande, responsable de plus de 50% des déchets plastiques rejeté
dans l’eau110. La raison en est que la croissance économique rapide a stimulé la demande de biens
de consommation, tandis que les infrastructures nécessaires à la gestion des déchets n’a pas suivi la
cadence. Jusqu'à présent, il y a eu relativement peu de recherches scientifiques qui étudient et
évaluent directement la question des déchets marins au Vietnam, à l'exception de quelques études
individuelles menées par le ministère sur les déchets marins, et qui n’ont pas donné lieu à de
mesures spécifiques. Par conséquent, le Vietnam ne dispose pas de statistiques ni de calculs sur le
volume de déchets actuellement concentré dans les fonds marins, sur les plages ou à la surface, ni
sur le volume annuel de déchets entrant dans l'environnement marin. La gestion et le contrôle des
déchets maritimes restant très limités. Parmi les déchets se trouvent des matières difficiles à
décomposer, tels que les sacs en plastique et le caoutchouc, qui polluent et dégradent le milieu
marin, nuisent à la santé des espèces dont l’humain, et à la beauté des espaces. Une forte
accumulation de déchets pollue le Vietnam et s'emmagasine en ses eaux. Malheureusement, les
déchets flottants ne sont pas soumis à es mesures de collecte ou de contrôle, exception faite à la Bai
d’Ha Long, où un projet de collecte es déchets flottant est mis en place, mais avec un budget limité,
si bien que les moyens de collecte e sont pas efficaces comparé à la masse de déchets. Parmi ceux-
ci figurent des produits difficiles à écomposer, tels que les sacs en plastique et le caoutchouc, qui
polluent et dégradent le milieu arin tout en nuisant à la santé humaine et à la beauté des paysages.
Plus globalement, le plastique ans l’eau pose des problèmes écologiques et sanitaire sans précédent.
La pollution plastique est une des plus grandes problématiques de notre planète, et le Vietnam
en est l’un des plus grands contributeurs (Paragraphe 1). Conscient de l’ampleur des dangers
écologiques et sanitaires de cette pollution, le Gouvernement vietnamien met en place des mesures
pour les contrer en répondant aux exigences de la transition écologique (Paragraphe 2).
68. Bien qu’il s’agisse d’un matériau relativement nouveau avec un peu plus de 100
ans d’histoire, le plastique a imprégné chaque aspect de la vie moderne. Cependant ses atouts
(commodité, coût et durabilité) se sont révélés être une arme à double tranchant et en ont fait une
menace de plus en plus omniprésente et grandissante pour l’environnement. Les déchets plastiques
110 Ocean conservancy report - https://oceanconservancy.org/news/ocean-conservancy-releases-global-report-
outlining-solutions-critical-problem-plastic-waste-oceans/ - Consulté le 27 avril 2019
49
touchent en grande partie les eaux vietnamiennes. Afin de les protéger, des mesures ont été prises
car à l’heure actuelle la menace pour les océans résulte principalement de la surpêche et de la
pollution, notamment plastique. Le Vietnam se place au 17ième rang des pays les plus pollués par le
plastique, avec un demi-million de tonne de déchets plastiques terminant dans les océans. Selon
l’administration nationale du Vietnam de la mer et des océans, la région Asie du Sud Est est la
région qui pollue le plus avec 60% de la pollution maritime dans le monde. En effet, cette région est
la région où les pays en développement font un usage intensif du plastique à usage unique, usage
disproportionné en comparaison avec le peu d’attention prêtée au management des déchets produits
par cette utilisation. La pollution par le plastique est une pollution difficile à estimer : on ne peut
pas vraiment savoir quelle quantité de plastique pollue, ni en quelle proportion il est présent dans
les océans. Le plus gros problème avec le plastique est qu'il se désagrège pour finir par former des
particules, appelé « micro-plastique », qui deviennent de plus en plus petites. Ces cette forme qui
cause le plus de dégâts et qui est la plus difficile à traiter. La pollution émanant du plastique peut
provoquer des problèmes de santé, aussi bien physiques que psychologiques, le micro-plastique
pouvant se retrouver à terme dans l’eau du robinet. La pollution par le micro-plastique est
également problématique puisqu'il est ingurgité par les poissons, rendant la pêche incertaine et trop
toxique pour être consommée. Il y a donc un problème pour les vietnamiens vivant de la pêche, et
les habitants du globe qui la consomment. La problématique de la pollution plastique n’est pas
propre au Vietnam et concerne tous les pays de la région qui mènent un projet commun. La
conférence de l’ASEAN sur the 4th Ocean dialogue combatting plastic pollution in the South
China Sea qui s’est tenue le 16 janvier 2019 représente bien cette logique de bien commun. Les
États doivent entreprendre des actions collectives, ce qui aura plus d’impact et aboutira à un résultat
plus significatif. Les mesures politiques doivent avoir une influence sur le mode de consommation
et essayer de bannir le plastique à usage unique. L’ASEAN intervient dans le domaine de la
pollution maritime pour soutenir et renforcer les actions collectives. Dans cette logique les pays
doivent renforcer leur politique nationale à ce sujet et trouver des alternatives au plastique à usage
unique. C’est un problème global, qui ne doit pas être considéré comme un problème régional ou
national, mais envisagé à une envergure mondiale. Au Maroc les sacs biodégradables, faits
d’amidon de céréales ou de pomme de terre, se substituent au sac plastique qui sont désormais
interdits tout comme au Bénin et au Rwanda. Les biomatériaux sont des alternatives viables et ont
fait leurs preuves. Ces alternatives existent, il faut les développer, sans pour autant tuer les
industries plastiques. C’est là tout l’enjeu de la transition écologique et du développement durable.
50
69. Au Vietnam, la pollution par le plastique est évoquée dans deux lois de 2018 :
notamment dans Environnent protection, ressources and développement et la loi sur la mer, les îles,
les ressources naturelles et l’environnement. D’ici à 2030, le Vietnam s’est fixé comme objectif de
devenir un pionnier en matière de lutte contre la pollution plastique, le pays ayant organisé des
événements de sensibilisation et des conférences permettant une approche économique autour de
cette problématique. Cependant le Vietnam ne possède pas assez d’informations et d’études sur la
concentration de plastique dans l’océan. Il ne possède pas non plus de moyens suffisants pour faire
des études, il doit donc investir. Cela va prendre du temps et beaucoup d’argent. Toutefois il a mis
en place dans son National Action Plan un programme de lutte contre le plastique, ainsi qu'une
coopération contre le plastique111 avec le Canada. Il faut donc fixer des objectifs, tout mettre en
place pour les réaliser et s’assurer de leur application. Le Vietnam doit indispensablement mettre en
place des moyens d’action, contrôler leur application et évaluer leurs conséquences. Le plastique en
soi est une grande innovation, mais les états doivent être vigilants quant à son utilisation et son
impact sur l’environnement. Le plus gros problème est le micro-plastique. Par ailleurs le principal
frein dans la lutte contre la pollution émanant du plastique est l’argent. Recycler, trouver des
solutions, et nettoyer les zones polluées coûtent très cher. Les pays devraient coopérer entre eux et
partager les informations, car pour l’instant il n’y a pas assez d’informations partagées pour saisir
l’ampleur de cette problématique et trouver des solutions adéquates.
70. De plus, en milieu maritime, la pollution est beaucoup plus compliquée à extraire
et nécessite des technologies particulières et coûteuses, c’est aussi une raison pour laquelle les pays
doivent coopérer. L’une des solutions pouvant contribuer à résoudre ce problème est l’économie
circulaire : il faut la mobiliser et investir en elle, avec des systèmes de production optimum, et des
conceptions autorisant un maximum le recyclage pour éliminer de manière effective les déchets, la
pollution et le plastique. Le problème est que les pays ne savent pas quoi faire avec le plastique. La
transformation du plastique serait une solution. En mer, le problème le plus important est celui
qu’on ne voit pas112. Le micro-plastique est partout et donc se retrouve dans tous les produits de la
mer (ceux que l’on va consommer, l’eau du robinet, l’eau en bouteille, le sel de mer) et n’épargne
aucune des espèces marines.
71. Les eaux de la planète circulent sans cesse, le monde entier est donc touché par
cela. Il ne s’agit pas seulement d’agir pour la région d’Asie du Sud-Est. C’est un problème mondial
et non pas régional, c’est donc à ce niveau-là qu’il faut intervenir pour impacter le monde.
51
L’ASEAN doit modifier sa production et ses industries, le plastique doit drastiquement être réduit et
pour cela les législateurs doivent entrer en action. L’Indonésie, qui était le deuxième pays au monde
produisant le plus de déchets en 2018, dont 11% est du plastique, agit en ce sens par ces prises de
positons et ses promesses de résultats d’ici 2025. Bali est la partie la plus polluée de la région. Le
gouvernement y a banni le plastique à usage unique. Au Vietnam, aucune législation n'est encore en
vigueur, mais des actions de la société civile et une politique publique de sensibilisation ont été
mises en place, ainsi que des journées de nettoyage113.
72. Dans cette lutte contre le plastique, une problématique économique et sociale entre
en jeu car certaines personnes pauvres survivent grâce au ramassage des déchets plastiques. Elles le
collectent et en ont rétribution. Il faut donc trouver une alternative viable pour ces personnes. Le
plastique sera toujours présent dans le futur, il est difficile de l’éradiquer, et on n’imagine pas un
futur roche sans plastique. Pour lutter contre son utilisation, il faut une industrie compétente afin de
le ransformer, en outil, en mobilier, en objet de la vie courante. Cependant il ne doit pas finir dans
la nature, car ne peut être traité comme un déchet lambda. Le recyclage du plastique est un marché
florissant, il représente 1 milliard de dollars par jour et le Vietnam se lance sur cette voie alliant
économie et écologie. En effet, des chercheurs vietnamiens ont trouver une seconde vie au plastique
en le transformant en aérogel, qui est l’un des matériaux les plus légers du monde et permet
notamment l'isolation thermique, l'isolation acoustique et l'absorption d'huile et d'autres polluants.
L’ingénierie et la technologie peuvent donc apporter des solutions au fléau du plastique.114
Les industriels, créateurs de déchets, pourraient y voir une solution rentable avec des coopérations
permettant de leur faire prendre part au dialogue. Ils doivent prendre leur responsabilité et être tenus
de savoir quoi faire du plastique qu’ils produisent. L’État doit les responsabiliser car, sauf
exception, l’initiative ne viendra pas d’eux, mais des politiques publiques. En effet, tant qu’il y
aura de l’argent généré grâce au plastique cela ne s’arrêtera pas, il faut que les produits
biodégradables soient plus rentables.
52
73. D’une part, il faut mettre en place de nouveaux produits pour remplacer le
plastique et en tirer des bénéfices. D’autre part, il faut limiter la production et l’utilisation de
plastique, donc comme pour l’essence et les autres polluants ; il faut le taxer. C’est notamment le
cas au Chili, où il y a des politiques nationales pour les industries et l’utilisation de sac plastique est
interdite, remplacés par des sacs fabriqués à partir d’algues. Le Chili a une économie circulaire, qui
est l’idée selon laquelle lorsque quelque chose est produit, il est de la responsabilité de celui qui l’a
produit et ce dernier doit s’assurer de l’avenir de celui-ci, et donc prendre en charge son recyclage.
Cette responsabilisation fait naître une délégation et un commerce des déchets. Souvent illégale, les
déchets se retrouvent dans les pays en voie de développement comme le Vietnam.
53
Section III. La protection de la flore marine
A) L’écosystème d'herbiers
74. Entre lagons, baies et vasières la biodiversité animale et florale est extrêmement
riche. Les écosystèmes d'herbiers risquent de se dégrader, entraînant une perte de la biodiversité et
de ressources économique. En 2015, sont recensées comme en voie de disparition plus de cent
espèces d'organismes marins du Vietnam. Ils figurent sur la Liste rouge de l'UICN 115. Les menaces
proviennent principalement des activités humaines telles que les opérations portuaires, le trafic des
bateaux, la pêche, le tourisme, l'aquaculture et l’urbanisation côtière qui entraîne l’érosion des sols.
B) L’écosystème corallien
75. Les récifs coralliens sont divers et offrent un refuge, ainsi que des sites de
reproduction et d’élevage pour de nombreuses espèces marines. En 2007, le suivi des récifs
coralliens, effectué par l’Institut de l’environnement et des ressources marines, a montré que les
récifs coralliens subissaient des pertes énormes. Dans certains cas, 90% de la couverture corallienne
des îles est morte. Bien que les recherches sur la plantation et la restauration de coraux dans la
nature aient donné de bons résultats au Vietnam, la zone restaurée reste encore trop faible pour
assurer la survie et la durabilité de l’écosystème.
76. Les forêts de mangroves sont des habitats et des sites de nidification pour de
nombreuses espèces d'oiseaux, d'animaux aquatiques et d'animaux rares tels que les crocodiles
d'eaux saumâtres, les oiseaux aquatiques ou les macaques à longue queue. Les forêts de mangroves
sont également le lieu de passage de nombreux oiseaux migrateurs du Nord, créant ainsi des
115 International Union for Concervation of Nature - https://www.iucn.org/ - Consulté le 27 avril 2019
54
sanctuaires d'oiseaux regroupant de nombreuses espèces rares telles que la spatule blanche, le
pélican et les cigognes peintes.
77. Les forêts de mangroves nourrissent les espèces aquatiques, en particulier les
espèces de crevettes à haute valeur commerciale. Les mangroves sont hautement dégradées. Cette
dégradation est illustrée par le déclin rapide de la superficie et de la qualité des mangroves. En
2016, le Vietnam a perdu 67% de la superficie des forêts de mangroves par rapport à 1943. Le
gouvernement vietnamien s’est efforcé de mener une politique de plantation de mangroves pour
sauver son écosystème. Pourtant, selon les statistiques de 2012, 56% de la superficie totale des
forêts de mangroves du pays nouvellement plantées, comporte une seule espèce et est de mauvaise
qualité en termes de taille et de hauteur 116. Ce constat permet de supposer que les nouvelles espèces
ne peuvent être identiques et aussi diverses.Les principales forêts de mangroves ont presque
disparu. L'élimination des mangroves pour l'aquaculture a modifié le paysage naturel dans de
nombreuses zones et a gravement affecté l'écosystème naturel et le réseau trophique. La perte de
forêts de mangroves entraîne également la destruction des écosystèmes voisins tels que les algues et
les herbiers.117
78. En 2010, 16 zones marines ont été déclarées comme protégées par la décision
742 / QD-TTg. Le Gouvernement tente de préserver les écosystèmes marins riches en biodiversité.
La planification et la gestion du système d'aires marines protégées relève de la compétence du
Ministère de l'Agriculture et du Développement rural en coordination avec les ministères, secteurs
(pêche par exemple) et localités concernés. En 2016, seules 9 aires marines protégées sur les 16
prévues au Vietnam a été mises en place. Il s’agit notamment de Cat Ba, Bach Long Vy, Con Co,
Cu Lao Cham, Baie Nha Trang, Nui Chua, Hon Cau, Con Dao et Phu Quoc 118. Finalement, la
gestion de la biodiversité est actuellement ajustée et réglementée par des lois, notamment celle sur
la pêche de 2003, celle sur la protection de l'environnement de 2014 et la loi sur la biodiversité de
2008. En effet, la pêche porte atteinte à la biodiversité marine, par sa dérive excessive répondant à
un besoin économique.
55
Section IV. La faune marine victime des activités humaines
La pollution marine a un impact généralisé qui ne se limite pas aux eaux d’un seul pays. La
biodiversité marine en particulier et la biodiversité en général étant un pilier du fonctionnement des
écosystèmes qui fournissent des services à la société humaine, une nouvelle perte de biodiversité
pourrait affecter le bien-être humain, que se soit maintenant ou/et à l'avenir.
56
I. Les réglementations en vigueur relatives à la pêche
Les politiques de conservation et d’utilisation durable des océans, mers et ressources marines sont
présentes au Vietnam, On peut le voir notamment par la participation active du pays aux traités
multilatéraux sur l’environnement, y compris les traités relatifs à la conservation et à l’utilisation
durable des ressources marines et insulaires.
57
83. La conclusion logique est que le renforcement de la gouvernance mondiale des
grands écosystèmes marins et des côtes doit nécessairement passer par l’exploitation des datas,
outils de partage de données, d'informations et d'expériences125, afin d’agir en connaissance de
cause. C’est en ce sens que l’Association des nations d’Asie du Sud Est (ASEAN), organisation
économique, politique et culturelle, qui a pour but de renforcer la coopération, dont le Vietnam est
membre, agit et influe sur la politique domestique du Vietnam. Ainsi, afin de mettre en œuvre
efficacement ses engagements dans les accords multilatéraux sur l'environnement, le Vietnam a
promulgué et mis en œuvre de nombreux documents d'orientation, politiques et mesures pour la
conservation et l'utilisation durable des ressources marines et insulaires. La résolution 09-NQ /
TW du 2 février 2007 appelée "La stratégie marine du Vietnam à l'horizon 2020" ou encore la
résolution du 15 novembre 2004 sur la protection de l'environnement en période d'accélération de
l'industrialisation et de la modernisation du pays, à laquelle s’ajoute la Résolution du 3 juin 2013
qui programme des mesures actives contre le changement climatique, notamment par l’amélioration
de la gestion des ressources naturelles et de la protection de l'environnement marin. En 2014, la
Stratégie de gestion intégrée des zones côtières du Vietnam est entérinée, succédant à la Stratégie
nationale de la biodiversité de 2013, qui venait s’ajouter elle-même à la Stratégie de développement
de la pêche au Vietnam de 2010. Ces stratégies sont nouvelles et permettent de mettre en
application les différentes lois, telles que la loi sur la marine marchande du Vietnam de 2012, la loi
sur la pêche de 2003.
58
85. Entre-temps, beaucoup de normes et de politiques (la loi sur la biodiversité, la loi
sur la protection de l'environnement et la loi sur la pêche contrôlée) ont vu le jour et se chevauchent.
En outre, dans les documents juridiques en vigueur, le Vietnam n’a pas abordé la question de
l’atténuation des effets de l’acidification des océans, alors même qu’il s’agit de l’objectif 14 des
objectifs développement durable du programme des Nations Unis. De plus, il y a un grand vide
quant aux autorités responsables et spécialisées dans la lutte contre la pollution marine, car bien
qu’il existe un ministère des ressources naturelles et de l’environnement avec une subdivision
spécialisée dans la lutte contre la pollution marine et la gestion et la protection des écosystèmes
marins et côtiers ainsi qu'une agence de protection de l’environnement, rien n’est défini quant à
l’autorité compétente pour faire appliquer toutes ces mesures et les contrôler126.
86. Le Vietnam pêche 19 milliards de tonnes par an, et plus de 265 espèces de la
région sont victimes de la surpêche. Le secteur de la pêche au Vietnam est une ‘pêche multi-espèce’
et une pêche artisanale étroitement liée aux moyens de subsistance des populations côtières et
insulaires. Un tel potentiel de ressources marines a fourni une prémisse importante contribuant à la
perspective d'un fort développement de l'aquaculture au Vietnam. Globalement, le développement
du secteur de la pêche encourage le développement économique du pays 127. Les zones côtières
pâtissent de la pêche car plus de 80% des navires opèrent principalement dans ses eaux, alors que
cette zone ne représente que 11% de la zone économique exclusive du Vietnam128, qui est
l’ensemble de l’espace maritime sur lequel il exerce ses droits souverains en matière d’exploration
et d’usage des ressources. La situation laisse imaginer une surexploitation de ces zones et est donc
préjudiciable aux stocks de poissons côtiers. De plus, les eaux côtières sont le lieu de frai et de
maturation de nombreuses espèces. S’ajoute à ce-ci le déclin de la couverture des récifs
coralliens129, et les nombreuses espèces marines rares menacées, dont certaines sont inscrites dans le
Red Data Book du Vietnam et la Liste rouge de l’Union internationale de conservation de la
nature130, répertoriant les espèces protégées et appelant à des garanties de protection.
59
87. Le développement de la pêche maritime au Vietnam est spontané, accru et non
réglementé. La conséquence n’est profitable à personne, car la pêche artisanale non réglementée et
l’augmentation incontrôlée du nombre de navires ont entraîné un déséquilibre entre la capacité de
pêche et la régénération des ressources. L'efficacité économique des opérations de pêche est donc
en baisse. La situation est paradoxale car bien que la production totale de la pêche maritime ait
augmenté de façon constante131, la productivité moyenne affiche une tendance à la baisse. Elle
s’explique par la surexploitation des zones côtières 132. Alors que les ressources diminuent, le
nombre de navires de pêche reste important, ce qui réduit l'efficacité de l'exploitation et la
rentabilité de chaque navire. Pour faire face aux coûts, les bateaux de pêche sont obligés
d'intensifier l'exploitation, par exemple en augmentant le nombre de captages par jour ou le nombre
de jours de travail, en réduisant le maillage et en augmentant la production d'attracteurs de lumière
de pêche. Ces dernières années, de nombreux navires de pêche hauturiers ont misé sur la pêche
côtière133, créant une concurrence entre différentes pratiques de pêche sur les mêmes lieux de pêche.
Ce développement incontrôlé de la pêche entraîne non seulement un déclin général des ressources
alieutiques, mais conduit également de façon décisive à l'extinction de nombreuses espèces marines
et de leur habitat. Le Vietnam doit se doter d’un plan d’aménagement des pêcheries, et églementer
’activité, afin de trouver l’équilibre salutaire à l’écologie et à la durabilité du secteur de la pêche.
88. Entre deux eaux, le Vietnam est partagé entre sa croissance démographique
engendrant une demande grandissante, notamment des produits de la pêche et la pression que cela
exerce sur les ressources naturelles et le milieu marin. La logique à court terme est d'accroître les
activités de la pêche, mais parallèlement, les ressources halieutiques accusent une diminution de
leurs stocks, et conduit à une diminution des rendements et de la taille des poissons capturés. A titre
d’illustration, il est important de parler de la situation du Mékong. Il est impossible de parler de
l’eau au Vietnam sans y faire référence. Il convient d’en faire une présentation succinte mais
néanmoins complète, avec ses enjeux et défis.
60
*****
90. Les zones humides, ces plans d’eau précieux pour la biodiversité, très souvent
protégés, ne le sont pas au Vietnam et ils subissent de plein fouet les défiguration humaines, que ce
soit pour étendre les zones agraires, les routes, ou autres ouvrages. Elles sont menacées tout comme
l’eau du Mékong par les polluants qui l’occupent. Les grandes infrastructures comme les barrages,
qu’ils soient pour la production d’électricité ou pour l’irrigation, mettent également à mal la
biodiversité du fleuve, empêchant des communications vitales. La faune et la flore sont menacées.
La pêche est également un facteur de la dégradation de la biodiversité du fleuve.
61
En somme, le Mékong est attaqué de toute part par l’activité humaine, agricole avec l’irrigation
artificielle et l’utilisation d’engrais et substances chimiques, halieutique et sylvicole, urbaine avec le
drainage du sable du fleuve et les division des habitats par les constructions. De plus, le fleuve se
voit introduire des eaux usées qui le polluent. Le développement démographique accru, intensifie
les activités humaines ‘sauvages’, spontanées, sans cadre. L’activité humaine directe et indirecte
dégrade la biodiversité et la durabilité des ressources du Mékong. Le changement climatique le
menace par des inondations, une salinité croissante et des épisodes des sécheresses dues au faible
débit du fleuve qui provoque l'intrusion d'eau salée dans ses régions côtières. L’élévation du niveau
de la mer prévue l'engloutirait y compris sa biodiversité et les activités humaines s’y trouvant.
137 Le courrier du Vietnam – Le delta du Mékong pourrait disparaître sour les eaux- https://www.lecourrier.vn/climat-
le-delta-du-mekong-pourrait-disparaitre-sous-les-eaux-en-2100/600174.html - Consulté le 27 avril 2019
138 Mekong delta plan - https://www.wur.nl/upload_mm/2/c/3/b5f2e669-cb48-4ed7-afb6-682f5216fe7d_mekong.pdf –
Consulté le 27 avril 2019
62
économique du delta. La technologie a joué un rôle clé. Ces améliorations dans la gestion de l’eau,
par le progrès technique et les réformes politiques ont permis une augmentation faramineuse de la
production de riz du delta et de permettre son exportation. La croissance sans précédent de
l'aquaculture139 montre également la capacité de la population à saisir une opportunité fournie par
les conditions du marché et de la technologie. Le développement économique s’adapte, mais la
biodiversité se meurt. Le Vietnam est pourtant membre de l’Accord de coopération pour la mise en
valeur durable du bassin du Mékong du 5 avril 1995, qui témoigne d’une volonté de préserver sa
biodiversité, pour pérenniser son exploitation en prenant en compte les indissociables interactions
entre la préservation de l’environnement et le développement économique. Le Vietnam doit
s’efforcer de rendre le delta durable car les tendances évidentes de la société, telles que le
développement industriel et la croissance démographique, l'intensification des besoins en ressources
naturelles du delta et le changement climatique ont certainement des impacts importants et
commencent déjà à le défigurer. Il faut une stratégie de gestion des ressources, une planification
spatiale du Mékong140 et une application stricte des lois environnementales. Comme le Vietnam
n’est pas le seul acteur, il faut une stratégie commune comme envisagée par l’accord de coopération
de 1995, qui a crée la commission du Mékong141, qui est une organisation des quatre États traversés
par le Mékong, se partageant une responsabilité commune pour gérer conjointement leurs
ressources en eau et développer le potentiel économique du fleuve.
93. Le changement climatique bouleverse le Mékong qui est l’un des endroits les plus
vulnérables au monde face à ses effets. Il affecte les populations de la région, la biodiversité et les
ressources naturelles avec des effets en cascade. La pénurie d'eau, par exemple, entraîne une baisse
de la productivité agricole, entraînant une pénurie alimentaire, le chômage et la pauvreté. Dans
toute la région, les températures ont augmenté et continuent d'augmenter. L’élévation du niveau de
la mer menace les communautés côtières de la région. La dégradation des écosystèmes causée par
les changements climatiques réduira leur productivité et leur capacité à fournir des moyens de
subsistance aux populations.
63
94. La flore et la faune se dégradent. Cette dernière est victime d’une activité illégale
qu’est le commerce des espèces protégées, ce qui menacent gravement les écosystèmes. Le
commerce illégal d'espèces sauvages accroît le risque d'extinction de nombreuses espèces terrestres
et aquatiques protégées et en voie de disparition, et affecte l’habitat des autres espèces, menacées
elles aussi. Le braconnage a eu la corne du dernier rhinocéros de Java au Vietnam en 2011,
retrouvé tué par balle et décorné. Le Vietnam est désormais la principale destination des
exportations illégales de corne de rhinocéros en provenance d'Afrique du Sud, une étude réalisée en
2018 a révélé que les demandes étaient motivées par des raisons médicales et liées à la santé 142. Les
croyances infondées font que plus de 4000 tonnes de produits de la faune sauvage tels que les
tortues, sont commercialisées et consommées chaque année au Vietnam. Le Vietnam a pourtant
interdit la chasse sans permis en 1975 et a signé plusieurs traités, dont la Convention sur le
commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction. Le
braconnage est un problème majeur pour la faune. Des organisations non gouvernementales (ONG)
comme Education pour la nature au Vietnam et GreenViet agissent pour la conservation de la vie
sauvage dans le pays143. Les autorités locales et les ONG collaborent, pourtant de nombreux
syndicats de braconnage locaux ont réussi à être paralysés par l'arrestation de leurs dirigeants.144
Le bénéfice estimé du commerce illégal d'espèces sauvages est 30 fois plus important que les
dépenses de l'État pour le combattre145. Une lutte aux mesures inefficaces.
95. Pourtant, le Vietnam s'est engagé à prendre des mesures plus fermes et à continuer
de jouer un rôle moteur dans la coopération régionale et internationale contre le commerce illégal
d'espèces sauvages. La protection de la faune devrait devenir plus stricte en vertu des dispositions
du code pénal depuis les dernières modifications de 2018, qui font parties des efforts du pays pour
la réalisation de ses engagements. Les modifications du code pénal font de la chasse, la capture, la
mise à mort, l’élevage, la mise en cage, le transport et l’échange d'animaux sauvages ; un crime.
Cela s'étend à la possession d'animaux morts, de parties du corps et de produits d'animaux sauvages
rares, précieux et en voie de disparition. La peine d'emprisonnement maximale pour les crimes liés
au commerce illégale de la faune est de 15 ans.
142 Dang Vu, Hoai Nam;,Nielsen, Martin Reinhardt - Understanding utilitarian and hedonic values determining the
demand for rhino horn in Vietnam - Human Dimensions of Wildlife - 2018
143 Dall Nick – How Vietnam learned to stop poaching and love its beast – 2017
144 Ibid.
145 Frank Zeller, Agence France Presse
64
Le Vietnam a également renforcé la coopération avec les pays du monde dans sa lutte et mis en
œuvre activement le mémorandum d'accord sur la prévention et le contrôle du commerce d'espèces
sauvages avec certains pays tels que la Chine, le Cambodge, le Laos et l'Afrique du Sud 146. Le
récent rapport programme une stratégie pour l'éradication des marchés des produits de la faune
illégale par la mise en place de cadres juridiques efficaces, le renforcement de l'application de la loi
et la garantie de moyens de subsistance durables et du développement économique 147. Politiques
passées et existantes concernent le Mékong qui en raison de la richesse de ses ressources naturelles
et de l’économie de la région a toujours été au centre des préoccupations du Vietnam. Au cours des
dernières années, la région s’est engagée à mettre en place une gestion officielle du développement
du delta du Mékong afin d’encadrer l’économie multi-sectorielle, son urbanisation et son
industrialisation148. La prospérité économique reposant sur sa durabilité, le gouvernement
Vietnamien ne peut continuer de poursuivre le développement économique en faisait fi de la
biodiversité exploitée. Comprendre la dynamique de ces politiques et les scénarios de
développement économique est essentiel pour avoir une bonne gestion des ressources offertes par le
Mékong149.
65
****
66
Titre II Le rôle central des politiques publiques dans la
planification de la transition écologique vietnamienne
97. La transition écologique ne peut se faire sans la volonté des pouvoirs publics. Au
Vietnam l’enjeux de la transition écologique est plein de défis et d’opportunités. Le gouvernement
doit trouver un juste équilibre en conciliant croissance économique et préservation de
l’environnement. La décroissance n’est pas envisageable car le pays connaît une émergence rapide
et des millions de personnes sortent de la pauvreté. Pour répondre à ces besoins émergeants, il est
indispensable de modifier le régime énergétique et d’opter pour les énergies renouvelables
accompagnées d’une planification urbaine moins énergivore (Chapitre 1). Les grands secteurs
économiques du pays, subissent les changements climatiques et doivent évoluer vers une résilience
pour se renouveler et conserver leur compétitivité (Chapitre 2).
67
99. Le développement économique est l’un des objectifs de la transition énergétique
en ce qu’elle permet une croissance durable et pérenne. En effet, les énergies fossiles sont d’une
part, finies et d’autre part, de plus en plus couteuses du fait de leur raréfaction et des complications
d’exploitation des différents gisements (pétrolier et gazier). Ces complications résultent qu’il faut
incessamment creuser plus profondément pour continuer d’exploiter ces ressources. Ce que le
Vietnam a compris c’est que les énergies qui coutent chères sont un frein à la croissance. La
transition énergétique permet donc de soutenir la croissance par les caractères accessible et
renouvelable des énergies renouvelables. De plus, ces nouvelles exploitations sont innovantes et
créatrices d’emplois.
68
Section I. Le développement des énergies renouvelables et durables au
Vietnam
La conduite des politiques publiques dans le domaine de l’énergie a une influence directe sur
son développement économique et l’écologie. Pour assurer un développement durable et propre, le
Vietnam s’évertue à modifier son système de production et d’exploitation d’énergie en opérant des
transformations substantielles par des mesures politiques et légales (Paragraphe 1). Les mesures
sont également exogènes, c’est notamment le cas de la transition écologique de l’urbanisation
(Paragraphe 2).
69
102. Le concept de transition énergétique naît en 1980, au sein de l’institut Oeko, qui
est un institut allemand de recherche sur l’environnement 151. La transition énergétique est un
concept écologique basé sur la transformation des systèmes de production, de distribution et de
consommation d’énergie afin de le rendre plus écologique. Concrètement, c’est la substitution d’une
énergie à une autre dont l’impact environnemental est moins important. Au Vietnam, le grand
remplacement est subit par les ressources énergétiques dites fossiles au profit d’un mix énergétique
privilégiant les énergies renouvelables. La transition se traduit par la réduction de la consommation
d’énergies fossiles dans les activités humaines, telles que l’industrie, l’agriculture et les transports.
En effet, la transition énergétique concerne tous les domaines énergivores et prend place dans les
stratégies de développement durable et de lutte contre la pollution et le réchauffement climatique.
Outre l’environnent, la transition énergétique a une dimension économique et sociale avec une
approche durable. Le développement durable est défini comme « un mode de développement qui
répond aux besoins des générations présentes sans compromettre la capacité des générations
futures de répondre aux leurs », par le rapport Brundtland de 1987 de la Commission mondiale sur
l’environnement et le développement de l’ONU.
70
Début 2019, l'hydroélectricité occupe la plus grande part des sources d'énergie renouvelable, suivie
de la biomasse et de l'énergie éolienne. L'énergie solaire, le biogaz et les technologies de
valorisation énergétique des déchets se développent lentement, tandis que l'énergie géothermique et
l'énergie marémotrice en sont à leur début155. Le gouvernement vise à augmenter la production
d'électricité produite à partir de sources renouvelables d'environ 7% d'ici 2020 à plus de 10% d'ici
2030. Ces objectifs nationaux sont fixés dans le plan directeur de développement de l’électricité,
vision 2030.156 Le plan vise à augmenter la part des énergies renouvelables et de réduire l'utilisation
de l'électricité produite à partir de charbon pour garantir une sécurité énergétique, une atténuation
du changement climatique, une protection de l'environnement et un développement socio-
économique durable.
105. Ces dernières années, le gouvernement a mis au point des initiatives pour stimuler
les énergies renouvelables, en particulier les énergies solaire et éolienne. Les incitations fiscales
comprennent un taux préférentiel d’imposition sur le revenu des sociétés de 10% sur 15 ans, une
exonération de l’impôt sur les sociétés de quatre ans et une réduction de 50% des neuf années
suivantes157. Les autres incitations comprennent des prêts à crédit préférentiel, une exonération de la
taxe d'utilisation du sol et une exonération de la location de terrain. Afin d’assurer des rendements
constants aux investisseurs, le gouvernement a également approuvé les prix de l’électricité pour les
énergies renouvelables raccordées au réseau, y compris des contrats d’achat d’électricité normalisés
pour chaque type d’énergie renouvelable. En effet, EVN158, entreprise public d’électricité au
Vietnam, et seul acheteur d’électricité du pays, est chargé d’accorder la priorité aux énergies
renouvelables pour la connexion au réseau, la répartition et l’achat d’électricité à des tarifs fixes et
approuvés par le gouvernement159. Ainsi, le Vietnam emprunte la trajectoire de la transition
énergétique qui planifie l’évolution de son mix énergétique, par la réduction de la consommation
primaire de certaines énergies fossiles et une exploitation plus importante des énergies
renouvelables.
71
106. La transition énergétique est un volet de la transition écologique. Ainsi, toutes les
actions mises en œuvre visent la préservation de l’environnement et la réduction des émissions de
GES afin de ralentir le réchauffement climatique et la pollution 160. Depuis les 25 dernières années,
le Vietnam a connu une croissance économique importante, avec une croissance record cette
dernière année161. Dans notre système, la corrélation entre la croissance économique, la production
et la consommation d’énergie n’est plus à prouver. La croissance économique s’accompagne donc
d’une augmentation de la demande énergétique, et comme les ressources fossiles sont limitées, le
Vietnam se tourne vers des alternatives durables. Dès lors, il emprunte la trajectoire de la transition
énergétique et donc écologique.
72
Cependant, le nucléaire est considéré par le gouvernement vietnamien comme une mauvaise option
de production énergétique. Deux points qui n’ont pas été solutionnés : le traitement de ses déchets
radioactifs et potentiellement son démantèlement. L’explication avancée ici se fonde sur le principe
de précaution. S’ajoutent à cela les investissements humains et financiers qui ont fini de dissuader le
Vietnam de se lancer dans la course à l’énergie nucléaire. En cela, l’Assemblée nationale
vietnamienne décide d’un arrêt de programme de construction et abandonne le projet de centrale
nucléaire Ninh Thuân 1 en 2016. Le Vietnam se tourne alors vers des projets d’énergies moins
risqués pour répondre à la demande exponentielle d’électricité. Ainsi, l’énergie nucléaire est exclu
de son mix énergétique. Tout au contraire, l’hydroélectricité est fortement plébiscité, suivie par
l’énergie solaire et éolienne. Cette trajectoire apporte de nouveaux enjeux de planification au
gouvernement vietnamien et implique des politiques publiques relatives au secteur de l’énergie.
Ainsi, la transition énergétique a pour ambition de préserver le climat et la santé, favoriser
l’indépendance énergétique et limiter les tensions géopolitiques.
73
109. En 2019, la production d'électricité est dominée par l'hydroélectricité qui
représente 41% de la production électrique du pays, suivi par le gaz naturel avec 31% et le charbon
avec 26%164. En raison des ressources intérieures limitées en charbon et en gaz, la dépendance du
pays nourrie l’hypothèse d’une augmentation des importations de combustibles fossiles. À
l’exception de l’énergie hydroélectrique, les marchés des énergies renouvelables comme l’énergie
éolienne et solaire, en sont à un stade encore peu développé. Les potentiels d’expansion éolienne,
solaire et de la biomasse sont élevés et dans une large mesure inexploités 165.Peu développées mais
aux grands potentiels, les énergies renouvelables permettent au gouvernement de planifier leur
développement de manière ambitieuse. Les forces de la nature sont source d’énergies et sont
densément présentes au Vietnam. En effet, le fort potentiel du Vietnam repose sur sa géographie et
son climat. Concernant les exploitations photovoltaïques, le Vietnam enregistre un ensoleillement
important166. Concernant les énergies hydraulique et éolienne167, il possède un vaste littoral. Enfin,
la biomasse, ensemble de la matière organique végétale et animale est également importante au
Vietnam. Le passage progressif des énergies carbonées, polluantes, aux énergies les plus propres
possibles et renouvelables que sont les énergies solaire, éolienne, géothermique, hydraulique et
issues de la biomasse, répond à une série d’enjeux dont la réduction des émissions de GES et des
déchets, l’efficience énergétique et la protection sanitaire. L’énergie renouvelable la plus exploitée
est celle relevant de la force motrice de l’eau, suivie par la biomasse, puis le vent et le solaire.
110. L’eau est omniprésente dans l’écologie et occupe une place évidente dans la
production d’énergie168. Elle est utile pour l’exploitation des ressources fossiles comme pour les
sources d’énergies renouvelables, car toutes les formes de production d’énergie nécessitent un
apport d’eau. A titre d’exemple, en thermoélectricité, l’eau est utilisée pour refroidir. Cependant,
l’utilisation de l’eau n’est pas circulaire, c’est ce que Peter Gleick démontre en 1994 en mettant en
évidence l’inextricable lien entre l’eau et l’énergie. Cette étude est renforcée par le département
d’étude de l’énergie des États-unis (DOE) dans un rapport qui confirme le lien entre l’eau et
74
l’énergie et encourage à mettre en place des politiques publiques le prenant en considération ainsi
que ses conséquences sur l’écologie.
111. L’eau est un outil de la transition énergétique et également une source d’énergie
durable. L’hydroélectricité repose sur une conversion de forces utilisant l’énergie cinétique du
courant d’eau pour la transformer en énergie mécanique par le turbinage puis en énergie électrique
par une génératrice électrique synchrone. En 2017, l’énergie issue de ce procédé représente 16,6 %
de la production mondiale d’électricité. Elle a du succès car, bien que le coût de mise en œuvre de
ces installations est élevé, le coût de la maintenance est raisonnable, la construction est durable et la
ressource renouvelable169.
75
B) Des constructions menaçant la biodiversité et son habitat
113. En pratique, la transition énergétique n’apporte pas toutes les solutions aux
problèmes auxquels fait face l’écologie. En effet, il solutionne certaines problématiques mais
apporte son lot d’inconvénients écologiques. C’est notamment le cas au Vietnam avec les
infrastructures hydrauliques. Bien que « moins polluantes et moins consommatrices de ressources »
172
elles bouleversent le cycle naturel de l’eau et portent atteinte à la biodiversité et son habitat.
114. Le fleuve a un flux important et est très prisé des constructions mais ces dernières
induisent des conséquences sur leur environnement. Les impacts dépendent de la nature et de la
taille de la construction. Ils peuvent être faibles comme c’est notamment le cas des exploitations des
chutes d’eau naturelle et des courants marins. L’impact prend une autre dimension dès qu’il s’agit
de créer des barrages et retenues d’eau artificielles173. En effet, ces nombreuses constructions
entrecoupent l’eau, modifient sa température et son dynamisme, augmentent l’eutrophisation,
réduisent la quantité d’oxygène dans l’eau, favorisent l’érosion, bloquent des sédiments en amont
de l’ouvrage qui affecte directement le lit et entraine la disparition des substrats favorables à la vie
et à la reproduction des espèces s’y trouvant. Ainsi on observe que l’intervention humaine dans la
nature via les installations hydroélectriques a des impacts environnementaux. Les barrages ont des
conséquences non négligeables sur l’économie et l’environnement. Ces constructions entrainent
l’inondations des terres, notamment agricoles, entravent des communications naturelles et
défigurent les écosystèmes aquatiques et terrestres.
76
116. Leur exploitation engendre de surcroît la modification significative des
écosystèmes situés en aval. Les eaux conservées dans les retenues, lorsqu’elles sont d’une qualité
inférieure et d’une température différente à celles du fleuve, dégradent le milieu aquatique
lorsqu’elles sont relâchées. Les opérations de stockage des eaux, principalement réalisées lors de la
saison des pluies, concourent à abaisser le niveau naturel du débit du fleuve et à déstabiliser le
modèle hydrologique du bassin. Enfin, les barrages constituent des obstacles souvent
infranchissables pour les espèces halieutiques migratrices qui se trouvent coupées de leurs zones de
frai. L’ensemble de ces facteurs, couplés à la hausse du nombre d’ouvrages planifiés, fait courir au
bassin du Mékong un péril majeur.
117. La réglementation vietnamienne est très souple, voire inexistante concernant les
dommages possibles de la construction et des infrastructures. Il n’y a pas d’étude d’impact
conditionnant les projets, pourtant l’association internationale pour l’hydroélectricité a mis en
service un protocole d’évaluation de la durabilité des barrages hydroélectrique. Tout est alors
possible car l’environnement en pâti et les associations le dénonce, notamment l’organisation
vietnamienne Pan Nature177 lors de la conférence Hydropower dams: Role and responsibility of
governments, investors and regional platform in ASEAN and the Non-traditional Security
Challenges in a New World Order and Changing Environment.178
77
C) Le caractère intermittent de l’énergie solutionné
118. L’énergie est dite ‘propre’179 et renouvelable, mais son débit fluctue. Pourtant, les
innovations pallient ce défaut et font ainsi disparaître l’intermittence de cette ressource. En effet, ce
dernier caractère est pallié par le stockage et la retenue d’eau en lac qui compensent les variations
de la demande et l’intensité des flux 180. L’hydroélectricité peut être le fruit de plusieurs
infrastructures différentes. La plus simple est celle appelée au fil de l’eau qui ne retient pas l’eau et
dont les turbines turbinent en continu. Les centrales barrage sont les plus nombreuses au Vietnam et
permettent de produire de l’électricité en retenant l’eau en amont dans un réservoir, qui est relâché
et passent dans les turbines. Le mécanisme est efficace mais requiert un terrain pour accueillir les
réservoirs. La surface mobilisée est importante et en cela est fortement critiquée car sacrifie la
biodiversité181. Pourtant cette méthode pratique et efficiente est implémentée au Vietnam. Les
centrales par écluse sont également utilisées sur le territoire. Les centrales de pompages-turbinages
possèdent un réservoir en amont et un réservoir en aval et sont jusqu’à maintenant les centrales les
plus difficiles à mettre en œuvre. Enfin, la pico-hydroélectricité, absente au Vietnam se trouve dans
les canalisations d’eau par un système de micro-turbines. Elle est faiblement productrice
d’électricité pourtant son installation est intelligente et son mécanisme est le plus écologique car il
ne perturbe aucunement les cycles naturels de l’eau. Les installations hydrauliques occupent et
défigurent l’environnement à l’instar des énergies du vent et du soleil. Le Vietnam, possédant un
important potentiel pour le développement des énergies renouvelables choisit l’option du moindre
mal et donc soutient le développement des énergies renouvelables182.
La biomasse, quant à elle, ne défigure pas les paysages environnant. Elle utilise le mécanisme de la
géothermie et est une source d’énergie renouvelable possèdant un potentiel de développement
important au Vietnam183 en 2018184.
179 Il n’y a pas d’énergie propre et parfaite, le qualificatif ‘propre’ désigne les énergies considérées comme les plus
propres possibles exploitées.
180 https://www.notre-planete.info/ecologie/energie/hydroelectricite.php - Consulté le 30 avril 2019
181 https://solidariteetprogres.fr/mix-centpourcent-EnR-utopie-suicidaire.html - Consulté le 30 avril 2019
182 https://vietnamnews.vn/environment/518696/viet-nam-has-great-potential-to-develop-renewable-energy-
experts.html#pIbIsUaxbijYYgCr.97- Consulté le 30 avril 2019
183 World – Le developement des énergies renouvelables au Vietnam - http://vovworld.vn/fr-CH/economie/le-
developpement-des-energies-renouvelabes-au-vietnam-571646.vov - Consulté le 30 avril 2019
184 Rapport 2018 Ministère de l’Industrie et du Commerce
78
III. La planification des diverses sources de la biomasse
121. Les déchets solides sont également une bonne ressource de biomasse, car la
quantité de déchets solides générés au Vietnam a régulièrement augmenté au cours des dernières
décennies. En 1996, la quantité moyenne de déchets produits par année était de 5,9 millions de
tonnes, puis 28 millions de tonnes en 2008 et devrait atteindre 44 millions de tonnes en 2025 186.
D’une part, elle en réduit la quantité et le volume en éliminant les déchets, et d’autre part permet
une valorisation de certains déchets. La biomasse intervient alors dans l’incinération et la co-
génération des déchets. Cette technique permet de produire de l’énergie tout en réduisant la quantité
des déchets. Certains déchets produisent du gaz par leur stockage. En effet, la production de biogaz
79
est un processus de fermentation des matières organiques dans un milieu anaérobique, c’est à dire
dépourvu d’oxygène ; il s’agit de la méthanisation187.
B) Le biogaz
122. Le potentiel énergétique en biogaz est d’environ 10 milliards de m3/an. Il peut être
récupéré dans des décharges, des excréments d’animaux, des résidus agricoles, des eaux usées
industrielles, etc. Le potentiel de biogaz dans le pays est important en raison de la population
animale de plus de 30 millions, principalement des porcs et des bovins dont le buffle d’eau. Bien
que la plupart des excréments du bétail serve déjà à nourrir les poissons et à fertiliser les champs et
les jardins, il existe un potentiel d’utilisation plus rentable grâce à la production de biogaz. On
estime que plus de 25 000 digesteurs de biogaz domestiques de 1 à 50 m 3 ont été installés dans les
zones rurales. Le programme de biogaz financé par les Pays-Bas et géré par la SNV Vietnam a
construit quelque 18 000 installations de biogaz dans 12 provinces entre 2003 et 2005, avec une
seconde phase de 2007 à 2010 de 150 000 réservoirs de biogaz en milieu rural et semi-urbain 188.
Cette production est encouragée par des accords internationaux. En effets, des accords ont été
signés avec la France pour un projet de centrale de liquéfaction de gaz naturels, mais aussi avec
l’Oman, le Japon, les Pays-Bas et nouvellement le Danemark 189. Ces projets poursuivent plusieurs
objectifs, à savoir, accompagner la transition énergétique du Vietnam et soutenir son
développement économique tout en respectant les Accords de Paris sur le climat 190. La biomasse
permet également la production de biocarburant par la transformation des végétaux.
C) Le biocarburant
123. Premièrement, le biocarburant de première génération provient de plantations qui
lui sont dédiées et entre donc en concurrence avec la production alimentaire. D’une part, les huiles
de colza, soja, tournesol, et surtout l'huile de palme en ce concerne le Vietnam, sont chimiquement
transformées pour devenir du biodiesel. D’autre part, les sucres de la betterave, de la canne ou
encore des céréales deviennent de l’éthanol. Ils ne sont pas utilisables seuls et doivent
respectivement être incorporés au gazole et à l’essence et donc ne représentent pas une alternative
complètement écologique des carburants fossiles. Deuxièmement, les biocarburants de deuxième
génération apparaissent et permettent de produire du carburant à partir de résidus et non pas à partir
80
de production agricole spécialement cultivée pour sa production. Troisièmement, intervient le
biocarburant de troisième génération, produit à partir de micro algues qui sont riches en huile et
dont l’exploitation n’occupe par les terres arables. De plus, en plus de produire du biocarburant, il
est possible d’en tirer du gaz par la méthanisation. Un désavantage reste néanmoins important, celui
des engrais utilisés qui lorsqu'ils sont libérés dans l’environnement sont extrêmement polluants191.
125. L’énergie du vent, provient de la force motrice du vent qui, par un dispositif
aérogénérateur, se converti en énergie. Concrètement, il s’agit du vent qui par sa force motrice fait
tourner les pales, ce qui créer une énergie mécanique. La rotation des pales entraine un générateur
qui va transformer cette énergie en exergie. Il y a deux catégories d’éoliennes qui occupent les
ciels : les éoliennes à axes horizontal et celles à axe vertical. Le premier type d'éolienne est celui
utilisé au Vietnam, il utilise le principe du moulin à vent et est spatialement encombrante. Le
second type est inexistant au Vietnam et encombre moins l’espace ; il reste une option envisageable
pour les zones urbaines.
191 https://www.futura-sciences.com/planete/definitions/energie-renouvelable-biocarburant-deuxieme-generation-
6685/ - Consulté le 30 avril 2019
192 https://fr.vietnamplus.vn/lemergence-du-secteur-de-lenergie-biomasse-au-vietnam/110497.vnp - Consulté le 30
avril 2019
193 http://ven.vn/vietnam-has-big-potential-for-biomass-energy-development-31108.html - Consulté le 30 avril 2019
194 Op. Cit. 157
81
A) Potentiels et incitations
126. Le pays possède les ressources éoliennes les plus riches d’Asie du Sud-Est.
Cependant le marché éolien vietnamien est encore à ses débuts195. En effet, le Vietnam possède un
littoral très étendu, de 3400 kilomètres, et d’importantes zones de montagnes en son centre, qui sont
favorables à l’énergie éolienne. L’institut de l’énergie du Vietnam196 et la GIZ197 (agence allemande
d’aide internationale), qui gère un soutien d’aide à l’énergie au Vietnam, estiment que le potentiel
technique de l’énergie éolienne au Vietnam est en mesure de remplacer dans le futur une grande
partie de la production d’énergie actuelle.
82
128. La planification et les incitations traduisent la volonté du Vietnam de respecter ses
engagements envers la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, dans
le cadre de la contribution nationale et la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le changement
climatique. Il l’implémente nationalement par la circulaire 32/2012/TT-BCT de 2012 relative aux
Regulations on implementation of wind power projects development and Standardized Power
Purchase agreement for wind power projects201.
201 Circulaire - Regulations on implementation of wind power projects development and Standardized Power
Purchase agreement for wind power projects - https://policy.asiapacificenergy.org/sites/default/files/TT_32-2012-
TT-BCT_EN.pdf - Consulté le 30 avril 2019
202 https://gwec.net/ - Consulté le 30 avril 2019
83
Pour mettre en place une meilleure planification, va se tenir à Hanoi une conférence, le 11 et 12 juin
2019, sur l’énergie du vent au Vietnam203. Elle est la seconde conférence sur l’énergie éolienne au
Vietnam et fait suite à celle de juin 2018. Elle est organisée par le gouvernement, Full Wind Power
Association, la GIZ et l’ambassade du Danemark à Hanoï.
130. La trajectoire qu’emprunte le Vietnam avec les énergies éoliennes est une bonne
nouvelle pour l’écologie et la transition énergétique. Pourtant, l’énergie éolienne rencontre des
problématiques importantes. Le principal défaut du vent est son intermittence. En effet, l’énergie
produite dépend du débit et des variations du vent et donc peut ne pas répondre aux besoins en
énergie en cas de faible entrée. Pour y pallier, est mis en place deux systèmes. Le premier est le
couplage avec d’autres énergies plus modulables, et le second est le stockage d’énergie excédentaire
dans des stations de pompage et turbinage, en période d’importante entrée d’énergie et de demande
plus faible. En période de vents faibles, l’idéal est le couplage des stocks des différentes énergies
renouvelables, intermittentes ou non204, reliées par un réseau intelligent (smart grid).
131. L’énergie éolienne est la filière ayant le meilleur bilan environnemental, car elle
ne consomme pas d’eau douce, n’a pas besoin ni de pesticide, ni d’engrains chimiques, et n’est pas
directement émettrice. En effet, elle n’entraîne pas de pollution atmosphérique ou thermique
d’ampleur205. Elle ne dégrade pas la biodiversité environnante et ne met pas à mal l’agriculture.
Pourtant, sous plein d’aspects, elle représente une nuisance. Tout d’abord, elle est une nuisance
auditive de par ses infrasons qui, bien que sans danger démontré sur la santé humaine et la
biodiversité environnante, restent désagréables pour le voisinage. S’ajoute à cela la nuisance
visuelle engendrée car elle modifie considérablement le paysage. De plus, elles représentent un
danger physique pour la faune aérienne. En effet, certains meurent en percutant les éoliennes,
d’autres adaptent leurs routes migratoires. La Société royale pour la protection des oiseaux du
Royaume-Uni souhaite que la planification prenne en compte ces externalités car « Les preuves
disponibles suggèrent que des parcs éoliens correctement positionnés ne représentent pas un
danger significatif pour les oiseaux ».
84
132. Les études d’impact des éoliennes sur l’avifaune sont encore peu nombreuses pour
déterminer s’il y a des conséquences graves, sérieuses et irréversibles. En revanche, en phase de
travaux, des dérangements sont avérés et comprenant la perte d’habitat, l’effet barrière et la
mortalité d’oiseaux206 et de chauves-souris207 par collision directe ou par barotraumatisme dues au
mouvement des pales208. De plus, en janvier 2019, une étude menée par Maria Thaker permet
d’établir un lien entre la désertification de la faune et les éoliennes. Les installations bouleversent
donc les écosystèmes, notamment par les mouvements des pales et le réchauffement de la surface
du sol209. Les éoliennes restent le moindre mal des ressources énergiquement exploitables connues.
Elle a également beaucoup d’atouts. En effet, elle est disponible presque partout, et peut fournir de
l’énergie à un échelon local et est propre car non émissive. En revanche, ce n’est pas le cas de l’un
de ses composants indispensable. Les alternateurs sont des aimants très puissants composés de
néodyme. Ce dernier est un métal appartenant au groupe des terres rares et dont l’extraction et le
raffinage sont très polluants. Encore une fois, il convient de retenir que le moindre mal est le
meilleur choix.
206 Ligue de la protection des oiseaux – site internet - Consulté le 30 avril 2019
207 Ibid - L’énergie éolienne et la conservation de la nature - Consulté le 30 avril 2019
208 Variation in bat and bird fatalities at xind energy facilities - Consulté le 30 avril 2019
209 Milleret Keith- Climatic Impacts of Wind Power -
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S254243511830446X - Consulté le 30 avril 2019
210 IEVN - Gelex : solar project - http://www.ievn.com.vn/tin-tuc/Commencement-of-Gelex-Ninh-Thuan-Solar-farm-
project-1-1354.aspx- Consulté le 30 avril 2019
211 Nhân Dân - Vietnam promotes programme on electrical energy efficiency and conservation -
http://en.nhandan.org.vn/scitech/environment/item/6323402-vietnam-promotes-programme-on-electrical-energy-
efficiency-and-conservation.html – Consulté le 28 avril 2019
85
Les panneaux solaires photovoltaïques produisent de l’énergie électrique à partir du rayonnement
solaire. Concrètement, le système est électronique et fonctionne grâce aux cellules photovoltaïques,
qui, par l’effet photoélectrique converti les ondes électromagnétiques (le rayonnement solaire) en
électricité. Les deux sont renouvelables car le soleil est inépuisable et ‘propre’ puisque son
exploitation n’est pas émissive. En revanche, pour l’instant, la fabrication et le recyclage des
panneaux ne sont pas écologiques et durables212. D’une part, les composants sont fait à base de
silicium. Or celui-ci provient des terres rares en Chine et pourrait manquer dans le futur. D’autre
part, l’installation et l’élimination des panneaux ont un impact polluant sur l’environnement213, il est
donc nécessaire de mettre en place une obligation de démantèlement et de recyclage 214 des
installations une fois désuètes215.
212 Panneaux solaires: quel impact écologique? - L'actualité du solaire- Consulté le 30 avril 2019
213 Les panneaux photovoltaiques en fin de vie - Consulté le 30 avril 2019
214 Ces technologies vertes difficiles à recycler- Camille Chandès - L'Usine nouvelle - 2010 - Consulté le 30 avril
2019
215 Veolia prend pied dans le recyclage des panneaux solaires - La Tribune - 2017 - Consulté le 30 avril 2019
216 André Gennesseaux
217 http://en.nhandan.org.vn/scitech/environment/item/6323402-vietnam-promotes-programme-on-electrical-energy-
efficiency-and-conservation.html - Consulté le 30 avril 2019
86
Pourtant, le raccord à des réseaux de distribution électrique munies d’onduleurs transformant le
courant continu en alternatif se met en place dans le pays, accompagné par le rachat de l’électricité
produite.
136. La ferme solaire sera raccordée à une sous-station du réseau électrique national et
a pour finalité de se substituer à l’apport des centrales à gaz et de la centrale nucléaire de la région
qui fermera dans le courant de l’année 2019. La ferme solaire traduit la volonté du Vietnam
d’effectuer une transition énergétique et de répondre à la réduction des émissions de GES dans le
respect de l’application de la Convention cadre des Nations Unies sur le changement climatique.
B) Installations géophages220
137. Bien que les parcs photovoltaïques ont des avantages écologiques considérables,
la ferme rencontre des critiques, du fait de son occupation du sol. L’occupation d’espace réduit les
espaces naturels et met à mal la biodiversité par l’artificialisation des terres. Par ailleurs, elle fait
concurrence à d'autres secteurs de développement tel que l’agriculture. Une des solutions possibles
est la planification de la construction des centrales photovoltaïques sur des sols non exploitables et
pollués. Ainsi, les parcs photovoltaïques auront une finalité de valorisation des sols. Pour ce faire,
les parcs doivent s’inscrire dans la politique de gouvernance du territoire vietnamien. De plus, ils
doivent être soumis à des études relatives à la biodiversité des sols concernés afin de la préserver.
De plus, comme pour toutes constructions, la réversibilité doit être recherchée, ou bien la
compensation en dernière solution.
87
Les solutions existent, ainsi les parc photovoltaïques flottants sont installées sur des bassins
industriels d’irrigation ou de régulation des crues en Thaïlande, des lacs de carrières 221 en Chine ou
encore des réservoirs222 en France.
Encore plus innovant : des routes avec un revêtement photovoltaïque résistant à la circulation des
véhicules dont l’Institut national de recherche de l’énergie solaire français en est à l’origine 223. Le
gain d’espace est monumental et le prix d’installation est le même que celui des centrales 224 mais ne
produit pas autant d’énergie225 que ces dernières. Pour cette raison, ces routes ne peut être
considérées comme une solution globale répondant au besoin électrique du Vietnam226.
C) Energie intermittente
138. L’énergie solaire étant intermittente, la gestion de sa variabilité est donc
nécessaire pour que son exploitation soit efficace. A l’instar de l’énergie hydraulique et éolienne,
l’intensité de la production d’énergie fluctue. La solution de couplage et la mise en commun des
énergies sur un réseau dit intelligent et des systèmes de stockage de l’énergie pallient le défaut de
l’intermittence de ces énergies. Cette toile d’énergies renouvelables est réalisable car les énergies
sont complémentaires. A titre d’illustration, le solaire et l’éolien : par la succession des saisons le
solaire produit plus d’énergie l’été et l’éolien l’hiver. Il en est de même quotidiennement par
l’alternance du jour et de la nuit227.
La stratégie de développement des énergies renouvelables au Vietnam est opportune car qu’il
s’agisse de l’hydroélectricité, de biomasse, d’énergie éolienne ou solaire, les énergies renouvelables
présentent de grandes opportunités et le potentiel vietnamien est encore loin d’être exploité. La
faille est dans les coûts du développement de ces secteurs. Les réformes facilitant le développement
et la croissance économique de ses secteurs sont fortement influencées par les politiques
poursuivies par l’ASEAN228.
221 La plus grande centrale solaire électrique flottante du monde est entrée en fonction en Chine
222 Grande-Bretagne - Premier parc photovoltaïque flottant - Consulté le 30 avril 2019
223 https://www.lesechos.fr/2015/10/quand-la-route-devient-centrale-photovoltaique-une-premiere-mondiale-
francaise-277852- Consulté le 30 avril 2019
224 https://www.lemonde.fr/planete/article/2016/12/21/en-normandie-une-route-solaire-au-banc-d-
essai_5052352_3244.html- Consulté le 30 avril 2019
225 https://reporterre.net/Route-solaire-le-grand-gaspillage- Consulté le 30 avril 2019
226 http://www.natura-sciences.com/energie/wattway-route-solaire.html- Consulté le 30 avril 2019
227 Philibert - « Les caractéristiques des énergies intermittentes électriques sont-elles problématiques? Les
particularités techniques du solaire et de l'éolien »
228 L’ASEAN est une organisation économique, politique et culturelle, dont l’écologie est une priorité, passent par
celles facilitant l’investissement étranger. Les investissements étrangers sont indispensables pour le Vietnam et les
différents accords internationaux FTA, tels que l’EVFTA (Accord de libre échange entre l’UE et le Vietnam).
88
****
139. Finalement, ces évolutions sont une nécessité au développement économique du
Vietnam car, selon le Plan national du développement de l’énergie Vietnamien 229, les besoins en
électricité vont croître à raison de 11 à 15% par année jusqu’en 2020 et subir une augmentation de 7
à 8% par année de 2021 à 2030. Pour répondre à ces besoins sans accroître exponentiellement les
émissions de GES, le Vietnam remplace les énergies fossiles par les énergies renouvelables. C’est
une trajectoire pleine de défis sur lequel le Vietnam s’aventure 230. La stratégie pour le
développement des énergies renouvelables du Vietnam se concentre sur le développement de
l’hydroélectricité, la biomasse, le biogaz et les biocarburants, ainsi que les énergies éolienne et
solaire. L’objectif est d’augmenter la proportion d’électricité produite à partir de ces sources
d’énergie renouvelables pour se substituer aux énergies fossiles 231. Malgré la libéralisation des
politiques et l’augmentation des investissements étrangers et nationaux dans le secteur des énergies
renouvelables, des obstacles persistent. En effet, le manque de ressources humaines qualifiées, les
industries auxiliaires sous-développées, la faible capacité du réseau, la complexité du cadre
réglementaire et le manque de clarté des prix futurs de l'énergie sont des freins aux investissements
et au développement des énergies renouvelables. En outre, si nos besoins énergétiques augmentent
sans cesse, il ne faut pas seulement compenser mais aussi produire plus 232. La transition énergétique
passe par l’efficacité, mais aussi par la sobriété car les gains d’efficacité seuls ne mènent nul part.
En effet, l’énergie la plus propre est celle qu’on ne consomme pas. Finalement, la transition
énergétique est indissociable de l’efficacité et de la sobriété énergétique qui concernent les
infrastructures, les objets du quotidien et toutes les activités humaines.
89
Section II. La planification urbaine au cœur de la transition écologique
142. Les villes sont intrinsèquement liées à la mobilité, qui est un de ses composants
essentiels. En cela, l’urbanisation doit permettre son optimisation. Au Vietnam, ce couple
urbanisation/mobilité entretient une relation conflictuelle. La transition écologique cherche à
l’harmoniser par le développement durable et une neutralité énergétique des villes (Paragraphe I) et
des modes de transports écologiques (Paragraphe 2).
90
144. Le Vietnam a un développement des villes très rapide en volume et en nombre. Il
s’accompagne d’une amélioration qualitative des niveaux de vie et des infrastructures. Les
standards se sont améliorés, mais des problématiques importantes demeurent. En 2018, 813 villes
qui composent le territoire vietnamien réunissaient 36% de la population. Parmi ces 813 villes qui
représentent seulement 12,6% du territoire vietnamien, on compte les deux grandes capitales du
pays, Hanoï et Hô Chi Min qui regroupent à elles seules 20% de la population. Les villes sont
diverses et ont encore des difficultés à prendre en compte les effets du changement climatique et
l’augmentation croissante de la population urbaine de manière rationalisée et durable. Il y a
plusieurs manières d’aménager son espace pour mettre en place un environnement plus écologique
et durable. A titre d’exemple : si la ville est sensible aux inondations, la plantation d’arbres le long
des rues et le pavement des rues par des pierres absorbantes 237 peut limiter les dégâts. La transition
écologique des villes répond aux objectifs de développement durable 1, 6, 8, 9, 11, 12, 13 et 17 238.
Ainsi, la rénovation énergétique des bâtiments et des habitations permet une économie d’énergie
considérable. La gestion des déchets via une organisation du recyclage et de la valorisation
énergétique sont des moyens à mettre en œuvre pour une urbanisation durable et écologique239.
237 Il s’agit briques reversant l’eau absorbée des pluies et des crues dans le sous-sol où elle est stockée.
238 Éradication de la pauvreté, Accès à l'eau salubre et à l'assainissement, Recours aux énergies renouvelables, Bâtir
une infrastructure résiliente, promouvoir une industrialisation durable qui profite à tous et encourager l’innovation,
Villes et communautés durables, Consommation et production responsables, Lutte contre le changement climatique,
Partenariats pour la réalisation des objectifs.
239 Workshop on the implementation of th 2030 agenda, for the sustainable developpement in asia and pacific cities-
https://www.unescap.org/sites/default/files/Session%205%20-%20MoC%20Vietnam.pdf - Consulté le 30 avril 2019
240 http://www.cohesion-territoires.gouv.fr/IMG/pdf/ok-bat_5-12-2016-_rapport_jund__ecoquartier-48_pages.pdf -
Consulté le 30 avril 2019
241 CDIA ASIA - Water waste - http://cdia.asia/2016/11/15/pfs-on-wastewater-and-drainage-system-seeks-to-improve-
public-health-and-environmental-condition-in-three-vietnam-cities/ - Consulté le 30 avril 2019
242 cf. annexe 1 Air Flow diagram for different block configuration
91
146. La conception urbaine d’espaces associées aux transports publics promeut la
valeur immobilière et conséquemment transforme la morphologie de l’architecture. L’architecture
est un point clé dans la planification et la transition écologique. A titre d'exemple, de grandes
fenêtres permettent une plus grande entrée de lumière solaire et donc moins d’utilisation d’énergie
électrique243. De plus, l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toits permet d’engendrer de
l’énergie renouvelable. Le concept de l’architecture écologique repose sur plusieurs facteurs et
objectifs, tels que les matériaux de construction, les techniques de réduction des besoins
énergétiques et l'augmentation de la capacité des bâtiments à capturer ou générer leur propre
énergie. Ce concept présente des intérêts à long terme et peut être utilisé à différentes échelles, que
ce soit à l'échelle des villes, des quartiers ou des habitations individuelles. L’architecture verte est
caractérisée par « un mode de vie respectueux de l’environnement, en prenant en considération
chaque arbre, carré de pelouse, goutte d’eau, rayon de soleil et caresse du vent » 244. La directive 36
19/98, et la loi 3756/QD-BTNMT du 13 décembre 2018 présentent des stratégies relatives à la
planification urbaine ‘verte’ - Green urban planning qui prévoit une stratégie sectorielle par zonage,
pour un meilleur contrôle alliant ambition de poursuivre un développement économique rapide,
efficace et durable, et la résilience face aux changements climatiques.
92
D’un point de vu écologique et énergétique, les transports publics et partagés permet de réduire
l’utilisaiton de la voiture individuelle, et autres deux roues à moteur. Peut d’ajouter une limitation
de la vitesse. De plus, un équilibre des zones d’habitat, de travail et de commerces classique ou
d’auto-partage. Les écoquartiers ont pour ambition d’être passifs en consommation d’énergie ou au
mieux d'avoir de l’énergie positive en produisant plus d’énergie qu’il n’en ont consommé. De plus,
il n’y a pas de petites économies, l’éco-quartier peut être indépendant dans le traitement de ses
déchets ménager avec le composte et économe en eau avec des puits récoltant les eaux de pluie pour
arroser les plantations et espaces vert.
93
149. A Hanoï, des espaces verts remplacent doucement les grandes places goudronnées
servant de lieu de rencontre et d’espace de jeu250. De plus, Hanoï possède déjà un écoparc,
autrement dit une ville verte qui est un centre urbain verdoyant, mélangeant habitations et verdures
251
. Hô Chi Min possède également son quartier résidentiel écologique répondant aux critères de
l’éco-construction252 mais ces exceptions et ces qualités de vie sont encore réservées à des
privilégiés. Les deux métropoles se focalisent sur des quartiers tandis que la ville de Danang voit
plus grand et organise toute sa planification urbaine sur l’éco-urbanisme. En effet, la ville côtière
s'emploie à devenir une zone urbaine éco-intelligente et durable. Son projet de développement
urbain écologique vise à concrétiser le décret 43/NQ-TW relatif au développement des villes
jusqu’en 2030 à vision 2045253.
94
renouvellement urbain qui permet de reconstruire la ville dans la ville en recyclant les ressources
bâties et foncières 256. Concomitamment la densité urbaine augmente. Au Vietnam, aucune
règlementation ne prévoit de limiter la péri-urbanisation. La métropolisation est, quant à elle, le
processus privilégiant les grande agglomérations. Le concept est de privilégier la ville-mère et
d'organiser tout l’espace autour d'elle pour encourager sa dynamique. La connexion des différentes
agglomérations et la concentration de la population dans ces zones urbaines conduit à la formation
du tissu péri-urbain. Albert Levy dénonce la « métropolisation et (la) transition énergétique
(comme) un couple impossible »257 en cela que la métropolisation met à mal la conscience
écologique de l’urbanisme car les villes compactes émettent moins de GES grâce aux transports
communs et aux réseaux. La morphologie urbaine et les émissions de GES sont liées, et l’urbanisme
est la solution à la création des villes durables, compactes et écologiques.
Dès lors, il faut mettre en place une stratégie et des outils pour la planification climat des villes afin
de limiter l’empreinte au climat, et cela passe par les politiques publiques. En effet, l’Etat a un rôle
primordial à jouer car il est l’acteur politique en charge258 des stratégies et planifications urbaines. Il
doit répondre à la crise du logement, préserver les espaces naturels, un écosystème sain et durable et
soutenir l’économie croissante. La démographie augmente, c'est pourquoi il faut construire
davantage par le processus de la densification urbaine afin de répondre aux besoins de logement et
d'éviter l’étalement urbain trop consommateur d’espace, et corollaire de l’artificialisation des sols.
Cette stratégie de densification urbain peut se décliner par plusieurs moyens tels que la
transformation des bureaux en logements qui permet une mise sur le marche de nouveaux
logements sans constructions nouvelles, ou encore la surélévation des bâtiments qui est une réelle
solution au Vietnam car les règles d’urbanisme ne limitent pas la hauteur des constructions. Ainsi,
une maison peut se composer de 10 étages en parfaite légalité, et sachant que la construction sur les
toits et l’alignement de la hauteur des bâtiments mitoyens permet d’éviter les « dents creuses », ces
deux pistes représentent de vrais projets qui peuvent être menés par les politiques publiques. Pour
cela, il faut que des études de densification soit réalisées et prises en compte dans une planification
afin d’établir une stratégie foncière.
95
151. Les habitations abritant plus de monde permettent d’éviter l’étalement urbain
puisque la population est condensée. La question du renouvellement urbain touche toutes les villes
vietnamiennes et le développement économique et l’économie d’énergie en dépendent. La
planification permet une cohérence du développement territorial, et pour cela entre en jeu la
coordination. Cette dernière permet, notamment dans le domaine du transport, de créer des ponts et
des cohérences au sein de la ville, inter-villes, et d’optimiser les aménagements. Au Vietnam les
projets et investissements urbains demeurent encore dispersés 259. L’aménagement, est enfin
l’articulation entre l’urbanisme et la mobilité. L’aménagement de voies réservées au bus permet de
fluidifier la circulation des transports collectifs260. A titre d’illustration, il convient de prendre pour
exemple la situation des transports en commun à Hanoi. Les bus sont lents et ce n’est pas à cause de
leur force motrice mais du fait de la densité de la circulation. Souvent, pour s’adapter ils modifient
leur trajectoire et font fi de plusieurs arrêts de bus.
259 http://www.moc.gov.vn/news-detail/-/tin-chi-tiet/F4aS/146/629659/expert-workshop-on-outline-report-on-
assessment-of-urbanization-in-vietnam-in-the-period-of-2011-%E2%80%93-2020.html- Consulté le 30 avril 2019
260 https://www.h2020prospect.eu/images/Module_Handbooks/Module-on-Transport.pdf - Consulté le 30 avril 2019
261 Worl urbanisation prospect, 2014 département des affaires économiques des NU
new climate economy rapport annuel
IDEEI - La fabrique urbaine
ADEME - Méthodes et démarches de planification territoriale
Benchmark international
96
153. Par soucis de compréhension il convient de présenter les divisions administratives
au Vietnam. Tout d’abord, le Vietnam est divisé en 58 provinces et cinq municipalités, qui se
situent administrativement au même niveau que les provinces. Ces cinq municipalités sont des villes
a forte densité sur une zone géographique importante, avec un développement économique
important et dynamique et de grandes infrastructures. Les provinces sont subdivisées en
municipalités provinciales, cantons et comtés, eux-mêmes subdivisés en villes ou communes. Les
municipalités qui sont sous le contrôle du pouvoir central sont subdivisées en districts et comtés, qui
sont ensuite subdivisés en quartiers. Les provinces et municipalités principales sont des entités
légalement définies dotées d'un système de gouvernance structuré et de pouvoirs délégués par
l’autorité centrale pour superviser la législation locale ainsi que la gestion des ressources. En
revanche, dès la première subdivision, les localités sont dépourvues de système de gouvernement
structuré. Elles reçoivent des ordres directement par les autorités gouvernementales
hiérarchiquement supérieures262.
154. Les collectivités locales jouent un rôle indispensable pour la transition écologique.
Pour qu’elles soient efficaces il faut qu’elles soient légalement légitime d’agir et d’établir des
stratégies sur des programmes politiques relatifs au climat, tels que le développement des énergies
renouvelables et la baisse des émissions de GES. Elle est la plus à même de lutter contre la pauvreté
énergétique. La précarité des personnes n’ayant pas un accès régulier répondant à leur besoins
primaires en énergie peut être causée par un manque d’isolement de l’habitation. Il n’y a pas de
politiques publiques concernant cette problématique sociale, énergétique et écologique, telle que la
rénovation des bâtiments ou l'existence de tarifs plus avantageux pour les ménages en difficultés. La
ville est un acteur clé, qui si doté d’un plan et de connaissances de ses besoins, peut développer des
énergies durables pour répondre à ses besoins de manière rapide et indépendante. En effet, si les
gouvernements locaux disposent de plusieurs leviers politiques pour encadrer les dynamiques
d’énergie comme la COP21 de Paris le préconise, les objectifs ambitieux de 2050 seront plus
facilement réalisables. De plus, si les collectivité locales sont gestionnaires ou opératrices des
services énergétiques, elles pourront s’assurer de l’intégration des énergies renouvelables à leur
échelle et d'une meilleure distribution des énergies, et intégrer les citoyens dans le processus de la
transition écologique par une mise en commun et des financements participatifs.
97
155. La transition, qu’importe qui en est à l’initiative dépend de financements. Les
infrastructures urbaines sobres en carbone et résiliantes ont un coût élevé. Les politiques nationales
climatiques, doivent débloquer des financements ou faciliter les investissement privées afin de
pouvoir opérer une transition écologique des villes réussies, avec des projets à co-bénéfices
climatiques. L’urbanisation répond aux enjeux de la transition écologique en retissant les liens entre
la ville et les réseaux de transport collectif. Elle permet de limiter et rationaliser l’usage des
véhicules terrestres à moteurs hyper-polluants. Ces derniers fourmillent partout au Vietnam. La
transition énergétique à pour mission d’aménager l’espace afin d’encourager une multi-modalité
moins polluante et énergivore. Ces politiques publiques passent par la planification et l’innovation.
Le challenge de l’urbanisme est d’arriver à bâtir cette transition écologique. Par l’urbanisation, les
politiques publiques menées par le ministère de la construction et l’agence de développement urbain
du Vietnam263 ambitionnent de répondre de manière cohérente aux problématiques de déplacement
et d’écologie264 . L’enjeu est de créer un environnement urbain moins dépendant des véhicules
terrestres à moteurs. Si ce n’est pas tout à fait possible pour le Vietnam, il est en revanche planifié
d’établir une bonne articulation et utilisation raisonnée de ces moyens de transports 265. Les
transports sont également planifiés et, dans une logique de transition écologique, les transports
publics écologiques sont préférés. La planification permet une utilisation qualitative et efficiente de
l’espace.
156. Une grande partie du réseau de transport moderne du Vietnam a ses racines depuis
l'ère coloniale française pendant laquelle il était utilisé pour faciliter le transport des matières
premières vers les principaux ports. Il a ensuite été considérablement étendu et modernisé par la
suite266. Le réseau routier vietnamien comprend des routes nationales administrées au niveau
central, des routes provinciales gérées au niveau provincial, des routes de district gérées au niveau
du district, des routes urbaines gérées par des villes, et des routes communales gérées au niveau de
la commune267.
98
157. Au Vietnam, les motocycles, scooters, voitures individuelles et les bus sont les
principaux, si ce n’est les seuls, moyens de transports motorisés disponibles. En effet, les
bicyclettes, les motocycles et les scooters restent les formes de transport routier les plus populaires
dans le pays. Les bus publics exploités par des entreprises privées constituent le principal mode de
déplacement sur de longues distances pour une grande partie de la population. Les embouteillages
sont un problème croissant dans les deux métropoles vietnamiennes 268, en particulier avec le nombre
croissant de propriétaires de voitures individuelles 269. La place dominante qu’ils occupent induit des
problématiques écologiques en contribuant fortement à la pollution de l’air270.
158. Vingroup271, a crée VinBus, une filiale spécialisée dans les services de transport. Il
est prévu que VinBus fournisse ses services de transports en commun à partir du mois de mars 2020
dans cinq grandes villes du Vietnam, notamment Hanoï, Nẵng, HCM et Cần Thơ. La particularité
de ces bus, c’est qu’ils sont électriques. Ainsi, ils contribuent à la construction d'un réseau de
272
transport en commun sans pollution ni nuisance auditive . Dans cette même logique, l’entreprise
Vingroup s’est fixé comme objectif de développer et de populariser les véhicules écologiques
fonctionnant à l'électricité pour remplacer progressivement ceux fonctionnant à l'essence. Les
transports collectifs sont un outils indispensable à la transition écologique et permettent par des
politiques publiques de mettre en place une pratique dans les déplacements des populations et
répondre au besoins de mobilité des grandes métropoles. Singapour affronte cette problématique en
deux temps. Dans un premier temps, par une mise en place de transports en commun ‘propres’
infaillibles recouvrant toute l’île et desservant chaque quartier. Dans un second temps, cette
politique est suivie par une réglementation limitant le nombre de véhicules autorisés à circuler sur
son territoire. Cette politique a été vivement critiquée car le permis de la voiture a un prix élevé
mais elle ne met pas mal les déplacements des personnes les moins aisés car les transports en
commun sont suffisamment performants. Ces politiques contraignantes à l’égard de l’usage de
l’automobile est une solution envisageable mais le Vietnam doit tout d’abord se doter de moyens de
transport efficients.
268 Traffic Information System for Hanoi - Sohr, Brockfeld, Sauerländer, Melde
269 Encouraging Public Transport Use to Reduce Traffic Congestion and Air Pollutant: A Case Study of Hô Chi Minh
City - Linh Le, Thi Phuong, Anh Trinh
270 Cerema, 2017 -Déplacements, urbanisme, environnement, énergie
271 Vingroup est un conglomérat vietnamien axé sur le développement immobilier, les transports, la vente au détail et
des services allant des soins de santé à l'hôtellerie.Site internet - http://vingroup.net/ - Consulté le 4 mai 2019
272 VN - Vingroup to launch electric bus services in five cities - http://vietnamnews.vn/environment/519415/vingroup-
to-launch-electric-bus-services-in-five-cities.html#eUSWgRoT57RhWgD4.99 – Consulté le 4 mai 2019
99
159. La capitale du Vietnam et sa capitale économique sont en train de s’équiper d’un
métro273 les traversant respectivement. Ces projets ambitionnent de faire prendre des nouvelles
habitudes de déplacement aux riverains qui étaient jusque là forcés de contribuer à la pollution
atmosphérique pour se déplacer274. Il répond également à la dynamique de développement
économique et à la réponse écologique du Vietnam. Les déplacements sont de plus en plus
nombreux, et cette croissance est normale au vu de la démographie criossante. Ces projets menés
dans les deux grandes métropoles du Vietnam répondent aux besoins résultant de leur
développement économique tout en maitrisant les effets négatifs de la pollution. Les constructions
sont internationalement soutenues, notamment par la France et son Agence de développement et
Banque Européenne d’Investissement, mais également et dans une autre mesure, par la Banque
Asiatique de Développement et par des entreprises chinoises. Les métros doivent être mis en service
dans les prochaines années et devraient améliorer la fluidité de la circulation et le taux de pollution
des métropoles.
160. Il est certain qu’une nouvelle articulation entre la ville et ses déplacements est
indispensable à la transition écologique. La marche et le vélo doivent avoir avoir leur place dans
l’espace public. A Hanoi, excepté le week-end au vieux quartier, ces deux modes de transport sont
inexistants. Le reste du temps, les trottoirs font office de route et de places de stationnements
sauvages pour les cyclomoteurs, empêchant la circulation piétonne. Afin de développer des modes
de déplacement propre, il faut une organisation des espaces le permettant en accompagnant pro-
activement les changements de comportements de mobilité. L’excessive circulation est l’une des
causes principales de la pollution atmosphérique, par les GES et aussi par les particules fines, dont
résultent 7 millions de décès par année dans le monde selon l’OMS. La pollution atmosphérique est
autant néfaste sur la biodiversité que sur la qualité de vie des humains.
273 https://e.vnexpress.net/news/business/economy/hanoi-metro-stations-in-line-for-april-launch-3901949.html -
Consulté le 30 avril 2019
274 https://vn.ambafrance.org/Ligne-3-ligne-pilote-du-metro-de-Hanoi - Consulté le 30 avril 2019
275 Rapport interne de l’Ambassade de Belgique, sous la direction de Madame Anke Van Locker, Première secrétaire
100
transition écologique et s’inscrit dans la logique d’aménagement d’un écoquartier 276. Ce dernier est
un projet d’aménagement urbain répondant aux particularités de son environnement et respectueux
des principes du développement durable277 où la nature est au centre de la planification urbaine pour
un cadre de vie agréable278.
276 http://eduscol.education.fr/sti/sites/eduscol.education.fr.sti/files/ressources/pedagogiques/3878/3878-
ecoquartier.pdf- Consulté le 30 avril 2019
277 http://www.cohesion-territoires.gouv.fr/IMG/pdf/eco-quartiers_brochure_web.pdf - Consulté le 30 avril 2019
278 Op.Cit. paragraphe 210
101
****
162. Les énergies renouvelables sont la pierre angulaire de la transition écologique. La
transition énergétique est l’un de ces composant les plus importants. Le Vietnam investit et incite
aux financements des énergies renouvelables. Néanmoins, les besoins énergétiques augmentent et
les énergies renouvelables ne sont pas suffisamment développées pour remplacer l’intégralité des
énergies fossiles et pallier la demande en augmentation.
163. La substitution des énergies fossiles limitées au profit des énergies renouvelables
et durables doit être accompagné par la sobriété. Les énergies renouvelables et les économies
d’énergie doivent être intégrées dans toutes les activités humaines. Ainsi, la transition écologique ne
peut se faire sans une urbanisation écologique efficiente. Des mesures et des projets intègrent la
rationalisation de l’usage des espaces. Pourtant, la planification urbaine écologique est encore
timide au Vietnam. Il en résulte que les besoins de logement sont croissants et que pour y répondre,
les habitations poussent partout et de manière désordonnée. Ce cahos urbain est un obstacle à la
transition écologique. La maitrise de la l’urbanisation et la limite de la périurbanisation se traduit
par la planificaiton de la densité urbaine raisonnée et controlée. La densification urbaine permet une
économie d’énergie considérable et une préservation des espaces naturels. Dans la même logique, le
Vietnam a entrepris la reconquête des espaces par une augmentation de la naturalité et l’installation
de mobilités douces.
102
Chapitre Second L’adaptation des secteurs clés du développement
économique à la transition écologique
En effet, l’industrie représente 36,4 % du PIB et emploie 22,9 % de la population active. Elle
constitue un moteur de la croissance vietnamienne279 mais est extremement polluante et boulverse le
secteur agricole. Ce dernier représente 18 % du PIB et emploie 41,8 % de la population active du
Vietnam280 mais connaît un ralentissment dû au changement climatique.
279 Ibid
280 Rapport Banque Mondiale de 2018
103
Section I L’industrie et les services au cœur de la transition écologique
165. La transition écologique concerne également les industries par la mise en place de
parcs éco-industriels (Paragraphe 1) et les services, notamment celui du tourisme par la tentative
d’établir un tourisme écologique et éthique (Paragraphe 2).
166. Le Vietnam a atteint des résultats économiques remarquables après près de 30 ans
d'innovations et de politiques d'ouverture. Ces réalisations sont largement attribuables au
développement des zones économiques et industrielles conçues pour créer un climat favorable aux
fabricants et entrepreneurs nationaux et internationaux. En 2018, sont recensées près de 400
entreprises ayant mis en place une production durable au Vietnam, au sein des 325 parcs éco-
industriels. Ils ont généré 40% des recettes totales du secteur industriel 281 et des effets néfastes pour
l'environnement. Au Vietnam, 15% des parcs industriels fonctionnent sans installation de traitement
des eaux usées, générant une pollution de l’air et de l’eau qui constituent une menace pour la santé
et les conditions de vie des communautés environnantes et la biodiversité. Pour améliorer la
situation le Ministère de la Planification et de l’Investissement (MPI), en collaboration avec l’ONU,
a lancé le projet « Mise en œuvre de l'initiative relative aux parcs industriels écologiques pour des
zones industrielles durables au Vietnam ». Les parcs industriels reposent sur les trois piliers de la
transition écologique qui sont économique, social et environnemental282. En août 2014, le projet a
été approuvé par le Premier ministre avec une subvention de plus de 4,5 millions de dollars
américain du Fonds pour l'environnement mondial. Le projet permet une transition écologique de
trois zones industrielles en zones éco-industrielles. Les aides permettent aux entreprises de convertir
les technologies et d'appliquer des procédés de production moins polluants, de manière à réduire les
émissions de GES et d’utiliser efficacement l'énergie avec une connectivité inter-entreprises 283.
L’innovation des technologies propres et faiblement émissives dans tous les secteurs industriels suit
la trajectoire de la transition écologique. En vue d’aider les entreprises à surmonter les obstacles
281 op.cit 8
282 EIPVN - https://eipvn.org/ - Consulté le 30 avril 2019
283 Vietnam environment administration magazine eco industrial park the key to green industrial zone in Vietnam
http://tapchimoitruong.vn/pages/article.aspx?item=Eco-industrial-Park---The-key-to-green-industrial-zones-in-Vi
%C3%AA%CC%A3t-Nam-41347
104
financiers en matière d’investissement des technologies propres et peu onéreuses, le MPI 284 a conclu
un partenariat avec la Société financière internationale, la Banque vietnamienne de développement,
le Fonds vietnamien de protection de l’environnement et la Banque mondiale pour que le projet :
Vietnam Energy Project dans la continuité d’Efficiency for Industrial Enterprises. Il permet de
débloquer des mécanismes financiers soutenant les investissements dans les technologies ‘vertes’.
Concrètement, il s’agit d’aides directes à l'investissement, d’incitations fiscales et de prêts
préférentiels285.
284 https://isid.unido.org/files/Gic2016/conference_proceedings/Dong%20Tran%20Duy_presentation_Plenary
%203%20GIC%202016.pdf - Consulté le 30 avril 2019
285 https://eipvn.org/eco-industrial-park-brings-economic-benefits-in-parallel-with-environmental-protection/
286 Vietnam Cleaner Production Center & co - https://vncpc.org/en/project/implementation-of-eco-industrial-park-
initiative-for-sustainable-industrial-zone-in-vietnam-eip/#toggle-id-3 - Consulté le 30 avril 2019
287 https://www.wrforum.org/wp-content/uploads/2017/12/SS9-10-Tran-n.pdf - Consulté le 30 avril 2019
288 https://open.unido.org/api/documents/5366397/download/Pamphlet%20Eco-Industrial%20Park.pdf - Consulté le
30 avril 2019
289 Se fondant sur l’énergie circulaire.
105
ou des processus différents, ce qui signifie que le volume d'eaux usées évacuées était également
différent290.
106
mesure a réussi à encourager les entreprises à améliorer leur processus de gestion et de production
pour adopter des méthodes plus efficaces et plus écologiques293.
170. Pourtant, l’interdiction de l’importation de plastique n’est pas à l’ordre du jour 295.
En revanche, une augmentation des frais d’importation des déchets plastiques est prévue. En aval,
une politique de tri et de recyclage les valoriseraient. Le Ministère des Ressources naturelles et de
l'Environnement conditionne les importations de plastiques, par décret à partir de 2025. Ainsi,
seules sont autorisées les importations des déchets plastiques destinées à la fabrication d’autres
produits. Le Vietnam met en place une économie circulaire pour préserver ses eaux de la pollution.
Un autre règlement prévoit une limitation à 70 % d’importation par entreprise, les 30% restants
devant provenir de déchets plastiques nationaux recyclés296. De plus, le Ministère des Ressources
naturelles et de l'Environnement a déclaré que prochainement l’importation sera interdite pour les
plastiques les plus nocifs pour l'environnement. Dès leur arrivée sur le territoire, les moyens de
contrôle sont mis en œuvre. Ainsi, dans les ports est mis en place une équipe d'inspection dirigée
par le ministère des Finances.
107
Vietnam ne produit que 2,6 millions de tonnes de plastique par année, les 7,4 millions de tonnes
restants sont importés297. La lutte contre la pollution plastique est en marche, mais comme sa tenace
durabilité, il a encore une longue vie devant soi. La solution est le renforcement du recyclage et de
l’économie circulaire.
173. Le tourisme est un secteur clé dans l’économie du Vietnam. Les touristes
consomment les voyages et les découvertes comme un produit à part entière. Les politiques
publiques vietnamiennes encouragent le tourisme, qui en 2018 représentait 40 % de l’économie du
pays. Pourtant, son développement n’est ni encadré, ni contrôlé. Le tourisme n'est pensé que dans
une optique de court terme et est malheureusement dommageable aux environnements écologiques
exploités. Ces derniers subissent le tourisme de masse qui dévaste la biodiversité des sites.
174. Le tourisme est une économie vitale pour le Vietnam, il faut qu’il soit durable.
L’écotourisme est donc une solution qui s’offre au Vietnam299. L’Organisation mondiale du
tourisme (OMT) défini l’écotourisme dès 1992 dans l’Agenda 21, comme étant : « Un tourisme qui
tient pleinement compte de ses impacts économiques, sociaux et environnementaux actuels et
futurs, en répondant aux besoins des visiteurs, des professionnels, de l’environnement et des
communautés d’accueil. »300 Les grands principes de l’écotourisme sont déterminés par le Comité
21 en 1995 et dernièrement actualisés en 2004 par l’OMT. Le premier est l’exploitation optimale
des ressources environnementales tout en préservant sa biodiversité et ses habitats. Le deuxième
principe est le respect de l’authenticité socioculturelle, par le respect des coutumes et du
patrimoines bâtis ou non bâtis. Enfin, le troisième principe est d’assurer une activité économique
297 Vitenam Plastic Association 2017 Report - http://vpas.vn/ - Consulté le 27 avril 2019
298 Vietnam Briefing - Tourism contributes significantly to Vietnam's economy - Vietnam’s Tourism Industry Continues
its Growth in 2018 -
https://www.vietnam-briefing.com/news/vietnams-tourism-industry-continues-growth-2018.html/– Consulté le 2 mai
2019
299 CNRS -Le tourisme durable au Vietnam - Dinh Pho Tran - https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00418763/document -
Consulté le 27 avril 2019
300 OMT - Définition du tourisme durable - http://sdt.unwto.org/fr/content/definition - Consulté le 27 avril 2019
108
viable et durable301 qui profite à tous les acteurs concernés en poursuivant la réduction de la
pauvreté. Ces principes sont le fondement de l’écotourisme et la règlementation du tourisme est
indispensable pour assurer leur respect. L’écotourisme doit être mis en œuvre à tous les niveaux
pour répondre aux éxigences de la transition écologique.
175. Le tourisme est un enjeux économique et écologique. Toutes les menaces qu’il
porte contre la biodiversité contraint le gouvernement à devoir encadrer les activités humaines. Il
faut concilier le développement économique et l’équilibre naturel des environnements exploités.
Sans cela, l’économie concernée n’est pas durable. Au Vietnam, l’empreinte environnementale des
touristes est désastreuse. Habitudes, transports, habitations et installations touristiques nuisent
dangereusement à l’écosystème. Pourtant, l’attrait et les opportunités qu’offre le Vietnam en
matière de tourisme sont nombreuses302. Pourtant, « des marées noires et des rivières mortes »303
font désormais parties du paysage. Moins de 20% des barrières de corail abritent encore des coraux
vivants, et plus de 80% d’entre elles sont menacées de disparition. Le gouvernement vietnamien
prend conscience de la situation. Des mesures pour préserver les écosystèmes et intégrer l’écologie
et le développement durable dans ses planifications304 sont prises. Pourtant, les actions restent
encore timides, et même les sites classés au patrimoine mondial par l’UNESCO 305 ne sont pas
préservés. Victimes de leur succès, le tourisme les défigure. Cat Ba et la baie d’Halong, première
destination touristique mondiale en 2018 a perdu ses couleurs et sa biodiversité 306. Pour une
préservation de l’écosystème et du paysage une nouvelle dynamique doit articuler la pluralité des
tenants et aboutissants du tourisme. Une conception écologique du tourisme avec un aménagement
et une maitrise des ressources, une limitation des flux de touristes et une responsabilisation des
populations et des visiteurs est indispensable à la pérennité de ce secteur économique. Seule une
stratégie commune concernant tous les acteurs permet de répondre à l’article premier de la Charte
du tourisme durable de l’OMT qui dispose que le plan écologique doit être supportable « à long
terme sur le plan écologique, viable sur le plan économique, et équitable sur le plan éthique et
social pour les populations locales » 307 ou encore comme étant « une forme de voyage responsable
109
dans les espaces naturels qui contribue à la protection de l’environnement et au bien-être des
populations locales » par la Société Internationale d’Ecotourisme.
176. Les institutions internationales ont mis en place des chartes de conduites élaborées
(OMT), et des codes de conduite (World Wildlife Fund), mais qui se fondent sur la volonté des
acteurs, par principe d’adhésion. Tout repose sur la volonté des parties. Concrètement, il s’agit du
tourisme écologique. Plus spécifiquement les circuits verts ou encore les éco-tours se mettent en
place un peu partout au Vietnam, permettant un tourisme écologique. Des projets naissent, tel que
celui dans la sud-région du Mékong qui a bénéficié de 10 millions de dollars de crédit à taux
préférentiel par la Banque asiatique. Le Ministère de la Culture, du Sport et du Tourisme, a affirmé
que ce projet d’envergure promeut la croissance économique en développant durablement le
tourisme, en réduisant la pauvreté par la création d’emplois, en modernisant les installations et
infrastructures touristiques et préservant les sites visités des dégradations308.
110
Section II. Les défis et enjeux de l’utilisation écologique des terres au
service du développement économique
178. Le Vietnam se porte bien économiquement mais doit faire face au changement
climatique qui perturbe son développement économique à long terme. Le Vietnam a été déclaré
comme le quatrième pays le plus touché par le changement climatique lors de la conférence sur le
changement climatique de décembre 2018 en Pologne (COP24).
179. Vulnérable, notamment en raison de son delta qui est menacé par la montée des
eaux dont les conséquences sont l’intrusion saline et l’érosion. Elles affectent la biodiversité et
l’agriculture (Paragraphe 1). Pour éviter un désastre économique, le Vietnam tente de concentrer ses
productions sur des cultures nouvelles et résilientes, telle que l’aquaculture (Paragraphe 2). La
durabilité du développement économique du pays repose également sur sa forêt309 (Paragraphe 3),
dont la sauvegarde est essentielle dans une volonté de transition écologique.
309 L’agriculture est entendue au sens large. Il convient d’étudier la situation de la sylviculture.
310 Parcelles agricoles qui s’étendent de plus en plus. Ce grignotage des espaces est un autre problème écologique qui
mérité d’être traités plus amplement.
311 ADEME rapport – Consulté le 30 avril 2019
111
adapte et améliore sa politique d’exploitation et de production agricole. Le Ministère de
l’Agriculture et du Développement rural est l’acteur clé de ce changement. Des règlementations ont
été adoptées, soutenant les agricultures résilientes. Ainsi, les localités de la région du delta du
Mékong ont transféré près de 40 000 hectares de terres agricoles en aquaculture et en arboriculture
fruitière. Concomitamment, la production de riz a été maintenue grâce à une augmentation de la
productivité et à une amélioration de la qualité des semences de riz312.
182. La transition écologique passe par la transition énergétique313, il est donc crucial
de réduire l’impact énergétique de l’activité agricole. Entre carburants et combustibles, les quantités
d’énergies sont considérables. La solution envisagée est l’autosuffisance énergétique par zone
agricole. Si l’énergie est photovoltaïque, le systèmes est appelée agrovoltaïque. Cette méthode
permet une autosuffisance énergétique, durable et écologique. De plus, les pratiques et habitudes
doivent évoluer et s’adapter aux nouvelles problématiques locales314.
B) La permaculture
183. Les crises qu’affrontent le Vietnam poussent à rompre avec son modèle agricole et
ces pratiques dommageables et non durables et à se tourner vers une agriculture écologique. Cette
dernière répond au principe de développement durable en agriculture permet une gestion
économiquement durable et rentable, sans dégradation de l’environnement et rarification des
ressources naturelles. Les solutions apportées par la transition écologique en matière d’agriculture
sont multiples et diverses et les défis titanesques. Les terres nourricières doivent subsister pour la
subsistance des humains. Il faut opter pour une transition écologique dans l’agriculture. Les défis
sont partout et différenciés. Sont concernés les habitudes alimentaire, les aides aux agriculteurs, les
modes de cultivation. L’agriculture doit continuer de pouvoir subvenir aux besoins humains. Le
112
concept de la permaculture intervient dans ce projet de développement durable de l’agriculture. La
permaculture est une agriculture durable et en harmonie avec son environnement naturel.
184. La permaculture est un procédé traditionnel au Vietnam qui est pratiqué tout
autour du delta du Mékong. Les fermes d’arbres fruitiers en canopé abritent des légumes entourés
de tranchées d’eau pour la pisciculture. Plus précisement, la ferme est aménagée en une longue série
de tranchées peu profondes remplies d'eau, laissant entre elles des bermes d'environ deux mètres de
large. Les tranchées couvrent toute la longueur du terrain. Une rangée d'arbres fruitiers est plantée
le long de chacun de ces bermes. Il peut y avoir une multitude de plantations différentes. Tout en
permettant de maintenir un écosystème vivace, avec des insectes qui nourrissent les poissons qui
vivent dans le réservoir. Ce dernier n’a pas un simple rôle d’hydradation des plantations 315. C’est le
concept selon lequel l’agriculture est en symbiose avec les éléments naturelles de la planète et ne les
raréfie pas par son activité. Cette logique permet de mettre en place un mode agraire durable et
écologique. En somme, la permaculture est un corollaire de l’agro-écologie qui se traduit par une
économie d’espace et d’ énergie.
113
hasard, et doivent être planifiées par les autorités publiques. Telles que les interdictions d’utilisation
de certains produits néfastes à l’écosystème et parallèlement inciter par des subventions à
l’agriculture biologique. La transition écologique ne peut se faire sans l’intégration de l’écologie
dans l’agriculture. Or, au Vietnam, les préoccupation immédiates conduisent à prendre des
trajectoires peu favorables à l’environnement.
B) L’agriculture biologique
188. Il convient de se focaliser sur des problématiques concrètes touchant le Vietnam.
Le Vietnam est un des exportateur de riz les plus importants de la région. L’apport économique de
cette agriculture est essentielle au développement économique du pays. Pourtant, l’exploitation du
riz du Mékong rencontre des écueils. Tout d’abord l’industrialisation a entrainé un exode rural,
donc la conséquence est un manque de main d’œuvre. Interviennent ensuite, les effets du
changement climatique par l’intrusion de l’eau salé, les inondations et l’érosion qui réduisent les
espaces exploitables. Puis, les effets des fertilisants et leur mauvaise gestion produisent des
émissions de GES. Enfin, les terribles effets des pesticide et herbicides qui contaminent les
plantations de riz, et environnantes, de l’eau et des sols.
114
Vietnam323. La première phase de nettoyage a pris fin en 2017 à Da Nang 324. Il reste de nombreuses
zones en cours de nettoyage 325. Outre les problèmes liés aux herbicides, l'exposition de l'arsenic à la
nappe phréatique dans le delta du Mékong est également devenue une préoccupation majeure 326.
Ces conséquences des guerres est contré par les gouvernement vietnamien. Dans cette même
logique, l’agriculture biologique fait son apparition dans l’agriculure masse production.
L’agriculture biologique présente de nombreux atouts environnementaux. En effet, ils préservent la
qualité de l’eau et des sols car son absent de leur composition les agents nocifs. En cela il
préservent la biodiversité et les matières organiques de son habitat 327. Il s’incère dans une stratégie
agro-écologique. Elle mise sur des espaces permettant la régulation et l’adaptation de
l’écosytème328, car « l’agriculture entretient des interrelations étroites avec la biodiversité »329.
190. Le Vietnam doit passer par la construction cohérente d’une planification résiliente
de son agriculture afin de préserver sa biodiversité et d’encourager le développement économique
du pays. Pour cela il faut avoir connaissance de la situaiton et pouvoir anticiper les impacts du
changement climatique330. En effet que ce soit « au niveau national comme régional, le passage à
une agriculture plus durable nécessite une adaptation des compétences »331. Les métiers de
l’agriculture doivent évoluer pour répondre aux défis de l’agriculture du futur. Ainsi, pour
transionner vers des modes d’agriculture plus durable et écologique, les acteurs doivent maitriser
des compétences et connaissances en agronomie, écologie et économie pour mener des stratégies se
fondant sur l’écosystème. Pour que la transition écologique prenne vie, les premiers concernés
doivent s’emparer du concept et l’intégrer dans leurs modes de production et d’exploitaiton. En
effet, le changement climatique a des effets négatifs sur la production agricole au Vietnam et dans
de nombreux autres pays du monde, obligeant les pays à introduire des solutions aux systèmes
alimentaires intelligents face au climat.
323 Agence France-Presse - The US is helping to clean up Agent Orange residue, 50 years since the Vietnam War -
https://www.thejournal.ie/vietnam-agent-orange-3038652-Oct2016/ - Consulté le 2 mai 2019
324 Vietnam News - https://vietnamnews.vn/society/464566/monsanto-court-ruling-bolsters-the-hope-for-millions-of-
vietnamese-agent-orange-victims.html – Consulté le 2 mai 2019
325 Reuter - U.S. prepares for biggest-ever Agent Orange cleanup in Vietnam - https://www.reuters.com/article/us-
vietnam-usa-mattis/u-s-prepares-for-biggest-ever-agent-orange-cleanup-in-vietnam-idUSKCN1MR1U4 – Consulté
le 2 mai 2019
326 Berg, Stenge, Pham - Magnitude of arsenic pollution in the Mekong
327 Programme agriculture biologique, protection de l’eau et des territoires - Le programme agriculture biologique,
protection de l’eau et territoires www.eauetbio.org – Consulté le 30 avril 2019
328 Valoriser l’agriculture dans le milieu rural - La fédération nationale des centres d'initiatives pour valoriser
l'agriculture et le milieu rural www.civam.org – Consulté le 30 avril 2019
329 INRA - Agriculture et biodiversité Valoriser les synergies - Claire Sabbagh -
file:///Users/Amel/Downloads/synthese-expertise-agricultureetbiodiversite-rev.pdf
330 INRA- Mieux utiliser la biodiversité pour réussir la transition agro-écologique – Tixier Boichard et Lescourret -
https://www6.inra.fr/ciag/content/download/5596/42516/file/Vol43-5-Tixier.pdf
331 Annick Diolez
115
Dans cette logique, un effort doit être fait quant à la formation des agriculteurs dans la gestion de
leurs terres. Les connaissances de ces corps de métiers sont centenaires, mais aux vues de
changements climatiques et des modes d’exploitations changeants, un nouveau mode de conduite et
de gestion doit être mis en place pour répondre aux enjeux agro-écologiques. Il faut permettre aux
agriculteurs de maitriser et de penser différemment leur système d’approche de rendement.
116
d’incitation. L’opinion publique en fait une publicité positive. En effet, un site internet répertorie
sous forme de liste les magasins vendant des produits biologiques et écologique à Hanoï 337.
Cependant, les magasins qui vendent des produits sains ont du mal à concurrencer les épiciers des
marchés traditionnels car les prix de ces légumes coutent souvent le double de ceux des légumes
non biologiques.338 Il est question de santé publique, les populations ne doivent pas se résoudre à
consommer des aliments cultuvés aux engrais chimiques pour cause de précarité.
192. Le Vietnam suit cette trajectoire de renouvellement des agricultures grâce à l’aide
d’innovations, d’équipements et d’infrastructures permettant une meilleure connaissance et gestion
des ressources naturelles. Ainsi, le Vietnam lutte en s’évertuant d’user des technologies innovantes
pour lutter contre les inondations, l’intrusion de l’eau salé dans l’eau douce et sauvegarder son
agriculture. Le Vietnam s’adapte aussi, en se tournant notamment vers la pisciculture, l’aquaculture
et la monoculture. Ainsi, des stratégies plus viables d’exploitation des terres se développent et se
substituent à d’autres339. En matière de diversité génétique agricole, le Vietnam est l’un des douze
centres de cultivars originaux du monde. Les cultivars sont importantes dans l’agriculture de par
leur qualités agricoles. La banque de gènes de cultivars du Vietnam conserve 12 300 cultivars de
115 espèces. Le gouvernement vietnamien a consacré 49,07 millions de dollars des États-Unis à la
préservation de la biodiversité, et a créé 126 zones de conservation, dont 30 parcs nationaux. 340 Le
Vietnam a mis en œuvre une politique de restructuration de l'agriculture visant à accroître la valeur
ajoutée et à garantir un développement durable. Les politiques se sont traduitent par un transfert de
près de 40 000 hectares de terres agricoles à l'aquaculture et à la culture d'arbres fruitiers. Ces
politiques s’inscrivent dans le cadre des efforts visant à mettre en place une agriculture respectueuse
du climat.341
117
193. Le Vietnam est le quatrième pays le plus touché par le changement climatique au
monde342. Cette vulnérabilité se traduit principalement par la montée des eaux affectant son
économie et son développement. L’agriculture tente de s’adapter à ce changement climatique, en se
concentrant sur de nouvelles cultures telle que l’aquaculture. Dans la même lancée, elle modifie ses
plans et projets pour répondre aux nouvelles problématiques. Dans ce sens, le Ministère de
l'agriculture et du développement rural vietnamien a promulgué la circulaire 19/2013 /
TTBNNPTNT le 15 mars 2013 relatives aux lignes directrices de la production agricole, telles que
la protection des végétaux, l’élevage, l’irrigation, l’aquaculture, la foresterie, la saliculture et
capture de fruits de mer.
C) L’essor de l’aquaculture
194. « Le terme aquaculture recouvre toutes les formes d’élevage d’animaux et de
plantes aquatiques en eau douce, saumâtre ou salée. »343 et concerne les étanges, rivières,
réservoirs, lacs (pour les petits espaces le terme approprié est la pisciculture), estuaires, ou encore la
mer. Avec un littoral de plus de 3 260 kilomètres et plus de 4000 îles et îlots habités et de
nombreuses baies, rivières et anses, avec 400 000 hectares de mangrove, le Vietnam dispose d'un
potentiel énorme pour l'aquaculture. Sa zone économique exclusive représente près de 30% de la
mer de Chine méridionale. L’aquaculture est au coeur de l’économie vietnamienne. En début 2019,
50 000 ménages cultivent des produits marins dans tout le pays. La plupart sont des petits
agriculteurs indépendants utilisant du vieux matériel et des pratiques peu efficientes par rapport à la
capacité d’exploitation.344
195. Pendant des siècles, la pêche et l'aquaculture ont suivi les méthodes traditionnelles
et ont été sous-développé. Depuis les années 1980, l'aquaculture est devenue l'un des secteurs les
plus importants de l'économie du pays. Lorsque l'exploitation correspond aux niveaux de production
naturels, elle est équilibrée. A l’inverse, la surexploitation et surpêche de stocks immatures, ne
permettent pas un renouvellement des espèces et la durabilité de l’exploitation. Il en résulte une
diminution des stocks marins qui menace la biodiversité et l’économie durable du Vietnam.
L’aquaculture doit être le fruit d’une planification raisonée afin de préserver ces ressources
naturelle et économique essentielle au développement du Vietnam.
118
196. L’aquaculture peut être terrestre et totalement immergé, d’eau douce et d’eau salé.
Elle concerne l’alevinage, l’élevage de poissons et autre faune aquatique, tel que les crevettes,
mollusques et crustacés. Les espèces d'eau douce sont élevées dans des cages ou des conteneurs en
bois, placées dans des étangs, des rizières et des lacs. Les variétés d'eau de mer sont cultivées dans
des étangs naturels ou artificiels, sur ou près du rivage. L'aquaculture a tendance à être intensive
plutôt qu'étendue, bien que cela dépende de l'espèce concernée. En aquaculture intensive, les stocks
de poissons sont élevés et nourris par des êtres humains. C’est ce modèle que poursuit le Vietnam
avec des objectifs ambitieux.
197. Ces dernières années, la production d’aquaculture n’a cessé d’augmenter. En 2018
le Vietnam est classé quatrième mondial des producteurs de produits de la mer issus de
l'aquaculture345. Une aquaculture durable est primordiale pour le développement économique, la
sécurité alimentaire et nutritionnelle, ainsi que pour garantir des moyens de subsistance de millions
de personnes346.
345 Derrière la Chine, l'Indonésie et l'Inde, avec 3,84 millions de tonnes de produits de la mer d'élevage en 2017, soit
plus de 53% de la production totale de produits de la mer au Vietnam (au total 7,23 millions de tonnes).
346 APFIC Regional overview of aquaculture trends in the Asia-Pacific region 2014
347 Ministère de la pêche vietnamien – www.fistenet.gov.vn
348 National Fishery Plan – 2017
349 La hausse des températures (qui diminue la teneur en oxygène dans l’eau), du niveau de la mer, les pluies et les
inondations qu’elles entrainent, la sécheresse, l’érosion des terres
350 VN - Eroded on an 8km section since 2004 - https://en.vietnamplus.vn/quang-nam-seeks-to-save-cua-dai-beach-
from-erosion/151006.vnp – Consulté le 28 avril 2019
351 Food and agricultural organisation- United Nations - http://www.fao.org/home/en/ – Consulté le 30 avril 2019
352 Aquaculture Vietnam 2019 – site internet - https://www.aquafisheriesexpo.com/vietnam/en-us/ – Consulté le 30
avril 2019
119
alimentaire et la sécurité environnementale est en défaveur de l’environnement. Pourtant l’un ne
peut survivre sans l’autre. Par cette prise de conscience, le Vietnam tente d’aller à contre courant en
fixant des objectifs de développement durable et s’alliant régionnalement à la préservation de ses
ressources halieutiques. L’aquacutlture doit connaître une transition écologique. L’ASEAN qui est
le pivot de ces politiques et la Mekong river commission353 permettent une dynamique et une
coopération dans la mise en place de mécanisme de développement durable dans l’exploitation des
eaux d’Asie du Sud-Est354.
199. Des solutions naissent pour contrer ces nouvelles contraintes climatiques. La
secheresse n’est plus une limite au développement économique de l’agriculture car la construction
de petits étangs destinés à stocker l'eau pour l'irrigation a été réalisé dans le cadre d'un programme
gouvernemental d’aides aux agriculteurs. L’eau des étangs provient de l'eau souterraine et est
alimentés par des réservoirs. En 2018, 1 727 étangs artificelles ont été recensésdont les travaux ont
été subventionnés jusqu’à 70% par l’État.355
353 Frédéric Lasserre -La gestion par bassin versant : du principe écologique à la contrainte politique – le cas du
Mékong
354 Dupetit - La question environnementale en Asie du Sud-Est : l’évolution des enjeux sécuritaires régionaux
355 VN – Irrigations ponds - https://vietnamnews.vn/environment/518048/lam-dongs-small-irrigation-ponds-help-
farmers-withstand-drought.html#U3TU0xYPe2kHIvuG.97 – Consulté le 30 avril 2019
356 Cong Kiet Le -La degradation de l’environnement au Vietnam
120
II. La sauvegarde la biodiversité forestière vietnamienne et le développement de
la sylviculture rationalisée
202. Les forêts jouent un rôle crucial au Vietnam en protégeant les bassins versants, en
prévenant l'érosion des sols, en atténuant les effets du changement climatique et en renforçant la
résilience des communautés. Pourtant, il reste moins d’un pour cent de la forêt primaire
vietnamienne. Ils abritent également des espèces rares et endémiques que l'on ne trouve nulle part
ailleurs dans le monde. Malheureusement, les forêts vietnamiennes et les espèces qui y vivent
disparaissent à un rythme alarmant. Le développment socio économique est également menacée, car
la foresterie est l’activité principale des populations environnantes dépendantes de la forêt et
dépourvues de moyens économiques alternatifs. Plus de 80% de la superficie forestière totale du
Vietnam est déjà gravement dégradée. Les forêts intactes restantes sont très riches en biodiversité et
contiennent un stock de carbone essentiel pour atténuer le changement climatique mondial. Le
gouvernement a élaboré diverses stratégies et politiques visant à inverser les tendances, notamment
la stratégie de croissance verte du Vietnam.
121
Rio de 1992 qui a pris en compte les zones forestières comme zones à préserver, que le
développement durable est devenu un objectif à poursuivre par des pays du monde entier, y compris
le Vietnam. Ce dernier a parfaitement conscience de l’importance d’une gestion durable des forêts
dans le développement durable. Dans ce sens le gouvernement vietnamien a élaboré des plans
d'orientation pour mobiliser tous les acteurs impliqués dans la gestion et le développement de la
protection des forêts avec la mise place de moyens de préservation et de protection des zones
forestières.
206. La gestion durable des forêts est un mode de gestion forestière écologique, qui
fixe des critères, indicateurs et objectifs économiques, sociaux et environnementaux. Ils sont la
durabilité économique est d'assurer des forêts constantes à long terme les affaires et le
développement en augmentant la productivité et l'efficacité, puis la durabilité sociale vise à garantir
que la foresterie doit être conforme aux lois, remplir les obligations qui incombent à la société,
garantir les droits et les intérêts ainsi que les préoccupations des personnes et des communautés
locales et enfin la durabilité environnementale consiste à faire en sorte que les forêts puissent
maintenir la capacité de protection de l'environnement et la biodiversité forestière, sans
endommager d’autres écosystèmes. En outre, la gestion durable des forêts doit assurer un bénéfice
présent et futur par l’utilisation raisonnable, efficace et durable de la forêt.
122
de reconnaissance du développement durable, un cadre juridique pour la gestion durable des forêts a
été mis en place englobé au Vietnam au fil du temps.
La foresterie est un secteur économique et technique spécifique qui joue un rôle essentiel dans le
processus de développement de l’économie vietnamienne qui représente 16,24 millions d’hectares,
qui correspond à la moitié de la superficie totale du pays, et est une source de revenus pour 25
millions de personnes. Par conséquent, la protection des forêts par une gestion durable est un
objectif prioritaire pour le gouvernement vietnamien.
En outre, le WWF soutien financièrement la mise en œuvre du projet Green Annamites de SNV 357.
L’objectif principal du projet Green Annamites est d’aider la transition du Vietnam vers un
développement résilient, climatiquement intelligent, peu polluant, qui protège les personnes, les
paysages et la biodiversité des provinces forestières. En effet, les projets ont pour ambition d’aider
la localité à préserver la biodiversité des forêts dans le contexte du changement climatique, et de
créer des moyens de subsistance durables pour les locaux.358 La poursuite de cet objectif se fait pas
une application de pratiques rationnelles et intelligentes face au climat et à une meilleure
conservation de la biodiversité. Les moyens utilisés sont des incitations économiques et le
développement de ressources alternatives.
****
209. Le gouvernement Vietnamien accompage la transition écologique en soutenant les
projets durables et respectueux de l’environnement, à la condition qu’ils soient économiquement
123
viables. Le facteur économique est central, le Vietnam est un important producteur de produits
agricole et forestier et a vu ses rendements croître ses dernières années. Or, l’intensification des
méthodes de production a entrainé l’épuisement des ressources et la dégradation des milieux
naturels qui conduise à limiter les potentiels futurs rendements. Les modifications des modes
d’exploitations sont indispensables pour une production durable. En effet 70% des vietnamiens
travaillent dans l’agriculture, il est donc essentiel de penser à ces éonomies pour augmenter la
productivité et les protéger du changement climatique. Pour ce faire, et faire au mieux, il faut
utiliser les nouvelles technologies. Les nouvelles technologies en agriculture encourageant le
développement durable. Le Vietnam est un des pays leader dans l’entreprenariat pour l’agriculture.
Ce secteur génère beaucoup d’emploi et d’argent, en effet elle produit plus de 10 milliards de
dollars américains. Le secteur de l’agriculture est une aubaine pour les investisseurs 359. Dans cette
logique, le gouvernement a entériné des décrets et circulaires. Les politiques publiques soutiennent
la smart agriculture et plus particulièrement pour adapter l’agriculture aux défigurations causées
par le changement climatique360.
124
Section III. L’innovation au service de la transition écologique agricole
361 Ces politiques répondent au principe 21 de la Déclaration de Rio qui dispose qu’il faut mobiliser la creativité, les
idéaux et le courage des jeunes du monde entier afin de forger un partenariat mondial, de manière à assurer un
développement durable et à garantir à chacun un avenir meilleur.
362 https://sce.fr/fr/sce-1 - SCE site internet – Consulté le 28 avril 2019
125
En conséquence certains sites subissent une dégradation de la qualité de l’eau, notamment avec
l’intégration de bactéries nouvelles pour l’habitat, des contaminations, et une eau pauvre en
oxygène. Deux provinces sont concernées par ces projets (Ben Tre et Ninh Thuan) du fait de la
salinisation de l’eau et de sa pollution. Le premier projet est un système de désalinisation mobile
fonctionnant à l’énergie éolienne. Il est destiné à fournir de l’eau douce autant pour l’agriculture
que pour la consommation des habitants. Il a une durée de vie de 20 ans, et peut être autonome
jusqu’à 210 jours en cas de panne. Il a la capacité de fournir 400 m3 d’eau douce par jour, et peut
être connecté aux réseaux d’irrigation déjà existants ainsi qu’au réseau de distribution de l’eau.
212. Concrètement, ce système est composé d’un corps flottant, d’un générateur
électrique fonctionnant avec l’énergie éolienne, mais également des batteries et des panneaux
photovoltaïques pour combler d’éventuelles fluctuations du vent. Le système est également
composé d’un système de désalinisation, et d’un système de communication. Système de
désalination fonctionnant grâce à des batteries rechargées avec des stations de recharge à terre Son
fonctionnement se fonde sur les principaux composants sont la valve d’entrée de l’eau, le système
de désalinisation et le réservoir d’eau. L’eau récupérée passe à travers les mécanismes de filtres,
elle est donc filtrée dans un premier temps, elle est ensuite traitée, avant d’être désalinisée. Son coût
de production influence son coût de vente. Afin d’évaluer si le prix de revente est excessif, il faut le
comparer et établir un repère de prix. Ainsi, le coût de l’eau à Hô Chi Min en 2019 est de 0.63$/m³,
et celui de la région où se trouve l’installation est de 0.45$/m³. Le projet fait s’élever le prix à
0.63$/m3, ce qui revient à la même somme qu’à Hô Chi Min 363. Le second projet a la meme finalité
et a une capacité de désalinisation qui peut varier entre 400m3 par jour et 800m3 d’eau par jour. Ce
second projet se compose d’une centrale éolienne sur la berge qui recharge les batteries du système
de désalinisation, batteries chargées qui sont ensuite placées et font fonctionner le système de
désalinisation. Mécaniquement le système se divise en deux ; la production d’énergie éolienne pour
recharger les batteries portables, et également du système de désalinisation, qui récupère l’eau salée,
la pré-filtre, et la pré-traite, avant de la désaler et de la retraiter, avant de la stocker. Le projet a
également pour avantage de s’adapter aux besoins en eaux : lors de la saison des pluies, l’énergie
superflue produite par la centrale éolienne sera redistribuée dans le réseau. Il est également possible
d’utiliser le système flottant, comme moyen de transport par exemple. Les deux projets, ont les
mêmes fonctionnalités, ‘propres’, et sont adaptés aux besoins et conditions de la région.Toutefois,
le premier projet a une fiabilité renforcée de par son éolienne, et donc la production d’énergie est
fixée sur la berge, ce qui la rend plus simple à construire.
363 Projets de l’Agence de développement Belge – ENABEL - https://www.enabel.be/ - Consulté le 30 avril 2019
126
De plus, il y a moins d’équipement que dans le premier projet, ce qui réduit de ce fait les coûts liés
à la maintenance et se trouvant sur la berge, le contrôle de l’énergie est plus aisé. En ce qui
concerne le coût de production de l’eau, la seconde option est celle ayant le coût le plus réduit : le
surplus d’énergie pouvant être introduit dans le réseau, de meilleures éoliennes peuvent être mises
en place364.
364 Ibid
127
Ces dernières années le gouvernement a encourager les pratiques forestières responsables par des
normes de certification durables. Cette approche renforce le développement économique durable et
préserve la biodiversité en fournissant une solution à long terme.
215. Les ressources vitales sont menacées d’épuisement. En effet, les forêts qui
représentent une ressource écologique indispensable (bois, carburant, médicaments, stockage de
CO2, purification de l’eau, préservation des sols cultivables) est victime de déforestation de masse.
Depuis le sommet de Rio de 1992 les zones forestières ont été définies comme des zones à
préserver et le développement durable est devenu un objectif à poursuivre par des pays du monde
entier, y compris le Vietnam. Ce dernier a parfaitement conscience de l’importance d’une gestion
durable des forêts dans le développement durable. Dans ce sens le gouvernement vietnamien a
élaboré des plans d'orientation pour mobiliser tous les acteurs concernés dans la protection des
forêts avec la mise place de moyens de préservation et de protection des zones forestières.
128
C) Projets relatifs à la protection des forêts
218. Afin de garantir la durabilité des moyens de subsistance des habitants, le Fonds
mondial pour la nature (WWF) s’est engagé sur plusieurs projets de conservation de la biodiversité
des forêts vietnamiennes. Six au total dont un programme sur le carbone (CARBI) qui sera lancé en
mai 2019 et menée jusqu’en 2013. Un corridor vert sera mis en place entre différents parcs, zones
forestières et zones montagneuses, ainsi qu’un programme se sensibilisation visant à renforcer le
rôle des populations dans les travaux de préservation de la biodiversité. En outre, le WWF soutient
financièrement la mise en œuvre du projet Green Annamites de SNV 365. L’objectif principal du
projet Green Annamites est d’aider la transition du Vietnam vers un développement résilient,
climatiquement intelligent, peu polluant. En effet, ces projets ont pour ambition d’aider la localité à
préserver la biodiversité des forêts dans le contexte du changement climatique, et de créer des
moyens de subsistance durables pour les locaux. 366 La poursuite de cet objectif se fait par une
application de pratiques rationnelles et intelligentes face au climat et à une meilleure protection de
la biodiversité. Les moyens utilisés sont des incitations économiques et le développement de
ressources alternatives.
129
Section III. L’innovation au service de la transition écologique agricole
130
notamment avec l’intégration de bactéries nouvelles pour l’habitat, des contaminations et une eau
pauvre en oxygène. Deux provinces sont concernées par ces projets (Ben Tre et Ninh Thuan) du fait
de la salinisation de l’eau et de sa pollution.
Le premier projet est un système de désalinisation mobile fonctionnant à l’énergie éolienne. Il est
destiné à fournir de l’eau douce autant pour l’agriculture que pour la consommation des habitants. Il
a une durée de vie de 20 ans, et peut être autonome jusqu’à 210 jours en cas de panne. Il a la
capacité de fournir 400m3 d’eau douce par jour, et peut être connecté aux réseaux d’irrigation déjà
existants ainsi qu’au réseau de distribution de l’eau. Concrètement, ce système est composé d’un
corps flottant, d’un générateur électrique fonctionnant avec l’énergie éolienne, mais également des
batteries et des panneaux photovoltaïques pour combler d’éventuelles fluctuations du vent. Le
système est également composé d’un système de désalinisation, et d’un système de communication.
Le système de désalinisation fonctionne grâce à des batteries rechargées avec des stations de
recharge à terre. Son fonctionnement se fonde sur les principaux composants sont la valve d’entrée
de l’eau, le système de désalinisation et le réservoir d’eau. L’eau récupérée passe à travers les
mécanismes de filtres, elle est donc filtrée dans un premier temps, elle est ensuite traitée, avant
d’être désalinisée. Son coût de production influence son coût de vente. Afin d’évaluer si le prix de
revente est excessif, il faut le comparer et établir un repère de prix. Ainsi, le coût de l’eau à Hô Chi
Min en 2019 est de 0.63$/m³, et celui de la région où se trouve l’installation est de 0.45$/m³. Le
projet fait s’élever le prix à 0.63$/m3, ce qui revient à la même somme qu’à Hô Chi Min372.
Le second projet a la même finalité et a une capacité de désalinisation qui peut varier entre 400m3
par jour et 800m3 d’eau par jour. Ce second projet se compose d’une centrale éolienne sur la berge
qui recharge les batteries du système de désalinisation, batteries qui sont ensuite placées et qui font
fonctionner le système de désalinisation. Mécaniquement, le système se divise en deux : la
production d’énergie éolienne pour recharger les batteries portables, et le système de désalinisation,
qui récupère l’eau salée, la pré-filtre, et la pré-traite, avant de la désaliniser et de la retraiter et de la
stocker. Le projet a également pour avantage de s’adapter aux besoins en eaux : lors de la saison des
pluies, l’énergie superflue produite par la centrale éolienne sera redistribuée dans le réseau. Il est
également possible d’utiliser le système flottant, comme moyen de transport par exemple. Les deux
projets, ont les mêmes fonctionnalités, sont « propres », et sont adaptés aux besoins et conditions de
la région. En conclusion, le second projet a une fiabilité et accessibilité (pour la construction et la
372 Projets de l’Agence de développement Belge – ENABEL - https://www.enabel.be/ - Consulté le 30 avril 2019
131
maintenance) plus intéressante de par son éolienne fixée sur la berge. En ce qui concerne le coût de
production de l’eau, la seconde option est celle ayant le coût le plus réduit373.
223. Les bases de données sont une solution révolutionnaire et essentielle au service de
la transitons agro-écologique. Le open data, ou bases de données en libre accès va autonomiser les
petits agriculteurs dans la mesure où la connaissance n’est plus un privilège pour quelques uns, mais
un droit pour tous. La data va en effet permettre à ce que les données ne soient plus la propriété
exclusive des grandes entreprises, mais plutôt un outil accessible à tous les intéressés. La véritable
révolution des données ne réside pas simplement dans l’ouverture soudaine de vannes de données,
elle se situe dans des applications concrètes dont l’utilisation ont un sens. Dans le domaine de
l’agriculture, ce sera des applications permettant de mieux gérer et organiser ses plantations, ses
récoltes, son arrosage, son engrais, etc. L’information peut transformer la vie des populations
rurales, en stimulant la croissance économique, et endiguant l’insécurité alimentaire.
224. Pour un développement durable et commun de l’agriculture il faut que les datas
soient disponibles, accessibles, compréhensibles, fiables, pertinentes et exploitables par les acteurs
du secteur de l’agriculture. Les informations peuvent alors concerner la géographie, le climat, le
marché, mais aussi les insectes, les maladies, l’équipement nécessaire à l’exploitation. Cela aura
pour impact l’augmentation du rendement et la réduction des coûts. La stratégie est tryptique. Tout
d’abord, il faut poser les priorités, ensuite mettre en place des mesures en fonction des priorités, et
enfin créer une plate-forme répondant aux priorités et mesures. Toutes les datas se recoupent et son
multisectorielles. Dans le cas de l’agriculture ; il faut rassembler des données sur le sol, sa
température, sa teneur en nutriment, son humidité, etc. Dans la mesure où c’est une production, il
faut aussi penser à la récolte, au transport de marchandises et ainsi de suite. Les données sont
précieuses sur tout le long de la chaîne alimentaire. Il fournit aux agriculteurs un accès à
l’innovation et les informent sur ce qui doit être fait et quand il doit être fait. Cette idée est défendue
et soutenue par GODAN374 (Global Open Data for Agriculture and Nutrition).
373 Ibid
374 GODAN - https://www.godan.info/ - Consulté le 30 avril 2019
132
225. Les données permettent de s’adapter aux nouvelles problématiques. A titre
d’exemple, la teneur en sel dans les plantations est une donnée importante. La mise en place de
pompes intelligentes capables de calculer la teneur en sel dans l’eau serait d'une grande utilité. Pour
ce faire, il n’y a besoin que d’une petite installation électronique qui envoie les informations sur une
application mobile. Ces pompes ont déjà été mise en place aux districts de Tieucan, Duyenhai et de
Travnh. Elles sont fonctionnelles et efficientes et permettent aux agriculteurs d’agir en
conséquence. En effet, les technologies et les données permettent aujourd’hui de prédire quelles
caractéristiques de quel produit sont les meilleures pour une meilleure production en fonction du
climat de la localité. Ainsi, on peut prédire le rendement des cultures. L'agriculture intelligente est
le concept de l'agriculture qui, récolte et livre des données au cours du processus de production
grâce aux technologies connectées. C’est en fonction de ces données qu’il est possible de gérer les
différentes potentiels problématiques et établir une agriculture intelligente, controlée, rationnelle et
durable. Le principe avancé est que l’agriculture de haute technologie n'est pas nécessairement une
agriculture intelligente, mais l'agriculture intelligente doit être basée sur une agriculture de haute
technologie. Le Vietnam a besoin d’une agriculture intelligente et pour cela des coopération
s’établissent. C’est notamment le cas de la province de Lam Dong s’unit avec l'Institut de
technologie japonais Kvaishi pour faire usage d'intelligence artificielle pour l'agriculture.
133
227. Le futur se construira immanquablement avec les bases de données et le défi est de
rendre cette technologie plus accessible. L’agriculture emploie 23 millions de personnes selon les
dernières statistiques de 2017. Ces personnes sont majoritairement des small holders, petits
agriculteurs, avec 45 000 entreprises agricoles et 12 000 coopératives. C’est aux pouvoirs publiques
de la rendre accessible pour le bon développement de son pays. Ces technologies permettent non
seulement une augmentation de la productivité et du rendement, mais aussi de rendre l’agriculture
durable par la préservation de l’environnement et le développement économique par la création
d’intermédiaires et donc d’emplois.
228. Investir dans l’agriculture assure la sécurité alimentaire et réduit la pauvreté, tout
en créant un marché avec un grand potentiel de développement. Les investissements futurs des
technologies pour l’agriculture représentent 15 milliards de dollars américains selon Digitising
Agriculture. Selon le cabinet Deloitte, 80% des compagnies agricoles attendent beaucoup des
technologies, et 70% estiment que leur potentiel économique va accroître grâce aux technologies.
Pourtant, au Vietnam, l’agriculture reste l’industrie la moins touchée par le marché des technologies
et pour les petits agriculteurs la technologie est quasiment inexistante377.
229. Concernant la chaîne de distribution : il faut établir une stratégie qui intégrera les
fournisseurs, agriculteurs, transporteurs, grossistes, entreprises transformant le produit brut,
vendeurs et enfin les consommateurs. La technologie permettra d’avoir une traçabilité des produits :
pour améliorer l’accès au marché et s’assurer que les produits sont sains, de qualité, connaître leur
provenance, etc. Cela permettra également d’améliorer l’accès aux marchés, avec des services
financiers mobiles et plus accessibles. Elle pourra également permettre une meilleure mise en
relation, communication et un transfert d’informations plus efficace entre les différents acteurs.
134
III. L’innovation, instrument du développement économique par la création
d’emplois
230. Le gouvernement vietnamien perçoit ces innovations comme une opportunité de
développement. En effet, un capital humain se construit pour un développement durable et une
économie croissante. Pour cela, l’éducation est indispensable pour avoir des populations capables
de gérer les technologies futures. Pour ce faire, il faut établir des objectifs et tout mettre en place
pour systématiquement les atteindre. Si l’aide ne vient pas du gouvernement, les initiatives
populaires peuvent le relayer. C’est notamment le cas en Suède, où des associations font des
formations pour les professeurs en accord avec le Ministère de l’Éducation. Les moyens peuvent
être délégués.
232. Il est nécessaire de coordonner les formations aux domaines d’avenir. Il faut les
combiner par un plan d’action gouvernemental. Les compétences permettent de suivre une politique
de chaîne de valeurs. Les compétences, c’est le bloc qualité et quantité qui soutient une croissance
durable. Attention, les compétences ne créent pas de travail contrairement à la gouvernance. L’ILO
(Organisation Internationale du travail) urge les autorités publiques vietnamienne de préter attention
aux opportunités qui s’offre au Vietnam pour un développement économique et écologique durable.
Le gouvernement doit également mettre l'accent sur le développement de la capacité en ressources
humaines pour suivre les innovations technologiques. D’ailleurs, l’entreprise d’énergie du Vietnam
(EVN) a mené divers programmes de formation destinés aux experts techniques, principalement
ceux des centrales électriques. Une formation similaire devrait également être introduite pour les
sous-secteurs des énergies renouvelables, afin de répondre aux nouvelles exigences.
135
***
136
Conclusion
234. Ce mémoire tente de mettre en exergue le lien entre le développement économique
et l’écologie. Pour ce faire, il explore la tentative d’intégration de la transition écologique au sein de
la stratégie de développement économique du Vietnam et ses conséquences.
235. L’origine de cette discussion repose sur la notion de bien commun de notre
environnement. Le moine bouddhiste Thich Nhat Hanh dit que «celui qui considère que la terre
n’est pas à lui est dans l’erreur, car la terre est sa seule maison.» Ce concept est celui de
patrimoine commun. Ce dernier se dégrade et les conséquences des pollutions sont communément
partagées par tous les êtres vivants de la planète. En effet, le changement climatique est une menace
immédiate et sérieuse qui n’épargne personne, ni faune 379, ni flore. Notre écosystème, dont
l’étymologie grec Oïkos, signifie ‘maison’, est bouleversé. Les activités humaines détruisent notre
planète et la biodiversité qu’elle abrite. Melati Wijsen, activiste Balinaise, l’affirme : « Le bien
commun en danger aujourd’hui, c’est la vie ». La préservation de la diversité biologique terrestre et
marine, indispensable au développement économique et à la survie de l’humanité, est menacée par
des pratiques d’exploitation peu soucieuses de l’environnement. En effet, ce sont les activités
humaines qui sont tenues pour responsable des pollutions et de la rapidité du changement
climatique. Afin, de préserver le patrimoine naturel commun il faut faire de la protection de la
biosphère et de sa biodiversité une priorité. Le changement climatique est une réalité qui engendre
des risques économiques380 et humains. En effet, notre mode de développement hyper polluant est
écologiquement insoutenable, la biodiversité se meurt, les ressources s’épuisent et des catastrophes
naturelles ravagent des environnements381. Il faut lutter contre le changement climatique,
137
236. Si notre conscience éthique et écologique ne s’éveille pas, c’est peut-être notre
instinct de survie qui va nous conduire à une transition écologique. En effet, la nécessité du
changement est fondamentalement anthropocène. Nous sommes les témoins directs et conscients
d’une situation écologique alarmante. Annonciatrice d’une terre inhospitalière pour notre espèce 382.
Au Vietnam, les prémisses de sa trajectoire se dessinent timidement mais touchent tous les secteurs
économiques du pays. La transition écologique passe immanquablement par la transition
énergétique. Il faut délaisser les énergies polluantes pour transitionner vers des énergies
renouvelables. Pour ce faire, il est nécessaire d’allier développement écologique et économique sur
le socle de l’énergie. En outre, si nos besoins énergétiques augmentent sans cesse, il ne faut pas
seulement compenser en produisant davantage, mais aussi consommer moins d’énergie. La
transition énergétique passe par l’efficacité et également par la sobriété. En effet, les gains
d’efficacité seuls ne mènent nul part : l’énergie la plus propre est celle qu’on ne consomme pas. En
somme, la transition énergétique est indissociable de l’efficacité et de la sobriété énergétique 383. Il
faut plus d’énergie et la décroissance présentée comme une solution, n’est pas envisageable pour le
Vietnam. La meilleure alternative est alors les énergies renouvelables et peu polluantes. Elles sont
la pierre angulaire de la transition écologique 384. Néanmoins, les besoins énergétiques augmentent et
les énergies renouvelables ne sont pas suffisamment développées pour à la fois se substituer à
l’intégralité des énergies fossiles et pallier la demande en augmentation. C’est cette limite qui
présente la sobriété énergétique comme étape de la transition écologique. Ainsi, la transition
écologique ne peut se faire sans une urbanisation écologique efficiente. Des mesures et des projets
intègrent la rationalisation de l’usage des espaces. Pourtant, la planification urbaine écologique est
encore timide au Vietnam. Il en résulte de ce que les besoins de logement sont croissants et pour y
répondre les habitations s'érigent partout et de manière désordonnée. La transition écologique ne
peut être dissociée de l’urbanisation. En effet, elle est également une problématique de la transition
écologique. La question des flux de circulation et de la densité urbaine, est un critère déterminant
dans l’aménagement écologique des territoires. Des politiques publiques et stratégies
d’aménagement sont mis en place pour permettre aux populations de prendre les transports en
communs.
382 Une fois notre espèce éteinte, la nature reviendra au galop, reprendre occupation des espaces. Sous forme nouvelle,
survivante d’une sixième extinction de masse, mais bien vivace.
383 Cette sobriété concernent les infrastructures, objets du quotidien et toutes les activités humaines.
384 La transition énergétique est l’une de ces composantes les plus importantes.
138
237. Le Vietnam doit immanquablement adopter une approche écologique intelligente
par un développement durable dans tous ces secteurs économique. Particulièrement la production
agricole385 qui ces dernières années a été confrontée à de nombreuses difficultés en raison des
impacts négatifs du changement climatique386. L’exploitation agricole est victime mais aussi
coupable d’une pollution sans précédent dans les principaux secteurs économiques du pays que sont
l’agriculture, l’aquaculture et la sylviculture. Il en est de même en matière de pêche et
d'aquaculture. Dont l’activité dépend de la préservation de la biodiversité 387. L’intégration de
limitations et de moyens d’exploitation en adéquation avec la biodiversité environnante sont
indispensables. Les différents acteurs doivent exploiter rationnellement et raisonnablement les
ressources. Le manque de ressources financière est l’écueil empêchant les acteurs de s’équiper
d’infrastructures et de technologies modernes ne mettant pas à mal la biodiversité.388
139
239. Le rôle des politiques publiques sont centrale dans la transition écologique. En
effet, une série de mesures déterminantes a été mise en place pour promouvoir le développement
écologique dans les secteurs clés du pays. Le gouvernement a pris des mesures visant à restructurer
la production de riz, à développer le secteur aquacole et à améliorer la gestion des forêts. Enfin, le
gouvernement a adopté des politiques de résilience visant à aider les agriculteurs à faire face au
changement climatique et aux catastrophes naturelles. L'agriculture, la sylviculture et l’aquaculture
ont encore un potentiel de développement pour l’économie nationale.
240. La transition écologique est tentaculaire. Elle s’infiltre dans toutes les activités
humaines et concerne autant la gouvernance d’aménagement territoriale que le tourisme. La
protection du capitale naturelle est une lutte multisectorielle est omniprésente. Si le postulat initial
est qu’il y a une recherche d’équilibre entre la transition écologique et le développement
économique, notre étude a remis en cause cette hypothèse. Au regard de notre développement il
apparaît plus opportun d’apprécier la transition écologique comme un instrument au service du
développement économique vietnamien. Enfin, il n’y pas d’obstacle technique à la transition
écologique, les obstacles sont avant tout institutionnels, financiers et politiques et nous savons
comment les lever. La transition écologique est avant tout une question d’attitude face au scandale
des pollutions et du changement climatique.
140
Annexes
Annexe 1 :
Air Flow diagram for different block configuration392
Annexe 2 :
392 Association of vietnamese scientists and experts – Sustainability forum – 18 janvier 2019 – www.vsf.a-vse.org –
Consulté le 2 mai 2019
141
Bibliographie
Cours
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• HOANG Anh, Droit de la coopération centralisée, VNU, 2018/2019
• PRIEUR Michel, Les principes généraux du droit de l’environnement, Université de
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on the Implementation of the National Assembly’s Resolution on the Five-Year Socio-
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• Décision QCVN 06: 2009/BTNMT National technical regulation on hazardous substances in
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• Decree 59/2011/ND-CP , July 18,2011 on transformation of entreprises with 100% state
capital into joint-stock companies
• Décision 428/QD-TTg du 18 mars 2016: Approval of the Revised National Power
Development Master Plan for the 2011-2020 Period with the Vision to 2030
• Décision 1696/QD-TTg du 23 septembre 2014 relative au traitement des déchets des
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• Décision 37/2011/QD-TTg du 29 juin 2011 on the mechanism supporting the development
of wind power project in Vietnam
• Decision 2139/QD-TTg on Decembre 05, 2011: The National strategy on climate change
• Decision 12/Q‹-TTg, du 06 janvier 2017 relatif à approval for scheme for determination
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residents in Ha Tinh, Quang Binh, Quang Tri and Thua Thien Hue provinces
• Décision 2124/QD-TTg du 28 décembre 2017 relatif à la détermination des dommages
causés des incidents environnementaux et leur réparations dans les provinces de Ha Tinh,
Quang Binh, Quang Tri et Thua Thien Hué
• Circular 32/2012/TT-BCT du 12 novembre 2012 on regulations on implementation of wind
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actualisée en 2013 promulguée par la Circulaire 32/2013/TT-BTNMT en date du 25 octobre
2013
• Decision 633/QD-TTg du 10 mai 2017 : The National Plan to implement the 2030 Agenda
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150
• Décision 452/QD-TTg du 12 avril 2017 approuvant la décision précédente visant à favoriser
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• Decret 29/1998/ND-CP du 11 mai 1998 relatif à la mise en oeuvre de la démocratie dans les
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• Decret 79/2003/ND-CP du 7 juillet 2003 relatif à l’exercice de la démocratie dans les
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• Résolution 09-NQ / TW du 2 février 2007 sur la stratégie marine du Vietnam
• Résolution 41-NQ / TW du 15 novembre 2004 du Politburo sur la protection de
l'environnement en période d'accélération de l'industrialisation et de la modernisation du
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151
Régionaux
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• Renewable-energy plan could help VN meet power goals by 2030
http://vietnamnews.vn/environment/518618/renewable-energy-plan-could-help-vn-meet-
power-goals-by-2030.html#A9BS8CufBU2htYos.99
• Renewable energy projects up in 10 months
http://vietnamnews.vn/economy/426060/renewable-energy-projects-up-in-10-
months.html#WUHyJTWL2lMLOYMg.99
152
• Vingroup to launch electric bus services in five cities
http://vietnamnews.vn/environment/519415/vingroup-to-launch-electric-bus-services-in-
five-cities.html#edCKZR4aFuz9AbTz.99
• Fresh water shortage threatens An Bình Islet
http://vietnamnews.vn/environment/519379/fresh-water-shortage-threatens-an-binh-
islet.html#cQCZfpKFz1WPCzV3.99
• Untreated waste threatens environment in Bà Rịa-Vũng Tàu
http://vietnamnews.vn/environment/519214/untreated-waste-threatens-environment-in-ba-
ria-vung-tau.html#DP0SVWFAOgtxUIPo.99
• Ministry of Finance proposes increasing wastewater fees
http://vietnamnews.vn/environment/519054/ministry-of-finance-proposes-increasing-
wastewater-fees.html#7wSEXlcRBgm8iVlm.99
• Việt Nam ignores air pollution: experts
• Schools, colleges begin reducing use of plastics
http://vietnamnews.vn/environment/518953/schools-colleges-begin-reducing-use-of-
plastics.html#zTy4Ml7hhc6lRquq.99
• Quảng Nam seeks to save Cửa Đại Beach from erosion
http://vietnamnews.vn/environment/518698/quang-nam-seeks-to-save-cua-dai-beach-from-
erosion.html#3D6dlVc4bLiM6618.99
• City urges private garbage collectors to replace unsafe vehicles
• http://vietnamnews.vn/environment/518605/city-urges-private-garbage-collectors-to-
replace-unsafe-vehicles.html#u9IRXttOYue85aJw.99
• Solid waste treatment facilities to be examined
http://vietnamnews.vn/environment/518458/solid-waste-treatment-facilities-to-be-
examined.html#iMdThiSOuruaHjW6.99
• Solid waste treatment facilities to be examined
http://vietnamnews.vn/environment/pollution/518429/solid-waste-treatment-facilities-to-be-
examined.html#tLZoTXwVV8SOM34d.99
• Agriculture a major player in the national economy
http://vietnamnews.vn/opinion/482490/agriculture-a-major-player-in-the-national-
economy.html#pi2X7Wwcq5ClIcJu.99
• Plan to protect rice crops from drought
153
• Deal signed to build cyclic plastic waste disposal plant on Phú Quốc Island
http://vietnamnews.vn/environment/518704/deal-signed-to-build-cyclic-plastic-waste-
disposal-plant-on-phu-quoc-island.html#dyjk7YJY73Yu7Sss.99
• Renewable energy: the future of power for Vietnam
http://vietnamnews.vn/environment/518354/renewable-energy-the-future-of-power-for-viet-
nam.html#C3eZX4kU058WSfm4.99
Vietnam +
• Le gouvernement veut favoriser la transition énergétique https://fr.vietnamplus.vn/le-
gouvernement-veut-favoriser-la-transition-energetique/110485.vnp - 2019
Bao Anh Vietnam
• Les énergies renouvelables au centre du virage énergétique
Le courrier du Vietnam
• Les cours mondiaux du pétrole accélèrent la croissance économique du Vietnam – 2018
• Coup d’accélérateur pour la transition énergétique - 2018
Vietnam Economic News
• World Bank arm supports green building in Vietnam
Le Monde
• Lutter contre le changement climatique créerait 18 millions d’emplois -2018
• Le Vietnam interdit le glyphosate, au grand dam des Etats-Unis
Les Echos
• Comment l’agriculture peut-elle gérer sa transition écologique ?
154
• Friedich Ebert Stinftung - Climate Change, Energy and Environment in Vietnam
• UNDP Vietnam
• National Geographic - Southeast Asia May Be Building Too Many Dams Too Fast
• Energetic transition: global issues - https://directimex.com/en/transition-energy-planetary-
issues/ -2018
• IFP énergies nouvelles - croissance économique et transition énergétique : un nouveau
modèle pour guider l’action publique en faveur du développement durable
• Etude - Prospect (UE) encourage economy efficiency in private buildings
• Etude - Prospect (UE) develop sustainable transportation systems
• Etude - Prospect (UE) from energy production to climate change adaptation, develop
sustainable projects using innovative financing shemes
• Energy Post - Electrical storage is the grail for an electricity producer – Sonja Van Renssen
• Planète énergie - Les énergies renouvelables – 2016
• Centre international de droit comparé de l’environnement
• WWF – Mékong artère vitale de l’Asie du Sud-Est
• Entre deux eaux - Mékong
• Blogue sur l’Asie du Sud-Est - La question environnementale au Vietnam
• Ministry of agriculture and rural development of the socialist public of Vietnam -
https://www.mard.gov.vn/en/Pages/default.aspx
• Mission économie de la diversité - Transition écologique de l’agriculture et biodiversité
• Actu environnement - Le quatrième contrat de transition écologique porte sur l'agriculture
• Publication duMinistère de la transition écologique et solidaire - L’agriculture et
l’alimentation durables – 2019
• Agriculture : la transition écologique crée de nouveaux besoins en compétences – 2019
https://www.defi-metiers.fr/temoignages/agriculture-la-transition-ecologique-cree-de-
nouveaux-besoins-en-competences
• Commissariat général au développement durable - Les systèmes de production économes et
autonomes pour répondre aux enjeux agricoles d’aujourd’hui - 2017
• Bioenergy consult - Why We Need to Take Climate Change Seriously
• Bioenergy consult – Biomass Energy Vietnam
• Qu’est-ce que la transition écologique ? La transition énergétique ?
• Pan Nature – Impacts of hydropower dams on the mainstream Mékong - 2018
• SF – Successful farming – Vietnam bans importation of glyphosate
155
• Vertigo - Droit d’accès à l’information environnementale : pierre d’assise du développement
durable
• Tout sur l’environnement
• Pollution atmosphérique - Levy. A. Ville, urbanisme et santé : les trois révolutions
• Planète viable – L’économie d’accord, l’écologie d’abord
• CAMPBELL Samantha, MUSCH Robin, and HUYNH Long, Renewable Energy in
Vietnam, 2018
• DE PERTHUIS Christian, SOLIER Boris, La transition énergétique, un enjeu majeur pour
la planète, 2018
• Sébastien ABIS, Xavier REGNAUT, Quand la souveraineté alimentaire repose sur la mer…
IRIS, 2019
• BOUDISSA Ismaël, Les enjeux sociaux et environnementaux en Asie
Associations officielles
• Le Green Innovation Centre (GreenID) – crée par la décision 840 / QD-LHH - 2011
• Live & Learn - créée par la Décision 60 / QD-LHH - 2009
• Education for nature (EVN)
• The Asia Foundation, Youth, Education and the Environment in Vietnam – 2017
156
Table des matières
Avertissement.......................................................................................................................................2
Remerciements.....................................................................................................................................3
Sommaire..............................................................................................................................................5
Liste des abréviations...........................................................................................................................6
Introduction générale.........................................................................................................................7
Chapitre Second Les enjeux écologiques d’une gestion durable des eaux vietnamiennes pour
la pérennité du développement économique..................................................................................43
157
Section II. La lutte contre la pollution plastique des eaux...................................................49
Chapitre Premier Les politiques sectorielles intégrant la transition écologique par une
stratégie de développement des énergies renouvelables et l’émergence de l’éco-urbanisation.67
158
V. L’intégration de l’énergie solaire dans le mix énergétique vietnamien.......................85
A) Un essor soutenu par le pouvoir central vietnamien..............................................87
B) Installations géophages..........................................................................................87
C) Energie intermittente.............................................................................................88
Section II. Les défis et enjeux de l’utilisation écologique des terres au service du
développement économique...............................................................................................111
159
Section III. L’innovation au service de la transition écologique agricole..........................125
Conclusion générale........................................................................................................................137
Annexes............................................................................................................................................141
Bibliographie....................................................................................................................................142
Cours....................................................................................................................142
Ouvrages...............................................................................................................142
Thèses...................................................................................................................143
Rapports de stages et mémoires de fin d’étude....................................................143
Articles et revues..................................................................................................144
Conférences et colloques......................................................................................145
Rapports et articles d’organisations et associations.............................................146
Rapports gouvernementaux vietnamiens....................................................148
Rapports de l’ambassade et du Consulat français au Vietnam...................148
Normes internationales.........................................................................................148
Constitution..........................................................................................................149
Lois.......................................................................................................................149
Décisions, directives et circulaires.......................................................................149
Plans, programmes et stratégies...........................................................................151
Vietnamiens................................................................................................151
Régionaux...................................................................................................152
Vidéos et films documentaires.............................................................................152
Articles de presse.................................................................................................152
Autres sites internet et articles.............................................................................154
160