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Texte 9 explique : Le roi se meurt, Ionesco

INTRODUCTION :

→ Auteur : Eugène Ionesco, figure emblématique du théâtre de l'absurde


→ Oeuvre : Le Roi se meurt, 1962,
→ Contexte :

PROBLÉMATIQUE : En quoi cette tirade fait elle office d’un rituel de passage vers la mort ?

EXPLICATION LINÉAIRE :

Premier mouvement : Marguerite un guide vers la mort

• Marguerite s’adresse au roi, on le remarque grâce aux nombreuses didascalies → dialogue à sens unique entre M et le roi,
cad le roi l’écoute et exécute tous ses ordres.
• “ Il perçoit encore … monochromie.” Elle fait allusion aux 5 sens → Le roi va perdre progressivement la vue
• “ Renonce aussi … tu ne dois pas.” elle est autoritaire : impératif + vb pouvoir, marguerite contrôle le roi et le mène vers la
mort
• “Tu ne peux plus t'attarder,” → La mort est proche elle le guide mais est impatiente, pressé
• “Marche tout seul, n'aie pas peur. Vas-y. (Marguerite, dans un coin du plateau, dirige le Roi de loin.)” guide aussi spatial
renforcé par l’ordre impératif
• “Attention à la vieille femme qui vient vers toi... Tu n'as pas soif.” elle l’écarte un peu plus de la mort en lui coupant la soif,
or l’eau est vital c’est une manière de le faire quitter un peu plus le monde réel
• “Plus personne ne t'appelle.” le roi se retrouve seul face à la figure de Marguerite qui est le symbole de sa mort
• “Tiens-toi tout droit, tu n'as pas besoin de ton gourdin, d'ailleurs tu n'en as pas.” elle lui enlève ses pouvoirs, il perd son
autorité royale, elle le replace à son rang d’humain.
• “Monte, monte. (Le Roi commence à monter les trois ou quatre marches du trône) Plus haut, encore plus haut. “ symbole de
sa montée au ciel, plus le roi monte plus il se rapproche de sa mort.
• “Donne-moi un doigt, donne-moi deux doigts... trois... quatre... cinq... les dix doigts. Abandonne-moi le bras droit, le bras
gauche, la poitrine, les deux épaules et le ventre. (Le Roi est immobile, figé comme une statue.) “ Il se donne tout entier à
Marguerite et le voilà mort, le rituel prend fin

Deuxième mouvement : L’instrumentalisation de la mort

• “Ce n'est plus le jour, ce n'est plus la nuit, il n'y a plus de jour, il n'y a plus de nuit.” Elle lui fait perdre la vue, Le roi est donc
“plongé dans le noir” c’est le début de sa mort. Marguerite se joue du roi
• “ Avance, j'écarte les broussailles, attention, ne heurte pas cette ombre qui est à ta droite…” le roi est le pantin de
Marguerite , Elle le dirige comme une marionnette
• “Ne tourne pas la tête. Évite le précipice à ta gauche, ne crains pas ce vieux loup qui hurle... ses crocs sont en carton, il
n'existe pas. (Au loup) Loup, n'existe plus!” → symbolique dans le fait que Marguerite a des pouvoirs surhumains, Elle a le
pouvoir de vie ou de mort sur ce qui l’entoure,
• “Évanouissez-vous.” → elle continue avec un humain cette fois-ci, ses pouvoirs surhumains sont de plus en plus importants.
• La didascalie montre l’alternance entre le roi et les animaux, on est dans l’attente que ce soit le tour du roi
• “Mais non, les pâquerettes ne chantent pas, …. C'est aussi un faux ruisseau, c'est une fausse voix... Fausses voix, taisez-vous. “
→ elle commence à lui faire perdre l'ouïe, elle l’isole un peu plus du monde et le renferme sur lui-même
• “Oublie son odeur. “ perte de l'odorat, il ne sent plus rien, ne ressent plus rien , déshumanisation
• “Tourne-toi vers moi. ... Donne-moi tes jambes, la droite, la gauche. “ → Toute l’instrumentalisation est à l’image de sa vie
inutile, le miroir donne la dimension que tout ce que fait Marguerite c’est pour renvoyer à la vie du roi
• “Et voilà, tu vois, tu n'as plus la parole, ... Tu peux prendre place.” → Tout ce rituel effectués n’était que du vent, à l’image
de la vie du roi, donc tout est accompli quand il ne reste rien du roi.
• didascalie : Hiérarchie → le roi, le plus important, est le dernier à partir

CONCLUSION :

le passage de la vie à la mort en multipliant les références parodiées


Marguerite sert de guide à Bérenger qui doit renoncer aux derniers éléments qui le raccrochent encore à la vie.
la pièce nous amène à une réflexion sur notre propre mort, et sur nos réactions face à notre propre fin.

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