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01/09/2022 16:34 La rénovation du Grand Palais, un chantier pharaonique

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La rénovation du Grand
Palais, un chantier
pharaonique
Sophie Rahal
Publié le 13/02/18 mis à jour le 08/12/20

L’ambitieux projet de rénovation du monument construit en


1900 pour l’Exposition universelle s’étalera de 2020 à 2024.
Il bénéficiera du soutien de la maison Chanel, qui apporte 25
millions d’euros à un budget global de 466 millions.

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01/09/2022 16:34 La rénovation du Grand Palais, un chantier pharaonique

A en croire la ministre de la Culture Françoise Nyssen, la restauration de fond en comble du


Grand Palais est un projet historique, un chantier « comme un siècle en compte peu »,
qu'elle a présenté lundi 12 février, entourée notamment de la présidente de la Réunion des
musées nationaux – Grand Palais (RMN-GP) Sylvie Hubac et de Bruno Maquart, président
du Palais de la Découverte.

Ce futur Grand Palais s’est fait attendre. L’idée, déjà défendue par l’ancien président de la
RMN-GP Jean-Paul Cluzel, nommé en 2009 et auquel Sylvie Hubac a succédé en 2016, a
souffert de reports, de modifications et de réévaluations budgétaires –à la hausse, le coût
estimé ayant même doublé entre 2010 et aujourd’hui. En plus d’être inédite, l’ambition est
prometteuse : hormis des rénovations par « touches » (la verrière de la Nef au début des
années 2000, puis la Galerie sud-est et le Salon d’Honneur), le bâtiment – en fait trois palais
imbriqués et érigés en trois ans pour l’Exposition universelle de 1900 – n’a jamais bénéficié
de rénovation d’ensemble. Sous-équipé, dégradé et mal exploité, un temps même menacé de
démolition, ce géant de fer et de verre vêtu de pierre devrait retrouver sa splendeur et «
incarner la France du XXIe siècle », selon la ministre. Concrètement, l’établissement
fermera ses portes en décembre 2020 pour les rouvrir progressivement : d’abord la Nef et
les galeries d’exposition en 2023, puis le Palais de la Découverte en 2024. Et gare au retard !
Les épreuves de Taekwondo et d’escrime des Jeux olympiques 2024 sont d’ores et déjà
programmées sous la Nef…

D’ici là, le chantier s’annonce pharaonique, dehors comme dedans : outre la réhabilitation
du Monument historique et des verrières (confiée à François Chatillon, architecte en chef
des Monuments historiques), l’agence LAN (Umberto Napolitano et Benoit Jallon) sera
chargée du reste : les abords seront embellis, certains accès piétonisés, le bâtiment éclairé la
nuit, une liaison avec le Petit Palais créée. La création de la « rue des Palais » en accès libre,
qui traversera le bâtiment du nord au sud (des Champs-Elysées jusqu’à la Seine), rendra la
circulation plus fluide, de même que l’ouverture de l’axe est-ouest : « cet axe majeur qui
relie l’entrée de la grande Nef à la rotonde du Palais de la découverte est obturé depuis
1937 », soulignait Chatillon. Résultat : plus besoin de ressortir pour se rendre de l’un à
l’autre. Quant au simple visiteur, il pourra enfin déambuler autour de la rue des Palais sans
débourser le prix de l’entrée à une exposition ou un événement.  A l’intérieur, des
(ré)aménagements permettront de redécouvrir la lumière, les décors et les volumes
originels, « le point fort du chantier de rénovation », a précisé l’architecte.

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Tous ces travaux convergent vers une ambition : que les publics – « tous » les publics, a
souligné la ministre, « y compris les plus éloignés, et les non-parisiens » – se retrouvent au
Grand Palais. Le nombre de visiteurs annuels attendu est fixé à quatre millions – contre
trois actuellement. Pour y parvenir, l’institution ne pourra néanmoins pas se passer d’une
politique volontariste, nourrie des technologies numériques, d’un meilleur dialogue entre les
collections des autres grands musées, et d’une collaboration renforcée entre le Grand Palais
et son voisin le Palais de la Découverte, qui cohabitent depuis 1937 au sein du même
monument sans trop se croiser. « C’est la dernière grande institution scientifique à n’avoir
jamais été rénovée, a indiqué Bruno Maquart, le président d’Universciences (établissement
public qui gère l’institution et la Cité des sciences et de l’industrie). A son tour de s’engager
dans une transformation formelle mais aussi de contenu ». En 2024, il sera donc question
de rendre les sciences plus accessibles au public et de réaffirmer leur place au cœur de la
culture. La muséographie sera revue, et une galerie d’expositions pour enfants inaugurée.

Une inconnue demeure, alors que le temps presse : on ne sait pas encore où se tiendront, le
temps du chantier, les manifestations (Fiac, Art Paris, Biennale des Antiquaires, Paris
Photo, défilés de mode…) habituellement accueillies dans les 20.000 mètres carrés
du Grand Palais.

Chanel, mécène de luxe du futur Grand Palais

A budget exceptionnel, mécène exceptionnel : le chantier du futur Grand Palais coûtera 466 millions d’euros. «
Toutes les sources de financement doivent être explorées, et le mécénat a toute sa place », a d’emblée souligné
Françoise Nyssen. Et pour cause : outre les 288 millions apportés par l’Etat (128 via le ministère de la Culture et
160 via le grand plan d’investissement du quinquennat), les 150 millions empruntés par la RMN-GP et les 3
millions d’Universciences, la maison française Chanel apporte 25 millions au projet. Un « mécénat exclusif » qui
consacre la relation déjà existante entre le Grand Palais et Chanel, qui y organise ses défilés. Non sans
contreparties : l’accès au Grand Palais, par l’avenue Winston-Churchill, sera baptisé Gabrielle Chanel. Hommage
à une géniale créatrice au passé toutefois plus que trouble...

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