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Remerciements 

Nous tenons à remercier vivement notre professeur Mlle Elkamli


Fatiha de sa disponibilité et son aide. Nos remerciements vont
également aux formateurs et au corps administratif du centre
régional des métiers de l’éducation et de la formation notamment
Monsieur le directeur Hamid Ahmed qui n’a jamais hésité à nous
apporter son aide durant cette formation.

2
TABLE DES MATIERES

Introduction...........................................................................................................................3

Chapitre I : Aux champs : une nouvelle réaliste

I- Le réalisme ………………………………………………………………………….…6
1- Définition du mouvement………………………………………………………6
2- Caractéristiques…………...……………………………………………………6
3- Les thèmes préférés des réalistes…………………………………………….…6
II- La nouvelle : …………………………………………………………………………...7
1- Définition………………………………………………………………………7
2- Caractéristiques………………………………………………………………...7
3- La nouvelle Aux Champs……………………………………………...….….. 8
4- Le réalisme dans Aux Champs…………………………………………………8

Chapitre II : Etude de l’œuvre intégrale : Aux Champs

Tableaux des planifications………………………………………………….……………...11


Séquence I 
Activité 1 : Travaux encadrés : Entrée dans l’œuvre……………………………........14
Activité 2 : Etude du premier extrait………………………………………………….16
Activité 3 : Langue : les temps du récit……………………………………………….18
Activité 4 : Production écrite…………………………………………………………20

Séquence II 
Activité 5 : lecture méthodique du deuxième extrait………………………………...21
Activité 6 : langue : Les registres de langue…………………………………………23
Activité 7 : activité orale…………………………………………………………….25
Activité 8 : production écrite…………………………………………………………26

Séquence III
Activité 9 : lecture méthodique du troisième extrait……………………………….....27
Activité 10 : langue : le discours direct et le discours indirect……………………….29
Activité 11 : activité orale…... ……………………………………..…………….......33
Activité 12 : production écrite………………………………………………………..34

Séquence IV
Activité 13 : Fiche de lecture de l’œuvre……………………………………………..35
Activité 14 : Evaluation formative……………………………………………………37
Activité 15 : Correction de l’évaluation……………………………………………....39

Conclusion................................................................................................................40
Bibliographie………………………………………………………………………….41
Annexes…………………………………...…………………………………………..42

2
Introduction

Ces dernières années, le système éducatif marocain a subi de nombreuses réformes.


L’enseignement/ apprentissage du français au Maroc à l’instar des autres disciplines fait l’objet
d’une grande préoccupation ministérielle. Désormais, de nouvelles approches ont vu le jour
notamment l’approche par compétences.

Le texte littéraire est un outil didactique extrêmement pertinent et précieux dans la mesure où
il s’efforce de construire, à travers les valeurs qu’il véhicule, un citoyen autonome, doté de
compétences susceptibles de faciliter son intégration dans le marché du travail et dans le
monde qui l’entoure.

La nouvelle, en tant que gente littéraire à part entière, occupe une place très importante dans
l’enseignement secondaire qualifiant notamment au niveau du Tronc commun. Ainsi, deux
modules sont consacrés entièrement à la nouvelle réaliste (La ficelle ou Aux champs) et à la
nouvelle fantastique (La Vénus d’Ille ou Le Chevalier double). Le choix s’est porté sur la
nouvelle au Tronc commun car c’est un récit court simple chose qui est susceptible de
favoriser le goût de lire chez les élèves. Dans ce travail, nous nous focaliserons sur la nouvelle
réaliste Aux Champs. Ainsi, ce sera un outil précieux qui nous servira pour mener à bien notre
mission en tant que futures enseignantes.

L’œuvre intégrale constitue un support fondamental des diverses activités comprises dans
notre projet didactique. Nous avons suivi une démarche visant, avant tout, à développer de de
nombreuses compétences chez les élèves :
- Reconnaître un genre littéraire : la nouvelle réaliste.
- Identifier la structure formelle de la nouvelle réaliste.
- S’exprimer oralement autour de nombreux thèmes.
- Produire un récit réaliste.

2
Ce travail s’organise en deux grandes parties :
Lors de la première, nous nous efforcerons d’abord, de définir le réalisme en tant que
mouvement littéraire qui a marqué la France au XIXème siècle. En suite, une définition de la
nouvelle notamment la nouvelle réaliste s’impose étant donné que la nouvelle Aux Champs,
objet de notre étude, s’inscrit dans ce cadre réaliste.

Quant à la deuxième partie, elle sera entièrement consacrée aux séquences didactiques
prévues dans le cadre du deuxième module du tronc commun. Notre préoccupation majeure
dans cette partie a été de faire en sorte que toutes les activités comprises dans les séquences de
ce projet convergent et se complètent. Autrement dit, ces activités sont décloisonnées et
interagissent les unes avec les autres.

2
Chapitre I
Aux Champs : une nouvelle réaliste

2
I- Le Réalisme :

Une vue générale sur le XIXème siècle français nous dévoile sa complexité. Ce siècle est
traversé par trois grands mouvements littéraires : le romantisme, le réalisme et le
symbolisme : trois écoles, trois conceptions de l’art mais surtout, chacun d’eux correspond à
une vue originale de l’homme et du monde. Nous nous intéresserons au réalisme en tant que
mouvement littéraire ayant marqué la seconde moitié du 19ème siècle d’autant plus que la
nouvelle Aux champs, objet de cette étude s’inscrit dans le courant réaliste.

1- Définition du mouvement :

Le terme « réalisme » vient du latin « realis » signifiant « réel », dans un sens large, le
réalisme est la volonté de transcrire par les mots la réalité humaine, et ce à partir d ’une
observation minutieuse et objective des faits.

Henri Benac dans Guide des idées littéraires définit le réalisme en tant que « forme d’art qui
se refuse à peindre autre chose que le réel ou le vrai par opposition à l’idéalisme1 » P : 412.

Les principaux représentants du courant réaliste sont : Flaubert, Maupassant, Stendhal,


Balzac…

2- Caractéristiques :

Le Réalisme cherche à dépeindre la réalité telle qu’elle est, sans artifice et sans idéalisation,
choisissant ses sujets dans les classes moyennes ou populaires. Ce mouvement apparait dans
la seconde moitié du XIXe siècle pour s’opposer au romantisme, qui a dominé la première
moitié du siècle : « La réalité des réalistes devient (…) opposée de plus en plus nettement au
mensonge romantique : une vérité qui s’incarne de préférence dans la forme romanesque 2 »
p : 2017

Le réalisme se caractérise essentiellement par les points suivants :

- Le souci de vérité
- L’objectivité
- L’impersonnalité
- La démarche scientifique
- L’observation

3- Les thèmes préférés des réalistes :

Les réalistes ont puisé leurs thèmes dans la réalité française du 19ème siècle. Ainsi, de
nouveaux sujets ont vu le jour rompant avec les illusions du romantisme :

1
Henri BENAC : Guide des idées littéraires, édition Hachette.
2
Jean Pierre de Beaumarchais et al : Dictionnaire des littératures de langue française, édition Bordas.

2
- Critique de la bourgeoisie : avarice, égoïsme, étroitesse de l’esprit, hypocrisie et
mépris envers la classe ouvrière : telle est l’image que les réalistes brossent des
bourgeois du 19ème siècle.

- Le pouvoir de l’argent : l’argent et le profit se substituent aux valeurs morales. Nous


retrouvons ce thème dans la nouvelle Aux Champs de Guy de Maupassant.

- Le monde du travail : s’efforce de présenter la réalité de certains métiers négligés


auparavant : le mineur, le rentier, le cheminot, le banquier, la prostituée….

- L’ascension sociale : raconte l’itinéraire d’individus confrontés à la société au sein de


la quelle ils cherchent à s’insérer. Souvent, la quête du héros réaliste s’achève sur un
échec, l’impossibilité d’atteindre l’objectif rêvé. 

II- La nouvelle :

1. Définition:

Selon le Littré, une nouvelle est une « sorte de roman très court », un « récit d'aventures
intéressantes ou amusantes. » Malgré cette définition, il apparaît qu'il ne faut pas tenir compte
forcément de la longueur du texte pour décider si celui-ci est un roman ou une nouvelle. Cela
dit, la nouvelle est généralement un récit court et cette brièveté permet d'intensifier l'effet
produit par le texte.

En général, le récit est centré autour d'un seul événement (fait ponctuel, parfois futile). Les
personnages sont peu nombreux et sont doués d'une réalité psychologique, bien que celle-ci
soit moins développée que dans un roman.

Cette définition met la nouvelle entre deux genres, le conte et le roman, du conte, elle tire, sa
brièveté et du roman, sa structure. L’emploi du mot « nouvelle » pour désigner un genre
littéraire n’apparaît guère en français avant les Cent Nouvelles Nouvelles(1462), ouvrage
anonyme, était alors proche du roman, et, d'inspiration réaliste, se distinguant peu du conte. À
partir du XIXe siècle, les auteurs ont progressivement développé d'autres possibilités du
genre, en s'appuyant sur la concentration de l'histoire pour renforcer l'effet de celle-ci sur le
lecteur, par exemple par un dénouement surprenant. Les thèmes se sont également élargis : la
nouvelle est devenue une forme privilégiée de la littérature fantastique, policière, et de
science-fiction.

2. Caractéristiques :

Pour différentier la nouvelle des autres genres littéraires nous pouvons avancer les
caractéristiques suivantes :
La brièveté : Récit de longueur variable mais généralement inférieure à celle du roman. 
 L'histoire : Elle est constituée par une action rapide, centrée sur un noyau : une seule
intrigue condensée (crise, événement extraordinaire, effet psychologique ...) autour duquel
s'organise la structure du récit. C’est une « nouvelle » dans le sens d’information qui vise à
divertir et/ou à instruire. Les faits racontés sont en général présentés comme vraisemblables.

2
 Les personnages : Ils sont peu nombreux et sont souvent décrits à un moment de leur vie ;
leur portrait est réduit à quelques traits significatifs. Leur comportement est surtout étudié
face à l'événement. Donc, ils n’ont pas une épaisseur psychologique comme c’est    le cas dans
le roman.
L'originalité : L'auteur cherche à capter l'attention de son lecteur en cherchant un sujet ou
une narration qui sortent de l'ordinaire.
 Le décor : Organisé autour de l'événement central, il se limite souvent aux renseignements
utiles pour comprendre le déroulement du récit ou pour s'imprégner d'une ambiance.
La chute : Le récit s'achève parfois sur une (ou quelques) phrase(s) courte(s) qui ménage(nt)
un effet de suspense, de surprise ou assène(nt) un trait de réflexion. 
 Le "message" : Fréquemment l'auteur fait appel à l’intelligence du lecteur et veut l ’inciter à

réfléchir.

3. La nouvelle  AUX CHAMPS de Guy de Maupassant :


Parue pour la première fois le 31 octobre 1882 dans le journal Le Gaulois puis dans «
Les contes de la bécasse » 1883, la nouvelle AUX CHAMPS est un récit qui se passe dans Le
pays de Caux, (la Normandie), en France au 19ème siècle et c’est l’histoire de deux familles
pauvres, les Tuvache et les Vallin, qui habitaient dans deux pauvres chaumières mitoyennes.
Ils vivaient misérablement jusqu’au jour où un couple, Mr et Mme d’Hubières, passa près de
chez eux. Ces derniers ne pouvaient pas avoir d’enfant et en étaient très malheureux. La dame
prit l’habitude de venir rendre visite aux enfants et voulut adopter, moyennant finances, le
petit Charlot, le plus jeune des Tuvache. La mère refusa violemment une proposition aussi
alléchante qu’inhumaine à ses yeux. Le couple proposa alors le contrat aux Vallin qui, après
avoir marchandé, acceptèrent la rente et signèrent chez le notaire. A partir de ce jour, les deux
familles cessèrent toutes bonnes relations. Vingt années plus tard, le fils Vallin, devenu un
magnifique jeune homme, refit son apparition. Il entra dans la maison qui l’avait vu naître et
embrassa ses parents. Charlot, en proie à la jalousie et au sentiment d’injustice en voulut alors
tant à ses parents de ne l’avoir pas vendu qu’il les traita de « manants » avant de partir pour
toujours.

4. Le réalisme dans AUX CHAMPS :

AUX CHAMPS répond à tous les critères de la nouvelle réaliste.


a) Réalisme des descriptions :

1- Le cadre spatial et temporel est réaliste : la campagne normande à la fin du 19ème


siècle.
2-  Guy de Maupassant comme un auteur de nouvelles réalistes s’est appliqué à
décrire fidèlement la société de son époque, aussi bien la classe bourgeoise que la
vie des paysans normands. C’est ce milieu campagnard que nous retrouvons dans
« Aux champs »

2
3- Description de la vie besogneuse des paysans : tous les jours se ressemblent et les
deux familles sont unies dans la même misère.
4- Description d’une vie difficile : les deux familles vivent misérablement: Le
lexique de la pauvreté est important : « chaumières, besognaient dur, terre
inféconde, masure, vivait péniblement »...
5- Description d'une vie en plein air : « grouiller dans la poussière », « joues sales,
cheveux blonds frisés et pommadés de terre »…
6- Description du menu quotidien : les familles sont décrites comme pauvres par le
biais des repas : « vivait péniblement de soupe, de pommes de terre et de grand air
», « pain molli dans l’eau où avait cuit les pommes de terre, un demi-chou et trois
oignons », « Un peu de viande au pot-au-feu, le dimanche, était une fête pour tous
», « tranches de pain qu’ils frottaient parcimonieusement avec un peu de beurre »,
l’évocation de la table « vernie par cinquante ans d’usage »…
7- Les d’Hubières sont décrits comme riches : ils appartiennent à la noblesse (la
particule « de » élidée), « la légère voiture », l’argent…

b- Réalisme des dialogues :

 L’emploi du patois (le jargon des paysans) produit un effet de réalisme. Il montre le
décalage entre les paysans et les d’Hubières et insiste sur le caractère peu éduqué des
campagnards.
 L’importance des scènes dialoguées pour accentuer l'impression d'authenticité et faire
« entendre » les façons de parler des paysans, et le contraste avec les façons de parler
des gens d'une catégorie sociale plus élevée.

2
Chapitre II
Etude d’une œuvre intégrale : Aux Champs de
Maupassant

2
Ce chapitre est consacré entièrement à l’élaboration du projet pédagogique qui consiste à
étudier l’œuvre Aux Champs de Maupassant. Ce travail vise à développer de nombreuses
compétences chez l’élève :

- Reconnaître un genre littéraire : la nouvelle réaliste.


- Identifier la structure formelle de la nouvelle réaliste.
- S’exprimer oralement autour de nombreux thèmes.
- Produire un récit réaliste.

Tableaux de planification des quatre séquences :

Les tableaux présentés ci- dessous regroupent l’ensemble des activités prévues à cet effet :

Séquence 1 :

Durée Activité contenu Objectifs


2H Travaux Entrée dans l’œuvre : -Initier les élèves au travail de
encadrés -Recherches sur le recherche
réalisme -Connaître le courant réaliste
-Guy de Maupassant
-Résumé de l’œuvre
1H Lecture Extrait 1 : « Les deux -Identifier la situation initiale
méthodique chaumières…tous les d’une nouvelle
jours » -Découvrir la réalité paysanne de
la France au 19ème siècle.
1H Langue Les temps du récit -Etudier les temps du récit et
leurs valeurs
1H Expression Rédiger la situation -Concevoir et rédiger la situation
écrite initiale d’un récit réaliste initiale d’un récit

2
Séquence 2 :

Durée Activité Contenu Objectifs


1H Lecture 2 extrait : «  par un
ème
-Etudier l’élément perturbateur
méthodique après midi…ne l’avait pas et les péripéties dans un récit
vendu » réaliste
-Etudier l’effet réaliste dans la
nouvelle
1H Langue Les registres de langue -Distinguer les trois registres de
langue
-Enrichir le vocabulaire des
élèves
1H Expression Débat : pour ou contre la -Exprimer et défendre son point
orale famille nombreuse de vue
-Développer la fluidité verbale
chez les élèves

1H Expression Sujet : Insérer un élément -Concevoir et rédiger un élément


écrite perturbateur dans un perturbateur dans un récit
récit réaliste réaliste

Séquence 3 :

Durée Activité Contenu Objectifs


1H Lecture 3 extrait : «  Les Vallin
ème
-Comprendre et analyser la
méthodique vivotaient…et il disparût construction de la chute d’une
dans la nuit » nouvelle réaliste
-Repérer l’ellipse : son utilité
dans la nouvelle
1H Langue Le discours direct et le -Reconnaître les caractéristiques
discours indirect du discours direct et indirect
-Initier les élèves à la
transformation du discours
direct au discours indirect

1H Expression Débat autour du thème de -Exprimer son point de vue


orale l’adoption -Développer l’esprit critique chez
les élèves
-S’exprimer autour du thème de
l’adoption
1H Expression Insérer la situation finale -Rédiger la situation finale d’une
écrite dans un récit réaliste nouvelle réaliste : la chute

2
Séquence 4 :

Durée Activité contenu Objectifs


1H Fiche de Etablir avec les élèves la
-Réaliser une fiche de lecture
lecture fiche de lecture de Aux -Evaluer la compréhension de la
Champs nouvelle
-Porter un jugement critique sur
une œuvre
2H Evaluation Evaluation formative -Vérifier les acquis des élèves
-Remédier aux difficultés
ressenties chez les élèves
1H Correction Correction de l’évaluation -Permettre aux élèves de
de formative comprendre et de corriger leurs
l’évaluation erreurs
1H Remédiation Prévoir une séance -Surmonter les difficultés
consacrée à la remédiation récurrentes constatées lors de la
correction de l’évaluation

2
Activité 1 : Travaux encadrés

Entrée dans l’œuvre

Objectifs :

- Découvrir les éléments et la fonction du paratexte


- Inciter les élèves à formuler des hypothèses de lecture à partir du paratexte
- Initier les élèves à la méthodologie de recherche

Déroulement de la séance :

Cette activité est précédée d’un travail de recherche que l’enseignant demande aux élèves
préalablement. Pendant la séance, les élèves lisent leurs recherches.

- Effectuer un travail d’observation des couvertures avec les élèves  : Que remarquez-vous sur
la première et la quatrième de couverture ?
- Que représente l’image de la première page ? Vous donne-t-elle envie de lire l’œuvre ?
Qu’évoque le titre dans vos esprits ? A quoi vous fait-il penser ?

I- Etude du paratexte :

1- La première de couverture : elle est composée des éléments suivants :


1. Le titre de l’œuvre
2. Le nom de l’auteur
3. Une illustration
2- La quatrième de couverture : elle est composée des éléments suivants :
1) Un résumé de l’œuvre
2) Une photo de l’auteur
3) Le nom de la maison d’édition
4) Le sigle de la maison d’édition
5) Le code barre

3- Hypothèses de lecture :

Les élèves formulent leurs hypothèses de lecture à partir du titre et de l’illustration qui
figurent sur la première de couverture. Le professeur les aide à donner libre cours à leur
imagination. Ces hypothèses de lecture se confirmeront (ou non) lors des prochaines séances
réservées à l’étude de l’œuvre.

2
II- Le mouvement réaliste:

Le réalisme est un courant littéraire apparu au 19ème siècle. Il vise à dépeindre la réalité telle
qu’elle est sans artifices ni idéalisation. En réaction contre le romantisme qui a dominé la
première moitié du siècle. Ayant comme thèmes de prédilection le travail salarié, les
inégalités sociales, le rapport à l’argent ou les relations conjugales, le réalisme s’efforce de
représenter la réalité le plus fidèlement et objectivement possible. Les écrivains réalistes les
plus connus : Balzac, Stendhal et Maupassant.

II- Qui est Guy de Maupassant ?

Ecrivain français né à Fécamp en Normandie le 5 août 1850. C’est sa mère passionnée de


littérature et amie de Flaubert qui l’encourage à écrire. A l’âge de douze ans, il entre au
collège religieux d’Yvetot et termine ses études secondaires au lycée de Rouen. Il rencontre
Flaubert avec lequel il côtoie les salons littéraires parisiens. Il a marqué l’histoire de la
littérature française par plusieurs romans dont : Boule de Suif (1880), Une vie (1883), Bel ami
(1885) … Il sombre peu à peu dans la folie et décède en le 6 juillet 1893 à Paris.

III- Qu’est-ce qu’une nouvelle ?

C’est un genre littéraire apparu au moyen âge. C’est un récit court bref écrit en prose. Elle est
caractérisée par la concision et l’efficacité de son écriture. Ses personnages sont peu
nombreux et brièvement décrits. Son action est simple mais construite de manière à créer un
effet de surprise. Son dénouement est appelé chute.

IV- Qu’est-ce qu’une nouvelle réaliste ?

Une nouvelle réaliste se fonde sur la réalité. Mettant en scène des personnages que l ’on
pourrait rencontrer dans la réalité quotidienne dans un cadre spatio-temporel délimité, La
nouvelle réaliste s’efforce de relater des évènements ou des faits authentiques. A la différence
du conte merveilleux, elle est ancrée dans le réel.

2
Activité de lecture :

Support :

Extrait 1 : « Les deux chaumières…tous les jours »

Objectifs :

- Reconnaître la situation initiale d’une nouvelle.


- Découvrir la réalité paysanne en France au 19ème siècle.

Déroulement de la séance :

- Lecture magistrale.

Questionnement :

- Qui parle ? A qui ? De quoi ? Dans quelle intention ?


- Où se situe le passage ?
- A quelle étape du schéma narratif correspond l’extrait ?
- Quels sont les personnages évoqués dans ce passage ?
- Quel est le temps qui domine dans le texte ? Quelle est sa valeur?
- Quels sont les indices spatio- temporels utilisés dans le texte ?
- Comment se caractérise la situation initiale du schéma narratif.

Eléments de réponse :

- C’est le narrateur qui parle. Il s’adresse au lecteur. Il décrit deux familles paysannes
très pauvres vivant en confondant leur progéniture.
- Le texte se situe au début de l’œuvre. Il est appelé «  incipit ». Il correspond à la
situation initiale du schéma narratif.
- Les personnages évoqués sont les Tuvache et les Vallin
- Le temps qui domine est l’imparfait. Dans cet extrait, il marque la durabilité dans
le temps et permet au narrateur de décrire les personnages et de planter le décor
spatio- temporel.
- L’action se passe prés de Rolleport en Normandie. Nous n’avons pas d’indication
temporelle.
- La situation initiale du schéma narratif se caractérise par un état de calme et
d’équilibre.

2
Axes de lecture :

1- La réalité du monde paysan

- Quels sont les personnages évoqués dans cet extrait ?


- Comment sont- ils décrits ?
- Quels sont les mots qui montrent que ces paysans mènent une vie difficile ?
- Pourquoi le narrateur utilise-il les mots : chaumières et masure ?
- Relevez le champ lexical de la pauvreté dans le texte
- Comment sont décrits les enfants des deux familles ?

Eléments de réponse :

- Les personnages évoqués sont les deux familles Tuvache et Vallin composées des
parents et de leurs enfants.
- Le narrateur utilise les deux mots : chaumières et masure pour mettre l’accent sue
la pauvreté dans la quelle vit ces deux familles.
- Le champ lexical de la pauvreté : chaumières, masure, péniblement, vernie par
cinquante ans d’usage, un peu de viande….)
- Les enfants sont décrits d’une manière péjorative. Ils sont considérés comme des
animaux : (produits, mioches, des bêtes, moutard, empâtait…)

2- Deux familles qui se ressemblent :

- Comment les deux familles vivent-elles ?


- Les paysans confondent souvent leurs enfants. Qu’est ce que cela signifie ?
- Relevez le champ lexical de la ressemblance.
- Quel adjectif cardinal numéral se répète dans cet extrait ? Quelle est sa valeur dans
le texte ?
- Pourquoi le narrateur s’attarde t-il sur la description des repas ?

On relève au début de la nouvelle le champ lexical de la fusion et de la ressemblance:


(distinguaient à peine, se mêlaient, confondaient, les deux, simultanément…). Les
deux familles forment deux groupes homogènes, elles vivent dans des chaumières
jumelles, travaillent la même « terre inféconde », ont un nombre identique d’enfants
répartis de façon symétrique (trois filles et un garçon, une fille et trois garçons).

3- Synthèse :

Ce premier extrait constitue l’incipit de la nouvelle. Il nous présente deux familles


paysannes menant une vie pénible. Maupassant dénonce par là la situation difficile où
vivaient les paysans du 19°siècle en France. Ceci renforce davantage le caractère réaliste

2
de l’œuvre. Le passage correspond à la situation initiale du schéma narratif  : les deux
familles vivent côte à côte sans conflit comme dans une seule famille.
Activité de langue : Les temps du récit

Objectifs :

- Identifier les temps du récit (imparfait et passé simple)


- Comprendre leurs valeurs verbales.

Déroulement de la séance:

- Copier au tableau quelques phrases extraites du premier passage de la nouvelle qui


illustrent les temps du récit pour étudier leurs valeurs :

-  Les deux chaumières étaient côte à côte, au pied d’une colline, proches d’une
petite ville de bains.
-  Les deux paysans besognaient dur sur la terre inféconde pour élever leurs petits.
- « (…) les mariages et, ensuite les naissances s’étaient produits à peu près
simultanément dans l’une et l’autre maison. »
- Par un après- midi du mois d’août, une légère voiture s’arrêta brusquement devant
les chaumières.

Demander aux élèves pourquoi le narrateur a choisi d’utiliser l’imparfait, le plus que parfait et
le passé simple dans le récit. Quelle est l’utilité de chaque temps dans la narration.

Relever les verbes utilisés dans les phrases, leurs temps et leurs valeurs :
- L’imparfait sert à décrire les personnages et le lieu ou à exprimer une action qui
dure dans le temps.
- Le plus que parfait exprime l’antériorité : deux actions qui se passent l’une
antérieure à l’autre.
- Le passé simple exprime une action brève, unique et achevée. Il permet
d’introduire une nouvelle étape dans le récit à savoir l’élément perturbateur.

Effectuer une récapitulation qui servira de trace écrite sous forme de tableau :

Les temps Les valeurs

L’imparfait La description, une action inachevée (qui dure dans le temps)

Le plus que parfait L’antériorité, une action achevée et accomplie

Le passé simple Une action brusque, soudaine et inaccomplie

Le présent de narration Sert à donner de la vivacité au récit pour le rendre plus


dynamique, plus actuel et le rapprocher du lecteur

Le passé composé Il a les mêmes valeurs que le passé simple et remplace ce

2
dernier qui est réservé à l’écrit.

Remarque :

Le passé composé peut parfaitement remplacer le passé simple. Ils ont la même valeur mais le
passé simple est un temps qu’on réserve à l’écrit tandis que le passé composé est un temps
utilisé à la fois à l’écrit et à l’oral. Certains verbes, par leur sens, marquent l’aspect durable ou
bref. Exemple :
- Observer marque une action durable : utilisation de l’imparfait
- Apercevoir exprime une action brève : utilisation du passé simple

Exercice 1:

Mettez les verbes entre parenthèses aux temps qui conviennent : passé simple, imparfait
ou plus-que-parfait.

Un prince qui s’appelle Gaspar est à la recherche d’une sorcière qui lui a jeté un sort. Il s ’arrête
chez un bûcheron nommé Jacques qui connait très bien la forêt. Le jeune bucheron (mener)
Gaspard dans une petite chambre du premier étage. Avant de se coucher, Gaspard
(s’accouder) à la fenêtre et (regarder) les forêts lointaines baignées par la lune, et le chemin
par où la sorcière (passer) il n’y (avoir) pas si longtemps.
Le lendemain, il (se lever) tôt. Il (descendre) l’escalier. Jacques l’ (attendre) dans la salle. Il
(avoir) lui-même (préparer) le café.

Exercice 2 :

Conjuguez les verbes entre parenthèses aux temps qui conviennent :


La mer (s’étendre) à perte de vue. Les vagues (aller) et (venir). Le soleil (briller). Un petit
garçon (prendre) un sceau et y (verser) le sable. Il (répéter) ces gestes plusieurs fois. Enfin
fatigué, Il (s’allonger) prés de son père qui (lire) son journal.

Correction :

Exercice1 :

Un prince qui s’appelle Gaspar est à la recherche d’une sorcière qui lui a jeté un sort. Il s ’arrête
chez un bûcheron nommé Jacques qui connait très bien la forêt.
Le jeune bucheron mena Gaspard dans une petite chambre du premier étage. Avant de se
coucher, Gaspard s’accouda à la fenêtre et regarda les forêts lointaines baignées par la lune,
et le chemin par où la sorcière était passée il n’y avait pas si longtemps.
Le lendemain, il se leva tôt. Il descendit l’escalier. Jacques l’attendit dans la salle. Il avait lui-
même préparé le café.

Exercice 2 :

2
La mer s’étendait à perte de vue. Les vagues allaient et venaient. Le soleil brillait. Un petit
garçon prit un sceau et y versa le sable. Il répétait ces gestes plusieurs fois. Enfin fatigué, Il
s’allongea prés de son père qui lisait son journal.

Activité de production écrite :

Objectifs :

- Rédiger la situation initiale d’une nouvelle réaliste

Sujet :

Rédiger la situation initiale d’une nouvelle réaliste.

Déroulement de la séance :

1- Effectuer un rappel des caractéristiques de la situation initiale d’une nouvelle réaliste:

- Une situation d’équilibre et de calme.

- Une situation qui permet de planter le décor de l’œuvre  :


présentation et description des personnages et du lieu.

- Imaginer un temps et un lieu réels permettant l’ancrage de la réalité


dans le récit.

- Inciter les élèves à utiliser les temps du récit : imparfait, plus que
parfait et passé simple.

2- Après la lecture de quelques productions, désigner un élève pour écrire son texte au
tableau puis procéder aux remaniements et corrections nécessaires. Le résultat final
constituera l’objet de trace écrite.

2
Activité de lecture :

Support :

Extrait 2 : « Par un après midi… ne l’avait pas vendu »

Objectifs :
- Etudier la perturbation, les péripéties
- Etudier l’effet réaliste dans la nouvelle

Déroulement de la séance :

Lecture magistrale du texte : Le professeur fait une lecture théâtralisée et expressive. Le


but étant de rendre compte de l’effet produit par le parler normand sur les élèves pour les
rapprocher de la réalité paysanne de l’époque.

Les axes de lecture :

1- les caractéristiques de l’élément perturbateur

Questionnement :

A quelle étape du schéma narratif correspond l’incipit ?


Que marque ce texte par rapport à l’incipit ?
Quel est le type de ce texte ? Justifiez votre réponse.
Quels sont les indicateurs temporels qui structurent ce texte ?
Quel effet produit l’adverbe « brusquement » sur le lecteur ?
Quel temps est utilisé dans ce passage ? Justifiez ce choix.
Que constitue ce passage par rapport au schéma narratif ? A quelle étape correspond-t-il ?
Que s’est- il passé après la visite de Mme d’Hubières ? (Conséquence de
De l’élément perturbateur).
Comment sont présentés Mr et Mme D’hubières  ? Comparez- les aux couples Tuvache et
au couple Vallin.

Eléments de réponse :

Ce passage marque la fin de la situation initiale et le début de la situation médiane. Cette


rupture est signalée par l’indicateur temporel suivant  : par un après midi du mois d’âout.
Le narrateur utilise le passé simple pour marquer la rupture avec la situation initiale.
L’adverbe « brusquement » surprend et accentue davantage cette rupture avec la situation
initiale.

Elément perturbateur : l’arrivée du couple d’Hubières. Une arrivée qui va déclencher par la
suite deux péripéties :

2
- La première négociation avec les Tuvaches.
- La deuxième négociation avec les Vallin.

2- L’effet réaliste dans la nouvelle

Questionnement :

Peut- on dire que les événements évoqués dans ce passage sont susceptibles de se produire
dans la réalité ?
Peut- on rencontrer ces personnages dans la réalité ?
Où se passe l’action dans la nouvelle ? S’agit-il d’un lieu réel ou d’un lieu fictif ?
Qu’est ce qui montre l’effet du réel dans ce passage ?

3- Synthèse :

a- La perturbation ou l’élément perturbateur :


C’est un événement (bon ou mauvais) qui met fin à la situation initiale. Il déclenche
une succession de péripéties. La perturbation est souvent introduite par un indicateur
temporel (tout à coup, brusquement, un jour…). Elle est généralement reconnue par
l’utilisation du passé simple.

b- L’effet réaliste dans la nouvelle:

Un texte crée un effet réaliste quand le monde, les personnages et les événements sont
conformes à notre représentation de la réalité. La nouvelle « Aux champs » s’inscrit bel et
bien dans un cadre réaliste car :

- La scène se passe en temps réel grâce à l’insertion des dialogues, la


précision du moment (le matin), la rupture avec l’habitude d’aller
voir les enfants.

- Les dialogues au discours direct accentuent les différences


langagières et sociales entre les paysans et les Hubières.

2
Activité de langue : Les registres de langue

Objectifs :

- Distinguer les trois registres de langue : soutenu, courant et familier.


- Repérer le changement de registre de langue dans la nouvelle.
- Enrichir le vocabulaire des apprenants par des activités de repérage
et de réemploi.

Déroulement de la séance :

- Demander aux élèves d’observer les propos tenus par les Tuvache et
les Vallin (choix et ordre syntaxique des mots, les irrégularités et les
incorrections…)

- Inciter les élèves à observer les propos tenus par les d’Hubières et à
les décrire (mots soutenus, interrogations avec inversion du sujet,
vocabulaire recherché…)

- Demander aux élèves de relever du texte les mots faisant partie du


registre familier et quelques mots qui relèvent du registre soutenu.
Les inciter à leur trouver des synonymes ensuite leur demander que
reflète cette différence de registre dans le texte ?

Phase de questionnement :

- Que remarquez- vous ? Quelle différence y a-t il entre ces deux


propos ?
- Cette différence est due à quoi ?
- Qu’est ce qu’on entend par registre familier  ? En quoi est- il
différent du registre courant et soutenu ?
- Où pratique t- on le registre familier ? Où pratique t- on le registre
soutenu ?

Synthèse :

On distingue trois niveaux de langue :

Le registre soutenu : il se caractérise par l’utilisation d’un vocabulaire, rare, riche et des
structures syntaxiques très recherchées.

Le registre familier : il consiste à utiliser une langue familière qui comporte des
incorrections sur le plan syntaxique. Il est utilisé dans des situations informelles (avec la

2
famille, les amis….). Il peut être révélateur d’un signe d’appartenance à une classe sociale
comme c’est le cas dans « Aux champs » avec les couples Tuvache et les Vallin.

Le registre courant : C’est un registre de langue usuel et correct. Il se caractérise par un


vocabulaire et une syntaxe corrects, sans erreur et sans recherche.

Exercices :

I- Transformez les répliques suivantes des paysans du langage familier au langage


courant.

Langage familier Langage courant

Vous voulez que j’vous vendions Charlot ? ;


Qué qu’t’en dis ?; j’dis qu’c’est point
méprisable
Ce s’ra promis d’vant l’notaire ?
Ça travaillera dans quéqu’z’ans c’t’éfant ;
C’est i permis d’vouloir prendre un éfant
comme ça !;

II- Classez les mots suivants en fonction de leurs différents registres :

Les mioches, le moutard, une masure, besogner, marmaille, marmot, frêle, bourrer,
demeure, méprisable, accoutumé, songer, friandises.

Le registre familier Le registre soutenu

III- Voici quelques mots faisant partie du langage courant, trouvez leurs synonymes
dans le langage familier et soutenu : fatigué, une maison, la peur, un livre,
amoureux, un homme, un morceau, une voiture.

2
Activité de production orale :

Objectifs :
- Exprimer et défendre un point de vue.
- Développer le sens critique chez les élèves.
- Développer le sens de l’écoute chez les élèves.

Sujet :

Auparavant, les familles se composaient des parents et de deux enfants voire plusieurs
enfants. Actuellement, les parents ont tendance à réduire le nombre de leurs enfants.
Qu’en pensez- vous ?

Déroulement de la séance :

Questionnement :

- A quel type de famille appartenez- vous ?


- A votre avis pourquoi les couples tendent à avoir moins d’enfants
que leurs grands parents ou parents ?
- Quel genre de famille souhaiteriez- vous fonder ?
- Etes- vous pour la famille nombreuse ou pour la petite famille ?
Justifiez votre réponse.

- Inciter les élèves à exprimer leur avis et surtout à le justifier en


évoquant les arguments qui défendent la thèse de la petite famille ou
celle de la famille nombreuse. Le but de cette activité ne se réduit
pas à pousser les élèves à se positionner par rapport au sujet
proposé : ils doivent justifier leurs choix et apprendre à défendre
leurs idées pour convaincre autrui.

- Proposer le tableau suivant aux élèves et collecter leurs idées.

Thèse soutenue : Arguments Antithèse : être Arguments


être pour la famille contre la famille
nombreuse nombreuse

2
Activité de production écrite :

Objectifs :

- Insérer un élément perturbateur dans un récit réaliste.


- Initier les élèves à l’écriture d’invention.

Sujet :

Rédiger la suite d’un récit en imaginant un effet perturbateur et des péripéties.

Déroulement de la séance :

- Récupérer le texte rédigé par les élèves lors de la première séquence


représentant la situation initiale d’un récit et leur demander
d’imaginer une suite composée d’un élément perturbateur et de
quelques péripéties.

- Cette étape doit être rédigée au passé simple et doit être introduite
par un indicateur temporel pour marquer la rupture avec la
situation initiale : soudain, un jour, tout à coup…

- Après la lecture de quelques productions, désigner un élève pour


écrire son texte au tableau puis procéder aux remaniements et
corrections nécessaires. Le résultat final constituera l’objet de trace
écrite.

2
Activité de lecture :

Support :

«Les Vallin vivotaient….et il disparût dans la nuit » 

Objectifs :

- Comprendre et analyser la construction de la chute d’une nouvelle


- Repérer l’ellipse et identifier son utilité dans la nouvelle

Déroulement de la séance :

Situation du passage :

Demander aux élèves de récapituler les événements passés lors du dernier extrait étudié. Les
Tuvache refusent le marché proposé par les d’Hubières au nom de la morale. La négociation
va réussir avec les Vallin, qui, intéressés par l’argent, ont accepté de vendre leur fils.

Axes de lecture :

1- Le retour triomphal de Jean :

Questionnement :

Comment vivent les Vallin et les Tuvache ?


Est-ce que le retour de Jean était prévu ?
Combien de temps s’est il passé depuis le départ de Jean? Relevez les indices qui signalent
l’écoulement du temps.
Relevez les signes de richesse de Jean.
Quelle a été la réaction des Vallin ?

Eléments de réponse :

Les Vallin vivent aisément grâce à la pension, tandis que les Tuvache sombrent dans la
misère.
Le retour de Jean était inattendu, on appelle ce procédé le rebondissement.
Beaucoup d’années se sont passées depuis l’absence de Jean (puisqu’il est parti avec les
d’Hubières quand il était enfant).
Les indices qui le montrent : c’est la phrase : « il prenait vingt et un an). On appelle ce
procédé narratif « l’ellipse».

2
L’ellipse : est le fait de passer sous silence une partie de l’action et de la vie des personnages.
L’indice qui le montre c’est le fait que Mme d’Hubières a pris de l’âge (cheveux blancs).

Les signes de richesse : la voiture brillante et la chaine de montre en or.


Les Vallin étaient émus, fiers et contents du retour de leur fils.
2-Le départ de Charlot :

Questionnement :

Quel est l’effet du retour de Jean sur Charlot ?


Que reproche t-il à ses parents ?
Relevez du texte les reproches de Charlot et les motivations des parents et mettez-les dans un
tableau ?
Comment les punit-il ?
Quelle est la chute de cette nouvelle ?
Quelles sont les caractéristiques de la chute dans la nouvelle réaliste et quelle est la visée de
l’auteur?

Eléments de réponse :

Charlot éprouve une grande jalousie et une profonde déception.


Il leur reproche de ne l’avoir pas donné à Mme d’Hubières qui voulaient l’adopter.

Les reproches de Charlot Les motivations des parents


Ses parents auraient dû le confier aux Refus de vendre leur fils
d’Hubières.
Il est jaloux Ils préfèrent l’élever eux mêmes
Il ne leur pardonnera jamais. Ils méritent
qu’il les quitte

Il les punit en les quittant.


C’est une fin inattendue et surprenante appelée chute. Elle est brutale et inattendue. L’auteur
cherche à produire un effet, à choquer, à surprendre le lecteur :

3-Synthèse :

Après tant d’années d’absence, Jean revient chez ses parents. Cet événement inattendu
déclenche la jalousie de Charlot qui décide d’abandonner ses vieux parents malgré leur amour
et leur sacrifice.
Ce texte représente la fin de la nouvelle Aux Champs, elle est appelée « chute », elle est
souvent surprenante, choquante et brutale et a pour but de faire réagir le lecteur.
La décision de Charlot est une surprise pour le lecteur car au lieu d’être reconnaissant Charlot
fait des reproches à ses parents avant de les quitter.

2
Activité de langue : Le discours direct et indirect

Objectifs :

- Reconnaître les caractéristiques du discours direct et indirect.


- Maîtriser les mécanismes permettant la transformation du
discours direct au discours indirect.

Déroulement de la séance :

- Le professeur choisit un corpus, tiré de l’œuvre Aux champs, composé essentiellement de


phrases au discours direct.
- Il demande aux élèves de lire les phrases.

Corpus :

- Mme d’Hubières dit : « nous n’avons pas d’enfants »


- La jeune femme annonça : « je voudrais bien emmener avec moi votre petit garçon »
- Le père Tuvache répondit : « Vous pouvez y aller si vous voulez »
- Monsieur D’Hubières répliqua : « Ma femme s’est mal expliquée. »
« Songez à l’avenir de votre enfant, à son bonheur ! » a dit Monsieur D’Hubières aux
Tuvache.

Questions :
1. De quel type de discours s’agit-il ?
2. Quelles sont les indices qui le montrent ?
3. Relevez les verbes introducteurs.
4. A quel temps sont-ils conjugués ?

- Le professeur procède ensuite, avec les élèves, à la transformation des phrases du discours
direct au discours indirect en soulignant les diverses modifications qui doivent se faire.

Transformation du discours direct au discours indirect :

- Mme d’Hubières dit qu’ils n’ont pas d’enfants.


- La jeune femme annonça qu’elle voudrait bien emmener avec elle leur petit enfant.
- Le père Tuvache répondit qu’ils pouvaient y aller s’ils voulaient.
- Monsieur D’Hubières répliqua que sa femme s’était mal expliquée.
- Monsieur D’Hubières a dit aux Tuvache de songer à l’avenir de leur enfant et à son bonheur.

2
Le discours direct consiste à rapporter directement les paroles de quelqu’un. Il se caractérise
par la présence du verbe introducteur comme le verbe « dire », et aussi par les indices
typographiques suivants :

- Les deux points :


- Les guillemets  « »
- Les tirets –

Le discours indirect consiste à rapporter les paroles de quelqu’un indirectement. Pour passer
du discours direct au discours indirect, on effectue les transformations suivantes :

- On supprime les deux points et les guillemets


- On relie souvent les deux phrases par « que ».
- On change le pronom personnel selon la situation.

Quand le verbe introducteur est au passé (passé simple, passé composé ou imparfait), on
effectue les modifications suivantes. Le tableau ci-dessus récapitule les majeures
transformations lors du passage du discours direct au discours indirect. Le professeur le remet
aux élèves pour qu’ils puissent y recourir par la suite.

NB : Le professeur distribue le tableau ci-dessous qui récapitule les principales modifications
et le lit avec les élèves qui doivent l’apprendre par cœur.

2
TRANSFORMATIONS DES TEMPS
Discours direct Discours indirect Exemples
Présent Imparfait Il a dit : « je pars. »
Il a dit qu’il partait
Passé simple Plus-que-parfait Il a dit : « je partis. »
Il a dit qu’il était parti.
Passé composé Plus-que-parfait Il a dit : « je suis parti.»
Il a dit qu’il était parti.
Futur simple Conditionnel présent Il a dit : « je partirai.»
Il a dit qu’il partirait. »
Futur antérieur Conditionnel passé Il a dit : « je serai parti. »
Il a dit qu’il serait parti.
LES TEMPS
INVARIABLES
Imparfait imparfait Il a dit : « je partais. »
Il a dit qu’il partait.
Conditionnel Conditionnel Il a dit : « je partirais. »
Il a dit qu’il partirait.
Subjonctif Subjonctif Il a souhaité: « que je parte.»
Il a souhaité qu’il parte. »

Transformation des indicateurs spatio-temporels


Discours direct Discours indirect
Aujourd’hui Ce jour là
Hier La veille
Demain Le lendemain
Après-demain Le surlendemain
Cette semaine Cette semaine-là
La semaine dernière La semaine précédente/ d’avant
La semaine prochaine La semaine suivante/d’après
L’année prochaine L’année suivante/d’après
L’année dernière L’année précédente/d’avant
Il y a deux jours Deux jours plus tôt/auparavant
Dans deux jours Deux jours plus tard
Ici Là

Autres
transformations
Discours direct Discours indirect Exemples
Adj démonstratif+GN Adj Elle demanda : « combien coût cette
démonstratif+GN+là robe ? »
Elle demanda combien coûte cette robe là.
Est-ce que Si Je lui ai demandé : « est-ce que tu

2
viendras ? »
Je lui ai demandé s’il viendrait.
Qu’est ce que Ce que Il m’a demandé : « qu’est ce que tu fais ? »
Il m’a demandé ce que je faisais.
Impératif De+impératif Il lui a dit : « pars ! »
Il lui a dit de partir

Exercices:

I- Relevez dans les phrases suivantes les verbes introducteurs, puis transformez-les du
discours direct ou au discours indirect selon le cas :
- « Je te prêterai ma voiture » dit-elle
- Il lui assure qu’il est sincère.
- Mme Tuvache dit au Vallin qu’ils sont des lâches.
- « Vous n’êtes que des niais » affirme Charlot à ses parents.

II- Mettez les signes de ponctuation qui conviennent :


1. Il a annoncé qu’il viendrait le lendemain.
2. Il a annoncé je viendrai demain.
3. Il me dit d’un ton amical sois tranquille ici.
4. Il pria son fils de lui téléphoner quand il arriverait.

III- Mettez les phrases suivantes au discours indirect :


1. L’entraîneur de l’équipe nationale annonce : « la Maroc jouera contre le Nigeria. »
2. Le ministre de l’intérieur a déclaré : « les terroristes ont été arrêtés. »
3. Ma mère nous annonce : « votre père reviendra demain.»
4. Mounir a dit à ses amis : « hier, j’ai vu un beau film »
5. Il ordonne à son fils : « révise tes leçons ! »

2
Activité de production orale :

Objectifs :

- Exprimer un point de vue.


- Développer l’esprit critique chez les élèves.
- S’exprimer sur l’idée de l’adoption.

Sujet : un débat autour du thème de l’adoption

L’adoption est l’ultime solution à laquelle recourent les couples stériles pour combler un
vide affectif. Pensez- vous que ces couples ont raison d’envisager l’adoption  ? Etes- vous
pour ou contre l’adoption ?

Mise en situation:
- Evoquer le couple d’Hubières : un couple stérile privé d’enfants.
Pourquoi adopter ?
- Définition et utilité de l’adoption
- Peut-on tout acheter dans la vie ?
- Accepteriez-vous de vous faire adopter par un milliardaire ?
- Avantages et inconvénients de l’adoption
- Le dénouement paradoxal dans « Aux champs » : l’enfant gardé est
parti et l’enfant adopté est revenu.
- Etes- vous pour ou contre l’adoption ?

- Proposer le tableau suivant aux élèves et collecter leurs idées.

Thèse Arguments Antithèse : Arguments


soutenue : être Les couples stériles ont être contre On ne choisit pas ses parents
pour l’adoption le droit d’avoir des l’adoption
enfants
L’adoption procure un L’être humain n’est pas une
équilibre et une marchandise et on ne peut pas
stabilité aux enfants tout acheter dans la vie
orphelins
Un enfant a droit à une L’argent ne fait pas le bonheur
vie meilleure et et rien ne remplace l’amour
confortable paternel et maternel.
Un enfant abandonné ou vendu
par ses parents souffrira de
troubles psychologiques graves

2
Inciter les élèves à se positionner quant au sujet de l’adoption. Le but étant de les encourager
à défendre leurs idées et à apprendre à argumenter pour convaincre autrui. Le professeur
dirige le débat, l’oriente. En dernier lieu, il invite les élèves à formuler une synthèse générale.

Activité de production écrite :

Objectifs :

- Rédiger la situation finale d’une nouvelle.

Déroulement de la séance :

Sujet :

Rédiger la suite d’un récit en imaginant sa chute (la situation finale)

Consigne :

- Récupérer les deux textes rédigés par les élèves lors de la première
et la deuxième séquence représentant la situation initiale et médiane
d’un récit et leur demander d’imaginer une fin composée d’une
chute.

- Effectuer un rappel des caractéristiques d’une chute dans une


nouvelle : effet brutal et inattendu.

- Chaque élève imagine la suite du récit élaboré lors des séquences


antérieures : ce travail constituera l’aboutissement final d’un projet
d’écriture de créativité.

- Après la lecture de quelques productions, désigner un élève pour


écrire son texte au tableau puis procéder aux remaniements et
corrections nécessaires. Le résultat final constituera l’objet de trace
écrite

2
Fiche de lecture de la nouvelle Aux champs

Objectifs :

- Réaliser une fiche de lecture.


- Evaluer la compréhension de la nouvelle par les élèves.
- Porter un jugement critique sur l’œuvre.

Déroulement de la séance:

1. Titre et date de parution : Aux champs. 1882.

2. Rapport titre /contenu :

- Pensez- vous que le titre est en rapport avec le contenu de l’œuvre ?


Le contenu de l’histoire reflète le titre puisque le mot « champs » renvoie à la campagne.
Les événements de la nouvelle se déroulent dans une région rurale en Normandie.

3. Auteur :
- Qui est Guy de Maupassant ?

- Ecrivain français né à Fécamp en Normandie le 5 août 1850. Il a marqué l’histoire


de la littérature française par plusieurs romans dont : Boule de Suif (1880), Une
vie (1883), Bel ami (1885) … Il sombre peu à peu dans la folie et décède en le 6
juillet 1893 à Paris.

4. Genre littéraire : Nouvelle réaliste.

5. Personnages principaux : Les Tuvache, les Vallin, les d’Hubières, Jean Vallin et Charlot
Tuvache.
6. Lieu de l’histoire : La Normandie
7. Epoque de l’histoire : Le 19ème siècle

8. Résumé de l’œuvre :

- Demander aux élèves de résumer l’œuvre.

Deux familles paysannes, les Tuvache et les Vallin, vivent pauvrement au pied d’une colline.
Mr et Mme d’Hubières un couple aristocrate ne peut pas avoir d’enfants. Ils proposent alors
aux Tuvache d’adopter leur fils cadet Charlot. Ses parents refusent. Les d’Hubières refont la
même proposition aux Vallin qui acceptent. L’affaire conclue provoque la rupture des deux
familles qui étaient jusque là amies. Le fils « vendu » se fait une situation et revient voir ses

2
parents biologiques après vingt ans. Jalousie et sentiment d’injustice poussent Charlot à
reprocher à ses parents de ne pas l’avoir vendu et à les quitter pour toujours.

9. Informations qu’on pourrait dégager de l’œuvre :


- Le mode de vie des paysans du 19 ème siècle : C’est un mode de vie difficile
caractérisé par la pauvreté.
- La critique de la bourgeoisie de l’époque.
- L’opération de l’adoption au 19ème siècle : la manière et les règles qui régissent
l’adoption à l’époque.

10. Qu’avez- apprécié le plus dans cette œuvre ?


11. Qu’avez- vous apprécié le moins dans cette œuvre ?

Ce que j’ai apprécié le plus dans cette Ce que je n’ai pas aimé dans cette
nouvelle nouvelle

12. Pensez- vous recommander cette œuvre à vos proches ?

Je compte conseiller cette Mes Je ne compte pas conseiller Mes


œuvre à mes proches arguments cette œuvre à mes proches arguments

13. Quelle est la morale qu’on peut tirer de cette œuvre  ? Qui a tort et qui a raison dans cette
histoire ?

2
Evaluation formative :

On n'entendit plus du tout parler du petit Jean Vallin. Les parents, chaque mois, allaient
toucher leurs cent vingt francs chez le notaire ; et ils étaient fâchés avec leurs voisins parce
que la mère Tuvache les agonisait d'ignominies, répétant sans cesse de porte en porte qu'il
fallait être dénaturé pour vendre son enfant, que c'était une horreur, une saleté, une
corromperie.
Et parfois elle prenait en ses bras son Charlot avec ostentation, lui criant, comme s'il eût
compris :
— J'tai pas vendu, mé, j't'ai pas vendu, mon p'tiot. J'vends pas m's éfants, mé. J'sieus pas
riche, mais vends pas m's éfants.
Et, pendant des années et encore des années, ce fut ainsi chaque jour ; chaque jour des
allusions grossières étaient vociférées devant la porte, de façon à entrer dans la maison
voisine. La mère Tuvache avait fini par se croire supérieure à toute la contrée parce qu'elle
n'avait pas vendu Charlot. Et ceux qui parlaient d'elle disaient :
— J'sais ben que c'était engageant, c'est égal, elle s'a conduite comme une bonne mère.
On la citait ; et Charlot, qui prenait dix-huit ans, élevé avec cette idée qu'on lui répétait sans
répit, se jugeait lui-même supérieur à ses camarades parce qu'on ne l'avait pas vendu.
Les Vallin vivotaient à leur aise, grâce à la pension. La fureur inapaisable des Tuvache, restés
misérables, venait de là.
Leur fils aîné partit au service. Le second mourut ; Charlot resta seul à peiner avec le vieux
père pour nourrir la mère et deux autres sœurs cadettes qu'il avait.
Il prenait vingt et un ans, quand, un matin, une brillante voiture s'arrêta devant les deux
chaumières. Un jeune monsieur, avec une chaîne de montre en or, descendit, donnant la main
à une vieille dame en cheveux blancs. La vieille dame lui dit :
— C'est là, mon enfant, à la seconde maison.

Aux champs de Maupassant

1- Quel est le genre littéraire de cette œuvre? (0,5pts)

…………………………………………………………………………………………………...

2- A quel courant littéraire appartient-elle ? (0,5pts)

…………………………………………………………………………………………………...

3- Quelle est la date de parution de l’œuvre ? (0,5pts)

…………………………………………………………………………………………………...

4- En deux lignes, présentez l’auteur de cette nouvelle. (0,5pts)

2
…………………………………………………………………………………………………...………………………
…………………………………………………………………………...

5- Situez ce texte dans l’œuvre. (1 pts)


…………………………………………………………………………………………………...………………………
………………………………………………………………………….

6- Que faisait la mère Tuvache en public pour monter qu’elle avait raison de ne pas
vendre son enfant ? (1pts)
…………………………………………………………………………………………………..

7- A qui le narrateur fait-il allusion en parlant du « jeune monsieur et la vieille dame en


cheveux blancs » (1pts)
…………………………………………………………………………………………………..

8- Relevez dans le texte un terme ou une expression qui évoquent la richesse. (1pts)
…………………………………………………………………………………………………..

9- classez les mots suivant selon leur niveau de langue : (1,5 pts)
- Un copain- un ami- un pote- des godasses- des souliers- des chaussures- casse
pieds- ennuyeux- fâcheux

Langage familier Langage courant Langage soutenu

10- Transformez les phrases suivantes au discours indirect. (2pts)


a) Le professeur demande à ses élèves : « avez-vous bien compris la leçon ? »
b) Hamid m’a confié : « je me marierai l’année prochaine »

……………………………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………..

11- Quels sont les temps utilisés dans un récit réaliste? (1pts)
…………………………………………………………………………………………………..

II- PRODUCTION ÉCRITE (10pts)


Sujet :
Les Tuvache refusent l’adoption de leur fils par les d’Hubières. Les Vallin l’acceptent. Qui a
raison? Qui a tort ? Exprimez votre opinion à l’aide d’arguments précis.
……………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………………………………
…………………
NB : seront prises en considération :

2
-l’organisation (2pt).
-la cohérence (2pt).
-La rigueur de la langue (3pt).
-la conjugaison (3pt)
Correction de l’évaluation :

1) Le genre littéraire : c’est une nouvelle.

2) Cette nouvelle appartient au courent littéraire réaliste.

3) La nouvelle réaliste AUX CHAMPS de Guy de Maupassant est parue pour la


première fois le 31 octobre 1882 dans le journal Le Gaulois puis dans « Les contes de
la bécasse », 1883.

4) Écrivain nouvelliste français, issu de la petite noblesse de Province, Guy de


Maupassant est né en 1850 au château de Miromesnil près de Dieppe. Brillant élève de
l'école réaliste et naturaliste. Il est mort à Paris le 6 juillet 1893.
Œuvres principales : Contes de la Bécasse (1883), Toine (1885), Bel-
Ami (1885), La Petite Roque (1886), Le Horla (1887), Pierre et Jean (1888).

5) Mr et Mme D’Hubières, Un couple aristocrate, ne pouvant pas avoir d'enfants, ils


expriment le désir d'adopter le fils des Tuvache moyennant une bonne somme
d’argent. La mère refuse. Mais, Les Vallin marchandent, acceptent et signent le
contrat. L’affaire est conclue, provoquant la rupture entre les deux familles.

6) -La mère Tuvache les agonisait d'ignominies, répétant sans cesse de porte en porte
qu'il fallait être dénaturé pour vendre son enfant, que c'était une horreur, une saleté,
une corromperie.

-Chaque jour des allusions grossières étaient vociférées devant la porte, de façon à
entrer dans la maison voisine.

7) Le jeune homme : c’est jean, fils des Valin


La dame en cheveux blanc : c’est Mme Hubières.

8) Les termes qui évoquent la richesse dans le texte sont : une brillante voiture ; une
chaîne de montre en or.
9)

Langage familier Langage courant Langage soutenu

Un pote Un copain Un ami


Des godasses Des souliers Des chaussures
casse-pieds fâcheux Ennuyeux

10) A- Le professeur demande à ses élèves s’ils ont bien compris la leçon.
B- Hamid m’a confié qu’il se marierait l’année suivante.

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11) Les temps de récit réaliste sont le passé simple et l’imparfait.

CONCLUSION

Nous avons tenté, à travers ce travail, de concevoir un travail pédagogique s’articulant autour
de l’œuvre Aux Champs de Maupassant.

Etudier cette nouvelle sans aborder le courant réaliste, ses caractéristiques et ses thèmes de
prédilection, serait à notre sens une chose inconcevable étant donné que cette nouvelle
s’inscrit bel et bien dans le cadre de l’écriture réaliste.

Il a été question dans ce travail, d’élaborer un projet pédagogique dans lequel l’élève se trouve
au centre de nos préoccupations. Notre souci a été avant tout, de préparer diverses activités
(lecture, langue, expression orale et écrite….) convergeant au même but et interagissant les
unes avec les autres. Le but étant de présenter aux élèves un travail de qualité qui pourra les
aider à développer de nombreuses compétences.

Nous espérons que le présent projet didactique portant sur l’étude d’une œuvre étrangère a été
fidèle à ce qu’exigent les instructions officielles. Nous souhaitons avant tout que les élèves
puissent développer des aptitudes d’autonomie et de communication.

Durant les stages que nous avons effectués dans le cadre de cette formation, nous avons pris
conscience que le métier d’enseignant s’avère difficile et frustrant. En tant que futures
enseignantes, nous avons l’intime conviction qu’un enseignant est amené constamment à se
remettre en question et à renouveler ses outils de travail : raison pour laquelle, nous affirmons
que ce projet n’est, en aucun cas, parfait et définitif car nous savons pertinemment qu ’au cours
de notre carrière et au contact des élèves, nous serons certainement amenées à revoir notre
méthode et nos outils de travail dans le but de toujours donner le meilleur de nous même.

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BIBLIOGRAPHIE

- Henri BENAC, 1988 : Guide des idées littéraires, édition Hachette


- Jean Pierre AUBRIT, 2002 : Le conte et la nouvelle, édition Armand Colin
- Daniel GROJNOWSKI, 2005 : Lire la nouvelle, édition Armand Colin
- Antonia GASQUEZ, 1995 : Le récit réaliste, édition Nathan.
- Jean Pierre de Beaumarchais et al : Dictionnaire des littératures de langue
française, édition Bordas.

WEBOGRAPHIE

- http://www.ac-rouen.fr/pedagogie/equipes/lettres/sequences/
seq4_AES/aux%20champs/index.htm
- http://www.lettres-histoire.ac-versailles.fr/article.php3?id_article=83

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ANNEXES

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Premier extrait :

Les deux chaumières étaient côte à côte, au pied d’une colline, proches d'une petite ville
de bains. Les deux paysans besognaient dur sur la terre inféconde pour élever tous leurs
petits. Chaque ménage en avait quatre. Devant les deux portes voisines, toute la marmaille
grouillait du matin au soir. Les deux aînés avaient six ans et les deux cadets quinze mois
environ ; les mariages, et, ensuite, les naissances s’étaient produites à peu près
simultanément dans l’une et l’autre maison.

Les deux mères distinguaient à peine leurs produits dans le tas ; et les deux pères
confondaient tout à fait. Les huit noms dansaient dans leur tête, se mêlaient sans cesse ; et,
quand il fallait en appeler un, les hommes souvent en criaient trois avant d’arriver au
véritable.

La première des deux demeures, en venant de la station d’eaux de Rolleport, était occupée
par les Tuvache, qui avaient trois filles et un garçon ; l’autre masure abritait les Vallin, qui
avaient une fille et trois garçons.

Tout cela vivait péniblement de soupe, de pommes de terre et de grand air. À sept heures,
le matin, puis à midi, puis à six heures, le soir, les ménagères réunissaient leurs mioches
pour donner la pâtée, comme des gardeurs d’oies assemblent leurs bêtes. Les enfants
étaient assis, par rang d’âge, devant la table en bois, vernie par cinquante ans d ’usage. Le
dernier moutard avait à peine la bouche au niveau de la planche. On posait devant eux
l’assiette creuse pleine de pain molli dans l'eau où avaient cuit les pommes de terre, un
demi-chou et trois oignons ; et toute la lignée mangeait jusqu’à plus faim. La mère
empâtait elle-même le petit. Un peu de viande au pot-au-feu, le dimanche, était une fête
pour tous ; et le père, ce jour-là, s’attardait au repas en répétant : "Je m’y ferais bien tous
les jours."

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Deuxième extrait :

Par un après-midi du mois d’août, une légère voiture s’arrêta brusquement devant les deux
chaumières, et une jeune femme, qui conduisait elle-même, dit au monsieur assis à côté
d’elle :
«  Oh ! regarde, Henri, ce tas d’enfants ! Sont-ils jolis, comme ça, à grouiller dans la
poussière ! »
L’homme ne répondit rien, accoutumé à ces admirations qui étaient une douleur et presque
un reproche pour lui.
La jeune femme reprit :
«  Il faut que je les embrasse ! Oh ! comme je voudrais en avoir un, celui-là, le tout petit. »
Et, sautant de la voiture, elle courut aux enfants, prit un des deux derniers, celui des
Tuvache, et, l’enlevant dans ses bras, elle le baisa passionnément sur ses joues sales, sur
ses cheveux blonds frisés et pommadés de terre, sur ses menottes qu’il agitait pour se
débarrasser des caresses ennuyeuses.
Puis elle remonta dans sa voiture et partit au grand trot. Mais elle revint la semaine
suivante, s’assit elle-même par terre, prit le moutard dans ses bras, le bourra de gâteaux,
donna des bonbons à tous les autres ; et joua avec eux comme une gamine, tandis que son
mari attendait patiemment dans sa frêle voiture.
Elle revint encore, fit connaissance avec les parents, reparut tous les jours, les poches
pleines de friandises et de sous.
Elle s’appelait Mme Henri d’Hubières.
Un matin, en arrivant, son mari descendit avec elle ; et, sans s’arrêter aux mioches, qui la
connaissaient bien maintenant, elle pénétra dans la demeure des paysans.
Ils étaient là, en train de fendre du bois pour la soupe ; ils se redressèrent tout surpris,
donnèrent des chaises et attendirent. Alors la jeune femme, d'une voix entrecoupée,
tremblante commença :

« Mes braves gens, je viens vous trouver parce que je voudrais bien... je voudrais bien
emmener avec moi votre... votre petit garçon... »
Les campagnards, stupéfaits et sans idée, ne répondirent pas.
Elle reprit haleine et continua.
« Nous n’avons pas d’enfants ; nous sommes seuls, mon mari et moi... Nous le
garderions... voulez-vous ? »
La paysanne commençait à comprendre. Elle demanda :
« Vous voulez nous prend’e Charlot ? Ah ben non, pour sûr. »
Alors M. d’Hubières intervint :
« Ma femme s’est mal expliquée. Nous voulons l’adopter, mais il reviendra vous voir. S’il
tourne bien, comme tout porte à le croire, il sera notre héritier. Si nous avions, par hasard,
des enfants, il partagerait également avec eux. Mais s’il ne répondait pas à nos soins, nous
lui donnerions, à sa majorité, une somme de vingt mille francs, qui sera immédiatement
déposée en son nom chez un notaire. Et, comme on a aussi pensé à vous, on vous servira
jusqu’à votre mort, une rente de cent francs par mois. Avez-vous bien compris ? »
La fermière s’était levée, toute furieuse.

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« Vous voulez que j’vous vendions Charlot ? Ah ! mais non ; c’est pas des choses qu’on
d’mande à une mère, ça ! Ah ! mais non ! Ce s’rait une abomination. »
L'homme ne disait rien, grave et réfléchi ; mais il approuvait sa femme d’un mouvement
continu de la tête.
Mme d’Hubières, éperdue, se mit à pleurer, et, se tournant vers son mari, avec une voix
pleine de sanglots, une voix d'enfant dont tous les désirs ordinaires sont satisfaits, elle
balbutia :

« Ils ne veulent pas, Henri, ils ne veulent pas ! »


Alors ils firent une dernière tentative.
« Mais, mes amis, songez à l’avenir de votre enfant, à son bonheur, à ... »
La paysanne, exaspérée, lui coupa la parole :
« C’est tout vu, c’est tout entendu, c’est tout réfléchi... Allez-vous-en, et pi, que j’vous
revoie point par ici. C’est i permis d’vouloir prendre un éfant comme ça ! »

Alors, Mme d’Hubières, en sortant, s’avisa qu’ils étaient deux tout petits, et elle demanda à
travers ses larmes, avec une ténacité de femme volontaire et gâtée, qui ne veut jamais
attendre :
« Mais l’autre petit n’est pas à vous ? »
Le père Tuvache répondit :
« Non, c’est aux voisins ; vous pouvez y aller si vous voulez. »
Et il rentra dans sa maison, où retentissait la voix indignée de sa femme.
Les Vallin étaient à table, en train de manger avec lenteur des tranches de pain qu ’ils
frottaient parcimonieusement avec un peu de beurre piqué au couteau, dans une assiette
entre eux deux.
M. d’Hubières recommença ses propositions, mais avec plus d’insinuations, de précautions
oratoires, d’astuce.
Les deux ruraux hochaient la tête en signe de refus ; mais quand ils apprirent qu ’ils
auraient cent francs par mois, ils se considérèrent, se consultant de l’œil, très ébranlés.
Ils gardèrent longtemps le silence, torturés, hésitants. La femme enfin demanda :
« Qué qu’t’en dis, l’homme ? »
Il prononça d'un ton sentencieux :
« J’dis qu’c’est point méprisable.»
Alors Mme d’Hubières, qui tremblait d'angoisse, leur parla de l’avenir du petit, de son
bonheur, et de tout l’argent qu’il pourrait leur donner plus tard.
Le paysan demanda :
« C’te rente de douze cents francs, ce s’ra promis d’vant l’notaire ? »
M. d’Hubières répondit :
« Mais certainement, dès demain. »
La fermière, qui méditait, reprit :
« Cent francs par mois, c’est point suffisant pour nous priver du p’tit ; ça travaillera dans
quéqu’z’ans c’t’éfant ; i nous faut cent vingt francs. »
Mme d’Hubières, trépignant d'impatience, les accorda tout de suite ; et, comme elle voulait
enlever l’enfant, elle donna cent francs en cadeau pendant que son mari faisait un écrit. Le
maire et un voisin, appelés aussitôt, servirent de témoins complaisants.
Et la jeune femme, radieuse, emporta le marmot hurlant, comme on emporte un bibelot
désiré d'un magasin.

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Les Tuvache sur leur porte, le regardaient partir, muets, sévères, regrettant peut-être leur
refus.
On n’entendit plus du tout parler du petit Jean Vallin. Les parents, chaque mois, allaient
toucher leurs cent vingt francs chez le notaire ; et ils étaient fâchés avec leurs voisins
parce que la mère Tuvache les agonisait d'ignominie, répétant sans cesse de porte en porte
qu’il fallait être dénaturé pour vendre son enfant, que c’était une horreur, une saleté, une
corromperie.
Et parfois elle prenait en ses bras son Charlot avec ostentation, lui criant, comme s’il eût
compris :
« J’t’ai pas vendu, mé, j’t’ai pas vendu, mon p’tiot. J’vends pas m’s éfants, mé. J’sieus pas
riche, mais vends pas m’s’éfants. »
Et, pendant des années et encore des années, ce fut ainsi chaque jour ; chaque jour des
allusions grossières qui étaient vociférées devant la porte, de façon à entrer dans la maison
voisine. La mère Tuvache avait fini par se croire supérieure à toute la contrée parce qu'elle
n’avait pas vendu Charlot. Et ceux qui parlaient d’elle disaient :
« J’sais ben que c’était engageant, c’est égal, elle s’a conduite comme une bonne mère. »
On la citait ; et Charlot, qui prenait dix-huit ans, élevé dans cette idée qu’on lui répétait
sans répit, se jugeait lui-même supérieur à ses camarades, parce qu’on ne l’avait pas
vendu.

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Troisième extrait :

Les Vallin vivotaient à leur aise, grâce à la pension. La fureur inapaisable des Tuvache,
restés misérables, venait de là.
Leur fils aîné partit au service. Le second mourut ; Charlot resta seul à peiner avec le
vieux père pour nourrir la mère et deux autres sœurs cadettes qu’il avait.
Il prenait vingt et un ans, quand, un matin, une brillante voiture s’arrêta devant les deux
chaumières. Un jeune monsieur, avec une chaîne de montre en or, descendit, donnant la
main à une vieille dame en cheveux blancs. La vieille dame lui dit :
« C’est là, mon enfant, à la seconde maison. »
Et il entra comme chez lui dans la masure des Vallin.
La vieille mère lavait ses tabliers ; le père, infirme, sommeillait près de l ’âtre. Tous deux
levèrent la tête, et le jeune homme dit :
« Bonjour, papa ; bonjour, maman. »
Ils se dressèrent, effarés. La paysanne laissa tomber d’émoi son savon dans son eau et
balbutia :
« « C'est-i té, m’n éfant ? C'est-i té, m’n éfant ? »
Il la prit dans ses bras et l’embrassa, en répétant : « Bonjour, maman. » Tandis que le
vieux, tout tremblant, disait, de son ton calme qu’il ne perdait jamais : «  Te v’là-t’il revenu,
Jean ? » Comme s’il l’avait vu un mois auparavant.
Et, quand ils se furent reconnus, les parents voulurent tout de suite sortir le fieu dans le
pays pour le montrer. On le conduisit chez le maire, chez l’adjoint, chez le curé, chez
l’instituteur.
Charlot, debout sur le seuil de sa chaumière, le regardait passer.
Le soir, au souper, il dit aux vieux :
« Faut-il qu’vous ayez été sots pour laisser prendre le p’tit aux Vallin ! »
Sa mère répondit obstinément :
« J’voulions point vendre not’ éfant. »
Le père ne disait rien.
Le fils reprit :
« C’est-il pas malheureux d’être sacrifié comme ça. »
Alors le père Tuvache articula d’un ton coléreux :
« Vas-tu pas nous r’procher d’ t’avoir gardé ? »
Et le jeune homme, brutalement :
« Oui, j’vous le reproche, que vous n’êtes que des niants. Des parents comme vous, ça fait
l’malheur des éfants. Qu’vous mériteriez que j’vous quitte. »
La bonne femme pleurait dans son assiette. Elle gémit tout en avalant des cuillerées de
soupe dont elle répandait la moitié :
« Tuez-vous donc pour élever d’s éfants ! »
Alors le gars, rudement :
« J’aimerais mieux n’être point né que d’être c’que j’suis. Quand j’ai vu l’autre, tantôt, mon
sang n’a fait qu’un tour. Je m’suis dit : — v’là c’que j’serais maintenant.  »
Il se leva.
« Tenez, j’sens bien que je ferai mieux de n’pas rester ici, parce que j’vous le reprocherais
du matin au soir, et que j’vous ferais une vie d’misère. Ça, voyez-vous, j’vous
l’pardonnerai jamais ! »
Les deux vieux se taisaient, atterrés, larmoyants.
Il reprit :
« Non, c’t’idée-là, ce serait trop dur. J’aime mieux m’en aller chercher ma vie aut’part. »

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Il ouvrit la porte. Un bruit de voix entra. Les Vallin festoyaient avec l’enfant revenu.
Alors Charlot tapa du pied et, se tournant vers ses parents, cria :
« Manants, va ! »
Et il disparut dans la nuit

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