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Crack à Paris : le
campement de Forceval
évacué mais le fléau
persiste
Mis au courant la veille du démantèlement
du campement survenu mercredi matin, les
toxicomanes ont déjà réinvesti d'autres
quartiers de Paris.

Par Angélique Négroni


Publié le 05/10/2022 à 07:19, mis à jour le 05/10/2022 à 13:17

Les «crackeux» du square Forceval ont été évacués mercredi


matin. BERTRAND GUAY / AFP

Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin,


qui a ordonné l'évacuation du «campement
du crack», survenue ce mercredi matin au
nord-est de Paris, parle de « démantèlement
définitif ». Un optimisme loin d'être partagé
par les riverains, empoisonnés par ces
regroupements successifs de toxicomanes.
Parqués depuis un an dans le square
Forceval, près de la porte de la Villette, ces
derniers étaient auparavant dans le XVIIIe
arrondissement, dans les jardins d'Eole,
mais aussi dans le XIXe, place Stalingrad,
avant d'y être tour à tour délogés.

Or pour Frédéric Francelle, porte-parole du


collectif 19, une association qui lutte contre
ce fléau à Paris, les toxicomanes vont
revenir à ces deux dernières adresses. « Et
ils sont déjà là ! », témoigne-t-il. Car cette
opération d'évacuation, débutée à 7h ce
mercredi matin, a donné lieu à des fuites. «
Les toxicomanes ont été avertis la veille, par
des associations, de la date de l'intervention
de la police. Si bien que le camp était ce
mercredi à moitié vide quand celle-ci est
intervenue. Ils étaient 100 «crackeux» quand
en général ils sont 300 environ. Et déjà,
certains d'entre eux étaient revenus le jour
précédent place Stalingrad », explique
Frédéric Francelle. D'autres encore, qui
avaient aussi pris la poudre d'escampette
dès mardi matin, sont, selon lui, en errance
Porte de la Chapelle. Un autre lieu qui avait
d'ailleurs accueilli un vaste campement de
crack avant son démantèlement en 2019.

La menace, évidente, est de voir l'histoire se


répéter. En fermant un camp, un autre
risque de se reconstituer. Selon le ministère
de l'Intérieur, tout va être mis en œuvre
pour éviter que les toxicomanes ne se
regroupent ailleurs et ne reviennent square
Forceval. Dans les prochains jours, 1 000
policiers vont être mobilisés pour
sanctuariser ce lieu mais aussi pour
patrouiller la capitale et empêcher la
reconstitution d'un autre point de fixation.

Quant à la centaine de toxicomanes délogés


ce mercredi de leurs habitations de fortune,
ils vont être pris en charge différemment
selon leur situation. « Les personnes
recherchées seront interpellées, tout comme
les étrangers en situation irrégulière qui
seront placés en CRA (Centre de rétention
administrative, NDLR) en vue de leur
expulsion, ajoute-t-on dans l'entourage du
ministre de l'Intérieur. Les autres occupants
seront orientés vers des dispositifs
d'hébergement avec accompagnement
médico-social ou dans des unités de soins».

À VOIR AUSSI - Depuis combien de temps le


quartier de Stalingrad est-il un «bastion du
crack»? Les explications d'Angélique
Négroni

» LIRE AUSSI - Crack: tollé autour d'un


projet de centre d'accueil dans le
16e arrondissement de Paris

L'évacuation de ce camp, situé en bordure


de Pantin et Aubervilliers en Seine-Saint-
Denis, soulage ses habitants. «On n'en
pouvait plus de ces toxicomanes qui n'ont
plus leur tête, que l'on retrouve dans les
cages d'escalier et qui agressent la
population», déclare Stéphanie Benoist,
porte-parole de l'association Villette village.
Le 9 septembre dernier, un octogénaire a
notamment été roué de coups par une
«crackeuse» qui lui a dérobé son
portefeuille et son portable. Mais ce
démantèlement est loin de lever toutes les
inquiétudes. «Il faut une réponse policière
mais aussi judiciaire : que les dealers soient
lourdement condamnés, ajoute la
responsable qui réclame aussi une réponse
sanitaire. Il faut vraiment soigner ces
personnes. Sans cela, on les retrouvera très
vite de nouveau dans nos rues».

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