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Le Bal des voleurs, tableau 1, Jean Anouilh, 1938

Pendant la fin de cette scène, Peterbono en très noble – trop noble


– vieillard espagnol, Hector en Grand d’Espagne, également très
réussi, et Gustave en secrétaire ecclésiastique sont entrés et
s’approchent lentement.

PETERBONO : Attention. C’est la grosse partie. Jouons serré.

HECTOR : Ton monocle.

PETERBONO : Le coup de la méprise ! Je donnerai le signal. Gustave, plus en arrière.

La musique commence une marche d’un caractère à la fois très


héroïque et très espagnol. Soudain, Lady Hurf, qui regardait
arriver cet étrange trio, se lève, va à eux, et se précipite au cou
de Peterbono.

LADY HURF : Mais c’est ce cher duc de Miraflor !

La musique s’arrête.

PETERBONO, gêné et surpris : Heuh…

LADY HURF : Voyons, souvenez-vous ! Biarritz1902. Les déjeuners à Pampelune. Les


courses de taureaux. Lady Hurf.

PETERBONO : Ah ! Lady Hurf !… Les courses de taureaux. Les déjeuners. Chère amie…

Aux autres.

J’ai dû me faire la tête de quelqu’un qu’elle connaît.

LADY HURF : Comme je suis heureuse ! Je m’ennuyais à périr. Mais la duchesse ?

PETERBONO : Morte.
Trémolo à l’orchestre.

LADY HURF : Dieu ! Et le comte, votre cousin ?

PETERBONO : Mort.

Trémolo.

LADY HURF : Dieu ! Et votre ami l’amiral ?

PETERBONO : Mort également.

A l’orchestre, début d’une marche


funèbre.

Peterbono se tourne vers les autres.

Sauvés !

LADY HURF : Pauvre cher ! Que de deuils…

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