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Canada
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Le Canada (prononcé /kanadɔ/ ou /kanada/ ; en anglais /ˈkænədə/ ) est un pays d'Amérique septentrionale. Il est constitué de dix
provinces et trois territoires s'étendant de l'océan Atlantique à l'est, à l'océan Pacifique à l'ouest et à l'océan Arctique au nord. Couvrant une Canada
superficie de 9,98 millions de kilomètres carrés, il est le deuxième plus grand pays du monde en superficie, derrière la Russie. Sa frontière sud
et ouest avec les États-Unis, qui s'étend sur 8 891 km, est la plus longue frontière terrestre binationale du monde. Sa capitale est Ottawa et ses
trois plus grandes régions métropolitaines sont Toronto, Montréal et Vancouver. Les langues officielles du pays sont le français et l'anglais.

Ce qui constitue aujourd'hui le territoire canadien a d'abord été habité par des peuples indigènes pendant plusieurs milliers d'années. À partir
de la fin du 78e siècle, des expéditions britanniques et françaises explorent puis colonisent la côte atlantique. Après plusieurs guerres
intercoloniales, la France cède la quasi-totalité de ses colonies d'Amérique septentrionale en 1763. À la suite de la guerre d'indépendance des
Drapeau du Canada
États-Unis en 1783, de nombreux loyalistes américains sont expulsés et migrent vers l'Amérique du Nord britannique, correspondant à
l'actuel Canada. Les colonies parviennent à repousser une tentative d'invasion américaine en 1812. Au cours du 7@7e siècle, les Britanniques Armoiries du Canada
élargissent l'espace colonial en explorant puis en établissant des colonies sur la côte pacifique.
Devise en latin : A mari usque ad
L'Amérique du Nord britannique commence à s'unifier le 1er juillet 1867 par le biais de la Confédération, avec l'union de trois colonies mare (« D'un océan à
donnant naissance au Dominion du Canada. Au fil du temps, le dominion s'étend et obtient de plus en plus de souveraineté vis-à-vis du l'autre »)
Royaume-Uni, grâce notamment au statut de Westminster de 1931, puis à la Loi de 1982 sur le Canada, qui rompt les derniers liens de Hymne Ô Canada
dépendance juridique du Canada vis-à-vis du Parlement du Royaume-Uni. La relation longue et complexe du Canada avec les États-Unis a eu
un impact significatif sur son économie et sa culture. 1:19

Le Canada est une monarchie constitutionnelle et une démocratie parlementaire s'inscrivant dans la tradition de Westminster. Le chef du
gouvernement est le premier ministre et il est nommé par le gouverneur général, représentant le monarque, qui est le chef d'État. Le pays est
Fête nationale 1er juillet
un royaume du Commonwealth. Il figure en haut des classements internationaux en termes de transparence gouvernementale, de libertés
civiles, de qualité de vie, de liberté économique et d'éducation. En 2021, la population canadienne est de près de 37 millions d'habitants. La · Événement Naissance de la Confédération
majorité de la population est blanche, mais elle comporte également plusieurs minorités raciales, en raison d'une diversification de commémoré canadienne (1867)
l'immigration depuis l'introduction du multiculturalisme en 1971.

En tant que pays développé, le Canada possède le 24e PIB nominal par habitant le plus élevé au monde et occupe le quinzième rang en termes
d'indice de développement humain. Son économie est dixième au niveau mondial et est principalement basée sur d'abondantes ressources
naturelles, ainsi que sur des réseaux commerciaux internationaux développés. Le Canada est membre de plusieurs grandes organisations
internationales, dont l'ONU, l'OTAN, le G7, le G10, le G20, l'OCDE, l'OMC, le Commonwealth, le Conseil de l'Arctique, l'OIF, l'APEC et l'OEA.

Nom du Canada

Étymologie

Le nom du Canada provient du mot iroquois « kanata », le « k » se prononçant comme un « g » et le « t » comme un « d » (soit « ganada », ce
8, 9, 10
qui signifie « village », « établissement » ou « terre ») . En 1535, les habitants indigènes de l'actuelle ville et région de Québec utilisèrent
ce mot pour guider le navigateur breton Jacques Cartier jusqu'au village de Stadaconé. Cartier utilisa par la suite le mot « Canada » non
seulement pour désigner ce village, mais également pour l'ensemble des terres de Donnacona, chef de Stadaconé.

Le comte de Castelnau donne une autre étymologie du nom Canada dans le récit de son voyage dans l'Amérique septentrionale effectué de
11
1837 à 1841 , en précisant bien qu'il est presque impossible d'en retrouver l'origine : « les Espagnols ont fait la première découverte du
Canada : ayant mis pied à terre, ils n'y trouvèrent rien de considérable ; cette raison les obligea d'abandonner ce pays, qu'ils appelèrent il capo
di nada, c'est-à-dire Cap de rien ; d'où est venu par corruption ce nom de Canada. »

La France du 78@e siècle adopta donc le mot « Canada » pour désigner ce qui correspondait alors à la vallée du fleuve Saint-Laurent, ceci se
reflétant dans les écrits et sur les cartes produites. Certaines références permettent de décrire davantage le contexte dans lequel ceci se Administration
12, 13, 14, 15
matérialisa .
Forme de l'État Monarchie constitutionnelle
En juillet 1534, au terme de son premier voyage, Jacques Cartier convainquit deux jeunes Amérindiens dans la vingtaine, Domagaya et parlementaire fédérale
16
Taignoagny, fils du chef Donnacona, de l’accompagner en France . Il s’agissait d’une décision stratégique, Cartier savait que ceux-ci Roi Charles III
apprendraient le français et deviendraient des guides très utiles lors du prochain voyage qu’il planifiait déjà. Les deux frères furent ainsi en Gouverneure Mary Simon
contact avec des Français pendant un an et acquirent une certaine connaissance de la langue. générale

Mai 1535, deuxième départ de Cartier, accompagné de ses deux guides iroquoiens. En arrivant sur la côte nord-américaine, Cartier navigua les Premier ministre Justin Trudeau
premiers jours dans des secteurs qu’il avait déjà vus l’année précédente. Puis arrive l’étape capitale de ce deuxième voyage et même un jalon Vice-première Chrystia Freeland
important de l’exploration de l’Amérique du Nord. La flottille atteint la pointe ouest de l’île d’Anticosti que Cartier prend, comme tous les ministre
autres explorateurs européens avant lui, pour une péninsule.
Parlement Parlement
Domagaya et Taignoagny, qui avaient l’expérience de faire de la pêche dans ce secteur, reconnaissent des lieux qui leur sont familiers et ne Chambre haute Sénat
veulent pas que Cartier fasse demi-tour pour continuer vers le nord. Le 13 août 1535, Cartier apprend de la bouche de ses guides que cette Chambre basse Chambre des communes
terre est en fait une île et que, s’il continue de naviguer au sud-ouest de celle-ci, il fera alors face au chemyn de Canada, expression qu’ils ont Langues Anglais • Français
utilisée et qui signifiait le fleuve qui mène au « lieu » appelé Canada. Donc, en cette journée, deux faits majeurs, le mot Canada était entendu officielles
pour la toute première fois par un Européen et Cartier venait d'être mis au courant de l'existence de cette immense voie d'entrée dans
17, 18 Capitale Ottawa
l'Amérique du Nord .
45° 24′ N, 75° 40′ O
Les deux images affichent l'écriture de Cartier du mot Canada. Première image : Chemyn de Canada; deuxième image: extrait de la page 13 du
journal de Cartier, le mot Canada apparaît sur les 2e et 3e lignes, il a exactement la même épellation qu'aujourd'hui. Géographie
La flottille commence à s’exécuter, elle va en zigzaguant, Cartier semble hésiter, mais ses deux guides insistent : selon eux, il s'agit bien du Plus grande ville Toronto
« chemyn » qui mène vers « Canada » et « Hochelaga », le cours d’eau ira en se rétrécissant et personne n’en n’aurait encore vu l’extrémité.
Superficie totale 9 984 670 km2
Ces paroles font grandir l’intérêt du navigateur breton.
(classé 2e)
19
Jacques Cartier écrira le mot « Canada » à 22 reprises dans son journal de voyage totalisant 134 pages. [Seconde navigation faicte par le Superficie en eau 8,62 %
commandemen et vouloir du tres chrestien Roy Francoys Premier de ce nom…]. Parfois, il l’utilise pour désigner le fleuve sous le nom Fuseau horaire UTC -3:30 à -8
« Rivière de Canada ». Il ne s’agissait donc pas d’une occurrence unique ou accidentelle, mais d’un mot significatif. Domagaya et Taignoagny
se sont référés à ce terme à plus d’une reprise. Histoire

Exploration par >?e siècle–>?Be siècle


Cartier et ses guides se côtoient depuis maintenant un an, ils séjournent sur le même navire depuis 3 mois, ces derniers parlent un certain
les Européens
niveau de français et Cartier connait des mots iroquoiens. On peut soupçonner que Cartier et ses guides avaient développé entre eux une
capacité de communiquer à un niveau intelligible. Prise de 24 juillet 1534
possession de la
Après avoir navigué une semaine sur le fleuve, le 7 septembre 1535, la flottille atteint l’île d’Orléans, Cartier déclare dans ses écrits que c’est baie de Gaspé par
20, 21
« le commencement de la terre et prouvynce de Canada » . Cartier n’étant jamais venu à cet endroit précis auparavant, il n’aurait les Français
vraisemblablement pu faire une telle assertion sans l’entendre de la part de ses guides.
Colonisation 1534–1763
C’est ainsi que, dans les écrits et sur la carte de Cartier, le mot Canada prit une place prépondérante qui finit par désigner la terre de française
l’ensemble de la vallée du Saint-Laurent. Cartier n’en est pas moins conscient du sens premier du mot. Il crée en effet un lexique de 140 mots Prise de 5 août 1583
22
iroquoiens à la fin de son journal. Ainsi, il écrit : « Ilz appellent une ville – Canada » . Le Canada de l’époque correspondait à l’établissement possession de
autour de Stadaconé, c’est-à-dire le site actuel de la ville de Québec, et dont le chef était Donnaconna, celui-ci étant identifié comme Sieur de Terre-Neuve par
Canada dans les écrits de Cartier. les Anglais
Colonisation 1583–1907
Après son retour en France, les écrits de Cartier devinrent la référence dans le milieu de la Cour, le roi François Ier lui-même était
enthousiaste du projet du Nouveau Monde. Ainsi, en 1538, un mémoire de planification élaboré lui fut présenté en vue de la préparation d’une britannique
expédition beaucoup plus ambitieuse : Mémoire des hommes et provisions nécessaires pour les Vaisseaux que le Roy voulait envoyer au Guerres 1688–1763
23
Canada . intercoloniales

Jusqu’ici, la nomenclature de Cartier demeurait d’une diffusion limitée à la Cour de France. Le toponyme Canada en tant que pays de la vallée

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du Saint- Laurent et sa diffusion à travers l’Europe, sinon de par le monde, prit son envol sous l’impulsion de la réputée École de cartographie Conquête 1759–1760
de Dieppe qui produisit successivement, à partir de 1541, une série de cartes et de mappemondes illustrant de façon explicite le nom et la britannique
position du Canada : en 1541 (Nicolas Desliens), en 1542 (dite Harléenne), en 1543 (anonyme), en 1547 (Nicolas Vallard), en 1550 (Pierre
24, 25 Guerre de 1812 1812–1815
Desceliers) et d’autres par la suite .
Confédération 1er juillet 1867
Mais simultanément, les cartographes espagnols furent bien renseignés sur les observations de Cartier. Ainsi, la Real Academia de la Historia Statut de 11 décembre 1931
26
de Madrid possède une carte (anonyme) datant de 1541 . Elle représente le fleuve Saint-Laurent et ses rives avec l’identification de Westminster
« Canada » à l’endroit approximatif de l’établissement iroquoien de Stadaconé, un peu à côté de l’île d’Orléans, qui fut elle aussi nommée par
Cartier. Cette carte rapporte même les nombreux Français de l’équipage de Cartier y étant morts à l’hiver 1535-1536. Rapatriement de la 17 avril 1982
Constitution
Ces cartes s’appuyaient sur les écrits et sur la carte de Cartier produits lors de son deuxième voyage en Amérique (1535-1536). Ces cartes Démographie
servirent de référence pour les décennies à venir à d’autres cartographes européens de calibre. Sous l’impulsion de la France, l’existence d’une
terre dite « Canada » fut ainsi consacrée pour les siècles à venir. Ci-joint un extrait de la mappemonde dite Harléenne (vers 1542-1544), qui Gentilé Canadien, Canadienne
affiche trois fois le nom Canada, comme pour indiquer à la fois son sens territorial global et sa référence à l'établissement de Stadaconé. Population totale 38 654 738 hab.
1
(2022 ) (classé 38e)
Usage et évolution Densité 4,1 hab./km2

27 Économie
En 1541, des documents et des cartes espagnoles commencent à désigner cette région par le mot « Canada » .
PIB nominal (2022) 2221,218 milliards de $
Grâce à la circulation des cartes, l’usage du terme Canada est ainsi devenu courant auprès de ceux qui faisaient commerce avec le nouveau 2
+11,57 % (9e/62)
28
continent : notaires, marchands, marins puis avec les habitants des régions côtières de la France . Un témoignage pertinent vient du jésuite
PIB (PPA) (2022) 2236,928 milliards de $
François Du Creux (1596-1666) qui a publié en 1664 : Historiae Canadensis. Il a relaté que : «…Il est clair cependant que c’est un mot ancien 3
29 +10,44 % (12e/62)
[Canada] car il était employé de façon usuelle quand j’étais un jeune garçon, il y a 60 ans. » .
PIB nominal par 57405,931 $
3
Au 78@@e et au 78@@@e siècle, le mot « Canada » désigne l'une des colonies formant la Nouvelle-France, qui se situait le long du fleuve Saint- hab. (2022) +10,22 % (8e/30)
Laurent et de la rive nord des Grands Lacs. C'était néanmoins celle qui abritait, et de loin, le plus de colons français, mais presque PIB (PPA) par hab. 57811,943 $
qu'exclusivement le long des rives du fleuve. Pour l'administration royale française, elle porte le nom de « Province de Canada » comme on (2022)
3
+9,11 % (9e/30)
30
peut le voir sur un document qu'elle a émis le 15 mai 1722 : « Arrest du Conseil d'Estat du Roy » . Aux deux dernières lignes du bas de la
première page, on peut lire « Province de Canada ». Taux de chômage 5,8 % de la pop. active
3
(2022) -20,81 %
Cependant, l’usage du mot Canada par les cartographes français illustre une réalité un peu différente. La consultation d’une quarantaine de Dette publique Nominale :
31
cartes datant du Régime français indique une variabilité dans les titres retenus : parfois « Nouvelle-France » seulement, parfois « Canada » brute (2022) 2 853,207 milliards $ CA
seulement, mais le plus fréquemment, « Canada ou Nouvelle-France » ou « Nouvelle-France ou Canada » ou encore « Nouvelle-France dite +2,00 %
3
Canada ». Relative :
101,809 % du PIB
Une carte qui représente à merveille cet état de chose est celle datant de 1656 de Nicolas Sanson d’Abbeville, géographe ordinaire du roi à 3
32 -9,14 %
Paris, et ayant pour titre « Canada ou Nouvelle-France » .
4
IDH (2021) 0,936 (très élevé ; 15e)
Donc, pour les cartographes, les termes « Canada » et « Nouvelle-France » sont devenus interchangeables, sinon des quasi-synonymes. Ceci
Monnaie Dollar canadien (CAD)
se confirme d’ailleurs dans l’Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers de Denis Diderot (début des années
33
1750) . On y trouve en effet sous la rubrique Canada : Canada ou Nouvelle France, (Géog.) pays fort vaste de l'Amérique septentrionale, Divers
borné à l'est par l'Océan, à l'ouest par le Mississipi, au sud par les colonies Angloises, & au nord par des pays deserts & inconnus… Donc, le
Code ISO 3166-1 CAN, CA
Canada de l'époque de Jacques Cartier a gagné beaucoup de superficie en 200 ans.
Domaine Internet .ca
Mais pour les colons français habitant les rives du fleuve, « Canada » devient beaucoup plus qu'une référence géographique ou administrative. Indicatif +1
Observant leurs particularités par rapport à leurs cousins restés en France, ils commencent à se nommer « Canadiens » ou « Canadois » vers téléphonique
les environs de 1670, et Canada prend ainsi le sens de patrie. Comme les habitants de la colonie voisine de l'Acadie se sont identifiés Acadiens,
ceux de Canada s'identifièrent Canadiens. La première mention en français (et non en latin) faisant référence à une identité Organisations Commonwealth
34 internationales Francophonie
canadienne propre est bien connue, elle provient d'une lettre de Mère Marie de l'Incarnation datée du 16 octobre 1666. Elle y mentionne
« ...nos jeunes François-Canadois... ». Une autre formule distinctive à l'époque est « habitant du Canada ». G7 et G20
OCDE
Un personnage qui contribua à la diffusion du nom Canada fut nul autre que Voltaire. Celui-ci était en effet très critique de la colonisation du OEA
35
Canada par la France et il écrivit à plusieurs reprises sur le sujet. Sa répartie la plus célèbre demeure celle du philosophe Martin , énoncée OMC
dans son conte philosophique Candide (début 1759), au chapitre XXIII, relativement à la France et l’Angleterre : ONU
OTAN
« Vous savez que ces deux nations sont en guerre pour quelques arpents de neige vers le Canada, et qu’elles dépensent pour cette
36
belle guerre beaucoup plus que tout le Canada ne vaut . »

Une production littéraire et poétique vit le jour en Nouvelle-France et au Canada durant le régime français, ceci étant relativement peu connu. La
consultation de diverses œuvres produites au lendemain de la conquête et du Traité de Paris jette une lumière quant à la perception identitaire de ces
nouveaux « conquis ». Citons ici de très courts extraits de quelques-uns de ces écrits. Une des toutes premières écritures
de « Canada » par Cartier dans son
37
Quand Georges Trois, prit l’Canada [Anonyme, 1763] : Courage mes frères canadiens, Prenons notre sort en chrétiens; Sire Louis, Quinze du nom journal. Le « chemyn de Canada »
38 dans la bouche de ses guides
[Anonyme, 1763] : Cher Canadien parle hardiment…Comment les Anglais ont-ils pris Québec? Comment Français, Canadiens et Sauvages, Ont-ils manqué
39 amérindiens désigne le fleuve qui
d’hardiesse et de courage? Chanson Nouvelle [Mr. Divertissant, 1765] : LE PaÏs du CANADA, A beaucoup fait de Fracas; En Canada est arrivé [Anonyme,
40 guidera les vaisseaux vers le lieu-dit
1775] : En Canada est arrivé, Une chose à remarquer, Les Canadiens vivaient tranquilles, Les Bastonnais ont décidé, De les soumettre à leur contrée.
Canada.
Puis vint l’étape historique et déterminante de la signature du Traité de Paris (10 février 1763) qui fit un usage bien précis du terme « Canada » à sept
reprises. Ce document fut de nature très officielle puisque signé par les plénipotentiaires des rois des trois plus grandes puissances occidentales de l’époque :
41
la France, la Grande-Bretagne et l’Espagne . Un traité qui confirme officiellement par son contenu l’existence d’un pays français appelé le Canada et traite
aussi du sort spirituel de ses habitants catholiques (donc sous-entendu français). Paradoxalement, ce même document confirme aussi sa disparition en tant
que territoire français.

L’article 4 porte principalement sur l’Amérique du Nord. Ainsi, il est dit :

« Sa Majesté Trés Chretienne cede & garantit à Sa dite Majesté Britannique, en toute Proprieté, le Canada avec toutes ses Dependances… »

Un peu plus loin il est mentionné :


Titre : : Seconde navigation faicte
« De son Coté Sa Majesté Britannique convient d'accorder aux Habitans du Canada la Liberté de la Religion Catholique. »
par le commandement et vouloir du
très chrestien roy Françoys...faicte
Cette dernière concession eut un impact important quant à la survivance du français en Amérique du Nord.
par Jacques Cartier... en l'an mil
Les autres articles traitent de territoires aux Antilles, en Floride, en Amérique du Sud, en Europe et aux Indes orientales. De façon surprenante, le terme cinq cens trante six. [Manuscrit] ;
Auteur : : Cartier, Jacques
« Nouvelle-France » n’est jamais mentionné. On a vu un peu plus haut que le mot Canada était déjà devenu plus ou moins son synonyme depuis des années.
(1491-1557). Auteur du texte ;
Le mot désigna par la suite deux colonies britanniques, le Haut-Canada et le Bas-Canada, qui ont été réunifiées en 1841 en la Province du Canada, ou plus Édition : : [s.n.] ; Date
10 publication : : 1536 : Source :
communément appelée le Canada-Uni .
Bibliothèque nationale de France,
En 1864, le projet de fédérer plusieurs colonies de l'Amérique du Nord britannique pour former un pays démarre. Lors de la Conférence de Londres, Fr-5589
plusieurs noms sont proposés pour désigner le nouveau pays qui allait naître (par exemple Tuponia), et parmi ces diverses propositions, le nom « Canada »
est suggéré en février 1867, approuvé et adopté par l'ensemble des délégués. Le 1er juillet 1867, trois colonies de l'Empire britannique se fédérèrent et le
nouveau pays devient officiellement le Canada.
42
La désignation en forme longue est « Dominion du Canada » (en anglais, Dominion of Canada) . Toutefois, le gouvernement fédéral utilise la plupart du
temps la simple désignation en forme courte « Canada » sur les divers traités et documents d'État. Ainsi, le mot « dominion » n'apparaît pas dans la loi
43
constitutionnelle de 1982, bien que n'étant pas officiellement supprimé . Par la même occasion, le nom de la fête nationale, la « Fête du Dominion » (en
43
anglais Dominion Day, littéralement le « Jour du Dominion »), est changé en « Fête du Canada » (en anglais Canada Day, le « Jour du Canada ») .

Histoire
Une des premières cartes montrant
la nouvelle Terre de « Canada »,
produite entre 1542 et 1544 par
Période précolombienne (avant 1492)
l'École de Dieppe, basée sur les
écrits de Jacques Cartier.
Histoire géologique

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Alors que la Pangée n'est encore qu'un immense territoire, à l'ère paléozoïque, la formation et le développement de la chaîne de montagnes des Appalaches débute
dès la période dévonienne, il y a 410 millions d'années. Après la division de la Pangée au début de l'ère mésozoïque, la partie septentrionale de celle-ci, la Laurasie -
44
(Laur)entien + Eur(asie) , se divisa en deux lors de la période jurassique. La partie occidentale forma ce qui devint plus tard l'Amérique du Nord et dériva
pendant plusieurs millions d'années jusqu'à son emplacement actuel. Puis, la formation des montagnes rocheuses commença il y a 138 millions d'années lors de la
période crétacé. C'est à la fin de cette même période que la Terre assista à l'extinction massive des animaux, dont les dinosaures. Les réserves de pétrole
commencèrent à se former par la suite surtout en Alberta pour devenir plus tard l'une des principales ressources économiques du Canada. Puis, il faut attendre la
fin de la période tertiaire de l'ère cénozoïque il y a 5 millions d'années pour que commence la formation de la calotte polaire recouvrant le Nord du Canada. Vers la
fin de cette période, le climat commença à se refroidir ouvrant ainsi la porte à une ère glaciaire et à une migration des mammifères entre continents. C'est pendant
la période quaternaire il y a 1,6 million d'années que le climat devint excessivement froid et que les variations du niveau de la mer provoquèrent l'apparition des
45
Grands Lacs, du lac Champlain, du fleuve Saint-Laurent, d'autres grands lacs et ce, en plus du Plateau laurentien . Le développement et la migration de l'humain
46
moderne commencèrent à l'époque holocène il y a 10 000 ans. À cette époque, le climat se réchauffa et devint plus sec, favorisant ainsi la fonte des glaces .

De la Préhistoire aux premières explorations européennes (27500 av. J.-C. – 990 apr. J.-C.) ARREST du Conseil d'Estat
du Roy de 1722 affectant la
Alors que peu de documents attestent de leur présence, des fouilles archéologiques font remonter la présence des peuples autochtones sur le territoire du Canada à Province de Canada
plus de 26 500 ans dans le nord du Yukon et à 9 500 ans dans le sud de l'Ontario. Ainsi, certaines régions du territoire actuel du Canada sont habitées par les
peuples amérindiens et inuits depuis des temps immémoriaux. Ces peuples autochtones seraient arrivés en Amérique grâce à leur migration par l'isthme de la
Béringie entre l'Alaska et la Sibérie orientale.

Tant les Premières Nations que les Inuits vivaient essentiellement de la chasse, de la pêche et du piégeage. Chaque peuple était organisé dans des régions
spécifiques et possédait ses propres caractéristiques culturelles, toutes liées à la nature. L'animisme était cependant la religion principale de l'ensemble des peuples
autochtones. Alors basés sur l'île de Terre-Neuve, les Béothuks sont la première nation autochtone à entrer en contact avec les Européens venus fouler le sol de
l'Amérique. Ils sont à l'origine de l'expression Peaux rouges, laquelle sera par la suite généralisée aux autres nations amérindiennes de l'Amérique du Nord. De par
leur isolement des autres peuples autochtones, les Inuits ne seront quant à eux davantage connus qu'à la fin du 7@7e siècle et début du 77e siècle lorsque des
explorateurs canadiens-français iront à leur rencontre dans le Grand Nord. Ils seront alors connus sous le nom d'Eskimos.

Attention : ces données ont été revues depuis que les études sur l'ADN mitochondrial ont démontré une parenté étroite entre certaines populations du Canada et
celles de l'Europe du Nord (facteur X) qui est d'ailleurs absent des autres continents. Pour plus de détails sur le sujet, voir l'article portant sur les migrations
Voltaire, auteur du conte
humaines.
philosophique Candide.

D'Erikson à Colomb (990–1492)

Les premières explorations européennes commencent quant à elles sur les côtes du Labrador et de l'île de Terre-Neuve, lesquelles sont visitées par les Vikings, les
47, 48
Normands et probablement les Basques depuis le 1er millénaire. L'explorateur islandais Leif Erikson serait en fait le premier Européen à visiter l'Est du
territoire actuel du Canada (île de Terre-Neuve) aux alentours de l'année 990 après que le navigateur islandais Bjarni Herjólfsson l'a aperçu quelques années
49, 50 51
auparavant, selon la saga d'Erik le Rouge . Les vestiges du village qu'il érige peuvent être retrouvés à L'Anse aux Meadows sur l'île de Terre-Neuve alors qu'il
nomme trois contrées s'étendant de l'île de Baffin à l'île de Terre-Neuve en passant par le Labrador : Helluland, Markland et Vinland. Les contacts entre les Vikings
et les Amérindiens qu'ils appellent Skrælings sont tout d'abord cordiaux avant de devenir hostiles. Les historiens avancent l'hypothèse que ces Skraelings étaient
peut-être les Béothuks.

Au cours du Moyen Âge apparaissent sur les cartes marines, bien avant le voyage de Christophe Colomb, les noms de deux lieux situés en Amérique du Nord,
Estotiland localisé selon les cartes sur l'actuel Labrador et Québec, et Drogeo situé plus au Sud, sur l'actuelle Nouvelle-Écosse, Nouveau-Brunswick et Nouvelle-
Angleterre. Drogeo attire l'attention en raison de son étymologie qui s'apparente à celle de la terminologie micmac [-geo-] que l'on retrouve dans les différents
Première page du Traité de
territoires Micmacs. Dans la mythologie irlandaise, des navigateurs et des moines irlandais auraient abordé le continent américain au cours du 7@@@e siècle suivant
Paris (10 février 1763) qui
en cela le voyage de saint Brendan effectué au 8@e siècle.
cède, entre autres, le
Canada de la France à la
Ces voyages deviennent un mythe dans l'exploration de l'Amérique. Jean Cabot et Jacques Cartier chercheront en vain le territoire de Norembergue, lieu supposé
Grande-Bretagne.
des Hommes du Nord européens venus coloniser l'Amérique au cours de la période médiévale. Par la suite, il semble que les Basques viendront pêcher sur les
grands bancs de morue au large de l'île de Terre-Neuve pendant près d'un demi-siècle. Ces derniers fondent entre autres, après la redécouverte par Christophe
Colomb, la colonie de Plaisance qui s'étendra sur les îles Saint-Pierre-et-Miquelon et laquelle deviendra plus tard un refuge pour les pêcheurs français en
52
plus d'une colonie satellite pour l'Acadie et le Canada .

Période coloniale (1492-1867)

Les explorateurs vénitiens Jean Cabot et son fils Sébastien débarquent à Bonavista (Terre-Neuve) en 1497 pour le compte du roi Henri VII d'Angleterre, Un billet de banque du Dominion du
53
probablement suivant les traces des frères Zeno qui y auraient débarqué au 7@8e siècle . L'explorateur portugais João Fernandes Lavrador longe quant à lui Canada.
le littoral du Labrador actuel (nommé en son honneur) et le cartographie vers 1500 en compagnie de l'explorateur Pêro de Barcelos, mais sans prise de
54
possession des terres . Dans les faits, la carte dessinée est à l'origine du conflit frontalier du Labrador, lequel oppose encore aujourd'hui le Québec à Terre-
Neuve-et-Labrador quant au droit de propriété du territoire actuel du Labrador. Alors que le Québec soutient que le territoire du Labrador ne repose que sur
une bande d'une largeur d'un mille sur le littoral de la mer du Labrador, la province de Terre-Neuve-et-Labrador considère qu'il s'étend jusqu'à la ligne de
55
partage des eaux (frontière actuelle délimitée par le Comité judiciaire du Conseil privé de Londres en 1927) .

À la recherche du Passage du Nord-Ouest, l'explorateur portugais Gaspar Corte-Real visite quant à lui l'île de Terre-Neuve en 1500, mais retourne au
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Portugal après avoir capturé des esclaves amérindiens . Ces territoires ne seront cependant intégrés au Canada qu'en 1949 pour former la province actuelle
de Terre-Neuve-et-Labrador alors que le territoire du Labrador est lui devenu possession française et partie intégrante du Canada dès le 78@@@e siècle.

Nouvelle-France (1534-1763)
Carte géologique du Canada, avec
le bouclier canadien (plateau
Exploration laurentien en rouge), hautes terres
entourant la baie d'Hudson, et au
De Saint-Malo sur les côtes armoricaines à bord de deux navires, Jacques Cartier et son équipage de 61 hommes se dirigent vers le Nouveau Monde où ils sud-est la province de Grenville
visitent Terre-Neuve, le golfe du Saint-Laurent, les Îles-de-la-Madeleine ainsi que l'Île-du-Prince-Édouard. Puis finalement, Cartier débarque en 1534 à (bande brune) et les Appalaches (en
bleu).
Gaspé (surnommé le « Berceau du Canada français »), y plante une croix et prend possession de la terre au nom du roi de France, François Ier. Ainsi,
Jacques Cartier devient le deuxième mandataire du roi de France à venir en Amérique à la suite du voyage de Giovanni da Verrazano en 1524, lequel longe le
littoral s'étendant de la Floride à la Nouvelle-Écosse et qui devient le premier à utiliser la dénomination « Nouvelle-France ».

Lors de son second voyage, en 1535, à bord de la Grande Hermine (la Petite Hermine et l'Émérillon complètent ses vaisseaux), Cartier remonte le fleuve
d'abord jusqu'à Stadaconé (Québec), où il revoit Donnacona, chef des Iroquoiens du Saint-Laurent (peuple aujourd'hui disparu ou assimilé, que l'on
confond souvent à tort avec les Iroquois et les Hurons), qu'il avait déjà rencontré à Gaspé lors de son premier voyage. Il désigne le territoire autour de
Stadaconé sous le nom de « pays de Canada » (en gros, Québec et sa région), dénomination qui sera généralisée par la suite à toute la vallée du Saint-
Laurent, puis finalement à l'une des colonies de la Nouvelle-France. Puis il remonte le fleuve jusqu'à Hochelaga (aujourd'hui Montréal), arrêté par les Site de l'Anse aux Meadows,
rapides de Lachine. Lors de son troisième et dernier voyage en 1541, Jacques Cartier explore les terres du Canada en plus de ses régions avoisinantes, et y reconstitution archéologique d'un
fonde Charlesbourg-Royal à l'embouchure de la rivière Cap-Rouge, à l'extrémité ouest du cap aux Diamants, le village iroquoien de Québec étant à habitat probablement viking au
l'extrémité est de ce Cap. Canada.

Bien qu'il ne soit pas encore prouvé que Giovanni Caboto ait débarqué au Canada et à Terra Nova (Terre-Neuve), plusieurs explorateurs français reviennent
explorer le Nouveau Monde après le départ de Jacques Cartier, dont Jean-François de La Rocque de Roberval qui en 1542 explore le Royaume de Saguenay
et qui fonde France-Roy en l'emplacement de Charlesbourg-Royal laissé vacant. En 1555, Nicolas Durand de Villegagnon tente d'établir une colonie en
France Antarctique dans la baie de Rio de Janeiro, mais est rapidement délogé par les Portugais. Puis de 1562 à 1565, les Français huguenots Jean Ribault et
René de Goulaine de Laudonnière tentent de coloniser ce qui est aujourd'hui la Caroline du Sud et la Floride, mais sont massacrés par les Espagnols. À la
recherche du Passage du Nord-Ouest, Martin Frobisher découvre quant à lui la région arctique de l'île de Baffin, notamment la baie de Frobisher (Iqaluit) en
1576, au nom de l'Angleterre, qui devient plus tard un territoire du Canada. Dans le même dessein, l'Espagne emploie l'explorateur grec Ioannis Phokas en
1592, lequel navigue vers le nord à partir du Mexique actuel et atteint les eaux du détroit de Juan de Fuca (nommé en son honneur en 1788 selon sa
dénomination espagnole) situé entre le sud de l'île de Vancouver et le nord-ouest de l'État actuel de Washington. Il arrête cependant son voyage avant
d'atteindre le passage Intérieur dans les archipels et les fjords situés à l'ouest de la Colombie-Britannique actuelle.
Carte Zeno indiquant Estotiland et
Colonisation Drogeo.

Le « Canada » proprement dit se réfère quant à lui à l'origine à un peuplement français situé sur le territoire de la ville actuelle de Québec et, en tant que
colonie française, constitue une des provinces de la Nouvelle-France. La colonie est fondée le long des berges du fleuve Saint-Laurent en 1534, lors de la découverte du Québec par Jacques
Cartier et du développement de relations diplomatiques avec les Amérindiens de la région. Il faut attendre Tadoussac en 1600 pour le premier établissement d'un fort français permanent,
origine du village actuel du même nom à l'embouchure de la rivière Saguenay. Les colons français qui peuplent le Canada proviennent principalement des anciennes provinces de France de

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Canada — Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Canada

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Normandie, du Poitou et de la Saintonge , alors que les filles du Roy et quelques dignitaires arrivent de l'Île-de-France et de l'Orléanais .

Entre 1598 et 1603, Henri IV charge Troilus de La Roche de Mesgouez, à titre de lieutenant général des pays de Canada, Terre-Neuve, Labrador et Norembègue,
d'établir un nouveau poste de colonisation avec quelques dizaines d'hommes et de femmes en Nouvelle-France. Cette deuxième tentative de colonisation s'effectue
sur l'île de Sable, située au large de la Nouvelle-Écosse actuelle.

Après de nombreuses tentatives ratées (dont La Nouvelle-Angoulême à Long Island et Saint-Augustine en Floride), les Français établissent finalement leur premier
comptoir commercial estival à Tadoussac (Québec) en 1600, grâce à un monopole accordé par le roi à Pierre Chauvin, sieur de Tonnetuit. En 1603, Henri IV
nomme Pierre Dugua de Mons « Lieutenant général en Amérique septentrionale », et lui accorde le monopole de la traite des fourrures, pour compenser les frais
d'établissement d'une colonie à cet endroit. En 1604, Dugua organise une expédition qu'il conduit en personne au sud-est du Canada, où il est accompagné de
Samuel Champlain, qui y participe en tant que géographe et cartographe, et de Jean de Poutrincourt. Pierre Dugua de Mons installe, en 1604, une première colonie
en Acadie, sur l'île Sainte-Croix, dans le fond de la Baie française. Mais l'hiver terrible enduré par ces premiers colons le conduit, au mois d'août 1605, à la
fondation de Port Royal, un lieu protégé des vents du nord-ouest et situé sur un lagon à l'est de la Baie française (aujourd'hui dans la vallée dite d'Annapolis Royal,
en Nouvelle-Écosse, près de Digby), première capitale de l'Acadie. Marc Lescarbot, avocat au Parlement de Paris, fait un séjour en Acadie entre 1606 et 1607 et
rédige la première Histoire de la Nouvelle-France, parue en 1609, où il découvre des « sauvages » Amérindiens micmacs sous le prisme de l'humanisme et de la
59
tolérance . Carte établie par Jean
Cabot lors de l'exploration
Samuel Champlain fonde Québec en 1608, mandaté par Pierre Dugua de Mons, « là où le fleuve se rétrécit », selon l'appellation algonquienne, et il en fait la des côtes canadiennes.
capitale de la Nouvelle-France aussi dite le « Canada ». Québec est le premier lieu habité à l'année de façon continue par des Français et leurs descendants en
Amérique du Nord. Champlain remonte aussi le fleuve en 1615 jusqu'au-delà du Sault Saint-Louis (rapides de Lachine), à la baie Georgienne (partie orientale du lac
Huron) et navigue sur les eaux de la rivière Richelieu jusqu'au site de l'actuel lac Champlain. Tout au long de son périple en Nouvelle-France, il établit notamment
avec les Innus-Montagnais, les Algonquins et les Hurons-Wendats d'excellentes relations diplomatiques et commerciales, et agit de facto (non en titre) comme
premier gouverneur de la Nouvelle-France.

Cependant, les colons européens apportent de nombreuses maladies qui, par les routes commerciales, se propagent rapidement au sein des populations
autochtones, faisant des ravages parmi celles-ci. Les colons français, arrivant souvent très malades dans des bateaux qui ne sont pas très sains, sont sauvés par les
remèdes amérindiens. Ainsi, pour soigner le scorbut, les Iroquoiens du Saint-Laurent proposent à Cartier des décoctions d'écorce de cèdre blanc, appelé annedda.
Après son retour de France en 1616, « Samuel de Champlain revien[dra] à Québec avec l'apothicaire et laboureur Louis Hébert. Celui-ci (…) [sera] accompagné de
60
sa femme, [de] son fils, [de] ses deux filles et de son beau-frère. L'arrivée de cette famille jette[ra] les bases de la colonie française en Nouvelle-France ».

Les Récollets, premiers missionnaires catholiques en Nouvelle-France, arrivent en 1615 et se voient offrir une terre aux abords de la rivière Saint-Charles en 1620
pour y fonder un couvent. Bien que l'emplacement soit laissé vacant pendant quelques années, les Récollets reviennent en 1670 et se voient rétrocéder le site qu'ils
dénommeront Notre-Dame-des-Anges. En 1692, Jean-Baptiste de la Croix de Chevrières, Monseigneur de Saint-Vallier alors évêque de Québec depuis 1685, fait
Jacques Cartier,
l'acquisition du site et y fonde l'hôpital général de Québec l'année suivante. Aujourd'hui, l'hôpital forme une municipalité enclavée et séparée de Québec sous le
explorateur français, arrive
nom de Notre-Dame-des-Anges. Dans un but d'évangélisation et d'éducation des Amérindiens, les Jésuites arrivent en Nouvelle-France en 1625. Ils fondent le
à Gaspé en 1534.
Collège de Québec en 1635 pour y instruire les garçons français et les Hurons devenus chrétiens. Bien que leur principal but soit la conversion religieuse des tribus
amérindiennes, le rôle des missionnaires est aussi de découvrir le territoire grâce à leurs relations avec les Hurons. Cependant, en 1648, les Iroquois, soutenus par
les Anglais, attaquent les missions de Saint-Joseph et de Saint-Michel en Huronnie, et y massacrent les pères catholiques, dont Jean de Brébeuf, connus
aujourd'hui sous la dénomination des Saints-Martyrs-Canadiens.

Développement

Afin de diriger la colonie, le roi Louis XIII place le gouverneur de la Nouvelle-France directement sous l'autorité du cardinal de Richelieu dès son entrée en
fonction en tant que principal ministre d'État en 1624 et jusqu'à sa mort en 1642. Par la suite, la régente Anne d'Autriche nommera le Cardinal Mazarin en
1643 pour lui succéder jusqu'en 1661.
Carte de la Nouvelle-France vers
C'est en 1627 qu'est créé le régime seigneurial, principal mode d'administration des terres de la Nouvelle-France. Ce système est inspiré du régime féodal de 1660, indiquant l'Acadie, Québec,
la France sous lequel le censitaire (ou habitant) est dépendant du seigneur. Fondée par Armand Jean du Plessis, Cardinal de Richelieu, la Compagnie des Terre-Neuve, Estotiland ou Labrador
Cent-Associés dont fait partie Samuel de Champlain, se voit octroyer les droits légaux et seigneuriaux et ce, en plus du droit de distribution des terres. Elle et les Grands Lacs.
remplace la Compagnie de Montmorency, fondée en 1621, laquelle reprenait le rôle de la première compagnie de marchands de fourrure, la Compagnie des
61
marchands de Rouen, fondée en 1613 par Samuel de Champlain et qui ont toutes deux manqué à leurs obligations de colonisation. C'est ainsi que le
territoire de la Nouvelle-France est divisé en seigneuries, chacune faisant face à un cours d'eau, remises aux colons les plus offrants afin d'en exploiter les
richesses, lesquelles deviendront des entités économiques essentielles à leur survie. De plus, la Compagnie des Cent-Associés obtiendra le monopole du
commerce de la fourrure dans les colonies françaises de l'Amérique du Nord. En 1645, ce monopole de la traite sera transféré à la Compagnie des Habitants
62
(à l'exception de l'Acadie) . Autre changement important pendant l'année 1627 : la Compagnie des Cent-Associés introduit la Coutume de Paris qui, en
1664, devient obligatoire en vertu de l'édit royal créant la Compagnie des Indes occidentales. Cet unique code de loi vient ainsi uniformiser les rapports
63
entre les citoyens à la grandeur de la colonie, notamment dans les affaires commerciales et civiles .

À la première conquête de 1629, la Nouvelle-France passe sous domination britannique lorsque le marchand Sir David Kirke, en compagnie de ses frères,
prend possession du fort et château Saint-Louis après l'assaut sur la ville de Québec où il somme Samuel de Champlain à la capitulation. Ce dernier est
Arrivée de Samuel de Champlain
emmené de force en Grande-Bretagne pour négocier les termes de la cession des territoires français en Amérique. Cependant, après une période de
sur le futur site de la ville de Québec
tergiversation de trois ans, celui-ci est libéré, et l'Angleterre restitue la Nouvelle-France à la France en 1632 lors de la signature du traité de Saint-Germain-
selon George Agnew Reid .En fait,
en-Laye. À son retour en 1633, Samuel de Champlain fait construire l'église Notre-Dame-de-Recouvrance (sur le site de Place-Royale dans la basse-ville de Champlain avait laissé ses navires
64
Québec) et la nomme ainsi pour souligner le fait que la France (…) [vient] de recouvrer sa colonie . dans la région de Tadoussac pour
poursuivre son voyage avec une
En 1634, la ville de Trois-Rivières est fondée par un certain Laviolette (dont nous ne savons rien d'autre, sinon qu'il est un émissaire de Samuel Champlain),
plus petite embarcation.
sur la rive nord du fleuve au confluent des trois chenaux dessinés par la rivière Saint-Maurice, à mi-chemin entre Québec et le futur site de Montréal. Ce site
était, depuis le début du siècle, un endroit stratégique pour la traite des fourrures, avec développement vers le nord-ouest. Et c'est en 1639 que les premières
religieuses de la congrégation des Ursulines s'établissent en Nouvelle-France dans la région de Québec, pour y fonder la première école pour filles en
Amérique du Nord. En 1697, elles s'établiront à Trois-Rivières et, avec l'aide de l'évêque de Québec, achèteront du gouverneur de Trois-Rivières Claude de
Ramezay, une maison dans laquelle elles auront pour mission d'ouvrir une école et un hôpital.

Lors de l'élargissement des frontières en terrains vacants et du développement de relations diplomatiques avec les Algonquiens, les Français sont aux prises
avec la menace des offensives britanniques et iroquoises. C'est donc dans le but de protéger les colons que Ville-Marie (Montréal), fondée en 1642 par Paul
de Chomedey de Maisonneuve est érigée sur une île au pied du mont Royal. Et c'est en cette même année que Jeanne Mance fonde l'hôpital de Ville-Marie,
premier Hôtel-Dieu. Bien que relevant de l'État laïc, Jeanne Mance est toujours secondée, à compter de 1659 jusqu'à sa mort en 1673, par les Religieuses
hospitalières de Saint-Joseph. En 1653, Sieur de Maisonneuve invite Marguerite Bourgeoys à s'installer à Ville-Marie pour y devenir institutrice. Elle fait
construire en cette même année la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours (dans le Vieux-Montréal actuel) et fondera la congrégation Notre-Dame en 1659.
Habitation de Champlain à Québec,
Après les massacres des Jésuites, Charles le Moyne de Longueuil et Pierre Picoté de Belestre entreprennent, à partir de 1648, une série d'expéditions
à la fondation de la ville.
diplomatiques en pays iroquois, lesquelles mèneront à l'expédition menée par le gouverneur Daniel de Rémy de Courcelles en 1666 et qui met
définitivement fin à la menace iroquoise. Cependant, alors que les attaques iroquoises et anglaises s'intensifient et deviennent de plus en plus imminentes
au cours de ces années, plusieurs Français se dévouent à la défense de la colonie et s'élèvent au rang des héros de la Nouvelle-France. Le plus connu sera
sans doute Adam Dollard des Ormeaux, Sieur des Ormeaux et commandant de la garnison du Fort de Ville-Marie, qui se rend en 1660, lors de la bataille de
65
Long Sault , avec une équipe de jeunes soldats au Fort du Sault de la Chaudière sur la rivière des Outaouais, afin de défendre la Nouvelle-France contre
l'invasion iroquoise. Bien qu'il mourra au combat, il sera néanmoins reconnu pour avoir repoussé l'invasion. Son nom est encore aujourd'hui bien ancré
dans l'imaginaire des francophones du Québec et de l'Ontario qui le célébraient naguère chaque année au lieu de la fête de la Reine au mois de mai.
Cependant la fête de Dollard fut renommée la journée nationale des patriotes en 2002 à cause de documents historiques qui selon les historiens réduirait
Dollard des Ormeaux au titre de pirate qui serait mort en tentant de voler des fourrures et marchandises. Ces fourrures et marchandise auraient été
attendues en France pendant près de deux ans, mais leur envoi aurait été retardé à cause de la guerre avec les Iroquois. Dollard des Ormeaux aurait été
66
mystifié par les autorités religieuses de la colonie qui étaient avides de héros et de martyrs propres à stimuler le sentiment patriotique et religieux Puis,
une jeune femme de 14 ans du nom de Marie-Madeleine Jarret de Verchères défend, en 1692 pendant huit jours, le fort de Verchères grâce à un mouvement Plan de la ville de Trois-Rivières, au
de va-et-vient et des habits de soldats tout en faisant croire aux assaillants que le fort est rempli d'hommes alors qu'un seul soldat y veille. Canada, en 1685.

Entre 1654 et 1656, le coureur des bois Médard Chouart des Groseilliers élargit les limites de la Nouvelle-France en explorant les territoires de ce qui est
aujourd'hui le nord de l'Ontario en plus de ceux du pourtour de la baie d'Hudson et devient un des premiers Européens à atteindre le lac Supérieur. Il y retourne en 1659 avec Pierre-Esprit
Radisson afin d'y exploiter le commerce de la fourrure. Cependant, à leur retour en 1660, ils sont réprimandés par le gouverneur Pierre de Voyer d'Argenson, vicomte de Mouzay pour
commerce illégal.

Comme la très grande majorité des familles pionnières du Canada, lesquelles s'établissent notamment à l'île d'Orléans, Charles Aubert de La Chesnaye arrive en Nouvelle-France au courant
des années 1650. À partir de ce moment, il développera l'activité économique de la colonie, notamment en devenant le premier homme d'affaires du Canada et ce, en créant plusieurs
commerces et en acquérant les droits de propriété de compagnies de traite de fourrures, mais aussi en devenant l'un des plus grands seigneurs et propriétaires terriens du Canada. En 1682, il
67
créera la Compagnie de la Baie du Nord, laquelle obtiendra le monopole du commerce de la fourrure dans la colonie de la Baie du Nord (Baie d'Hudson) jusqu'en 1700 , année à laquelle elle
68
sera dissoute et remplacée par la Compagnie de la Colonie .

Nommé vicaire apostolique de la Nouvelle-France et sacré évêque en 1658, Monseigneur François de Montmorency-Laval devient le premier évêque de Québec où il arrive le 16 juin 1659. Il

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fonde le Séminaire de Québec en 1663, à l'origine de la première université du Canada et la plus ancienne université francophone en Amérique, l'Université Laval.
Il assume la fonction de gouverneur intérimaire de la Nouvelle-France à deux occasions, soit en 1663 et 1682. En 1658, on érige, sur la Côte-de-Beaupré en aval de
Québec, une chapelle dédiée à Sainte-Anne. Elle fut reconstruite en 1661 en un site où se situe aujourd'hui la Basilique Sainte-Anne-de-Beaupré, un des cinq
sanctuaires nationaux du Canada. L'année 1672 verra les débuts de la construction de la basilique Notre-Dame de Montréal grâce aux prêtres de Saint-Sulpice. Bien
que le diocèse de Québec ne soit créé qu'en 1674, le vicariat apostolique de la Nouvelle-France est créé en 1658 afin d'étudier le terrain pour l'instauration officielle
d'une administration catholique au Canada. L'Église catholique jouera un rôle politique important où l'évêque de Québec sera responsable au sein du
gouvernement des domaines touchant à la foi religieuse, à l'éducation et à la santé jusqu'à la Révolution tranquille du Québec dans les années 1960. Au fil des
siècles, le diocèse prendra de plus en plus d'importance au point tel où il couvrira la totalité du territoire de la Nouvelle-France au 78@@@e siècle. Bien qu'il sera par la
suite divisé en d'autres diocèses, il conservera son importance politique parmi tous les autres. En effet, il acquerra le titre d'archidiocèse, de province ecclésiastique
et finalement, de primatie de l'Église catholique du Canada.

En 1665, Jean Talon, surnommé « le Bâtisseur », est nommé premier intendant de la Nouvelle-France par Jean-Baptiste Colbert, sous commission du roi
Louis XIV. Lors de son arrivée, le roi fait aussi venir des troupes militaires afin de défendre la colonie contre les menaces iroquoises. C'est ainsi que le lieutenant-
François de Laval.
général Alexandre de Prouville, marquis de Tracy, fait construire trois forts le long de la rivière Richelieu : le Fort Richelieu à l'emplacement actuel de la ville de
Sorel-Tracy, le Fort Sainte-Thérèse près de Carignan et le Fort Saint-Jean près de la ville actuelle de Saint-Jean-sur-Richelieu. Toujours dans l'esprit de sa mission
de bâtir la colonie, Jean Talon propose en outre d'instaurer le Conseil souverain au sein d'un gouvernement royal et de créer des cours de justice dans les villes de
Montréal, de Québec et de Trois-Rivières. En 1666, Jean Talon effectue le premier recensement de la Nouvelle-France et, à la suite des conclusions qui en sont
tirées, il met en place une série de mesures de compensation et d'imposition afin d'encourager la nuptialité et la natalité. Il fait entre autres venir de France
800 femmes, communément appelées les « Filles du Roy » parce que dotées par le roi, lesquelles sont accueillies par Marguerite Bourgeoys. Tout au long de son
intendance, il encourage la colonisation de la vallée du Saint-Laurent, en y créant et en attribuant la grande partie des seigneuries de la Nouvelle-France, tout
comme les gouverneurs qui suivront. C'est ainsi qu'à partir de la fin de la première moitié du 78@@e siècle et tout au long de la seconde moitié, l'on assistera au début
de la formation des régions actuelles du Québec avec l'arrivée des colons français et le développement du commerce de la fourrure. Ainsi, avec la sédentarisation
des nouveaux colons canadiens et la traite de la fourrure, le site de plusieurs centres régionaux historiques actuels sera fixé. De ce fait, la Nouvelle-France assistera
à la naissance des villes telles que Baie-Saint-Paul, Blainville, Boisbriand, Boucherville, Châteauguay, Lachute, Laval, Lavaltrie, Lévis, Longueuil, Matane,
Montmagny, Repentigny, Rimouski, Rivière-du-Loup, Sept-Îles, Terrebonne, Varennes et Vaudreuil-Dorion, ainsi que La Tuque plus au nord, Belœil sur la rivière
Richelieu et Saguenay dans le fjord du Saguenay. Bien que le régime seigneurial soit l'unique mode de division des terres, Jean Talon projette la création de trois Origines régionales des
villages en adoptant le plan de lotissement radial des Jésuites sur la seigneurie Notre-Dame-des-Anges en 1665, selon les directives du roi Louis XIV. Cette division premiers colons français au
des terres, unique en Amérique du Nord, permet le regroupement des colons afin d'assurer leur protection mutuelle contre les attaques iroquoises. Des trois Canada au >?BBe siècle.
villages projetés de Bourg-Royal, Bourg-Talon et Bourg-la-Reine, seul le village de Bourg-Royal voit le jour. Les terres en forme de triangle tronqué se déploient
69 70
tout autour d'un quadrilatère central , situé à l'emplacement de l'arrondissement historique du Trait-Carré de Charlesbourg dans la ville de Québec .

En 1669, le roi Louis XIV crée un nouveau poste au sein de l'Ancien Régime français afin de diriger la Nouvelle-France, celui de Secrétaire d'État de la Marine. Ainsi, le Conseil souverain sera
placé directement sous son autorité et recevra les ordonnances du roi par son intermédiaire. Cependant, plus tard, deux autres principaux ministres de l'État auront une autorité sur la colonie
et par le fait même agiront de concert avec les secrétaires d'État de la Marine de l'époque. Il en est ainsi du Cardinal Dubois qui assumera ce rôle sous la régence du duc Philippe d'Orléans de
1715 à 1723 ainsi que d'André Hercule de Fleury qui effectuera les mêmes tâches de 1726 à 1743 sous le règne de Louis XV. Avec cette nouvelle organisation, Jean Talon réussira à diversifier
l'économie grâce au système mercantile établi entre la Nouvelle-France, la métropole et les Antilles françaises. Il agrandit en outre les limites de la Nouvelle-France en chargeant des
explorateurs d'étudier de nouveaux territoires. C'est ainsi que le coureur des bois Louis Jolliet et le père Jacques Marquette sont envoyés en exploration le long de la vallée du Mississippi. En
revenant de leur expédition, ils s'arrêtent sur le site de la ville actuelle de Chicago (point de passage entre les Grands Lacs du Canada et le bassin du Mississippi) et y créent un poste permanent
de traite de fourrure. Cependant, c'est en 1682 que René Robert Cavelier de La Salle prend possession des lieux et nommera le territoire s'étendant des Grands Lacs au Golfe du Mexique du
nom de Louisiane en l'honneur du roi de France. De plus, Jean Talon envoie deux équipes à l'est afin de trouver une solution pour relier l'Acadie et le Canada par route terrestre. Dans la même
lignée d'exploration, Charles Albanel, Paul Denys de Saint-Simon et Sébastien Provencher sont recrutés pour explorer les terres de la Baie du Nord (Baie d'Hudson) et pour appuyer la
71
souveraineté de la France sur cette région au moment où la Compagnie de la baie d'Hudson y commence ses activités . Simon François Daumont de Saint-Lusson a pour sa part la mission
d'explorer la région de l'Outaouais et du bassin des Grands Lacs, constituant en grande partie l'ensemble de la région canadienne des Pays-d'en-Haut. Parallèlement le peuplement reste une
préoccupation, même si la colonie peut compter sur une immigration de la métropole dont certaines sont dues au bannissement. Par exemple, entre 1730 et 1745, 585 faux-sauniers sont
72
envoyés en Nouvelle-France plutôt qu'aux galères .
73
Dirigé par Pierre de Troyes, l'explorateur canadien Pierre Le Moyne d'Iberville est envoyé en expédition à la baie James et se rend donc en 1686 dans la région de la baie d'Hudson avec pour
mission d'y déloger les Anglais qui y avaient établi la Compagnie de la Baie d'Hudson en 1670. Ces derniers avaient indûment pris possession des territoires entourant le plan d'eau après la
trahison de Médard Chouart des Groseilliers et de Pierre-Esprit Radisson à l'endroit de la France. Ces deux explorateurs français avaient suscité l'intérêt de l'Angleterre afin de prendre le
contrôle du commerce de la fourrure dans la région en 1668 après le refus de Louis XIV de leur accorder les permis d'exploitation. Le seul voyage de l'Angleterre dans la région se fit en 1610
lorsque Henry Hudson navigua sur les eaux de la baie d'Hudson. Ce dernier n'avait cependant établi qu'un campement hivernal sur la rive de la baie puisque pris par les glaces, sans
exploration des territoires, puis fut laissé pour mort au printemps lors de la mutinerie de son équipage qui retourna en Angleterre.

Guerres vers 1700

La compétition pour les territoires, les bases navales, la fourrure et la pêche devenant de plus en plus féroce, maintes guerres éclatent impliquant les Français, les Hollandais, les Britanniques
et les tribus amérindiennes comme alliées. Ainsi, le 78@@@e siècle sera caractérisé en grande partie par les guerres intercoloniales (nommées French and Indian Wars en Nouvelle-Angleterre)
qui apparaissent entre les Français, avec pour alliés les Hurons et les Algonquins, et les Hollandais — au début — ainsi que les Britanniques par la suite, lesquels ont pour alliée la confédération
iroquoise, afin de définir le contrôle du commerce de la fourrure, notamment dans la vallée de l'Ohio. Ces guerres intercoloniales se perpétreront environ au même moment que les quatre
guerres franco-britanniques en Europe entre 1689 et 1763.

Dans le but de protéger la ville de Québec contre la Nouvelle-Angleterre, le gouverneur Louis de Buade de Frontenac fait construire la première enceinte de
la Citadelle de Québec en 1690. Au mois d'octobre de cette même année, le gouverneur Frontenac rejette l'offre de reddition de la ville et réussit à repousser
les Britanniques de William Phips à la bataille de Québec. De plus en 1695, à l'emplacement actuel de Kingston en Ontario, celui-ci reprend la construction
du Fort Frontenac qui avait été détruit en 1688 par les Iroquois, alors que l'ancien fort avait été construit après négociations entre le gouverneur Frontenac
et une délégation iroquoise en 1673 afin d'étendre le commerce de la fourrure dans les Pays d'en Haut et de protéger Ville-Marie contre les Anglais.

Les nations autochtones s'étant fait la guerre entre elles tout au long du 78@@e siècle pour obtenir le privilège du commerce de la fourrure auprès des
puissances européennes, la Nouvelle-France signe finalement la Paix des Braves en 1701 entre ses alliés et la confédération iroquoise, connue aussi sous le
nom de Grande paix de Montréal, grâce au gouverneur Louis-Hector de Callière. Celle-ci regroupe près d'une quarantaine de nations autochtones et
plusieurs milliers de délégués français et autochtones. Bien que des traités de paix furent avancés auparavant par les différents gouverneurs auprès des Le gouverneur Frontenac refusant
Iroquois, ce traité mettra définitivement fin aux guerres franco-iroquoises et de ce fait, aux guerres entre les peuples autochtones mêmes qui avaient débuté de se rendre lors de la bataille de
avant même l'arrivée des Européens en Amérique du Nord. Il marquera un tournant dans l'histoire dans les relations entre Français et Amérindiens alliant Québec.
74, 75, 76
ainsi les Français aux Iroquois en protection contre les offensives britanniques .

Par suite de la première guerre franco-britannique (guerre de la Ligue d'Augsbourg), le traité de Ryswick de 1697 élargit les frontières de la Nouvelle-France, notamment grâce à la
reconnaissance par l'Espagne de la partie ouest de Saint-Domingue (Haïti) comme étant possession française. De plus, ils mettent provisoirement fin à la guerre en restituant à la France les
77
établissements de la baie d'Hudson et une partie de l'Acadie . Puis, en cette même année, Pierre Le Moyne d'Iberville est choisi par la France pour retourner découvrir l'embouchure du fleuve
Mississippi et coloniser la Louisiane, laquelle est convoitée par les Britanniques. Il y fonde le premier peuplement près de la baie de Biloxi, en compagnie de son frère Jean-Baptiste Le Moyne
de Bienville. Ce dernier fondera La Nouvelle-Orléans en 1718.

Dans la même période d'exploration qui s'étend vers le Pays des Illinois en Louisiane et au moment où les Français tentent de coloniser davantage les territoires du sud pour faire face à la
menace britannique dans la vallée de l'Ohio, Antoine Laumet de La Mothe, Sieur de Cadillac, fonde en 1701 la ville de Détroit avec la construction du Fort Pontchartrain. La ville de Windsor,
sur l'autre rive de la rivière Détroit, sera peuplée en 1748 à même ce fort, alors que le Fort Rouillé sera érigé en 1750 à l'emplacement actuel de la ville de Toronto sous l'ordonnance du
gouverneur Jacques-Pierre de Taffanel de La Jonquière, marquis de La Jonquière.

Traité et paix d'Utrecht

Après la victoire de la Grande-Bretagne à la Guerre de Succession d'Espagne, les Britanniques s'emparent, lors du traité d'Utrecht en 1713, de la partie française de Terre-Neuve, de la baie
d'Hudson et d'une partie de l'Acadie, puis mènent à la destruction complète de la capitale de cette dernière, Port-Royal (Annapolis Royal). Les territoires acadiens à l'est de la baie Française
(baie de Fundy) formeront une nouvelle colonie britannique qui prendra le nom de Nouvelle-Écosse. Cependant, par faute d'une évaluation exacte de la superficie du territoire par les Anglais,
les Français conservent une partie de l'Acadie continentale, soit le Nouveau-Brunswick actuel, bien que la souveraineté de cette région sera disputée. Les îles de la Madeleine, l'île Saint-Jean
(Île-du-Prince-Édouard) et l'île Royale (île du Cap-Breton) demeurent aussi au sein de la Nouvelle-France et seront unies en colonie de l'Île-Royale. Sur l'île Royale, les Français entreprennent
la construction de la forteresse de Louisbourg, ville qui deviendra capitale en 1718. Lors de la guerre de Succession d'Autriche, les Britanniques venus de Nouvelle-Angleterre captureront la
forteresse en 1745, mais cette dernière sera restituée à la France lors de la signature du traité d'Aix-la-Chapelle en 1748. L'année suivante, les soldats britanniques fonderont la ville d'Halifax en
y créant un avant-poste militaire afin de peupler la Nouvelle-Écosse de colons britanniques.

Pendant la période de paix qui suit le traité d'Utrecht, en plus de la construction de la forteresse de Louisbourg et de la fondation de Port-la-Joie (aujourd'hui Charlottetown) par les Acadiens,
les colons de la Nouvelle-France construisent le chemin du Roy en 1737 afin de relier Québec, Trois-Rivières et Montréal sur la rive nord du fleuve Saint-Laurent. Ce chemin devient la
première route carrossable au Canada et est nommé ainsi dans l'espoir que le roi l'empruntera un jour. À partir de 1720, les fortifications de la ville de Québec sont par ailleurs érigées. De plus,
la colonisation française commence à s'étendre le long de la rivière Chaudière, laquelle mène directement aux colonies de la Nouvelle-Angleterre à partir de la ville de Québec, et par
conséquent développe la région de la Beauce, allant même jusqu'au site actuel de Lac-Mégantic. Puis, en 1738, la Nouvelle-France agrandit son territoire de plus belle avec l'exploration de
l'ouest canadien. La région est explorée pour la première fois grâce à Pierre Gaultier, seigneur de Varennes et de La Vérendrye, lequel fait construire le Fort Rouge, à l'emplacement actuel de la
ville de Winnipeg. En 1740, son fils François atteint les montagnes Rocheuses et explore les régions actuelles du Montana et du Wyoming. Après la guerre de Succession d'Autriche, en 1748,
Pierre de Rigaud de Vaudreuil, alors gouverneur de Montréal, reçoit une seigneurie du roi Louis XV sur les terres de la ville actuelle de Saint-Hyacinthe.

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Canada — Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Canada

Guerre de la Conquête

La Nouvelle-France s'étend dorénavant du golfe du Saint-Laurent aux montagnes Rocheuses. Cependant, afin de prendre le contrôle du commerce de la
fourrure et d'empêcher l'expansion du catholicisme en Amérique, les Britanniques tentent de plus belle de s'emparer des territoires de la Nouvelle-France,
notamment en essayant de se rendre dans la vallée de l'Ohio. Lorsque la guerre de Sept Ans éclatera en 1756 entre la France et la Grande-Bretagne en
Europe, le conflit fait déjà rage en Amérique.

Ainsi, la guerre de la Conquête débute au mois de mai 1754 lorsque Coulon de Jumonville est envoyé en mission de reconnaissance afin de savoir si le
territoire français (dans l'actuel État de Pennsylvanie) est en effet envahi par les Anglais et, le cas échéant, pour délivrer à ces derniers une sommation de
La Forteresse de Louisbourg,
retrait au nom du roi Louis XV. Dans cette altercation qui sera connue comme étant l'Affaire Jumonville est la cause directe du déclenchement de la guerre.
aujourd’hui intégrée à Parcs
George Washington est accusé par les Français d'avoir ouvert le feu sur cet émissaire du roi de France. Ce conflit a pour conséquence la bataille de Fort
Canada.
Necessity en juillet de cette même année. Au cours de cette dernière, le commandant du Fort Duquesne (actuel Pittsburgh), Claude-Pierre Pécaudy de
Contrecœur, décrète l'ordonnance d'arrestation de George Washington par un contingent de soldats commandé par Louis Coulon de Villiers, se soldant
ainsi par la première victoire française.

Puis, en 1755, les soldats britanniques dirigés par Robert Monckton ouvrent une offensive et conduisent à la bataille de Fort Beauséjour dans la région du
Beaubassin près du village « Le Coude » en Acadie (site de la ville actuelle de Moncton). Cette dernière mènera à la Déportation des Acadiens (surnommé le
Grand Dérangement) par les Anglais, en cette même année, à partir du village de Grand-Pré dans le bassin des Mines. Alors que la résistance mènera des
Acadiens à se réfugier au Canada, d'autres conflits continueront la déportation dont la prise du Fort Gaspareaux et la bataille de Petitcoudiac en cette même
année ainsi que la bataille du Cran en juillet 1758. Cependant, le siège de Louisbourg commença un mois avant cette dernière et mène la Grande-Bretagne à
contraindre à la reddition les Français de la forteresse de Louisbourg en juillet, laquelle deviendra un point stratégique pour la prise de la ville de Québec.

Une série d'expéditions et de batailles se succéderont pour la prise de la vallée de l'Ohio, au cours desquelles tant les Britanniques que les Français
connaîtront victoires et défaites. Parmi les batailles les plus décisives de la guerre de la Conquête sur ce territoire, l'on peut nommer, entre autres, la bataille Carte de la frontière méridionale du
de la Monongahela, la bataille du Lac George, la bataille de Fort Bull, la bataille de Fort Oswego, l'expédition Kittanning, la bataille de Fort William Henry, Canada vers 1755/1759 par Pierre
la bataille de Fort Carillon, la bataille de Fort Frontenac, la bataille de Fort Duquesne, la bataille de Fort Ligonier et la bataille de Fort Niagara (dernière Pouchot commandant du Fort
bataille majeure pour la possession de la vallée de l'Ohio). Niagara.

Le 26 juin 1759, le siège de la ville de Québec débute lorsque les Britanniques posent pied à l'île d'Orléans. À la première tentative de débarquement pour la
prise de Québec, les Anglais connaissent cependant une défaite lors de la bataille de Beauport au mois de juillet 1759. Au mois de septembre de la même
année, les troupes britanniques débarquent à l'anse au Foulon, et des soldats escaladent la falaise du cap Diamant. La bataille des Plaines d'Abraham
devient l'une des batailles les plus déterminantes de la guerre de la Conquête et mène à la prise définitive de la ville de Québec par le général James Wolfe
sur Louis-Joseph de Montcalm, marquis de Montcalm.

Lors de la bataille de Sainte-Foy, le gouverneur de la Nouvelle-France et François Gaston de Lévis, chevalier de Lévis réussissent à repousser les
Britanniques du général James Murray. Cependant, les renforts britanniques arriveront avant ceux de la France et mèneront successivement à la
capitulation de Trois-Rivières et à celle de Montréal en septembre 1760 par le gouverneur Pierre de Rigaud de Vaudreuil de Cavagnial, marquis de
Vaudreuil, sous les conditions du général Jeffery Amherst, quelque temps après la bataille des Mille-Îles. Un dernier espoir est toutefois donné par la France La Mort du général Wolfe, peint par
aux colons de la Nouvelle-France au mois de juillet 1760 : une petite flotte armée est envoyée dans la baie des Chaleurs, mais confrontée à une bataille vaine, Benjamin West, illustre la mort du
la bataille de la Ristigouche. général britannique Wolfe après sa
victoire à la bataille des Plaines
Pendant trois ans, la Nouvelle-France est dominée par un régime militaire anglais, puis à la suite de la victoire britannique à la guerre de Sept Ans, la d'Abraham en 1759.
Grande-Bretagne s'approprie définitivement les colonies de l'Acadie, de l'Île-Royale et du Canada et la partie orientale de la Louisiane (entre le Mississippi
et les Appalaches) au Traité de Paris en 1763. Ainsi, la Nouvelle-France prend fin et, bien que plusieurs vestiges de cette période passée demeurent encore
aujourd'hui après la vente aux Américains du restant de la Louisiane en 1803 par Napoléon Bonaparte, le territoire des îles Saint-Pierre-et-Miquelon reste la seule possession française en
Amérique du Nord. À partir de 1763, les colons français acadiens et canadiens sont coupés de tous liens avec la métropole par l'armée britannique. Du moins jusque dans les années 1760, cette
situation mènera ainsi la population acadienne et canadienne-française à un manque d'approvisionnement, à une soumission inconditionnelle de survie puisque coupée de toute défense
militaire et autre, et à un appauvrissement face aux Anglais qui prennent possession des terres des Français et ce, tout en étant continuellement approvisionnés par la métropole britannique.

Régime militaire britannique provisoire (1760-1763)

Alors que la France et la Grande-Bretagne sont toujours en guerre en Europe, la Nouvelle-France et la Nouvelle-Angleterre sortent d'une guerre qui a duré près de
sept ans. Comme les décisions administratives et politiques concernant les colonies sont prises par les métropoles respectives, le général Jeffery Amherst, à titre de
commandant en chef de l'armée britannique en Amérique du Nord, établit un régime militaire provisoire en Nouvelle-France. Ce dernier ne comporte aucune
réforme afin de ne pas provoquer le soulèvement des Canadiens.

Pendant cette période, la bataille de Signal Hill met définitivement fin à la présence française à Saint-Jean de Terre-Neuve en 1762. Cette même année, la France
cède secrètement la Louisiane de l'ouest du fleuve Mississippi, incluant La Nouvelle-Orléans, à l'Espagne par le traité de Fontainebleau. Cette cession est effectuée
afin d'éviter que le territoire ne tombe aux mains de la Grande-Bretagne, mais le territoire sera rétrocédé à la France en 1800, trois ans avant sa vente aux
Américains. Après le traité de Paris de 1763, certains Acadiens iront s'établir dans la région qu'ils nommeront Acadiane, mais ils découvriront vite que le territoire
sera maintenant possession espagnole. D'autres reviendront sur les terres acadiennes, rejoignant ainsi ceux s'y étant cachés tout au long du nettoyage ethnique.
Cependant, ils seront contraints par l'armée britannique à se disperser en petits groupes et ils coloniseront donc les régions acadiennes actuelles de l'Île-du-Prince-
Édouard, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, du Québec et de Terre-Neuve. Cette période marquera le début de la reconstruction d'une « Nouvelle
78 Le général Jeffery Amherst
Acadie » pour le peuple acadien et mènera à la « Renaissance acadienne » au milieu du 7@7e siècle avec la création d'institutions et de symboles nationaux . Cette
établit un régime militaire
dernière sera motivée par la publication du poème Évangéline : Un conte d'Acadie de l'auteur américain Henry Wadsworth Longfellow en 1847, l'un des premiers
79 provisoire après le passage
jalons dans l'éveil de la conscience collective du peuple acadien .
du Canada entre les mains
des Britanniques.
Colonies britanniques des Maritimes

À la suite du traité de Paris, la colonie de la Nouvelle-Écosse s'agrandit en annexant la colonie de l'Île-Royale (excepté les îles de la Madeleine, qui rejoignent la colonie de Terre-Neuve) et ce
80 80
qu'il restait de l'Acadie continentale française . En 1769, la colonie de l'Île-Saint-Jean, rebaptisée l'Île-du-Prince-Édouard en 1799, est séparée de la Nouvelle-Écosse . En 1774, Terre-Neuve
80
perd l'île d'Anticosti et les îles de la Madeleine, qui sont transférées à la Province de Québec . Le territoire à l'ouest de la baie de Fundy se sépare aussi de la Nouvelle-Écosse en 1784 et
80
devient la colonie du Nouveau-Brunswick et ce, pour mieux accueillir les loyalistes américains . Au même moment, l'île du Cap-Breton, l'ancienne île Royale française, devient une colonie
80
britannique indépendante, mais réintègre la Nouvelle-Écosse en 1820 .

Province de Québec (1763–1791)

Après la conquête anglaise en Amérique et la fin de la Guerre de Sept Ans en Europe, la Nouvelle-France disparaît complètement et donne place à l'Empire
britannique. Par la Proclamation royale faite en 1763 sous commission du roi George III, le Canada change de nom et devient la Province of Quebec ; le
premier gouvernement civil y est institué avec un gouverneur général à sa tête reprenant le rôle du gouverneur et de l'intendant de la Nouvelle-France. De
façon similaire au gouvernement de la Nouvelle-France, le gouverneur général est placé sous l'autorité de la Couronne britannique par l'intermédiaire du
Bureau colonial (Colonial Office). De plus, le territoire est limité à la base de peuplement de la vallée du fleuve Saint-Laurent. Au cours de la période, la
Nouvelle-Écosse s'étendra sur la quasi-totalité du territoire de l'Acadie jusqu'en 1784, les colonies de l'Île-du-Prince-Édouard et de l'Île du Cap-Breton
seront créées, et l'on verra s'agrandir les frontières de la Terre de Rupert.

De 1763 à 1766, les Amérindiens outaouais se soulèvent contre les Britanniques, ce qui est connu aujourd'hui comme étant la rébellion de Pontiac. Au cours
de cette dernière, les soldats anglais amorcent une guerre biologique auprès de la population autochtone en distribuant des couvertures infectées par le virus
de la variole dans les forts amérindiens.
La province de Québec sous le
Dans la Province de Québec, les droits des citoyens canadiens-français sont réduits malgré l'entente de capitulation de la ville de Montréal. Les institutions régime britannique.
canadiennes sont abolies, alors que des institutions et des cours de justice britanniques sont implantées graduellement. Par conséquent, les Canadiens
français ne peuvent exercer leur religion – ainsi le serment du Test est obligatoire pour toute personne voulant occuper une charge civile - et l'utilisation de
la Coutume de Paris (droit coutumier originaire du Nord de la France) est remplacée par la Common law, droit coutumier britannique.

Dès 1763, deux grands mouvements politiques font surface : le mouvement de restauration où les Canadiens français demandent la protection et la reconnaissance de leurs droits civils et
religieux, et le mouvement de réforme chez les marchands britanniques venus s'installer dans la colonie où l'on demande l'implantation immédiate des institutions britanniques telles qu'une
chambre d'assemblée législative. Devant les menaces d'insurrection dans la province de Québec, sous la pression de l'Église catholique romaine et pour des raisons pratiques, Londres
proclame finalement l'Acte de Québec en 1774 sous les recommandations du gouverneur Guy Carleton. Ce nouvel acte élargit les frontières de la colonie en incluant les territoires de l'Ontario
actuel et de la vallée de l'Ohio. De plus, l'Acte de Québec redonne aux Canadiens français certains privilèges tels que la conservation du régime seigneurial ainsi que le droit de pratiquer la
religion catholique et d'utiliser la Coutume de Paris pour régir le commerce et les rapports civils. Le serment du test est aboli, mais le droit criminel et pénal britannique est toutefois maintenu.
De plus, on interdit aux Canadiens de rétablir les liens avec la mère patrie.

À la bataille de Québec de 1775, les Américains attaquent les Britanniques basés à Québec et tentent vainement de s'emparer de la ville afin de soulever les Canadiens français contre la Grande-

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