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paramètres de forage
Philippe Reiffsteck, Jean Benoit, Matthieu Hamel, Jean-Michel Vaillant
ABSTRACT – This paper presents an approach for developing a soil classification based
on drilling parameters. Validation by comparison with a database of these tests leads to
the conclusion on the reliability of the abacus and proposes some advices for its practical
use. A newer version taking into account initial state of the ground is also tested.
1. Introduction
Il a toujours été utile de corréler les résultats des essais réalisés en place avec ceux
obtenus sur les éprouvettes taillées dans les carottes prélevées sur site. Cependant, il
serait fallacieux d'affirmer que les valeurs dérivées des essais en place peuvent se
substituer à la réalisation des essais de laboratoire. Ces corrélations ont en effet
beaucoup de difficulté à intégrer certains aspects du comportement des sols comme la
surconsolidation et l'activité de la fraction fine. Toutefois, il s’agit d’un outil important pour
le praticien pour vérifier la cohérence des résultats.
Récemment les normes d’application nationales pour le dimensionnement des
fondations superficielles et profondes de l’Eurocode 7, proposent d’utiliser un abaque de
classification basé sur les résultats des essais pressiométriques : pression limite et
module Ménard. A l’instar de la classification des sols développée par Robertson à partir
des résultats des essais de pénétration statique, cet outil définit des classes de sol dans
un plan construit à partir de la pression limite normalisée et du rapport module sur
pression limite. Dans l’étude présentée, les différents paramètres de forage combinés sont
normalisés pour définir des axes similaires à ceux proposés par Robertson (1990).
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𝑓𝑠
𝐹𝑟 = [ ] . 100% (2)
𝑞𝑡 −𝜎𝑣
9 3,6
2 1,6 Argiles
et
1 Ic= 3,6 limons 2,3
2
0,1 1 10 1
a Rapport de frottement normalisé F b 1 a 0,1 r
Avec
1. sols granulaires fins sensibles ; 6. sable [sable limoneux à sable propre] ;
2. sol organique et tourbe ; 7. sable à sable graveleux ;
3. argile [argile limoneuse à argile] ; 8. sable à sable argileux à sable « très raide » ;
4. limon hétérogène [argile limoneuse à 9. sol granulaire fin très raide, sol cimenté ou
limon argileux] ; surconsolidé.
5. sable hétérogène [limon sableux et sable
limoneux] ;
En 2009, Robertson intègre à son abaque l'indice Ic proposé par Jefferies et Been
(2006), permettant d'approcher les frontières des zones par des arcs de cercle (traits
épais sur la Figure 1a). La frontière séparant le comportement argileux du comportement
sableux est ainsi donnée pour Ic =2,60.
2 2 0,5
𝐼𝑐 = [(3,47 + 𝑙𝑜𝑔(𝑄𝑡 )) + (1,22 − 𝑙𝑜𝑔(𝐹𝑟 )) ] (3)
Sur la figure 1a, un jeu de données de sites expérimentaux dont les essais d’expansion
PMT, de pénétration de cône CPT, ou de carottier SPT et de cisaillement FVT, au sens de
l’Eurocode 7, sont de qualité mais ne présentant pas tous une unité de situation
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2 0,5
𝑝∗ 2
𝐼𝑐 𝑃𝑀𝑇 = [(1 + 𝑙𝑜𝑔 ( 𝐿𝑀⁄𝑝𝑜 )) + (1 − 𝑙𝑜𝑔(𝛼)) ] (4)
Cet abaque s’avère apte à classifier les sols dans les cas où les sols sont fermes (sols
raides, roches tendres) et quand on dispose d’essais avec un module Ménard mesuré
avec le moins de remaniement possible et non borné artificiellement par la limite de l’essai
normalisé à 5 MPa.
Réaliser une classification du sol foré à partir de paramètres enregistrés (VA : vitesse
d’avance ; PE : poussée nette ; Pi : pression d’injection ; Qi : débit de fluide de forage ; Cr :
couple de rotation ; Vr : vitesse de rotation – en italique ceux qui ne sont généralement
pas mesurés) a été tenté par de nombreux auteurs (Girard, 1985, Bourget et Rat, 1995 ;
Ferry, 1996 ; Colosimo, 1998 ; Gui et al., 1999 ; Moussoutheguy, 2002). Toutefois, la
combinaison de plusieurs paramètres composés avec des méthodes de pondération et
des seuils n’a pas permis d’aboutir à une méthode de discrétisation des couches fiable à
100%. Nous utiliserons ici la résistance à la pénétration Rp et l’indice de Somerton modifié
Sd (Reiffsteck et al., 2010).
𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑒𝑛 𝑠 𝑃
𝑅𝑝 = ⁄0,2 𝑚 et 𝑆𝑑 = 𝐸⁄ (bar/(m/h)-0.5)
√𝑉 𝐴
(5)
On observe sur la Figure 2 que l’état de compacité des argiles ou des marnes donne
des plages de valeurs très importantes de résistance à la pénétration ne permettant pas
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de trancher sur leur nature si aucune identification des cuttings n’est réalisée. La
distinction entre les argiles et les marnes se fait principalement sur la base de la teneur en
CaCO3.
50000 35
45000
30
40000
35000 25
PE /√ (VA)
30000
20
s/0,2m
25000
15
20000
15000
10
10000
5
5000
0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 0 1 2 3 4 5 6 7
sol sol
Figure 2. Relation entre la classification et la résistance à la pénétration ou l’indice
Somerton modifié (argile=1, limon=2, sable=3, grave=4, craie=5, marne=6, roche=7)
9 argile 16 argile
limon limon
8 14
sable sable
7 grave 12 grave
craie craie
6 10 marne
Fréquence
marne
roche
pl (MPa)
5 roche 8
4 6
3 4
2 2
1 0
4
0
0
0
92
18
27
36
46
55
64
73
82
92
1 10 100 1000 10000 100000
rapport (s/0,2m)/pl
a) s/0,2m b)
9 argile 25 argile
limon limon
8
sable sable
20
7 grave grave
craie craie
6
marne 15 marne
Fréquence
pl (MPa)
5 roche roche
4 10
2 5
1
0
0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
0 10 20 30 40
rapport 10,pl /(PE/√Va)
c) PE/racine (VA) d)
Figure 3. Relation et histogrammes des relations entre la pression limite pressiométrique
et différents paramètres composés
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plages de variations des indicateurs les plus robustes utilisés pour les paramètres de
forage, la résistance à la pénétration Rp et l’indice de Somerton modifié Sd (figure 3).
Tableau 1 — Classement des sols selon différents critères et selon Rp et Sd
Fermes 0,50 – 0,75 0,4 à 1,2 1,0 à 2,5 75 à 150 45 à 138 2,5 à 8
Raides 0,75 – 1,00 1,2 à 2 2,5 à 4,0 150 à 300 138 à 230 8 à 13
Très raides > 1,00 ≥2 ≥ 4,0 ≥ 300 ≥ 230 ≥ 13
Sols
intermédiaires Classement à
réaliser selon les
(sable limoneux, indications des
sable argileux, figures 1
argile sableuse)
Très lâches < 0,2 < 1,5 <3 < 27 < 1,3
Lâches 0,2 à 0,5 1,5 à 4 3à8 27 à 70 1,3 à 3,3
Moyennement
denses
0,5 à 1 4 à 10 8 à 25 70 à 140 3,3 à 6,6
Des relations similaires à celles proposées par Robertson (1990) peuvent être
proposées pour la caractérisation des sols et des roches à partir des informations
obtenues lors de la pénétration d'un outil de forage (Reiffsteck et al., 2010). Toutefois, afin
de normaliser la pression de poussée nette, il est nécessaire de la diviser par le taux de
pénétration (vitesse) de sorte qu'il soit constant comme pour la pénétration lors de l’essai
CPT. Les unités ont également été mises en mètres par seconde pour le taux de
pénétration et la vitesse de rotation.
(𝑃𝐸 −𝜎𝑣 )⁄𝑉𝐴
𝑄𝑡 𝑀𝑊𝐷 = (6)
𝜎′𝑣
Pour utiliser cette expression, la pression de rotation doit être transformée en couple.
Ce qui nécessite de connaître la cylindrée du moteur de rotation de la machine (en
cm3/tr).
𝑃 ∙ 𝑐𝑦𝑙𝑖𝑛𝑑𝑟𝑒𝑒⁄
𝐶𝑅 = 𝐶𝑅 2∙𝜋 (8)
De même la vitesse de rotation qui est une vitesse angulaire doit être exprimée en
vitesse linéaire en périphérie de l’outil (de rayon r).
𝑉𝑅 = 𝜔 ∙ 𝑟 ∙ 𝜋⁄30 (9)
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1000 1,31
2,05 sols argileux
1,31
0,001
0,0001
rapport de frottement normalisé Fr
Figure 4. Abaque de classification basé sur les paramètres de forage proposé avec le jeu
de données des sites (base de données IFSTTAR)
On observe un positionnement des sols les plus raides et des roches dans la partie
droite inférieure, les sols granulaires se placent en position centrale et les sols argileux se
répartissent sur l’ensemble de la plage. Malheureusement, l’influence de la
surconsolidation ou de la cimentation des argiles n’ont pas été renseignées. De même les
sols classés argileux ou sableux sont le plus souvent des sols intermédiaires dont la
seconde classification (au sens de norme NF EN ISO 14688-2) n’est pas définie.
Une tentative de calage d’un indice de classification montre la possibilité de réutiliser
cet outil sous réserve de mieux localiser les zones. Ces arcs de cercles ont été figurés sur
les graphiques des figures 4 et 5.
2 2 0,5
𝐼𝑐 𝑀𝑊𝐷 = [(3,47 − 𝑙𝑜𝑔(𝑄𝑡 𝑀𝑊𝐷 )) + (1,22 + 𝑙𝑜𝑔(𝐹𝑟 𝑀𝑊𝐷 )) ] (10)
Cet abaque a été testé avec une base de données collectée dans les dossiers d’étude
de la société Fondasol (Hamel et Vaillant, 2014). Elle comporte 18 chantiers
principalement en région parisienne et environs 100 forages de 15 à 30 m de profondeur,
soit 121730 valeurs (figure 5).
On observe, au-delà de la dispersion liée à la variabilité inhérente aux horizons testés
et à la technique d’essai et des erreurs ou approximations de classement potentielles des
logs de forage, un positionnement assez clair des classes plutôt sur des axes parallèles à
(1 ; 10) vers (1000 ; 0,01). On retrouve les matériaux argileux plutôt sur la zone Fr MWD =
10 et Qt MWD variant entre 0,1 et 1. Les argiles marneuses étant plus proches de sols
indurés comme les marno-calcaires. On est ici à la limite de la classification à partir des
cuttings voire sur carotte. Le pourcentage de calcaire n’est en effet pas vraiment défini (Ic
MWD >5). Les matériaux granulaires se placent sur des valeurs élevées de Fr MWD pour un
Qt MWD proche de l’unité. Une partie du limon est également localisée sur cette partie du
diagramme (Ic MWD 5). Les matériaux indurés comme les calcaires, marno-calcaires et
marnes se positionnent sur deux lignes : une ligne haute ((1 ; 10), (1000 ; 0,01)) et une
ligne basse ((1 ; 0,02), (100 ; 0,001)). Les nuages de point pour les marno-calcaires, les
argiles marneuses en partie et le calcaire se placent dans une zone Fr MWD =1 et Qt MWD
variant entre 1 et 10 (Ic MWD < 3,5).
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0,001 0,001
0,0001 0,0001
rapport de frottement normalisé Fr rapport de frottement normalisé Fr
1000 1,31
2,05
1,31
Résistance à la pénétration normalisée Qt
3,5 1
0,01 0,1 1 10 100 1000
grave
0,1
5
0,01
0,001
0,0001
rapport de frottement normalisé Fr
Figure 5. Abaque de classification basé sur les paramètres de forage proposé avec le jeu
de données chantiers (base de données Fondasol)
4. Conclusions
5. Remerciements
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