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Proposition d’une méthode de classification basée sur les

paramètres de forage
Philippe Reiffsteck, Jean Benoit, Matthieu Hamel, Jean-Michel Vaillant

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Philippe Reiffsteck, Jean Benoit, Matthieu Hamel, Jean-Michel Vaillant. Proposition d’une méthode
de classification basée sur les paramètres de forage. JNGG, Journées Nationales de Géotechnique et
Géologie de l’Ingénieur, Jul 2016, NANCY, France. 8 p. �hal-01591544�

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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur – Nancy 2016

PROPOSITION D’UNE METHODE DE CLASSIFICATION BASEE SUR


LES PARAMETRES DE FORAGE

APPLICATION AND VALIDATION OF SOIL BEHAVIOR CLASSIFICATION


CHART BASED ON DRILLING PARAMETER RECORDING

Philippe REIFFSTECK1, Jean BENOIT2, Matthieu HAMEL3, Jean-Michel VAILLANT4


1 IFSTTAR, Marne la Vallée, France
2 University of New Hampshire, Durham, États-Unis d’Amérique
3 Fondasol, Cesson, France
4 Fondasol, Enghien, Belgique

RÉSUMÉ – Cette communication présente une démarche d’élaboration d’une


classification des sols basée sur les paramètres de forages. Une version sous forme
d’abaque, tenant compte de l’état initial du sol, dont on sait l’importance est également
soumise à validation. La validation par comparaison à une base de données comportant
ces différents essais permet de conclure sur la fidélité de cet abaque et propose quelques
conseils pour son utilisation pratique.

ABSTRACT – This paper presents an approach for developing a soil classification based
on drilling parameters. Validation by comparison with a database of these tests leads to
the conclusion on the reliability of the abacus and proposes some advices for its practical
use. A newer version taking into account initial state of the ground is also tested.

1. Introduction

Il a toujours été utile de corréler les résultats des essais réalisés en place avec ceux
obtenus sur les éprouvettes taillées dans les carottes prélevées sur site. Cependant, il
serait fallacieux d'affirmer que les valeurs dérivées des essais en place peuvent se
substituer à la réalisation des essais de laboratoire. Ces corrélations ont en effet
beaucoup de difficulté à intégrer certains aspects du comportement des sols comme la
surconsolidation et l'activité de la fraction fine. Toutefois, il s’agit d’un outil important pour
le praticien pour vérifier la cohérence des résultats.
Récemment les normes d’application nationales pour le dimensionnement des
fondations superficielles et profondes de l’Eurocode 7, proposent d’utiliser un abaque de
classification basé sur les résultats des essais pressiométriques : pression limite et
module Ménard. A l’instar de la classification des sols développée par Robertson à partir
des résultats des essais de pénétration statique, cet outil définit des classes de sol dans
un plan construit à partir de la pression limite normalisée et du rapport module sur
pression limite. Dans l’étude présentée, les différents paramètres de forage combinés sont
normalisés pour définir des axes similaires à ceux proposés par Robertson (1990).

1.1. Classification et pénétromètre statique (CPT)

Succédant à Schmertmann (1978), Douglas et Olsen (1981) et Parez et Fauriel (1988),


Robertson a proposé en 1990, un abaque basé sur la résistance de pénétration au cône,
qt, et le rapport de frottement. Ces abaques ont été adoptés par les praticiens car ils
fournissent une classification des sols « fiable » en utilisant le CPT et « sans nécessiter »

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d'échantillonnage. Les graphiques incluent des limites de zones qui permettent la


classification des sols en fonction de leur classe de taille des particules. Ces zones
fournissent un passage progressif d'un comportement de sol fin à celle d'un sol grossier.
Ces deux paramètres sont en fait des paramètres composés spécifiques à la pénétration
au cône.
En 1990, Robertson propose un raffinement de l'abaque initial, traçant une "résistance
au cône normalisée", Qt, en fonction d’un "rapport de frottement normalisé", Fr.
𝑞𝑡 −𝜎𝑣
𝑄𝑡 = (1)
𝜎′𝑣

𝑓𝑠
𝐹𝑟 = [ ] . 100% (2)
𝑞𝑡 −𝜎𝑣

On rappelle que 𝑞𝑡 = 𝑞𝑐 + (1 − 𝑎). 𝑢2


sols organiques sols argileux sols limoneux argile sable limon craie grave
sols sableux sols graveleux sols surconsolidés, indurés 1000
p*LM/p0
1000
Ic= 1,31 8
7
Ic= 2,05
1000
Résistance au cone normalisée Q t

9 3,6

Ic= 1,31 3,3


Ic= 2,6 Marne et 100
3,6
100 6
calcaire
3 marneux
Rocher 1000
altéré et 3,3
Ic= 2,95 fragmenté
Ic= 2,05 100
5 2,6
Sables
1000 3
et
2,3 graves
10 4 10
Ic= 2,6
10
2
Ic= 3,6 2,6
Ic= 2,95 1 3
100

2 1,6 Argiles
et
1 Ic= 3,6 limons 2,3
2
0,1 1 10 1
a Rapport de frottement normalisé F b 1 a 0,1 r

Figure 1. Abaques de classification (d’après Robertson, 1990 et 2009) et abaque basé


pour le pressiomètre proposé avec les jeux de données des sites

Avec
1. sols granulaires fins sensibles ; 6. sable [sable limoneux à sable propre] ;
2. sol organique et tourbe ; 7. sable à sable graveleux ;
3. argile [argile limoneuse à argile] ; 8. sable à sable argileux à sable « très raide » ;
4. limon hétérogène [argile limoneuse à 9. sol granulaire fin très raide, sol cimenté ou
limon argileux] ; surconsolidé.
5. sable hétérogène [limon sableux et sable
limoneux] ;

En 2009, Robertson intègre à son abaque l'indice Ic proposé par Jefferies et Been
(2006), permettant d'approcher les frontières des zones par des arcs de cercle (traits
épais sur la Figure 1a). La frontière séparant le comportement argileux du comportement
sableux est ainsi donnée pour Ic =2,60.

2 2 0,5
𝐼𝑐 = [(3,47 + 𝑙𝑜𝑔(𝑄𝑡 )) + (1,22 − 𝑙𝑜𝑔(𝐹𝑟 )) ] (3)

Sur la figure 1a, un jeu de données de sites expérimentaux dont les essais d’expansion
PMT, de pénétration de cône CPT, ou de carottier SPT et de cisaillement FVT, au sens de
l’Eurocode 7, sont de qualité mais ne présentant pas tous une unité de situation

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géographique, de profondeur et de formation géologique sont ajoutés. Leur classification a


été réalisée à partir des descriptions des sols prélevés par carottage et par essais de
laboratoire.

1.2. Classification et pressiomètre Ménard (PMT)


A l’instar de la classification des sols développée à partir des résultats des essais de
pénétration statique, on peut imaginer construire un outil définissant des classes de sol
dans un plan construit à partir de la pression limite normalisée et du rapport module sur
pression limite. Le diagramme bi-logarithmique présentant la pression limite normalisée
p*LM/p0 en fonction du coefficient rhéologique a, proposé par Baud (2005) et Baud et
Gambin (2011, 2012) semble prometteur bien que la comparaison des différentes
classifications ne permette pas de délimiter des zones uniques disjointes évidentes
(Reiffsteck et al., 2013).
Ces mêmes auteurs proposent une version plus élaborée tenant compte de l’état initial
du sol, dont on sait l’importance, sans toutefois résoudre les problèmes de discrimination
insuffisante inhérent à cet abaque. La figure 1b, à comparer à la figure 1a, montre un
discernement moyen des cinq classes de sol de la base de données des sites
expérimentaux. Les sols fins se localisent en bas à gauche du graphique et les sols
granulaires en haut à droite, avec les sols intermédiaires en position centrale.
De ce fait, l’utilisation de courbes fonctions des coordonnées et définissant un indice de
classification Ic semble adaptée pour délimiter des zones. Cet indice pourrait avoir la
même valeur seuil de 2,6, séparant les comportements frottant et cohérent, que celle
proposée par Jefferies et Been (2006), avec toutefois une évolution en sens inverse (1,3
pour les argiles et 3,6 pour les graves).

2 0,5
𝑝∗ 2
𝐼𝑐 𝑃𝑀𝑇 = [(1 + 𝑙𝑜𝑔 ( 𝐿𝑀⁄𝑝𝑜 )) + (1 − 𝑙𝑜𝑔(𝛼)) ] (4)

Cet abaque s’avère apte à classifier les sols dans les cas où les sols sont fermes (sols
raides, roches tendres) et quand on dispose d’essais avec un module Ménard mesuré
avec le moins de remaniement possible et non borné artificiellement par la limite de l’essai
normalisé à 5 MPa.

2. Classification et paramètre de forage (MWD)

Réaliser une classification du sol foré à partir de paramètres enregistrés (VA : vitesse
d’avance ; PE : poussée nette ; Pi : pression d’injection ; Qi : débit de fluide de forage ; Cr :
couple de rotation ; Vr : vitesse de rotation – en italique ceux qui ne sont généralement
pas mesurés) a été tenté par de nombreux auteurs (Girard, 1985, Bourget et Rat, 1995 ;
Ferry, 1996 ; Colosimo, 1998 ; Gui et al., 1999 ; Moussoutheguy, 2002). Toutefois, la
combinaison de plusieurs paramètres composés avec des méthodes de pondération et
des seuils n’a pas permis d’aboutir à une méthode de discrétisation des couches fiable à
100%. Nous utiliserons ici la résistance à la pénétration Rp et l’indice de Somerton modifié
Sd (Reiffsteck et al., 2010).

𝑡𝑒𝑚𝑝𝑠 𝑒𝑛 𝑠 𝑃
𝑅𝑝 = ⁄0,2 𝑚 et 𝑆𝑑 = 𝐸⁄ (bar/(m/h)-0.5)
√𝑉 𝐴
(5)
On observe sur la Figure 2 que l’état de compacité des argiles ou des marnes donne
des plages de valeurs très importantes de résistance à la pénétration ne permettant pas

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de trancher sur leur nature si aucune identification des cuttings n’est réalisée. La
distinction entre les argiles et les marnes se fait principalement sur la base de la teneur en
CaCO3.
50000 35

45000
30
40000

35000 25

PE /√ (VA)
30000
20
s/0,2m

25000
15
20000

15000
10
10000
5
5000

0 0
0 1 2 3 4 5 6 7 0 1 2 3 4 5 6 7

sol sol
Figure 2. Relation entre la classification et la résistance à la pénétration ou l’indice
Somerton modifié (argile=1, limon=2, sable=3, grave=4, craie=5, marne=6, roche=7)

9 argile 16 argile
limon limon
8 14
sable sable
7 grave 12 grave
craie craie
6 10 marne
Fréquence

marne
roche
pl (MPa)

5 roche 8

4 6

3 4

2 2

1 0
4

0
0
0

92

18

27

36

46

55

64

73

82

92
1 10 100 1000 10000 100000
rapport (s/0,2m)/pl
a) s/0,2m b)

9 argile 25 argile
limon limon
8
sable sable
20
7 grave grave
craie craie
6
marne 15 marne
Fréquence
pl (MPa)

5 roche roche

4 10

2 5

1
0
0 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
0 10 20 30 40
rapport 10,pl /(PE/√Va)
c) PE/racine (VA) d)
Figure 3. Relation et histogrammes des relations entre la pression limite pressiométrique
et différents paramètres composés

La norme française NF P94-261 dans son annexe A propose quelques éléments de


classement des sols qui peuvent donc en première approche être complétés par les

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plages de variations des indicateurs les plus robustes utilisés pour les paramètres de
forage, la résistance à la pénétration Rp et l’indice de Somerton modifié Sd (figure 3).
Tableau 1 — Classement des sols selon différents critères et selon Rp et Sd

Classes de sol Ic pl* (MPa) qc (MPa) (N1,60) cu (kPa) Rp Sd


Très mous à
mous
0,0 – 0,50 < 0,4 < 1,0 < 75 < 45 < 2,5

Fermes 0,50 – 0,75 0,4 à 1,2 1,0 à 2,5 75 à 150 45 à 138 2,5 à 8
Raides 0,75 – 1,00 1,2 à 2 2,5 à 4,0 150 à 300 138 à 230 8 à 13
Très raides > 1,00 ≥2 ≥ 4,0 ≥ 300 ≥ 230 ≥ 13
Sols
intermédiaires Classement à
réaliser selon les
(sable limoneux, indications des
sable argileux, figures 1
argile sableuse)
Très lâches < 0,2 < 1,5 <3 < 27 < 1,3
Lâches 0,2 à 0,5 1,5 à 4 3à8 27 à 70 1,3 à 3,3
Moyennement
denses
0,5 à 1 4 à 10 8 à 25 70 à 140 3,3 à 6,6

Denses 1à2 10 à 20 25 à 42 140 à 277 6,6 à 13


Très denses >2 > 20 42 à 58 > 277 > 13
Molles < 0,7 <5 < 64 <7
Altérées 0,7 à 3 5 à 15 64 à 272 7 à 30
Saines ≥3 ≥15 > 272 > 30
Tendres <1 <5 < 1100 <6
Raides 1à4 5 à 15 1100 à 4400 6 à 26
Très raides >4 >15 > 4400 >26
Altéré 2,5 à 4 4750-7600 50-80
Fragmenté >4 >7600 >80

Des relations similaires à celles proposées par Robertson (1990) peuvent être
proposées pour la caractérisation des sols et des roches à partir des informations
obtenues lors de la pénétration d'un outil de forage (Reiffsteck et al., 2010). Toutefois, afin
de normaliser la pression de poussée nette, il est nécessaire de la diviser par le taux de
pénétration (vitesse) de sorte qu'il soit constant comme pour la pénétration lors de l’essai
CPT. Les unités ont également été mises en mètres par seconde pour le taux de
pénétration et la vitesse de rotation.
(𝑃𝐸 −𝜎𝑣 )⁄𝑉𝐴
𝑄𝑡 𝑀𝑊𝐷 = (6)
𝜎′𝑣

𝐶𝑜𝑢𝑝𝑙𝑒 ⁄𝑣𝑖𝑡𝑒𝑠𝑠𝑒 𝑟𝑜𝑡𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 𝐶𝑅 ⁄𝑉𝑅


𝐹𝑟 𝑀𝑊𝐷 = [ (𝑃𝐸 −𝜎𝑣 )⁄𝑉𝐴
] . 100% = [(𝑃 ] . 100% (7)
𝐸 −𝜎𝑣 )⁄𝑉𝐴

Pour utiliser cette expression, la pression de rotation doit être transformée en couple.
Ce qui nécessite de connaître la cylindrée du moteur de rotation de la machine (en
cm3/tr).
𝑃 ∙ 𝑐𝑦𝑙𝑖𝑛𝑑𝑟𝑒𝑒⁄
𝐶𝑅 = 𝐶𝑅 2∙𝜋 (8)
De même la vitesse de rotation  qui est une vitesse angulaire doit être exprimée en
vitesse linéaire en périphérie de l’outil (de rayon r).

𝑉𝑅 = 𝜔 ∙ 𝑟 ∙ 𝜋⁄30 (9)

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Un premier calage a été réalisé sur la base de données IFSTTAR qui


malheureusement ne recouvre pas totalement les sites expérimentaux utilisée sur les
deux graphiques de la figure 1 (figure 4).

1000 1,31
2,05 sols argileux
1,31

Résistance à la pénétration normalisée Qt


100 2,6 3,5 sols limoneux
2,05 sols sableux
2,6 10
5 sols graveleux

3,5 1 sols crayeux


0,01 0,1 1 10 100 1000 sols marneux
0,1 roches
5
0,01

0,001

0,0001
rapport de frottement normalisé Fr

Figure 4. Abaque de classification basé sur les paramètres de forage proposé avec le jeu
de données des sites (base de données IFSTTAR)

On observe un positionnement des sols les plus raides et des roches dans la partie
droite inférieure, les sols granulaires se placent en position centrale et les sols argileux se
répartissent sur l’ensemble de la plage. Malheureusement, l’influence de la
surconsolidation ou de la cimentation des argiles n’ont pas été renseignées. De même les
sols classés argileux ou sableux sont le plus souvent des sols intermédiaires dont la
seconde classification (au sens de norme NF EN ISO 14688-2) n’est pas définie.
Une tentative de calage d’un indice de classification montre la possibilité de réutiliser
cet outil sous réserve de mieux localiser les zones. Ces arcs de cercles ont été figurés sur
les graphiques des figures 4 et 5.

2 2 0,5
𝐼𝑐 𝑀𝑊𝐷 = [(3,47 − 𝑙𝑜𝑔(𝑄𝑡 𝑀𝑊𝐷 )) + (1,22 + 𝑙𝑜𝑔(𝐹𝑟 𝑀𝑊𝐷 )) ] (10)

Cet abaque a été testé avec une base de données collectée dans les dossiers d’étude
de la société Fondasol (Hamel et Vaillant, 2014). Elle comporte 18 chantiers
principalement en région parisienne et environs 100 forages de 15 à 30 m de profondeur,
soit 121730 valeurs (figure 5).
On observe, au-delà de la dispersion liée à la variabilité inhérente aux horizons testés
et à la technique d’essai et des erreurs ou approximations de classement potentielles des
logs de forage, un positionnement assez clair des classes plutôt sur des axes parallèles à
(1 ; 10) vers (1000 ; 0,01). On retrouve les matériaux argileux plutôt sur la zone Fr MWD =
10 et Qt MWD variant entre 0,1 et 1. Les argiles marneuses étant plus proches de sols
indurés comme les marno-calcaires. On est ici à la limite de la classification à partir des
cuttings voire sur carotte. Le pourcentage de calcaire n’est en effet pas vraiment défini (Ic
MWD >5). Les matériaux granulaires se placent sur des valeurs élevées de Fr MWD pour un
Qt MWD proche de l’unité. Une partie du limon est également localisée sur cette partie du
diagramme (Ic MWD  5). Les matériaux indurés comme les calcaires, marno-calcaires et
marnes se positionnent sur deux lignes : une ligne haute ((1 ; 10), (1000 ; 0,01)) et une
ligne basse ((1 ; 0,02), (100 ; 0,001)). Les nuages de point pour les marno-calcaires, les
argiles marneuses en partie et le calcaire se placent dans une zone Fr MWD =1 et Qt MWD
variant entre 1 et 10 (Ic MWD < 3,5).

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1000 1,31 1000


2,05 1,31
Résistance à la pénétration normalisée Qt 1,31 argile 2,05
1,31

Résistance à la pénétration normalisée Qt


2,6 3,5 calcaire
100 100 2,6 3,5
2,05 argile limon
2,05
10 marno calcaire
2,6 2,6 10
5 argile sable 5
3,5 1 3,5 marne
argile marneuse 1
0,01 0,1 1 10 100 1000 0,01 0,1 1 10 100 1000
0,1 limon 0,1 gypse
5 5
0,01 0,01

0,001 0,001

0,0001 0,0001
rapport de frottement normalisé Fr rapport de frottement normalisé Fr
1000 1,31
2,05
1,31
Résistance à la pénétration normalisée Qt

2,6 3,5 sable


100
2,05
2,6 10
5 sable limon

3,5 1
0,01 0,1 1 10 100 1000
grave
0,1
5
0,01

0,001

0,0001
rapport de frottement normalisé Fr

Figure 5. Abaque de classification basé sur les paramètres de forage proposé avec le jeu
de données chantiers (base de données Fondasol)

4. Conclusions

Les enregistrements de paramètres de forages ou diagraphies instantanées offrent la


possibilité de valoriser le comportement de la machine de forage en cours d’exécution
d’un sondage. Cette communication a présenté une piste d’utilisation sous forme
d’abaque de classification. Toutefois, les résultats obtenus ne sont pas utilisables en
l’état pour les raisons suivantes :
- plages de variation des données plus importantes que pour le CPT et le
pressiomètre,
- hétérogénéité du parc de machines de forage de la base de données,
- possible interdépendance des différents paramètres et des facteurs influençant la
réponse diagraphique
L'identification et la classification des sols et des roches relèvent normalement d’une part
des normes NF EN ISO 14688-1 et NF EN 14688-2 et d’autre part de la norme NF EN
14689-1. L’idée est d’exploiter de façon combinée les informations issues de ces
techniques de mesure en forage avec celles des identifications et classifications issues
des reconnaissances classiques (par prélèvements, essais de pénétration ou
d’expansion), afin d'améliorer l'image du sous-sol et mieux maîtriser le risque global en
générant une image du site plus riche qualitativement et quantitativement.

5. Remerciements

Les auteurs tiennent à remercier P. Sauvage et B. Tcherniawski pour les informations


qu’ils ont pu leur fournir sur les machines.

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6. Références bibliographiques

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