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Chap 1 Analyse
Chap 1 Analyse
∗ ENSA de Marrakech
N = {0, 1, 2 · · · } .
Z = {· · · , −2, −1, 0, 1, 2 · · · } ,
2
= 0, 285714285714285714 · · ·
7
Proposition
√
2∈
/ Q.
Remarques
L’ensemble R est muni d’une addition + et d’une multiplication × telles que (R, +, ×)
soit un corps commutatif, c’est-à-dire , pour tous x, y, z ∈ R, on a :
(A1) x + 0 = 0 + x = x (+ admet un élement neutre 0).
(A2) x + (y + z) = (x + y) + z (+ est associative).
(A3) x + (−x) = (−x) + x = 0 (tout élément x de R admet un élément symétrique
(−x)).
(A4) x + y = y + x (+ est commutative).
(A5) x × 1 = 1 × x = x (1 est un élément neutre pour ×)
(A6) x × (y × z) = (x × y) × z (× est associative).
(A7) ∀x ∈ R \ {0} ∃x −1 ∈ R : x × x −1 = x −1 × x = 1 (tout élement non nul x de
R admet un élement inverse noté x −1 ).
(A8) x × y = y × x (× est commutative).
(A9) x × (y + z) = x × y + x × z et (x + y) × z = x × z + y × z (distributivité de la
multiplication par rapport à l’addition).
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Ensembles ordonnés
Notation
Pour tout (x, y) ∈ E × F , on écrit ”xRy” et on dit ”x est en relation avec y”, ssi
”(x, y) ∈ G”.
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Remarques
x ∈ R, y ∈ R, xRy ⇐⇒ y = f (x)
Remarques
Une relation d’ordre permet de comparer deux éléments. Lorsque xRy, on dit
que l’élément x est ” plus petit” que l’élément y, et on préfère noter x y .
Lorsque E est muni d’une relation d’ordre , on dit que (E, ) est un ensemble
ordonné.
1 Soit X un ensemble non vide et soit E = P(X ) l’ensemble des parties de X . Sur
l’ensemble E, on définit la relation
∀(A, B) ∈ E × E ARB ⇐⇒ A ⊂ B.
La relation R définit sur E une relation d’ordre partiel.
2 On définit sur l’ensemble E = R2 les deux relations d’ordre suivantes :
• L’ordre produit :
(x, y) 1 (x 0 , y 0 ) ⇐⇒ x ≤ x 0 et y ≤ y 0 .
• L’ordre lexicographique :
(x, y) 2 (x 0 , y 0 ) ⇐⇒ x ≤ x 0 ou (x = x 0 et y ≤ y 0 ).
L’ordre produit est un ordre partiel et l’ordre lexicographique est un ordre total.
3 Dans N, on considère la relation de divisibilité :
Cette relation définit un ordre partiel sur N (par exemple, les entiers 2 et 3 ne
sont pas comparables).
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Cette relation définit un ordre total sur R. Par ailleurs, cette relation d’ordre est
compatible avec l’addition et la multiplication, c’est-à-dire pour tous nombres réels x, y
et z on a :
x ≤ y ⇒ x + z ≤ y + z,
et
(x ≤ y et 0 ≤ z) ⇒ xz ≤ yz.
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Exercice
A v B ⇐⇒ A ⊆ B ∪ {a}.
Remarque
Un majorant ou minorant n’est pas toujours unique.
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Exemples
Exemples
On reprend les exemples précédents.
A = [0, 1[ n’a pas de plus grand élément mais a un plus petit élément 0.
B = Z n’a ni plus grand élément, ni plus petit élément.
C = [1, 2] a pour plus petit élément 1 et pour plus grand élément 2.
D = {1, 2, 3, 4, 5, 6} n’a pas de plus grand élément mais a pour plus petit
élément 1.
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Théorème
Soit (E, ) un ensemble ordonné et A une partie de E. Si A possède un plus grand
élément, celui-ci est unique. Il en est de même pour le plus petit élément.
Définition
Nous avons vu dans les exemples précédents que les parties de R, qu’elles soient
majorées ou non, n’ont pas forcément de plus grand élément. Par contre, dans le cas
de l’ensemble des entiers naturels N ou de l’ensemble des entiers relatifs Z, nous
avons :
Théorème
Il est clair que la proposition P(0) est vraie. Soit n ∈ N fixé et supposons que
P(n) est vraie. Donc, pour tout a ∈ A on a n ≤ a et n ∈ / A (car A n’a pas de plus
petit élément). Ainsi, pour tout a ∈ A on a n < a et par suite n + 1 ≤ a. Par
conséquent, P(n + 1) est vraie. On en conclut que pour tout n ∈ N, A est
minorée par n. Ce qui est absurde. Notre supposition est donc fausse.
Soit A une partie non vide majorée de N et soit M l’ensemble des majorants
entiers de A. Par hypothèse, M 6= ∅. Il résulte alors de la première assertion
que M admet un plus petit élément, soit m = min M. On distingue deux cas :
Premier cas : si m = 0. Dans ce cas, on a A = {0} et par conséquent,
m = max A.
Deuxième cas : si m 6= 0 alors m − 1 ∈ N. Comme m = min M, alors m − 1
n’est pas majorant de A. D’où, il existe a ∈ A tel que m − 1 < a ≤ m. Par
conséquent, a = m ∈ A. Visiblement, m est un majorant de A qui appartient à A
et donc m = max A.
Dans tous les cas, nous concluons que A admet un plus grand élément.
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Exercice
√
Montrer que 10 est irrationnel.
Donc, n1 ∈ A. On vient de trouver n1 dans A strictement plus petit que n0 qui était
√ le
minimum. C’est une contradiction. Notre hypothèse de départ est fausse. Donc, 10
est irrationnel.
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Bornes supérieures, bornes inférieures
Définition (Bornes supérieures, bornes inférieures)
Soit (E, ) un ensemble ordonné et A une partie de E.
On dit que a ∈ E est borne supérieure de A si et seulement si a est le plus petit
élément de l’ensemble des majorants de A.
On dit que a ∈ E est borne inférieure de A si et seulement si a est le plus grand
élément de l’ensemble des minorants de A.
Il découle de l’unicité du plus grand élément et du plus petit élément d’un
ensemble que les bornes supérieures et inférieures, si elles existent, sont
uniques. On note la borne supérieure, sup A, et la borne inférieure, inf A.
Remarques
Exemples
On reprend les exemples précédents. On a
1 sup A = 1 et inf A = 0.
2 sup B et inf B n’existent pas.
3 sup C = 2 et inf C = 1.
4 sup D = 60 et inf D = 1.
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Cas de R
Le résultat qui suit est une propriété essentielle dans l’ensemble des réels. Sa
démonstration dépend de la façon dont on construit R à partir de Q.
Lemme
−A := {−a : a ∈ A}.
Preuve : Soit A une partie non vide et minorée de R et soit −A = {−a : a ∈ A}. Alors,
−A est une partie non vide et majorée de R, et donc, d’après le théorème de la borne
supérieure, −A admet une borne supérieure, disons b0 . On peut ainsi facilement voir
que −b0 est la borne inférieure de A.
Corollaire
Toute partie non vide minorée de R possède une borne inférieure.
Nous avons aussi le théorème suivant, très important, appelé ”Théorème de passage à
la borne supérieure ” :
Théorème
Soit A une partie non vide de R. Soit M ∈ R tel que :
∀x ∈ A, x ≤ M.
Preuve : La borne supérieure existe car A est non vide et majorée. Comme M est un
majorant de A, on en déduit que sup A qui est le plus petit élément de l’ensemble des
majorants vérifie sup A ≤ M.
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Remarques
Remarques
Il est intéressant de noter que Q ne possède pas la propriété de la borne
supérieure. Par exemple, A = {r ∈ Q : r 2 < 2} est un sous-ensemble non vide
de Q (1 ∈ A) et majoré (par 2), mais A n’admet pas de borne supérieure dans
Q. Sinon, il existerait M ∈ Q tel que M = sup A. On a necéssairement, M ≥ 1 et
M 2 < 2. Montrons qu’on peut trouver un rationnel r0 > 0 tel que M + r0 ∈ A, ce
qui contredit le fait que M = sup A. En effet, pour tout r ∈ Q tel que 0 < r < 1
on a :
2 − M2
On choisit alors r0 ∈ Q tel que 0 < r0 < 1 et r0 < (un tel r0 existe, il
2M
+1
2
2−M
suffit de prendre par exemple r0 = min 12 , 2(2M+1) ). On vérifie facilement que
M + r0 ∈ A.
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On dispose d’un ”critère” pour savoir si un réel est la borne supérieure d’une partie A
de R.
Preuve :
(⇒) La condition (i) exprime le fait que M est un majorant. Pour montrer (ii), prenons
un > 0 arbitraire. Puisque M − < M, alors M − n’est pas un majorant de A et par
suite il existerait un a ∈ A tel que M − < a.
(⇐) Venons-en maintenant à la démonstration de l’implication réciproque. Soit M 0 un
majorant de A tel que M 0 ≤ M. Montrons que M = M 0 . Supposons par l’absurde que
M 0 < M et posons = M − M 0 > 0. D’après (ii), il existe a ∈ A tel que
M − < a ≤ M 0 . Ainsi, M 0 < a, ce qui contredit le fait que M 0 est un majorant de A.
D’où, M = M 0 et par conséquent, M = sup A.
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Exemple
On considère la partie non vide de R donnée par
Montrer que
sup I = 1 et inf I = 0.
Solution : Il est clair que 1 est majorant de I. Afin de montrer que sup I = 1, il suffit de
montrer que 1 est le plus petit des majorants de I. Ce qui revient à montrer, d’après la
caractérisation de la borne supérieure, que
Afin de montrer que inf I = 0, on commence par noter que 0 est un minorant de I.
Ensuite, nous devons montrer que 0 est le plus grand des minorants de I. Ce qui
revient à montrer, d’après la caractérisation de la borne inférieure, que
Il est clair , si ε ≥ 1, alors ε ne peut pas être un minorant de I. De plus, si 0 < ε < 1,
ε
alors le point xε = ∈ I et vérifie xε < ε. On en déduit alors que, ε n’est pas un
2
minorant de I, et par conséquent inf I = 0.
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Exercice
Soient A ⊂ R et B ⊂ R deux parties non vides et majorées de R. Montrer que
A ⊂ B ⇒ sup A ≤ sup B.
Solution :
A et B sont des parties non vides et majoées de R donc les bornes supérieures
considérées existent.
Pour tout a ∈ A, on a a ∈ B, donc a ≤ sup B. Ainsi, sup B est un majorant de A
et par conséquent, sup A ≤ sup B.
Exercice
Soient A ⊂ R et B ⊂ R deux parties non vides et minorées de R. Montrer que
A ⊂ B ⇒ inf B ≤ inf A.
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Exercice
Soient A et B deux parties de R non vides et majorées. On note :
A + B = {x ∈ R, ∃(a, b) ∈ A × B, x = a + b}.
Solution : Soient A et B deux parties majorées de R. On sait que sup A est un majorant
de A, c’est-à-dire, pour tout a ∈ A, a ≤ sup A. De même, pour tout b ∈ B, b ≤ sup B.
On veut montrer que sup A + sup B est un majorant de A + B. Soit donc x ∈ A + B.
Cela signifie que x est de la forme a + b pour un a ∈ A et un b ∈ B. Or a ≤ sup A et
b ≤ sup B, donc x = a + b ≤ sup A + sup B. Comme ce raisonnement est valide pour
tout x ∈ A + B cela signifie que sup A + sup B est un majorant de A + B et on a
a = (a + b) − b ≤ sup(A + B) − b.
Donc A est majoré par sup(A + B) − b. D’où sup A ≤ sup(A + B) − b. Par suite
b ≤ sup(A + B) − sup A et B est donc majoré par sup(A + B) − sup A et par suite
sup B ≤ sup(A + B) − sup A. Finalement sup A + sup B ≤ sup(A + B), puis l’égalité.
• On veut montrer que, quel que soit > 0 on a sup A + sup B − n’est pas un
majorant de A + B. On prend donc un > 0 quelconque, et on veut montrer que
sup A + sup B − ne majore pas A + B. On s’interdit donc dans la suite de modifier .
Comme sup A est le plus petit des majorants de A, sup A − 2 n’est pas un majorant de
A. Cela signifie qu’il existe un élément a de A tel que a > sup A − 2 .
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De la même manière, il existe b ∈ B tel que b > sup B − 2 . Or l’élément x défini par
x = a + b est un élément de A + B, et il vérifie
x > (sup A − 2 ) + (sup B − 2 ) = sup A + sup B − . Ceci implique que
sup A + sup B − n’est pas un majorant de A + B.
D’après la caractérisation de la borne supérieure, ceci nous dit que sup A + sup B est
bien la borne supérieure de A + B. Autrement dit sup(A + B) = sup A + sup B.
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Exercice
Soient A et B deux parties de R non vides et bornées. Montrer que
Solution : A, B et A ∪ B sont des parties de R non vides et majorées donc sup A, sup B
et sup(A ∪ B) existent dans R. Pour tout x ∈ A ∪ B on a x ≤ max(sup A, sup B) donc
sup(A ∪ B) ≤ max(sup A, sup B). Puisque A, B ⊂ A ∪ B on a
sup A, sup B ≤ sup(A ∪ B) donc max(sup A, sup B) ≤ sup(A ∪ B) puis l’égalité. L’autre
inégalité se démontre de façon analogue.
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Exercice
Soient A et B deux parties de R vérifiant :
(i) ∀a ∈ A, ∀b ∈ B, a ≤ b,
(ii) ∀ε > 0, ∃a ∈ A, ∃b ∈ B, b − a ≤ ε, (on dit que A et B sont adjacentes). Montrer
que sup(A) = inf(B).
Solution : L’ensemble A est non vide et majoré (par un élément quelconque de B) ; d’où
l’existence de sup A. On procède de même pour inf B. Pour tout a ∈ A, nous avons
(∀b ∈ B, a ≤ b), donc a est un minorant de B et a ≤ inf B. Nous venons d’obtenir
∀a ∈ A, a ≤ inf B.
ε
∃a ∈ A m− <a≤m
2
ε
∃b ∈ B m≤b<m+ ;
2
alors ε ε
b−a< m+ − m− = ε.
2 2
Inversement, si ∀ε > 0, ∃a ∈ A, ∃b ∈ B, b − a ≤ ε, alors les inégalités
a ≤ sup A ≤ inf B ≤ b entraı̂nent
Définition
Soit x ∈ R. La valeur absolue de x est le nombre |x| = max{x, −x}.
On définit la distance entre deux réels x et y par d(x, y) = |x − y|. d est donc une
application de R2 à valeurs dans R+ qui vérifie les propriétés suivantes qui découlent
facilement des propriétés précédentes.
(D1) (séparation) ∀(x, y) ∈ R2 , d(x, y) = 0 ⇐⇒ x = y.
(D2) (symétrie) ∀(x, y) ∈ R2 , d(x, y) = d(y, x).
(D3) (inégalité triangulaire) ∀(x, y, z) ∈ R3 , d(x, z) ≤ d(x, y) + d(y , z).
On dit alors que (R, d) est un espace métrique.
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Propriété d’Archimède
Preuve : Supposons par l’absurde qu’il existe x0 > 0 et y0 ∈ R tels que pour tout
n ∈ N on a nx0 ≤ y0 . Considérons alors l’ensemble A = {nx0 : n ∈ N}. Il est clair que
A est un sous-ensemble non-vide (x0 ∈ A) et majoré (par y0 ) de R, donc admet une
borne supérieure, disons M. Puisque M − x0 < M alors M − x0 n’est pas un majorant
de A et par conséquent il existe n0 ∈ N tel que M − x0 < n0 x0 . Ainsi, M < (1 + n0 )x0 ,
ce qui contredit (vu que (1 + n0 )x0 ∈ A) le fait que M soit la borne supérieure de A.
Corollaire
Pour tout nombre réel x, on peut trouver un entier naturel n tel que x < n.
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A = {n ∈ Z : x ≥ n}.
Visiblement, A est une partie non vide (−m0 ∈ A) et majorée (par n0 ) de Z. Donc, A
admet un plus grand élément m = max A. Par définition du plus grand élément, on a
m ∈ A et m + 1 ∈ / A. Ainsi, x ≥ m et x < m + 1.
Unicité : Soit x ∈ R fixé et soient m1 et m2 deux entiers relatifs tels que
m1 ≤ x < m1 + 1 et m2 ≤ x < m2 + 1. On a m1 < m2 + 1 entraı̂ne m1 ≤ m2 et
m2 < m1 + 1 entraı̂ne m2 ≤ m1 . Par conséquent, m1 = m2 .
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Remarque
On retiendra de la preuve du théorème précédent que
ce qui signifie que la partie entière d’un réel x est le plus grand des entiers relatifs
inférieurs ou égaux à x. Ainsi, pour tout p ∈ Z on a :
p = E(x) ⇐⇒ p ≤ x < p + 1.
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Proposition
Preuve :
1 Soient x et y deux nombres réels tels que x ≤ y. Il est clair que E(x) ≤ x ≤ y.
Ainsi, E(x) ≤ max{n ∈ Z : y ≥ n}, et par conséquent E(x) ≤ E(y).
2 Soient x ∈ R et p ∈ Z. On a E(x) ≤ x < E(x) + 1 et par suite,
E(x) + p ≤ x + p < E(x) + p + 1. Puisque E(x) + p ∈ Z, alors
E(x + p) = E(x) + p.
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Les intervalles de R
Définition
Les intervalles de R sont les parties de R définies par : (a et b étant des réels tels que
a ≤ b) :
1 [a, b] = {x ∈ R : a ≤ x ≤ b} (intervalle fermé borné ou segment).
2 [a, b[= {x ∈ R : a ≤ x < b} (intervalle borné semi-ouvert à droite).
3 ]a, b] = {x ∈ R : a < x ≤ b} (intervalle borné semi-ouvert à gauche).
4 ]a, b[= {x ∈ R : a < x < b} (intervalle borné ouvert).
5 [a, +∞[= {x ∈ R : x ≥ a} (intervalle minoré, fermé à gauche et non majoré).
6 ]a, +∞[= {x ∈ R : x > a} (intervalle minoré, ouvert à gauche et non majoré).
7 ] − ∞, a] = {x ∈ R : x ≥ a} (intervalle majoré, fermé à droite et non minoré).
8 ] − ∞, a[= {x ∈ R : x ≥ a} (intervalle majoré, ouvert à droite et non minoré).
9 R =] − ∞, +∞[.
Remarque
L’ensemble vide et les singletons {a} = [a, a] sont des cas particuliers d’intervalles.
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∀x ∈ A, ∀y ∈ A, ∀z ∈ R, (x ≤ z ≤ y ⇒ z ∈ A).
Théorème
Les parties convexes de R sont exactement les intervalles de R.
Preuve : Soit A une partie convexe bornée contenant au moins deux éléments. Soient
m = inf A et M = sup A. Notons que pour tout a ∈ A, on a m ≤ a ≤ M. Montrons alors
que ]m, M[⊂ A. Pour ce faire, prenons un élément x ∈]m, M[. Donc, x n’est ni un
majorant ni un minorant de A. Il existe alors deux éléments y et z de A tels que
y < x < z. Par définition d’une partie convexe on conclut que x ∈ A. Ainsi,
]m, M[⊂ A ⊂ [m, M]. Selon que m et M appartiennent à A ou non, on obtient que
Si A est une partie convexe non bornée, un raisonnement analogue nous donne les
autres types d’intervalles.
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Exercice
Montrer que
x ∈ [a, b] ⇐⇒ ∃t ∈ [0, 1], x = ta + (1 − t)b.
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Exercice
Montrer que toute intersection d’intervalles est un intervalle.
Solution : Soit (Iα )α∈A (A est un ensemble d’indices) une famille d’intervalles de R.
Notons \
I= Iα .
α∈A
Exercice
Montrer que
[ 1
\ 1 1
0, 1 − = [0, 1[ et − , = {0}.
n∈N∗
n n∈N∗
n n
Solution :
Soient
[ 1
\ 1 1
I= 0, 1 − et J= − , .
n∈N∗
n n∈N∗
n n
h i
Nous avons x ∈ I ⇐⇒ ∃n ∈ N∗ , x ∈ 0, 1 − n1 .
Comme ∀n ∈ N∗ , 1 − n1 < 1, il est clair que x ∈ I =⇒ 0 ≤ x < 1, donc
1
I ⊂ [0, 1[. Réciproquement, si 0 ≤ x < 1, alors, en prenant n ≥ 1−x , nous
aurons x ≤ 1 − n1 , donc x ∈ I. Finalement, I = [0, 1[.
On a : x ∈ J ⇐⇒ ∀n ∈ N∗ , − n1 < x < n1 . Nous avons bien sur 0 ∈ J. Par
1
contre, si x 6= 0, alors |x| > 0 et, en prenant n ≥ |x| , alors |x| ≥ n1 et
i h
x 6∈ − n1 , n1 , donc x 6∈ J. Finalement, J = {0}.
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Densité
Définition
Soit A une partie non vide de R. On dit que A est dense dans R si
Remarque
Soit A une partie de R. Alors,
A est dense dans R si et seulement si tout intervalle ouvert non vide ]α, β[ de R
rencontre A (c’est-à-dire contient au moins un élément de A), ce qui équivaut à
dire qu’entre deux réels distincts il existe au moins un élément de A.
En effet, Supposons que A est dense dans R et soient α et β deux réel distincts
de R tels que α < β. En appliquant (1) pour x = α+β
2
et ε = β−α 2
> 0, on
α+β β−α
déduit qu’il existe a ∈ A tel que 2 − a < 2 , c’est-à-dire α < a < β.
Il est intéressant d’explorer le lien qui existe entre l’ensemble Q et l’ensemble R qui le
contient. D’une part, il est facile de voir qu’entre deux rationnels r et s il existe toujours
un réel... tout simplement le rationnel r +s
2
. La proposition suivante est un peu plus
surprenante. Elle affirme qu’entre deux réels distincts, il y a toujours un rationnel.
Théorème
p p p 1 p
− ε < ≤ x < + ≤ + ε.
q q q q q
p
Ainsi, r = q
est un nombre rationnel tel que |x − r | < ε. On a montré que Q est dense
dans R.
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Théorème
Exercice
1 Soit A une partie dense dans R, et soit I =]x, y[ un intervalle ouvert non vide de
R. Montrer que l’ensemble I ∩ A est infini. (Indication : raisonner par l’absurde.
Si I ∩ A est fini, il a un plus grand élément m; considérer alors l’intervalle ]m, y[.)
2 Déduire que tout intervalle ouvert non vide ]x, y[ de R contient une infinité de
rationnels (et une infinité d’irrationnels).
Exercice
√ √
Soient E = {p + q 2, (p, q) ∈ Z2 } et u = 2 − 1.
1 Montrer que pour tout entier n ∈ Z et pour tout v ∈ E, on a nv ∈ E.
2 Montrer par récurrence que l’on a u n ∈ E quelque soit l’entier n ≥ 1.
1 1
3 Montrer que l’on a 0 < u < 2
. En déduire que l’on a 0 < u n < n
pour tout entier
n ≥ 1.
4 Soient a et b deux nombres réels tels que a < b. Montrer qu’il existe un entier
n0 ≥ 1 tel que 0 < u n0 < b − a. En déduire qu’il existe un
élément
de E
appartenant à l’intervalle ]a, b[ (on pourra poser m = E uan0 + 1, puis montrer
que mu n0 ∈]a, b[).
5 Que peut-on déduire ?
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Propriété d’espace topologique
Exemple
Tout intervalle ouvert ]a, b[ contenant x0 est un voisinage de x0 . En effet, soit η le
nombre réel strictement positif donné par
x0 − a b − x0
η = inf , ,
2 2
Remarque
Il importe de noter que la notion de voisinage n’est pas reliée à la notion de proximité.
En effet, dans R, l’intervalle ]0, 1] est un voisinage de tout point de ]0, 1[ mais pas de 0.
En fait, une partie est un voisinage d’un point si ce point est entouré par cette partie.
F c = R \ F = {x ∈ R, x ∈
/ F },
est un ouvert de R.
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Exemples
Exemples
Soit x0 ∈ R, alors, le singleton S = {x0 } est un fermé de R. Pour prouver ce
résultat, il suffit de montrer que son complémentaire
S c =] − ∞, x0 [∪]x0 , +∞[,
]z − η, z + η[⊂] − ∞, x0 [⊂ S c .
z−x0
Si z ∈]x0 , +∞[, alors pour η = 2
> 0 nous avons
]z − η, z + η[⊂]x0 , +∞[⊂ S c .
Preuve :
(i) Triviale.
(ii) Soit J un ensemble quelconque d’indices et (Oj )j∈J est une famille d’ouverts de
R. Montrons que [
O= Oj
j∈J
x ∈]x − η0 , x + η0 [⊂ Oj0 ⊂ O.
n
\
O= Oi .
i=1
Soit
η= inf ηi ,
1≤i≤n
alors on a
n
\
]x − η, x + η[⊂ Oi = O.
i=1
Remarque
Il convient de noter que l’intersection quelconques d’ouverts de R n’est pas
nécessairement un ouvert. Par exemple,
\ 1 1
− , = {0},
n≥1
n n
Exercice
1 1
Fn =] − ∞, 1 − ] ∪ [1 + , +∞[,
n n
est un fermé de R et que [
Fn = R \ {1}.
n≥1
Exemple
1 Soit A une partie non vide de R. Alors, tout élément de A est adhérent à A ou
encore A ⊂ A. En effet, si x ∈ A alors
Exercice
Soit A une partie non vide de R.
1 Montrer que A est dense dans R si et seulement si A = R.
2 Montrer que A est un fermé de R si et seulement si A = A.
3 Si de plus A est majorée, montrer alors que sup A ∈ A et que sup A = sup A.
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Remarque
Un point d’accumulation de A n’est pas nécessairement dans A, alors qu’un point isolé
de A est nécessairement dans A.
Exercice
Soit A = [0, 1[∪{2}. Déterminer les points isolés de A et les points d’accumulation de
A.
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech
Exercice
Soit A une partie de R. On note Acc(A) (ou bien A0 ) l’ensemble des points
d’accumulation de A et Is(A) l’ensemble des points isolés de A. Montrer que
Remarque
Tout point intérieur à A appartient à A.
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Exemple
Soit
n−1
A= /n ∈ N .
n+1
Alors, 1 est un point d’accumulation de A. En effet, pour tout entier naturel n on a
n−1 2 n−1
=1− et 6= 1.
n+1 n+1 n+1
2
∀ε > 0, ∃p ∈ N, p > − 1,
ε
2
ce qui implique 1 − ε < 1 − p+1 < 1. On en déduit que ]1 − ε, 1[∪]1, 1 + ε[∩A 6= ∅. Il
en résulte que 1 est un point d’accumulation de A.
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Exercice
Soit
1 − 2n
B= /n ∈ N∗ .
n+1
Montrer que −2 est un point d’accumulation de B.
Exercice
Soit A une partie de R. Montrer que A est un ouvert de R si et seulement si A = Ao .
Exemple
Si A = [0, 1[ alors A = [0, 1], Å =]0, 1[, ∂A = {0, 1}. Si A = Q, alors A = ∂A = R et
Å = ∅.
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Droite réelle achevée
La droite réelle achevée est l’ensemble R = R ∪ {−∞, +∞} sur lequel est prolongée
la relation d’ordre total sur R en posant
Ainsi définie, la droite réelle achevée n’est qu’une notation commode, qui permet
d’éviter de séparer les cas ”un réel” et ”l’infini” dans les énoncés. Par exemple, les
intervalles ouverts sont ceux qui s’écrivent ]a, b[, avec a, b ∈ R.
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Opérations sur R
Remarque
L’addition et la multiplication ne sont pas des lois de composition sur R car elles n’ont
pas été définies (+∞) + (−∞), 0 × (+∞), 0 × (−∞). Ces expressions sont
appelées formes indéterminées.