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M.A.

Taoudi ENSA de Marrakech

Chapitre 1 : Nombres Réels

Mohamed Aziz Taoudi


† Université Cadi Ayyad

∗ ENSA de Marrakech

Laboratoire de Modélisation des Systèmes Complexes

Année Universitaire 2021-2022


M.A. Taoudi ENSA de Marrakech
Introduction

On désigne par N l’ensemble des entiers naturels

N = {0, 1, 2 · · · } .

Cet ensemble est à la base du dénombrement.


L’ensemble N a la propriété d’être infini. C’est une conséquence du fait que
chaque entier naturel n admet un successeur n + 1.
On peut toujours ajouter ou multiplier des entiers naturels. Le résultat obtenu est
un entier naturel, mais ce n’est pas toujours le cas lorsqu’il s’agit d’une
soustraction ou d’une division.
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Dans l’ensemble des entiers relatifs,

Z = {· · · , −2, −1, 0, 1, 2 · · · } ,

toutes les soustractions conduisent à des entiers relatifs.


Il est courant d’estimer que la notion de nombre négatif est née de besoins
comptables (gains et dettes).
Les Chinois semblent avoir utilisé depuis le premier siècle de notre ère les
”nombres négatifs” (pour des problèmes de comptabilité).
15ème siècle : apparition des négatifs en Occident avec Nicolas Chuquet :
utilisés comme auxiliaires de calcul dans les résolutions d’équations.
Différents contextes d’utilisation des entiers relatifs :
• Contextes concrets : recettes et dépenses, gains et pertes, températures,
altitudes, chronologie, ascenseur.
• Contexte de repérage : représenter une variation ou bien un état.
• Contexte interne aux mathématiques : On résout des équations.
Quoique l’addition et la soustraction se définissent très facilement dans Z, il a
fallu des siècles pour que les mathématiciens comprennent la multiplication des
nombres négatifs (fin du 19 ième siècle).
Avec seulement des entiers, la mesure (des longueurs, des surfaces, des
volumes) n’est pas possible.
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L’ensemble des nombres décimaux


 
a
D= , a ∈ Z, n ∈ N ,
10n
permet d’approcher (de déterminer une approximation de) la mesure de la
longueur d’un segment aussi précisément qu’on le souhaite.
L’écriture à virgule a été adoptée pour représenter les nombres décimaux.
Les calculs et les comparaisons dans l’ensemble D sont très faciles, mais le
quotient de deux décimaux n’est pas toujours décimal : En divisant 4 par 3 on
s’aperçoit que les décimales du quotient se répètent indéfiniment.
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C’est l’ensemble des rationnels
 
p
Q= , p ∈ Z, q ∈ Z∗ ,
q
qui permet de réaliser les quatres opérations arithmétiques sans qu’aucun
résultat ne lui échappe.
L’écriture décimale d’un nombre rationnel peut être infinie mais dans ce cas
nécessairement périodique. Par exemple,

2
= 0, 285714285714285714 · · ·
7

est un nombre rationnel.


Les fractions servent à exprimer un partage, changement d’unités,...
Les grecs classiques ont cru longtemps que toutes les quantités (y compris les
longueurs, les surfaces et les volumes) s’exprimaient par des nombres
rationnels.
Ils se sont aperçus (Hippase de Metaponte) que ce n’est pas toujours le cas.
En effet, si on considère un triangle rectangle ABC avec AB = AC = 1 et √
BC = a. D’après le théorème de Pythagore, on a a2 = 2, c’est-à-dire a = 2.
Il a fallu attendre plus que deux cents ans pour que Euclide prouve le résultat.
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Proposition

2∈
/ Q.

Preuve : Supposons par l’absurde qu’il existe (p, q) ∈ N2 , q 6= 0 et p ∧ q = 1 tels que


√ p
2 = . En élevant au carré on obtient p2 = 2q 2 . Donc, p2 est pair. Si p était impair,
q
on écrit p = 2k + 1, k ∈ N. Donc p2 = (2k + 1)2 = 4k 2 + 4k + 1, qui est impair. On
en déduit alors que p est pair. Ainsi, on peut écrire p = 2p0 avec p0 ∈ N. Ce qui donne
2
4p0 = 2q 2 et par suite q 2 = 2p√ 02 . Le même raisonnement montre que q est aussi pair.

On a donc une contradiction et 2 ne peut être rationnel.

Remarques

1 Le nombre π défini comme étant la circonférence d’un cercle de diamètre 1


n’est pas rationnel.
2 Le nombre d’Euler e n’est pas rationnel.
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Nombres réels
L’ensemble des nombres réels est désormais constitué par les nombres
rationnels et les nombres irrationnels.
Notons qu’il fallait attendre la deuxième partie du 19 ième siècle pour qu’une
définition formelle de R soit donnée.
Le mathématicien allemand Dedekind a défini les nombres réels en utilisant les
coupures de Dedekind.
À la même époque, une autre définition de R a été proposée par Cantor et
Méray, qui ont défini R comme étant l’ensemble des limites des suites de
Cauchy dans Q.
Aucune construction de l’ensemble des nombres réels n’est au programme. On
se contente d’une vision géométrique intuitive (et suffisante).
On représente traditionnellement l’ensemble des réels par une droite appelée


”droite numérique”. Cette droite est munie d’une origine O et d’un vecteur i .
À tout point M de cette droite correspond un unique nombre réel x tel que
−−→ −

OM = x i .
À tout nombre réel x correspond un point de cette droite. Les nombres à droite
de O (nombres réels positifs) permettent de mesurer n’importe quelle longueur.
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L’ensemble R est muni d’une addition + et d’une multiplication × telles que (R, +, ×)
soit un corps commutatif, c’est-à-dire , pour tous x, y, z ∈ R, on a :
(A1) x + 0 = 0 + x = x (+ admet un élement neutre 0).
(A2) x + (y + z) = (x + y) + z (+ est associative).
(A3) x + (−x) = (−x) + x = 0 (tout élément x de R admet un élément symétrique
(−x)).
(A4) x + y = y + x (+ est commutative).
(A5) x × 1 = 1 × x = x (1 est un élément neutre pour ×)
(A6) x × (y × z) = (x × y) × z (× est associative).
(A7) ∀x ∈ R \ {0} ∃x −1 ∈ R : x × x −1 = x −1 × x = 1 (tout élement non nul x de
R admet un élement inverse noté x −1 ).
(A8) x × y = y × x (× est commutative).
(A9) x × (y + z) = x × y + x × z et (x + y) × z = x × z + y × z (distributivité de la
multiplication par rapport à l’addition).
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Ensembles ordonnés

Définition (Relation binaire)


Une relation binaire (ou correspondance) de E dans (ou vers) F est un triplet
R = (E, F , G) où E et F sont des ensembles et G est une partie de E × F . L’ensemble
E est appelé ensemble de départ, l’ensemble F est appelé ensemble d’arrivée,
L’ensemble G est appelé graphe de R.

Notation
Pour tout (x, y) ∈ E × F , on écrit ”xRy” et on dit ”x est en relation avec y”, ssi
”(x, y) ∈ G”.
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Remarques

On considèrera uniquement des relations binaires sur un seul ensemble E, i.e.


avec E = F .
De façon informelle, une relation binaire sur un ensemble E est une propriété
portant sur les couples d’éléments de E.
L’inégalité ≤ est une relation sur N, Z ou R. Le parallélisme et l’orthogonalité
sont des relations sur l’ensemble des droites du plan ou de l’espace. L’inclusion
⊂ est une relation sur P(X ), où X est un ensemble quelconque.
Une fonction f : R → R est une relation. On peut définir pour tous

x ∈ R, y ∈ R, xRy ⇐⇒ y = f (x)

(on a en fait défini ainsi une application via son graphe).


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Définition (Propriétés des relations binaires)


Soit R une relation binaire sur E. On dit que R est :
1 Réflexive ssi ∀x ∈ E, xRx.
2 Antisymétrique ssi ∀(x, y) ∈ E × E, (xRy et yRx) ⇒ x = y.
3 Transitive ssi ∀(x, y, z) ∈ E 3 , (xRy et yRz) ⇒ xRz.
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Définition (Relation d’ordre)


Soit R une relation binaire définie sur un ensemble E. On dit que R est une relation
d’ordre sur E si elle est réflexive, antisymétrique et transitive.

Remarques

Une relation d’ordre permet de comparer deux éléments. Lorsque xRy, on dit
que l’élément x est ” plus petit” que l’élément y, et on préfère noter x  y .
Lorsque E est muni d’une relation d’ordre , on dit que (E, ) est un ensemble
ordonné.

Définition (Ordre total)


Soit (E, ) un ensemble ordonné. On dit que deux éléments x et y de E sont
comparables si x  y ou y  x. Lorsque tous les couples d’éléments de l’ensemble E
sont comparables, on dit que la relation d’ordre est totale ( ou bien l’ensemble (E, )
est totalement ordonné). Sinon, on dit que la relation d’ordre est partielle (ou bien
l’ensemble (E, ) est partiellement ordonné).
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1 Soit X un ensemble non vide et soit E = P(X ) l’ensemble des parties de X . Sur
l’ensemble E, on définit la relation

∀(A, B) ∈ E × E ARB ⇐⇒ A ⊂ B.
La relation R définit sur E une relation d’ordre partiel.
2 On définit sur l’ensemble E = R2 les deux relations d’ordre suivantes :
• L’ordre produit :

(x, y) 1 (x 0 , y 0 ) ⇐⇒ x ≤ x 0 et y ≤ y 0 .

• L’ordre lexicographique :

(x, y) 2 (x 0 , y 0 ) ⇐⇒ x ≤ x 0 ou (x = x 0 et y ≤ y 0 ).

L’ordre produit est un ordre partiel et l’ordre lexicographique est un ordre total.
3 Dans N, on considère la relation de divisibilité :

∀(n, m) ∈ N2 , n/m ⇐⇒ ∃k ∈ N tel que m = kn.

Cette relation définit un ordre partiel sur N (par exemple, les entiers 2 et 3 ne
sont pas comparables).
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• Sur l’ensemble E = R, on définit la relation suivante :

x ≤ y ⇐⇒ y − x est un nombre positif.

Cette relation définit un ordre total sur R. Par ailleurs, cette relation d’ordre est
compatible avec l’addition et la multiplication, c’est-à-dire pour tous nombres réels x, y
et z on a :

x ≤ y ⇒ x + z ≤ y + z,

et
(x ≤ y et 0 ≤ z) ⇒ xz ≤ yz.
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Exercice

1 Trouvez un contre-exemple pour illustrer pourquoi la relation de divisibilité, notée


/, sur Z∗ n’est pas antisymétrique. Est-ce que la relation de divisibilité est
réflexive sur Z∗ ? Que diriez-vous de la transitivité ?
2 Soit v la relation définie sur P({a, b, c, d}) par

A v B ⇐⇒ A ⊆ B ∪ {a}.

Est-ce que v est une relation d’ordre ?


3 Soit
A = {(m, n) ∈ N2 : pgcd(m, n) = 1}.

Soit  la relation définie sur A par

(a, b)  (c, d) ⇐⇒ ad ≤ bc.

Montrer que l’ensemble (A, ) est totalement ordonné.


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Majorants, minorants

Définition ( Majorant, Minorant)


Soit (E, ) un ensemble ordonné et A une partie de E.
On dit que M ∈ E est majorant de A si et seulement si : ∀x ∈ A, x  M.
On dit que m ∈ E est minorant de A si et seulement si : ∀x ∈ A, m  x.
On dit que A est majorée s’il existe au moins un majorant de A. De même, on dit
que A est minorée s’il existe au moins un minorant de A. Finalement, on dit que
A est bornée si A est à la fois majorée et minorée.

Remarque
Un majorant ou minorant n’est pas toujours unique.
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Exemples

1 Si (E, ) = (R, ≤) et si A = [0, 1[, B = Z, C = [1, 2], alors :


• Tout réel x ≥ 1 est majorant de A, tout réel x ≤ 0 est minorant de A.
• Il n’y a ni minorant, ni majorant de B.
• Tout réel x ≥ 2 est majorant de C, tout réel x ≤ 1 est minorant de C.
2 Si (E, ) = (N, /) et si D = {1, 2, 3, 4, 5, 6}, les majorants de D sont tous les
nombres divisibles par 1, 2, 3, 4, 5, 6, donc divisibles par
PPCM(2, 3, 4, 5, 6) = 22 × 3 × 5 = 60.
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Plus grand élément, plus petit élément

Définition, (Plus grand élément, plus petit élément)


Soit (E, ) un ensemble ordonné et A une partie de E. Soit a ∈ E. On dit que :
a est un plus grand élément de A si et seulement si a est majorant de A et a ∈ A.
a est un plus plus élément de A si et seulement si a est minorant de A et a ∈ A.

Exemples
On reprend les exemples précédents.
A = [0, 1[ n’a pas de plus grand élément mais a un plus petit élément 0.
B = Z n’a ni plus grand élément, ni plus petit élément.
C = [1, 2] a pour plus petit élément 1 et pour plus grand élément 2.
D = {1, 2, 3, 4, 5, 6} n’a pas de plus grand élément mais a pour plus petit
élément 1.
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Théorème
Soit (E, ) un ensemble ordonné et A une partie de E. Si A possède un plus grand
élément, celui-ci est unique. Il en est de même pour le plus petit élément.

Preuve : Soient a et a0 deux plus grands éléments de A. Comme a ∈ A et que a0 est


majorant de A, alors a  a0 . De même, le fait que a0 ∈ A et que a est majorant de A,
entraı̂nent a0  a. L’antisymétrie de  nous donne a = a0 .

Définition

1 Si A un sous-ensemble de (E, ) possède un plus grand élément, celui-ci est


unique et on le note max A.
2 De même, si le plus petit élément existe, celui-ci est unique et on le note min A.
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Nous avons vu dans les exemples précédents que les parties de R, qu’elles soient
majorées ou non, n’ont pas forcément de plus grand élément. Par contre, dans le cas
de l’ensemble des entiers naturels N ou de l’ensemble des entiers relatifs Z, nous
avons :

Théorème

1 Toute partie non vide de N possède un plus petit élément.


2 Toute partie non vide et majorée de N possède un plus grand élément.
3 Toute partie non vide et majorée de Z possède un plus grand élément.
4 Toute partie non vide et minorée de Z possède un plus petit élément.
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Preuve :
Supposons par l’absurde qu’il existe une partie non vide A de N n’admettant pas
un plus petit élément. Soit P(n) la proposition suivante :

P(n) : A est minorée par n.

Il est clair que la proposition P(0) est vraie. Soit n ∈ N fixé et supposons que
P(n) est vraie. Donc, pour tout a ∈ A on a n ≤ a et n ∈ / A (car A n’a pas de plus
petit élément). Ainsi, pour tout a ∈ A on a n < a et par suite n + 1 ≤ a. Par
conséquent, P(n + 1) est vraie. On en conclut que pour tout n ∈ N, A est
minorée par n. Ce qui est absurde. Notre supposition est donc fausse.
Soit A une partie non vide majorée de N et soit M l’ensemble des majorants
entiers de A. Par hypothèse, M 6= ∅. Il résulte alors de la première assertion
que M admet un plus petit élément, soit m = min M. On distingue deux cas :
Premier cas : si m = 0. Dans ce cas, on a A = {0} et par conséquent,
m = max A.
Deuxième cas : si m 6= 0 alors m − 1 ∈ N. Comme m = min M, alors m − 1
n’est pas majorant de A. D’où, il existe a ∈ A tel que m − 1 < a ≤ m. Par
conséquent, a = m ∈ A. Visiblement, m est un majorant de A qui appartient à A
et donc m = max A.
Dans tous les cas, nous concluons que A admet un plus grand élément.
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Soit A une partie non vide et majorée de Z. On distingue deux cas :


Premier cas : si A ∩ N 6= ∅, alors A ∩ N est un sous-ensemble non vide et
majoré de N. Il en résulte que A ∩ N admet un plus grand élément, disons a0 .
Ainsi, a0 est aussi le plus grand élément de A, puisqu’il est élément de A et plus
grand que les tous les éléments positifs de A, et, étant positif, il est aussi plus
grand que les éventuels éléments négatifs de A.
Deuxième cas : si A ∩ N = ∅, alors, dans ce cas, A est une partie non vide de
Z∗− . Notons, B = {−x : x ∈ A}. B est alors une partie non vide de N, donc
admet un plus petit élément, disons b0 . Il est alors clair que −b0 est le plus
grand élément de A.
Dans tous les cas, nous concluons que A admet un plus grand élément.
Soit A une partie non vide et minorée de Z et soit B = {−x : x ∈ A}. B est alors
une partie non vide et majorée de N, donc, d’après 2, admet un plus grand
élément, disons b0 . Alors, il est immédiat que −b0 est le plus petit élément de A.
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Exercice

Montrer que 10 est irrationnel.

Solution : Supposons par l’absurde√qu’il existe deux entiers


√ naturels non nuls et
premiers entre eux p et q tels que 10 = qp . Ainsi, q 10 = p. Considérons l’ensemble

A = {n ∈ N∗ : n 10 ∈ N}.

Notons d’abord que A est une partie non vide de N car q 10 = p ∈ N et donc q ∈ A.
Ainsi, A est une partie non vide
√ de N, elle admet donc un plus petit élément
n0 = min A. Posons n1 = n0 ( 10 − 3). Visiblement, 0 < n1 < n0 . De plus,
√ √
n1 10 = 10n0 − 3n0 10 ∈ N.

Donc, n1 ∈ A. On vient de trouver n1 dans A strictement plus petit que n0 qui était
√ le
minimum. C’est une contradiction. Notre hypothèse de départ est fausse. Donc, 10
est irrationnel.
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Bornes supérieures, bornes inférieures
Définition (Bornes supérieures, bornes inférieures)
Soit (E, ) un ensemble ordonné et A une partie de E.
On dit que a ∈ E est borne supérieure de A si et seulement si a est le plus petit
élément de l’ensemble des majorants de A.
On dit que a ∈ E est borne inférieure de A si et seulement si a est le plus grand
élément de l’ensemble des minorants de A.
Il découle de l’unicité du plus grand élément et du plus petit élément d’un
ensemble que les bornes supérieures et inférieures, si elles existent, sont
uniques. On note la borne supérieure, sup A, et la borne inférieure, inf A.

Remarques

1 La différence essentielle entre le plus grand élément et la borne supérieure, est


que la borne supérieure, si elle existe, n’appartient pas forcément à l’ensemble
considéré.
2 Si A possède un plus grand élément (respectivement un plus petit élément),
alors A possède une borne supérieure (respectivement une borne inférieure) et
on a sup A = max A (respectivement inf A = min A ).
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Exemples
On reprend les exemples précédents. On a
1 sup A = 1 et inf A = 0.
2 sup B et inf B n’existent pas.
3 sup C = 2 et inf C = 1.
4 sup D = 60 et inf D = 1.
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Cas de R

Le résultat qui suit est une propriété essentielle dans l’ensemble des réels. Sa
démonstration dépend de la façon dont on construit R à partir de Q.

Théorème (de la borne supérieure)

R possède la propriété de la borne supérieure, c’est-à-dire, toute partie non vide


majorée de R possède une borne supérieure.
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Lemme

Soit A une partie non vide et minorée de R et soit

−A := {−a : a ∈ A}.

Alors, −A est majorée et on a : inf A = − sup(−A).

Preuve : Soit A une partie non vide et minorée de R et soit −A = {−a : a ∈ A}. Alors,
−A est une partie non vide et majorée de R, et donc, d’après le théorème de la borne
supérieure, −A admet une borne supérieure, disons b0 . On peut ainsi facilement voir
que −b0 est la borne inférieure de A.

Corollaire
Toute partie non vide minorée de R possède une borne inférieure.

Preuve : C’est une conséquence immédiate du Lemme précédent.


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Nous avons aussi le théorème suivant, très important, appelé ”Théorème de passage à
la borne supérieure ” :

Théorème
Soit A une partie non vide de R. Soit M ∈ R tel que :

∀x ∈ A, x ≤ M.

Alors sup A existe et sup A ≤ M.

Preuve : La borne supérieure existe car A est non vide et majorée. Comme M est un
majorant de A, on en déduit que sup A qui est le plus petit élément de l’ensemble des
majorants vérifie sup A ≤ M.
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Remarques

Il convient de noter qu’il est important dans le théorème de passage à la borne


supérieure, que les inégalités soient larges. Par exemple, si A = [0, 1[ et M = 1,
on a : ∀x ∈ A, x < 1 et pourtant sup A = 1.
Il y a bien entendu un énoncé tout à fait analogue pour la borne inférieure. Soit
A une partie non vide de R et soit m ∈ R tel que : ∀x ∈ A, m ≤ x. Alors inf A
existe et m ≤ inf A.
Si A ⊂ R n’a pas de borne supérieure ( resp. inférieure ), on convient de noter
que sup(A) = +∞ ( resp. inf(A) = −∞).
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Remarques
Il est intéressant de noter que Q ne possède pas la propriété de la borne
supérieure. Par exemple, A = {r ∈ Q : r 2 < 2} est un sous-ensemble non vide
de Q (1 ∈ A) et majoré (par 2), mais A n’admet pas de borne supérieure dans
Q. Sinon, il existerait M ∈ Q tel que M = sup A. On a necéssairement, M ≥ 1 et
M 2 < 2. Montrons qu’on peut trouver un rationnel r0 > 0 tel que M + r0 ∈ A, ce
qui contredit le fait que M = sup A. En effet, pour tout r ∈ Q tel que 0 < r < 1
on a :

(M + r )2 = M 2 + 2Mr + r 2 < M 2 + (2M + 1)r .

2 − M2
On choisit alors r0 ∈ Q tel que 0 < r0 < 1 et r0 < (un tel r0 existe, il
2M
 +1
2

2−M
suffit de prendre par exemple r0 = min 12 , 2(2M+1) ). On vérifie facilement que
M + r0 ∈ A.
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On dispose d’un ”critère” pour savoir si un réel est la borne supérieure d’une partie A
de R.

Théorème (Caractérisation de la borne supérieure)


Soit A une partie non vide et majorée de R et soit M ∈ R. Alors,

 (i) ∀a ∈ A, a ≤ M;
M = sup A ⇐⇒
(ii) ∀ε > 0, ∃a ∈ A : M − ε < a ≤ M.

Preuve :
(⇒) La condition (i) exprime le fait que M est un majorant. Pour montrer (ii), prenons
un  > 0 arbitraire. Puisque M −  < M, alors M −  n’est pas un majorant de A et par
suite il existerait un a ∈ A tel que M −  < a.
(⇐) Venons-en maintenant à la démonstration de l’implication réciproque. Soit M 0 un
majorant de A tel que M 0 ≤ M. Montrons que M = M 0 . Supposons par l’absurde que
M 0 < M et posons  = M − M 0 > 0. D’après (ii), il existe a ∈ A tel que
M −  < a ≤ M 0 . Ainsi, M 0 < a, ce qui contredit le fait que M 0 est un majorant de A.
D’où, M = M 0 et par conséquent, M = sup A.
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Théorème (Caractérisation de la borne inférieure)


Soit A une partie non vide et minorée de R et soit m ∈ R. Alors,

 (i) ∀a ∈ A, m ≤ a;
m = inf A ⇐⇒
(ii) ∀ε > 0, ∃a ∈ A : m ≤ a < m + .

Preuve : Il suffit, en effet, de remarquer que inf(A) = − sup(−A) et d’appliquer ensuite


la caractérisation de la borne supérieure.
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Exemple
On considère la partie non vide de R donnée par

I =]0, 1[= {x ∈ R : 0 < x < 1}.

Montrer que
sup I = 1 et inf I = 0.

Solution : Il est clair que 1 est majorant de I. Afin de montrer que sup I = 1, il suffit de
montrer que 1 est le plus petit des majorants de I. Ce qui revient à montrer, d’après la
caractérisation de la borne supérieure, que

∀ε > 0, 1−ε n’est pas un majorant de I.

Visiblement, si ε ≥ 2, alors 1 − ε ≤ 0 et donc ne peut pas être un majorant de I. Par


ε
ailleurs, si 0 < ε < 2, alors le point xε = 1 − ∈ I et vérifie xε > 1 − ε. Il en résulte
2
que, 1 − ε n’est pas un majorant de I. On conclut alors que sup I = 1.
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Afin de montrer que inf I = 0, on commence par noter que 0 est un minorant de I.
Ensuite, nous devons montrer que 0 est le plus grand des minorants de I. Ce qui
revient à montrer, d’après la caractérisation de la borne inférieure, que

∀ε > 0, ε n’est pas un minorant de I.

Il est clair , si ε ≥ 1, alors ε ne peut pas être un minorant de I. De plus, si 0 < ε < 1,
ε
alors le point xε = ∈ I et vérifie xε < ε. On en déduit alors que, ε n’est pas un
2
minorant de I, et par conséquent inf I = 0.
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Exercice
Soient A ⊂ R et B ⊂ R deux parties non vides et majorées de R. Montrer que

A ⊂ B ⇒ sup A ≤ sup B.

Solution :
A et B sont des parties non vides et majoées de R donc les bornes supérieures
considérées existent.
Pour tout a ∈ A, on a a ∈ B, donc a ≤ sup B. Ainsi, sup B est un majorant de A
et par conséquent, sup A ≤ sup B.

Exercice
Soient A ⊂ R et B ⊂ R deux parties non vides et minorées de R. Montrer que

A ⊂ B ⇒ inf B ≤ inf A.
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Exercice
Soient A et B deux parties de R non vides et majorées. On note :

A + B = {x ∈ R, ∃(a, b) ∈ A × B, x = a + b}.

Montrer que A + B possède une borne supérieure et que :

sup(A + B) = sup A + sup B.

Solution : Soient A et B deux parties majorées de R. On sait que sup A est un majorant
de A, c’est-à-dire, pour tout a ∈ A, a ≤ sup A. De même, pour tout b ∈ B, b ≤ sup B.
On veut montrer que sup A + sup B est un majorant de A + B. Soit donc x ∈ A + B.
Cela signifie que x est de la forme a + b pour un a ∈ A et un b ∈ B. Or a ≤ sup A et
b ≤ sup B, donc x = a + b ≤ sup A + sup B. Comme ce raisonnement est valide pour
tout x ∈ A + B cela signifie que sup A + sup B est un majorant de A + B et on a

sup(A + B) ≤ sup A + sup B.


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À ce stade, on peut raisonner de deux façons différentes :

• Pour tout a ∈ A et tout b ∈ B, on a :

a = (a + b) − b ≤ sup(A + B) − b.
Donc A est majoré par sup(A + B) − b. D’où sup A ≤ sup(A + B) − b. Par suite
b ≤ sup(A + B) − sup A et B est donc majoré par sup(A + B) − sup A et par suite
sup B ≤ sup(A + B) − sup A. Finalement sup A + sup B ≤ sup(A + B), puis l’égalité.

• On veut montrer que, quel que soit  > 0 on a sup A + sup B −  n’est pas un
majorant de A + B. On prend donc un  > 0 quelconque, et on veut montrer que
sup A + sup B −  ne majore pas A + B. On s’interdit donc dans la suite de modifier .
Comme sup A est le plus petit des majorants de A, sup A − 2 n’est pas un majorant de
A. Cela signifie qu’il existe un élément a de A tel que a > sup A − 2 .
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De la même manière, il existe b ∈ B tel que b > sup B − 2 . Or l’élément x défini par
x = a + b est un élément de A + B, et il vérifie
x > (sup A − 2 ) + (sup B − 2 ) = sup A + sup B − . Ceci implique que
sup A + sup B −  n’est pas un majorant de A + B.
D’après la caractérisation de la borne supérieure, ceci nous dit que sup A + sup B est
bien la borne supérieure de A + B. Autrement dit sup(A + B) = sup A + sup B.
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Exercice
Soient A et B deux parties de R non vides et bornées. Montrer que

sup(A ∪ B) = max(sup A, sup B) et inf(A ∪ B) = min(inf A, inf B).

Solution : A, B et A ∪ B sont des parties de R non vides et majorées donc sup A, sup B
et sup(A ∪ B) existent dans R. Pour tout x ∈ A ∪ B on a x ≤ max(sup A, sup B) donc
sup(A ∪ B) ≤ max(sup A, sup B). Puisque A, B ⊂ A ∪ B on a
sup A, sup B ≤ sup(A ∪ B) donc max(sup A, sup B) ≤ sup(A ∪ B) puis l’égalité. L’autre
inégalité se démontre de façon analogue.
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Exercice
Soient A et B deux parties de R vérifiant :
(i) ∀a ∈ A, ∀b ∈ B, a ≤ b,
(ii) ∀ε > 0, ∃a ∈ A, ∃b ∈ B, b − a ≤ ε, (on dit que A et B sont adjacentes). Montrer
que sup(A) = inf(B).

Solution : L’ensemble A est non vide et majoré (par un élément quelconque de B) ; d’où
l’existence de sup A. On procède de même pour inf B. Pour tout a ∈ A, nous avons
(∀b ∈ B, a ≤ b), donc a est un minorant de B et a ≤ inf B. Nous venons d’obtenir

∀a ∈ A, a ≤ inf B.

Nous en déduisoons que inf B est un majorant de A, donc sup A ≤ inf B.


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Si sup A = inf B = m, alors pour tout pour tout ε > 0,

ε
∃a ∈ A m− <a≤m
2

ε
∃b ∈ B m≤b<m+ ;
2
alors  ε  ε
b−a< m+ − m− = ε.
2 2
Inversement, si ∀ε > 0, ∃a ∈ A, ∃b ∈ B, b − a ≤ ε, alors les inégalités
a ≤ sup A ≤ inf B ≤ b entraı̂nent

0 ≤ inf B − sup A ≤ b − a < ε.

Comme ∀ε > 0, 0 ≤ inf B − sup A < ε, nous avons sup A = inf B.


Exemple : les ensembles A = {r ∈ Q+ : r 2 ≤ 2} et B = {r ∈ Q+ : r 2 ≥ 2} sont

adjacents, avec sup A = inf B = 2.
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Propriétés de R

Définition
Soit x ∈ R. La valeur absolue de x est le nombre |x| = max{x, −x}.

La valeur absolue vérifie les propriétés suivantes :


1 ∀x ∈ R, |x| ≥ 0.
2 ∀x ∈ R, |x| = 0 ⇐⇒ x = 0.
3 ∀x ∈ R, ∀r ≥ 0, |x| ≤ r ⇐⇒ −r ≤ x ≤ r .
4 ∀(x, y) ∈ R2 , |x + y| ≤ |x| + |y|.
5 ∀(x, y) ∈ R2 , |x × y| = |x| × |y|.

6 ∀(x, y) ∈ R2 , |x| − |y| ≤ |x − y|.
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On définit la distance entre deux réels x et y par d(x, y) = |x − y|. d est donc une
application de R2 à valeurs dans R+ qui vérifie les propriétés suivantes qui découlent
facilement des propriétés précédentes.
(D1) (séparation) ∀(x, y) ∈ R2 , d(x, y) = 0 ⇐⇒ x = y.
(D2) (symétrie) ∀(x, y) ∈ R2 , d(x, y) = d(y, x).
(D3) (inégalité triangulaire) ∀(x, y, z) ∈ R3 , d(x, z) ≤ d(x, y) + d(y , z).
On dit alors que (R, d) est un espace métrique.
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Propriété d’Archimède

Théorème (Propriété d’Archimède)


R est archimédien, c’est-à-dire

∀x > 0, ∀y ∈ R, ∃n ∈ N, y < nx.

Preuve : Supposons par l’absurde qu’il existe x0 > 0 et y0 ∈ R tels que pour tout
n ∈ N on a nx0 ≤ y0 . Considérons alors l’ensemble A = {nx0 : n ∈ N}. Il est clair que
A est un sous-ensemble non-vide (x0 ∈ A) et majoré (par y0 ) de R, donc admet une
borne supérieure, disons M. Puisque M − x0 < M alors M − x0 n’est pas un majorant
de A et par conséquent il existe n0 ∈ N tel que M − x0 < n0 x0 . Ainsi, M < (1 + n0 )x0 ,
ce qui contredit (vu que (1 + n0 )x0 ∈ A) le fait que M soit la borne supérieure de A.

Corollaire
Pour tout nombre réel x, on peut trouver un entier naturel n tel que x < n.
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Théorème (Partie entière d’un nombre réel)


Pour tout réel x ∈ R, il existe un unique entier m ∈ Z tel que m ≤ x < m + 1. L’entier m
s’appelle la partie entière de x et est noté E(x) ou bien [x].

Preuve : Existence : Soit x ∈ R fixé. D’après la propriété d’Archimède, il existe


(n0 , m0 ) ∈ N2 tel que x < n0 et −x < m0 . On considère l’ensemble

A = {n ∈ Z : x ≥ n}.

Visiblement, A est une partie non vide (−m0 ∈ A) et majorée (par n0 ) de Z. Donc, A
admet un plus grand élément m = max A. Par définition du plus grand élément, on a
m ∈ A et m + 1 ∈ / A. Ainsi, x ≥ m et x < m + 1.
Unicité : Soit x ∈ R fixé et soient m1 et m2 deux entiers relatifs tels que
m1 ≤ x < m1 + 1 et m2 ≤ x < m2 + 1. On a m1 < m2 + 1 entraı̂ne m1 ≤ m2 et
m2 < m1 + 1 entraı̂ne m2 ≤ m1 . Par conséquent, m1 = m2 .
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Remarque
On retiendra de la preuve du théorème précédent que

E(x) = max{n ∈ Z : x ≥ n},

ce qui signifie que la partie entière d’un réel x est le plus grand des entiers relatifs
inférieurs ou égaux à x. Ainsi, pour tout p ∈ Z on a :

p = E(x) ⇐⇒ p ≤ x < p + 1.
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Proposition

1 ∀(x, y) ∈ R2 , x ≤ y ⇒ E(x) ≤ E(y).


2 ∀x ∈ R, ∀p ∈ Z, E(x + p) = E(x) + p.

Preuve :
1 Soient x et y deux nombres réels tels que x ≤ y. Il est clair que E(x) ≤ x ≤ y.
Ainsi, E(x) ≤ max{n ∈ Z : y ≥ n}, et par conséquent E(x) ≤ E(y).
2 Soient x ∈ R et p ∈ Z. On a E(x) ≤ x < E(x) + 1 et par suite,
E(x) + p ≤ x + p < E(x) + p + 1. Puisque E(x) + p ∈ Z, alors
E(x + p) = E(x) + p.
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Les intervalles de R
Définition
Les intervalles de R sont les parties de R définies par : (a et b étant des réels tels que
a ≤ b) :
1 [a, b] = {x ∈ R : a ≤ x ≤ b} (intervalle fermé borné ou segment).
2 [a, b[= {x ∈ R : a ≤ x < b} (intervalle borné semi-ouvert à droite).
3 ]a, b] = {x ∈ R : a < x ≤ b} (intervalle borné semi-ouvert à gauche).
4 ]a, b[= {x ∈ R : a < x < b} (intervalle borné ouvert).
5 [a, +∞[= {x ∈ R : x ≥ a} (intervalle minoré, fermé à gauche et non majoré).
6 ]a, +∞[= {x ∈ R : x > a} (intervalle minoré, ouvert à gauche et non majoré).
7 ] − ∞, a] = {x ∈ R : x ≥ a} (intervalle majoré, fermé à droite et non minoré).
8 ] − ∞, a[= {x ∈ R : x ≥ a} (intervalle majoré, ouvert à droite et non minoré).
9 R =] − ∞, +∞[.

Remarque
L’ensemble vide et les singletons {a} = [a, a] sont des cas particuliers d’intervalles.
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Définition (Parties convexes)


Soit A une partie de R. On dit que A est convexe lorsqu’elle vérifie la propriété
suivante : Dès que A contient deux réels, elle contient tous les réels intermédiaires,
c’est-à-dire :

∀x ∈ A, ∀y ∈ A, ∀z ∈ R, (x ≤ z ≤ y ⇒ z ∈ A).

Théorème
Les parties convexes de R sont exactement les intervalles de R.

Preuve : Soit A une partie convexe bornée contenant au moins deux éléments. Soient
m = inf A et M = sup A. Notons que pour tout a ∈ A, on a m ≤ a ≤ M. Montrons alors
que ]m, M[⊂ A. Pour ce faire, prenons un élément x ∈]m, M[. Donc, x n’est ni un
majorant ni un minorant de A. Il existe alors deux éléments y et z de A tels que
y < x < z. Par définition d’une partie convexe on conclut que x ∈ A. Ainsi,
]m, M[⊂ A ⊂ [m, M]. Selon que m et M appartiennent à A ou non, on obtient que

A =]m, M[ ou A =]m, M] ou A = [m, M[ ou A = [m, M].

Si A est une partie convexe non bornée, un raisonnement analogue nous donne les
autres types d’intervalles.
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Exercice
Montrer que
x ∈ [a, b] ⇐⇒ ∃t ∈ [0, 1], x = ta + (1 − t)b.
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Exercice
Montrer que toute intersection d’intervalles est un intervalle.

Solution : Soit (Iα )α∈A (A est un ensemble d’indices) une famille d’intervalles de R.
Notons \
I= Iα .
α∈A

Soient x ∈ I, y ∈ I tels que x ≤ y. Soit z un réel tel que x ≤ z ≤ y. Pour tout α ∈ A,


nous avons x ∈ Iα et y ∈ Iα , donc z ∈ Iα car Iα est un intervalle. Nous avons donc
z ∈ I, puisque z ∈ Iα pour tout α. I est donc un intervalle de R.
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Exercice
Montrer que
[  1
 \  1 1
0, 1 − = [0, 1[ et − , = {0}.
n∈N∗
n n∈N∗
n n

Solution :
Soient
[  1
 \  1 1
I= 0, 1 − et J= − , .
n∈N∗
n n∈N∗
n n

h i
Nous avons x ∈ I ⇐⇒ ∃n ∈ N∗ , x ∈ 0, 1 − n1 .
Comme ∀n ∈ N∗ , 1 − n1 < 1, il est clair que x ∈ I =⇒ 0 ≤ x < 1, donc
1
I ⊂ [0, 1[. Réciproquement, si 0 ≤ x < 1, alors, en prenant n ≥ 1−x , nous
aurons x ≤ 1 − n1 , donc x ∈ I. Finalement, I = [0, 1[.
On a : x ∈ J ⇐⇒ ∀n ∈ N∗ , − n1 < x < n1 . Nous avons bien sur 0 ∈ J. Par
1
contre, si x 6= 0, alors |x| > 0 et, en prenant n ≥ |x| , alors |x| ≥ n1 et
i h
x 6∈ − n1 , n1 , donc x 6∈ J. Finalement, J = {0}.
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Densité
Définition
Soit A une partie non vide de R. On dit que A est dense dans R si

∀x ∈ R, ∀ε > 0, ∃a ∈ A : |x − a| < ε. (1)

Remarque
Soit A une partie de R. Alors,
A est dense dans R si et seulement si tout intervalle ouvert non vide ]α, β[ de R
rencontre A (c’est-à-dire contient au moins un élément de A), ce qui équivaut à
dire qu’entre deux réels distincts il existe au moins un élément de A.
En effet, Supposons que A est dense dans R et soient α et β deux réel distincts
de R tels que α < β. En appliquant (1) pour x = α+β
2
et ε = β−α 2
> 0, on

α+β β−α
déduit qu’il existe a ∈ A tel que 2 − a < 2 , c’est-à-dire α < a < β.

Réciproquement, supposons que tout intervalle ouvert non vide ]α, β[ de R


rencontre A. Soient x ∈ R et ε > 0. Par hypothèse, l’intervalle ouvert
]x − ε, x + ε[ rencontre A. Ceci signifie qu’il existe a ∈ A tel que
a ∈]x − ε, x + ε[, ou encore |x − a| < ε.
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Il est intéressant d’explorer le lien qui existe entre l’ensemble Q et l’ensemble R qui le
contient. D’une part, il est facile de voir qu’entre deux rationnels r et s il existe toujours
un réel... tout simplement le rationnel r +s
2
. La proposition suivante est un peu plus
surprenante. Elle affirme qu’entre deux réels distincts, il y a toujours un rationnel.

Théorème

Q est dense dans R.


1
Preuve : Soient x ∈ R et ε > 0. On choisit un entier naturel non nul q tel que q
≤ε
(par exemple, on prend q = E( ε1 ) + 1). Soit p = E(qx). Alors p est un entier relatif tel
que p ≤ qx < p + 1 et donc

p p p 1 p
− ε < ≤ x < + ≤ + ε.
q q q q q

p
Ainsi, r = q
est un nombre rationnel tel que |x − r | < ε. On a montré que Q est dense
dans R.
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Théorème

R \ Q est dense dans R.

Soit x ∈ R et soit ε > 0. Puisque


Preuve : √ √Q est dense dans R, alors il existe r ∈ Q tel
que |x − 2 − r | < ε. On pose r 0 = r + 2. Alors, r 0 ∈ R \ Q et |x − r 0 | < ε. Ce qui
montre que R \ Q est dense dans R.

Exercice

1 Montrer que D est dense dans R.


2 On appelle nombre dyadique tout nombre rationnel de la forme 2mn avec m ∈ Z
et n ∈ N. Montrer que l’ensemble des nombres dyadiques est dense dans R.
3 Montrer que l’ensemble {r 3 : r ∈ Q} est dense dans R.
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Exercice

1 Soit A une partie dense dans R, et soit I =]x, y[ un intervalle ouvert non vide de
R. Montrer que l’ensemble I ∩ A est infini. (Indication : raisonner par l’absurde.
Si I ∩ A est fini, il a un plus grand élément m; considérer alors l’intervalle ]m, y[.)
2 Déduire que tout intervalle ouvert non vide ]x, y[ de R contient une infinité de
rationnels (et une infinité d’irrationnels).

Exercice
√ √
Soient E = {p + q 2, (p, q) ∈ Z2 } et u = 2 − 1.
1 Montrer que pour tout entier n ∈ Z et pour tout v ∈ E, on a nv ∈ E.
2 Montrer par récurrence que l’on a u n ∈ E quelque soit l’entier n ≥ 1.
1 1
3 Montrer que l’on a 0 < u < 2
. En déduire que l’on a 0 < u n < n
pour tout entier
n ≥ 1.
4 Soient a et b deux nombres réels tels que a < b. Montrer qu’il existe un entier
n0 ≥ 1 tel que 0 < u n0 < b − a. En déduire qu’il existe un
 élément
 de E
appartenant à l’intervalle ]a, b[ (on pourra poser m = E uan0 + 1, puis montrer
que mu n0 ∈]a, b[).
5 Que peut-on déduire ?
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Propriété d’espace topologique

Définition (Voisinage d’un point)


Soit x0 ∈ R et soit V une partie de R. On dit que V est un voisinage de x0 s’il existe
η > 0 tel que ]x0 − η, x0 + η[⊂ V .

Exemple
Tout intervalle ouvert ]a, b[ contenant x0 est un voisinage de x0 . En effet, soit η le
nombre réel strictement positif donné par
 
x0 − a b − x0
η = inf , ,
2 2

alors il est facile de voir que

x0 ∈]x0 − η, x0 + η[⊂]a, b[.


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Remarque
Il importe de noter que la notion de voisinage n’est pas reliée à la notion de proximité.
En effet, dans R, l’intervalle ]0, 1] est un voisinage de tout point de ]0, 1[ mais pas de 0.
En fait, une partie est un voisinage d’un point si ce point est entouré par cette partie.

Définition (Ensemble ouvert, fermé)


On dit qu’une partie O de R est un ensemble ouvert, si O est vide ou si O est
voisinage de chacun de ses points. Ce qui revient à dire que

∀x ∈ O, ∃η > 0 tel que ]x − η, x + η[⊂ O.

un ensemble F est dit fermé si son complémentaire

F c = R \ F = {x ∈ R, x ∈
/ F },

est un ouvert de R.
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Exemples

Il est clair R et ∅ sont des ouverts de R. Comme Rc = ∅ et ∅c = R, alors R et ∅


sont aussi des fermés de R.
Tout intervalle ouvert est un ensemble ouvert de R.
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Exemples
Soit x0 ∈ R, alors, le singleton S = {x0 } est un fermé de R. Pour prouver ce
résultat, il suffit de montrer que son complémentaire

S c =] − ∞, x0 [∪]x0 , +∞[,

est un ouvert de R. Soit z ∈ S c , alors on a ou bien z ∈] − ∞, x0 [ ou bien


x −z
z ∈]x0 , +∞[. Si z ∈] − ∞, x0 [, alors pour η = 0 2 > 0 nous avons

]z − η, z + η[⊂] − ∞, x0 [⊂ S c .

z−x0
Si z ∈]x0 , +∞[, alors pour η = 2
> 0 nous avons

]z − η, z + η[⊂]x0 , +∞[⊂ S c .

En conclusion, S c est voisinage de chacun de ses points. Ce qui prouve que S c


est un ouvert et donc S est un fermé de R.
L’ensemble A = [0, 1[ n’est ni un ouvert ni un fermé de R (en exercice).
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Théorème (Topologie de R)
L’ensemble T de tous les ouverts de R vérifie les propriétés suivantes :
(i) R et ∅ appartiennent à T .
(ii) Toute réunion d’ouverts de R est un ouvert de R.
(iii) Toute intersection finie d’ouverts de R est un ouvert de R.
On dit alors que T est une topologie sur R et que le couple (R, T ) est un espace
topologique.

Preuve :
(i) Triviale.
(ii) Soit J un ensemble quelconque d’indices et (Oj )j∈J est une famille d’ouverts de
R. Montrons que [
O= Oj
j∈J

est un ouvert de R. Pour ce faire, prenons un élément x ∈ O. Alors, il existe


j0 ∈ J tel que x ∈ Oj0 . Comme Oj0 est un ouvert, alors il existe η0 > 0 tel que

x ∈]x − η0 , x + η0 [⊂ Oj0 ⊂ O.

Il s’ensuit que O est un ouvert de R.


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(iii) Soient O1 , · · · , On des ouverts de R et soit

n
\
O= Oi .
i=1

Montrons que O est un ouvert de R. Pour ce faire, prenons un élément x ∈ O.


Alors, pour tout i = 1, · · · , n on a x ∈ Oi . Comme Oi est un ouvert, alors il
existe ηi > 0 tel que
x ∈]x − ηi , x + ηi [⊂ Oi .

Soit
η= inf ηi ,
1≤i≤n

alors on a
n
\
]x − η, x + η[⊂ Oi = O.
i=1

Ce qui prouve que l’intersection finie d’ouverts est un ouvert.


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Remarque
Il convient de noter que l’intersection quelconques d’ouverts de R n’est pas
nécessairement un ouvert. Par exemple,

\  1 1
− , = {0},
n≥1
n n

qui est fermé.


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Exercice

1 Montrer que l’ensemble F de tous les fermés de R vérifie les propriétés


suivantes :
• R et ∅ appartiennent à F .
• Toute intersection de fermés de R est un fermé de R.
• Toute réunion finie de fermés de R est un fermé de R.
2 Montrer que pour tout n ∈ N∗ , l’ensemble

1 1
Fn =] − ∞, 1 − ] ∪ [1 + , +∞[,
n n
est un fermé de R et que [
Fn = R \ {1}.
n≥1

Que peut-on déduire ?


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Définition (Point adhérent à une partie de R)
Soit A une partie de R. On dit qu’un point x0 de R est adhérent à A si tout intervalle
centré en x0 rencontre A. Autrement dit,

∀ε > 0, ]x0 − ε, x0 + ε[∩A 6= ∅.

L’ensemble des points adhérents à A est noté par A et s’appelle l’adhérence de A.

Exemple

1 Soit A une partie non vide de R. Alors, tout élément de A est adhérent à A ou
encore A ⊂ A. En effet, si x ∈ A alors

∀ε > 0, x ∈]x − ε, x + ε[∩A.

Ce qui prouve que x ∈ A.


2 0 est adhérent à ]0, 1]. En effet, pour tout ε > 0,
ε 
min , 1 ∈ ]0 − ε, 0 + ε[ ∩]0, 1] 6= ∅.
2
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Exercice
Soit A une partie non vide de R.
1 Montrer que A est dense dans R si et seulement si A = R.
2 Montrer que A est un fermé de R si et seulement si A = A.
3 Si de plus A est majorée, montrer alors que sup A ∈ A et que sup A = sup A.
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Définition (Point d’accumulation, point isolé)


Soit A une partie de R.
On dit que x0 ∈ R un point d’accumulation de A si tout intervalle centré en x0
contient un point de A autre que x0 . Autrement dit,

∀ε > 0, ]x0 − ε, x0 + ε[\{x0 } ∩ A 6= ∅.

On dit que x0 est un point isolé de A si x0 ∈ A sans être un point d’accumulation.


Autrement dit,
∃ε > 0, ]x0 − ε, x0 + ε[∩A = {x0 }.

Remarque
Un point d’accumulation de A n’est pas nécessairement dans A, alors qu’un point isolé
de A est nécessairement dans A.

Exercice
Soit A = [0, 1[∪{2}. Déterminer les points isolés de A et les points d’accumulation de
A.
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Exercice
Soit A une partie de R. On note Acc(A) (ou bien A0 ) l’ensemble des points
d’accumulation de A et Is(A) l’ensemble des points isolés de A. Montrer que

Acc(A) ∩ Is(A) = ∅ et A = Acc(A) ∪ Is(A).

Solution : L’ égalité Acc(A) ∩ Is(A) = ∅ et l’inclusion Acc(A) ∪ Is(A) ⊂ A se déduisent


facilement des définitions. Soit x ∈ A. Si x ∈
/ A, alors tout intervalle centré en x
rencontre A en un point autre que x, donc x ∈ Acc(A). Si x ∈ A, deux cas peuvent se
produire : x ∈ Is(A) ou x ∈ / Is(A). Si x ∈
/ Is(A), alors tout intervalle I centré de x vérifie
{x} ( A ∩ I, donc I ∩ A contient un point de A différent de x et donc x ∈ Acc(A).
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Définition (Point intérieur, point frontière)


Soit A une partie de R et soit x0 ∈ R. On dit que :
x0 est un point intérieur à A si A est un voisinage de x0 .
x0 est un point frontière pour A si x0 est adhérent à A et à Ac .
L’ensemble des points intérieurs (respectivement frontière) de A s’appelle l’intérieur
(respectivement la frontière) de A et se note par Å (respectivement ∂A).

Remarque
Tout point intérieur à A appartient à A.
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Exemple
Soit
 
n−1
A= /n ∈ N .
n+1
Alors, 1 est un point d’accumulation de A. En effet, pour tout entier naturel n on a

n−1 2 n−1
=1− et 6= 1.
n+1 n+1 n+1

L’ensemble R est archimédien, donc

2
∀ε > 0, ∃p ∈ N, p > − 1,
ε

2
ce qui implique 1 − ε < 1 − p+1 < 1. On en déduit que ]1 − ε, 1[∪]1, 1 + ε[∩A 6= ∅. Il
en résulte que 1 est un point d’accumulation de A.
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Exercice
Soit
 
1 − 2n
B= /n ∈ N∗ .
n+1
Montrer que −2 est un point d’accumulation de B.

Exercice
Soit A une partie de R. Montrer que A est un ouvert de R si et seulement si A = Ao .

Exemple
Si A = [0, 1[ alors A = [0, 1], Å =]0, 1[, ∂A = {0, 1}. Si A = Q, alors A = ∂A = R et
Å = ∅.
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Droite réelle achevée

La droite réelle achevée est l’ensemble R = R ∪ {−∞, +∞} sur lequel est prolongée
la relation d’ordre total sur R en posant

∀x ∈ R, −∞ < x < +∞.

Ainsi définie, la droite réelle achevée n’est qu’une notation commode, qui permet
d’éviter de séparer les cas ”un réel” et ”l’infini” dans les énoncés. Par exemple, les
intervalles ouverts sont ceux qui s’écrivent ]a, b[, avec a, b ∈ R.
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech
Opérations sur R

L’addition dans R est prolongée dans R en convenant que

∀x ∈ R : x + (+∞) = (+∞) + x = +∞,

∀x ∈ R : x + (−∞) = (−∞) + x = −∞,


(+∞) + (+∞) = (+∞) et (−∞) + (−∞) = (−∞).
La multiplication dans R est prolongée dans R en convenant que

∀x > 0 : x × (+∞) = (+∞) × x = +∞ et x × (−∞) = (−∞) × x = −∞,

∀x < 0 : x × (+∞) = (+∞) × x = −∞ et x × (−∞) = (−∞) × x = +∞,


(+∞)×(+∞) = (+∞), (−∞)×(−∞) = (+∞) et (+∞)×(−∞) = (−∞).
M.A. Taoudi ENSA de Marrakech

Remarque
L’addition et la multiplication ne sont pas des lois de composition sur R car elles n’ont
pas été définies (+∞) + (−∞), 0 × (+∞), 0 × (−∞). Ces expressions sont
appelées formes indéterminées.

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