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 22-002-H-30

Anatomie et vascularisation de l’orbite夽


A. Ducasse, I. Larré

Résumé : L’orbite, située à la partie haute du massif facial, en dessous de la cavité crânienne, contient la
partie antérieure du système visuel, bulbe de l’œil et nerf optique, ainsi que des annexes, muscles et glande
lacrymale. Cette cavité est limitée par sept os de la face et du crâne. Sa vascularisation artérielle, assurée
par l’artère ophtalmique présente de nombreuses variations. L’innervation motrice, sensitive et autonome
dépend des trois nerfs oculomoteurs, du nerf ophtalmique issu du nerf trijumeau et du sympathique
cervical. Ces éléments sont entourés par de la graisse constituant le corps adipeux de l’orbite. Situées à
la partie haute de la face, à la jonction avec les fosses crâniennes antérieures et moyennes, de chaque
côté des cavités nasales, les deux orbites sont entourées par les cavités sinusiennes de la face. Elles sont le
siège d’anastomoses entre les deux systèmes carotidiens, interne et externe, et se drainent dans les deux
systèmes veineux jugulaires, interne et externe. Il est classique de séparer le contenant, l’orbite osseuse et
le contenu : bulbe de l’œil, nerf optique, muscles orbitaires, glande lacrymale principale, corps adipeux,
artères, veines et nerfs.
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Mots-clés : Orbite ; Anatomie orbitaire ; Vascularisation orbitaire ; Innervation orbitaire ; Artère ophtalmique ;
Contenu orbitaire ; Rapports de l’orbite

Plan ■ Considérations chirurgicales 15


Espace intraconique 15
■ Situation, orientation et dimensions 1 Espace extraconique 16
■ Conclusion 17
■ Quelques aspects embryologiques 2
■ Orbite osseuse 3
Sept os constitutifs 3
Quatre parois orbitaires 5
Bords ou angles de l’orbite 5  Situation, orientation
Apex ou sommet de l’orbite
L’orifice antérieur ou bord de l’orbite
5
5
et dimensions
Orifices de l’orbite osseuse 6
Structure en forme de pyramide quadrangulaire à sommet pos-
Périoste orbitaire 7
térieur, limitée par quatre parois réunies par quatre angles, l’orbite
■ Contenu orbitaire 7 présente un grand axe dirigé en avant et en dehors, formant avec
Bulbe de l’œil ou globe oculaire 7 l’axe visuel, strictement antéropostérieur, un angle de 23 degrés,
Nerf optique 7 ce qui conditionne l’action des muscles oculomoteurs (Fig. 1). La
Muscles orbitaires 8 paroi médiale a une direction sagittale, antéropostérieure, alors
Fascias orbitaires 8 que la paroi latérale est fortement orientée en avant et en dehors.
Glande lacrymale principale 8 La paroi supérieure est oblique en bas et en arrière, alors que
Corps adipeux de l’orbite 9 l’inférieure l’est en haut et en arrière. Les prolongements des deux
■ Vascularisation orbitaire 9 parois latérales se coupent à angle droit au bord supérieur de la
Vascularisation artérielle 9 selle turcique.
Vascularisation veineuse 12 L’orbite osseuse ne joue pas complètement son rôle de protec-
Vascularisation lymphatique 13 tion vis-à-vis du bulbe oculaire, en particulier en dehors : la ligne

tracée entre les bords médial et latéral coupe le globe oculaire en
Innervation orbitaire 13
dedans au niveau du limbe et en dehors à 3,8 mm en arrière de
Innervation motrice 13
la cornée pour Ozgen et Aydingoz [1] . La ligne tendue entre les
Innervation sensitive 14
bords supérieur et inférieur est, elle, tangente à la cornée. Cette
Innervation autonome 14
protrusion du globe peut être mesurée par exophtalmométrie.
■ Rapports de l’orbite 14 La profondeur de l’orbite est estimée entre 42 et 50 mm, en
En avant 14 moyenne 45. En avant, sa base osseuse mesure 40 mm de large
En dehors 14 pour 35 mm de haut [2] . La distance entre les deux bords médiaux
En bas 15 (distance intercanthale) est de 27 à 33 mm, alors que la distance
En dedans 15 entre les deux bords latéraux est comprise entre 110 et 125 mm.
En haut 15 De nombreux auteurs ont étudié le volume orbitaire du fait de son
En arrière 15 importance chirurgicale. Une étude récente retrouve un volume

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Volume 0 > n◦ 0 > xxx 2020
oncef alawi (alawimoncef@gmail.com) à University of Tunis El Manar Faculty of Medicine of Tunis à partir de ClinicalKey.fr par Elsevier
http://dx.doi.org/10.1016/S2352-3999(21)45966-2
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22-002-H-30  Anatomie et vascularisation de l’orbite

autour du nerf mandibulaire, branche du nerf trijumeau (Ve nerf


crânien), le second ou arc hyoïdien autour du nerf facial (VIIe nerf
crânien). L’ossification de type membraneuse est lente, entre les
6e et 9e mois de gestation. Dans le mésectoderme constituant les
bourgeons faciaux (au nombre de cinq, organisés autour du sto-
modéum (bouche primitive) : un bourgeon frontal médian, deux
bourgeons maxillaires et deux mandibulaires) apparaissent les os
propres du nez, les os lacrymaux, une partie de l’os frontal et de
l’ethmoïde.
La mise en place de la vascularisation artérielle de l’orbite
dépend de celle des artères cérébrales. Depuis les travaux de Pad-
get [9] , on admet que les six arcs aortiques, reliant les aortes
ventrale et dorsale homolatérales, apparaissent très tôt. Les deux
premiers donnent les artères maxillaire, stapédienne et carotide
externe. La carotide interne provient du 3e arc et donne naissance
aux deux artères ophtalmiques primitives, ventrale et dorsale.
L’artère dorsale donne les artères hyaloïdienne (future artère cen-
trale de la rétine) et commune ciliaire temporale (future artère
ciliaire longue postérieure latérale), alors que l’artère ventrale
devient l’artère commune ciliaire nasale (future artère ciliaire
longue postérieure médiale). L’anastomose des deux artères oph-
Figure 1. Orientation de l’orbite. 1. Axe visuel ; 2. axe orbitaire ; 3. talmiques primitives constitue une arcade artérielle autour du
paroi médiale ; 4. bulbe de l’œil ; 5. paroi latérale. nerf. La partie proximale de l’artère ophtalmique dorsale dispa-
raît et l’orbite est uniquement dépendante de la carotide interne
par ces trois branches qui assurent la vascularisation artérielle des
moyen respectivement de 24,9 ± 3,03 ml chez l’homme et de structures sensorielles visuelles (rétine et uvée). Au stade de 18 mm
23,09 ± 3,08 ml chez la femme sur 398 orbites, sans différence (Fig. 2) la branche supra-orbitaire de l’artère stapédienne, issue de
selon le côté [3] . la carotide externe, pénètre l’orbite et y donne deux branches : une
nasociliaire médiale et une temporale, future artère lacrymale. Ces
deux branches sont captées et annexées par l’artère ophtalmique,
 Quelques aspects la branche médiale donnant les artères supra-orbitaire et ethmoï-
dales. La portion intra-orbitaire de l’artère stapédienne régresse,
embryologiques alors que sa partie proximale devient l’artère méningée moyenne.
Ainsi s’explique la double origine des artères orbitaires : senso-
La mise en place de l’orbite et de son contenu est très dépen- rielles par la carotide interne et annexielles par la carotide externe,
dante du développement du bulbe de l’œil, du crâne et du cerveau. et les nombreuses variations anatomiques possibles, notamment
Elle débute dès la troisième semaine intra-utérine et se pour- la possibilité d’artères lacrymale ou ophtalmique issues de l’artère
suit durant les cinq premières années de vie. Vers le 19e jour méningée moyenne.
après la fécondation, le futur tissu nerveux apparaît à partir de Récemment, Tawfik et Dutton [10] ont rappelé les principales
l’ectoblaste de surface : la plaque neurale qui devient la gout- étapes de cette mise en place : l’ostéogenèse débute dès la sixième
tière neurale puis le tube neural. De chaque côté du tube se semaine par l’os maxillaire, puis les os frontal, palatin et zygo-
détache les crêtes neurales, qui vont se fragmenter et participer matique à la huitième semaine. Alors les muscles et les tendons
à la constitution de très nombreux tissus (os du crâne, cartilages, sont bien visibles, l’anastomose entre les artères stapédienne et
ganglions nerveux, sclère, choroïde, etc.). Au niveau encépha- ophtalmique est en place, formant un anneau artériel autour du
lique, les cellules des crêtes se mélangent avec des cellules du nerf optique, qui disparaît la semaine suivante, lorsque débute la
mésoblaste, l’ensemble formant un tissu hybride : le mésecto- période fœtale. La veine ophtalmique supérieure se forme à par-
derme ou ectomésenchyme [4] . C’est ce tissu qui va constituer tir de la veine supra-optique, alors que l’inférieure est issue de la
le mésenchyme péri-oculaire et donner la plupart des consti- veine maxillaire. À la dixième semaine, la grande aile du sphé-
tuants orbitaires. Cette « région orbitaire », limitée par des surfaces noïde commence à s’ossifier, tous les muscles sont en place et on
osseuses en formation, devient très vite l’orbite primitive décrite note un volumineux muscle de Müller sur le plancher orbitaire. Il
par De Haan et al. [5] , qui continue à exister même après la nais- va jusqu’à occuper 50 % du plancher et aurait un rôle d’inducteur
sance. Le bulbe oculaire et le nerf optique naissent du tube neural, dans la formation de ce plancher. La glande lacrymale, apparue
sous la forme d’une expansion du futur diencéphale, la vésicule à la septième semaine, se divise en ses deux lobes à la dixième.
optique. Cette vésicule joue un rôle majeur dans la migration Entre les 14e et 16e semaines, on note un développement des sep-
de l’ectomésenchyme vers l’orbite. Les muscles orbitaires pro- tums et de la graisse (qui augmente encore jusqu’à la 30e semaine).
viennent des somites préotiques, tout comme les muscles de la Entre la 18e semaine et la naissance, les différents os continuent
langue [6] . Cette mise en place est détaillée dans le chapitre consa- de s’ossifier, en particulier ethmoïde et sphénoïde ; le muscle de
cré aux muscles oculomoteurs [7] . L’orbite osseuse est constituée Müller diminue de taille et ses fibres se transforment en collagène
par des os du crâne ou neurocrâne et des os de la face ou vis- et peut-être en os. À la naissance, l’apex et l’ethmoïde ne sont
cérocrâne [8] . Les os plats du crâne se forment par ossification pas totalement ossifiés. L’orbite n’a que 17,3 % de sa taille adulte,
membraneuse, avec une extension radiaire, rapide jusqu’à l’âge alors que le globe oculaire en a 38 %. L’index œil/orbite est de 45,
de 1 an. Ils sont séparés par des sutures membraneuses (méto- il sera de 32 à l’âge adulte.
pique entre les deux ébauches du frontal, coronale entre frontal Les orbites se frontalisent pendant ce développement, passant
et pariétal). À la jonction de ces sutures, se trouvent les fonta- d’un écart de 180◦ aux stades initiaux à 50◦ chez l’adulte [5] , ce rap-
nelles, la plus importante étant la fontanelle antérieure. Les os de prochement étant surtout marqué jusqu’à la neuvième semaine.
la base se forment par ossification enchondrale et sont appelés le La migration des crêtes neurales se fait par trois vagues succes-
chondrocrâne. Cette ossification débute vers la huitième semaine sives à partir des rhombomères. Il y en a huit, les deux premiers
de vie intra-utérine : une plaque basale se forme en avant de la donnent le premier arc, le 4e le deuxième arc. Les poches ento-
notochorde, et à partir de quatre points d’ossification apparaissent blastiques de ces arcs, qui dépendent des gènes BMP-7, F-8, PAX-1,
le corps du sphénoïde et une partie de l’ethmoïde ; latéralement vont agir sur le mésoblaste par des facteurs de transcription : gènes
deux cartilages vont donner les petite et grande ailes du sphé- HOX, OXT-2 pour le premier arc et HOXA-2 pour le second. Les
noïde. Les os de la face dépendent des axes cartilagineux des deux défauts de migration sont responsables des dysostoses mandibu-
premiers arcs branchiaux, le premier ou arc mandibulaire centré lofaciales.

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Anatomie et vascularisation de l’orbite  22-002-H-30

Figure 2. Mise en place embryologique de l’artère ophtalmique. 1. Artère carotide interne ; 2. artère ophtalmique primitive dorsale ; 3. artère ophtalmique
primitive ventrale ; 4. artère commune ciliaire temporale ; 5. artère hyaloïdienne (future artère centrale de la rétine) ; 6. artère commune ciliaire nasale ; 7.
artère ophtalmique ; 8. branche supra-orbitaire de l’artère stapédienne ; 9. artère méningée moyenne ; 10. branche latérale de la branche supra-orbitaire ;
11. artère lacrymale ; 12. branche nasociliaire de l’artère supra-orbitaire ; 13. partie terminale de l’artère ophtalmique ; 14. artère ethmoïdale antérieure ; 15.
artère ethmoïdale postérieure.
A. 18 mm : deux artères ophtalmiques primitives.
B. De 18 à 24 mm : pénétration de la branche supra-orbitaire de l’artère stapédienne.
C. Mise en place définitive.

 Orbite osseuse Ht
Pyramide quadrangulaire en avant, triangulaire en arrière, à
sommet postérieur et à large ouverture antérieure, sept os par-
ticipent à sa constitution.

Sept os constitutifs [11]


Trois sont des os du crâne : frontal, ethmoïde et sphénoïde et
quatre des os de la face : maxillaire, zygomatique, lacrymal et 1
palatin. 5
3 2
Os frontal (Fig. 3) 4
En forme de demi-cercle ouvert en arrière, cet os impair, médian 6
et symétrique présente deux parties : sa partie verticale ou écaille Figure 3. Os frontal de face : 1. Écaille du frontal ; 2. bord supra-
appartient à la calvaria ou voûte crânienne, alors que sa par- orbitaire ; 3. foramen supra-orbitaire ; 4. suture frontozygomatique ; 5.
tie horizontale appartient à la base du crâne. L’écaille forme le glabelle ; 6. os propre du nez.
front, avec la glabelle au milieu et de chaque côté les arcades
sourcilières, plus marquées chez l’homme et, au-dessus, les bosses
frontales, plus marquées chez la femme. La partie horizontale, ou une masse latérale. La lame verticale forme l’apophyse crista galli,
orbitonasale, comporte des demi-cellules articulées avec celles de saillante sur la base du crâne et où s’insère la faux du cerveau. En
l’ethmoïde et, de chaque côté, les fosses orbitaires, qui constituent dessous de la lame horizontale, elle appartient au septum nasal. La
le plafond orbitaire en avant. Elles comportent en avant la fosse lame horizontale ou lame criblée sépare le crâne et la cavité nasale
de la glande lacrymale en dehors et l’épine trochléaire en dedans et est traversée par les filets du nerf olfactif (premier nerf crânien).
pour l’insertion de la poulie de réflexion du muscle oblique supé- Sur sa face supérieure reposent les bulbes olfactifs. Les masses laté-
rieur (trochlée). Elles correspondent sur la face interne de l’os aux rales, ou labyrinthes ethmoïdaux, en forme de quadrilatère, sont
bosses orbitaires, appartenant aux fosses crâniennes antérieures. articulées, par des demi-cellules en haut avec l’os frontal, en bas
À la jonction des deux parties, se trouve le bord antérieur de l’os avec l’os maxillaire et le processus orbitaire du palatin, en arrière
frontal, avec au milieu l’échancrure nasale et de chaque côté les avec le corps du sphénoïde, en avant avec le processus frontal du
arcades orbitaires, qui forment le bord supra-orbitaire. Ce bord est maxillaire et l’os lacrymal, limitant ainsi le canal lacrymonasal.
mousse dans son tiers médial, aigu en dehors, avec l’échancrure La face médiale de la masse latérale forme la majeure partie de la
supra-orbitaire à la jonction de son tiers médial et de ces deux tiers paroi latérale des fosses nasales, avec notamment l’insertion des
latéraux. L’os frontal s’articule avec le pariétal et la grande aile cornets moyen et supérieur, la bulle ethmoïdale, le processus unci-
du sphénoïde au niveau de la voûte, avec l’os zygomatique par natus et l’ostium du sinus maxillaire. Enfin, sa face latérale, lisse,
son processus zygomatique en dehors et avec les petites ailes du appartient à la paroi médiale de l’orbite.
sphénoïde qui viennent compléter le plafond orbitaire en arrière.
Sphénoïde
Ethmoïde (Fig. 4) Os impair, médian et symétrique, il comporte un corps d’où
Os impair, médian et symétrique, il comporte une lame verticale partent de chaque côté trois ailes. Le corps, grossièrement cubique,
et une lame horizontale, à laquelle est appendue de chaque côté participe par sa face supérieure à la constitution des trois fosses

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Ht
1 Ht

3 2

2 1
AV

5 4
3

Figure 4. Os ethmoïde de profil. 1. Apophyse crista galli ; 2. face latérale AV


de la masse latérale (facette appartenant à la paroi médiale de l’orbite) ;
3. lame perpendiculaire.

crâniennes : antérieure par le jugum sphénoïdale, moyenne par Figure 5. Os maxillaire de profil. 1. Face orbitaire ; 2. processus frontal ;
le sillon chiasmatique ou gouttière optique où s’ouvre de chaque 3. crête lacrymale antérieure ; 4. processus zygomatique ; 5. face infra-
côté les canaux optiques et plus en arrière par la selle turcique temporale (tubérosité maxillaire).
contenant l’hypophyse, enfin, postérieure par sa lame quadrila-
tère soudée à l’os occipital. Sur sa face latérale, s’insèrent la petite
aile par deux racines et la grande aile. En avant des racines, cette
face forme la partie la plus reculée de la paroi médiale de l’orbite Ht
avec le sillon d’insertion du tendon commun des muscles du globe
oculaire, alors qu’en arrière elle présente le sillon carotidien en S,
où se positionne la carotide interne à l’intérieur du sinus caver-
neux. Les deux racines de la petite aile limitent avec le corps de
l’os le canal optique. Le bord postérieur de la petite aile, saillant,
limite en arrière la fosse crâniale antérieure et présente en dedans
le processus clinoïde antérieur. La grande aile a une face endo-
1
crânienne ou cérébrale, formant la fosse crânienne moyenne où
repose le lobe temporal avec, d’avant en arrière, trois orifices : les
foramens rond pour le nerf maxillaire, ovale pour le nerf mandibu-
laire et l’artère petite méningée, et épineux pour l’artère méningée AV
moyenne. Sa face externe, exocrânienne, est divisée en deux par- 3
ties par la crête zygomatique : une face orbitaire qui appartient à
la paroi latérale de l’orbite et une partie temporale participant à la
voûte et à la base du crâne. Elle s’articule avec le frontal, le pariétal
et le temporal. La troisième aile ou processus ptérygoïde descend
verticalement formée par deux lames ; la lame médiale participe 2
à la constitution de la cavité nasale en arrière.

Os maxillaire (Fig. 5)
Os pair, il se présente comme une pyramide quadrilatère à base Figure 6. Os lacrymal face latérale. 1. Crête lacrymale postérieure ; 2.
médiale. La base ou face médiale est divisée en deux parties par une hamulus lacrimalis ; 3. partie postérieure de la fosse du sac lacrymal.
lame horizontale, le processus palatin, qui constitue, par soudure
avec son homologue, le palais osseux ; en dessous, c’est la cavité en n’avaient un que d’un côté ; en moyenne le tubercule faisait
buccale, au-dessus (les trois quarts), la paroi latérale de la cavité 4,9 mm de long et était à 7,8 mm de la suture frontozygomatique.
nasale occupée par le large hiatus maxillaire et, en avant, le sillon Et un segment horizontal, qui appartient au plancher de l’orbite.
lacrymal. En haut, elle se poursuit par le processus frontal (ancien- Les deux autres faces sont une face temporale, qui limite en avant
nement branche montante), dont la face latérale ou orbitaire la fosse temporale et une face latérale qui forme la pommette. Le
est divisée par une crête verticale, la crête lacrymale antérieure. bord antérieur de l’os représente la partie latérale du bord infra-
Les trois faces de la pyramide sont une face infra-temporale ou orbitaire. Cet os s’articule en avant avec le maxillaire et en arrière
tubérosité du maxillaire, qui est la paroi antérieure de la fosse pté- avec la grande aile du sphénoïde et le temporal en formant l’arcade
rygopalatine, une face antérieure ou faciale qui présente la fosse zygomatique.
canine et le foramen infra-orbitaire, et une face supérieure ou orbi-
taire, qui appartient au plancher de l’orbite et présente le sillon Os lacrymal (Fig. 6)
et le canal infra-orbitaires. Le sommet ou processus zygomatique
s’articule avec l’os zygomatique. Entre les deux faces orbitaire et Petit os pair, anciennement dénommé unguis, c’est un os rec-
faciale, se situe le bord infra-orbitaire. Entre les faces orbitaire et tangulaire intercalé entre le labyrinthe ethmoïdal en arrière et le
infra-temporale, le bord antérieur de la fissure orbitaire inférieure. processus frontal du maxillaire en avant. Sa face médiale entre
Enfin, le bord inférieur de l’os porte les dents supérieures. dans la constitution de la paroi latérale de la cavité nasale ; sa face
latérale dans celle de la paroi médiale de l’orbite. Elle est divisée
Os zygomatique en deux par la crête lacrymale postérieure qui se prolonge vers le
bas par un crochet, le hamulus lacrimalis ; en avant, c’est la fosse
Os pair, autrefois dénommé malaire, il présente trois faces : une du sac lacrymal, en arrière, c’est l’orbite.
face orbitaire avec un segment vertical ou processus frontal qui
s’articule avec le processus zygomatique du frontal et appartient
à la paroi latérale de l’orbite. Ce segment porte le tubercule orbi-
Os palatin
taire (de Whitnall), où s’insère le ligament palpébral médial. Pour Os pair constitué de deux lames. Sa lame horizontale, unie à
Fries et al. [12] , sur 20 crânes, six n’avaient pas de tubercule, cinq celle du côté opposé vient former la partie postérieure du palais

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Figure 9. Orbites de face. Noter les deux foramens supra-orbitaires


transformés en canal.

Paroi inférieure ou plancher de l’orbite


Triangulaire à base antérieure, elle n’existe que dans la par-
Figure 7. Parois orbitaires. 1. Échancrure supra-orbitaire ; 2. fosse de tie antérieure de l’orbite. Oblique en arrière et en haut, elle est
la glande lacrymale ; 3. os sphénoïde : grande aile ; 4. os zygomatique ; constituée par les faces et facettes orbitaires des os maxillaire,
5. foramen zygomatique orbitaire ; 6. fissure orbitaire inférieure ; 7. os zygomatique et palatin, réunies par les sutures zygomatomaxil-
maxillaire ; 8. foramen infra-orbitaire ; 9. os frontal ; 10. os sphénoïde : laire en avant et palatomaxillaire en arrière. Elle est également
petite aile ; 11. fossette trochléaire ; 12. fissure orbitaire supérieure ; 13. très mince.
canal optique ; 14. os ethmoïde (lame orbitaire) ; 15. os lacrymal ; 16. os
palatin (processus orbitaire) ; 17. processus frontal de l’os maxillaire. Paroi médiale
Antéropostérieure, quadrilatère, très mince, elle est formée
d’avant en arrière par quatre os : le processus frontal du maxil-
laire, en arrière de la crête lacrymale antérieure, l’os lacrymal, la
face latérale du labyrinthe ethmoïdal (encore dénommée en cli-
nique lame papyracée), le corps du sphénoïde, réunis d’avant en
1 arrière par les sutures lacrymomaxillaire, lacrymo-ethmoïdale et
sphéno-ethmoïdale.
2
a
Bords ou angles de l’orbite
3 b 8 d
4 7 Unissant les parois, on en dénombre quatre.
6

5
Bord supéromédial
c
Entre les parois supérieure et médiale, il est constitué par
d’avant en arrière les sutures frontomaxillaire, la plus basse,
Figure 8. Orbite osseuse de face. 1. Os frontal ; 2. petite aile de l’os frontolacrymale et fronto-ethmoïdale. Elle présente les foramens
sphénoïde ; 3. grande aile de l’os sphénoïde ; 4. os zygomatique ; 5. ethmoïdaux.
os maxillaire ; 6. os palatin ; 7. os lacrymal ; 8. os ethmoïde ; a. canal
optique ; b. fissure orbitaire supérieure ; c. fissure orbitaire inférieure ; d. Bord inféromédial
crête lacrymale postérieure.
Entre les parois inférieure et médiale, il est formé d’avant en
arrière par les sutures lacrymomaxillaire, ethmoïdomaxillaire et
osseux ; sa lame verticale, dite « perpendiculaire » vient former par sphénopalatine. Chirurgicalement, ce bord très solide est appelé
sa face médiale la partie postérieure de la paroi latérale des cavités le « strut ».
nasales. Sa face latérale ferme en dedans la fosse ptérygopalatine,
comprise entre la tubérosité maxillaire en avant et le bord ven- Bord inférolatéral
tral du processus ptérygoïde en arrière. Son bord supérieur porte
deux processus : un sphénoïdal en arrière et un orbitaire en avant, Entre les parois inférieure et latérale, il est en fait, en arrière la
qui vient former la partie la plus reculée du plancher de l’orbite, fissure orbitaire inférieure et, en avant situé sur l’os zygomatique.
s’articulant avec le processus palatin du maxillaire, le labyrinthe
ethmoïdal et le corps du sphénoïde. Bord supérolatéral
Entre les parois supérieure et latérale, il est formé par la fissure
orbitaire supérieure ; en avant, il se poursuit sur l’os frontal.
Quatre parois orbitaires (Fig. 7 à 9)
Paroi supérieure, ou plafond de l’orbite Apex ou sommet de l’orbite
Elle est triangulaire à base antérieure, oblique en bas et en Situé à la jonction des parois orbitaires en arrière, il se trouve au
arrière. Elle est formée par la partie orbitaire du frontal et la face niveau de la partie médiale de la fissure orbitaire supérieure. Juste
inférieure de la petite aile du sphénoïde, réunies par la suture au-dessus et en dedans, se trouve l’orifice exocrânien du canal
frontosphénoïdale. Elle est mince, surtout chez le sujet âgé. optique.

Paroi latérale
L’orifice antérieur ou bord de l’orbite
Triangulaire à base antérieure, fortement oblique en avant et
en dehors, c’est la seule paroi solide. Elle est formée, en avant, Grossièrement quadrilatère, il est ouvert en dedans « en anneau
par le frontal (son processus zygomatique) et l’os zygomatique et, de clé ». Il comporte successivement : la crête lacrymale posté-
en arrière, par la grande aile du sphénoïde, réunis par les sutures rieure, sur laquelle s’insèrent le septum et certains faisceaux du
frontosphénoïdale, frontozygomatique et sphénozygomatique. muscle orbiculaire dont ceux formant le faisceau postérieur du

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22-002-H-30  Anatomie et vascularisation de l’orbite

ligament palpébral médial ; l’arcade orbitaire du frontal avec le


foramen supra-orbitaire et l’incisure frontale ; le bord antérosu-
périeur de l’os zygomatique ; le bord antérieur du maxillaire ;
pour se terminer par la crête lacrymale antérieure, qui reçoit le
faisceau antérieur du ligament palpébral médial. Entre les deux
crêtes lacrymales, se trouve la fosse du sac lacrymal contenant le
sac lacrymal, s’ouvrant en bas dans le canal lacrymonasal. Stricto
sensu, fosse et sac n’appartiennent pas à l’orbite.

Orifices de l’orbite osseuse


Laissant passer des éléments vasculonerveux, ils sont nom-
breux, de taille variable, parfois absents.

Canal optique
Situé entre les deux racines de la petite aile du sphénoïde et
le corps de cet os en dedans, il est oblique en bas, en avant et
en dehors, long de 5 à 9 mm pour un diamètre de 5 à 6 mm.
Son orifice postérieur, endocrânien, est ovalaire et s’ouvre dans la Figure 10. Schéma montrant les insertions des muscles droits sur l’apex
fosse crânienne moyenne, en avant de la selle turcique. Son ori- orbitaire et les différents éléments vasculonerveux traversant le canal
fice antérieur est ovalaire à grand axe vertical. Il contient le nerf optique et la fissure orbitaire supérieure. 1. Muscle droit supérieur ; 2.
optique (deuxième nerf crânien) entouré de ses gaines méningées fissure orbitaire supérieure ; 3. nerf lacrymal ; 4. nerf frontal ; 5. nerf
et l’artère ophtalmique, qui habituellement croise la face infé- trochléaire ; 6. veine ophtalmique supérieure ; 7. anneau tendineux
rieure du nerf dans le canal, pour se placer sous et en dehors de commun proprement dit ; 8. nerf abducens ; 9. branche supérieure du
lui à son entrée dans l’orbite. nerf oculomoteur ; 10. muscle droit latéral ; 11. branche inférieure du
nerf oculomoteur ; 12. muscle droit inférieur ; 13. releveur de la paupière
Fissure orbitaire supérieure (Fig. 10) supérieure ; 14. muscle oblique supérieur ; 15. nerf optique ; 16. artère
En forme de poire ou de virgule, oblique en haut, en avant et en ophtalmique ; 17. veine ophtalmique médiale ; 18. anneau tendineux
dehors, elle est large dans sa partie inféromédiale (environ 9 mm) commun ; 19. muscle droit médial ; 20. racine sympathique du ganglion
et effilée en haut et en dehors. Longue de 2 cm, elle est entre la face ciliaire ; 21. nerf nasociliaire.
inférieure de la petite aile du sphénoïde en haut, le bord supérieur
de la face orbitaire de cet os en bas, la face latérale du corps de cet
os en dedans et l’os frontal interposé entre les deux ailes en dehors. branche de l’artère maxillaire, la veine infra-orbitaire et le nerf
Elle fait communiquer l’orbite avec la fosse crânienne moyenne maxillaire, deuxième branche du nerf trijumeau (cinquième nerf
et constitue la paroi antérieure du sinus caverneux. En avant de sa crânien), qui devient au niveau du foramen le nerf infra-orbitaire.
partie large, se trouve les quatre bandelettes issues du court anneau Ce nerf fournit des rameaux palpébraux, nasaux et labiaux supé-
tendineux commun, inséré sur le corps du sphénoïde sur le tuber- rieurs. De plus, en avant, dans le canal, il donne les rameaux
cule sous-optique. Les bandelettes inféromédiale et inférolatérale alvéolaires supérieurs, qui innervent les dents supérieures (canine,
restent simples, alors que les bandelettes supérieures forment cha- incisives et première prémolaire) de l’hémi-maxillaire correspon-
cune un anneau. Celui formé par la bandelette supéromédiale est dant. Cela explique les hypoesthésies et les troubles dentaires
traversé par les éléments sortis du canal optique, alors que celui possibles des fractures du plancher orbitaire.
de la bandelette supérolatérale constitue l’anneau de Zinn. Les
éléments qui traversent la fissure peuvent soit traverser ensuite Canal lacrymonasal
l’anneau, devenant intraconiques, soit ne pas le traverser, deve- Oblique en bas, en arrière et en dedans, il s’ouvre dans le
nant extraconiques. Ceux qui passent dans l’anneau sont : les méat inférieur, sous le cornet inférieur. Son orifice supérieur est
deux branches, supérieure et inférieure du nerf oculomoteur (troi- situé à la partie antérieure et médiale du plancher orbitaire, à
sième nerf crânien), le nerf abducens (sixième nerf crânien), le nerf la partie toute antérieure du bord inféromédial. Juste en dehors
nasociliaire, branche du nerf ophtalmique, la racine sympathique se place l’insertion du muscle oblique inférieur. Il contient le
du ganglion ciliaire et l’inconstante veine ophtalmique médiale. conduit lacrymonasal, qui fait suite au sac lacrymal. Pour Takaha-
Ceux qui ne passent pas dans l’anneau sont : les nerfs lacrymal et shi et al. [14] , ses diamètres moyens antéropostérieur et transverse
frontal, branches du nerf ophtalmique, le nerf trochléaire (qua- sont respectivement de 6,8 et 7,2 mm et de 6,1 et 5 mm chez
trième nerf crânien) et la veine ophtalmique supérieure. l’homme et la femme.

Fissure orbitaire inférieure Foramens ethmoïdaux


Oblique en avant et en dehors, plus large en avant, elle est située
Placés au niveau de la suture fronto-ethmoïdale, à l’aplomb de
entre la grande aile du sphénoïde en haut, la face orbitaire du
la lame criblée, il en existe classiquement deux :
maxillaire en bas et l’os zygomatique en avant et latéralement.
• l’antérieur, situé de 14 à 18 mm en arrière du bord orbitaire
Elle sépare l’orbite des fosses infra-temporale et ptérygopalatine.
pour Kirchner et al. [15] et, pour les auteurs [16] , de 18 à 22 mm
Fermée par le périoste orbitaire, elle est traversée principalement
en arrière de la trochlée, en moyenne : 19,8 (Fig. 11). Il contient
par des veinules.
l’artère ethmoïdale et le nerf ethmoïdal antérieurs, qui gagnent
ainsi la cavité nasale ;
Sillon, canal et foramen infra-orbitaires • le postérieur, 15 mm en arrière de l’antérieur, en moyenne
Sur la face orbitaire du maxillaire, partant de la fissure orbitaire 35,56 mm en arrière de la crête lacrymale antérieure pour
inférieure, le sillon infra-orbitaire se dirige en avant et en dedans. Cheng et al. [17] , laisse passer l’artère et le nerf ethmoïdaux
Il se transforme en canal infra-orbitaire en avant et vient s’ouvrir postérieurs, qui se dirigent vers la cavité nasale ;
sur la face antérieure du maxillaire, sous le bord orbitaire par le • des foramens accessoires sont décrits : un troisième pour Cheng
foramen infra-orbitaire, à la verticale du foramen supra-orbitaire. et al. [17] dans 39,9 % des orbites, dans 33,3 % pour Takahashi
Sur 133 foramens, Aggarwal et al. [13] le situent 6,33 ± 1,39 mm et al. [18] . Ces auteurs situent le foramen antérieur 19,6 mm en
sous le bord orbitaire inférieur, 25,69 ± 2,37 mm de la ligne arrière de la crête lacrymale antérieure, le postérieur à 33,5 mm
médiane, 28,41 ± 2,82 mm du bord alvéolaire maxillaire. Des fora- et le canal optique à 51,9 mm. Piagkou et al. [19] , sur 240 orbites,
mens multiples étaient présents dans 21 % des cas. Son diamètre notaient un seul foramen dans 6 % des orbites, deux dans 61 %,
moyen est de 5,5 mm. Ils contiennent l’artère infra-orbitaire, trois dans 28,5 %, et plus de trois (jusqu’à six) dans 16,4 %. Ils

6 EMC - Chirurgie orale et maxillo-faciale

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Anatomie et vascularisation de l’orbite  22-002-H-30

Artère centrale de la rétine


30
C’est une artère constante de diamètre compris entre 0,2 et
0,4 mm [22] . Elle naît directement de l’artère ophtalmique dans
25 49 % des cas, étant alors souvent sa première branche collatérale.
M = 19,8 mm Dans 51 % des cas, elle naît indirectement de l’artère ophtalmique
20 par le biais de l’artère ciliaire longue médiale (37 %) ou de l’artère
Nombre de cas

musculaire inférieure (8 %) ou encore de l’artère ciliaire longue


latérale (6 %) [23] . Elle chemine à la face inférieure du nerf optique,
15
sinueuse, avant de pénétrer le nerf toujours à sa face inférieure,
26
de 6 à 15 mm en arrière de la papille. Cette zone correspond au
10 point de fermeture de la fente embryonnaire. Elle chemine ensuite
18
16 16 dans le nerf jusqu’à la papille, où elle se divise en ses branches ter-
5 10 minales, destinées aux couches internes de la rétine, en général
6 au nombre de quatre : deux artères temporales et deux nasales,
3 supérieures et inférieures. Elle contribue à la vascularisation de la
0 partie antérieure du nerf optique.
9 13 17 19 21 23 27 31 mm
Figure 11. Distance entre le foramen ethmoïdal antérieur et la trochlée Troncs ciliaires postérieurs
du muscle oblique supérieur.
Issus de l’artère ophtalmique, ces troncs donnent naissance à
des artères ciliaires longues postérieures, qui vont participer à la
notaient un foramen antérieur plus postérieur chez l’homme. formation du grand cercle artériel de l’iris et des artères ciliaires
Ces foramens contiennent des artères ethmoïdales surnumé- courtes postérieures, qui s’arrêtent dans la choroïde. Les descrip-
raires. tions et les dénominations de ces artères varient dans la littérature.
Leur nombre également, deux à trois pour Hayreh [24] , pour les
Foramen supra-orbitaire auteurs [25] , deux troncs constants, médial et latéral, parfois un
supérieur et exceptionnellement un quatrième, inférieur ou laté-
Situé au tiers médial du bord orbitaire supérieur, il peut être une ral.
simple encoche ou être transformé en un véritable canal par un
pont osseux. Sur 108 orbites, Webster et al. [20] trouvent un véri- Tronc latéral
table canal des deux côtés dans 20,93 % des cas et un seul d’un Assez fixe, il nait de l’artère ophtalmique dans 92 % des cas,
côté dans 25 %. Le traversent l’artère supra-orbitaire, branche de en étant souvent la première ou deuxième branche. Sa branche
l’artère ophtalmique et le nerf supra-orbitaire, branche terminale ciliaire longue, née en dehors du nerf optique, longe la face latérale
du nerf frontal. De façon inconstante, en dedans du foramen se du nerf jusqu’au globe, où elle pénètre la sclère en moyenne 4 mm
situe une incisure, l’incisure frontale, où passe le nerf supratro- en dehors de la papille. Son calibre moyen est de 0,56 mm, entre
chléaire, seconde branche terminale du nerf frontal. 0,3 et 1 mm.
Tronc médial
Foramen zygomatico-orbitaire
Il naît de l’artère ophtalmique dans 82 % des orbites et de la
C’est l’orifice orbitaire d’un canal en Y, contenant les vaisseaux musculaire inférieure dans 17 %. Il peut naître en dedans du nerf
et le rameau zygomatico-orbitaires, ce dernier étant une branche optique (45 %) et alors sa branche ciliaire longue longe la face
du nerf zygomatique. Il se situe au niveau de la paroi latérale de médiale du nerf, symétrique à son homologue et gagne la sclère
l’orbite, les deux autres orifices étant sur la face latérale et sur la de la même façon. Dans 55 % des cas, il naît en dehors du nerf et
face temporale de l’os zygomatique. alors sous-croise le nerf (87 %) pour gagner sa face médiale. Son
calibre est en général plus faible que son homologue, en moyenne
Foramens orbitoméningés 0,51 mm, de 0,3 à 1 mm.
Inconstants, ils font communiquer l’orbite avec l’endocrâne. Ces deux troncs peuvent donner naissance à l’ACR ou à des
Macchi et al. [21] en retrouvent 54 sur 100 patients, jusqu’à cinq par branches musculaires. Ils donnent surtout les artères ciliaires
orbite. Le diamètre moyen est de 1,2 ± 0,3 mm, ceux compris entre courtes postérieures, au nombre de 15 à 20 par orbite. Elles
1 et 3 mm n’étant retrouvés que chez 12 % des cas. Ils sont traver- pénètrent dans la sclère, accompagnées des artères ciliaires
sés par des rameaux artériels. L’artère méningolacrymale traverse longues postérieures et des nerfs ciliaires, longs et courts. Ducour-
ainsi la paroi latérale par un canal dit « canal de Hyrtl ». neau [26] les divise en deux contingents : un groupe para-optique
de quatre à cinq artères qui pénètrent la sclère près de la papille
et un groupe distal de cinq à dix artères qui pénètrent la sclère à
Périoste orbitaire distance de la papille.
Ces structures osseuses sont tapissées par une mince membrane
fibreuse, le périoste, facilement décollable, sauf au niveau du canal Nerf optique
optique et de la fissure orbitaire supérieure. Il forme un véritable Formé par les axones des cellules ganglionnaires de la rétine, il
sac autour du contenu orbitaire. Il se poursuit par la dure-mère crâ- se dirige en arrière et en dedans depuis le disque (papille) optique
nienne au niveau des deux orifices cités, passe en pont au-dessus vers le canal optique par un trajet en S présentant deux courbures,
de la fissure orbitaire inférieure et se continue en avant avec le une antérieure convexe en dehors et une postérieure concave
périoste des os de la face. Il est doublé sur le plancher de l’orbite en dehors. Long d’environ 2,5 cm, il forme l’axe du cône fas-
par un muscle lisse, le muscle orbitaire de Müller. ciomusculaire. Il traverse ensuite le canal optique pour devenir
intracrânien, dans l’espace subarachnoïdien, sur 1 cm environ et
 Contenu orbitaire se termine à l’angle antérieur du chiasma optique.
Il est entouré par ses trois gaines méningées : pie-mère, arach-
noïde et dure-mère. Seule la pie-mère l’accompagne sur tout son
Bulbe de l’œil ou globe oculaire trajet. La dure-mère se divise au niveau de l’orifice orbitaire du
Situé à la partie antérieure de l’orbite, il la déborde en avant, canal optique en deux feuillets, l’un se continuant par le péri-
en particulier en dehors. Long de 24 mm chez l’emmétrope, il est oste orbitaire, l’autre accompagnant le nerf dans le canal ; arrivé
plus proche des parois supérieure et latérale que des deux autres à l’orifice intracrânien du canal, il se poursuit par la dure-mère
parois. crânienne.
La vascularisation du bulbe oculaire est assurée par l’artère cen- La vascularisation du nerf, en arrière du point d’entrée de
trale de la rétine (ACR) et les troncs ciliaires postérieurs. l’artère centrale de la rétine, est très pauvre, assurée par les

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DH
2
2
1
5
3
4

4
1

3 DD
AV
Figure 13. Artère lacrymale. 1. Glande lacrymale ; 2. nerf lacrymal ; 3.
artère lacrymale ; 4. muscle droit latéral.

Ht
AR

Figure 12. Cône fasciomusculaire. 1. Muscle droit supérieur ; 2. muscle 2


oblique supérieur ; 3. nerf optique ; 4. artère ophtalmique ; 5. glande
lacrymale.

3
artères du nerf optique, peu nombreuses et grêles issues de l’artère
ophtalmique dans son segment canalaire ou orbitaire proximal.
Hayreh [24] en dénombre de deux à trois.
AR
Muscles orbitaires 1

Sept muscles striés sont intra-orbitaires :


• le releveur de la paupière supérieure, né de l’apex orbitaire, se
dirige vers la paupière, entre le plafond orbitaire et le muscle 4
droit supérieur, en s’élargissant. Il se poursuit dans la paupière
par sa portion aponévrotique ;
• et six muscles oculomoteurs : quatre droits, supérieur, infé-
rieur, médial et latéral, et deux obliques, supérieur et inférieur.
Chaque muscle est entouré par un fascia musculaire propre. Les Figure 14. Artère méningolacrymale. 1. Glande lacrymale ; 2. artère
quatre droits et leurs fascias, reliés deux à deux par des fascias méningolacrymale ; 3. nerf lacrymal ; 4. rameau communicant du nerf
intermusculaires, forment en arrière du globe un espace clos à lacrymal du nerf zygomatique.
sommet postérieur, le cône fasciomusculaire (Fig. 12).
Ces muscles, leur vascularisation et leur innervation sont décrits
• une artère lacrymale classique (Fig. 13), branche de l’artère
dans un chapitre spécifique de l’EMC [7] .
ophtalmique, présente dans 83 orbites sur 100 [30] . C’est une
branche volumineuse, de 0,3 à 1,8 mm de diamètre, en
Fascias orbitaires moyenne 1 mm. Lang et Kageyama [22] notent un diamètre
moyen de 0,71 mm chez l’homme et de 0,68 chez la femme.
Chaque muscle est entouré par son fascia propre et est relié aux Elle se dirige en haut, en avant et en dehors pour gagner la paroi
muscles voisins par des fascias intermusculaires. Il faut y ajouter latérale de l’orbite qu’elle suit jusqu’à la glande, au-dessus du
la capsule de Tenon, les expansions musculaires, des structures muscle droit latéral, croisant le nerf lacrymal, placé en dehors
particulières comme les ligaments de Whitnall et de Lockwood, qui la surcroise pour se placer sur le flanc médial de l’artère.
l’ensemble formant une armature orbitaire très importante, par- Dans 54 % de nos dissections, elle reçoit une artère récurrente
ticulièrement bien décrite par Koornneef [27, 28] . Ces fascias sont méningée (dite « sphénoïdale »), grêle de moins de 0,5 mm de
décrits dans le chapitre EMC consacré aux muscles oculomo- calibre, qui la relie à l’artère méningée moyenne. Elle fournit
teurs [7] . de très nombreuses branches aux muscles droit latéral (80 %),
droit supérieur (69 %) et releveur (41 %). Elle donne également
un ou deux rameaux zygomatiques qui traversent l’os zygoma-
Glande lacrymale principale tique. Elle aborde la glande à son pôle postérieur et se poursuit
Sa portion orbitaire, située dans la fosse de la glande lacrymale en avant par les artères palpébrales latérales, supérieure et infé-
de l’os frontal, se poursuit en avant par sa portion palpébrale. Le rieure, qui forment avec leurs homologues médiales les arcades
faisceau latéral du muscle releveur passe entre les deux. Jaunâtre, palpébrales ;
lobulée, elle mesure en moyenne 20 mm de long pour 15 de large • une artère méningolacrymale (Fig. 14), issue de la carotide
et 5 d’épaisseur et pèse environ 0,8 g. On lui décrit deux faces : externe, habituellement de l’artère méningée moyenne, par-
supérolatérale, moulée sur la fosse et inféromédiale, moulée sur fois de l’artère temporale profonde antérieure, retrouvée dans
le muscle droit latéral, ainsi que deux bords et deux extrémités. 27 orbites sur 100 [30] . Elle pénètre dans l’orbite par le canal
De type exocrine tubulo-acineuse, elle déverse sa sécrétion dans de Hyrtl. Leur diamètre est plus faible que celui des artères
le fornix supérieur par trois à sept canaux [29] . classiques : 0,3 à 1,5 mm, en moyenne 0,73. Située à l’origine
plus en avant dans l’orbite, elle ne croise pas le nerf lacrymal,
d’emblée en dedans de l’artère. Elle participe moins à la vas-
Vascularisation artérielle cularisation musculaire, aux muscles droit latéral (4/27), droit
La glande peut recevoir deux types d’artères : supérieur (2/27) et releveur (8/27).

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Il est ainsi possible de différentier trois types de vascularisation


de la glande : le type I avec une seule artère de type classique (73 %
des cas), le type II avec une seule artère de type méningolacrymale,
la glande dépendant uniquement de la carotide externe (17 % de
nos orbites) et le type III, où il y a deux artères, une venant de
l’artère ophtalmique, l’autre de la méningée moyenne (10 % de
nos orbites). Si on tient compte des artères récurrentes méningées,
il y a donc, dans 64 % des orbites, une anastomose entre les deux
systèmes carotidiens par le biais de la glande lacrymale [31] .

Innervation
Elle est assurée par deux nerfs :
• le nerf lacrymal, branche du nerf ophtalmique, assez grêle, qui
dans 59,5 % des cas se divise en deux branches qui abordent
la glande [32] et se poursuivent ensuite au niveau de la paupière
supérieure et de la tempe, formant chez certains animaux le
nerf de la corne ayant un rôle sensitif important (les taureaux
par exemple). Il transporte des fibres sensitives et trophiques à
la glande ;
• le rameau communicant du nerf lacrymal, du nerf zygoma-
tique qui amène la commande sécrétoire à la glande. Des fibres
parasympathiques préganglionnaires, issues du noyau salivaire
supérieur pontique, gagnent le ganglion ptérygopalatin en sui-
Figure 15. Schéma de l’artère ophtalmique intra-orbitaire. 1. Artère
vant le nerf facial. Là elles font relais (synapse) et les fibres
ethmoïdale antérieure ; 2. artère ethmoïdale postérieure ; 3. artère oph-
postganglionnaires qui en émergent suivent le nerf maxillaire
talmique ; 4. artère supra-orbitaire ; 5. artère ciliaire longue médiale ; 6.
puis le nerf zygomatique et gagnent la glande à travers la paroi
artère lacrymale ; 7. artère ciliaire longue latérale.
latérale. Il peut exister deux rameaux. Il aborde la partie infé-
rieure de la glande dans 92,5 % des cas [30] . Classiquement,
il s’anastomose avant la glande avec le nerf lacrymal formant
ses quatre branches terminales à destinée cérébrale : les artères
l’anse lacrymale. En fait, cette anastomose est rare et il est pos-
cérébrales antérieure et moyenne, communicante postérieure et
sible de classer l’innervation lacrymale en trois types [30] : un
choroïdienne antérieure.
type I avec une anse vraie (7,5 % des orbites), un type II, où les
De nombreuses variations de cette origine ont été décrites [33] : à
deux nerfs gagnent séparément la glande mais avec une anasto-
partir de la carotide intracaverneuse, par deux racines, ou encore
mose macroscopiquement visible intraglandulaire (37,5 %) et
à partir de la carotide externe par la méningée moyenne. Ou
un type III sans anastomose visible (55 % des orbites). L’absence
encore des artères cérébrale antérieure [34] , cérébrale moyenne,
d’anse est également retrouvée par Trauzettel et Jo [32] . Il est pro-
communicantes antérieure ou postérieure, basilaire, cérébelleuse
bable que des fibres sympathiques gagnent la glande, formant
postéro-inférieure, etc. [35] . Il a même été décrit deux artères oph-
un plexus autour d’elle.
talmiques simultanées [36] . Pour Hayreh et Dass, sur 170 orbites [37] ,
cette origine se situait sur la carotide interne 164 fois et sur l’artère
Corps adipeux de l’orbite méningée moyenne dans seulement six cas. Une étude [38] portant
sur 200 dissections la situait sur la moitié médiale de la face anté-
Organisée en lobules, la graisse orbitaire remplit tous les espaces rieure de la carotide interne dans 52 % des cas et la moitié médiale
entre les différentes structures orbitaires, et ce entre le périoste et le de sa face supérieure dans 44 %. Sur plus de 100 dissections, les
septum en avant. Il est possible de séparer la graisse intraconique auteurs l’ont toujours retrouvée sur la carotide interne. Son dia-
et la graisse extraconique. Cette dernière est particulièrement mètre à l’origine est compris entre 1 et 2 mm : 0,7 à 1,4 pour
abondante à la partie inférolatérale de l’orbite. Elle forme en Hayreh et Dass [37] , 1,5 ± 0,27 pour Jimenez-Castellanos et al. [39]
arrière du septum des poches graisseuses : deux en paupière et 1,54 ± 0,4 chez l’homme et 1,31 ± 0,5 chez la femme pour Lang
supérieure, médiale et médiane, et trois en paupière inférieure, et Kageyama [22] .
médiale, médiane et latérale. Chaque lobule est limité par une
capsule et reçoit une artériole issue de l’artère ophtalmique ou
Trajet
d’une de ses branches.
On lui décrit trois segments : intracrânien, intracanalaire et
intra-orbitaire.
 Vascularisation orbitaire Le segment intracrânien. Long de 4,8 à 15,1 mm pour Hay-
reh et Dass [37] , elle se dirige depuis la carotide vers l’orifice
intracrânien du canal optique. Elle est alors dans l’espace sub-
Vascularisation artérielle dural. Ce segment peut être absent, l’artère naissant directement
Elle est assurée principalement par l’artère ophtalmique, issue dans le canal.
de la carotide interne et à un moindre degré par des branches nées Le segment intracanalaire. Répondant sur toute sa longueur
de la carotide externe. Cette double origine s’explique par la situa- au canal, l’artère chemine habituellement au-dessous du nerf
tion même de l’orbite à la jonction face-crâne et par sa mise en optique, le croisant d’arrière en avant et de dedans en dehors pour
place embryologique. Les anastomoses et les régressions embryon- se placer à la partie inférolatérale du nerf à la sortie du canal. Elle
naires aboutissent aux très nombreuses variations artérielles, et à perfore la dure-mère dans ce segment.
la part plus ou moins importante de la carotide externe. Le segment intra-orbitaire (Fig. 15). Le plus long,
32,6 mm [39] , il est marqué par le croisement entre l’artère
et le nerf optique, ce qui permet de lui décrire trois parties :
Artère ophtalmique • la partie latéro-optique, située entre le canal et le croisement :
Origine avec le nerf optique, elle pénètre dans le cône fasciomuscu-
C’est la seule branche collatérale importante de l’artère carotide laire en traversant la bandelette supéromédiale du tendon dit
interne. Elle naît habituellement de la face antéromédiale de la « de Zinn ». Rectiligne, légèrement ascendante, elle remonte
carotide interne lorsqu’elle émerge de la loge caverneuse, en des- sur la face latérale du nerf, en dessous de la veine ophtalmique
sous du niveau du processus clinoïde antérieur. Après avoir donné supérieure et en dedans de la branche inférieure du nerf oculo-
l’artère ophtalmique, elle se retourne vers l’arrière pour donner moteur et du nerf nasociliaire ;

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Tableau 1.
Fréquence des sous-croisements du nerf optique par l’artère ophtalmique.

DH Auteur (référence) Année Nombre Sous-croisements


d’orbites (%)
Zuckerkland, Meyer [40] 1876 20 15
2 Taguchi [41] 1898 56 5,4
Adachi [42] 1928 108 6,5
Sudakevitch [43] 1947 103 13,6
Hayreh [44] 1958 70 27,1
Singh, Dass [45] 1960 102 21,6
1
Hayreh [37] 1962 59 25,4
Hayreh, Dass [46] 1962 161 17,4
Desantis et al. [47] 1981 243 28
Lang, Kageyama [22] 1990 71 18,6
Jimenez-Castellanos et al. [39] 1995 30 20
Ducasse [23] 1985 100 23
AV

Figure 16. Artère ophtalmique croisant le nerf optique par au-dessus. cône en passant entre ces deux muscles, en moyenne 16,5 mm
1. Nerf optique ; 2. artère ophtalmique. en arrière de la trochlée. Les auteurs ont noté ce passage extraco-
nique dans 76 % des cas [16] . Elle se place alors directement sur
la paroi médiale, qu’elle suit jusqu’au foramen ethmoïdal anté-
rieur où elle donne l’artère du même nom, puis se recourbe vers
l’avant, contre le périoste, se dirigeant vers la partie antérieure
de l’angle supéromédial où elle se termine. Assez rarement, elle
DH pénètre à nouveau dans le cône en repassant sous le muscle
oblique supérieur avant sa terminaison. Dans 24 % des cas, elle
reste strictement intraconique sur tout son trajet, séparée de
la paroi osseuse par les deux muscles cités ; elle gagne alors sa
terminaison en passant sous la trochlée.
2
Terminaison
L’artère perfore le septum environ 14 mm au-dessus du liga-
ment palpébral médial, à 16,5 ± 1,7 mm de la ligne médiane [48] à
la partie antérieure, médiale et supérieure du canthus médial. Elle
donne alors plusieurs branches terminales : plusieurs branches
frontales vascularisant les téguments de la partie médiale de la
1 3
paupière supérieure et du front et une artère angulaire [49] qui
vient s’anastomoser de façon non constante avec l’artère de
l’aile du nez, branche terminale de l’artère faciale. Berthelot et
Hureau [50] retrouvent cette anastomose dans 36 cas sur 60 (soit
60 % des cas). Dans les traités classiques, l’artère ophtalmique
AV donne l’artère nasale qui vient s’anastomoser avec l’angulaire,
considérée comme une branche de l’artère faciale. À sa terminai-
Figure 17. Artère ophtalmique croisant le nerf optique par en dessous. son, l’artère a un diamètre compris entre 0,5 et 1,5 mm. Pour Kim
1. Artère ophtalmique ; 2. artère musculaire latérale ; 3. nerf lacrymal. et al. [51] , l’artère angulaire est absente dans 26,3 % des cas.
Branches collatérales
• la partie optique, au niveau du croisement avec le nerf optique : Très nombreuses, elles présentent des variations extrême-
l’artère habituellement passe au-dessus du nerf (Fig. 16), pas- ment fréquentes, certaines étant absentes, certaines naissant
sant de son côté latéral à son côté médial. Elle présente par des troncs communs, ou provenant d’une des branches de
souvent une première angulation avant le croisement, dénom- l’ophtalmique et non de cette dernière. De même diamètres, ter-
mée « angle » par Hayreh, puis une seconde après le croisement. ritoires et trajets sont variables. Les auteurs ne décrivent que les
Celui-ci se situe de 13 à 29 mm en arrière de la papille branches de calibre supérieur à 0,3 mm, sachant qu’il existe des
optique [23] . À ce niveau l’artère est située sous la veine ophtal- branches plus grêles, nombreuses, destinées au nerf optique, aux
mique supérieure et est croisée de dehors en dedans et d’arrière muscles, à la graisse ou au périoste. Ainsi au cours de leurs dissec-
en avant par le nerf nasociliaire, juste au-dessus du croisement. tions, les auteurs ont pu retrouver de 10 à 19 branches collatérales
Le ganglion ciliaire est juste en avant du croisement sur la face par orbite, issues de son segment intra-orbitaire. L’ordre de ces
latérale du nerf. L’artère peut également passer sous le nerf branches est également variable, la première étant soit l’artère cen-
(Fig. 17) ; la fréquence de ces sous-croisements varie selon les trale de la rétine, soit un tronc ciliaire long postérieur, médial ou
auteurs de 5,4 à 28 % (Tableau 1). Les auteurs de cet article ont latéral.
noté 23 % de sous-croisements, sans différence selon le côté ou Il est possible de séparer les branches à destinée sensorielle
le sexe [23] ; visuelle (artères du nerf optique, ACR et troncs ciliaires longs pos-
• la partie médio-optique, entre le croisement et la terminaison térieurs déjà décrits) et les branches à destinée annexielle, l’origine
de l’artère : elle s’éloigne du nerf, se dirigeant vers la paroi embryonnaire de ces deux groupes étant différente.
médiale de l’orbite. Elle présente alors souvent une vaste boucle Artère lacrymale. Elle est décrite plus haut.
verticale ou horizontale au tiers moyen de la cavité. Elle y est Artère supra-orbitaire (Fig. 18). Inconstante, absente pour
croisée à plusieurs reprises par le nerf nasociliaire, qui reste en les auteurs dans 12 orbites sur 100, elle naît de la face supérieure
général en dehors de l’artère, avant de donner ses deux branches de la partie médio-optique de l’artère ophtalmique, plus rarement
terminales. Elle se place contre le plan musculaire formé par les de l’artère ethmoïdale postérieure ou de la lacrymale. Son dia-
muscles droit médial et oblique supérieur et très souvent sort du mètre moyen est de 0,71 mm chez l’homme et de 0,55 mm chez

10 EMC - Chirurgie orale et maxillo-faciale

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Anatomie et vascularisation de l’orbite  22-002-H-30

AV
AV

1
1

3
DH

4
DD
2

Figure 18. Artère supra-orbitaire. 1. Artère supra-orbitaire ; 2. nerf fron-


Figure 19. Artère ethmoïdale antérieure. 1. Artère ethmoïdale anté-
tal ; 3. nerf trochléaire ; 4. muscle releveur de la paupière supérieure.
rieure ; 2. artère ophtalmique ; 3. muscle oblique supérieur.

la femme pour Lang et Kageyama [22] . Personnellement, les auteurs


ont noté un diamètre moyen de 0,57 mm (de 0,2 à 1,2 mm). Artère ethmoïdale postérieure (Fig. 20). Beaucoup moins souvent
Née dans le cône, elle se dirige en haut et en avant pour en sor- présente, les auteurs l’ont notée absente dans 23 % de leurs dis-
tir entre les muscles releveur de la paupière supérieure et oblique sections [52] . C’est une artère grêle de diamètre moyen de 0,4 mm.
supérieur. Elle chemine ensuite à la face supérieure du muscle rele- Elle naît dans 75 % des cas du segment médio-optique de l’artère
veur, sous le plafond orbitaire, au contact direct du bord médial ophtalmique, dans 17 % de l’artère supra-orbitaire, plus rarement,
du nerf frontal. Elle suit la branche de division latérale de ce nerf, 7 %, de l’ethmoïdale antérieure. Née dans le cône, elle en sort
le nerf supra-orbitaire et avec lui gagne le foramen supra-orbitaire, en passant entre les muscles oblique supérieur et releveur, puis
pour donner des branches terminales pour les téguments du front. gagne le foramen ethmoïdal postérieur en passant au-dessus du
Elle donne une ou plusieurs branches aux muscles releveur dans muscle oblique supérieur (94 % des cas), et souvent au-dessus de
81 % des orbites, et oblique supérieur dans 30 %. De façon la terminaison du nerf trochléaire. Elle quitte alors l’orbite, en
inconstante, elle donne une branche qui suit la branche médiale compagnie de l’inconstant nerf ethmoïdal postérieur (dit « nerf
de division du nerf frontal, le nerf supratrochléaire, dénommée sphéno-ethmoïdal de Luschka ») et va vasculariser la dure-mère de
artère supratrochléaire, ces deux éléments sortant de l’orbite par la lame criblée et la partie postérieure de la cavité nasale. Elle four-
l’incisure frontale. nit quelques branches aux muscles oblique supérieur (59 % des
Artères ethmoïdales. Destinées d’abord et avant tout à la orbites), releveur (37 %), plus rarement droits médial et supérieur.
vascularisation des cavités nasales, leur trajet intra-orbitaire est Artères musculaires. Très nombreuses, il faut distinguer des
toujours très court. troncs musculaires destinés à plusieurs muscles et des branches
Artère ethmoïdale antérieure (Fig. 19). Très souvent pré- plus fines dédiées à un seul muscle.
sente, Hayreh [24] la note absente dans 9 % des cas de surcroisement Artère musculaire inférieure (Fig. 21). Constante, de gros calibre,
et 20 % des sous-croisements. Pour les auteurs [52] , elle est notée de 0,8 à 1,2 mm, elle naît de la face inférieure du segment médio-
absente dans 2 % des orbites. Son diamètre moyen est de 0,76 mm, optique de l’artère ophtalmique, juste après le croisement. Elle
de 0,2 à 1,5 mm. Elle naît de la partie médio-optique de l’artère se dirige vers le bas, se divisant en deux, voire trois troncs, qui
ophtalmique, très en avant, au tiers antérieur de l’orbite et il est prennent en charge la vascularisation des muscles droits inférieur,
possible d’en distinguer deux types : si l’artère ophtalmique est latéral, médial et oblique inférieur.
sortie du cône, alors l’ethmoïdale antérieure naît le plus souvent Autres artères musculaires. Ce sont les artères :
directement dans le foramen ethmoïdal antérieur et n’a prati- • musculaire supérieure, rare, 9 % de nos orbites ;
quement pas de trajet intra-orbitaire (76 % des cas) ; si l’artère • musculaire médiale, exceptionnelle, 3 % de nos dissections ;
ophtalmique reste strictement intraconique, alors elle naît dans le • musculaire latérale, plus fréquente, retrouvée dans 23 % de nos
cône et gagne le foramen par un court trajet passant sous le muscle orbites. Elle correspond en fait à une ébauche d’artère lacry-
oblique supérieur. Accompagnée du nerf ethmoïdal antérieur, elle male en cas de présence d’une artère méningolacrymale, et ne
traverse le foramen, puis chemine à la face supérieure de la lame vascularise que le muscle droit latéral ;
criblée, où elle donne l’artère méningée antérieure pour la faux du • branches isolées pour les muscles droits médial, latéral ou
cerveau et se divise dans la cavité nasale en deux branches, une oblique supérieur, venant directement de l’ophtalmique le plus
médiale pour la muqueuse antérieure du septum nasal et une laté- souvent.
rale pour la muqueuse de la partie antérieure de la paroi latérale Distribution musculaire. Chacun des sept muscles orbitaires
de cette cavité. Elle donne peu de branches collatérales orbitaires, reçoit plusieurs branches avec des variations importantes. Cette
au muscle oblique supérieur dans 49 % des orbites, parfois aux vascularisation est détaillée dans le chapitre consacré aux muscles
muscles droits supérieur ou médial ou encore au releveur. Il est oculomoteurs [7] . En ce qui concerne le muscle releveur de la pau-
parfois nécessaire de ligaturer ou de clipper cette artère au niveau pière supérieure, il reçoit en arrière des branches directes issues
du foramen en cas d’épistaxis incontrôlable. des artères ophtalmique, supra-orbitaire, et moins fréquemment

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AV

2
DD

3 2
DH
3
1
1

AV

Figure 22. Veine ophtalmique supérieure. 1. Veine ophtalmique supé-


rieure ; 2. artère ophtalmique ; 3. nerf nasociliaire.

rieur du ligament palpébral médial, gagne la paupière inférieure


et s’y divise en deux branches. Les deux branches supérieures et
les deux inférieures s’unissent avec les branches des artères pal-
pébrales latérales issues de l’artère lacrymale pour former quatre
Figure 20. Artère ethmoïdale postérieure. 1. Artère ethmoïdale posté- arcades palpébrales, deux supérieures et deux inférieures. Ces deux
rieure ; 2. artère ophtalmique ; 3. muscle oblique supérieur. artères fournissent des branches pour le canthus médial.
Autres branches collatérales. Ce sont des branches muscu-
laires isolées, ou des artères ciliaires courtes directes, ou encore
des branches destinées aux cellules ethmoïdales.
AR
Branches issues de l’artère carotide externe
Artère infra-orbitaire
Branche de l’artère maxillaire, elle-même branche terminale de
la carotide externe, elle naît dans la fosse ptérygopalatine, pénètre
dans le sillon puis le canal infra-orbitaires, accompagné du nerf
maxillaire jusqu’au foramen infra-orbitaire. Elle fournit dans 88 %
1 des orbites une branche pour l’insertion du muscle oblique infé-
DH
rieur [53] .
Artère méningée moyenne
Également branche collatérale de l’artère maxillaire, elle peut
donner une artère méningolacrymale décrite plus haut ou recevoir
une artère récurrente méningée issue de l’artère lacrymale.
2
Anastomoses entre les deux systèmes carotidiens
L’orbite est le siège d’anastomoses entre les deux carotides
par l’artère infra-orbitaire au niveau du muscle oblique inférieur,
anastomose retrouvée dans 86 % des orbites ; par les artères
4
méningolacrymales et récurrentes méningées, dans 64 % des
orbites ; par l’artère angulaire avec l’artère faciale ; par les artères
ethmoïdales dans les cavités nasales avec les branches de l’artère
sphénopalatine, branche terminale de l’artère maxillaire.
3

Vascularisation veineuse
Figure 21. Artère musculaire inférieure. 1. Artère musculaire inférieure ;
2. muscle droit latéral ; 3. muscle oblique inférieur ; 4. muscle droit Tout comme pour les artères, les veines de l’orbite se drainent
inférieur. soit vers l’endocrâne, principalement par la veine ophtalmique
supérieure, constante, qui se termine dans le sinus caverneux, soit
vers la face, vers la veine faciale. La première voie prédomine.
lacrymale, ethmoïdale postérieure ou musculaire supérieure. En L’organisation veineuse est très différente de celle des artères, en
avant des branches de la lacrymale. particulier le trajet des veines qui est déterminé par les fascias et
Artères palpébrales médiales. Au nombre de deux, ce sont les septums [54] .
les dernières branches collatérales de l’artère ophtalmique. Elles
naissent isolément ou par un tronc commun. Leur diamètre est
faible : 0,1 à 0,5 mm.
Veine ophtalmique supérieure (Fig. 22)
L’artère palpébrale médiale supérieure, courte, perfore le sep- Née à l’angle supéromédial de l’orbite, elle se dirige en arrière
tum et se divise en deux branches. L’artère palpébrale médiale et en dehors vers le sinus caverneux.
inférieure, souvent la plus volumineuse, née souvent avant la Son origine se situe sous la trochlée du muscle oblique supé-
supérieure, se dirige vers le bas, passe en arrière du faisceau anté- rieur par anastomose de deux racines : une supérieure, issue des

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veines frontales et une inférieure, issue de la veine angulaire, qui


se rejoignent 5 à 6 mm en arrière de la trochlée, après avoir tra-
versé le septum. La racine supérieure croise par au-dessus le tendon
réfléchi du muscle oblique supérieur, l’inférieure le croisant par
au-dessous. Son diamètre est en général important [55] .
Elle se dirige vers la fissure orbitaire supérieure par un trajet en
baïonnette présentant trois segments : un premier extraconique
à la partie antérieure et médiale de l’orbite ; un second intra-
conique, se plaçant sous les muscles releveur et droit supérieur,
au-dessus du nerf optique en s’éloignant de l’artère ophtalmique ;
enfin, un troisième, à nouveau extraconique, se jetant dans la par-
tie large de la fissure orbitaire supérieure, sans traverser l’anneau
musculotendineux commun.
Elle reçoit habituellement les veines issues du globe oculaire :
veine centrale de la rétine et les quatre veines vorticineuses ; les
veines issues des muscles formant les veines apsidales et la veine
lacrymale. Son territoire est très étendu : sa racine supérieure reçoit
les veines des muscles releveur et oblique supérieur et une branche
de la veine supra-orbitaire ; sa racine inférieure reçoit les veines
palpébrales médiales, supérieure et inférieure, la veine ethmoïdale
Figure 23. Organisation du système veineux orbitaire. 1. Veine lacry-
antérieure, des branches issues du sac lacrymal et une anastomose
male ; 2. veine ophtalmique supérieure ; 3. racine supérieure ; 4. veines
avec la veine orbito-lacrymo-faciale. Le tronc lui-même reçoit des
frontales ; 5. arcade prénasale ; 6. racine inférieure ; 7. veine apsidale
veines musculaires, les veines vorticineuses directement ou par
antérolatérale ; 8. veine apsidale postérolatérale ; 9. veine vorticineuse
le biais des veines apsidales, les veines apsidales, la veine cen-
supérolatérale ; 10. veine vorticineuse supéromédiale ; 11. veine apsi-
trale de la rétine, qui émerge de la face inférieure du nerf optique
dale médiale ; 12. veine vorticineuse inférolatérale ; 13. veine vorticineuse
en arrière du point de pénétration de l’ACR et la volumineuse
inféromédiale ; 14. veine orbito-lacrymo-faciale ; 15. veine angulaire ; 16.
veine lacrymale, qui a pu recevoir directement la veine apsidale
veine faciale.
antérolatérale, parfois la veine ethmoïdale postérieure, la veine
transversale sus-optique, inconstante.
Vascularisation lymphatique
Veine ophtalmique inférieure
La présence de vaisseaux lymphatiques reste controversée. Clas-
Inconstante, elle se forme par la réunion de veines issues des siquement, il n’y en a pas, mais certaines études, notamment
muscles droits inférieur et latéral et oblique inférieur. Située sous immuno-histochimiques, semblent montrer la présence de struc-
le muscle droit inférieur, elle se dirige en arrière et en dedans vers tures lymphatiques au niveau de la glande lacrymale, des gaines
la fissure orbitaire supérieure pour se jeter dans le sinus caver- du nerf optique [57] , et chez le singe de l’apex et des muscles orbi-
neux directement ou par l’intermédiaire de la veine ophtalmique taires [58] .
supérieure. Elle reçoit les veines du plexus ptérygoïdien.

Veine ophtalmique médiale


 Innervation orbitaire
Décrite par Henry [56] , elle serait présente chez 40 % des indivi-
dus. Inconstante, formée par des veines issues des muscles droits Innervation motrice
médial, inférieur et parfois latéral. Intraconique, oblique en haut
et en arrière, elle croise par en-dessous nerf optique et artère oph- Trois nerfs crâniens, oculomoteurs assurent la motricité des sept
talmique, traverse l’anneau tendineux commun pour se terminer muscles striés orbitaires. Ce sont les nerfs oculomoteur (IIIe nerf
dans le sinus caverneux ou la veine ophtalmique supérieure. Elle crânien), trochléaire (IVe nerf crânien) et abducens (VIe nerf crâ-
reçoit des veines du nerf optique et parfois la veine centrale de la nien). Le premier innerve tous les muscles sauf deux : le muscle
rétine. oblique supérieur qui dépend du nerf trochléaire et le muscle
droit latéral qui dépend du nerf abducens. De plus, le III assure
Organisation du drainage veineux orbitaire l’innervation autonome parasympathique des muscles lisses de
l’œil, notamment du sphincter de l’iris et du muscle ciliaire qui
(Fig. 23)
assurent myosis et accommodation.
Les trois veines ophtalmiques citées se drainent dans le sinus Ces trois nerfs crâniens sont purement moteurs tout comme
caverneux, directement ou non, lui-même se jetant dans la veine le nerf hypoglosse destiné à la langue. Comme tout nerf crâ-
jugulaire interne. Une partie faible du sang veineux va gagner nien ils présentent un noyau, un trajet intracérébral, une origine
la veine angulaire, située en dehors de l’artère angulaire, qui va apparente, un trajet qui les amène via le sinus caverneux à la fis-
gagner la veine faciale. La veine angulaire est formée par une sure orbitaire supérieure, où ils pénètrent dans l’orbite. Tous ces
arcade prénasale recevant la racine inférieure de la veine ophtal- éléments sont décrits dans le chapitre consacré aux muscles oculo-
mique, un tronc des veines frontales, lui-même formé par une moteurs [7] . Le nerf oculomoteur pénètre dans l’orbite déjà divisé
veine frontale médiale et la racine supérieure de la veine oph- en ses deux branches qui traversent l’anneau de Zinn et, de ce
talmique. Elle reçoit la veine orbito-lacrymo-faciale, formée à fait, sont intraconiques ; la branche supérieure, grêle et courte,
l’intérieur du cône fasciomusculaire. Cette veine angulaire draine se dirige vers le haut et se termine dans les muscles droit supé-
les paupières, la conjonctive et le sac lacrymal. rieur et releveur de la paupière supérieure assurant une synergie
La veine faciale va se drainer dans la veine jugulaire interne. entre ces deux muscles. La branche inférieure, plus volumineuse,
Elle reçoit auparavant la veine zygomatique, anastomosée avec se dirige en bas et en avant pour se terminer dans le muscle oblique
la veine temporale superficielle. Ainsi est constituée autour de inférieur, au niveau de son bord postérieur. Elle est accompagnée
l’orbite, surtout en regard du bord inférieur, une grande voie dans ce trajet par l’artère musculaire inférieure, les deux formant
anastomotique par le biais de la veine angulaire. De plus, dans ce que Henry [56] a dénommé « le pédicule vasculonerveux du
l’orbite, les trois veines apsidales, médiale, antérolatérale et posté- petit oblique ». Au passage, elle donne une branche au muscle
rolatérale, qui drainent le sang veineux musculaire et les deux droit médial, une au muscle droit inférieur et adresse au ganglion
veines vorticineuses inférieures, constituent une voie anastomo- ciliaire une racine courte ou motrice faite de fibres préganglion-
tique intra-orbitaire. Il faut y ajouter les anastomoses avec les naires parasympathiques.
veines du plexus ptérygoïdien par le biais de la veine ophtalmique Le nerf abducens, également intraconique après avoir traversé
inférieure. l’anneau de Zinn, a un trajet très court, se jetant dans la face

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médiale du muscle droit latéral, à son tiers postérieur. Le nerf Le ganglion ciliaire d’environ 3 mm de long se situe en arrière
trochléaire, seul nerf moteur extraconique n’ayant pas traversé dans l’espace compris entre le nerf optique et le muscle droit laté-
l’anneau de Zinn, surcroise le muscle releveur et se termine au ral. Pour Izci et Gonul [60] , il est à 2,9 mm en dehors du nerf et à
tiers postérieur du bord supérieur du muscle oblique supérieur, 10,4 mm du muscle. Il reçoit trois racines : une motrice venant
en général en passant sous l’artère ethmoïdale postérieure. Pour de la branche inférieure du III, une sensitive ou longue issue du
Villain et al. [59] , il pénètre 17,5 mm en avant de l’insertion posté- nerf nasociliaire et une racine sympathique. Six à dix nerfs ciliaires
rieure du muscle. courts [60] émergent de la partie antérieure du ganglion et gagnent
le bulbe de l’œil mélangées aux nerfs et artères ciliaires longues et
aux artères ciliaires courtes. Un ganglion ciliaire accessoire serait
Innervation sensitive présent chez les mammifères [61] .
Elle est assurée par les trois nerfs frontal, lacrymal et naso-
ciliaire, branches du nerf ophtalmique, lui-même branche du
nerf trijumeau (Ve nerf crânien). Le noyau du trijumeau est  Rapports de l’orbite
extrêmement complexe, étendu sur toute la hauteur du tronc
cérébral et constitué de trois sous-noyaux : un noyau mésen- En avant
céphalique, proprioceptif ; un noyau principal à la jonction Ce sont les deux paupières supérieure et inférieure et les muscles
bulbo-protubérantielle, épicritique ; et un noyau bulbaire, dit peauciers périorbitaires, qui sont décrits dans le chapitre sur
« descendant » ou « spinal » ou encore « gélatineux », se prolon- l’anatomie des paupières [62] . Les muscles peauciers destinés à la
geant dans la moelle cervicale haute, thermo-algésique. Il existe lèvre supérieure se fixent sur l’os du bord orbitaire inférieur, recou-
une organisation spatiale très précise de ces noyaux : les fibres verts en partie par l’orbiculaire de l’œil et tous innervés par des
issues du nerf ophtalmique se terminent dans leur partie ven- branches du nerf facial (VIIe nerf crânien) ; ce sont de dedans en
trale, alors que celles des nerfs maxillaire et mandibulaire (les deux dehors les muscles releveur nasolabial, releveur de la lèvre supé-
autres branches du trijumeau) dans leur partie intermédiaire et rieure, petit et grand zygomatiques [63] .
dorsale respectivement. Le nerf trijumeau est le nerf de la sensibi- La limite entre orbite et paupières est constituée par le septum,
lité de la face, avec une petite partie motrice pour les muscles les deux tarses et les deux ligaments palpébraux, le médial et le
masticateurs, assurée par le seul nerf mandibulaire. Son tronc latéral. Le septum s’insère en périphérie sur le bord orbitaire et en
émerge de la face antérieure et latérale de la protubérance par dedans sur la crête lacrymale postérieure ; de là, il gagne les bords
deux racines, une sensitive volumineuse et une motrice plus fine ; périphériques des tarses. En paupière supérieure, il est traversé
il gagne le cavum trigéminal, ou cavum de Meckel, situé sur la face par le muscle releveur. En dehors, il passe en avant du tubercule
antérosupérieure du rocher et, là, se divise en ses trois branches. de Whitnall. Il maintient les poches graisseuses rétroseptales. Les
Le nerf ophtalmique se divise dans la paroi latérale du sinus caver- voies lacrymales sont stricto sensu extra-orbitaires, les canalicules
neux en ses trois branches. Les nerfs lacrymal (décrit plus haut) et étant dans l’épaisseur des paupières et le sac dans sa loge en avant
frontal traversent la fissure orbitaire supérieure sans passer dans de la crête postérieure et donc du septum. Le sac s’ouvre en bas
l’anneau et, de ce fait, sont extraconiques, alors que le nerf naso- dans le canal lacrymonasal situé sur le plancher orbitaire, en avant
ciliaire, lui, traverse ces deux éléments et est intraconique. et en dedans. En avant, sous le bord inférieur, se trouve le foramen
Le nerf frontal est un volumineux nerf plat, placé au-dessus infra-orbitaire et son contenu et tout autour du bord orbitaire le
du muscle releveur, sous le plafond orbitaire. Il est rejoint par vaste cercle artériel anastomotique.
l’artère supra-orbitaire 5 mm en arrière du bord orbitaire supé-
rieur et les deux se dirigent ensemble en avant vers le foramen
supra-orbitaire. Le nerf se divise en ses deux branches terminales : En dehors
le nerf supra-orbitaire qui gagne le foramen avec l’artère et le nerf
C’est la fosse temporale, formée par cinq éléments osseux : les
supratrochléaire qui se place plus en dedans. Ces deux branches
écailles du frontal et du temporal, les faces externes du pariétal et
assurent l’innervation sensitive du front, du sinus frontal, des
de la grande aile du sphénoïde et le zygomatique. En avant, les
deux tiers médiaux de la paupière supérieure et la conjonctive
bords postérieurs des processus frontal du zygomatique et zygo-
adjacente. Dans 10 % des cas, le nerf frontal ne se divise pas [32] .
matique du frontal, soudés entre eux, la limitent, alors qu’en bas
Le nerf nasociliaire est formé par la réunion de ses deux
et en dehors c’est le bord supérieur de l’arcade zygomatique. Elle
branches terminales : le nerf ethmoïdal antérieur, qui vient du
contient le muscle temporal, muscle masticateur, innervé par des
foramen ethmoïdal antérieur, en passant sous le muscle oblique
branches du nerf mandibulaire. Ce muscle s’insère sur la ligne
supérieur et le nerf infra-trochléaire qui vient de la région canthale
temporale inférieure et sur l’os situé en dessous d’elle sur la partie
médiale en longeant le versant latéral de l’artère ophtalmique. Il
squameuse de l’os temporal, la partie inférieure du pariétal, la face
se dirige en arrière et en dehors, croisant plusieurs fois l’artère
temporale de la grande aile du sphénoïde, la face temporale de l’os
ophtalmique et la croisant à nouveau au-dessus du nerf optique.
frontal et, parfois, la face temporale de l’os zygomatique et sur le
Puis il gagne la fissure orbitaire supérieure. Au cours de ce trajet,
fascia temporal, tendu de l’arcade zygomatique à la ligne tem-
il reçoit le nerf ethmoïdal postérieur inconstant (nerf sphéno-
porale supérieure. Triangulaire à sommet inférieur, son tendon
ethmoïdal de Luschka) qui vient du foramen du même nom, deux
terminal se fixe sur l’apophyse coronoïde de la mandibule. L’artère
nerfs ciliaires longs, médial et latéral, et la racine longue ou sensi-
temporale superficielle donne l’artère temporale moyenne pour la
tive du ganglion ciliaire. Il assure la sensibilité du canthus médial,
superficie du muscle. Les artères temporales profondes, antérieure
du sac lacrymal, des canalicules et de la caroncule.
et postérieure, branches de l’artère maxillaire cheminent, elles, à
la face profonde du muscle. Les trois nerfs temporaux profonds,
Innervation autonome antérieur, moyen et postérieur, branches du nerf mandibulaire,
assurent l’innervation motrice du muscle.
Les fibres parasympathiques destinées au globe oculaire sont Deux éléments se trouvent au niveau cutané de la région tempo-
transportées par le III à partir du noyau d’Edinger-Westphal. Ce rale, située au-dessus de la parotide et en avant de l’oreille externe :
sont des fibres préganglionnaires qui font synapse dans le gan- l’artère temporale superficielle, branche terminale de la carotide
glion ciliaire. Les fibres sécrétoires destinées à la glande lacrymale externe monte devant l’auricule, derrière l’articulation temporo-
ont été décrites avec la glande. mandibulaire, puis atteint la région temporale superficielle après
Les fibres sympathiques préganglionnaires viennent de la avoir croisé l’arcade zygomatique. Elle et ses deux branches ter-
moelle thoracique haute (C7 à T2), suivent la chaîne sympathique minales cheminent en dehors du muscle temporal. Elle donne
latérocervicale et font relais dans le ganglion cervical supérieur. des rameaux frontaux qui vascularisent les paupières et pariétaux
Après synapse, les fibres postganglionnaires suivent la carotide en arrière, et l’artère zygomatico-orbitaire qui gagne le canthus
interne puis l’artère ophtalmique et ses branches pour innerver les latéral et participe au cercle artériel périorbitaire. Le nerf auriculo-
muscles lisses orbitaires, en particulier les deux muscles de Müller temporal, branche collatérale du nerf mandibulaire, se dirige vers
orbitaire et palpébral. l’arrière, croise la face médiale de l’artère temporale superficielle,

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Anatomie et vascularisation de l’orbite  22-002-H-30

puis se coudant à angle droit remonte verticalement en arrière des


vaisseaux temporaux superficiels. La veine temporale superficielle
se draine dans la veine jugulaire externe. Ces éléments cheminent
au niveau du fascia temporalis superficialis, portion temporale
du fascia superficialis qui est l’aponévrose des muscles cutanés,
l’ensemble constituant le système musculo-aponévrotique super-
ficiel de la face et du cou (SMAS) [63] . Les rameaux temporaux et
zygomatiques du nerf facial sont au contact de ce fascia.
En arrière, la paroi latérale est en rapport avec la fosse crânienne
moyenne contenant le lobe temporal de l’hémisphère cérébral et
l’artère méningée moyenne issue de l’artère maxillaire et classique
responsable des hématomes extraduraux.

En bas
L’orbite répond au sinus maxillaire, creusé dans l’os maxillaire.
C’est le plus volumineux des sinus. Il existe dès la naissance et aug-
mente de taille jusqu’à 12 ans environ. Il se draine dans le méat
moyen de la cavité nasale par le large hiatus maxillaire, comblé Figure 24. Sinus frontal très asymétrique en tomodensitométrie : sinus
en partie par le processus uncinatus de l’ethmoïde, le cornet nasal droit hypertrophique et sinus gauche atrophique.
inférieur et la muqueuse de la paroi nasale latérale. En arrière du
maxillaire, se placent les fosses infra-temporale en dehors et pté- après être sortie du sommet du rocher par l’ostium interne du
rygopalatine en dedans, séparées par la fissure ptérygomaxillaire. canal carotidien, chemine dans le sinus selon un trajet en S couché
Dans la fosse infra-temporale se trouvent les deux muscles pté- horizontalement, creusant sur le sphénoïde une gouttière, le sillon
rygoïdiens médial et latéral (deux autres muscles masticateurs) carotidien. Puis elle se recourbe en haut et en arrière et traverse
et l’artère maxillaire, branche terminale de la carotide externe, le plafond du sinus, devenant intracrânienne. Elle donne alors
qui gagne la fosse ptérygopalatine, où elle donne l’artère infra- l’artère ophtalmique avant de se terminer en ses quatre branches
orbitaire avant de se terminer en artère sphénopalatine [64] . Le nerf terminales à destinée encéphalique. Le nerf abducens (VI) croise
maxillaire, suit le trajet inverse : il arrive dans la fosse ptérygopa- la face latérale de l’artère dans le sinus. Au niveau de la paroi
latine par le foramen rond et gagne la fosse infra-temporale pour latérale du sinus, qui est dédoublée, se placent en arrière de haut
rejoindre le sillon infra-orbitaire. Le nerf mandibulaire émerge en bas les nerfs oculomoteur (III), trochléaire (IV) et ophtalmique
dans la fosse ptérygopalatine par le foramen ovale ; enfin, dans (V). III et V se divisent dans cette paroi et, à sa partie antérieure,
cette fosse, se trouve également le ganglion ptérygopalatin. se placent de haut en bas les nerfs trochléaire, lacrymal, frontal
branche supérieure du III, nasociliaire et branche inférieure du III
En dedans (Fig. 25). Plus bas, sur la grande aile du sphénoïde cheminent les
En avant, se trouve la paroi latérale de la cavité nasale avec nerfs maxillaire et mandibulaire qui gagnent respectivement les
les cornets. Tapissée de muqueuse, elle est très vascularisée par foramens rond et ovale. Le sinus caverneux reçoit du sang veineux
les artères sphénopalatine en arrière et ethmoïdale antérieure en amené par les veines ophtalmiques et des veines temporales. Il se
avant. En haut, la lame criblée est traversée par les filets olfactifs draine en arrière dans la veine jugulaire interne via les deux sinus
qui gagnent les bulbes olfactifs, endocrâniens, de chaque côté de pétreux, supérieur et inférieur.
l’apophyse crista galli. Le canal optique contenant le nerf optique est séparé du sinus
Plus en arrière, se trouve le labyrinthe ethmoïdal, creusé dans sphénoïdal par la paroi latérale du sphénoïde et il est possible
la masse latérale de l’ethmoïde, véritable cavité sinusienne for- d’atteindre le nerf par ce sinus. Dans 4 % des orbites, cette paroi
mée par 4 à 17 cellules, qui s’ouvrent, pour les antérieures, dans est absente [67] . En arrière du canal, l’apex orbitaire répond à
le méat nasal moyen et, pour les postérieures, dans le méat supé- la partie intracrânienne du nerf optique, au chiasma optique,
rieur. Encore plus en arrière, se trouve le sinus sphénoïdal creusé aux artères cérébrale antérieure et communicante antérieure et
dans le sphénoïde, juste en avant de l’hypophyse placée dans la à l’hémisphère cérébral.
selle turcique avec de chaque côté le sinus caverneux, séparé du
sinus sphénoïdal controlatéral par une mince lamelle osseuse. Il
se draine dans le récessus sphéno-ethmoïdal situé au-dessus du  Considérations chirurgicales
cornet supérieur.
L’orbite est séparée en deux espaces par le cône fasciomusculaire
formé par les muscles droits et leurs fascias ; l’espace central est
En haut conique à sommet postérieur à l’apex orbitaire et à base antérieure
La paroi supérieure sépare l’orbite de deux éléments : la fosse à la partie postérieure du globe oculaire, c’est l’espace intraco-
crânienne antérieure, où repose le lobe frontal de l’hémisphère nique, organisé autour du nerf optique. Entre le cône et les parois,
cérébral et le sinus frontal en avant. Ce sinus, creusé dans l’os existe un espace plus étroit, l’espace extraconique, qui peut être
frontal, se développe tardivement à partir de l’âge de 6 ans. Très subdivisé en quatre parties, chacune en rapport avec une paroi
variable en taille selon sa pneumatisation (Fig. 24) plus ou moins osseuse. La connaissance de ces espaces et des variations fré-
marquée, il est souvent asymétrique. Štoković et al. [65] les diffé- quentes des structures rencontrées est indispensable avant toute
rencient en trois types selon la taille : petits, moyens et grands. chirurgie orbitaire.
Sur 91 crânes, il retrouve une hauteur de 6,2 à 50 mm et une lar-
geur de 3,7 à 54 mm. Iordan et al. [66] , étudiant radiologiquement Espace intraconique
101 crânes, retrouvent des anomalies des sinus frontaux chez
23 patients dont cinq aplasies bilatérales, quatre aplasies droites, Le nerf optique pénètre dans le cône par le canal optique,
sept sinus tripartites. Il se draine dans le méat nasal moyen par le avec l’artère ophtalmique qui va le croiser, le plus souvent par
canal nasofrontal. au-dessus. En cas de sous-croisement, il existe souvent une artère
méningolacrymale et une musculaire latérale. Les branches de
l’artère ophtalmique naissent presque toutes dans le cône et en
En arrière sortent en passant entre les muscles droits. Les branches à destinée
La fissure orbitaire supérieure forme en fait la paroi antérieure musculaire abordent les muscles en général en arrière et par leurs
du sinus caverneux, vaste réservoir de sang veineux, limité par faces tournées vers l’intérieur du cône, ce qui limite considérable-
la dure-mère, situé de chaque côté de l’hypophyse et de la selle ment les risques vasculaires lors de chirurgie de strabisme. Le nerf
turcique, surmontées par le chiasma optique. La carotide interne, nasociliaire croise le nerf optique et souvent l’artère ophtalmique

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22-002-H-30  Anatomie et vascularisation de l’orbite

Figure 25. Le sinus caverneux.


A. Coupe frontale postérieure. 1. Paroi supérieure du sinus ; 2. loge hypophysaire ; 3. artère carotide interne ; 4. sinus sphénoïdal ; 5. nerf oculomoteur ; 6.
paroi latérale dédoublée ; 7. nerf trochléaire ; 8. nerf abducens ; 9. nerf ophtalmique ; 10. nerf maxillaire.
B. Projection schématique des nerfs au niveau de la paroi latérale du sinus et de la fissure orbitaire supérieure. 1. Paroi supérieure du sinus ; 2. nerf
oculomoteur ; 3. nerf trochléaire ; 4. ganglion trigéminal ; 5. nerf ophtalmique ; 6. nerf maxillaire ; 7. nerf lacrymal ; 8. nerf frontal ; 9. branche supérieure
du nerf oculomoteur ; 10. nerf nasociliaire ; 11. branche inférieure du nerf oculomoteur.

(58 % des cas) par au-dessus ; plus en avant, il recroise deux, voire • le nerf trochléaire en arrière ;
trois fois l’artère. Les autres nerfs retrouvés dans le cône sont les • le nerf frontal qui donne en avant ses deux branches terminales,
deux branches du nerf oculomoteur et le nerf abducens ; enfin la supra-orbitaire et supratrochléaire ;
veine ophtalmique supérieure traverse cet espace. • l’artère supra-orbitaire, absente dans 12 % des orbites, qui
Ainsi dans le cône, au milieu de la graisse, le nerf optique est en rejoint le nerf frontal ;
rapport [53] : • les rameaux de la branche supérieure du III destinés aux muscles
• au-dessus de lui, de haut en bas : releveur et droit supérieur.
◦ le muscle droit supérieur, L’abord de la région orbitaire supérieure doit se faire avec pru-
◦ les branches artérielles pour le droit supérieur, dence du fait de la fragilité de la paroi supérieure, qui peut même
◦ la branche supérieure du nerf oculomoteur, être déhiscente, et de la proximité de l’hémisphère cérébral avec
◦ la veine ophtalmique supérieure, risque de fuite de liquide cérébrospinal (LCS) et du sinus frontal
◦ le nerf nasociliaire, avec risque infectieux.
◦ l’artère ophtalmique au niveau du croisement ;
• au-dessous de lui, de haut en bas : Latéral
◦ l’artère centrale de la rétine,
◦ l’artère musculaire inférieure et ses branches, Situé entre la paroi latérale et le muscle droit latéral il contient :
◦ la branche inférieure du nerf oculomoteur, • la glande lacrymale principale en avant ;
◦ le muscle droit inférieur ; • son pédicule : artère lacrymale, parfois remplacée par une artère
• en dehors de lui : méningolacrymale, veine lacrymale et nerf lacrymal, ce pédi-
◦ l’artère ophtalmique en arrière, avant le croisement, cule longeant en haut la paroi latérale ;
◦ le ganglion ciliaire, • le rameau communicant du nerf lacrymal du nerf zygomatique
◦ les artères et les nerfs ciliaires postérieurs longs et courts laté- qui aborde le pôle inférieur de la glande après être remonté sur
raux, la paroi latérale assez en avant ;
◦ souvent l’origine de l’artère lacrymale, • de la graisse abondante en bas.
◦ le nerf abducens en arrière, Le rameau communicant peut être sectionné en cas de larmoie-
◦ le muscle droit latéral ; ment par hyper-lacrymation, c’est l’intervention de Whitwell.
• en dedans de lui : Cette paroi est très solide ; elle doit être déposée pour aborder
◦ l’origine des artères ethmoïdale postérieure et supra-orbitaire certaines tumeurs, c’est l’intervention de Krönlein. La décompres-
en arrière, sion osseuse peut, pour certains auteurs, se prolonger sur la grande
◦ les artères et les nerfs ciliaires longs postérieurs et courts aile du sphénoïde avec, là encore, un risque de fuite de LCS. Enfin,
médiaux, la suture frontozygomatique peut se fracturer lors de traumatisme
◦ l’origine de l’artère musculaire inférieure, parfois de violent avec disjonction crâniofaciale comme dans les fractures
l’ethmoïdale antérieure, de Lefort.
◦ le nerf nasociliaire,
◦ la partie médio-optique de l’artère ophtalmique, après le croi- Inférieur
sement,
◦ le muscle droit médial. C’est un espace large compris entre le complexe formé par
L’abord de cet espace est toujours délicat avec possibilité mar- les muscles droit et oblique inférieurs et la paroi inférieure. Il
quée de complications graves : cécité, diplopie, etc. contient :
• le muscle oblique inférieur qui passe sous le muscle droit infé-
rieur et lui est uni par le ligament de Lockwood ;
Espace extraconique • l’artère infra-orbitaire sur le plancher qui vascularise ce muscle ;
• la terminaison au bord postérieur du muscle de l’artère
Supérieur musculaire inférieure et de la branche inférieure du III ;
C’est un espace étroit compris entre le muscle droit supérieur • de la graisse en abondance.
et le toit de l’orbite. Il contient le muscle releveur de la paupière La région inférieure est abordée dans les orbitopathies dysthy-
supérieure avec au-dessus de lui : roïdiennes sévères pour réaliser une décompression graisseuse,

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c’est à ce niveau qu’il est possible de retirer le plus de graisse


et osseuse en retirant cette paroi très mince. Le risque étant Remerciements : aux professeurs Jean-Bernard Flament et Jean-François
de léser le nerf maxillaire dans son canal avec hypoesthé- Delattre. Toutes les photographies présentées ont été réalisées au sein du labora-
toire d’anatomie de la faculté de médecine de Reims.
sie jugale et troubles dentaires, ou encore de sectionner le
muscle oblique inférieur. Cette paroi se fracture très facilement
avec passage et parfois incarcération des muscles dans le sinus
Déclaration de liens d’intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
maxillaire.
d’intérêts en relation avec cet article.

Médial  Références
Placé entre le complexe formé par les muscles droit médial et
oblique supérieur et la paroi médiale de l’orbite, cet espace étroit [1] Ozgen A, Aydingoz U. Normative measurements of orbital structures
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A. Ducasse, Professeur des Universités en ophtalmologie, ex-chef du service d’ophtalmologie du CHRU de Reims, membre associé du Collège médical français
des Professeurs d’Anatomie (ducasse.alain24@orange.fr).
La Christoflerie, 24200 Marcillac-Saint-Quentin, France.
I. Larré, Praticien hospitalier, chef du service d’ophtalmologie.
Service d’ophtalmologie du GSA de Rethel, 1, place Hourtoule, 08300 Rethel, France.

Toute référence à cet article doit porter la mention : Ducasse A, Larré I. Anatomie et vascularisation de l’orbite. EMC - Chirurgie orale et maxillo-faciale
2020;0(0):1-18 [Article 22-002-H-30].

Pour citation, ne pas utiliser la référence ci-dessus de cet article, mais la référence de la version originale publiée dans EMC – Treaty name 2020;37(3):1-19
[21-006-A-10].
DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/S0246-0343(20)88722-X

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