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INTRODUCTION

L'examen de la littérature traitant le concept de compétitivité révèle l'absence d'une définition


unique du terme pour guider les efforts des chercheurs. Aussi, il apparaît que la compétitivité change
avec le niveau de l'analyse menée (nation, secteur, entreprise), le bien analysé (bien homogène ou
différencié), et enfin l'objectif de l'analyse. De ce fait, il apparait pertinent de se poser la question
suivante : Comment mesure-t-on la compétitivité ? A cette question, la littérature souligne qu’il
existe plusieurs instruments de mesure de la compétitivité selon que nous soyons au niveau national
ou les travaux portent essentiellement sur le déficit de la balance commerciale ainsi que la croissance
de la productivité nationale des facteurs (McCorriston et Sheldon, 1994), au niveau sectoriel avec
trois types de mesures utilisés à savoir : les mesures relatives aux coûts de production, les mesures
relatives à la productivité des facteurs, et enfin les mesures relatives aux échanges commerciaux et
enfin au niveau micro-économique ou deux types d'instruments ont été au centre de l'analyse de la
compétitivité des entreprises. On cite, les mesures relatives à la part du marché et les mesures
relatives au profit. Dans ce qui suit, l'accent sera mis sur les instruments de mesures relatives au
niveau sectoriel et au niveau micro de l'entreprise. Dans la suite, les mesures qui feront l’objet de
notre attention sont celles relatives aux échanges commerciaux.

Les mesures de la compétitivité relativement aux échanges


commerciaux

A l'instar des indicateurs de performance relatifs à la productivité des facteurs, ceux relatifs aux
échanges commerciaux sont basés également sur la théorie de l'avantage comparatif. En effet
l'existence d'un avantage comparatif entraîne un avantage coût et donc une certaine spécialisation
dans ce produit expliquant sa part importante dans les exportations. Plusieurs indicateurs axés
principalement sur la part des exportations ont été construit. Parmi ces indicateurs, figure l’Indice de
l'avantage comparatif révélé de Balassa, (XRCA ou RCA).

Sa formule est la suivante :

RCA Ai= ( X Ai ∕ Σ j ∈P X A ) / ( X Wi ∕ Σ j ∈P X W )
j j

 P est l’ensemble de tous les produits (avec i∈ P) ;


 X Ai sont les exportations du produit i du pays A ;
 X Wi sont les exportations mondiales du produit i ;
 Σ j ∈ P X A est le total des exportations du pays A (de tous les biens j dans P) ;
j

 Σ j ∈ P X W est le total des exportations de la zone de référence (de tous les biens j dans P).
j

Lorsqu'un pays dispose d'un avantage comparatif révélé pour un produit donné (ACR> 1), il est
présumé être un producteur et un exportateur compétitifs de ce produit par rapport à un pays
produisant et exportant ce produit à un niveau égal ou inférieur à la moyenne mondiale. Un pays qui
possède un avantage comparatif révélé pour le produit i est considéré comme ayant une force
d'exportation à l'égard de ce produit. Plus la valeur du ACR d'un pays est élevée, plus les exportations
de ce dernier sont fortes.
Analyse des avantages comparatifs révélés au sein de l’UEMOA.

D’après le rapport sur le commerce extérieur de l’UEMOA en 2020, les exportations de biens
demeurent dominées par l’or (31,8%) et le cacao (16,8%), suivis des produits pétroliers
(6,8%), du coton (4,8%) et de l’anacarde (3,9%).
Relativement à la théorie des avantages comparatifs de David Ricardo, 'existence d'un
avantage comparatif entraîne un avantage coût et donc une certaine spécialisation dans ce produit
expliquant sa part importante dans les exportations.

Quels sont donc les pays qui ont un avantage comparatif dans la production des biens de l’UEMOA
les plus exportés ? C’est ce que l’indice des avantages comparatifs de Balassa (RCA) nous révèlera.
Volet empirique de l’exposé sur le Modèle Ricardien : Exemple d’application du calcul de
l’indice des Avantages Comparatifs Révélés (ACR)

Selon la BCEAO, dans son rapport sur le commerce extérieur de l'UEMOA en 2020, entre 2019 et
2020, les exportations de l’UEMOA ont bénéficié d’une augmentation de 3,7 points de pourcentages
dans le domaine minier (pétrolier, or et uranium) et d’une diminution de 2,3 points de pourcentage
des produits agricoles (essentiellement le coton).

A ce titre, nous nous sommes intéressés aux huit pays de l’UEMOA, aux produits pétroliers et aux
produits du coton de l’année 2019. Le choix de l’année 2019 titre sa justification dans la disponibilité
des données. Nous présenterons le résumé de l’indice ACR des pays de l’UEMOA pour les produits du
coton dans un premier temps et pour les produits miniers dans un second temps.

1. Résumé de l’indice ACR des pays de l’UEMOA pour les produits du coton  en 2019 :

Exportations des produits du coton Total des


Pays 2019 exportations 2019 ACR
Cote d'Ivoire 227052,54 7308618,6 0,49865158
Bénin 269725,96 442375,05 9,78674468
Burkina Faso 208146,49 1910637,98 1,74862556
Mali 155807,15 1137501,13 2,19857701
Niger 1977,03 393050,86 0,08073663
Sénégal 7057,76 2446666,36 0,04630184
Guinée Bissau 0,18 124918,46 2,3129E-05
Togo 73285,28 537186,39 2,1897669
UEMOA 943052,4 15137074,92 1
Source : BCEAO, EDEN - Entrepôt de Données Economiques et financières
9.786744682
61997

ACR
2.198577011

2.189766897
1.748625555
0.498651582

0.080736634

0.046301842

2.312874240
43375
04603

5721
9408E-05
9615448

2572511
460836

Source : BCEAO, EDEN - Entrepôt de Données Economiques et financières

On constate qu’en 2019, l’indice ACR du bénin pour les produits du coton est d’environ 9,8 , donc
supérieur à 1. En outre, il est largement supérieur aux indices des autres pays de l’UEMOA. Par
conséquent en 2019, le Bénin a bénéficié d’un avantage comparatif par rapport à tous les pays de
l’UEMOA. La Côte d’Ivoire, le Niger, le Sénégal et la Guinée Bassau n’en ont pas bénéficié car leurs
ACR étaient inférieurs à 1.

2. Résumé de l’indice ACR des pays de l’UEMOA pour les produits pétroliers en 2019

Pays Expt. de prod. Pétroliers 2019 Total Expt. 2019 ACR


Cote d'Ivoire 1185489,3 7308618,6 1,31529259
Bénin 107,56 442375,05 0,00197161
Burkina Faso 11696,54 1910637,98 0,04964083
Mali 15607,3 1137501,13 0,11125921
Niger 128371,4 393050,86 2,64837548
Sénégal 487101,01 2446666,36 1,61437458
Guinée Bissau 831,51 124918,46 0,05397602
Togo 37527,2 537186,39 0,56647558
ENSEMBLE
UMOA 1866731,81 15137074,92 1
Source : BCEAO, EDEN - Entrepôt de Données Economiques et financières
2.648375484
51287

ACR
1.614374584
1.315292585

12115
56724

0.566475580
0.111259210
0.049640830

0.053976023
0.001971606

518853
31782703

2140471

6304887
521287

Source : BCEAO, EDEN - Entrepôt de Données Economiques et financières

Le graphe nous révèle qu’en 2029, la Côte d’Ivoire, le Niger et le Sénégal ont eu leur indice ACR pour
les produits pétroliers supérieurs à 1 contrairement aux autres pays. Ce qui signifie qu’en 2019, ces
pays avaient un avantage comparatif dans la vente des produits pétroliers. Parmi ceux-ci, se
démarque légèrement le Niger avec un ACR approximativement égal à 2,6. A l’opposé, l’indice ACR
du Bénin est quasiment nul.

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