Vous êtes sur la page 1sur 3

Versets biblique 

: Eccl 7 : 13-24

Eccl7:13-24

 «  Considère l’œuvre de Dieu ! Car qui peut redresser ce qu’il a fait courbé ?
14 Au jour du bonheur, jouis du bonheur ; et au jour du malheur, considère. Dieu a fait
l’un à l’opposite de l’autre, afin que l’homme ne trouve rien [à redire] après lui.
15 J’ai tout vu dans les jours de ma vanité : tel juste périt dans sa justice, et tel méchant
prolonge ses jours dans sa méchanceté.
16 Ne sois pas juste à l’excès et ne te montre pas sage outre mesure : pourquoi te
perdrais-tu ?
17 Ne sois pas méchant à l’excès et ne sois pas insensé : pourquoi mourrais-tu avant ton
heure ?
18 Il est bon que tu tiennes ferme ceci, et que tu ne lâches pas cela. Car qui craint Dieu
échappe à tout danger.
19 La sagesse donne plus de force au sage que dix capitaines à une ville,
20 car il n’est pas sur la terre un homme juste, qui fasse le bien et qui ne pèche pas.
21 Ne fais donc pas attention à toutes les paroles que l’on dit, afin de ne pas t’entendre
maudire par ton serviteur.
22 Car ton cœur sait que, bien souvent, toi aussi, tu as maudit les autres.
23 Tout cela, je l’ai examiné avec sagesse. J’ai dit : Plus de sagesse encore ! Mais la
sagesse est restée loin de moi.
24 Ce qui est, est lointain, profond, profond ! Qui l’atteindra ? »

Ecclésiaste 7.13
Retour aux versets 9 et 10. Que l’homme désarme donc devant Dieu ! Qu’il se pénètre de l’idée que
tout ce qui arrive en fait de biens et de maux est pour son éducation. C’est là l’œuvre de Dieu.

Ce qu’il a courbé : ce que Dieu a trouvé bon de faire autre que ce que nous aurions désiré et que ce
qu’il ferait si le monde était dans un état normal (Ecclésiaste 1.15).

Ecclésiaste 7.14
Au jour du bonheur…, du malheur. Comparez Ecclésiaste 3.4. Il y a un temps pour tout et tout est
bon en ce temps-là.

Jouis du bonheur. Horace : Quand Dieu t’envoie un bonheur, saisis-le avec


reconnaissance (épître I).

Dieu a fait l’un à l’opposite de l’autre : Job 2.10 ; Lamentations 3.38. Point de malheur qui ne soit


compensé par quelque avantage. Comme aussi la vie la plus heureuse a ses peines. Tu as trop de
lumière, voici la nuit ; assez des ténèbres, voici le jour. Tu déplores la mort, tu as aussi la vie ; tu te
plains de la vie, voici la mort. Rien d’exclusif, en sorte que tu n’as pas le droit de te plaindre
(Psaumes 51.6).
Afin que l’homme ne trouve rien à redire après lui : après Dieu, ou, comme d’autres l’entendent,
après l’œuvre de Dieu (verset 13) ; qu’on ne puisse pas critiquer la manière dont il combine, pour le
plus grand bien de l’homme, le malheur et le bonheur.

Plusieurs ne peuvent admettre que les mots après lui aient ici un sens différent de celui qu’ils ont
partout ailleurs dans notre livre, où ils signifient toujours : après l’homme, après sa vie terrestre
(Ecclésiaste 3.22 ; Ecclésiaste 6.12 ; Ecclésiaste 10.14). Ils traduisent donc : Afin que l’homme ne
trouve rien après lui. Dieu a fait le malheur comme le bonheur, pour que l’homme ignore son
avenir ; c’est Dieu qui envoie bonheur et malheur, mais de telle sorte qu’il n’y a pas toujours
correspondance entre le mal et le malheur, entre le bien et le bonheur.

D’autres encore : Dieu fait le malheur comme le bonheur en vue du moment où l’homme ne
trouvera plus rien, c’est-à-dire devra sortir nu de cette vie. S’il n’y avait ici-bas que bonheur,
l’homme ne serait jamais préparé à la mort.

Ecclésiaste 7.15-24
Il y a une piété dont il faut se méfier (versets 15 à 18), loge de la crainte de Dieu et de la sagesse
(versets 18 à 22), retour de l’Ecclésiaste sur lui-même (versets 23 et 24)

Voici peut-être le morceau le plus étonnant de notre livre. Au premier abord il semble recommander,
non pas seulement la voie moyenne sur laquelle on évite tout extrême, le rien de trop de Térence,
mais même la modération dans le bien et la modération dans le mal. Il faut, paraît-il dire, se rendre à
l’évidence : l’homme ne peut pas faire le bien ; la perfection n’est pas son fait ; il lui faut jusqu’à un
certain point sacrifier à la folie !

Heureusement le verset 18 est là, parfaitement clair et c’est à la lumière de cette parole que tout le
reste doit être jugé. Ce n’est point contre une justice de bon aloi que s’élève l’Ecclésiaste, mais
contre une justice d’invention humaine, qui consiste à édicter et à observer des commandements
d’homme. Que personne ne se mette dans l’esprit que qui dit justice, dit longue et heureuse vie et
que, vice versa, le péché soit toujours suivi de près par sa punition. J’ai vu à cet égard des choses
étranges, car ici-bas règne la vanité. La combinaison des maux et des biens, qui est la règle (versets
13 et 14), souffre des exceptions. J’ai vu tel juste mourir avant le temps et non pas vivre dans sa
justice ; et j’ai vu tel pécheur prolonger ses jours dans sa méchanceté. C’est pourquoi, que personne
ne s’imagine qu’en multipliant à plaisir les occasions de pratiquer la justice, l’on s’assure d’autant
plus certainement la bénédiction de Dieu. Sur cette voie, au contraire, tu pourrais bien te perdre par
l’orgueil et oublier qu’il n’est pas ici-bas de juste parfait, à cause du cœur naturellement mauvais
que nous portons tous en nous (verset 20).

Ce n’est pas cependant que je veuille te recommander le relâchement moral (verset 17). Il y a un
précipice de chaque côté du chemin. Tiens-t’en à la crainte de Dieu (verset 18) et tu les éviteras l’un
et l’autre. Là est la sagesse (verset 19). Ne prête pas une oreille trop facile à tout ce que tu peux
entendre dire en faveur de la justice raffinée contre laquelle je te mets en garde. Résiste aux
entraînements, même religieux ! Maintiens-toi au-dessus de tout qu’en dira-t-on. Si l’on prend
l’habitude de tenir compte de tout ce que les gens peuvent dire, on s’expose à éprouver de fort
désagréables impressions. Il faut pouvoir tout entendre sans se laisser influencer et sans se
formaliser, en songeant à tant de paroles vaines qu’on a soi-même prononcées.

J’ai tout vu : les deux extrémités de ce qu’on peut voir ici-bas.
Dans les jours de ma vanité : depuis que je suis dans ce monde. Ce que je donne ici est le fruit de
mon expérience. Ces mots ne sont point, comme on l’a cru parfois, une allusion aux années
d’infidélité de Salomon.

Vous aimerez peut-être aussi