Le Collectif de l’Orbe présente

TRUNAU
Une aide de jeu Pathfinder écrite par Cerbère.

Relecture par Zhâr et Neb.

 Un groupe de passionnés de Jeux de Rôles,
passés de l’autre côté du miroir
Nous sommes rôlistes. C’est inscrit dans notre ADN.
Piqués, mordus, convaincus, enthousiastes.

Notre Collectif est issu de la rencontre de plusieurs tables de jeux.

De plusieurs individualités, qui se sont montrées complémentaires dès le départ.

Le départ : 2009. Un automne pluvieux.

Un e-mail lancé comme une bouteille à la mer.

Joueur cherche table.

Et les parties s’enchaînent, privilégiant la diversité

des expériences ludiques plutôt que la campagne interminable.

Les avis tranchés résonnent, on aime, on aime pas,

on réessaye, on y touchera plus, ou «c’était génial».

L’alchimie nous amène à écrire nos propres scénarios, à créer nos propres aides de jeux, à se faire lire, à
se faire publier.

Hiver 2013, nous nous réunissons - pas de dés, pas de jeu,

juste un bloc de feuille et un crayon.
Nous sommes mûrs, nous passons à l’étape suivante.
Les bases du Collectif de l’Orbe sont posées.
Nos noms de plumes sont fixés. Les articles et les scénarios fusent.

Nous sommes le Collectif de l’Orbe.

Nous créons et chroniquons.

Nous jouons et ensemble nous avançons.

www.orbe.be
Table des matières
Introduction ..................................................5

Description du village ......................................5

Trunau, le mal n’a pas qu’un seul visage .............7

Idées de scénarios supplémentaires ...................8

4
Introduction
Situé aux pieds des Monts de l’Esprit, Trunau est un
petit village accroché à l’une des nombreuses collines
de la région. Il siège sur la plaine grasse et fertile, tel
un phare qui balaie l’obscurité. En effet, ce village
représente un véritable havre de paix pour l’humanité
qui s’est effacée devant les hordes d’orques du Belk-
zen. Mais comment diable « la maison des hommes »,
comme la surnomment les envahisseurs a pu résister
avec de simples remparts de bois ? L’histoire de Gola-
rion est remplie d’anecdotes dans lesquelles des forces
numériquement inférieures arrivent à tenir tête à des
armées. Trunau est l’objet d’une de ces histoires.
Description du village
Les villageois de Trunau ont utilisé une technique de
défense simple, mais qui a fait ses preuves au cours des
années. Leurs ancêtres ont jadis creusé la colline, avec
autant d’acharnement que le peuple nain, pour en faire
une motte défensive. Là, où autrefois il n’y avait que
de simples chaumières, se tient désormais un village
capable de vivre de manière autonome sur de longues
durées. Un donjon de bois trônant sur les hauteurs offre
une nouvelle ligne de défense. L’ensemble du village est
entouré d’un ravin relativement profond et rempli de
pieux acérés. Il a fallu des années de travail et le sacri-
fice de nombreuses vies pour arriver à ce résultat.
Les points faibles de ce genre de fortification sont
évidemment le feu et les sièges de longues durées.
C’est sans compter sur deux éléments majeurs. Parmi
les ancêtres des habitants actuels, il y avait un alchi-
miste, Malwyn, qui fit une découverte intéressante. Il
eut l’idée de mélanger plusieurs variétés de plantes de
la région avec le contenu de la poche de sécrétion des
Ankhegs. De cette combinaison improbable est ressortie
une mixture capable de renforcer le bois mais surtout de
le rendre très résistant au feu. Celui-ci n’est pas totale-
ment ignifugé mais suffisamment pour tenir bon face à
quelques flèches enflammées. L’autre point important
est le manque de patience des hordes qui n’ont jamais
été disposées à établir un siège dans les règles de l’art
pour un simple village. Les grands chefs de guerre ont
des combats bien plus importants à remporter et les
autres n’ont simplement pas la cohésion pour arriver à
faire tomber Trunau.
Le village est dirigé par le Baron Baudh Suline (NB,
Guerrier 8/ Expert 4), un homme dans la quarantaine au
caractère bien trempé. Baudh est un colosse de presque
deux mètres avec un tour de cou digne d’un taureau. Il
s’occupe de la forge de la ville et semble aussi doué pour
faire des armes que des clous. En tant que seigneur de
Trunau, il assure la défense de sa communauté. Il vit
avec sa dame et ses enfants dans le donjon. La dispari-
tion de son fils aîné Rhudd, suite à une attaque d’orques
en dehors du village le laisse de très mauvaise humeur.
Il est partagé entre son envie de monter une expédition
pour retrouver son fils et son devoir de protéger Trunau.
5
Intention
Dans le cadre de la campagne « La malédiction du trône écarlate », il
est probable que vos joueurs doivent traverser une partie du territoire
des Hordes. Trunau est une étape intéressante mais était également
une zone grise avant la sortie de l’AP16 - Tueurs de géants. Cette ver-
sion de Trunau est donc très différente de la version officielle. Je vous
laisse seul juge la concernant et la suite que vous désirez lui donner.
Après tout, il est aisé de placer le village dans un autre contexte.
Cerbère.
Sa femme, la Baronne Gwaelon Suline (NB, Prêtresse
10), une prêtresse d’Erastil, veille sur sa communau-
té comme une mère. Elle semble toujours trouver des
réponses adéquates dans les Paraboles d’Érastil. Cette
femme, qui semble toute fragile en comparaison de
Baudh, est probablement le pilier le plus important de
la communauté. Mère de trois enfants dont une fille
et deux garçons, elle prend la disparition de l’aîné avec
plus de recul que Baudh. Lors d’une de ses sorties,
elle est tombée sur le corps d’un jeune cerf mort. Elle
interprète cela comme un signe du vieux borgne concer-
nant son fils. Elle sait que Baudh n’est pas encore prêt à
l’entendre mais son fils a rejoint la maison d’Erastil.
Tout le monde sans exception vient trouver régulière-
ment Gwaelon pour lui parler et lui confier ses secrets.
Quelqu’un avec suffisamment de discernement peut
comprendre rapidement que c’est elle qui dirige réelle-
ment Trunau.
L’unique auberge est tenue par Edrus Orellic (N, Rodeur
10/Expert 2) que tout le monde appelle actuellement «
L’aubergiste ». Les étrangers étant très rares à Trunau,
l’établissement ne propose donc qu’un dortoir collec-
tif avec très peu de confort. Sa salle commune avec sa
cheminée centrale est par contre utilisée tous les soirs
comme lieu de rassemblement. Bien des villageois
viennent ici pour converser et se distraire de leur vie
difficile. Edrus a dans la cinquantaine et donne l’im-
pression d’être un homme fatigué et amer. Son an-
cienne vie d’éclaireur et de chasseur a laissé de nom-
breuses cicatrices sur son corps et son âme. Quand le
soir arrive et que l’alcool délie les langues, il lui arrive
de raconter quelques anecdotes de sa vie. Elles ne sont
guère joyeuses et elles finissent, pour la plupart, mal.
La pire d’entre elle est certainement sa capture par des
orques et la mort de sa promise. Il entend encore ses
cris alors qu’elle était violentée par les faces de groin.
Si tout le monde exècre ces créatures, ce n’est rien en
comparaison de ce qu’éprouve Edrus. Longtemps rongé
par la douleur et la haine, il a commis des actes atroces
envers les orques au point qu’on le surnommait le bou-
cher de Belkzen. Au fur et à mesure des années, son feu
ardent s’est calmé mais il suffirait d’un élément déclen-
cheur pour le reconduire sur la même voie. Il perçoit le
manque de réaction du Baron suite à l’enlèvement de
Rhudd comme étant un signe de faiblesse. Certes, il ne
se fait aucune illusion sur le sort du jeune homme mais
leur vengeance doit être implacable.
Edrus n’a jamais remplacé sa promise et il ne fait jamais
mention d’un quelconque regret à ce niveau. C’est la
peur d’aimer et de perdre de nouveau, qui l’a poussé à
son isolement affectif.
Le magasin, quant à lui, est tenu par Nomath (NB, Ex-
pert 4) et sa famille ; Olga sa femme et Sinthias sa fille.
L’établissement est plus un comptoir qu’un véritable
magasin. On peut y trouver de tout à condition de ne pas
rechercher des objets de grande valeur. Le marchand
vend aussi bien des légumes que des épées ordinaires
en passant par quelques livres. La plupart des denrées
ont néanmoins une utilité pratique. Les articles alimen-
taires viennent de la production locale, les articles qui
sortent de l’ordinaire proviennent du commerce avec
les étrangers mais aussi avec les caravanes Orques. Les
habitants de Trunau ne sont pas totalement autonomes
et ils doivent bien de temps en temps faire négoce avec
les marchands orques pour renouveler leur stock de
matière première. A Belkzen nécessité fait loi et les
habitants l’ont très bien compris.
Le doyen de Trunau est le vieux Gaffer (N, Sylvanien)
ou également appelé le grand-père de Trunau par les
habitants. De mémoire d’habitant, Gaffer a toujours
vécu là, il est même probable qu’il était présent bien
avant l’arrivée des hommes sur cette région. Gaffer
était le responsable du Bois Vorace mais son bosquet
l’a renié pour une raison qu’il tait. Une chose est sûre
: pour qu’un Bosquet renie l’un des leurs, il a fallu un
acte terrible, comme le meurtre d’un autre Sylvanien.
C’est en paria qu’il a planté ses racines dans les collines
au pied du Mont de l’Esprit. Par désintérêt et par un
concours de circonstances, il a laissé les humains s’ins-
taller autour de lui. L’aïeul de Baudh n’a jamais voulu
qu’on coupe cet arbre majestueux et bien lui en a pris,
lorsque, quelques dizaines d’années plus tard, il prit
enfin conscience de la véritable nature de l’arbre. Petit
à petit, ces créatures chétives et à l’espérance de vie
précaire ont commencé à attiser la curiosité de Gaffer.
Il lui fallut encore une dizaine d’année pour prendre sa
décision et se révéler à eux. A cette époque, le fondateur
de Trunau avait déjà un pied dans la tombe mais il avait
deux fils vigoureux à l’esprit vif. Un allié comme
un Sylvanien ne se refuse pas. A condition, bien
entendu, d’avoir la patience d’écouter ses
très longs monologues. De nos jours le
vieux Gaffer fait partie inté-
grante de la communau-
té et il lui arrive
parfois de
don-
ner
1Illustration de Fred Lipari (Dain)
6
des cours d’histoire sur Trunau aux enfants.
La noblesse de Trunau
La famille Suline est une veille famille de petite noblesse originaire
de Vigil du Dernier Rempart. C’est en récompense pour une tâche
aujourd’hui oubliée que les Suline ont reçu ce lopin de terre fertile.
L’endroit resta inoccupé pendant de longues années avant que
l’un des membres de la famille décide de partir avec sa maison et
quelques pionniers pour fonder ce village.
Déjà avant la chute de la Frontière de la Horde, les Suline de
Trunau n’étaient plus que des cousins éloignées de la famille qui
résidait à Vigil. De nos jours avec l’isolement, les Suline ont dû
s’adapter et ils n’ont plus guère le comportement de personnes
noble. Ils représentent toujours Trunau par leur autorité et d’une
manière héréditaire. Par contre, ils n’ont plus rien des grands
seigneurs habitués aux mets les plus fins.
Colrak Hens est ce qu’on appelle un anthropologue ou,
plus communément, un homme de science. Cela fait
des années qu’il étudie une race particulière, les orques.
Ses pas l’ont conduit tout naturellement vers Trunau
qui lui sert de camp permanent, alors qu’il explore la
région. Cela fait des années maintenant qu’il vit ici
et les gens se sont habitués à cet homme étrange qui
n’hésite pas à aller vivre pendant des semaines dans
les tribus orques qui veulent bien l’accueillir. Comme
le montre les cicatrices et les tatouages sur son corps,
il paie cher ses investigations au nom de la science. Il
lui est arrivé plusieurs fois de perdre des hommes lors
des expéditions et de devoir vendre chèrement sa peau.
Par chance, il s’en est toujours sorti mais les gens se
demandent pour combien de temps.
Lorsqu’il y a nécessité de parler avec les orques, Colrak
n’est jamais très loin et le Bourgmestre l’a nommé
diplo- mate honoraire de Trunau pour ses connais-
sances sur le peuple Orque. Au fil des ans, il a
réussi à établir des liens cordiaux avec des
chefs de clan mais il s’est également fait
beaucoup d’ennemis. La plupart des ha-
bitants de Trunau l’apprécient mis à part
des hommes comme Edrus qui pensent
qu’un bon orque est un orque mort.
Seth est un homme taciturne et
secret qui s’est installé depuis
plusieurs mois à Trunau. Il loue
une petite remise rafistolée qui
lui sert d’habitation ce qui serait
impensable pour bien des gens.
Le propriétaire de la maison ne
veut rien dire à son sujet mais,
depuis qu’il est là, les moyens
financiers de Bred ont augmenté
significativement. L’étranger
est accompagné par un sombre
oiseau répondant au nom de
PerceOeil et c’est un peu près
tout ce que les habitants de
Trunau savent sur lui. Il prend
un malin plaisir à changer de nom chaque fois qu’on lui
demande. Les habitants se sentent mal à l’aise en sa
présence mais personne n’a encore fait de remarque au
Bourgmestre à son propos. Il serait délicat de l’inviter
à partir car il n’a rien fait de mal. Il paie grassement les
ressources qu’il consomme. Il a d’ailleurs pris l’habi-
tude d’offrir une tournée chez Edrus chaque fois qu’il
met les pieds dans l’établissement. Une technique qui
semble fonctionner même si personne ne vient s’as-
seoir à sa table.
Trunau, le mal n’a pas qu’un seul visage
Les dévots de Ghlaunder, le Dieu Parasite, s’infiltrent parfois
dans les petites communautés en prêchant les paroles d’une
autre déité. Si vous voulez donner à Trunau un aspect plus
étrange et dangereux pour vos joueurs voici deux pistes qui
peuvent déboucher sur deux histoires différentes.
Gwaelon n’a pas toujours habité à Trunau. Elle est arri-
vée alors qu’elle avait 20 ans avec pour seule compagnie
un vieux cheval et quelques piécettes dans sa bourse. De
nature charmante et avec l’emblème d’Erastil sur elle,
elle fût accueillie à bras ouvert par la communauté. Il
y avait bien longtemps que le village n’avait plus eu la
chance d’avoir un prêtre d’une déité d’alignement bon
en son sein. Une prêtresse d’Erastil représentait une
véritable bénédiction pour la communauté. En très peu
de temps, elle trouva sa place et attira sur elle l’atten-
tion du Baron qui n’avait alors ni femme, ni enfant.
Elle le séduisit sans trop de difficulté grâce à ses gen-
tilles manières, à son joli minois et à sa dévotion sans
cesse tournée vers les autres. Le Baron, sous le charme,
l’épousa et trois beaux enfants naquirent de cette
union.
L’histoire aurait pu s’arrêter là mais Gwaelon n’était
pas une servante du Borgne mais bel et bien une
prêtresse de Ghlaunder. Tel un architecte patient et
ingénieux, elle détourna tout d’abord légèrement les
paroles d’Erastil afin de prendre le pouvoir de manière
subtile. De nos jours, presque tout le monde ignore en-
core sa véritable nature y compris son mari. Elle a réussi
à établir une milice de partisans composés de chasseurs,
d’hommes de gardes et d’Edrus. La haine de l’homme
est un précieux outil dont elle ne pouvait se passer
et elle a même consentit certain sacrifices comme le
partage de sa couche de temps en temps. Les villages
manipulés prient sans le savoir Ghlaunder, renforçant
chaque jour un peu plus les pouvoirs de l’immonde dieu
Parasite. Lors des dates importantes pour le culte, elle
organise des enlèvements dans la région et sacrifie une
ou deux victimes, de préférence humaine, à son dieu.
Les rites sont particulièrement horribles, lents, doulou-
reux et l’utilisation de parasites est constante. La divi-
nité elle-même s’intéresse depuis peu aux agissements
de la baronne et compte bien la récompenser pour sa
dévotion sans faille quand le moment sera venu.
La machination de Gwaelon se déroule à la perfection
7
Quelqu’un de très attentif pourra remarquer qu’il prend
bien soin d’éviter le Sylvanien mais qu’il l’observe
régulièrement. Et pour cause, l’humain est un druide
maléfique qui cherche un moyen de corrompre le bois
Vorace. En venant à Trunau et en observant le vieux
Gaffer, il espère trouver le moyen de se débarrasser du
Bosquet dans sa totalité. Le druide a de nombreux alliés
dans la région notamment dans la communauté Orque.
Dernièrement, il a rencontré un demi-orque particuliè-
rement intéressant qui ne rêve que de vengeance.
si on fait exception de deux éléments qui la chagrinent.
Le Sylvanien ne lui fait pas confiance et bien qu’il n’ait
aucune preuve contre elle pour le moment, il la sus-
pecte de ne pas être ce qu’elle prétend. La baronne a
appris les doutes de Gaffer lors d’un échange avec lui
et est en train d’imaginer un plan pour éliminer cette
menace. La position de Gafer et sa nature lui complique
les choses l’obligeant à trouver des solutions discrètes.
Le deuxième élément qui pourrait la déstabiliser est son
époux et ses enfants. Elle ne s’attendait pas à tomber
réellement amoureuse de cet homme mais le cœur a
ses raisons que la raison ignore. Ses enfants sont aussi
pour elle une révélation et ses exactions en sont ralen-
ties depuis quelques années. Mais dernièrement, sa
dévotion et sa motivation ont repris du poil de la bête.
Elle pense que Ghlaunder a fini par être mécontent et
qu’il lui a pris un fils pour la punir. Le dieu parasite
n’en est pourtant pas responsable, il ne se soucie guère
des sentiments de la Baronne tant qu’elle manipule les
villageois et lui offre des sacrifices.
Il y a deux ans, un étranger aux tenues élégantes et ac-
compagné d’une petite caravane remplies d’objets des
plus utiles pour la communauté arriva dans le village.
L’homme se présenta au Baron comme étant Sirrah Oz-
than (NM, Prêtre 14), un humble prêtre d’Abadar. Selon
les propos de l’étranger, Trunau représentait un berceau
de civilisation dans un océan de barbarie. Il fût donc
de son devoir d’établir la parole d’Abadar et d’aider les
gens à prospérer. Il acheta littéralement son accepta-
tion au sein de la communauté grâce aux contenus de sa
caravane et de sa bourse bien remplie. Sirrah n’était pas
venu seul mais accompagné de deux acolytes aux allures
plus que martiales. Il les présenta comme les futurs
gardes du coffre d’Abadar de Trunau.
Aujourd’hui, Sirrah est en train de faire construire un
temple dédié à Abadar et les villageois commencent de
plus en plus à venir écouter ses prières. Sirrah a établi
un système bancaire et a remis l’accent sur la monnaie
qui commence à remplacer le troc. Le baron est un peu
triste que les habitants délaissent si rapidement les
enseignements de son épouse au profit d’une autre di-
vinité. Malgré tout, il doit bien reconnaître que l’arrivée
de Sirrah apporte beaucoup à la communauté. Il espère
que cela déclenchera un âge d’or pour les humains de
la région. Si les choses continuent à évoluer favorable-
ment, ils pourront espérer reprendre les terres qu’ils
ont dû céder aux orques.
La baronne a une vision totalement différente et elle
ne fait aucune confiance à Sirrah. Dernièrement, elle
a envoyé un message à l’Archibanquier de Vigil en vue
de confirmer les dires de Sirrah. Pour totalement être
honnête, elle n’aime pas Sirrah parce qu’il détourne les
habitants du Vieux Borgne et elle a, à plusieurs reprises,
retrouvé des paroles ou des attitudes inadaptées dans
les sermons du prêtre. Elle en a bien entendu parlé au
Baron mais il fait mine de ne rien comprendre de ses
préoccupations.
Idées de scénarios supplémentaires
• De temps en temps, un druide du Bois Vorace rend
visite aux habitants de Trunau. La rumeur de son
arrivée au village fait rapidement le tour, les gens
murmurent qu’il est sans doute là pour une mau-
vaise nouvelle. Il n’y a pas eu assez de temps depuis
son dernier passage et cela ne peut qu’annoncer des
soucis à l’horizon. Les citoyens de Trunau ont vu
juste car Azobé (N, Druide 7) est effectivement assez
troublé. Il explique qu’il est venu requérir l’aide de
Gaffer car les Sylvaniens du Bois Vorace sont habités
par un mal étrange. Une sorte de corruption lente
qui ronge leur corps et leur esprit. La seul réponse
de Gaffer, c’est qu’il en a fini avec eux et laisse ses
bourreaux à leur propre sort. En désespoir de cause,
Azobé se tournera vers vos joueurs pour l’aider dans
sa tâche. Il explique que la transformation a été
lente et insidieuse. Il a remarqué quelques change-
ments mineurs dans la personnalité des Sylvaniens
puis les modifications ont commencé à s’accélérer.
C’est leur corps qui a changé en dernier pour devenir
plus sombre avec des zones en décomposition. De-
puis leur transformation, il ne peut plus s’approcher
d’eux. La dernière fois qu’il a essayé, il a bien failli y
perdre la vie. Les Sylvaniens ne parlent plus et, aux
dernières nouvelles, ils marchaient de concert vers
le centre de la forêt. Azobé craint qu’il soit déjà trop
tard pour ses amis mais il redoute encore plus le but
de tout ceci. Il est impératif pour le bien et l’équi-
libre de la région de découvrir la cause ou le respon-
sable de tel changement chez les Sylvaniens. Sans
le Bosquet, il craint de ne pouvoir limiter les envies
commerciales du village de Kassen qui exploite les
différentes essences du bois.
8
Gwaelon fait bien de se méfier car Sirrah n’est pas un
envoyé d’Abadar mais est un prévôt de Ghlaunder. Une
fois le temple terminé, il sera en mesure de détour-
ner les prières des fidèles vers son immonde dieu. La
deuxième phase de son plan pourra alors commencer
avec les morts prématurés des seigneurs du village. A
ce stade, plus personne ne pourra l’arrêter et il pourra
prendre définitivement le contrôle de la région au nom
de sa divinité.
• Là où La Crécerelle sort des entrailles de la terre
vit l’un des plus grands ennemis de Trunau. Un
puissant adversaire né de la souffrance, de l’incom-
préhension et du rejet des hommes. L’endroit est
habité par Zorgar, un demi orque (NM, Rodeur 9).
Il vit dans une simple masure sans aucun confort
située légèrement en hauteur et difficile d’accès aux
non-initiés. Fils d’une humaine inconnue violentée
par une bande d’orques, il fût élevé parmi eux sans
jamais être totalement accepté. Sa nature humaine
est puissante et au plus profond de lui, il détestait
ses demi-frères de sang. Dans la société des orques,
il n’aurait jamais pu exceller ; trop faible, trop doux
et trop intelligent pour les chefs pour faire de lui un
bon soldat. Il était cantonné à des rôles sans impor-
tance et sans substance. Un beau jour d’été, il décida
de s’enfuir et de tenter sa chance chez les humains.
Il avait fini par apprendre que sa défunte mère pro-
venait de Trunau et que l’un des hommes lors de sa
capture avait pu s’enfuir. Il se devait de retrouver
cet homme même s’il ne savait pas ce qu’il pour-
rait en tirer. Sa mère et un médaillon cassé qui lui
appartenait était ses seuls liens avec le royaume des
hommes. C’est avec plein d’espoirs naïfs qu’il se
présenta aux portes de Trunau. Pour seul accueil,
il reçut à l’époque colère, haine et violence. Edrus,
le boucher de Belkzen lui-même, s’occupa de lui
surtout quand il reconnut le médaillon de sa pro-
mise. Grâce à un concours de circonstances, Zorgar
réussit à s’enfuir mais sa chair et son âme furent
meurtries à jamais. Il erra longtemps dans la plaine
sans but avec pour unique compagnie sa solitude,
son désespoir et sa colère qui se mua rapidement
en haine. Une haine pour ces humains qui l’avaient
rejeté et ces orques immondes qui l’avaient créé.
De nos jours, des tas d’histoires horribles courent à
Trunau sur un orque accompagné d’un ours gigan-
tesque. C’est sa nature humaine qui l’oblige à rester
dans la région, tout en étant partagé par l’espoir et
la colère. Et si dans sa quête d’humanité, il s’était
dernièrement intéressé à un jeune homme, qui a fait
l’erreur de s’éloigner un peu trop loin des autres…
• Alors que vos joueurs sont dans le village, un
homme couvert de sang et de blessures est ramené
par un groupe de chasseurs. Ces vêtements sont en
piteux état mais laissent deviner que l’homme est
un moine. Après s’être renseigné auprès des villa-
geois, les joueurs apprennent qu’il existe un autre
endroit épargné par les orques. Une sorte de temple
perdu dans les montagnes du Monts de l’Esprit mais
les habitants n’en savent pas beaucoup plus. L’en-
droit est difficile d’accès et, selon les histoires, le
complexe serait suspendu par des chaînes au-des-
sus d’un gouffre profond. Ce monastère est Sech
Névali, un ancien lieu de culte à l’Esprit du Paon du
temps de l’empire Thassilon. Les villageois savent
qu’un ordre de moines y réside et bien des rumeurs
courent à leur sujet. Une fois soigné, l’homme
se présente comme étant Joko Bays, un humble
disciple d’un ordre qui suit les principes d’un dieu
aujourd’hui oublié par le commun des mortels.
En vérité, le nouvel ordre du monastère et sa Voie
sont totalement basés sur des interprétations, des
conjonctures et très peu d’informations concrètes.
Le culte de l’Esprit du Paon était déjà difficile à
comprendre il y a 11 000 ans. De nos jours, cela est
presque impossible. L’ordre de Joko est sans doute
à mille lieues des véritables enseignements de l’Es-
prit du Paon. Les moines qui ont fondé le culte ont
trouvé l’endroit désert, hormis quelques défenses
magiques, particulièrement puissantes, qui main-
tiennent encore certaines parties du complexe sous
scellés. Au fil des années, leur ordre d’origine muta
au contact des écrits et artefacts que recelait le mo-
nastère de Sech Névali. Ce qui amène Joko à Trunau
est par contre beaucoup plus terre à terre. Il vient
pour recruter des bras en échange d’une promesse
d’or et de pierres précieuses. L’homme explique
que son ordre a subi des troubles en son sein. Un
autre moine du nom de Loungri Sakya a pris rapide-
ment de l’importance en peu de temps. Dernière-
ment, aveuglé par sa soif de pouvoir, il a organisé un
putsch contre le grand maître. Joko, avec d’autres
fidèles, a essayé de l’empêcher mais Loungri et ses
partisans ont réussi à assassiner le grand maître et
ses conseillers proches. Joko a perdu plusieurs amis
dans la bataille mais il a réussi à s’enfuir pour aller
chercher de l’aide. Il explique qu’il existe d’autres
fidèles à l’ancien grand maître au sein du monastère
et qu’avec de l’aide extérieure, ils pourraient réta-
blir le cours des choses. Joko n’a pas les moyens de
donner une avance mais le temple recèle de nom-
breux objets luxueux.
La vérité est bien différente car c’est Joko Bays
(NM, Moine 14) qui a organisé ce coup d’état et il a
bien failli réussir en assassinant le grand maître et
ses conseillers. Il n’avait par contre pas prévu la
trahison de son frère spirituel et ami Loungri Sakya.
Alors que les fidèles du grand maître et les partisans
de Joko s’affrontaient, Loungri prit le dessus sur
son ami. Voyant la défaite de Joko, ses hommes se
rendirent. Quant à lui, il prit la fuite alors qu’il était
gravement blessé. Ce fût un miracle ou un malheur
qu’il arriva vivant à Trunau.