ACCUSÉ À

TORT
 En quelques mots...

Style : enquête rurale et

urbaine

Cadre : Taol Kaer, un gros

bourg entouré d’une forêt pas
loin de montagnes
Saison : printemps ou été
Les Ombres d'Esteren est un univers
médiéval aux accents horrifiques et
gothiques, décliné sur plusieurs supports :
jeu de rôle, jeu vidéo, musique.

Durée : une session de 4 à 6

heures

http://www.esteren.org/

Ce canevas a été réalisé par Christophe

« BJ » que vous pouvez contacter ici :

elbjfr@gmail.com

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Aprepierre est un bourg, plus qu’un gros
village et moins qu’une ville, entre Osta-
Baille et Kaer Daegis en Taol-Kaer. Il est
dirigé par Urik Peregern, l’équivalent du
noble local propriétaire terrien.
L’innocente victime est un Varigal nommé
Eored Meca. Alors qu’il part d’Aprepierre
pour rejoindre le prochain village il est
capturé par les brigands, mené sur les lieux
du carnage, rossé, aspergé du sang des
victimes et laissé inconscient.

Urik, inquiet de ne pas voir revenir son ami

Gerolf, envoie quelques hommes à sa
rencontre. Ceux-ci remontent jusqu’au camp
des bucherons, découvrent la sinistre scène
et remontent la piste d’Eored. Ce dernier
s’est réveillé en bien fâcheuse posture. Il a
tenté de fuir mais les blessures causées par
ses agresseurs ne lui ont ni permis d’aller
bien loin, ni de se cacher des hommes
Edwald Cahernor est un riche notable d’Urik. Ceux-ci en ont fait un coupable tout
d’Aprepierre. Il a fait fortune dans le désigné et l’ont ramené jusqu’à Aprepierre.
commerce de diverses denrées et produits
Présenté comme l’un des brigands qui
de consommation entre Osta-Baille, Kaer
sévissent depuis quelques mois dans la
Daegis, Ard Monach et village d’Aprepierre.
région, Eored subit la vindicte populaire.
Mais ses revenus ne se limitent pas à la
Urik le fait interroger sans obtenir d’aveux.
légalité. Il est à la tête d’un groupe de
Pliant sous la pression de ses gens, il
brigands qui écume les routes de la région,
envisage de le condamner à mort. Edwald,
détroussant les voyageurs, pillant les fermes
quant à lui, est bien content que cette affaire
et terrorisant les villages isolés.
ait été si bien étouffée.
Récemment, sans l’autorisation de leur
Mais voilà, nos héros sont là et ils vont
commanditaire, les brigands ont attaqué un
représenter le grain de sable dans ce plan
groupe de bucherons au service d’un noble
bien huilé.
local, Urik Peregern, le jour où le
représentant de ce dernier, Gerolf, venait
leur remettre leur paye et organiser le
transport du bois. Non seulement les
brigands ont volé l’argent mais ils ont aussi
tué les quatre bucherons et Gerolf.
Apprenant cela, Edwald leur a aussitôt
ordonné de faire porter le chapeau à
quelqu’un d’autre.

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L’objectif de l’histoire est que nos héros ré-
ussissent à sauver Eored en prouvant son
innocence et en confondant Edwald.
L’aventure commence alors que nos héros
se trouvent à mi-chemin entre un quel-
conque lieu et Aprepierre. Ils sont perdus
depuis plusieurs jours et ne savent quel
chemin prendre. Tandis qu’ils prennent une
énième direction qu’ils espèrent être la bon-
ne, ils sont attaqués par une bête sauvage,
voire un Feondas si vous le souhaitez. Tan-
dis qu’ils se battent contre leur adversaire
ils reçoivent l’aide d’un Varigal, Eored. Une
fois le danger écarté, ce dernier s’enquiert
de leur présence ici et finalement leur pro-
posera de les mener jusqu’à Aprepierre. Il y
passera quelques jours avant de reprendre
la route.
Nos héros ont l’occasion de partager un re-
pas et d’échanger diverses histoires en sa
compagnie avant qu’il ne reprenne la route.
La soirée qu’ils vont passer ensemble au
coin du feu se doit d’être agréable, tel un
moment de calme avant la tempête. Au petit
matin le jeune Varigal repart.
lancent malédictions, crachats et fruits
pourris sur Eored. En fin de journée cela se
calme et nos héros peuvent discuter à voix
haute avec le Varigal exténué. Il leur expli-
quera ce qui lui est arrivé et implorera leur
aide pour prouver son innocence. Pendant
la soirée Eored sera mené à Urik pour être
interrogé puis ramené, inconscient, à sa pri-
son.
Nos héros ont là l’occasion de rembourser
leur dette et porter secours à Eored. La pre-
mière étape logique étant d’intervenir au-
près d’Urik. Celui-ci est poussé par la popu-
lation à condamner Eored mais l’interroga-
toire n’a strictement rien donné. De plus
Eored ne semble pas être du genre à faire
du banditisme, c’est un Varigal, pas un mal-
frat. Il va donc accepter que nos héros pous-
sent l’enquête pour confirmer ou infirmer la
culpabilité d’Eored. Il leur donne 3 jours.

En milieu de journée nos héros verront

quelques soldats revenir à Aprepierre en
traînant sans ménagement un Eored ensan-
glanté. Son appartenance supposée au
groupe de brigands qui sévit dans la région
déclenche la colère de la foule et le jeune
Varigal, coupable avant d’être jugé, est jeté
en prison.

La prison est une cage en bois surélevée.

Elle est constamment gardée par un soldat
d’Urik. Les premières heures de nombreu-
ses personnes se massent tout autour et

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L’enquête de nos héros peut commencer.
Interroger Eored
Sortir le Varigal pour l’interroger sera aussi
l’occasion de lui soigner ses blessures et lui
permettre de se reposer un peu. Il ne dira
pas grand-chose de plus que ce qu’il a déjà
pu raconter mais il appréciera que nos héros
essayent de le disculper. Il expliquera ce qui
s’est passé. Nos héros pourront mettre en
évidence quelques points de détails. Tout
d’abord les brigands l’ont capturé pas loin
d’Aprepierre, ils devaient donc attendre
quelqu’un et ça aurait pu tomber sur
n’importe qui. Ensuite ils l’ont mené
directement sur les lieux. Ils lui ont mis du
sang de leurs victimes, l’ont rossé et enfin
l’ont assommé. Tout ceci dans le but de lui
faire porter le chapeau. Il n’a rien remarqué
de particulier au sujet des brigands. Ils ont
l’accent du coin et portent des défroques
rurales.
Inspecter la scène du crime
Se rendre sur les lieux du drame prend
quelques heures. Nos héros découvrent un
campement abandonné. Les cadavres de 3
bucherons et de Gerolf sont étendus à terre
en divers endroits. Il y a manifestement eu
un affrontement violent. Plusieurs indices
pourront intéresser nos héros. Tout d’abord
les cadavres sont plus anciens que prévu, à
quelques jours près, ce qui laisse supposé
qu’ils étaient déjà morts alors qu’Eored était
toujours à Aprepierre. Mais cela ne prouve
pas que ce dernier n’ait rien à voir avec ceux
qui ont perpétré ce carnage. Ensuite les
lieux ont été pillés, or, lorsqu’il a été arrêté,
le jeune Varigal ne transportait rien de plus
qu’au moment de son départ. Enfin, les
traces qu’il a laissées lors de sa fuite ont
immédiatement attiré l’attention des
soldats, les détournant d’autres traces plus
discrètes qui s’enfoncent dans la forêt.
Suivre les traces
Difficiles à suivre au début, elles sont plus
nettes après quelques heures dans la forêt,
ceux qui les ont faites ayant certainement
renoncé à la discrétion une fois loin des
lieux de leur forfait. Nos héros pourront
dénombrer sept personnes. Finalement ils
arriveront devant l’entrée d’une grotte qui
sert manifestement de repère aux brigands.
L’un d’eux est caché dans un arbre et
surveille les environs. S’ils n’y prennent
garde nos héros risquent de perdre l’effet de
surprise.
Le repère des brigands
Ils sont sept, dont un qui monte la garde à
l’extérieur. Ils vivent dans la grotte qu’ils ont
sommairement aménagée. Leur chef se
nomme Rulf, c’est un colosse certainement
issu du peuple Osag. Dans un coin du repère
se trouve une jeune femme, Niala. Elle a été
enlevée lors d’un précédent raid et elle sert
désormais de jouet sexuel aux brigands.
Violentée et violée à de nombreuses
reprises, elle est en état de choc et
terrorisée. Ce n’est que plus tard, en
sécurité et interrogée avec attention, qu’elle
pourra révéler quelques informations (voir
ci-dessous). Autrement nos héros
trouveront ce qui a été dérobé à Gerolf et les
bucherons. Il y a aussi les résultats d’autres
larcins mais pas autant que l’on pourrait
l’estimer vu les nombreuses attaques qui
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sont imputées aux brigands. Interrogé, Rulf
avouera qu’ils travaillent pour le compte
d’un riche bourgeois d’Aprepierre auquel ils
remettent leurs rapines et qui leur a
ordonné d’organiser cette mise en scène
avec le Varigal. Il rajoutera qu’il n’a jamais
vu le visage de son employeur, par contre il
décrit avec précision une chevalière ornée
d’un sceau.
Le coupable désigné
Rulf a envoyé nos héros sur une fausse piste.
En effet, Edwald Cahernor lui avait laissé
comme instruction en cas de capture de
décrire la bague d’un rival. Connaissant
l’impulsivité et le manque de jugeote de ses
contemporains, Edwald savait très bien
qu’ils s’engouffreraient dans ce canular, lui
permettant d’effacer ses traces. La victime
innocente se nomme Cafrel Delorin. C’est un
marchand renommé d’Aprepierre. Il ne sera
pas difficile à nos héros de l’identifier car il
ne cache pas sa chevalière aux yeux de tout
un chacun. De plus Edwald a fait placer
quelques objets volés dans l’entrepôt de
celui-ci, dont la bourse où se trouve le
salaire des bucherons ainsi qu’une bague
appartenant à feu Gerolf, pour confirmer sa
culpabilité. Interrogé, il niera tout en bloc.
Une fouille intensive de sa demeure et de
son entrepôt ne donneront rien. Mais le mal
est fait, la vindicte populaire se tourne vers
Cafrel qui est emprisonné pour sa propre
sécurité. Urik pense qu’il tient là le cerveau
de la bande et il programme l’exécution
pour le lendemain.
A qui profite le crime
Si nos héros ne se satisfont pas de cette
solution, ils pourront se poser la question de
savoir à qui profite le crime. La
communauté des marchands fortunés
d’Aprepierre est réduite. En fait il n’y a que
deux autres suspects potentiels : Otrasce
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Brinuse et Edwald Cahernor. Interrogée
Niala pourra à identifier l’homme en
question. Il s’est déjà rendu au repère des
brigands pour leur donner des instructions
et récupérer les résultats de leurs rapines.
Elle n’a jamais vu son visage mais a entendu
sa voix. Elle pourrait peut-être l’identifier si
nos héros arrivent à la mettre en situation
où elle pourrait l’entendre de nouveau.
Malheureusement Urik ne peut les aider. Il
n’est pas en mesure d’accuser d’honnêtes
notables d’Aprepierre sur le fondement du
témoignage de la jeune fille qui n’a plus
toute sa tête. D’autant que les preuves
accumulées contre Cafrel sont suffisantes.
Ils devront agir seuls et avant le lever du
soleil.
Otrasce Brisune
Totalement innocent, enquêter sur lui peut
représenter une fausse piste qui va faire
perdre du temps à nos héros. Otrasce vit
dans une maison en compagnie de sa
femme, de son fils adolescent et de sa fille
encore enfant. Deux gardes du corps vivent
avec eux et assurent la sécurité. Son
entrepôt est surveillé par trois hommes
accompagnés d’un chien. Il n’y a rien à
découvrir.
Confondre le coupable
Les preuves accablantes se trouvent dans
une pièce secrète sous la demeure d’Edwald
et accessible grâce à une porte dérobée
derrière un énorme tonneau de vin vide.
Edwakd aussi a quelques gardes du corps
qui assurent sa sécurité et lui-même manie
un peu les armes. Nos héros devront
discrètement s’introduire chez lui et
découvrir la cache secrète. Là de nombreux
objets volés, issus de diverses rapines, sont
entreposés. Edwald essayera de fuir à cheval
s’il réalise qu’il est sur le point d’être
découvert.
Au final nos héros se seront fait deux alliés.
Tout d’abord Urik, qui les accueillera
désormais avec plaisir et pourra leur rendre
des coups de main si nécessaire. Ensuite
Eored dont ils ont acquis la confiance, ce
qui, pour un Varigal, n’est pas peu de chose.
Si vous souhaitez étendre ce canevas et créer
une Némésis à vos joueurs, faites en sorte
qu’Ewald réussisse à fuir. Il représentera
une complication ultérieure à mettre dans
les pattes de vos joueurs, d’autant qu’il a la
Ce canevas est destiné à faire vivre à vos
joueurs une enquête où règnent suspicion,
doute et mensonges. Une bonne chose
serait que les joueurs ne soient jamais sûrs
à 100% que le Varigal est innocent, et ce
jusqu’à ce qu’ils aient des preuves
évidentes.
Un autre point abordé est celui de
l’honnêteté d’apparence qui règne dans ce
genre de contexte. Les petites gens ne sont
pas honnêtes alors qu’ils œuvrent chaque
jour à leur labeur, tandis que d’importants
marchands ont acheté leur sauf conduit
pour l’honnêteté grâce à leur argent et leur
influence.
Je n’ai pas développé le personnage d’Urik,
seigneur local, mais j’en ai la vision d’un
rancune facile.
Pour lancer vos joueurs sur un autre
scénario, vous pouvez imaginer que parmi
les choses volées par les brigands d’Edwald
et stockées dans la cache secrète de celui-ci
se trouve un message à remettre à quelqu’un
vivant loin d’ici. Le messager ayant été tué,
le destinataire n’a jamais reçu l’information
et il pourrait récompenser nos héros s’ils se
chargent de le lui remettre.
homme sans grand caractère qui se laisse
facilement manipuler et n’ose pas faire
changer les choses de peur de bousculer
l’ordre établit ou de s’attirer l’opprobre de
ses gens.
Même si je propose que la rencontre entre
les pjs et le Varigal se fasse à l’occasion d’un
combat contre un Feondas, je ne suis pas
fondamentalement convaincu de l’intérêt de
la chose. Ici le mal est strictement humain
et devrait le rester.
Voilà, je vous souhaite un bon jeu.