Juin/juillet 2010

ÉDITION DOUBLE SPÉCIALE | Portraits des équipes | Joueurs clés | Espoirs nationaux |
L’Afrique du Sud revient de loin | Héritage | Innovations de diffusion |
De Montevideo à Johannesburg | À la rencontre des arbitres | Surnoms des équipes

L’HEURE DE
L’AFRIQUE
La Coupe du Monde de la FIFA 2010 est enfin là !
 ÉDITORIAL

CÉLÉBRONS L’HUMANITÉ
Chers membres de la grande famille internationale du football,

L’attente fut longue, même très longue, mais le moment est enfin
venu. Les quatre années qui nous séparaient de la prochaine
Coupe du Monde de la FIFA touchent à leur fin et le monde
se prépare à vibrer pour cette première édition organisée sur
le sol africain.
Il y a six ans, lorsque le Comité Exécutif de la FIFA a décidé
de faire organiser notre compétition phare dans le « berceau
de l’humanité », le continent africain a laissé éclater sa joie.
Mais inévitablement, le doute et le scepticisme ont émané de
plusieurs parties du globe où les critiques injustifiées envers
l’Afrique sont encore monnaie courante, souvent en raison de
« L’Afrique du Sud préjugés ancestraux ou le plus souvent à cause de l’ignorance.
Ceux qui connaissent l’Afrique bien mieux que ces cyniques
a érigé ses superbes peuvent partager la joie du continent, maintenant que l’Afrique
enceintes, fourni les du Sud a érigé ses superbes enceintes, fourni les infrastructures
requises et que le pays attend désormais l’arrivée des meilleures
infrastructures requises équipes du monde et de leurs supporters pour faire montre de
sa formidable chaleur humaine et de toute son hospitalité. Je
et attend désormais suis convaincu que le cadre unique de cette Coupe du Monde
en fera l’une des plus mémorables de l’histoire.
l’arrivée des meilleures
Dans cette édition double de FIFA World, vous trouverez bien
équipes du monde et entendu de nombreuses informations sur la compétition en
elle-même, sur ses stars et leur rêve commun de soulever notre
de leurs supporters célèbre trophée au soir du 11 juillet dans le spectaculaire stade
Soccer City de Johannesburg. Mais vous pourrez également
pour faire montre de tout savoir de nos activités en dehors des terrains, et sur la
sa formidable chaleur façon dont la FIFA continue de jouer un rôle déterminant dans
le développement du football en contribuant à renforcer ses
humaine et de toute programmes à caractère social – en Afrique comme dans le
son hospitalité. » reste du monde.
Ces efforts seront évidemment poursuivis bien après le coup
de sifflet final de la compétition, alors que notre attention sera
déjà tournée vers les prochaines échéances majeures telles que
la Coupe du Monde Féminine de la FIFA, Allemagne 2011 et la
Coupe du Monde de la FIFA, Brésil 2014. Bien sûr, notre travail ne
pourra jamais être terminé, mais nous pouvons occasionnellement
prendre un peu de recul et profiter des fruits de ce dur labeur
et, dans ce contexte, rien n’est plus réjouissant qu’une Coupe
du Monde de la FIFA.
Que vous ayez la chance de vous rendre en Afrique du Sud ou
que vous soyez un des millions de passionnés qui suivront cet
événement aux quatre coins du monde, je vous souhaite à tous
une compétition juste, passionnante, spectaculaire et surtout,
véritablement africaine.

Joseph S. Blatter, Président de la FIFA

FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010 3

 64

10 48
ZOOM ACTUALITÉS DOSSIERS BLOC-NOTES

6 10 64 156
LE CAP, SHOWTIME PROFILES DES ASSOCIATIONS
JOHANNESBURG, La « nation arc-en-ciel » est ÉQUIPES Derniers échos des
DURBAN, prête à faire le spectacle Coup d’œil sur les associations membres
HERZOGENAURACH 32 formations
Clichés spectaculaires au 28 158
moment où l’Afrique du HÉRITAGE 146 CLASSEMENT
Sud se prépare à accueillir Comment la Coupe du PIRATES, AIGLES MASCULIN
le monde Monde de la FIFA 2010 ET ÉLÉPHANTS Le Brésil vire en tête
profite à l’ensemble du Guide lexical sur les
continent africain surnoms des équipes 160
ARCHIVES
46 150 DE LA FIFA
FAÇONNER LE FUTUR HOMMES EN NOIR Tous dans le même
Engagement local grâce aux À la rencontre des arbitres bateau
Partenaires FIFA de la Coupe du Monde de
la FIFA 2010
48
HUIT DÉCENNIES
DE LÉGENDE
Revivez 80 années de Coupe
du Monde de la FIFA

FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010 5

 ZOOM

FIN PRÊTS
La mascotte officielle de la Coupe du Monde de la FIFA 2010, Zakumi, accueille les supporters dans le spectaculaire
stade Green Point du Cap, l’une des dix magnifiques enceintes qui accueilleront la compétition en Afrique du Sud.

6 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

 LA TÊTE À L’ENVERS
Suspendue à un portique dans un parc de Johannesburg et soufflant dans l‘emblématique
vuvuzela, cette jeune Sud-Africaine semble « toute retournée » par le football...

FIFA WORLD I ZOOM 7

SUPPORTERS CONFIANTS
Ce sémillant supporter des Bafana Bafana esquisse un large sourire à l’occasion d’un match
amical de préparation face à la Namibie (1-1) à Durban.

8 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

SOURIEZ !
Le sélectionneur sud-africain de l’Afrique du Sud, Carlos Alberto Parreira, passe de l’autre côté de l’objectif pendant
un camp d’entraînement en Allemagne en avril dernier.

FIFA WORLD I ZOOM 9

 ACTUALITÉS

PLACE À
LA FÊTE

10 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

 Aucune Coupe du Monde de la FIFA ne
ressemble à la précédente, chaque pays
hôte lui donnant une saveur particulière
et chaque édition réservant son lot de
moments inoubliables. Ainsi, la Coupe du
Monde 2010 pourrait bien devenir la plus
mémorable de toutes, l’Afrique du Sud
s’apprêtant à accueillir pour la première fois
la compétition-phare du football mondial
sur le continent souvent appelé « berceau
de l’Humanité ».
La route a été longue et sinueuse pour
convaincre les sceptiques que l’Afrique
du Sud était prête à accueillir la Coupe
du Monde et ensuite remplir l’exigeant
cahier des charges d’un tel événement.
Mais comme vous pourrez le lire dans
cette édition double de FIFA World, le jeu
en valait la chandelle.
L’Afrique du Sud est en effet prête
pour accueillir la plus prestigieuse des
compétitions ainsi que les centaines de
milliers de supporters du monde entier qui
vivront pour la majorité d’entre eux leur
première expérience africaine. Par-delà des
matches opposant les meilleures équipes
du monde, il sera possible de découvrir
la diversité de l’Afrique du Sud et de se
rendre compte de l’extrême convivialité de
la « nation arc-en-ciel » qui, avec ses onze
langues et cultures, est particulièrement
à même d’accueillir comme il se doit les
trente et une équipes venues des quatre
coins du monde.
La Coupe du Monde est l’occasion de
célébrer l’Afrique et de lui léguer quelque
chose en retour pour tout ce qu’elle a
déjà apporté au football et de ce pour
quoi elle n’a que trop rarement tiré de
bénéfices ou de reconnaissance. Et comme
vous l’apprendrez peut-être en lisant ce
numéro, la FIFA a profité de cette Coupe du
Monde africaine pour redoubler d’efforts
Les chaleureux supporters de l’Afrique du Sud
pourraient bien faire de cette édition de la
Coupe du Monde de la FIFA la plus bruyante
de l’histoire.
en matière de développement et de
responsabilité sociale.
Comme tous les quatre ans, les visiteurs
profiteront un maximum du pays-hôte
et de ses attraits, mais cette édition-ci
sera tout particulièrement celle des Sud-
Africains. Grâce au soutien du Comité
Organisateur Local et des Partenaires
FIFA, le tout nouveau fonds de billets de
la FIFA a en effet permis à des milliers de
Sud-Africains de recevoir des billets dont
ils n’auraient pu que rêver. Pour ceux qui
n’ont pas la chance d’être en possession
de billets, les Fan Fests de la FIFA seront
l’occasion de suivre les matches sur écran
géant dans une atmosphère 100% football
et ce, dans les villes hôtes de la compétition
ainsi que – pour la première fois – dans
six autres sites parmi les plus prestigieux
du monde.
En plus d’être une incroyable chance
pour l’Afrique de tordre le cou aux vieux
clichés dont elle souffre régulièrement, la
Coupe du Monde de la FIFA demeure un
tournoi de football sur l’histoire duquel
FIFA World se penche en détail ce mois-ci.
À partir de la page 64, ce sera ensuite
au tour des forces en présence d’être
passées en revue, avec leur parcours, leurs
caractéristiques, les joueurs à surveiller et
les espoirs de chacun.
Que vous soyez en Afrique du Sud
ou ailleurs, que le coup d’envoi de la
compétition soit imminent ou que les
matches s’enchaînent déjà jour après
jour, l’équipe de FIFA World vous souhaite
une excellente Coupe du Monde de la
FIFA 2010.
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 11
LE VENT DU
RENOUVEAU
La transformation de l’Afrique du Sud d’un État paria en pays hôte de la
Coupe du Monde de la FIFA 2010 est une formidable histoire de
changements sociaux et politiques dans lesquels le sport a joué un rôle
majeur.
Par Luxolo Mantambo, Johannesburg
D e la lutte contre l’apartheid au
renversement du régime, de la sortie
d’une isolation planétaire à l’accueil d’un
événement international majeur, l’Afrique
du Sud a vécu un périple long, fascinant
et parfois sinueux au cours duquel les
obstacles, les épreuves, les triomphes et
les moments de gloire ont été légion... Et
tout cela en seulement seize ans, depuis
qu’elle a adopté un régime démocratique.
Aujourd’hui, la « nation arc-en-ciel »,
surnom que les Sud-Africains donnent
affectueusement à leur pays post-
apartheid, s’apprête à vivre sous le feu
des projecteurs du monde entier en
accueillant les trente-et-une équipes qui
rejoignent les Bafana Bafana pour écrire
12 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
un nouveau chapitre dans l’Histoire du
continent africain.
Pour un pays qui a effectué sa mue il
y a moins de deux décennies, l’Afrique
du Sud présente déjà un palmarès
impressionnant en terme d’organisation
d’événements sportifs internationaux
majeurs, même si la Coupe du Monde
représentera une nouvelle apogée. En
effet, en accueillant le tournoi phare
de la FIFA, l’Afrique du Sud deviendra
le premier pays d’Afrique à avoir reçu
des coupes du monde de trois sports
majeurs, après la coupe du monde de
rugby 1995 et la coupe du monde du
cricket 2003 et la coupe du monde de
cricket Twenty20 2007.
Le match d’ouverture de la Coupe du
Monde de la FIFA, organisé le 11 juin
au stade Soccer City de Johannesburg,
marquera le coup d’envoi d’un événement
qui aura été répété et perfectionné depuis
une décennie. Il s’agira également de la fin
d’une aventure parcourue « avec confiance
en soi et la confiance de tous », comme
l’exprime le Président de la FIFA, Joseph S.
Blatter ; confiance de l’Afrique du Sud dans
sa capacité à se montrer sous son meilleur
jour, et confiance du monde dans la faculté
du pays non seulement à proposer un bon
tournoi, mais aussi à créer un héritage pour
l’ensemble du continent africain.
Pour réellement appréhender l’exaltation,
la passion et les émotions associées à cette
L’ancien président Nelson Mandela
fête une nouvelle étape majeure
de l’histoire de son pays suite à la
désignation de l’Afrique du Sud en
tant que pays hôte de la Coupe du
Monde de la FIFA 2010

Les actes de répression qui suivirent les émeutes de Soweto en 1976 ont entraîné l’exclusion
de l’Afrique du Sud par la FIFA
Coupe du Monde, il faut comprendre
l’histoire d’un pays qui est parvenu à
sortir d’un des systèmes les plus injustes au
monde, l’apartheid, ainsi que la contribution
importante du sport dans la lutte contre les
inégalités de ce régime politique.
Mettre fin à l’injustice
Au début des années 60, l’Afrique du
Sud était un pays divisé : une ségrégation
immorale séparait ses habitants en
classes distinctes possédant des droits
civiques et sociaux différents, basées
uniquement sur la couleur de leur
peau. Cette injustice était combattue
non seulement par une résistance à
l’intérieur du pays, mais également par
une vaste condamnation internationale.
En 1961, la FIFA a pris sa première décision
officielle contre le régime de l’apartheid
en suspendant de toute compétition
internationale l’équipe nationale de la
Football Association of South Africa
(FASA), composée uniquement de
joueurs blancs. À mesure qu’augmentait
l’agitation sociale, l’instance dirigeante du
football mondial continuait de conseiller
au gouvernement sud-africain l’abandon
de ses politiques racistes, sans succès. En
1976, suite à la condamnation unanime
de la communauté internationale de la
répression des émeutes de Soweto, la
FIFA a pris une décision sans précédent
en excluant la FASA.
La classe gouvernante, beaucoup plus
intéressée par le rugby, ne faisait sans
doute que peu de cas de cette expulsion,
mais pour la population noire du pays,
traditionnellement composée de fervents
amateurs de football, cela signait une
victoire dans sa lutte pour l’égalité, comme
l’expliquait le grand Nelson Mandela lors
de sa visite au siège de la FIFA à Zurich en
« Grâce au football,
nous pouvons célébrer
ce voyage vers le sud de
l’Afrique et le partager
avec tout le continent,
comme avec le reste du
monde. »
Nelson Mandela, ancien président de
l’Afrique du Sud
2004, au sein d’une délégation visant à
promouvoir l’organisation d’une Coupe
du Monde en Afrique.
« Il y a vingt-huit ans, la FIFA a adopté
une politique stricte contre la ségrégation
raciale dans le football, et participé à
inspirer la lutte finale contre l’apartheid »,
déclarait Mandela. Le premier président
sud-africain élu démocratiquement
indiquait que le football fournissait du
réconfort aux prisonniers politiques avec
lesquels il était détenu, dans les heures les
plus sombres de ce régime, sur la tristement
célèbre île-prison de Robben Island.
« Lorsque nous étions à Robben Island, le
plus proche que nous aurions pu être d’une
Coupe du Monde de la FIFA aurait été par
le biais d’une radio », déclarait Mandela.
« Le football offrait aux prisonniers leurs
seuls moments de joie. Grâce au football,
nous pouvons célébrer ce voyage vers le
sud de l’Afrique et le partager avec tout
le continent, comme avec le reste du
monde. »
La pression monte
Dans les années 70 et 80, remplies
d’incertitudes, la seule arme des dirigeants
du football consistait à maintenir la
suspension de l’Afrique du Sud et espérer
que les sanctions imposées par d’autres
autorités sportives professionnelles
ajouteraient aux sanctions politiques
et économiques pour mener le régime
de l’apartheid à s’asseoir à la table des
négociations.
Grâce notamment à l’esprit de
réconciliation pacifique de Mandela, ces
négociations ont finalement eu lieu, et c’est
l’implication de Mandela qui a encouragé
la FIFA à lever en 1991 les sanctions au
niveau du football international, envoyant
un signal fort  : le monde était prêt à
accueillir le retour de l’Afrique du Sud sur
la scène mondiale, si le pays concrétisait
ses promesses d’une démocratie durable
pour tous ses citoyens.
L’apartheid laisse derrière lui de
nombreux morts et une quantité
incalculable d’opportunités gâchées pour
des générations de Sud-Africains privés de
droits civiques. Ce régime a fait d’autres
victimes, moins flagrantes : l’ensemble
des sportifs et sportives qui sont peut-
être passés à côté de carrières brillantes
tandis que leur pays gisait prostré dans
son exil sportif.
L’Afrique du Sud avait produit certains
des joueurs les plus talentueux du continent
africain, mais aucun n’avait eu l’occasion
de démontrer son talent sur la scène
internationale. Le premier nom qui vient
à l’esprit est celui de Jomo Sono, surnommé
le « Prince noir du football africain ».
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 13
Natif de Soweto, ce milieu de terrain a
évolué avec des stars mondiales comme
Pelé et Franz Beckenbauer, tous deux
champions du monde, lors des six saisons
qu’il a passées en Amérique du Nord,
sans pouvoir représenter son pays. Steve
Mokone est quant à lui l’un des meilleurs
joueurs sud-africains des années 50, mais
ce pays aurait pu briller avec de nombreux
footballeurs comme Kaizer Motaung, Ace
Ntsoelengoe, Zacharia Lamola, Bashin
Mahlangu ou encore Nelson Dladla.
Après presque quatre décennies
d’absence du plus haut niveau, l’Afrique du
Sud a fait un retour détonnant sur la scène
mondiale, avec des joueurs quasiment
inconnus hors de ses frontières. Au niveau
international, les seuls footballeurs sud-
africains connus, à savoir Sono, Motaung
et Mokone, avaient déjà raccroché les
crampons. La nouvelle génération,
composée exclusivement d’éléments
évoluant dans le championnat national,
devait encore se faire connaître à l’étranger.
Inconnue, mais pas dénuée de talent,
la nouvelle équipe nationale d’Afrique
du Sud a brillé pour son retour sur la
scène internationale, avec une victoire
surprise 1-0 sur les Lions indomptables
du Cameroun le 7 juillet 1992. Heureux
hasard, cette rencontre s’est déroulée au
Kings Park de Durban, à quelques mètres
seulement du nouveau stade de Durban
qui accueillera sept matches de la Coupe
du Monde 2010, dont une demi-finale.
Triomphes à domicile
Dans les années qui ont suivi le retour de
l’Afrique du Sud sur la scène internationale,
le pays a signé deux succès majeurs à
domicile qui ont valeur d’avertissement :
mal à qui sous-estimera la capacité des
Sud-Africains à défier les meilleures équipes
du monde dans le tournoi de cet été.
Le plus grand de ces triomphes a été
remporté avec un ballon ovale : l’Afrique
du Sud a pris le monde par surprise en
brandissant la coupe du monde de rugby
en 1995, après avoir battu la Nouvelle-
Zélande. Ce succès, conquis face à un
adversaire nettement favori, a uni dans
la joie les citoyens de toutes les couleurs.
Quelques mois seulement après les
14 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
premières élections démocratiques du pays,
cette unité offrait de grandes promesses au
sein d’un pays dont les profondes blessures
du passé commençaient à cicatriser.
Moins d’un an plus tard, la « nation
arc-en-ciel  » démontrait une nouvelle
fois la force que lui confère le soutien
de son public, et son incroyable talent
d’organisatrice, en accueillant au pied levé
la Coupe d’Afrique des Nations 1996. Une
fois de plus, l’équipe nationale balayait tout
sur son passage, et battait les expérimentés
Tunisiens 2-0, un dimanche après-midi
ensoleillé, à l’endroit précis où se dresse
désormais le nouveau stade Soccer City.
Tout juste cinq ans après sa réadmission
à la FIFA, l’Afrique du Sud avait gravi le
plus haut sommet du football africain,
provoquant une nouvelle vague d’euphorie
nationale et permettant à ses meilleurs
joueurs, comme Theophilus Khumalo,
Lucas Radebe, Mark Fish, Phil Masinga et
Neil Tovey, de se faire connaître au niveau
international.
Le grand rêve
Organiser et remporter la CAN était une
chose ; accueillir la Coupe du Monde de la
FIFA en était une autre. C’est du moins ce
qu’estimaient de nombreux observateurs
sceptiques qui doutaient encore des
capacités de ce pays ressuscité.
Prophètes en leur pays : Linda Buthelezi et Phil Masinga soulèvent le trophée suite à la
victoire de leur équipe lors de la Coupe d’Afrique des Nations 1996.
La candidature sud-africaine a en effet
commencé par une déception, lorsque
l’édition 2006 a été confiée à l’Allemagne,
malgré le soutien du Président de la FIFA,
Joseph S. Blatter. Mais ce pays n’est
clairement pas du genre à baisser les bras
devant le premier obstacle : il présentait
un nouveau dossier pour l’organisation du
tournoi suivant. Favorisée par la décision
de la FIFA d’utiliser un système de rotation
continental qui assurerait à l’Afrique
d’accueillir l’édition 2010, l’Afrique du Sud
montait de nouveau au créneau.
Sa candidature bénéficiait du soutien
d’une délégation prestigieuse, qui comptait
notamment trois personnalités ayant reçu
le prix Nobel de la paix, à savoir Nelson
Mandela, l’archevêque Desmond Tutu et
Frederik W. de Klerk. Grâce à tous ses
atouts, l’Afrique du Sud effaçait les deux
derniers candidats, le Maroc et l’Égypte,
pour organiser la première édition de la
Coupe du Monde en Afrique.
S’il n’est plus président du pays, Nelson
Mandela conserve une influence qui a sans
doute beaucoup pesé dans la balance.
L’ancien chef d’État, affectueusement
surnommé «  Madiba  », a déclaré aux
vingt-quatre membres du Comité exécutif
de la FIFA que voir son pays accueillir la
Coupe du Monde de la FIFA serait « la
concrétisation d’un rêve ». C’était une
requête difficile à refuser à un homme
qui a tant sacrifié pour apporter paix et
prospérité à l’Afrique du Sud, dont presque
trente années d’emprisonnement.
Parmi les autres membres importants
de la délégation de 2004 figure Danny
Jordaan. Aujourd’hui directeur général
du Comité Organisateur Local (COL) de
la Coupe du Monde de la FIFA 2010,
Jordaan a beaucoup voyagé aux côtés
d’Irvin Khoza, aujourd’hui président du
COL, pour expliquer à différents leaders
d’opinion les raisons qui font de son pays
le bon choix pour l’accueil du tournoi le
plus important du monde.
« Après avoir été isolé de la famille du
football pendant des années, l’Afrique du
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DE LA FIFA
Chers amis du football,
La route vers la Coupe du Monde la FIFA
est longue et sinueuse, avec ses nombreux
rebondissements, ses hauts et ses bas. Les
équipes qui sont parvenues à se qualifier le
savent bien. Nombre d’entre elles ont fait
face à de difficiles obstacles, à la pression
des médias, à des blessures de joueurs ou
à des changements de sélectionneur, mais
elles ont toutes déjà réalisé une prouesse en
atteignant la phase finale.
Le parcours du directeur général du Comité
Organisateur Local, Danny Jordaan a quant à
lui été encore plus long. La mission de Danny
a commencé en 1994 avec la candidature
de l’Afrique du Sud pour l’organisation de
la Coupe du Monde de la FIFA 2006. Son
équipe avait alors tout mis en œuvre pour
constituer un dossier solide et de grande
qualité. Toutefois, par une très faible majorité,
le Comité Exécutif de la FIFA avait alors voté
pour l’Allemagne. Un tel échec en aurait désta-
bilisé plus d’un, mais les Sud-Africains se sont
regroupés et ont relancé leurs efforts avec un
regain de vigueur. Leur détermination a été
récompensée quatre ans plus tard, le 15 mai
2004, lorsque le Président de la FIFA a ouvert
l’enveloppe pour annoncer la désignation de
l’Afrique du Sud comme pays organisateur en
2010, suscitant la plus grande joie de Nelson
Sud s’est mise en quête de la Coupe du
Monde de la FIFA », expliquait Jordaan
aux membres du Comité Exécutif de la
FIFA, dans un discours chargé d’émotion.
« Nous avons prouvé à maintes reprises
que nous possédions des infrastructures
de classe mondiale. Ces infrastructures
nous permettront d’organiser une
Coupe du Monde de classe mondiale
et de mettre un sourire sur chaque
visage d’Afrique. Notre peuple s’est
relevé des cendres d’un passé divisé
très douloureux. Nos rivières d’espoir
et d’engagement n’ont jamais connu la
sècheresse. Bientôt, ces rivières d’espoir
couleront et deviendront de puissants
fleuves, lorsque l’énergie de la Coupe
Mandela et de l’archevêque Desmond Tutu,
présents pour l’occasion.
Les six années qui se sont écoulées depuis
ce jour historique ont constitué une remar-
quable période de changement pour l’Afrique
du Sud. Accueillir un événement sportif inter-
national laisse toujours une empreinte sur les
villes et pays organisateurs, la nature de cet
impact différant d’un hôte à l’autre. La Coupe
du Monde de la FIFA 2006, par exemple, a
permis de mettre en évidence la passion et la
joie de vivre qui animent le peuple allemand.
En Afrique du Sud, les changements que
la Coupe du Monde a suscités sont plus pal-
pables – de nouvelles infrastructures, routes,
constructions, installations – et répondront
aux besoins de la population locale bien après
la fin de la compétition. Des milliers d’emplois
ont été créés, dont bon nombre deviendront
permanents. Outre les importantes muta-
tions occasionnées dans le pays, la Coupe du
Monde a également permis un changement
spectaculaire de l’image du pays au-delà
de ses frontières. Les histoires alarmistes se
sont révélées infondées et les rumeurs ont
été dissipées. Tout est prêt aujourd’hui pour
que le spectacle commence et l’Afrique du
Sud s’apprête à montrer au monde quel mer-
veilleux hôte elle fait.
du Monde soufflera sur le continent
africain et tous ceux sur cette terre qui
aiment le football. »
Six années plus tard, stades construits
et infrastructures nécessaires en place,
l’Afrique du Sud s’apprête à honorer les
promesses faites en 2004. Avant même
le début du tournoi, on parle du potentiel
de l’Afrique du Sud à organiser les tous
premiers Jeux Olympiques en Afrique. Et
au vu de la confiance, de l’ambition et de
l’exubérance des Sud-Africains, la Coupe
du Monde 2010 pourrait bien ne pas être
seulement l’aboutissement d’un projet,
mais plutôt un jalon important dans le
long périple parcouru par cette fabuleuse
nation.
Outre le sport et les questions d’infrastruc-
tures, plusieurs initiatives de développement
social ont également été lancées autour de
cette Coupe du Monde, dont la campagne
officielle « 20 centres pour 2010 » qui vise
à construire cinq centres Football for Hope
en Afrique du Sud et quinze autres à travers
l’Afrique, rappelant ainsi qu’Afrique du Sud
2010 est un événement pour tout le continent.
Il ne me reste plus qu’à souhaiter aux
joueurs, sélectionneurs et officiels de match
une bonne Coupe du Monde, en faisant
honneur aux préparations et aux efforts des
organisateurs ainsi qu’à notre magnifique
sport.
Jérôme Valcke
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 15
MISSION
PRÉSIDENTIELLE
L’arrivée tant attendue de la Coupe du Monde de la FIFA sur le sol africain
marque la concrétisation d’un vieux rêve pour le Président de la FIFA, Joseph S.
Blatter. Dans un entretien accordé à FIFA World, le Président nous fait part de
son enthousiasme et de son optimisme à l’approche de l’accomplissement de
cette mission.
FIFA World : Monsieur le Président, performance qui compte, mais celle des responsable de développement à la FIFA
après tous les efforts que vous avez joueurs sur le terrain, de l’équipe de la et cette visite m’a vraiment ouvert les
mis en œuvre pour que la Coupe FIFA, des équipes africaines et même de yeux sur ce que le football représente,
du Monde soit organisée sur le sol toute l’Afrique, et avec la collaboration et sur ce qu’il signifie en Afrique. Je suis
africain, quels sont vos sentiments de toutes ces équipes, je suis certain que alors tombé amoureux de l’Afrique, et je
aujourd’hui, maintenant que ce rêve cette Coupe du Monde sera formidable. me suis promis d’y retourner un jour. Bien
est sur le point de devenir réalité ? entendu, par la suite, mon travail m’a
Joseph S. Blatter : Même si je ne suis pas Vous n’avez jamais caché votre désir conduit à maintes reprises en Afrique et
un acteur, je crois que ce que je ressens d’organiser la Coupe du Monde de la j’ai réalisé que le monde du football de-
s’apparente au trac. Je suis un peu ner- FIFA en Afrique. Pourquoi cela vous vait donner quelque chose en retour à ce
veux, comme un comédien qui se prépare tient-il tant à cœur ? continent qui fournit tant de joueurs ta-
à monter sur scène. Mais c’est une bonne Cela me tient à cœur depuis ma première lentueux aux championnats des pays plus
chose, puisque ce sentiment est une visite à Addis-Abeba, en février 1976, où riches. Quand je me suis présenté pour la
source d’adrénaline et vous aide à réaliser je me rendais pour travailler sur un des première fois à la présidence de la FIFA,
une bonne performance. La différence, premiers cours de développement de la j’ai mis au cœur de mon programme
c’est que dans mon cas, ce n’est pas ma FIFA. Cela faisait alors un an que j’étais cette volonté d’organiser la Coupe du
Monde de la FIFA en Afrique.

Vous avez alors suscité beaucoup de

scepticisme...
Oui, en particulier dans les médias qui
semblaient toujours avoir de vieux préju-
gés sur l’Afrique et son prétendu manque
d’organisation. Mais il n’y avait pas
que les médias, même dans le Comité
Exécutif de la FIFA à l’époque, il y avait
beaucoup de membres qui n’avaient pas
entièrement confiance en l’Afrique. C’est
peut-être vrai qu’une Coupe du Monde
serait plus facile à organiser dans d’autres
régions du globe, mais notre sport est
universel et il devrait être possible de le

Le Président de la FIFA, Joseph S. Blatter,

rejoint le président sud-africain Jacob Zuma
sur le tapis rouge à l‘occasion du tirage au
sort final de la Coupe du Monde de la FIFA
2010 au Cap en décembre dernier.

16 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

pratiquer au plus haut niveau dans tous
les coins du monde. Et quand on parle
d’une Coupe du Monde en Afrique, ce
n’est plus une simple question de stades
ou de ventes de billets, mais il y a les
aspects sociaux et culturels, la reconnais-
sance de la grande famille internationale
du football et la fierté d’aller en Afrique
du Sud. Je veux que le football fasse par-
tie intégrante de la vie sociale et culturelle
de chaque pays – pas seulement dans
les pays riches mais aussi dans les pays
touchés par la pauvreté, la maladie ou
l’analphabétisme.
Mais dans quelle mesure le football,
même à travers un événement aussi
important que la Coupe du Monde
de la FIFA, peut-il avoir un impact sur
des problèmes internationaux aussi
graves ?
Je n’ai jamais dit que la FIFA, ou même
le football en général, pouvait éradiquer
la pauvreté ou les maladies graves, mais
notre sport peut assurément jouer un
rôle significatif dans la façon dont ces
problèmes sont abordés. Il est important
de souligner que nous ne travaillons
pas seuls, mais en collaboration avec
d’importants gouvernements. De nom-
breux pays se sont engagés à donner
des milliards de dollars pour soutenir
des programmes tels que l’initiative
« 1GOAL – l’éducation pour tous » dont
je suis désormais co-président avec la
reine Rania de Jordanie. Quant à la cam-
pagne officielle de la FIFA « 20 centres
pour 2010 », on peut dire, au vu des
défis auxquels l’Afrique est aujourd’hui
confrontée, qu’il s’agit d’une sorte de
projet pilote qui met en évidence ce qui
peut être réalisé en Afrique et, avec de
tels partenaires prestigieux à nos côtés,
elle est un modèle qui peut désormais
être adopté et mis en œuvre beaucoup
plus largement à travers le continent.
Parlons un peu de l’aspect sportif
de la Coupe du Monde de la FIFA,
quelles sont vos attentes sur le
terrain ?
Une fois que le premier coup de sifflet
aura retenti le 11 juin, je n’aurai bien
Le Président de la FIFA salue les ouvriers du stade Moses Mabhida de Durban lors d’une
visite d’inspection en novembre 2007.
sûr aucune influence là-dessus ! Mais
comme tous les amateurs de football,
j’espère évidemment assister à de beaux
matches palpitants lors desquels l’élite
du football mondial pourra faire étalage
de son talent devant le monde entier. La
compétition se disputera pendant l’hiver
sud-africain, qui est fort heureusement
moins rude qu’en Europe et devrait offrir
des températures idéales pour jouer au
football.
Et quelle importance aura selon vous
la performance de l’équipe nationale
sud-africaine ?
J’ai récemment vu les Bafana Bafana
jouer en Allemagne, lors d’un match nul
0-0 contre la RDP Corée, et je dois dire
qu’ils vont devoir se mettre à marquer
des buts s’ils veulent briller en Coupe du
Monde. Leur préparation à la compétition
n’a certes pas été idéale, mais on sait tous
que jouer à domicile peut faire des mi-
racles – surtout en Afrique. Il y a en plus
sur tout le continent un sentiment d’unité
exceptionnel, et je suis convaincu que les
Sud-Africains soutiendront également
toutes les autres équipes africaines. Je
pense que nombre d’entre nous aime-
raient voir une équipe africaine atteindre
les demi-finales pour la première fois
dans l’histoire de la compétition, mais
elles sont bien sûr moins nombreuses que
les équipes européennes et, comme elles
viennent de disputer la Coupe d’Afrique
des Nations en début d’année, elles
risquent d’être plus fatiguées.
Donc, sans penser au futur vainqueur
de la compétition, qu’est-ce qui vous
rendrait heureux après cette pre-
mière Coupe du Monde africaine ?
Le simple fait d’être en Afrique du Sud
avec la Coupe du Monde de la FIFA me
rend déjà très heureux. C’est bien sûr un
premier pas important que d’amener la
compétition sur un continent qui n’a jamais
organisé d’événement d’une telle ampleur.
Alors le rêve africain se sera en quelque
sorte déjà concrétisé quand le trophée de
la Coupe du Monde aura été remis aux
vainqueurs à Johannesburg. Mais la Coupe
du Monde signifie bien sûr beaucoup plus,
à travers l’héritage qu’elle laissera au pays
hôte. Il y aura effectivement des stades,
des routes, des aéroports et beaucoup
d’autres investissements concrets pour
l’avenir. Mais ce qui est plus important,
ce sont les activités que nous mettons
en œuvre pour le développement du
football dans le cadre de notre programme
« Gagner en Afrique avec l’Afrique » ou
encore pour le développement social avec
nos divers centres et initiatives Football
for Hope. Réunir les garçons et les filles,
organiser leur scolarité et leur sensibilisa-
tion aux questions de santé, leur fournir les
outils et la stimulation nécessaires pour lut-
ter contre la pauvreté et la maladie – voilà
l’héritage que nous voulons offrir. Notre
rêve africain doit continuer longtemps
après la fin de la compétition, afin que
tout ce que nous avons promis et tout ce
que la Coupe du Monde peut apporter à
l’Afrique devienne effectivement réalité.
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 17
PLEIN LES YEUX
Lorsqu’il y a six ans, la FIFA a décidé
d’attribuer la Coupe du Monde de la FIFA
2010 à l’Afrique du Sud, de nombreux
critiques affirmèrent que les stades ne
seraient pas prêts. Heureusement, ces
critiques n’étaient pas en charge de la
construction ! Alors que l’Afrique du Sud
s’apprête à accueillir la première Coupe
du Monde de la FIFA sur le sol africain,
les organisateurs ont dépassé toutes les
attentes, construisant ou rénovant au total
dix stades, dont plusieurs sont aujourd’hui
considérés comme des chefs-d’œuvre
architecturaux uniques au monde.
Deux ouvriers affichent leur fierté alors que la construction de l’époustouflant stade Soccer City touche à sa fin en septembre 2009.
18 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Dans un récent article sur les préparatifs
de la Coupe du Monde, le quotidien suisse
Tagesanzeiger a comparé la construction
du stade Soccer City de Johannesburg aux
travaux réalisés durant l’Égypte des Pharaons.
« Les constructeurs africains n’ont rien bâti
de comparable depuis les pyramides », a
écrit le journal. « Onze millions de briques,
80 000 m3 de béton et 16 000 tonnes d’acier
– le tout réuni par 705 entreprises sur trois
ans pour donner naissance à ce stade en
forme de calebasse. »
Si l’immense édifice de Soweto ne
manquera pas d’impressionner les visiteurs
de la Coupe du Monde, les neuf autres
stades ne sont pas en reste sur le plan
du visuel. Les courbes dynamiques du
stade Green Point du Cap, les « pétales »
incomparables du stade Nelson Mandela
Bay ou encore les girafes d’acier du Stade
Mbombela de Nelspruit ne sont que des
exemples de ce qui attend les spectateurs
avant même leur entrée dans l’enceinte des
stades tout neufs. Pour les impatients ayant
hâte de les découvrir, FIFA World passe en
revue les dix stades de la Coupe du Monde
de la FIFA 2010, ainsi que leurs fières villes
hôtes.
JOHANNESBURG
Johannesburg, ou la « Cité de l’Or » comme
on la surnomme en Afrique du Sud, est la
plaque tournante du pays, représentant
à elle seule environ 12% du PIB national.
Elle est aussi considérée comme le moteur
économique de toute la région du sud de
l’Afrique. Largement reconnue comme
une ville moderne, Johannesburg offre
une longue histoire culturelle et sportive.
Soccer City
L’une des enceintes de football les plus
stylées et impressionnantes du continent
africain, le Soccer City entièrement rénové,
sera le cadre du match d’ouverture et de
la finale de la Coupe du Monde de la
FIFA. Inspiré de la forme de la calebasse,
traditionnel pot sud-africain, le Soccer
City de Johannesburg, en plus de son
esthétique, exerce un attrait fascinant
de nuit lorsqu’il est entièrement illuminé.
Situé au sud-est de la ville, le stade est
Ellis Park
L’Ellis Park est situé en plein cœur de
Johannesburg. Il a accueilli de nombreux
grands événements sportifs, y compris la
finale de la Coupe des Confédérations de
la FIFA 2009 entre le Brésil et les États-
Unis. L’enceinte a été rénovée avant cette
compétition et peut aujourd’hui accueillir
62 000 supporters, soit près de 9% de
plus que ses 57 000 précédents.
L’Ellis Park a été bâti en 1928 pour
accueillir des rencontres de rugby et
Elle abrite les deux clubs les plus populaires
du pays et rivaux de toujours, les Kaizer
Chiefs et les Orlando Pirates. La première
métropole sud-africaine est la seule ville
hôte comptant deux stades de Coupe du
Monde, le Soccer City dans le quartier de
Soweto et le légendaire Ellis Park, au centre
ville. En dépit de l’effervescence propre
à toute grande ville, Johannesburg a su
tout proche de l’un des endroits du pays
où la passion du football est la plus dé-
mesurée, le township de Soweto. Environ
40% de la population de Johannesburg
vit à Soweto et dans ses environs, ce qui
contribuera à faire du Soccer City un lieu
d’activité et d’animation incessante durant
tout le tournoi.
Le Soccer City peut légitimement
prétendre au titre de temple du football
sud-africain. Au milieu des années 80, les
dirigeants décidèrent de doter l’Afrique
restera cher aux amateurs sud-africains
du ballon ovale puisque c’est là que
les Springboks ont battu la Nouvelle-
Zélande en finale de la Coupe du Monde
de Rugby 1995, peu de temps après
que le pays a été réintégré dans les
compétitions sportives internationales.
Ce moment de célébration a rapproché
tout le peuple sud-africain et l’image
symbolique de Nelson Mandela
soulevant le trophée à Ellis Park a fait
le tour du monde.
préserver des espaces verts et les activités
qui y sont associées. Parfois, la végétation
y forme une véritable forêt urbaine dans
cette ville comptant plus de 2 000 parcs.
Melting pot national et international, la
ville est un formidable lieu de brassage
de toutes les saveurs et cultures d’Afrique
et du monde – un mélange qui se reflète
dans le stade Soccer City.
du Sud de son premier stade entièrement
consacré au ballon rond, financé par
la grande famille du football. C’est au
Soccer City qu’a eu lieu la première grande
apparition publique de Nelson Mandela
après sa libération en 1990. Trois ans
plus tard, des milliers de personnes sont
venus rendre un dernier hommage à Chris
Hani, mort assassiné. En 1996, l’enceinte a
accueilli la finale de la Coupe d’Afrique des
Nations, qui vit l’Afrique du Sud triompher
2-0 sur la Tunisie.
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 19
NELSPRUIT
Au cœur de la plus belle réserve naturelle
du pays et du célèbre parc national Kruger,
Nelspruit offre aux visiteurs de la Coupe
du Monde de la FIFA 2010 bien plus qu’un
stade de football de classe mondiale. C’est
tout d’abord la capitale de la province
de Mpumalanga, qui en siSwati signifie
« l’endroit où le soleil se lève ». En voyant la
superbe chaîne de montagnes qui s’étend
à perte de vue depuis la Fenêtre de Dieu
et les magnifiques collines verdoyantes
parcourues par les rivières du Blyde River
Canyon, on comprend aisément pourquoi
le soleil s’attarde en ces lieux. Même les
supporters de football les plus avides seront
tentés de s’éloigner des stades le temps
d’un après-midi pour être témoin de cette
beauté naturelle.
Pour les personnes disposant
de davantage de temps, Nelspruit
constitue un excellent point de départ
pour explorer le parc transfrontalier de
Limpopo qui regroupe le parc national
Kruger (Afrique du Sud), le parc national
Limpopo (Mozambique) et le parc national
Gonarezhou (Zimbabwe).

Stade Mbombela littéralement « beaucoup de gens dans

Le stade Mbombela est l’un des nouveaux
complexes construits pour la Coupe du
Monde de la FIFA 2010, et rend hommage
à la tradition safari de la région avec ses
tours en forme de girafes dont les « cous »
oranges s’étendent gracieusement vers
les cieux.
Le stade tire son nom du dialecte
siSwati, l’une des onze langues
officielles de l’Afrique du Sud et signifie
un petit espace ». Heureusement pour
les supporters du Honduras, du Chili, de
l’Italie, de Nouvelle-Zélande, de l’Australie,
de Serbie, de la RDP Corée et de la Côte
d’Ivoire – qui joueront à Nelspruit lors de la
phase de groupes – le stade a une capacité
de 44 000 places. Avant la construction
de cette enceinte, Nelspruit n’avait pas de
stade de football capable d’accueillir des
matches internationaux.

DURBAN
La ville de Durban, ou Ethekwini, est la
première ville de la province du KwaZulu-
Natal. Elle a un penchant immodéré pour
la vie et propose une impressionnante
diversité culturelle. Premier port d’Afrique,
elle sera le cadre d’une demi-finale de la
Coupe du Monde de la FIFA 2010. En
outre, grâce à son climat doux en hiver,
Durban devrait être une destination très
prisée pour les visiteurs du monde entier
durant le tournoi.
Les touristes tentés par des moyens
de transports inhabituels pourront faire
un tour en pousse-pousse, l’une des
spécificités de Durban. Au cœur même
de la ville se trouve le Golden mile, une
succession de plages, restaurants et
piscines s’étirant sur quatre kilomètres.
Les eaux sont réchauffées par le courant
d’Aghulas. Ainsi, durant l’hiver, la
température de l’eau fait en moyenne
15°C, ce qui offre des possibilités de
baignade toute l’année.
Stade Moses Mabhida
Tout juste sorti de terre, le stade
Moses Mabhida est l’apothéose de la
créativité architecturale qui a profité à
la conception des stades de la Coupe
du Monde 2010 et s’inspire du drapeau
de l’Afrique du Sud tandis que la grande
arche de 350 m de long symbolise
l’unité de cette nation passionnée de
sport. Les deux pieds de l’arche du
côté sud du stade se rejoignent pour
ne former qu’un seul pilier sur le côté
nord, symbolisant l’unité retrouvée
d’une nation autrefois divisée.
Le stade de 70 000 places a été spé-
cialement conçu pour être polyvalent et
comprend notamment un téléphérique
qui permet d’accéder à une plate-forme
d’observation culminant à 106 m au-
dessus de la pelouse. Depuis ce point
de vue, les visiteurs pourront découvrir
des panoramas spectaculaires de la ville
et des côtes, et s’ils l’osent, pourront
choisir l’option rapide en se balançant
à la corde pour redescendre.

20 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

NELSON MANDELA BAY/PORT ELIZABETH
Faisant partie de la province d’origine
de Nelson Mandela, le Cap-Oriental, et
portant aujourd’hui le nom du légendaire
homme d’État et icône du pays, Nelson
Mandela Bay/Port Elizabeth est l’une des
destinations les plus prisées d’Afrique du
Stade Nelson Mandela Bay
Le stade Nelson Mandela Bay, situé
sur les rives du lac North End, est une
autre enceinte qui ne manque pas
d’impressionner. En plus d’être placée
dans un cadre magnifique, cette arène
MANGAUNG/BLOEMFONTEIN
Au cœur de la province de Free State,
la cité de Mangaung/Bloemfontein est
sans doute celle qui abrite les supporters
de football les plus fervents du pays. Ses
habitants sont réputés pour être des gens
ouverts, amicaux et chaleureux, un reflet
Sud. Surnommée « la ville de l’amitié »
dans le pays, cette active cité portuaire
aux bâtiments historiques est entourée de
plages paradisiaques.
Attraction en soi, Nelson Mandela Bay/
Port Elizabeth se prête à la découverte des
se distingue par la structure particulière
de son toit, fait d’une série de « pétales »
blancs, qui lui a dores et déjà valu le surnom
de « tournesol ».
Respectant l’accent mis sur l’héritage
pour la région dans le cadre de la Coupe
des grands espaces qui caractérisent la ville.
Mangaung/Bloemfontein est à la
fois la capitale judiciaire de l’Afrique du
Sud – la Cour d’appel siège dans la ville
– et la capitale de la province de Free
State. En SeSotho, Mangaung signifie
Stade Free State
Lieu de résidence des supporters les plus
passionnés du pays, le stade Free State
pourrait bien être l’un des sites les plus
animés de la Coupe du Monde de la FIFA,
Afrique du Sud 2010. Bâti en 1952 pour
accueillir principalement des matches de
rugby, le stade a été rénové pour la Coupe
des Confédérations de la FIFA 2009. Il fut
le site de la défaite surprise des champions
merveilles de la province du Cap-Oriental.
Avec cinq biomes, la province est un petit
paradis de l’écotourisme et offre une
occasion unique de découvrir l’Afrique
du Sud dans toute sa diversité.
du Monde de la FIFA 2010, ce stade est le
premier consacré uniquement au football
et construit en ville ou dans les environs. Le
stade Nelson Mandela Bay accueillera huit
matches de la Coupe du Monde, y compris
la petite finale et un quart de finale.
littéralement « la place des guépards »,
tandis que Bloemfontein signifie « Fontaine
aux fleurs » en néerlandais. La ville est
riche de culture et d’histoire, comme en
témoigne son bel héritage architectural
et ses nombreux musées et monuments.
d’Europe espagnols devant les Américains
en demi-finale du tournoi.
Avec une nouvelle capacité de 45 000
places assises contre 38 000 auparavant,
le stade est devenu incontournable en
Afrique du Sud. Les résultats récents du
Bloemfontein Celtic, excellent sixième
du championnat sud-africain de football
l’an passé, n’y sont pas certainement pas
étrangers.
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 21
TSHWANE/PRETORIA
Si sa renommée internationale
n’atteint pas celles de Johannesburg,
Durban ou du Cap, Tshwane/Pretoria
peut être fière de son statut de capitale
exécutive de l’Afrique du Sud. Le siège
du gouvernement, les Union Buildings,
Stade Loftus Versfeld
Situé au cœur de la capitale, le Loftus
Versfeld est l’une des plus anciennes
structures sportives d’Afrique du Sud,
et jouit d’une longue expérience dans
l’organisation de grands événements
sportifs. Utilisé pour le sport depuis 1903,
il portait à l’époque le nom d’Eastern
Sports Ground. La première structure en
béton pour les supporters fut bâtie vingt
ans plus tard, et fut suivie de rénovations
régulières depuis, dont celles réalisées
pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010.
Rebaptisé d’après un responsable sportif
RUSTENBURG
Située au cœur du Bushveld, dans la
province du Nord-Ouest, Rustenburg est
nichée au pied des imposantes montagnes
du Magaliesburg, emplacement stratégique
de nombreuses batailles du début du XIXe
siècle en raison de leur sommet à 1 852
mètres au-dessus du niveau de la mer.
Berceau de l’une des tribus les plus
riches du pays, la Nation Bafokeng,
la région est riche en minéraux et est
devenue la capitale mondiale du platine.
Elle est également marquée par une forte
influence voortrekker (colons fermiers
hollandais)  ; ces colons ont d’ailleurs
donné à la ville ce nom de Rustenburg,
« lieu de repos ».
Aujourd’hui encore, les connotations de
relaxation restent présentes, Rustenburg
ne se trouvant qu’à 30 km de Sun City,
premier centre de vacances d’Afrique,
qui offre une myriade d’activités de
divertissement, avec des casinos, quatre
hôtels, deux parcours de golf, une jungle
de 25 hectares et le parc aquatique
« Valley of the Waves ».
22 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
a été le théâtre des investitures des
présidents Nelson Mandela, Thabo Mbeki
et de l’actuel chef d’État, Jacob Zuma.
Ses bâtiments de grès offrent également
aux visiteurs une vue imprenable sur la
ville. Malgré son importance en matière
local, Robert Owen Loftus
Versfeld, après la mort
de ce dernier en 1932, le
stade a été le théâtre de
nombreuses compétitions,
dont la Coupe du
Monde de Rugby 1995
et la Coupe d’Afrique
des Nations 1996, et
de concerts de stars
internationales telles que
Robbie Williams, UB40 et Céline Dion. Il
a une place importante dans l’histoire du
football sud-africain, puisque c’est ici que
Stade Royal Bafokeng
Nommé d’après la riche tribu indigène
établie dans la région, le stade Royal
Bafokeng a été inauguré en 1999 et a
subi quelques réaménagements en vue
de la Coupe du Monde de la FIFA 2010.
Aujourd’hui, il compte 45 000 places. Le
stade accueille de nombreux matches
du championnat sud-africain, bien que
Rustenburg ne possède pas de club de
première division, et a aussi été le théâtre
de politique, Tshwane/Pretoria compte
également de nombreux musées et
monuments, et est ponctuée d’art
contemporain, de marchés artisans et de
centres artistiques – un véritable mélange
d’ancien et de moderne.
les Bafana Bafana ont pour la première
fois battu une sélection européenne, la
Suède, 1-0 en 1999.
de la Coupe des Confédérations de la FIFA
2009, dont le passionnant match pour la
troisième place lors duquel les Espagnols
champions d’Europe sont venus à bout
de justesse des Bafana Bafana, 3-2 après
prolongations.
Le Royal Bafokeng Stadium se trouve
près de plusieurs centres d’activités, à
12 km du centre-ville, à 25 minutes en
voiture de Sun City, et à une demi-heure
de Pilansberg.
LE CAP
Il est difficile de ne pas succomber au
charme du Cap, considérée comme
l’un des symboles du pays. La ville jouit
d’une situation idyllique – entre océan
et montagnes, avec l’impressionnante
et célèbre Montagne de la Table, dont le
sommet plat surplombe la ville à 1 086 m.
Par temps clair, elle peut être aperçue à
200 km depuis la mer et a longtemps servi
POLOKWANE
Animée, entourée de verdure et de
montagnes magnifiques, Polokwane n’en
est pas moins variée quand il s’agit de
population. Située au centre de la province
de Limpopo, elle est entourée de trois
pays frontaliers de l’Afrique du Sud : le
Botswana, le Zimbabwe et le Mozambique.
de point de repère aux marins. La « Cité
mère », comme on l’appelle en Afrique du
Sud, offre toute une variété d’activités qui
vont du farniente sur les plages populaires
du littoral atlantique jusqu’à la découverte
des paysages chatoyants du Bo-Kaap.
Hout Bay abrite un port de pêche connu
pour ses thons et ses langoustes. Quant
à la base navale de Simon’s Town, elle
En plus de sa diversité sociale, la ville est un
important centre économique et culturel,
et attire de nombreux investissements
régionaux.
La région est nourrie de mythologie et
d’histoire, ayant été témoin de nombreuses
tribus et civilisations, de l’arrivée des
Stade Peter Mokaba
Baptisé d’après l’une des plus célèbres
figures sud-africaines de la lutte contre
le régime de l’Apartheid, le stade Peter
Mokaba est inspiré par le baobab, l’arbre
emblématique de la région, tandis que
la structure métallique soutenant le
toit s’appuie à chaque coin du stade
sur un « tronc » géant. Flambant neuf,
construit près de l’ancien stade Peter
témoigne d’un passé glorieux. Le Victoria
and Albert (V&A) Waterfront est idéal
pour le shopping, tandis que la visite de
la célèbre Île-prison de Robben Island, où
Nelson Mandela et d’autres prisonniers
politiques avaient été incarcérés durant
l’Apartheid restera une expérience source
d’inspiration et de réflexion pour plus
d’un.
Green Point
Le tout nouveau Stade Green Point, situé
dans l’un des quartiers les plus convoités
du Cap, est sans aucun doute l’un des
sites dédiés au football les plus artistiques
d’Afrique du Sud. Les billets pour les
matches seront extrêmement convoités,
surtout en fin de compétition puisque le
Green Point accueillera une demi-finale.
Cette enceinte polyvalente peut aussi
être utilisée pour l’organisation de grands
événements ou de concerts. Situé à deux
pas de l’océan avec les montagnes du
Cap pour toile de fond, le stade risque
de couper le souffle à de nombreux
spectateurs. Côté pratique, il se trouve
à quelques minutes à pied du réseau de
transports en commun.
premiers nomades de l’Âge de pierre aux
colons de l’Âge du fer en passant par les
plus récents migrants européens. C’est
aussi la terre de l’arbre le plus gigantesque
d’Afrique, l’« arbre à l’envers », mieux
connu sous le nom de baobab.
Mokaba, l’arène peut accueillir 45 000
spectateurs.
L’actuel Joueur Africain de l’Année,
Didier Drogba, garde un bon souvenir
de l’ancien stade, puisqu’il y a fait ses
débuts internationaux avec la Côte d’Ivoire
lors d’un match de qualification pour la
Coupe d’Afrique des Nations 2002 contre
l’Afrique du Sud. Son équipe s’était alors
imposée 2-1.
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 23
LE ONZIÈME
STADE
Les dix stades sud-africains ne sont pas les seuls endroits où les supporters
pourront se rassembler par milliers pour vivre la Coupe du Monde. Les Fan
Fests seront une fois encore un point de rencontre privilégié, que ce soit
dans le pays organisateur ou – grande première – ailleurs dans le monde.

De la Montagne de la Table à la plage « Il n’y aura pas de meilleur endroit pour Platz à Berlin, les Jardins du Trocadéro à
de Copacabana en passant par Durban, vibrer au rythme de la Coupe du Monde », a Paris et la légendaire plage de Copacabana
Soweto, la Tour Eiffel et le port de Sydney, ajouté Keneally. « Avec le port de Sydney en à Rio de Janeiro.
les personnes qui vivront la magie des Fan toile de fond, notre ville et toute sa diversité « Nous sommes ravis de compter parmi
Fests seront plus nombreuses que jamais. culturelle offriront aux locaux comme aux les International Fan Fests, nous pourrons
Né des grandes fêtes de rue organisées visiteurs de passer une incroyable Coupe ainsi débuter le compte à rebours jusqu’à
autour des écrans géants lors de la Coupe du Monde de la FIFA 2010. » notre Coupe du Monde 2014 », a déclaré
du Monde de la FIFA 2002 co-organisée Mais la concurrence sera rude pour la Antonio Pedro Figueira de Mello, respon-
par le Japon et la République de Corée, le palme du meilleur Fan Fest. Et pour cause, sable du tourisme de la ville de Rio. « Nous
phénomène s’est amplifié quatre ans plus en Afrique du Sud comme dans les autres encourageons tout le monde à venir par-
tard lors d’Allemagne 2006 et a encore été grandes villes retenues, les lieux les plus ticiper à cette grande fête du football à
amélioré pour 2010 car les Fan Fests ne se prestigieux ont été choisis : New Beach à Copacabana, et tout particulièrement les
limiteront plus aux villes hôtes mais iront Durban, Grand Parade au Cap, Olympischer supporters de la Seleção ! »
investir certaines des plus emblématiques
métropoles du monde.
En plus des Fan Fests organisées dans les
neuf villes sud-africaines, les International
Fan Fests le seront en effet dans les six villes
partenaires que sont Berlin, Mexico, Paris,
Rome, Rio de Janeiro et Sydney.
« Nous ambitionnons de faire perdurer
la popularité de ces événements en
rassemblant toujours plus de supporters,
et pas seulement en Afrique du Sud mais
aussi dans des grandes villes du monde
entier », explique Thierry Weil, directeur
Marketing de la FIFA.

Cadres prestigieux
« En tant que capitale incontestée du
football en Australie, la ville de Sydney
est très honorée d’avoir été choisie pour
accueillir un International Fan Fest », a
déclaré Kristina Keneally, gouverneur de la
Nouvelle-Galles du Sud, alors que la ville
s’apprête a offrir un incroyable cadre aux
visiteurs, avec une scène et un écran géant
flottant dans Darling Harbour. Les festivités de Sydney imaginées par un artiste.

FIFA WORLD I ACTUALITÉS 25

Calendrier des matches
Matches de groupes

Dimanche

Dimanche
Vendredi

Vendredi

Vendredi
Mercredi

Mercredi
Samedi

Samedi
11 juin

12 juin

13 juin

14 juin

15 juin

16 juin

17 juin

18 juin

19 juin

20 juin

21 juin

22 juin

23 juin

24 juin

25 juin
Mardi

Mardi
Lundi

Lundi
Jeudi

Jeudi
1 16.00 9 13.30 20 13.30 29 20.30 39 20.30
Johannesburg RSA NED ARG BRA GHA
Soccer City –
MEX
–
DEN KOR
– –
CIV
–
GER

Johannesburg 3 16.00
ARG
14 20.30
BRA
22 16.00
SVN
32 20.30
ESP
41 16.00
SVK
Ellis Park –
NGA
–
PRK USA
– –
HON
–
ITA

Nelspruit 15 13.30 28 16.00 40 20.30 46 16.00

HON ITA AUS PRK
Mbombela –
CHI
–
NZL
–
SRB
–
CIV

Rustenburg 5 20.30 12 13.30 24 16.00 33 16.00 43 20.30

ENG NZL GHA MEX DEN
Royal Bafokeng – – – – –
USA SVK AUS URU JPN

Mangaung/ 10 16.00 19 16.00 27 13.30 34 16.00 48 20.30

Bloemfontein JPN
–
GRE
–
SVK
–
FRA
–
SUI
–
Freestate CMR NGA PAR RSA HON

Le Cap 2 20.30 11 20.30 23 20.30 30 13.30 44 20.30

URU ITA ENG POR CMR
Green Point –
FRA
–
PAR ALG
– –
PRK
–
NED

Durban 7 20.30 16 16.00 25 13.30 35 20.30 45 16.00

GER ESP NED NGA POR
Durban –
AUS
–
SUI
–
JPN
–
KOR
–
BRA

Polokwane 6 13.30 18 20.30 36 20.30 42 16.00

ALG FRA GRE PAR
Peter Mokaba –
SVN MEX
– –
ARG
–
NZL

Nelson Mandela 4 13.30 13 16.00 21 13.30 31 16.00 37 16.00

Bay/Port Elizabeth KOR
–
CIV
–
GER
–
CHI
–
SVN
–
Nelson Mandela Bay GRE POR SRB SUI ENG

8 16.00 17 20.30 26 20.30 38 16.00 47 20.30

Tshwane/Pretoria SRB RSA CMR USA CHI
Loftus Versfeld –
GHA URU
– –
DEN
–
ALG
–
ESP

GROUPE A GROUPE B GROUPE C GROUPE D

1 Afrique du Sud 1 Argentine 1 Angleterre 1 Allemagne

2 Mexique 2 Nigeria 2 États-Unis 2 Australie

3 Uruguay 3 République de Corée 3 Algérie 3 Serbie

4 France 4 Grèce 4 Slovénie 4 Ghana

26 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

COUPE DU MONDE DE LA FIFA, AFRIQUE DU SUD 2010

Match pour
la 3e place
Huitièmes de finale Quarts de finale Demi-finales et finale

Dimanche

Dimanche

Dimanche
Vendredi

Vendredi
Mercredi

Mercredi

10 juillet

11 juillet
1er juillet
Samedi

Samedi

Samedi
2 juillet

3 juillet

4 juillet

5 juillet

6 juillet

7 juillet

8 juillet

9 juillet
26 juin

27 juin

28 juin

29 juin

30 juin
Mardi

Mardi
Lundi

Lundi
Jeudi

Jeudi
52 20.30 58 20.30 64 20.30
1B 1 Vainqueur I
– – –
2A(2) 3 (A) VainqueurII

54 20.30 60 20.30
1G 6
– –
2H (7) 8 (D)

J o u r s de r e po s

J o u r s de r e po s

J o u r s de r e po s
50 20.30
1C
–
2D (3)

51 16.00
1D
–
2C (4)

56 20.30 59 16.00 61 20.30

1H 2 A
– – –
2G (8) 4 (B) C (I)

53 16.00 62 20.30
1E B
– –
2F(5) D (II)

49 16.00 57 16.00 63 20.30

1A 5 Perdant I
– – –
2B (1) 7 (C) Perdant II

55 16.00
1F
–
2E (6)

GROUPE E GROUPE F GROUPE G GROUPE H

1 Pays-Bas 1 Italie 1 Brésil 1 Espagne

2 Danemark 2 Paraguay 2 RDP Corée 2 Suisse

3 Japon 3 Nouvelle-Zélande 3 Côte d’Ivoire 3 Honduras

4 Cameroun 4 Slovaquie 4 Portugal 4 Chili

FIFA WORLD I ACTUALITÉS 27

CENTRES D’ESPOIR La campagne officielle de la
Coupe du Monde de la FIFA 2010,
déjà en cours de réalisation en
Afrique du Sud, vise à laisser à
l’Afrique un héritage bien au-delà
du pays hôte et du football.
Par Mike Geddes à Johannesburg

Le premier centre a ouvert ses portes en décembre 2009.

Lancé en 2007, le projet de la FIFA « 20
centres pour 2010  » construira vingt
centres communautaires à travers l’Afrique,
spécialisés dans la mise à disposition de
services de santé publique et d’éducation,
ainsi que d’infrastructures de football.
Le concept, simple et efficace, utilise le
football comme un aimant pour réunir
les jeunes, à qui l’on dispense ensuite des
leçons de vie une fois qu’ils fréquentent
les centres.
À l’instar du succès connu par des projets
similaires à d’autres organisations faisant
partie de l’initiative Football for Hope, les
centres proposent un lieu où les idées du
mouvement peuvent prendre forme.
Le premier des vingt centres a déjà
ouvert ses portes en décembre 2009, en
Afrique du Sud comme il se doit, dans le
township de Khayelitsha, près du Cap.
Il est accueilli par Grassroots Soccer,
une organisation à but non lucratif sud-
africaine qui intègre football, prévention
contre le sida et programmes d’éducation
de base, qui donnent aux jeunes Africains
les connaissances et le soutien nécessaires
pour échapper au virus.
« Les enfants veulent toujours participer
et beaucoup d’entre eux viennent de loin
pour prendre part au programme, avant tout
parce que c’est amusant et divertissant »,
explique Kirk Friedrich, fondateur de
Grassroots Soccer. « L’élément éducatif
est intégré de façon à ajouter de la valeur
au programme plutôt que de lui en retirer. »
Les travaux sont en cours dans les six
prochains centres Football for Hope au
Ghana, au Kenya, au Lesotho, en Namibie
et au Rwanda, et un centre supplémentaire
en Afrique du Sud est prévu à Alexandra,
la communauté hôte du Festival Football
for Hope 2010 (lire aussi l’article page
suivante). Les sites des centres sont
déterminés après avoir identifié les défis
locaux et les organisations locales utilisant
le football pour le développement social.
La décision dépend aussi du soutien de la
communauté, de la fédération de football
et des parties municipales, provinciales
et locales – autrement dit, il s’agit d’un
véritable partenariat qui va au-delà de la
construction des centres, qui est supervisée
par la FIFA et streetfootballworld en
collaboration avec des architectes
locaux et internationaux. L’ensemble de
la construction d’un centre, y compris
l’acquisition du terrain, l’activation de la
communauté, le développement de la
conception, la préparation des programmes
et la mise en place du management du
centre, dure environ un an.
« Nous impliquons systématiquement
les ONG locales qui gèreront ensuite
les centres dans la conception et la
construction, en collaboration avec la
communauté pour garantir propriété et
responsabilité – deux facteurs vitaux pour
le succès à long terme du centre. Après
tout, le but de ‘20 centres pour 2010’ est
de laisser un héritage durable », explique
Federico Addiechi, chef de la Responsabilité
sociale de la FIFA.

28 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

LES 8 PREMIERS
Les huit premiers centres Football for Hope prennent forme.
Centre Football for Hope à Baguinéda – Bamako, Mali
Le centre Football for Hope du Mali sera situé dans la région rurale de Baguinéda, à 35 km
de la capitale Bamako. L’hôte du centre est l’Association Malienne pour la Promotion de
la Jeune Fille et de la Femme (AMPJF), organisation qui offre aux jeunes femmes des pro-
grammes de football, d’éducation et de formation. Le centre proposera des programmes
de promotion de l’alphabétisme, de formation professionnelle, de réinsertion pour les Centre Football for Hope à Mathare –
écoliers en échec, d’éducation sexuelle et de prévention contre le sida. L’ouverture est Nairobi, Kenya
prévue pour juillet 2010. Situé dans le township de Mathare à Nairobi, le
centre est accueilli par la Mathare Youth Sports As-
sociation (MYSA), l’une des premières organisations
communautaires en Afrique et pionnière en matière
de développement grâce au football. Un taux de
chômage de 42% et les défis que cela apporte sont
les principaux problèmes de la communauté. Le
centre Football for Hope proposera des tests VIH et
un service de conseil, une bibliothèque et des cours
d’informatique. L’ouverture est prévue pour juin 2010.

Centre Football for Hope à

Kimisagara – Kigali, Rwanda
Dans sa quête de justice et de
coexistence pacifique, l’hôte du
centre, Espérance, cherche à lutter
Centre Football for Hope à Oguaa – Cape contre la division ethnique de la
Coast, Ghana population rwandaise au moyen
Accueilli par Play Soccer Ghana, le centre Football de programmes éducatifs et so-
for Hope d’Oguaa et ses programmes éducatifs sont ciaux. L’organisation travaille dans
destinés aux enfants scolarisés ou non. Les activités la communauté de Kimisagara
seront centrées sur le cursus Play Soccer, qui combine depuis plusieurs années et vient en
football et messages sur la santé et l’hygiène, les aide aux enfants non scolarisés. Les
valeurs et la vie. La ville de Cape Coast, Orguaa dans activités du centre comprendront le
le dialecte local, a une longue tradition en matière programme Football for Peace, un
de football et d’éducation puisqu’elle est le site de la programme de théâtre-football,
première équipe de football et du premier établisse- des cours de langues et un service
ment d’enseignement secondaire (lire aussi l’article de conseil sur le sida. L’ouverture
dans le numéro de mai de FIFA World). L’ouverture est prévue pour décembre 2010.
est prévue pour décembre 2010.

Centre Football for Hope à Katutura –

Windhoek, Namibie
Ce centre Football for Hope sera construit dans un township
de Windhoek particulièrement touché par la pauvreté et le
sida, la malaria et la tuberculose. L’hôte du centre, Special
Olympics Namibia, soutient les personnes handicapées
mentales au travers de programmes sportifs depuis 1998.
Ces personnes font face à des difficultés en Namibie et grâce
au centre Football for Hope, Special Olympics cherchera
à réduire les stigmates et à promouvoir l’intégration des
participants dans la société. L’ouverture est prévue pour
juillet 2010.
Centre Football for Hope de Khayelitsha – Le Cap, Afrique du Sud
Le premier centre Football for Hope a ouvert ses portes en décembre 2009 à
Khayelitsha, le township à la croissance la plus élevée en Afrique du Sud, juste
en banlieue du Cap. L’hôte du centre est Grassroots Soccer, une organisation
liant football, prévention contre le sida et programmes d’éducation de base
(lire aussi le numéro de janvier/février de FIFA World).
Football for Hope Centre – Mokopane,
Mogalakwena, Limpopn o, Afrique du Sud –
3e trimestre 2011
Ce centre Football for Hope sera géré et dirigé par la Croix
Rouge d’Afrique du Sud (SARCS). Il proposera des activités
de football autour de domaines tels que la santé, le conseil,
les premiers secours, les soins, la vie en société et l’éducation.
Centre Football for Hope du Lesotho – Maseru,
Lesotho
Depuis 2005, Kick4Live propose une éducation sur la santé, des
tests VIH et des programmes d’éducation de base au Lesotho,
un pays très touché par le virus du sida et par la pauvreté. Le
centre Football for Hope du Lesotho sera construit dans la capitale
Maseru et offrira toutes sortes de soutien aux jeunes de tout le
pays. La planification du centre a débuté en mars 2010 et son
ouverture est prévue pour mars 2011.

FIFA WORLD I ACTUALITÉS 29

PRÊTS À FAIRE
LA FÊTE
Lionel Messi, Wayne Rooney et Cristiano
Ronaldo ne sont pas les seules stars à
s’apprêter à briller en Afrique du Sud. Le
Festival Football for Hope 2010 réunira des
jeunes du monde entier qui contribuent à
améliorer leurs communautés grâce au
pouvoir du football.
Par Mike Geddes et Thabo Sephuma
L es vingt centres Football for Hope
actuellement en construction pour
l’Afrique ont pour but de laisser un héritage
physique au continent sur la base du succès
de la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique
du Sud 2010 (voir article précédent).
Le mouvement Football for Hope est
cependant un concept plus global, qui
réunit plus de quatre-vingts programmes
de développement social à travers plus de
cinquante pays, sous les auspices de la FIFA
et de son partenaire de développement
social streetfootballworld.
Tout au long de l’année, le mouvement
existe pour aider ses membres à
réunir des idées et expériences afin
qu’un nombre croissant de personnes
30 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Le Festiva
à to
3 Square
bénéficient des programmes proposés
dans les régions en difficulté sociale.
Mais fin juin, le plaisir sera au centre des
activités lorsque trente-deux délégations
de communautés dans le besoin venues
du monde entier se retrouveront dans le
township d’Alexandra à Johannesburg
pour le premier Festival Football for Hope.
Cet événement, organisé pour la première
fois dans le cadre du programme officiel
d’une Coupe du Monde, accueillera filles
et garçons d’organisations s’occupant
de problèmes sociaux comme la vie
dans la rue au Royaume-Uni, les mines
anti-personnel au Cambodge, le sida
en Afrique du Sud ou l’intégration des
réfugiés en Australie.
ouvert
o tba ll for Hope est
l Fo us au
endez-vo
u s et g ratuit ! R r faire partie
lex a n dra pou u 10
à A ée, du 4 a
o u te la journ Stade Altrec.
de la fê te ! T
depuis le
rk & ride
juillet. Pa
Le temps fort du festival sera sans aucun
doute le tournoi mixte de football qui
aura lieu du 4 au 10 juillet dans un stade
construit pour l’occasion. Et à l’instar des
Bafana Bafana qui porteront les espoirs
de tout un peuple lors du vrai tournoi,
une équipe locale se chargera de faire
chauffer l’ambiance à Alexandra. La « Team
Alexandra » est composée de filles et de
garçons locaux, qui travaillent tous comme
bénévoles pour Play Soccer, un projet qui
utilise le football pour enseigner les valeurs
de la vie et de la santé.
Afin de découvrir ce que représente le
festival pour ces jeunes, FIFA World s’est
entretenu avec l’entraîneur de l’équipe,
Sello Mahlangu…
Q+A
SELLO MAHLANGU
ENTRAÎNEUR DE LA « TEAM
ALEXANDRA »
FIFA World : Que représente le
football pour la communauté
d’Alexandra ?
Sello Mahlangu : Vous savez, je vis et
respire le football. Cela fait partie de ma
vie et de celle de ma communauté. Ce
township a produit de grands joueurs
comme (les anciens internationaux) Brian
Baloyi, Shakes Kungwane et Maimane
Phiri pour ne citer qu’eux. Il y a du talent
Le complexe sportif 3 Square d’Alexandra sera le cadre du tout premier festival Football for Hope.
à Alexandra mais malheureusement, la
plupart des enfants arrêtent le football
parce que leurs perspectives sont
limitées.
Que vous inspire votre participation
au Festival Football for Hope 2010 ?
C’est une grande chance pour moi de
faire partie de cet événement historique,
je suis très excité. C’est l’occasion d’une
vie pour m’épanouir et apprendre à
connaître d’autres cultures. Alexandra
attire enfin le regard du monde entier !
Pourquoi est-il si important pour
vous d’être un exemple dans votre
communauté ?
Avant tout, cette Coupe du Monde, ce
n’est pas seulement voir les stars, c’est
aussi l’occasion d’apporter de l’espoir,
du changement et des opportunités aux
communautés comme Alexandra. C’est
important pour les enfants d’ici de voir
que même en étant issus de la pauvreté,
si on travaille dur et évite les problèmes,
on peut réussir. J’ai déjà un impact sur
des enfants de mon quartier parce qu’ils
savent que je fais partie de cette équipe.
Merci à Football for Hope de donner aux
jeunes d’Alexandra l’occasion de briller.
Dans quelle mesure cette expérience
vous aidera-t-elle une fois le festival
terminé ?
Faire partie de cette équipe a déjà
changé ma vie, comme celle de tout le
groupe, de façon positive. Aujourd’hui,
j’ai une approche positive de la vie
et j’espère pouvoir partager cette
expérience avec mes pairs après la
Coupe du Monde.
Je pense que d’ici la fin du festival, j’aurai
appris la tolérance et l’amour de l’autre,
et que j’aurai des choses à transmettre à
ma communauté en matière de coaching
et de valeurs de la vie.
De nombreux jeunes agissent mal ici
à Alexandra, et Dieu merci je ne suis
pas l’un d’entre eux. Sans le football, je
pense que je serais comme eux, impliqué
dans la criminalité. Après le festival, je
voudrais continuer à aider les jeunes au
moyen de l’éducation et du football à se
sortir de la rue et à changer leur vie.
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 31
ENTRETIEN AVEC WILLI LEMKE

UN GRAND SENTI-
MENT D’UNITÉ
Les Nations unies ont fixé en 2000 les Objectifs du Millénaire pour le
développement et comptent sur la solidarité des nations pour permettre leur
réalisation. Le sport joue également un rôle de plus en plus important dans
ce domaine, la Coupe du Monde de la FIFA en tête, et le football a atteint
une dimension culturelle, économique, politique et sociale qui le lie
étroitement au travail de développement des Nations unies.
Propos recueillis par Alexander Koch, à Brême
Depuis 2008, Willi Lemke est conseiller
spécial du Secrétaire général des Nations
unies pour le sport au service du
développement et de la paix. Avant cette
nomination, il a officié pendant près de
vingt ans comme manager du Werder
de Brême. Il connaît donc très bien le
football et a pleinement conscience de
son importance dans la société actuelle.
Les Nations unies l’ont chargé de s’occuper
particulièrement du continent africain et de
soutenir les projets qui utilisent le sport pour
contribuer à la réalisation des Objectifs du
Millénaire pour le développement. À la veille
du coup d’envoi du plus grand événement
sportif du monde, FIFA World a demandé
à Willi Lemke quelle importance les Nations
unies accordent à la Coupe du Monde de
la FIFA dans le domaine du développement
international.

32 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

FIFA World : Que signifie la Coupe
du Monde pour l’Afrique ?
Willi Lemke : La Coupe du Monde est
une chance formidable, non seulement
pour l’Afrique du Sud mais pour tout
le continent. Lors de mes nombreux
voyages à travers l’Afrique, j’ai pu voir
l’importance qu’a la Coupe du Monde
et le football en général. Les Africains
sont très fiers d’accueillir ce prestigieux
événement. Le football unit les gens, au
sein des pays et au-delà des frontières,
et avec l’organisation de la Coupe du
Monde, on perçoit un fort sentiment
d’unité entre les Africains dont découle
une solidarité renforcée, entre les
nombreux groupes ethniques comme
entre les nations.
Pouvez-vous nous donner des
exemples de cette solidarité ?
L’année dernière par exemple, j’étais
invité au Nigeria pour la Coupe du
Monde U-20 de la FIFA. Lors de la
finale entre le Ghana et le Brésil, le
temps semblait s’être arrêté, et après
la victoire du Ghana aux tirs au but,
toute la population est descendue
dans les rues de Lagos pour célébrer
ensemble cette victoire d’une équipe
africaine. Seul le sport – et le football
en particulier – peut occasionner de
telles scènes de solidarité. Mais il n’y a
pas qu’en Afrique que le football fait
des miracles : en Allemagne, pendant
la dernière Coupe du Monde, le peuple
allemand a pu chanter à l’unisson son
hymne national et arborer fièrement son
drapeau. Aucune politique n’aurait pu
réussir cette prouesse sans difficultés.
Un tel sentiment d’unité nous attend en
Afrique du Sud, et ce à nouveau grâce
au football.
Quelle est la signification
particulière de la Coupe du Monde
pour l’Afrique du Sud ?
Tout d’abord, l’Afrique du Sud jouit
depuis des mois de l’attention des
médias du monde entier, et tous les
reportages sur le pays, positifs comme
négatifs, n’auraient jamais été réalisés
sans la Coupe du Monde. Il s’agit là
d’une plate-forme de communication
unique. Avec ses onze langues
officielles, ses innombrables dialectes
et ses nombreux groupes ethniques
qui se sont vus séparés et unifiés au
gré des décisions coloniales arbitraires,
l’Afrique du Sud est encore loin d’être
un pays uni. Pendant les quarante-
six horribles années de l’apartheid, la
nation s’est déchirée et ses cicatrices se
referment lentement. Le sport a permis
de rapprocher les gens et j’espère que
la Coupe du Monde contribuera à la
construction d’une cohésion nationale.
Et dans quelle mesure les autres
pays africains profiteront-ils de
cette Coupe du Monde ?
Si la Coupe du Monde est une réussite,
de nombreux pays africains seront
convaincus qu’ils sont également
capables de faire de grandes choses.
La compétition pourrait être une
importante source de motivation pour le
continent et permettre d’attirer de plus
en plus d’investisseurs et de touristes.
Mais comme ce mécanisme pourrait
également s’opérer en sens inverse si
la Coupe du Monde ne rencontrait pas
le succès escompté, il est d’autant plus
important d’assurer le déroulement
optimal de la compétition.
Quelle influence la Coupe du
Monde a-t-elle sur le travail de
développement ?
La réussite des initiatives de
développement repose essentiellement
sur l’engagement, l’espoir et la
confiance. Quand on regarde l’avenir
avec optimisme, on est prêt à s’engager
et à investir ; par contre, si l’on fait
preuve de pessimisme, on n’ose pas
aller de l’avant et les investissements
font défaut. C’est là un vieux problème
en Afrique, et le fait que les médias
focalisent sur les scandales et les
problèmes ne fait qu’alimenter cette
image négative. Le continent a
toutefois énormément à offrir et il est
extrêmement important que l’Afrique
fasse l’objet d’articles positifs dans les
journaux. L’Afrique du Sud a désormais
l’opportunité de présenter sa beauté,
sa culture, sa faune, sa diversité et
sa sympathique population. Elle sera
une représentante de choix pour
toute l’Afrique, et c’est pourquoi il
est si important que cette Coupe du
Monde soit un succès. Une couverture
médiatique positive stimulerait le
continent en améliorant son capital
confiance, ce qui serait profitable au
travail de développement.
Pouvez-vous expliquer cela plus
concrètement ?
De nombreuses organisations utilisent
déjà le sport comme moteur de
développement social et celles dont les
projets sont axés sur le football sont
soutenues par la FIFA par l’intermédiaire
du mouvement Football for Hope.
J’espère que la Coupe du Monde éveillera
l’intérêt que les médias portent à ces
projets et à la fonction sociale du football,
et qu’ils permettront au public de
mieux connaître et de soutenir le travail
de développement par le football. Je
conseille d’ailleurs à tous les représentants
des médias d’assister au Festival Football
for Hope qui aura lieu à Johannesburg
pendant les dernières semaines de
la Coupe du Monde. Ils feront ainsi
l’expérience d’émotions que je trouve au
moins aussi touchantes que la victoire
d’une équipe en Coupe du Monde.
Qu’attendez-vous spécifiquement
de la FIFA pour cette Coupe du
Monde en Afrique du Sud ?
Avant le coup d’envoi, j’attends encore
plus de publicité positive pour la Coupe
du Monde, et pas seulement de la part
de la FIFA, mais d’autant de monde que
possible afin de faire taire les détracteurs
et les sceptiques. Concernant le travail
de développement, nous attendons
de la FIFA qu’elle n’oublie pas l’Afrique
après la Coupe du Monde, mais qu’elle
reste active sur le continent avec autant
de passion et d’engagement pour que
tous les projets entrepris puissent être
réalisés de manière durable. Un travail
de longue haleine est nécessaire pour en
récolter les fruits à long terme.
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 33
De jeunes participants réunis pour un festival Grassroots de la FIFA en Namibie.

UN GRAND PAS
EN AVANT
La Coupe du Monde de la FIFA 2010 En mars dernier, le Bureau Goal a approuvé
en Afrique du Sud, première du nom le financement de quatre nouveaux terrains
sur le continent africain, sera artificiels en Afrique (pour la RD Congo,
l’Érythrée, la Gambie et la Sierra Leone),
inéluctablement un rendez-vous
portant à 77 le nombre de ces terrains
planétaire sans précédent. Durant ces construits dans toute l’Afrique entre 2006
quatre dernières années, cet et 2010. Augmenter le nombre de surfaces
événement a également permis de jeu de qualité en Afrique est essentiel
d’accentuer le développement du – notamment pour le développement
des jeunes et des sélections nationales
football en Afrique, grâce à des
– mais pas suffisant : c’est pourquoi les
programmes complets. projets de développement de la FIFA en

34 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

Afrique portent sur d’autres infrastructures,
mais insufflent également de nouvelles
connaissances et des compétences
supérieures dans le football africain.
Les infrastructures sont vitales pour
le développement du football car sans
terrains de football, sans centres techniques
nationaux, sans sièges de fédération, il n’y
a pas d’organisation et de pratique de haut
niveau dans le football. C’est pourquoi le
programme Goal connaît tant de succès
en Afrique depuis son lancement en 1999.
Cinquante-deux associations membres
africaines ont déjà reçu un projet – 38
en comptent deux, 24 ont déjà reçu trois
projets – tandis que la RD Congo est
l’heureux bénéficiaire de quatre projets
depuis mars 2010.
La très grande majorité des fédérations
africaines dispose désormais des
infrastructures nécessaires à leur
développement, et c’est grâce à cette
évolution que la FIFA a pu financer et
mettre en place l’installation d’un système
d’enregistrement des joueurs lors des
dernières années. Ce système est un pas
essentiel vers la professionnalisation du
football et notamment des championnats
nationaux. La Tanzanie est l’un des pays
à avoir récemment commencé l’utilisation
du système, ajoutant un outil de plus à
ceux déjà installés par la FIFA (un centre
technique et trois terrains artificiels). Une
véritable satisfaction pour Leodegar Tenga,
président de la Fédération Tanzanienne de
Football. « C’est un pas énorme vers la
professionnalisation. Même avec toute la
volonté du monde, quand on ne dispose
pas des outils indispensables, tout progrès
a des limites. Maintenant qu’on a tous les
outils, le football ne peut que grandir »,
atteste-t-il.
Un immense accomplissement
Au-delà des éléments matériels du
développement du football, la FIFA
intervient également par des moyens
immatériels pour propulser le football
africain vers le haut. L’Afrique était déjà
en 1976 le lieu du tout premier cours
du FIFA/Coca-Cola World Development
Programme. Plus de trente années après,
l’objectif reste inchangé : distiller une
expertise technique et administrative aux
les membres de la FIFA. C’est au niveau du
volume que tout est différent. Aujourd’hui
en Afrique, la FIFA organise en une année
le nombre de cours qu’elle mettait plus
d’une décennie à mettre en place il y a
vingt ans.
La Tanzanie a bénéficié de ces initiatives
lors des quatre dernières années avec pas
moins de sept cours organisés pour la
fédération – sans compter les séminaires
régionaux auxquels les membres de la
fédération tanzanienne de football
ont pu assister et les activités de
professionnalisation entreprises depuis
2009. L’entraînement, l’arbitrage, le
management de club, les réformes de
l’administration et le football féminin
sont parmi les domaines visés par la
FIFA dans ses initiatives de formation
et de développement technique : « La
portée de ces cours est énorme. Peut-
être que lors de ces trois, quatre jours
de formation, il n’y a qu’une trentaine
de personnes qui en bénéficient. Mais
ces entraîneurs et arbitres ne restent pas
dans leur coin, ils transmettent ensuite
les connaissances acquises, ne serait-ce
que pour l’exemple  !  », explique le
président Tenga. Récemment, la Tanzanie
a également été l’un des premiers
pays africains à bénéficier du récent
programme de professionnalisation des
association membres de la FIFA, dans le
cadre d’une analyse organisationnelle.
Cette étape du programme aboutit
notamment à des recommandations
organisationnelles devant permettre à la
fédération de rationaliser ses opérations
et d’améliorer fondamentalement ses
Terrain en gazon artificiel construit à Dar Es Salaam (Tanzanie) dans le cadre de « gagner en
Afrique avec l’Afrique ».
structures et processus. À ce jour, quatorze
pays d’Afrique sont impliqués dans ce
programme novateur.
Ces éléments du développement du
football en Afrique ne sont qu’un aperçu
du travail de longue haleine réalisé par
la FIFA, la CAF et les 53 associations
membres africaines. Le développement
du football passe également par un
support financier de la FIFA – au travers
du Programme d’Assistance Financière,
53 millions de dollars ont été investis en
Afrique de 2006 à 2010 –, des initiatives
de formation et de prévention dans le
domaine de la médecine sportive, des
sessions de formation pour les médias
africains tant pour la télévision que pour
la presse écrite, des collaborations dans le
domaine universitaire. Et surtout, à la base
de la pyramide du football, les initiatives
visant à développer la participation et le
niveau des plus jeunes : le programme
Grassroots de la FIFA, visant les enfants de
6 à 12 ans, qui est un succès en Namibie
et en Afrique du Sud, et les projets Goal
Football, préparant les jeunes talents de 15
à 18 ans aux sélections nationales juniors
et au haut niveau.
Au bout de cette longue liste de
programmes et de réussites, il y a un
but commun : améliorer profondément
le football africain dans son ensemble et
dans la durée. L’avenir, tout le monde y
travaille, comme le président Tenga : « Il
nous reste tellement de travail à effectuer.
Ici en Tanzanie, nous comptons 200 000
joueurs, mais en réalité ils sont plusieurs
millions à jouer partout. Nous devons
pouvoir tous les accueillir, les former, et
pour les plus talentueux, les conserver. »
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 35
UN
TROPHÉE
TRÈS
CONVOITÉ
Lorsque le premier coup de sifflet retentira lors
du match d’ouverture de la Coupe du Monde de
la FIFA 2010 le 11 juin prochain, tous les joueurs
auront tous le même rêve en tête, celui de
brandir un mois plus tard à Johannesburg une
statuette en or massif 18 carats, de 36 cm de
haut et pesant 6,175 kg. Gros plan sur le trophée
de la Coupe du Monde de la FIFA…
Peu de trophées ont le privilège de se
voir comparés à la Joconde, pourtant dans
une récente interview avec le quotidien
sportif français L’Équipe, un commissaire-
priseur de la maison de vente aux enchères
française Piasa n’a pas hésité à livrer une
telle comparaison entre le célèbre chef-
d’œuvre de Léonard de Vinci et le plus
prestigieux trophée du football mondial.
« Parce que ce trophée est unique et que
la FIFA ne le vendra jamais, son prix est
inestimable, un peu comme la Joconde », a
déclaré Henri-Pierre Teissèdre au quotidien.
Il ne fait aucun doute que les plus grands
footballeurs du monde préfèreraient avoir
entre leurs mains le trophée de la Coupe du
Monde de la FIFA plutôt que le légendaire
tableau de De Vinci. On peut dire que les
choses vont plutôt bien pour ce trophée
qui a vu le jour il y a moins de quarante
ans lorsque le capitaine allemand Franz
Beckenbauer eut la joie de le soulever à la
fin de la Coupe du Monde de la FIFA 1974.
Si le trophée de la Coupe du Monde
est plutôt jeune, l’histoire de la Coupe
du Monde de la FIFA remonte à bien plus
longtemps puisque la première édition de la
compétition – en Uruguay – date de 1930,
et à cette époque, c’est un autre trophée
qui fut utilisé. Connue alors sous le nom
de trophée Jules Rimet, cette statuette
en argent fin plaqué or, représentant la
« Je voulais créer
quelque chose qui
symbolise l’effort et
le dépassement de
soi tout en exprimant
l’harmonie, la simplicité
et la paix. »
Silvio Gazzaniga, créateur du trophée de la
Coupe du Monde de la FIFA
©1
974
F
IFA
T M
déesse grecque de la victoire, fut créée
par le sculpteur français Abel Lafleur. Elle
mesurait un centimètre de moins que la
version actuelle et pesait 3,8 kg.
Officiellement rebaptisé Coupe Jules
Rimet en 1946 en l’honneur du Président
de la FIFA qui avait lancé la Coupe du
Monde de la FIFA, le trophée original
connut plusieurs aventures. Première
anecdote : celle d’Ottorino Barassi, vice-
président italien de la FIFA à l’époque, qui,
pendant la Seconde Guerre mondiale, le
dissimula sous son lit pour éviter que les
nazis ne l’emportent.
En 1966, la coupe disparaît lors d’une
exposition publique en Angleterre quelques
mois avant la Coupe du Monde de la FIFA
et est retrouvé dans un buisson par un
petit chien nommé Pickles. Quatre ans plus
tard, le trophée original prend finalement
sa retraite après avoir été brandi une
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 37
troisième fois par le Brésil. Conformément
au règlement de l’époque, la première
équipe qui remporterait trois titres de
championne du monde serait en droit de
conserver le trophée à vie.
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. En
1983, il est de nouveau dérobé lors d’une
exposition au siège de la Fédération
Brésilienne de Football à Rio de Janeiro.
Le trophée n’ayant jamais été retrouvé,
l’on pense qu’il a été fondu. Triste fin pour
ce qui fut à l’époque le trophée le plus
convoité du football mondial !
Un nouveau départ
Au lendemain de la Coupe du Monde
1970, la FIFA a désormais besoin d’un
nouveau trophée pour agrémenter sa
compétition phare. Comme pour faire écho
aux qualifications âprement disputées par
les différentes équipes nationales rêvant
de participer à la Coupe du Monde de la
FIFA, un concours est lancé pour remplacer
l’ancienne coupe.
C’est finalement la proposition du
sculpteur italien Silvio Gazzaniga qui est
retenue. Âgé aujourd’hui de 89 ans et
résidant toujours dans sa ville natale de
Nelson Mandela, ici en compagnie du directeur général du Comité Organisateur Local Danny Jordaan et du Secrétaire Général de la FIFA
Jérôme Valcke, a accueilli le trophée de la Coupe du Monde de la FIFA en Afrique du Sud en mai dernier.
38 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Milan, Gazzaniga était employé à l’époque
par le Stabilimento Artistico Bertoni. Pour
concevoir le trophée, il se rappelle s’être
retiré pendant une semaine dans son studio
près de La Scala.
« Je me suis inspiré de deux éléments
de base : le sportif et le monde », avait-il
expliqué à FIFA Magazine en 2002. « Je
voulais créer à partir de cela quelque chose
qui symbolise l’effort et le dépassement
de soi tout en exprimant l’harmonie, la
simplicité et la paix. »
La proposition de Gazzaniga remporte
clairement l’adhésion de la commission de
la FIFA créée spécialement pour choisir le
nouveau trophée parmi cinquante-deux
propositions.
Aujourd’hui – on le comprendra aisément
vu le sort qui fut réservé à son prédéces-
seur –, les champions du monde ne con-
servent plus le trophée original de la Coupe
du Monde de la FIFA pendant les quatre
ans qui séparent les différentes éditions de
Coupe du Monde mais reçoivent à la place
une réplique plaquée or qu’ils doivent ren-
dre lors de la compétition suivante. Le rè-
glement stipule également que le trophée
ne doit plus être conservé définitivement
par une équipe triple championne du
monde. Une décision devra cependant être
prise en 2038 quant à l’avenir du trophée
puisque c’est cette année-là qu’il est prévu
de remplacer la plaque où sont inscrits les
noms des précédents vainqueurs.
Quoi qu’il en soit, l’hommage à Gazzaniga
et l’attrait du trophée perdureront bien au-
delà de 2038. Savoir si la sculpture en tant
que telle ne perdra rien de sa superbe à
l’instar du sourire de Mona Lisa est une
autre question à laquelle son créateur
répond avec un léger scepticisme.
«  Ce n’est pas comparable  », a-t-il
déclaré à FIFA.com en septembre 2009
lors de la tournée mondiale du célèbre
trophée (voir article précédent). « Mona
Lisa est d’une qualité tout autre, c’est une
autre catégorie. J’apprécie le compliment,
mais c’est exagéré. Dans une certaine
mesure, ce trophée parle plus aux gens
que la Joconde. Il faut de la pratique et des
connaissances artistiques pour comprendre
toutes les subtilités de l’art de Léonard de
Vinci. Le trophée peut être compris par
tous, peut-être pas dans sa totalité, mais
c’est un symbole populaire qui touche tout
le monde. »
En janvier dernier, le trophée de la Coupe du Monde de la FIFA s’est posé à Jakarta, en Indonésie – l’une de ses 84 escales autour du monde.
LE TROPHÉE EST ENFIN ARRIVÉ…
Le trophée de la Coupe du Monde de la FIFA est arrivé en Afrique du Sud début
mai après avoir traversé quatre-vingt-quatre pays et quatre-vingt-onze villes.
Par David O’Connor
Le trophée de la Coupe du Monde de la
FIFA, qui fête déjà ses 36 ans d’existence,
sera remis cette année pour la dixième
fois à la meilleure équipe du monde. Si ce
prestigieux prix a déjà fait le tour du monde,
il vient de battre des records en parcourant
138 902 km en à peine neuf mois.
Partie du Caire le 24 septembre dernier, la
Tournée mondiale du trophée de la Coupe
du Monde de la FIFA, présentée par Coca-
Cola, a fait escale dans près de la moitié des
pays du monde et a permis à des centaines
de milliers de supporters d’approcher de très
près la célèbre statuette et de ramener une
photo souvenir de cette expérience unique.
La première partie de la tournée s’est
déroulée exclusivement sur le continent
africain, traversant cinquante pays en
soixante-dix jours avant d’atteindre Le
Cap le 2 décembre, juste à temps pour le
tirage au sort final de la Coupe du Monde
de la FIFA. Après une pause festive bien
méritée, le trophée a repris sa route pour
se rendre hors des frontières africaines, à
commencer par Calcutta, en Inde, le 15
janvier 2010. Puis il a parcouru trente-trois
pays sur cinq continents, faisant escale dans
des lieux mondialement connus tels que
la place Rouge à Moscou ou la plage de
Copacabana à Rio de Janeiro.
Ce tour du monde s’est finalement
achevé par un retour en Afrique du Sud
où le trophée a été accueilli par l’ancien
président sud-africain et prix Nobel de la
Paix Nelson Mandela, qui l’avait touché six
ans auparavant, le jour où son pays se vit
attribuer la Coupe du Monde de la FIFA
2010. Une fois au pays de la Coupe du
Monde, le trophée a entamé un voyage
de trente-deux jours jalonné de trente-six
escales dans les principales villes hôtes telles
que Durban et Le Cap mais aussi dans des
communautés plus modestes et rurales
telles que Mthatha et Orkney.
« L’accueil de la Tournée mondiale du
trophée de la Coupe du Monde de la FIFA
a été incroyable, surtout en Afrique », a
déclaré Emmanuel Seuge, directeur de
la division marketing international du
divertissement et des sports chez Coca-
Cola. «  Nous avons été reçus par des
milliers de supporters passionnés qui nous
ont accueillis dans leur pays et nous ont
montré tout leur enthousiasme pour nos
événements. »
Si le public a eu la possibilité de prendre
d’uniques photos du trophée, il n’était
pas autorisé à le toucher, un privilège
réservé exclusivement aux chefs d’État et
aux anciens champions du monde, venus
nombreux à cette occasion se remémorer
de vieux souvenirs.
Émotions à l’état pur
« Il y a des choses dans la vie qu’on ne
peut pas expliquer. Pour un sportif, toucher
le trophée de la Coupe du Monde, c’est
de l’émotion à l’état pur », a expliqué le
légendaire Brésilien Pelé, triple champion
du monde, dont l’apparition lors du rendez-
vous de Rio a attiré une foule nombreuse.
« J’espère bien sûr que le capitaine de
l’actuelle sélection brésilienne aura la
chance de vivre cette expérience en Afrique
du Sud. »
Marco Tardelli, qui faisait partie
de l’équipe italienne championne du
monde en 1982 et qui est actuellement
responsable adjoint de l’équipe nationale
d’Irlande, a accueilli le trophée à Dublin.
« Il est encore plus beau que dans mes
souvenirs », s’est-il exclamé en soulevant
le trophée pour la deuxième fois.
Une autre star du football prise dans le
feu de la tournée fut Christian Karembeu,
champion du monde avec l’équipe de
France en 1998. Né en Nouvelle-Calédonie
où il a grandi, Karembeu a eu l’honneur
d’accompagner le trophée dans son pays
d’origine. « Je ne pensais pas que je serais
capable de ramener le trophée de la Coupe
du Monde de la FIFA dans mon pays »,
a-t-il déclaré. « J’en suis très heureux. »
La célèbre statuette est passée entre
les mains de nombreuses légendes du
football au cours de ces neuf derniers
mois. Pour l’heure, seule une question
demeure : qui sera la prochaine à brandir
le plus prestigieux trophée du football
mondial le 11 juillet lorsque la Coupe du
Monde de la FIFA 2010 s’achèvera au
Soccer City ?
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 39
LA BELLE
AU BOND
Partenaire historique de la FIFA, adidas a
combiné technologie de pointe et graphisme
dynamique pour créer le Jabulani, dernier
ballon officiel en date d’une longue tradition
en Coupe du Monde de la FIFA.

L’international anglais David Beckham pose avec le

Jabulani lors de la présentation du ballon officiel au Cap,
en décembre dernier.

40 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

La nostalgie du « bon vieux temps » est
parfois surfaite : pour s’en convaincre,
il suffit d’analyser l’histoire des ballons
officiels de la Coupe du Monde. L’anecdote
la plus incroyable remonte à la finale de
la toute première édition, disputée en
Uruguay en 1930. En l’absence de choix
officiel d’un ballon pour le tournoi, les
deux équipes qui s’affrontaient en finale, à
savoir l’Uruguay (pays hôte) et l’Argentine,
insistèrent pour utiliser leur propre
ballon. Dans un compromis inimaginable
aujourd’hui, l’organisation décida de
laisser chaque équipe utiliser son ballon
pendant une mi-temps. Cet arrangement
semble avoir particulièrement réussi aux
Uruguayens : menés 2-1 à la pause après
avoir joué avec le ballon de l’Argentine, ils
l’ont finalement emporté 4-2 !
Selon les standards actuels, la comparaison
entre ces deux ballons accoucherait d’un
verdict sans appel : match nul de médiocrité.
À l’origine, le football était pratiqué avec des
ballons en cuir qui variaient en forme et en
poids au cours d’un même match, surtout
en cas de pluie, et qui offraient des rebonds
plus que surprenants.
Quatre-vingts ans plus tard, le ballon
officiel de la Coupe du Monde de la FIFA
2010 n’a plus rien à voir avec son ancêtre
de 1930. Son nom – Jabulani – signifie
Vessie (en orange)
Carcasse intérieure
(polyester/coton)
Rainures
aérodynamiques
Voyage au cœur du Jabulani
« célébrer » en zoulou et adidas, Partenaire
FIFA, a mis une technologie de pointe
au service d’un graphisme intégrant des
éléments rappelant l’énergie, le dynamisme
et le multiculturalisme de l’Afrique du Sud
pour le concevoir. Le Jabulani est donc
le digne héritier de ses prédécesseurs,
qu’adidas fournit à la Coupe du Monde
de la FIFA depuis Mexique 1970.
Plusieurs innovations clés ont été
développées pour le Jabulani  : il est
notamment composé de panneaux
tridimensionnels thermoformés constituant
la surface externe du ballon. Cela signifie
que le ballon est fait de pièces qui sont
déjà courbées lors de leur fabrication,
contrairement aux modèles classiques
composés de panneaux plats qui se
bombent simplement sous l’effet de l’air
insufflé dans le ballon.
Plus rond que jamais
« Il s’agit d’une innovation majeure qui
a nécessité un processus de production
complètement nouveau, mais cela en
valait la peine, car le résultat, c’est que
les pièces s’assemblent pour former une
sphère parfaite et un ballon réellement
uniforme », déclare à FIFA World Hans-
Peter Nürnberg, ingénieur en chef de
l’équipe de recherche et développement
d’adidas. « En nous basant sur les données
des tests conduits par le laboratoire sur
le Jabulani, nous pouvons affirmer sans
nous tromper qu’il s’agit du ballon le plus
rond que nous ayons jamais créé. Par
conséquent, le ballon conserve une forme
parfaitement sphérique, même en cas de
perte de pression, ce qui ne serait pas le cas
avec un ballon traditionnel à trente-deux
panneaux cousus à la main. »
En regardant le Jabulani de plus près, on
observe des détails techniques plus subtiles,
comme le profil « Grip’n’Groove », une
innovation supplémentaire qui, pour offrir
une précision et une stabilité sans précédent,
utilise des rainures aérodynamiques sur la
surface du ballon ainsi qu’une microtexture
plus fine constituant un grip similaire à une
chair de poule.
«  L’important pour nous était de
continuer à éliminer les imperfections des
ballons précédents », explique Nürnberg.
« Dans le football moderne, le jeu est très
rapide : il est donc essentiel que nous
fournissions aux joueurs un ballon qui soit
aussi précis qu’eux. »
L’élite mondiale s’est désormais
familiarisée avec le Jabulani, car chacune
des équipes participant à la Coupe du
Monde de la FIFA 2010 a reçu des ballons
d’entraînement. Nürnberg confie que les
Rainures
aérodynamiques
Panneau tridimensionnel
« tripod »
Panneau tridimensionnel
« triangle »
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 41
retours sont très positifs, à une exception
(peu surprenante) près.
« Certains gardiens semblent avoir un
peu de mal; du moins ils nous ont dit qu’ils
devaient adapter un peu leur jeu, ce qui
est fréquent avec l’arrivée d’un nouveau
ballon. Le reste des joueurs est ravi de
pouvoir tirer d’à peu près n’importe où.
Les gardiens voient la différence : ils ont
l’impression que le ballon arrive sur eux un
peu plus vite, et avec davantage d’énergie.
Mais même s’il avantage les buteurs par
rapport aux gardiens, le plus important est
que ce ballon aura le même comportement
pour les deux équipes. »
Inspiration africaine
Le graphisme du Jabulani est tout aussi
frappant que ses vertus technologiques. Il
tire son inspiration visuelle du pays hôte,
l’Afrique du Sud.
« Tout ce qui apparaît sur le ballon est lié
à l’Afrique du Sud », explique Janneke van
Oorschot, concepteur graphique d’adidas.
« Lorsque notre équipe s’est rendue dans ce
pays pour la première fois pour y puiser son
inspiration, nous avons été impressionnés
par le concept global de diversité et d’unité,
ainsi que par les onze langues et cultures
qui se sont liées pour former l’Afrique du
Sud moderne. »
« Nous souhaitions véhiculer ce concept
dans tous nos produits, ainsi que dans le
ballon officiel, bien entendu. Nous avons
débuté par les éléments principaux, comme
le panneau triangulaire aux bords arrondis,
qui est un symbole d’unité. Viennent
ensuite des formes qui rappellent le
stade Soccer City, où seront disputés le
match d’ouverture et la finale. Et ce qui
ressort peut-être par-dessus tout, c’est la
représentation visuelle des onze langues et
cultures du pays par les onze lignes dorées
qui courent le long des panneaux et les onze
couleurs utilisées sur le ballon. »
« Mais au-delà des détails, je pense que
le nom du ballon résume parfaitement
l’ensemble des concepts. Le Jabulani
est une fête, et le ballon est conçu pour
refléter la couleur, l’énergie positive et les
sentiments positifs. C’est le message le
plus clair que nous espérons que le ballon
transmettra. »
42 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
UNE PRESTIGIEUSE
DYNASTIE
Telstar
Coupe du Monde de la FIFA,
Mexique 1970
Coupe du Monde de la FIFA,
Allemagne 1974
Demandez à un enfant de dessiner un
ballon et vous obtiendrez certainement
quelque chose de similaire au Telstar.
Révolutionnaire et pionnier, à l’instar
des satellites de communication envoyés
dans l’espace dont il tire son nom, le
Telstar est le premier ballon de football
doté de panneaux blancs et noirs.
Sachant que la Coupe du Monde de
la FIFA 1970 était la première à être
diffusée en direct à la télévision, cette
caractéristique le rendait beaucoup plus
visible sur les téléviseurs noir et blanc.
Le Telstar fait une nouvelle apparition
en 1974, aux côtés d’une autre version
entièrement blanche appelée « Chile ».
Questra
Coupe du Monde de la FIFA,
États-Unis 1994
La conception technique de ce ballon,
composé de cinq matériaux différents, a
été effectué en France au centre adidas
du développement du ballon avant d’être
testé par des joueurs professionnels, des
amateurs et des jeunes en France, en
Allemagne et aux États-Unis. Poursuivant
l’évolution initiée par le Tango, ce ballon
contient une couche de mousse en
polyéthylène blanche haute technologie,
produisant un retour d’énergie important
et rendant le Questra plus doux au
toucher (plus contrôlable) et nettement
plus rapide après la frappe. Inspiré des
technologies aérospatiales et de la
« conquête des étoiles » américaine, le
Questra a établi de nouveaux standards
en matière de performances.
Tango
Coupe du Monde de la FIFA,
Argentine 1978
Marquant une autre révolution dans
le graphisme des ballons de football,
le Tango comprend vingt triangles
concaves qui donnent un effet
optique de douze cercles identiques.
Le Tango devient un classique du
design footballistique et sera la
base des ballons officiels des cinq
prochaines Coupes du Monde de
la FIFA. L’aspect du ballon de 1978
s’inspire de l’élégance, de l’élan et de
la passion propres à cette danse venue
d’Argentine.
Tricolore
Coupe du Monde de la FIFA,
France 1998
Dernier descendant direct du Tango,
le ballon officiel de la Coupe du
Monde 1998 est pour la première fois
multicolore. Le nom et le graphisme
du ballon s’inspirent des couleurs du
drapeau français (tricolore) et du coq
gaulois, mascotte traditionnelle du pays
et de la Fédération Française de Football.
Côté technique, le ballon comporte une
couche de mousse syntactique, ensemble
régulier et serré de microbilles remplies
de gaz, fermées individuellement et
extrêmement résistantes. La mousse
syntactique a encore amélioré la
longévité du ballon, ainsi que son retour
d’énergie et sa réactivité.
RETOUR SUR LES ANCÊTRES DE
JABULANI

Tango España
Coupe du Monde de la FIFA,
Espagne 1982
Le graphisme initial du Tango de 1978
n’a subi que de légères modifications
en 1982. Cependant, le Tango España
présente une innovation technologique
majeure. Toujours en cuir, il comporte
des coutures étanches révolutionnaires,
ce qui permet de réduire de façon
spectaculaire l’absorption d’eau,
empêchant que le ballon s’alourdisse
en cas de pluie.
Azteca
Coupe du Monde de la FIFA,
Mexique 1986
Oubliant le traditionnel cuir, l’Azteca
est le tout premier ballon officiel
synthétique de la Coupe du Monde
de la FIFA. Une nouvelle révolution
qui augmente la longévité du ballon et
réduit encore plus l’absorption d’eau.
Avec ses performances inégalées
sur terrain dur, en altitude et par
temps de pluie, l’Azteca a permis au
jeu de faire un bond en avant. Son
graphisme élégant et soigné s’inspire de
l’architecture et des fresques aztèques.
Etrusco Unico
Coupe du Monde de la FIFA,
Italie 1990
L’Etrusco Unico fait évoluer l’utilisation
des matériaux synthétiques et devient
le tout premier ballon à contenir
une couche interne en mousse de
polyuréthane noire, rendant ainsi
l’Etrusco Unico entièrement étanche,
plus dynamique et plus rapide que
jamais. Le nom comme le graphisme
recherché sont inspirés de la
magnificence de l’Italie antique ainsi
que de l’art des Étrusques. Trois têtes
de lion d’inspiration étrusque décorent
chacune des vingt figures triangulaires
héritées du Tango.

Fevernova
Coupe du Monde de la FIFA,
Corée/Japon 2002
De nombreux experts estiment que ce
ballon est le plus précis qui ait jamais
été conçu. Une couche de mousse
syntactique améliorée et une structure
comportant trois couches cousues
confèrent au ballon de meilleures
caractéristiques de performance et une
trajectoire plus précise et plus prévisible
à chaque frappe. Le Fevernova est le
premier ballon de Coupe du Monde à
rompre avec la tradition du Tango lancé
en 1978. L’aspect coloré et révolutionnaire
est entièrement basé sur la culture
asiatique, la couleur dorée symbolisant
l’énergie des coorganisateurs, tandis que
les flammes rouges représentent le feu,
symbole de force.
Teamgeist
Coupe du Monde de la FIFA,
Allemagne 2006
Introduisant une configuration
radicalement nouvelle en quatorze
panneaux, qui réduit de 60% les points
de couture, le Teamgeist présente un
aspect externe plus lisse et plus rond,
permettant d’améliorer la précision de la
frappe et le contrôle du ballon. Signifiant
en allemand «  esprit d’équipe  », le
Teamgeist est noir et blanc, couleurs
traditionnelles de l’équipe nationale
allemande, avec une pointe de doré
rappelant le trophée de la Coupe du
Monde de la FIFA.

FIFA WORLD I ACTUALITÉS 43

DU NOUVEAU POUR
LES TÉLÉSPECTATEURS
Lors de la Coupe du Monde de la FIFA, le ratio entre
spectateurs et téléspectateurs est d’environ 1:10 000,
ce qui explique le déferlement de moyens mis en œuvre
par la FIFA pour produire des images télévisées et
s’imposer comme leader dans ce secteur également.

L’attaquant brésilien Luís Fabiano offre un gros plan aux téléspectateurs pendant la Coupe des Confédérations de la FIFA 2009.

44 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

Des centaines de millions de supporters
dans le monde suivront la Coupe du Monde
de la FIFA à la télévision, avides du moindre
détail tant sur le terrain qu’à l’extérieur.
En effet, les téléspectateurs d’aujourd’hui
sont habitués à recevoir une information
complète et à voir repasser en boucle
et sous tous les angles les ralentis des
actions particulièrement spectaculaires ou
controversées. D’une édition à l’autre, la
spirale des exigences rend la production
d’images de plus en plus complexe et ardue.
La FIFA et son partenaire de production de
longue date HBS s’apprêtent cependant,
une fois encore, à introduire une série
d’innovations tendant toutes vers le même
but : donner aux supporters une vision
privilégiée de la Coupe du Monde de la
FIFA grâce à des reportages authentiques
et inédits.
Les fans peuvent ainsi depuis peu
recevoir sur leur téléphone portable des
images de la Coupe du Monde de la FIFA
de bien meilleure qualité, spécialement
conçues pour les écrans de petite taille
et, grâce à de nombreuses nouvelles
fonctionnalités, non seulement vivre les
actions en direct mais aussi se les repasser
ou les archiver. Ces innovations techniques
PACTE AVEC L’AFRIQUE
En 2004, la FIFA et l’AUB (African Union of
Broadcasting) avaient entamé des pourparlers pour
élargir la télé et la radiodiffusion de la Coupe du
Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010 à l’Afrique
sub-saharienne de manière à laisser un héritage
durable à la communauté des diffuseurs africains.
Cette vision est devenue réalité.
Au cours des quatre dernières années, la FIFA
et l’AUB ont travaillé ensemble sur divers projets,
encourageant les diffuseurs désireux de diffuser
les matches de Coupe du Monde par différentes
mesures. Parmi les plus novateurs de ces projets,
on peut citer les semaines de l’héritage FIFA-AUB
lors desquelles des cours ont été organisés pour
permettre aux employés des diffuseurs de se
former aux meilleures pratiques concernant les
techniques de production du football. Le but
ou visuelles ont été rendues possibles par
les processus de production désormais
totalement numériques.
Une autre révolution sera apportée par les
sept caméras spéciales qui délivreront des
images « en trois D » de vingt-cinq matches.
Surtout diffusées dans les cinémas mais
aussi sur certaines chaînes de télévision,
celles-ci permettront aux spectateurs de
plonger au cœur de l’action avec leurs
lunettes spéciales, en leur donnant le
sentiment d’être dans les tribunes.
« Un match en 3D est quelque chose
d’unique. La netteté époustouflante des
joueurs et du ballon en mouvement
donnent vraiment l’impression d’y être »,
a commenté Niclas Ericson, directeur de
la sous-division TV de la FIFA, après une
séance de démonstration.
Le matériel iconographique produit
dans les stades a encore été étoffé. Aux
images des quatre-vingt-dix minutes de
jeu tournées par vingt-neuf à trente-
deux caméras viendront s’ajouter celles
des soixante minutes de préparatifs avant
le coup d’envoi, des résumés des deux
périodes de jeu et des impressions à chaud
dans les trente minutes suivant chaque
match. Quiconque souhaitera par ailleurs
de ces semaines de l’héritage est de donner aux
diffuseurs eux-mêmes les moyens d’améliorer la
qualité des retransmissions télévisées des matches
de football dans les pays participants et, partant,
d’accroître leurs revenus à long terme.
De plus, l’AUB et la FIFA produiront un signal
spécifique pour l’Afrique pour les soixante-quatre
matches de la Coupe du Monde de la FIFA 2010
à la fois en anglais et en français, ainsi qu’en
portugais pour quelques-uns d’entre eux, afin
d’offrir aux téléspectateurs africains un éclairage
local de la Coupe du Monde. Les supporters
européens, sud-américains et asiatiques en
bénéficient quant à eux depuis longtemps,
grâce aux signaux unilatéraux souvent utilisés
par la plupart des grands diffuseurs dans ces
régions du monde. Pour créer ce signal spécifique
agrémenter son compte rendu de match
d’informations et d’images du pays, de
la ville, des équipes, des supporters ou
des curiosités locales peut commander
directement du matériel iconographique à
la FIFA grâce au programme EBIF (Extended
Basic International Feed Show) externalisé.
Toutes les images et les reportages
peuvent ainsi être téléchargés depuis et
sur une plate-forme médias permettant
aux diffuseurs d’échanger leurs fonds et de
fournir ou de se procurer des documents
au gré des besoins.
En matière de logistique aussi, la FIFA
fraiera de nouvelles voies lors de la Coupe
du Monde de la FIFA 2010. Alors que
quatorze équipes de tournage étaient sur
le pied de guerre en 2006, elles ne seront
pas moins de quarante-deux lors de cette
édition. Chaque équipe participante est
suivie par une équipe de tournage. Avec
l’assistance de dix autres équipes, celles-ci
ne ménagent aucun effort pour fournir,
sous la pression du temps et malgré les
énormes distances, les images qui laisseront
aux supporters – dans leurs salons ou les
lieux publics où seront installés les écrans
géants – un souvenir inoubliable de la
Coupe du Monde de la FIFA.
pour l’Afrique, l’AUB a sélectionné de jeunes
commentateurs africains pour participer à un
programme de formation dirigé par Canal France
International afin de perfectionner leur technique
du commentaire en direct. Les signaux seront
produits dans une zone spécifique du Centre
international de diffusion et des émissions
dédiées à l’Afrique, sur et par des talents locaux,
viendront compléter les diffusions de matches
en direct.
La coopération entre l’AUB et la FIFA est
exemplaire en ce qui concerne la manière dont
les détenteurs de droits médiatiques peuvent
s’engager sur le continent africain pour fournir
des contenus de grande qualité tout en
remplissant leurs objectifs commerciaux et de
développement.
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 45
Un billet géant a été présenté lors de la cérémonie afin de symboliser la distribution de billets aux ouvriers.

SÉSAME,
OFFRE-TOI !
Des dizaines de milliers de Sud-Africains auront la chance
inespérée d’assister à un match de la Coupe du Monde de
la FIFA grâce au tout nouveau fonds de billets.
Le 3 mai dernier, pour une célébration La cérémonie – à laquelle assistaient qui se seraient contentés sans ça de rêver
toute particulière, des centaines d’ouvriers le Secrétaire Général de la FIFA cette Coupe du Monde.
du bâtiment ont bravé de fortes pluies et Jérôme Valcke, le directeur du Comité D’abord annoncé en septembre 2008
une température plus que fraîche pour Organisateur Local, Danny Jordaan, et officiellement lancé en août 2009, le
se retrouver au stade Soccer City à la et le maire de Johannesburg, Amos fonds de billets est la première initiative
construction duquel ils avaient participé. Masondo, – faisait partie d’une vaste de ce type en quatre-vingts ans de Coupe
Danses, chants et vuvuzelas rythmaient campagne de distribution de 120 000 du Monde. Au total, 54 000 billets seront
l’événement et les ouvriers profitaient billets gratuits venant récompenser les donnés à 27 000 ouvriers du bâtiment dans
d’une pause bien méritée pour se voir efforts consentis pour faire de la Coupe les neuf villes hôtes de la compétition, les
offrir deux billets pour un des huit matches du Monde de la FIFA 2010 une réalité 66 000 restants étant distribués par le
disputés au Soccer City. et assurer l’implication des autochtones biais d’activités de développement social

46 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

et humain soutenues par les Partenaires
FIFA que sont adidas, Coca-Cola, Hyundai/
Kia, Sony et Visa.
« Nous tenons à dire un grand merci aux
hommes et aux femmes dont le travail,
la compétence et la créativité nous ont
permis d’en être là où nous sommes
aujourd’hui. Ce que vous avez accompli est
incroyable et nous espérons que vous vivrez
pleinement cette Coupe du Monde », a
déclaré Danny Jordaan au moment de
remettre, conjointement avec le Secrétaire
Général de la FIFA, le billet symbolique à
Patrick Geqeza, représentant des ouvriers.
« Je suis très fier de voir ce que mes
camarades et moi avons accompli année
après année. Pouvoir nous asseoir dans les
stades que nous avons construits et assister
à la Coupe du Monde est une sacrée
récompense, quelque chose d’inespéré »,
a déclaré Patrick Geqeza, ouvrier sur le
chantier du stade Soccer City durant la
totalité des travaux.
Tourné vers l’avenir
En plus de récompenser le travail des
ouvriers, le fonds de billets aspire aussi
à avoir un impact plus important sur la
société sud-africaine. Jeunes ou moins
jeunes, ils seront plusieurs milliers de Sud-
Africains à bénéficier de leur participation
à un des programmes durables menés par
les Partenaires FIFA. Les billets gratuits
de catégorie 4 sont utilisés pour inciter
la population à s’impliquer dans divers
programmes axés sur trois domaines clefs :
l’éducation, la santé et l’environnement.
adidas par exemple travaille de concert
avec le ministère sud-africain de l’Éducation
pour soutenir la campagne « My 2010
School Adventure » qui utilise l’intérêt
suscité par la Coupe du Monde de la FIFA
2010 pour mettre en œuvre un programme
mêlant sport et éducation.
L’éducation est également au centre
de la campagne soutenue par Hyundai
et menée en collaboration avec Lapdesk,
une entreprise qui fournit des pupitres
portables aux enfants dont les écoles n’en
sont pas équipées. En plus de promouvoir
l’éducation en général, Hyundai a décoré
les pupitres avec des dessins colorés pour
la sécurité routière.
Coca- Cola s’est concentré sur
l’environnement en lançant un vaste
programme de recyclage dans deux
cents écoles d’Afrique du Sud, des billets
pour la Coupe du Monde étant offerts
aux enfants participant à un concours de
collecte de canettes et de bouteilles. Sony
a de son côté mis l’accent sur la santé
et les questions sociales en s’associant
avec Grassroot Soccer, une organisation à
but non-lucratif menant des programmes
alliant divertissement par le football et
enseignement sur la question du sida.
La santé est également le domaine
choisi par Kia, le constructeur automobile
donnant la possibilité aux enfants
« Pouvoir nous asseoir
dans les stades que
nous avons construits
et assister à la Coupe du
Monde est une sacrée
récompense, quelque
chose d’inespéré. »
Patrick Geqeza, ouvrier du chantier
du stade Soccer City
Les ouvriers recevront près de la moitié des 120 000 billets du fonds de billets.
défavorisés d’Afrique du Sud de participer
à des championnats de football de rue et
de suivre des programmes de formation à
la santé mis en œuvre par son partenaire
Sporting Chance. Grâce à ce programme,
les jeunes Sud-Africains seront sensibilisés
à l’importance de la nutrition, de l’hygiène
et de l’activité physique.
De son côté, VISA promouvra l’éduction
des adultes en les incitant à prendre
part à un programme de formation à la
finance qui se servira du football pour
diffuser des messages élémentaires sur
les connaissances en matière de gestion
financière.
« Nous mesurons l’ampleur du soutien
apporté par nos partenaires dans ce
projet de fonds de billets, et des milliers
de personnes ont déjà participé à des
programmes de développement social
dans tout le pays, s’assurant ainsi le bagage
nécessaire pour façonner leur avenir », a
déclaré Jérôme Valcke.
L’initiative du fonds de billets ne
prendra pas fin au coup de sifflet final
de la Coupe du Monde de la FIFA 2010.
Tous les projets des Partenaires FIFA sont
basés sur des partenariats à long terme
dont continueront de bénéficier les Sud-
Africains longtemps après la fin de la
compétition.
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 47
DE MONTEVIDEO
À BERLIN
La Coupe du Monde de la FIFA 2010 marquera une nouvelle page dans
l’histoire du sport africain mais pour ce qui est de l’histoire de la compétition,
nous nous apprêtons à ouvrir un dix-neuvième chapitre qui promet d’être
tout à fait captivant. FIFA World revient sur les dix-huit précédentes éditions
et sur l’évolution d’un modeste tournoi à treize équipes à un événement
sportif d’envergure internationale qui rassemble aujourd’hui trente-deux
formations.

URUGUAY 1930
L’Estadio Centenario de Montevideo accueille
la finale de la première Coupe du Monde de
l’histoire. L’Uruguay bat l’Argentine 4-2 devant
80 000 spectateurs. Treize équipes participent
sur invitation au tournoi, qui se dispute dans
trois stades d’une seule et même ville. Huit pays
d’Amérique latine, les États-Unis, la France, la
Yougoslavie, la Roumanie et la Belgique sont
présents. De nombreuses équipes européennes
ont préféré renoncer à la compétition parce
que les quatorze jours de bateau nécessaires
pour se rendre à Montevideo leur paraissaient
trop pesants, à une période où une profonde
crise financière secoue l’Europe. La Roumanie 1934 ITALIE
ne décide de se rendre en Uruguay que lorsque
le Roi Karol promet aux joueurs roumains de Seize équipes participent à la compétition
les libérer de leur travail pendant trois mois et l’Égypte en est le premier représentant
pour la Coupe du Monde, et leur garantit africain. Le tour préliminaire se dispute selon
qu’ils retrouveront leur emploi à leur retour le principe d’élimination directe. L’Argentine et
d’Uruguay. le Brésil perdent leur match et doivent rentrer
chez eux après seulement 90 minutes de jeu.
26 000 km pour ça ! La compétition, qui s’étale
sur quatorze jours, est encore remportée par le
pays organisateur, cette fois l’Italie. Devant leur
public, et après avoir battu les États-Unis 7-1
au tour préliminaire – la victoire la plus large
de la compétition –, les Italiens prennent le
meilleur sur la Tchécoslovaquie lors de la finale
à Rome, 2-1 après prolongations. L’un des
meilleurs joueurs italiens est Giuseppe Meazza,
qui prêtera plus tard son nom au célèbre stade
de Milan, le « San Siro ».

48 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

FRANCE 1938
L’Italie remporte son deuxième titre consécutif de champion du monde (4-2 en finale contre la Hongrie).
En France aussi, Giuseppe Meazza fait la une des journaux. En demi-finales contre le Brésil (2-1), l’élastique
de son short lâche, et pourtant, il tire le penalty. De la main gauche, il tient son short, de la droite il pose le
ballon sur le point de réparation et le transforme avec autorité. Le match Brésil-Pologne (6-5 a.p.) restera
comme l’une des meilleures rencontres de l’histoire de la Coupe du Monde. Le Brésilien Leônidas (qui joue
parfois pieds nus) et le Polonais Ernst Willimovski marquent chacun quatre buts. La Suisse, victorieuse 4-2
de l’Allemagne, et Cuba, vainqueur 2-1 de la Roumanie, sont les surprises du tournoi.

BRÉSIL 1950
La première Coupe du Monde après la Seconde Guerre mondiale se termine sur
une sensation. Le pays hôte s’incline en finale devant l’Uruguay 2-1 à Rio de Janeiro.
Ghiggia inscrit le but décisif à onze minutes de la fin. Le gardien brésilien Moacyr
Barbosa devient la honte de toute une nation après avoir laissé passer un tir facile.
Pour la finale, 174 000 spectateurs se sont officiellement rendus au stade Maracanã.
Certaines sources parlent même de 200 000 spectateurs. L’Inde, qui s’était qualifiée
pour la phase finale, renonce finalement à participer parce que la FIFA interdit à ses
joueurs de jouer pieds nus. Le saviez-vous ? Durant la Seconde Guerre mondiale, le
vice-président de la FIFA, Ottorino Barassi, avait gardé le trophée de la Coupe du
Monde dans une boîte à chaussures sous son lit.

FIFA WORLD I ACTUALITÉS 49

SUISSE 1954
C’est la première fois que lors d’une Coupe du Monde, les joueurs sont obligés de porter un numéro
sur le dos de leur maillot. La compétition en Suisse donne lieu à ce qui reste la Coupe du Monde la
plus riche en buts de l’histoire : 140 buts en 26 matches, soit une moyenne de 5,38 buts inscrits par
rencontre ! La victoire la plus large est à mettre sur le compte de la Hongrie (9-0 contre la Corée),
mais c’est le match Autriche – Suisse qui voit le plus de buts marqués (7-5). La Hongrie et ses stars
Ferenc Puskás, József Bozsik, Sándor Kocsis et Nándor Hidegkuti semblent invincibles, d’autant qu’ils
ont humilié en match de groupes la République Fédérale d’Allemagne 8-3, leur adversaire en finale.
Mais dans une finale inoubliable à Berne, la Hongrie s’incline 3-2 après avoir pourtant mené 2-0. Les
héros ouest-allemands s’appellent Fritz Walter, Helmut Rahn et Max Morlock.

SUÈDE 1958
Un jeune joueur de 17 ans répondant au nom d’Edson Arantes do Nascimento fait son
apparition sur la scène du football international avant d’entrer dans l’histoire du sport
sous le nom de Pelé. Le Brésilien marque à six reprises, dont trois consécutives contre la
France (5-2) et deux fois en finale contre la Suède (5-2). Cependant, le meilleur buteur
de la compétition est Just Fontaine ; ses treize buts restent inégalés. Ce sont pourtant les
Brésiliens qui font la une de la presse, en se vengeant de leur débâcle contre l’Uruguay huit
ans auparavant et en remportant le premier de leurs cinq titres de champions du monde.
Garrincha, Vava et donc Pelé séduisent le public avec leur fantastique football offensif. Le
Président de la FIFA, Arthur Drewry, remet le trophée – son prédécesseur Jules Rimet est
décédé deux ans plus tôt à l’âge de 83 ans.

50 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

 CHILI 1962
L’équipe du Brésil dispose d’une équipe de stars avec Garrincha, Didi, Pelé, Vava et Zagalo. Rien de surprenant,
donc, à retrouver les Sud-Américains une nouvelle fois vainqueurs de la Coupe du Monde (3-1 en finale contre la
Tchécoslovaquie), malgré l’absence de Pelé en raison d’une blessure dès le premier match de groupes. La rencontre
entre le Chili et l’Italie, restée dans les annales comme la « Bataille de Santiago », marque les esprits. Deux joueurs
italiens sont expulsés par l’arbitre anglais, un Italien termine le match le nez cassé par un coup de poing d’un joueur
chilien. Le Chili prend la troisième place en battant la Yougoslavie 1-0.

ANGLETERRE 1966
Le trophée de la Coupe du Monde est volé dans la capitale
anglaise, avant d’être retrouvé quelques jours plus tard par un
chien du nom de Pickles dans un jardin de la banlieue londonienne.
Mais l’événement, c’est la finale entre l’Angleterre et la République
Fédérale d’Allemagne (4-2). L’Anglais Geoff Hurst inscrit un triplé,
et la patrie du football remporte la seule Coupe du Monde de son
histoire à ce jour. Aujourd’hui encore, un but de Hurst, appelé le
« but de Wembley », reste controversé. Le ballon a-t-il vraiment
franchi la ligne de but après avoir rebondit sur la transversale ? Des
millions de passionnés de football se posent toujours la question.
L’arbitre, après consultation de l’un de ses assistants, a accordé
le but. La troisième place revient au Portugal et à sa superstar
Eusébio. La grande déception vient de l’Italie, qui s’incline 1-0
face à la Corée du Sud.
MEXIQUE 1970
Les cartons rouges et jaunes font leur apparition en
Coupe du Monde, et les matches sont retransmis pour la
première fois en direct à la télévision. Le Brésil remporte
pour la troisième fois le trophée Jules Rimet. Emmenés
par Pelé, Carlos Alberto, Jairzinho, Gérson, Rivelino et
Tostão, les Sud-Américains livrent une grande finale
pour battre les Italiens 4-1 dans le stade Aztèque de
Mexico. La compétition est riche en rebondissements et
en buts. La demi-finale entre l’Italie et la RFA appartient
à la légende. À la fin du temps réglementaire, le score est
de 1-1. À la fin du match, 4-3. Depuis, jamais cinq buts
n’ont été inscrits lors de prolongations d’un match de
Coupe du Monde. Gerd Müller (RFA) est sacré meilleur
buteur avec dix buts.

FIFA WORLD I ACTUALITÉS 51

RÉPUBLIQUE FÉDÉRALE
D’ALLEMAGNE 1974
Deuxième victoire pour la RFA, vingt ans après et cette fois devant son public. Malgré un mauvais début de finale
contre les Pays-Bas – Hoeness fait une faute sur le grand Johan Cruyff à la 2e minute et Johan Neeskens transforme le
penalty – les Allemands s’imposent 2-1 à Munich grâce à leurs stars Franz Beckenbauer, Gerd Müller, Sepp Maier et Paul
Breitner. Hormis celle des Pays-Bas, la surprise est venue de la Pologne, qui finit troisième (1-0 contre le Brésil) et dont
l’attaquant Grzegorz Latto est nommé meilleur buteur (sept buts). Le Zaïre (défaite 9-0 contre la Yougoslavie) est la
première équipe d’Afrique noire à participer à une Coupe du Monde. Pour la première fois, la compétition est diffusée
en couleurs à la télévision. La Coupe du Monde 1974 marque par ailleurs la première apparition du nouveau trophée
conçu par l’Italien Silvio Gazzaniga.

ARGENTINE 1978
Une fois de plus, l’association organisatrice est sacrée championne
du monde. L’Argentine s’assure le titre grâce à sa victoire 3-1
après prolongations sur les Pays-Bas, battus pour la deuxième
fois consécutive en finale. Figure de proue de l’équipe argentine,
l’attaquant Mario Kempes marque deux buts en finale et est nommé
meilleur buteur de la compétition avec six buts. Le Brésil bat l’Italie
2-1 dans le match pour la troisième place. Les grandes nations du
football que sont l’Angleterre, la Yougoslavie et l’Union soviétique
ne se sont pas qualifiées pour la phase finale, tandis que l’Iran et
la Tunisie y participent pour la première fois.
ESPAGNE 1982
Paolo Rossi marque cette Coupe du Monde de son
empreinte en menant presque à lui seul l’Italie à la victoire
et en terminant meilleur buteur de la compétition. Rossi
marque l’un de ses six buts en finale contre la RFA (3-1).
Pour de nombreux experts, le Brésil propose le football
le plus attrayant, malgré sa défaite 3-2 dans le dernier
match du deuxième tour contre l’Italie. C’est en Espagne
que l’Argentin Diego Maradona, élu plus tard Joueur
du Siècle de la FIFA (vote Internet) fait ses débuts en
Coupe du Monde. Cependant, il ne peut empêcher la
défaite des « Gauchos » au deuxième tour. L’attaquant
d’Irlande du Nord, Norman Whiteside, âgé de 17 ans et
42 jours, est le plus jeune joueur à avoir jamais participé
à une phase finale de Coupe du Monde. Pour la première
fois, la phase finale de la Coupe du Monde comporte
vingt-quatre équipes.

52 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

 ITALIE 1990
Avant cette Coupe du Monde, seuls les
fins observateurs connaissent l’attaquant
italien Salvatore « Toto » Schillaci. Après la
compétition, il est célèbre dans le monde
entier. Meilleur buteur de cette édition
avec six buts, il a contribué à la troisième
place remportée par son équipe. Une
nouvelle fois, l’Argentine de Maradona
atteint la finale, mais doit s’incliner devant
la RFA : Andreas Brehme marque le seul
MEXIQUE 1986 but de la rencontre sur penalty. Mais c’est
Roger Milla qui fascine. Âgé de 38 ans et
C’est la Coupe du Monde de Diego Maradona. À la fois meneur évoluant valors comme amateur sur l’île
de jeu et buteur, rien ni personne ne semble pouvoir l’arrêter en de La Réunion, il emmène le Cameroun
route vers les sommets du football. Jamais un joueur n’a autant jusqu’en quarts de finale grâce à ses
marqué une Coupe du Monde de sa présence. 115 000 supporters attaques fulgurantes et à ses buts. Il faudra
se réunissent dans le stade Aztèque pour suivre la finale entre l’Angleterre pour mettre fin au parcours
l’Argentine et la RFA, que les Sud-Américains gagnent 3-2. La des Lions indomptables. Les deux demi-
France prend la troisième place en battant la Belgique 4-2 après finales (RFA – Angleterre et Argentine –
prolongations. Une récompense bien méritée pour la France qui Italie) s’achèvent aux tirs au but.
joue un football d’attaque fascinant et qui dispose avec Michel
Platini, Alain Giresse, Jean Tigana et Luis Fernandez d’un milieu de
terrain redoutable. Le Maroc devient la première équipe africaine
à se qualifier pour le deuxième tour d’une Coupe du Monde.

ÉTATS-UNIS 1994
Pour la première fois de l’histoire de la Coupe du Monde, la finale est décidée aux tirs au but. Franco Baresi
et Roberto Baggio craquent. Le Brésil exulte, l’Italie pleure. Le match de groupes Russie – Cameroun (6-1) est
historique : premier joueur à réussir cet exploit lors d’une Coupe du Monde, Oleg Salenko marque cinq buts dans
la même rencontre, et Roger Milla devient à l’âge de 42 ans, 1 mois et 8 jours le buteur le plus âgé de l’histoire
de la Coupe du Monde. La Bulgarie, emmenée par son attaquant vedette Hristo Stoitchkov, marque également
le tournoi en battant l’Allemagne 2-1 en quarts de finale, pour terminer quatrième. La Suède fait encore mieux
en prenant une sensationnelle troisième place après avoir échoué de justesse devant le Brésil en demi-finales
(1-0). Maradona sort par la petite porte – il est contrôlé positif à une substance interdite.

FIFA WORLD I ACTUALITÉS 53


FRANCE 1998
Jusque-là, il n’a pas particulièrement bien joué, mais en finale
il est là et bien là ! Face au Brésil, grand favori, Zinédine Zidane
marque deux buts de la tête en finale au Stade de France et en
décide ainsi l’issue. Le troisième but, inscrit par Emmanuel Petit
n’est que la cerise sur le gâteau. En finale, le Brésil semble paralysé,
notamment parce que sa superstar Ronaldo connaît quelques
problèmes de santé. Hormis la surprise venant de la France, d’autres
équipes ne sont pas passées inaperçues : la Croatie termine à
une excellente troisième place (2-1 contre les Pays-Bas, 3-0 contre
l’Allemagne en quarts de finale) et son attaquant Davor Šuker
est sacré meilleur buteur de la compétition avec six buts. Pour la
première fois, trente-deux équipes participent à la phase finale
de la Coupe du Monde.
54 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
CORÉE/JAPON
2002
C’est la première fois que deux associations
organisent une compétition finale de Coupe
du Monde (dix stades en Corée, dix au Japon)
et c’est une première pour l’Asie. Le tournoi est
marqué par Ronaldo et par la sélection sud-
coréenne. Le Brésilien est décisif en finale en
marquant deux buts contre l’Allemagne (2-0)
et est sacré meilleur buteur (huit buts). Après
plusieurs blessures lourdes il réalise un retour
miraculeux. La sélection sud-coréenne dépasse
toutes les attentes et termine quatrième.
La performance de la Turquie (3e) est tout
aussi exceptionnelle. En revanche, la France
tenante du titre déçoit : aucune victoire, pas
le moindre but, et une élimination prématurée.
Le Sénégal, l’Équateur, la Slovénie et la Chine
font leurs débuts en Coupe du Monde.
ALLEMAGNE 2006
L’Italie remporte en Allemagne sa quatrième Coupe du Monde en battant, à Berlin,
la France aux tirs au but à l’issue d’un nul 1-1. La finale, certes quelque peu ternie par le
carton rouge infligé à Zinédine Zidane pour son coup de tête donné à Marco Materazzi,
reste toutefois dans les mémoires comme la consécration d’une performance collective.
Vingt et un des vingt-trois joueurs italiens foulent la pelouse durant cette édition, tandis
que dix d’entre eux trouvent le chemin des filets. Dans une compétition pauvre en buts,
notamment dans les derniers tours, la défense italienne est tout simplement exemplaire :
elle ne concède que deux buts, l’un étant un but contre son camp et l’autre un penalty.
Cette compétition finale reste également dans les annales de la jeune équipe allemande
de Jürgen Klinsmann, dont le dynamique jeu offensif captive les supporters et permet
au pays hôte d’atteindre une troisième place inattendue. Les Allemands impressionnent
par leur efficacité sur le terrain tout comme leurs supporters, qui assurent une ambiance
des plus animées en dehors. Ils sont nombreux à se rendre dans les Fan Fests de tout le
pays, accueillant leurs invités du monde entier avec hospitalité et générosité et faisant
honneur au slogan de la compétition : « Le rendez-vous de l’amitié ».

FIFA WORLD I ACTUALITÉS 55

HUIT DÉCENNIES
D’ANECDOTES
Au cours des quatre-vingts années de son histoire, la
Coupe du Monde de la FIFA a été tellement riche en
anecdotes, histoires étranges et événements
excentriques qu’ils pourraient remplir plusieurs tomes.
En nous restreignant à une seul élément par an depuis
la première édition de la Coupe du Monde en 1930,
FIFA World vous offre un florilège de quatre-vingts
faits, statistiques et histoires tirés de la plus grande
compétition du monde...

1. L e pre - en Uruguay, dont le Centenario de distinctes : huit en Allemagne, sept en

mier trophée de la Montevideo, construit pour l’occasion. Le
Coupe du Monde de la plus grand nombre d’enceintes utilisées par
FIFA s’appelait autrefois un pays hôte revient à l’Espagne, en 1982 :
Coupe Jules Rimet, et il 14 villes et 17 stades. Pour le tournoi 2002,
est resté propriété de la coorganisée par la République de Corée et
fédération brésilienne le Japon, les deux pays avaient mis à dis-
après la victoire de la position dix stades chacun dans dix villes.
Seleção en 1970, Avant Johannesburg cette année, seules
avant d’être neuf villes dans cinq pays avaient fourni
volé et de ne deux stades pour la Coupe du Monde :
jamais être Guadalajara, Mexico, Monterrey, Barcelone,
retrouvé. La Madrid, Séville, Buenos Aires, Londres et
statuette Paris.
avait déjà été
dérobée lors 3. Douze pays ont accueilli une fois
d’une expo- la Coupe du Monde, dont l’Afrique du
sition avant Sud en 2010 et le tandem République de
l’édition 1966 Corée - Japon (2002). Quatre autres nations
en Angleterre. (Mexique, Italie, France et Allemagne) ont
C’est un chien eu l’honneur d’accueillir le tournoi deux
du nom de fois – 1970 et 1986 pour le Mexique, 1934
Pickles qui l’avait et 1990 pour l’Italie, 1938 et 1998 pour la
retrouvée, enterrée sous un buisson. La FIFA France et 1974 (en tant que RFA) et 2006
conserve de façon permanente l’actuel tro- pour l’Allemagne. À l’heure actuelle, dix
phée de la Coupe du Monde. L’association éditions se sont déroulées en Europe, sept
sacrée championne du monde reçoit une aux Amériques et une en Asie. La Coupe
réplique plaquée or qu’elle conserve jusqu’à du Monde de la FIFA 2010 sera le premier
l’édition suivante. tournoi disputé sur le sol africain.
2. Trois stades ont accueilli la toute 4. Au total, 23 villes ont accueilli le
première Coupe du Monde en 1930 tournoi lors de deux Coupes du Monde
Italie et quatre au Mexique et en France.
5. Le format moderne de la Coupe
du Monde est utilisé depuis 1986, même
s’il s’est élargi pour accueillir 32 équipes
depuis l’édition 1998. Parmi les formats
précédents, on notera la présence d’un
système à élimination directe pure (utilisé
en 1934 et 1938) et de deux phases de
groupes séparées (éditions 1974, 1978
et 1982).
6. Seule l’édition de 1950 de la Coupe
du Monde a été disputée dans un format
sans finale. À la place, les vainqueurs des
quatre groupes préliminaires se qualifiaient
pour une poule finale. Le dernier match
de ce groupe de quatre s’est cependant
transformé en finale, car il opposait lors
de la dernière journée du tournoi les deux
seules équipes qui pouvaient encore l’em-
porter, le Brésil et l’Uruguay, ces derniers
l’emportant 2-1 face aux Brésiliens, hôtes
du tournoi.
7. Le coup d’envoi donné le plus tôt de
l’histoire a été enregistré à 11h30 pour un
match opposant la Suisse aux États-Unis
(pays hôte) lors de la Coupe du Monde
1994. Inversement, le coup d’envoi le plus
tardif est de 21h00, heure à laquelle se

56 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

sont disputés plus de 100 matches de la
Coupe du Monde.
8. Le premier remplacement a été
effectué dans le match d’ouverture de la
Coupe du Monde 1970 au Mexique, entre
l’équipe du pays organisateur et l’URSS. Le
sélectionneur soviétique Gavril Kachalin
avait décidé de remplacer à la pause Viktor
Serebryanikov par Anatoli Puzach.
9. C’est seulement depuis 1970 que les
arbitres sont munis de cartons jaunes et
rouges, même si les avertissements et les
exclusions étaient auparavant consignés
dans les rapports de match. Lors d’un
match contre la Roumanie en 1930, le
Péruvien Placido Galindo a été le premier
joueur expulsé.
10. Le record du plus grand nombre
de cartons distribués dans un seul match
a été établi en huitièmes de finale de la
Coupe du Monde 2006, dans un match
opposant le Portugal aux Pays-Bas : 16
cartons jaunes ont été infligés, dont quatre
seconds avertissements provoquant un
autre record, quatre expulsions indirectes.
Par contraste, aucun joueur n’a été exclu
lors des éditions 1950 et 1970.
Affaires de maillots
11. La numérotation des maillots est
apparue pour la première fois à la Coupe du
Monde 1954. Depuis, les joueurs portant le
numéro 9 ont marqué plus de buts que les
autres : avec un total de 235 réalisations,
ils sont suivis par le numéro 10 (213), le 11
(182), le 7 (128) et le 8 (127). C’est en 1994
que sont apparus pour la première fois le
nom des joueurs sur les maillots.
12. Le numéro de maillot 23 est ap-
paru officiellement pour la première fois
à la Coupe du Monde 2002, lorsque les
équipes ont été autorisées à disposer d’un
groupe de 23 joueurs. Avant cela, ce nu-
méro avait déjà été officieusement utilisé
à l’édition 1962, sur le dos de Guillermo
Escalada, car les Uruguayens avaient omis
par superstition le numéro 13 de la liste
de leurs joueurs. En 1998, le numéro a
fait une nouvelle rare apparition, cette
fois sur le maillot du gardien sud-africain
Simon Gopane. Gopane doit ce numéro
inhabituel à une convocation tardive : il
avait été inclus dans le groupe après la
blessure de Paul Evans, qui avait lui-même
été convoqué pour palier la blessure du
gardien titulaire, Andre Arendse.
L’attaquant français Dominique Rocheteau arbore le maillot – emprunté hâtivement – de
l’Atlético Kimberley en 1978.
13. En 1978, la France est devenue
l’unique équipe à ce jour à disputer un
match en portant le maillot d’une autre
équipe. Arrivés au Mar del Plata pour y af-
fronter la Hongrie, les Bleus ne disposaient
pas de maillots de rechange, alors que les
deux équipes avaient choisi de jouer en
blanc. Les Français ont donc dû emprunter
dans l’urgence les maillots d’une équipe
locale, l’Atlético Kimberley, et disputer la
rencontre dans des couleurs inédites : des
rayures vertes et blanches.
14. L’édition 1994 de la Coupe du
Monde, disputée aux États-Unis, a vu l’ap-
plication d’un nombre inhabituel de chan-
gements structurels. C’est la première fois
que trois points étaient accordés pour une
victoire (au lieu de deux), qu’un quatrième
arbitre participait à la rencontre pour assis-
ter le trio officiel, qu’un match se déroulait
en ’intérieur (au Pontiac Silverdome de
Détroit) et que tous les joueurs du groupe
pouvaient s’asseoir sur le banc et être consi-
dérés comme des remplaçants potentiels.
15. Jusqu’à présent, l’équipe hôte a
toujours réussi à franchir l’obstacle de la
phase de groupes pour se qualifier pour
le deuxième tour.
16. La défaite de l’Italie au premier
tour face à la Suède en 1950 a marqué
le premier revers d’un champion en titre
en phase finale de Coupe du Monde,
ainsi que la première défaite des Italiens
au cours des vingt années de l’histoire
de la compétition. Après avoir décidé de
ne pas participer à la première édition de
1930, l’Italie a été sacrée championne du
monde en 1934 et 1938 sans perdre un
seul match. La Deuxième Guerre mondiale
a prolongé la durée record de sa domi-
nation du football mondial, avant que
la Suède ne mette fin à son invincibilité.
Le revers de l’Italie n’est cependant rien
par rapport au parcours de la France en
2002. Sacrés champions du monde en
1998, les Bleus ont non seulement été
éliminés au premier tour, mais c’est éga-
lement le premier champion en titre à
n’avoir remporté aucun match, ni inscrit
le moindre but.
17. Environ 31 millions de suppor-
ters ont assisté aux 708 matches de la
Coupe du Monde depuis 1930, pour une
moyenne de 44 000 spectateurs par ren-
contre.
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 57

Deux félins à l’honneur : World Cup Willie (à
gauche) et Zakumi (à droite).
18. Il y a 17 rencontres, toutes dis-
putées à Rio de Janeiro ou Mexico, qui
ont accueilli plus de 100 000 specta-
teurs. L’affluence record a été établie au
Maracanã en 1950 ; 173 850 supporters
ont alors assisté à la défaite surprise du
Brésil face à l’Uruguay.
19. Malgré la taille du Maracanã et du
stade Aztèque, c’est la Coupe du Monde
1994 aux États-Unis qui détient le record
d’affluence cumulée. Au total, ce sont
3 587 538 spectateurs qui ont assisté aux
52 matches du tournoi, soit une moyenne
de 68 991 par rencontre.
20. Le premier match de football à
être retransmis en direct à la télévision
était la finale de la Coupe d’Angleterre, dif-
fusée en 1938 par la BBC. Il aura cependant
fallu attendre seize ans et l’édition 1954,
pour que la Coupe du Monde soit télévisée,
grâce au progrès technique et au précieux
soutien du réseau Eurovision de l’Union
Européenne de Radio-Télévision, fondée
quatre ans plus tôt. Les avancées révolu-
tionnaires des années 1960, et notamment
l’arrivée des communications par satellite,
ont permis à l’édition mexicaine de 1970
d’être la première Coupe du Monde qui
puisse réellement être décrite comme un
événement retransmis en direct à l’échelle
mondiale.
Des partenaires de confiance
21. Aujourd’hui, la Coupe du Monde
est de loin le plus gros événement sportif
58 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
télévisé du monde. En 2006, il a bénéficié
d’une audience cumulée estimée à
plus de 26 milliards de téléspec-
tateurs pour l’ensemble de ses
64 matches.
22. Le premier
programme marke-
ting de la FIFA a été lancé
à la Coupe du Monde 1982.
Deux des
partenaires
de la FIFA de
l’époque, adidas
et Coca-Cola, participent
encore à l’aventure. Leur
relation avec la FIFA re-
monte aux années 1970.
23. Telstar a été le premier ballon de
match officiel de la Coupe du Monde.
Il a été introduit par adidas en 1970 au
Mexique. Baptisé d’après les premiers sa-
tellites TV lancés à partir de 1962, le ballon
possédait 32 panneaux noirs et blancs,
rappelant les couleurs du satellite et assu-
rant d’être bien vu sur les téléviseurs noir
et blanc. Telstar a de nouveau été utilisé en
1974 avant d’être remplacé par le Tango
(1978 et 1982), l’Azteca (1986), l’Etrusco
(1990), le Questra (1994), le Tricolore
(1998), le Fevernova (2002), le Teamgeist
(2006) et le Jabulani (2010).
24. La première mascotte de la Coupe
du Monde a vu le jour en 1966 : il s’agis-
sait de Willie, un lion aux couleurs britan-
nique ’sur le maillot duquel on pouvait
lire « WORLD CUP ». Les trois tournois
suivants ont eu des garçons pour mas-
cottes : Juanito (Mexique 1970), Tip & Tap
(Allemagne 1974) et Gauchito (Argentine
1978). La mascotte espagnole (1982) était
Naranjito, une orange qui portait la tenue
de l’équipe d’Espagne. Pique, un piment
Jalapeño affublé d’une moustache et d’un
sombrero, était la mascotte de Mexique
1986. Italie ‘90 a vu l’arrivée de la première
mascotte figurative, baptisée « Ciao  » :
un joueur avec un ballon pour tête et un
corps fait de bâtons tricolores aux couleurs
de l’Italie. Depuis, la mode est aux ani-
maux : le chien Striker (États-Unis 1994),
le coq Footix (France 1998), le lion Goleo
(Allemagne 2006) et le léo-
pard sud-africain Zakumi
(2010). L’exception à cette
série revient à la Corée
et au Japon, qui
avaient en 2002 pour
mascottes Ato, Kaz
et Nik, trois créatures
futuristes en image
de synthèse.
25. En incluant l’édition
2010, 76 équipes auront
participé à une compéti-
tion finale de Coupe du
Monde, chiffre incluant les
pays qui n’existent plus ou qui
ont changé de nom ou de frontières. Lors
du passage à 24 équipes en 1982, la Coupe
du Monde a accueilli cinq nouveaux venus.
Depuis, chaque édition a vu l’arrivée de
trois ou quatre néophytes, avec jusqu’à
six nations en 2006. La Coupe du Monde
2010 fera défaut à cette règle, car seule
la Slovaquie découvrira la compétition.
Records
26. Le sacre italien de 2006 a permis
aux deux superpuissances continentales,
l’Amérique du Sud et l’Europe, d’être à
égalité avec 9 titres avant l’édition 2010.
Le Brésil a remporté cinq des couronnes
sud-américaines, avec deux sacres cha-
cun pour l’Argentine et l’Uruguay. Le pays
européen le plus titré est l’Italie, avec ses
quatre étoiles, suivie de l’Allemagne (3)
puis l’Angleterre et la France (1 chacun)
27. Les nations les plus titrées sont
celles qui ont participé au plus grand
nombre de tournois : Brésil (19 Coupes
du Monde), Italie et Allemagne (17) et
Argentine (15).
28. Le Brésil, qui a participé à chacune
des éditions, est l’équipe la plus prolifique
de l’histoire de la Coupe du Monde, avec
201 buts inscrits, devant l’Allemagne (190),
l’Italie (122) et l’Argentine (113). Au-delà de
sa réussite offensive, la Seleção affiche des
statistiques impressionnantes en Coupe du
Monde : sur 92 matches, elle a remporté
64 victoires et une moyenne de 2,2 points
par match.
29. Le Brésil est également la seule
équipe à avoir remporté la Coupe du
Monde hors de son continent : elle a
même réalisé cet exploit deux fois, en Suède
(1958) puis en Corée/Japon (2002). Les
Auriverde attendent pourtant toujours leur
premier sacre à domicile, après avoir perdu
la finale 1950 face à l’Uruguay, mais ils au-
ront une nouvelle occasion de briller devant
leur public dans quatre ans, en accueillant
la Coupe du Monde de la FIFA 2014.
30. Parmi les 75 pays ayant participé
à la Coupe du Monde à ce jour, six n’ont
pas encore marqué dans la compétition :
la Grèce, les Indes orientales néerlandaises,
le Zaïre, le Canada, Trinité-et-Tobago et la
Chine. Les Grecs, éliminés de l’édition 1994
sans avoir marqué, sont les seuls à avoir
l’occasion de changer cette statistique en
Afrique du Sud 2010.
31. L’Égypte est la première équipe
africaine à avoir participé à une Coupe
du Monde : c’était en 1934 en Italie, où
l’équipe a disputé un seul match, contre la
Hongrie, avant d’être éliminée. Il a fallu at-
tendre jusqu’en 1970 pour voir la prochaine
équipe africaine, le Maroc. La première
victoire d’une sélection africaine est inter-
venue huit ans plus tard, lorsque la Tunisie
battait le Mexique 3-1 en Argentine. En
1986, le Maroc est devenu la première
équipe d’Afrique à se qualifier pour la deu-
xième phase, alors que le meilleur parcours
à ce jour a été réalisé par le Cameroun et
le Sénégal, qui ont atteint les quarts de
finale respectivement en 1990 et 2002.
32. Les Statuts de la FIFA reconnaissent
chacune des quatre associations britan-
niques (Angleterre, Écosse, Pays de Galles
et Irlande du Nord) comme membres à part
entière. Ce n’est toutefois qu’en 1958 que
ces quatre pays se sont qualifiés pour une
même édition, atterrissant ensuite dans
quatre groupes différents. Le Pays de Galles
et l’Irlande du Nord ont créé la surprise en
se hissant jusqu’en quarts de finale, mais
l’Angleterre et l’Ecosse manquaient le coche.
Les Gallois se sont fait éliminer par le premier
but de Pelé en Coupe du Monde, alors que
les Irlandais encaissaient quatre buts contre
la France, dont deux signés Just Fontaine
(détenteur du record de la compétition avec
13 réalisations dans un tournoi).
33. Sacré deux fois champion du
monde, l’Uruguay arbore sur son maillot
quatre étoiles : deux pour les titres rem-
portés en 1930 et 1950, et deux autres
en hommage à leurs deux sacres olym-
piques dans les années 1920. Cela dé-
montre l’importance attachée aux Tournois
Olympiques de Football 1924 et 1928,
dont l’énorme succès a encouragé la FIFA
à lancer sa propre compétition en 1930.
34. La République d’Irlande a fait
preuve d’une efficacité redoutable lors
des trois Coupes du Monde à laquelle
elle a participé (1990, 1994 et 2002) en
accumulant 14 points en 13 rencontres
avec seulement 10 buts inscrits (1,4 points
par but). Seuls la Croatie (1,33 points par
but) et le Cameroun (1,26) peuvent rivaliser
dans ce domaine. Parmi les sept derniers
vainqueurs de la Coupe du Monde, l’An-
gleterre et l’Italie partagent le record du
meilleur ratio de points/but (1,23).
Éliminés sans perdre
35. De nombreux pays ont été éliminés
d’une Coupe du Monde sans perdre de
Habitués : le Brésil et la Suède se sont rencontré sept fois en Coupe du Monde de la FIFA.
match, mais le record établi par la Suisse
en 2006 sera difficile à battre. Il y a quatre
ans, l’équipe de Köbi Kuhn est rentrée chez
elle sans encaisser le moindre but. Après
avoir franchi la phase de groupes sans
concéder de but, la Nati a tenu en échec
l’Ukraine en huitièmes de finale (0-0), avant
de s’incliner aux tirs au but.
36. Ce soir-là à Cologne, la Suisse a en-
registré une autre première peu enviable, en
ne marquant aucun de ses tirs au but, ce
qui n’était jamais arrivé en Coupe du Monde.
37. Dans toute l’histoire de la Coupe
du Monde, cinq scores représentent 60%
des résultats. Un tiers des matches se sont
achevés sur le score de 1-0 (18%) ou 2-1
(14%), alors qu’onze % se sont conclus
conclu par un 2-0. Le même taux s’applique
au 1-1, alors que 8% des matches se sont
terminés par un score qui fait unique-
ment le bonheur des aficionados du jeu
défensif : 0-0.
38. Dix affiches de la Coupe du
Monde ont été disputées au moins cinq
fois. Les adversaires qui se croisent le plus
souvent sont la Suède et le Brésil, avec déjà
sept confrontations. À l’inverse, certains
grands noms du football ne se sont encore
jamais affrontés. Cela pourrait être chose
faite en 2010, notamment entre l’Angle-
terre et la Serbie, la France et les Pays-Bas,
ou un clash ibérique très prometteur qui
opposerait l’Espagne au Portugal.
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 59
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60 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

39. La victoire 7-5 de l’Autriche sur
la Suisse, en quarts de finale de l’édition
1954, occupe encore la première place des
matches les plus prolifiques.
40. Trois matches partagent le record
de la plus large victoire, avec neuf buts
séparant les deux équipes. En 1954, la
grande équipe de Hongrie avait battu 9-0
la Corée du Sud, qui découvrait la compé-
tition. Vingt ans plus tard, la Yougoslavie
infligeait le même score au Zaïre. En 1982,
la Hongrie se transformait une nouvelle
fois en bourreau pour humilier le Salvador
10-1.
41. À deux reprises, une équipe qui
avait inscrit cinq buts a perdu le match : à
la Coupe du Monde 1938, la Pologne s’est
inclinée 6-5 face au Brésil, qu’il tenait en
échec 4-4 à la fin du temps réglementaire.
Dans un match débridé disputé en 1954, la
Suisse (pays hôte) a été battue 7-5 par ses
voisins autrichiens ; la Nati menait pourtant
3-0 après dix-neuf minutes, avant que la
chaleur étouffante et la pluie de buts n’aient
raison de son gardien Eugène Parlier.
Le sang-froid allemand
42. À ce jour, vingt matches ont été
décidés par la séance des tirs au but : la
première remonte à la demi-finale 1982,
remportée 5-4 par la RFA sur la France (3-3
a.p.). L’Allemagne, la France, l’Argentine
et l’Italie ont chacune participé à quatre
séances de tirs au but en Coupe du Monde,
mais la Mannschaft est la seule équipe à
avoir gagné les quatre.
43. Trois équipes seulement ont perdu 47.
un match en phase finale de la Coupe du
Monde avant de remporter le tournoi. La
première est la RFA de 1954, battue 8-3
face aux favoris hongrois en phase de
groupes, avant de se venger en gagnant
la finale 3-2. la RFA a réédité l’exploit vingt
ans plus tard sur ses terres : battue 1-0 en
1974 par la RDA lors d’un match plus que
tendu, elle avait redressé la barre pour
s’imposer 2-1 en finale face aux Pays-Bas.
Quatre ans plus tard, l’Argentine qui évo-
luait devant son public s’inclinait 1-0 lors
L’Argentin Gabriel Batistuta est le seul joueur à avoir inscrit un triplé dans deux phases
finales de Coupe du Monde de la FIFA différentes.
de son dernier match de groupe, pour être
finalement sacrée grâce à une victoire 3-1
sur les Oranje.
44. 2 063 buts ont été inscrits dans
les 708 matches de Coupe du Monde
disputés à ce jour, soit une moyenne d’en-
viron trois buts par rencontre. Le tournoi
suisse de 1954 a été le plus prolifique,
avec une moyenne de 5,4 buts par match.
La moyenne la plus faible (2,2 buts par
rencontre) revient à Italie 90.
45. Au cours du tournoi riche en buts
de 1954, la Hongrie (finaliste malheureuse)
a inscrit 27 buts en cinq matches, soit
5,4 buts par rencontre : c’est de loin la
meilleure moyenne dans une Coupe du
Monde.
46. Le but le plus rapide de l’histoire 51. L’histoire de la Coupe
de la Coupe du Monde a été inscrit en
2002 par Hakan Sükür (Turquie) après 11
secondes seulement, lors du match pour
la troisième place face à la République de
Corée, pays coorganisateur.
En Coupe du Monde, 154 buts
ont été marqués sur penalty (7,5%) et
il y a eu 34 buts contre son camp (1,6%).
Coups du chapeau
48. Depuis que la Coupe du Monde
existe, 47 triplés ont été réalisés. Sándor
Kocsis (1954), Just Fontaine (1958),
Gerd Müller (1970) et Gabriel Batistuta
(1994/1998) sont les seuls à en avoir signé
deux, Batistuta le seul à en avoir réalisé
dans deux tournois différents.
49. Le triplé le plus rapide de la Coupe
du Monde est à mettre à l’actif du Hongrois
Lászlo Kiss, en 1982. Il ne lui a pas fallu
plus de sept minutes – quatre de moins
que Batistuta en 1998 contre la Jamaïque.
50. Ernie Brandts (Pays-Bas) est le seul
joueur à ce jour à avoir marqué à la fois
pour son équipe et contre son camp dans
un même match. Il a réalisé cet « exploit »
lors d’un match très tendu de la deuxième
phase de groupes en 1978, où Néerlandais
et Italiens s’affrontaient pour une place en
finale. Après avoir marqué contre son camp
en début de match, Brandts s’est rattrapé
en égalisant en seconde période, avant
que son coéquipier Arie Haan ne scelle la
victoire des Oranje sur les Azzurri
à la 75e minute.
du Monde recense un seul
match où deux buts
contre son camp ont été
inscrits : c’était en phase
de groupes de l’édition
2002, lors d’une ren-
contre entre le Portugal
et les États-Unis. Jorge
Costa a réalisé la première
maladresse pour aider les
États-Unis à mener 2-0. Jeff
Agoos lui rendait la pareille
à la 71e minute, pour per-
mettre aux Portugais de reve-
nir à 3-2. Heureusement pour
Agoos, les Américains s’impo-
saient et décrochaient
Just Fontaine
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 61
leur billet pour les huitièmes de finale aux
dépens du Portugal.
52. À ce jour, 2 063 buts ont été
inscrits en Coupe du Monde. Le dernier
buteur à avoir franchi un palier significatif
est le Suédois Marcus Allbäck, auteur
du 2 000e but en 2006. Avant cela, de
grands joueurs avaient atteint des repères
significatifs, comme Gerd Müller (800e
but en 1970), Rob Rensenbrink (1 000e
en 1978), Jean-Pierre Papin (1 200e en
1986), Gary Lineker (1 300e en 1986) et
Christian Vieri (1 900e en 2002).
Des attaquants saisissants
53. Just Fontaine (1958) et Jairzinho
(1970) ont réussi l’exploit de marquer dans
chacun des six matches disputés par leur
équipe dans une édition. Jairzinho a aidé
le Brésil à remporter le titre en 1970, tandis
que les buts de Fontaine permettaient à
la France d’atteindre les demi-finales. En
1990, Totò Schillaci (Italie) a failli rejoindre
ce prestigieux duo. Muet lors du deu-
xième match, il est néanmoins parvenu à
faire trembler les filets dans six des sept
matches de son équipe.
54. Le plus grand talent offensif a
été démontré par la France en 1982, puis
l’Italie en 2006. Ces deux équipes par-
tagent le record du nombre de buteurs
différents au cours de leur campagne
respective : 10.
55. Si 6 352 joueurs ont participé à
ce jour à la Coupe du Monde, un quart
Vieux amis : Pelé et le trophée Jules Rimet.
62 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
d’entre eux (1 545) n’a jamais disputé la
moindre minute de jeu.
56. L’Allemand Lothar Matthäus
(1982-1998) et le légendaire gardien de
but mexicain Antonio Carbajal (1950-
1966) comptent le plus grand nombre
de participations à la Coupe du Monde
(cinq). Matthäus a disputé 25 matches
de Coupe du Monde, un record, même
si l’Italien Paolo Maldini a passé plus de
temps sur le terrain : 2 217 minutes en
23 matches.
57. Pelé est le seul joueur à compter
à son palmarès trois Coupes du Monde
(1958, 1962 et 1970), mais il a manqué la
plupart des matches de l’édition 1962 sur
blessure, dont la finale. Son compatriote
Cafú est le seul joueur ayant pris part à
trois finales consécutives (1994-2002).
58. Ronaldo (Brésil) n’est pas seu-
lement le meilleur buteur de l’histoire
de la Coupe du Monde avec 15 buts,
c’est aussi celui qui a marqué dans le plus
de matches (11). Il est suivi par Jürgen
Klinsmann (Allemagne) et ses 11 buts
dans 10 matches différents. Le record dans
un tournoi est toujours détenu par Just
Fontaine, qui avait fait trembler les filets
13 fois pour les Bleus en 1958. Sándor
Kocsis reste quant à lui le joueur le plus
efficace avec 11 réalisations en seulement
cinq rencontres.
59. Seulement cinq joueurs sont
parvenus à être sacrés meilleur buteur
du tournoi (ou premier ex aequo) et à
remporter le titre. Les premiers sont les
Brésiliens Garrincha et Vavá en 1962,
avec quatre buts chacun (comme quatre
autres joueurs). Suivent Mario Kempes
(Argentine) en 1978, Paolo Rossi (Italie) en
1982 et Ronaldo (Brésil) en 2002.
60. Oleg Salenko (Russie) détient le
record du plus grand nombre de buts
inscrits dans un seul match, grâce à ses
cinq réalisations lors de la victoire 6-1
face au Cameroun en 1994. La liste des
joueurs à avoir marqué quatre buts dans
un match est courte. Elle est composée
presque exclusivement des meilleurs bu-
teurs de tous les temps : Ernst Wilimowski
(Pologne), Ademir (Brésil), Sándor Kocsis
(Hongrie), Just Fontaine (France), Eusébio
(Portugal) et Emilio Butragueño (Espagne).
Des absences remarquées
61. Alfredo Di Stefano, que beaucoup
considèrent comme un des plus grands
joueurs de tous les temps, n’a jamais
participé à une Coupe du Monde. Il s’était
rendu au Chili avec l’équipe espagnole
en 1962, mais une blessure de dernière
minute l’avait empêché de jouer. László
Kubala, la star hongroise du FC Barcelone,
a connu le même destin en 1962, et il a
dû attendre de devenir sélectionneur de
l’Espagne pour participer à l’édition 1978.
D’autres grands joueurs n’ont jamais pris
part à la compétition à cause de l’échec
de leur équipe en éliminatoires : George
Best (Irlande du Nord), Allan Simonsen
(Danemark), Liam Brady (République d’Ir-
lande), Éric Cantona (France), Abedi Pelé
(Ghana), George Weah (Liberia) et Ryan
Giggs (Pays de Galles).
62. Mario Zagallo et Franz
Beckenbauer sont les deux seuls à avoir
remporté la Coupe du Monde à la fois
comme joueur et sélectionneur  : le
Brésilien l’a brandie en tant que joueur
(1958 et 1962) puis comme tacticien
(1970), tandis que le « Kaiser » a remporté
le trophée sur le terrain en 1974 (finaliste
en 1966) et sur le banc de touche en 1990
(finaliste en 1986). Milorad Arsenijević
(Yougoslavie) reste le premier à avoir en-
dossé les deux rôles : en tant que joueur
en 1930 puis sélectionneur en 1950.
63. Les Brésiliens Vavá (1958 et 1962)
et Pelé (1958 et 1970), Paul Breitner (RFA,
1974 et 1982) et Zinédine Zidane (France,
1998 et 2006) sont les seuls joueurs à avoir
marqué dans deux finales.
64. Peu de joueurs ont remporté un
Tournoi Olympique de Football et une
Coupe du Monde. Dix Uruguayens et
trois Italiens ont cependant réussi cet ex-
ploit pendant les trois premières Coupe
du Monde des années 30 et les Tournois
Olympiques de Football 1924, 1928 et
1936. En 1954, Ferenc Puskás et Sándor
Kocsis faisaient partie de l’équipe sacrée
championne Olympique en 1952. Mais le
« Miracle de Berne » (l’incroyable victoire
de la RFA à la Coupe du Monde 1954) les a
empêché de brandir le trophée Jules Rimet.
65. À ce jour, six joueurs ont eu la
chance de marquer et la malchance d’être
expulsé dans le même match. Dans cette
liste figurent deux Brésiliens, Garrincha
(1962) et Ronaldinho (2002). Le dernier
à avoir réussi ce « doublé » est Zinédine
Zidane, lors de la finale 2006 face à l’Italie.
66. Gianluca Pagliuca (Italie) est le seul
gardien de but de l’histoire de la Coupe
du Monde à avoir reçu un carton rouge.
À la 21e minute de la rencontre entre l’Italie
et la Norvège en 1994, il a été expulse par
l’arbitre allemand Hellmut Krug, mais les
Azzurri l’emportaient tout de même 1-0.
L’âge du capitaine
67. En sauvant l’honneur des Lions
indomptables lors de la lourde défaite
6-1 face à la Russie en 1994, Roger Milla
est devenu à 42 ans et 39 jours le buteur
le plus âgé de l’histoire de la Coupe du
Monde. À l’extrême inverse, lors de son
premier but en Coupe du Monde, en 1958
contre le Pays de Galles, Pelé était plus
jeune de presque un quart de siècle (17
ans et 239 jours).
68. Norman Whisteside (Irlande du
Nord) est devenu le plus jeune joueur de
tous les temps à avoir participé à la Coupe
du Monde en affrontant la Yougoslavie en
1982. Roger Milla détient également le re-
cord du joueur le plus âgé de la compétition,
qu’il a battu dans le match où il a inscrit son
dernier but en Coupe du Monde.
69. Marcelo Trobbiani est un des
huit joueurs à n’avoir disputé officielle-
ment qu’une seule minute de Coupe du
Monde… mais quelle minute ! Entré en
jeu pour l’Argentine à la 89e minute de la
finale remportée 3-2 face à la RFA en 1986,
il a juste eu le temps de fouler la pelouse
avant d’être sacré champion du monde.
70. Peter Shilton (Angleterre) a
conservé sa cage inviolée dix fois en
Coupe du Monde entre 1982 et 1990, ce
qu’est également parvenu à faire le Français
Fabien Barthez entre 1998 et 2006.
71. Denílson est considéré comme l’un
des meilleurs remplaçants de l’histoire
de la compétition : il est entré en jeu dans
11 des 12 rencontres qu’il a disputées en
1998 et 2002, terminant respectivement
finaliste et champion.
Tour de Babel
72. Aucun sélectionneur étranger n’est
parvenu à remporter la Coupe du Monde.
73. József Nagy est devenu le premier
sélectionneur à affronter son pays natal,
en menant la Suède en demi-finale 1938
pour y affronter la Hongrie, qui s’imposait
largement (5-1).
74. Le Serbe Bora Milutinovic a non
seulement participé à toutes les phases
finales entre 1986 et 2002, mais il l’a fait
avec cinq équipes différentes (Mexique,
Costa Rica, États-Unis, Nigeria et RP Chine).
En 2010, Carlos Alberto Parreira participera
à sa sixième Coupe du Monde. Il y dirigera
l’Afrique du Sud et égalera le record de
Milutinovic, après avoir conduit le Brésil
(deux fois), l’Arabie saoudite, les Émirats
arabes unis et le Koweït. Sepp Herberger
(RFA) et son successeur Helmut Schön, ainsi
que Walter Winterbottom (Angleterre),
Lajos Baróti (Hongrie) et Henri Michel
(France, Maroc, Cameroun et Côte d’Ivoire)
ont chacun participé à quatre Coupes du
Monde en tant que sélectionneur.
75. Cinq sélectionneurs se sont hissés
à deux reprises en finale : Vittorio Pozzo
(Italie, 1934 et 1938), Helmut Schön (RFA,
1966 et 1974), Mário Zagallo (Brésil, 1970
et 1998), Franz Beckenbauer (RFA, 1986 et
1990) et Carlos Bilardo (Argentine, 1986 et
1990). Pozzo est le seul à avoir remporté
ses deux finales.
76. Guus Hiddink et Luiz Felipe Scolari
sont les deux seuls sélectionneurs à avoir
atteint les demi-finales avec deux équipes
différentes. Le Néerlandais y est parvenu
avec les Pays-Bas (1998) et la République
de Corée (2002), tandis que Scolari l’imitait
avec le Brésil (2002) et le Portugal (2006).
77. Helmut Schön était sur le banc
de la RFA pendant 25 matches de Coupe
du Monde. Il a atteint la finale deux fois
(1966 et 1974) et une fois les demi-finales
(1970). L’édition 1978 marque sa seule vraie
déception : l’élimination des champions
en titre en deuxième phase de groupes.
78. Le plus jeune sélectionneur de
tous les temps à la Coupe du Monde est
l’Argentin Jose Tramutola. En 1930, âgé de
seulement 27 ans et huit mois, il dirigeait
une équipe albiceleste comportant plu-
sieurs joueurs plus vieux que lui. À l’inverse,
Cesare Maldini avait 70 ans en 2002 et
aurait pu être le grand père de certains
de ses joueurs paraguayens.
79. L’arbitre français Joël Quiniou a di-
rigé le nombre record de huit rencontres
entre 1986 et 1994. Au cours d’un tournoi
unique, la palme revient à Benito Archundia
(Mexique) et Horacio Elizondo (Argentine),
qui ont chacun officié lors de cinq matches
en 2006. L’arbitre mexicain Arturo Brizio
Carter détient le record du nombre d’ex-
pulsions : au cours des six rencontres qu’il
a dirigées en 1994 et 1998, il a sorti sept
cartons rouges.
80. En 2006, Elizondo est également
devenu le premier arbitre à diriger à la fois
le match d’ouverture et la finale d’une
Coupe du Monde. Il était au sifflet pour le
coup d’envoi de la compétition, le 9 juin
lors d’un Allemagne – Costa Rica, avant de
superviser le choc au sommet entre l’Italie
et la France un mois plus tard. En 1950,
George Reader (Angleterre) avait dirigé
le match d’ouverture entre le Brésil et le
Mexique, ainsi que le dernier match de la
phase de groupes opposant l’Uruguay au
Brésil, même si cette dernière rencontre
n’était pas considérée, techniquement,
comme une finale (voir point n°6).
FIFA WORLD I ACTUALITÉS 63
64 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
OBJECTIF
SOCCER CITY
Après une longue compétition préliminaire,
débutée en août 2007 aux Samoa, et disputée par
206 équipes nationales, l’Afrique du Sud s’apprête
désormais à accueillir les 32 meilleures sélections du
monde por la phase finale de la Coupe du Monde
de la FIFA 2010.
La Nouvelle-Calédonie a fêté la première victoire
de cette campagne qualificative en battant Tahiti
1-0 au Toleafoa J.S. Blatter Complex lors des Jeux
du Pacifique Sud 2007 qui correspondaient à la
première phase des qualifications océaniennes
pour la Coupe du Monde de la FIFA.
Si l’arbitre néo-zélandais Michael Hester, qui
avait supervisé ce match en 2007, obtenu son
billet pour l’Afrique du Sud, Tahiti a échoué dès
le premier obstacle et la Nouvelle-Calédonie a
dû se contenter du statut de finaliste derrière la
Nouvelle-Zélande, sacrée championne d’Océanie.
Il y eut des déceptions, mais en trois ans, la
longue liste des candidats a été écrémée et il
ne reste que trente-deux équipes hautement
compétitives et expérimentées. Parmi les pays
qualifiés figurent les sept vainqueurs des éditions
précédentes (l’Uruguay, l’Italie, l’Allemagne, le
Brésil, l’Angleterre, l’Argentine, la France) et un
seul nouveau venu, la Slovaquie.
Avec la qualification automatique de l’Afrique
du Sud en tant que pays organisateur du
tournoi, un nombre record d’équipes africaines
participeront à cette Coupe du Monde de la
FIFA. Ainsi, les espoirs du continent reposeront
également sur le Cameroun, le Nigeria, l’Algérie,
le Ghana et la Côte d’Ivoire lorsque la plus
prestigieuse compétition du football mondial se
jouera en terre africaine.
Les pages suivantes présentent chaque équipe
en récapitulant sa campagne de qualification,
ses atouts et en évoquant les individualités qui
pourraient faire la différence entre échec et
triomphe.
Les supporters des équipes généralement
abonnées au succès espèreront bien entendu
que l’expérience et le palmarès permettront à
leurs sélections de franchir la phase de groupes.
Mais avant le match d’ouverture entre l’Afrique
du Sud, pays hôte, et le Mexique à Soccer City
le 11 juin prochain, tous les espoirs sont permis.
Mais assisterons-nous à une surprise un mois
plus tard ? Serons-nous témoins du sacre d’un
champion du monde africain  ? Les grandes
puissances du football mondial auront-elles
répondu présent ? La réponse est presque sans
importance, l’essentiel reste le plaisir que nous
prendrons pour la découvrir…
FIFA WORLD I DOSSIERS 65
 GROUPE A : AFRIQUE DU SUD
L’Afrique du Sud a eu des hauts et des bas dans sa préparation pour la compétition qu’elle s’apprête à accueillir.
Alors qu’elle se prépare à accueillir le
plus grand événement sportif de son
histoire, l’Afrique du Sud a soufflé le chaud
et le froid tout au long de sa préparation.
Les supporters locaux et les amoureux
du ballon rond du monde entier ont
néanmoins tout lieu de se réjouir après
la très belle performance réalisée sur
son propre sol par l’équipe sud-africaine
lors de la Coupe des Confédérations de
la FIFA 2009. Une indication peut-être
de ce que nous pouvons attendre des
Bafana Bafana dans la plus prestigieuse
des compétitions.
Sous la houlette du sélectionneur
brésilien Joel Santana, l’Afrique du Sud
a signé un parcours exceptionnel en
Coupe des Confédérations, battue en
demi-finales par le Brésil, à la faveur d’un
but chanceux inscrit à la 88e minute par
Daniel Alves. Trois jours plus tard, dans le
match pour la troisième place l’opposant à
66 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
l’Espagne, l’Afrique du Sud ouvrait le score
à la 73e minute. Les Champions d’Europe
allaient néanmoins égaliser tardivement
et remporter finalement la rencontre 3-2
dans les prolongations.
Le résultat obtenu en Coupe des
Confédérations ne saurait toutefois
masquer la déception que fut la non-
qualification pour la Coupe d’Afrique
des Nations 2010, avec huit défaites en
neuf rencontres, une descente aux enfers
synonyme d’élimination.
Retour de Parreira
Entraînés de nouveau par leur ancien
«  patron  », Carlos Alberto Parreira,
vainqueur de la Coupe du Monde de la
FIFA 1994 avec le Brésil, les Bafana Bafana
possèdent assurément un talent collectif
supérieur à ce que leur rang actuel dans le
classement FIFA/Coca-Cola pourrait laisser
penser. On peut notamment attendre
de grandes choses de l’ailier d’Everton
Steven Pienaar, dont la créativité pourrait
être essentielle pour des buteurs tels que
Katlego Mphela et – pour autant qu’il soit
sélectionné – l’avant Benni McCarthy,
vétéran de l’équipe. Les défenseurs
latéraux Siboniso Gaxa et Tsepo Masilela
pourraient également donner du fil à
retordre aux défenses adverses.
Et puis, il y a le « douzième homme » :
les supporters sud-africains – soufflant
à pleins poumons dans leurs vuvuzelas
– dont on a pu mesurer l’impact non
seulement au cours de la Coupe des
Confédérations mais aussi en 1996, lors du
parcours gagnant de l’Afrique du Sud en
Coupe d’Afrique des Nations. Attendre une
performance d’égale facture à la Coupe
du Monde de la FIFA 2010 est peut-être
illusoire, mais allez donc en convaincre
les supporters sud-africains, toujours
débordants d’optimisme.
 Le joueur-clé : Steven Pienaar Le sélectionneur
Créatif, innovateur et travailleur, Steven Pienaar est sans doute l’un des joueurs sud- Le second mandat du
africains les plus talentueux. Depuis qu’il a rejoint Everton en Premier League, ce milieu sélectionneur Carlos
de 28 ans s’est refait une santé et a pris autant d’envergure que de confiance. On attend Alberto Parreira
beaucoup de lui alors qu’il se prépare à diriger l’attaque sud-africaine. a été salué avec
Produit de la School of Excellence sud-africaine, Pienaar est capable de stimuler son un enthousiasme
équipe, et le sélectionneur Carlos Alberto Parreira misera sur son travail acharné et sa modéré en Afrique
capacité à marquer des buts décisifs. du Sud même
En tandem avec son si de nombreux
coéquipier de milieu de supporters du Brésilien sont convaincus qu’il
terrain Teko Modise, Pienaar mènera l’équipe à la « Terre Promise » en
déstabilise ses adversaires 2010. Il en est sans doute capable puisqu’il
grâce à une rare combinaison a mené le Brésil à la victoire lors de la
d’adresse et de calme. Coupe du Monde de la FIFA, États-Unis
Pienaar bénéficie aussi de 1994.
son expérience précieuse en
tant que membre de l’équipe L’Équipe probable
sud-africaine qui a disputé la G Itumeleng KHUNE
Coupe du Monde de la FIFA, D Siboniso GAXA
Corée / Japon 2002, dernière D Tsepo MASILELA
apparition de l’Afrique du D Aaron MOKOENA
Sud en phase finale. D Matthew BOOTH
Considéré à présent M Kagisho DIKGACOI
comme un élément majeur M Teko MODISE
du football sud-africain, M Siphiwe TSHABALALA
Pienaar a su faire taire ses M Steven PIENAAR
derniers détracteurs grâce à A Katlego MPHELA
ses excellentes performances A Benni McCARTHY
en équipe nationale. Un
timing parfait pour les Bilan des confrontations avec
Bafana Bafana qui tenteront les autres équipes du groupe
d’exploiter l’avantage du terrain afin d’accéder pour la première fois de leur histoire aux J G N P BP BC
huitièmes de finale de la Coupe du Monde de la FIFA. FRA 3 0 1 2 1 5
MEX 3 1 0 2 4 9
URU 2 0 1 1 3 4

Parcours en qualifications La phrase

« Nous sommes tous conscients que c’est un grand honneur de
jouer en Coupe du Monde à domicile ; peu de joueurs ont eu ce
L’Afrique du Sud était qualifiée d’office en tant que privilège. Nous sommes aussi conscients de la mission qui nous
pays hôte. attend. La Coupe du Monde est notre priorité, c’est notre but
ultime. Nous devons représenter notre pays avec fierté. »

Aaron Mokoena, capitaine de l’Afrique du Sud.

FIFA WORLD I DOSSIERS 67

 GROUPE A : MEXIQUE
Le gardien mexicain Guillermo Ochoa laisse éclater sa joie lors de la victoire de son équipe en match de qualification contre les États-Unis.
Si l’expérience est un facteur à prendre
en considération, il faudra forcément
compter sur le Mexique dans le groupe
A. Même si le Mexique n’a jamais
remporté la Coupe du Monde de la FIFA,
contrairement à la France et à l’Uruguay,
ses futurs adversaires du groupe, le
pays s’est qualifié à quatorze reprises
pour la compétition finale et détient
ainsi le record de participations de la
zone CONCACAF. futurs adversaires du
Aztèques participeront en 2010 à leur
cinquième phase finale consécutive.
La continuité n’a pourtant pas été de
mise durant les éliminatoires, puisque
trois sélectionneurs se sont succédés à la
tête de l’équipe depuis le départ d’Hugo
Sánchez en mars 2008. Jesús Ramírez a
tenu tout juste quatre matches (malgré trois
victoires), avant de céder sa place à Sven-
Göran Eriksson, qui n’a pas fait beaucoup
mieux avec 13 rencontres et seulement 6
victoires, avant d’être lui-même remplacé
par Javier Aguirre.
68 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Aguirre avait déjà permis au Mexique
de se qualifier pour la Coupe du Monde
de la FIFA 2002 et il a immédiatement
permis au Mexique de remonter la pente.
Prenant les rênes d’une équipe à l’agonie,
classée cinquième dans un groupe de six,
Aguirre a aligné cinq victoires et un nul
pour seulement une défaite, hissant son
équipe à la deuxième place et offrant par
la même occasion au Mexique un billet
pour l’Afrique du Sud à une journée de la
fin des éliminatoires.
Changements incessants
La valse des sélectionneurs a également
fait exploser le nombre d’appelés en équipe
nationale ces deux dernières années avec
un impressionnant total de soixante
joueurs. Pas moins de dix-huit joueurs
ont alimenté le tableau d’affichage au
cours des éliminatoires.
Sous la conduite de son sélectionneur
actuel, le Mexique a retrouvé une certaine
stabilité et l’ossature de l’équipe semble
avoir été enfin trouvée. Après avoir été
rappelé par Aguirre, le vétéran et meneur
de jeu de Veracruz Cuauhtémoc Blanco
semble être un élément clé du dispositif. À
37 ans, Blanco est une source d’inspiration
pour de jeunes joueurs tels que le gardien
Guillermo Ochoa, l’arrière droit Efrain
Juárez, l’ailier gauche Andrés Guardado
et le milieu offensif Giovani dos Santos.
L’arrière central barcelonais Rafa Márquez
a quant à lui contribué à restaurer la
discipline et l’organisation de l’équipe.
Le Mexique affrontera la France
et l’Uruguay mais surtout le pays
organisateur (et ses supporters déchaînés)
à l’occasion du match d’ouverture.
La tâche s’annonce compliquée mais
maintenant que le navire semble remis à
flot, le Mexique peut croire en ses chances
d’accéder au second tour, voire de se
hisser en quarts de finale. Il rééditerait
ainsi ses meilleures performances en
Coupe du Monde de la FIFA, réalisées à
domicile en 1970 et 1986.
 Le joueur-clé : Andrés Guardado Le sélectionneur
Professionnel depuis à peine six mois, cet ailier gauche véloce a été propulsé sur le devant Javier Aguirre est
de la scène lorsque, du haut de ses 19 ans, il a été contre toute attente convoqué en l’entraîneur mexicain
sélection par Ricardo La Volpe pour la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne 2006. ayant connu le
Il a même été titularisé pour le match décisif contre l’Argentine. plus de succès ces
Ce talentueux gaucher est issu de l’inépuisable vivier de l’Atlas de Guadalajara, équipe dernières années.
pour laquelle il est devenu l’un des piliers en revenant d’Allemagne. Ses excellentes Prenant les rênes
performances en club et en sélection ont très vite suscité l’attention de diverses équipes d’une sélection
européennes avant que le Deportivo La Corogne ne s’attache ses services au début de mexicaine à la
la saison 2007/08. peine dans les éliminatoires de Corée/
Très vite, grâce à sa rapidité, à sa technique Japon 2002, il qualifie l’équipe et la mène
individuelle et à la qualité de ses frappes jusqu’en huitièmes de finale. Après avoir
lointaines, Guardado est titularisé dans le quitté l’Atlético Madrid début 2009,
club galicien. Au fil des ans, il s’impose en Aguirre revient au chevet d’une Tricolor
tant que joueur vedette au point d’être au bord de la crise. Désormais, il se prépare
considéré comme l’un des meilleurs joueurs à rentrer de nouveau dans l’histoire en
étrangers de la Liga. Depuis son arrivée en Afrique du Sud.
fanfare en sélection, Guardado a toujours
été convoqué auprès de la Tricolor malgré L’Équipe probable
la valse de sélectionneurs dont l’équipe a G Guillermo OCHOA
pâti ces dernières années. D Efrain JUAREZ
Avec le Mexique, Guardado a disputé D Carlos SALCIDO
une Coupe du Monde de la FIFA, une Copa D Rafael MARQUEZ
América et une Gold Cup, et fut l’un des D Ricardo OSORIO
principaux artisans de l’excellente campagne M Israel CASTRO
de qualification pour la Coupe du Monde M Andres GUARDADO
de la FIFA, Afrique du Sud 2010. M Giovani DOS SANTOS
Malgré ses 23 ans, Andrés totalise près M Gerardo TORRADO
de cinquante matches disputés en sélection M/A Cuauhtemoc BLANCO
nationale. Sa vélocité et son excellente vision A Alberto MEDINA
du jeu sont ses principaux atouts et en plus
d’être un formidable créateur, il est loin Bilan des confrontations avec les
d’être maladroit au niveau de la finition. Ayant toujours clairement indiqué que son autres équipes du groupe
objectif était d’entrer dans l’histoire avec la Tricolor, Afrique du Sud 2010 s’annonce J G N P BP BC
comme l’opportunité idéale pour y parvenir. FRA 6 0 1 5 4 15
RSA 3 2 0 1 9 4
URU 17 7 7 3 25 21

Parcours en qualifications
Zone CONCACAF : quatrième tour

Adversaire Domicile Extérieur

États-Unis 2-1 2-0
Costa Rica 2-0 0-3
Honduras 1-0 3-1
Salvador 4-1 2-1
La phrase
Trinité-et-Tobago 2-1 2-2 « Je suis serein. Quand on remplit la mission pour laquelle on
a été engagé, on a la sensation de ne pas avoir trahi les gens
Class. Équipes J G N P Points
qui vous ont fait confiance. Je suis heureux et fier. Quand je suis
1 États-Unis 10 6 2 2 20 arrivé, nous étions cinquièmes, à neuf points de la première place.
2 Mexique 10 6 1 3 19 Aujourd’hui, nous sommes qualifiés pour la Coupe du Monde. »
3 Honduras 10 5 1 4 16
4 Costa Rica 10 5 1 4 16 Javier Aguirre, sélectionneur du Mexique.
5 Salvador 10 2 2 6 8
6 Trinité-et-T. 10 1 3 6 6

FIFA WORLD I DOSSIERS 69

 GROUPE A : URUGUAY
L’actuelle sélection uruguayenne sera-t-elle capable de réitérer l’exploit de ses aïeux ?
L’Uruguay a remporté la Coupe du Monde
e
de la FIFA à deux reprises et disputera sa 11
compétition finale en Afrique du Sud cette
année. Plutôt impressionnant pour un pays
de moins de quatre millions d’habitants,
même s’il faut préciser que les heures de
gloire de l’équipe remontent très loin dans
le temps.
Les Sud-Américains ont fêté leur premier
sacre dès la première édition de la Coupe
du Monde de la FIFA en 1930, disputée en
Uruguay d’ailleurs. En 1950, alors que le
Brésil accueillait la compétition sur son sol,
les Uruguayens allaient infliger une terrible
déception à la superpuissance du football
de l’époque en battant les Brésiliens par 2-1
dans un stade Maracanã bondé.
Cela fait quarante ans que La Celeste
n’a pu aller au-delà des huitièmes de
finale, avec une qualification pour les
demi-finales de la Coupe du Monde de
la FIFA, Mexique 1970. L’équipe n’est
70 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
même pas parvenue à se qualifier pour
l’édition 2006 en Allemagne et même si,
à l’échelon régional, le pays a remporté
quatorze fois la Copa América, la dernière
victoire en date remonte déjà à quinze
ans. Pas étonnant que les Uruguayens,
passionnés de football, espèrent renouer
avec ce glorieux passé.
Belle remontée
Passer le premier tour serait une source
de satisfaction pour de nombreux supporters
et il y a des raisons de penser que l’objectif
est réaliste. Certes, la qualification a été
laborieuse, les hommes d’Óscar Tabárez
ayant été défaits en septembre 2009 par le
Pérou, lanterne rouge du groupe. Pourtant,
l’équipe a su faire preuve de son légendaire
caractère (ou garra – voir article en page
74) pour se remettre en selle.
Même si l’équipe a manqué la
qualification automatique après une
défaite à domicile contre l’Argentine,
l’Uruguay s’est magnifiquement repris
pour décrocher son billet face au Costa
Rica, à l’issue des barrages.
En Afrique du Sud, l’équipe espère
pouvoir montrer non seulement du
caractère mais aussi du talent. Le buteur
de l’Atlético Madrid Diego Forlán est
sans doute l’un des hommes qui feront
le spectacle, à en juger par les sept buts
inscrits au cours des éliminatoires. Le
capitaine de l’équipe, Diego Lugano, devrait
lui aussi pouvoir jouer les premiers rôles,
avec son profil de défenseur travailleur ne
rechignant pas à l’une ou l’autre incursion
dans le rectangle adverse.
S’ils veulent renouer avec leur illustre
passé, les Uruguayens devront briser le
rêve de leurs hôtes sud-africains, qu’ils
rencontrent à leur deuxième match. Un
exploit qu’ils ont réussi autrefois, certains
Brésiliens s’en souviennent peut-être
encore avec émotion.
 Le joueur-clé : Diego Forlán Le sélectionneur
Diego Forlán est un des meneurs indiscutables de la sélection d’Oscar Tabárez. Arrivé Oscar Washington
à maturité dans sa carrière à l’approche d’Afrique du Sud 2010, il sait que cette Coupe Tabárez participera
du Monde peut lui offrir la consécration en tant que buteur d’exception. en Afrique du Sud à
Ses 40 buts en 91 matches avec Independiente poussent Sir Alex Ferguson à l’engager sa deuxième phase
à Manchester United début 2002. Mais Forlán ne répond pas aux attentes du club finale de Coupe
anglais et, malgré trois titres, il rejoint Villarreal en août 2004. du Monde de la
Auprès du club espagnol, Forlán retrouve sa précision. FIFA à la tête de
Lors de sa première saison, ses 25 buts lui valent le titre l’Uruguay. Lors
de pichichi (meilleur buteur) de la Liga et le Soulier d’Or d’Italie 1990, il avait conduit la sélection
européen. Après deux autres saisons réussies, il rejoint jusqu’en huitièmes de finale, où l’hôte
l’Atlético Madrid, marquant 23 buts en 2007/08 et 35 italien s’était révélé trop fort pour les Sud-
buts en 2008/09, et obtenant un autre titre de meilleur Américains. Puis, il prit la tête de grandes
buteur et un nouveau le Soulier d’Or. équipes telles que Peñarol, Boca Juniors
Víctor Púa lui permet de faire ses débuts en sélection et le Milan AC. Vingt ans plus tard, ce
le 27 mars 2002 à Ad-Damman lors d’un match amical tacticien sérieux et travailleur aura à cœur
contre l’Arabie saoudite au cours duquel il marque de faire mieux avec une jeune formation
son premier but. Quelques mois plus tard, il dispute combative.
sa première Coupe du Monde de la FIFA, Corée/
Japon 2002, et trouve le chemin des filets lors de sa L’Équipe probable
seule et unique apparition face au Sénégal, le jour de G Juan CASTILLO
l’élimination de l’Uruguay. D Maximiliano PEREIRA
Depuis, Forlán a toujours été appelé en sélection. D Martin CACERES
Oscar Tabárez le titularise dès le début des qualifications D Diego LUGANO
pour Afrique du Sud 2010 et il se fait remarquer comme à l’accoutumée : en devenant D Diego GODIN
le meilleur buteur de la Celeste avec sept buts en treize matches. M Walter GARGANO
M Sebastian EGUREN
M Diego PEREZ
M Jorge RODRIGUEZ
Parcours en qualifications A Luis SUAREZ
Zone Amérique du Sud / matches de barrages* A Diego FORLAN

Adversaire Domicile Extérieur

Bilan des confrontations avec
Bolivie 5-0 2-2
les autres équipes du groupe
Paraguay 2-0 1-0
J G N P BP BC
Chili 2-2 0-0
FRA 5 2 2 1 7 4
Brésil 0-4 2-1
MEX 17 3 7 7 21 25
Venezuela 1-1 2-2
RSA 2 1 1 0 4 3
Pérou 6-0 1-0
Colombie 3-1 0-1
Équateur 0-0 1-2
Argentine 0-1 2-1
Costa Rica* 1-1 0-1

Class. Équipes J G N P Points La phrase

1 Brésil 18 9 7 2 34
« Ces qualifications ont été éprouvantes, surtout les matches joués
2 Chili 18 10 3 5 33
à Montevideo. Heureusement que la Coupe du Monde n’a pas
3 Paraguay 18 10 3 5 33
lieu en Uruguay ! Plus sérieusement, nous devrons absolument
4 Argentine 18 8 4 6 28
5 Uruguay 18 6 6 6 24 progresser pour réussir un grand tournoi en Afrique du Sud. Des
6 Équateur 18 6 5 7 23 qualités, nous en avons. Il s’agit maintenant de les montrer. »
7 Colombie 18 6 5 7 23
8 Venezuela 18 6 4 8 22 Oscar Tabárez, sélectionneur de l’Uruguay.
9 Bolivie 18 4 3 11 15
10 Pérou 18 3 4 11 13

FIFA WORLD I DOSSIERS 71

 GROUPE A : FRANCE
Les Français célèbrent leur but du match aller des barrages contre la République d’Irlande.
A u vu de leur pedigree, les Français
ont signé un piètre parcours dans la
compétition préliminaire et même s’ils
ont finalement décroché leur billet pour
l’Afrique du Sud, la joie de la victoire a été
quelque peu ternie par les débats autour de
ce but inscrit face à la République d’Irlande
en match de barrage.
La main de Thierry Henry dans l’action
qui a amené le but victorieux de William
Gallas a mis fin de manière peu glorieuse à
une pénible succession de mauvais résultats,
dont une embarrassante défaite 3-1 contre
l’Autriche et des matches nuls décevants face
à la Roumanie et à la Serbie, cette dernière
s’adjugeant à la surprise générale la première
place du groupe qualificatif.
Dans le brouhaha provoqué par la
qualification litigieuse des Bleus, il a peut-
être été un peu vite oublié que la France
participera quoi qu’il en soit à sa quatrième
72 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
compétition finale de Coupe du Monde de
la FIFA consécutive, une première pour le
pays. Et comme les campagnes qualificatives
offrent rarement des indications fiables
sur les performances d’une équipe dans le
tournoi proprement dit, il serait risqué de
ne pas ranger la France parmi les favoris de
la compétition, quatre ans à peine après la
défaite aux tirs au but face à l’Italie dans la
finale de 2006.
Talented Thierry
Même si sa main providentielle en match
de barrage a fait couler beaucoup d’encre
dans la presse, le talent et l’expérience d’un
Thierry Henry demeurent une arme de
poids face aux défenses adverses. Au cours
des éliminatoires, avec quatre réalisations
en onze rencontres, l’attaquant de
Barcelone a été meilleur buteur de l’équipe,
à égalité avec le Toulousain André-Pierre
Gignac. L’attaquant de Chelsea Nicolas
Anelka et l’ailier du Bayern Franck Ribéry
devraient également peser sur les défenses.
William Gallas devrait être plus fort
que jamais à l’arrière, tandis que Jérémy
Toulalan et Lassana Diarra seront
probablement chargés de tenir l’entrejeu.
Yoann Gourcuff, sur lesquels beaucoup
portent tous leurs espoirs, pourrait bien
eux aussi étaler son immense talent aux
yeux du monde mais tout dépendra de la
composition de l’équipe qui sera alignée
pendant la compétition.
En avril, Raymond Domenech a demandé
à ses joueurs de mettre leur égo de côté et
de travailler ensemble au succès de l’équipe.
S’ils entendent l’appel du sélectionneur, les
Bleus sont tout à fait en mesure de rééditer
leur exploit de la Coupe du Monde 1998.
Dans le cas contraire, on ne saurait exclure
non plus que se répète le naufrage de 2002.
 Le joueur-clé : Thierry Henry Le sélectionneur
En Afrique du Sud, Thierry Henry aura à cœur de redorer son blason après avoir vu Paradoxal  : tel est
son image ternie pour son rôle controversé dans la qualification de la France face à la probablement
République d’Irlande lors du barrage décisif pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010. l’adjectif qui qualifie
Il est un monument du football français. Ses titres de champion du monde, champion le mieux la façon
d’Europe et meilleur buteur de l’histoire de l’équipe de France ne sont que quelques- dont Raymond
uns de ses faits d’armes. À seulement 17 ans, Henry joue déjà en première division Domenech est
à l’AS Monaco. Il accumule du temps de jeu, gagne en expérience et brille en Ligue perçu par le public
des Champions de l’UEFA 1997/98, saison français depuis
exceptionnelle puisqu’il fait alors ses débuts sa nomination en 2004. Loué pour ses
en équipe de France, avec laquelle il gagnera qualités de communication à son arrivée,
la Coupe du Monde de la FIFA quelques mois ce sont ses erreurs dans ce domaine qu’on
plus tard. lui reproche au lendemain d’un EURO 2008
Meilleur buteur de l’équipe championne du chaotique. Malgré un palmarès vierge,
monde (avec 3 réalisations), il signe quelques il possède la plus grande longévité de
mois plus tard à la Juventus de Turin où il l’histoire de la sélection, avec une finale
ne parvient pas à s’imposer. Critiqué sur sa de Coupe du Monde comme point d’orgue.
capacité à s’affirmer dans les rangs de la
« Vieille Dame », il rejoint alors Arsenal, dirigé L’Équipe probable
par son mentor, Arsène Wenger. G Hugo LLORIS
Avec les Gunners, Henry est repositionné D Bakari SAGNA
avant-centre, enchaîne les buts, et devient D William GALLAS
une véritable légende à Highbury, dépassant D Eric ABIDAL
même le total de buts d’Ian Wright, jusqu’alors D Patrice EVRA
meilleur buteur de l’histoire du club. Il y glane M Yoann GOURCUFF
deux titres de champion d’Angleterre et trois FA Cups. Entretemps, il s’est installé à M Lassana DIARRA
la pointe de l’attaque des Bleus avec lesquels il connaît le succès à l’EURO 2000, et la M Jeremy TOULALAN
déconvenue lors de la Coupe du Monde 2002. M Franck RIBERY
Sa seule déception dans le club londonien sera de ne jamais gagner la prestigieuse A Thierry HENRY
Ligue des Champions, passant tout près en 2006 face au FC Barcelone. Et c’est justement A Nicolas ANELKA
sous les couleurs du Barça qu’il décrochera le fameux trophée trois ans plus tard, après
avoir rejoint le club catalan à l’été 2007. Il y forme un trio détonnant avec Lionel Messi Bilan des confrontations avec
et Samuel Eto’o, et fait partie de l’armada de Josep Guardiola qui décroche six titres les autres équipes du groupe
lors de l’année 2009. L’insatiable Henry s’offrira-t-il encore un titre de champion du J G N P BP BC
monde en 2010 ? MEX 6 5 1 0 15 4
RSA 3 2 1 0 5 1
Parcours en qualifications URU 5 1 2 2 4 7

Zone Europe : groupe 7 / matches de barrages*

Adversaire Domicile Extérieur

Autriche 3-1 3-1
Serbie 2-1 1-1
Roumanie 1-1 2-2
Lituanie 1-0 0-1
Îles Féroé 5-0 0-1
La phrase
« L’objectif était de se qualifier. On savait que ce ne serait pas
Irlande* 1-1 a.p. 0-1
facile mais je n’ai jamais douté. Cela fait deux ans qu’on souffre
Class. Équipes J G N P Points
mais tout le monde y croyait et a eu raison d’y croire. On a arraché
1 Serbie 10 7 1 2 22 le droit de participer à quelque chose d’exceptionnel, une Coupe
2 France 10 6 3 1 21 du Monde en Afrique du Sud. »
3 Autriche 10 4 2 4 14
4 Lituanie 10 4 0 6 12 Raymond Domenech, sélectionneur de la France.
5 Roumanie 10 3 3 4 12
6 Îles Féroé 10 1 1 8 4

FIFA WORLD I DOSSIERS 73

 RENOUER AVEC
LE PASSÉ
Gloire d’hier : Juan Schiaffino inscrit le premier but de la célèbre victoire 2-1 contre le Brésil lors de la Coupe du Monde de la FIFA 1950.
Par Pablo Aro Geraldes, Montevideo
La foule parisienne assistant à la finale du
Tournoi Olympique de Football de 1924,
remportée 7-0 par l’Uruguay face à la
Yougoslavie, était tout à fait incapable
de situer l’Uruguay sur une carte. Et les
organisateurs du tournoi étaient tout aussi
ignorants puisqu’avant le match, ils avaient
présenté le drapeau uruguayen à l’envers
et joué une marche brésilienne à la place
de l’hymne national du pays.
Pourtant, le talent de l’Uruguay sur le
terrain était indéniable. « Le maillot bleu
ciel était la preuve de l’existence d’une
nation : l’Uruguay n’était pas une erreur.
74 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Le football a fait sortir ce tout petit pays
de l’ombre », écrivait Eduardo Galeano
dans son classique Le Football, ombre
et lumière.
Les Uruguayens rééditèrent leur
triomphe olympique quatre ans plus tard,
à Amsterdam, renforçant les soupçons nés
en 1924 que le football uruguayen était
le meilleur au monde. Cette suprématie
fut confirmée en 1930, lorsque le pays
organisa et remporta la toute première
Coupe du Monde de la FIFA. Après le
boycott du tournoi en 1934 et 1938 à cause
du forfait de plusieurs pays européens en
1930, l’Uruguay réintégra la compétition
après la Seconde Guerre mondiale, en
1950. Une fois de plus, la Celeste s’imposa
avec son maillot bleu ciel.
Six ans après, l’hégémonie de l’Uruguay
sur la scène du football mondial n’existait
plus que dans les livres d’histoire ou les
récits passionnés des aînés. Ils évoquaient
les exploits de José Nasazzi, la première
légende du football sud-américain, en
1930, et se rappelaient avec nostalgie
l’assurance et l’aplomb du capitaine de
la sélection, Obdulio Varela, qui avec
ses hommes créa au Brésil l’une des plus
grosses surprises de tous les temps dans
un Maracanã comble.
Les Uruguayens semblaient avoir
connu une progression fulgurante, quasi-
inexplicable, vers le sommet du football
mondial. Mais la composition sociale du
pays à l’époque y était en fait pour quelque
chose.
Origines africaines
Le culte de la victoire uruguayen remonte
au triomphe du pays lors du tout premier
tournoi d’Amérique du Sud à Buenos Aires,
en 1916. L’Uruguay était le seul pays au
monde à avoir dans son équipe des joueurs
noirs descendant des esclaves. Ce tout petit
pays avait été créé par des immigrants
européens arrivés au Rio de la Plata avec
pour seule ambition de travailler et de
se construire un avenir. Surnommé « la
Suisse des Amériques », le pays était la
plus puissante démocratie du Sud et prêta
de l’argent aux pays européens après les
deux Guerres mondiales. L’Uruguay était
une nation éduquée, ordonnée et libre,
et Montevideo était considérée comme
une ville « européenne » implantée dans
l’estuaire. En avance sur son temps, la
politique officielle de l’État promouvait
l’éducation physique dans les écoles
publiques et la construction de terrains
de sport dans le pays. Les héros des photos
en sépia ne donc sont pas nés par hasard.
Mais depuis, le reste du monde a
rattrapé voire dépassé les Uruguayens.
Le football étant un loisir et une passion
dans quasiment tous les pays, la petite
nation d’à peine 3,3 millions d’habitants
n’aspire plus à tenir tête aux pays comme
le Brésil ou l’Argentine – du moins pas
régulièrement.
Il y a aussi le concept de « garra » qui fait
plus ou moins référence à la force morale
et physique que bon nombre de supporters
passionnés veulent voir dans tous ceux qui
portent le maillot de l’Uruguay. Certains
imprègnent cette notion de romantisme
et l’étendent pour inclure la détermination
de La Celeste, et son prétendu statut
d’outsider, à remporter le titre mondial
en 1930 et 1950. D’autres trouvent ce
mot négatif, estimant qu’il fait plutôt
référence à un jeu brutal développé par
beaucoup de joueurs uruguayens ayant
percé par la suite et qui étaient incapables
d’égaler les prouesses techniques de leurs
prédécesseurs.
Question de définition
Entre ces extrêmes, chaque Uruguayen a le
champ vaste pour créer sa propre définition
de la garra, voire rejeter le concept en bloc.
« Évidemment, il faut de l’énergie, mais je
ne crois pas à la garra », déclare le meilleur
buteur de la sélection uruguayenne
actuelle, Diego Forlán. « La garra est mal
interprétée. Il faut toujours tout donner sur
le terrain, mais beaucoup de pays jouent
très bien, même s’ils n’ont pas la garra
et la détermination de l’Uruguay, et ils
remportent plus de titres importants que
nous. En se faisant une fausse idée de la
garra, on obtient de mauvais résultats. Le
football a changé, mais pas nous ; et si on
ne commence pas à évoluer, les choses
vont empirer, et toute la garra du monde
ne nous sera d’aucune aide. On ne peut
pas toujours contre-attaquer, on doit agir. »
Forlán semble avoir un allié de poids en
Oscar Tabárez, le sélectionneur uruguayen,
qui a aussi une approche plus pragmatique
envers l’obstination des supporters pour
la garra.
« C’est camper sur des concepts de
football sans tenir compte du type de
situation qui se présente », déclare Tabárez.
« Réussir dans les moments difficiles contre
des adversaires de premier plan : c’est ça
la garra, pas de fausses interprétations
comme terrifier les adversaires, exprimer
sa frustration ou oublier comment jouer
le ballon. J’aimerais que plus de jeunes
joueurs talentueux percent, mais notre
problème est démographique. On n’a
tout simplement pas la quantité de bons
joueurs qu’ont d’autres pays bien plus
grands comme l’Argentine ou le Brésil. »
Une nouvelle consécration ?
Bien qu’il y ait moins de 3,5  millions
d’Uruguayens, en marchant dans les rues
des grandes villes du pays, on a l’impression
que presque tout le monde – hommes,
femmes et enfants – attendra beaucoup
de l’équipe nationale en Afrique du Sud
cette année.
Les performances sont peut-être moins
bonnes, mais Galeano résume parfaitement
la passion et la conviction qui animent les
supporters : « Le football uruguayen est
loin d’être ce qu’il était… Pourtant, tous
les Uruguayens se considèrent comme
des experts en tactique, en stratégie et
en histoire du football. La passion des
Uruguayens pour ce sport remonte à des
jours révolus et ses racines profondes sont
encore visibles. Chaque fois que l’équipe
nationale joue, le pays retient son souffle,
quel que soit l’adversaire. Les politiciens,
les chanteurs et les vendeurs dans les rues
se taisent, les amoureux suspendent leurs
baisers et les mouches cessent de voler. »
Malgré le malaise dans le football
uruguayen, la participation de la Celeste
à la Coupe du Monde de la FIFA est une
source de fierté pour les Uruguayens,
surtout lorsque leur drapeau sera à nouveau
hissé aux côtés de ceux des anciens
champions que sont l’Italie, l’Allemagne,
le Brésil, l’Angleterre, l’Argentine et la
France. L’allure de rocker de Forlán n’a
rien à voir avec le tango qui caractérisait
les honorables Nasazzi et Varela, mais le
tournoi de 2010 permettra une nouvelle
fois aux Uruguayens de se souvenir de leur
glorieux passé et de rêver à une nouvelle
consécration, peut-être pas pour tout de
suite mais dans un avenir proche.
Buteur d’aujourd’hui : le meilleur buteur
uruguayen du moment, Diego Forlán.
FIFA WORLD I DOSSIERS 75
 GROUPE B : ARGENTINE
Gabriel Heinze, Sergio Agüero et Esteban Cambiasso célèbrent la première de leurs deux victoires cruciales contre leurs rivaux sud-américains
de l’Uruguay.
S on issue mise à part, la dernière
campagne de qualification pour la
Coupe du Monde de la FIFA ne restera
pas dans les annales du football
argentin. Sous la houlette d’Alfio Basile,
l’Albiceleste a bien débuté contre le
Chili, le Venezuela et la Bolivie mais une
défaite en déplacement en Colombie en
novembre 2007 a déstabilisé l’équipe.
Quatre nuls ont alors suivi, dont un 0-0
face au Brésil, la victoire par 2-1 contre
l’Uruguay en octobre 2008 étant très
vite effacée par la première défaite
de l’histoire du pays face au Chili (1-
0). Une humiliation qui poussera le
sélectionneur à démissionner, le pays
reprenant confiance avec l’arrivée à la
tête de l’équipe de Diego Maradona.
En mars 2009, El Pibe de Oro (le « gamin
en or ») a réussi une superbe entrée en
matière avec une victoire 4-0 face au
Venezuela. Puis il y eut le naufrage face à
la Bolivie, avec un 6-1 égalant la plus sévère
défaite jamais subie par l’Argentine (c’était
76 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
contre la Tchécoslovaquie à la Coupe du
Monde de 1958).
La succession de hauts et de bas s’est
poursuivie au mois d’avril, avec une
victoire 1-0 face à la Colombie, suivie,
quatre jours plus tard, par une défaite 2-0
contre l’équateur. En septembre, le Brésil
l’emportait 3-1 en Argentine, mettant
Maradona en fâcheuse posture. Mais
il s’est accroché, malgré une nouvelle
défaite 1-0 au Paraguay, avant que
l’Argentine ne décroche finalement
son billet pour l’Afrique du Sud suite à
des victoires difficiles contre le Pérou et
l’Uruguay.
Problèmes de finition
Pourtant dirigée par un meneur de jeu
de légende, l’Argentine éprouve de
grandes difficultés à marquer. En dix-huit
rencontres, elle a encaissé vingt buts mais
n’a trouvé que vingt-trois fois le chemin
des filets. Lionel Messi, fer de lance de
Barcelone et Ballon d’Or, a disputé tous
ces matches mais ne compte que quatre
buts à son actif. L’attaquant de l’Atlético
Madrid Sergio Agüero en a marqué quatre
en douze matches et le milieu de Boca
Juniors Juan Riquelme, quatre en neuf
rencontres. Contre toute attente, Carlos
Tévez, le goleador de Manchester City,
n’a inscrit qu’un but en douze matches.
L’Argentine a gagné sa dernière Coupe
du Monde en 1986, après avoir décroché le
titre sur ses terres en 1978. Elle a remporté
la Coupe des Confédérations en 1992 mais
depuis, son seul succès majeur est la Copa
América en 1993.
Malgré une qualification difficile,
l’Argentine possède de grands talents
dans ses rangs et si Maradona se montre
aussi performant comme sélectionneur
que comme joueur, les Sud-Américains
pourraient très bien devenir la « surprise
du chef ». L’Argentine débutera le 12 juin,
à l’Ellis Park, contre le Nigeria, qui est
probablement leur plus sérieux opposant
dans le groupe B.
 Le joueur-clé : Lionel Messi Le sélectionneur
Si de nombreux meneurs de jeu argentins ont pâti de la comparaison avec Diego Diego Armando
Maradona, peu – voire aucun – d’entre eux n’avaient autant de qualités que Lionel Maradona, considéré
Messi pour se rapprocher du grand Pibe de Oro. par beaucoup
Messi a une vision du jeu remarquable, réalise des sprints courts déstabilisants et comme le meilleur
possède une technique sublime. Il est une menace constante pour les défenses adverses. footballeur de
Il avait à peine 13 ans quand sa famille a émigré en Espagne l’histoire, joue
pendant la crise économique argentine. À Barcelone, Messi cette année
a été invité à faire un essai au Camp Nou où Carles Rexach, son entrée au
responsable du centre de formation du Barça, l’a vite repéré. panthéon des sélectionneur. Impulsif et
« Je l’ai tout de suite remarqué. En fait je l’ai symboliquement combattif, il conserve cette aura qui l’a
inscrit au club en notant son nom au dos d’une serviette en éclairé tout au long de sa carrière. Le pas
papier », se rappelle-t-il. de la qualification, il l’a déjà franchi mais
Le Barça a pris en charge le traitement médical nécessaire avec difficulté. Il lui en reste un autre qu’il
pour stimuler ses hormones de croissance, un processus trop connaît mieux que quiconque.
coûteux pour les clubs argentins qui refusaient de le recruter.
Messi fait ses débuts officiels en Liga espagnole fin 2004, L’Équipe probable
mais c’est en 2005 qu’il explose. Grâce à son premier but G Sergio ROMERO
contre Albacete, il devient le plus jeune buteur de l’histoire D Nicolas OTAMENDI
du club avant que l’Espagnol Bojan ne lui ravisse la place en 2008. D Gabriel HEINZE
Depuis, Messi connaît l’apothéose avec le Barça : il remporte trois titres de champion D Martin DEMICHELIS
d’Espagne, la Coupe du Roi, une Supercoupe d’Europe, trois Supercoupes d’Espagne, D Nicolas BURDISSO
deux Ligues des Champions de l’UEFA, la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA et le M Javier MASCHERANO
titre de Joueur Mondial de la FIFA. M Maxi RODRIGUEZ
En sélection, Messi, alias la puce, a disputé la Coupe du Monde de la FIFA, M Juan Sebastian VERON
Allemagne 2006 mais était sur le banc des remplaçants quand l’Argentine a été éliminée. M Lionel MESSI
Il a gagné l’or olympique à Pékin en 2008, mais a dû se contenter de la deuxième place A Carlos TEVEZ
à la Copa América 2007. Si l’Argentine triomphe en Afrique du Sud, Lionel Messi entrera A Sergio AGUERO
définitivement dans la légende.
Bilan des confrontations avec les
Parcours en qualifications autres équipes du groupe
Zone Amérique du Sud J G N P BP BC
GRE 1 1 0 0 4 0
Adversaire Domicile Extérieur
KOR 2 2 0 0 4 1
Chili 2-0 1-0
NIG 3 2 1 0 3 1
Venezuela 4-0 0-2
Bolivie 3-0 6-1
Colombie 1-0 2-1
Équateur 1-1 2-0
Brésil 1-3 0-0
Paraguay 1-1 1-0 La phrase
Pérou 2-1 1-1 « Je répète toujours aux joueurs que trente jours de sacrifices
Uruguay 2-1 0-1
pour pouvoir embrasser la Coupe du Monde, ce n’est rien dans
la vie d’un homme. Y parvenir, ça revient à toucher le ciel avec les
Class. Équipes J G N P Points
mains. J’ai joué plusieurs Coupes du Monde et j’ai disputé deux
1 Brésil 18 9 7 2 34
finales... Je sais comment y arriver, comment gérer un groupe
2 Chili 18 10 3 5 33
et comment préparer les joueurs. Pour parler de ces choses-là,
3 Paraguay 18 10 3 5 33
4 Argentine 18 8 4 6 28
je pense avoir une certaine légitimité. Je n’ai fini ni huitième ni
5 Uruguay 18 6 6 6 24 neuvième, je n’ai pas perdu au premier tour non plus. Dans ce
6 Équateur 18 6 5 7 23 domaine, je peux vous dire que j’en connais un rayon... »
7 Colombie 18 6 5 7 23
8 Venezuela 18 6 4 8 22 Diego Maradona, sélectionneur de l’Argentine
9 Bolivie 18 4 3 11 15
10 Pérou 18 3 4 11 13

FIFA WORLD I DOSSIERS 77

 GROUPE B : NIGERIA
Seul participant à la Coupe s’être imposé
du Monde de la FIFA 2010 à l’avoir emporté
sur les terres du pays hôte, le Nigeria est
demeuré invaincu pendant 12 rencontres,
s’assurant rapidement son billet « retour »
pour l’Afrique du Sud. Sous la direction
de Shaibu Amodu, alors sélectionneur,
les Nigérians ont battu l’Afrique du Sud à
l’aller comme au retour lors du deuxième
tour des éliminatoires de la zone Afrique,
remportant ainsi leurs six rencontres pour
terminer premier de groupe avec une
avance confortable de 11 points.
Le troisième tour a été nettement plus
serré. Sans pour autant concéder la moindre
défaite, le Nigeria n’en a pas moins perdu
des points, en concédant notamment un nul
surprenant au Mozambique. Deux autres
nuls face à leur plus sérieux rival, la Tunisie,
ont même mis les Nigérians en balance avec
les Nord-Africains, avant que le Nigeria
ne décroche finalement sa qualification
à l’issue d’un match à rebondissements
remporté 3-2 face au Kenya.
Au total, le Nigeria a obtenu neuf
victoires et trois nuls, marquant vingt buts
et en encaissant cinq. L’ailier Victor Obinna
et l’attaquant Ikechukwu Uche ont tous
deux inscrit quatre buts, tandis que Yakubu
Aiyegbeni, Peter Odemwingie, Obafemi
Martins et le capitaine Joseph Yobo en
ont inscrit deux.

Amodu n’en sera pas

Le Nigeria était l’un des favoris de la
Coupe d’Afrique des Nations 2010, une
compétition que le pays a remportée en
1980 et 1994. Une défaite décevante 1-0 Le Nigeria a fait un sans-faute en compétition préliminaire de la Coupe du Monde de la
contre le Ghana a valu au sélectionneur FIFA 2010.

Shaibu Amodu d’être démis de ses

fonctions. Une décision qui n’est pas
sans rappeler sa mésaventure de 2002,
lorsqu’il qualifia le Nigeria pour la
Coupe du Monde avant d’être contraint
de jeter l’éponge pour avoir terminé
« seulement » troisième de la Coupe
d’Afrique. Amodu a passé le témoin au
Suédois Lars Lagerbäck, qui, par le plus
grand des hasards, avait dirigé l’équipe
suédoise face au Nigeria lors de la Coupe
du Monde de la FIFA 2002.
Bien qu’il soit versé dans un groupe
difficile, le Nigeria possède un
impressionnant arsenal d’attaquants et
un milieu de grande classe en la personne
de Jon Obi Mikel, qui évolue à Chelsea.
Les Nigérians, qui ont atteint le stade des
huitièmes de finale au cours de deux de
leurs trois dernières participations à la
phase finale de la Coupe du Monde de la
FIFA, pourraient bien donner bien du fil
à retordre à leurs adversaires. Il y a gros
à parier que les joueurs nigérians seront
encore plus motivés par le fait de jouer sur
leur continent.

78 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

 Le joueur-clé : Joseph Yobo Le sélectionneur
Défenseur central le plus constant de l’équipe nigériane, Joseph Yobo est un véritable Lars Lagerback a pris
pilier depuis ses débuts contre la Zambie en 2001, à l’âge de 20 ans. Rapide, puissant, la place de l’ancien
bon joueur de tête et possédant une bonne maîtrise du ballon, Yobo compte parmi sélectionneur,
les meilleurs arrières d’Afrique. Leader des Super Eagles, il a le don d’inspirer l’équipe Shaibu Amodu, en
entière à l’offensive depuis son poste de défenseur. février après que
Après avoir aidé l’équipe nationale U-20 à atteindre les quarts de finale de la Coupe les Super Eagles
du Monde U-20 de la FIFA 1999, Yobo a prouvé, à temps pour la Coupe du Monde de sont arrivés en
la FIFA 2002, qu’il était prêt à intégrer l’équipe nationale. Il a disputé les trois matches troisième position
des Super Eagles en Corée et au Japon, malgré une élimination dans le « groupe de la de la Coupe d’Afrique des Nations 2010.
mort ». À l’origine du but nigérian contre la Suède, il a également été convaincant pendant Ce Suédois de 61 ans a dirigé l’équipe
l’ensemble du tournoi. Sa prestation lui nationale suédoise pendant plus d’une
a valu l’attention de plusieurs grands décennie, partageant notamment le poste
clubs et il a finalement signé à Everton. de sélectionneur avec Tommy Söderberg
Bien que les populaires Super Eagles et la menant en huitièmes de finale des
ne se soient pas qualifiés pour la Coupe Coupes du Monde de la FIFA 2002 et
du Monde de la FIFA, Allemagne 2006, ainsi qu’à trois phases finales de
2006, Yobo a été une figure-clé des championnat d’Europe consécutives.
équipes qui ont fini troisièmes de la
Coupe d’Afrique des Nations (CAN) en L’Équipe probable
2002, 2004, 2006 et 2010 et quart- G Vincent ENYEAMA
de-finaliste en 2008. D Chidi ODIAH
Il a également prouvé sa valeur D Taye TAIWO
pour le Nigeria lors des qualifications D Joseph YOBO
pour la Coupe du Monde de la FIFA D Danny SHITTU
2010. Avec neuf apparitions, Yobo M Kalu UCHE
a fourni ses performances les plus M Sani KAITA
marquantes contre le Sierra Leone et M John Obi MIKEL
la Guinée équatoriale en inscrivant M Victor OBINNA
les seuls buts des deux rencontres. Il A Nwankwo KANU
figurait également dans l’équipe qui a A Yakubu AIYEGBENI
vaincu le Kenya 3-2, permettant ainsi
au Nigeria de gagner son billet pour Bilan des confrontations avec les
l’Afrique du Sud. autres équipes du groupe
Joseph Yobo est marié avec une ancienne « Miss Nigeria » et a créé la Joseph Yobo J G N P BP BC
Foundation qui a pour vocation d’aider les jeunes défavorisés dans son pays. ARG 3 0 1 2 1 3
GRE 2 1 0 1 2 2
KOR 3 0 1 2 3 5

Parcours en qualifications
Zone Afrique : troisième tour, groupe B

Adversaire Domicile Extérieur

Mozambique 1-0 0-0
La phrase
Kenya 3-0 2-3
« Nous savons que la Coupe du Monde est un vrai défi. Nous allons
Tunisie 2-2 0-0
rencontrer d’excellents adversaires comme l’Argentine avec des
joueurs aussi célèbres que Messi. Pour nous, il est important de
Class. Équipes J G N P Points prouver que nous pouvons imposer notre jeu contre les meilleurs. »
1 Nigeria 6 3 3 0 12
2 Tunisie 6 3 2 1 11 Chinedu Obasi, attaquant du Nigeria.
3 Mozambique 6 2 1 3 7
4 Kenya 6 1 0 5 3

FIFA WORLD I DOSSIERS 79

 GROUPE B : RÉPUBLIQUE DE CORÉE
Le talentueux ailier Lee Dong-Gook célèbre son but en match amical contre la Côte d’Ivoire.
Après une première qualification pour la
compétition finale de la Coupe du Monde
de la FIFA en 1954, les supporters de la
République de Corée ont dû patienter
pendant plus de trente ans pour revoir
leur équipe évoluer au plus haut niveau.
C’était au Mexique en 1986. Mais depuis
lors, l’équipe a toujours été présente dans
la compétition-phare du football mondial
et se prépare aujourd’hui à y participer
pour la septième fois consécutive. Une
belle performance.
Malgré leur domination régionale, les
Sud-Coréens ont souvent eu de la peine
à s’affirmer sur le plan mondial, sauf en
2002, lorsqu’ils ont accueilli la compétition
avec le Japon.
Sous la conduite de Guus Hiddink, les
Taeguk Warriors ont entamé la campagne
2002 par une victoire 2-0 face à la Pologne,
avant de prendre le meilleur sur des grands
d’Europe comme le Portugal, l’Italie et
l’Espagne et d’accéder aux demi-finales, où
ils s’inclineront 1-0 face à l’Allemagne. C’est
80 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
la première fois qu’une équipe asiatique
rejoignait le dernier carré, améliorant la
performance de leurs voisins du nord, qui
s’étaient hissés en quarts de finale à la
Coupe du Monde de 1966.
Lors de la Coupe du Monde de la FIFA,
Allemagne 2006, toujours sous la houlette
d’un sélectionneur batave en la personne
de Dick Advocaat, la République de Corée
a obtenu sa première victoire en Coupe
du Monde hors d’Asie en l’emportant 2-1
face au Togo. Grâce à un but égalisateur
tardif de sa vedette Park Ji-Sung, joueur
de Manchester United, l’équipe a même
réalisé un joli match nul face à la France,
futur finaliste, sans pour autant pouvoir
rééditer ses exploits de 2002, à cause
notamment d’une défaite 2-0 contre la
Suisse, synonyme d’élimination.
Sept matches nuls
Bien qu’ils n’aient pas eu à forcer leur
talent pour se qualifier et qu’ils n’aient
essuyé aucune défaite, les Sud-Coréens
ont souvent manqué de punch, comme
le suggèrent leurs sept matches nuls en
quatorze rencontres.
En Afrique du Sud, ils se reposeront bien
sûr beaucoup sur leur star incontestée
et capitaine de l’équipe, Park Ji-Sung,
auteur de cinq buts en onze matches
en éliminatoires. Mais ils peuvent aussi
compter sur leur jeune milieu Ki Sung-
Yueng, âgé de 21 ans et considéré comme
l’un de leurs talents les plus prometteurs,
ainsi que sur leur très rapide ailier Lee
Chung-Yong, qui fêtera ses 22 ans en
Afrique du Sud si son équipe accède aux
quarts de finale.
Il serait peut-être présomptueux
d’espérer à nouveau atteindre le dernier
carré mais les Sud-Coréens auront à cœur
de montrer qu’ils ont tiré les leçons de
leur élimination précoce en 2006. Réussir
une performance à mi-chemin entre
le coup d’éclat de 2002 et la déroute
de 2006 satisferait déjà la plupart des
supporters.
 Le joueur-clé : Park Ji-Sung Le sélectionneur
Comme l’indiquent les surnoms « réservoir d’oxygène » et « trois poumons », de La nomination de
Park Ji-Sung est un bosseur infatigable. Membre régulier de l’équipe de superstars Huh Jung-Moo en
de Manchester United, ce milieur offensif de 29 ans est devenu une idole du football décembre 2007 a
coréen depuis son émergence fulgurante d’une obscurité quasi-totale. mis fin à l’influence
Park a d’abord attiré l’attention de l’actuel sélectionneur de la République de Corée, néerlandaise de
Huh Jung-Moo, en 1999 lorsqu’il a joué en amical pour l’Université de Myongji contre Guus Hiddink et
l’équipe nationale que Huh dirigeait par intérim à l’époque. L’entraîneur a surpris bien Dick Advocaat.
des supporters du pays en décidant d’emmener Park au Tournoi Olympique de Football Après un
de l’année suivante à Sydney, où le démarrage difficile lors des qualifications
joueur a participé aux trois matches de la zone Asie, l’ancien international
de son équipe. coréen a fait taire ses détracteurs en
Deux ans plus tard, il s’est imposé qualifiant son équipe expérimentale pour
dans l’équipe « A » à temps pour jouer la phase finale à deux matches de la fin
un rôle clé dans le succès inédit de la des éliminatoires. Huh a été deux fois
Corée du Sud sous la direction de Guus sélectionneur par intérim de la République
Hiddink lors de la Coupe du Monde de Corée, dirigeant l’équipe U-23 au
FIFA, Corée/Japon 2002. L’infatigable Tournoi Olympique de Football de Sydney
milieu a disputé les sept matches de en 2000.
la Corée du Sud chez elle, marquant
le seul but de leur victoire contre le L’Équipe probable
Portugal avant d’aider les Taeguk G LEE Woon Jae
Warriors à conquérir une incroyable D OH Beom Seok
quatrième place. D LEE Young Pyo
Suivant Hiddink au PSV Eindhoven D CHO Yong Hyung
avant de rejoindre Manchester United, D KANG Min Soo
Park a ensuite participé à la Coupe du M PARK Ji Sung
Monde de la FIFA, Allemagne 2006. M CHO Won Hee
Les Coréens n’ont pas répété leurs M KI Sung Yueng
exploits de 2002, mais Park était sur la pelouse, marquant le but égalisateur du match M LEE Chung Yong
nul 1-1 face aux futurs finalistes français. A LEE Keun Ho
Aujourd’hui capitaine de l’équipe nationale et son meilleur buteur lors des qualifications A LEE Dong Gook
pour l’Afrique du Sud, Park peut se réjouir à l’idée d’écrire d’autres pages de l’histoire du
football lors de sa troisième participation à la Coupe du Monde de la FIFA, ce d’autant Bilan des confrontations avec
plus qu’il a déjà indiqué qu’elle pourrait être sa dernière. les autres équipes du groupe
J G N P BP BC
ARG 2 0 0 2 1 4
GRE 2 1 1 0 2 1
NIG 3 2 1 0 5 3

Parcours en qualifications
Zone Asie, quatrième tour, groupe B

Adversaire Domicile Extérieur

Iran 1-1 1-1
RDP Corée 1-0 1-1
Émirats arabes unis 4-1 0-2
Arabie saoudite 0-0 0-2 La phrase
« Ceci sera le dernier chapitre de ma vie consacrée au football.
Class. Équipes J G N P Points J’investirai toute mon énergie pour obtenir de bons résultats à
1 Rép. de Corée 8 4 4 0 16 la Coupe du Monde. »
2 RDP Corée 8 3 3 2 12
3 Arabie saoudite 8 3 3 2 12 Huh Jung-Moo, sélectionneur de la République de Corée
4 Iran 8 2 5 1 11
5 Émirats arabes unis 8 0 1 7 1

FIFA WORLD I DOSSIERS 81

 GROUPE B : GRÈCE
La Grèce parviendra-t-elle en Afrique du Sud à inscrire son premier but en Coupe du Monde ?
I l semblait impensable que la Grèce se
sépare de son légendaire sélectionneur
allemand Otto Rehhagel après son
sacre européen très inattendu en 2004.
Pourtant, la non-qualification pour
la Coupe du Monde 2006, suivie du
naufrage de l’Euro 2008 – où les Grecs
ont été les premiers champions en titre à
ne pas obtenir un seul point pour défendre
leur couronne – ont mis la pression sur les
responsables de la fédération grecque.
Leur décision de garder leur confiance
à leur fin tacticien allemand, âgé de 71
ans, a néanmoins porté ses fruits, puisque
Rehhagel a été l’artisan de la deuxième
qualification du pays pour la compétition
finale de la Coupe du Monde de la FIFA.
Une fois encore, la campagne a suscité
des critiques car beaucoup estiment que
la Grèce aurait dû être plus convaincante
dans un groupe composé de la Suisse, de
la Lettonie, d’Israël, du Luxembourg et de
la Moldavie.
82 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Quand les Suisses ont essuyé un
historique revers à domicile face au
Luxembourg, la Grèce a pris la tête du
groupe. Mais les troupes de Rehhagel ont
ensuite perdu par deux fois – au Pirée et à
Bâle – contre la Suisse d’Ottmar Hitzfeld.
Les Helvètes reprenant les commandes du
groupe, la Grèce a dû passer par un match
de barrage difficile contre l’Ukraine pour
se qualifier.
Pas de points en 1994
Les supporters grecs ne gardent
pas un souvenir impérissable de la
première participation de leur équipe
à la compétition finale de la Coupe du
Monde de la FIFA. En 1994, ils sont
revenus des États-Unis sans le moindre
point ni le moindre but. D’aucuns font un
parallèle entre les adversaires de l’époque
(Argentine, Nigeria et Bulgarie) et ceux de
2010 (Argentine, Nigeria et République de
Corée) mais, seize ans après, Rehhagel se
refuse à toute comparaison entre les deux
compétitions.
Il rappellera davantage à ses hommes
ce qu’ils ont accompli il y a six ans. Le fait
est que l’équipe compte encore dans ses
rangs un grand nombre de héros de 2004.
Le plus charismatique est sans doute le
capitaine Angelos Charisteas, l’homme qui
a marqué le but de la victoire dans la finale
de 2004 contre le Portugal. On notera
aussi la présence des très expérimentés
milieux de terrain Georgios Karagounis et
Kostas Katsouranis, ainsi que du gardien
Konstantinos Chalkias, doublure d’Antonios
Nikopolidis au Portugal il y a six ans.
La Grèce serait bien inspirée de remporter
son premier match, contre la République
de Corée, le 12 juin. Dans un passé récent,
l’avantage est cependant aux Asiatiques,
auteurs d’un nul 1-1 et d’une victoire 1-0
dans les deux rencontres amicales qui les
ont opposés aux troupes de Rehhagel en
2006 et 2007.
 Le joueur-clé : Angelos Charisteas Le sélectionneur
L’attaquant Angelos Charisteas a déjà certainement marqué l’histoire du football grec À 71 ans, Otto
en inscrivant le but victorieux en finale de l’Euro 2004, permettant aux Grecs de ravir Rehhagel participera
le trophée aux hôtes portugais. à sa première phase
Ce géant de 1,91 m a commencé sa carrière professionnelle en 1997 et a évolué finale de Coupe du
avec certaines des meilleures équipes européennes. Il a fait ses débuts au sein du club Monde de la FIFA
amateur Strimonikos Serron avant de rejoindre l’Aris Salonique, et a d’emblée permis et sera le doyen
au club de monter en première division grecque. des entraîneurs en
Ses bonnes performances lui ont valu d’être transféré en Allemagne au Werder Afrique du Sud. Il a
Brême en 2002 où il a continué de gonfler ses statistiques en Bundesliga et en Coupe mené une carrière couronnée de succès en
de l’UEFA. L’année 2004 restera comme Allemagne, avant de connaître sa plus belle
son année : en plus de décrocher le titre réussite à la tête de la sélection hellène.
européen avec la Grèce, il remporte le Sous la conduite de Rehhagel, la Grèce
championnat et la Coupe d’Allemagne. a renoué avec l’élite six ans après son
Mais sa présence en équipe première unique titre continental et seize ans après
est loin d’être systématique. Aussi, il sa dernière participation à l’épreuve reine
décide de rejoindre les Pays-Bas et l’Ajax du football mondial.
Amsterdam pour bénéficier de plus de
temps de jeu. L’Équipe probable
Avec l’arrivée de Henk Ten Cate à G Alexandros TZORVAS
l’Ajax, Charisteas devient le cinquième D Vasileios TOROSIDIS
attaquant de la formation. Il finit par D Nikos SPIROPOULOS
rejoindre le Feyenoord Rotterdam, sans D Vangelis MORAS
pour autant s’y sentir plus à l’aise. Au D Sotirios KYRGIAKOS
final, Nuremberg, son club actuel, s’est M Alexandros TZIOLIS
attaché ses services en 2007, même s’il M Kostas KATSOURANIS
a prêté le joueur pour un an au Bayer M Georgios KARAGOUNIS
Leverkusen en 2009. M Dimitrios SALPINGIDIS
Ayant fait ses débuts en sélection grecque en 2001, Charisteas totalise aujourd’hui A Theofanis GEKAS
23 buts en 82 matches, ce qui fait de lui le meilleur buteur en activité du Bateau Pirate. A Angelos CHARISTEAS
En plus de marquer le but du sacre européen au Portugal en 2004, il a été inclus dans
le onze-type de la compétition. L’attaquant de Nuremberg essayera une fois de plus Bilan des confrontations avec
d’entrer dans l’histoire du football de son pays en devenant le premier Grec à marquer les autres équipes du groupe
en phase finale de Coupe du Monde de la FIFA. J G N P BP BC
ARG 1 0 0 1 0 4
KOR 2 0 1 1 1 2
Parcours en qualifications NIG 2 1 0 1 2 2

Zone Europe : groupe 2 / Matches de barrages*

Adversaire Domicile Extérieur

Israël 2-1 1-1
Suisse 1-2 2-0
Moldavie 3-0 1-1
Lettonie 5-2 0-2
Luxembourg 2-1 0-3
Ukraine* 0-0 0-1
La phrase
Class. Équipes J G N P Points
« Les joueurs ont réussi grâce à leur formidable passion et à
1 Suisse 10 6 3 1 21 leur esprit de compétition. Et sans doute les Dieux étaient-ils
2 Grèce 10 6 2 2 20 également de leur côté »
3 Lettonie 10 5 2 3 17
4 Israël 10 4 4 2 16 Otto Rehhagel, sélectionneur de la Grèce.
5 Luxembourg 10 1 2 7 5
6 Moldavie 10 0 3 7 3

FIFA WORLD I DOSSIERS 83

PETIT GROUPE
ENTRE AMIS
Maradona s’écroule après un contact avec le Nigérian Sunday Oliseh lors du match de groupe remporté 2-1 par l’Argentine en Coupe du
Monde de la FIFA 1994.
Par Rex Gowar à Buenos Aires
L’Argentine, le Nigeria et la Grèce auront
un sentiment de déjà-vu en Afrique du Sud
puisque ces trois équipes se retrouveront
ensemble en phase de groupes tout
comme lors de la Coupe du Monde de
la FIFA 1994. Autre point commun : ces
trois pays espèrent faire beaucoup mieux
qu’il y a seize ans.
En 1994, le groupe était cependant
complété par la Bulgarie – cette année
par la République de Corée – et l’Argentine
était considérée comme le favori du
84 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
groupe, tout comme elle risque de l’être
cette année. Cependant, c’est le Nigeria
qui avait pris la première place devant la
Bulgarie et l’Argentine, après que les trois
équipes ont terminé à égalité de points.
Les Sud-Américains avaient pourtant fait
des débuts tonitruants, triomphant 4-0
de la Grèce grâce à un triplé de Gabriel
Batistuta et un but de Diego Maradona,
capitaine légendaire qui participera à la
campagne sud-africaine mais cette fois
en tant que sélectionneur.
L’Argentine a ensuite dominé le Nigeria
2-1, mais le rêve des Albicelestes commença
à tourner au cauchemar avec l’annonce du
contrôle de dopage positif de Maradona.
Sans son leader et stratège, l’équipe a
perdu 2-0 sa dernière rencontre en phase
de groupes contre la Bulgarie, avant de
s’incliner en huitièmes de finale 3-2 contre
la Roumanie.
Deux jours plus tard, c’était au tour du
Nigeria de rentrer au pays. Les Super Eagles
on pourtant longtemps semblé en mesure
de se qualifier pour les quarts de finales
puisqu’ils menaient 1-0 à deux minutes de
la fin du temps règlementaire grâce à un
but d’Emmanuel Amunike. Mais Roberto
Baggio a égalisé avant d’inscrire le but de
la victoire en prolongations sur penalty.
La Grèce a pour sa part dû quitter sa
première Coupe du Monde de la FIFA sans
avoir inscrit le moindre point, ni même
marqué le moindre but.
Bien sûr, seize ans sont une éternité dans
le football, et peu de grands joueurs actuels
vont s’inquiéter de ce qu’ont accompli
– ou ont manqué d’accomplir – leurs
prédécesseurs au cours d’un tournoi lors
duquel la plupart d’entre eux était à l’école
primaire, voire en maternelle.
En particulier, la Grèce arrivera en
Afrique du Sud avec une réputation
nettement renforcée par rapport à 1994,
principalement en raison de son triomphe
inattendu lors de l’EURO 2004, mais
également grâce à son organisation et
son sens de la discipline acquis sous la
direction de son sélectionneur allemand
Otto Rehhagel.
Oublier la gloire d’antant
En ce qui concerne l’Argentine, Maradona
est bien entendu le lien le plus évident avec
1994, et lorsque l’Albiceleste affrontera
le Nigeria à l’Ellis Park le 12 juin prochain,
il fera ses débuts de sélectionneur en
Coupe du Monde de la FIFA contre la
même équipe qu’il a affrontée lors de son
dernier match sous le maillot argentin.
Il est clair que les supporters argentins
préfèreront se souvenir des éditions de
1986, lorsque le capitaine Maradona avait
mené la sélection à son deuxième titre
mondial, et 1990, lorsque le Pibe de Oro
était à nouveau à la tête de la formation
qui ne s’est inclinée qu’en finale face à la
RFA (1-0).
Bien entendu, la principale différence
entre 1986 et 2010 réside dans le fait
que l’Argentine ne peut plus compter sur
Maradona en tant que joueur ; mais bon
nombre de supporters sont convaincus que
l’Albiceleste a trouvé en Lionel Messi le
digne successeur du légendaire numéro 10.
Pendant la poussive campagne de
qualification de l’Argentine, Messi a semblé
être l’unique joueur certain de faire le
voyage en Afrique du Sud car Maradona
a convoqué plus de cent joueurs dans les
dix-huit mois qui suivirent sa nomination.
Cependant, il semblerait que l’ossature de
l’équipe ait pris forme. En mars dernier, les
hommes de Maradona ont engrangé une
victoire rassurante face à l’Allemagne à
Munich avec une composition très proche
de celle qui a décroché la qualification en
octobre dernier en Uruguay. Maradona a
accordé sa confiance à la vaste majorité de
ces joueurs lorsqu’il a communiqué sa liste
provisoire de trente joueurs en mai dernier.
Le puzzle nigérian
Si l’Argentine a enfin retrouvé un semblant
de continuité, de nombreux supporters
nigérians se demandent quel impact
aura eu l’arrivée tardive de leur nouveau
sélectionneur au moment où les Super
Eagles entreront en lice lors de la Coupe
du Monde de la FIFA 2010.
Après avoir terminé «  seulement  »
troisième de la Coupe d’Afrique des Nations
2010, le Nigeria a décidé de se séparer de
Shaibu Amodu, le remplaçant en février
par le Suédois Lars Lagerbäck.
« Bien sûr, j’aurais aimé qu’on ait plus
de temps pour se préparer », a reconnu
Lagerbäck dans un entretien accordé en
avril dernier à FIFA.com. « Cependant, la
Fédération Nigériane de Football a vraiment
fait du bon travail en programmant nos
matches amicaux et en faisant en sorte que
La Grèce parviendra-t-elle en Afrique du Sud à inscrire son premier but en Coupe du
Monde ?
l’équipe puisse bien se préparer. Cela me
permet également d’évaluer les joueurs. »
Avec seulement deux équipes qualifiées
pour la phase à élimination directe contre
trois en 1994, le Nigeria sera on ne peut
plus heureux d’obtenir les mêmes résultats
que lors de sa campagne américaine. En
effet, avant d’être remplacé, Amodu avait
laissé entendre que les performances de
1994 pourraient selon lui être une source
de motivation supplémentaire.
« Ce groupe est similaire à celui que
nous avions en 1994. Je ne veux pas parler
d’histoire mais les gens se souviendront de
nos prestations lors de cette compétition
même si beaucoup de gens pensaient
que nous ne serions pas bons », avait
déclaré Amodu juste après le tirage au
sort. « Pour les équipes africaines, cette
Coupe du Monde est une occasion unique
de montrer au reste du monde ce qu’elles
valent. Nous avons déjà affronté certains de
nos adversaires auparavant et nous avons
une idée précise de ce qui nous attend. »
Amodu ne sera pas là pour voir les Super
Eagles retrouver l’Argentine et la Grèce
et leurs nouveaux rivaux de République
de Corée. Ces trois équipes savent que
l’histoire peut être utile – pour trouver de la
motivation, tirer des leçons ou simplement
se remémorer des formidables moments –,
mais en Afrique du Sud, le passé n’aura
plus du tout d’importance au moment
où se présentera l’opportunité d’écrire de
nouveaux chapitres de l’histoire.
FIFA WORLD I DOSSIERS 85
 GROUPE C – ANGLETERRE
Le capitaine de l’Angleterre célèbre un des trente-quatre buts inscrits par son équipe lors de son impressionnant parcours en compétition
préliminaire.
Essentiel pour son club et son pays,
Wayne Rooney a donné des sueurs froides
à tout un peuple quand il a quitté le terrain
sur blessure lors du match de Ligue des
Champions entre Manchester United et le
Bayern de Munich. Heureusement pour les
supporters anglais, déjà sous le choc du
forfait de leur superstar David Beckham
pour la Coupe du Monde de la FIFA,
Afrique du Sud 2010, Rooney, 24 ans et
natif de Liverpool, n’a été que légèrement
touché aux ligaments de la cheville.
Après avoir été dirigée notamment par
Kevin Keegan, Sven-Göran Eriksson et Steve
McClaren, l’équipe d’Angleterre a signé un
superbe parcours qualificatif depuis l’arrivée
de Capello, remportant neuf de ses dix
rencontres dans le Groupe 6 et marquant
34 buts – record de la zone Europe – pour
six buts encaissés. La seule défaite a été
concédée face à l’Ukraine, en octobre 2009,
alors que la qualification était déjà assurée,
mettant un terme à une série de dix victoires
86 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
en compétition préliminaire de la Coupe du
Monde depuis 2005.
Une longue attente
Les supporters anglais gardent bien sûr
à l’esprit que leur pays n’a remporté qu’à
une seule reprise le trophée mondial. En
1966, à Wembley, l’Angleterre battait la
RFA 4-2 en finale, après prolongations.
Depuis, c’est en 1990, en Italie, que les
Anglais ont réalisé leur meilleur parcours.
Sous la houlette du regretté Sir Bobby
Robson, l’Angleterre avait échoué en
demi-finales, éliminée aux tirs au but
par l’Allemagne, future championne du
monde.
Après les déceptions de l’EURO 2004
et de la Coupe du Monde de la FIFA,
Allemagne 2006 – où l’Angleterre a par
deux fois été éliminée aux tirs au but par
le Portugal – les Anglais ne s’étaient pas
qualifiés pour l’EURO 2008 à la surprise
générale. L’Angleterre se doit de remettre
les pendules à l’heure en Afrique du Sud.
Sous la houlette de Fabio Capello,
l’Angleterre peut compter sur une solide
défense, avec John Terry et Rio Ferdinand,
mais aussi sur des milieux créatifs tels
que Steven Gerrard et Frank Lampard,
et des attaquants redoutables, comme
Rooney, auteur de neufs buts en autant
de rencontres qualificatives. Peter Crouch
et Jermain Defoe, de Tottenham, ont eux
aussi prouvé leur efficacité.
Si l’Angleterre passe le premier tour, elle
pourrait croiser la route de son vieux rival
allemand, avec la redoutable perspective
d’un énième dénouement aux tirs au but.
 Le joueur-clé : Wayne Rooney Le sélectionneur
Si, pour les Anglais, la Coupe du Monde de la FIFA, Italie 1990 a été celle de « Gazza », Fabio Capello a
Afrique du Sud 2010 pourrait bien entrer dans l’histoire comme celle de « Wazza ». De remporté la Serie A
fait, Wayne Rooney a déjà surpassé Paul Gascoigne, talentueux non-conformiste, sur avec le Milan AC,
tous les plans sauf un : il n’a pas encore électrisé les foules d’une Coupe du Monde de l’AS Rome et la
la FIFA. Tout porte à croire que cette année sera celle de ce joueur de 24 ans qui, avec Juventus de Turin,
neuf buts inscrits lors des qualifications, a été le meilleur buteur anglais après avoir et deux titres en
signé sa meilleure saison en tant qu’attaquant. Principal buteur depuis le départ de Espagne avec le
Cristiano Ronaldo du Manchester United, Rooney a repris le flambeau et dépassé pour Real Madrid. Dès
la première fois la marque des trente buts. son arrivée, il s’est attelé à développer
En février 2003, Rooney a fait l’esprit d’équipe d’Angleterre, une
ses débuts en amical dans l’équipe entreprise d’envergure compte tenu des
nationale à l’âge de 17 ans et 111 grands joueurs qui la composent. La
jours, contre l’Australie. Après un qualification, acquise à deux journées de
passage sans difficulté au niveau la fin des éliminatoires, et l’unique défaite
international et un transfert d’Everton concédée illustrent l’efficacité démontrée
au Manchester United qui n’est pas par Capello en relativement peu de temps.
passé inaperçu, il a participé à deux
tournois internationaux majeurs et, L’Équipe probable
avec United, remporté trois fois le titre G David JAMES
de champion d’Angleterre ainsi que la D Glen JOHNSON
Ligue des Champions de l’UEFA 2008. D Ashley COLE
Son importance pour l’Angleterre D John TERRY
est apparue clairement lors de l’EURO D Rio FERDINAND
2004 où il a marqué quatre buts avant M Frank LAMPARD
de quitter le terrain avec une fracture M Gareth BARRY
du métatarse en quarts de finale, M James MILNER
faisant subitement chuter les chances M Shaun WRIGHT-PHILLIPS
de l’Angleterre. Deux ans plus tard, M Steven GERRARD
lors de la Coupe du Monde de la FIFA A Wayne ROONEY
2006, Rooney – et l’Angleterre – ont vu leurs espoirs anéantis par un carton rouge en
quarts de finale pour faute envers le Portugais Ricardo Carvalho. Bilan des confrontations avec les
Quatre ans après Gelsenkirchen, Rooney a considérablement gagné en maturité. autres équipes du groupe
Devenu père en octobre dernier, il est passé pour la première fois capitaine de l’équipe J G N P BP BC
d’Angleterre le mois suivant à Dubaï lors d’une rencontre amicale avec le Brésil. En dépit SVN 1 1 0 0 2 1
de ses qualités exceptionnelles, il se donne toujours à fond pour son équipe et aucun USA 9 7 0 2 35 8
défenseur n’a envie de se retrouver face à lui en Afrique du Sud. ALG 0 0 0 0 0 0

Parcours en qualifications
Zone Europe : groupe 6
Adversaire Domicile Extérieur
Andorre 6-0 0-2
Croatie 5-1 1-4
Kazakhstan 5-1 0-4 La phrase
Belarus 3-0 1-3 « Je pense que nous avons mis les choses au clair. Depuis l’arrivée
Ukraine 2-1 1-0
du nouveau sélectionneur, nous avons travaillé dur ; nous avons
Class. Équipes J G N P Points
maintenant tellement plus confiance en nous, et cela se voit à
1 Angleterre 10 9 0 1 27 notre jeu. Nous avons franchi une étape importante en nous
2 Ukraine 10 6 3 1 21 qualifiant, mais il reste beaucoup à faire. »
3 Croatie 10 6 2 2 20
4 Belarus 10 4 1 5 13 Frank Lampard milieu de terrain de l’Angleterre
5 Kazakhstan 10 2 0 8 6
6 Andorre 10 0 0 10 0

FIFA WORLD I DOSSIERS 87

 GROUPE C – ÉTATS-UNIS
Le gardien des États-Unis Tim Howard chante à tue-tête après le dernier match de qualification contre le Costa Rica.
Rappelons aux sceptiques que les États-
Unis disputeront en Afrique du Sud leur
sixième phase finale de la Coupe du Monde
de la FIFA consécutive. Après une belle
campagne qualificative et une superbe
victoire en demi-finales de la Coupe des
Confédérations de la FIFA 2009 face
à l’armada espagnole, les États-Unis
vont vouloir confirmer leur surprenante
accession aux quarts de finale à la Coupe
du Monde de la FIFA 2002.
En finale de la Coupe des Confédérations
de la FIFA 2009, les États-Unis ont même
mené 2-0 face au Brésil, avant que le
quintuple champion du monde n’inscrive
trois buts. Une compétition qui a mis en
lumière le talent et la détermination des
Américains.
Les États-Unis se sont qualifiés pour
la compétition finale de la Coupe du
Monde de la FIFA 2010 en terminant à la
première place des qualifications de la zone
Amérique du Nord, centrale et Caraïbes, au
détriment du Mexique. Au cours de cette
88 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
campagne, les US Boys ont enregistré 13
victoires et 2 nuls en 18 matches, avec 42
buts inscrits et 16 concédés.
Les Américains l’ont emporté face à
la Barbade, au Guatemala, à Trinité-et-
Tobago, au Salvador, à Cuba (avec un
6-1 sans appel à Washington) et enfin au
Honduras, une victoire 3-2 à San Pedro Sula
leur assurant leur billet pour l’Afrique du
Sud. Le temps fort de la campagne a été
la victoire 2-0 sur le Mexique à Columbus,
même si les États-Unis ont ensuite essuyé
un gros revers (5-0) face à ces mêmes
Mexicains en finale de la Gold Cup.
Altidore en grande forme
Les hommes forts de l’équipe sont
Jozy Altidore, meilleur buteur en phase
qualificative, Clint Dempsey (Fulham),
Landon Donovan (Los Angeles Galaxy),
meilleur buteur de tous les temps et
recordman de sélections en équipe
nationale, ou encore Michael Bradley
(Borussia Mönchengladbach), fils du
sélectionneur Bob Bradley. Tim Howard,
gardien d’Everton, reste également un
élément clé de l’équipe. Bob Bradley espère
par ailleurs que le Milanais Oguchi Onyewu,
pièce maîtresse de la défense, sera rétabli
en temps voulu.
Les États-Unis sont parmi les vingt
premiers du Classement mondial FIFA/
Coca-Cola, après s’être hissés à la
quatrième place en avril 2006. Leur
meilleure performance en Coupe du
Monde remonte à 1930, en Uruguay, avec
une place en demi-finales. En 1950, ils
ont signé une mémorable victoire face à
l’Angleterre (1-0) à Belo Horizonte. Ils ont
dû ensuite attendre quarante ans avant
de redisputer une compétition finale
de Coupe du Monde. En CONCACAF,
seul le Mexique compte davantage de
participations. En Afrique du Sud, les
Américains tenteront de faire mieux qu’en
2006, éliminés dans la phase de groupes
malgré un joli match nul contre l’Italie,
futur vainqueur.
 Le joueur-clé : Landon Donovan Le sélectionneur
En 1999, à 17 ans, Landon Donovan a décroché le Ballon d’Or du meilleur joueur de la À l’origine, Bob
Coupe du Monde U-17 de la FIFA en Nouvelle-Zélande, recevant peu après sa première Bradley a été désigné
invitation à un camp d’entraînement de l’équipe nationale des États-Unis. Ce prodige sélectionneur par
évoluant en milieu offensif compte désormais plus de 100 sélections et est devenu le intérim, mais grâce
meilleur buteur de l’histoire de la sélection. Pas mal pour un joueur qui n’a que 28 ans ! à une série de
Débutant chez les internationaux « A » en 2001, Donovan a rejoint l’équipe de Bruce dix victoires, il a
Arena pour la Coupe du Monde de la FIFA Corée / Japon 2002 où, à l’âge de 20 ans, il obtenu un contrat
a joué un rôle important dans l’accession des États-Unis aux quarts de finale. Véritable permanent. Ceux
électron libre sur le front de l’attaque, il a marqué deux fois au cours de l’excellente qui doutaient encore de ses qualités en
campagne des US Boys, contre la Pologne au n’ont pu qu’être conquis lors de la Coupe
premier tour et lors du mémorable huitième des Confédérations de la FIFA 2009,
de finale gagné face au Mexique. lorsque les États-Unis évincèrent les favoris
Il a fallu à Donovan un peu plus de temps espagnols en demi-finales, avant d’être
pour faire son chemin dans le football de club. battus in extremis en finale 3-2 par le Brésil.
En rejoignant en 1999 l’équipe allemande
du Bayer Leverkusen, il est devenu l’un des L’Équipe probable
plus jeunes joueurs américains de l’histoire G Tim HOWARD
à signer un contrat professionnel avec un D Steve CHERUNDOLO
club d’outre-Atlantique, mais il a passé les D Carlos BOCANEGRA
années suivantes à faire la navette entre les D Oguchi ONYEWU
États-Unis et l’Allemagne, décrochant des D Jonathan BORNSTEIN
titres pendant des périodes de prêt dans la M Michael BRADLEY
Major League Soccer mais ayant du mal à M Landon DONOVAN
s’imposer au sein de l’effectif de Leverkusen. M Clint DEMPSEY
Après une performance en demi-teinte M DaMarcus BEASLEY
pour l’équipe américaine présente lors de A Edson BUDDLE
la Coupe du Monde de la FIFA, Allemagne A Jozy ALTIDORE
2006, d’aucuns se sont demandé si le jeune joueur avait déjà perdu de sa superbe,
mais Donovan a su rebondir, aidé en cela par une période beaucoup plus brillante en Bilan des confrontations avec
Angleterre pour le compte d’Everton. les autres équipes du groupe
Excellent dribbleur et finisseur, et considéré comme l’un des joueurs américains les J G N P BP BC
plus doués techniquement de sa génération, Donovan est fin prêt pour jouer son va- ENG 9 2 0 7 8 35
tout en Afrique du Sud. ALG 0 0 0 0 0 0
SVN 0 0 0 0 0 0

Parcours en qualifications
Zone CONCACAF : quatrième tour

Adversaire Domicile Extérieur

Mexique 2-0 2-1
Salvador 2-1 2-2
La phrase
Trinité-et-Tobago 3-0 0-1
Costa Rica 2-2 3-1
« Nous sommes très fiers d’avoir terminé premiers de notre
Honduras 2-1 2-3 groupe. C’est une grande performance qui a exigé beaucoup
de détermination de la part de notre équipe. Chaque fois que
Class. Équipes J G N P Points
nous sommes entrés sur le terrain, nous avons voulu montrer
1 États-Unis 10 6 2 2 20 au monde de quoi nous étions capables, et je pense que c’est
2 Mexique 10 6 1 3 19 exactement ce que nous avons fait. »
3 Honduras 10 5 1 4 16
4 Costa Rica 10 5 1 4 16 Bob Bradley sélectionneur des États-Unis.
5 Salvador 10 2 2 6 8
6 Trinitré-et-T. 10 1 3 6 6

FIFA WORLD I DOSSIERS 89

 GROUPE C : ALGÉRIE
L’Algérien Karim Matmour parvient à éliminer le Malien Mohamed Sissoko pendant la phase de groupes de la Coupe d’Afrique des Nations.
C’est au terme d’une campagne en dents
de scie que l’Algérie a obtenu son billet
pour la compétition finale de la Coupe
du Monde 2010, après 24 ans d’absence.
Leur victoire dans un match de barrage
électrique face à l’Égypte, rivale de toujours,
a néanmoins suscité une formidable liesse
populaire.
Une volée d’Anther Yahia dans un angle
impossible, digne de Marco van Basten, à
la 40e minute a permis à l’Algérie de coiffer
sur le fil le champion d’Afrique en titre lors
d’une rencontre organisée au Soudan en
novembre dernier.
Ce match a mis un terme à une
campagne de treize rencontres ponctuée
de huit victoires, deux nuls et trois défaites.
Sans pour autant avoir de grands buteurs,
l’Algérie peut compter sur de belles
individualités comme Rafik Saifi, Karim
Ziani, de Wolfsburg, et Yahia, le héros de
Khartoum, tous auteurs de trois buts, mais
aussi Rafik Djebbour, de l’AEK Athènes, et
90 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Abdelkader Ghezzal, de Sienne, en Serie
A (deux buts chacun).
Les Fennecs ont terminé les éliminatoires
avec seulement un point d’avance sur la
Gambie, le Sénégal et le Libéria avant
d’affronter les Pharaons dans un match
de barrage d’anthologie.
La bonne cette fois ?
Les Nord-Africains, qui vont participer
pour la troisième fois à la compétition
finale de la Coupe du Monde de la FIFA,
où ils seront les seuls représentants du
monde arabe, tenteront cette fois de
franchir le premier tour. En 1982, en
Espagne, l’Algérie a été victime d’un
mauvais scénario car après l’avoir
emporté 2-1 face à l’Allemagne et 3-2
face au Chili, l’équipe a subi un surprenant
revers (2-0) contre l’Autriche, synonyme
d’élimination. Quatre ans plus tard, au
Mexique, après un partage 1-1 contre
l’Irlande du Nord, l’Algérie a été battue
en toute logique par le Brésil (1-0) et
l’Espagne (3-0).
Le plus grand fait d’armes de l’Algérie
remonte à 1990, lorsque l’équipe a
remporté pour la première fois – et sur
son sol – la Coupe d’Afrique des Nations,
avec des victoires convaincantes face au
Nigéria (5-1), à la Côte d’Ivoire (3–0), à
l’Égypte (2–0) et au Sénégal (2-1). Quelque
200 000 supporters s’étaient rassemblés au
Stade 5 Juillet 1962 pour assister, en finale,
à la deuxième victoire de leur équipe sur
le Nigeria, grâce à un but en solitaire de
Cherif Oudjani.
Pour ce qui est de l’équipe actuelle,
Yahia est déjà un héros national grâce
à son but providentiel contre l’Égypte.
Les autres vedettes de l’équipe dirigée
par Rabah Saadane sont l’arrière central
des Rangers Madjid Bougherra, l’arrière
latéral de Portsmouth Nadir Belhadj, le très
athlétique gardien Lounes Gaouaoui et le
milieu défensif Yazid Mansouri.
 Le joueur-clé : Madjid Bougherra Le sélectionneur
Si pendant les qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA, l’Algérie n’a encaissé R a b ah S aâ dan e
que trois buts, elle le doit en grande partie aux performances de Madjid Bougherra. avait démissionné
Intraitable dans les duels, il se bat sur tous les ballons et sait parfaitement diriger son de son poste de
équipe depuis son poste de défenseur central. De plus, il se déplace sur la pelouse avec sélectionneur de
une élégance rare et apparait souvent là où on ne l’attend pas pour sortir son équipe l’équipe nationale
de situations chaudes voire même parfois quasi désespérées. Ainsi, il s’est vu attribuer après la Coupe du
le surnom de « Magic » par ses supporters. Monde de la FIFA
Bougherra avait déjà joué pour le FC Gueugnon, Crewe Alexandra, Sheffield Wednesday 1986. Refusant de
et Charlton avant de rejoindre les Glasgow Rangers en 2008. Ce géant de 1,88 m reprendre les rênes des Fennecs à plusieurs
n’aurait pu rêver d’une meilleure reprises, il a finalement accepté de revenir
première saison en Écosse puisque en 2007. À plus de 64 ans, Saâdane,
les Rangers ont décroché le doublé célèbre pour son calme et sa sérénité, a
coupe-championnat ; Bougherra mené le Raja Casablanca à la victoire en
étant même désigné « joueur de Ligue des Champions de la CAF en 1989 et
l’année » par les supporters. a remporté la Ligue des champions arabes
S’il est né en France, Bougherra avec l’ESS Sétif en 2007.
a tenu à défendre les couleurs
de l’Algérie. Il fait ses débuts L’Équipe probable
internationaux en 2004 et compte G Lounes GAOUIAOUI
aujourd’hui plus de quarante D Rafik HALLICHE
sélections pour trois buts inscrits. Il D Nadir BELHADJ
a notamment marqué le but du 2-0 D Madjid BOUGHERRA
face à la Zambie à Chililabombwe D Anther YAHIA
en match de qualification, qui s’est M Yazid MANSOURI
avéré décisif pour l’accession des M Mourad MEGHNI
Fennecs à la phase finale de la Coupe M Hassan YEBDA
du Monde de la FIFA 2010. M Karim ZIANI
Blessé au genou durant les A Rafik SAIFI
éliminatoires, il est resté impassible et A Abdelkader GHEZZAL
a de nouveau séduit ses supporters
en livrant de solides performances défensives, notamment lors du dernier match décisif Bilan des confrontations avec les
face à l’Égypte. La forme qu’il a également affichée en club cette saison montre qu’il sera autres équipes du groupe
l’un des éléments clés de l’équipe algérienne lors de la Coupe du Monde de la FIFA 2010. J G N P BP BC
ENG 0 0 0 0 0 0
USA 0 0 0 0 0 0
SVN 0 0 0 0 0 0

Parcours en qualifications
Zone Afrique : troisième tour, groupe C /
Match d’appui*

Adversaire Domicile Extérieur

La phrase
Rwanda 3-1 0-0
Égypte 3-1 2-0
« Notre qualification permet au pays de faire son retour sur le
Zambie 1-0 0-2 devant de la scène. C’est un bonheur et même un honneur d’en
être à l’origine. Je suis touché en voyant le bonheur que nous
Égypte* 1-0
avons apporté à notre peuple. C’est un superbe exemple pour
Class. Équipes J G N P Points la jeunesse »
1 Algérie 6 4 1 1 13
2 Égypte 6 4 1 1 13 Rabah Saâdane, sélectionneur de l’Algérie
3 Zambie 6 1 2 3 5
4 Rwanda 6 0 2 4 2

FIFA WORLD I DOSSIERS 91

 GROUPE C : SLOVÉNIE
La Slovénie célèbre son triomphe inattendu contre la Russie en match de barrage.
Le but victorieux de la Slovénie dans
le match de barrage contre la Russie
en novembre dernier a créé un choc.
Pourtant, l’équipe avait déjà mis un terme
dans le groupe 3 aux espoirs de la Pologne
et de la République tchèque, pourtant
qualifiées pour la Coupe du Monde 2006
et l’EURO 2008 et favorites pour les deux
premières places. Mais les Polonais et les
Tchèques ont déçu et c’est finalement
le « mano a mano » entre la Slovénie
et la Slovaquie qui s’est révélé le plus
passionnant.
Après les victoires de la Slovénie face à
l’Irlande du Nord, Saint-Marin et la Pologne
et des nuls honorables contre les Polonais
et les Tchèques à l’extérieur, la bataille
a fait rage jusqu’à l’arrivée. La Slovénie
disputait la première place du groupe à la
Slovaquie, une équipe qu’elle avait battue
à deux reprises 2-1 et 2-0. La Slovaquie
allait pourtant arracher une victoire décisive
en Pologne (1-0), obligeant la Slovénie à
passer par un match de barrages contre
la Russie de Guus Hiddink.
La première manche à Moscou a vu
l’attaquant d’Everton Bilyaletdinov réussir
92 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
un doublé, donnant aux Russes une
avance a priori confortable, avant que le
Slovène Nejc Pecnik marque un précieux
but à deux minutes à peine du coup de
sifflet final. Lors de la seconde manche,
disputée à Maribor, contre toute attente,
un but de Zlatko Dedič allait permettre
à la Slovénie d’arracher son billet pour
l’Afrique du Sud.
Novakovic le métronome
Au cours des éliminatoires, la Slovénie a
aligné sept victoires en douze matches,
pour seulement trois défaites (en
déplacement), avec vingt buts inscrits pour
six encaissés. Meilleur buteur : l’attaquant
de Cologne Milivoje Novakovič, auteur de
cinq buts en douze sélections. Le gardien
Samir Handanovič a lui aussi fait toute la
campagne. Le capitaine, Robert Koren,
milieu de terrain très offensif évoluant
à West Bromwich Albion, apporte aussi
beaucoup à une équipe slovène très
organisée qui figure aujourd’hui dans le
top 30 mondial.
Le football slovène n’a pas une longue
histoire, le pays n’ayant obtenu son
indépendance qu’en 1991. L’équipe s’est
qualifiée pour l’EURO 2000 et la Coupe
du Monde 2002 mais a été rapidement
éliminée dans les deux cas, perdant
même tous ses matches en 2002. Non
qualifiés pour la Coupe du Monde 2006,
les Slovènes ont de nouveau fait montre
d’un certain potentiel en devenant la
seule équipe à avoir battu l’Italie – future
championne du monde – au cours des
éliminatoires.
Le sélectionneur slovène Matjaž Kek
estime que l’Angleterre, l’un de ses
adversaires dans le Groupe C, pourrait
décrocher le titre dans cette Coupe du
Monde 2010. Les deux équipes ne se sont
rencontrées qu’à une seule reprise lors
d’un match amical en septembre 2009
à Wembley, un match remporté 2-1 par
l’Angleterre. La Slovénie n’a jamais joué
contre les États-Unis ou l’Algérie, qu’elle
rencontrera lors de son premier match le 13
juin. Mais après avoir surpassé les attentes
de leurs supporters les plus optimistes,
les hommes de Kek espèrent bien signer
quelques exploits retentissants en Afrique
du Sud.
 Le joueur-clé : Samir Handanovič Le sélectionneur
La référence à son poste, l’Italien Gianluigi Buffon, a dit de lui qu’il était « l’un des Avec une seule
meilleurs gardiens d’Italie », tandis que ses fans slovènes le considèrent déjà comme l’un sélection
des meilleurs du monde. La Coupe du Monde de la FIFA 2010 offre à Samir Handanovič internationale en
une chance de montrer au monde entier que sa réputation est loin d’être usurpée. tant que joueur
À seulement 25 ans, le gardien de l’Udinese a gagné sa place en équipe nationale pour la Slovénie en
grâce à ses performances lors des qualifications pour la Coupe du Monde au cours 1992, Matjaž Kek
desquelles il a dirigé l’une des défenses les plus efficaces de toute la zone Europe. Les a eu beaucoup
trois buts concédés en huit matches de groupe suffisent à prouver ses qualités, sans plus de succès
oublier la victoire décisive contre la Russie en barrages le 18 novembre, où la Slovénie comme sélectionneur, dirigeant les équipes
n’a pas encaissé de but. nationales U-15 et U-16 avant de prendre
Bien que sa famille soit d’origine les rênes des « A » à partir de janvier 2007.
bosniaque, Handanovič est né à Ljubljana Il a depuis surpassé toutes les attentes en
où il a fait ses premiers pas au Slovan qualifiant son équipe pour la phase finale
Mavrica et Zagorje de 2002 à 2003. Déjà de la compétition phare de la FIFA, et a
prometteur, ce grand gardien de 1,93 m récemment reconnu que « la Slovénie a
a été repéré par l’équipe de première réalisé un rêve ».
division Domzale, où il n’a fait que sept
apparitions avant que l’Udinese jette son L’Équipe probable
dévolu sur lui à l’été 2004. G Samir HANDANOVIC
Il venait d’avoir 20 ans, mais D Miso BRECKO
en quelques mois à peine, le 17 D Bojan JOKIC
novembre 2004, il avait fait ses débuts D Marko SULER
internationaux, n’encaissant aucun but D Bostjan CESAR
lors d’une rencontre amicale face à M Robert KOREN
la Slovaquie. Après plusieurs prêts en M Andraz KIRM
Serie B, Handanovič a été rappelé par M Aleksandar RADOSAVLJEVIC
l’Udinese en 2007 où il est devenu le M Valter BIRSA
portier titulaire du club, son assurance, A Zlatko DEDIC
son habileté dans les airs et ses qualités A Milivoje NOVAKOVIC
de stoppeur de penalty lui valant le surnom d’Il Portiere.
Secondé par son cousin Jasmin Handanovič, sa doublure en sélection nationale Bilan des confrontations avec les
slovène, il pourrait bien entrevoir de nouveaux horizons s’il continue sur sa lancée en autres équipes du groupe
Afrique du Sud. J G N P BP BC
ENG 1 0 0 1 1 2
USA 0 0 0 0 0 0
Parcours en qualifications ALG 0 0 0 0 0 0

Zone Europe : groupe 3 / Match de barrages*

Adversaire Domicile Extérieur

Pologne 3-0 1-1
Slovaquie 2-1 0-2
Irlande du Nord 20- 1-0
Rép. tchèque 0-0 1-0
Saint-Marin 5-0 0-3 La phrase
« Pour un petit pays comme le nôtre, c’est un exploit de se qualifier
Russie* 1-0 1-2
pour une Coupe du Monde. Avant ces qualifications, personne
Class. Équipes J G N P Points
ne misait sur cette jeune équipe. Mais à présent, les joueurs et
1 Slovaquie 10 7 1 2 22 tout le pays sont fiers de notre succès. Nous voulons montrer
2 Slovenia 10 6 2 2 20 que nous pouvons nous mesurer aux meilleurs. »
3 Rép. tchèque 10 4 4 2 16
4 Irlande du N. 10 4 3 3 15 Milivoje Novakovič, attaquant de la Slovénie.
5 Pologne 10 3 2 5 11
6 Saint-Marin 10 0 0 10 0

FIFA WORLD I DOSSIERS 93

RÉCRIRE
L’HISTOIRE
L’attaquant Joe Gaetjens est porté en triomphe après la victoire surprise des États-Unis contre l’Angleterre en 1950.
Par Michael Lewis
Le 12 juin prochain, le match de groupe
entre les États-Unis et l’Angleterre
rappellera sûrement à certains la victoire
surprise des Américains lors de la Coupe
du Monde de 1950. Or la cuvée 2010 des
US Boys compte bien entrer à son tour
dans l’histoire du football.
« 1950, c’est de l’histoire ancienne. Il ne
faut pas vivre dans le passé mais il ne faut
pas pour autant l’oublier ». C’est ainsi que
l’ancien international américain Walter Bahr
résume la nostalgie qui entoure aujourd’hui
la sensationnelle victoire 1-0 de son équipe
face à l’Angleterre lors de la phase de
poules de la Coupe du Monde de la FIFA
1950. Un match qui depuis décembre attire
de nouveau l’attention des médias puisque
le tirage au sort de la Coupe du Monde
de la FIFA 2010 a réuni ces deux équipes
dans un même groupe.
Pour ceux qui ignorent tout du football
des années 50, il est peut-être difficile
94 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
d’imaginer à quel point la victoire des
États-Unis fut une surprise à l’époque.
Le fossé qui était censé séparer les deux
équipes avant le match était si vaste que
le journaliste anglais du Daily Mail John
Thompson avait écrit avoir vu son équipe
nationale s’incliner contre une « équipe
dont j’ignorais qu’elle jouait au football ».
Considérés par beaucoup comme
les inventeurs du football, les Anglais
disputaient leur première Coupe du Monde
de la FIFA et faisaient partie des favoris au
même titre que le Brésil, pays organisateur.
Le sélectionneur Walter Winterbottom
disposait d’une pléiade de stars dans son
équipe qui aurait été assurée par la Lloyd’s
of London pour un montant présumé
de trois millions de dollars américains,
une somme considérable à l’époque.
De son côté l’équipe américaine était
composée d’amateurs et de joueurs semi-
professionnels évoluant dans l’American
Soccer League et dans des championnats
locaux. Certains joueurs étaient même
payés cinq dollars par match. Inutile de
préciser que ces joueurs avaient en outre
besoin d’un emploi afin de joindre les deux
bouts, ce qui rend la victoire des Américains
face aux Anglais d’autant plus incroyable.
Incroyable mais vraie. Le match s’est
disputé à Belo Horizonte, une ville qui
était alors une petite cité minière au nord
du Brésil et qui est désormais une ville
dynamique de 2,4 millions d’habitants.
Les comptes-rendus de 1950 affirment
que les États-Unis ont subi la pression
anglaise pendant une grande partie de la
première période avant qu’un but de la
tête de l’attaquant d’origine haïtienne Joe
Gaetjens à la 37e minute ainsi que des arrêts
de grande classe du gardien américain
Frank Borghi ne leur offrent une victoire
inespérée aussi bien par les supporters que
par les joueurs.
 « À l’époque, je n’avais pas réalisé à quel
point cette victoire était extraordinaire »,
se souvient Walter Bahr, âgé aujourd’hui
de 83 ans. « Nous ne connaissions pas
vraiment la Coupe du Monde. Aux États-
Unis, le concept de Coupe du Monde
était encore ignoré. C’est seulement avec
le temps qu’on a pris conscience de la
signification de cette victoire. »
Toutefois, on omet souvent de dire que
le résultat de ce match n’était décisif pour
aucune des deux équipes. Les Anglais,
qui avaient débuté la compétition par
une victoire 2-0 face au Chili auraient pu
renverser la vapeur mais ont finalement
été éliminés après leur défaite 1-0 face
au vainqueur du groupe, l’Espagne. Les
Américains avaient débuté la compétition
en perdant leur premier match face à
l’Espagne, et leur victoire face à l’Angleterre
s’est avérée être leur seule du tournoi
puisqu’elle a été suivie d’une lourde défaite
5-2 face au Chili.
Électrochoc
Ce match n’a pas non plus bouleversé
l’équilibre des forces entre le Nouveau
Monde et la vieille Europe. En effet, de
nombreux historiens du football ont
défini les débuts calamiteux des Anglais
en Coupe du Monde comme un véritable
électrochoc qui a permis aux inventeurs du
football de se rendre compte que le reste
du monde avait rattrapé son retard, et
même dépassé l’Angleterre. Seize ans plus
tard, l’Angleterre devenait championne du
monde alors que le football aux États-Unis
était en difficulté.
L’enthousiasme de la victoire s’est
rapidement dissipé. À son retour du
Brésil, Walter Bahr s’attendait à un
accueil triomphal à l’aéroport mais seule
son épouse l’attendait. Pire encore, au
lieu de connaître un essor aux États-Unis,
son sport a connu un déclin pendant
près de quarante ans. Au cours de cette
période, un championnat professionnel,
la North American Soccer League, qui
avait attiré Pelé, Franz Beckenbauer,
Carlos Alberto et Johan Cruyff ainsi que
d’autres stars du football mondial, a vu
le jour avant de disparaître quelques
années plus tard.
Après le succès de 1950, il a fallu
dix campagnes de qualification pour la
Coupe du Monde avant que les États-
Unis ne retrouvent leur place au sein de
l’élite mondiale, en se qualifiant, avec une
équipe composée de jeunes diplômés,
pour la Coupe du Monde de la FIFA, Italie
1990. Malgré une nouvelle élimination au
premier tour, ces joueurs allaient former
la colonne vertébrale de l’équipe qui s’est
qualifiée pour les huitièmes de finale de la
Coupe du Monde de la FIFA 1994 devant
son public. Plus important encore, cette
compétition a servi de tremplin pour la
création de la Major League Soccer (MLS),
le championnat professionnel américain
que la FIFA souhaitait mettre en place
comme élément de l’héritage laissé par la
Coupe du Monde.
La MLS en est désormais à sa quinzième
saison et même si elle a connu quelques
mésaventures, de nombreux joueurs
américains qui se préparent pour la Coupe
du Monde de la FIFA 2010 évoluent au
sein de clubs de MLS ou y ont débuté
leur carrière.
Plus d’effet de surprise
Le football aux États-Unis étant en bien
meilleure forme qu’il y a 60 ans, une victoire
américaine serait bien moins surprenante
cette année, même si l’Angleterre figure
encore une fois parmi les favoris de la
compétition. Ce qui est sûr, c’est que
les Anglais ne sous-estimeront pas les
Américains comme en 1950. En effet,
depuis 1990, les Américains se sont imposés
comme une puissance régionale qui, dans
un bon jour, peut rivaliser avec les toutes
meilleures nations. L’étonnant parcours
des Américains qui les a conduit jusqu’en
finale de la Coupe des Confédérations
de la FIFA 2009 n’est sûrement pas passé
inaperçu en Angleterre. En finale, les
Américains menaient 2-0 à la mi-temps
face au Brésil, avant de finalement s’incliner
3-2. Cette compétition, au cours de laquelle
les États-Unis ont également décroché
une victoire surprise en demi-finales face
à l’« invincible » Espagne, aura permis
aux Américains de s’habituer à l’hiver
et à l’environnement sud-africains ainsi
qu’aux changements d’altitude entre les
trois villes dans lesquelles se dérouleront
leurs matches de poule.
Le sélectionneur américain Bob Bradley
rechigne naturellement à insister sur les
succès passés, que ce soit celui de 2009
ou celui de 1950, mais il reconnaît que
le match de Belo Horizonte occupe
toujours une place à part dans le cœur
des supporters américains.
«  Nous avons fait de notre mieux
pour que les joueurs connaissent un peu
l’histoire, et la victoire de 1950 est un
événement dont nous sommes fiers »,
a-t-il affirmé récemment. « Le fait que
nous débutions notre campagne face à
l’Angleterre permet à notre équipe et à
notre sport d’attirer à nouveau l’attention.
Nous avons trois matches à jouer au
premier tour, mais tout commence par
l’Angleterre. »
Outre le facteur historique, de
nombreux joueurs américains connaissent
parfaitement le football anglais, puisqu’ils
évoluent – ou ont évolué – dans des clubs
anglais. Ainsi, ce match aura un goût
particulier pour des joueurs tels que Tim
Howard et Landon Donovan (Everton), Clint
Dempsey (Fulham), Stuart Holden (Bolton)
et Jozy Altidore (Hull City).
« Je suis sûr que ça va être vraiment
intense, surtout dans le monde dans
lequel on vit, avec les blogs, Internet et
ce genre de choses », a reconnu Landon
Donovan. « Évidemment, notre boulot
consiste à rester en dehors de tout ça
et à se concentrer sur l’équipe. Mais les
supporters vont prendre beaucoup de
plaisir et ce match me passionne autant
en tant que joueur qu’en tant que
supporter. »
Bien qu’Internet et les blogs étaient aussi
inimaginables en 1950 qu’une victoire
des États-Unis face à l’Angleterre, le
point commun entre ces deux époques
complètement différentes est que seul le
résultat compte. Peu importe quelle équipe
aura les meilleures statistiques, seul le score
est important.
Lorsqu’on lui demande s’il serait satisfait
d’un score de 1-0 le 12 juin prochain,
Bradley n’hésite pas une seule seconde et
répond par l’affirmative – non sans arborer
un large sourire.
FIFA WORLD I DOSSIERS 95
 GROUPE D : ALLEMAGNE
Lukas Podolski en pleine célébration lors de la nette victoire de l’Allemagne 6-0 contre le Liechtenstein au début des éliminatoires.
À l’entame de la dernière Coupe
du Monde, organisée sur son sol,
il n’y avait pas grand monde pour
miser sur les chances de l’Allemagne.
Malgré son pedigree – les Allemands
ont participé à toutes les compétitions
finales sauf deux et remporté trois titres,
seulement devancés par l’Italie, quatre
fois victorieuse, et le Brésil, quintuple
champion du monde – la jeune équipe
de Jürgen Klinsmann était vue comme
une assez pâle copie des grandes équipes
allemandes du passé.
Comme toujours, l’Allemagne a cloué
le bec des critiques, terminant l’édition
2006 à la troisième place, avec le plus
grand nombre de buts inscrits. Dirigée
aujourd’hui par l’ancien assistant de
Klinsmann, Joachim Löw, et avec en poche
quatre années d’expérience de plus et un
titre officieux de vice-champion d’Europe
en 2008, l’Allemagne fait cette fois bel et
bien partie des favoris.
96 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
La Nationalmannschaft (équipe nationale)
n’a pas perdu un seul match au cours des
éliminatoires pour la Coupe du Monde
2010, avec huit victoires et deux nuls et
vingt-six buts inscrits contre cinq encaissés.
Le Bavarois d’origine polonaise Miroslav
Klose en a inscrit pas moins de sept en
huit rencontres, tandis que son collègue de
Cologne Lukas Podolski, de même origine,
en a mis six en neuf matches. Le milieu de
terrain de Chelsea Michael Ballack en a
quatre à son actif, contre trois pour Bastian
Schweinsteiger, du Bayern.
Impitoyablement efficaces ?
L’efficacité dont les Allemands ont fait
preuve lors des éliminatoires a fait grincer
quelques dents. Il faut reconnaître qu’ils
n’ont pas fait dans le détail en empilant
un 10-0 à l’équipe du Liechtenstein en
deux rencontres. Ils ont aussi infligé à
la Russie sa première défaite à domicile
en éliminatoires de la Coupe du Monde.
Soulignant l’efficacité et les qualités
techniques des Allemands, le sélectionneur
de la Russie, Guus Hiddink, a indiqué qu’il
faudrait compter avec l’Allemagne cette
année.
Reste à voir comment l’Allemagne
pourra évoluer sans son capitaine Michael
Ballak, blessé lors de la finale de la FA Cup
quelques semaines avant le coup d’envoi
de la compétition.
Les hommes de Löw devraient pouvoir
gagner aisément leur groupe. Ils débuteront
à Durban le 13 juin, face à l’Australie, une
équipe qu’ils ont battue deux fois. Ils ont
aussi infligé une lourde défaite (6-1) au
Ghana lors de la seule confrontation entre
les deux pays et n’ont été battus que sept
fois en 31 rencontres par la Serbie. À
ce jour, aucune équipe européenne n’a
remporté la Coupe du Monde en dehors
du Vieux Continent mais l’Allemagne a
le talent, l’expérience et la détermination
pour réussir cet exploit.
 Le joueur-clé : Bastian Schweinsteiger Le sélectionneur
Il y a déjà bien longtemps que Bastian Schweinsteiger n’est plus considéré comme une Joachim Löw est
simple étoile filante du football allemand. À l’approche de la Coupe du Monde de la FIFA depuis longtemps
2010, « Schweini » retrouve son meilleur niveau et a participé activement à l’excellente sorti de l’ombre de
saison du Bayern de Munich, où repositionné dans l’axe, il a parfaitement organisé le Jürgen Klinsmann
jeu bavarois. Il n’en fallait pas plus pour que de nombreux observateurs le considèrent qu’il avait encore
comme le candidat idéal pour succéder à Michael Ballack, blessé de dernière minute, assisté lors de la
dans l’entrejeu des triple champions du monde. Coupe du Monde
Schweinsteiger a fait ses débuts 2006 dans son
internationaux en 2004 à l’occasion propre pays, même s’il n’a pas réalisé
d’un match amical face à la Hongrie à pleinement les objectifs formulés lors de
Kaiserslautern (0-2). Seulement quatre son entrée en fonction le 12 juillet 2006 :
années plus tard, en mai 2008, il a fêté sa 50e victoire au championnat d’Europe et
sélection à 23 ans – un record de précocité poursuite de la philosophie du football
dans l’histoire du football allemand. Révélé allemand offensif défendue par Klinsmann.
sur la scène internationale lors de la Coupe Grâce à son calme, sa sobriété et sa
des Confédérations de la FIFA 2005 dans son sympathie tant avec les vedettes qu’avec
pays, le milieu offensif a rapidement conquis les médias, l’ancien buteur du SC Freiburg
les supporters grâce à sa son insouciance se fait néanmoins respecter.
et ses solides prestations. Un an plus tard,
lors de la Coupe du Monde de la FIFA 2006 L’Équipe probable
en Allemagne, le sélectionneur Jürgen G Manuel NEUER
Klinsmann lui confie l’animation du flanc D Andreas BECK
gauche de la Mannschaft. Lors du match D Philipp LAHM
pour la troisième place face au Portugal D Heiko WESTERMANN
(3-1), il marque deux buts et est à l’origine D Per MERTESACKER
du troisième. M Piotr TROCHOWSKI
Doté d’une excellente technique et d’une M Marko MARIN
grande intelligence de jeu, Schweinsteiger a M Sami KHEDIRA
de plus nettement progressé dans les duels M Bastian SCHWEINSTEIGER
ces derniers mois. En outre, il possède désormais une grande expérience internationale A Lukas PODOLSKI
avec plus de 70 sélections à son compteur. Incontournable au Bayern de Munich, il A Miroslav KLOSE
semble sur la voie royale pour devenir le nouveau leader de l’équipe nationale allemande.
Bilan des confrontations avec les
autres équipes du groupe
J G N P BP BC
AUS 2 2 0 0 7 3
Parcours en qualifications GHA 1 1 0 0 6 1
Zone Europe, groupe 4 SRB 27 16 4 7 49 32

Adversaire Domicile Extérieur

Liechtenstein 4-0 0-6
Finlande 1-1 3-3
Russie 2-1 0-1
Pays de Galles 1-0 0-2
La phrase
Azerbaïdjan 4-0 0-2 « Autrefois, l’Allemagne a remporté des succès, ce qui stimule
également les générations futures. Nous comptons sans doute
Class. Équipes J G N P Points
parmi les nations qui ont des chances de disputer le titre. En tant
1 Allemagne 10 8 2 0 26 que triple champions du monde et double champions d’Europe,
2 Russie 10 7 1 2 22 notre objectif est d’arriver en finale et de décrocher le titre. »
3 Finlande 10 5 3 2 18
4 Pays de Galles 10 4 0 6 12 Philipp Lahm, défenseur de l‘Allemagne
5 Azerbaïdjan 10 1 2 7 5
6 Liechtenstein 10 0 2 8 2

FIFA WORLD I DOSSIERS 97

 GROUPE D : AUSTRALIE
L’Australie est devenue un des grands noms de l’AFC et se prépare à disputer sa deuxième Coupe du Monde.
Le vieil adage voulant que l’on attend
un bus pendant des heures et que
tout à coup il y en a deux qui arrivent
pourrait aussi s’appliquer aux récentes
campagnes de qualification australiennes
(concluantes) pour la Coupe du Monde
de la FIFA. Qualifiée pour la première fois
pour la compétition finale en 1974, l’équipe
australienne, alors purement amateur, avait
perdu face aux deux Allemagnes – la RFA et
la RDA –avant de réussir un match nul 0-0
contre le Chili. Les supporters australiens
ont ensuite dû attendre trente-deux ans
pour voir leur équipe se qualifier une
nouvelle fois pour la Coupe du Monde.
Et voilà qu’elle réédite cet exploit quatre
ans plus tard.
Entre les Coupes du Monde de 1974 et
de 2006, il y a eu pas mal d’échecs sur le fil,
dont des défaites en barrages face à l’écosse
(1986), à l’Argentine (1994), à l’Iran (1998)
et à l’Uruguay (2002). Aujourd’hui, après
98 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
avoir quitté la confédération océanienne
pour rejoindre la confédération asiatique,
l’Australie paraît avoir trouvé sa vitesse
de croisière.
Désireux de rester dans la droite ligne de
la campagne de 2006 qui lui a notamment
permis de faire douter l’Italie jusqu’à la 95e
minute, avant qu’un penalty ne vienne
sceller le sort d’un huitième de finale très
« accroché », les Australiens ont également
connu des moments difficiles sur le chemin
de la qualification pour la Coupe du Monde
2010. Ils se sont pourtant classés premiers
de leur groupe, avec cinq points d’avance
sur leur dauphin, le Japon.
Une solide défense
Dirigée par Pim Verbeek, appelé à succéder
à son compatriote Guus Hiddink, l’Australie
doit ses récents succès en grande partie
à sa défense de fer, orchestrée par Lucas
Neill, l’un des plus solides défenseurs
centraux qui soient. Son gardien Mark
Schwarzer, pensionnaire de Fulham, a signé
un record national pendant les éliminatoires
de la Coupe du Monde de la FIFA avec sept
rencontres consécutives sans le moindre
but encaissé.
Les Australiens ne manquent pas
non plus d’atouts en attaque. S’ils n’ont
concédé que quatre buts au cours des
éliminatoires, ils en ont en revanche inscrit
dix-neuf. Tout comme Brett Emerton des
Blackburn Rovers, Tim Cahill d’Everton en
a six à son actif, soulignant son rôle clé
dans l’équipe. Quant à Joshua Kennedy,
attaquant de Nagoya Grampus, et à Harry
Kewell, de Galatasaray, ils comptent tous
deux trois réalisations.
L’Australie a de l’expérience et du talent
mais son premier match à Durban le 13 juin
l’oppose à l’Allemagne, victorieuse 3-0 en
1974. Si l’Allemagne l’emporte, il faudra
que l’Australie se reprenne face au Ghana.
 Le joueur-clé : Lucas Neill Le sélectionneur
Quelles que soient ses performances en club, celles du capitaine australien Lucas Neill A près un long
en tant que défenseur de l’équipe nationale ont été d’une extrême régularité. Sur le apprentissage
terrain, il est une source d’inspiration pour son équipe et sa présence a largement s o us l ’a il e d e
contribué à la grande assurance défensive de l’Australie au cours des années passées. Guus H id dink ,
Devenu capitaine en octobre 2006, Neill est un excellent tacleur, un bon joueur de tête Pim Verbeek est
qui fait preuve d’habileté en milieu de terrain. Bien qu’il évolue maintenant en défense sorti de l’ombre
centrale dans l’équipe nationale, il est très polyvalent, comme à l’époque de ses débuts lorsqu’il a mené
où il mettait ses nombreuses qualités au la République de
service de son club et de son pays. Corée en finale de la Coupe d’Asie de
Neill fait partie de la génération dorée l’AFC 2007. Il a pris les rênes de l’équipe
qui a joué à domicile lors du Tournoi australienne en décembre 2007. Misant sur
Olympique de Football de Sydney il y a dix une solide défense et des ailiers talentueux,
ans. Mais c’est sa performance pour les Verbeek a insufflé un solide esprit d’équipe
Socceroos lors de la victoire en barrages et forgé ainsi une unité extrêmement
contre l’Uruguay, en novembre 2005, qui motivée et concentrée.
a sans doute marqué le tournant de sa
carrière internationale. La performance L’Équipe probable
de Neill a été majestueuse dans une G Mark SCHWARZER
ambiance surchauffée, et il a contribué D Luke WILKSHIRE
à la victoire de l’Australie en inscrivant un D David CARNEY
penalty plein de maîtrise et de sang froid. D Jade NORTH
Lors de la Coupe du Monde de la FIFA D Lucas NEILL
2006, Neill a été inébranlable pendant les M Brett HOLMAN
quatre matches disputés par l’Australie. M Brett EMERTON
Malheureusement, il s’est vu reprocher M Tim CAHILL
une faute à l’encontre de Fabio Grosso, M Marco BRESCIANO
fournissant alors à l’équipe qui allait devenir championne du monde un penalty de A Harry KEWELL
dernière minute salvateur. A Joshua KENNEDY
Neill, qui joue aujourd’hui pour le club d’Istanbul Galatasaray avec son coéquipier
en sélection Harry Kewell, va s’efforcer de répéter ses impressionnantes performances Bilan des confrontations avec les
réalisées lors des qualifications pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010 au cours autres équipes du groupe
desquelles l’Australie n’a encaissé que quatre buts en quatorze matchs. J G N P BP BC
GER 2 0 0 0 3 7
SER 0 0 0 0 0 0
GHA 6 4 1 1 7 3

Parcours en qualifications
Zone Asie : quatrième tour, groupe A

Adversaire Domicile Extérieur

Ouzbékistan 2-0 0-1
Qatar 4-0 0-0
Bahreïn 2-0 0-1 La phrase
Japon 2-1 0-0 « Nous devons y aller et faire mieux que la dernière fois. Je crois
que, dans la vie, il faut se fixer des objectifs ; c’est ce que vont
Class. Équipes J G N P Points
faire les joueurs. Nous voulons faire mieux que la dernière fois
1 Australie 8 6 2 0 20 et ferons tout notre possible pour y arriver. »
2 Japon 8 4 3 1 15
3 Bahreïn 8 3 1 4 10 Pim Verbeek (sélectionneur de l’Australie).
4 Qatar 8 1 3 4 6
5 Ouzbékistan 8 1 1 6 4

FIFA WORLD I DOSSIERS 99

 GROUPE D : SERBIE
Le défenseur Nemanja Vidić (centre) est tout sourire après son but inscrit en match de qualification contre la Roumanie en mars 2009.
S urnommés les Aigles Blancs, en
référence à l’aigle à double tête qui orne le
blason figurant sur leur drapeau national,
les Serbes pourraient fort bien être l’équipe
surprise du Groupe D. Certes, face à
l’expérience des Allemands et aux qualités
athlétiques des Ghanéens, le petit état
européen n’a jamais fait figure de favori
dans cette compétition mais personne ne
songerait à contester la qualité des talents
individuels présents dans cette équipe.
Par ailleurs, la Serbie n’est pas sans
expérience en Coupe du Monde si l’on tient
compte des participations précédentes
sous les couleurs de l’ex-Yougoslavie. Les
Serbes étaient également de la partie à la
Coupe du Monde de 2006, alors unis à
leur voisin monténégrin. Une expérience
qui s’est avérée peu convaincante avec
trois défaites à la clé face aux Pays-Bas, à
100 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
l’Argentine (avec un 6-0 retentissant) et
à la Côte d’Ivoire.
Alignée pour la première fois en Coupe
du Monde sous les couleurs exclusivement
serbes, l’équipe a fait ses débuts officiels
en tant que nation indépendante il y a
moins de quatre ans, en août 2006, avec
une victoire 3-1 dans un match amical
l’opposant à la République tchèque. C’est
à leur large victoire contre la Roumanie
en octobre 2009 que les Serbes doivent
leur surprenante qualification pour la
compétition finale de la Coupe du Monde,
devant la France, contrainte de passer par
les barrages pour obtenir son billet pour
l’Afrique du Sud.
La tête froide jusqu’au bout
Avec quatre points d’avance sur les
champions du monde de 1998 avant
sa dernière confrontation avec son
principal rival à Belgrade, l’équipe
de Radomir Antić a su garder la tête
froide en réalisant un nul 1-1 face aux
Bleus, avant de décrocher son billet à
l’issue d’une convaincante victoire sur
la Roumanie 5-0. En dix rencontres, la
Serbie a enregistré sept victoires, un nul
et deux défaites.
Cette campagne de qualification a
démontré le potentiel collectif et il est
clair qu’il sera difficile de venir à bout
d’une équipe qui peut se targuer d’avoir
pour dernier rempart Vladimir Stojković,
le Mancunien Nemanja Vidić en défense,
le très polyvalent Dejan Stanković de
l’Inter de Milan au milieu de terrain et un
buteur de talent tel que Milan Jovanović
de Liverpool. La France en sait quelque
chose.
 Le joueur-clé : Nemanja Vidić Le sélectionneur
Avec ses tacles précis et son jeu de tête impressionnant, Nemanja Vidić est considéré Radomir Antić a
comme l’un des meilleurs défenseurs centraux du monde. passé huit années
Engagé par les géants de l’Étoile Rouge de Belgrade à l’âge de 14 ans à peine, Vidić impressionnantes
s’est rapidement imposé dans l’équipe première dont il a vite été nommé capitaine. de sa carrière de
Après avoir valu au club un doublé coupe-championnat en 2003/04, il a été transféré footballeur au
au Spartak Moscou. Ce dernier n’est parvenu à le garder que quelques saisons, avant sein du Partizan
que Manchester United ne le recrute début 2006. Belgrade et
Vidić a formé au cœur de la défense des Red a obtenu des
Devils un superbe duo avec Rio Ferdinand, qui contrats en Turquie, en Espagne et en
s’est avéré capital pour la conquête de trois titres Angleterre, mais c’est comme entraîneur
consécutifs en Premier League et, en 2008, en Ligue de Zaragoza, du Real Madrid, d’Oviedo et
des Champions de l’UEFA et en Coupe du Monde surtout de l’Atlético Madrid, qu’il a prouvé
des Clubs de la FIFA. sa classe avec un incroyable doublé coupe-
Il a fait ses débuts internationaux six ans plus tôt championnat lors de la première de ses
et a aidé la Serbie-et-Monténégro à battre l’Espagne trois saisons au club. Nommé entraîneur
pour se qualifier pour la Coupe du Monde de la FIFA de la Serbie en 2008 après une absence
2006. Avec Goran Gavrančić, Mladen Krstajić et Ivica de quatre ans, Antić a rapidement projeté
Dragutinović, Vidić faisait partie d’une arrière-garde l’équipe en tête du groupe de qualifications
redoutable qui a concédé un seul but en dix matches pour la Coupe du Monde devant la France,
de qualification. Mais lors de l’entraînement final favorite du groupe.
pour le tournoi, Vidić a été gravement blessé et
contraint de voir son équipe s’écrouler après trois L’Équipe probable
défaites consécutives, y compris un humiliant 6-0 G Vladimir STOJKOVIC
contre l’Argentine. D Antonio RUKAVINA
De retour pour les qualifications à la Coupe du Monde de la FIFA 2010, avec huit D Ivan OBRADOVIC
apparitions dont quatre sans encaisser aucun but, Vidić ne devrait pas revivre les D Branislav IVANOVIC
déboires de 2006. D Nemanja VIDIC
« Je pense que nous serons mieux préparés qu’il y a quatre ans », a-t-il récemment M Dejan STANKOVIC
déclaré. « Ça ne sera pas facile, mais nous avons un bon pressentiment et pensons M Nenad MILIJAS
pouvoir faire assez bonne impression. » M Milos KRASIC
Si la Serbie ne sous-estime pas un groupe comprenant l’Allemagne, l’Australie et le M Milan JOVANOVIC
Ghana, aucune de ces équipes ne prend à la légère une défense menée par le « meilleur A Nikola ZIGIC
défenseur du monde », selon le manager de son club, Sir Alex Ferguson. A Marko PANTELIC

Bilan des confrontations avec

les autres équipes du groupe
Parcours en qualifications J G N P BP BC
Zone Europé, groupe 7 GER 27 7 4 16 32 49
AUS 0 0 0 0 0 0
Adversaire Domicile Extérieur GHA 1 1 0 0 3 1
Îles Féroé 2-0 0-2
France 1-1 2-1
Lituanie 3-0 2-1
Autriche 1-0 1-3
Roumanie 5-0 2-3 La phrase
« Nous sommes ravis d’avoir décroché une place en Afrique du
Class. Équipes J G N P Points
Sud. Nous avons prouvé que nous sommes une équipe forte. Je
1 Serbie 10 7 1 2 22 suis sûr que nous ferons de notre mieux et ne décevrons pas nos
2 France 10 6 3 1 21 supporters à la Coupe du Monde. »
3 Autriche 10 4 2 4 14
4 Lituanie 10 4 0 6 12 Nikola Žigić, attaquant serbe.
5 Roumanie 10 3 3 4 12
6 Îles Féroé 10 1 1 8 4

FIFA WORLD I DOSSIERS 101

 GROUPE D : GHANA
Le gardien Richard Kingson exulte après la victoire du Ghana contre le Nigeria en demi-finales de la Coupe d’Afrique des Nations.
Mis à part l’Afrique du Sud, qualifiée
d’office, le Ghana a été le premier pays
africain à obtenir son billet pour la Coupe
du Monde de la FIFA 2010 grâce à une
campagne de qualification qui s’est soldée
par huit victoires, un nul et seulement trois
défaites.
Rejoints dans la compétition finale
par cinq autres nations africaines toutes
désireuses d’améliorer les performances
relativement modestes du continent en
Coupe du Monde, le Ghana tentera de
tirer parti de l’expérience acquise il y a
quatre ans. Plus jeune équipe en lice lors
d’Allemagne 2006, les Black Stars ont
été battus assez facilement – à la surprise
générale d’ailleurs – par l’Italie, futur
vainqueur de l’épreuve, avant de bien
rebondir avec une victoire 2-0 contre la
République tchèque et une autre 2-1 face
aux États-Unis.
102 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Sans sa star Michael Essien, suspendu,
le Ghana a vu l’aventure se terminer face
au Brésil sur un sévère 3-0. Les Ghanéens
ont pourtant signé un parcours tout à fait
honorable qui devrait donner confiance
à une équipe aujourd’hui bien plus
expérimentée.
Poids lourds africains
Valeur sûre du continent africain, le
Ghana a remporté la Coupe d’Afrique
des Nations à quatre reprises (1963,
1965, 1978 et 1982). Seule l’Égypte a fait
mieux, avec sept titres. C’est la décevante
troisième place du Ghana en 2008 – aux
yeux des dirigeants en tout cas – qui
a coûté à Claude Le Roy son poste de
sélectionneur. Le Serbe Milovan Rajevac a
pris le relais et aura notamment la pénible
tâche de mener le Ghana à la victoire
face à ses compatriotes (voir l’article
«  Compatriotes, amis et maintenant
rivaux » en page 104).
L’un des points forts du Ghana, c’est
son entrejeu, avec le trio que forment
Essien (Chelsea), Muntari (Inter) et Appiah
(Bologne), ce dernier portant d’ailleurs le
brassard de capitaine. Excellents en défense,
ils sont tous capables d’adresser des centres
millimétrés à une solide ligne d’avants où l’on
trouve des talents comme Asamoah Gyan
(Stade Rennais), Prince Tagoe (Hoffenheim),
ou encore Matthew Amoah (NAC Breda).
S’appuyant en outre sur une solide base
arrière composée des défenseurs centraux
John Mensah et John Pantsil et du gardien
Richard Kingson, évoluant tous trois en
Premier League anglaise, le Ghana ne
sera pas une équipe facile à battre. Ainsi,
si l’Allemagne est favorite du groupe D,
beaucoup estiment que le Ghana ne devrait
pas être très loin derrière…
 Le joueur-clé : Michael Essien Le sélectionneur
La carrure athlétique de Michael Essien, son énorme volume de jeu, ainsi que le danger Le départ de Claude
qu’il représente pour les défenses adverses ont fait de l’actuel roi du milieu de terrain Le Roy après la
ghanéen une véritable star du football mondial. Déjà considéré par beaucoup comme troisième place
un fleuron du football ghanéen, au même titre que les grands Abedi Pele et Tony relativement
Yeboah, il est sans aucun doute l’élu des supporters du Ghana en ce moment. Essien décevante du
est également le moteur de l’équipe nationale ainsi qu’un pilier du milieu de terrain de Ghana à la Coupe
Chelsea, leader de la Premier League. d’Afrique des
À 27 ans, Essien a déjà amassé une véritable collection de médailles, y compris Nations 20 0 8
deux titres de champion de France et deux en Premier League, le dernier en date il y a permis au Serbe Milovan Rajevac de
a quelques semaines seulement. Son reprendre en mains les destinées des Black
transfert de 26 millions de livres en Stars. Ancien défenseur mieux connu pour
Angleterre en 2005 a constitué un une brève période comme entraîneur du
record pour Chelsea et reste à ce jour Red Star Belgrade, Rajevac a déjà fait des
la transaction la plus élevée pour un miracles – comme par exemple la première
international africain : un million de qualification des Serbes du FK Borac à un
livres de plus que ce que Manchester tournoi européen – et il fera tout pour créer
City a payé pour le Togolais Emmanuel la surprise en Afrique du Sud.
Adebayor avant la dernière saison.
Essien s’est immédiatement forgé L’Équipe probable
le profil international du footballeur G Richard KINGSON
le plus cher d’Afrique en passant à D John PANTSIL
Chelsea en 2006, après avoir permis D Samuel INKOOM
à son pays, juste un mois plus tôt, de D Eric ADDO
se qualifier pour sa première phase D John MENSAH
finale de Coupe du Monde de la FIFA. M Stephen APPIAH
Pendant la compétition préliminaire, M Anthony ANNAN
Essien a disputé les trois matches du M Michael ESSIEN
premier tour mais a été suspendu M Sulley MUNTARI
ensuite pour le match du second tour A Asamoah GYAN
contre le Brésil, où il a dû se contenter d’assister des tribunes à la défaite de ses A Matthew AMOAH
compatriotes 3-0.
S’il ne cherche guère à faire la une des journaux, Essien pourrait bien à nouveau être Bilan des confrontations avec
sur le devant de la scène s’il parvient à offrir au Ghana un bon parcours en Afrique les autres équipes du groupe
du Sud. Le plus grand obstacle pourrait bien être la blessure au genou qui le poursuit J G N P BP BC
depuis la saison dernière. Les supporters du Ghana vont assurément prier pour qu’il soit AUS 6 1 1 4 3 7
en pleine forme pour le match d’ouverture de son équipe contre la Serbie le 13 juin. GER 1 0 0 1 1 6
SRB 1 0 0 1 1 3

Parcours en qualifications
Zone Afrique : troisième tour, groupe D

Adversaire Domicile Extérieur

Bénin 1-0 1-0
Mali 2-2 0-2 La phrase
Soudan 2-0 0-2
« Cette équipe est très impatiente de rejouer en phase finale de
Coupe du Monde. Mes joueurs sont conscients de leurs capacités,
Class. Équipes J G N P Points et nous sommes capables d’aller loin. Je suis très confiant. »
1 Ghana 6 4 1 1 13
2 Bénin 6 3 1 2 10 Milovan Rajevac, sélectionneur du Ghana.
3 Mali 6 2 3 1 9
4 Soudan 6 0 1 5 1

FIFA WORLD I DOSSIERS 103

Les sélectionneurs Antić et Rajevac après le tirage au sort final qui a réuni leurs équipes dans le groupe D.
COMPATRIOTES, AMIS ET
MAINTENANT RIVAUX
Par Vladimir Novak, Belgrade
Le groupe D s’annonce particulièrement
intéressant et imprévisible ; l’Allemagne,
l’Australie, la Serbie et le Ghana ayant
tous fini en tête de leur campagne de
qualification. Mais surtout, fait inédit,
il réunit deux compatriotes : les Serbes
Radomir Antić, sélectionneur de la Serbie,
et Milovan Rajevac, sélectionneur du
Ghana, dont les équipes s’affronteront pour
atteindre la phase à élimination directe.
En décembre, le tirage au sort du
Ghana et de la Serbie dans le group D
a fait beaucoup de bruit du fait de la
nationalité des sélectionneurs. Antić,
61 ans, et Rajevac, 56 ans, ont bien plus
en commun.
104 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Ayant grandi dans la région de Zlatibor,
tous deux ont évolué au poste de latéral
gauche pendant leur carrière et ont été
désignés sélectionneurs nationaux en
août 2008 mais, surtout, ils sont amis dans
la vie. À Zlatibor, ils jouaient régulièrement
au football à cinq avant de participer aux
inévitables « troisièmes mi-temps ».
«  Quand Antić a bâti sa maison à
Zlatibor, il a construit un terrain de football
de 40 m sur 20 m », raconte Rajevac à FIFA
World. « On a donc commencé à jouer
entre vétérans là-bas. Deux ans après la
construction de ma maison à Cajetina
(dans la même région), j’ai construit
un terrain semblable et on s’est mis à
organiser des matches à domicile et à
l’extérieur. »
Alors que les deux hommes s’apprêtent
à s’affronter lors du plus grand événement
sportif mondial, Rajevac perçoit le côté
amusant de la situation.
« Je suis content qu’on soit amis et rivaux,
mais la rivalité entre vétérans est bien plus
grande qu’entre la Serbie et le Ghana »,
ajoute-t-il en rigolant. Cependant, aucun
des sélectionneurs n’était particulièrement
ravi du tirage au sort du Cap. Ironiquement,
tous deux ont été la cible de médias et de
supporters affirmant que ce regroupement
était mauvais pour leur équipe respective.
Certains supporters serbes estimaient
qu’avoir pour adversaire Rajevac, qui
travaillait encore en Serbie il y a deux ans
et qui connaît parfaitement la sélection
était un handicap majeur. Mais Antić n’est
pas inquiet.
« À notre époque, il n’y a plus de choses
inconnues, ni de secrets », dit Antić en
haussant les épaules. « Aujourd’hui, avec les
médias et les réseaux de repérage de talents,
tout le monde sait tout de ses adversaires.
Le fait que Rajevac soit à la tête du Ghana
ne pose aucun problème selon moi. »
Tout sauf la Serbie
Du côté du Ghana, la perspective d’affronter
ses compatriotes avait logiquement rendu
Rajevac d’humeur maussade le soir du
tirage au sort.
« Jusqu’au tirage au sort de la dernière
équipe de notre groupe, tout allait bien.
On avait l’Allemagne et l’Australie. J’ai
réfléchi et je me suis dit, `tout sauf la
Serbie´. Mais c’est justement elle qui a
été tirée au sort ; j’étais très contrarié.
D’abord, parce que c’est un adversaire très
difficile. Ensuite, parce que j’allais devoir
affronter mes compatriotes. Et enfin parce
que je savais qu’au Ghana, je serais sous
pression. »
Comme Antić, Rajevac a vite entendu
dire que ce tirage était nuisible à son
équipe, certaines radios exigeaient même
son remplacement, avançant qu’il était
malvenu pour un sélectionneur serbe à la
tête du Ghana de jouer contre sa patrie.
« Bien sûr, par la suite la situation s’est
calmée », dit Rajevac. « Ce n’était pas
vraiment sérieux. Mais ici, on dirait qu’il
y a des millions de stations de radios qui
diffusent des programmes de football
24  heures sur  24. Il faut bien qu’elles
trouvent des histoires ! »
À propos des chances de leur équipe
à la Coupe du Monde, les deux hommes
pèsent leurs mots.
« Avant tout, je considère que notre
première participation en tant que Serbie
est un privilège et une source de joie
immense », déclare Antić.
Tout le monde est gagnant
Seul à avoir entraîné les trois géants
espagnols que sont le Real Madrid, le
FC Barcelone et l’Atlético Madrid, Antić
souligne que les quatre sélections se sont
toutes qualifiées pour la Coupe du Monde
de la FIFA, Afrique du Sud 2010 en finissant
premières de leur groupe, que le Ghana
a confirmé ses bonnes prestations en
atteignant la finale de la Coupe d’Afrique
des Nations, que l’Australie est en plein
essor et qu’avec son mental, l’Allemagne
s’en sort toujours bien dans les grands
tournois.
«  Concernant nos chances dans ce
tournoi », conclut-il, « je n’aime pas faire
des promesses et mettre encore plus de
pression sur mes joueurs. »
« Avant le tirage au sort
de la dernière équipe de
notre groupe, j’ai réfléchi
et je me suis dit, ’tout
sauf la Serbie’. Mais c’est
justement elle qui a été
tirée au sort. »
Milovan Rajevac, sélectionneur du Ghana, à
propos du tirage au sort dans le groupe D.
Relativement inconnu en dehors de la
Serbie avant sa nomination inattendue
à la tête du Ghana, Rajevac estime que
son équipe peut également atteindre la
phase à élimination directe, mais souligne
que l’Allemagne et la Serbie sont favorites
dans le groupe.
« L’Allemagne est clairement favorite
sur le papier », admet-il. « Elle est toujours
au rendez-vous dans les grands tournois.
À chaque Coupe du Monde, elle atteint
au moins les demi-finales. L’équipe est
excellente sur le plan physique et possède
un mental d’acier. » Bien sûr, je connais
très bien la Serbie. J’ai même entraîné
certains joueurs actuels de la sélection
avec l’Étoile Rouge de Belgrade. Cette
équipe est l’une des meilleures d’Europe
et dispose de joueurs indispensables
et titulaires dans les grands clubs des
championnats d’élite. Et puis, il y a
l’Australie qui a frôlé les quarts de finale
en Allemagne 2006. L’équipe est elle aussi
forte au niveau du physique et la plupart
de ses joueurs évoluent en Europe. Il ne
faut pas la sous-estimer. »
Gare à l’Afrique
Alors que l’Afrique s’apprête à accueillir
sa première Coupe du Monde de la FIFA,
le sélectionneur du Ghana a constaté des
améliorations considérables dans la gestion
du football africain alors qu’il n’est en place
que depuis deux ans.
« C’est vrai que les choses s’améliorent. Il
y a de plus en plus d’investissements dans
les infrastructures et chaque fois qu’un
pays accueille une Coupe d’Afrique des
Nations, quatre ou cinq nouveaux stades
modernes sont érigés. »
«  Reste que l’Afrique doit encore
exploiter cet énorme potentiel. À ce
stade, le football africain n’utilise que
10 à 15% de ses capacités. Par exemple,
le travail auprès des jeunes reste très
désorganisé. Souvent, les dénicheurs
de talents sortent les jeunes de la rue
et les envoient à l’étranger. J’ai même
deux joueurs dans mon équipe, Matthew
Amoah et Eric Addo, qui appartiennent à
des clubs néerlandais et n’ont jamais joué
au Ghana. »
Bien sûr, Rajevac a aussi entendu les
critiques de certains entraîneurs africains
qui prétendent que leur développement
et leurs opportunités d’emploi sont
entravés par « l’importation » d’entraîneurs
européens ou sud-américains par les
fédérations africaines. Mais le Serbe pense
qu’avec le temps, cela évoluera aussi.
« Je pense qu’on accorde d’avantage
de confiance aux entraîneurs d’Europe et
d’Amérique du Sud à cause de leur plus
grande expérience et de leur meilleure
connaissance du football international »,
dit-il. « Je suis plus qu’heureux d’avoir
réussi à mener le Ghana à sa deuxième
Coupe du Monde, d’autant que c’est la
deuxième fois que l’équipe sera dirigée
par un sélectionneur serbe, vu que
la première fois, c’était avec Ratomir
Dujković. C’est pour ça qu’on est les
meilleurs ambassadeurs du football serbe
en Afrique et qu’on espère aussi contribuer
à améliorer l’image du football africain en
général. »
FIFA WORLD I DOSSIERS 105
 GROUPE E : PAYS-BAS
Les Néerlandais semblaient imparables pendant les éliminatoires.
Grande nation du football toujours en
attente de son premier titre en Coupe du
Monde, les Pays-Bas ont une fois encore
démontré leur formidable potentiel au
cours des éliminatoires en remportant
leurs huit matches et en devenant ainsi le
premier pays européen à se qualifier pour
l’Afrique du Sud.
Malgré un football total extrêmement
séduisant, les Néerlandais ont vécu la triste
expérience d’être battus deux fois de suite
en finale de Coupe du Monde, d’abord en
1974 en Allemagne, puis quatre ans plus
tard en Argentine. C’est en 1988, à Munich,
qu’ils ont remporté leur seul titre européen,
avec des buts des emblématiques Ruud
Gullit et Marco van Basten inscrits lors de
la finale qui les opposaient à l’URSS.
Si Gullit et van Basten ont raccroché les
crampons depuis belle lurette, c’est un
autre ancien international batave qui est
aujourd’hui à la tête de l’équipe nationale.
106 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Bert van Marwijk ne compte certes qu’une
seule sélection sous le maillot orange mais,
en tant qu’entraîneur, il a démontré un
talent certain à gérer les superstars pour
les fondre dans un collectif redoutablement
efficace.
Reprenant le flambeau de van Basten
après une campagne de l’EURO 2008
où l’équipe a fait montre de beaucoup
d’énergie et de talent avant de buter sur
l’écueil russe en quarts de finale, van
Marwijk n’a pas procédé à de grands
changements d’effectif par rapport à son
prédécesseur.
Rien de nouveau
Il a fallu trouver des remplaçants pour le
gardien Edwin van der Sar et l’artificier
Ruud van Nistelrooy, qui ont tous deux
annoncé leur retraite internationale après la
campagne de 2008. Mais pour le reste, rien
de bien nouveau dans le clan néerlandais,
dont les meilleurs buteurs, Klaas-Jan
Huntelaar (Milan AC), et l’énergique
Dirk Kuyt (Liverpool), ont chacun ajouté
trois unités à leur compteur au cours des
éliminatoires.
La ligne arrière est également très
impressionnante, avec notamment
Giovanni van Bronckhorst, capitaine de
l’équipe, et les défenseurs centraux André
Ooijer (PSV Eindhoven) et Joris Mathijsen
(Hambourg) qui, avec le gardien Maarten
Stekelenburg, n’ont concédé que deux buts
en huit rencontres qualificatives.
Reste à savoir si toutes ces vedettes
pourront faire mieux que les légendes
que furent les Cruyff, Neeskens, Krol, van
Basten, Rijkaard, Gullit et autres Bergkamp,
car, comme bien souvent par le passé, le
potentiel de l’équipe est si impressionnant
que beaucoup voient en elle un sérieux
candidat au titre.
 Le joueur-clé : Arjen Robben Le sélectionneur
Le génial mais fragile ailier sort de sa saison la plus prolifique au sein du Bayern de Modeste footballeur,
Munich, où une saison lui aura suffi pour rejoindre Franck Ribéry dans le cœur des ne comptant qu’une
supporters de l’Allianz Arena. seule sélection en
À 26 ans, l’ex-Madrilène a illuminé la Bundesliga et la Ligue des Champions de l’UEFA. équipe nationale,
Formé au FC Groningue, Arjen Robben fait sa première apparition en Eredivisie en Bert van Marwijk
décembre 2000. Sa vitesse, sa technique et ses dribbles affolent les défenses. possède en
À 18 ans, il est transféré au PSV Eindhoven où il s’impose comme l’un des meilleurs revanche un
joueurs du club en 2002/03. Ses premiers ennuis physiques débutent la saison suivante, C V b eaucoup
mais malgré des performances en baisse, Chelsea casse sa tirelire pour signer le prodige. plus étoffé sur les bancs de touche, et
À 20 ans, il débute une carrière anglaise entachée de blessures, mais se console avec le notamment avec le Feyernoord Rotterdam,
titre de champion d’Angleterre. club qu’il a mené au sacre en Coupe de
En 2005/06, il devient titulaire l’UEFA en 2002. Calme, affable, mais
indiscutable dans le système offensif de disponible, Van Marwijk, 56 ans, est
José Mourinho et remporte un deuxième décontracté et proche de ses joueurs. Si
titre de champion. Après une Coupe son style est différent de celui de Marco
du Monde de la FIFA 2006 réussie, il van Basten, rien ne semble changer sur le
est relégué sur le banc et enchaîne les plan tactique. À ce jour, on peut dire que
ennuis physiques. À l’été 2007, le Real son bilan est impeccable.
l’arrache au club londonien.
En Espagne, de multiples blessures L’Équipe probable
l’ont empêché de montrer avec G Maarten STEKELENBURG
constance l’étendue de son talent. D Gregory VAN DER WIEL
Robben a connu sa première sélection D Giovanni VAN BRONCKHORST
en équipe « A » des Pays-Bas le 30 avril D Andre OOIJER
2003. En Allemagne, en 2006, il est élu D Joris MATHIJSEN
à deux reprises « Homme du match » M Dirk KUYT
face à la Serbie-Monténégro puis la Côte M Mark VAN BOMMEL
d’Ivoire. Seul sept joueurs avaient réussi M Rafael VAN DER VAART
cet exploit avant lui. M Arjen ROBBEN
Il débarque en Afrique du Sud au A Ryan BABEL
sommet de sa forme et son association A Klaas-Jan HUNTELAAR
avec Wesley Sneijder et Rafael van der Vaart offrira à Bert van Marwijk un trio offensif
sur lequel les Oranjes peuvent compter pour espérer remporter la première Coupe du Bilan des confrontations avec
Monde de leur histoire. les autres équipes du groupe
J V N D BP BC
CMR 2 1 1 0 1 0
DEN 28 11 10 7 56 40
JPN 1 1 0 0 3 0

Parcours en qualifications
Zone Europe : groupe 9

Adversaire Domicile Extérieur

Macédoine 4-0 1-2
Islande 2-0 1-2
Norvège 2-0 0-1
Ecosse 3-0 0-1
La phrase
Class. Equipes J V N D Points « Nous avons une mission. Cette mission, c’est d’être champions
1 Pays-Bas 8 8 0 0 24 du monde »
2 Norvège 8 2 4 2 10
3 Ecosse 8 3 1 4 10 Frank de Boer, sélectionneur adjoint des Pays-Bas
4 Macédoine 8 2 1 5 7
5 Islande 8 1 2 5 5

FIFA WORLD I DOSSIERS 107

 GROUPE E : DANEMARK
Les supporters danois ont eu de quoi se réjouir en compétition préliminaire puisque leur équipe a devancé les favoris portugais.
Déjà en train de soigner leur bronzage
quand ils ont été rappelés pour disputer le
Championnat d’Europe de 1992 en Suède,
compétition qu’ils allaient remporter
dans la foulée, les footballeurs danois ont
l’habitude de signer des coups d’éclat.
Pourtant, peu d’experts leur prêtaient
le moindre crédit au cours de la récente
campagne de qualification pour la Coupe
du Monde, d’autant que l’équipe dirigée
par Morten Olsen avait été versée dans un
groupe très difficile réunissant le Portugal,
la Suède et la Hongrie, ancienne gloire du
football mondial.
Même si son invraisemblable triomphe
à Göteborg il y a dix-huit ans demeure
le fait d’armes le plus mémorable du
Danemark à ce jour, le pays n’en affiche
pas moins un superbe parcours en Coupe
du Monde avec trois participations et une
qualification pour les quarts de finale
lors de la Coupe du Monde en France en
1998, où il sera stoppé net par le Brésil,
108 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
vainqueur 3-2 au terme d’un match très
indécis.
Une quatrième participation du
Danemark semblait peu probable après
un match nul (0-0) face à la Hongrie mais
une surprenante victoire (3-2) contre le
Portugal, après avoir été mené 2-1 jusqu’à
quatre minutes du coup de sifflet final, a
permis aux hommes d’Olsen de poser le
premier jalon d’une qualification directe.
Le Portugal s’est ainsi trouvé contraint de
disputer un match de barrage, les Suédois
– battus 1-0 à l’aller et au retour par les
Danois – se retrouvant troisièmes.
Une équipe expérimentée
En dix rencontres, le Danemark a inscrit
seize buts et en a encaissé cinq. Le buteur
du MSV Duisburg Søren Larsen s’en est
adjugé cinq et Nicklas Bendtner, d’Arsenal,
trois, tandis que le milieu défensif de
la Juve Christian Poulsen a trouvé le
chemin des filets à deux reprises. Parmi
les autres joueurs de l’équipe évoluant au
plus haut niveau en Europe, il convient
de citer le talentueux arrière central de
Liverpool Daniel Agger, le milieu de terrain
Daniel Jensen, du Werder de Brême, et
le très efficace ailier de l’Ajax Dennis
Rommedahl.
Ancien joueur du Milan AC, de Stuttgart
et de Villarreal, le capitaine danois Jon Dahl
Tomasson, âgé de 33 ans, a retrouvé la
ligne avant dans l’illustre club néerlandais
de Feyenoord et ne manquera pas de
tuyauter ses compatriotes pour négocier
au mieux leur match d’ouverture contre les
Pays-Bas au Soccer City le 14 juin.
Les Danois ont battu les Néerlandais à
sept reprises, même s’ils totalisent aussi
onze défaites face aux Bataves. Même
en cas de nouvelle défaite, la Danish
Dynamite pourrait néanmoins garder
suffisamment de pouvoir explosif pour
balayer le Cameroun et le Japon dans les
autres rencontres du groupe E.
 Le joueur-clé : Jon Dahl Tomasson Le sélectionneur
Dans l’actuelle équipe nationale danoise, il est difficile d’ignorer un joueur : Jon Dahl En Afrique du Sud,
Tomasson. Le capitaine de la sélection est le meneur incontesté qui entrera dans l’histoire Morten Olsen
après la Coupe du Monde comme recordman de sélection pour un joueur de champ, fêtera ses dix ans à
et pourrait même devenir le meilleur buteur de l’histoire de son pays. « J’aimerais la tête de l’équipe
beaucoup écrire une page d’histoire du football et entrer dans le livre des records », nationale du
avoue Tomasson. Danemark. Olsen
À 17 ans, il joue déjà dans l’Eredivisie a mené la Danish
néerlandaise pour Heerenveen, et il Dynamite à la
rejoint quelques années plus tard le géant Coupe du Monde de la FIFA 2002 et à
italien du Milan AC après être passé par l’Euro 2004. Reste à savoir s’il reconduira
Newcastle et le Feyenoord Rotterdam. son contrat expirant après la compétition.
Avec les Rossoneri, il gagne entre autres Sa plus grande réussite en tant que joueur
la Ligue des Champions de l’UEFA en reste la victoire en Coupe de l’UEFA en
2003, le championnat d’Italie en 2004 1993 avec Anderlecht. Mettant fin à sa
et la Coupe d’Italie en 2003. Après deux carrière de joueur à 40 ans pour devenir
courtes piges du côté de l’Allemagne entraîneur, il a entre autres dirigé le FC
et de l’Espagne, il finit par retourner au Cologne et l’Ajax Amsterdam.
Feyenoord. « Rotterdam est en quelque
sorte mon autre patrie. Nous avons une L’Équipe probable
très bonne équipe, très jeune. L’avenir G Thomas SORENSEN
nous appartient. » D Lars JACOBSEN
Le milieu de terrain ne pense pas encore D Per KROLDRUP
à son propre avenir, à savoir s’il prendra D Daniel AGGER
ou non sa retraite à l’issue de la Coupe D Simon KJAER
du Monde de la FIFA en Afrique du Sud. M Dennis ROMMEDAHL
« Pour le moment je ne pense pas du tout à m’arrêter. Heureusement, je n’ai pas de M Christian POULSEN
problèmes physiques, et tant qu’il en sera ainsi, je n’ai aucune raison d’arrêter. J’aime M Daniel JENSEN
beaucoup jouer pour mon pays et suis très fier d’être le capitaine de la sélection. » M Jakob POULSEN
D’abord, Tomasson entend bien se concentrer sur la Coupe du Monde de la FIFA 2010 A Nicklas BENDTNER
car il veut de nouveau arriver en huitièmes de finale avec la Danish Dynamite, champions A Jon Dahl TOMASSON
d’Europe en 1992. Déjà en 2002 en Corée et au Japon, il était sur le terrain lors des
quatre matches de Coupe du Monde, et c’est justement grâce à cette expérience que Bilan des confrontations avec
Tomasson pourrait amener son équipe à conquérir l’une des deux premières places du les autres équipes du groupe
groupe avec les Pays-Bas, le Japon et le Cameroun, répondant ainsi aux attentes des J V N D BP BC
supporters. CMR 2 1 0 1 3 3
JPN 1 1 0 0 3 2
Parcours en qualifications NED 28 7 10 11 40 56

Zone Europe : groupe 1

Adversaire Domicile Extérieur

Hongrie 0-1 0-0
Portugal 1-1 2-3
La phrase
Malte 3-0 0-3
Albanie 3-0 1-1
« Chaque Coupe du Monde a sa particularité. C’est fantastique
Suède 1-0 0-1 qu’elle ait lieu pour la première fois en Afrique, où elle est tellement
plus proche des gens. Chaque Coupe du Monde a toutefois
Class. Equipe J V N D Points
son propre charme et sa propre atmosphère. Pour moi et pour
1 Danemark 10 6 3 1 21 tous les joueurs, la participation à une Coupe du Monde est un
2 Portugal 10 5 4 1 19 honneur suprême. »
3 Suède 10 5 3 2 18
4 Hongrie 10 5 1 4 16 (Morten Olsen, sélectionneur du Danemark)
5 Albanie 10 1 4 5 7
6 Malte 10 0 1 9 1

FIFA WORLD I DOSSIERS 109

 GROUPE E : JAPON
Bain de foule pour le sélectionneur japonais Takeshi Okada après la qualification de son équipe en Coupe du Monde grâce à une victoire 1-0
en Ouzbékistan.
A u-delà de leur organisation conjointe
de la Coupe du Monde de la FIFA 2002,
certaines similarités sautent aux yeux
entre le Japon et son voisin, la République
de Corée. En effet, l’un comme l’autre
règnent en maîtres dans leur région, le
Japon ayant notamment remporté trois
des cinq dernières Coupes d’Asie et se
préparant aujourd’hui à participer à sa
quatrième Coupe du Monde consécutive
(contre sept pour les Sud-Coréens).
La grande différence entre les deux pays
réside dans la manière dont ils se sont
comportés en compétition finale. Certes,
la République de Corée n’a jamais déchaîné
les foules mais elle peut quand même
s’enorgueillir d’une incroyable quatrième
place en 2002 après avoir fait mordre
la poussière à l’élite européenne. Dans
l’intervalle, les Japonais avaient été sortis au
deuxième tour par la Turquie mais cela reste
néanmoins leur meilleure performance en
Coupe du Monde à ce jour.
110 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Les Samouraïs ont fait leur première
apparition en Coupe du Monde en 1998,
en France, où ils ont perdu leurs trois
rencontres de groupe face à l’Argentine, la
Croatie et la Jamaïque. Après la valeureuse
campagne de 2002, où ils ont signé leurs
toutes premières victoires en Coupe du
Monde – face à la Russie et à la Tunisie,
leurs adversaires de groupe – ils sont
retombés quelque peu dans leurs anciens
travers lors de la Coupe du Monde 2006,
avec une défaite 3-1 contre l’Australie,
un nul 0-0 face à la Croatie et une sévère
défaite contre le Brésil (4-1).
Changement de plan
Les Japonais ont dû changer de bataille
pour les éliminatoires 2010 après le
retrait de leur sélectionneur bosniaque
Ivica Osim, victime d’un infarctus, mais
comme il l’avait fait pour les éliminatoires
de 1998, Takeshi Okada a aussitôt pris le
relais. Avec succès.
Apportant du sang neuf dans une équipe
déjà largement modifiée par rapport à
2006, Okada a mené ses hommes de
main de maître, perdant seulement
deux matches en quatorze rencontres.
Le Japon a été la première équipe à se
qualifier pour l’Afrique du Sud, même
si les différences entre les calendriers
des diverses confédérations n’y sont pas
étrangères. Sur le fil, son rival australien
a remporté la dernière rencontre pour
s’octroyer la première place du groupe.
La seconde place s’est bien sûr avérée
suffisante pour les Japonais, qui se sont
retrouvés dans le groupe E. Ils possèdent
une équipe athlétique et disciplinée mêlant
collectif et individualités très techniques,
comme Shunsuke Nakamura, ancien milieu
de terrain du Celtic et de l’Espanyol. Shinji
Okazaki, 24 ans, attaquant de Shimizu
S-Pulse, pourrait quant à lui devenir la star
de l’équipe si on lui donne une chance de
briller en Afrique du Sud.
 Le joueur-clé : Shunsuke Nakamura Le sélectionneur
Quand Hidetoshi Nakata a quitté la pelouse après la Coupe du Monde de la FIFA, Stratège avéré autant
Allemagne 2006, le Japon avait soif d’un nouveau héros. Il l’a trouvé en la personne au niveau des clubs
de Shunsuke Nakamura qui avait fait ses débuts internationaux six ans auparavant et a qu’en sélection,
succédé avec brio au légendaire milieu. Takeshi Okada est
Doté d’une clairvoyance extraordinaire et d’une très grande précision dans ses passes, pour la deuxième
Nakamura est un fin stratège. C’est également un grand spécialiste des coups de pied fois entraîneur du
arrêtés. Ayant joué en Italie, en Écosse et en Espagne, ce joueur de 31 ans, de retour Japon, engagé de
au pays avec les Yokohama F. Marinos, est très influent dans l’équipe de Takeshi Okada façon inattendue
et reste une idole incontestée du football asiatique. en 2007 après que son prédécesseur
Nommé footballeur japonais de l’année Ivica Osim a été victime d’une attaque
en 2000 mais terriblement négligé lors de cardiaque. Okada était à la barre en France
sa sélection dans l’équipe japonaise pour en 1998 lors de la première apparition du
la Coupe du Monde de la FIFA 2002 à Japon à la Coupe du Monde de la FIFA,
domicile, Nakamura a redécouvert son ayant négocié un match de barrage difficile
amour du jeu en Europe, d’abord en Italie avec l’Iran, avant d’entraîner avec brio les
avec Reggina, puis avec les géants écossais clubs Consadole Sapporo et Yokohama
du Celtic. F. Marinos.
Désigné homme du match à ses débuts,
une victoire contre Dundee United, L’Équipe probable
Nakamura a illuminé le football écossais G Seigo NARAZAKI
pendant quatre ans, notamment en 2007, D Atsuto UCHIDA
année mémorable où il a aidé les Bhoys à D Yuichi KOMANO
décrocher un doublé coupe-championnat. D Marcus Tulio TANAKA
Après une saison moins réussie à D Yuji NAKAZAWA (c)
l’Espanyol en 2009, Nakamura est rentré M Yasuhito ENDO
au pays en février, dans son club actuel M Shunsuke NAKAMURA
Yokohama F. Marinos, où un retour à M Daisuke MATSUI
l’action régulière l’a aidé à se préparer M Makoto HASEBE
pour l’Afrique du Sud. À moins d’une A Keiji TAMADA
blessure, son absence de l’équipe comme en 2002 serait inconcevable, puisqu’il a déjà A Yoshito OKUBO
brillé pour son pays aux éditions 2003 et 2005 de la Coupe des Confédérations de la
FIFA (empochant le Soulier de Bronze adidas à l’édition 2003) et à la Coupe du Monde Bilan des confrontations avec
de la FIFA, Allemagne 2006, où il a inscrit un but lors de la défaite de son équipe face les autres équipes du groupe
à l’Australie. J V N D BP BC
CMR 3 2 1 0 4 0
NED 1 0 0 1 0 3
DEN 1 0 0 1 2 3

Parcours en qualifications
Zone Asie : quatrième tour, groupe A

Adversaire Domicile Extérieur

Bahreïn 1-0 2-3
Ouzbékistan 1-1 0-1
La phrase
Qatar 1-1 0-3
« Nous n’allons pas changer notre tactique, parce que je l’ai
Australie 0-0 2-1
établie déjà dans la perspective de gagner contre les meilleures
Class. Equipe J V N D Points équipes du monde. Notre objectif principal en Afrique du Sud
1 Australie 8 6 2 0 20 est d’atteindre les demi-finales. »
2 Japon 8 4 3 1 15
3 Bahreïn 8 3 1 4 10 Takeshi Okada, sélectionneur du Japon.
4 Qatar 8 1 3 4 6
5 Ouzbékistan 8 1 1 6 4

FIFA WORLD I DOSSIERS 111

 GROUPE E : CAMEROUN
Chute spectaculaire d’Alexandre Song lors du match du Cameroun contre le Gabon en Coupe d’Afrique des Nations.
Beaucoup de supporters neutres espèrent
voir une équipe africaine réaliser une bonne
performance lors de cette première Coupe
du Monde de la FIFA organisée en terre
africaine. Et compte tenu de ses splendides
performances lors des précédentes éditions
de la plus prestigieuse compétition de
football, le Cameroun pourrait bien avoir le
profil idéal pour répondre à cette attente.
Le spectaculaire parcours en Coupe du
Monde de la FIFA, Italie 1990 est bien sûr
inscrit en lettres d’or dans les annales du
football camerounais. Débuté par une
victoire inattendue (1-0) contre l’Argentine
à San Siro – un résultat qui reste l’une des
plus grandes surprises de l’histoire de la
Coupe du Monde –, il se termina en quarts
de finale par une défaite sur le score étriqué
de 3-2 face à l’Angleterre.
Inspirés par Roger Milla, les Camerounais
de 1990 ont été la première équipe africaine
112 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
à atteindre les quarts de finale d’une Coupe
du Monde et si l’on s’attendait alors à
ce que de nombreuses autres sélections
africaines leur emboîtent le pas, seul le
Sénégal a finalement réédité l’exploit en
2002.
Toujours présents
Ceux qui misent sur le Cameroun pour
défendre les couleurs de l’Afrique en 2010
rappellent volontiers le pedigree de l’équipe
en Coupe du Monde, qui ne repose pas
uniquement sur ses performances de 1990.
Les Lions Indomptables ont en effet disputé
davantage de matches et remporté plus de
points que n’importe quelle autre équipe
africaine en compétition finale de Coupe
du Monde. Ils se préparent aujourd’hui à
leur sixième participation, ce qui constitue
là encore un record pour le continent
africain.
Tout cela sera toutefois anecdotique
quand l’équipe foulera le gazon sud-africain
le 14 juin pour jouer son premier match
contre le Japon. Ce qui sera déterminant,
c’est la manière dont le Cameroun
parviendra à conjuguer la camaraderie
des anciens et l’impétuosité de ses jeunes
– et indéniables – talents.
Le buteur de l’Inter Milan Samuel Eto’o
est incontestablement la star de l’équipe,
comme il l’a encore démontré pendant
les éliminatoires en inscrivant neuf buts
en onze rencontres. Pierre Webó, 28
ans, buteur vedette de Majorque, devrait
également amener le danger devant le
but adverse si les défenses se concentrent
un peu trop sur Eto’o. Le Lyonnais Jean
Makoun, le Marseillais Stéphane M’bia et
Alexandre Song, joueur d’Arsenal et cousin
du défenseur Rigobert, constituent pour
leur part un milieu extrêmement solide.
 Le joueur-clé : Samuel Eto’o Le sélectionneur
Quand Samuel Eto’o mettra un terme à sa carrière, il ne fait aucun doute qu’il aura sa Fort de son
place au panthéon du football mondial. Joueur africain le plus titré de l’histoire, il trône expérience à Lyon,
déjà aux côtés du « Vieux Lion » Roger Milla dans le cœur des supporters camerounais. aux Rangers et au
Après plusieurs essais infructueux dans des clubs européens, le Real Madrid a flairé le Paris Saint-Germain,
prodige et l’intègre dès 1996 à ses équipes de jeunes. Il disputera très peu de matches le Français Paul
en quatre ans avec les Merengues puis sera prêté avant d’être transféré définitivement Le Guen a fait
à Majorque, où la saga Eto’o va véritablement démarrer. souffler un vent
Entre 2000 et 2004, son efficacité devant le but contribue grandement à la conquête de changement
du premier titre du club en Coupe du Roi 2003. Mais au terme d’un compliqué tango à et de professionnalisme dans les rangs
trois entre les Majorquins, le Real et le Barça, camerounais. Sa décision controversée
Eto’o s’engage à désormais faire vibrer le de remettre le brassard de capitaine à
Camp Nou. Samuel Eto’o, en lieu et place du vétéran
D’emblée, il tient ses promesses. Deux Rigobert Song, semble avoir remotivé les
Ligues des Champions de l’UEFA (2006 et deux joueurs et l’ensemble de l’équipe.
2009), trois titres de champion d’Espagne
(2005, 2006 et 2009), une Coupe du Roi L’Équipe probable
(2009) et deux Supercoupes d’Espagne G Idriss KAMENI
(2006 et 2007), tel est son glorieux bilan D Sebastien BASSONG
après cinq saisons en Catalogne. D Nicolas NKOULOU
En conflit avec Josep Guardiola à la fin D GEREMI
de la saison 2008/09, il préfère relever un D Rigobert SONG
nouveau défi. Et son choix se porte sur M Jean MAKOUN
l’Italie, à l’Inter de Milan de José Mourinho. M Stephane MBIA
Quelques mois seulement après son arrivée, il M Achille EMANA
forme déjà un duo prolifique avec l’Argentin M Alexandre SONG
Diego Milito. A Samuel ETOO
Depuis ses débuts avec le Cameroun, à A Pierre WEBO
15 ans en amical contre le Costa Rica, il a
remporté deux Coupes d’Afrique des Nations Bilan des confrontations avec
(2000 et 2002) et un Tournoi Olympique de les autres équipes du groupe
Football masculin (2000). Il s’est par ailleurs J V N D BP BC
vu décerner bon nombre de distinctions individuelles, parmi lesquelles les titres de DEN 2 1 0 1 3 3
Joueur africain de l’année (2003, 2004, 2005), meilleur buteur de l’histoire de la CAN JPN 3 0 1 2 0 4
et des Lions indomptables… Depuis la prise de pouvoir de Paul Le Guen à la tête de la NED 2 0 1 1 0 1

sélection, il porte le brassard de capitaine.

Parcours en qualifications
Zone Afrique : groupe A

Adversaire Domicile Extérieur

Togo 3-0 1-0 La phrase
Maroc 0-0 0-2 « Les gens croient à nouveau en nous. Pour nous, c’est une belle
Gabon 2-1 0-2 réussite que de participer à une Coupe du Monde, surtout en
Afrique. On est dangereux parce qu’on a de l’expérience et qu’on
Class. Equipe J V N D Points a appris à jouer ensemble. »
1 Cameroun 6 4 1 1 13
2 Gabon 6 3 0 3 9 Samuel Eto’o, attaquant du Cameroun
3 Togo 6 2 2 2 8
4 Maroc 6 0 3 3 3

FIFA WORLD I DOSSIERS 113

Les supporters néerlandais sont prêts à repeindre l’Afrique du Sud en orange.
LES ORANJE EN
TERRAIN CONNU
Par Mark Gleeson, Le Cap
Les supporters néerlandais – qui ont déjà
la réputation d’être comme chez eux même
en déplacement – ne devraient de surcroit
pas être dépaysés en Afrique du Sud en
raison de leurs liens historiques avec les
Afrikaners.
C’est en 1652 que le Hollandais Jan van
Riebeeck a accosté dans la baie de la Table
au terme d’un long périple et après avoir
passé sans trop d’encombres le Cap de
Bonne Espérance. Van Riebeeck et ses
pionniers ont été les premiers Européens
à s’implanter en Afrique du Sud, marquant
le début de l’histoire coloniale hollandaise.
Quelque 358 ans plus tard, les Bataves
feront une nouvelle fois route vers l’Afrique
du Sud, armés de drapeaux, de cornes
de brume et de tenues chatoyantes,
apportant un indéfectible soutien à leur
114 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
équipe nationale qui figure parmi les
favoris après un impressionnant parcours
en qualifications. Sur place, ils n’auront pas
réellement le sentiment d’avoir parcouru
– en avion cette fois – plusieurs milliers de
kilomètres ; la langue qu’est l’afrikaans est
en effet issue du néerlandais, et il y a aussi
les panneaux de signalisation, les noms de
rue et même l’architecture qui rappellent
les Pays-Bas.
Les Hollandais, venus établir un point
de ravitaillement sur la route des Indes
et de Java, ont régi la région à partir de
1652. Décennies après décennier, des
fermiers se sont implantés vers Le Cap
puis à l’intérieur des terres, avant que les
Anglais ne s’approprient la colonie de 1795
à 1803, puis définitivement après 1806 à
l’issue des guerres napoléoniennes.
Aujourd’hui, près de 70% de la
population blanche d’Afrique du Sud
descend de ces colons hollandais ou de
réfugiés français (huguenots), les 30%
restants étant issus de la migration anglaise.
Nouvelle vague
Certains sont aussi arrivés plus récemment,
comme Ruud Krol, l’ancien international
néerlandais qui a participé aux Coupes
du Monde de la FIFA 1974 et 1978 et
qui entraîne actuellement les Orlando
Pirates et sera consultant pour la télévision
sud-africaine.
Le populaire Foppe de Haan – longtemps
entraîneur de Heerenven avant de prendre
les rênes de la sélection espoirs des Pays-
Bas qui a remporté l’EURO des moins
de 21 ans en 2006 et 2007 – a lui aussi
récemment émigré en Afrique du Sud.
Il entraîne depuis peu l’Ajax… non pas
d’Amsterdam mais du Cap, une franchise
qui est la copropriété du mythique club
néerlandais et de partenaires sud-africains.
Né en 1999 de la fusion des Seven Stars
et des Cape Town Spurs, et partiellement
financé par la vente à l’Ajax Amsterdam
de la moitié des parts de ce nouveau club,
l’Ajax Cape Town s’est peu à peu imposé
comme un acteur majeur de la scène
footballistique sud-africaine, terminant
deux fois deuxième du championnat et
remportant plusieurs coupes nationales.
Pour parfaire le mimétisme et encore
davantage troubler les supporters Oranje
de passage, l’Ajax Cape Town a repris
les couleurs – rouge et blanc – de la
maison mère, ainsi que son écusson ; des
entraîneurs ont également été « importés »
pour créer une académie de football
destinée à former les talents de demain.
Du talent à revendre
« Les joueurs sont doués techniquement et
le rythme est élevé en première division »,
explique De Haan au sujet de la Premier
Soccer League. « Il reste encore beaucoup
à faire mais le niveau de jeu est très bon
dans l’ensemble. »
Steven Pienaar, joueur clef de la sélection
sud-africaine, est un des nombreux joueurs
à être passés par l’Ajax Cape Town, comme
par exemple Lance Davids qui, à l’heure
où nous mettons ce magazine sous
presse, compte parmi les joueurs pouvant
prétendre à une place dans les 23.
Hans Vonk, ancien gardien de but
des Bafana Bafana, évolue à l’Ajax Cape
Town et est un des ces joueurs dont le
parcours sillonne entre les deux pays. Né
en Afrique du Sud de parents néerlandais,
il a grandi en Europe et y a débuté sa
carrière, disputant la Coupe du Monde de
la FIFA, France 1998. Aujourd’hui âgé de
40 ans, il est le gardien titulaire de l’Ajax
Cape Town.
« Les Néerlandais nous aident beaucoup
en poussant les jeunes à être plus
professionnels, tant sur le terrain que dans
leur vie de tous les jours. Ils ont beaucoup
investi dans les structures destinées aux
jeunes », explique Hans Vonk à FIFA World.
Il y a quelques années, le Feyenoord
Rotterdam a également dirigé une
académie de football en Afrique du Sud
conjointement avec Supersport United,
champion d’Afrique du Sud ces trois
dernières années. Bien que le Feyenoord se
soit maintenant retiré, le club demeure un
tremplin privilégié pour les jeunes talents
de Supersport United désireux de tenter
l’aventure européenne. Ainsi, Kamohelo
Mokotjo, jeune milieu de terrain de 19
ans, est considéré par beaucoup comme
une star en devenir.
Destins liés
L’Afrique du Sud ayant complètement
réintégré la famille internationale du
football, ce ne sont maintenant plus
seulement les clubs néerlandais qui
s’associent au football sud-africain, mais
aussi la fédération.
Ainsi, l’an dernier, avant même que les
Oranje ne décrochent leur qualification
pour la Coupe du Monde, une délégation
de la Fédération Néerlandaise de Football
(KNVB) s’est rendue en Afrique du Sud
pour y chercher un camp de base pour
sa sélection. Leur choix s’est porté
sur un hôtel de Johannesburg et les
infrastructures d’entraînement des Bidvest
Wits, autre club de première division,
mais la KNVB est allé plus loin car elle a
contribué à la construction d’un nouveau
Le district de Bo-Kaap, au Cap, est inspiré de l’architecture coloniale néerlandaise.
terrain et d’un club-house, collaborant
également à un projet de formation
d’entraîneurs.
« Les Néerlandais ont été fantastiques.
Ils sont venus préparer la Coupe du Monde
de manière très professionnelle, tout en
cherchant à laisser quelque chose derrière
eux », a confié à FIFA World l’entraîneur
des Wits, Roger de Sa. « Nous travaillons
ensemble à la formation de 2  014
entraîneurs d’ici à la Coupe du Monde de
la FIFA 2014. Nous sortons des anciens
joueurs de la rue pour leur offrir un salaire
en échange de quoi ils vont enseigner
chaque jour dans les écoles. Frank Rijkaard
est d’abord venu dispenser des cours
aux entraîneurs, puis la KNVB a payé
leur salaire. Vingt d’entre eux sont déjà
opérationnels et la plupart n’auraient pas
eu cette possibilité après avoir raccroché
les crampons. »
Inutile de préciser que les liens qui
unissent les Pays-Bas et l’Afrique du Sud
seront considérablement renforcés si
les Oranje venaient enfin à soulever le
trophée de la Coupe du Monde le 11 juillet
prochain. Les investissements effectués de
la base à l’élite par les Néerlandais devraient
en tous cas assurer au onze batave le
soutien des supporters locaux au moins
jusqu’en demi-finales, car c’est à ce stade
de la compétition qu’ils pourraient au plus
tôt affronter les Bafana Bafana…
FIFA WORLD I DOSSIERS 115
 GROUPE F : ITALIE
L’attaquant italien Alberto Gilardino célèbre à Dublin le but égalisateur qui a assuré la qualification de son équipe pour la Coupe du Monde
de la FIFA 2010.
L’Italie, championne du monde en titre,
sera-t-elle en mesure de défendre son
trophée ? Ce ne serait pas la première
fois. Quatre fois vainqueurs de la Coupe
du Monde, les Italiens ont décroché leur
premier titre en 1934, sur leur propre
sol, avant de le défendre avec succès en
France, quatre ans plus tard. Le Brésil est
la seule autre nation à avoir gagné deux
titres mondiaux consécutifs, en 1958 et
1962. La question est de savoir si l’Italie
est capable de réaliser à nouveau ce tour
de force.
Les deux autres sacres italiens remontent
à l’édition 1982, en Espagne, avec une
victoire 3-1 face à la RFA, et à l’édition
2006, où les Italiens sont venus à bout
de la France aux tirs au but (5-3), après
un match palpitant au Stade Olympique
de Berlin (1-1 après 120 minutes de jeu).
L’Italie a également été vice-championne
à deux reprises, en 1970 et 1994, battue
par le Brésil dans les deux cas.
116 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Forts de leur régularité légendaire, les
Azzurri ont disputé toutes les éditions
de la Coupe du Monde sauf deux, l’Italie
ayant décidé de ne pas participer à la
première édition, celle de 1930, avant de
manquer celle de 1958. Ce sera la seule
fois dans leur histoire.
Au cours de la compétition préliminaire
de la Coupe du Monde 2010, les hommes
de Marcello Lippi n’ont guère eu à forcer
leur talent pour se qualifier, avec sept
victoires et trois nuls – seule la République
d’Irlande leur ayant réellement opposé
une certaine résistance.
Des visages familiers
Peu modifiée depuis sa victoire en
Allemagne il y a quatre ans, l’équipe
italienne se repose sur son gardien
vétéran Gianluigi Buffon, toujours
difficile à battre. S’approcher de Buffon
ne sera pas non plus chose facile avec un
arrière central aussi infatigable que Fabio
Cannavaro qui, en 2006, a ètè nommé
Joueur FIFA de l’année, une première
pour un défenseur.
Le très créatif Milanais Andrea Pirlo
orchestre toujours le milieu de terrain,
avec l’aide de son ancien coéquipier
Gennaro Gattuso, toujours très aiguisé
à 32 ans. Devant, l’attaquant de la
Fiorentina Alberto Gilardino, relativement
jeune pour les normes italiennes avec
ses 27 ans, semble être en pleine forme,
lui a qui terminé meilleur buteur des
éliminatoires, avec quatre réalisations,
dont le but décisif contre l’Irlande et
un coup du chapeau en l’espace de 15
minutes face à Chypre.
L’âge moyen de l’équipe sera une fois
de plus un sujet de discussion, Lippi étant
davantage porté sur l’expérience que
sur l’expérimentation. Certains craignent
le choix d’une équipe trop âgée mais
une énième victoire en finale n’est
certainement pas à exclure.
 Le joueur-clé : Gianluigi Buffon Le sélectionneur
Gianluigi Buffon est le digne successeur d’une longue lignée de gardiens italiens Marcello Lippi est
exceptionnels, dont Giampiero Combi, Aldo Olivieri et Dino Zoff. Toute grande équipe un fin tacticien, un
se doit d’avoir un très bon gardien, et l’Italie le sait mieux que quiconque. Buffon semble maître du coup de
ne pas avoir de point faible. Ce n’est pas pour rien qu’il a été élu neuf fois meilleur poker. Il sent le
gardien de la Serie A et quatre fois meilleur gardien du monde. jeu et ses choix
Le Toscan fait ses débuts en Serie A avec tactiques ne sont
Parme à seulement 17 ans, le 19 novembre jamais remis en
1995, à l’occasion d’un match nul 0-0 contre cause. À 62 ans, il
le Milan AC. Grand et élancé, Buffon est taillé a tout gagné dans sa carrière d’entraîneur.
pour le poste de gardien. Ne laissant apparaître Et c’est justement pour cette raison qu’il
aucune faiblesse, il est capable de réaliser des avait tourné la page le 12 juillet 2006,
arrêts exceptionnels, et remporte la plupart de en pleine gloire. Mais après l’échec de
ses duels. D’une facilité déconcertante même l’EURO 2008, il a été rappelé au chevet
dans ses sauvetages les plus spectaculaires, il a de l’Italie. Son record de 31 matches
vraiment l’étoffe des grands. Il va disputer 168 internationaux consécutifs sans défaite
matches en six saisons avec Parme, remportant est pour lui anecdotique.
une Coupe, une Supercoupe d’Italie et la Coupe
de l’UEFA avant de rejoindre la Juventus en 2001. Équipe probable
Dès sa première saison, il fait la différence en G Gianluigi BUFFON
prenant une part prépondérante dans la victoire D Gianluca ZAMBROTTA
de son équipe. Depuis, il est devenu un élément D Domenico CRISCITO
incontournable du club piémontais. D Fabio CANNAVARO
Buffon a fait ses débuts internationaux en D Giorgio CHIELLINI
octobre 1997, lors d’un match à l’extérieur M Daniele DE ROSSI
opposant l’Italie à la Russie. La saison suivante, M Gennaro GATTUSO
il participe à la Coupe du Monde de la FIFA, M Andrea PIRLO
France 1998 en tant que deuxième gardien de M Mauro CAMORANESI
la Squadra Azzurra. A Antonio DI NATALE
La consécration arrive à 28 ans lors de la A Alberto GILARDINO
Coupe du Monde de la FIFA 2006 où il remporte son premier trophée international
avec la sélection italienne. Lors de la finale contre la France, remportée 5-3 aux tirs au Bilan des confrontations avec
but après un match nul 1-1, il s’illustre en réalisant à la 103e minute une extraordinaire les autres équipes du groupe
envolée pour sortir une tête de Zinédine Zidane puis, lors de la séance des tirs au but, il J V N D BP BC
sort victorieux de son duel face à son coéquipier de la Juve, David Trezeguet. Gianluigi PAR 1 1 0 0 4 3
Buffon s’apprête à réaliser de nouveaux exploits de cette envergure en Afrique du Sud. NZL 2 2 0 0 5 1
SVK 1 1 0 0 3 0

Parcours en qualifications
Zone Europe : groupe 8

Adversaire Domicile Extérieur

Chypre 3-2 1-2
Géorgie 2-0 0-2
Bulgarie 2-0 0-0
Monténégro 2-1 0-2
Irlande 1-1 2-2
La phrase
Class. Equipe J V N D Points
« Aucune équipe n’est supérieure à l’Italie. Je ne veux pas dire
1 Italie 10 7 3 0 24 que nous sommes meilleurs que tout le monde, mais on peut
2 Irlande 10 4 6 0 18 dire que nous ne sommes inférieurs à aucune équipe. »
3 Bulgarie 10 3 5 2 14
4 Chypre 10 2 3 5 9 Marcello Lippi, sélectionneur de l’Italie
5 Monténégro 10 1 6 3 9
6 Géorgie 10 0 3 7 3

FIFA WORLD I DOSSIERS 117

 GROUPE F : PARAGUAY
Le gardien paraguayen Justo Villar saute plus haut que tout le monde lors de la victoire 1-0 contre l’Argentine qui a été célébrée par un jour
de fête nationale au Paraguay.
Perdre des joueurs sur blessure ou
maladie peu avant le début d’une grande
compétition est la hantise de toute équipe
de football mais, fort heureusement, il est
rare de devoir faire face à des tragédies
comme celle qui a frappé le Paraguay début
2010. Pressenti pour être l’une des stars
de la Coupe du Monde de la FIFA 2010, le
buteur Salvador Cabañas a eu la malchance
de se trouver au mauvais endroit au mauvais
moment. Victime d’une fusillade dans un
bar à Mexico en janvier de cette année, il a
été admis à l’hôpital dans un état critique,
une balle s’étant logée dans son crâne.
S’il s’est depuis miraculeusement rétabli,
Cabañas ne devrait pas être du voyage en
Afrique du Sud et le monde du football
sera déjà bien heureux de le revoir un jour
sur un terrain.
Ses compatriotes vont donc devoir
défendre leurs chances sans lui et ce ne
sera pas chose facile compte tenu des six
118 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
but marqués par cet attaquant expérimenté
et polyvalent au cours des éliminatoires. Au
total, Cabañas a inscrit le quart des buts de
son équipe, amenant les Albirroja (blanc
et rouge) à une très belle troisième place
à l’issue d’une longue campagne de 18
matches, juste derrière le Chili et le Brésil.
Fête nationale
Au cours de cette campagne, le Paraguay
l’a emporté face à l’Uruguay, à l’Équateur,
au Chili, à la Colombie, au Pérou et au
Venezuela mais l’incontestable temps
fort fut ce jour de juin 2008 où deux
réalisations de Santa Cruz et Cabañas
permirent au Paraguay de l’emporter par
2-0 face au Brésil, à Asunción. Dirigée
par l’Argentin Gerardo Martino, l’équipe
a consolidé sa troisième place en battant
l’Argentine 1-0 en septembre, toujours
à Asunción. Dans la liesse générale, le
président du Paraguay Fernando Lugo
est même allé jusqu’à décréter un jour du
fête nationale.
Après l’incident de janvier, le pays
fonde à présent tous ses espoirs offensifs
sur l’attaquant Nelson Váldez (Borussia
Dortmund), l’avant-centre Oscar Cardozo
(Benfica Lisbonne), le confirmé Roque
Santa Cruz (Manchester City), et le milieu
de terrain Cristian Riveros (Cruz Azul).
Le gardien vétéran Justo Villar gardera
quant à lui les filets paraguayens. Avec
un premier match difficile contre l’Italie,
tenante du titre, le Paraguay aura fort à
faire pour sortir de sa poule et essayer de
franchir pour la première fois les huitièmes
de finale, lui qui a été stoppé aux portes
des quarts en 1998 et 2002.
L’histoire du football a souvent été écrite
par des équipes frappées par l’adversité et
même s’il n’est pas sur le terrain, Salvador
Cabañas donnera assurément des ailes à
ses coéquipiers.
 Le joueur-clé : Roque Santa Cruz Le sélectionneur
Roque Santa Cruz joue un rôle essentiel pour le Paraguay. Alors qu’il se prépare pour Gerardo Martino est
disputer sa troisième Coupe du Monde de la FIFA consécutive, il est l’un des meilleurs l’un des nombreux
joueurs de son pays, ce qui lui confère une certaine responsabilité. Son talent de buteur tacticiens argentins
et les problèmes qu’il pose aux défenses adverses, sa carrure impressionnante (1,91 m et à briller sur la scène
88 kg) et sa capacité à pénétrer dans la surface de réparation adverse sont connues de footballistique
tous. Il a cependant subi une série de blessures ces dernières saisons, qui l’ont poursuivi sud-américaine.
jusqu’à sa première partie de saison avec l’équipe de Premier League de Manchester Il a commencé
City, où il a souffert d’une tendinite au genou gauche et d’un muscle du mollet froissé. sa carrière
Vers la fin de la saison, il s’est rétabli et a créé avec ses d’entraîneur dans plusieurs clubs méconnus
coéquipiers Carlos Tévez et Emmanuel Adebayor une dans son pays natal. Souvent comparé
ligne d’attaque redoutable. Au meilleur de sa forme, à son mentor Marcelo Bielsa, Martino a
Santa Cruz fait briller n’importe quelle équipe, comme il été récompensé de ses efforts en 2006,
l’a montré au Bayern Munich, où il a joué de 1999 à 2007 lorsqu‘on lui a proposé de prendre les
– gagnant au passage la Coupe Intercontinentale, la Ligue rênes de l’équipe nationale du Paraguay.
des Champions de l’UEFA en 2001, ainsi que huit titres de Ce travailleur acharné semble en mesure
champion d’Allemagne –, puis chez les Blackburn Rovers, de réussir son pari.
où il a joué de 2007 à 2009.
La participation de Santa Cruz aux éliminatoires de la Équipe probable
zone CONMEBOL pour la Coupe du Monde de la FIFA, G Justo VILLAR
Afrique du Sud 2010, s’est également avérée décisive. Bien D Denis CANIZA
qu’il n’ait joué que dans cinq des dix-huit matches du Paraguay, il a inscrit trois buts D Julio Cesar CACERES
et permis à son équipe de s’imposer quatre fois notamment contre le Chili à Santiago D Claudio MOREL
(3-0) et contre le Brésil à Asunción (2-0). D Dario VERON
Bien que le Paraguay ait finalement terminé quatrième de son groupe de qualifications, M Cristian RIVEROS
il a longtemps occupé la tête de la poule, ce qui ne manquera pas de motiver les hommes M Edgar BARRETO
de Gerardo Martino et leurs supporters. Ayant disputé 29 matches de qualification en M Enrique VERA
Coupe du Monde de la FIFA pour le Paraguay et sept en phase finale, Santa Cruz nous M Victor CACERES
réserve sans doute de bonnes surprises. A Roque SANTA CRUZ
A Nelson VALDEZ
Parcours en qualifications
Zone Amérique du Sud : groupe F Bilan des confrontations avec les
autres équipes du groupe
Adversaire Domicile Extérieur
J V N D BP BC
Pérou 1-0 0-0
ITA 2 0 0 2 1 5
Uruguay 1-0 2-0
NZL 1 1 0 0 3 2
Équateur 5-1 1-1
SVK 0 0 0 0 0 0
Chili 0-2 0-3
Brésil 2-0 2-1
Bolivie 1-0 4-2
Argentine 1-0 1-1
Venezuela 2-0 1-2
Colombie 0-2 0-1 La phrase
« Le secret de notre qualification est que les joueurs et tous le
Class. Equipe J V N D Points staff de l’équipe nationale ont fait leur travail de façon responsable
1 Brésil 18 9 7 2 34
et sans faire d’histoires. Si nous avions raté les qualifications,
2 Chili 18 10 3 5 33
échouant là où d’autres entraîneurs ont réussi, nous aurions écrit
3 Paraguay 18 10 3 5 33
4 Argentine 18 8 4 6 28
une page sombre de l’histoire du football paraguayen. On peut
5 Uruguay 18 6 6 6 24 entraîner une équipe nationale pour deux raisons : conserver un
6 Équateur 18 6 5 7 23 travail ou entrer dans l’histoire. J’ai choisi la seconde option ».
7 Colombie 18 6 5 7 23
8 Venezuela 18 6 4 8 22 Gerardo Martino, sélectionneur du Paraguay
9 Bolivie 18 4 3 11 15
10 Pérou 18 3 4 11 13

FIFA WORLD I DOSSIERS 119

 GROUPE F : NOUVELLE-ZÉLANDE
Célébration tentaculaire après le but décisif de Rory Fallon (au centre) contre le Bahreïn synonyme de qualification de la Nouvelle-Zélande
pour la Coupe du Monde.
A près avoir travaillé dur pour sortir de
l’ombre de l’illustre équipe de rugby des
All Blacks, les footballeurs néo-zélandais –
les All Whites – espèrent que leur parcours
lors de la Coupe du Monde de la FIFA 2010
révélera ce supplément d’âme qui a fait de
cette petite île un mythe du ballon ovale.
Les Néo-Zélandais se sont qualifiés à
une seule reprise pour la phase finale de
la Coupe du Monde de la FIFA. C’était
en 1982, après une campagne de quinze
matches qui reste l’un des plus grands
moments de gloire footballistique du pays.
En Espagne, les Kiwis ont été battus dans
leurs trois rencontres. Il est vrai qu’ils
avaient hérité d’un groupe difficile, avec
le Brésil, l’Union soviétique et l’Écosse.
En Afrique du Sud, ils seront le
seul représentant de la confédération
océanienne, l’Australie ayant décidé de
120 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
rejoindre la zone Asie. Cette fois encore,
leur tâche sera rude dans un groupe où
ils affronteront l’Italie, championne du
monde en titre, le Paraguay, habitué de
la compétition, et la Slovaquie, néophyte
de la compétition.
Travailleurs infatigables
Le sélectionneur Ricki Herbert a composé
une équipe de joueurs travailleurs et
disciplinés pratiquant un football direct
et souvent physique. Ryan Nelsen, arrière
central et capitaine de l’équipe, est sans
doute le footballeur néo-zélandais le
plus connu à l’étranger, puisqu’il joue
en Premier League, pour les Blackburn
Rovers. Shane Smeltz, joueur de Gold
Coast United né en Allemagne, voudra
quant à lui poursuivre sur la lancée de ses
huit buts inscrits en éliminatoires.
Bien qu’ils aient été longtemps
absents de la Coupe du Monde, les
Néo-Zélandais connaissent assez bien
l’Afrique du Sud, où ils ont accumulé
une précieuse expérience internationale
lors de la Coupe des Confédérations qui
s’y est déroulée l’an dernier. L’équipe ne
s’attardera sans doute pas trop sur le
score sans appel (5-0) que lui a infligé
l’Espagne dans son match d’ouverture,
elle retiendra plus volontiers le match
nul et vierge face à l’Iraq et sa courte
défaite 3-2 contre l’Italie lors d’un
match amical disputé en amont de la
compétition.
Un même niveau de performance
sera nécessaire pour affronter ces
mêmes champions du monde le 20 juin
prochain si les All Whites veulent avoir
une chance de bousculer les Azzurri.
 Joueur-clé : Ryan Nelsen Le sélectionneur
Excellent défenseur capitaine de son équipe nationale, Ryan Nelsen est de loin le nom Ayant représenté
le plus célèbre de Nouvelle-Zélande, juste après Wynton Rufer, le footballeur kiwi le plus deux fois la Nouvelle-
populaire de tous les temps. Nelsen a fait ses débuts pour les All Whites il y a onze ans, Zélande lors d’une
mais une blessure et des engagements ont limité ses apparitions au niveau international. Coupe du Monde
Depuis longtemps un favori des Blackburn de la FIFA, en tant
Rovers, ce défenseur central mobile évolue que joueur en
depuis 6 ans à l’Ewood Park où il a signé 1982, puis en tant
jusqu’en 2012. En 2007, il est devenu le que sélectionneur
premier Néo-Zélandais à disputer une finale aujourd’hui, Ricki Herbert est l’une des plus
de Coupe d’Angleterre, pour toutefois grandes figures du football néo-zélandais.
perdre contre Chelsea aux prolongations. Combinant son poste de sélectionneur
Il est également l’un des cinq Néo-Zélandais des All Whites et son rôle d’entraîneur
à avoir joué en Premier League, groupe dont du Wellington Phoenix FC en A-League
font partie les actuels All Whites Simon australienne, Herbert a contribué à faire
Elliott et Chris Wood. Pilier de la défense des All Whites une équipe solide et unie.
des Rovers, il a disputé quelque cent-
cinquante matches pour Blackburn malgré Équipe probable
une absence de presque toute une saison G Mark PASTON
suite à une blessure sévère aux muscles D Tony LOCHHEAD
ischio-jambiers. D Ben SIGMUND
Élément central de son équipe grâce à D Ryan NELSEN
son profil et à ses aptitudes de meneur, D Dave MULLIGAN
on ne saurait sous-estimer ses talents M Aaron CLAPHAM
d’organisateur. Bien que trouvant rarement M Tim BROWN
le chemin des filets en club, il a marqué plusieurs fois pour son équipe nationale et M Leo BERTOS
représente toujours un danger sur les coups de pied arrêtés. Ayant joué au Mexique M Chris KILLEN
en 1999 et en France en 2003, il aurait compté parmi les quelques rares joueurs ayant A Rory FALLON
participé à trois Coupes des Confédérations de la FIFA, mais a de nouveau été immobilisé A Shane SMELTZ
juste avant Afrique du Sud 2009.
Le moment le plus marquant de sa carrière aura été sans conteste la victoire en barrages Bilan des confrontations avec les
contre le Bahreïn qui a permis, pour la première fois en 28 ans, la qualification de son autres équipes du groupe
pays pour la plus grande compétition de football du monde. En participant à Afrique J V N D BP BC
du Sud 2010, Nelsen rejoindra l’ancien capitaine des All Whites Steve Sumner, le seul ITA 1 0 0 1 3 4
avant lui à avoir mené son pays en Coupe du Monde de la FIFA. PAR 1 0 0 1 2 3
SVK 0 0 0 0 0 0

Parcours en qualifications
Zone Océanie : groupe F / Matches de barrages*
Adversaire Domicile Extérieur
Fiji 0-2 0-2
Vanuatu 4-1 1-2
Nouvelle-Calédonie 3-0 1-3
Bahreïn* 1-0 0-0 La phrase
« Ce groupe a tout donné, quatre années d’engagement total.
Class. Equipe J V N D Points Nous sommes de retour. Afrique du Sud, nous voilà. »
1 N. Zélande 6 5 0 1 15
2 N. Calédonie 6 2 2 2 8 Ricki Herbert, sélectionneur de la Nouvelle-Zélande
3 Fiji 6 2 1 3 7
4 Vanuatu 6 1 1 4 4

FIFA WORLD I DOSSIERS 121

 GROUPE F : SLOVAQUIE
Stanislav Šesták exulte après son but pour la Slovaquie contre les voisins de République tchèque.
Si l’on excepte la Serbie, qui a participé
à la Coupe du Monde 2006 sous la
dénomination Serbie-et-Monténégro,
la Slovaquie sera le seul pays à faire ses
débuts en Coupe du Monde à l’occasion
de cette édition 2010. Pour la Slovaquie,
qui a célébré son indépendance il y a
dix-huit ans à peine à la faveur d’une
scission pacifique d’avec la République
tchèque, cette qualification constitue une
performance sportive remarquable. Une
qualification amplement méritée d’ailleurs
et acquise de haute lutte face aux voisins
tchèque et polonais ainsi qu’à l’Irlande
du Nord.
Bien entendu, la Slovaquie partage avec
les Tchèques un glorieux passé, puisque
sous la bannière tchécoslovaque, elle a
disputé à huit reprises la phase finale de la
Coupe du Monde et décroché deux fois le
titre de vice-championne du monde. Inutile
de dire que la qualification pour l’Afrique
du Sud a été fêtée d’autant plus dignement
122 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
par les Slovaques qu’elle a été obtenue
aux dépens de leurs anciens compatriotes.
Le simple fait de franchir l’écueil du
premier tour constituerait déjà une belle
performance, la Slovaquie ayant été versée
dans le groupe de l’Italie, championne en
titre. Mais comme les Slovaques ont déjà
prouvé qu’ils étaient capables de développer
un jeu de très haut niveau en terminant
premier de groupe et en engrangeant
des victoires face à trois rivaux que l’on
pensait supérieurs, ce serait une erreur de
les considérer comme une proie facile en
Afrique du Sud.
Stan le buteur
Les défenses adverses auront intérêt
à se méfier du prolifique attaquant
de Bochum Stanislav Šesták, meilleur
buteur de l’équipe et auteur de six des
vingt-deux buts slovaques. Si Šesták aura
à cœur de poursuivre dans cette voie,
Róbert Vittek, dont on connaît la force
de percussion, voudra sûrement quant
à lui alimenter son compteur personnel
après neuf rencontres sans avoir inscrit
le moindre but.
Le sélectionneur Vladimír Weiss aura
aussi le privilège assez rare d’inscrire son
propre nom sur la feuille des joueurs.
Non qu’il songe, à 45 ans, à prolonger
ses douze sélections en équipe nationale
mais pour la bonne et simple raison que
son fils, âgé lui de vingt ans et prénommé
également Vladimír, commence à trouver
ses marques sous le maillot slovaque.
Weiss junior, qui est apparu très à
l’aise lors de ses quatre apparitions en
éliminatoires, pourrait être le troisième
Vladimír Weiss à participer à une grande
compétition internationale. Son père a
participé avec la Tchécoslovaquie à la
Coupe du Monde 1990 et son grand-
père a été médaillé d’argent au Tournoi
Olympique de Football en 1964, là encore
sous les couleurs tchécoslovaques..
 Le joueur-clé : Marek Hamšík Le sélectionneur
À 22 ans, le Slovaque Marek Hamšík n’est qu’à l’aube de sa carrière de footballeur. Il V ladimír Weis s,
semble pourtant déjà au sommet de son art. Incontournable sous les couleurs de Naples, ancien international
comme sous celles de sa sélection, il sera l’atout numéro un de l’équipe de Vladimír slovaque, a été
Weiss lors de la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010. nommé à la tête
Il n’a que 17 ans lorsqu’il quitte son club formateur pour d’autres horizons. Il choisit de la sélection en
de troquer le maillot du Slovan Bratislava pour celui de Brescia. C’est donc en Serie B juin 2008. Il a fait
italienne que ce milieu de terrain offensif de formation a fait ses armes. Après une ses classes à la
année passée à faire ses classes, il explose lors de la saison 2006/07 avec dix buts en 40 tête de l’Artmedia
rencontres, et une influence croissante sur le jeu. Ce qui n’échappe pas aux recruteurs Bratislava, en Slovaquie, qu’il parvint à
de Naples… qualifier pour la phase de groupes de la
Hamšík est un joueur accrocheur et Ligue des Champions de l’UEFA 2005/06.
complet, aussi bien capable de défendre, Il lui restait alors à tenir les rênes de la
de distribuer le jeu et de s’engager dans la sélection, avec le succès qu’on lui connaît.
moindre brêche, il n’hésite pas à tenter sa Par ailleurs, il est le père de Vladimír
chance grâce à sa frappe puissante qui fait Weiss, international slovaque évoluant à
souvent mouche. Sa première sélection, Manchester City.
le 7 février 2007 en amical contre la
Pologne (2-2), va vite en appeler d’autres. Équipe probable
À partir de l’été 2007, il est régulièrement G Jan MUCHA
convoqué et inscrit son premier but sous D Peter PEKARIK
les couleurs de la Slovaquie le 13 octobre D Radoslav ZABAVNIK
2007 contre Saint-Marin. Il est même D Jan DURICA
désigné capitaine lors du déplacement en D Martin SKRTEL
Pologne pour un match capital (1-0) qui M Zdenko STRBA
assurera la qualification pour la première M Marek HAMSIK
phase finale de l’histoire du pays. Un rôle M Miroslav KARHAN
qui lui va comme un gant, et dont il ne A Stanislav SESTAK
semble pas près d’être destitué. A Erik JENDRISEK
Le joli CV du Slovaque combiné au A Robert VITTEK
séduisant parcours du club napolitain
en Serie A attire forcément l’attention Bilan des confrontations avec
des grands clubs européens. On parle du jeune Slovaque du côté des Blues de Chelsea les autres équipes du groupe
mais aussi du côté des Skyblues de Manchester City. Affaire à suivre... et surtout joueur J V N D BP BC
à suivre en Afrique du sud ! ITA 1 0 0 1 0 3
PAR 0 0 0 0 0 0
NZL 0 0 0 0 0 0

Parcours en qualifications
Zone Europe : groupe 3

Adversaire Domicile Extérieur

Irlande du Nord 2-1 0-2
Slovénie 0-2 2-1
Saint-Marin 7-0 1-3
Pologne 2-1 0-1
Rép. tchèque 2-2 1-2

Class. Equipe J V N D Points

La phrase
1 Slovaquie 10 7 1 2 22 « Nous sommes persévérants : nous ne baissons pas les bras tant
2 Slovénie 10 6 2 2 20 que nous n’avons pas réussi ! »
3 Rép. tchèque 10 4 4 2 16
4 Irlande d. Nord 10 4 3 3 15 Stanislav Šesták, attaquant
5 Pologne 10 3 2 5 11
6 Saint-Marin 10 0 0 10 0

FIFA WORLD I DOSSIERS 123

ANCIENNE ET
NOUVELLE-ZÉLANDE
Les sélections néo-zélandaises de 1982 et d’aujourd’hui.
Par Gordon Glen Watson, Auckland
Lorsque les Néo-Zélandais débuteront leur
Coupe du Monde de la FIFA à Rustenburg
le 15 juin contre la Slovaquie, nouvelle
venue dans la compétition, les espoirs
d’une qualification pour les huitièmes de
finale ne seront certainement pas bien
plus grands que lors de leur dernière
participation au tournoi, en 1982. La
comparaison entre les deux époques ne
s’arrête pas là : Ricki Herbert, le solide
défenseur central de l’époque, omniprésent
en 1982, dirige aujourd’hui l’équipe en tant
qu’entraîneur. Et puis il y a ce lien père-fils
entre l’entraîneur de l’époque, Kevin Fallon,
et Rory Fallon, dernier ajout à la sélection
All White, et buteur décisif contre Bahreïn
en match de barrage en novembre.
124 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Malgré ces similarités, la comparaison
entre la campagne néo-zélandaise de 1982
et le brillant parcours de cette année ne
va pas plus loin. La sélection 2010 est
composée exclusivement de professionnels
évoluant dans des clubs anglais, écossais
ou américains alors qu’en 1982, les joueurs
étaient principalement des amateurs jouant
en Nouvelle-Zélande ou en Australie, et
pratiquant un sport largement ignoré par
les médias nationaux.
Au début des années 1980, la Nouvelle-
Zélande était dans une passe difficile et en
plein changement. Touchée par une crise
financière et un chômage élevé, le rugby
– une religion nationale – devint source de
malaise lorsque les All Blacks accueillirent
une tournée décriée de l’équipe de rugby
d’Afrique du Sud, en plein apartheid.
Se détachant du surnom de ses
homologues du rugby, l’équipe nationale
néo-zélandaise de football adopta alors
l’appellation All Whites, correspondant
parfaitement à son image propre et
apolitique. Mais c’est bien son départ en
trombe dans les éliminatoires de la Coupe du
Monde 1982 qui l’aida à entraîner le public,
avec deux bons résultats face aux « ennemis
jurés » australiens – un formidable match
nul 3-3 à Auckland suivi d’une convaincante
victoire 2-0 à Sydney. Les Kiwis passionnés
de sport étaient sous le charme. Les victoires
fleuves, telles que le 13-0 record infligé à
Fidji, accentuèrent la tendance.
 Lors de la compétition finale, la
Nouvelle-Zélande ne fit pas bien plus que
de la figuration, même si les deux buts
inscrits lors sa défaite 5-2 face à l’Ecosse
éliminèrent celle-ci, troisième derrière
l’Union soviétique à l’issue des matches
de groupe, à la différence de buts.
Malgré leur élimination prématurée,
les Kiwis engendrèrent une vague
de passion pour la Coupe du Monde
alors inimaginable dans leur pays, et
ce jusqu’aux dernières minutes de leur
ultime défaite 4-0 face au Brésil à Séville.
En pleines célébrations autour de l’arrivée
de leur équipe
sur la scène
internationale
du football, peu
étaient ceux qui
auraient pensé
devoir attendre
près de 30 ans
pour revoir les All
Whites participer
à une Coupe du
Monde.
Des temps
difficiles
En fait, le paysage
du football océanien
post-1982 se révéla
bien différent et plus
terne qu’avant la
Coupe du Monde en
Espagne. L’Australie imposa sa domination
sur le continent et les espoirs des All
Whites s’éteignirent progressivement.
La ligue nationale de Nouvelle-Zélande
s’effondra en 1993 tandis que les sports
rivaux s’émancipèrent, notamment avec la
professionnalisation du rugby. Le football
resta populaire, mais principalement grâce
à sa pratique parmi les jeunes. L’idée d’une
nouvelle qualification pour la Coupe
du Monde semblait très improbable et
l’euphorie de 1982 se dissipa peu à peu.
En 2004, la différence de niveau qui
séparait la Nouvelle-Zélande du reste de
l’Océanie se réduisit encore, à l’image de
la victoire 4-2 du Vanuatu sur les Kiwis, qui
mit un terme à leurs espoirs de qualification
pour la Coupe du Monde de la FIFA 2006.
Pour beaucoup, jamais le football ne
pourrait de nouveau être considéré comme
un sport sérieux en Nouvelle-Zélande. Sur
le court terme, la défaite face au Vanuatu
laissa un calendrier de match vide, et toute
pensée de qualification pour l’Afrique du
Sud semblait utopique.
Contrairement à 1982, la campagne pour
2010 comprendrait peu de matches – trois
rencontres aller-retour pour déterminer
le champion d’Océanie puis un match de
barrages aller-retour contre le cinquième de
l’Asie – avec de longues périodes creuses de
près d’un an entre les trois séries de matches.
Assurément aidés par la décision de
l’Australie de rejoindre la Confédération
Asiatique de Football, les Néo-Zélandais
durent prouver leur statut de nouvelle
puissance de la région. Les résultats
dans les éliminatoires océaniennes furent
rassurants bien que plus serrés que lors
de la campagne de 1982. Les courtes
victoires à l’extérieur sur Fidji, le Vanuatu et
la Nouvelle-Calédonie suffirent cependant
à garantir aux All Whites la première place
avant même de disputer le dernier match,
qui fut l’occasion pour de jeunes locaux
inexpérimentés de conclure la campagne
régionale, par une défaite 2-0 face à Fidji
en novembre 2008.
Presqu’un an plus tard, les Néo-Zélandais
ont dû disputer un match de barrage contre
le Bahreïn, cinquième des éliminatoires
asiatiques à la surprise générale. Disputée
en deux matches, un à Manama et l’autre
à Wellington, la rencontre s’est finalement
révélée serrée. Jouant le premier match à
l’extérieur, la Nouvelle-Zélande décrocha
un 0-0 encourageant mais frôla la défaite
lorsque le Bahreïnien Salma Isa tira sur le
poteau alors qu’il avait battu le gardien
Mark Paston et que Jaycee John se tenait
démarqué devant le but vide.
Il ne manquait donc à la Nouvelle-
Zélande qu’une victoire pour se qualifier, et
les médias locaux s’emballèrent. Le football
tenait la une des journaux et bénéficiait
d’une couverture télévisuelle inconnue
depuis 1982. Les 35 194 billets se vendirent
rapidement, un record pour un match de
football en Nouvelle-Zélande. Même la
tournée des All Blacks dans l’hémisphère
nord fut repoussée aux dernières pages
des quotidiens – et la fièvre du football
s’empara du pays.
Le défenseur Ivan Vicelich se souvient
du stade complet de Wellington. « Le
public était incroyable – il y avait 35 000
personnes, toutes portant les couleurs
nationales et chantant sans arrêt pendant
tout le match, ce qui est inhabituel dans
le sport néo-zélandais – le public nous a
véritablement portés. »
Les joueurs surent leur en être
reconnaissants et, à la 45e minute, Rory
« Ce but a rapproché tout
le monde – les équipes de
1982 et de 2010. Un pur
moment de bonheur ! »
Kevin Fallon, membre de la
sélection de 1982 et père du buteur
héroïque de 2010, Rory Fallon
Fallon repris de la tête un corner de Leo
Bertos pour trouver le fond des filets – et
le stade s’enflamma.
Connu comme l’« homme dur » du
football néo-zélandais, Kevin Fallon a tout
de même la voix qui tremble lorsqu’il se
souvient du moment où le but de Rory a
lié père et fils à travers 28 ans d’histoire
du football et fait lever un pays entier.
« Ce but a rapproché tout le monde –
les équipes de 1982 et de 2010, les
supporters, l’histoire de notre sport – il
a enflammé le public, la ville et le pays
entier. Un pur moment de bonheur ! »,
raconte l’ancien sélectionneur.
Laissons le dernier mot à Frank van
Hattum. Gardien de l’équipe de 1982 et
aujourd’hui président de la Fédération
Néo-Zélandaise de Football, il préfère ne
pas comparer les deux sélections – mais
ressent une grande fierté à voir son pays
disputer une seconde Coupe du Monde.
« Le pays entier se souviendra à jamais
de la campagne de 1982 », dit-il. « Mais le
match contre Bahreïn a été une expérience
très touchante. Depuis 1982, j’attendais
désespérément qu’un groupe de jeunes
Néo-Zélandais ait la chance de vivre ce
que nous avons vécu. La voie leur est
ouverte. »
FIFA WORLD I DOSSIERS 125
 GROUPE G : BRÉSIL
Lúcio célèbre son but décisif à Johannesburg en finale de la Coupe des Confédérations de la FIFA.
Pour certains pays, une qualification pour
la Coupe du Monde de la FIFA est déjà un
exploit. Pour d’autres, comme l’Angleterre,
l’Allemagne ou l’Argentine, cela va presque
de soi car échouer serait un drame national.
Et puis, il y a le cas du Brésil. Quelle ne serait
pas la déception des supporters brésiliens
en cas de non-qualification ? Personne
ne le sait réellement… puisque ce n’est
jamais arrivé.
Les Brésiliens ont toujours été de la
partie. La Coupe du Monde de la FIFA
2010 constituera leur 19e participation
consécutive à la compétition finale.
Champions du monde à cinq reprises, ils
ont à leur actif pas moins de 64 victoires
pour 14 matches nuls et 14 défaites.
Toutes statistiques mises à part, les
Brésiliens doivent surtout leur renommée
à leur amour du « beau jeu ». Certes,
Dunga, le sélectionneur actuel, a parfois
été critiqué parce qu’il semblait accorder
davantage d’importance aux résultats
126 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
qu’à la qualité du jeu. Pourtant, même
avec une formation légèrement plus axée
sur la défense et pratiquant volontiers la
contre-attaque, le Brésil reste une équipe
esthétique. Les puristes oublient d’ailleurs
souvent que le Brésil n’a pas seulement
produit de grands buteurs et meneurs de
jeu mais aussi de fabuleux défenseurs.
Une galaxie de stars
Où commencer pour présenter l’équipe
actuelle, tant elle regorge de talents ?
Les buts sont défendus par le gardien
de l’Inter Julio Cesar qui, à 30 ans, est
considéré comme l’un des meilleurs du
monde. Au poste d’arrière droit, on trouve
Maicon, coéquipier de Julio Cesar, et à
l’avant, le célèbre Robinho et l’attaquant
de Séville Luis Fabiano, meilleur buteur
des éliminatoires avec neuf réalisations.
Et puis, il y a dans l’équipe un certain
milieu de terrain né sous le nom de
Ricardo Izecson dos Santos Leite mais
mieux connu sous le surnom de Kaká.
Ce n’est pas une coïncidence si le
Brésil a connu un passage à vide en
éliminatoires  – avec notamment deux
matches nuls 0-0 face au Paraguay  –
pendant que le Ballon d’Or 2007 était
blessé. Il serait idiot d’affirmer que le sort
d’une équipe comme le Brésil pourrait
dépendre d’un seul homme mais il est
clair que ses chances de décrocher un
sixième titre seront supérieures avec un
Kaká en plein forme.
Il faut remonter 44 ans en arrière pour
trouver une sélection brésilienne éliminée
au premier tour. C’était en 1966, suite à
une défaite 3-1 face au Portugal, l’une
des équipes qu’elle s’apprête d’ailleurs à
affronter de nouveau en 2010. Ajoutez
la Côte d’Ivoire à la liste et vous obtenez
clairement un groupe plus difficile que
la moyenne. Maintenant, reconnaissons
que le Brésil n’est pas le genre d’équipe
à ranger dans la moyenne.
 Le joueur-clé : Kaká Le sélectionneur
Sans conteste l’un des meilleurs joueurs du monde, Ricardo Izecson dos Santos Leite (alias Ancien milieu défensif
Kaká) est capable de se faufiler presque sans efforts à travers les défenses adverses, de de la Seleção, Dunga
créer le danger par des passes précises et ingénieuses et de marquer sur de puissantes a déjà connu des
frappes à distance. hauts et des bas
Âgé de tout juste 28 ans, le Joueur Mondial de la FIFA 2007 se prépare pour sa avec l’équipe du
troisième Coupe du Monde de la FIFA, même s’il n’a joué qu’un rôle mineur dans le Brésil. Figurant
triomphe de son pays en 2002. S’il n’a joué qu’une petite une demi-heure dans ce parmi les boucs
tournoi, Kaká était déjà bien connu à l’époque puisqu’il avait déjà percé avec son club émissaires d’une
d’enfance, São Paulo, et attirait déjà l’attention des grands clubs européens. décevante Coupe du Monde 1990 en
C’est le Milan AC qui a fini par engager le jeune Brésilien en Italie, il s’est racheté en menant son pays
2003, initiant une idylle de six ans entre le joueur et les supporters vers la victoire quatre ans plus tard aux
du club. S’il était pressenti pour être remplaçant, voire même pour États-Unis. Dénué d’expérience entant
être prêté, Kaká a rapidement été titularisé en raison d’une série que sélectionneur avant d’être choisi par
de blessures au sein de l’équipe et depuis, il n’a cessé de briller, le Brésil en août 2006, cet entraîneur franc
inscrivant dix buts en trente matches pendant sa première saison, et direct a fait taire les sceptiques avec des
et aidant Milan à conquérir le titre en Serie A. Il s’agissait du triomphes à la Copa América 2007 et à la
premier des nombreux trophées que Kaká allait remporter durant Coupe des Confédérations de la FIFA 2009,
son contrat avec Milan, notamment en 2007 où son palmarès est époustouflant : Ligue ainsi qu’avec une qualification confortable
des Champions de l’UEFA, Supercoupe de l’UEFA, Coupe du Monde des Clubs de la à la Coupe du Monde de la FIFA 2010.
FIFA et titre de Joueur Mondial de la FIFA. En juin de l’année dernière, il a entamé un
nouveau chapitre de sa carrière en rejoignant le Real Madrid après que Milan eut, à Équipe probable
contrecoeur, cédé au poids financier des géants espagnols. G JULIO CESAR
Bien qu’affecté par une série de blessures insidieuses ces deux dernières saisons, Kaká D MAICON
vise à présent la poursuite de son succès avec ses talentueux coéquipiers brésiliens. D JUAN
Après une saison décevante en 2006, du moins selon leurs exigences élevées, les Sud- D LUCIO
Américains semblaient être revenus au meilleur de leur forme l’année dernière lorsque D LUISAO
Kaká les a menés à la gloire à la Coupe des Confédérations de la FIFA 2009, ajoutant M FELIPE MELO
par la même occasion le Ballon d’Or adidas de la compétition à son glorieux palmarès. M ELANO
M KAKA
Parcours en qualifications M GILBERTO SILVA
Zone Amérique du Sud A LUIS FABIANO
A ROBINHO
Adversaire Domicile Extérieur
Colombie 0-0 0-0
Bilan des confrontations avec les
Équateur 5-0 1-1
Pérou 3-0 1-1
autres équipes du groupe
Uruguay 2-1 0-4 J V N D BP BC
Paraguay 2-1 2-0 POR 18 12 2 4 36 15
Argentine 0-0 1-3 PRK 0 0 0 0 0 0
Chili 4-2 0-3 CIV 0 0 0 0 0 0
Bolivie 0-0 2-1
Venezuela 0-0 0-4

Class. Equipe J V N D Points

1 Brazil 18 9 7 2 34
2 Chili 18 10 3 5 33
La phrase
3 Paraguay 18 10 3 5 33
4 Argentine 18 8 4 6 28
« Nous devons apprendre à vivre avec l’étiquette du favori. Nous
5 Uruguay 18 6 6 6 24 ne pouvons pas laisser cela se transformer en quelque chose de
6 Équateur 18 6 5 7 23 négatif, comme cela a été le cas certaines années. »
7 Colombie 18 6 5 7 23
8 Venezuela 18 6 4 8 22 Kaká, milieu de terrain du Brésil
9 Bolivie 18 4 3 11 15
10 Pérou 18 3 4 11 13

FIFA WORLD I DOSSIERS 127

 GROUPE G : RDP CORÉE
La RDP Corée a dû se contenter de deux matches nuls 0-0 contre son voisin de République de Corée, également qualifié pour l’Afrique du Sud.
La République Démocratique Populaire
de Corée fait un retour en phase finale
de la Coupe du Monde de la FIFA après
une absence de plus de quarante ans.
Les Chollima – un surnom que les Nord-
Coréens doivent à un cheval mythique –
n’ont participé qu’une seule fois à cette
compétition. C’était en Angleterre en
1966, lorsqu’ils réalisèrent l’exploit de
battre l’Italie 1-0 pour se hisser en quarts
de finale.
Ils allaient alors affronter à Goodison
Park le Portugal – qu’ils retrouvent
aujourd’hui dans le Groupe G – et mener
3-0 après à peine 24 minutes. C’est en
grande partie à la classe du légendaire
Eusebio et à ses quatre buts que les
128 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Nord-Coréens doivent leur élimination
par le Portugal, auteur d’une remontée
mémorable qui se soldera sur un score
final de 5-3.
Si le reste du monde a considérablement
évolué depuis quarante-quatre ans,
l’isolement extrême de l’État nord-coréen
aura pour effet qu’une fois encore, ses
footballeurs seront la curiosité de cette
compétition finale de la Coupe du Monde.
Rares sont les joueurs nord-coréens
officiant en dehors de leur pays. Au rang
des exceptions, citons l’attaquant du FC
Rostov Hong Yong-Jo, âgé de 27 ans,
et le puissant et rapide attaquant Jong
Tae-Se, 26 ans, qui défend les couleurs du
club japonais de Kawasaki Frontale. Parmi
les joueurs du cru, Mun In-Guk, 31 ans,
dirige généralement le milieu de terrain.
Quant à Ri Myong-Guk, 23 ans, gardien
de Pyongyang, il a joué un rôle essentiel
dans la qualification de son équipe grâce
à quelques superbes arrêts.
Le sélectionneur Kim Jong-Hun a
transmis à son groupe un sens aigu de la
discipline, du dévouement et de l’esprit
d’équipe qui a clairement contribué à faire
de la RDP Corée une équipe difficile à
manœuvrer. Il prône un style de jeu sobre
et défensif dont il pourra très rapidement
tester l’efficacité, puisque son équipe
débute son tournoi à Johannesburg le 15
juin face au Brésil, quintuple champion
du monde.
 Le joueur-clé : Jong Tae-Se Le sélectionneur
Les médias asiatiques ont l’habitude de comparer les nouveaux espoirs de leur région à L’entraîneur Kim
de grandes vedettes mondiales dès que leur style de jeu ou leurs traits leur rappellent Jong-Hun n’avait
celles-ci. Il semble qu’ils n’aient trouvé personne digne d’être comparé à l’Anglais Wayne que dix ans lorsque
Rooney, jusqu’à l’apparition de l’attaquant international nord-coréen Jong Tae-Se, qui le Chollima est entré
joue en club pour le Kawasaki Frontale dans l’histoire lors
Surnommé « le Rooney nord-coréen » ou « le Rooney du peuple », l’ascension de ce d’Angleterre 66 et,
joueur né au Japon n’a pas été aussi fulgurante que celle de la star de Manchester United. 44 ans plus tard,
Jong n’est devenu professionnel qu’en rejoignant l’équipe de J. League du Kawasaki c’est lui qui leur a
Frontale en 2006 à l’âge de 22 ans, fait retrouver le chemin de la Coupe du
mais malgré ses débuts relativement Monde. Son équipe comportant surtout
tardifs, cet attaquant robuste s’est des joueurs sans expérience internationale,
rapidement imposé, marquant douze le stratège préfère une approche
buts en vingt-quatre matches pour son pragmatique et défensive basée sur la
club en 2007 et se frayant un chemin discipline et la cohésion collective.
dans l’équipe nationale de RDP Corée.
Ses débuts internationaux ont été Équipe probable
mémorables, avec quatre buts lors G RI Myong Guk
d’une écrasante victoire 7-0 contre la D NAM Song Chol
Mongolie en match de qualification D RI Kwang Chon
pour les championnats 2008 de la D RI Jun Il
Fédération de football d’Asie de l’Est, D PAK Chol Jin
et il constitue, depuis, un élément D CHA Jong Hyok
essentiel de l’équipe. M PAK Nam Chol
Jong a débuté douze des quatorze M AN Yong Hak
de la RPD Corée dans les éliminatoires M MUN In Guk
de la Coupe du Monde FIFA 2010, M HONG Yong Jo
jouant souvent comme attaquant A JONG Tae Se
solitaire dans la formation prudente de
Kim Jong-Hun. Le dévouement requis Bilan des confrontations avec les
pour son rôle l’a empêché d’accroître ses statistiques phénoménales, n’y ajoutant qu’un autres équipes du groupe
but pendant cette période, mais sa contribution à percer la défense rivale pour créer J V N D BP BC
des opportunités pour ses coéquipiers ne saurait être trop soulignée. POR 1 0 0 1 3 5
Sur la base de ses performences en club comme en sélection, Jong, qui a fêté ses 26 BRA 0 0 0 0 0 0
ans en mars, espère intégrer dans un grand club européen pour progresser davantage. CIV 0 0 0 0 0 0

Et bien qu’il soit souvent comparé à Rooney, il se réjouit particulièrement d’affronter

l’Ivoirien Didier Drogba, dont le jeu est à son avis plus proche du sien.

Parcours en qualifications
Zone Asie : quatrième tour, groupe B

Adversaire Domicile Extérieur

Émirats arabes unis 2-0 1-2
La phrase
République de Corée 1-1 1-0
Iran 0-0 2-1
« Notre retour à la Coupe du Monde est le fruit de notre travail
Arabie saoudite 1-0 0-0 acharné, 44 ans après être arrivés en quarts de finale en Angleterre
en 1966. Nous allons probablement affronter une fois de plus des
Class. Equipe J V N D Points équipes européennes lors d’Afrique du Sud 2010, et j’espère que
1 Rép. de Corée 8 4 4 0 16 nous pourrons réitérer l’exploit de nos prédécesseurs. »
2 RDP Corée 8 3 3 2 12
3 Arabie saoud. 8 3 3 2 12 Kim Jong-Hun, sélectionneur de la RDP Corée
4 Iran 8 2 5 1 11
5 Émir. arab. unis 8 0 1 7 1

FIFA WORLD I DOSSIERS 129

 GROUPE G : CÔTE D’IVOIRE
Drogba et ses coéquipiers célèbrent leur victoire 3-1 contre le Ghana en Coupe d’Afrique des Nations.
La Côte d’Ivoire a fait forte impression
pendant sa campagne de qualification
pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010.
L’équipe est en effet restée invaincue,
engrangeant huit succès en douze
rencontres et inscrivant vingt-neuf buts
pour seulement six encaissés. Les Ivoiriens
ont immédiatement été cités parmi les
principaux fers de lance du continent
africain, même si la composition du groupe
G a quelque peu douché l’enthousiasme
des plus optimistes.
Si les rencontres du groupe se déroulent
conformément aux prévisions – ce qui est
loin d’être acquis – le Brésil devrait terminer
en tête du groupe et la RDP Corée devrait
hériter de la dernière place. Si tel est le cas,
les Éléphants de Côte d’Ivoire pourraient
donc disputer un match clé contre le
Portugal au stade Nelson Mandela Bay/
Port Elizabeth le 15 juin.
L’objectif des Ivoiriens, qui ont souvent
130 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
semblé sur le point de pouvoir réaliser
un exploit en Coupe du Monde de la
FIFA après avoir remporté leur première
grande compétition en 1992 – la Coupe
d’Afrique des Nations – sera d’accéder pour
la première fois de leur histoire au second
tour. Malheureusement, la Côte d’Ivoire a
jusqu’ici toujours éprouvé des difficultés
pour justifier ce statut.
Plus matures
En Allemagne, il y a quatre ans, les Ivoiriens
ont été éliminés au premier tour mais après
avoir néanmoins réalisé quelques belles
prestations dans un groupe déjà difficile,
ne perdant que d’un but face à l’Argentine
et aux Pays-Bas avant de battre la Serbie-
Monténégro 3-2 après avoir été menés 0-2.
Depuis la dernière campagne de
qualification, la Côte d’Ivoire s’est offert
un surplus d’expérience en Coupe du
Monde en la personne de son nouveau
sélectionneur : le Suédois Sven-Göran
Eriksson. L’ancien sélectionneur de
l’Angleterre et du Mexique a succédé
en mars dernier au Bosniaque Vahid
Halilhodžić, congédié après la défaite de
la Côte d’Ivoire en quarts de finale de la
Coupe d’Afrique des Nations.
Si le Brésil a Kaká et le Portugal Cristiano
Ronaldo, les Éléphants ont Didier Drogba.
Le puissant et talentueux attaquant de
Chelsea a terminé meilleur butteur des
éliminatoires avec six réalisations en cinq
matches. Drogba est par ailleurs bien
entouré en attaque par le Marseillais Bakary
Koné, lui aussi excellent finisseur, et par son
coéquipier à Chelsea Salomon Kalou. Avec
des défenseurs de grande qualité comme
Arthur Boka, Kolo Touré et Emmanuel
Eboué, la Côte d’Ivoire semble être prête
pour porter les espoirs du continent africain
au moment où celui-ci accueille sa première
Coupe du Monde de la FIFA..
 Le joueur-clé : Didier Drogba Le sélectionneur
Rien ne prédestinait Didier Drogba à devenir la star planétaire qu’il est aujourd’hui. À La Côte d’Ivoire
ses débuts, l’Ivoirien a connu un parcours semé d’embûches l’empêchant de s’imposer peut compter sur
au haut niveau. Après quelques années passées dans des clubs de seconde zone, sa l’expertise de Sven-
légende s’est essentiellement construite au club français de l’Olympique de Marseille. Göran Eriksson,
Buteur héroïque en Ligue des Champions puis en Coupe de l’UEFA (11 réalisations) même s’il n’aura
jusqu’à la finale perdue face à Valence en mai 2004, Drogba enflamme le stade Vélodrome eu que trois mois
en Ligue 1 (18 buts) et devient un dieu vivant dans la cité phocéenne. Puis, dès l’été pour se préparer
suivant, le club accepte de vendre sa vedette à Chelsea où il aura besoin d’une saison au tournoi. Le
pour susciter autant d’admiration et de respect qu’à Marseille. Il deviendra même par Suédois peut s’appuyer sur ses expériences
la suite le fils spirituel de l’entraîneur à la tête de l’Angleterre et du Mexique. Au
portugais José Mourinho. cours de sa longue carrière, il a notamment
Sa puissance, son excellent jeu de dirigé Benfica et la Lazio, avant de prendre
tête et sa technique font des ravages les rênes de la sélection anglaise de 2001
outre-manche. Drogba explose les à 2006 et de l’emmener à deux reprises
compteurs et engrange les titres en quarts de finale de la Coupe du Monde
pour les Blues de Chelsea avec qui il (2002 et 2006).
remporte trois championnats et trois FA
Cups et dispute une finale de Ligue des Équipe probable
Champions perdue contre Manchester G Boubacar BARRY
United en 2008. L’Ivoirien a encore D Emmanuel EBOUE
réalisé une saison phénoménale en D Arthur BOKA
2009/10. D Kolo TOURE
Appelé pour la première fois en D Souleymane BAMBA
sélection en 2002, le capitaine sera le M Didier ZOKORA
premier buteur ivoirien en Coupe du M Emmers FAE
Monde de la FIFA. Natif d’Abidjan, il M Yaya TOURE
est l’icône et le leader incontesté de M Salomon KALOU
l’équipe nationale. A Bakary KONE
Frustré par les échecs en Coupe A Didier DROGBA
d’Afrique des Nations en 2006 (finale), 2008 (demi-finales) et 2010 (quarts de finale), il
reste quand même optimiste et ambitieux pour cette Coupe du Monde de la FIFA 2010. Bilan des confrontations avec les
« Nous ne représenterons pas uniquement les Ivoiriens, mais des millions d’Africains. autres équipes du groupe
Nous n’irons pas là-bas pour faire de la figuration » atteste le capitaine des Éléphants. J W D L GF GA
« Nous irons là-bas pour gagner », renchérit-il. Le message est clair. POR 0 0 0 0 0 0
BRA 0 0 0 0 0 0
PRK 0 0 0 0 0 0

Parcours en qualifications
Zone Afrique : groupe E La phrase
« Nous avons très bien joué lors de la dernière Coupe du Monde
Adversaire Domicile Extérieur
Malawi 5-0 1-1 mais nous avons eu la malchance de tomber dans un groupe
Guinée 3-0 1-2 extrêmement difficile, avec l’Argentine et les Pays-Bas. Je crois
Burkina Faso 5-0 2-3 que cette expérience va nous être très utile en Afrique du Sud.
Cette fois, nous devrions être capables d’aller jusqu’en quarts ou
Class. Equipe J V N D Points en demi-finales. Je pense que c’est un objectif réaliste. »
1 Cote d'Ivoire 6 5 1 0 16
2 Burkina Faso 6 4 0 2 12 Didier Drogba, attaquant de la Côte d’Ivoire
3 Malawi 6 1 1 4 4
4 Guinée 6 1 0 5 3

FIFA WORLD I DOSSIERS 131

 GROUPE G : PORTUGAL
Bruno Alves (à gauche) célèbre son but avec Raúl Meireles lors du match de barrage aller remporté par le Portugal 1-0 contre
la Bosnie-Herzégovine.
Demi-finaliste à la Coupe du Monde de
la FIFA 2006 et vice-champion d’Europe sur
son propre sol en 2004, le Portugal sera une
fois de plus l’une des équipes européennes
les plus redoutées. Les hommes de Carlos
Queiroz n’ont pourtant pas toujours brillé
durant les éliminatoires et il faudra qu’ils
retrouvent tout leur punch s’ils veulent
émerger de leur groupe, considéré par
beaucoup comme le plus difficile de la
compétition.
Réduit à se battre pour la deuxième
place qualificative derrière le Danemark,
le Portugal a dû passer par les barrages
face à la Bosnie-Herzégovine, remportant
les deux rencontres 1-0 pour finalement
obtenir son billet pour l’Afrique du Sud.
Cela étant, ces deux victoires en matches
de barrages ont donné suite à trois autres
victoires, et ceci en l’absence du buteur
vedette et Ballon d’Or 2008 Cristiano
Ronaldo, blessé. Il est à noter que Ronaldo
132 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
n’est pas parvenu à trouver le chemin
des filets lors des sept rencontres qu’il a
disputées en éliminatoires, laissant le titre
de meilleur buteur à l’ailier de l’Atlético
Madrid Simão, avec quatre réalisations
en dix matches. L’arrière central de Porto
Bruno Alves et le robuste milieu de terrain
Raul Meireles ont inscrit les buts portugais
dans les barrages, démontrant ainsi la
qualité de l’effectif du Portugal.
Un adversaire africain pour débuter
Il est clair que le Portugal va devoir être
au mieux de sa forme dès son premier
match en Afrique du Sud car la rencontre
qui les opposera à la Côte d’Ivoire
pourrait donner le ton pour la suite de
la compétition.
Si le Groupe G promet d’être intéressant
sur le plan sportif, il ne manquera pas non
plus d’intérêt sur le plan social et historique,
puisque les deux matches suivants du
Portugal l’opposeront d’abord à la RDP
Corée, puis au Brésil, qui partage bien
entendu des liens historiques et culturels
très étroits avec le Portugal. Même si les
Brésiliens mènent 12-4 sur l’ensemble
des confrontations précédentes avec le
Portugal, il faut préciser aussi que la seule
rencontre de Coupe du Monde entre les
pays s’est soldée par un 3-1 au profit des
Européens ; avec à la clé une élimination
précoce des Sud-Américains à la Coupe
du Monde de 1966.
La RDP Corée garde pour sa part un
grand souvenir de la confrontation avec
le Portugal en 1966, puisque les Nord-
Coréens avaient mené 3-0 en quarts
de finale, avant de subir une incroyable
remontée des Européens, qui gagneront
finalement le match 5-3. Les supporters
du Portugal signeraient pour ce score
cette année mais de préférence avec un
peu moins de stress.
 Le joueur-clé : Cristiano Ronaldo Le sélectionneur
Originaire de Madère, Cristiano Ronaldo a quitté son île natale avec un ballon aux Carlos Queiroz est
pieds pour conquérir le monde, et il est effectivement devenu l’un des joueurs les plus considéré comme
extraordinaires de son époque. Il a commencé à briller dans le petit club d’Andorinha, le cerveau de la
où son père travaillait, et n’a jamais cessé de surprendre, même quand la balle l’a forcé « génération dorée »
à prendre des décisions difficiles. des footballeurs
C’est lorsqu’il jouait pour le Nacional à Madère portugais,
qu’il a reçu du Sporting Lisbonne l’invitation de ayant remporté
rejoindre son centre de formation. successivement les
Cristiano Ronaldo a pu jouer avec l’équipe Coupes du Monde U-20 de la FIFA 1989 et
première du Sporting dès l’âge de 17 ans, 1991 avec des joueurs comme Luís Figo et
montrant dès son premier match ce dont il était Rui Costa. Après l’EURO 2008, il a remplacé
capable, inscrivant deux buts et enchantant Luiz Felipe Scolari comme sélectionneur de
les supporters du club, bien qu’il n’y ait joué l’équipe nationale portugaise, un poste
qu’une année. Au début de la saison 2003/04, qu’il avait déjà occupé sans succès de 1991
Manchester United a été invité à l’inauguration à 1993. En Afrique du Sud, il tentera sans
du nouveau Estádio de Alvalade, où les recruteurs doute de faire revivre son passé glorieux.
des Red Devils ont tout de suite décelé le talent et
l’énorme potentiel de ce jeune de 18 ans. Équipe probable
Sir Alex Ferguson ne s’est pas fait prier, Cristiano G EDUARDO
Ronaldo partant peu après pour Manchester, où D MIGUEL
l’entraîneur lui a remis le légendaire maillot n°7 D Paulo FERREIRA
porté auparavant par les George Best, Bryan D Bruno ALVES
Robson, Eric Cantona et autres David Beckham. Cristiano Ronaldo la star mondiale D RICARDO CARVALHO
était né et allait poursuivre sa conquête du monde du football en accumulant les M DUDA
distinctions, dont le titre de Joueur Mondial de la FIFA 2008. Il a aussi réussi à remplir M DECO
le stade Santiago Bernabéu tout seul lorsqu’il a été présenté au Real Madrid. M SIMAO
Mais Cristiano Ronaldo en veut toujours plus. Suite à la déception de la finale de M RAUL MEIRELES
l’EURO 2004 que le Portugal a perdue contre la Grèce, lorsque l’image de ses pleurs à A LIEDSON
la fin du match a fait le tour du monde, l’attaquant vise à présent le rêve partagé par A CRISTIANO RONALDO
tant de joueurs : gagner la Coupe du Monde de la FIFA.
Bilan des confrontations avec les
autres équipes du groupe
J V N D BP BC
BRA 18 4 2 12 15 36
PRK 1 1 0 0 5 3
Parcours en qualifications / matches de barrages* CIV 0 0 0 0 0 0

Zone Europe : groupe 1

Adversaire Domicile Extérieur

Malte 4-0 0-4
Danemark 2-3 1-1
Suède 0-0 0-0
Albanie 0-0 1-2
Hongrie 3-0 0-1
Bosnie* 1-0 0-1
La phrase
Class. Equipe J V N D Points
« Le Portugal est un candidat au titre de champion du monde.
1 Danemark 10 6 3 1 21 Nous avons d’excellents joueurs et jouissons d’antécédents et
2 Portugal 10 5 4 1 19 d’une détermination hors du commun. C’est un moment unique. »
3 Suède 10 5 3 2 18
4 Hongrie 10 5 1 4 16 Liédson da Silva Muniz, attaquant du Portugal
5 Albanie 10 1 4 5 7
6 Malte 10 0 1 9 1

FIFA WORLD I DOSSIERS 133

LES HOMMES MYSTÈRES
Les joueurs de RDP Corée entrent sur la pelouse du stade Kim Il-sung à Pyongyang avant leur match de qualification olympique
contre l’Irak en 2007.
Par Michael Church, Hong Kong
Peu de sélections sont arrivées à une
Coupe du Monde de la FIFA aussi peu
connus du grand public que l’équipe
de RDP Corée. À une époque où il
suffit d’un clic de souris pour accéder à
l’information, les joueurs de football de
cet État hermétique ont quelque chose
de mystérieux, dans la pure tradition des
tournois passés.
L’ère de la télévision par satellite et
d’Internet a rendu célèbres des joueurs
tels que Kaká, Cristiano Ronaldo et Didier
Drogba. Mais lorsque cet illustre trio
entrera sur le terrain sous les couleurs
de leur pays respectif (Brésil, Portugal
et Côte d’Ivoire) pour affronter la RDP
Corée, ils auront face à eux une équipe
au profil inconnu.
134 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
En fait, la dernière fois qu’une équipe
aussi méconnue est arrivée à la Coupe du
Monde de la FIFA est certainement lors
de l’unique qualification de la RDP Corée,
quart de finaliste, d’Angleterre en 1966.
Les performances de Pak Do-ik (auteur du
but victorieux sur l’Italie, 1-0) et de ses
coéquipiers restèrent d’ailleurs le meilleur
résultat d’une équipe asiatique jusqu’à
la Coupe du Monde de la FIFA 2002,
quand les voisins de la République Corée
du Sud ont tracé leur chemin jusqu’en
demi-finales.
Mais si les Nord-Coréens abordent la
compétition phare du football mondial
à titre d’entité inconnue, eux-mêmes et
leurs supporters savent beaucoup de
choses sur leurs adversaires du premier
tour. Bien que l’accès aux médias soit
strictement contrôlé en RDP Corée, le
supporter moyen des rues de Pyongyang
et au-delà ne se fait pas d’illusions sur les
espoirs de son équipe.
« Ce ne sont pas des fanatiques de
football – ce n’est pas le Brésil – mais
le football est le sport numéro un dans
le pays », explique Simon Cockerell du
Groupe Koryo, société spécialisée dans les
voyages en RDP Corée qui organise des
visites d’échange au niveau du football
avec le pays. « Ils ne sont pas isolés au
point de ne pas savoir que le Brésil et
le Portugal sont très forts. Ils ne savent
peut-être pas grand-chose sur la Côte
d’Ivoire, mais les deux autres pays sont
suffisamment connus. »
 « Ce n’est pas comme en Chine
lorsqu’elle s’est qualifiée pour la Coupe
du Monde en 2002. Les gens tablaient
sur un quart de finale parce qu’ils ne
connaissaient rien au sport hors de Chine.
En Corée du Nord, ils savent que la tâche
est difficile ; ils ne se font pas d’illusions. »
Travail en exil
La qualification de la RDP Corée pour
la compétition finale reste une surprise,
d’autant qu’elle intervient juste après une
période d’exil auto-imposée de la scène
internationale. Les clubs nord-coréens n’ont
pas participé aux compétitions continentales,
et la sélection nationale n’est apparue
que sporadiquement dans des tournois
internationaux après la tentative infructueuse
de qualification pour la Coupe du Monde
1994 aux États-Unis. Le pays n’a pas disputé
les éliminatoires de la compétition 1998
en France en raison des trois ans de deuil
suivant le décès de Kim II-sung – le père
fondateur du pays – et en 2002, ce sont les
inquiétudes politiques qui l’a empêché de
tenter sa chance pour le tournoi co-organisé
par la République de Corée et le Japon.
Par conséquent, les Nord-Coréens n’ont
fait leur retour sur la scène internationale
qu’à l’occasion des éliminatoires pour
la Coupe du Monde 2006 : après avoir
atteint la phase finale de la zone Asie, ils
ont manqué leur qualification aux dépens
du Japon et de l’Iran.
Mais lors de leur apparente absence
du football international, les Nord-
Coréens travaillaient dur, loin des
projecteurs, pour faire en sorte que le
pays émerge de nouveau comme une
puissance en Asie.
Les Nord-Coréens célèbrent leur victoire surprise de 1966 contre l’Italie.
« Après les éliminatoires de la Coupe du
Monde 1994, tout le monde en RDP Corée
pensait que l’équipe nationale n’était pas
assez bonne », dit Mun Sisong, ancien
secrétaire général de la Fédération Nord-
Coréenne de Football aujourd’hui actif à
la Confédération Asiatique de Football.
« L’équipe était âgée et nous envisagions
de mettre l’accent sur le développement
des jeunes. J’ai rencontré des gens de la
FIFA qui nous ont aidés à organiser des
cours, financés par le Comité National
Olympique, ce qui nous a permis de
mettre en place un système de formation
d’entraîneurs. »
Ces mesures ont commencé à porter
leurs fruits au milieu de la décennie
passée, lorsque les moins de 17 ans ont
été finalistes du Championnat d’Asie face
à la Chine et se sont qualifiés pour la
Coupe du Monde U-17 de la FIFA. Une
équipe comptant plusieurs de ces jeunes
a ensuite remporté le titre des moins de
20 ans en Inde en 2006 pour se qualifier
pour la Coupe du Monde U-20 de la FIFA.
Plusieurs d’entre eux, dont Pak Chol-min
et Ju Kwang-min font maintenant partie
de la sélection nationale en route pour
l’Afrique du Sud.
Côté féminin, les résultats ont été
encore plus impressionnants, avec un
titre de championnes du monde décroché
lors de la Coupe du Monde Féminine U-20
de la FIFA, Russie 2006, et de récentes
victoires en Coupe d’Asie Féminine en
2001, 2003 et 2008.
« Le succès que nous avons connu est
dû à notre détermination à travailler dur
et essayer sans cesse », dit Mun. « Le
gouvernement nous a bien soutenus, mais
d’autres facteurs sont aussi responsables
du succès de l’équipe. Les conditions
climatiques dans mon pays sont difficiles et
nous n’avons pas de système de chauffage
pour nos terrains. Nous avons pu installer
un terrain en gazon artificiel dont nous
avions bien besoin grâce au projet Goal
de la FIFA, ce qui nous a permis d’être
actifs toute l’année dans le jeu et dans
les compétitions internationales.
Soutien local
Malgré sa réputation de nation où les médias
sont strictement contrôlés, la participation
de la RDP Corée à la Coupe du Monde
sera diffusée à la télévision, permettant à
la majorité des 24 millions d’habitants de
suivre les performances de l’équipe.
La plupart des matches seront diffusés en
différé, mais Cockerell explique que cela est
dû à la logistique et à la programmation,
plus qu’à la censure.
« Le match contre le Brésil par exemple
aura lieu très tôt le matin en RDP
Corée », souligne-t-il. « Or il n’y a pas de
programmes à la télévision dans le pays à
cette heure-ci, donc logistiquement il est
plus logique de diffuser le match plus tard
pour que tout le monde puisse le voir. »
Une équipe de tournage devrait faire
partie de la délégation nord-coréenne en
Afrique du Sud, mais il est peu probable
qu’une armée de supporters fassent le
déplacement.
Cela ne veut pas dire que Kim Jong-Hun
et ses joueurs ne recevront aucun soutien
dans le stade. Une grande communauté
nord-coréenne existe dans plusieurs
pays africains et ceux vivant au Japon
et en Chine – davantage susceptibles de
voyager – garantiront que les couleurs
du drapeau soient bien présentes dans
les stades.
Et comme toute nation ayant attendu
si longtemps pour atteindre ce niveau,
les Nord-Coréens sont extrêmement fiers
de voir leur équipe affronter les meilleurs
en juin.
« S’être qualifié est un véritable succès,
et cet accomplissement est ressenti par
tous », sourit Mun. « Pour nous tous qui
sommes impliqués dans le sport, ce succès
est tellement excitant ! »
FIFA WORLD I DOSSIERS 135
 GROUPE H : ESPAGNE
Les supporters espagnols espèreront voir le duo Torres-Villa briller autant que pendant l’EURO 2008.
L’attention que les médias ont accordée à
la blessure au genou de Fernando Torres en
fin de saison révèle davantage la nervosité
des Espagnols au vu de leur statut de favoris
dans la Coupe du Monde de la FIFA 2010
qu’une dépendance particulière de l’équipe
à l’égard de l’attaquant de Liverpool.
Bien entendu, aucune équipe ne serait
heureuse de perdre un buteur de la qualité
de Torres mais si sa blessure compromet
effectivement ses chances de briller en
Afrique du Sud, l’Espagne est sûrement
plus à-même de se passer d’un attaquant
que toute autre équipe engagée dans la
compétition.
À vrai dire, il faudrait que la moitié des
valeurs sûres de la sélection espagnole
aient des problèmes de santé pour que
les champions d’Europe perdent leur
statut de candidat au titre. Il faut dire
que leurs résultats les plus récents sont
époustouflants et que la manière dont ils
les ont obtenus l’est tout autant. L’Espagne
136 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
avait l’habitude d’échouer dans les grandes
compétitions mais sa victoire à l’EURO
2008 a brisé la malédiction. L’équipe a
ensuite signé un fabuleux parcours en
éliminatoires de la Coupe du Monde, en
remportant l’ensemble de ses dix matches
et en se qualifiant avec 11 points d’avance
sur son plus proche poursuivant. À l’issue
de cette campagne, l’Espagne n’a perdu
qu’un seul match en quarante-et-un
rencontres disputées sur trois ans.
Pas d’autosatisfaction
La défaite isolée face aux États-Unis en demi-
finales de la Coupe des Confédérations
de la FIFA l’an dernier a eu l’effet d’un
électrochoc. À part les supporters espagnols
les plus pessimistes, personne ne voit
néanmoins dans ce revers autre chose
qu’un simple faux-pas, qui pourrait d’ailleurs
même accroître les chances espagnoles car il
a au moins l’avantage de prévenir les joueurs
de ne pas se montrer trop présomptueux.
Or le record de vingt-huit buts inscrits
pour cinq encaissés en éliminatoires n’est
clairement pas le propre d’une équipe qui
se reposerait sur ses lauriers. David Villa
s’est montré particulièrement percutant,
prenant à son compte le quart des buts
inscrits. Ses coéquipiers de Valence David
Silva et Juan Manuel Mata, et l’arrière
central de Barcelone Gerard Piqué en ont
marqué trois chacun. Par ailleurs, tout
le battage médiatique orchestré autour
de la blessure de Torres paraît d’autant
plus disproportionné qu’il n’a pas inscrit
le moindre but en sept matches.
Peu d’équipes nationales ont un
réservoir de talents comparable à celui
de l’Espagne. Elle possède des vedettes
à chaque poste et son banc à lui seul
laisse rêveur. Autrement dit, l’Espagne
fait aujourd’hui clairement figure de
référence. Si une équipe parvient à
éliminer l’Espagne, il faudra la compter
d’emblée parmi les favoris.
 Le joueur-clé : David Villa Le sélectionneur
En cas d’absence de Fernando Torres pour cause de blessure, David Villa sera sans doute Vicente del Bosque
la star de l’Espagne à la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010. a pris le relais de
Le meilleur buteur de l’EURO 2008 est un atout offensif au sein de la sélection Luis Aragonés après
espagnole et un artilleur hautement convoité à l’échelle internationale. C’est un l’EURO 2008, mais
combattant inlassable qui vit pour marquer. il s’est attaché
Villa est un joueur explosif, rapide et vaillant qui n’hésite pas à quitter sa zone de à respecter la
prédilection pour prêter main-forte à son équipe. philosophie qui a
Ce joueur de 28 ans, révélé et façonné au Sporting Gijón, a atteint sa maturité mené l’Espagne
sportive à Saragosse, où il a évolué entre 2003 et 2005. Valence a fait un gros effort au titre continental. L’entraîneur est entré
financier pour acquérir ses services, ce dans la cour des grands aux commandes
qui a valu la peine : dès sa première du Real Madrid. En quatre ans, il y a
saison avec le club, Villa a frisé le titre remporté deux Ligues des Champions de
de meilleur buteur de la saison. Il a l’UEFA (2000 et 2002), deux Ligas (2001 et
du se contenter du titre de meilleur 2003), une Supercoupe d’Espagne (2001),
artilleur espagnol, un honneur qu’il a une Supercoupe d’Europe (2002) et une
reçu deux fois à ce jour. Coupe Intercontinentale (2002). L’ère de
L’Asturien a débuté avec la Roja Del Bosque présente un bilan quasi parfait.
en février 2005, lors d’un match
de qualification pour la Coupe du Équipe probable
Monde de la FIFA, Allemagne 2006. G Iker CASILLAS
Pour son premier grand rendez-vous D Carles PUYOL
international, il a joué à la perfection, D Joan CAPDEVILA
marquant deux buts contre l’Ukraine. D SERGIO RAMOS
Malgré l’élimination prématurée de D Carlos MARCHENA
l’Espagne en huitièmes de finale contre M XAVI
la France, Villa a laissé un excellent M DAVID SILVA
souvenir au niveau mondial. M XABI ALONSO
Depuis, il n’a jamais raté un seul M Andres INIESTA
match de sélection. Totalisant trente-six M Cesc FABREGAS
buts avec l’Espagne, il est historiquement le deuxième meilleur buteur de la sélection… A David VILLA
et risque de venir titiller Raúl.
Malgré sa glorieuse ascension, Villa reste modeste et attribue son succès au soutien de Bilan des confrontations avec les
ses coéquipiers. Il est très motivé par la compétition en Afrique du Sud et la perspective autres équipes du groupe
de pouvoir oublier la déception en Allemagne, en 2006. J G N P Bp Bc
CHI 7 6 1 0 18 3
HON 1 0 1 0 1 1
Parcours en qualifications SUI 18 15 3 0 45 15

Zone Europe : groupe 5

Adversaire Domicile Extérieur

Bosnie 1-0 2-5
Arménie 4-0 1-2
Estonie 3-0 0-3
La phrase
Belgique 5-0 1-2
« Nous avons de bons joueurs, une équipe bien équilibrée, mais
Turquie 1-0 1-2
l’opposition sera très forte. Nous visons le titre lors de la prochaine
Class. Equipe J V N D Points
Coupe du Monde, mais nous sommes conscients que cela sera
1 Espagne 10 10 0 0 30 très difficile. Nous ne sommes pas favoris, mais nous faisons
2 Bosnie 10 6 1 3 19 partie du groupe des candidats. »
3 Turquie 10 4 3 3 15
4 Belgique 10 3 1 6 10 Vicente del Bosque, sélectionneur de l’Espagne
5 Estonie 10 2 2 6 8
6 Arménie 10 1 1 8 4

FIFA WORLD I DOSSIERS 137

 GROUPE H : SUISSE
Le défenseur Stéphane Grichting célèbre son premier but international lors de la victoire décisive de la Suisse sur la Grèce.
La Suisse participera à sa neuvième phase
finale de la Coupe du Monde de la FIFA en
Afrique du Sud mais ses plus belles heures
de gloire – avec trois quarts de finale –
remontent à 1934, 1938 et 1954.
La génération actuelle est considérée
comme l’une des plus talentueuses de
l’histoire mais il faudra qu’elle joue son va-
tout après avoir déçu lors des deux dernières
compétitions.
Il y a eu d’abord la Coupe du Monde 2006
en Allemagne, où les Suisses ont très bien
débuté, en arrachant un nul à la France et
en franchissant le premier tour grâce à des
victoires face au Togo et à la République de
Corée. La Suisse allait entrer dans l’histoire
mais un peu malgré elle. Suite à un nul 0-0 se
terminant par une victoire des Ukrainiens aux
tirs au but (3-0), les Suisses se sont trouvés
éliminés sans avoir concédé le moindre but,
en devenant la première équipe à rater tous
ses penalties dans une séance de tirs au but
en Coupe du Monde.
138 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Il y a deux ans, la Suisse accueillait
l’EURO 2008 avec l’Autriche. Elle a
pourtant été le premier pays éliminé,
quelques jours avant les Autrichiens,
aux ambitions limitées il est vrai.
La claque luxembourgeoise
Sous la houlette du légendaire Ottmar
Hitzfeld, les Suisses ont alors essuyé
l’une des défaites les plus douloureuses
de leur histoire, battus 2-1 par le
Luxembourg à Zurich, à l’entame des
éliminatoires de la Coupe du Monde
2010.
C’était peut-être reculer pour mieux
sauter car la Suisse a ensuite réalisé
un parcours spectaculaire, avec cinq
victoires consécutives, dont deux contre
la Grèce. De quoi la remettre sur le
droit chemin. Une nette victoire 3-0 au
Luxembourg a mis du baume au cœur
des supporters et permis à Hitzfeld de
se concentrer sur l’objectif sud-africain.
Même si l’équipe paraît avoir un
potentiel collectif plus important que ses
prédécesseurs et même si elle compte
dans ses rangs un plus grand nombre de
joueurs évoluant dans de grands clubs
européens, la Suisse a souvent montré
qu’elle dépendait un peu trop de stars
comme le milieu de terrain du Bayer
Leverkusen Tranquillo Barnetta ou leur
capitaine et meilleur buteur de tous les
temps Alex Frei. C’est à la blessure de
Frei dès le match d’ouverture de l’EURO
2008 que l’on attribue d’ailleurs pour
une large part l’élimination précoce de
l’équipe. Âgé aujourd’hui de 30 ans, Frei
a de nouveau dû se battre pour retrouver
la pleine possession de ses moyens après
une fracture du bras en février. Versée
dans le groupe de l’Espagne, championne
d’Europe en titre, des jeunes et talentueux
Chiliens et de l’ambitieux Honduras, la
Suisse espère bénéficier pour une fois d’un
peu de chance.
 Le joueur-clé : Tranquillo Barnetta Le sélectionneur
Tranquillo Barnetta est l’un des principaux piliers de l’équipe du sélectionneur Ottmar Ottmar Hitzfeld est
Hitzfeld. Ce joueur de 25 ans a participé aux dix matches de qualification pour la l’un des meilleurs
Coupe du Monde de la FIFA, permettant à la Suisse de participer pour la deuxième fois techniciens
consécutive au plus important tournoi de football du monde. d’Europe. Il est
Originaire de Suisse orientale, Barnetta séduit surtout par sa technique et son l’un des deux seuls
tempérament de battant, étant dès lors le joueur idéal pour occuper le flanc gauche, entraîneurs à avoir
où Hitzfeld le place de préférence. remporté la Ligue
Il est évident que l’expérience de ce sympathique pensionnaire de la Bundesliga des Champions
plaide en sa faveur. Depuis plus de cinq ans déjà, Barnetta évolue à Leverkusen, où ses de l’UEFA avec deux clubs différents
qualités de percussion en ont fait un (Borussia Dortmund et Bayern Munich).
moteur de l’équipe. Le 1er juillet 2008, il a pris ses fonctions de
Il y a longtemps que Barnetta est sélectionneur de l’équipe nationale suisse,
considéré comme l’un des plus grands et après avoir au départ dû surmonter des
talents de Suisse. Il est passé par toutes difficultés, il a mené les Helvètes vers une
les équipes nationales de jeunes, est qualification directe pour la Coupe du
devenu champion d’Europe U-17 en Monde de la FIFA 2010.
2002 et a participé au championnat
d’Europe U-21 en 2004. Il a fait ses Équipe probable
débuts chez les « A » le 8 septembre G Diego BENAGLIO
2004 lors d’un match de qualification D Stephane GRICHTING
contre la République d’Irlande, avant de D Stephan LICHTSTEINER
marquer son premier but en sélection D Philippe SENDEROS
le 1er mars 2006 contre l’Écosse. D Ludovic MAGNIN
En ce qui concerne la Coupe du M Tranquillo BARNETTA
Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010, M Gokhan INLER
Barnetta préfère avancer étape par M Benjamin HUGGEL
étape : « Dans une Coupe du Monde, M Hakan YAKIN
c’est génial de pouvoir se mesurer avec A Blaise NKUFO
les meilleurs. Notre préparation pour A Alexander FREI
ce tournoi sera décisive, ainsi que le
fait de pouvoir disputer avec la même concentration trois matches à un niveau si élevé. Bilan des confrontations avec les
Notre objectif consiste à franchir la phase de groupes. C’est un grand défi pour nous, autres équipes du groupe
mais c’est notre but principal. Nous préférons pour l’instant ne pas nous projeter plus J G N P Bp Bc
loin », a souligné le milieu de terrain suisse au sujet des ses ambitions et de celles de CHI 3 2 0 1 7 6
toute l’équipe. ESP 18 0 3 15 15 45
HON 0 0 0 0 0 0

Parcours en qualifications
Zone Europe : groupe 2

Adversaire Domicile Extérieur

Israël 0-0 2-2
Luxembourg 1-2 0-3
Lettonie 2-1 2-2
Grèce 2-0 1-2
Moldavie 2-0 0-2
La phrase
Class. Equipe J V N D Points
« Si mon père avait su que j’allais obtenir tant de succès en tant
1 Suisse 10 6 3 1 21 que sélectionneur de la Suisse, et non pas du Bayern Munich ou
2 Grèce 10 6 2 2 20 du Borussia Dortmund, il aurait été ravi. Car ici, c’est notre patrie. »
3 Lettonie 10 5 2 3 17
4 Israël 10 4 4 2 16 Ottmar Hitzfeld, sélectionneur de la Suisse
5 Luxembourg 10 1 2 7 5
6 Moldavie 10 0 3 7 3

FIFA WORLD I DOSSIERS 139

 GROUPE H : HONDURAS
Le Honduras tentera de créer la surprise en 2010.
Le Honduras a été LA surprise de la
zone Amérique du Nord, centrale et
Caraïbes au cours des éliminatoires de
la Coupe du Monde 2010. Le pays a
en effet décroché une troisième place
synonyme de qualification directe derrière
les superpuissances régionales que sont
les États-Unis et le Mexique.
L’identité du joueur qui a qualifié son
pays pour l’Afrique du Sud n’est pas
moins surprenante. La donne était simple
avant de disputer le dernier match face
au Salvador : Los Catrachos ne devaient
pas seulement remporter leur propre
rencontre, il fallait aussi que le Costa Rica
ne gagne pas contre les États-Unis. Le
Honduras a rempli son contrat en gagnant
par 1-0. Seul problème : le Costa Rica
menait sur le même score avant que les
Américains n’égalisent dans les arrêts de
jeu à Washington. Un dernier but inscrit
par le défenseur américain Jonathan
Bornstein a offert au Honduras une
140 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
opportunité improbable de participer à
la Coupe du Monde.
En 2010, le Honduras ne participera
que pour la seconde fois au plus grand
événement de la planète football, après
ses débuts en 1982, en Espagne. Sous
la conduite du sélectionneur José de la
Paz, les Honduriens avaient surpris tout le
monde en décrochant le nul (1-1) lors de
son match contre le pays hôte, avant de
répéter cet exploit face à l’Irlande du Nord.
Une défaite par 1-0 contre la Yougoslavie
brisera néanmoins leur rêve de se qualifier
pour le second hour.
Première victoire ?
Aujourd’hui, sous la houlette de Reinaldo
Rueda, le Honduras tentera de faire mieux
qu’en 1982 en remportant peut-être sa
première victoire dans la compétition
finale de la Coupe du Monde.
Le héros et joueur fétiche incontesté de
l’équipe est Carlos Pavón, un attaquant de
36 ans dont les sept buts en éliminatoires
ont joué un rôle déterminant dans
le succès de son équipe. Le milieu de
terrain et capitaine Amado Guevara – le
recordman de sélections – jouera aussi
un rôle moteur clé au sein de l’équipe.
Le buteur de l’Inter David Suazo, qui
a impressionné à Benfica et à Gênes,
aura à cœur d’améliorer ses performances
en équipe nationale, pas toujours très
régulières, tandis que le milieu de terrain
de Tottenham Wilson Palacios a déjà
montré son état de forme en Premier
League.
Le Honduras, qui se bat depuis pas mal
de temps contre plus fort que soi, avait
sans doute espéré bénéficier d’un tirage
plus clément. L’équipe ne manque pas de
vaillance mais dans un groupe réunissant
l’Espagne, championne d’Europe en titre,
le Chili, deuxième qualifié de la zone
Amérique du Sud, et la Suisse, dont on
connaît la discipline, le défi sera de taille.
 Le joueur-clé : Wilson Palacios Le sélectionneur
En quelques années à peine, Wilson Palacios, l’espoir du championnat hondurien, est Les phases
devenu le plus grand atout de la sélection du Honduras qui disputera la Coupe du Monde qualificatives pour
de la FIFA, Afrique du Sud 2010. Le milieu de terrain âgé de 26 ans est au sommet de la grand-messe du
sa carrière comme l’atteste ses excellentes performances au niveau national et en club, football étaient
avec le Tottenham Hotspur, en Premier League anglaise. presque devenues
Wilson a fait ses débuts à l’Olimpia, du Honduras, où il s’est instantanément démarqué un cauchemar
par sa combativité et sa discipline. Ces qualités ont rapidement fait de lui la coqueluche pour la sélection
des supporters du club et lui ont permis d’intégrer la sélection nationale très jeune. hondurienne.
Dans le championnat hondurien, Palacios, auteur d’excellentes performances en club, Souvent favoris, les Catrachos perdaient
a commencé à attirer l’attention de diverses équipes européennes qui lui ont proposé leurs moyens dans les moments cruciaux.
de rejoindre leurs rangs. Tout a changé avec l’arrivée d’un Colombien
C’est à Wigan, en Angleterre, nommé Reinaldo Rueda, début 2007. Le
que le milieu a explosé. Il est stratège a su honorer la confiance de ses
devenu un pilier de l’équipe dirigeants en qualifiant la Bicolor pour
et a séduit les supporters des Afrique du Sud 2010 dans un style aussi
Latics. Son jeu n’est pas passé spectaculaire offensivement que solide
inaperçu et, très vite, Palacios a défensivement.
été considéré comme l’un des
meilleurs joueurs à son poste en Équipe probable
Premier League. Pas étonnant G Noel VALLADARES
donc que le Tottenham Hotspur D Victor BERNARDEZ
décide de dépenser douze millions D Emilio IZAGUIRRE
de livres pour lui faire signer un D Maynor FIGUEROA
contrat. Auprès de son nouveau D Osman CHAVEZ
club, Palacios n’a jamais baissé M Amado GUEVARA
sa garde. Il est l’un des joueurs M Wilson PALACIOS
préférés de l’entraîneur Harry M Julio Cesar DE LEON
Redknapp et des supporters des M Danilo TURCIOS
Spurs. A David SUAZO
En sélection, il a été l’un des principaux artisans de l’extraordinaire campagne menée A Carlos PAVON
par les hommes de Reinaldo Rueda en route pour l’Afrique du Sud. Le rôle de Palacios
a été fondamental dans la qualification historique des Catrachos à leur deuxième Bilan des confrontations avec les
Coupe du Monde de la FIFA. Toutes ces qualités sont le gage qu’en juin prochain, le autres équipes du groupe
Honduras participera à la compétition reine du football mondial avec la ferme intention J G N P Bp Bc
de conserver son statut d’outsider. CHI 5 2 0 3 10 11
ESP 1 0 1 0 1 1
Parcours en qualifications SUI 0 0 0 0 0 0

Zone CONCACAF : groupe final

Adversaire Domicile Extérieur

Costa Rica 4-0 2-0
Trinité-et-Tobago 4-1 1-1
Mexique 3-1 1-0
États-Unis 2-3 2-1
La phrase
Salvador 1-0 0-1 « Personne n’y croyait plus, notre match était terminé et nous
étions très déçus. Mais le public a commencé à hurler et nous
Class. Equipe J V N D Points
avons compris que les États-Unis avaient réussi à égaliser contre
1 États-Unis 10 6 2 2 20 le Costa Rica. Nous sommes très heureux d’aller en Afrique du
2 Mexique 10 6 1 3 19 Sud et nous n’allons pas décevoir ceux qui ont cru en nous. »
3 Honduras 10 5 1 4 16
4 Costa Rica 10 5 1 4 16 Carlos Pavón, attaquant du Honduras
5 Salvador 10 2 2 6 8
6 Trinité-et-T. 10 1 3 6 6

FIFA WORLD I DOSSIERS 141

 GROUPE H : CHILI
Envolée du Chilien Marco Estrada, suivi d’Alexis Sánchez, après son but dans le match de qualification remporté 4-0 contre la Bolivie.
Remis sur orbite par son sélectionneur
argentin Marcelo Bielsa, le Chili a été la
bonne surprise du très disputé groupe
qualificatif sud-américain, remportant
notamment une victoire déterminante
4-2 en Colombie en octobre dernier. Les
Chiliens ont terminé à la deuxième place
du groupe, à un petit point du Brésil,
devançant le Paraguay à la différence
de buts. Les Chiliens ont notamment
remporté la première victoire de leur
histoire face à leurs voisins argentins (1-0).
L’équipe a gagné dix de ses dix-huit
matches de qualification (un résultat que
seul le Paraguay est parvenu à égaler)
et inscrit trente-deux buts (seulement
un de moins que les Brésiliens). Mais la
priorité donnée par Bielsa au jeu d’attaque
pourrait entraîner des problèmes à
l’arrière. L’équipe a également perdu
cinq rencontres et concédé vingt-deux
buts (le chiffre le plus élevé des quatre
142 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
équipes directement qualifiées pour la
compétition finale de la Coupe du Monde
de la FIFA 2010).
L’édition 2010 constituera la huitième
participation du Chili à une phase finale de
Coupe du Monde, la première remontant
à 1930. Sa meilleure performance, le Chili
l’a réalisée il y a près d’un demi-siècle, en
terminant troisième de l’édition 1962, lors
de laquelle il était le pays hôte.
Une équipe assez jeune
La Roja n’est pas parvenue à se qualifier
pour les éditions de 2002 et 2006 mais
il est peu probable que la jeune équipe
composée par Bielsa s’encombre des
performances passées de la sélection.
L’attaquant du Real Saragosse Humberto
« Chupete » Suazo voudra poursuivre sur
sa lancée après une excellente campagne
qualificative au cours de laquelle il a
inscrit dix buts, soit un de plus que le
Brésilien Luís Fabiano, pour devenir ainsi
le meilleur buteur de des éliminatoires de
la CONMEBOL.
Le duo offensif composé de Matías
Fernández et Alexis Sánchez constitue
une menace supplémentaire pour les
défenses adverses, tandis que le milieu
défensif Gary Medel, le très expérimenté
défenseur Pablo Contreras et le gardien
et capitaine Claudio Bravo mettront tout
en œuvre pour parer les contre-attaques
inhérentes au style de jeu prôné par Bielsa.
Aussi talentueux qu’ils soient, peu
d’observateurs estiment les Chiliens
capables de réaliser une performance
dans leur dernier match de groupe, qui
les opposera à l’Espagne, championne
d’Europe en titre, mais s’ils parviennent
à tenir la dragée haute au Honduras et à
la Suisse, une nouvelle deuxième place
ne serait certainement pas pour déplaire
aux Sud-Américains.
 Le joueur-clé : Humberto Suazo Le sélectionneur
Sans exagérer, le passionné de football qui, ces dernières années, n’a pas entendu parler Certains supporters
de Humberto Suazo, du moins en Amérique, doit venir d’une autre planète. Chaque associent peut-être
semaine, but après but, le surnommé Chupete (tétine) se forge une réputation qu’il Marcelo Bielsa à la
entretient et qu’il mérite, en tant que meilleur buteur des éliminatoires sud-américaines terrible élimination
pour la Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010. de l’Argentine au
Contrairement aux idées reçues sur le physique d’un premier tour de la
attaquant, Suazo, haut de 1,72 m, enregistre un volume Coupe du Monde
de jeu énorme et est capable de marquer des deux pieds. de la FIFA, Corée/
Au début, la route vers le sommet a été très difficile. Après Japon 2002, mais aujourd’hui, à la tête
sa première apparition avec Ñublense en 2000, Suazo a de la sélection chilienne, el Loco (le fou) a
évolué dans des clubs très modestes comme Magallanes, une occasion unique de se racheter. Très
San Antonio Unido et San Luis, où il a été attaquant en respecté des footballeurs, des journalistes
troisième division chilienne avant d’intégrer l’Audax Italiano et de ses homologues, le sélectionneur
et de franchir le pas vers le football d’élite. est sérieux, engagé et a une éthique
Après son arrivée à Colo Colo, sa renommée a pris une professionnelle indéfectible.
nouvelle dimension après les 51 buts qu’il a inscrits en 2006,
exploit qu’aucun footballeur chilien n’avait jamais réalisé Équipe probable
auparavant. Suazo a remporté trois titres de meilleur buteur avec le Cacique, dont un en G Claudio BRAVO
Copa Sudamericana 2006, avant de rejoindre Monterrey, où il a reçu la distinction pour D Arturo VIDAL
la quatrième fois en 2008, avant d’être élu meilleur joueur du championnat mexicain D Pablo CONTRERAS
en 2009. Depuis janvier 2010, il brille sous les couleurs de Saragosse. D Roberto CERECEDA
Suazo, qui a fait ses débuts en sélection en 2005 sous la direction de Juvenal Olmos, D Gonzalo JARA
a été remarquable lors de la Copa América 2007. Il est l’un des titulaires incontestés M Matias FERNANDEZ
de l’équipe de Marcelo Bielsa où il parvient à recréer le même genre de spectacle qu’à M Carlos CARMONA
Colo Colo en compagnie de Matías Fernández, Alexis Sánchez, Jorge Valdivia et Arturo M Manuel ITURRA
Vidal, ses anciens coéquipiers de club également indispensables dans la sélection M Mark GONZALEZ
chilienne. Une bonne performance de Suazo en Afrique du Sud lui permettrait de se A Humberto SUAZO
faire définitivement une place parmi les grands buteurs sud-américains. A Alexis SANCHEZ

Parcours en qualifications Bilan des confrontations avec les

Zone Amérique du Sud autres équipes du groupe
J G N P Bp Bc
Adversaire Domicile Extérieur HON 5 3 0 2 11 10
Argentine 1-0 2-0 ESP 7 0 1 6 3 18
Pérou 2-0 1-3 SUI 3 1 0 2 6 7
Uruguay 0-0 2-2
Paraguay 0-3 0-2
Bolivie 4-0 0-2
Venezuela 2-2 2-3
Brésil 0-3 0-3
Colombie 4-0 2-4 La phrase
Équateur 1-0 1-0 « Je ne considère pas cette Coupe du Monde comme une
revanche après l’échec de 2002. Aucune joie ne pourra effacer
Class. Equipe J V N D Points
ce triste souvenir. Pour une Coupe du Monde, le plus important
1 Brésil 18 9 7 2 34
c’est de faire en sorte que les joueurs arrivent au sommet de
2 ChilI 18 10 3 5 33
leur forme. Cela dépend d’une multitude de facteurs. On peut
3 Paraguay 18 10 3 5 33
4 Argentine 18 8 4 6 28
en contrôler certains, mais d’autres dépendent de tout ce que
5 Uruguay 18 6 6 6 24 chaque footballeur aura vécu pendant les dix derniers mois.
6 Équateur 18 6 5 7 23 Espérons que tout se passe bien pour le Chili. »
7 Colombie 18 6 5 7 23
8 Venezuela 18 6 4 8 22 Marcelo Bielsa, sélectionneur du Chili
9 Bolivie 18 4 3 11 15
10 Pérou 18 3 4 11 13

FIFA WORLD I DOSSIERS 143

UNE DISTRACTION
BIENVENUE
Des supporters honduriens dansent à Tegucigalpa en arborant le drapeau des États-Unis, dont le match nul contre le Costa Rica a aidé
le Honduras à se qualifier.
Par Ben Lyttleton
Trois mois avant que la sélection du
Honduras ne décroche sa qualification pour
l’Afrique du Sud, un coup d’État militaire
a destitué le président du pays, Manuel
Zelaya, et intronisé Roberto Micheletti à
sa place. La qualification des Catrachos
pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010,
acquise alors que les tensions n’étaient
pas complètement retombées, la place
en Coupe du Monde, a offert au pays
une distraction bienvenue. Des milliers de
personnes sont descendues dans les rues
de la capitale Tegucigalpa, les partisans de
Zelaya se mélangeant à ceux de Micheletti.
Oubliée l’impasse politique, du moins
temporairement, le football a uni le peuple.
144 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Impossible pourtant de ne pas faire le
lien avec le passé : le Honduras a battu le
Salvador pour se qualifier pour la Coupe
du Monde, pays contre lequel 40 ans
plus tôt, il avait livré une guerre sanglante
appelée « guerre du football », d’après
le livre du journaliste polonais Ryszard
Kapuściński.
Kapuściński a considérablement porté
préjudice au Honduras avec ce titre. La
guerre commença deux semaines après la
victoire du Salvador sur le Honduras 3-2
en juin 1969, en match de qualification
pour la Coupe du Monde 1970, mais les
raisons du conflit étaient davantage liées
aux différends politiques de longue date
opposant les deux voisins. Kapuściński a
d’ailleurs reconnu depuis que le match
n’avait pas eu d’impact sur la guerre et qu’il
n’avait choisi ce titre que pour faire vendre.
Ce type de sensationnalisme est
représentatif des malheurs et déformations
dont a été victime le Honduras et explique
pourquoi le pays tient tellement à se
présenter sous un meilleur jour suite à sa
qualification pour la compétition phare
du football.
Source d’espoir
« Après le coup d’État de l’an passé et
la crise économique, notre pays a trouvé
le bonheur dans le football et a oublié
tous ses problèmes », explique Mauricio
Kawas, présentateur de l’émission télévisée
populaire Todo Deportes. « Cela semble
poétique, mais le football est une source
d’espoir dans ce pays. »
Le Honduras est le deuxième pays le plus
pauvre d’Amérique centrale, et 62% de sa
population (7,7 millions) vit en-dessous du
seuil de pauvreté. Cinq de ses principales
provinces risquent en permanence d’être
inondées et ces dernières années, huit
ouragans ont ravagé le pays : en 1974,
l’ouragan Fifi a tué une dizaine de milliers
« Cela semble poétique,
mais le football est une
source d’espoir dans ce
pays. »
Mauricio Kawas,
présentateur de télévision hondurien
de personnes et en 1999, l’ouragan Mitch
a fait 5 000 victimes.
Les joueurs actuels, dont plusieurs sont
issus des régions pauvres du nord du pays,
tenaient vraiment à offrir quelque chose
à leurs compatriotes. « La situation nous
a aidés à nous concentrer davantage sur
notre objectif », déclare Carlo Costly, dont
le père Allan a représenté le Honduras lors
de la Coupe du Monde de la FIFA 1982. «
Nous en avons parlé entre nous et nous
nous sommes promis de faire de notre
mieux pour aider le pays. Nous savons
que nous pouvons aider les gens à oublier
leurs problèmes a ajouté l’attaquant qui
a marqué six fois en seize apparitions en
qualification mais qui manquera le grand
rendez-vous en Afrique du Sud pour cause
de blessure au pied. »
Depuis le début du siècle, une nouvelle
génération de joueurs talentueux a vu
le jour, des joueurs qui évoluent dans la
même équipe depuis près de dix ans. Ils
se sont fait remarquer pour la première
fois lors des Jeux Olympiques de Sydney
en 2000, en battant les hôtes australiens
2-1, puis en faisant match nul face aux
tenants du titre nigérians 3-3, avant de
s’incliner 3-1 devant l’Italie. Cinq joueurs
de cette équipe – dont l’attaquant David
Suazo, le meilleur buteur Francisco Pavón,
le gardien Noel Valladares et le milieu
de terrain Julio de León – devraient être
présents en Afrique du Sud.
Années perdues ?
La période entre les deux qualifications
du Honduras pour la Coupe du Monde,
surtout entre 1985 et 2000, est
surnommée les « années perdues ». José
de la Paz Herrera, sélectionneur lors de
l’édition 1982 et lors des deux campagnes
qualificatives suivantes, ne pense pas que
le pays manque de talents.
« Notre problème a toujours été
l’arrogance », dit De la Paz Herrera.
« Nous avons toujours bien commencé
les éliminatoires et avons pensé qu’avoir
de bons joueurs suffirait. Mais ce n’est
pas le cas. Avant la Coupe du Monde
2006, nous avons gagné 5-2 au Costa Rica
mais après, nous avons été incapables de
gagner le moindre match. »
Mais ce groupe de joueurs est resté
humble durant toute la campagne et
même après la qualification. Suazo,
attaquant de l’Inter de Milan actuellement
prêté à Gênes, joue toujours dans les
rues de Ciudad Planeta quand il y est de
retour, et Maynor Figueroa, le défenseur
de Wigan, reprend sa place au volant d’un
bus au dépôt de son père à Tegucigalpa
dès qu’il le peut. « Pour accomplir de
Sauvetage acrobatique d’Anthony Costly pendant le match nul 1-1 arraché à l’Espagne
en Coupe du Monde de la FIFA 1982.
grandes choses dans la vie, vous devez
avoir d’abord souffert », admet l’une des
stars de l’équipe, le milieu Wilson Palacios,
dont le frère Edwin a été kidnappé et
assassiné en 2008. « Beaucoup de gens
rencontre le succès sans souffrir, mais je
ne suis pas l’un d’eux. »
Lors de sa première participation à la
Coupe du Monde en 1982, le Honduras
s’était mis dans la tête de frustrer son
adversaire, l’hôte espagnol, mais créa
la sensation en ouvrant le score à la 7e
minute grâce à Héctor Zelaya. L’Espagne
domina le reste du match et revint au
score sur penalty en deuxième mi-temps,
mais le Honduras tint bon pour décrocher
le match nul. Il fit match nul face à l’Irlande
du Nord, mais fut éliminé à la suite d’un
penalty de la Yougoslavie à la 87e minute
du troisième match.
Cette fois-ci, c’est à nouveau l’Espagne,
championne d’Europe en titre, le
Chili, deuxième des éliminatoires sud-
américains, et la Suisse qui attendent le
Honduras. Mais quel que soit le résultat
en Afrique du Sud, l’équipe sait qu’elle
a déjà écrit une page – en tout point
positive – de l’histoire de son pays.
Avec la contribution de Federico
Bassahun à Tegucigalpa
FIFA WORLD I DOSSIERS 145
SURNOMS :
MODE D’EMPLOI
La Coupe du Monde arrive en Afrique, un continent où les équipes
nationales sont souvent appelées par leur surnom. Mais ce symbolisme se
retrouve partout dans le monde, et les trente-deux équipes qualifiées sont
toutes très fières de leur appellation d’origine contrôlée.
Par Pablo San Román

146 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

«  Socceroos, Black Stars et Aigles
Blancs » titrait un journal allemand au
lendemain du tirage au sort de la Coupe
du Monde de la FIFA 2010, faisant
référence aux adversaires qui feront face
à l’Allemagne dans le groupe D : l’Australie,
le Ghana et la Serbie. Il en a été de même
après la défaite de la France 2-0 face à
l’Espagne en mars dernier, un journal usant
alors de la métaphore des couleurs pour
annoncer que la Roja avait donné la leçon
aux Bleus.
Aussi, les amateurs de football qui ne
sont pas habitués à utiliser les surnoms
des équipes feraient bien de réviser leurs
classiques car la Coupe du Monde arrive
« Qu’il s’agisse de
couleurs ou de symboles,
employer le surnom
d’une équipe signifie
que les joueurs sont
fiers de représenter
leur pays. Cela signifie
davantage d’implication
pour l’équipe, pour le
maillot. »
Patrick Mignon, écrivain et sociologue
français
en Afrique et cette pratique y est plus
que répandue. Les non-initiés auraient
en effet toutes les peines du monde à
savoir comment des fennecs ont pu battre
des éléphants – phénomène improbable
pourtant relaté par la presse au lendemain
de la victoire de l’Algérie face à la Côte
d’Ivoire…
Les félins et autres puissants animaux
dominent la jungle des surnoms d’équipes
africaines, probablement en raison de
stéréotypes bien ancrés en Europe. Pierre
Lanfranchi, professeur à l’Université De
Monfort (Angleterre) et grand historien
du football, explique pourtant qu’en plus
de leur puissance, les footballeurs africains
sont aussi très techniques, ce qui l’amène
à penser que ces références animalières
ne servent pas forcément leur image. Au
départ, les meilleurs joueurs africains ont
été décrits de manière assez primitive,
comme tirant leur habilité d’un vague
héritage du monde animal, à l’instar du
Portugais d’origine mozambicaine Eusebio,
« la panthère noire », ou du Malien Salif
Keita, « la gazelle de Bamako » (aussi
« la panthère noire »), – un surnom plus
prestigieux, «  la perle noire  », ayant
pourtant été attribué dans les années 50
à Ben Barek, international français d’origine
marocaine.
« À l’époque, les journalistes avaient du
mal à concevoir que des joueurs africains
puissent jouer de manière tactique et faire
montre d’une quelconque technique »,
explique Pierre Lanfranchi. « Et cela s’est
traduit par certains surnoms donnés aux
sélections africaines. »
Il ajoute que certains surnoms africains
ont été adoptés en réponse à ceux déjà
choisis par des sélections rivales : « Le
surnom des Fennecs est arrivé assez tard,
au début des années 80, apparemment
en réponse aux Lions indomptables du
Cameroun et aux Éléphants de Côte
d’Ivoire. De nos jours, faire référence à
un animal sauvage est presque obligatoire
pour les équipes africaines, et ces surnoms
sont repris très spontanément par le public
et les médias ».
Parmi les exceptions se trouve la sélection
sud-africaine, dont le surnom des Bafana
Bafana (« garçons garçons » en zoulou) est
maintenant bien ancré dans le cœur de ses
supporters. C’est à l’origine un journaliste
de Soweto qui l’a stigmatisé en 1992, après
l’abolition de l’apartheid et le retour de
l’Afrique du Sud sur la scène internationale.
On dit que ce surnom vient du fait que la
très jeune équipe était alors dirigée par
des entraîneurs assez âgés, ou encore qu’il
vient du fait que l’équipe avait à l’époque
perdu cinq de ses six premiers matches
internationaux en raison de son manque
d’expérience.
Entre couleurs et animaux
Si le règne animal a pu inspirer les équipes
africaines, celles d’Amérique latine se
raccrochent davantage aux couleurs de
leur maillot ou de leur drapeau, comme
LE RÔLE DES MÉDIAS
La presse a toujours joué un rôle prépondérant
dans la popularisation des surnoms. Il n’est
d’ailleurs pas rare que ce soient les journalistes
eux-mêmes qui inventent ces surnoms et se
chargent de les faire entrer dans le langage
courant.
«  C’est souvent la presse qui crée les
surnoms », confirme Pierre Lanfranchi. « Le
premier surnom célèbre a été celui de l’Autriche
du début des années 30 : la Wunderteam
(‘équipe de rêve’). Inventé par la presse, ce
surnom a eu un impact positif sur les joueurs
et leur état d’esprit. »
D’après Lanfrachi, la presse a même
parfois influencé le choix des couleurs d’une
équipe, comme ce fut le cas de l’Italie qui
avait au départ adopté une tenue blanche.
« En janvier 1911, l’Italie devait affronter la
Hongrie qui jouait également en blanc  »,
raconte Lanfranchi. « Pour ce match, l’Italie
a alors revêtu un maillot bleu – couleur de la
Maison de Savoie – poussant un journaliste a
une envolée lyrique : ‘Le jeu de couleurs de
ce nouveau maillot bleu et des chaussettes
blanches contrastant sous un exceptionnel
soleil de janvier a eu vite fait de conquérir le
cœur des spectateurs’.
En plus de la référence au drapeau (les
Auriverde) ou à l’équipe elle-même (la
Seleção), l’équipe nationale brésilienne est
aussi connue comme la Canarinha, en raison
de la couleur jaune canari de son maillot. C’est
le commentateur Geraldo José de Almeida
qui a popularisé ce nom en 1970, pour la
première Coupe du Monde de la FIFA diffusée
à la télévision. Ce surnom fut toutefois utilisé
dès 1954, l’équipe portant ce maillot pour la
première fois lors des qualifications pour la
Coupe du Monde en Suisse.
En Espagne, l’équipe nationale était
initialement surnommée La Furia Roja (« la
furie rouge »). C’est en effet à la suite de
son troisième match du Tournoi Olympique
de Football de 1920 – remporté 2-1 face à la
Suède à Anvers – que la sélection espagnole,
future médaillée d’argent, fut ainsi décrite par
un journaliste italien. De nos jours, l’Espagne
ayant moins de furie et plus de technique, c’est
davantage à la Roja qu’il est fait référence.
par exemple l’Albiceleste («  ciel et
blanc », Argentine), la Roja (« rouge »,
Chili), la Celeste (« bleu ciel », Uruguay),
l’Albirroja (« rouge et blanc », Paraguay),
la Canarinha (« jaune canari », Brésil), el Tri
(pour « tricolore » en référence aux trois
FIFA WORLD I DOSSIERS 147
couleurs du drapeau mexicain) ou encore
la Bicolor (« bicolore », Honduras).
Les surnoms des équipes européennes
suggèrent eux aussi le patriotisme en
reprenant bien souvent les couleurs
nationales comme c’est le cas de la France
(les Bleus), de l’Espagne (la Roja), de l’Italie
(les Azzurri, « bleus » d’après la couleur de
la Maison de Savoie, lignée royale italienne)
ou des Pays-Bas (les Oranje, d’après la
famille royale de la Maison d’Orange).
« En Europe, les équipes nationales de
football sont nées à une époque où les
pays développaient leur identité et unité
nationales, c’est pourquoi les couleurs sont
si importantes. En Afrique, c’est davantage
une symbolique rattachée à la nature qui
dicte les surnoms des sélections », analyse
Patrick Mignon, écrivain et sociologue
français de
l’Institut National du Sport et de l’Éducation
Physique (INSEP).
«  Qu’il s’agisse de couleurs ou de
symboles, employer le surnom d’une
équipe signifie que les joueurs sont fiers
de représenter leur pays. Cela signifie
davantage d’implication pour l’équipe,
pour le maillot. Les joueurs sont investis
d’une mission, ils sont responsabilisés. »
Il existe une équipe européenne qui allie
symbolisme patriotique et référence à un
noble animal : la Serbie, dont les joueurs
sont surnommés les Aigles blancs, rappelant
148 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
les armoiries du pays. D’autres pays ont
également repris dans leur surnom des
composantes de leur drapeau, comme
le Portugal, surnommé Seleção das
Quinas (« la sélection aux écussons »)
et l’Angleterre, dont les Trois Lions
figurent sur le maillot depuis
1872 et le premier match de la
sélection. Hors d’Europe, les
Black Stars du Ghana font
aussi référence au drapeau
national.
Inventions récentes
À côté de ces surnoms historiques ou
animaliers fermement ancrés dans la
tradition footballistique, d’autres sont
bien plus récents. Au Japon, par exemple, traditionnellement
Samurai Blue est un nom créé de toutes appelés les Kiwis,
pièces par la Fédération Japonaise de en référence à cet
Football (JFA). « Il nous fallait un surnom oiseau endémique
pour supporter notre équipe lors de la du pays. Ils portaient
Coupe du Monde de la FIFA 2006  », maillots blancs, shorts
explique Megumi Fujinoki, responsable noirs et chaussettes
de la communication de la JFA. blanches, mais,
« Pour faire notre choix, nous avons pour la Coupe du
soumis cinq possibilités au vote Monde de la FIFA
du public et Samurai blue a été 1982 en Espagne, ils
plébiscité. » décidèrent de porter des shorts blancs, ce
En Nouvelle -Zélande, qui leur donna un surnom tout trouvé : les
les internationaux étaient All Whites, traçant un parallèle évident avec
 leurs compatriotes rugbymen surnommés
All Blacks (lire l’article «  Ancienne et LEXIQUE : PANORAMA DES SURNOMS
Nouvelle-Zélande », p. 124). DES ÉQUIPES EN LICE
De l’autre côté de la mer de Tasmanie,
en Australie, les rugbymen sont depuis Afrique du Sud : Bafana Bafana
longtemps appelés les Wallabies, mais Algérie : les Fennecs ; les Verts
Allemagne : la Mannschaft
l’équipe de football n’avait pas de pendant.
Angleterre : les Three Lions
L’inventeur de leur surnom des
Argentine : l’Albiceleste
Socceroos – contraction de Australie : les Socceroos
soccer et kangourous en Brésil : la Canarinha, la Seleção, les Auriverde
anglais – est le journaliste Cameroun : les Lions indomptables
Tony Horstead, du Daily Chili : la Roja
Mirror de Sydney. Côte d’Ivoire : les Éléphants
Danemark : Danish Dynamite
Horstead a trouvé ce
Espagne : la Furia Roja, la Roja
nom en 1967 alors qu’il
États-Unis : les US Boys
couvrait une tournée France : les Bleus
de l’équipe nationale au Ghana : les Black Stars
Vietnam, mais ce n’est Grèce : le Bateau pirate ; les Pirates
qu’en 1972 que le terme Honduras : la Bicolor ; les Catrachos (familier pour Honduriens)
s’est réellement imposé dans Italie : les Azzurri ; la Squadra Azzurra
la presse. La Fédération Australienne Japon : Samurai Blue ; les Samouraïs
Mexique : el Tri ; les Aztèques
de Football a ensuite elle-même
Nigeria : les Super Eagles
officiellement employé ce surnom en Nouvelle-Zélande : les All Whites
1973 sur les programmes de match de Paraguay : l’Albirroja
la compétition préliminaire de la Coupe Pays-Bas : les Oranje
du Monde de la FIFA, Allemagne 1974. Portugal : la Seleção das Quinas
Pour l’équipe du Cameroun, une des plus RDP Corée : Chollima (cheval mythique)
populaires d’Afrique, le surnom des Lions République de Corée : les Guerriers Taeguk
Serbie : les Aigles blancs
indomptables a été créé en 1972. Après
Slovaquie : la Narodny Tim (« équipe nationale » en slovaque)
que le pays a manqué la qualification
Slovénie : la Reprezentanca (« sélection » en slovène)
à la Coupe d’Afrique des Nations, le Suisse : la Nati
président de la république de l’époque, Uruguay : la Celeste
Ahmadou Ahidjo, a initié de nombreuses
réformes, demandant notamment de
baptiser l’équipe nationale. Le ministre battre l’Angleterre à Wembley 1-0 grâce à être difficile, à l’inverse de l’Italie où le
des Sports a alors organisé une réunion un but d’Allan Simonsen leur permettant bleu est la couleur des rois d’Italie, ou de la
avec divers membres de son cabinet, et il de se qualifier pour l’EURO 1984 en France France dont le bleu est traditionnellement
fut proposé d’appeler l’équipe les Lions. où ils atteignirent les demi-finales. La la couleur nationale », explique Patrick
Plus tard, pour se différencier d’autres chanson « We are red, we are white, we Mignon. « Le choix d’appeler l’équipe
sélections qui s’identifiaient également are Danish Dynamite » a ensuite fait un nationale Mannschaft montre clairement
au lion, il a été décidé de rajouter l’adjectif tabac et les deux derniers mots du refrain l’importance attachée à certaines valeurs, à
« indomptable ». sont devenus le surnom de l’équipe. l’esprit d’équipe et à la discipline collective
Le surnom de l’équipe grecque, le Certains des surnoms sont toutefois que nécessite le football. »
Bateau pirate, est quant à lui un des plus moins imagés ou imaginatifs. L’Allemagne, Au final, quelles que soient les origines
récents. C’est en effet lors de l’EURO 2004 par exemple, appelle son onze la des surnoms ou leur influence sur le mental
de l’UEFA au Portugal, que la Grèce a Mannschaft (« équipe ») tandis que la des troupes, une chose est sûre : dans
remporté à la surprise générale, que l’on Suisse supporte sa Nati (contraction une compétition regorgeant de talents
a commencé à parler dans les médias de d’«  équipe nationale  » en allemand). individuels et de grandes équipes, ces
ce Bateau pirate qui sabordait tous les Mais ces noms qui paraissent simplistes surnoms contribueront à coup sûr à
navires adverses. ne sont pas pour autant dépourvus de intensifier la passion et à théâtraliser la
Le surnom des Danois – Danish Dynamite signification. «  L’Allemagne a eu de lutte acharnée que se livreront fennecs
– est également assez récent. Il date de nombreux drapeaux par le passé et le et aigles, lions et éléphants, samouraïs et
1983, année où les Scandinaves sont allés choix d’une couleur représentative a pu pirates.

FIFA WORLD I DOSSIERS 149

 e
LA 33 ÉQUIPE
L es trente-deux équipes en lice tout
comme leurs joueurs varient d’une
édition à l’autre, mais il est une équipe,
traditionnellement vêtue de noire, qui
participe à chacune des éditions et sans
laquelle la Coupe du Monde de la FIFA ne
pourrait avoir lieu.
La Coupe du Monde de la FIFA, Afrique
du Sud 2010 comprendra une équipe de
trente trios arbitraux issus de vingt-huit pays
différents, à savoir vingt-quatre trios actifs
et six trios de réserve, qui seront convoqués
si l’un des officiels n’est pas en mesure de
participer, en raison d’une blessure ou d’une
maladie par exemple.
En plus du soutien de leurs collègues, les
officiels de match de cette Coupe du Monde
de la FIFA ont bénéficié du programme
de développement de l’arbitrage le plus
complet jamais proposé par l’instance
dirigeante du football mondial. Créé en
2007 et s’appuyant sur les expériences
de la Coupe du Monde de la FIFA 2006,
le Programme d’Assistance à l’Arbitrage
(RAP) de la FIFA a suivi et formé le groupe
d’arbitres candidats à la sélection pour
la Coupe du Monde, réduisant la liste
d’origine de cinquante-quatre trios pour
finalement nommer les meilleurs officiels du
monde pour prendre part à la compétition
phare de la FIFA.
Cours, séminaires de formation,
séances d’évaluation des performances
150 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
et programmes de préparation physique,
tels étaient les principaux éléments d’un
programme visant à aider les arbitres à
arriver en Afrique du Sud au sommet de
leur forme pour le mois de compétition. Des
experts internationaux dans les domaines
de la technique d’arbitrage, de la condition
physique et de la psychologie ont conseillé
les arbitres alors que les toutes dernières
technologies étaient utilisées pour fournir
aux arbitres des séances d’entraînement
pratiques et interactives.
Des tests théoriques ont été préparés
exclusivement en anglais – la langue
officielle des arbitres de la FIFA depuis
plusieurs années – pour garantir une
connaissance parfaite des Lois du Jeu, des
règlements des compétitions de la FIFA et
des directives de l’International Football
Association Board (IFAB).
L’importance de ce travail a été soulignée
en mars dernier lorsque l’IFAB a clairement
exclu l’utilisation de la technologie sur la
ligne de but dans le football, insistant sur le
fait que le sport doit continuer à reposer sur
des décisions humaines et que ces décisions
doivent rester la responsabilité de l’arbitre.
Grâce à des programmes tels que le RAP, la
FIFA fait son possible pour faire en sorte que
les officiels ne soient pas isolés en portant
cette responsabilité.
L’erreur est humaine et les arbitres –
comme les joueurs d’ailleurs – se trompent
aussi. Cependant, la mauvaise décision
d’un arbitre lors d’une Coupe du Monde
peut avoir des conséquences importantes
sur la compétition. Afin d’éviter autant
d’erreurs que possible, le département
de l’Arbitrage de la FIFA fait en sorte que
les performances des candidats soient
évaluées précisément le jour même du
match par les analystes de la FIFA avec
l’aide des spécialistes informatiques
du programme RAP. Afin d’améliorer
les performances, le département de
l’Arbitrage de la FIFA organise également
des séances de débriefing le lendemain
des matches, durant lesquelles toutes les
décisions controversées des arbitres sont
discutées en détail par les instructeurs RAP
et les arbitres.
Durant ces séances, les arbitres profitent
aussi de l’analyse de spécialistes du projet
biomécanique du RAP, qui dissèquent
scientifiquement chacun des mouvements
des arbitres durant un match donné et
démontrent l’importance du placement
sur le terrain lors de la prise de décision.
Grâce à cette préparation rigoureuse, un
entraînement intensif et leur passion pour
leur métier, les trente arbitres présentés
dans les prochaines pages feront de leur
mieux cet été pour garantir que l’attention
du monde entier ne soit pas portée sur
eux, mais bien sur les trente-deux autres
équipes participant à la compétition.
 Âge : 34 Âge : 39
Résidence : San Salvador Résidence : Jeddah
Profession : professeur Profession : enseignant
Arbitre international Arbitre international
depuis : 2001 depuis : 2003
Langue maternelle : espagnol Langue maternelle : arabe
Autres langues : anglais Autres langues : anglais
Hobbies : lecture, écriture, musique Hobbies : natation, voyages
Assistants : William TORRES et Assistants : Hassan KAMRANIFAR (Iran) et
Joel AGUILAR Juan ZUMBA (Salvador) Khalil AL GHAMDI Saleh AL MARZOUQI (E.A.U.)
(Salvador) (Arabie saoudite)
Joel Aguilar, parmi les plus jeunes arbitres sélectionnés pour la Coupe du Arbitre de haut niveau de la Ligue professionnelle saoudienne depuis 1996,
Monde de la FIFA 2010, a toujours été en avance sur son âge. Il n’avait que Khalil Al Ghamdi a rejoint la liste internationale des arbitres de la FIFA en 2003
25 ans lorsqu’il arbitra son premier match en première division du Salvador, et et a été sélectionné pour la Coupe du Monde U-17 de la FIFA en Finlande, où
n’avait pas encore 30 ans lorsqu’il officia dans la finale explosive de l’Apertura il a officié dans deux matches du premier tour. Deux ans plus tard, il prit part à
en 2004 entre C.D. FAS et Atlético Balboa, un match terminé aux tirs au but. la Coupe du Monde U-20 de la FIFA aux Pays-Bas, avant d’arbitrer la finale de
Aguilar a officié lors de deux Gold Cups de la CONCACAF et trois compétitions la Coupe de l’AFC entre Al Faisaly (Jordanie) et Al-Nejmeh (Liban). Al Gamdi
juniors de la FIFA. Ses neuf matches en compétitions finales de la FIFA sont un a dirigé deux matches importants des éliminatoires asiatiques pour la Coupe
record pour un arbitre du Salvador. Aguila est devenu arbitre par hasard : alors du Monde de la FIFA, Allemagne 2006 avant d’être quatrième officiel pour
qu’il dirigeait une équipe d’enfants pour une église, il a pris la place de l’arbitre plusieurs matches de la compétition finale. Depuis, il a arbitré la Coupe du
car celui-ci ne se présentait pas comme prévu, permettant ainsi aux jeunes de Monde des Clubs de la FIFA, le Tournoi Olympique de Football masculin en
jouer quand même. Il considère que le plus grand défi pour les arbitres au- 2008 et la Coupe d’Afrique des Nations 2010. Al Ghamdi est devenu arbitre
jourd’hui est la vitesse du jeu et la difficulté des décisions en cas de simulation, après avoir raccroché les crampons. Pour lui, les défis auxquels font face les
un domaine qui met à mal l’esprit du fair-play. arbitres aujourd’hui sont le niveau de préparation physique et psychologique
requis dans le football professionnel.

Âge : 39
Résidence : Asunción Âge : 44
Profession : ingénieur électrique Résidence : Tlalnepantla
Arbitre international Profession : avocat et économiste
depuis : 1997 Arbitre international
Langue maternelle : espagnol depuis : 1993
Autres langues : anglais, portugais Langue maternelle : espagnol
Hobbies : famille, musique, lecture, Autres langues : anglais
cinéma, sport Hobbies : pratique du football,
Carlos AMARILLA Assistants : Emigdio RUIZ (Paraguay) et entraînement physique, jeux
(Paraguay) Nicolas YEGROS (Paraguay) Benito ARCHUNDIA vidéo et lecture
(Mexique) Assistants : Hector VERGARA (Canada) et
Arbitre très expérimenté, Carlos Amarilla a débuté sa carrière professionnelle Marvin TORRENTERA (Mexique)
en 1992 et est devenu arbitre international cinq ans plus tard. Il a fait ses
débuts en compétition de la FIFA lors de la Coupe du Monde U-20 de la FIFA Benito Archundia est un des arbitres les plus expérimentés au plus haut niveau
2001 en Argentine, et officie depuis régulièrement dans les compétitions de parmi les sélectionnés pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010. Tout a com-
clubs sud-américaines, dont la Copa Sudamericana, dont il a arbitré trois fi- mencé le jour où il arbitra son premier match de première division mexicaine,
nales, et la Copa Libertadores. Il est un des sept arbitres à avoir participé à à 25 ans. Intégré à la liste des arbitres internationaux deux ans plus tard en
deux Coupes des Confédérations de la FIFA, en 2003 et 2005. Il a aussi arbitré 1993, il fut immédiatement désigné pour arbitrer lors de la Coupe du Monde
deux finales consécutives de la Copa América, en 2004 et 2007, les deux entre U-17 de la FIFA au Japon, où il dirigea la demi-finale entre le Nigeria et la
le Brésil et l’Argentine. Amarilla s’apprête à participer à sa deuxième Coupe Pologne. Depuis, Archundia est un habitué de la Gold Cup de la CONCACAF,
du Monde de la FIFA, après ses trois matches de groupes de l’édition 2006. des compétitions de jeunes de la FIFA et des Tournois Olympiques de Football.
Son père et ses deux jeunes frères ont également arbitré à différents niveaux. Il a arbitré sa première compétition internationale seniors à l’occasion de la
Coupe des Confédérations de la FIFA 2001, tournoi qu’il a retrouvé l’an passé
en Afrique du Sud. En 2009, il a également arbitré la finale de la Coupe du
Monde des Clubs de la FIFA entre Barcelone et Estudiantes. Cependant, le
Âge : 44 meilleur moment de sa carrière reste la Coupe du Monde de la FIFA 2006 en
Résidence : Rio Ceballos Cordoba Allemagne, où il devint le premier arbitre à officier dans cinq matches lors du
Profession : homme d’affaires même tournoi.
Arbitre international
depuis : 2000
Langue maternelle : espagnol Âge : 42
Autres langues : anglais Résidence : Guatemala City
Hobbies : golf Profession : scientifique
Assistants : Ricardo CASAS et Hernan Arbitre international
Hector BALDASSI MAIDANA (Argentine) depuis : 1996
(Argentine) Langue maternelle : espagnol
Officiel très expérimenté, actif depuis qu’il a 25 ans, Baldassi a arbitré son Autres langues : anglais
premier match de haut niveau dans la première division argentine il y a une Hobbies : sport, lecture, famille
décennie. Depuis, il a dirigé des matches de la Copa Libertadores, de la Copa Assistants : Leonel LEAL (Costa Rica) et
América et de la Copa Sudamericana – dont il a arbitré la finale de 2006. Carlos BATRES Carlos PASTRANA (Honduras)
Pendant les éliminatoires pour la Coupe du Monde de la FIFA 2006, il a été (Guatemala)
chargé de huit matches, un record égalé seulement par son compatriote Ho-
racio Elizondo. Depuis, il a participé aux Coupes du Monde U-20 de la FIFA Ancien défenseur central chez les juniors de San Gabriel, Carlos Batres a dé-
2007 et 2009, et au Tournoi Olympique de Football masculin à Pékin en 2008. couvert l’arbitrage par hasard à 15 ans, lorsqu’il prit la place de l’arbitre lorsque
L’an passé, il a officié lors de la Coupe du Monde U-20 de la FIFA en Égypte et celui-ci n’apparut pas comme prévu. Il fit ses débuts au plus haut niveau en
de sept matches de la CONCACAF pour la qualification à la Coupe du Monde 1994 dans la ligue guatémaltèque, avant d’intégrer la liste internationale de la
de la FIFA 2010. Golfeur passionné, Baldassi considère que le principal défi FIFA en 1996. Depuis, son expérience comprend cinq Gold Cups de la CONCA-
des arbitres est le peu de temps dont ils disposent pour prendre une décision. CAF – dont trois finales, un record – et deux Coupes du Monde U-17 de la FIFA
(1999 et 2009). Il a par ailleurs participé à deux Coupes des Confédérations de
la FIFA (2001 et 2003) et deux Coupes du Monde des Clubs de la FIFA, dont
la finale en 2006, qui reste son meilleur souvenir à ce jour. Il se prépare à sa
deuxième Coupe du Monde de la FIFA après celle de 2002 en Corée et au Ja-
pon, où il a arbitré deux matches, dont le huitième de finale entre l’Allemagne
et le Paraguay.

FIFA WORLD I DOSSIERS 151

 Âge : 40 Âge : 37
Résidence : Leiria Résidence : Oran
Profession : représentant en assurances Profession : homme d’affaires
Arbitre international Arbitre international
depuis : 2001 depuis : 2001
Langue maternelle : portugais Langue maternelle : arabe
Autres langues : anglais, français, espagnol Autres langues : anglais, français
Hobbies : musique, chant, voitures de Hobbies : lecture et sport
course Assistants : Nasser ABDEL NABI (Égypte)
Olegário Assistants : José CARDINAL et Mohamed BENOUZA et Mamar CHABANE (Algérie)
BENQUERENÇA Bertino MIRANDA (Portugal) (Algérie)
(Portugal)
Benquerença est le fils d’un arbitre. Après avoir joué au football dans sa jeu- Mohamed Benouza a officié dans son premier match en première division al-
nesse, il a fini par suivre les traces de son père. Il a arbitré son premier match gérienne à seulement 24 ans, avant de devenir arbitre international en 2001
de haut niveau au Portugal lors de la saison 1995/96, avant de devenir arbitre à 29 ans. Il a été nommé pour son premier tournoi international en 2003,
international en 2001. En 2005, il a officié dans trois matches de la zone Eu- lors de la Coupe du Monde U-20 de la FIFA, où il a arbitré deux matches, puis
rope pour les éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA 2006, et fut trois rencontres lors des éditions 2007 (au Canada) et 2009 (en Égypte) de la
sélectionné pour la Coupe du Monde U-17 de la FIFA en 2007, où il a dirigé compétition. Il a officié dans les trois dernières éditions de la Coupe d’Afrique
un huitième de finale et le match pour la troisième place entre l’Allemagne des Nations et lors de la Coupe du Monde U-17 de la FIFA 2009 au Nigeria. Au
et le Ghana. En 2009, il a participé à une demi-finale de Coupe UEFA entre niveau des clubs, il a récemment participé au match retour de la finale de la
le Shakhtar Donetsk et le Dynamo Kiev, a arbitré lors de la Coupe du Monde Ligue des Champions de la CAF 2009 entre Mazembe et Heartland. Benouza,
U-20 de la FIFA et lors du match retour du barrage entre l’Ukraine et la Grèce, qui compte aussi à son actif des matches de championnat en Tunisie et au
qualificatif pour la Coupe du Monde 2010. L’arbitre portugais pense que la Qatar, est l’arbitre algérien le plus expérimenté dans les compétitions finales
différence entre ce que voit l’officiel et ce que voit la caméra est la principale de la FIFA.
difficulté aujourd’hui. Il considère aussi qu’il est très important que les arbitres
continuent à progresser.
Âge : 39
Résidence : Bamako
Âge : 41 Profession : inspecteur des finances
Résidence : Monte Carrasso Arbitre international
Profession : chef d’entreprise depuis : 1999
Arbitre international Langue maternelle : bambara
depuis : 1999 Autres langues : anglais, français
Langue maternelle : italien Hobbies : volley-ball
Autres langues : anglais, français, allemand, Assistants : Redouane ACHIK (Maroc) et
espagnol Koman COULIBALY Inácio CÂNDIDO (Angola)
Hobbies : ski (Mali)
Massimo BUSACCA Assistants : Matthias Arnet et
(Suisse) Francesco Buragina (Suisse) Ancien joueur de volley-ball, Koman Coulibaly a officié dans son premier
match de première division malienne à 26 ans, et est devenu arbitre FIFA en
Visant une carrière de joueur de football et ayant évolué en 5e division suisse, 1999 après seulement trois saisons au plus haut niveau. Il célébra ses débuts
Massimo Busacca est passé à l’arbitrage après avoir réalisé qu’il n’atteindrait internationaux la même année, lors du premier tour de la Ligue des Champions
pas le plus haut niveau en tant que joueur. Ne perdant pas de temps, il a de la CAF. Il participe à la Coupe d’Afrique des Nations depuis 2002 et, cette
fait ses débuts en première division suisse en 1996 avant de percer au niveau année, il a arbitré la finale entre l’Égypte et le Ghana. Lors des éliminatoires des
international trois ans plus tard lors de la Coupe Intertoto de l’UEFA 1999. Coupes du Monde 2006 et 2010, il a arbitré huit matches de la zone Afrique,
Depuis, il a été l’un des arbitres les plus sollicités dans les compétitions de clubs un record. Fan de football dans son temps libre, il cite la victoire surprise du Sé-
européennes, dirigeant une demi-finale de la Coupe UEFA en 2005, puis la négal sur la France lors de la Coupe du Monde 2002 comme étant son meilleur
finale 2007 entre l’Espanyol et Séville, avant d’atteindre le sommet du football souvenir de sport. D’après lui, le principal défi des arbitres est de réduire le
de clubs en arbitrant la finale de la Ligue des Champions 2009 entre le FC Bar- nombre d’erreurs avec l’objectif d’atteindre un jour un football sans faute – ce
celone et Manchester United. En 2006, il a pris part à la Coupe du Monde de qui, il le reconnaît, est très difficile étant donné la vitesse croissante du jeu.
la FIFA, Allemagne 2006 (trois matches au total), jusqu’en huitièmes de finale.
Il a aussi arbitré lors de l’EURO 2008, dont la demi-finale entre l’Allemagne et
la Turquie. L’année passée a été particulièrement chargée, avec la Coupe des Âge : 43, aura 44 ans le 1er juillet
Confédérations de la FIFA 2009, la Coupe du Monde U-17 de la FIFA au Nigeria Résidence : Oudenaarde
et divers matches des éliminatoires pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010,
dont le match retour de barrages entre l’Uruguay et le Costa Rica. Profession : responsable RP
Arbitre international
depuis : 1998
Âge : 38 Langue maternelle : hollandais
Résidence : Le Cap Autres langues : anglais, français, allemand
Profession : enseignant (anglais et Hobbies : tennis, voyages
éducation de base) Assistants : Peter HERMANS et
Frank DE BLEECKERE Walter VROMANS (Belgique)
Arbitre international (Belgique)
depuis : 2000
Langue maternelle : anglais
Après une grave blessure à 18 ans, Frank De Bleeckere a enfilé le maillot d’ar-
Autres langues : afrikaans bitre et a fait ses débuts en première division belge en 1995. Depuis, il est
Hobbies : sport (rugby/cricket), échecs devenu l’un des arbitres les plus célèbres dans les compétitions de clubs de
Jerome DAMON et travail avec les jeunes l’UEFA, avec des participations notamment à trois demi-finales de la Coupe
(Afrique du Sud) Assistants : Célestin NTAGUNGIRA de l’UEFA, la demi-finale de la Ligue des Champions de l’UEFA 2007 entre le
(Rwanda) et Enock MOLEFE Milan AC et Manchester United, et la finale de la Supercoupe de l’UEFA entre
(Afrique du Sud) Barcelone et le Shakhtar Donetsk. Après trois compétitions juniors de la FIFA,
De Bleeckere a été convoqué pour la Coupe du Monde de la FIFA 2006, où il
Jerome Damon n’avait que 24 ans lorsqu’il commença à arbitrer des matches a arbitré quatre rencontres, dont un quart de finale. Il a ensuite été choisi pour
de haut niveau en Afrique du Sud. Il est devenu arbitre international en 2000, trois matches de l’EURO 2008, dont la demi-finale entre l’Espagne et la Russie.
mais a dû attendre trois ans avant d’officier dans sa première rencontre in- De Bleeckere trouve son inspiration dans la tradition familiale ; son père et son
ternationale, un match de qualification pour la Coupe d’Afrique des Nations grand-père ont en effet arbitré au plus haut niveau en Belgique. Selon lui, le
entre le Swaziland et le Botswana. Depuis, il a participé à trois éditions de la premier défi rencontré par les arbitres aujourd’hui est la caméra et la proximité
Coupe du Monde U-17 de la FIFA et à quatre CAN. En 2008, il est devenu le des médias, car « chaque détail compte, ce qui exige une mentalité complète-
premier arbitre sud-africain à participer à un Tournoi Olympique de Football. Il ment différente d’avant ».
y a quatre ans, il était quatrième officiel lors de la Coupe du Monde de la FIFA
en Allemagne, une expérience qu’il considère parmi ses meilleurs souvenirs,
avec sa candidature pour 2010. Son père était un ancien responsable de l’ar-
bitrage en Afrique du Sud. Damon considère qu’aujourd’hui, le principal défi
pour les arbitres est de percevoir toute faute dans le jeu.

152 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

 Âge : 39 Âge : 38
Résidence : Holmsjö Résidence : Auckland
Profession : arbitre Profession : officier de marine
Arbitre international Arbitre international
depuis : 2001 depuis : 2007
Langue maternelle : suédois Langue maternelle : anglais
Autres langues : anglais, allemand Autres langues : -
Hobbies : chasse et pêche Hobbies : snowboard, voyages, golf
Assistants : Henrik ANDREN et Assistants : Jan-Hendrik HINTZ (Nouvelle-
Martin HANSSON Stefan WITTBERG (Suède) Michael HESTER Zélande) et Tevita MAKASINI
(Suède) (Nouvelle-Zélande) (Tonga)

Après avoir découvert l’arbitrage à 15 ans, Martin Hansson a arbitré son pre-
mier match de première division suédoise en 1999. Sa carrière internationale a
débuté en 2001 par le Championnat d’Europe U-16 de l’UEFA, suivi du match
de qualification pour la Ligue des Champions de l’UEFA entre le Sheriff Tiraspol
et Anderlecht. En 2003, il a dirigé son premier match international (Estonie-
Canada) et a été convoqué pour la première fois pour une compétition de la
FIFA, la Coupe du Monde U-17 en Finlande. Il a ensuite participé à la Coupe du
Monde U-20 2007 au Canada, où il a arbitré six matches – record de la com-
pétition – et à la Coupe des Confédérations de la FIFA 2009 dont il a arbitré la
finale entre les États-Unis et le Brésil. Hansson s’est lancé dans l’arbitrage parce
que son club local manquait d’officiels, et cela lui a tout de suite plu. Pour lui,
le plus grand défi d’un arbitre est de protéger le jeu de tout comportement
violent et d’entraver toute sorte de tricherie.
Bien que Néo-Zélandais, Michael Hester est en fait né en Australie. Il compte
parmi les récentes recrues dans les rangs des arbitres internationaux, lui qui
a fait ses débuts internationaux en 2007 lors des Jeux du Pacifique Sud dont
il a arbitré la finale entre Fidji et la Nouvelle-Calédonie. L’année suivante, il a
été sélectionné pour le Tournoi Olympique de Football masculin de Pékin, où
il a dirigé deux matches du premier tour. En 2009, il a participé à la Coupe
des Confédérations de la FIFA et à la Coupe du Monde U-17 de la FIFA où il a
arbitré cinq matches, dont la demi-finale entre la Colombie et la Suisse. Hester
était déjà impliqué dans le football en tant que joueur. Mais à l’approche de la
trentaine, il a réalisé que ses ambitions de joueur étaient bien supérieures à ses
capacités et s’est donc essayé à l’arbitrage. Il pense que la difficulté pour les
arbitres aujourd’hui est le dixième de seconde dont ils disposent pour trancher
une situation de jeu face à la multitude de caméras qui les observent.

Âge : 32 Âge : 34
Résidence : Tashkent Résidence : Tatabánya
Profession : instructeur football scolaire Profession : vendeur
Arbitre international Arbitre international
depuis : 2003 depuis : 2003
Langue maternelle : ouzbek Langue maternelle : hongrois
Autres langues : anglais, russe Autres langues : anglais
Hobbies : football, natation, tennis Hobbies : sport, cinéma
Assistants : Rafael ILYASOV (Ouzbékistan) Assistants : Gábor ERŐS et
Ravshan IRMATOV et Bahadyr Kocharov Viktor KASSAI Tibor VÁMOS (Hongrie)
(Ouzbékistan) (Kirghizistan) (Hongrie)

Avec une carrière internationale remontant à 2003, Ravshan Irmatov est
l’unique arbitre ouzbek à avoir participé à une compétition finale de la FIFA. Il a
arbitré trois fois la Coupe du Monde U-17 de la FIFA (2003, 2007 et 2009), une
fois la Coupe du Monde U-20 de la FIFA et la Coupe du Monde des Clubs de
la FIFA 2008, année où il a arbitré le quart de finale entre Al Ahly et Pachuca et
la finale entre Liga de Quito et Manchester United. Irmatov a par ailleurs officié
dans huit matches des éliminatoires asiatiques pour la Coupe du Monde 2010
et a été élu arbitre de l’AFC de l’année en 2008 et 2009. Irmatov joue volon-
tiers au football et c’est durant une pause due à une blessure en 1996 que
son père – à l’époque arbitre au niveau national – lui a suggéré de s’essayer à
l’arbitrage, un conseil qu’il est heureux d’avoir suivi ! Selon lui, le principal défi
pour les arbitres aujourd’hui est de s’assurer de la sécurité des joueurs durant
le match en essayant d’éviter tout tacle excessivement agressif.
Viktor Kassai est devenu le premier arbitre hongrois à participer à une finale
olympique lors du match pour la médaille d’or entre l’Argentine et le Nigeria à
Pékin en 2008, près de dix ans après ses débuts arbitraux au plus haut niveau
en Hongrie en 1999. Entre ces deux dates importantes, il a arbitré des matches
de qualification pour la Coupe du Monde, des matches de deux compétitions
juniors de la FIFA (la Coupe du Monde U-20 en 2007 et la Coupe du Monde
U-17 en 2009) et a participé à l’EURO 2008 en tant que quatrième officiel. Plus
récemment, il a arbitré le match de barrages aller entre la Nouvelle-Zélande et
Bahreïn. À 15 ans, Kassai et son frère ont été encouragés à se lancer dans l’ar-
bitrage par leur père, lui-même arbitre depuis 1974. Interrogé sur le principal
défi des arbitres aujourd’hui, Kassai a répondu que de nombreux joueurs sont
prêts à tout pour gagner, aux dépens du fair-play et que « les arbitres doivent
donc maintenir un certain contrôle sur le terrain ».

Âge : 40 Âge : 42
Résidence : Sailly-sur-la-Lys Résidence : Montevideo
Profession : vendeur Profession : employé de bureau
Arbitre international Arbitre international
depuis : 2006 depuis : 1998
Langue maternelle : français Langue maternelle : espagnol
Autres langues : anglais Autres langues : anglais
Hobbies : lecture, cinéma Hobbies : élevage d’animaux (oiseaux,
Assistants : Éric DANSAULT et chiens, perroquets, etc.)
Stéphane LANNOY Laurent UGO (France) Jorge LARRIONDA Assistants : Pablo FANDINO et
(France) (Uruguay) Mauricio ESPINOSA (Uruguay)

Stéphane Lannoy a joué au football jusqu’à 20 ans, avant de porter le maillot
d’arbitre et de débuter au plus haut niveau en France lors de la saison 2002/03.
Il est devenu arbitre international en 2006, arbitrant son premier match in-
ternational seniors (un amical Espagne-Croatie) la même année. Depuis, il a
participé au Championnat d’Europe U-21 de l’UEFA, à la Ligue des Champions
de l’UEFA, au Tournoi Olympique de Football masculin de Pékin 2008 (Bré-
sil – Nouvelle-Zélande), et à titre de quatrième officiel à l’EURO 2008. Il a arbi-
tré pour la première fois dans une compétition finale de la FIFA l’an passé lors
de la Coupe du Monde U-17 au Nigeria (trois matches). En plus d’être arbitre et
ancien joueur, Lannoy a aussi de l’expérience en tant qu’entraîneur de jeunes.
Le football est une tradition familiale, son père entraînant aussi des jeunes.
D’après lui, le plus grand défi pour un arbitre aujourd’hui est de s’adapter à la
modernisation et à l’évolution du jeu.
Petit-fils de l’ancien joueur uruguayen de première division Luis Pietrafesa,
Jorge Larrionda était lui-même attaquant et a évolué en sixième division natio-
nale. Mais atteindre le haut niveau de l’arbitrage en Uruguay en 1993 consti-
tuait un bien plus grand succès. Il a fait ses débuts internationaux cinq ans
plus tard, lors de la Copa Libertadores 1998. Il n’est pas étranger aux grandes
occasions puisqu’il a déjà participé à neuf finales de compétitions de clubs :
cinq fois la Copa Libertadores, une fois la Coupe Intercontinentale, une fois la
Recopa Sudamericana et deux fois la Copa Sudamericana. Lors de la Coupe
du Monde de la FIFA 2006, Larrionda est devenu le premier Uruguayen depuis
Ernesto Filippi en 1994 à participer à ce tournoi  : quatre matches, dont la
demi-finale France-Portugal. Au niveau des compétitions internationales, il a
aussi arbitré deux Copa América et deux Coupes des Confédérations de la
FIFA, dont l’édition de l’an passé en Afrique du Sud, où il a dirigé la victoire
surprise des États-Unis sur l’Espagne, championne d’Europe. Il compte parmi
ses matches les plus mémorables une rencontre entre Peñarol et Villa Española,
lors de laquelle il a dû siffler cinq penalties.

FIFA WORLD I DOSSIERS 153

 Âge : 42 Âge : 43
Résidence : Victoria, Mahe Résidence : Parit Buntar (Perak)
Profession : coordinateur d’arbitrage Profession : enseignant
Arbitre international Arbitre international
depuis : 2001 depuis : 2000
Langue maternelle : anglais Langue maternelle : malais
Autres langues : créole, français Autres langues : anglais
Hobbies : hockey Hobbies : bowling et billard
Assistants : Evarist MENKOUANDE Assistants : MU Yuxin (RP Chine) et
Eddy MAILLET (Cameroun) et Bechir Subkhiddin Jeffrey GEK PHENG
(Seychelles) HASSANI (Tunisie) MOHD SALLEH (Singapour)
(Malaisie)
Eddy Maillet est le coordinateur de l’arbitrage pour la fédération des Seychelles, Après avoir atteint le haut niveau en Malaisie à 30 ans, Subkhiddin Mohd
et l’unique arbitre de l’archipel à avoir participé à une compétition finale de la Salleh est devenu arbitre international en 2000. Aujourd’hui, il est l’arbitre
FIFA. Il compte dans sa carrière trois Coupes du Monde U-17 de la FIFA, dont asiatique le plus sollicité. En 2004, il a dirigé deux grandes finales : celle de la
l’édition 2007 en Corée où son total de sept matches a fait de lui l’arbitre le Coupe d’Asie des Nations et celle du Tournoi Olympique de Football, perfor-
plus capé de l’histoire du tournoi. Il a aussi arbitré lors de la Coupe du Monde mances suivies de participations à la Coupe du Monde U-17 au Pérou en 2005,
U-20 de la FIFA et des quatre dernières Coupes d’Afrique des Nations, ainsi que à la Coupe du Monde des Clubs 2006, à la Coupe du Monde U-20 de la FIFA
plusieurs matches de qualification pour la Coupe du Monde de la FIFA 2010, au Canada en 2007, et aux Coupes du Monde U-17 et U-20 respectivement au
dont le match retour décisif entre l’Algérie et l’Égypte. Maillet est devenu ar- Nigeria et en Égypte l’an passé – il est le seul arbitre malais à avoir participé aux
bitre à la fin de sa carrière de joueur car il voulait continuer à faire partie du phases finales de cinq tournois différents de la FIFA. Il a aussi arbitré plus de
monde du football. Il considère que le principal défi des arbitres aujourd’hui matches éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA 2010 que tout autre
est la condition physique et le fait de rester au plus haut niveau professionnel. officiel : onze au total. Issu d’une famille de dix enfants (cinq garçons et cinq
filles), ce sont ses frères, tous joueurs de football, qui l’ont encouragé à devenir
arbitre, avec l’inspiration supplémentaire de son oncle, qui fut lui-même arbitre
Âge : 38 reconnu à la fin des années 70.
Résidence : Tokyo
Profession : arbitre
Âge : 38
Arbitre international
depuis : 2004 Résidence : Hamilton
Langue maternelle : japonais Profession : enseignant
Autres langues : anglais Arbitre international
depuis : 2003
Hobbies : golf
Langue maternelle : anglais
Assistants : Toru SAGARA (Japon) et
Yuichi NISHIMURA JEONG Hae Sang Autres langues : -
(Japon) (République de Corée) Hobbies : amis et famille, lecture,
pêche, randonnée
Après deux saisons dans la J-League, Yuichi Nishimura a fait ses débuts inter- Peter O’LEARY Assistants : Brent BEST (Nouvelle-Zélande)
nationaux en 2004 à l’occasion d’un match de qualification pour la Coupe du (Nouvelle-Zélande) et Matthew TARO
Monde de la FIFA entre la Thaïlande et les Émirats arabes unis. Ses nerfs furent (Îles Salomon)
mis à rude épreuve deux ans plus tard, en demi-finale de la Ligue des Cham-
pions de l’AFC entre Al Qadisiya (Koweït) et Al Karamah (Syrie), lorsqu’après Depuis 1994, Peter O’Leary combine sa vie de professeur de sciences dans un
un penalty manqué, les supporters frustrés lancèrent des fumigènes et toutes lycée et sa carrière d’arbitre qui l’a vu atteindre le haut niveau en Nouvelle-
sortes d’objets sur le terrain. Après avoir interrompu le match pendant vingt Zélande en 1999, avant de devenir arbitre international en 2003. En 2007, il a
minutes, Nishimura décida de faire reprendre le match – ce qui lui valut bien été sélectionné pour la Coupe du Monde U-20 de la FIFA au Canada et pour la
des compliments. En 2007, il a arbitré la finale de la Coupe du Monde U-17 de Coupe du Monde des Clubs de la FIFA au Japon, où il a arbitré le match pour
la FIFA entre l’Espagne et le Nigeria, un de ses meilleurs souvenirs de football. la troisième place entre l’Étoile du Sahel et les Urawa Red Diamonds. Il a de
Depuis, il a officié lors de la Coupe d’Afrique des Nations 2008 et de la Coupe nouveau officié lors de la Coupe du Monde des Clubs en 2008 et 2009. L’an
du Monde U-20 de la FIFA 2009. Ironie du sort, c’est une erreur d’arbitrage qui passé, il a arbitré les Coupes du Monde U-17 et U-20 de la FIFA. En plus des
a amené Nishimura à la profession. Alors entraîneur d’une équipe de jeunes, matches de championnats néo-zélandais et australien, O’Leary a aussi arbitré
Nishimura se souvient d’avoir vu les espoirs de ses joueurs détruits par de mau- une fois en Premier League anglaise en 2007/08. Alors qu’il regardait depuis
vaises décisions, ce qui l’a poussé à devenir lui-même arbitre. les tribunes le match Aston Villa-Sunderland en tant qu’invité de l’arbitre Steve
Bennett, il a été appelé à la mi-temps pour remplacer le quatrième officiel qui
s’était blessé.
Âge : 37
Résidence : Santiago
Âge : 36
Profession : auditeur
Résidence : Mexico
Arbitre international
depuis : 1999 Profession : professeur d’éducation
physique
Langue maternelle : espagnol
Arbitre international
Autres langues : anglais
depuis : 1999
Hobbies : famille, sport
Langue maternelle : espagnol
Assistants : Patricio BASUALTO et
Pablo POZO Autres langues : anglais
Francisco MONDRIA (Chili)
(Chili) Hobbies : musique, cyclisme, notation,
Marco RODRÍGUEZ lecture de la Bible
Pablo Pozo, dont le père a lui aussi été arbitre professionnel, a fait ses débuts (Mexique) Assistants : José Luis CAMARGO et
en première division chilienne en 1997, avant d’y arbitrer six finales. Au cours Alberto MORIN (Mexique)
d’une carrière internationale débutée en 2003, il a participé à toutes les com-
pétitions sud-américaines de jeunes : U-17, U-20 et le tournoi préolympique Après plus de dix ans passés au niveau international, Marco Rodríguez s’ap-
U-23. En plus de nombreux matches de clubs, il a arbitré trois matches du prête à arbitrer sa deuxième Coupe du Monde de la FIFA, après l’édition 2006
Tournoi Olympique de Football masculin de Pékin 2008, deux matches de la où il avait rejoint son compatriote Benito Archundia sur la liste des sélection-
Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, Japon 2008, trois matches de la Coupe nés. Il y a quatre ans, Rodríguez et Archundia étaient les deux seuls arbitres du
du Monde U-17 de la FIFA, Nigeria 2009 et deux matches de la dernière Coupe même pays à avoir été choisis pour la compétition en Allemagne, un honneur
des Confédérations de la FIFA, dont le match de groupe entre l’Espagne et qu’ils partagent cette année avec les Néo-Zélandais Michael Hester et Peter
l’Afrique du Sud, pays hôte. Pour Pozo également, le football est une tradition O’Leary. Rodríguez a officié dans deux matches de groupes en Allemagne en
familiale  : son frère Mauricio était joueur professionnel et son père arbitre 2006, et le reste de son impressionnant CV comprend les Coupes du Monde
professionnel. Pozo considère que le premier défi des arbitres aujourd’hui est U-17 et U-20 de la FIFA, la Gold Cup de la CONCACAF, la Copa América – dont
le niveau de professionnalisme de l’arbitrage et la préparation qu’il requiert. une demi-finale en 2003 entre le Brésil et l’Uruguay – et la finale de la Coupe
du Monde des Clubs de la FIFA 2007. Rodríguez a été inspiré par l’arbitrage de
l’officiel mexicain Edgardo Codesal en finale de la Coupe du Monde de la FIFA
1990 entre la RFA et l’Argentine.

154 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

 Âge : 42 Âge : 40
Résidence : Turin Résidence : Villavicencio
Profession : gérant d’hôpital Profession : avocat et professeur
Arbitre international universitaire
depuis : 2002 Arbitre international
Langue maternelle : italien depuis : 1995
Autres langues : anglais, français Langue maternelle : espagnol
Hobbies : tennis, cinéma, lecture Autres langues : anglais, portugais
Assistants : Paolo CALCAGNO et Hobbies : musique, lecture, sport
Roberto ROSETTI Stefano AYROLDI (Italie) Oscar RUIZ Assistants : Abraham GONZÁLEZ et
(Italie) (Colombie) Humberto CLAVIJO
(Colombie)
Ce n’est peut-être pas une surprise, mais Roberto Rosetti cite l’EURO 2008
comme son meilleur souvenir de football, un tournoi lors duquel il eut l’hon- Oscar Ruiz s’apprête à participer à sa troisième Coupe du Monde de la FIFA ;
neur inédit d’arbitrer non seulement le match d’ouverture entre les hôtes il est l’un des arbitres les plus expérimentés au monde et il serait presque plus
suisses et la République tchèque, mais aussi la finale entre l’Allemagne et l’Es- rapide de citer les compétitions qu’il n’a pas arbitrées. Le Colombien détient
pagne future championne d’Europe. Ce match fut jusque-là l’apothéose d’une le record de matches arbitrés sous les auspices de la confédération sud-amé-
impressionnante carrière d’arbitre qui comprend aussi la Coupe du Monde de ricaine (CONMEBOL), plus de cent à ce jour, et a aussi officié dans plus de
la FIFA 2006, durant laquelle il arbitra quatre rencontres jusqu’aux huitièmes de matches de la Copa Libertadores que tout autre arbitre. Ruiz a participé à
finale, mais pas davantage en raison du bon parcours de la Squadra Azzurra. toutes les compétitions de la CONMEBOL (cinq fois la Copa América, et trois
Il a également participé à la Coupe du Monde U-20 de la FIFA 2003, la Coupe fois la Copa Libertadores). Il a aussi arbitré la Gold Cup de la CONCACAF
du Monde U-20 de la FIFA, Égypte 2009 et la Coupe des Confédérations de la en 2005 ainsi que quatre Coupes du Monde U-20 de la FIFA, une Coupe du
FIFA, Allemagne 2005 – lors de laquelle il a ordonné au Mexicain Jared Borgetti Monde U-17 de la FIFA, deux Coupes du Monde des Clubs de la FIFA, la finale
de rejouer un penalty contre le Brésil, non pas une fois mais deux. L’an passé, il de la Coupe Intercontinentale 2000 entre Boca Juniors et le Real Madrid, et
a arbitré la finale de la Coupe d’Italie, la demi-finale 100% anglaise de la Ligue deux Coupes des Confédérations. En Afrique du Sud cette année, Ruiz ajou-
des Champions de l’UEFA entre Arsenal et Manchester United, et une autre tera des matches aux quatre qu’il a déjà arbitrés en Coupe du Monde de la FIFA
demi-finale lors de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA. – trois en Corée et au Japon en 2002 et un en Allemagne en 2006.

Âge : 44 Âge : 40
Résidence : Braga Résidence : Ergolding
Profession : journaliste Profession : banquier
Arbitre international Arbitre international
depuis : 1997 depuis : 1999
Langue maternelle : portugais Langue maternelle : allemand
Autres langues : anglais, espagnol Autres langues : anglais
Hobbies : lecture, sport Hobbies : sport
Assistants : Altemir HAUSMANN et Assistants : Jan-Hendrik SALVER et
Carlos SIMON Wolfgang STARK Mike PICKEL (Allemagne)
Roberto BRAATZ (Brésil) (Allemagne)
(Brésil)

C’est le plus âgé des trente arbitres sélectionnés. Un des arbitres sud-amé-
ricains les plus expérimentés, il s’apprête à participer à sa troisième Coupe
du Monde de la FIFA. Il arbitre au plus haut niveau au Brésil depuis plus de
quinze ans et est devenu un visage habituel des compétitions internationales.
Durant les éliminatoires pour la Coupe du Monde de la FIFA, Corée/Japon
2002, il a arbitré des matches dans trois confédérations différentes  : l’AFC,
la CONCACAF et bien sûr la CONMEBOL. En 2002, il fit ses débuts en Coupe
du Monde de la FIFA, officiant dans deux matches au Japon. Quatre ans plus
tard, il arbitra le huitième de finale entre l’Allemagne et la Suède. En 2009, il
participa à deux matches de la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA, dont la
demi-finale entre Atlante et Barcelone. Carlos Simon, qui combine arbitrage et
journalisme, pense que le principal défi des arbitres aujourd’hui est l’exigence
physique du football de haut niveau.
Wolfgang Stark est un officiel de match accompli, dont la carrière n’a fait
que progresser constamment. Peu après avoir fait ses débuts en Bundesliga
à 28 ans, il fut intégré à la liste internationale de la FIFA en 1999. Depuis, il a
participé aux Coupes du Monde U-17 et U-20 de la FIFA et au Tournoi Olym-
pique de Football masculin, Pékin 2008. Il a aussi arbitré des compétitions eu-
ropéennes de clubs, dont quatre matches de Liverpool à Anfield, dont il décrit
l’ambiance comme la meilleure qu’il ait jamais vécue dans un stade de football.
Fils d’un ancien arbitre assistant de Bundesliga, Stark considère que la vitesse
à laquelle le football évolue constitue le premier défi des arbitres aujourd’hui.
Il dit que les arbitres doivent à la fois lire le jeu, rester en pleine maîtrise, se
souvenir qu’ils ne sont pas seuls et travailler à la fois avec les joueurs et les
autres officiels.

Âge : 38
Âge : 36 Résidence : Londres
Résidence : Ansoain Profession : arbitre
Profession : sociologue Arbitre international
Arbitre international depuis : 2005
depuis : 2004 Langue maternelle : anglais
Langue maternelle : espagnol Autres langues : -
Autres langues : anglais, français Hobbies : famille
Hobbies : tennis Assistants : Darren CANN et Michael
Howard WEBB MULLARKEY (Angleterre)
Assistants : Fermin MARTÍNEZ et (Angleterre)
Alberto UNDIANO Juan Carlos YUSTE JIMENEZ
(Espagne) (Espagne)
Howard Webb a commencé à arbitrer à 18 ans, avant d’officier dans son pre-
Alberto Undiano a arbitré son premier match à 16 ans seulement et fit ses mier match de Premier League en 2003. Depuis, il a évolué au niveau interna-
débuts en Primera División dix saisons plus tard, ce qui fit de lui le plus jeune tional, notamment à la Coupe du Monde U-20 de la FIFA au Canada en 2007,
arbitre à ce niveau en Espagne. Il devint arbitre international en 2004 et a où il a dirigé cinq matches, et à l’EURO 2008 où il a arbitré deux matches de
depuis officié dans deux Coupes du Monde U-20 de la FIFA et dans la Coupe groupes.
du Monde des Clubs de la FIFA 2008, la Ligue des Champions de l’UEFA et les L’an passé, il a dirigé la finale de la Coupe d’Angleterre entre Chelsea et Ever-
éliminatoires de la Coupe du Monde de la FIFA. D’après lui, le principal défi ton, quatre matches de la Coupe du Monde U-17 de la FIFA, et trois matches
pour les arbitres aujourd’hui est la pression. Hors du football, il aime passer du de la Coupe des Confédérations de la FIFA en Afrique du Sud, un avant-goût
temps en famille. pour lui de la Coupe du Monde de cette année. Le football est une tradition
familiale ; son grand-père a évolué au niveau professionnel dans le champion-
nat anglais et son père a arbitré au niveau régional. Webb considère que le
principal défi pour un arbitre aujourd’hui est la capacité à gérer la pression
placée sur les épaules des officiels dans un monde où chaque situation et
décision est passée à la loupe.

FIFA WORLD I DOSSIERS 155

 BLOC-NOTES
ASSOCIATIONS MEMBRES
ASIE
L’Irak, tenant du titre, affrontera son voisin
iranien ainsi que la RDP Corée et les Émirats
arabes unis lors de la phase de groupes de la
Coupe d’Asie de l’AFC, Qatar 2011. À l’issue
du passionnant tirage au sort qui s’est déroulé
dans la capitale qatari Doha, le président
de la Confédération Asiatique de Football,
Mohamed bin Hammam, n’a pas caché sa
satisfaction. « Ce tirage est à la fois unique
et intéressant. Tous les groupes sont vraiment
équilibrés. La victoire de l’Irak en 2007 a
clairement donné au football asiatique un
tout nouveau visage. »
Le tirage au sort complet de la Coupe
d’Asie de l’AFC, Qatar 2011 (du 7 au 29
janvier 2011) :
Groupe A : Qatar, Koweït, RP Chine et
Ouzbékistan
Groupe B : Arabie saoudite, Japon,
Jordanie et Syrie
Groupe C : République de Corée, Inde,
Australie et Bahreïn
Groupe D : Irak, RDP Corée, Émirats
arabes unis et Iran
L’AFC a confirmé qu’elle organiserait un
congrès extraordinaire à Johannesburg, en
Afrique du Sud, le 8 juin prochain afin
d’étudier, entre autres, les propositions
d’amendement ou de modification des statuts
actuels de l’AFC. Se déroulant trois jours avant
le coup d’envoi de la Coupe du Monde de la
FIFA 2010, l’objectif principal de ce congrès
est de rendre les statuts de l’AFC pleinement
conformes à ceux de la FIFA.
www.the-afc.com
156 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
AFRIQUE
Le service de médecine du sport et de
traumatologie de la clinique Chahrazed
d’Alger, en Algérie, devrait sous peu devenir
le troisième Centre médical d’excellence
de la FIFA du continent africain, à la suite
de la récente approbation de l’instance
dirigeante du football mondial. Dirigé par
le Dr Yacine Zerguini, membre du Centre
d’Évaluation et de Recherche Médicale de
la FIFA (F-MARC) et de surcroît membre
des commissions médicales de la FIFA et de
la CAF, le centre rejoindra ainsi le Centre
de science de l’exercice et de médecine
sportive de l’Université du Witwatersrand
de Johannesburg et l’Unité de recherche en
sciences de l’exercice et médecine du sport
UCT/MRC de l’Université du Cap. Le premier
Centre médical d’excellence de la FIFA, la
clinique Schulthess de Zurich – dirigée par le
prof. Jiri Dvorak, Médecin en chef de la FIFA –
a été inauguré en mai 2005. Les centres sont
conçus afin que les footballeurs de tous les
continents sachent où trouver une expertise
en matière de médecine du football. Tous
les centres sont des institutions reconnues
spécialisées dans la médecine du football qui
travaillent avec joueurs et équipes depuis de
longues années.
La CAF a récemment organisé avec succès un
cours d’évaluation des instructeurs d’arbitres
au siège de la confédération au Caire, en
Égypte. Cinquante-deux instructeurs
d’arbitres ont pris part à cette formation.
Tenu du 25 au 30 avril dernier, le cours avait
pour objectif d’évaluer et d’améliorer les
connaissances des instructeurs d’arbitres
affilés aux associations membres de la CAF.
«  J’ai acquis énormément d’expérience,
et je vais maintenant pouvoir rentrer chez
moi et transmettre ce que j’ai appris à mes
collègues », a déclaré l’Ougandaise Catherine
Adipo – l’une des neuf officielles ayant
participé à cette formation.
www.cafonline.com
AMÉRIQUE DU NORD,
CENTRALE ET CARAÏBES
Après avoir dominé leurs compatriotes du SC
Cruz Azul en finale de la Ligue des Champions
de la CONCACAF, les Mexicains du Pachuca
CF sont devenus les premiers représentants
de la CONCACAF à se qualifier trois fois pour
la Coupe du Monde des Clubs de la FIFA.
Battus 2-1 à l’aller sur la pelouse de l’Estadio
Azul, les hommes de Guillermo Rivarola se
sont imposés in extremis 1-0 grâce à un but
d’Edgar Benitez dans les arrêts de jeu de la
rencontre. La victoire de Pachuca lui permet
d’être la deuxième équipe qualifiée pour la
Coupe du Monde des Clubs de la FIFA 2010
après les représentants de l’Océanie Hekari
United (voir OCÉANIE).
Poursuivant ses efforts de développement et
de promotion du football aux Bahamas, la
Fédération Bahamienne de Football (BFA) a
fait don de ballons de football à l’organisation
Special Olympics Bahamas. Annonçant ce
don le 23 avril dernier, le président de la BFA
Anton Sealey a déclaré que son administration
mettait un point d’honneur à soutenir
l’ensemble des activités footballistiques
entreprises dans le pays et que des aides
supplémentaires seraient prochainement
allouées au mouvement Special Olympics.
www.concacaf.com
AMÉRIQUE DU SUD
L’attaquant d’América de Cali, Sergio Galván
Rey, 36 ans, est devenu le buteur le plus
prolifique de l’histoire du championnat
national colombien en avril dernier lorsqu’il
a inscrit son 218e but à l’occasion d’un match
nul 2-2 face à l’Atlético Junior. Mésestimé par
son Argentine natale, Rey avait été repéré
par un recruteur du club colombien de Once
Caldas dès 1994 et a depuis enchaîné but sur
but à un rythme phénoménal, d’abord pour
Caldas puis pour l’Atlético Nacional avant
de rejoindre sa formation actuelle au début
de la saison. Rey, qui a obtenu la nationalité
colombienne en 2003, n’a eu besoin que
de 547 matches pour établir ce record –
marquant en moyenne 0,39 buts par match.
« Je n’avais jamais imaginé devenir le meilleur
buteur de l’histoire du football colombien »,
a-t-il déclaré. « J’étais simplement venu ici
pour saisir ma chance, rien de plus. »
Buenos Aires a finalement été incluse dans
la liste des villes qui accueilleront la Copa
América 2011 en Argentine. La capitale
avait initialement été délaissée mais le comité
exécutif de la CONMEBOL a confirmé que la
finale de la compétition se déroulerait dans
l’antre de River Plate, le stade Monumental.
Auparavant, la compétition se sera déroulée
aux quatre coins du pays puisque des
rencontres auront lieu à Santa Fe, Cordoba,
Jujuy, Salta, San Juan et Mendoza. Le
match d’ouverture aura lieu pour sa part à
La Plata, une ville située à 60 kilomètres au
sud de Buenos Aires. L’Argentine cherchera
à remporter un 15e titre continental synonyme
de record, même si l’Albiceleste ne s’est plus
imposée devant son public depuis l’édition
1959.
www.conmebol.com
OCÉANIE
Hekari United, club de Papouasie-Nouvelle-
Guinée, est entré dans l’histoire en devenant
la première équipe des îles pacifiques à se
qualifier pour la Coupe du Monde des Clubs
de la FIFA. Hekari a remporté la Ligue des
Champions de l’OFC en battant les Néo-
Zélandais de Waitakere United, doubles
champions d’Océanie, sur un score cumulé de
4-2, et ce malgré sa défaite 2-1 lors du match
retour à Auckland, en Nouvelle-Zélande. « Je
veux dédier notre victoire à toutes les nations
des îles pacifiques », a déclaré la manageur
de l’équipe Vonnie Eteaki Kapi-Natto. « Ce
sera une excellente source de motivation
pour les jeunes, car ils savent désormais que
leurs grands frères peuvent rivaliser et même
gagner à ce niveau. »
Le nouveau programme de football de
base de la Confédération Océanienne de
Football « Just Play » a connu un succès
retentissant lors de son lancement à Vanuatu
et à South Auckland, en Nouvelle-Zélande.
Développé par l’OFC et ses partenaires afin
de promouvoir l’activité physique auprès des
plus jeunes tout en encourageant une vie
saine et l’implication de la communauté, le
programme soutient le développement dans
les écoles, les associations et les clubs locaux
et fournissant aux éducateurs volontaires
de l’équipement neuf comme des ballons,
des plots, des chasubles, des sifflets et des
manuels d’entraînement. Ces trois prochaines
années, « Just Play » sera étendu aux îles
pacifiques et impliquera plus de 200 000
enfants, 4 000 éducateurs et volontaires et
près de 2 500 écoles primaires.
www.oceaniafootball.com
EUROPE
La Fédération Française de Football (FFF) a
collaboré avec le ministère de la Santé et des
Sports du pays et la Croix Rouge française
en vue du développement d’un programme
d’entraînement aux premiers secours, auquel
participeront un entraîneur, un joueur, un
arbitre et un dirigeant de chaque club en
France, qu’il soit professionnel ou amateur.
Motivé par le décès soudain du Camerounais
Marc-Vivien Foé à Lyon pendant le match
opposant les Lions indomptables à la
Colombie lors de la Coupe des Confédérations
de la FIFA 2003, cet ambitieux programme a
débuté par une série de cours dispensés aux
295 arbitres de la FFF.
La Fédération Italienne de Football a
lancé une nouvelle carte de supporter Vivo
Azzurro que les tifosi de la Squadra Azzurra
pourront se procurer à compter de la saison
prochaine. Un programme similaire, cette
fois destiné aux clubs, est actuellement en
cours de développement. L’idée consiste à
récompenser la loyauté des supporters en
offrant des services et des avantages aux
détenteurs de la carte, mais cette dernière
jouera également un rôle important pour
dissuader les éventuels fauteurs de trouble.
Tout individu ayant écopé d’une interdiction
de stade ou reconnu coupable d’un délit
dans une enceinte sportive dans les cinq ans
précédents ne pourra pas se voir attribuer
de carte.
www.uefa.com
FIFA WORLD I BLOC-NOTES 157
LE BRÉSIL DÉTRÔNE
L’ESPAGNE

Bouleversement au sommet : Kaká et
Robinho célèbrent leur victoire 2-0 en match
amical contre la République d’Irlande en
mars dernier.
Un bouleversement s’est opéré au sommet
du Classement mondial FIFA/Coca-Cola en
avril puisque le Brésil a mis fin aux cinq mois
de règne de l’Espagne qui doit désormais se
contenter de la deuxième place. Aucun des
deux leaders n’ayant disputé de rencontre
le mois précédent, ce renversement est ex-
clusivement dû à la dévaluation des points
des deux équipes en raison du système de
dévalorisation progressive des matches sur
quatre ans. L’ascension du Brésil marque la
septième prise de pouvoir de la Seleção et vient
gonfler le glorieux total de 142 mois en tête
du classement depuis son lancement en 1993.
Parmi les autres mouvements dans le Top
10, le Portugal est monté de la quatrième à
la troisième place – son meilleur classement
à ce jour – et l’Argentine a gravi deux éche-
lons pour se retrouver en septième position.
Quant aux chutes opérées dans la partie
supérieure du classement, on notera parti-
culièrement celles des Pays-Bas (4e, moins 1),
de l’Angleterre (8e, moins 1) et de la France
(10e, moins 2), aucune de ces équipes n’ayant
joué le mois dernier.
Seuls cinq matches ont été pris en compte
pour l’édition d’avril, en raison de la proxi-
mité de la Coupe du Monde de la FIFA,
Afrique du Sud 2010 et du fait que la plupart
des compétitions nationales et continentales
entrent dans leur dernière ligne droite ;
aucune date n’était donc réservée sur le
calendrier international pour les matches
internationaux.
Ce prochain classement devrait connaître de
nombreux bouleversements puisqu’il prendra
en compte la première série de matches ami-
caux disputés en préparation pour la Coupe
du Monde de la FIFA 2010. Publié le 26 mai
(soit après la date de publication de FIFA
World), le classement de mai est disponible
sur la page Internet du magazine, à l’adresse :
www.FIFA.com/fifaworld.

Class. +/- Class. +/- Class. +/-

Class. Équipe Mars-avril Points +/- Points Class. Équipe Mars-avril Points +/- Points Class. Équipe Mars-avril Points +/- Points
2010 2010 2010

1 Brésil +1 1611 +22 33 Turquie +2 798 +28 65 Monténégro +4 500 +16

2 Espagne -1 1565 -37 34 Colombie +5 777 +36 66 Arabie saoudite -4 495 -25
3 Portugal +1 1249 +35 35 Danemark -1 767 -11 67 Bolivie -16 491 -106
4 Pays-Bas -1 1221 -40 36 Équateur 0 763 -2 68 Chypre +2 488 +18
5 Italie 0 1184 +1 37 Suède +3 757 +18 69 Bahreïn -2 475 -26
6 Allemagne 0 1107 -50 38 Slovaquie -5 742 -49 70 Maroc -2 469 -19
7 Argentine +2 1084 +9 39 Bulgarie -1 740 -24 71 Salvador +3 452 +15
8 Angleterre -1 1068 -52 40 Honduras -4 727 -38 Zambie 0 452 0
9 Croatie +1 1052 +1 41 Gabon +2 707 0 73 Togo 0 438 0
10 France -2 1044 -33 42 Costa Rica 0 706 -11 74 Ouganda 0 437 0
11 Russie +1 1003 -6 43 République d’Irlande +1 690 -14 75 Pays de Galles +2 429 +13
12 Grèce -1 968 -64 44 Écosse -3 684 -48 76 Panamá 0 421 -9
13 Égypte +1 967 0 45 Japon 0 674 -18 77 Sénégal -5 414 -30
14 États-Unis +2 950 +2 46 Lettonie 0 652 -14 78 Nouvelle-Zélande +1 413 +4
15 Chili -2 948 -26 47 République de Corée +2 619 -10 79 Jamaïque -1 412 0
16 Serbie -1 944 -6 48 Lituanie +10 616 +46 80 Albanie +3 406 +17
17 Mexique 0 936 +15 49 Finlande +5 605 +17 81 Belarus -1 397 -7
18 Uruguay 0 902 0 Venezuela -1 605 -28 82 Irak -1 394 0
19 Cameroun +1 887 0 51 Bosnie-Herzégovine -4 604 -38 Malawi -1 394 0
20 Australie -1 883 -15 52 Burkina Faso 0 589 0 84 Moldavie +3 392 +19
Nigeria +2 883 0 53 Pérou +7 579 +42 85 Angola +1 390 +10
22 Norvège +2 879 +26 54 Mali +3 575 +2 RP Chine -1 390 +8
23 Slovénie +6 860 +50 55 Tunisie +1 574 0 87 Guinée -2 381 0
24 Israël +4 857 +46 56 Hongrie -4 567 -22 Haiti +4 381 +19
25 Ukraine +1 855 +18 57 Irlande du Nord -7 555 -73 89 Mozambique 0 378 +7
26 Suisse -6 854 -33 58 Pologne +1 552 -10 90 Afrique du Sud -2 369 -3
27 Côte d’Ivoire -2 846 0 59 Bénin +2 531 0 91 Islande -1 367 +3
28 Roumanie +4 843 +45 60 ARY Macédoine +5 521 +12 Trinité-et-Tobago +2 367 +17
29 République tchèque +1 827 +18 Iran +3 521 +3 93 Gambie -1 361 0
30 Paraguay -7 822 -33 62 Belgique +4 518 +12 94 Ouzbékistan +1 354 +9
31 Algérie -4 821 0 63 Canada +1 516 0 95 Qatar +2 351 +9
32 Ghana -1 802 0 64 Autriche -9 509 -73 96 Koweït -2 348 0

158 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

 Class. +/- Class. +/- Class. +/-
Class. Équipe Mars-avril Points +/- Points Class. Équipe Mars-avril Points +/- Points Class. Équipe Mars-avril Points +/- Points
2010 2010 2010

97 Oman -1 346 +2 135 Barbade +2 157 0 173 Maurice +3 40 0

98 Syrie -1 342 0 Tadjikistan -5 157 -19 174 Îles Caïmans +3 39 0
99 Arménie +7 311 +19 137 Indonésie +1 153 -2 Laos +3 39 0
100 Émirats arabes unis +2 310 +13 Turkménistan -3 153 -10 Palestine -1 39 -6
101 Congo -2 308 -21 139 Hongkong +1 150 0 Seychelles +1 39 -2
102 Libye -1 305 0 140 Suriname +1 147 0 Somalie +3 39 0
103 Jordanie -1 301 +4 141 Guinée équatoriale +2 142 -3 179 Samoa +1 38 0
104 Estonie -4 296 -21 142 Myanmar -1 141 -6 180 Mongolie -8 36 -12
105 Thaïlande -1 294 0 143 Maldives -4 129 -22 181 Bahamas +1 34 0
106 RDP Corée -1 292 -1 144 Tchad 0 128 0 Belize +1 34 0
107 Rwanda 0 269 0 145 Burundi 0 127 0 Îles Cook +1 34 0
108 Tanzanie +1 259 0 146 Nouvelle-Calédonie 0 126 0 184 Dominique +1 33 0
109 Yémen -1 258 -4 147 Malaisie 0 123 0 185 Turks et Caicos +1 32 0
110 Azerbaïdjan 0 257 0 148 Liechtenstein +3 117 +5 186 Tonga +1 28 0
111 RD Congo 0 253 0 149 Lesotho -1 115 -1 187 Rép. dominicaine +1 26 0
112 Namibie 0 251 +1 Madagascar +5 115 +5 188 Djibouti +2 23 0
113 Zimbabwe 0 248 0 151 Saint-Kitts-et-Nevis -2 113 0 189 Guinée-Bissau +3 19 0
114 Kenya 0 243 0 152 Liberia +4 112 +6 Sainte-Lucie +3 19 0
115 Guatemala 0 241 0 153 Vanuatu +2 108 0 Tahiti +3 19 0
116 Botswana 0 237 +1 154 Malte +4 103 +1 192 Îles Vierges britanniques +3 18 0
117 Cap-Vert -1 236 0 155 Nicaragua +5 101 0 193 Afghanistan -2 17 -3
118 Vietnam +1 231 0 156 Sri Lanka +1 99 -4 Brunei -4 17 -8
119 Antigua-et-Barbuda +1 217 0 157 Liban -8 98 -15 Guam +3 17 0
Géorgie -1 217 -15 Antilles néerlandaises +5 98 0 196 Macao -15 15 -21
121 Soudan 0 211 0 159 Érythrée +4 95 0 197 Aruba +1 11 0
122 Guyana 0 205 0 160 Bangladesh -2 94 -8 Bhoutan -1 11 -6
123 Éthiopie 0 204 0 161 Kirghizistan -10 92 -20 199 Îles Vierges américaines 0 5 0
124 Grenade +4 198 +10 Népal -1 92 -9 200 Timor oriental 0 4 0
125 Cuba 0 196 0 Niger +4 92 0 201 Andorre 0 2 0
Îles Féroé 0 196 0 164 St-Vincent-et-les-Grenadines +2 91 0 202 Samoa américaines 0 0 0
127 Luxembourg -3 193 -5 165 Mauritanie +3 81 0 Anguilla 0 0 0
Singapour 0 193 0 166 Chinese Taipei -3 78 -17 République centrafricaine 0 0 0
129 Kazakhstan 0 180 +3 Pakistan -13 78 -33 Montserrat 0 0 0
130 Fidji +1 167 0 168 Porto Rico +1 76 0 Papouasie-Nouvelle-Guinée 0 0 0
131 Swaziland +1 165 +1 169 Îles Salomon +1 60 0 Saint-Marin 0 0 0
132 Inde 0 164 0 170 Philippines -3 55 -31
133 Sierra Leone +2 162 0 171 Cambodge 0 54 -2
Remarque : les équipes n’ayant pas joué pendant plus de
134 Bermudes +2 160 0 172 Comores +2 43 0 quatre ans n’apparaissent pas dans le classement.

QUELS ÉLÉMENTS SONT PRIS EN COMPTE ?

Les résultats de tous les matches Les points sont répartis selon des critères Afin de garantir que le Classement mondial
internationaux A sont pris en compte dans spécifiques: FIFA/Coca-Cola reflète la réalité du football
l’établissement du classement mondial: • Points pour une victoire, un match mondial, les résultats des douze derniers
• Matches de compétition finale de Coupe nuls ou une défaite mois sont pris en compte en premier lieu. Les
du Monde de la FIFA • Catégorie de la compétition résultats passés sont aussi pris en compte, mais
• Matches de qualification pour la Coupe (coefficient) ils disparaissent peu à peu du système de calcul
du Monde de la FIFA • Valeur de l’adversaire (coefficient) après quatre ans (100% - 50% - 30% - 20%).
• Matches de compétition finale continentale • Valeur de la confédération (coefficient)
• Matches de qualification pour
les championnats continentaux
• Matches amicaux

CALENDRIER DE LA FIFA –
JUIN/JUILLET 2010
6-7 juin Séance du Comité Exécutif de la FIFA, Johannesburg
8 juin Séances/Congrès des confédérations
10 juin 60e Congrès de la FIFA, Johannesburg
11 juin - 11 juillet Coupe du Monde de la FIFA, Afrique du Sud 2010
13 juillet - 1er août Coupe du Monde Féminine U-20 de la FIFA, Allemagne 2010

Les États-Unis seront de retour pour défendre leur titre

lors de la Coupe du Monde Féminine U-20 de laFIFA, en juillet.

FIFA WORLD I BLOC-NOTES 159

FIFA ARCHIVE
CONTE VERDE,
OCÉAN ATLANTIQUE
19 JUIN – 5 JUILLET 1930
Si les équipes et les supporters d’Amérique du Sud, d’Europe,
d’Asie et du reste du monde s’apprêtent à rallier l’Afrique du Sud
confortablement en avion, c’est par bateau que les footballeurs
européens se rendirent en Uruguay à la toute première Coupe du
Monde de la FIFA en 1930.
Près de 11 000 kilomètres séparent l’Uruguay de l’Europe. Le
voyage vers l’Amérique du Sud, qui se fait aujourd’hui en vol direct
en à peu près douze heures, représenta à l’époque un véritable défi
logistique. La voie maritime était alors la seule possibilité de rejoindre
Montevideo. Ainsi, à la mi-juin 1930, les équipes de Roumanie, de
Belgique et de France ainsi que la délégation de la FIFA emmenée par
son Président Jules Rimet embarquèrent à bord du luxueux bateau à
vapeur italien, le Conte Verde. L’itinéraire : Gênes – Montevideo en
passant par Villefranche-sur-Mer, Barcelone et Rio de Janeiro (avec
montée à bord des Brésiliens). Durée de la traversée : près de trois
semaines. Le Conte Verde transportait également – bien en sécurité
dans un coffre fort – le trophée flambant neuf de la Coupe du Monde,
connu plus tard sous le nom de Coupe Jules Rimet.
Pour une équipe de football, on ne peut pas dire que passer trois
semaines en haute mer dans des conditions parfois dangereuses
constitue la meilleure façon de se préparer à une Coupe du Monde.
Toutefois, le Conte Verde avait tout à offrir à ses passagers en termes
de loisirs et de commodités. On raconte même qu’un joueur serait
arrivé à Montevideo avec quelques kilos en trop grâce aux bons petits
plats servis à bord. Mais durant la traversée, les plus sollicités étaient
surtout les sélectionneurs. Leur mission : non seulement surveiller
la discipline de leurs joueurs mais aussi leur condition physique.
Étant donné le manque de place sur le bateau, il fallait faire preuve
d’ingéniosité pour les entraînements car il était bien sûr impossible
de pratiquer des exercices balle au pied. Alors que les joueurs de
l’équipe de France entretenaient leur forme en effectuant des exercices
de saut en se servant du mobilier à bord, les Roumains tentaient de
maintenir leur condition physique en effectuant de la gymnastique
(photo). Mais ces efforts n’auront pas suffi. La Roumanie, la France
et la Belgique furent éliminées sans tambour ni trompette en phase
de groupes de la première Coupe du Monde de la FIFA.
Quelque 9 000 kilomètres séparent l’Europe du Cap de Bonne
Espérance, que ce soit par la mer ou par la terre. Reste alors à espérer
que pour l’édition d’Afrique du Sud, le volcan islandais Eyjafjallajökull
ne fasse pas à nouveau parler de lui et que l’espace aérien européen
ne soit pas une nouvelle fois bloqué. Dans de telles circonstances,
il serait en tout cas peu probable que le champion du monde soit
européen.

160 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010

FIFA WORLD I BLOC-NOTES 161
 À VENIR
Dans l’édition d’août de FIFA World :
ET LE VAINQUEUR EST...
NOTRE BILAN COMPLET DE LA COUPE DU MONDE
DE LA FIFA 2010
LE FESTIVAL DE L’ESPOIR
FOOTBALL FOR HOPE EN AFRIQUE DU SUD
« MON 2010 »
ANALYSES PERSONNELLES DE LA COUPE DU
MONDE DE LA FIFA 2010
Date de publication :
30 julliet 2010
FIFA World – n° 12,
juin/juillet 2010
Publication officielle mensuelle
de la Fédération Internationale
de Football Association (FIFA
162 FIFA WORLD I JUIN/JUILLET 2010
Éditeur :
FIFA, FIFA-Strasse 20,
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Nicolas Maingot Raphaël Morgulis, David
O’Connor, Paul Calder, Pablo
Rédacteur en chef : Aro Geraldes, Rex Gowar,
Mark Ledsom Michael Lewis, Vladimir Novak,
Mark Gleeson, Gordon Glen
Adjoint au rédacteur Watson, Michael Church, Ben
en chef : Lyttleton, Federico Bassahun,
Alexander Koch Pablo San Roman, Stephanie
Fulton, Matthias Kunz, Marius
Dessins/illustrations : Schneider, Ravi Kumar, Suleiman
Beach Habuba, Steven Torres, Brian
Homewood, Priscilla Duncan,
Andre Vieli.
Traductions :
Gabriela Straube
(responsable); Edward
Brown, Andrew Loan,
Stuart Makin, Gwenn Ward
(anglais); Maxime Ferréol,
Alexandre Károlyi, Nicolas
Samier, Estelle Valensuela,
Camille Lovichi, Armelle
Marolle, Aurélia Ruetsch,
Aurélien Sagnier (français);
Helena Barrio, José Ibarra,
Juan López Vera, Elanor
Sinclair, Maritza García
Arias, Alicia Hernández,
Raquel Ruiz, Thomas von
Ubrizsy (espagnol); Sandra
Locher, Reto Gustin, Lorenz
Mohler, Susanne Rahman
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Clôture de la rédaction :
mercredi, 12 mai 2010
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