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UNIVERSITE PUBLIQUE DU NORD AU CAP-HAÏTIEN

(UPNCH)

FACULTÉ DES SCIENCES DE L’EDUCATION


(FSE)

Histoire et Géographie

Niveau : IV

Session : II

Dans le cadre du Cours : Histoire de l’Afrique

Préparé par :

CALIXTE Jean Nixon

CLÉMENT Woodney

DUPON Kesnel

JASMIN Roudy Youco

REGISTE Fritz Reginald

Sujet : la naissance du système d’apartheid

Soumis au professeur : Aviol SAINT-FLEUR

Date de remise : 08 /06/2022


Introduction
On considère l'histoire de l'Afrique du Sud comme étant une histoire très riche et très complexe
du fait de la juxtaposition de peuples et de cultures différentes qui se succèdent et se côtoient
depuis la préhistoire. Les Bochimans y sont présents depuis au moins 25000 ans et les bantous
depuis au moins 1500 ans. Les deux peuples auraient généralement cohabité paisiblement.
L'histoire écrite débute avec l'arrivée des Européens, en commençant par les portugais qui
décident de ne pas coloniser la région, laissant la place au Néerlandais. Les Britanniques
contestent leur prééminence vers la fin du XVIII ème siècle, ce qui mène à deux guerres. Le XX
ème siècle est marqué par le système législatif séparatiste et ségrégationniste de l'apartheid puis
par l'élection de Nelson Mandela. L’apartheid," Développement séparé" en langue afrikaans, est
un principe d'organisation sociale fondé notamment sur la séparation spatiale des races. Elle
trouve ses racines dans l'histoire nationale sud-africaine mais est également influencée par la
doctrine nazie. Ainsi depuis la victoire en 1902 des Britanniques sur les Boers, issus de
l'immigration hollandaise, les non-Blancs ne disposent d'aucun droit politique dans le pays.
Selon le dictionnaire la rousse, c'est la discrimination, voire exclusion, lieux d'habitation ou
emplois que le reste de la collectivité territoriale. Il fut conceptualisé et introduit à partir de 1948
en Afrique du Sud par le partir national puis, Aboli le 30 juin 1991. Tenant compte de cela, nous
formulons notre problématique ainsi : Dans quelle idée née le système Apartheid ? En effet, pour
une bonne orientation de notre travail, il est vraiment important pour nous de mettre en évidence
ses limites et ses bornes chronologiques afin de ne pas trop vaciller. Ce travail vise la naissance
du système apartheid et l'Afrique du Sud au moment de ce système mais pas une étude générale.
Pour mieux l'appréhender, nous présentons dans un premier temps le contexte historique puis les
premières lois, dans un deuxième temps la catégorisation de l'apartheid et l'Afrique au moment
de l'arpatheid et enfin Nelson Mandela dans sa lutte pour combattre contre ce système.
Contexte historique
L'apartheid est le produit de l'Histoire, des mythes et des singularités de l'Afrique du Sud. Cette
singularité est marquée par le fait que d'anciens immigrants européens ont pris souche dans cette
partie de l'Afrique dès le XVIIe siècle, ont récusé très tôt leurs racines européennes
(néerlandaises, allemandes et françaises) et ont revendiqué leur africanité. Leur expression s'est
effectuée notamment par opposition à la métropole coloniale néerlandaise mais aussi par rapport
aux colons britanniques arrivés au XIXe siècle et attachés à leur mère patrie. Elle aboutit
finalement à un nationalisme afrikaner exacerbé par la religion, la souffrance et la guerre contre
l'impérialisme britannique et dont la politique d'apartheid ne sera que l'une des manifestations les
plus notoires.

[Même si des interprétations littérales de la Genèse 9:27 (impliquant l'attribution des populations
modernes à la descendance de Noé et la malédiction de Cham comme source d'inégalité entre
elles) ont pu « justifier » différentes formes de ségrégation raciale au cours des temps, jusqu'à la
période moderne pour l'esclavage aux États-Unis, voire pour les doctrines raciales de
l'anthropologie du XIXe siècle, l'apartheid ne peut pas être considéré comme une forme flétrie du
calvinisme primitif, ni comme un bastion arriéré du colonialisme et encore moins comme une
variante tropicale du fascisme ou du nazisme européen]. Son idéologie a de multiples racines, à
la fois dans la théologie et dans les justifications de la colonisation. C'est par l'interprétation
propre aux Boers de la doctrine calviniste de la prédestination, puisque selon eux, Dieu a créé
des élites pour diriger le monde et des « non-élus » pour obéir aux premiers, que les concepts
ségrégationnistes ont d'abord été avalisés par les prédicateurs de l'église réformée hollandaise
[6]. Les Boers, isolés dans le veld, s'étaient ainsi facilement identifiés au « peuple élu » et bon
nombre d'entre eux ont cru jusqu'à la fin des années d'apartheid, que Dieu leur avait donné
l'Afrique du Sud comme il avait donné le pays de Canaan aux Hébreux, les Noirs étant assimilés
aux Cananéens.

C'est à la fois par idéalisme, par intérêt et par sécurité que les Afrikaners élaborent et
maintiennent aussi longtemps le système d'apartheid, qui selon eux, est le seul moyen pour leur
permettre non seulement de survivre en tant que groupe ethnique distinct mais aussi pour
préserver leurs intérêts de classe au sein du groupe blanc. L'apartheid est ainsi présenté comme
un arsenal juridique destiné à assurer la survie du peuple afrikaner comme ethnie particulière
mais aussi comme un « instrument de justice et d'égalité qui doit permettre à chacun des peuples
qui constituent la société sud-africaine d'accomplir son destin et de s'épanouir en tant que nation
distincte ». Ainsi, beaucoup de nationalistes afrikaners pensent sincèrement que l'apartheid
ouvrira des carrières et laissera leurs chances aux Noirs, chances qu'ils n'auraient pu saisir s'ils
avaient été obligés d'entrer en compétition avec les Blancs au sein d'une société intégrée. Avec la
volonté manifeste de revaloriser les différentes ethnies du pays, l'Afrique du Sud est alors l'un
des très rares états centralisateurs à prêcher le droit au séparatisme. Cependant, à aucun moment
les propres aspirations des peuples noirs d'Afrique du Sud ne sont prises en considération.
L'apartheid leur est imposé dans la plus pure tradition du baasskap.
À partir des années 1970, les Afrikaners n'ont plus la peur pathologique de perdre leur identité
qui s'affirme d'ailleurs au travers de l'État sud-africain, un État militairement fort et
économiquement puissant. La discrimination et la ségrégation raciale ne sont plus justifiées en
termes idéologiques mais en termes économiques et politiques : la survie du capitalisme et la
lutte contre le communisme. L'apartheid finit par représenter l'expression de désirs, d'angoisses
et de complexes d'une population blanche, accrochée à une vision de l'histoire qui n'avait plus
cours ailleurs depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.1

Les premières lois ségrégationnistes


En 1950, le gouvernement fait voter la première des lois ségrégationnistes. Ce texte, connu sous
le nom de Population Registration Act, définit les quatre principaux groupes raciaux auxquels
chaque individu est systématiquement rattaché :

– les Blancs, principalement les descendants d’immigrants européens parmi lesquels on distingue
les Afrikaners (d’origine néerlandaise, française, allemande ou scandinave) et les anglophones.
Ils représentent un peu plus de 21 % de la population sud-africaine au moment de la mise en
place de l’apartheid.

– les Noirs ou Bantous, qui représentent près de 67 % de la population sud-africaine en 1950.

– les métis ou Coloured (9 %).

– les Asiatiques, surtout des Indiens (un peu moins de 3 %).

Séparation

Ce texte va servir de base à une cinquantaine d’autres qui n’auront qu’un objectif : séparer les
communautés. Ainsi, en 1950, une loi oblige chaque groupe à résider dans des zones urbaines
d’habitation prédéfinies (Group areas Act, en 1950).

En 1953, ce sont les services et les lieux publics qui font l’objet de séparation (Reservation of
seperation Act, en 1953)… Les panneaux « Europeans Only », « Native only » et « Coloured
Only » deviennent obligatoires.

En 1959, le pays est divisé en plusieurs zones, géographiquement distinctes, auxquelles chaque
groupe racial est rattaché. Les régions réservées aux Noirs, appelées bantoustans, sont censées
acquérir leur autonomie économique et administrative. Mais elles ne couvrent que 13 % du
territoire et sont donc surpeuplées. Pire, il s’agit en général des terres les plus pauvres, sans
richesse naturelle et sans industrie.

1
François-Xavier, Fauvelle Aymar, Histoire de l'Afrique du Sud, seuil, coll. "Univers historique
", 2006.
Progressivement, la politique de ségrégation s’étend à tous les domaines : géographique,
économique, social. Mais la résistance des Noirs et l’opposition de la communauté internationale
en viendront à bout, en 1991. Il y a tous justes 20 ans.2

Catégorie de l'apartheid

L'historien Hermann Giliomee rapporte que l'apartheid ne doit pas être considéré au départ
comme un projet clairement défini dans sa conception, sa mise en œuvre est loin d'être
immédiate ou globale et sa vision d'ensemble n'est ni cohérente ni uniforme.
Revenu personnel par habitant annuel, par groupe raciaux en Afrique du Sud par rapport aux
niveaux du groupe racial blanc.
Le concept de l’apartheid s’articule néanmoins autour de la division politique, sociale,
économique et géographique du territoire sud-africain et de sa population répartie en quatre
groupes raciaux hiérarchiquement distincts :
Les Blancs : ce sont principalement les descendants d’immigrants européens arrivés dans le pays
à partir de 1652 parmi lesquels on distingue, d'une part, les Afrikaners (60 % de ce groupe
racial), principalement de souche néerlandaise, mais aussi française, allemande ou scandinave,
de locution afrikaans ; et d'autre part, les anglophones (40 %), principalement d'origine
britannique. Ils représentent un peu plus de 21 % de la population sud-africaine au moment de la
mise en place de l'apartheid.
Les Indiens : ce sont les descendants des coolies recrutés dans les régions de Madras et de
Calcutta à partir de 1860 engagés dans les plantations de canne à sucre du Natal. Ils représentent
un peu moins de 3 % de la population en 1950.
Les Coloured, ou métis : ce sont des populations issues principalement de mélanges interraciaux
entre Européens, Hottentots, Indonésiens, Indiens, Malgaches, Mozambicains ou Mauriciens. On
distingue notamment, d'une part les métis du Cap issus de relations entre des Blancs et des
Hottentots aux xvie et xviie siècles, et les Malais du Cap nés d'un mélange entre des Indonésiens,
des Blancs et des Hottentots. les Coloured représentent 9 % de la population sud-africaine en
1950.
Les Noirs, ou Bantous : ils représentent près de 67 % de la population sud-africaine au moment
de la mise en place de l'apartheid mais sont les moins urbanisés des 4 groupes raciaux (80 %
vivent alors en zone rurale). Ils se répartissent entre une dizaine d'ethnies dont les plus
importantes sont les Xhosas et les Zoulous.
L'apartheid se distingue également en deux catégories. La première, le petit apartheid ou
apartheid mesquin qui protège l'intimité des Blancs dans leur vie quotidienne en limitant leur
rapport avec les non-blancs, et la deuxième, le grand apartheid concernant la division spatiale du
pays imposant des zones de résidence géographiquement séparées et racialement déterminées. Ce

2
L’apartheid, histoire d’un régime raciste en Afrique du Sud, La croix, Séverin Husson le
29/06/2011 à 19:54.
grand apartheid a été accompagné de mesures de déplacements et de regroupement des
populations noires dans des foyers nationaux appelés bantoustans.3

L'Afrique du Sud Un pays divisé

Sous le régime de l’apartheid, l’Afrique du Sud a vécu comme un pays divisé : d’un côté les
Blancs, et éventuellement les métis, de l’autre les Noirs. Cette politique de ségrégation avait
surtout un aspect spatial, qui était mis en pratique à travers une série de lois et dispositifs visant à
interdire tout contact entre Noirs et Blancs. Ainsi, les guichets de gare étaient séparés, de même
que les accès aux compartiments et les espaces à l’intérieur des voitures, jusqu’aux toilettes.
Cette isolation concernait autant les activités quotidiennes, comme le travail ou les déplacements,
que d’une manière plus générale les lieux de vie et résidence. A travers une série de
déplacements forcés, ou bien l’interdiction pure et simple de résidence en ville, les autorités
avaient réussi à imposer aux Noirs des espaces de résidence déterminés et séparés de ceux des
Blancs. Ces espaces étaient constitués d’un côté par des réserves, considérés comme territoires
indépendants dans lesquels les différents clans auraient pu avoir leur propre autonomie à
condition de ne pas en sortir. Cette politique visait aussi à diviser les espaces « noirs », cherchant
à regrouper les Noirs selon différentes « ethnies », afin de tuer dans l’œuf un éventuel
mouvement d’émancipation noir. Bien sûr, ces groupes ou ethnies n’étaient bien souvent qu’une
pure création du gouvernement. Du fait de la complicité de certains chefs ou hommes
charismatiques ayant bien compris la possibilité de saisir le pouvoir, une bonne partie de la
population noire se retrouva enfermée dans des espaces tribaux ; bien éloignés des villes, des
Blancs et des espaces riches, les Noirs furent dans un premier temps incapables d’organiser un
mouvement unitaire et massif de revendication des droits politiques et sociaux.

Or, cette condition ne pouvait pas durer longtemps, car elle n’était pas viable non plus d’un point
de vue économique. Pour l’extraction des minéraux précieux, comme l’or, l’argent et les
diamants ou le cuivre il était nécessaire d’avoir à disposition une main d’œuvre à bas coût.
Comme les Blancs occupaient déjà des rôles sociaux plus importants de par leurs emplois mieux
considérés et mieux rémunérés, la force de travail nécessaire fut trouvée parmi les Noirs. Par
conséquent, le régime dut penser une structure pour loger les travailleurs noirs hors des réserves
et souvent proches des villes, tout en évitant que leur installation ne devienne permanente. Ainsi
furent construits des townships, espaces à la périphérie des villes où les individus pouvaient être
logés de manière temporaire pendant leur période d’emploi. Cette solution était aussi utile pour
résoudre les « problèmes » de mixité à l’intérieur des villes : la construction de ces espaces noirs
dans des lieux éloignés du cœur de la ville blanche permettait de reloger toutes les personnes de
couleur et créer ainsi des espaces racialement purs et protégés dans le centre des villes.

3
Yves Wanderhaeg , Apartheid, 22 Novembre 2012, article, the Witness.
Création des townships

Les townships étaient des formes urbaines entièrement planifiées, présentant des maisons
souvent préfabriquées disposées en séries de longues rangées, donnant sur d’amples rues. Ce
type d’urbanisme avait pour but de permettre un contrôle facile de l’ordre public : en cas
d’émeute, les voitures de la police ou de l’armée pouvaient arriver rapidement et isoler ou
contenir les rebelles dans des secteurs limités. De même, les activités commerciales ou les
espaces de socialisation présents dans les townships étaient la propriété de l’État et pratiquaient
des politiques de contrôle de la population, par exemple à travers la vente d’alcool. Ces espaces,
contrôlés et artificiels, étaient conçus pour séparer et surveiller la population noire que le régime
raciste ne souhaitait pas avoir physiquement proche de soi, mais dont il ne pouvait cependant pas
se priver car elle constituait une force de travail importante.

Toutefois, la politique de relogement et d’isolation promue par le gouvernement se heurta à la


difficulté de construire assez de logements ou de townships pour abriter toute la population noire
déplacée de la ville. Le coût de la construction de ces bâtiments de même que la durée des
travaux ne rendaient pas immédiatement disponibles assez de toits pour les travailleurs noirs ; ces
hommes et femmes se trouvaient pris entre l’obligation de déloger, et l’impossibilité de se
reloger, car les dispositifs légaux de ségrégation spatiale furent appliqués sans considérer
l’avancée des travaux de relogement. S’ensuivit le surpeuplement des townships, où souvent des
petits baraquements étaient construits illégalement par les habitants mêmes dans le jardin des
maisons ou dans les espaces vides aux périphéries, pour être loués à ces travailleurs désespérés.
Une autre conséquence fut l’augmentation de squatteurs, qui venaient habiter les bâtiments vides
ou en ruine, fussent-ils en ville ou dans d’autres espaces ruraux peu convoités

Les résistances

Malgré ces conditions de vie certes inconfortables, il serait une erreur de considérer que ces
espaces étaient des simples lieux de survie, où les individus perdaient leur humanité pour devenir
de simples brutes. Il ne s’agissait pas de camps de concentration, espaces totalement aliénés et de
mort. Au contraire, ces lieux de concentration des exclus par le régime donnèrent
paradoxalement vie aux formes de résistance au régime. Chassés de la ville et concentrés dans
des lieux éloignés, bannis et fermés, les Noirs commencèrent à s’organiser. Les townships
devinrent des espaces de discussion politique et de mise en place des campagnes anti-apartheid.
Des marchés illégaux naquirent dans la poussière des rues, amenant avec eux des réseaux
informels de connaissances. Ceux-ci fournirent les infrastructures de communication : par
exemple par l’intermédiaire des taxis, les nouvelles concernant les mobilisations ou les actions
purent se répandre. La conscience d’être exclus de la société blanche fut un élément crucial pour
la formulation de formes de conscience collective par les Noirs des townships. Ainsi purent se
développer des formes de farces théâtrales, où les injustices de tous les jours étaient renversées et
tournées en ridicule, tout en promouvant des liens de solidarité et de partage. Que ce soit contre
les Blancs ou contre les personnes les plus détestées que furent ces coordinateurs des townships,
ces Noirs ayant reçu des postes d’administration par le régime, le mouvement de contestation de
l’apartheid se tissait de jour en jour grâce au partage du lieu imposé par la ségrégation raciale

De manière similaire, la discrimination et la ségrégation dans les moyens de transport furent le


berceau du développement des mouvements de résistance. Les voyages en train représentaient
des heures de longs trajets, ou plutôt de longues attentes. Pendant d’interminables moments, les
voitures « noires », toujours surpeuplées, devenaient une véritable scène sur laquelle de multiples
actions pouvaient se dérouler. Pendant que le risque d’attaques par des bandes de criminels
colorait d’angoisse le lent déroulement du temps, les voyageurs chantaient des chansons de lutte
contre le régime. Ils improvisaient des rituels religieux, discutaient des prix des marchandises et
trouvaient des accords pour vendre leurs quelques produits, ou alors se lançaient dans des
discussions politiques. Chaque voyage pouvait certes se terminer de manière tragique ; mais de
manière générale, ils constituèrent ces moments fondateurs de la résistance populaire et de la
solidarité collective. Ainsi, dans les admirables textes sur la ville de l’apartheid, recueillis par
David Smith écrit que ces « cocons mobiles de l’apartheid étaient aussi les espaces qui en
construisirent la chute ».4

Nelson Mandela contre L'apartheid

Qui est Mandela?

Il a consacré sa vie au démantèlement du racisme. Retour sur le parcours de ce militant qui a


passé 27 ans de sa vie en prison avant de devenir le premier président noir de l’Afrique du Sud.

Nelson Mandela est né le 18 juillet 1918 dans ce qu’on appelait alors l’Union de l’Afrique du
Sud, un État autonome au sein de l’Empire britannique. La majorité des habitants étaient Noirs
mais la minorité blanche contrôlait les terres, la richesse et le gouvernement – une structure
sociale discriminatoire qui a par la suite été codifiée dans la législation du pays, dénommée
apartheid. Jusqu'à sa mort, Mandela a lutté pour renverser l’ordre public, au moyen de stratégies
de résistance, de longues années d’emprisonnement et de leadership dynamique. Une vie entière
pour libérer l’Afrique du Sud du joug de l’apartheid et la faire entrer dans l’ère de la
réconciliation et de la démocratie.

Nelson Mandela Dans sa lutte

À Soweto, Mandela suit des études de droit à temps partiel à l’université du Witwatersrand
(Wits) et fonde le premier cabinet d’avocats noirs. Il rejoint le Congrès national africain qui
milite pour les droits civiques des Noirs en Afrique du Sud. Le régime sud-africain se durcit en
1948 avec l’instauration officielle de l’apartheid. À travers le pays, les Noirs sont tenus de se
munir d’une pièce d’identité à tout moment et de la présenter pour accéder à des zones réservées

4
Antoine Bullier, Apartheid : l’écriture d’une histoire 1940-1990, Université Paris 1, 2003.
aux Blancs. Ils sont obligés de vivre dans des régions strictement noires et les relations
interraciales sont formellement interdites. Les Noirs ont même été rayés des listes électorales
puis totalement privés de leurs droits.

Pour lutter contre l’apartheid, Mandela et ses collègues du Congrès national africain adoptent
d’abord des tactiques pacifiques comme les grèves et les manifestations. En 1952, Mandela
organise le lancement d’une campagne de désobéissance civile de grande envergure où il pousse
les manifestants noirs à enfreindre les lois. Plus de 8 000 personnes – y compris Mandela – sont
emprisonnées pour non-respect du couvre-feu, refus de présenter des pièces d’identité et autres
infractions Grâce à la campagne de désobéissance civile, Nelson Mandela et le Congrès national
africain se font connaître du grand public. Après avoir purgé sa peine, Mandela continue
d’organiser des manifestations contre le gouvernement. En 1956, il est condamné pour trahison
avec 155 autres personnes. Il est remis en liberté en 1961 et vit dans la clandestinité pendant 17
mois.

Au fil du temps, la résistance armée devient pour Mandela le seul moyen de mettre fin à
l’apartheid. En 1962, il quitte brièvement le pays pour suivre une formation militaire et
sensibiliser le monde à sa cause mais il est arrêté et condamné peu de temps après son retour
pour avoir quitté le territoire sans permission. Pendant son séjour en prison, la police découvre
des documents faisant état d’un plan de guérilla. Un autre procès s’ouvre : celui de Rivonia.

Jugés pour sabotage, Mandela et les autres accusés savent qu’ils seront exécutés. Ils transforment
donc leur procès en une déclaration pour mettre en lumière la lutte anti-apartheid et dénoncer le
système judiciaire qui opprime les Noirs en Afrique du Sud. Le premier plaidoyer de la défense
est un discours de Mandela lui-même qui dure quatre heures.

« Si les Africains ont été privés de leur dignité humaine, c’est le résultat direct de la politique de
suprématie blanche », dit-il. « Notre lutte revêt une dimension nationale. C’est la lutte du peuple
africain. Une lutte qui puise ses origines dans nos souffrances et nos expériences. C’est une lutte
pour le droit de vivre. » Mandela était profondément attaché à un idéal : celui d’une société libre.
Et de conclure par ces mots : « C’est un idéal pour lequel je suis prêt, s’il le faut, à mourir. »

Mandela au moment de son emprisonnement

En 1964, Mandela n’a pas été condamné à la peine de mort mais à la prison à perpétuité. Il
n’avait droit qu’à une seule visite de 30 minutes par an et ne pouvait rédiger et recevoir que deux
lettres chaque année. Il était détenu dans des conditions austères et travaillait dans une carrière
pour extraire le calcaire. Au fil du temps, il force le respect de ses ravisseurs et de ses codétenus.
On lui propose de renoncer à la lutte armée contre l’apartheid en échange de sa libération. Il
refuse.
En 27 ans d’emprisonnement, Mandela devient le prisonnier politique le plus connu à l’échelle
mondiale. Ses discours sont interdits en Afrique du Sud mais rien n’y fait : il est déjà l’homme le
plus célèbre du pays. Ses partisans militent pour sa libération et la nouvelle de son
emprisonnement mobilise les militants anti-apartheid du monde entier. Dans les années 1960,
certains membres des Nations unies appellent à des sanctions contre l’Afrique du Sud, des
revendications qui gagnent en ampleur au cours des décennies qui ont suivi. L’Afrique du Sud
finit par devenir un paria sur la scène internationale. En 1990, face à la pression internationale et
à la menace d’une guerre civile, le nouveau président, F.W. de Klerk, s’engage à mettre fin à
l’apartheid et à libérer Mandela.5

Conclusion

5
La lutte de Nelson Mandela contre l’apartheid, un combat inachevé, national géographic, De
Erin Blakemore, Publication 21 juil. 2020, 17:54 CEST
En somme, l'apartheid qui signifie , mise à part désigne l'un des régimes politiques les plus
sombres de l'histoire contemporaine, il s'agit d'un système politique de discrimination raciale.
Théoriquement cette politique devrait permettre un développement séparé des diverses
communautés du pays. En fait, l'apartheid s'est résumé à une idéologie raciste fondée sur un
mythe, les blancs constitueraient le peuple élu et se trouveraient menacés par le métissage et la
population noire beaucoup plus nombreuse. L'apartheid n’est que l’aboutissement de siècles de
ségrégation et de violence coloniale imposées aux peuples africains khoesan puis bantous par
une minorité blanche néerlandophone, mais également anglophone, qui veut éviter le métissage.
Cette minorité blanche souhaite aussi se prémunir contre un massacre général par les peuples
africains en s’appuyant sur l’histoire pour démontrer que le danger est bien réel. La politique
d'apartheid se voulait l'aboutissement institutionnel d'une politique et d'une pratique jusque-là
empirique de ségrégation raciale, La politique d'apartheid fut le « résultat de l'anxiété historique
des Afrikaners obsédés par leur peur d'être engloutis par la masse des peuples noirs environnants.

Nous avons présenté l'apartheid dans son contexte historique puis avancer avec ses premiers lois
ségrégationniste. Nous avons inséré aussi les catégories de l'apartheid et l'Afrique du Sud
pandant ce système et au final Nelson Mandela comme un anti apartheid. Sous l'apartheid, on vu
comment être exclu d'un système peut devenir un moyen pour pour formuler un contre système
différent et parallèle au premier. En gros il est nécessaire pour nous de réprendre l'affirmation de
Amnesty international c'estun régime institutionnalisé d’oppression systématique et de
domination d'un groupe racial sur tout autre groupe racial ou tous autres groupes raciaux et dans
l’intention de maintenir ce régime". Ce système politique met donc en place une discrimination
et ségrégation à l'encontre d'une partie de la population pour des raisons ethniques. On dit
souvent que l'histoire ne se termine pas avec un happy end , qu'entraîne la fin de l'apartheid?

Références
Antoine Bullier, Apartheid : l’écriture d’une histoire 1940-1990, Université Paris 1, 2003

François-Xavier, Fauvelle Aymar, Histoire de l'Afrique du Sud, seuil, coll. "Univers historique ",
2006.

Gilles Teulié, « Genèse de l’apartheid : histoire et « race » en Afrique du Sud », Cahiers


d’histoire. Revue d’histoire critique [En ligne], 146 | 2020, mis en ligne le 01 septembre 2020,
consulté le 07 juin 2022. URL : http://journals.openedition.org/chrhc/14568 ; DOI :
https://doi.org/10.4000/chrhc.14568

L’apartheid, histoire d’un régime raciste en Afrique du Sud, La croix, Séverin Husson le
29/06/2011 à 19 :54.

La lutte de Nelson Mandela contre l’apartheid, un combat inachevé, national géographic, De


Erin Blakemore, Publication 21 juil. 2020, 17:54 CEST

Yves Wanderhaeg , Apartheid, 22 Novembre 2012, article, the Witness.

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