Vous êtes sur la page 1sur 13

EXPOSE

SUJET ; NAISSANCE DE LA SOCIOLOGIE DE CHICAGO A LA SECONDE


ECOLE

PLAN

INTRODUCTION

I. CONTEXTE HISTORIQUE-NAISSANCE-APPORT
1. Contexte historique

2. Apport

II. LA PREMIERE GENERATION


1. George Herbert Mead
2. Robert Ezra Park
3. William Isaac Thomas
III. LA DEUXIEME GENERATION
1. Herbert Blumer
2. Erving Goffman
3. Howard Becker

CONCLUSION

BIBLIOGRAPHIE

Mind, Self, and Society, ed. Charles W. Morris, University of Chicago Press, 1934

Sociologie contemporaine

Blumer, H, social psychology, man and society, New York, Prentice-, 1985

Sources

Internet explore, Google.

Wikipédia
INTRODUCTION

Comme toutes les Sciences Sociales la sociologie s’est fondée à travers plusieurs théories
d’abord posées du XIXème au XXème siècle par des penseurs sociaux de formation
philosophique comme Herbert spencer, Auguste Conte, Saint-Simon ainsi que certains de
formation économique tel que Karl Max mais aussi ceux de formation juridique dont
Montesquieu et Tocqueville etc. avant d’être élaborées par des dits sociologues dans le
XXème siècle. Ces premiers penseurs du social vont se préoccuper de faire comprendre la
société industrielle. Ainsi c’est à la fin de la seconde guerre mondiale que la sociologie va se
propulser avec l’élaboration de bon nombre de courants théoriques grâce aux travaux d’écoles
de plusieurs nationalités notamment Françaises, allemandes et américaines. Toutes ces écoles
ont chacune d’elles étaient marquées par des sociologues acharnés dans la recherche de la
connaissance sociale parmi ceux nous avons Max Weber et Georg Simmel en Allemagne,
Emile Durkheim et Gabriel Tarde en France, les écoles de Chicago, Columbia et Harvard aux
Etats-Unis. En nous intéressant à la sociologie américaine on ne peut s’empêcher d’être attiré
par ses trois prestigieuses écoles que qui vont permettre à Amérique de ne pas être en reste
dans cette vague de production scientifique, avec les travaux de ses institutions les Etats-
Unien s’inscrit dans l’histoire de l’émergence de la sociologie. De ce fait sachant que notre
travail porte sur l’école de Chicago nous allons tenter de mettre l’accent sur sa naissance, ses
fondateurs, son émergence et sa portée.

I CONTEXTE HISTORIQUE- NAISSANCE-APPORT

Contexte historique et naissance


A l’instar de la France et de l’Allemagne, l’Amérique a contribué à grande part à la floraison
et à la subsistance de la sociologie. A cet effet, il faut noter que l’Ecole de Chicago y occupe
une importante place voire la plus importante théorie sociologique. La sociologie américaine
s’est plus développée dans l’entre deux guerres. De ce fait il serait important de savoir que la
naissance de l’Ecole de Chicago n’est pas ex nihilo. D’abord au niveau même de l’Amérique,
on voit que de par sa position géographique l’Amérique n’a pas manqué de voir des flux
migratoires venant de l’Amérique du sud de l’Europe et même de l’Afrique. Son contexte
politique montre que l’Amérique est un pays dont la liberté des citoyens occupe une place
primordiale et enfin elle occupe une place très importante au niveau économique mondial. En
outre de cela d’importants évènements n’ont pas manqué de faire leur apparition : c’est le cas
du nazisme en Allemagne et du Stalinisme en Russie. Beaucoup d’allemands et de russes ont
migré de leur pays d’origine pour ensuite rejoindre l’Amérique. Suite à tous ces évènements,
la population se multiplie en Amérique surtout dans les grandes villes comme Chicago : c’est
le melting pot. En effet Chicago était une simple bourgade composée d’une douzaine de
maisons en 1830. Chicago comptait plus d’un million d’habitants en 1890 et plus de trois
millions dès la fin des années 1920. Ce qui fait que dès le début du XXe siècle on voit
apparaitre un courant de pensée sociologique américaine à savoir l’Ecole de Chicago. Ces
grands penseurs se sont attachés à décrire et à comprendre les changements sociaux et
culturels considérables qui accompagnent la spectaculaire croissance des villes américaines et
en premier lieu la ville de Chicago, alors on assiste à la naissance de l’Ecole de Chicago

L’APPORT DE L’ECOLE DE CHICAGO A LA SOCIOLOGIE.

L’année 1892 marque la création du département de Sociologie au monde, à l’université de


Chicago et l’apparition de la célèbre école de Chicago. Elle a fortement influencé et contribué
la sociologie de manière générale et notamment celle américaine. La sociologie de l'École de
Chicago a été fertile, elle a fortement contribué à l'étude des villes (sociologie urbaine,
urbanisme et études sur les migrations), à l'étude de la déviance (criminologie), à l'étude du
travail (et des métiers) ainsi que de la culture et de l'art à travers les études de cas, les
monographies, les biographies. Les riches contributions de l’école de Chicago tournent
autours :

 L’école de Chicago se caractérise par sa sociologie urbaine :


Ils ont montré qu’il était possible d’appréhender les faits sociaux à partir des empruntes du
milieu. Ainsi ils nous parlent d’enquête de milieu à travers les monographies . La ville de
Chicago a connu une urbanisation extrêmement rapide qui s’opérait sur fond de
déracinements multiples, d’extrême hétérogénéité sociale et culturelle, de déstabilisation
permanente des activités, des statuts sociaux et des mentalités. Cette forte urbanisation est
due à la situation de la ville de Chicago : carrefour de plusieurs voies navigables et terrestres.
Elle devint aussi le lieu emblématique de la confrontation des origines et des cultures, ainsi
que le symbole même de la délinquance et de la criminalité organisée. Pour les sociologues de
son université, elle représentait un terrain d’observation privilégié ou, mieux encore, pour
reprendre le mot de Park un véritable « laboratoire social ».

 Un regard intéressé et positif sur l’immigration :


Durant la seconde guerre mondiale, les juifs étaient chassés de leurs territoires par
l’Allemagne nazie dirigée par Hitler. Ces derniers ont pris la direction des Etats-Unis, dans
des villes comm* Chicago. Certains pays de l’Europe de l’est aussi marqués par la crise et les
effets de guerre ont aussi migré vers Chicago. L’Afrique aussi n’était pas en reste. Ainsi
conçu, les auteurs de l’école de Chicago ont étudié la singularité de chacune de ces
populations par rapport aux américains. Chicago se nourrissait d’importantes flux
d’immigration à longue distance notamment en provenance de l’Europe .C’est dans cette
perspective l’école de Chicago a développé une vision optimiste de l’immigration, sous la
forme du concept de l’homme marginal, qui devient un hybride culturel, partageant
intimement deux cultures distinctes, mais pleinement accepté dans aucune et marginalisé par
les deux. Le métissage est, pour les chercheurs de Chicago, un enrichissement. Pourtant,
quelques chercheurs noirs, faisant partie de la commission mixte chargée d’étudier les causes
des émeutes de juillet - août 1919 ayant fait 38 morts, font figure d’exceptions.

 L’étude de la criminalité illustre bien l’écologie urbaine de l’école de


Chicago :
La sociologie de Chicago est légitimement célèbre pour ses études sur la criminalité, la
Déviance et la délinquance juvénile. Il s’agit ici de s’intéresser aux études menées par l’école
de Chicago en ce qui concerne les mécanismes d’intégration ou d’insertion urbaine mais aussi
les désorganisations sociales dans les villes à partir des phénomènes comme la migration, de
la déviance, de la délinquance, de la criminalité, de la stigmatisation etc.
 La sociologie qualitative :

Les auteurs de l’école de Chicago ont préconisé la recherche qualitative au détriment des
chiffres car la majeure partie de leurs études portaient sur des sujets qui supposent la
recherche qualitative. Ces sujets portaient notamment sur le sens, la signification(les
représentations et symboles), les changements (transformations et innovations), les
comportements, les vécus etc.

 L’utilisation des documents personnels :


En ce qui concerne les biographies basées sur une personne ou sur un groupe (une famille,
une équipe) ils ont monté comment identifier et sélectionner un répondant ? C’est-à-dire les
éléments qui doivent composer l’échantillon d’acteur. Ils ont préconisé le profilage et la
recherche documentaire au lieu d’enquêter les gens. Ainsi ils utilisent les autobiographies, les
courriers personnels, les journaux intimes, les récits ou histoires de vie, les témoignages…
 Le travail de terrain a été aussi à la base des recherches empiriques
de l’école de Chicago

Quand on fait référence à l’École de Chicago on pense tout de suite à son innovation
méthodologique qui s’approche le plus de la sociologie qualitative : l’observation
participante. Il n’est pas étonnant qu’on retrouve chez les sociologues de Chicago la posture
méthodologique d’obédience interactionniste qui prend en effet toujours appui sur diverses
formes d’observation participante. L’observation participante est un dispositif particulier de
recherche au sein de l’ethnographie, mais elle implique que le chercheur joue un rôle pour
comprendre de l’intérieur leur vision du monde et la rationalité de leurs actions.
Progressivement l’observation participante en est venue à désigner un style de recherches
qualitatives sur le terrain, et non une technique particulière.

GEORGES HERBERT MEAD (1863-1931)


George Herbert Mead est né27 février1863 à South Hadley au Massachusetts et mort
le 13 avril 1931 à Chicago. Philosophe de formation, il enseigne à l'université de Chicago la
psychologie sociale, dont il est considéré comme le fondateur. Son œuvre a eu un rôle
important dans la genèse de l'interactionnisme symbolique. Pour Mead, pour que
l'individu fasse partie de la société, il faut qu'il imite le langage de cette communauté. Il a
travaillé sur le concept de socialisation par l'interaction : c'est par l'échange (verbal
notamment) avec les autres membres de la société, que l'Homme (« être social ») va
« intérioriser » (intégrer de façon inconsciente) les normes de cette société. Cette démarche a
été influencée notamment par les travaux de Charles Horton Cooley.

Pour l’auteur de L’Esprit, le soi et la société publié à titre posthume en 1934 aux Presses
Universitaires de France, la société est un système de communications interindividuelles et
signifiantes. Elle n’est pas donnée, mais se construit sans cesse à travers la dynamique des
actes sociaux ou échanges entre les personnes. Le Soi ou le Self est issu des interactions
sociales puisque, dit-il, c’est dans nos rapports aux autres que se structure notre subjectivité,
notre personnalité individuelle. La thèse de cet auteur est : c’est dans la dynamique des
échanges entre les personnes (les interactions), et à travers le sens que donnent les individus
à leur action (d’où le concept de symbolique), que l’on peut saisir l’essence du jeu social. La
société devient alors la résultante des comportements circonstanciés des acteurs et non une
existence supérieure et extérieure à eux. La société est communication par le langage, par les
actions réciproques et par les jeux auxquels prennent part les individus. La genèse du Soi,
c’est-à-dire du sujet réflexif, s’élabore à partir du langage entendu comme un faisceau de
symboles et de significations qui permet à l’individu d’être en rapport avec les autres et avec
lui-même. Georges Herbert Mead traduit cette idée par ces termes: “Language, as we have
seen, is communication via "significant symbols," and it is through significant communication
that the individual is able to take the attitudes of others toward herself. Language is not only
a "necessary mechanism" of mind, but also the primary social foundation of the self”. (Mind,
Self and Society, p.142).

2-THOMAS

La première école a commencé dans la fin du dix-neuvième siècle, elle s'attache à étudier les
relations inter-ethniques et la délinquance dans les grandes villes aux États-Unis. Celles-ci
apparaissent alors comme une sorte de laboratoire social qui permet d'étudier les nombreuses
transformations des milieux urbains. Chicago accueille de nombreux immigrants de l'étranger
ainsi que du sud des États-Unis. Les représentants de cette première école sont notamment
William I. Thomas et Robert E. Park.

William Isaac Thomas est un sociologue américain né aux États-Unis le 13 août 1863 et
décédé le 5 décembre 1947.IL décide alors de faire une étude sur l’immigration et
l’intégration en suivant un groupe d’immigrants et en étudiant leur vie dans leur pays
d’origine jusqu’à leur arrivée sur le sol américain. W. I. Thomas a véritablement contribué à
rejeter le réductionnisme biologique en montrant que le comportement des immigrants n’était
pas lié à une question de race, c'est-à-dire une question physiologique, mais était directement
lié aux problèmes sociaux intervenus dans leur vie quotidienne. Ils affirment ainsi que : « la
variable réelle est l’individu, pas la race ».
Thomas avance que toutes les manifestations de la déviance ne sont pas toujours le signe
d’une désorganisation sociale : il peut aussi s’agir de déviance individuelle. Il distingue des
lors la désorganisation individuelle et la désorganisation sociale. Selon Thomas, il n’y a pas
de lien direct entre les deux. La pathologie individuelle n’est pas un indicateur de
désorganisation sociale. S’il y a un processus de réorganisation sociale, un individu peut
demeurer inadapté, en retrait de ce phénomène social collectif. C’est vrai surtout des individus
de la seconde génération qui se trouvent touchés par la délinquance, l’alcoolisme, le
vagabondage, et le crime. Si ce processus de réorganisation est difficilement suivi par
l’individu, c’est parce qu’il exige de se défaire des liens anciens pour en inventer de
nouveaux.

3-PARK

Robert Park (1864-1944) commence sa vie professionnelle en étant journaliste dans plusieurs
villes des États-Unis. Il étudie de 1898 à 1899 la psychologie et la philosophie à l'université
Harvard, dernière discipline où il suit les cours de William James. Passionné par le
phénomène du développement des villes, Park utilise toutes les ressources d'une discipline
renouvelée dans ses pratiques pour en comprendre les règles. . Il conçoit l’apprentissage de la
sociologie selon deux étapes : découverte du monde extérieur, il insiste sur cette première
étape en invitant ses étudiants à sortir des bibliothèques pour travailler sur « des données de
première main », puis analyse de ce dernier. Il s'agit pour ces chercheurs en devenir de
s'éloigner du milieu d'origine où ils ont vécu jusque-là, souvent exclusivement familial, et à
prendre conscience de la diversité, parfois de l’étrangeté, des modes de vie et des
comportements sociaux étudiés. Park élabore aune la théorie du cycle des relations
interethniques qu’il présente dans Introduction to the Science of Sociology qu’il écrit en 1921
avec Ernest Burgess. De même, il s’intéresse à la façon dont l’environnement urbain façonne
la mentalité de l’homme moderne. Il trouve cette problématique dans une étude de Georg
Simmel « Métropoles et mentalités »écrite en 1903

Les travaux de W. I. Thomas et Robert Park ont fortement contribué au développement de


l’école de Chicago. Park rejette l’hypothèse communément admise à l’époque selon laquelle
l’unité nationale exige une homogénéité raciale. Tout comme Thomas, il donne une grande
place à l’école dans les étapes menant à l’assimilation. (p. 41)Si Albion Small fut le premier
directeur du département de sociologie de l'université de Chicago, Thomas fut le sociologue
dont les analyses marquèrent la naissance de ce que l'on appelle usuellement l'École de
Chicago.

II- DEUXIEME GENERATION

1-Herbert BLUMER (1900-1987) :

Herbert Blumer né le 07 mars 1900 à Missouri est un sociologue américain, ancien élève de
George Herbert MEAD. En 1952, il devient le directeur du nouveau département de
sociologie à l’Université de Californie.

Herbert Blumer est formé à la psychologie sociale, s’orientant vers la sociologie, il jouera un
rôle important au sein de la seconde génération de l’école de Chicago. Blumer crée le terme
d’interactionnisme symbolique en sociologie en 1937 qui sera utilisé pour décrire la démarche
des sociologues de l’école de Chicago. En effet, pour Blumer les individus ne subissent pas
les faits sociaux, mais ils les suscitent par les interactions (Blumer, H, SocialPchychology.
Manandsociety, New-York, Practice-hall, 1937). Par interaction, les individus assignent un
sens aux objets, aux sens et aux significations. Blumer étant un héritier de MEAD, dont il
retient l’idée que les individus agissent en fonction des significations qu’ils construisent. Ces
significations sont changeantes avec le temps. Elles se constituent, d’autre part, dans le
processus d’interaction avec d’autres acteurs sociaux. Il en explicite les trois principes
fondamentaux suivants :

-« Les humains agissent à l’égard des choses en fonction du sens que les choses ont pour
eux». Ainsi, pour comprendre les manières d’agir ou de penser des acteurs, il faut d’abord et
avant tout appréhender le sens qu’ils donnent à leur réalité.
-« Ce sens est dérivé ou provient des interactions de chacun avec autrui ». C’est donc à travers
des relations avec les autres, que les acteurs découvrent, négocient et produisent le sens qu’ils
donnent aux choses.

-« C’est dans un processus d’interprétation mis en œuvre par chacun dans le traitement des
objets rencontrés que ce sens est manipulé et modifié». Les significations, à mettre en rapport
avec les situations réelles, sont susceptibles de se modifier en cours d’action.

Par le terme d’interactionnisme symbolique, Blumer veut ainsi affirmer la primauté de la


construction du sens au sein des interactions sociales. Il pense que les acteurs construisent
leurs actions en fonction des interprétations qu’ils font des situations où ils sont insérés. Les
individus ne subissent donc pas passivement les facteurs macrosociologiques. L’organisation
de la société ne fait que structurer les situations sociales, mais c’est à partir de leurs
interprétations de ces situations que les acteurs agissent. Les gens agissent les uns sur les
autres en fonction de la signification qu’ils ont de chacun.

2-ERVING GOFFMAN
Avec La mise en scène de la vie quotidienne, ouvrage édité en 1959, Erving Goffman
développe la métaphore théâtrale, considérant les personnes en interaction comme des
acteurs qui mènent une représentation. Dans Les rites d'interaction qu’il publie en 1973, il
parle de métaphore du rituel pour rendre compte des rencontres de face à face.
En 1974, il publie Les cadres de l'expérience, s'inspirant de la métaphore
cinématographique. La vie est, selon lui, composée de multiples constructions de la réalité,
des cadrages, qui s'articulent les uns aux autres.
La métaphore théâtrale :
Goffman, dans La présentation de soi, assimile la vie sociale à une scène (cadre où se déroule
la représentation), avec ses acteurs, son public et ses coulisses (le cadre où les acteurs peuvent
contredire l'impression donnée dans la représentation). Il nomme façade différents éléments
avec lesquels l'acteur peut jouer, tel le décor, mais aussi la façade personnelle (signes
distinctifs, statut, habits, mimiques, sexe, gestes, etc.). Les acteurs se mettent en scène, offrant
à leur public l'image qu'ils se donnent. Ils peuvent avoir plusieurs rôles, sans qu'il y en ait un
plus vrai que l'autre, et prendre leur distance vis-à-vis d'eux, jouant sur la dose de respect à la
règle qu'il juge nécessaire ou adéquat.
La métaphore du rituel :
La face est pour Erving Goffman « la valeur sociale positive qu'une personne revendique
effectivement à travers une ligne d'action que les autres supposent qu'elle a adoptée au cours
d'un contact particulier ». En interaction avec d'autres, la règle fondamentale que doit
respecter tout individu est de préserver sa face et celle de ses partenaires. C'est la condition de
possibilité 11 de toute interaction, car la face est sacrée. Un travail de figuration assure le
respect de sa face et celle des autres, évitant de les compromettre : c'est le tact, le savoir-vivre
ou encore la diplomatie. Des échanges réparateurs viennent rétablir l'ordre lorsqu'un incident
a eu lieu : le(s) fautif(s) s'excuse (nt), le public lui pardonne, afin de retrouver un équilibre.
La métaphore cinématographique :
L'ouvrage Les cadres de l'expérience ne se limite pas aux interactions, mais traite de
l'expérience. Goffman emprunte la notion de cadre à l'anthropologue Gregory Bateson5.
Toute expérience, toute activité sociale, se prête, selon lui, à plusieurs versions, ou cadrages.
Ceux-ci fixent la représentation de la réalité, orientent les perceptions, et influencent
l'engagement et les conduites.
5 Bateson estime que les humains incorporeront les « lieux de leurs arrangements sociaux, et
ce qu'ils incorporent est sûr d'être appris, est sûr de devenir une partie du caractère de ceux qui
participent » (Innocence Et Expérience. 1987 - p.178).
A côté de l’analyse dramaturgique de Goffman toujours dans l’approche interactionniste, nous
avons la sociologie Cognitive d’Aaron Cicourel.

3-Howard Saul Becker 


Becker est un sociologue américain né le 18 avril 1928 à Chicago dans l'Illinois.

Après avoir été professeur à l'université Northwestern (Chicago) et à l'Université de


Washington à Seattle, il est aujourd'hui à la retraite.

Howard Becker est un des héritiers de la tradition de l'École de Chicago et s'inscrit ainsi dans
le courant de l'interactionnisme symbolique. Il mena longtemps une carrière parallèle de
pianiste de jazz, grâce à laquelle il a financé ses études. Il est aussi passionné de photographie,
à laquelle il a consacré plusieurs articles.
Howard S. Becker a été étudiant à l'université de Chicago dans les années 1950. Il a ainsi
suivi les enseignements des maîtres de l'École de Chicago, notamment Everett Hughes, dont
l'œuvre le marqua en particulier. Il a réuni autour de la revue Social Problems (en) dont il
devient le rédacteur en chef en 1961 plusieurs des sociologues américains hostiles au courant
fonctionnaliste, alors dominant aux États-Unis (Aaron Cicourel, etc.).

Il est l'auteur de deux ouvrages marquants, Outsiders et Les mondes de l'art. Il a exercé une


forte influence sur la sociologie française à partir de la fin des années 1980 et a entamé vers la
fin de sa carrière une collaboration active avec le sociologue français Alain Pessin. Il a reçu
plusieurs distinctions en provenance d'universités françaises, devenant Docteur Honoris
Causa des universités Paris-VIII et Pierre-Mendès-France de Grenoble

Becker s'inspire tout d'abord du fonctionnalisme des anthropologues dont la lecture de la


société se fait à partir des fonctions qui assurent sa stabilité. Il va s'opposer à leurs idées. Dans
Outsiders, Becker mène son étude en se fondant sur le monde des musiciens de jazz et sur les
fumeurs de marijuana dans les années 1950. Il choisit de faire une observation participante,
afin de connaître les représentations du monde de ses « déviants ». Il construit une théorie
interactionniste de la déviance, en réaction à la tradition fonctionnaliste. Il refuse du
fonctionnalisme, en particulier, l'idée que la déviance soit le produit de facteurs sociaux
pesant sur les individus. Becker déplace la conception de la déviance qui ne serait plus
uniquement le produit de celui qui transgresse la norme mais aussi de la réaction de la société
à cette transgression. L'acte déviant est ainsi pour lui le résultat d'un double hprocessus:

 premièrement, l'acte doit être défini comme déviant par la


société. Becker s'intéresse ainsi à ce qu'il nomme
les entrepreneurs de morale, c’est-à-dire aux acteurs qui se
mobilisent pour qu'une activité donnée soit catégorisée
socialement comme déviante (ainsi l'homosexualité dans les
années 1950). Ils détiennent souvent le pouvoir normatif et par
les lois qu'ils font passer, posent la norme légale, écrite.
Becker cherche ainsi à montrer que la marijuana n'est devenue
illégale aux États-Unis qu'à la suite d'une campagne menée par
des entrepreneurs de morale. Toute étude de la déviance, pour
Becker, ne doit pas penser les actions comme, en soi,
déviantes, mais comme ayant été définies comme telles par les
entrepreneurs de morale, en un temps donné.
 d'autre part, il faut que l'acteur entreprenant une action
déviante soit étiqueté comme tel lors d'une interaction sociale.
Becker propose la typologie suivante :

Perçu comme Déviant non-déviant

obéissance 1 - accusé à tort 2 – conformiste

désobéissanc
3 - pleinement déviant 4 - secrètement déviant
e

Le déviant reconnu comme tel n'est donc que l'un des types possibles : il est, en particulier,
possible de demeurer secrètement déviant. Le processus d'étiquetage répond à des logiques
sociales qui rendent plus probable le fait que certains acteurs soient définis comme délinquant
(comme l'illustre par exemple le comportement différent de la police envers les
consommateurs de stupéfiant en fonction de leur milieu social).

Becker pense, enfin, que la délinquance se construit à travers une carrière. Elle est le résultat
d'un processus social, par lequel le délinquant apprend à la fois à pratiquer une activité
délinquante et à reconstruire sa représentation de cette activité pour préserver une image de
lui acceptable (c'est ce que Becker nomme la « carrière déviante »). Le délinquant passe ainsi
par plusieurs étapes avant de devenir pleinement délinquant, et le passage d'une étape à l'autre
n'est en rien obligatoire. Un fumeur de marijuana doit ainsi apprendre à fumer et à éprouver
les plaisirs de la drogue, puis doit apprendre à se procurer la marijuana pour devenir un
fumeur régulier. Il doit, dans le même temps, reconsidérer l'image négative du drogué (par
exemple comme un être ne sachant pas se contrôler) pour préserver son estime de soi. La
délinquance est donc, pour Becker, le résultat d'un processus d'apprentissage social, qui passe
par une redéfinition de son identité.

CONCLUSION
Quand on parle de la sociologie américaine on ne peut pas s’en passer de l’école de Chicago
qui de par sa riche contribution, a marqué la sociologie d’une manière générale. De par sa
subdivision en deux générations l’école de Chicago a joué un rôle de « laboratoire social »
comme l’a si bien compris et souligné Park. Le rôle de la première génération était
d’expliquer et d’interpréter les relations inter-ethniques mais aussi de la délinquance dans les
grandes villes. La deuxième génération s’est focalisée particulièrement sur les institutions
mises en place par les catégories sociales. En essayant de dépasser l’opposition entre la
démarche holiste et celle de l’individualisme méthodologique, les auteurs de l’école de
Chicago ont introduit une nouvelle méthode d’investigation largement inspiré de
l’observation participante. Cependant, la méthode qualitative ne faisant pas l’unanimité pour
les autres sociologues, l’école de Chicago sera face à de vives critiques ou même suggestions
par d’autres écoles à savoir l’école de Columbia et l’école de Harvard.

Vous aimerez peut-être aussi