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Cours : Histoire des idées (le 19ème siècle).

S3

Faculté de Lettres de Béni-Mellal

Fiche 1 : L’héritage de la Révolution française

Le contexte de la Révolution :

Un aperçu général sur la vie des français d’avant la révolution française est primordiale pour
initier l’étudiant à l’histoire du 19ème siècle.

La France était une monarchie depuis des siècles. Le roi avait un pouvoir absolu. Les
frontières ne sont pas les mêmes qu’aujourd’hui. Des enclaves territoriales comme Avignon
(appartient au Pape) ne fond pas encore partie de la France. Louis XVI règne sur 28milion de
sujets. Il les commande par droit divin.

La population française se divise en trois ordres : La noblesse, le clergé et le tiers Etat


(98/pour cent). Ce dernier essentiellement composé de paysans. Il subit la domination des
deux autres ordres, et manque de liberté. Cette inégalité caractérisait la vie du peuple.

Quelques images de cette vie de misère illustre très bien les inégalités :

L’exemple de la soupe rudimentaire pour se nourrir contrairement à la vie aisée de la


minorité.

« Tout à la rue », est une expression qui rappelle la vie dans la saleté du peuple (pas d’égout et
les éboueurs ne passent pas tous les jours, les déchets sont jeté à la rue).

Le logement coûte cher. On parle de « Plus haut l’étage, plus beau la classe », pour rappeler
comment vivaient les français. Les pauvres habitaient plus proche de la rue, et les plus riches
habitaient les étages supérieurs…

Les bourgeois sont une minorité du peuple qui a pu s’enrichir mais qui n’a pas pu changer de
classe sociale (La littérature regorge d’exemples sur ce phénomène historique). Les bourgeois
n’ont pas les mêmes privilèges que les nobles, puisqu’il fond partie du peuple.

Le rôle des Philosophies des Lumières :

• Elle a contribué dans la tournure que prirent les événements contre la monarchie
absolue à la française.
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• Le modèle anglais d’une monarchie limitée par un parlement est mis en avant.

• A l’obéissance du sujet s’opposent les droits du citoyen.

Voltaire, partisan du despotisme éclairé :

• Cet homme d’affaires fortuné aime l’argent, le luxe, le théâtre, le monde…

• Mais en mettant la Raison au centre de tout, s’oppose aux fondements religieux de la


monarchie française.

Etude de l’extrait : Traité sur la tolérance :

• Voltaire : Paris 1694-1778

• L’affaire Calas : Toulouse 1761-1762

• Traité sur la tolérance : 1763

Un aperçu du texte :

« …la religion trompée tenait lieu de preuve. Six juges persistèrent longtemps à condamner
Jean Calas, son fils et Lavaysse à la roue, et la femme de Jean Calas au bûcher. Sept autres
plus modérés voulaient au moins qu’on examinât (…)

Il semble que, quand il s’agit d’un parricide et de livrer un père de famille au plus affreux
supplice, le jugement devrait être unanime, parce que les preuves d’un crime si inouî
devraient être d’une évidence sensible à tout le monde : le moindre doute dans un cas pareil
doit suffire pour faire trembler un juge qui va signer un arrêt de mort. La faiblesse de notre
raison et l’insuffisance de nos lois se font sentir tous les jours ; mais dans quelle occasion en
découvre-t-on mieux la misère que quand la prépondérance d’une seule voix fait rouer un
citoyen ? Il fallait, dans Athène, cinquante voix au-delà de la moitié pour oser prononcer un
jugement de mort. Qu’en résulte-t-il ? Ce que nous savons très inutilement, que les Grecs
étaient plus sages et plus humains que nous (…)

Il était évident que, si le parricide avait pu être commis, tous les accusés étaient également
coupables parce qu’ils ne s’étaient pas quittés d’un moment ; il était évident qu’ils ne l’étaient
pas ; il était évident que le père seul ne pouvait l’être ; et cependant l’arrêt condamna ce père
seul à expirer sur la roue (…) »

Traité sur la tolérance, Voltaire, 1763.

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Le contexte historique :

• La Guerre des religions en France depuis le 16ème siècle : Catholiques contre


Protestants.

• Les protestants surnommés des huguenots.

• Immigration européenne en France.

• La religion chrétienne condamne le suicide en trainant le corps sur la claie avant de le


jeter aux ordures.

Analyse littéraire :

Il est essentiel de revenir sur le contexte dans lequel est apparu le texte de Voltaire. L’histoire
des guerres des religions éclaire ce contexte spécifique. Au sein de la religion chrétienne, vers
le 16ème siècle, il y a eu une division entre de parties : Les cathodiques et les protestants. Les
premiers donnent le pouvoir à l’Eglise et au clergé. Les seconds pensent que la Bible doit être
la seule autorité sur laquelle repose la foi. (…)

Ce conflit religieux qui date du 16ème siècle, est à l’origine de violences et de flux migratoire
qui a son impact sur les pays européens.

Le texte de Voltaire est emblématique parce qu’il dénonce le fanatisme religieux et


l’intolérance. Voltaire comme l’un des philosophes des lumières éclaire le lecteur sur le
conflit religieux qui se politise à travers cette fameuse affaire Calas.

L’affaire Calas :

• Famille protestante: Jean Calas (le père), Anne-Rose Cabibel (épouse), les filles et les
fils (Louis, Pierre, Donat) et Marc-Antoine bachelier en droit.

• Marc-Antoine est reçu bachelier en droit, il ne peut obtenir des autorités


ecclésiastiques le certificat nécessaire à la soutenance des actes de licence. Il se
résigne mal à vivre dans la maison paternelle (…). Marc-Antoine est catholique
contrairement à son père qui est un commerçant protestant.

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• En octobre suite à un dîner auquel est invité un ami de la famille, un avocat
(Lavaysse) on trouve le fils pendu.

• Suite aux interrogations, les avocats maquillent ce suicide en meurtre pour épargner au
défunt la honte d’un crime contre soi-même (être traîné sur la claie, face contre terre à
travers la ville, puis jeté aux ordures).

• Il reçoit des funérailles catholiques. (…)

Un conflit, religieux, qui se politise :

• Puisque le fils avait des problèmes d’argent avec son père et puisqu’il est catholique
contrairement à sa famille protestante, le capitoul (enquêteur) incrimina injustement
cette famille.

• Voltaire mène son enquête, éclaire la France sur cette injustice et condamne le
formalisme religieux par la publication de ce Traité.

Voltaire, un déiste engagé :

• En intellectuel engagé, il aide les gens contre l’injustice et lutte contre le pouvoir
absolu de l’Eglise.

• « Servez-vous de votre esprit pour éclairer le genre humain » Lettre à Helvétius, 1765

Conséquence de Traité sur la tolérance :

Voltaire est l’exemple de l’intellectuel engagé publiquement. Il mène sa propre enquête et


publia Traité sur la tolérance. Cette affaire judiciaire qui se déroule à Toulouse, de l’époque,
va ainsi avoir une autre tournure. En effet, le capitoul est destitué. Il se suicide peu après.

Jean Calas est réhabilité, à l’unanimité. Sa veuve reçoit 36 000 Livres de dommages et
intérêts.

L’affaire Calas eut pour conséquence la suppression de cette fête annuelle par laquelle
Toulouse célébrait les massacres de 1562. Elle fut bénéfique à tous les protestants de France
et contribua à jeter un discrédit sur le système judiciaire et à répondre les idées de tolérance.

Accepter l’autre dans sa différence et notamment religieuse n’était pas la culture exercée par
la religion chrétienne en Europe depuis des siècles.

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Le conflit Voltaire/Rousseau :

• Il éprouve pour Rousseau le mépris du bourgeois envers l’homme du peuple, du


courtisant pour le provincial, du déiste pour le calviniste.

• Sa peur, aussi, devant sa suprématie intellectuelle menacée est derrière ses actes de
violence pour le genevois auteur du célèbre Contrat social (1762).

(…)

-Faire travailler les étudiants sur d’autres exemples des Lumières : J.J.Rousseaux, Diderot,
Montesquieu)

Fiche 2 :
La Révolution française :

• C’est la période de l’histoire de France entre l’ouverture des Etats généraux (1789) ,
et le coup d’Etat du 18 Brumaire de Napoléon Bonaparte (1799).

• C’est la fin de l’Ancien régime et le remplacement de la monarchie absolue par une


monarchie constitutionnelle, puis par la République.

La situation économique en 1789 :

Financièrement, la France est dans une catastrophe difficile à gérer. L’Etat doit trouver de
l’argent pour payer ses dettes, Versailles et la cours. La reine Marie-Antoinette (dite
l’autrichienne) ne change rien à son train de vie…

Le prix du pain avait augmenté parce que le blé été devenu une denrée rare (Le pain noir pour
le peuple et le pain blanc pour les nobles). L’impôt (l’octroi) avait augmenté sur le blé qui
doit arriver des moulins (le prix du pain est dans les 56euros) ! En effet, les boulangers de
Paris arrêtent une pratique courante de prêter du pain.

La colère des bourgeois à cause des impôts augmentés s’ajoute à celle du peuple qui vit dans
la misère et l’injustice pour aboutir à une révolution.

Le serment du Jeu de Paume (Juin 1789) :

Les représentants des bourgeois et du peuple à Versailles décident de manifester leur colère,
en se désolidarisant des institutions de l’ancien régime et créer une Assemblée du peuple. Ils

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se réunissent dans une salle consacrée au jeu de paume et prêtent un serment qui va entrer
dans l’histoire. L’objectif est de créer des lois plus justes pour le peuple français…

Mais le roi ne leur prête aucun pouvoir : il déclare illégale et inconstitutionnelle l’assemblé
qui s’est réunie malgré ses ordres.

La prise de la Bastille (Juillet 1789):

Cette journée durant laquelle la Bastille (monument emblématique) est prise d’assaut par les
émeutes est considérée comme un événement important dans l’histoire de la révolution
française.

Le soulèvement du peuple pour s’opposer à l’augmentation des taxes, a poussé le roi à placer
l’armé aux portes de la ville de Paris. Cela n’a conduit qu’à un climat très tendu entre le roi et
son peuple. Quatre vingt mille hommes attaquent la Bastille pour récupérer la poudre stuquée,
pour pouvoir se défendre contre l’armée du roi…

D’une révolte à une révolution :

Le roi ne réprime plus l’insurrection du peuple. Les bourgeois profitent de l’immobilisme du


roi pour faire de l’assemblé qu’ils ont crée un contre pouvoir, pour faire tomber l’ancien
régime.

Trois semaines seulement après la prise de la Bastille, on vote l’abolition des Privilèges
(comme le droit à la chasse…etc.)

La révolution qui est d’abord une inversion du pouvoir, va avoir des conséquences sur
plusieurs domaines (l’exemple de la mode : le vêtement est porteur de nouvelles valeurs).

(…)

La déclaration des droits de l’homme et du citoyen (Août 1789) :

C’est le texte fondamental de la Révolution française. Il comporte 17 articles :

« Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit »…etc.

Les bases de la société modernes seront mises en place par les représentants du peuples
(l’exemple de la liberté, l’égalité et la fraternité).

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D’une monarchie absolue à une monarchie constitutionnelle :

La monarchie constitutionnelle (1791) :

Il est primordial de faire la différence entre la monarchie absolue et la monarchie


constitutionnelle. La première est sous l’ancien régime qui a duré des siècles en France. Ce
pays de grande culture chrétienne estimait que la personne du roi est sacrée. La noblesse,
d’ailleurs est considérée comme une descendance divine. C’est ainsi que cette petite minorité
avait droit aux Privilèges (…)

Exceptionnellement, le roi de France convoque les Etats généraux, qui sont des assemblées
exceptionnelles, pour trouver une solution à la crise politique et économique.

Après l’échec de la séance royale, le serment du Jeu de Paume et la déclaration des droits de
l’homme, l’assemblée nationale devient constituante. Le roi Louis XVI fini par reconnaitre la
constitution, et par là son droit devient limité. Le pouvoir du roi n’est plus absolu comme
avant.

Note :

• Cette constitution abolit la notion de droit divin qui donnait au roi un pouvoir absolu
sur la France.

• Le roi doit dorénavant prêter serment devant la nation jurant d’appliquer la


constitution.

• Il porte le titre de roi des français.

• Il devient chef d’un gouvernement de six ministres.

Le divorce entre le roi et la nation (Juin 1791) :

Cela fait deux ans presque que le roi gouverne sous la contrainte de l’Assemblée du peuple.
Marie Antoinette (dite l’autrichienne) complote avec les royaumes étrangers pour récupérer le
pouvoir absolu perdu depuis la révolution. Le roi sous pression et certainement par peur, fuie
avec sa famille. Ils comptent rejoindre leurs partisans regroupés en Lorraine. Le roi démasqué
et arrêté va être ramené à Paris. La foule se déchaine, la haine augmente et les journaux
participent dans la circulation de l’information dans tout le royaume. L’ironie se fait
insultante. La famille royale est comparée à une famille de cochons gourmands, qui se nourrie
de son peuple.
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Le roi n’a pourtant jamais accepté la constitution, il n’a jamais accepté de perdre son pouvoir
exécutif de faire appliquer les lois. Il a toujours cru en un complot, un coup d’état, une prise
de pouvoir illégitime. Il ne joue pas au jeu de la révolution, mais espère récupérer son
pouvoir. Toutefois, le lien entre lui et son peuple été coupé.

La première république (1792) :

Les royaumes voisins croient comme le roi à un complot contre la monarchie. Pour
sauvegarder leurs monarchies, ils déclarent la guerre au peuple français. La fuite de la
noblesse vers l’étranger a des conséquences considérables sur la société. Beaucoup
d’employés se trouvent en chômage. C’est le cas des cuisiniers qui vont être à la base de la
création des Restaurants en France. Ils proposent des petits plats à petits prix. D’ailleurs,
l’appellation vient du mot se restaurer : « venez vous restaurer » !

(…)

La France assiégée par l’Europe, contre la révolution donne lieu à un état de panique générale.

Ici, il est important de revenir sur l’armée française qui avait une belle réputation : « La
première armée de l’Europe, grâce à ses hommes et grâce à ses généraux »…

Le peuple ne voyant plus son souverain comme celui qui le protège, il le considère comme un
ennemi. En Aout 1792 le peuple marche sur le palais des tuileries pour forcer le roi à
abdiquer. Par conséquent, il se réfugie lui et sa famille à l’Assemblée nationale.

Mais depuis la révolution, les lois votées sont nouvelles et meilleures que celles de l’ancien
régime. Par exemple, les prisonniers avaient droits à plus de considération et de justice. Ils
peuvent choisir leur avocats, ont droit à un procès publique, et sont informé de la sentence
après délibération du jury.

Emprisonné à la tour du temple, la république proclamée, le roi Louis-Capet est un citoyen


comme tous les autres. Accusé de crimes, il sera jugé et condamné à la mort.

La terreur :

C’est le terme employé pour désigner la période de 1793 à 1795. La première république se
trouve ainsi engagée dans une guerre révolutionnaire. Tous ceux qui sont accusés

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politiquement de menacer la République sont envoyés à la guillotine. C’est une triste période
qui voie des milliers de gens guillotinés.

L’ironie du sort, est que l’invention du Docteur Guillotin qui a été présentée à Louis XVI
juste avant la révolution française, pour humaniser la mort va servir à augmenter le nombre
des exécutions.

Le roi est guillotiné, tout comme sa veuve qui subira un procès surréaliste avant son
exécution.

Le directoire :

Il faut mentionner un homme politique célèbre de la révolution français : M. Robespierre.


Avocat de formation puis député du Tiers état, il est l’une des principales figures des
« démocrates ». Il s’oppose à La Fayette pour la chute de la monarchie, et soutient la terreur
pour la réussite de la République. Vers la fin de Juillet 1794, il est déclaré hors-la loi par ses
adversaires, blessé à la mâchoire puis guillotiné avec une vingtaine de ses partisans. La terreur
ne tarde pas longtemps après la chute de Robespierre.

Le directoire est la période entre 1795 et 1799. Ce nom vient des 5 directeurs chefs d’état,
représentants du peuple. Ce régime est mis en place par des républicains modérés. Son
objectif est de retrouver une stabilité sociale et éviter la tyrannie.

Le consulat 1799 :

En 1799 le coup d’état du 18 brumaire met fin au Directoire et donne lieux au Consulat, avec
en sa tête le Général Napoléon Bonaparte.

C’est un régime politique autoritaire dirigé par N. Bonapate, le premier consul.

Le patriotisme est né en France lorsque le pays a été assiégé par les armées étrangères
(Angleterre, Italie, Espagne, Prusse, Autriche…etc.) Il ne s’agit plus d’armées de métiers ; les
généraux sont choisis pour leurs valeurs.

Il faut revenir sur l’histoire de l’hymne national La marseillaise, qui appelle les citoyens aux
armes. (…)

Cet hymne national est instauré par Napoléon, populaire déjà par ses victoires en Italie.

La marseillaise a été chantée par les soldats contre les autrichiens.

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N. Bonapatre prend le pouvoir d’abord pour réorienter la France vers la stabilité et l’ordre. Il a
aussi comme objectif de préserver l’héritage de la révolution. C’est un géni de guerre et un
grand gestionnaire. Il réussi à instaurer un système administratif toujours présent : Les préfets.

Fiche 3 :
L’instabilité de la France du 19ème siècle :

-Le consulat et l’empire (1799-1815) : Régime administratif, en sa tête le premier consul


Napoléon qui se fait sacrer empereur des français, ou Napoléon 1er. Il est prêt à conquérir
l’Europe, voir même le monde. Son épouse c’est Joséphine de Beauharnais.

-La restauration (1815-1830) : Après la défaite de Waterloo, Napoléon est emprisonné mais il
s’échappe et reprend le pouvoir (les 100 jours). Le retour à la monarchie se fait d’abord avec
Louis XVIII, qui reconnait l’héritage révolutionnaire, puis avec Charles X (Bourbons) qui s’y
oppose.

-La monarchie de Juillet (1830-1848) : Les mesures ultra-royalistes de Charles provoquent la


colère du peuple qui se révolte au cours des journées nommées les trois glorieuses (27, 28, 29
Juillet), c’est au duc d’Orléans Louis-Philippe que revient le trône de France.

-La seconde république (1848-1852) : La révolution pousse le roi à abdiquer. Modérée et


faible, cette deuxième république est un gouvernement provisoire. C’est le premier régime qui
applique le suffrage universel (masculin) et l’abolition de l’esclavage. Louis Napoléon
Bonaparte est élu président pour Quatre ans.

-Le second empire (1852-1870) : Napoléon III, empereur des français. Il a fait reconstruire
tout le Paris moderne (actuel). Ce régime se termine lorsque l’armée Prusse marche sur Paris.

-La troisième république (1870-1940) : C’est la première à s’imposer dans la durée. C’est
aussi la période marquée par toute une série de réformes (l’enseignement laïque, l’école de la
révolution, la commune de paris…etc.)

Remarque à noter :

La société française du 19ème siècle est divisée entre les républicains, les libéraux, les
bonapartistes, les royalistes…etc. En plus de l’existence de différents clubs et partis politiques

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très influents. Dans ces circonstances, la presse et les médias jouent un rôle très important sur
l’opinion publique, le peuple et les grandes crises politiques.

Medias et opinion publique dans les grandes crises politiques

L’éloquence au service de l’homme

Le pouvoir de la presse :

• Les médias se sont affirmés depuis la fin du XIXe siècle comme des éléments forts qui
agissent à la fois pour façonner l'opinion publique et lui donner la parole.

• C’est le pouvoir de la presse et de l’éloquence au service de l’homme de ce siècle.


D’ailleurs, pour la reconstruction d’un nouvel ordre social, le discours politique est
l’outil le mieux utilisé via les médias. Ces derniers sont le moyen le plus efficace pour
communiquer avec le large public.

Un cadre républicain :

• Au début des années 1880 la République s’est engagée dans une grande bataille pour
les libertés.

• La loi du 29 juillet 1881 garantie la liberté d’expression.

• Ses seules limites sont l'interdiction des provocations au meurtre ou à l'atteinte aux
biens d'autrui.

Un lectorat renouvelé :

• La presse est alors le seul média et son lectorat touche désormais les masses (presse
bon marché), car l'école est libre et républicaine (1870 un million de lecteurs).

L’Affaire Dreyfus: une crise qui cristallise l’opinion :

L'affaire Dreyfus éclate le 1 er novembre 1894 lorsqu'un journal d'extrême droite, animé par le
journaliste antisémite Édouard Drumont, brise le secret militaire et révèle qu'un officier juif
est accusé d'avoir trahi la France, en espionnant, au profit de l'Allemagne.

Une presse qui prend parti :

Certains journaux sont antidreyfusards : La Croix, Le Petit Journal. D'autres servent de


tribune pour des intellectuels (ce terme est créé alors) qui défendent l'innocence de Dreyfus.

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Le 13 janvier 1898, c'est dans L'Aurore que Zola publie son « J'accuse » ; dans La Petite
République que Jaurès, la même année, publie « Les preuves ».

En 1898, Émile Zola est un écrivain au sommet de la gloire (1840-1902). Bien qu'il n'ait
jamais pu se faire élire à l‘Académie française, il est décoré de la Légion d’honneur et préside
la société des gens de lettres.

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Etude du texte (Extrait) :

« Me permettez-vous, dans ma gratitude pour le bienveillant accueil que vous m’avez fait un
jour, d’avoir le souci de votre juste gloire et de vous dire que votre étoile, si heureuse
jusqu’ici, est menacée de la plus honteuse, de la plus ineffaçable des taches ? Vous êtes sorti
sain et sauf des basses calomnies, vous avez conquis les cœurs. Vous apparaissez rayonnant
dans l’apothéose de cette fête patriotique que l’alliance russe a été pour la France, et vous
vous préparez à présider au solennel triomphe de notre Exposition Universelle, qui
couronnera notre grand siècle de travail, de vérité et de liberté. Mais quelle tache de boue sur
votre nom –j’allais dire sur votre règne- que cette abominable affaire Dreyfus ! (…)

Je déclare simplement que le commandant du Paty de Clam, chargé d’instruire l’affaire


Dreyfus, comme officier judiciaire, est, dans l’ordre des dates et des responsabilités, le
premier coupable de l’effroyable erreur judiciaire qui a été commise (…)

La nation est frappée de stupeur, on chuchote des faits terribles, de ces trahisons monstrueuses
qui indignent l’Histoire (…)

En portant ces accusations, je n’ignore pas que je me mets sous le coup des articles 30 et 31
de la loi sur la presse du 29 juillet 1881, qui punit les délits de diffamation. Et c’est
volontairement que je m’expose. (…)

Je n’ai qu’une passion, celle de la lumière, au nom de l’humanité qui a tant souffert et qui a
droit au bonheur. Ma protestation enflammée n’est que le cri de mon âme. Qu’on ose donc me
traduire en cour d’assises et que l’enquête ait lieu au grand jour ! J’attends.

Veuillez agréer, monsieur le Président, l’assurance de mon profond respect. »

-Analyse littéraire de l’article-

La presse, terrain d’affrontement d’idéologie politique :

• L’importance de l’opinion publique sur la scène politique

• Le vote des citoyens en est déterminé

• La république repose sur le suffrage universel masculin

• Ainsi il est essentiel pour les hommes politiques de connaitre l’opinion publique et de
l’influencer

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La France divisée :

• Innocenter Dreyfus et condamner le vrai coupable (Esterhazy) ainsi que ceux qui l’on
protégé

• Les antisémites qui craignent de ternir l’honneur de l’armée française et ses généraux

• La presse d’opinion contribue dans cette division très violente des français

• La presse dreyfusarde aide dans la réhabilitation de Dreyfus 1906.

Remarque :

Au terme de notre réflexion, force est de constater que par son intervention dans la fameuse
affaire Dreyfus, E. Zola s’inscrit dans une tradition d’engagement politique de l’intellectuel
illustrée notamment par Voltaire au 18 ème siècle ou Victor Hugo au 19ème siècle. Ces écrivains
ont su à l’occasion consacrer leur savoir-faire, leur habileté rhétorique, à combattre
l’intolérance et l’injustice. Ils ont mis leur célébrité au service de la cause défendue.

Fiche 4 et 5
Les théories socialistes

Les réformateurs sociaux :

Introduction :

• Les précurseurs de ces mouvements, ont chacun sa philosophie de l’histoire, mais sont
tous persuadés que le mal social réside dans la répartition du travail.

• La plupart d’entre eux construisent la cité future, selon leurs rêves (leurs chimères), et
non sur une analyse objective de la réalité.

• Ainsi, ils appellent au sentiment pour régler la question sociale.

• On les appelle utopistes parce qu’ils sont persuadés que la nouvelle société n’a pas
besoin de révolution et qu’elle sera une simple collaboration des classes de l’Etat.

• Toutefois, ils observent les faits pour en déduire des lois et par là cultivent le goût de
la vérité positive et de la science pour le progrès de l’humanité.

Robert Owen (1771-1858) :

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• Socialiste britannique. Fondateur du mouvement coopératif.

En 1817, il lança le mot d’ordre : « 8 heures de travail, 8 heures de loisir, 8 heures de


sommeil », qui devint ensuite le slogan de la 1re Internationale(Association des travailleurs) .

Etienne Cabet (1788-1856) :

• Penseur politique français, se définit comme communiste.

• IL a écrit Voyage en Icarie (1840).

• Député, il fonde son journal dans lequel il attaque le gouvernement de Louis-philippe,


condamné à la prison il se réfugie en Angleterre.

Louis Blanc (1811-1882) :

• Journaliste, historien et député sous la 3ème République.

• Il publie le droit au travail et réclame un ministère du travail.

Charles Fourier (1772-1837) :

• Philosophe et économiste français, fondateur de l’école sociétaire (Le phalanstère).

• 1808; publication de son ouvrage: Théories des quatre mouvements et des destinées
générales.

• 1829, il publie son résumé : Le nouveau monde industriel et sociétaire.

• A la fin de sa vie il connait un début de notoriété, mais reste un homme solitaire.

• En petit commerçant ruiné, Fourier rêvait de bouleverser l’ordre social.


Selon lui seule LA LIBRE ASSOCIATION peut libérer l’humanité.

• La société est divisée en phalanges vivants dans des phalanstères (vaste association de
production où les travailleurs vivent en communauté).

• Des phalanstères ou des communautés ont été créés par des disciples de Fourier en
Argentine, au Brésil, au Mexique et aux États-Unis.

• Il inspira Godin: Le familistère, 1880, en Belgique.

Etude d’un extrait de texte :

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« C’est, je l’avoue, une annonce bien invraisemblable qu’un procédé pour associer trois cents
familles inégales en fortunes, et rétribuer chacun, homme, femme, enfant, selon trois facultés,
capital, travail et talent. Plus d’un lecteur se croira bon plaisant, lorsqu’il dira : « Que l’auteur
essaie seulement d’associer trois familles, de concilier dans un même logis trois ménages en
réunion sociétaire, en combinaison d’achats et de dépenses, et en parfaite harmonie de
passions, de caractère et d’autorité ; quand il aura réussi à concilier trois maîtresses de
ménage associées, nous croirons qu’il peut réussir sur trente et sur trois cents. »

J’ai déjà répondu à cet argument qu’il est bon de reproduire (car ici les redites seront souvent
nécessaires) ; j’ai observé que les économies ne pouvant naître que des grandes réunions,
Dieu a dû composer une théorie sociétaire applicable à des masses nombreuses et non à trois
ou quatre familles.

Une objection plus sensée en apparence et qu’il faudra plus d’une fois réfuter, est celle des
discordes sociales. Comment concilier les passions, les conflits d’intérêts, les caractères
incompatibles, enfin les disparates innombrables qui engendrent tant de discordes ?

On a pu voir que je ferai usage d’un levier tout à fait inconnu, et dont on ne peut pas juger les
propriétés avant que je ne les aie expliquées. La série passionnelle contrastée, ne s’alimente
que de ces disparates qui désorientent la politique civilisée ; elle opère comme le laboureur
qui, d’un ramas d’immondices, va tirer des germes de richesse ; les détritus, les boues, les
ordures et matières immondes qui ne serviraient qu’à souiller et infecter nos maisons,
deviennent pour lui des sources de fortune (…) »

Charles Fourier, Pages choisies, par Charles Gide (Paris, Sirey, 1932. P.P. 128 à 152)

Analyse littéraire du texte qui présente la quête d’une harmonie universelle par l’auteur.

En classant les hommes selon les caractères (« passions », « sous-passions »…etc.) dans une
phalange, Fourier propose une nouvelle manière de gérer la société et cesser les « vices de la
société civilisée ».

Il accorde une place importante à l’agriculture, l’art, les sciences. Il prône le luxe et
l’abondance pour tous à partir d’un model de microsociété libertaire. Il est révolutionnaire
parce qu’il invite tous les autres à faire de même ; il appelle à « l’unité universelle » selon un
« juste essor ».

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Etude d’un texte du Comte de Saint-Simon (1760-1825) :

« Pour détruire un ordre social qui n’était plus possible, on a proclamé la liberté, et nulle idée
ne pouvait être plus puissante contre des hiérarchies justement déchues dans l’estime des
peuples ; mais lorsqu’on a voulu appliquer cette idée, soit en Europe, soit en Amérique, à la
construction d’un NOUVEL ORDRE SOCIAL, on a produit l’état que nous venons
d’esquisser. On a semblé croire que la solution du problème consistait à mettre le signe moins
devant tous les termes de la formule du moyen âge, et cette étrange solution n’a pu engendrer
que l’anarchie ; les publicistes de notre époque sont restés les échos des philosophes du
XVIIème siècle, sans s’apercevoir qu’ils avaient une mission inverse à remplir. Ils ont
continué l’attaque avec la même chaleur que si l’ennemi avait été encore en présence, et ils
s’épuisent à combattre un fantôme.

Le temps est-il venu pour la production d’une Doctrine sociale nouvelle ? Tout l’annonce ; et
la profondeur du mal, et les efforts même infructueux de quelques philanthropes, et les cris de
détresse des intelligences élevées (…)

La doctrine que nous annonçons doit s’emparer de l’homme tout entier, et donner aux trois
grandes facultés humaines un but commun, une direction harmonique. Par elle, les sciences
marcheront avec ensemble, avec unité, vers leur plus rapide développement ; l’industrie,
régularisée dans l’intérêt de tous, ne présentera plus l’affreux spectacle d’une arène ; et les
beaux-arts, animés encore une fois par une vive sympathie, nous révéleront les sentiments
d’enthousiasme d’une vie commune, dont la douce influence se fera sentir sur les joies les
plus secrètes de la vie privée »

Doctrine de Saint-Simon, Exposition, Première année1, 1829. (Nouvelle édition publiée par
Bouglé et Halévy, Collection des Economistes et des Réformateurs sociaux de la France,
Paris, Rivière 1924, pages 121 à 156).

Claude-Henri de Rouvroy, comte de Saint-Simon :

-Philosophe, économiste et militaire français.

1 Les disciples de Saint-Simon qui depuis la mort du Maître se réunissaient dans l’intimité, décidèrent à la fin de
l’année 1828 d’élargir les réunions et d’y donner une Exposition régulière de la doctrine. Les deux volumes
d’Exposition de la Doctrine qui sortirent de ces séances ne portent pas d’autre nom que celui de Saint-Simon,
car l’élaboration en fut œuvre collective.

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-Il a participé à la Révolution Américaine : Arrêté par la Convention Nationale, libéré à la
chute de Robespierre.

-C’est le penseur de la société industrielle française.

-Aristocrate, adepte des idées nouvelles, il souhaite donner un sens commun à la science : Le
progrès de l’humanité est dans l’industrie.

-Philosophe des réseaux : Influencé par la théorie de gravitation d’Isaac Newton.

La Doctrine :

• Doctrine socio-économique qui vise à en finir avec l’Ancien régime pour l’intérêt
général français.

• (Liberté, Egalité, paix)

• « Je n’ai qu’une passion pacifier l’Europe, qu’une idée celle de réorganiser la société
européenne »

Prophète du nouveau monde industriel :

• A Dieu il oppose la Loi Universelle de la gravitation : une Religion de la Science.

• Chacun a le droit de grimper l’échelle sociale selon ses mérites…

• A la Religion il oppose la Fraternité/Laîcité

(cf. Nouveau Christianisme -courant positif)

Politique du Bien Public :

• La société est comme un grand atelier où chaque classe a un rôle.

• Le peuple doit être un associé.

• Association entre les industriels et les ouvriers.

• Il est contre l’individualisme dans tous les domaines: l’industrie, l’agriculture, le


commerce…

• Il appelle aussi à l’égalité entre les hommes et les femmes.

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Prospérité :

• Fondateur de l’idéologie technocratique (reconnaissances des capacités artistiques,


scientifiques, administratives…)

• Des saint-simoniens sont à l’origine des grands travaux lors de la Révolution (ex.
Canal de Suez, chemin de fer…)

• Sur ses traces…Auguste COMTE (le Positivisme)

Fiche 6 et 7

De la Démocratie à la République
L’idéalisme démocratique (Michelet)

La Démocratie :

• C’est un régime politique dans lequel le pouvoir est détenu par le peuple (Souveraineté
du peuple)

• Contre la monarchie (Liberté, Egalité)

• 1788: USA, démocratie libérale

• 1789: France, l’Assemblée Nationale (rôle de voter des lois et contrôler le


gouvernement)

• Abolition de l’esclavage, Droit de vote universel…etc.

Les régimes se démocratisent :

• Le roi citoyen : Louis Philippe 1er –jouer un rôle d’équilibre

• Exemple Anglais // Développement industriel

• Chemins de fer (l’heure de France)

• Le charbon (Classe ouvrière… Victor Hugo)

• Révolution des démocrates suite aux refus des réformes électorales et des séries
d’erreurs militaires (Deuxième république)

• Les partis politiques : Ultraroyalistes contre bonapartistes

• Vote Napoléon III


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• Droit du travail (caisse de retraite, grève, logements communs…)

• Tout le Paris reconstruit de nouveau…

• Classe bourgeoise (gastronomie raffinée, musique en soirée, loisirs, stations


balnéaires, la mode…)

Etude du texte :

• Michelet, Le Peuple, 1846.

• Qu’elle est l’essence de la nation selon l’auteur?

• Critique t-il les humanistes de son époque?

• Comment définit-il la patrie?

• Est-il pour la diversité du peuple?

• Lance t-il un appel au lecteur?

« Pour croire que les nationalités vont disparaître bientôt, je ne connais que deux moyens : 1er
ignorer l’histoire, la savoir par formules creuses, comme les philosophes qui ne l’étudient
jamais, (…) 2ème ce n’est pas tout ; il faut encore ignorer la nature autant que l’histoire,
oublier que les caractères nationaux ne dérivent nullement de nos caprices, mais sont
profondément fondés dans l’influence du climat, de l’alimentation, des productions naturelles
d’un pays, qu’ils se modifient quelque peu, mais ne s’effacent jamais (…)

La nationalité, la patrie, c’est toujours la vie du monde. Elle morte, tout serait mort.
Demandez plutôt au peuple, il le sent, il vous le dira (…) »

Michelet, Le peuple, IIIème partie, chap. IV, 1846

Idées générales du texte :

• Le texte s’ouvre sur une supposition : la disparition des nationalités est possible selon
deux conditions 1-ignorer l’histoire 2-ignorer la nature.

• Pour lui ceux qui constituent l’humanité sans s’informer de l’homme ou de la nature
doivent effacer les frontières.

• Il prévient ses contemporains que les nations dureront.

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• Plus l’homme avance plus il entre dans le géni de sa patrie (la patrie initie à
l’universelle patrie)

• L’union est possible avec la diversité (la métaphore du concert musical harmonieux)

• Par l’originalité féconde il n’y a pas de mort : « Et si nulle âme ne périt… »

• Michelet est contre la vaine abstraction (qui avait préexistée) et pour l’histoire et la
science comme de belles expériences du genre humain (notion d’historicisme2).

Conclusion :

• L’éloquence de Michelet comme un des grands historiens du 19ème siècle éclaire le


lecteur sur les idéaux de la révolution de 1848.

• Universitaire engagé, il témoigne que la démocratie n’est possible qu’une fois définie
et enseignée à l’ensemble des citoyens.

• Son aversion envers les principes d’autorité le pousse à exposer sa vision de l’histoire
comme un combat de la liberté.

Fiche 8 et 9

L’idée républicaine

La révolution industrielle jour un grand rôle dans le changement de la vie des français. C’est
une autre France qui nait au fil de ce 19ème siècle. Les inventions vont se succéder et
transformer le quotidien et la culture du peuple français. En effet, d’un pays rurale la
république industrielle concurrence avec l’Angleterre.

L’exemple des machines à vapeur est très révélateur dans le sens où la vie se modernise.

Les chemins de fer sont bouleversants. Les transports entre les villes se font de plus en plus
facilement. L’heure des trains (locomotives) permet de régler l’heure de France. La
conscience du temps augmente chez les citoyens.

2Est une doctrine philosophique qui affirme que les connaissances, les courants de pensée ou les valeurs
d'une société sont liés à une situation historique. Michelet , le premier en France, qui définit l’histoire
comme une « résurrection ».

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Economiquement, le pays retrouve son retard. L’industrie du charbon participe dans le
changement vers la modernité. A cette époque la bourgeoisie s’enrichie d’avantage et de
nouvelles catégorie sociale apparait (les mineurs et les ouvriers).

Victor Hugo est une belle référence pour illustrer ce phénomène historique : les conditions de
travail sont exécrables (Les misérables …)

La deuxième république est la voix de la justice que le peuple proclame. Or, Napoléon III,
sous l’habit républicain, n’établit pas vraiment l’égalité entre les classes sociales. Il
transforme plutôt Paris et donne lieu à une nouvelle ville telle que nous la connaissons
aujourd’hui. C’est la ville de la mode, mondialement connue. Des cités ouvrières voient le
jour. Mais, la bourgeoisie continue à s’enrichir en dépit de la situation inférieure des ouvriers.

Au terme d’une décennie, c’est la troisième république qui apport plus de justice pour les
citoyens. Les lois de (Jules) Ferry donnent un statut à l’enfant, futur citoyen, en inventant
l’école d’aujourd’hui. Tous les enfants doivent être scolarisés. Ainsi, on inculque de nouvelles
valeurs aux jeunes citoyens. La morale n’est plus donnée uniquement par l’église. Le culte de
la science, aussi, est préférable par les républicains au culte religieux. Les lois se modernisent
et la société est beaucoup plus libérale.

Le culte de la science :

L’essor des sciences au 19ème siècle a marqué la littérature et la pensée française. Les
discussions de CUVIER sur l’origine du monde et de la vie animale, passionnent les esprits.
Les sciences vont exercer des influences considérables, particulièrement les sciences de la vie
et de la nature, où Claude BERNARD introduira la méthode expérimentale (1865).

Une religion de la science va se développer. On croit que la science peut tout expliquer.

Claude BERNARD (1813-1878) :

Médecin, physiologiste, professeur à la Sorbonne (1855), ses découvertes sur le rôle du


pancréas, la fonction glycogénique du foie, le rôle des nerfs vaso-moteurs, font rayonner la
science française dans le monde.

Etude du texte Le savant est d’abord un « douteur » :

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« La première condition que doit remplir un savant qui se livre à l’investigation dans les
phénomènes naturels, c’est de conserver une entière liberté d’esprit assise sur le doute
philosophique… »

Selon Claude Bernard, le plus grand apport en science serait de faire bouger les théories vers
un socle de nouvelles recherches. Il refuse de rester fermé dans des certitudes. L’expérience
prime sur la théorie. Il recommande une grande liberté d’esprit basée sur le doute.

Sa théorie :

Il recommande une grande liberté d’esprit basée sur le doute, l’observation / hypothèse /
expérience / puis le Résultat.

Sa découverte :

Il découvre que le foie maintient de la glycémie : Formation/stockage du sucre.

Donc pour lui la biologie est un instrument à utiliser pas à vénérer éternellement ; elle est
changeable.

Fiche 9 et 10
Les mouvements culturels et artistiques

Quelques mouvements littéraires :

Les lumières (XVIII siècle) :

Développer l’exercice de la raison critique.

Diffuser me savoir pour combattre les préjugés.

Défendre la liberté et la circulation des idées et des hommes.

Attaquer toutes les formes d’intolérance et de superstition.

Le romantisme (XIXI siècle) :

Exprimer les passions du moi souffrant et amoureux.

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Contester les règles pour favoriser la création.

Exalter la communion avec la nature.

Rechercher la méditation dans la solitude.

Le réalisme (XIX siècle) :

Refuser toutes les formes d’idéalisation.

Représenter l’homme et la société dans leur réalité.

Peindre les misères.

Le naturalisme (XIX siècle) :

Approfondir l’héritage du réalisme.

S’appuyer sur une démarche scientifique.

Appliquer les lois de l’hérédité et de l’influence du milieu.

Le symbolisme (XIX siècle) :

Créer un univers évocateur et suggestif.

Suggérer les états d’âme et les sentiments intimes.

Etablir des correspondances entre le monde réel et l’univers des symboles.

Le surréalisme (XIX siècle) :

S’ouvrir à l’univers du rêve et de l’inconscient.

Faire du hasard un instrument poétique.

Célébrer l’amour fou.

L’existentialisme et l’absurde (XX siècle) :

Explorer, les angoisses profondes de l’homme.

Représenter un univers sans repères ni valeurs.

Exprimer la difficulté de communiquer avec les autres.

Le Nouveau Roman (XX siècle) :

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Rompre avec les formes du récit traditionnel.

Refuser la représentation classique du personnage.

Donner une vision fragmentée et énigmatique de l’univers.

Etude d’un extrait littéraire : Le rouge et le noir :

« De retour à son usine, ce fut en vain que Sorel chercha son fils. Se méfiant de ce qui pouvait
arriver, Julien était sorti au milieu de la nuit. Il avait voulu mettre en sûreté ses livres et sa
croix de la Légion d’honneur. Il avait transporté le tout chez un jeune marchand de bois, son
ami, nommé Fouqué, qui habitait dans la haute montagne qui domine Verrières.

Quand il reparut : « Dieu sait, maudit paresseux, lui dit son père, si tu auras jamais assez
d’honneur pour me payer le prix de ta nourriture, que j’avance depuis tant d’années ! Prends
tes guenilles, et va-t’en chez monsieur le maire »

Julien, étonné de n’être pas battu, se hâta de partir. Mais, à peine hors de la vue de son terrible
père, il ralentit le pas. Il jugea qu’il serait utile à son hypocrisie d’aller faire une station à
l’église.

Ce mot vous surprend ? Avant d’arriver à cet horrible mot, l’âme du jeune paysan avait eu
bien du chemin à parcourir.

Dès sa première enfance, la vue de certains dragons du 6ème, aux longs manteaux blancs, et la
tête couverte de casques aux longs crins noirs, qui revenaient d’Italie…. »

Stendhal, Le rouge et le noir, 1830.

Julien Sorel, séminariste sans scrupule, mais amoureux enflammé et charmant.

1830/ 15 ans après Waterloo (les ultraroyalistes, contre les libéraux)

Julien hait les nobles qui font la loi dans la ville. 20 ans avant il avait choisi le rouge (les
armes).

Stendhal décrit les blocages de son époque. C’est un roman psychologique (monologue,
pensées…etc.) Il nous invite à étudier les personnages et le jeu de l’amour.

Les rouge et le noir/ C’est un roman de dualité (romantisme/ réalisme)…etc.

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Bibliographie disponible en bibliothèque:
Maxime LEROY, Histoire des idées sociales en France de Montesquieu à Robespierre, Ed.
Gallimard, Paris, 1946.

Jean TOUCHARD, Histoire des idées politiques, Ed. PUF. Paris, 1965.

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