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Invitée samedi matin sur France Inter pour défendre la réforme des
retraites, Elisabeth Borne a réitéré un des arguments clés de l’exécutif :
«Les 20 % des Français les plus modestes sont ceux auxquels on demande
le moins de travailler plus longtemps.» A la base de cette affirmation :
l’étude d’impact de la réforme, qui doit accompagner le projet de loi
présenté lundi 23 janvier, explique la Première ministre. A défaut de
pouvoir consulter ce document, difficile, donc, de répondre précisément sur
ce point. Pour autant, plusieurs données d’ores et déjà disponibles laissent
penser qu’effectivement, les plus modestes ne seront pas forcément les plus
affectés par le report de l’âge légal de 62 à 64 ans.
En effet, une des hypothèses répandues veut qu’«une fois entrés sur le
marché du travail, la plupart des assurés valident de façon continue des
trimestres pour la retraite, sans interruption de carrière», rappelle Patrick
Aubert. Or, cette hypothèse sous-estime «le poids des carrières précaires et
le caractère très “haché” de celles-ci, qui impliquent que le fait d’avoir
commencé à cotiser jeune ne garantit pas forcément d’atteindre une
carrière complète plus tôt».