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PRESTATIONS DE VIEILLESSE
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Prestations de vieillesse
A. Notions générales
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influence le plus souvent la retraite effective. Les deux
aspects peuvent être cependant dissociés: la retraite peut
avoir lieu avant ou après l'admission au bénéfice d'une
pension, encore que l'une ou l'autre de ces possibilités
soit, dans une assez large mesure, fonction de la
situation du marché de l'emploi, chômage ou pénurie de
main-d'oeuvre.
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d'admission à pension était le plus élevé, soit pour
répondre aux aspirations des travailleurs désireux de
prendre plus tôt leur retraite soit à cause du
développement du chômage qui incite au retrait de la vie
professionnelle des travailleurs âgés ou pour les deux
raisons à la fois. A l'heure actuelle, on relèverait plutôt
une tendance inverse, qu'expliquent surtout des
considérations financières, notamment dans les pays en
transition vers l'économie de marché. Mais le
relèvement prévu ne peut se faire que très
progressivement.
D. Abaissement de l'âge d'admission à pension
en fonction de critères spécifiques
Différenciation selon
le sexe
B eaucoup de pays reconnaissent aux femmes le droit
de bénéficier des prestations de vieillesse à un âge
inférieur à celui des hommes, la différence étant
généralement de cinq ans. La question d'un âge
différencié ou égal pour les femmes et les hommes est
très complexe et elle suscite beaucoup de discussions.
Les avis sont partagés sur l'opportunité de cette
différence de traitement. Ceux qui défendent un âge
d'admission inférieur pour les femmes estiment
notamment que les femmes qui travaillent accomplissent
encore une grande partie des tâches ménagères et des
activités liées à la vie familiale telle que l'éducation des
enfants. Outre qu'elles supportent seules les
conséquences physiologiques de la maternité, elles
continuent donc à effectuer une double journée de
travail et, en conséquence, résistent moins bien que
l'homme à la fatigue professionnelle. Les différences
répondraient aussi au désir des femmes de bénéficier de
leur pension en même temps que leur mari, souvent plus
âgé. Elles seraient également motivées par la difficulté
qu'ont les femmes à trouver du travail après un certain
âge.
Ceux qui préconisent la fixation d'un âge égal
d'admission font valoir que la fixation d'un âge plus bas
n'est pas nécessairement un avantage pour les femmes.
Elle entraîne, en effet, un raccourcissement de leur
carrière professionnelle qui, avec les salaires inférieurs
qu'elles perçoivent le plus souvent, constitue pour elles
un handicap; les femmes touchent alors de pensions
inférieures à celles des hommes. On souligne aussi le
paradoxe consistant à fixer pour les femmes un âge
inférieur alors que dans nombre de pays, leur espérance
de vie est plus élevée que celle des hommes et qu'elles
bénéficient donc de leurs pensions pendant une période
plus longue.
La discrimination faite entre les hommes et les femmes
quant à l'âge d'admission à pension suscite beaucoup de
critiques et dans un certain nombre de pays la question
de l'égalisation de l'âge est en discussion dans le cadre
de l'application en matière de sécurité sociale du
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principe général d'égalité de traitement entre hommes et
femmes. La mise en oeuvre de ce principe entraîne
cependant des difficultés pratiques. L'âge d'admission
pour les femmes doit-il être progressivement relevé et
porté à celui des hommes?, ou l'âge d'admission pour les
hommes doit-il être abaissé au niveau où il est établi
pour les femmes? ou faut-il adopter un âge intermédiaire
unique? La réponse dépend des contraintes de la
situation économique générale et des contraintes
financières des régimes de pension.
Différenciation selon Dans de nombreux pays,
la nature de l'emploi l'âge d'admission à pension
est abaissé pour certaines
catégories de travailleurs.
Il s'agit d'abord des
catégories de salariés pour
lesquels des régimes
particuliers avaient été mis
en place avant la création
de régimes généraux de
pensions, comme, dans le
secteur public, les
fonctionnaires et les
militaires de carrière et,
dans le secteur privé, les
mineurs, les gens de mer et
les cheminots. Ces régimes
ont souvent subsisté à côté
du régime général et ils
préservent les avantages
particuliers considérés
comme traditionnels.
Parmi ces avantages figure
assez fréquemment, un âge
de retraite inférieur à l'âge
légal d'admission à
pension, le plus souvent de
cinq ans ou plus.
Par ailleurs, un certain nombre de législations nationales
fixent un âge plus bas pour les travailleurs qui ont été
occupés pendant une longue durée à des travaux
pénibles, dangereux ou insalubres. On constate une
grande variété de dispositions en ce qui concerne la liste
des emplois retenus et la durée d'activité considérée.
Dans les pays en transition, les salariés sont (ou étaient)
classés en différentes catégories selon la nature de leur
travail et la réduction de l'âge est respectivement de dix
et cinq ans pour les deux catégories “privilégiées”. Cette
classification générale soulève cependant des difficultés
car tel emploi pénible aujourd'hui ne le sera pas
nécessairement demain en raison de l'évolution des
techniques.
Abaissement Le déséquilibre croissant
de l'âge du marché de l'emploi au
cours des vingt dernières
en cas de chômage
années a amené nombre de
pays à abaisser l'âge
d'admission aux prestations
de vieillesse pour les
chômeurs âgés, en général
jusqu'à cinq années avant
l'âge normal. Quelques
pays, en Europe et en
Amérique latine, avaient
déjà pris des mesures
semblables bien
auparavant pour les cas où
le chômage des travailleurs
âgés semblait être de
nature permanente.
Abaissement Dans certains pays, l'âge
de l'âge en cas normal fixé par l'admission
à la pension de vieillesse
de longue durée de
est réduit pour les assurés
travail qui comptent de longues
périodes d'assurance
dépassant largement la
durée normale. Ces
pensions anticipées sont
généralement appelées
“pensions d'ancienneté”.
Comme on l'a vu plus haut,
toute condition expresse
d'âge peut même être
supprimée. Cette mesure
profite spécialement aux
travailleurs entrés tôt dans
la vie professionnelle après
la fin de la scolarité
obligatoire et qui sont
souvent aussi ceux qui ont
exercé les emplois les plus
pénibles et les moins
gratifiants. Elle tend
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parfois, cependant, à être
remise en cause en raison
de son coût.
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A l'inverse, certains systèmes permettent aux assurés
lorsqu'ils ont la possibilité et le désir de continuer à
travailler, de différer leur demande de pension de
vieillesse au-delà de l'âge normal, le montant de la
pension étant alors majoré d'un coefficient proportionnel
au nombre d'années d'ajournement. Ces majorations,
symétriques des réductions en cas d'anticipation,
permettent de compenser dans une certaine mesure, la
diminution de la durée de versement de la pension.
L'augmentation peut être assez généreuse lorsque le pays
désire encourager les travailleurs à demeurer productifs
aussi longtemps que possible. L'ajournement peut être
autorisé sans aucune limite ou n'être possible que jusqu'à
un âge déterminé (par exemple, 70 ans). On a constaté
que le recours aux pensions différées était souvent un
palliatif utilisé contre le bas niveau des pensions et que
toute amélioration de ce niveau tendait à en réduire le
nombre (toutefois, la retraite différée peut rester
attractive si les majorations offertes sont élevées). Il va
de soi que ce recours n'est possible que si la situation de
l'emploi le permet aux intéressés.
Retraite progressive La distinction très nette
entre travail à plein-temps
et retraite totale est de plus
en plus dénoncée en raison
notamment du traumatisme
qui résulte souvent de la
cessation brutale du travail
à un âge déterminé. Aussi
éviter la retraite couperet,
ménager une transition
entre la période de pleine
activité et la période de
retraite paraît depuis
longtemps particulièrement
souhaitable. Ainsi la
recommandation de l'OIT
de 1980 (n° 162) sur les
travailleurs âgés prévoit
une réduction progressive
de la durée du travail des
intéressés compensée par
l'octroi d'une prestation
appropriée.
La retraite progressive permet donc d'opérer un choix
moins rigide entre retraite et activité, en offrant au
travailleur vieillissant la possibilité de réduire son
activité professionnelle pendant les quelques années
précédant le moment où il pourra prétendre à une
pension de vieillesse, voire après ce moment, étant
entendu toutefois qu'une limite inférieure et une limite
supérieure sont fixées. La perte de rémunération
résultant de la réduction du temps de travail est
compensée, en partie, par le versement d'une pension
partielle. Les régimes de pensions partielles donnent
donc aux travailleurs la possibilité de réduire
progressivement leur charge de travail durant les
dernières années d'activité professionnelle de façon à
assurer sans à-coups leur passage à la retraite et ceci
sans réduction trop brutale de leurs revenus, le revenu
total (salaire + pension), étant peu inférieur au revenu
d'activité à temps plein. Bien entendu, la progressivité
devrait être volontaire, laissée à la liberté de choix des
travailleurs.
Ce système a été introduit par un pays nordique à la fin
des années soixante-dix. Il s'adresse aux travailleurs,
salariés ou indépendants, de 60 à 64 ans, qui réduisent
leur temps de travail, tout en restant dans une certaine
fourchette d'horaire hebdomadaire. Les intéressés ont la
possibilité d'opérer cette réduction en plusieurs étapes.
Ce nouveau régime a rencontré un succès appréciable.
Plusieurs autres pays européens ont pris, soit par voie
légale soit par voie conventionnelle, des dispositions
allant dans le même sens, même si des modalités
différentes peuvent être prévues.
Préretraites Nous avons vu que nombre
de pays ont avancé l'âge
d'admission à pension de
vieillesse au bénéfice des
chômeurs âgés. En outre,
des dispositifs ont été mis
en place, à partir des
années soixante-dix, pour
encourager les travailleurs
vieillissants, même non
chômeurs, à quitter
définitivement la vie
active. Il s'agissait
essentiellement de
promouvoir l'emploi des
jeunes qui, à la suite de la
vague démographique
d'après guerre, se
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présentaient nombreux sur
le marché du travail. Ces
programmes de
“préretraites” consistent à
payer pour leur inactivité,
jusqu'à ce qu'ils atteignent
l'âge de bénéficier d'une
pension de vieillesse, les
travailleurs âgés qui
acceptent de se retirer ou
qui sont exposés à des
licenciements. Ils ont été
institués par voie
conventionnelle ou par
voie légale, le plus souvent
dans le cadre de l'assurance
chômage mais aussi dans
celui de l'assurance
vieillesse.
Afin de faire servir ces mesures de manière plus directe
à l'emploi des jeunes chômeurs, un lien a souvent été
établi entre la mise en préretraite et l'embauche des
travailleurs. Certains programmes subordonnent le droit
à la préretraite à l'obligation des entreprises de
remplacer, nombre pour nombre, les préretraités par des
jeunes, surtout par des jeunes cherchant un premier
emploi.
Ces mesures ont, en général, considérablement réduit le
nombre des travailleurs âgés, mais il ne semble pas que
cet allégement ait toujours eu un effet sur la réduction
du chômage des jeunes, le départ des travailleurs âgés
entraînant des aménagements en vue d'accroître la
productivité du travail. À long terme, elles ne sont pas
sans graves inconvénients. Elles entraînent de plus une
perte de capacité productive, un gaspillage d'expérience
et privent prématurément les préretraités de contacts
sociaux, ce qui leur fait courir un risque certain de
vieillissement prématuré. Elles provoquent également un
alourdissement des charges sociales.
Le tableau ci-après résume les dispositions concernant
l'âge d'admission à la pension dans un certain nombre de
pays.
Tableau 1: Âge d'admission à pension dans certains pays d'Afrique
* Fonds de prévoyance
Source: US Social Security Administration, Social Security programs throughout the world,
1997, Washington DC, GPO, 1997.
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A. Versement en capital
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salaire ou leurs gains au cours de leur carrière
professionnelle. Selon le second, le montant de la
pension est calculé en fonction de la carrière
professionnelle de l'intéressé: il est donc lié au salaire et
aux gains et tient compte de la durée de la carrière du
bénéficiaire.
Dans le premier cas, on considère que la collectivité doit
se borner à garantir à toutes les personnes âgées un
minimum décent d'existence et, tout au moins, à les
soustraire à la misère. Ce type de formule est dérivé de
la notion d'assistance mais la condition de ressources
qu'implique cette notion a été généralement supprimée,
sauf pour l'octroi de divers suppléments spéciaux liés à
la pension de base.
Le second type de formule est au contraire dans la ligne
des assurances sociales: on estime qu'une véritable
protection de la personne âgée suppose le maintien d'un
niveau de vie en rapport avec celui dont elle bénéficiait
avant son départ à la retraite et qu'il faut, en tout cas,
éviter une baisse trop sensible de ce niveau de vie. Dans
une certaine mesure, cette formule correspond aussi à la
notion d'une pension ayant le caractère de rémunération
des services passés.
Selon la formule intermédiaire, le montant de la pension
est déterminé d'après la durée de l'assurance, sans tenir
compte du salaire ou des gains de l'assuré. L'application
de cette formule est limitée.
En fait, l'on constate dans de nombreuses législations
une évolution convergente. Dans les pays qui avaient
préféré la formule d'un montant forfaitaire identique
pour tous, l'aspiration à un revenu de retraite comparable
à celui de la vie active a encouragé des efforts
complémentaires qui souvent ont mis également en jeu
la solidarité collective et se sont traduits par l'adjonction
d'un second étage de protection. Dans ces régimes
complémentaires, les revenus d'activité sont
généralement pris en compte pour le calcul des pensions,
de la même manière que dans les pays qui ont préféré
d'emblée une pension proportionnée aux gains.
Ces derniers pays, soucieux de garantir aux pensionnés
les plus modestes des prestations d'un montant décent,
ont souvent introduit des pensions minimales et institué,
pour ceux dont la carrière professionnelle est très
incomplète, des prestations forfaitaires non contributives
et soumises à condition de ressources.
L'aboutissement de ce mouvement convergent est donc
très proche dans un cas et dans l'autre. Il permet de
rendre plus efficace la protection des personnes âgées en
garantissant à toutes un minimum décent d'existence,
compte tenu éventuellement des ressources dont elles
disposent, et à celles qui avaient été actives, le maintien
d'une fraction de leur revenu professionnel antérieur.
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Notons enfin que le taux de la pension varie beaucoup
selon les pays: dans certains d'entre eux, il est encore au-
dessous du seuil de subsistance, tandis que, dans d'autres
pays, la situation est beaucoup plus satisfaisante. Dans
un pays, le montant normal de la pension à taux
uniforme est majoré si le bénéficiaire ne peut prétendre à
une pension complémentaire.
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Dans les pays où il existe plusieurs régimes de pensions,
nombre de législations permettent aux assurés de tenir
compte de toutes les périodes d'assurance effectuées
dans le cadre de régimes différents pour le calcul de la
période de stage.
Comme l'institution d'un stage d'assez longue durée
exclut de la protection, ceux qui sont proches de l'âge
d'admission à la pension au moment de l'introduction
d'un régime de prestations de vieillesse, des mesures
transitoires sont souvent prévues en leur faveur. Par
exemple, la durée du stage est graduée en fonction de
l'âge au moment de l'entrée en vigueur du régime, ou
bien les périodes d'emploi ou d'activité professionnelle,
réelles ou présumées, antérieures à l'institution du
régime sont comptées comme périodes d'assurance.
Les assurés qui ne remplissent pas les conditions de
stage reçoivent généralement une allocation unique qui
peut être aussi calculée en fonction des gains et du
nombre d'années d'assurance.
Formules de calcul Le montant d'une pension
liée aux gains est
généralement déterminé
par deux éléments
essentiels: le gain moyen
de référence et la durée de
l'assurance. Ces deux
éléments seront explicités
plus loin, les paragraphes
qui suivent étant consacrés
à la méthode de calcul.
Les formules de calcul des pensions liées aux gains sont
très diverses. On peut cependant distinguer deux grandes
formules, chacune ayant plusieurs variantes. Selon la
première, le rapport entre la pension et le gain antérieur
ne varie pas avec l'importance de ce gain mais il varie
généralement avec la durée de l'assurance ou de
l'emploi. Il s'agit de la méthode de calcul la plus
répandue. Dans un certain nombre de pays qui
l'appliquent, le montant de la pension est fonction d'un
pourcentage donné des gains pour chaque année
d'assurance ou d'emploi. Ce pourcentage oscille souvent
entre 1,33 et 2 pour cent. Un taux d'accumulation est
ainsi attribué à chaque année d'assurance et le montant
de la pension est calculé selon la formule suivante:
gain de référence
x
Pension = taux d'accumulation
x
nombre d'années d'assurance
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Gains et période de Le montant du salaire ou
référence du gain de référence utilisé
pour le calcul de la pension
est l'un des éléments
essentiels qui influent sur
son niveau. Le gain de
référence dépendra, d'une
part, des divers éléments
de gain pris en
considération et, d'autre
part, de la période prise en
compte.
La définition des gains varie d'un pays à l'autre. Dans
certains, elle est très large et couvre tous les éléments du
salaire, y compris les suppléments versés en cas d'heures
supplémentaires, les primes, les gratifications annuelles,
les avantages en nature, etc., alors que dans d'autres
seule la partie constante du salaire versée à intervalles
réguliers est prise en compte.
La plupart des régimes fixent une limite supérieure aux
salaires ou aux gains qui peuvent entrer en ligne de
compte pour le calcul du montant d'une pension. Les
salaires ou gains au-delà de ce plafond ne sont plus pris
en considération. Très souvent ce plafond est fixé en
chiffres absolus mais dans certains cas il est déterminé
par référence à des critères tels que le salaire minimum.
Au lieu d'appliquer un plafond pour les gains entrant en
ligne de compte, quelques législations prévoient
explicitement le montant maximal des pensions. Les
variations d'un pays à l'autre du niveau du plafond -
rapporté pour la comparaison soit au PIB par habitant
soit au salaire moyen ou au salaire minimum - sont
considérables. Cela tient à ce que, dans chaque pays, le
niveau du plafond jugé approprié traduit des
considérations d'ordre économique, financier et social et
reflète les intérêts de tel ou tel groupe. Notons aussi que,
dans certains régimes, un plancher est fixé: le montant
des gains pris en considération ne peut être inférieur à
un minimum prescrit.
Le système des «classes de salaire» comprenant chacune
un montant minimal et un maximum, dans lequel les
personnes protégées sont rangées selon leurs gains était
très répandu dans les premiers régimes d'assurance
sociale. Il a été abandonné dans beaucoup de pays mais
subsiste encore dans quelques-uns, notamment dans ceux
en développement. Dans ce système, le gain de référence
n'est pas le salaire effectif de l'assuré mais le salaire
moyen de la classe à laquelle il appartient. Si le nombre
des classes est très élevé, le salaire effectif se rapproche
du salaire moyen de la classe.
Les gains, aux fins de l'assurance-pension, des
travailleurs indépendants peuvent être ceux qui sont
définis par la législation fiscale aux fins de l'impôt sur le
revenu. Mais beaucoup d'autres solutions très diverses
peuvent aussi être appliquées. L'une d'entre elles, que
l'on rencontre dans certains pays en développement,
consiste à classer ces travailleurs dans une grille de
gains forfaitaires, voire de laisser les intéressés choisir le
montant forfaitaire qu'ils souhaitent. Parfois le montant
forfaitaire est le même pour tous.
Le montant d'une pension est, on l'a vu, calculé
généralement en fonction des gains au cours d'une
période de référence dont la durée varie sensiblement
d'un régime à l'autre. Dans plusieurs, elle porte sur la
totalité ou la quasi-totalité de la durée de l'assurance ou
de la carrière professionnelle de l'intéressé. Certains
excluent du calcul les années les moins favorables. Le
plus souvent, la durée est moins longue. Dans certains
régimes elle consiste dans les dernières années
d'assurance ou d'emploi (généralement un à dix ans). Le
salaire moyen de référence peut être également calculé
sur les années «les plus favorables». Parfois celle-ci
doivent être consécutives ou comprises au cours d'une
période déterminée.
Plusieurs législations prévoient une alternative pour le
calcul de la période prise en compte, soit en précisant
que la solution la plus favorable s'applique soit en
laissant au bénéficiaire le choix de la méthode
applicable.
Lorsque la durée de la période de référence est longue
ou lorsque celle-ci est éloignée, le risque existe que les
gains nominaux enregistrés dans les périodes les plus
lointaines ne correspondent plus à l'éventail des gains
prévalant à l'époque de la demande de pension. Pour
résoudre ce problème, de nombreux pays ont pris des
mesures afin de réajuster les gains pris en considération
pour le calcul des pensions.
Périodes d'assurance L'autre élément important
dans la grande majorité des
formules appliquées pour
le calcul du montant des
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pensions est la durée totale
des périodes d'assurance
ou d'emploi.
On a déjà vu que les périodes d'assurance sont celles
pour lesquelles les cotisations ont été payées ou les
périodes d'emploi et que de nombreuses législations
assimilent aux périodes de cotisations d'autres périodes.
Dans de nombreux régimes, le nombre d'années
d'assurance susceptibles d'être prises en considération
pour le calcul du montant d'une pension est limité, de
sorte que les périodes d'assurance dépassant ce
maximum ne donnent droit à aucune majoration de la
pension bien qu'elles aient, par définition, donné lieu à
versement de cotisations. Ces périodes excédentaires
n'entrent en jeu, éventuellement, que pour la
détermination du gain moyen de référence. La durée
maximale varie d'un régime à l'autre: généralement entre
30 et 45 années. Dans plusieurs régimes, elle est
différenciée selon le sexe de l'assuré: pour un gain de
référence égal, la femme obtient ainsi le même montant
de pension avec un nombre d'années d'assurance
moindre.
Pension minimale Les formules de pensions
sont souvent établies de
manière à assurer un
minimum aux
bénéficiaires. Ce minimum
peut être fixé de différentes
manières. Dans les régimes
où existe un plancher des
gains pris en considération
pour le calcul de la
pension, la pension sera
automatiquement calculée
sur la base de ce minimum
lorsque le gain de
référence est inférieur au
plancher. De nombreux
régimes déterminent un
montant minimum en
chiffres absolus. Le
minimum peut aussi être
fixé en fonction d'autres
critères. Par exemple, dans
beaucoup de pays
francophones d'Afrique et
en Amérique Latine, il l'est
en pourcentage du salaire
minimum. D'une manière
générale, le montant de la
pension minimale devrait
être déterminé de manière
à assurer un minimum vital
au pensionné.
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pendant toute leur vie active, en contrepartie de la
pension qui leur est ultérieurement servie.
La question du cumul d'une pension de vieillesse et
d'une activité a pris plus d'acuité dans certains pays avec
le développement du chômage. Il s'agit de savoir si les
bénéficiaires d'une pension de vieillesse ne doivent pas
être découragés de poursuivre ou de reprendre une
activité professionnelle en vue de libérer des emplois.
Mais on constate que nombre de pays souffrant d'un
chômage structurel important autorisent le cumul sans
limitation, sauf lorsque les pensions sont attribuées
avant l'âge normal d'admission à pension. La raison en
est peut-être la conscience que le droit au travail est un
droit fondamental de l'homme et qu'il faut se garder d'y
porter atteinte même indirectement, par le biais de la
subordination du service de la pension à la cessation
d'activité.
Unité 3: Sauvegarde de la valeur réelle
des pensions
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tout particulièrement dans ceux qui sont fondés sur la
primauté des cotisations.
Il va de soi que l'ajustement doit porter aussi bien sur les
salaires passés servant de base au calcul des pensions
(dont la valeur nominale se dégrade d'année en année, ce
qui a évidemment une incidence sur le montant du
salaire moyen lorsque celui-ci, comme dans la plupart
des régimes, est calculé sur les salaires de plusieurs
années) que sur les pensions en cours de paiement.
Comme on le verra d'abord, différentes méthodes
d'ajustement peuvent être utilisées, mais, à l'heure
actuelle, elles sont très souvent remises en cause dans le
cadre des mesures de rigueur affectant les prestations
qui sont prises en vue d'un rééquilibrage du financement
des régimes.
31
acquiert chaque année un certain nombre de points, calculés
en fonction des cotisations versées (c'est-à-dire du montant
du salaire). La pension est égale au nombre de points de
cotisation acquis par l'intéressé au moment de la liquidation
de ses droits, multiplié par la valeur du point de prestation.
Adaptation de principe Selon cette méthode, la loi
se borne à poser le principe
de l'adaptation sans en
préciser les règles et les
modalités. Cette méthode
est en vigueur dans de
nombreux pays surtout
dans le tiers monde. Il
appartient à l'autorité
compétente, dans le cadre
des pouvoirs qui lui ont été
conférés et compte tenu de
la situation financière du
régime, de décider de
l'opportunité, du moment
et du montant de
l'ajustement des pensions
quand le besoin s'en fait
sentir. Dans plusieurs pays
toutefois la loi prévoit la
périodicité minimale selon
laquelle l'ajustement des
prestations devrait en
principe intervenir. Celle-
ci varie en général entre un
et cinq ans.
Suivant les systèmes, il peut être prévu que l'ajustement
des prestations pourra être décidé en cas de variations du
coût de la vie ou du niveau des salaires, ou bien du
salaire minimum, ou encore d'un ensemble de facteurs.
Dans la plupart de ces cas, l'ajustement ne pourra avoir
lieu que si la variation constatée est «sensible» ou
«notable». Un certain nombre de pays, notamment de
pays africains, s'inspirent des dispositions pertinentes
des instruments de l'OIT. Ainsi la convention n° 102
article 66 stipule que «les montants des paiements
périodiques en cours attribués pour la vieillesse ... seront
révisés à la suite de variations sensibles du niveau
général des gains qui résultent de variations sensibles du
coût de la vie». Or, selon les législations de plusieurs
pays africains, les montants des pensions peuvent,
compte tenu des dispositions financières, être modifiés
en raison des variations du niveau général des salaires
résultant d'une variation du coût de la vie et en fonction
de l'augmentation du salaire minimum professionnel
garanti. Plusieurs législations soumettent l'ajustement à
une étude actuarielle préalable faisant ressortir la
situation financière du système de sécurité sociale qui
doit être prise en compte dans cette décision.
Ajustements Le besoin d'adapter les
ad hoc pensions à l'évolution de la
situation économique se
fait évidemment sentir
également dans les pays
dont la législation ne
prévoit pas explicitement
une pareille adaptation.
Dans un certain nombre de
ces pays, il est procédé à
des ajustements de pension
lorsque cela devient
nécessaire. C'est en
particulier le cas de pays
dont les prestations sont
fixées à des taux
uniformes. De temps à
autre, les prestations sont
réajustées en vertu de
mesures spéciales. Pour
certains pays, on note
même une certaine
régularité dans ces
adaptations, par exemple,
chaque année. La méthode
des ajustements ad hoc
était également employée
dans les pays à économie
centralisée avant la
libéralisation de
l'économie.
De même que les pensions à taux uniforme, les minima
des pensions liées aux gains sont, en général, également
augmentés «ad hoc» dans les pays ayant adopté un
ajustement automatique des pensions.
Application des Il semble que dans les
différents systèmes années qui ont précédé la
crise économique, les
d'adaptation
différentes méthodes
33
d'ajustement ont toutes pu
permettre une adaptation
convenable des pensions à
l'évolution des conditions
économiques. Une étude
réalisée par le BIT en
1977, qui portait sur
l'évolution du niveau des
prestations dans douze
pays à économie de
marché, a montré que les
pensions avaient en fait
plus que conservé leur
pouvoir d'achat au cours de
la période 1963-1975, et
cela indépendamment de la
méthode d'ajustement
utilisée.
On estime généralement néanmoins que les systèmes
d'ajustement automatique présentent des avantages
considérables du point de vue des pensionnés, étant
donné que ceux-ci ont la certitude que leurs pensions
sont toujours adaptées aux variations des conditions
économiques, de sorte que leur valeur réelle au moins
est maintenue. Toute adaptation des pensions conduit
assurément à une augmentation des dépenses, mais il est
plus facile d'y faire face si le taux d'ajustement n'est pas
trop élevé, ce qui implique que les ajustements soient
effectués à des intervalles pas trop éloignés.
L'ajournement prolongé des révisions qui peut se
produire dans les systèmes d'adaptation ad hoc accumule
les écarts entre le niveau existant des pensions et le
niveau révisé des pensions, de sorte que le financement
des ajustements nécessaires peut poser de graves
problèmes. En conséquence, l'adaptation peut devenir
très insuffisante. Par exemple, ayant pourtant adopté la
méthode de l'adaptation de principe, les ajustements
opérés depuis l'introduction du régime des pensions ont
été rarissimes et sans rapport avec l'inflation, c'est-à-dire
que les pensions ont progressivement perdu une part
importante de leur valeur réelle.
Aussi la plupart des pays qui ont eu l'objectif de garantir
la participation des pensionnés à la prospérité
économique ont-ils introduit des formules d'indexation
plus ou moins automatiques. Certains pays en
développement, notamment africains, ont introduit un
système mixte relativement efficace. Sans adopter le
principe de l'indexation automatique, ils n'en ont pas
moins retenu une formule permettant un ajustement
systématique de la pension minimale en fonction de
l'évolution du salaire minimum interprofessionnel
garanti. Cette formule apparaît d'autant plus intéressante
que dans certains des régimes considérés, les pensions
minimales représentent, selon les pays, 60 à 90 pour cent
des pensions servies.
Les progrès réalisés d'une manière générale dans le sens
d'une meilleure adaptation ont cependant été freinés
dans un nombre croissant de pays à la suite de la crise et
des difficultés d'ordre financier auxquels les régimes de
pensions sont confrontés.
35
système qui, des prix ou des salaires, retenait la plus
forte hausse pour adopter l'indexation sur les prix. Un
pays a supprimé la référence spéciale à la progression du
niveau de vie des travailleurs en activité. Plusieurs pays
ont remplacé l'indexation sur le salaire brut par
l'indexation sur le salaire net.
Une autre approche utilisée par certains pays a été de
différer la revalorisation de pensions. Par exemple,
plusieurs pays ont reporté dans le temps l'effet de
l'ajustement en suspendant l'indexation pour une certaine
période. D'autres ont reporté les dates d'ajustement des
prestations.
Une troisième approche a consisté dans le plafonnement
de la revalorisation des pensions. Elle a été utilisée dans
différents pays. La technique utilisée dans certains pays
à très forte inflation, sur la suggestion des institutions
financières internationales, a été de remplacer la
revalorisation proportionnelle au montant de la pension
(par exemple 50 pour cent) par une augmentation
uniforme. Cette technique a assurément permis de
réduire l'accroissement des dépenses de pensions en
valeur nominale mais, répétée à plusieurs reprises, elle a
pu conduire à une quasi-uniformisation du montant des
pensions, ce qui est une conséquence regrettable dans un
régime d'assurances sociales où les pensions sont en
principe liées aux salaires.
Enfin, certains pays ont modifié la période prise en
compte. Par exemple, dans un pays, la progression des
prestations est liée désormais à l'évolution prévue de
l'indice de l'année en cours et non plus aux variations
passées de l'année précédente. Dans d'autres pays,
l'indexation s'est faite non plus sur l'évolution passée des
prix mais sur leur évolution prévue.
Ces mesures constituent une réponse ponctuelle aux
difficultés financières. Mais la remise en cause des
méthodes d'adaptation présente des inconvénients
notables. D'abord certaines de ces mesures ne produisent
des effets qu'à court terme. Ainsi dans les régimes de
pensions liées aux gains où les prestations suivent
l'évolution des salaires, le report ou la suspension de
l'indexation n'a que des effets passagers. Mais surtout
l'effet cumulé dans le temps de pareilles mesures se
traduira par une dégradation progressive du niveau de
vie des personnes âgées et par des inégalités entre eux
selon les dates de liquidation de leur pension. En outre,
une indexation restreinte sous une forme déguisée risque
de saper la base contractuelle des régimes de pensions et
d'entraîner à la longue une perte de confiance.
37
Guide du formateur
1. Objectif général
2. Objectifs spécifiques
39
C. Freinage de la pens
revalorisation des pensions ions
41
POINTS CLÉ/ACTIVITÉS MÉTHODE MEDIA DURÉE
12. Présentation en séance plénière et Discussion Tableau à feuilles 60 min.
évaluation du travail de groupe mobiles
1. Objectif
45
Si l’abaissement de l’âge normal d’admission à
pension a été fixé, quels sont les critères spécifiques
justifiant l’abaissement de l’âge d’admission à
pension inférieur à l’âge normalement prévu pour les
travailleurs? Dans chaque cas, dites de combien
d’années l’âge a été abaissé et la manière dont cela
peut influencer le taux de la pension. Vous pouvez
utiliser le formulaire n° 1 pour la présentation en
séance plénière.
La législation de certains pays autorise expressément
les personnes protégées à anticiper ou à ajourner leur
âge d’admission à pension ou de faire des démarches
pour réduire leur emploi à plein temps par étapes.
Quelles sont les mesures destinées à remplacer l’âge
obligatoire de la retraite et à laisser le choix de l’âge
auquel partir à la retraite de la part des travailleurs?
Vous pouvez utiliser le formulaire n° 2 pour la
séance plénière.
3. Séance plénière
DIFFÉRENCIATION EN CAS
Formulaire nº 2
47
Personnalisation de l’âge d’admission à
pension
Retraite
anticipée _________
_________ _________
_________ _________
_________ _________
_________ _________
_________ _________
_________ _________
_________
Ajournemen
t de la _________
retraite
_________
_________
_________
_________
_________
_________
_________
_________
_________
_________
_________
_________
_________
Retraite
progressive _________
_________ _________
_________ _________
_________ _________
_________ _________
_________ _________
_________ _________
_________
49
Activité nº 2:
Calcul des prestations de vieillesse
Durée du travail: 45 minutes
1. Objectif
3. Séance plénière
51
Formulaire
53
Activité nº 3:
Ajustement des pensions
Durée du travail: 60 minutes
1. Objectif
2. Travail individuel
3. Travail de groupe
55
Liste des transparents
1. Plan du module
2. Plan du module
3. Plan du module
4. Plan du module
5. Plan du module
6. Plan du module
7. Plan du module
8. Âge d’admission à pension et âge de la retraite
9. Critères généraux pour la fixation de l’âge
d’admission à pension
10. Facteurs influençant l’âge d’admission à pension
11. Abaissement de l’âge d’admission à pension:
critères spécifiques
12. Assouplissement de l’âge d’admission à pension
13. Versement en capital
14. Méthodes de calcul des pensions
15. Pensions à taux uniforme et non liées aux gains
16. Pensions liées aux gains
17. Calcul des pensions liées aux gains
18. Gain et période de référence - Moyen et durée de
l’assurance
19. Quelques considérations sur les pensions et
l’exercice d’une activité
20. Pensions et fluctuations économiques
21. Techniques d’adaptation des pensions
22. Adaptation systématique
23. Adaptation de principe
24. Ajustement ad hoc
25. Différentes approches pour ralentir la
revalorisation des pensions