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LE COWORKING, UN BUSINESS EN PLEINE MUTATION

Les espaces de travail partagés déferlent sur l’Hexagone, dans les grandes métropoles, mais aussi dans les campagnes. En prenant des formes de plus
en plus variées.

La folie des bureaux partagés souffle sur l’Hexagone. Arrivé en France


au tournant des années 2010, le coworking a vu son marché tripler ces
trois dernières années, selon Patrick Levy-Waitz, président
de la fondation Travailler autrement, qui estime à 2 000 le nombre
de ces espaces dans notre pays. « Le marché du travail compte de plus
en plus de travailleurs indépendants qui cherchent des lieux
où  construire des relations, décrypte ce spécialiste. Le consultant free-
lance, par exemple, utilisera les services de son voisin d’open space,
spécialiste de communication. »

A Paris, les espaces de travail partagés représentent désormais entre


1,2 et 1,3% de l’offre de bureaux, contre 8% à Londres et Amsterdam.
Terrain de jeu privilégié des gros acteurs du secteur - l’américain
WeWork, le français Wojo (ex-Nextdoor), Spaces ou encore Morning le phénomène gagne désormais les petites villes et les zones rurales et
Coworking -, la capitale voit fleurir de nombreux lieux au design périurbaines. L’occasion rêvée pour le gouvernement d’en faire un
soigné, avec leurs conciergeries, leurs cours de fitness, leurs espaces outil pour dynamiser les « territoires ». En juin 2019, il a annoncé la
de restauration… Un mix qui séduit au-delà des freelances. « Notre création d’un Conseil national des tiers-lieux et le déblocage de 150
cœur de cible, ce sont les TPE et les start-up en quête d’espaces millions d’euros. Objectif : faire émerger 300 « fabriques des
flexibles, capables de s’adapter facilement à leur développement », territoires », véritables têtes de réseau, à l’horizon 2022.
souligne Stéphane Bensimon, le DG de Wojo. Même les grandes
WeWork, leader malgré la tourmente
entreprises s’y mettent et y installent des équipes projet
ou des départements entiers de R&D. La licorne américaine, installée en France depuis avril 2017, est
aujourd’hui leader sur le marché hexagonal avec 11 plateformes de
« Les grands noms du coworking occupent le devant de la scène, mais
coworking en activité à Paris. Si elle a défrayé la chronique à
l’immense majorité des espaces partagés appartiennent à des acteurs
l’automne, avec la révélation de sa survalorisation financière et l’échec
privés indépendants », nuance toutefois Patrick Levy-Waitz. Près
de son introduction en bourse, l’entreprise affirme vouloir continuer
de la moitié d’entre eux n’offrent qu’une vingtaine de postes de travail.
son expansion dans la capitale malgré la restructuration en cours.
Surtout, après Paris et les grandes métropoles régionales,
« Nous constatons une forte demande à Paris, où nous projetons possibilité de travailler partout où ils se trouvent grâ ce à ces espaces
l’ouverture de 5 nouveaux espaces collaboratifs en cette année », déployés dans les hô tels de notre actionnaire Accor. » 300 lieux ont
indique Audrey Barbier-Litvak, DG en charge de l’Europe du sud. déjà ouverts en France. Ils devraient être bientô t un millier dans toute
l’Europe, selon Wojo.
En pleine tourmente, la start-up n’en clame pas moins haut et fort ses
atouts : une communauté mondiale riche de 600.000 adhérents dans Coworking des villes, coworking des champs
33 pays, et 43% de son activité assurée par des entreprises, petites ou
grandes, en quête de flexibilité, loin des baux commerciaux classiques Que ce soit à Méré (Yvelines), Clisson (Loire-Atlantique), ou dans la
à durée fixe. Son nouveau concept, WeWork Labs, lancé en 2019 commune vendéenne des Essarts-en-Bocage : la vague du coworking
à  Paris dans le quartier de la Grande Bibliothèque, s’inspire des gagne aussi les zones rurales ou périurbaines. « En région, on a plus
pépinières en proposant d’aider les start-up à se lancer en leur souvent affaire à des lieux hybrides, précise Patrick Levy-Waitz, qui
fournissant le lieu, la communauté et les « ressources éducatives ». associent toutes sortes d’autres activités au coworking. » C’est le cas
de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais, où l’ancienne gare SNCF a été
Wojo multiplie les « spots » reconvertie par la communauté d’agglomération en un espace
collaboratif, baptisé La Station.
Start-up née en 2017 au sein du groupe Bouygues Immobilier, Wojo
(anciennement Nextdoor) exploite 9 sites à Paris et 2 à Lyon, sur des Dans ses locaux modernes et fonctionnels, inaugurés en novembre
superficies allant de 4.000 à 10.000 mètres carrés. « A cô té des espaces dernier, on y trouve à la fois un fablab, un espace de coworking, des
de coworking pur, complètement ouverts, les bureaux fermés loués bureaux privatifs, une salle de conférences, et bientô t une
par les entreprises représentent plus de la moitié de nos mètres conciergerie, ainsi qu’une offre de restauration sur le pouce. « Notre
carrés », précise Stéphane Bensimon, le DG France. objectif, c’est de favoriser les rencontres entre les entrepreneurs, les
télétravailleurs, les étudiants, les navetteurs…, afin de faire naître des
La société, désormais joint-venture de Bouygues et du groupe hô telier projets qui s’enracineront ici, à Saint-Omer », raconte Stéphane
Accor, veut continuer d’essaimer dans les grandes métropoles Deveaux, le directeur de La Station, qui figure parmi les lauréats du
régionales, avec une ouverture prochaine à Lille, mais aussi s’étendre à premier appel à projets lancé par le gouvernement. Une manière pour
l’international avec un premier espace à Barcelone. Son nouveau credo cette ville de 15.000 habitants de rééquilibrer sa relation avec la (très
: accompagner les travailleurs nomades avec un réseau inédit de attractive) métropole lilloise, située à 70 kilomètres de là , et de créer
coworking, les Wojo Spots. « Nous voulons donner à nos membres la son propre écosystème.
LES QUESTIONS
Répondez aux questions.
1. Qu'est-ce que c'est « le coworking » ?

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2. Qui peut utiliser des espaces de coworking ?

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3. Pourquoi le coworking se développe si bien ?

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4. Quels sont les avantages et les désavantages des espaces de coworking ?

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Vrai ou faux ?
Le coworking a la cote.

Le coworking est plus populaire en France qu'en Angleterre.

Les freelances recherchent des espaces adaptables.

Le coworking n'existe qu'en villes.

WeWork prospère bien en bourse.

WeWork ne fonctionne qu'en France et aux É tats-Unis.

Wojo rivalise avec Accor.

Les espaces de coworking ont pour le but de favoriser les rencontres entre les entrepreneurs.

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