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Avril 2017 | N° 22

Dossier Art nouveau

Varia La propriété Le Fébure


Remigio Cantagallina
s e n i o m i r taP s e l l e x u r B

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Henry van de
dossier

Velde et le
Bloemenwerf
Le devenir d’un
chef-d’œuvre
insolite

Françoise AUBRY
Conservatrice du Musée Horta

Façade latérale du Bloemenwerf (© AML).


Chef-d’œuvre unique de l’architecture Art nouveau, le Bloemenwerf,
conçu en 1895 par Henry van de Velde pour répondre à sa vision du Beau,
vient de trouver un nouvel acquéreur conquis par la singularité
de l’édifice.  Alors que, préalablement à des travaux de restauration rendus
nécessaires par plusieurs années d’abandon, les études scientifiques du bâtiment
sont en cours, l’auteure de l’article nous livre une analyse fine de la nature même de
cette œuvre architecturale qui fut précisément la source de son intérêt inextinguible
et de son engagement indéfectible pour l’Art nouveau.

« Le Bloemenwerf, auquel l’atta- temps qui s’écoule. Lorsqu’il doit la chaussée qui longeait le terrain
chait toujours un puissant sentiment quitter, en 1900, le Bloemenwerf2 où je venais de construire notre villa.
de tendresse, avait été le lieu de sa pour raison d’affaires et s’implan- Il s’arrêtait, levait la tête ahurie, se
seconde naissance, spirituelle, et lui ter en Allemagne, il emporte un retournait en cherchant s’il n’y avait
avait donné la clef d’une Europe nou- « souvenir de constante euphorie personne à qui communiquer son
velle dont l’image n’avait cessé de et de printemps et d’étés toujours désarroi. S’il s’agissait de deux ou
l’animer ». radieux »3. L’espoir du couple van plusieurs promeneurs, ils s’interpel-
de Velde (fig. 1) de revenir, fortune laient, gesticulaient, renfrognés ou
A. M. Hammacher, 19931 faite, à Uccle fut déçu et la maison hilares selon les circonstances […].
passa dans d’autres mains, le jar- La désapprobation était unanime. »4
Le texte qui suit revêt à mes yeux din fut amputé partiellement, les La simplicité de la maison paraissait
une importance particulière car il environs bâtis et le chemin de terre provocante et désarçonnait les pas-
me permet de revenir à la source sur lequel s’éloignaient les invités sants plus habitués au pittoresque
même de mon intérêt pour l’Art les plus divers (artistes, critiques des villas à tourelles, aux façades de
nouveau. En 1974, j’ai choisi comme d’art, savants, hommes d’affaires) briques colorées surmontées de toi-
sujet de mémoire à présenter en est devenu une rue livrée à la cir- tures à pentes variées. Henry van de
Histoire de l’Art et Archéologie culation automobile. Le charme tout Velde proposait une explication à ce
à l’ULB : « Henry van de Velde et campagnard du lieu s’est dissipé. phénomène : « un tel dépouillement
le Bloemenwerf ». Arrivée quasi- éveillait le soupçon d’une pensée qui
ment à la fin de ma carrière comme ne pouvait être que subversive »5.
conservatrice au Musée Horta, cet Une maison qui dérange  Bruxelles Patrimoine N°022 - avril 2017
article me permet de revenir sur J’ai senti que le potentiel candidat
l’œuvre d’un créateur qui a ouvert Lorsque les enfants des seconds à l’achat en 2016 éprouverait un
mon esprit, en proclamant que propriétaires qui ont succédé à van sentiment finalement assez voi-
« L’Art est l’ornement de la vie ». de Velde ont mis récemment la mai- sin : la situation de la villa dans
son en vente, j’ai eu le sentiment une commune prospère implique
Henry van de Velde, en construisant qu’elle avait conservé son pou- une valeur immobilière élevée que
une maison, un foyer, avait démon- voir de déranger et me suis rappe- contredit « l’inconfort » de la mai-
tré que l’art ne s’incarne pas seu- lée l’anecdote racontée par van de son en regard des normes et goûts
lement dans un tableau que l’on Velde dans ses mémoires : « nous actuels. Comment même imagi-
accroche au mur, dans une sculp- nous sommes souvent plus à don- ner les multiples appareils d’une
ture que l’on pose sur un socle, ner à nos invités l’édifiant spectacle cuisine équipée là où Maria Sèthe
mais qu’il peut donner une cou- de la manifestation hostile que pro- se penchait sur le fourneau et des
leur et une forme à la vie quo- voquait le Bloemenwerf sur le pas- salles de bains rutilantes rem-
tidienne, à un enchantement du sant qui montait seul, à pas courts, plaçant la pièce aux murs nus

045
Henry van de Velde et le Bloemenwerf

C’est d’ailleurs lors d’une invitation


à Cadzand (Zélande, Pays-Bas) en
1893, par Van Rysselberghe, que
van de Velde put faire plus ample
connaissance avec Maria qu’il avait
aperçue aux salons des XX ou chez
le peintre lui-même qui lui prodi-
guait des leçons de dessin. À cette
occasion – selon ses mémoires –
il lui avoua son souhait de renon-
cer à la peinture et de participer à
la renaissance des métiers d’art,
souhait nourri entre autres par ses
lectures de William Morris et de
Ruskin. La jeune femme lui prêta
une oreille d’autant plus attentive
qu’elle s’est déjà rendue en jan-
vier en 1893 dans le magasin de
Fig. 1 Morris à Londres. Elle propose
Henry van de Velde et Maria Sèthe posant dans la galerie du 1er étage. À l’arrière, une que lors d’une prochaine visite en
statue de George Minne, Le Grand Agenouillé (1898). Les murs sont recouverts d’un papier
peint quasi abstrait publié dans L’Art Décoratif en octobre 1898 (© AML). Angleterre, van de Velde la charge
de glaner des renseignements
où un bassin en zinc accueillait le beauté et l’intérêt qu’éveillent l’ar- qui lui seraient utiles. Elle retour-
bain des enfants ? Et de surcroît la chitecture et le mobilier. Henry van nera donc chez Morris pour solli-
maison est classée depuis 1983. de Velde, quant à lui, chargeait cha- citer des échantillons de tissus et
Heureusement, celle-ci a finalement cun de ses choix d’une vertu morale de papiers peints que souhaite van
trouvé des acquéreurs qui en sont et exemplaire que les scénogra- de Velde pour illustrer ses cours à
tombés amoureux. Cette période phies actuelles les plus intelligentes l’Académie d’Anvers. Dans le cour-
assez longue durant laquelle le auraient peine à ressusciter alors rier qu’elle adresse à son futur
Bloemenwerf est resté en vente même que des images de la maison, époux après sa mission, elle évoque
m’a fait réfléchir aux difficultés de de son jardin, de l’intérieur et de la William de Morgan et Philippe Webb
conservation de tels lieux vidés de vie familiale ont été conservées. (qui a construit en 1859 la Red House
leur âme, une fois les habitants pour William Morris et son épouse,
envolés avec leurs biens mobiliers. Jane Burden, un des modèles, sur
Dans cette maison où tout avait été Histoire d’une rencontre le plan des idées, du Bloemenwerf)
choisi par le couple avec une fer- artistique aux accents ainsi que les papiers peints d’Essex
veur que nourrissait la conviction britanniques and Co et les illustrations de
que le décor autour de soi doit irra- Beardsley7.
dier santé et moralité, la laideur était Le Bloemenwerf est le résultat
considérée comme un des fléaux d’une rencontre, dans le milieu
contre lequel l’humanité devait lut- artistique bouillonnant de l’avant- Premiers pas comme
ter. Le Bloemenwerf incarnait donc garde bruxelloise, entre un peintre, « artisan »
« l’apostolat » auquel van de Velde membre du Cercle des XX depuis
voulait consacrer sa vie. 1888 et une jeune femme bour- En présentant aux XX, en 1893, une
geoise, éduquée avec raffinement, tapisserie La Veillée d’Anges (Zürich,
Si l’on avait souhaité transformer au sein d’une famille mélomane 6. Museum fur Gestaltung) dont il avait
le Bloemenwerf en maison-musée, Le peintre Théo Van Rysselberghe, renoncé à exécuter le motif en pein-
comment faire renaître, voire évo- autre vingtiste, peint les portraits ture 8, van de Velde souhaite désor-
quer, la communauté de pensée et des sœurs Sèthe dont celui de mais se revendiquer comme un
l’idéal qui portait le couple. Dans la Maria, à l’harmonium, accroché artisan. En Angleterre depuis 1888,
maison personnelle de Horta deve- dans le hall du Bloemenwerf, qui les expositions de la Arts and Crafts
nue musée en 1969, la personnalité accompagnera les van de Velde Exhibition Society y faisaient décou-
de l’architecte s’efface derrière la durant toute leur vie. vrir le renouveau de la tapisserie et

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L’Artistic House avait choisi du jaune pâle et pour le construisant sa maison en autodidacte,
salon à l’étage, un jaune bouton d’or avec l’espoir de pouvoir aussi dessiner
Les commandes de renseignements qui contrastait avec le plafond peint pour elle tous les objets de la vie quoti-
qui émanaient de van de Velde se par Godwin et Whistler de dragons et dienne sans oublier les toilettes de son
basent principalement sur la revue The de plumes de paon. Quant au fumoir, épouse, Henry van de Velde poursuivait
Studio dont le premier numéro paraît les murs étaient recouverts d’un papier l’objectif de lutter contre la laideur, un
en avril 1893 Tous les chercheurs peint de Morris, rouge et or. fléau de l’humanité selon lui9.
qui ont étudié Henry van de Velde ont
voulu éclaircir les raisons qui avaient Avec cette intuition qui le servira puis-
samment au cours de sa vie, van de NOTES
poussé le peintre à abandonner la pein-
ture pour se consacrer à l’ornemen- Velde perçoit que la maison artistique
1. « ...ainsi une belle maison est la
tation du livre et aux arts décoratifs. est un enjeu qui lui permettra de se manifestation du raffinement du
La lecture des premiers numéros du déployer et d’acquérir une stature ori- tempérament artistique de ses
ginale. Car comment rivaliser dans le propriétaires » GIBSON, J. S.,
The Studio a dû ouvrir bien des pers- « Artistic Houses », dans The Studio, n° 6,
pectives à van de Velde, notamment domaine de la peinture avec Seurat, septembre 1893, à la p. 215.
l’idée de l’« Artistic House » qui affirme Gauguin ou Van Gogh ?
2. Un ouvrage a été consacré récemment
que « …so is a beautiful house the mani- à cette rue de Chelsea où s’établirent
festation of the refinement of its owner’s Dans Déblaiement d’Art qu’il publie de nombreux artistes : COX, D., The
en 1894 (mais rédigé en mars-avril street of wonderful possibilities.Whistler,
artistic temperament »1. Un principe qui Wilde & Sargent in Tite Street, Frances
fait écho au thème des conférences 93 et février 94), van de Velde affirme Lincoln Publishers Ltd., Londres, 2015.
d’Oscar Wilde House Beautiful : celui-ci, qu’émerge une aspiration à un décor
3. « chaque chaise est un sonnet en ivoire
au moment de construire sa maison correspondant à l’état d’âme que nous et la table est un chef-d’œuvre de
Tite Street2 à Chelsea, avait fait appel apportons4. L’art du futur sera celui qui couleur perle », Lettre de Wilde à son
« abandonne toute forme qui ne le des- architecte E.W. Godwin en mars 1885.
au peintre James Mc Neill  Whistler,
qui allait être son voisin, pour l’aider à tinerait qu’à un seul d’entre nous »5, 4. VAN DE VELDE, H., « Déblaiement
ce qui signifie la fin du tableau, de la d’art », in La Société Nouvelle, CXII,
décorer sa maison. Whistler répliqua avril 1894, p. 453.
qu’il était temps pour Wilde de mettre statue. L’année suivante, van de Velde
poursuit et éclaircit son raisonnement 5. Idem, p. 455.
lui-même en application ses théo-
ries. La maison des Wilde fut achevée dans les Aperçus en vue d’une synthèse 6. VAN DE VELDE, H., Aperçus en vue
d’art et conclut que le lieu ou l’homme d’une Synthèse d’Art, Vve Monnom,
début 1885. Sous l’influence de l’archi- Bruxelles, 1895, p. 31.
tecte Edward William Godwin qui avait qui glorifiera le mieux son individua-
lité, c’est le foyer « que chacun de 7. Ibidem.
construit la maison-atelier de Whistler
(1877), Wilde a choisi de peindre la salle nous édifiera selon sa volonté, selon 8. « pour produire un art sain, on doit
son cœur »6. Le décor doit cesser de vivre dans un environnement sain,
à manger dans différentes nuances de le premier devoir de l’artiste est
blanc avec de rideaux blancs brodés de représenter « l’argent qu’il a coûté et d’écarter la laideur de lui », « An
soie jaune. Il crée un poème non plus pas autre chose »7. En 1893, The Studio interview with Mr. Charles F. Annesley
ne disait rien d’autre : il faut éviter le Voysey, architect and designer », in The
en alignant des mots sur une feuille, Studio, I, n° 6, september 1893, p. 234.
mais en assemblant les éléments de « symbolisme of money » et « to produce
healthy art one must have healthy sur- 9. Dossier FSX 47, Fonds Henry van de
son décor : « each chair is a sonnet in
Bruxelles Patrimoine N°022 - avril 2017
Velde, Bibliothèque royale de Belgique.
ivory and the table is a masterpiece in roundings; the first effort an artist should
pearl »3. Pour son bureau, l’écrivain make is to sweep ugliness from him »8. En

de la broderie. Le premier président félicitations au couple sous la forme de l’Angleterre dans l’esprit des
de la société, Walter Crane, dessi- de cartes postales drolatiques aux deux créateurs qui collaboreront
nait des cartons de broderie pour lignes vermiculées dont deux motifs ensuite à des projets d’arts déco-
son épouse, tout comme van de évoquent le Mouvement esthé- ratifs (comme le fumoir présenté
Velde le fera pour Maria Sèthe. tique anglais – la plume de paon – chez Bing en 1895) ou d’édition
et les Arts and Crafts – un vol d’oi- comme Also sprach Zarathustra de
À l’automne 1893, Madame Sèthe seau (thème fréquent chez Voysey). Nietzche (1908). Henry van de Velde
donne sa bénédiction aux fiançailles. Les cartes témoignent de la pré- et Maria Sèthe se marient le 25
Lemmen adresse en novembre ses sence permanente à ce moment-là avril 1894 à Knokke et s’installent

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Henry van de Velde et le Bloemenwerf

provisoirement dans la maison de


Mme Sèthe à Uccle (Dieweg 62).
Sollicité par sa belle-mère, van de
Velde crée ses premiers meubles
et se souvient dans ses mémoires
« qu’ils se différenciaient peu de la
production du groupe anglais Arts
and Crafts » 9.

Il a pu voir, peu avant, la présenta-


tion, au premier salon de La Libre
Esthétique, du cabinet de travail
de Serrurier-Bovy qu’il crédite
d’avoir été « le premier à recon-
naître l’importance révolution-
naire des artistes, artisans et fabri-
cants anglais et le premier à créer
sur le continent des meubles selon
une esthétique nouvelle »10. Pour Fig. 2 Fig. 3
son magasin à Liège, Serrurier Grille en bois protégeant l’accès de Carreaux de céramique de Willy Finch
l’escalier de la cave (2016 © P. Schmückle utilisés pour une cheminée (2016
avait noué d’étroits contacts avec von Minckwitz). © P. Schmückle von Minckwitz).
l’Angleterre et notamment avec la
firme Liberty. Mais d’emblée van
de Velde évite les lourdeurs qu’af- qui les avait charmés. Mais il ne Au Bloemenwerf, van de Velde recrée
fectent souvent les premières s’attarde pas sur tous les traits que la même atmosphère sereine et
créations de l’ébéniste liégeois, la maison emprunte à l’architec- dépouillée (fig. 2 et 3), juxtaposant
notamment les pieds tournés, ture anglaise qu’il avait découverte de façon très graphique la grille
les entretoises pesantes, les cro- aussi grâce à The Studio. En avril de bois qui protège l’escalier de la
chets, les becs, les pieds enrobés 1894, R. A. Briggs fait l’éloge du cave, la trame régulière faite de
de sabots encombrants. Dans ses bungalow12 : « an artistic little dwel- flèches de la rampe de l’escalier et
meubles les plus réussis, il cherche ling cheaply but soundly built » dont des balustrades, les petits carreaux
le dépouillement, visant à enle- le plan est composé de manière à en verre pour les portes et en céra-
ver toute « mauvaise graisse » qui assurer un « complete comfort with a mique pour le manteau de la chemi-
empâterait la structure. Il retient la feeling of rusticity and ease ». Il met née du hall.
simplicité des meubles anglais. l’accent sur le « hall-sitting room » :
« a useful and economical arrange- Le triple pignon, décoré de planches
ment… who can be used for a variety peintes en vert, du Bloemenwerf
Un concept of purposes » et conseille l’usage de rappelle aussi les façades de
architectural novateur « large bay windows » préférables Voysey ainsi que la fenêtre de la
aux balcons car « more suitable to salle à manger en saillie accrochée
Van de Velde semble ne pas avoir our incertain climate »13. Il suffit de à l’angle (fig. 4a, 4b et 4c). À Walnut
nourri de grands doutes quant à feuilleter The Studio pour décou- Tree Farm, Castlemorton (1890), les
sa capacité de se transformer en vrir une cage d’escalier de Charles pignons enchâssent une fenêtre
architecte : « il suffisait de s’en A. Voysey dont la rampe présente à petits carreaux longue et basse
remettre à la conception ration- des balustres aux profils angu- comme celle qui éclaire la galerie à
nelle, à la logique du bon sens »11. laires simples, rompant avec la l’étage du Bloemenwerf. Dans l’ar-
Dans ses mémoires, il affirme que tradition des bois tournés, et dont ticle de Briggs cité plus haut appa-
sa future demeure devait s’apparen- le départ est surmonté d’un petit raît une forme de pignon identique15
ter aux maisons anciennes situées plateau débordant14. La porte du à celle que van de Velde a retenue.
en bordure de canaux que le couple palier ouvre sur une pièce large- Il ne reprend pas le strict triangle
avait admirées lors de son voyage ment éclairée par des fenêtres à préféré par Voysey. Le porche
de noces en Hollande et dont l’une petits carreaux (14-16, Hans Road, couvert est de rigueur dans les
portait le nom de « Bloemenwerf » Knightsbridge, 1891-1892). constructions anglaises ainsi que

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Fig. 4a, 4b et 4c
Dessins aquarellés du Bloemenwerf. Les
couleurs des matériaux paraissent fidèles
à la réalité (coll. particulière).

les tonneaux en bois qui, de part et


d’autre, recueillent l’eau des gout-
tières, en affichant leur rusticité :
un détail que l’on trouve dans un
dessin de cottage par Voysey publié
dans The Studio16 où l’on précise
aussi que les boiseries sont peintes
en vert pour s’harmoniser avec le
vert des arbres environnants. Les
murs cimentés sont, quant à eux,
blanchis à la chaux.

Lorsque l’on considère le plan du


Bloemenwerf, on perçoit immé­
diatement le désir de van de Velde
de faire du hall, ouvert sur deux
étages et surmonté d’une verrière
plate (fig. 5), un cœur à la fois pro- Bruxelles Patrimoine N°022 - avril 2017
tégé par une couronne de pièces et,
dès que l’on ouvre les portes inté-
rieures et que la lumière en prove-
nance des fenêtres jaillit, ouvert sur
le jardin. Les contours de la mai-
son forment un octogone irrégulier,
aux angles obtus très ouverts dont
la conséquence est la création de
pièces de forme insolite. La porte
d’entrée donne sur un vestibule
fermé à l’autre extrémité par une
Fig. 5 porte donnant sur le hall central ;
Le hall, ouvert sur deux étages et la lumière traverse pourtant grâce
surmonté d’une verrière plate (2016
© P. Schmückle von Minckwitz). aux impostes vitrées des portes.

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Henry van de Velde et le Bloemenwerf

Fig. 6
Bow-window du pan coupé droit de la façade avec des fenêtres à guillotine. La fenêtre ouverte au dessus de la porte de la cuisine n’est
pas originale. (Ch.Bastin et J. Evrard © SPRB).

Henry van de Velde tire un effet lumière à la salle à manger (fig. 6). souvient avec plaisir que le passant
raffiné de la porte d’entrée d’une La cuisine, qui jouxte la salle à ou le visiteur « pouvait voir [derrière
grande simplicité, sans mou- manger, a un accès direct au jardin ces fenêtres] d’étranges choses : un
lure aucune, peinte en deux tons, (la demande d’autorisation de bâtir homme en blouse de travail penché
dont le motif du grillage de l’im- prévoyait un auvent au-dessus de sur une table, des rayons de biblio-
poste est repris dans les petites cette porte). À l’angle gauche, éclai- thèque couverts de livres et une
fenêtres éclairant les toilettes et rée par une fenêtre en façade avant presse à bras dont on reconnaissait
le vestiaire. Le panneautage des et une autre percée dans la façade distinctement le levier ». Il aurait
portes fait écho à celui du dossier latérale, se trouvait une « chambre pu ajouter qu’il y travaillait, parfois
des bancs posés sur la terrasse. de travail », à laquelle succédaient enveloppé par la musique du piano
Dans ses mémoires17, van de Velde une chambre à coucher et une salle de Maria (fig. 8).
évoque les tonalités de la maison : de bain. À l’arrière de la maison,
bistre des enduits, l’alternance des un grand atelier, pourvu de ver- Un des détails architecturaux les
gris et vert foncé des boiseries des rières basculantes, était séparé du plus spectaculaires de l’étage est
pignons, des portes et des volets, le hall par le mur d’appui de l’esca- sans conteste la cage vitrée posée
gris-amarante des ardoises du toit lier mais était accessible depuis ce sur consoles faisant saillie sur la
auxquelles il faut ajouter le soubas- même hall grâce à une baie qu’un façade latérale gauche (fig. 9). Elle
sement en pierre grise à appareil- simple rideau pouvait clore (fig. 7). correspond, à l’intérieur, à deux
lage rustique qui vient corriger la À l’étage, la galerie au-dessus du pièces et est située à une hauteur
pente du terrain. Sur le plan coupé porche était utilisée comme bureau telle qu’elle ne permet pas de s’y
droit de la façade est accroché un où van de Velde s’est plu à y poser installer sans une échelle. Cet élé-
bow-window avec fenêtres à guil- pour des photos, cet endroit offrant ment qui ajoute une note pittoresque
lotine qui apporte une abondante une vue dominante sur le jardin. Il se à la façade n’a pas encore révélé

050
Fig. 7 Fig. 8
La galerie où van de Velde aimait travailler avec, à l’arrière-plan, la presse utilisée pour Maria Sèthe jouant au piano. Photo vers
l’impression de certains de ses écrits (© AML). 1899 (© AML).

son utilité dans l’usage de la pièce. couleurs devaient être choisies avec satisfaire d’accords de couleurs qui
Peut-être n’était-il là que pour s’ab- un soin jaloux : l’œil de peintre de van « n’auraient pas été en correspon-
sorber dans la contemplation des de Velde, qui avait participé à l’en- dance » avec les œuvres d’art accro-
silhouettes des grands arbres envi- gouement de ceux qu’on appellera chées aux murs (estampes japo-
ronnants avec le ciel en toile de les « néo-impressionnistes » pour le naises, katagami, tableaux de Seurat
fond. Les principales modifications pointillisme (Seurat, Luce, Signac, et de Van Rysselberghe). Les har-
qui seront apportées aux façades, Van Rysselberghe), ne pouvait se monies de couleurs trouvées dans
après le départ des van de Velde,
consistent dans le percement d’une Fig. 9
fenêtre au-dessus de la porte de la En saillie sur la façade latérale gauche de la maison, la cage vitrée posée sur consoles
(© AML).
cuisine et l’ajout d’un étage au-des-
sus de l’atelier en façade arrière.

Un souci
décoratif extrême

À l’intérieur du Bloemenwerf, van


de Velde traite le décor des murs
avec une grande subtilité : des fonds Bruxelles Patrimoine N°022 - avril 2017
neutres délimités par une mou-
lure pour mettre en valeur l’accro-
chage des tableaux et dessins, des
frises discrètes pour souligner une
moulure ou une plinthe comme
seule décoration (atelier du rez-
de-chaussée), papier peint au motif
chargé utilisé en frise (Dahlia dans
le hall d’entrée) ou recouvrant entiè-
rement des pans de mur (combinai-
son de lignes à la limite de l’abs-
traction dans la galerie au premier
étage) ou la totalité d’un espace
(Ancolie dans la salle à manger). Les

051
Henry van de Velde et le Bloemenwerf

Fig. 10
La salle à manger avec le mobilier dessiné par van de Velde. La vaisselle ancienne en étain sera remplacée ensuite par ses
propres créations. Sur la table, un exemplaire en bronze du Petit Blessé de George Minne (1889) (© AML).

la nature devaient, selon les néo-im- monies de teintes poussé parfois sion dans le domaine puisqu’il avait
pressionnistes, céder le pas à de jusqu’à la manie. Rien n’y échappe ; déjà conçu du mobilier pour l’habi-
purs arrangements de lignes et de ni personne […]. Sacrifiant la gas- tation de sa belle-mère. Les photos
couleurs basés sur des recherches tronomie aux mariages de cou- conservées de ses premières créa-
scientifiques (dans les domaines leurs complémentaires, on sert des tions montrent des formes assez
de la physique, de l’optique et de la mets qui semblent flatter l’œil plus grêles, anguleuses, sans orne-
psychologie). L’artiste était censé ne encore que le palais ». ment et sacrifiant peu au confort :
plus s’en remettre à sa seule sub- un banc bibliothèque incorporant
jectivité pour transmettre une sen- Le soir, l’éclairage au gaz relayait un coffre et des tiroirs, un meuble
sation, mais en suivant les règles la lumière du jour. Sur les photos de salon composé de deux ban-
découvertes par les scientifiques, il anciennes, de très belles appliques quettes et d’étagères, un meuble
pouvait à coup sûr provoquer l’émo- sont visibles ainsi qu’une lampe à de coin adapté à un angle coupé
tion qu’il souhaitait chez le spec- pétrole sur une table de l’atelier du dont le siège est enveloppé par une
tateur. Les relations entre science rez-de-chaussée. Dans cette der- bibliothèque intégrant des tiroirs.
et art enflammèrent de nom- nière pièce, la présence d’un lustre Comme le plan du Bloemenwerf,
breux débats à la fin du XIXe siècle. au gaz est également attestée. la silhouette du meuble arbore
La visite de Toulouse-Lautrec au des pans coupés. Dans les années
Bloemenwerf (située par A. Van Loo C’est avec la même « candeur » que qui suivront, van de Velde, tout
en février ou mars 1896)18 fait écho celle qui avait présidé la concep- comme Serrurier-Bovy, contri-
à cette question. « Cette maison – le tion de l’architecture que van de bue au développement d’une nou-
Bloemenwerf – a été conçue en cha- Velde s’attaque au dessin du mobi- velle typologie de mobilier, com-
cun de ses détails avec un extrême lier du Bloemenwerf (fig. 10). Mais binant différentes fonctions. Tous
souci décoratif – un souci des har- ce n’était pas sa première incur- deux exposent au Salon de la Libre

052
Esthétique, Serrurier en 1894, 1895 papiers peints créées d’après des placée en vue sur le piano dans
et 1896 et van de Velde en 1896. Ce dessins de son épouse, Ancolie et le hall à côté d’une partition de
dernier envoie au Salon du mobilier Dahlia, ainsi qu’un papier peint de Wagner, un katagami est accro-
destiné au Bloemenwerf19. Le cri- sa main23,sans dénomination, qui ché au mur pour suggérer un rap-
tique d’art Henry Nocq mentionne le entrelace une feuille et une tige ter- prochement avec la broderie de
papier de tenture jaune clair et les minée par une clochette avec un la robe que porte Maria Sèthe ou
boiseries vertes qui accompagnent motif en – S – très ouvert. Ce dernier placé dans la galerie à l’étage
le mobilier de salle à manger (en clôt l’histoire commencée en 1893 non loin de l’affiche du Divan japo-
hêtre ?). Les fauteuils sont recou- lorsqu’il demande à Maria Sèthe nais de Toulouse-Lautrec. Un petit
verts d’un tissu de William Morris de lui procurer des échantillons dessin de l’affichiste américain
dans les tons verts également. de papier peint anglais et annonce Will Bradley apparaît tantôt sur le
Nocq dénigre van de Velde parce le développement d’un style nou- piano, tantôt dans l’atelier du rez-
qu’il « …ne conçoit pas ses meubles veau. Il n’a plus besoin des Anglais de-chaussée. On aperçoit aussi
en volumes, il les dessine […]. Aussi comme guides. Ce papier peint bien sûr les œuvres d’art reçues
perdent-ils à être considéré de trois démontre qu’il a saisi l’essence de ou acquises : des sculptures de
quarts ou de côté. » 20 leur principe créateur : l’arabesque Georges Minne, des tableaux de Van
ondoyante cachée derrière le motif Rysselberghe (le Portrait de Maria
La simplicité affichée du mobi- emprunté à la nature, c’est-à-dire Sèthe, 1891, Anvers, Koninklijke
lier que van de Velde emprunte aux l’arabesque moderne, base d’une Museum voor Schone Kunsten) ou
créateurs anglais sera fort mal vue ornementation linéaire et dynamo- de Seurat (le Dimanche à Port-en-
en France. En 1897, Eugène Grasset graphique. Pour van de Velde, la Bessin, 1888, Otterlo, Rijksmuseum
donne une conférence à l’Union ligne est une force24. Kröller-Müller), un dessin de Van
centrale des Arts décoratifs21 et Gogh, mais aussi des objets créés
s’en prend avec virulence aux tenta- Grâce à un exceptionnel ensemble par des amis et qu’il était pos-
tives d’Art simple « qui n’ont abouti de photos, nous avons l’impres- sible d’acquérir comme les pote-
presque toujours qu’à le rendre sion aujourd’hui de pouvoir pénétrer ries de Willy Finch présentées dans
odieux par la tristesse et la froi- dans l’intimité du Bloemenwerf. les vitrines qui remplaçaient dans
deur du résultat ». Henry van de Un grand nombre d’entre elles la galerie la balustrade ou, jetés
Velde refuse l’ornement et la poésie furent prises par Charles Lefébure, sur le sol du salon-salle à man-
dont il peut nimber le mobilier. Le grand ami du couple, à la demande ger, les tapis de Georges Lemmen.
bois n’est pas fouillé par des mou- d’Henry van de Velde, pour lais- Toulouse-Lautrec repartit d’ailleurs
lures, plaqué de peintures décora- ser aux enfants un témoignage de du Bloemenwerf avec une céra-
tives, incrusté de différents maté- la maison où Nèle (1897) et Lène mique et un tapis.
riaux comme chez les Anglais, les (1899) firent leurs premiers pas
articulations du meuble ne sont pas et que les cadets (Anne, 1901 et
traitées de manière expressive. Son le jumeaux Thyl et Thylla, 1904) Un jardin « artistique »
mobilier, comme le remarque Julius ne connurent pas. Les photos ne
Meier-Graefe dans le premier sont pas un simple reflet d’une vie Le jardin entourant le Bloemenwerf
article important consacré à van de familiale, elles sont aussi élabo- fit l’objet des soins attentifs de Maria Bruxelles Patrimoine N°022 - avril 2017
Velde, a un caractère constructif : rées pour renforcer l’image de van Sèthe qui s’était absorbée durant
« rien de collé, d’appliqué ; chaque de Velde comme apôtre d’une vie l’automne de 1895 et l’hiver de
ligne est nécessaire ; on ne peut dire nouvelle (les mots « prédication », 1896 dans « le volumineux ouvrage
où la construction finit et la décora- « évangéliser », « apostolat » appa- de Vilmorin »27. Henry van de Velde
tion commence » 22. Henry van de raissent sous sa plume25). Dans ses ne mentionne aucune autre source
Velde revendique le fait de n’être Mémoires26 , Horta se moque de la d’inspiration pour la création du jar-
guidé que par la raison. Il choisit de posture d’« apôtre » de van de Velde. din. Mais il semble assez évident
garnir ses premiers sièges de tissus que Maria Sèthe devait connaître
anglais de Arthur H. Mackmurdo, Pour les besoins de la photo, les les livres de W. Robinson, notam-
de Charles. A. Voysey et de William estampes japonaises changent de ment The English Flower garden and
Morris et recourt également à ces place pour figurer à l’arrière-plan home grounds qui fut sans cesse
créateurs pour les tentures. Mais d’un portrait, une couverture de réédité à partir de 1883. Le jardin du
pour le Bloemenwerf, il franchit le Maurice Denis pour La Damoiselle Bloemenwerf s’apparente au jardin
pas et fait poser sur les murs des élue de Claude Debussy (1893), est de cottage anglais, par le mélange

053
Henry van de Velde et le Bloemenwerf

Fig. 11
Le chemin d’accès à la maison était bordé de luxuriantes plate-bandes fleuries qui agissaient sur l’état d’âme des visiteurs avant même
la découverte de la maison (© AML).

de plantes vivaces, de bulbes, de une simplicité raffinée qui corres- mois, d’une restauration atten-
buissons et d’arbres fruitiers, une pondait à l’aspect de la maison et tive28. Elle pourra ainsi continuer à
forme de jardin aux qualités pictu- de son décor intérieur. Les façades témoigner de la quête insensée d’un
rales où jouent l’ombre et la lumière étaient destinées à être recouvertes artiste parti en croisade contre la
et qui rompait avec la vogue de la d’une parure de plantes grimpantes laideur et qui voulait faire de son
mosaïculture. Les plantes saison- parmi lesquelles on discerne des foyer le manifeste d’une existence
nières y étaient piquetées dans des clématites et des glycines (fig. 11). vouée à la Beauté et à la renais-
massifs délimités par des bordures sance des métiers d’art.
de persistants, l’ensemble adop-
tant le côté formel des tapis. Entre Le devenir d’un
deux saisons, la terre était dépour- chef-d’œuvre Notes
vue de toute plantation. Robinson,
quant à lui, plaidait pour un jardin Henry van de Velde et sa femme ne 1. Henry van de Velde, dans les collections
de la Bibliothèque royale Albert Ier,
où la beauté des formes et des cou- jouirent que peu de temps du lieu Bruxelles, Bibliothèque royale
leurs, la profusion des plantes flat- enchanté qu’ils avaient bâti. Les Albert Ier, 1993, p. XIX.
terait l’œil du peintre. Lys, roses, succès que remportaient ses créa- 2. Le texte le plus récent sur
pivoines, pavots, delphiniums, iris tions en Allemagne le poussaient à le Bloemenwerf est dû à
sont groupés librement, mais avec s’établir à Berlin où la famille s’ins- ADRIAENSSENS, W., « Bloemenwerf.
Manifeste d’une réorientation
le souci de créer un jardin « artis- talle en octobre 1900. Amputée professionnelle », in Henry van de Velde.
tique ». On peut donc supposer que d’une partie de son jardin, dépouil- Passion, fonction, beauté. 1863-1957.
Maria Sèthe et Henry van de Velde lée de son mobilier et de son décor, Editions Lannoo, Tielt, 2013, p. 78-87.

aient adopté cette démarche de la maison a traversé le XXe siècle et


Robinson pour donner à leur jardin va faire l’objet, dans les prochains

054
3. VAN DE VELDE, H., Récit de ma vie. 25. Par exemple, VAN DE VELDE, H.,
Anvers-Bruxelles-Paris-Berlin. 1863- « Première Prédication d’art », paru Henry van de Velde and the
1900, édité par VAN LOO, A. avec la en trois livraisons dans L’Art Moderne, Bloemenwerf
collaboration de VAN DE KERCKHOVE, 1893-1894.
F. Versa/Flammarion, 1992, p. 359. In building a house, in fact a
26. Victor Horta. Mémoires, Ed. par
4. Idem, p. 296. DULIÈRE, C., Ministère de la home, Henry van de Velde showed
Communauté française de Belgique, that art can give colour and
5. Ibidem. 1985, p. 155.
form to daily life. He created a
6. Sa sœur Irma, élève d’Eugène Ysaÿe, 27. VAN DE VELDE, H., Récit de ma vie…,
aura une carrière professionnelle. calm and uncluttered ambiance
op.cit., p. 287.
L’aînée, Alice, épouse, en 1889, there where everything, from the
le sculpteur Paul Dubois (van 28. J’ai proposé ce sujet d’article sur building’s architectural design to
de Velde construira pour eux en le Bloemenwerf pour la revue
1899 une maison-atelier avenue Bruxelles Patrimoines alors que le its interior decoration, including
Longchamp, démolie aujourd’hui). destin de la maison était encore the furniture, was a plea against
VAN LOO, A, « La maison de l’artiste. incertain. Il va de soi que ce texte est ugliness.
Paul Du Bois et Henry van de Velde », appelé à être complété et amélioré
in Paul Du Bois 1859-1938, catalogue par les recherches et découvertes
d’exposition, Saint-Gilles, Musée qui préluderont à la restauration. Bloemenwerf is the product of
Horta, 1996, p. 22-32. Anne Van Loo, Priska Schmückle the interaction between a painter,
von Minckwitz et Guido Stegen se
7. Courrier conservé dans le Fonds livrent pour l’instant à des études a member of the group Les XX,
Henry van de Velde, à la Bibliothèque approfondies sur le bâtiment. Je les and a well-off young woman with
royale à Bruxelles. remercie pour l’aide qu’ils m’ont a refined upbringing acquired in
8. VAN DE VELDE, H., Récit de ma vie…, généreusement apportée.
a music-loving family who met
op.cit., p. 191.
in the lively artistic milieu of
9. Idem, p. 237. the Brussels avant-garde. With
10. Idem, p. 241. a shared interest in Arts and
11. Idem, p. 283. Crafts and the work of the English
artists they admired, little by little
12. BRIGGS, R.A., « Bungalows », in
The Studio, III, n° 13, avril 1894, p. 20. they developed their own style,
which materialised in their family
13. Idem, p. 21.
home.
14. Illustration dans l’article de GIBSON,
J.S., « Artistic Houses », in The Studio, I,
n° 6, septembre 1893, p. 225. Henry van de Velde and his
wife did not, however, manage
15. The Studio, III, n° 13, avril 1894, p. 25,
fig. 13. to enjoy this enchanted place
they had built for very long as
16. « An artist’s cottage designed by C.F.A.
Voysey », in The Studio, vol. IV, n° 19, the success of his designs in
octobre 1894, p. 34. Germany led to the couple moving
17. VAN DE VELDE, H., Récit de ma vie…, to Berlin in October 1900. Having
op.cit., p. 287. lost part of its garden as well
18. Idem, p. 306. as its furniture and decorative
elements, the house otherwise Bruxelles Patrimoine N°022 - avril 2017
19. Idem, p. 293.
made it through the 20th century
20. NOCQ, H., « L’Exposition de la Libre relatively unscathed and will
Esthétique », in Revue des Arts
Décoratifs, 1896, p. 141-148, à la p. 145. be meticulously restored in the
coming months. Once the works
21. Reproduite dans la Revue des Arts
Décoratifs, XVII, 1897, n° 6, p. 195. are completed the house will be
able to continue to bear witness to
22. L’Art Décoratif, n° 1, octobre 1898, p. 6.
one artist’s extraordinary crusade
23. Voir article de B. Zurstrassen, p. 56 against ugliness, an artist who
à 59.
wanted to turn his home into the
24. Voir les pages sur la ligne dans Les manifesto of a life dedicated to
Formules de la beauté architectonique
moderne, Weimar, 1916 et 1917, beauty and the renaissance of
p. 63-81. artistic craft.

055
Colophon

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