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Cadre réglementaire et

1
institutionnel de la
gestion des déchets
d’activités de soins
(DAS) en Tunisie

Hamza Ridha – Dhidah Lamine – Bellaaj Ridha


Année 2014
2
D’abord, en préambule… (1/3)

Parmi les conventions internationales sur les déchets et les produits chimiques
dangereux suivantes, lesquelles ont été signées par la Tunisie ?
A- La convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières des déchets
dangereux et leur élimination (adoptée en 1989, entrée en vigueur en 1992)
B- La convention de Bamako sur l’interdiction d’importer en Afrique des déchets dangereux
et sur le contrôle des mouvements transfrontières et la gestion des déchets dangereux
produits en Afrique (adoptée en 1991, entrée en vigueur en 1992) ;
C- La convention de Rotterdam relative à la procédure de consentement préalable en
connaissance de cause applicable à certains produits chimiques dangereux faisant l’objet
d’un commerce international (adoptée en 1989, entrée en vigueur en 2004)
D- La convention de Stockholm portant sur les polluants organiques persistants (POP)
(adoptée en 2001, entrée en vigueur en 2004) Votre choix ?

La bonne réponse est A, B, C et D.


En effet, la Tunisie est signataire de toutes les conventions citées.
3 D’abord, en préambule… (2/3)

La première circulaire relative à la gestion des DAS, émanant du ministère de la


santé publique, a été diffusée en :
A- 1982
B- 1988
C- 1990
D- 1992 Votre choix ?
E- 1995

La bonne réponse est B.


En effet, la première circulaire relative à la gestion des DAS, émanant du
ministère de la santé publique, a été diffusée en 1988 (Circulaire n°13-88 du 26
février 1988, portant sur les déchets dans les hôpitaux).
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D’abord, en préambule… (3/3)

La première loi tunisienne portant sur les déchets et au contrôle de leur


gestion et de leur élimination a vu le jour en:
A- 1990
B- 1996
C- 2001 Votre choix ?

La bonne réponse est B.


En effet, la première loi tunisienne portant sur les déchets et au contrôle
de leur gestion et de leur élimination a vu le jour en 1996 (Loi n°96-41
du 10 juin 1996 modifiée par la loi n° 14 –2001 du 30 janvier 2001).
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Introduction (1/2)
 La Tunisie, s’est engagée pleinement dans une
politique de développement durable dés le
début des années 1990
 Elle a adopté l’ensemble des orientations de
l’agenda 21 et a procédé à la confection d’un
agenda 21 national
 L’adoption récente d’un plan national santé
environnement (PNSE) est venue compléter les
multiples actions déjà engagées dans le domaine
et leur donner la cohérence et la complémentarité
nécessaires
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Introduction (2/2)
 La gestion des déchets, l’un des principaux axes de
développement durable, compte aujourd’hui en
Tunisie parmi les priorités nationales en matière de
promotion de l’hygiène et de la protection de
l’environnement
 Ainsi, la Tunisie a parcouru un long chemin au cours
des deux dernières décennies en matière de gestion
des déchets d’activités de soins (DAS), même si
beaucoup reste à faire
 En particulier, une réglementation riche et rigoureuse
de portée générale ou spécifique relative à la gestion
des DAS a vu le jour dès le début des années 1990 et
s’est enrichie au fil des années
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Place de la réglementation internationale (1/2)
La Tunisie est signataire de toutes les conventions internationales
sur les déchets et les produits chimiques dangereux et notamment :
 La convention de Bâle sur le contrôle des mouvements
transfrontières des déchets dangereux et leur élimination (adoptée en
1989 et entrée en vigueur en 1992);
 La convention de Bamako sur l’interdiction d’importer en Afrique
des déchets dangereux et sur le contrôle des mouvements
transfrontières et la gestion des déchets dangereux produits en
Afrique (adoptée en 1991, entrée en vigueur en 1992) ;
 La convention de Rotterdam relative à la procédure de
consentement préalable en connaissance de cause applicable à
certains produits chimiques dangereux faisant l’objet d’un
commerce international (adoptée en 1989 et entrée en vigueur en 2004);
 La convention de Stockholm portant sur les polluants organiques
persistants (POP) (adoptée en 2001 et entrée en vigueur en 2004)
8
Place de la réglementation internationale (2/2)
Historique de la réglementation tunisienne (1/3)
9

 Tout a commencé par la diffusion en 1988 par le Ministère


de la Santé Publique (MSP) d’une circulaire sur les déchets
dans les hôpitaux (Circulaire n°13-88 du 26 février 1988) qui n’a pas
fait beaucoup de bruit à l’époque
 Quelques années plus tard, une nouvelle circulaire portant sur
la gestion des déchets hospitaliers a vu le jour (circulaire du
MSP n° 76/92 du 18/9/92 )
 La circulaire 76/92 a été à base du programme national de
gestion des DAS dès 1992 par le Ministère de la Santé
Publique
 Elle est restée, même si elle a été suivie par une autre
circulaire (Circulaire n°124/95 du 11 décembre 1995, du ministère de la santé
publique, sur la gestion des déchets hospitaliers), pendant plusieurs années
la principale référence en la matière
Historique de la réglementation tunisienne (2/3)
10

 La circulaire 76/92 concerne à la fois les secteurs public et privé


 Elle précise les modalités requises d’élimination des
déchets en insistant en particulier sur :
 Le tri des déchets à la source au niveau de chaque service
 L’acheminement hygiénique des déchets à l'intérieur de
l'établissement
 Le stockage des déchets dans des réduits à conteneurs ou à
poubelles
 Le nettoyage et l’entretien régulier de l'environnement des
bâtiments sanitaires et hospitaliers
 L’incinération des déchets septiques (établissements dotés
d'incinérateur fonctionnel) en veillant à l'entretien régulier
de cet incinérateur et y affectant un agent formé pour
assurer les opérations d'incinération
Historique de la réglementation tunisienne (3/3)
11

 La circulaire 76/92 a rappelé par ailleurs que la gestion


des déchets radioactifs doit répondre aux normes
internationales en vigueur sous le contrôle régulier du
Centre National de Radioprotection (CNRP)
 Elle a chargé les établissements de soins du
financement et du suivi des opérations et exhorté
l’Administration Centrale (DHMPE, DTH, CNM), ainsi que
les Directions Régionales de la Santé d'assurer la
formation à la gestion des déchets ainsi que le contrôle et
l'évaluation des opérations
 Elle a fixé un timing pour la réalisation des mesures qui y
ont été inscrites
12
Situation actuelle en Tunisie (1/2)
 L’arsenal juridique relatif à la gestion des DAS semble
être aujourd’hui assez étoffé
 En effet, bon nombre de lois régissant les déchets en
général et les déchets dangereux en particulier ont été
promulguées au courant des deux dernières décennies :
 Loi n°96-41 du 10 juin 1996, relative aux déchets et au contrôle
de leur gestion et de leur élimination modifiée par la loi n° 14 –
2001 du 30 janvier 2001
 Loi n°97-37 du 2 juin 1997, relative au transport routier de
matières dangereuses
 Loi n° 2008-38 du 23 juin 2008, portant approbation de
l’adhésion de la République Tunisienne à l’accord européen
relatif au transport international des marchandises dangereuses
par route (ADR)
13
Situation actuelle en Tunisie (2/2)
 Ces lois ont été suivies d’une panoplie de
textes d’application : décrets, arrêtés et
circulaires ministériels
 Un manuel cadre de procédures de gestion
des DAS est venu compléter cet arsenal
 In fine, des textes de portée générale et une
règlementation spécifique régissent
actuellement en Tunisie la gestion et
l’élimination des DAS
14
La loi 96-41 du 10 juin 1996
 Cette loi, de portée générale (portant sur la gestion des
déchets de tous types) a été amendée quelques
années après sa parution par la loi n° 14 –2001
du 30 janvier 2001
 Elle a classé les DAS parmi les déchets
particuliers
 Elle a instauré deux principes fondamentaux :
 Pollueur-payeur
 Et producteur-récupérateur
15 La réglementation relative aux déchets
dangereux
La réglementation relative aux déchets dangereux
s’articule autour des textes suivants :
 Le décret n° 2000-2339 du 10 Octobre 2000 fixant la
liste des déchets dangereux
 Le décret n° 2002-2015 du 04 septembre 2002, fixant les
règles techniques relatives à l’équipement et à
l’aménagement des véhicules utilisés pour le transport des
matières dangereuses par route
 Le décret n° 2008-2745 du 28 Juillet 2008 portant
spécifiquement sur les modalités de gestion des DAS
16 La réglementation spécifique aux DAS
 La gestion des DAS est désormais régie
aujourd’hui par le décret n° 2008-2745 du 28
Juillet 2008 spécifique aux DAS, les définissant
et précisant les modalités de gestion et
d’élimination de ce type de déchets à l’exclusion
des déchets radioactifs et des déchets de la
santé vétérinaire.
 Ce décret préconise en particulier la mise en
place d’une unité de gestion des DAS.
17 Le manuel cadre de gestion des déchets
d’activités sanitaires dangereux (1/3)
 En plus des textes réglementaires régissant la gestion des
DAS (n’ont été cités que les principaux), un manuel cadre de
gestion des déchets d’activités sanitaires dangereux a
été élaboré par l’Agence Nationale de Gestion des Déchets
(ANGed) en 2012
 Ce manuel consiste en un document cadre qui décrit de
manière concrète et la plus précise possible, comment les
exigences et les recommandations relatives aux bonnes
pratiques lors de la manipulation des DAS sont mises en
œuvre
 Il rappelle la réglementation en vigueur, donne des
orientations en matière d’organisation et fixe quelques
recommandations pour les domaines non réglementés
18 Le manuel cadre de gestion des déchets
d’activités sanitaires dangereux (2/3)
 Ce manuel cadre constitue un outil de travail pouvant:
 représenter une référence méthodologique permanente
pour l’ensemble des intervenants de la procédure
 servir de support de formation pour les personnels appelés
à intervenir aux différents stades de la procédure
 contribuer au développement de réflexions constructives
en termes d’organisation, d’efficacité et de performance
 En plus, il est prévu qu’un manuel spécifique soit
élaboré au profit des structures et établissements
sanitaires publics et privés pour chaque catégorie de
déchets d’activité sanitaire, en s’inspirant de ce manuel
cadre.
19 Le manuel cadre de gestion des déchets
d’activités sanitaires dangereux (3/3)
SOMMAIRE
 PRÉAMBULE
 PUBLIC CIBLE
 OBJECTIF GÉNÉRAL
 OBJECTIFS SPÉCIFIQUES
 FICHES IN ‘’INTRODUCTION ’’
 FICHES OR ‘’ORGANISATION’’
 FICHES PR ‘’PROCEDURES’’
 FICHES MO : ‘’MODE OPERATOIRE’’
 FICHES DE : ‘’DOCUMENT
D’EXPLOITATION’’
 BIBLIOGRAPHIE
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La responsabilité des producteurs (1/8)
Producteur
=
«Toute personne dont l'activité produit des
déchets (dangereux) et toute personne qui
effectue des opérations de pré-traitement, de
mélange ou autres entraînant une modification
dans la nature des déchets ou dans leur
composition»
Article 2 de la loi n° 96-41 du 10 juin 1996
21
La responsabilité des producteurs (2/8)
Concrètement et en application des différents textes
législatifs en vigueur, la responsabilité de l’élimination
des DAS incombe:
 à l’établissement producteur
 à la personne produisant des DAS (professions libérales mais
aussi patients en auto-médication)
 ou à la personne morale pour le compte de laquelle un
professionnel de santé exerce l’activité productrice de
déchets (ex : soins à domicile)
22 La responsabilité des producteurs (3/8)
 L’élimination des DASR (ensemble des étapes de tri,
conditionnement, collecte, stockage, transport et traitement) est
assurée conformément à une procédure écrite
propre à chaque établissement/structure de soins
 L’établissement/la structure de soins assure
l’élimination des déchets tout en manipulant
chaque catégorie de façon adaptée
 Il garantit la formation du personnel chargé de
l’élimination et procède à une évaluation
périodique du déroulement des opérations sur le
terrain
23 La responsabilité des producteurs (4/8)
Les structures et établissements de soins publics
et tous les producteurs privés sont tenus de:
 Assurer une bonne gestion des DASR dès leur production
jusqu’à leur élimination finale
 Traiter eux-mêmes les DASR provenant de leurs activités (dans
ce cas ils doivent être dotés des équipements nécessaires) ou
confier l’enlèvement et le traitement de leurs déchets à des
sociétés autorisées par le ME, moyennant une convention
 Charger un transporteur qui possède une autorisation appropriée
pour le transport des déchets d’activités sanitaires de type solvants,
réactifs, huiles lubrifiantes usagées, piles, batteries, etc…
 Emettre un Bordereau de Suivi des Déchets (BSD) et tenir un
registre rouge afin d’assurer la traçabilité de ces déchets
dangereux et de conserver une preuve de leur élimination
conformément à la réglementation en vigueur
24
La responsabilité des producteurs (5/8)
Le Directeur de l’établissement/la structure
de soins est responsable de :
 Financement des activités de gestion des DAS

 La budgétisation (infrastructure, construction, achat


d’équipements fixes et mobiles et de produits désinfectants,
maintenance, sous-traitance…)

 La création de l’unité de gestion des DAS


 La prévision des ressources humaines et
matérielles nécessaires
25 La responsabilité des producteurs (6/8)
L’unité de gestion des DAS est responsable
des tâches suivantes :
 La conception des procédures de gestion des DAS
spécifiques à l’établissement/la structure de soins
 L’identification et l’acquisition des équipements,
matériels et consommables nécessaires
 La supervision et le contrôle de la mise en œuvre
des procédures générales et spécifiques
 L’évaluation de la mise en œuvre des procédures
 L’information, la formation et la sensibilisation du
personnel soignant et ouvrier
26
La responsabilité des producteurs (7/8)
Le personnel soignant est tenu à :
 Appliquer la procédure de gestion et
d’élimination des DAS propre à
l’établissement/la structure de soins
 En particulier, trier les déchets à la
source selon leur nature et leur spécificité
à partir du chevet du malade
 Echanger l’information avec l’unité de
gestion des DAS
27 La responsabilité des producteurs (8/8)
Les équipes d’entretien (ouvriers intra- muros) sont
appelées à :
 Collecter les DAS
 Assurer le stockage intermédiaire, le transport intra-
muros et le stockage final dans le local de stockage
centralisé
 Assurer le nettoyage et la désinfection des locaux,
équipements et matériels de collecte, de transport et de
stockage
 Echanger l’information avec l’unité de gestion des
DAS
La responsabilité des détenteurs
28
(1/4)

 Détenteurs = « personnes qui tiennent en


leur possession des déchets »
 Il peut s’agir de :
 producteurs (structures et établissements de soins publics et
privés)
 transporteurs
 ou exploitants réalisant le traitement ou la
valorisation
29
La responsabilité des détenteurs (2/4)
 Les producteurs/détenteurs de déchets
sont obligés de livrer les déchets suivant les
modalités déterminées par les autorités
compétentes
 Les DASR ne peuvent être livrés qu’à des
sociétés autorisées par le Ministre chargé de
l’Environnement et ce, pour les activités de
transport, de traitement et d’élimination
La responsabilité des détenteurs
30
(3/4)

Les détenteurs de DASR doivent :


 Evaluer et fournir les besoins en matière de consommable
nécessaire pour le tri, le conditionnement et la collecte des
DAS en intra-muros conformément à la réglementation en
vigueur
 Fournir des équipements nécessaires pour les besoins de
collecte, de transport et de traitement en extra-muros
conformément à la réglementation en vigueur
 Former le personnel impliqué dans la gestion des déchets
 Tenir à jour un registre retraçant par ordre chronologique les
opérations relatives à la gestion des DASR
La responsabilité des détenteurs
31
(4/4)
Ils doivent également:
 Remplir et signer les BSD soigneusement et conserver la
copie appropriée comme preuve de leur élimination
conformément aux règles et aux stipulations du manifeste
 Assurer le transport vers les installations de traitement
autorisées
 Assurer le traitement des DAS par un procédé autorisé par
le ministre de l’environnement
 Assurer l’élimination des déchets traités dans les
installations autorisées
 Assurer le transport des DAS traités vers les décharges
contrôlées en vue d’un enfouissement
 Assurer l’autocontrôle de leurs activités en tant que
détenteurs des DAS
32
Conclusion
 Assurer une gestion adéquate des DAS passe obligatoirement par le
respect de la réglementation en vigueur en la matière
 En Tunisie, la réglementation relative à l’élimination des DAS est
aujourd’hui suffisamment étoffée mais peu maitrisée et assez
contraignante pour les établissements/structures de soins au vu de
l’insuffisance des moyens dédiés à la gestion des DAS
 Certaines mesures doivent être prises pour permettre une
application rigoureuse de cette réglementation de manière à
garantir la maitrise des risques liés aux DAS pour les personnels, les
malades, la communauté et l’environnement
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A retenir en post-ambule…. (1/3)
La Tunisie est signataire de toutes les conventions internationales sur
les déchets et les produits chimiques dangereux et notamment :
A- La convention de Bâle sur le contrôle des mouvements transfrontières
des déchets dangereux et leur élimination (adoptée en 1989, entrée en vigueur en
1992)
B- La convention de Bamako sur l’interdiction d’importer en Afrique des
déchets dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontières et la
gestion des déchets dangereux produits en Afrique (adoptée en 1991, entrée en
vigueur en 1992) ;
B- La convention de Rotterdam relative à la procédure de consentement
préalable en connaissance de cause applicable à certains produits
chimiques dangereux faisant l’objet d’un commerce international (adoptée en
1989, entrée en vigueur en 2004)
C- La convention de Stockholm portant sur les polluants organiques
persistants (POP) (adoptée en 2001, entrée en vigueur en 2004)
34

A retenir en post-ambule…. (2/3)


La première circulaire relative à la gestion
des déchets d’activités de soins, émanant du
ministère de la santé publique, a été diffusée
en 1988 (Circulaire n°13-88 du 26 février 1988, portant
sur les déchets dans les hôpitaux).
35

A retenir en post-ambule…. (3/3)

La première loi tunisienne portant sur les


déchets et au contrôle de leur gestion et de
leur élimination a vu le jour en 1996 (Loi n°96-
41 du 10 juin 1996 modifiée par la loi n° 14 –2001 du 30
janvier 2001).
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Merci pour votre aimable attention

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