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BENNOUR Inès
CHIKHAOUI Leila
1
« La faculté n’entend donner aucune
approbation ni improbation aux opinions
émises dans le cadre de ce mémoire, qui
doivent être considérées propres à leur
auteur ».
2
Remerciements
Je tiens à remercier, particulièrement, Mme Leila
3
Liste Les abréviations
CE : conseil économique
5
Introduction
Les produits chimiques et les pesticides risquent de mettre la planète en péril. Ils
sont considérés comme l’origine de la pollution : soit dans l’atmosphère, soit dans
le sol ou dans les nappes phréatiques.
1
Bulletin d’information n°16, novembre 2008, la mise en œuvre de la convention de Rotterdam en
Tunisie.
6
Pour prévenir les méfaits de ces produits, la communauté internationale est
intervenue et a adopté divers instruments afin de lutter contre ces substances
toxiques, parmi lesquels la Convention de Rotterdam sur le consentement
préalable en connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et
pesticides dangereux qui font l’objet de commerce international, obligeant les
Etats signataires, dont la Tunisie fait partie, à prendre des mesures de précaution
et de surveillance appropriées en vue de préserver un environnement sain et
protéger la santé humaine dans le cadre d’un système commercial multilatéral et
ouvert.
Il ne fait pas de doute que les produits chimiques et les pesticides contribuent au
développement économique et social. Ils sont utilisés par tous les secteurs de
l’industrie et sont à la base de la société moderne, sachant que leur production
représente l’un des secteurs les plus importants et les plus touchés par la
mondialisation.2
Ainsi, 70 000 à 100 000 produits chimiques circulent sur le marché international,
1 500 nouveaux produits chimiques arrivent sur le marché chaque année 3, dont
seule une petite portion fait l’objet d’un test ou d’une évaluation de leurs effets
sur la santé humaine et sur l’environnement.4
Ces substances constituent parfois une vraie menace pour la santé humaine car
elles peuvent rendre gravement malades des milliers de personnes chaque année,
comme elles peuvent aussi engendrer des impacts sur l’environnement,
2
www1.uneca.org/Portals/27/Documents/ChimiquesInformationNote.pdf.
3
environnement.gov.tn
4
(A). KISS, « Droit international de l’environnement », Paris, 3ème Edition A.PEDONE, 2004, p.276
7
empoisonner le milieu naturel et endommager de nombreuses espèces animales
sauvages5 .
La Tunisie n’est pas épargnée par les problèmes liés à ces substances, vu le
volume de leur production, commercialisation et utilisation. Cela nécessite une
bonne gestion de ces produits à travers l’adoption de diverses mesures par l’Etat.
5
( L) BOISSON DE CHAZOURNES, (R.D) MAKENE et (M.C) ROMANO, « Protection internationale
de l’environnement », Paris, Edition A.PEDONE, 2005, p.490
6
Selon l’article 21 de la Constitution Tunisienne du 27 janvier 2014 : « Les Conventions approuvées
par le Parlement et ratifiées sont supérieures aux lois et inférieures à la Constitution.», JORT numéro
spécial du 20 avril 2015, p.5(version française).
8
pesticides (y compris les préparations pesticides extrêmement dangereuses) et
produits industriels ».
7
notre-planete.info/écologie/alimentation/pesticides. PHP
8
Autres: on retrouve les molluscicides, les rodenticides, les nématicides, les corvicides qui permettent
de lutter contre les limaces, les ravageurs etc…
9
SUZANNE et PIERRE DEOUX, « L’écologie, c’est la santé : l’impact des nuisances de
l’environnement sur la santé », 5ème tirage 1998 p.
10
Selon l’.article2 paragr.e de la Convention de Rotterdam une « préparation pesticide extrêmement
dangereuse »s’entend d’un produit chimique préparé pour être employé comme pesticide et ayant sur la
santé et sur l’environnement, dans les conditions dans lesquelles il est utilisé, de graves effets qui sont
observables peu de temps après une exposition unique ou réputée ». De même le code de conduite pour
la distribution et l’utilisation des pesticides adopté par la FAO en 1985 et révisé en novembre 2002 a
défini dans son article 2 le pesticide sévèrement réglementé et le pesticide.
11
www.pic.inte
9
Cette liste n’est pas « close »12, puisque chaque Conférence des parties décide
d’inscrire d’autres produits chimiques (considérés comme dangereux et ayant des
effets néfastes sur la santé humaine et sur l’environnement) à la procédure de
consentement préalable en connaissance de cause.
De même, cette Convention ne vise pas tous les produits chimiques existant sur
le marché international, mais uniquement les produits chimiques interdits ou
strictement réglementés et les préparations pesticides extrêmement dangereuses 13,
soumis à la procédure de consentement préalable en connaissance de cause ou à
la procédure « PIC », inscrits à l’annexe III et faisant l’objet d’un commerce
mondial.
La Convention vise la procédure et non pas le principe, surtout que le titre fait
référence à la procédure PIC.
16
L’article 2. (f) dispose que : « ̎ exportation̎ et ̎ importation̎ chacun dans son acception particulière,
s’entendent du mouvement d’un produit chimique passant d’une partie à une autre partie, à l’exclusion
des simples opérations de transit ».
17
(S) ENNAIL, « La Convention de Rotterdam sur le commerce international de certains produits
chimiques dangereux », mémoire pour l’obtention du diplôme d’études approfondies DEA en Droit de
l’environnement et de l’aménagement du territoire, FSJPST 1999-2000.p.2
11
ces substances et la conciliation entre la politique commerciale et
environnementale.
Cette conciliation ne peut être réalisée que par le renforcement des systèmes de
contrôle du commerce international pour éviter toutes sortes de dangers et de
risques.
A cet égard, deux notions sont définies par l’article 2 du code de conduite pour la
distribution et l’utilisation des pesticides 18 , « le danger » défini comme : « la
probabilité qu’un pesticide aura des effets nuisibles dans les conditions où il est
utilisé » et «le risque » défini comme : «la fréquence prévue des effets néfastes à
la suite d’une exposition à un pesticide ».
Deux autres notions sont utilisées par différents textes régionaux et internationaux
qui distinguent entre « les produits chimiques » et « les substances chimiques ».
Ainsi le règlement (CE) n° 1272/2008 du Parlement Européen et du Conseil du
16 décembre 2008 relatif à la classification, à l'étiquetage et à l'emballage des
substances et des mélanges dangereux définit « la substance chimique »19 comme
étant : « : un élément chimique et ses composés, à l'état naturel ou obtenus par un
processus de fabrication, y compris tout additif nécessaire pour en préserver la
stabilité et toute impureté résultant du processus mis en œuvre, mais à l'exclusion
de tout solvant qui peut être séparé sans affecter la stabilité de la substance ni
modifier sa composition ». En fait, l’article 2 parag.1 de la Convention de
18
Le code de conduite pour la distribution et l’utilisation des pesticides élaboré par l’Organisation des
Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), adopté en 1985 et révisé par le Conseil de la
siècle
Mais le démarrage réel de l’utilisation des pesticides se situe au XIX ,
notamment avec le progrès de la chimie minérale et des insecticides à base de
sulfate de cuivre22, ainsi qu’avec l’apparition d’études scientifiques sur
l’utilisation des produits chimiques en agriculture.
Dans le même ordre d’idée, cet époque a connu l’apparition des grands acteurs
spécialisés dans l’industrie des pesticides tels que : BASF, BAYER,
MONSANTO. Ces industries sont capables de produire des molécules ou des
20
Article2, parg. a) déjà cité p.3.
21
SUZANNE et PIERRE DEOUX, « L’écologie, c’est la santé l’impact des nuisances de
l’environnement sur la santé »,5ème tirage, Edition Frison-Roche, Paris 1998.
22
Medium.com/welcome-to-agricoole l’origine –des- pesticides.
13
compositions de molécules ayant vocation à être employées de façon très large
afin d’accroître les rendements agricoles. Certaines usines d’armements
chimiques ont contribué à la fabrication de pesticides en grandes quantités.
Les années 1960 et 1970 ont été marquées par l’augmentation constante de la
production et de l’utilisation des produits chimiques, notamment dans le secteur
de l’agriculture de masse. La consommation de ces substances a doublé pendant
la période de 1945 à 1985 tous les dix ans 23, surtout dans les pays développés,
considérés comme les plus gros consommateurs de différents types de pesticides.
Les pesticides et les produits chimiques ne sont pas utilisés seulement dans
l’agriculture de masse, mais aussi par les particuliers dans leurs domiciles, dans
les parcs publics et pour l’entretien des voiries, des voies ferrés, des parcs de
loisirs… . Ces produits interviennent aussi pour lutter contre les maladies
infectieuses et les maladies graves.
La période actuelle a été marquée par une prise de conscience et une inquiétude
grandissante de la société internationale concernant les risques et les dangers
potentiels résultant des produits chimiques et susceptibles d’avoir des effets
néfastes sur la santé de l’homme et sur l’environnement25.
26
La recommandation du conseil de l’OCDE C(74)215 du 14 novembre sur l’évaluation des effets
potentiels des composés chimiques sur l’environnement.
27
La recommandation du conseil de l’OCDE C(77) 97 fixant les lignes directrices pour la procédure et
les éléments nécessaires à l’évaluation des effets potentiels des produits chimiques sur l’homme et dans
l’environnement.
28
Recommandation du conseil de l’OCDE C(84)37 du 4 avril 1984 relative à l’échange d’informations
concernant l’exportation de produits chimiques interdits ou strictement réglementés.
15
classification, échanger des informations et lutter contre le trafic illicite de
produits chimiques29.
En 2006, une conférence qui s’est tenue à Dubaï s’est achevée par l’adoption
d’une approche stratégique pour la gestion des produits chimiques par les
gouvernements et les acteurs internationaux, également appelée SAICM 30, dont
l’objectif principal est de modifier les modalités de fabrication et l’utilisation des
produits chimiques afin de réduire et, à terme à éliminer les effets néfastes des
substances toxiques sur l’homme et sur l’environnement. Cette approche n’est
pas, juridiquement, contraignante, mais constitue un engagement à l’échelle
mondiale de la part des gouvernements.31
Dans le même ordre d’idée, cette inquiétude a été approfondie suite aux divers
accidents industriels majeurs liés aux produits chimiques qui ont eu des
incidences néfastes sur la santé humaine- la mort et l’intoxication des milliers des
personnes- et sur l’environnement32, dont les plus dramatiques restent la
29
(J-M) ARBOUR et (S) LAVALEE, « Droit international de l’environnement », Editions YVON
BLAIS, 2006.p581
30
La SAICM constitue un cadre politique pour atteindre l’objectif énoncé dans le plan de mise en
œuvre du Sommet mondial de Johannesburg pour le développement durable qui prévoit que d’ici à 2020
les produits chimiques soient utilisés et produits de manière à ce que les effets néfastes graves qu’ils ont
sur la santé des êtres humains et sur l’environnement soient réduits au minimum, (www.who.int) .
31
old.saicm.org
32
Le monde a connu plusieurs catastrophes dues à des produits chimiques : la catastrophe de Seveso
« Italie » en 1976, la catastrophe de Bhopal « Inde »en 1984,la catastrophe du 19 novembre 1984 à San
Juanico (Mexique), la catastrophe de Sandoz « Suisse » en 1986, la catastrophe d’Enschede « Pays-
16
catastrophe de Seveso du 10 juillet 1976, suite à l’explosion d’une usine
pharmaceutique et cosmétique, ayant entraîné des nuages toxiques de dioxine,
ainsi que la catastrophe de Bhopal de 2 décembre 1984 , en Inde, suite à une
fuite de gaz toxique dans une usine ̎agro- chimique américaine̎ transformant
« la ville en une énorme chambre à gaz », entraînant des milliers de morts et
d’intoxications à cause de l’absence d’un système de sécurité approprié. 33
L’Union Européenne s’est préoccupée des effets néfastes des produits chimiques
et des préparations dangereuses et a adopté en 1967 les directives 67/548CEE
concernant le rapprochement des dispositions législatives, réglementaires et
administratives relatives à la classification, l’emballage et l’étiquetage des
substances dangereuses. Cette directive a été remplacée par les directives
1999/45/CE puis par le règlement (CE) n°1907/2006 37 appelé le règlement
REACH.
D’autres Etats ont adopté des règlementations plus sévères que la France. 40
D’autres instruments ont également été adoptés pour répondre aux vœux de la
communauté internationale et pour mieux gérer et assurer une utilisation
sécuritaire des produits chimiques, mais ils ont un champ d’application et des
objectifs distincts41 : à savoir la Convention de Bâle sur le contrôle des
mouvements transfrontières de déchets dangereux et leur élimination, adoptée le
22 mars 1989, la Convention de Stockholm sur les polluants organiques
persistants (POP) adoptée le 22 mai 2001 et la Convention de Rotterdam, objet
de notre étude , adoptée suite à la Conférence des plénipotentiaires le 10
septembre 1998, entrée en vigueur le 24 février 2004 42. Ladite convention est une
convention multilatérale, regroupant plus de 160 Etats dont l’Etat Palestinien est
le dernier Etat à avoir déposé ses instruments d’adhésion. Ce traité a subi des
38
La loi du 2 novembre 1943 relative à l’organisation du contrôle des produits antiparasitaires à usage
agricole, modifiée par la loi n°72-1139, par la loi n°99-574 du 9 juillet 1999 et par la loi du 27 décembre
2006.
39
SUZANNE et PIERRE DEOUX, « L’écologie : c’est la santé l’impact des nuisances de
l’environnement sur la santé, Paris, Edition Frison-Roche5ème tirage 1998, p.
40
En 2006, l’OMS prévoit que le DDT peut être employé de nouveau dans la lutte contre les moustiques
transmetteurs du paludisme.
41
Guide à l’intention des autorités nationales désignées sur le fonctionnement de la convention de
Rotterdam Rome/ Genève 2004, p.3
42
Art.24 de la Convention de Rotterdam.
19
modifications multiples dont la dernière lors de la 7 ème réunion à Genève du 4 au
15 mai 2015.43
43
Le texte de la Convention de Rotterdam a été modifié par la première conférence des parties
(Genève20-24 septembre 2004), la quatrième réunion à (Rome 27-31 octobre 2008), la cinquième
réunion (Genève 20-24 juin 2011), la sixième réunion (Genève 28 avril-10 mai 2013).
44
La Convention de Minamata signée par la Tunisie et non ratifiée.
45
Article 1er du code de la FAO prévoit ce qui suit : « les objectifs de ce Code sont de fixer les
responsabilités et d’établir des règles volontaires de conduits pour tous les organismes publics et privés
s’occupant de ou intervenant dans la distribution et l’utilisation des pesticides, en particulier lorsque la
législation nationale réglementant les pesticides est inexistante ou insuffisante. »
46
(L).BOISSON DE CHAZOURNES, (R.D) MAKENE et (M.C) ROMANO, « Protection internationale
de l’environnement », Paris, Editions A.PEDONE, 2005, p.490
20
En effet, la Convention de Rotterdam a été adoptée suite à un processus très long
qui a commencé par l’édiction du Code de conduite pour la distribution et
l’utilisation des pesticides par l’Organisation internationale de l’alimentation et
de l’agriculture (FAO) en 1986. Ce Code est destiné aux Etats afin qu’ils adoptent
les pratiques qui y sont recommandées47. Ensuite, le programme des Nations
Unies pour l’environnement (PNUE) a adopté les directives de Londres
applicables à l’échange de renseignements sur les produits chimiques qui font
l’objet de commerce international en 1989. Ce qui caractérise ces deux
instruments est l’incorporation de la procédure de consentement préalable en
connaissance de cause.
47
(J-M) ARBOUR et (S) LAVALEE, « Droit international de l’environnement », éditions YVON
BLAIS, 2006.p581.
21
rationnelle48, même si le législateur tunisien a organisé, depuis 1960, le contrôle
du commerce par l’adoption de la loi n°61-39 du 7 juillet 1961 instituant un
contrôle du commerce et de l’utilisation de pesticides à usage agricole et a été
abrogée par la loi n°92-72 du 3 août 1992, relative à la protection des végétaux 49.
48
www.flehetna.com/guide-phytosanitaire
49
Loi n°92-72 du 3 aout 1992, portant refonte de la législation relative à la protection des végétaux,
modifiée et complétée par la loi n° 99-05 du 11 janvier 1999, complétant la loi n° 92-72 du 3 août 1992,
portant refonte de la législation relative à la protection des végétaux, JORT n°5 du 15janvier 1999
p.109.
50
Décret présidentiel n°2015-241 du 13 novembre 2015, portant ratification de la Convention de
Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains
produits chimiques et pesticides dangereux faisant l’objet d’un commerce international, JORTn°93 du
20 novembre 2015 p.2769.
51
Loi organique n°2015-43 du 3 novembre 2015, portant approbation de la Convention de Rotterdam
sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits
chimiques et pesticides dangereux faisant l’objet d’un commerce international, JORTn°88 du 3
novembre 2015 p.2610.
22
d’inclure non seulement les éventuelles mesures déjà prises, mais également
celles qui restent encore à prendre.
Cela nous conduit à poser la question suivante : Quelles sont les mesures prises
par la Tunisie pour la mise en application de la Convention de Rotterdam ? Deux
axes seront étudiés les mesures de précaution (I) et les mesures de contrôle (II).
23
Première partie :
Les mesures de précaution
24
L’adhésion de la Tunisie à la Convention de Rotterdam sur la procédure de
consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains produits
chimiques et pesticides dangereux faisant l’objet de commerce international
exprime son engagement à réduire, voire éliminer, la production, l’utilisation et la
commercialisation de certaines substances toxiques.
De ce fait, la Convention PIC oblige les parties adhérentes, dont la Tunisie fait
partie, à prendre des mesures de précaution afin de remplir leurs engagements.
Ce principe existait depuis les années 80 dans des documents ou des actes non
contraignants, tel que la Charte mondiale de la nature de 1982, à valeur
déclaratoire.
58
(M) PRIEUR, « Droit de l’environnement, droit durable », Bruylant, Bruxelles 2014 p.108
59
(M) PRIEUR, « Droit de l’environnement, droit durable », déjà précité.
27
Chapitre I: l’échange d’informations
Cet article permet aux Etats membres de protéger les renseignements à caractère
confidentiel et spécifie certains types de renseignements qui ne doivent pas être
60
Guide à l’intention des Autorités Nationales Désignées sur le fonctionnement de CONVENTION de
ROTTERDAM, Secrétariat de la Convention de Rotterdam, Rome/Genève2004 p.23
61
La commission propose que la Convention de Rotterdam sur les produits chimiques soit ratifié par
l’Union Européenne, Bruxelles le 5 février 2002, p1 (ec.europa.eu).
62
Guide à l’intention des Autorités Nationales Désignées sur le fonctionnement de la Convention de
Rotterdam, Secrétariat de la Convention de Rotterdam, Rome/ Genève2004, p.23
28
considérés comme confidentiels et qui par conséquent, devraient être mise à la
disposition du public, tels que, les renseignements figurant sur la fiche technique,
la date de péremption du produit chimique et les renseignements sur les
précautions d’emploi.63
1
63
Article 14 de la Convention de Rotterdam prévoit ce qui suit : « les parties facilitent, selon qu’il
convient et conformément à l’objectif de la présente Convention :a. l’échange de renseignements
scientifiques, techniques, économiques et juridiques sur les produits chimiques entrant dans le champ
d’application de la présente Convention, y compris l’échange de renseignements d’ordre toxicologique
et écotoxicologique et de renseignements relatifs à la sécurité, b. la communication d’informations
publiques sur les mesures de réglementation intérieures intéressant les objectifs de la présente
Convention ; c. la communication de renseignements à d’autres Parties, directement ou par
l’intermédiaire du Secrétariat, sur les mesures de réglementation nationale qui restreignent
notablement une ou plusieurs utilisations du produit chimique, selon qu’il conviendra. 2Les Parties qui
échangent des renseignements en application de la présente Convention protègent le caractère
confidentiel des renseignements comme mutuellement convenu.3Les renseignements suivants ne sont pas
considérés comme confidentiels aux fins de la présente Convention : a. Les renseignements énoncés
dans les annexes I et IV et communiqués en application des art.5 et 6 respectivement ; Les
renseignements figurant sur la fiche technique de sécurité visée au par.4 de l’art.13 ; c. La date de
péremption du produit chimique , les renseignements sur les précautions à prendre, y compris la
catégorie du danger, la nature du risques et les conseils sur les mesures de sécurité à prendre ; e. le
récapitulatif des résultats des essais toxicologiques et écotoxicologiques.4 La date de production n’est
pas normalement considérée comme confidentielle aux fin de la présente Convention. Toute Partie qui a
besoin de renseignements sur le transit sur son territoire de produits chimiques inscrits à l’annexe III
peut le signaler au Secrétariat, qui en informe toutes les Parties. »
64
(B) JANNET, « Le droit d’accès à l’information en matière environnementale », mémoire en vue de
l’obtention du mastère en Droit de l’environnement, FSJPST 2016-2017, p.
29
que : « … chaque individu doit avoir dûment accès aux informations relatives aux
substances et activités dangereuses dans leur collectivité et avoir la possibilité de
participer aux processus de prise de décision… ».
En outre, ce principe est prévu par la Convention d’Aarhus du 25 juin 1998 sur
l’accès à l’information, la participation du public au processus décisionnel et
l’accès à la justice en matière d’environnement 65, prévoyant que chaque Etat doit
créer des mécanismes appropriés afin que des informations suffisantes sur les
produits soient mises à la disposition du public d’une manière permanente et à
permettre aux consommateurs de faire des choix écologique en toute connaissance
de cause66.
L’information doit être suffisante, claire et sûre puisqu’elle représente une garantie
en faveur la sécurité chimique.
65
La Tunisie n’a pas encore ratifié la Convention d’Aarhus mais le gouvernement tunisien s’est engagé
dans le cadre du plan national de l’open-Gov adopté en septembre 2014 à lancer le processus de
ratification de la Convention d’Aarhus sur l’accès à l’information la participation du public au processus
décisionnel et l’accès à la justice en matière de l’environnement.
66
Article 5.8 de la Convention d’Aarhus intitulé « rassemblement et diffusion d’informations sur
l’environnement » adoptée le 25 juin 1998 et entrée en vigueur le 30 octobre 2001.
67
(W) SCHARGE, « La Convention sur l’accès à l’information la participation du public au processus
décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement », in Revue juridique de l’environnement
n° spécial septembre 1999, pp.5-7.
30
En Tunisie, la reconnaissance du droit à l’information a connu deux phases 68 : une
phase provisoire ou transitoire et une phase permanente.
Cette première phase a été renforcée par une deuxième phase permanente. En effet,
la Constitution du 27 janvier 2014 a reconnu le droit à l’information et le droit
d’accès à l’information, deux notions qui se complètent 70 au niveau de l’article 32
68
Le droit d’accès à l’information existait particulièrement en Tunisie dans le domaine de la protection
contre les risques dès les années 1990 par l’adoption d’un certain nombre de textes. En 2009 le
législateur tunisien a adopté la loi n°2009 -11 du 2 mars 2009, portant promulgation du code de la
sécurité et de la prévention contre les risques d’incendie, d’explosion et de panique dans les bâtiments.
(JORT n° 19 de 6 mars 2009, p.678).
69
Le décret n° 2011-41 du 26 mai 2011 modifié et complété par le décret n°2011-54 du 11 juin 2011
prévoit que : « Toute personne physique ou morale a le droit d'accéder aux documents administratifs tels
que définis à l'article 2 du présent décret-loi, aussi bien par divulgation proactive que divulgation sur
demande de l'intéressé, sous réserve des exceptions prévues par le présent décret-loi »
70
(B) JANNET, « le droit d’accès à l’information en matière environnementale, mémoire en vue de
l’obtention du mastère en droit de l’environnement, FSJPST 2016-2017
31
selon lequel: « l’Etat garantit le droit à l’information et le droit d’accès à
l’information. L’Etat œuvre en vue de garantir le droit d’accès aux réseaux de
communications. »71.
Cela est justifié bien évidemment par l’adoption de la loi organique n°2016-22 du
24 mars 2016 relative au droit d’accès à l’information qui prévoit dans son 1 er
article : « la présente loi a pour objet de garantir le droit de toute personne
physique ou morale à l’accès à l’information afin de permettre –l’obtention de
l’information, le renforcement des principes de transparence et de reddition des
comptes et surtout en ce qui concerne la gestion des services publics… ».
Toutefois, pour lutter contre les effets nocifs des produits chimiques et des
pesticides dangereux à la lumière de la Convention de Rotterdam l’information
doit être préalable (pargraphe1) et doit être soumise à un système d’harmonisation
(paragraphe 2).
71
La constitution adoptée le 27 janvier 2014 en arabe a été publiée dans un numéro spécial (version
française) du JORT du 30 avril 2015 p.6.
32
En effet, l’Etat d’export doit informer préalablement l’Etat d’import au sujet des
risques ou des dangers qui peuvent provenir de certaines substances dangereuses
pour prendre des mesures préventives.
A/ La notification d’exportation
72
Le règlement de (UE) n°214/2011 du 03/03/11 modifiant les annexes I er V du règlement (CE)
n°689/2008 du Parlement européen et du Conseil concernent les exportations et importation de produits
chimiques dangereux. (aida.ineris.fr)
73
(S) ENNAILI, « La Convention de Rotterdam sur le commerce international de certains produits
chimiques et pesticides dangereux », mémoire pour l’obtention du diplôme d’études approfondies en
droit de l’environnement et de l’aménagement du territoire, FSJPST 2000.
33
La notification peut être définie comme étant : « la soumission à l’autorité
compétente par la personne qui en a l’obligation d’informations spécifiées
concernent une substance chimique. »74. En d’autres termes, l’Etat d’exportation
doit transmettre à l’Etat d’importation tous les renseignements relatifs à la
substance toxique, tels que le nom du produit chimique interdit ou strictement
réglementé, le résumé des renseignements, la catégorie de l’utilisation prévue, la
mesure de précaution, les nom(s) et adresse(s) de l’importateur etc…, les
renseignements concernant les risques et les dangers, afin d’aider l’Etat
d’importation à prendre des mesures préventives en temps voulu et en toute
connaissance en cause. De même, la partie importatrice peut demander à la partie
exportatrice un complément d’information dont elle estime avoir besoin 75.
Par ailleurs, l’article 12 mentionne le processus que les Etats d’exportation et les
Etats d’importation doivent suivre. En effet, la partie exportatrice doit envoyer
une notification avant toute première exportation des produits interdits ou
strictement réglementés sur son territoire.
Une notification d’exportation mise à jour doit être envoyée suite à l’adoption de
la mesure de réglementation finale qui peut apporter une modification à la mesure
de réglementation finale précédente 76. En contrepartie, la partie importatrice doit
accuser réception de la notification d’exportation. Si la partie exportatrice ne
reçoit pas d’accusé de réception dans les 30 jours suivants, elle est tenue
d’envoyer une deuxième notification.
74
(s)ENNAILI, « la Convention de Rotterdam sur le commerce international de certains produits
chimiques et pesticides dangereux », mémoire pour l’obtention du diplôme d’études approfondies en
droit de l’environnement et de l’aménagement du territoire, FSJPST 2000. Déjà précité.
75
Guide à l’intention des Autorités Nationales Désignées sur le fonctionnement de la CONVENTION
DE ROTTERDAM, Secrétariat de la Convention de Rotterdam, Rome/ Genève 2004.
76
La mesure de réglementation finale est définie par la Convention de Rotterdam dans l’article 2
parag.e) comme « une mesure prise par une partie, n’appelant pas de mesure de réglementation
ultérieure de la part de cette partie et ayant pour objet d’interdire ou de réglementer strictement un
produit chimique ».
34
Dans le même ordre d’idée, le 5 ème paragraphe de l’article 12 dispose que la
notification d’exportation prend fin si le produit chimique et les pesticides
dangereux sont inscrits à l’annexe III de la Convention de Rotterdam ou si le
secrétariat a distribué à toutes les parties les réponses des parties importatrices
concernant l’importation de ce produit chimique.
77
http://www.pic.int/Accueil/tabid/1731/language/fr-CH/Default.aspx
78
Atelier National sur la Mise en œuvre de la Convention de Rotterdam, Formation pratique sur les
aspects opérationnels et Identification des éléments d’un plan d’action tenue à Tunis de 20 au 22
décembre 2016.
35
Ce sont, les directives de Londres applicables à l’échange de renseignements sur
les produits chimiques faisant l’objet du commerce international qui la définissent
au niveau de l’article 1er paragr. g comme étant : «le ̎consentement préalable
donné en connaissance de cause̎ le principe selon lequel le transport
international d’un produit chimique interdit ou strictement réglementé en vue de
protéger la santé de l’homme ou l’environnement ne doit pas s’effectuer sans le
consentement de l’autorité nationale compétente du pays importateur ».
79
(J.M) ARBOUR et (S) LAVALLE, « le droit international de l’environnement », 2ème éditions Yvons
Blais, p 583
36
faite par ce dernier, puis transfèrent au comité d’étude des produits chimiques, un
organe subsidiaire de la Conférence des parties, qui doit à son tour examiner les
renseignements contenus dans la notification et se fonder sur les critères
énumérés à l’annexe II.
37
Le législateur Tunisien impose un régime d’interdiction, notamment pour
l’importation de tout produit chimique et pesticide et prévoit deux procédures à
savoir : l’homologation ou l’autorisation provisoire et l’autorisation.
Par ailleurs, l’échange d’information sur les produits chimiques et les pesticides
dangereux intervient pour assurer la bonne gestion de ces produits toxiques et
surtout pour rendre les informations accessibles au public, mais l’échange
demeure insuffisant notamment pour les pays en développement dont la Tunisie
fait partie, d’où la nécessité de mettre en œuvre du système harmonisé.
Les informations recueillies sont mises à la disposition, du public sauf celles qui
sont sous réserve de confidentialité.
38
En effet, l’article 13 de la Convention de Rotterdam intitulée : ̎ Renseignements
devant accompagner les produits chimiques exportés̎ prévoit que les produits
chimiques et pesticides inscrits à l’annexe III doivent porter un code relevant du
Système harmonisé de codification ;en ce terme : « la Conférence des parties
encourage l’organisation mondiale de douanes à attribuer à chaque produit
chimique ou groupe de produits chimiques inscrits à l’annexe III, un code
déterminé relevant du Système harmonisé de codification… »
Ce système permet d’identifier les marchandises selon un code à six chiffres. Les
marchandises sont ainsi classées selon une structure légale reposant sur des règles
bien déterminées afin de faciliter son application. 83 Le code est utilisé pour
élaborer les tarifs douaniers, les statistiques du commerce international et faciliter
l’échange des données commerciales.
82
Définition adoptée par Convention internationale sur le Système harmonisé de désignation et de
codification des marchandises
83
wcoomd.org
39
Le système harmonisé de désignation et de codification des marchandises inclut
les produits visés par la Convention de Rotterdam en ce qui concerne la
surveillance des produits dangereux.
Le Système général harmonisé classe les produits chimiques, selon leurs dangers
physiques et leurs dangers pour la santé de l’homme et pour l’environnement
suite à un examen scientifique basé sur des méthodes d’essai, l’interprétation des
données, le niveau de danger à prendre en compte et la rechercher un consensus
sur les critères.
Dans le même ordre d’idée, les produits chimiques et les pesticides dangereux
inscrits à l’annexe III de la Convention de Rotterdam et faisant l’objet de
commerce international doivent être étiquetés d’une manière appropriée. Ils
doivent aussi être accompagnés des renseignements de base sur les risques et les
dangers pour la santé de l’homme et l’environnement présentés sous forme d’une
fiche technique.
Par ailleurs, l’étiquetage permet de donner les informations nécessaires pour les
secteurs de travail, en particulier l’industrie chimique, et pour les
consommateurs. Il comprend des éléments de communication et des informations
requises, l’identité des fournisseurs, l'indicateur de produit, le pictogramme de
danger, mentionnant des dangers, des conseils de prudence et des informations
supplémentaires.
(J.M) ARBOUR et (S) LAVALLE, « le droit international de l’environnement », 2ème éditions Yvons
88
Blais, p 586
42
l’autorisation de leur fabrication, importation, formulation, conditionnement,
vente et distribution89 qui impose que chaque emballage contenant un produit
pesticide répond aux normes générales d’étiquetage et mentionne les éléments
suivants : le nom, l’adresse du bénéficiaire de l’homologation ou de
l’autorisation, l’appellation commerciale des produits, l’indication de toute
matière active par la mention de leur nom usuel ou leur dénominations
chimiques.
Les indications doivent être écrites en langue arabe et française et doivent être
bien visibles.
Pour l’emballage, la Tunisie impose pour tout produit contenant des compositions
toxiques de répondre aux normes d’emballage d’origine.
89
Décret n° 92-2246 du 28 décembre 1992 fixant les modalités et les conditions d’obtention de
l’homologation ou de l’autorisation provisoire de vente de pesticides à usage agricole ainsi que
l’autorisation de leur fabrication, importation, formulation, conditionnement, vente et distribution,
modifié par le décret n° 2002-3469 du 30 décembre 2002 et par le décret n° 2010-2973du 15 novembre
2010, modifiant et complétant le décret n 92-2246 du 28 décembre, fixant les modalités et les conditions
d’obtention de l’homologation ou de l’autorisation provisoire de vente des pesticides à usage
agricole(.JORT n° 94du 23 novembre 2010.p3207)
43
Les récipients contenant des pesticides doivent avoir une marge de remplissage
de 3 % au moins et le contrôle des pesticides doit être fait par des contrôleurs des
pesticides pour assurer la qualité des récipients.
Tout pesticide doit être contenu dans des emballages conçus et fabriqués de
manière à : empêcher toute déperdition de leur contenu, à éviter toute attaque au
contenu et toute formation de combinaisons dangereuses avec l’emballage et à
résister aux exigences de la manutention et du transport
Il est soumis à des conditions bien déterminées. L’entrepôt doit être loin des
habitants, réservé aux pesticides et produits chimiques, loin des produits
alimentaires, accessible en cas d’urgence et fermé lorsqu’il n’est pas utilisé.
Lors du stockage, les produits doivent être séparés par des panneaux d’indication.
A titre d’exemple : la séparation des herbicides des produits inflammables.
De même, les produits toxiques doivent être stockés, en tenant compte des
registres pour enregistrer le volume de la toxicité des substances dangereuses.
44
agricole ainsi que l’autorisation de leur fabrication, importation, formulation,
conditionnement, vente et distribution, qui exige certaines conditions prévues par
les articles 17 à 19 imposant que les entrepôts des pesticides soient construits et
entretenus de façon à éviter toute sorte des risques, être classés par types « les
herbicides doivent être classés séparément », loin des produits alimentaires et
doivent disposer des équipements nécessaires afin d’éviter l’explosion ou
l’incendie91.
En outre, les locaux doivent avoir des équipements nécessaires pour la protection
des personnes chargées du stockage, tels que casques, lunettes, bottes,
combinaisons et autres… équipements nécessaires (extincteurs, signaux d’alarme
et points d’eau) pour faire face aux accidents pouvant parvenir à savoir : les
incendies ou les explosions lors du transport, du stockage, ou de la fabrication. 92
1) Au niveau international
91
Le décret n°92-2246 du 28 décembre 1995fixant les modalités et les conditions d’obtention de
l’homologation ou de l’autorisation provisoire de vente des pesticides à usage agricole ainsi que des
autorisations pour leur fabrication, importation, formulation, conditionnement, vente et distribution,
modifié et complété par le décret n°2010-2973 fixant les modalités et les conditions d’obtention de
l’homologation ou de l’autorisation provisoire de vente des pesticides à usage agricole ainsi que des
autorisation pour leur fabrication, importation, formulation, conditionnement vente et distribution et les
conditions d’utilisation des pesticides à usage agricole extrêmement dangereux(.JORT n° 94du 23
novembre 2010.p3207).
92
Article 19 du décret suvisé.
45
Le Système général d’harmonisation pour la classification des produits chimiques
dangereux organise le transport international de substances chimiques.
2) Au niveau national
De même, les véhicules doivent afficher de 4 côtés les symboles des dangers et
les symboles graphiques indiquant les propriétés physiques des pesticides 94
93
unece.org
94
Article 31 du décret n°92-2246 du 28 décembre 1992 susvisé.
95
Loi n° 97-37 du 2 juin 1997, relative au transport par route des matières dangereuses, (JORT n° 45 du
6 juin 1997 p.1020)
46
L’article 1er de ce texte dispose ce qui suit : « Les dispositions de la présente loi
et ses textes d'application s'appliquent au transport par route des matières
dangereuses effectué sur le territoire de la République Tunisienne au moyen des
véhicules automobiles et de leurs remorques... »
De même, cette loi impose des conditions pour transporter les matières
dangereuses par voie routière. Elles doivent être emballées, d’une manière qui
permet l’adaptation à leur nature, aux dangers qu’elles peuvent provoquer et aux
moyens utilisés pour leur chargement, leur transport et leur déchargement et
doivent comporter des étiquettes de danger.96
L’irrespect des conditions de transport des produits dangereux par voie routière
peut conduire à des infractions punissables.
3 arrêtés ministériels relatifs au transport des produits dangereux par voie routière
ont été adoptés en Tunisie :
96
Article 6 de loi n°97-37 susvisé
97
L’article 2 de l’arrête dispose que : « la fiche de sécurité doit porter les indications suivantes : la
dénomination de la matière et sa classe, le numéro d’identification de la matière et le numéro
d’identification des dangers conformément à la réglementation en vigueur, la nature des dangers
présentés en la matière, les consignes générales à appliquer en cas d’accident ou incident, les mesures à
prendre en cas de déversement ou d’incendie, les premiers secours, l’identité, l’adresse et les numéros
de téléphone et de fax de l’expéditeur … ».
47
- l’arrêté des ministres de l’intérieur et du transport du 19 mai 2000, fixant les
matières dangereuses dont le transport est soumis à l’obtention d’une feuille de
route.
Il en résulte que, les informations doivent être pertinentes et liées à des examens
effectués sur les produits chimiques et pesticides pour établir des données de base
nécessaires à l’appréciation en toute connaissance de cause, des dangers ou des
risques potentiels.
98
L’article 2 de décret n°2001-143 du 5 janvier 2001 fixant les règles de sécurité applicables au
chargement, au déchargement et à la manutention des marchandises dangereuses dans les ports
maritimes du commerce Les navires transportant des marchandises dangereuses et faisant escale dans
un port maritime de commerce doivent avoir à bord tous documents et certificats exigés par la
lt5gislation et la réglementation en vigueur pour le transport de ces marchandises.
48
Même si elles sont précises et bien déterminées, les informations restent toujours
insuffisantes face au développement technologique accéléré, d’où l’obligation de
s’orienter vers l’évaluation appropriée des risques chimiques.
Il est important d’évaluer les effets potentiels des substances chimiques sur la
santé humaine et sur l’environnement, surtout pendant ou la fin d’un processus
de fabrication pour toute industrie chimique important ou exportant des matières
premières contentant des composantes actives.99
Cette évaluation doit prendre en considération, les dommages déjà causés, mais
aussi les risques éventuels.
99
A.KISS ; « le droit internationale de l’environnement » Paris, A.pedone, 2004. P.277
100
MEZNI (S) , « Produit chimique et droit de l’environnement » mémoire en vue de l’obtention du
mastère en Droit de l’environnement et de l’aménagement des espaces, FSJPST, 2007-2008
101
Annexe II de la Convention de Rotterdam intitulée critères d’inscription des produits chimiques
interdits ou strictement réglementés à l’annexe III
49
Selon le rapport du comité intergouvernemental de négociation : « l’évaluation
des risques ne désigne pas une estimation des risques, mais plutôt une évaluation
des propriétés toxicologiques et écotoxicologue intrinsèques et de l’exposition
correspondante, effective ou prévue, y compris les incidences effectifs et les
preuves scientifiques de danger. »
Ces résumés doivent être établis suite à une étude des données et selon des
méthodes scientifiquement reconnues.102
Par ailleurs, l’Agenda 21 s’est intéressé à l’évaluation des risques chimiques dans
son chapitre 19 relatif à la gestion écologiquement rationnelle des substances
102
Rapport UNEP/FAO/PIC/INC.5/3 du17 du 17 mars 1998 du comité de négociation
intergouvernemental chargé d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant propre à
assurer l’application de la procédure de consentement préalable en connaissance de cause dans le cas de
certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet du commerce international , les
Travaux de la cinquième session, Bruxelles1998 p.19
http://www.pic.int/Portals/5/incs/INC5/c)/French/Repfr.PDF
103
Le code international de conduite pour la distribution et l’utilisation des pesticides : version révisée
en novembre 2002.
50
chimiques toxiques. Son l’article 19.A a été consacré à « l’Elargissement et
accélération de l'évaluation internationale des risques chimiques ».
Ce chapitre exige aussi, que l’évaluation des risques soit préalable, en particulier
pour l’utilisation et la commercialisation des produits présentant un danger pour
la santé de l’homme et pour l’environnement.
Cela nous conduit à évoquer en premier lieu l’évaluation des risques basée sur
des données scientifiquement reconnues (section I) et en second lieu la nécessité
de renforcer les programmes d’évaluation des risques chimiques (section II).
51
mesure de réglementation finale ne soit prise qu’après une évaluation des
risques.
Cette évaluation se base, bien évidemment, sur des données analysées et étayées
selon des méthodes scientifiquement reconnues comme l’identification des
données, l’évaluation de dosage et la caractérisation des risques 104 .
De même, ces données scientifiques ne peuvent être mises en œuvre que par des
experts qui montrent à quel point un produit chimique ou un pesticide peut
constituer un risque ou un danger pour la santé humaine ou l’environnement.
De ce fait, ces données permettent aux autorités publiques de prendre des mesures
préventives face aux risques ou aux dangers potentiels.
Il en résulte que les données scientifiques ne peuvent être établies qu’après des
recherches scientifiques approfondies afin d’écarter toute forme de doute et pour
attirer l’attention des décideurs publics sur la nécessité des recherches,
notamment dans les zones d’ombre.
Donc, la prise de décision publique se fonde sur des données scientifiques qui lui
donnent une légitimité et une rationalité dépassant la logique scientifique
104
H.DKHIL, « La maitrise des risques sanitaires et environnementaux liés aux produits » ANCSEP,
2011, (inc.nat.tn)
105
(A.)KISS, « Droit international de l’environnement », Paris, 3ème Editions A.PEDONE, 2004, p.277
106
(P.M). BIDOU; « droit de l’environnement », Paris Vuibert 2010, p.65
52
traditionnelle basée sur la certitude, vers une nouvelle logique fondée sur
l’incertitude.
développement tenue à Rio de Janeiro du 3 au 14 juin, prévoit dans le principe 15 : « des mesures de
précaution doivent être largement appliquées par les Etats selon leurs capacités. En cas de risque de
dommages graves ou irréversibles, l'absence de certitude scientifique absolue ne doit pas servir de
prétexte pour remettre à plus tard l'adoption de mesures effectives visant à prévenir la dégradation de
l’environnement. »
109
(M) Prieur, « Droit de l’environnement, droit durable » ; Bruylant, Bruxelles, 2014
53
En effet, le rôle de l’expert, face aux incertitudes et à la pluralité des vérités, est
précieux. Il est sollicité parfois par les pouvoirs publics, pour donner son avis, 110
en matière environnementale en général et dans le domaine des produits
chimiques chimique dangereux en particulier. Il doit analyser et évaluer les
risques afin de les rendre maîtrisables et de présenter aux décideurs les
fondements scientifiques évalués permettant la prise de décision convenable,
basée sur un savoir a priori et donner son avis sur la gestion technique et
administrative de ce risque.
110
Encinas de Munagorri (R), « Expertise scientifique et principe de précaution », RJE numéro spécial
2000 p63-73
111
M.PRIEUR ; « Droit de l’environnement » ; Paris 7ème édition, 2016, DALLOZ p.823
54
Le rôle de l’importateur ou du fabriquant est très important, en cas de besoin il
réaliser de nouveaux essais afin de gérer les risques ou les dangers qu’elles
peuvent présenter à l’administration.112
Par ailleurs, l’évaluation des risques demande des moyens financiers suffisants
pour assurer de bonnes études et de bonnes recherches. Elle exige aussi le
recrutement de personnes qualifiées et expérimentées.
Ainsi que, des moyens techniques suffisants pour assurer des analyses précises et
étayées afin de démontrer les risques potentiels ou les dangers pouvant parvenir
des produits chimiques et pesticides dangereux.
112
(E ) Brosset, « le règlement communautaire en matière des produits chimiques : petite explication »,
RJE 2008.5
113
Décret n°2010 -2973 Décret n° 2010-2973 du 15 novembre 2010, modifiant et complétant le décret
n° 92-2246 du 28 décembre 1992, fixant les modalités et les conditions d'obtention de l'homologation,
des autorisations provisoires de vente des pesticides à usage agricole, ainsi que les conditions de leur
fabrication, importation, formulation, conditionnement, stockage, vente, distribution et les conditions
d'utilisation des pesticides à usage agricole extrêmement dangereux JORTn°94 du23 novembre 2010
p.3207)
114
(S) MEZNI, « Produits chimiques et protection de l’environnement » ; mémoire en vue de l’obtention
du mastère en droit de l’environnement, FSJPST2005-2006
55
A ce niveau un clivage se manifeste entre, pays développés disposant ont des
moyens financiers et l’assistance technique nécessaire pour se lutter contre tous
les risques éventuels des produits chimiques, et pays en développement
souffrant d’un manque de moyens techniques et financiers permettant de prendre
la bonne décision relative à l’importation des produits chimiques et des pesticides
dangereux.
La Tunisie est également dotée d’un institut national des recherches et analyses
physico-chimiques, (INRAP), Créé en janvier 1995 118 dont le but est de
115
L’agence nationale de contrôle sanitaire et environnemental des produits a été créée par le décret
n°99-769 du 5 avril 1999, portant création de l’agence de contrôle sanitaire et environnementale des
produits et fixant sa mission, son organisation administrative et financière, ainsi que la modalité de son
fonctionnement, (JORT N°32 du 20 avril1999, p.600).
116
L’article 2 le décret n°99-769 du 5 avril 1999, portant création de l’agence de contrôle sanitaire et
environnementale des produits, susvisé
117
Alinéas 4 et 5 de l’article 2 du décret susvisé
118
La loi n°95-4 du 2 janvier 1995, portant création de l'Institut national de recherche et d'analyse
physico-chimique, (JORT N°1 du 3 janvier 1995, p3)
56
promouvoir des moyens humains et matériels nécessaires pour effectuer des
analyses complexes, d’améliorer le savoir-faire des Tunisiens, de réaliser des
expertises dans les domaines de sa compétence et de développer la coopération
avec d’autres pays dans le domaine de l’analyse physico-chimique.
chimiques
119
H.DKHIL, « la maitrise des risques sanitaires et environnementaux liés aux produits. ANCSEP, 2011
120
M.PRIEUR ; « Droit de l’environnement » Paris, 7ème édition 2016, DALLOZ p.823
121
(E ) brosset , « le règlement communautaire en matière des produits chimiques : petite explication »,
RJE 2008.5
57
Dans un monde où l’expansion rapide de l’industrie chimique a rendu nécessaire
la prise en considérations des risques ou des dangers potentiels pouvant affecter
l’Homme ou l’environnement, il est obligatoire d’instaurer des programmes de
prévention, au niveau international qu’au niveau national.
122
www.who.int
58
Dans le même ordre d’idée, ce programme a été renforcé par le programme
d’action de Dubaï géré par la (FAO) et clôturé par l’adoption d’une approche
stratégique de la gestion internationale des produits chimiques(SAICM).
123
Les Polychlorobiphényles (PCB), nommés aussi biphénylespolychlorés ou (BCP) ou « Pyralènes » ;
un nom commercial d’un produit de Monsanto.
124
Rapport de la Conférence internationale sur la gestion des produits chimiques sur les travaux de sa
troisième session du 29 octobre 2012
59
stratégique pour la gestion internationale des produits chimiques au niveau
national125.
La Tunisie n’est pas loin de son environnement international. Elle contribue à ces
actions par une étude et un plan d’action afin de réduire ou éliminer les
incidences néfastes des produits chimiques et des pesticides sur la santé de
l’homme et sur l’environnement.
125
www.environnement.gov.tn
126
environnement.gov.tn
127
environnement.gov.tn
60
rationnelle et appropriée des pesticides de la promotion des mesures de
prévention et de l’élaboration d’une stratégie nationale.128
Un plan national de la gestion des nuisibles et des pesticide (PNGNP) a été pris
dont l’objectif est identifier l’ensemble des risques potentiels liés à l’utilisation
des pesticides dans l’environnement, de minimiser les effets potentiels négatifs
sur la santé de l’homme et animaux pouvant découler de la lutte intégrée contre
les nuisible.
Tous ces programmes visent la réduction des risques ou des dangers engendrés
par les produits chimiques et pesticides.
Ces programmes et plans d’action ne peuvent être utiles sans la conscience des
autorités publiques, avec la participation de la société civile, notamment les
associations, relative à la protection de l’environnement. Les syndicats
128
environnement.gov.tn
129
www.agriculture.tn,PIAIT3
130
Workshop tunisia report 2016 p.3
61
professionnels doivent aussi défendre les personnes les plus exposées à ces
produits qu’il s’agisse des agriculteurs, ou des travailleurs dans ce domaine.
De ce fait, l’Etat Tunisien a pris des mesures de précaution pour prévenir des
incidences néfastes des produits chimiques et des pesticides sur la santé de
l’homme et sur l’environnement par l’adoption de textes législatifs et
réglementaires et par la création des différente structures.
Ces mesures préventives ont été prise avant ou après l’adoption et la ratification
de la Convention de Rotterdam.
62
Les mesures prisent par la Tunisie restent insuffisantes, à cause du manque des
moyens techniques et financiers malgré tous les efforts effectués par les autorités
compétentes et malgré le développement des programmes visant à réduire les
risques ou les dangers engendrés par les produits chimiques et les pesticides.
Deuxième partie :
Les mesures de contrôle
63
Vu l’expansion rapide de l’industrie chimique et vu les risques potentiels et les
dangers pouvant provenir des substances ou des mélanges dangereux 131 est
nécessaire l’adoption la prise de mesures de contrôle plus larges et plus
rigoureuses afin de rationaliser leur production, leurs commercialisation et leurs
utilisation132.
131
Il faut prendre en considération les risques potentiels pouvant résulter d’une exposition fréquente à un
produit à faible concentration, ainsi que le danger d’effets chroniques sur la santé ou sur
l’environnement.
132
(M).PRIEUR, « Droit de l’environnement », Paris 7ème édition, DALLOZ, 2016
64
afin de protéger la santé des personnes, notamment celles des consommateurs et
des travailleurs, ainsi que l’environnement.134
Une fois, ces réponses mises à la disposition de tous les intéressés, les parties
doivent renforcer l’efficacité et la capacité de contrôle. La Convention de
Rotterdam impose à chaque partie d’appliquer des mesures législatives et
administratives appropriées.136
Cette Convention impose à chaque Etat qui a reçu, du secrétariat, des réponses
concernant l’importation future des produits chimiques, et de les diffuser auprès
de tous les intéressés, soient les entreprises ou soient les administrations
publiques, tels que les services de douanes.139
Dans le même contexte, la Tunisie n’épargne aucun effort pour protéger la santé
publique et l’environnement contre les effets nocifs des produits chimiques et
des pesticides. Elle impose aux acteurs économiques : exportateurs ou
importateurs, distributeurs, fabricants et vendeurs de respecter l’ensemble des
procédures posées par les lois et par les textes réglementaires qui établissent
une mesure de contrôle ou de surveillance adéquate141.
transfrontières de déchets dangereux et de leur élimination, y compris les accords régionaux conclus au
titre de son article 11 ».
138
Le préambule de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques persistants « POP ».
139
(S) Mezni, « Produits chimiques et protection de l’environnement » ; mémoire en vue de l’obtention
du mastère en droit de l’environnement et de l’aménagement des espaces, FSJPST2007-2008
140
https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/plan-controle-des-produits-chimiques
141
(K.)AYADI, « Le régime juridique des pesticides à usage agricole », mémoire en vue d’obtention du
mastère en droit de l’environnement et l’aménagement des espaces ; FSJPST 2011-2012.
66
Ces textes obligent les autorités publiques à effectuer un contrôle en amont et en
aval de l’exercice de l’activité liée à la commercialisation des produits chimiques
et des pesticides interdits ou strictement réglementés (chapitre II). Comme ils
obligent à renforcer le cadre institutionnel dans le but de respecter les obligations
internationales de la Tunisie (chapitre I).
142
L’article 4 de la Convention de Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en
connaissance de cause applicable à certains produits chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet
de commerce internationale..
143
GUIDE à la l’intention des Autorités Nationales Désignées sur le fonctionnement de la Convention
de Rotterdam, Rome/ Genève2004
144
GUIDE à la l’intention des Autorités Nationales Désignées sur le fonctionnement de la Convention
de Rotterdam, Rome/ Genève2004.
67
vertu la Convention de Rotterdam et d’établir une sécurité chimique appropriée
face au développement de ces substances chimiques et pesticides extrêmement
dangereux.145 De ce fait, l’Etat Tunisien a renforcé le cadre institutionnel (section
I) comme il a renforcé les modalités de contrôle (section II)
145
environnement.gov.tn
146
L’article 45 de la constitution Tunisienne adopté le 27 janvier 2014.
68
novembre 2015 a chargé le ministre de l’environnement et des affaires locales à
l’exécution de ce décret147.
Ce ministère a été créé pour la première fois en Tunisie dans les années 1990. Il a
connu depuis sa création une évolution dans son appellation et dans ses
attributions.
147
Le décret présidentiel n°2015-21 du 13 novembre 2015, portant ratification de la Convention de
Rotterdam sur la procédure de consentement préalable en connaissance de cause applicable à certains
produits chimiques et pesticides dangereux qui font l’objet d’un commerce international, JORT
n°93p.2769
148
(I) Diouani, « la mise en œuvre par la Tunisie de la Convention de Stockholm sur les Polluants
Organiques Persistant, mémoire en vue de l’obtention du mastère en droit de l’environnement, FSJPST,
Tunis 2016-2017 p. 44
149
Le décret n°2002-2126 du 23 septembre 2002, portant rattachement de structures relevant de l’ex-
ministère de l’environnement et de l’aménagement du territoire au ministre de l’équipement, de
l’habitait et de l’aménagement du territoire.
150
Décret n°93-303 du 1er février 1993 fixant les attributions du ministère de l’environnement et de
l’aménagement territoire, (JORTn°13 du 16 février 1993 p).
69
Le décret n°2005-2933 du 1er novembre 2005, fixant les attributions du ministère
de l’environnement et du développement durable a chargé ce ministère de
proposer, en collaboration avec les autres ministères et organismes concernés la
politique générale de l’Etat dans le domaine de la protection de l’environnement,
la conservation de la nature et la promotion de la qualité de vie.
B/ Le ministère de l’agriculture :
La Tunisie n’exporte pas les produits chimiques et pesticides dangereux inscrits à l’annexe III de la
154
72
spécialisés dans le contrôle sanitaire, la qualité des intrants et des produits
agricoles,
155
484 sites contaminés par les produits chimiques ont été inventoriés et diagnostiqués et ils ont placées
dans une base des données et une carte numérique, on trouve 303 sites pollués par les activités
industrielles, 35 sites contaminés par les activités de services, 19 sites contaminés par les activités
agricoles
73
Cette direction contrôle l’importation des insecticides, des désinfectants… ainsi
que la santé environnementale provenant de différentes formes de pollution à
savoir la pollution atmosphérique, la pollution chimique etc… .
Une autre entité publique exerçant un contrôle sur les produits chimiques à usage
industriel est le ministère chargé de l’industrie petite et des moyennes entreprises
(PME).
156
Décret n° 2010-1668 du 5 juillet 2010, fixant les attributions et l'organisation des directions
régionales de la santé publique, JORT n°55du 9 juillet 2010 p.1896.
157
Tunisie industrie.gov.tn
158
(I) Diouani , « la mise en œuvre de la Convention de Stockholm sur les polluants organiques
persistants », mémoire en vue de l’obtention du mastère en droit de l’environnement, FSJPST Tunis
2016-2017p.42
74
Le transport des produits chimiques et des pesticides dangereux était l’objet de
première partie de cette étude.
d'éviter les risques et les dommages susceptibles d'atteindre les personnes, les
biens et l'environnement159.
En outre, la loi n°94-41 du7 mars 1994, relative au commerce extérieur a exclu
dans son article 3 tous produits pouvant toucher la sécurité, l’hygiène, la santé
publique et la protection de la faune et de la flore 160. Elle impose une autorisation
accordée par le ministère chargé du commerce.
159
L’article 1 de loi n° 97-37 du 2 juin 1997, relative au transport par route des matières dangereuses,
(JORT n°45 du 6 juin 1997 p.1020).
160
L’article 3 de la loi n°94-41 du 7 mars 1994, relative au commerce extérieur dispose que : « Sont
exclus du régime de la liberté de commerce extérieur tous les produits touchant à la sécurité, à l'ordre
public, à l'hygiène, à la santé, à la morale, à la protection de la faune et de la flore et au patrimoine
culturel ».
161
Le décret n°94-1744 du 29 août relatif aux modalités de contrôle technique à l’importation et à
l’exportation et aux organismes habilités à l’exercice,( JORT, n°69 du 2 septembre 1994).
75
Le ministère des affaires sociales intervient aussi dans le contrôle de produits
chimiques puisqu’ils sont omniprésents dans les lieux de travail notamment dans
les usines industrielles ou dans les activités agricoles.
De ce fait, les employés doivent les utiliser avec précaution car ils peuvent causer
des accidents de travail ou des maladies professionnelles.
Cet institut a été créé par la loi n°90-77 du 7 août1990 et chargé d’assurer une
assistance technique aux entreprises dans le domaine de la prévention des risques
professionnels et de l'amélioration des conditions de travail, de procéder aux
études et de recherches ayant pour objectif la santé et la sécurité au milieu
76
professionnel et la sensibilisation et la formation des intervenants dans la
prévention des risques professionnels162.
En droit comparé, le législateur français protège les travailleurs contre les effets
néfastes des produits chimiques depuis la loi n°76 -1106 du 6 décembre 1976 qui
peut limiter ou interdire ou réglementer la fabrication ou l’importation ou même
l’emploi des substances ou préparation par les travailleurs.
En effet, ce texte insiste pour que les travailleurs dans le secteur chimique
disposer des informations nécessaires à l’appréciation des risques afin de prendre
les mesures nécessaires le cas échéant163.
162
La loi n° 90-77 du 7 août 1990, portant création de l’institut de la santé et de la sécurité de travail,
(JORT n° 52 du 10 août 1990 p.1033)
163
Art.5, L76-1106 du 6 décembre 1976 relative au développement de la prévention des accidents de
travail. (Legifrance.gouv.fr.)
77
systèmes de classification soient établie soient indiqué sur tous les produits
chimiques pour leur indication. L’étiquetage des produits chimiques dangereux
doit mentionner toutes les informations, les risques qu’ils présentent et les
précautions à prendre lors de leur emploi.
De même cette loi prévoit la sécurité de produit en indiquant dans son article 3
comme suit : « les produits doivent, dans les conditions normale de leur
utilisation, présenter la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre et ne
pas porter atteinte aux intérêts matériels des personnes ou à leur santé ».
164
L’article 1 et 3 de la loi n°92-117 du 7 décembre 1992, relative à la protection du consommateur,
(JORT n°83 du 15 décembre 1992 p1571).
78
Section II : le cadre institutionnel décentralisé
165
(I) Diouani, « la mise en œuvre par la Tunisie de la Convention de Stockholm sur les Polluants
Organique Persistant », mémoire en vue de l’obtention du mastère en droit de l’environnement, FSJPST
2016-2017 p.49.
79
la politique de gouvernement pour se lutter contre toutes les sources de
pollutions et de nuisance et contre toutes formes de dégradation de
l’environnement.
Aussi, elle consulte les dossiers d’agrément des investissements dans tous les
projets visant à concourir à la lutte contre la pollution et promeut les actions de
formation, d’éducation et de recherche concernant ce domaine166.
Cette agence couvre tous les produits qui ont un impact sur la santé et sur
l’environnement.
L’arrêté du ministre de la santé publique du 15 janvier 2002 fixe une liste des
produits soumis à l’activité de l’agence, parmi lequel les produits chimiques
dangereux.
166
La loi n°88-91 du 3 aout 1988, portant création d’une agence nationale de la protection de
l’environnement et modifiée pat la loi n°92-115 du 30 novembre 1992.
167
L’arrête du ministre de la santé publique du 15 janvier 2002, fixant la liste des produits soumis à
l’activité de l’agence nationale de contrôle sanitaire et environnemental de produit, (JORT n° du 22
janvier 2002 p 136)
80
Il fournit une assistance aux industries pour la modernisation des méthodes de
production, l’amélioration technologique et la maîtrise de la qualité et contribue à
l’élaboration des normes et à l’assistance aux industriels pour leur mise en
application.
Une autre institution chargée des recherches et des analyses sur les dangers ou
les risques des produits chimiques est l’Institut national des recherches et analyse
physico-chimique créée par la loi n°94-4 du 2 janvier 1994, le décret n°98-2413.
81
associations168 et son remplacement par le décret-loi n°2011-88 du 24 septembre
2011, portant organisation des associations.
Ce décret-loi donne le droit aux associations de déclencher une action devant les
tribunaux, il dispose dans son article 14: « Toute association a le droit de se
constituer partie civile ou d'intenter une action se rapportant à des actes relevant
de son objet et ses objectifs prévus par ses statuts. »
2) L’obligation sensibilisation
168
La loi organique °59-154 du 7 novembre 1959 relatives aux associations, modifié et complété par la
loi n°88-90 du 2 août 1990 et la loi n°92-25 du 2 avril1992.
169
L’article 10 de la convention de Stockholm intitulé : « information, sensibilisation et éducation du
public ».
170
La Convention de Stockholm s’intéresse à certains produits visé par la convention de Rotterdam à
savoir le DDT, PCB, dieldrine ….
82
particulier à l’intention des femmes, les plus utilisateurs de ces produits dans
l’hygiène domestique.
Le contrôle effectué par les autorités publiques doit réaliser avant l’exercice de
l’activité liée à l’exportation et à l’importation des produits chimiques et des
pesticides dangereux (section I) et se poursuivre par un contrôle a posteriori
(section II).
Dans le cadre de la prévention des effets nocifs des produits chimiques et des
pesticides dangereux sur la santé de l’homme et sur l’environnement, la Tunisie
Rotterdam p.15
84
De même, l’exigence de l’homologation est en harmonie avec les dispositions du
code international de conduite pour la distribution et l’utilisation des pesticides
de la FAO prévoit dans son article 6 que les Etats: « s’efforcer de mettre en place
des systèmes et de structures d’homologation des pesticides permettant
d’homologuer les produits avant qu’ils ne soient utilisés dans les pays et, en
conséquence, s’assurer que chaque pesticide est homologué conformément aux
lois et règlements du pays, avant d’être mis sur le marché ».
L’autorité compétente donne son accord pour dix ans renouvelable si les produits
dont l’efficacité et l’innocuité sont reconnues, mais peut refuser si le produit
présente un danger pour la santé humaine et pour l’environnement.
173
L’article 5 de décret n° 92-2246 du 28 décembre 1992 fixant les modalités et les conditions de
l’obtention de l’homologation au de l’autorisation provisoire de vente des pesticides à usage agricole
ainsi que autorisations de leur fabrication, importation, formulation, conditionnement vente et
distributions dispose que tout demandeur doit destiner un dossier comprenant les éléments suivants : un
formulaire délivré par l’administration et dûment rempli par le demandeur, les copies des autorisations
de vente ou des homologations du pays d’origine (en cas d’importation), la désignation des usages objet
de la demande d’homologation, le modèle définitif de la notice d’emploi du produit avec indication des
doses des périodes d’application préconisées, et est des précautions par son emploi, un échantillon
d’emballage proposé, un dossier relatif à l’efficacité un dossier relatif à l’efficacité du produit et son
innocuité pour les cultures et les produits récoltés, un dossier relatif au degré de toxicité de produit à
l’égard de l’homme et des animaux, un dossier relatif aux modes d’analyses de matière active et des
résidus, un échantillon des matières actives pures, un échantillon du produits à commercialiser, un
récépissé du payement de la redevance relative à la demande d'homologation.
85
Aussi, toute modification dans le produit ou dans les compositions chimiques,
physiques ou biologique d’un produit déjà homologué, doit faire l’objet d’une
nouvelle demande.
2. L’autorisation
L’article 17 de la loi n°92 -72 du 3 août 1992 dispose que toute personne
physique ou morale désirant fabriquer, importer, formuler, conditionner, vendre
ou distribuer des pesticides à usage agricole doit obtenir préalablement une
autorisation de ministre de l’agriculture174.
Cette autorisation est obligatoire. Elle est délivrée après une étude d’impact sur
l’environnement (EIE) qui vise à évaluer préalablement le degré de l’incidence
du projet sur l’environnement afin de pouvoir prendre les mesures nécessaires en
vue de minimiser les impacts négatifs175.
L’article 5 (nouveau) loi n°88-91 dispose comme suit : « la réalisation des unités
industrielles, agricoles, et commerciales est soumise, soit à l’approbation
préalable par l’agence de l’étude d’impact négatif éventuel sur l’environnement,
174
La loi n°92-72 du 3 aout 1992, portant refonte de la législation relative à la protection des végétaux
n’a pas définit le terme autorisation.
175
Sifaoui « Wiem, l’évaluation du cadre légal de l’étude d’impact en Tunisie », R.T.D, 2007 p. 529
176
La loi n°88-91 du 2 aout 1988 portant création d’une agence nationale de protection de
l’environnement, J.O.R.T n°52 du 2 aout 1988,p.1102
-L’article 1 parag. 2 du décret n°2005-1991 du 11 juillet 2005, relatif à l’étude d’impact sur
l’environnement et fixant les catégories d’unités soumises à l’étude d’impact sur l’environnement et les
catégories d’unités soumises aux cahiers des charges définit l’EIE comme étant : « L'étude qui permet
d’apprécier, d’évaluer et de mesurer les effets directs et indirects, à court, moyen et long terme de la
réalisation de l’unité sur l’environnement et qui doit être présentée à l’Agence nationale de protection de
l’environnement pour avis avant l’obtention de toutes autorisations administratives relatives à la
réalisation de l’unité ».
86
soit à l’engagement du promoteur de l’unité d’appliquer les prescriptions d’un
cahier des charges qui sera approuvé par un arrêté du ministre chargé de
l’environnement, selon le type de l’unité, la nature de son activité et des risques
qu’elle présente pour l’environnement ».
Cette étude doit envisager l’état initial du site et de son environnement et les
conséquences prévisibles directes ou indirectes sur l’environnement. Elle doit
indiquer, aussi, les mesures prises par le pétitionnaire ou le maître de l’unité afin
d’éliminer ou de réduire si possible les dégradations pouvant provenir des
substances dangereuses, compenser les conséquences dommageables de l’unité
sur l’environnement et établir un plan détaillé de gestion environnementale de
l’unité.177
L’article 3 du dédit décret prévoit que tout demandeur doit adresser au ministère
de l’agriculture une autorisation de fabrication, d’importation, de
conditionnement, de formulation, de vente ou de distribution un dossier
comprenant une demande, une copie des statuts pour les personnes morales, un
extrait d’inscription au registre du commerce, un plan détaillé des lieux avec une
description détaillée des locaux, une autorisation sanitaire des locaux délivrée par
177
Le décret n°2005 - 1991 du 11 juillet 2005, relatif à l’étude d’impact sur l’environnement et fixant les
catégories d’unités soumises à l’étude d’impact sur l’environnement et les catégories d’unités soumises
aux cahiers des charges, J.O.R.T n°57 du 19 juillet 2005, 91834-1836.
178
L’article 3 du décret n° 92-2246 du 28 décembre 1992 fixant les modalités et les conditions de
l’obtention de l’homologation au de l’autorisation provisoire de vente des pesticides à usage agricole
ainsi que autorisations de leur fabrication, importation, formulation, conditionnement vente et
distributions
87
les services compétents de ministère de la santé publique, une description du
matériel de manipulation et des dispositifs de sécurité dans les usines et les
entrepôts, le nombre d’emplois et la qualification du personnel ainsi que les
moyens de sécurité et le numéro de code en douane en cas d’importation 179.
Il en résulte que le décret de 2005 exige pour toutes les unités de fabrication des
produits chimiques et des pesticides figurant dans l’annexe1 sont soumises
obligatoirement à l’étude d’impact sur l’environnement et font partie de la
catégorie B « faisant l’objet d’un avis ne dépassant pas le délai de trois mois
(3mois) ouvrable ».180
Par ailleurs, une liste de pesticides extrêmement dangereux est fixée par un arrêté
de ministre de l’agriculture après avis de la commission technique.
179
L’article 5 de décret n°92-2246 du 28 décembre 1992, susvisé
180
Annexe 1 du décret n°2005-1991 du 11 juillet 2005 relatif à l’étude d’impact sur l’environnement et
fixant les catégories d’unités soumises à l’étude d’impact sur l’environnement et les catégories d’unités
soumises aux cahiers des charges, J.O.R.T n°57 du 19 juillet 2005 p.1838.
181
L’article 4 du décret n°92-2249 du 28 décembre 1992, susvisé
182
La Tunisie n’a pas envoyé son consentement relatif à l’importation concernant l’aldicrabe.
88
3. Le cahier des charges
Dans le cadre d’une prise d’une conscience nationale des incidences néfastes des
produits chimiques et des pesticides sur la santé de l’homme et sur
l’environnement, la Tunisie exige une autre procédure fondamentale que l’étude
d’impact sur l’environnement (EIE) pour toute unité industrielle, agricole et
commerciale.
De même, le stockage des produits chimiques doit être soumis au cahier des
charges fixant les mesures environnementales qui doit être signé et légalisé par le
maître de l’unité ou le pétitionnaire.
Mais, ces produits peuvent être exportés vers des pays tiers, notamment les pays
en développement, ne disposant pas de législations spéciales et deinfrastructures
nécessaires185.
La Tunisie, en tant que pays importateur des substances chimiques dangereux 186,
exige un certain nombre des conditions afin d’octroyer les homologations aux
intéressés.
185
Prieur (M), droit de l’environnement, 7ème édition 2016, p .821
186
En Tunisie 36 unités totalement exportatrices et 72 en partenariat. En effet, La Tunisie exporte « la
chimie de base » et 5% de parachimie et elle importe des produits pharmaceutiques et parachimie
90
conditionnement, stockage, vente, distribution et les conditions d'utilisation des
pesticides à usage agricole extrêmement dangereux.
Concernant les pesticides d’origine, le dédit décret impose une référence relative
à la toxicité des pesticides vis-à-vis de l’homme et de l’environnement et émanant
de fabricant d’origine188 .
Pour les pesticides génériques, un dossier , original est exigé concernant l'étude
des différents types de toxicité de la substance active et du produit formulé vis-à-
vis de 1'homme et de l'environnement, des résidus de ces substances, de leur
devenir dans les produits agricoles, le sol et l'eau et de leurs effets sur les
systèmes environnementaux.
1) Les analyses
187
L’article 2 de décret n°2010-2973 du 15 novembre 2010 n°2010-2973 du 15 novembre 2010
modifiant et complétant le décret n° 92-2246 du 28 décembre 1992, fixant les modalités et les
conditions d'obtention de l'homologation, des autorisations provisoires de vente des pesticides à usage
agricole, ainsi que les conditions de leur fabrication, importation, formulation, conditionnement,
stockage, vente, distribution et les conditions d'utilisation des pesticides à usage agricole extrêmement
dangereux.
188
L’article 7 de décret susvisé
91
Avant tout la mise sur le marché, la Tunisie procède à des analyses aux produits
chimiques ou pesticides importés.
2) Les échantillons
3) Les frais
189
L’article 9, 10,et 10 de décret susvisé
92
En effet, les pays en développement souffrent d’un manque des moyens
financiers pour la gestion appropriée des produits chimiques et pesticides
dangereux et ont besoin d’une aide financière, notamment de la part les pays
développés, considérés comme étant les 1 ers responsables de la pollution
chimique dans le monde. Pour cela, le pollueur doit supporter le coût de sa
pollution.
Ce fonds est financié par les dons ou prêts accordés à l’Etat Tunisien pour lutter
contre la pollution et la protection de l’environnement. Il est alimenté aussi par
les contributions des entreprises polluantes et les ressources fiscales instituées à
son profit de ce fonds.
190
Le fonds de dépollution est créé par ’article 35 de la loi n°92-122 du 29 décembre 1992 portant loi
de finance pour la gestion 1993, complété par le décret n°93-2120 du 25 octobre 1993, fixant les
conditions et les modalités d’intervention de fonds de dépollution, modifié et complété par le décret n°
2636 du 24 septembre 2005.
93
En outre, un arrêté du ministre de l'agriculture du 4 septembre 20012, modifiant
l'arrêté du 24 octobre 2005 relatif aux prestations administratives rendues par les
services du ministère de l'agriculture et des ressources hydrauliques, les
établissements et les entreprises publics sous-tutelle et aux conditions de leur
octroi prévoir le paiement d’une redevance au profit de fonds de concours de
végétaux.
191
Article 1 de la loi n°92-72 du 3 aout, portant réfonte de la législation relative à la protection des végétaux,
JORT n°51-du 4 aout 1992 p.974
94
Pour assurer un contrôle pertinent et fiable le législateur tunisien a prévu dans
l’article 19, alinéa 2 que l’agent de contrôle doit prendre l’ordre de mission de
ministre de l’agriculture, ou par le chef de la structure charge de contrôle des
pesticides à usage agricole au ministère ou par le commissaire régional au
développement agricole territorialement compétent et indiquant le lieu et la date
de contrôle de l’agriculture192
En effet, les sanctions peuvent être des sanctions administratives comme elles
peuvent être des sanctions pénales
Toutes les infractions constatées donnent lieu à une poursuite et une pénalité
selon la législation en vigueur
Conclusion :
95
malgré tous les programmes et les plans d’actions pour la rationalisation de la
commercialisation, de la production et de l‘utilisation de certains produits
chimiques et pesticides interdits ou strictement réglementés, le problème des
substances chimiques continuent à se poser.
la Tunisie comme les autre pays du tiers monde souffre d’un manque des moyens
techniques et financiers pour faire face aux risques risques et les dangers pouvant
parvenir de ces produits.
96
Biblographie
Ouvrages généraux
- ARBOUR (J-M) et LAVALEE (S), Droit international de l’environnement, éditions
YVON BLAIS, 2006.
97
- L.BOISSON DE CHAZOURNES, R.D MAKENE et M.C ROMANO, Protection
internationale de l’environnement, Paris, Edition A.PEDONE, 2005
Thèse et mémoire
- Diouani (Imen), la mise en œuvre par la Tunisie de la Convention de Stockholm sur les
Polluants Organique Persistant, mémoire en vue de l’obtention du mastère en droit de
l’environnement, FSJPST 2016-2017
- JANNET(Baghdad), « Le droit d’accès à l’information en matière environnementale »,
mémoire en vue de d’obtention du mastère en droit de l’environnement et de ménagement territoriale,
FSJPST 2016-2017
-
- K.AYADI, « Le régime juridique des pesticides à usage agricole », mémoire en vue
d’obtention du mastère en droit de l’environnement et l’aménagement des espaces ; FSJPST 2011-2012
- Mezni (Sihem),« Produits chimiques et protection de l’environnement » ; mémoire en vue de
l’obtention du mastère en droit de l’environnement et de l’aménagement des espaces, FSJPST2007-
2008
Article scientifques:
98
- Brosset(E) , « le règlement communautaire en matière des produits chimiques : petite
explication », RJE 2008--
- Sifaoui Wiem, « l’évaluation du cadre légal de l’étude d’impact en Tunisie », R.T.D, 2007
- Wiecher Scharge : « la convention sur l’accès à l’information la participation du public au
processus décisionnel et l’accès à la justice en matière d’environnement », revue juridique de
l’environnement n° spéciale septembre 1999.
- Workshop tunisia report 2016
Législation nationale
- La Constitution adoptée le 27 janvier a été publiée dans un numéro spécial (version française) du JORT
du 30 avril 2015
- La loi n°61-39 du 7 juillet 1961 a été abrogée par la loi n°92-72 du 3 aout 1992, portant refonte
de la législation relative à la protection des végétaux n°51
- La loi n°88-91 du 3 aout 1988, portant création d’une agence nationale de la protection
de l’environnement et modifiée pat la loi n°92-115 du 30 novembre 1992.
La loi n° 90-77 du 7 août 1990, portant création de l’institut de la santé et de la sécurité de
travail, JORT n° 52 du 10 août 1990
- la loi n°92-11 du 3 février 1992, ratification portant ratification de la Convention de Bamako
sur l’interdiction d’importer des déchets dangereux et sur le contrôle des mouvements transfrontières et
la gestion des déchets dangereux en Afrique
- La loi n°92-72 du 3 aout 1992, portant refonte de la législation relative à la protection des
végétaux .
- la loi n°92-122 du 29 décembre 1992 portant loi de finance pour la gestion 1993,
complété par le décret n°93-2120 du 25 octobre 1993, fixant les conditions et les modalités
d’intervention de fonds de dépollution, modifié et complété par le décret n° 2636 du 24
septembre 2005.
- la loi n°94-41 du 7 mars 1994, relative au commerce extérieur
99
- La loi n°95-4 du 2 janvier 1995, portant création de l'institut national de recherche et
d'analyse physico-chimique, JORT N°1 du 3 janvier 1995
- Loi n° 97-37 du 2 juin 1997, relative au transport par route des matières dangereuses,
JORT n° 45 du 6 juin 1997
- L’agence nationale de contrôle sanitaire et environnemental des produits est créé par le
décret n°99-769 du 5 avril 1999 portant création de l’agence de contrôle sanitaire et
environnementale des produits
- le décret n°61-300 du 28 aout 196, portant l’application de la loi n°61-39 du 7 juillet
1961, instituant un contrôle de commerce et de l’utilisation des pesticides à usages agricoles,
JORT
- décret n° 92-2246 du 28 décembre 1992 fixant les modalités et les conditions
d’obtention de l’homologation ou de l’autorisation provisoire de vente de pesticides à usage
agricole ainsi que l’autorisation de leur fabrication, importation, formulation, conditionnement,
vente et distribution
- le décret n°93-2120 du 25 octobre 1993, fixant les conditions et les modalités
d’intervention de fonds de dépollution, modifié et complété par le décret n° 2636 du 24
septembre 2005.
100
- Arrêté de ministre de l’environnement et du développement durable, du 8 mars 2006,
portant approbation des cahiers des charges relatifs aux procédures environnementales que le
maître de l’ouvrage ou le pétitionnaire doit respecter pour les catégories d’unités soumises aux
cahiers des charges JORT
- Un arrêté du ministre de l’agriculture et des ressources hydrauliques du 4 juin 2008,
relatif à la classification des pesticides à usage agricole et fixant la liste des pesticides
extrêmement dangereux, JORT n°47 du 10 juin 2008
Droit comparé :
101
des mélanges, modifiant et abrogeant les directives 67/548/CEE et 1999/45/CE et modifiant le
règlement (CE) no 1907/2006
-
Programme et stratégie
Sites internet
- www.economie.gouv.fr
- Legifrance.gouv.fr.
- Tunisie industrie.gov.tn
- .economie.gouv.fr
- who.int
- wcoomd.org
- flehetna.com/guide-phytosanitaire
- .actu-environnement.com
- uneca.org/Portals/27/Documents/ChimiquesInformationNote.pdf.
- environnement.gov.tn
- notre-planete.info/écologie/alimentation/pesticides. PHP
- .pic.inte
- medium.com/welcome-to-agricool/lorigine-des-pesticides-1ebb51afbaa8
- planetoscope.com/agriculture-alimentation/885-consommation-de-pesticides-dans-le-
monde.html
102
Tables des matières
Introduction……………………………………………………………………………………………1
Chapitre I : L’échange
d’informations……………………………………………………………………………………..…23
103
&22 :La procédure du consentement préalable…………………………………………………31
3) Au niveau international…………………………………………………………………..…41
4) Au niveau national
Section I : L’évaluation des risques des données des données scientifiquement reconnues
B/ Le ministère de l’agriculture……………………………………………………..……….67
104
4) L’obligation sensibilisation……………………………………………………………….78
1)Les analyses………………………………………………………………………….88
2)Les échantillons………………………………………………………..…………..88
3 ) les frais……………………………………………………….……………………….89
§ 2 : Les sanctions……………………………………………………………………………………91
Conclusion…………………………………………………………………………………………….92
105