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Faire du secteur minier un


levier de développement
local dans les pays les
moins avancés, que tirer
des expériences de la
Guinée ?
31 mars 2021 Conackry, Guinée

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Auteur 

Sina Diallo

Assistante de Projets

sina.diallo@uncdf.org

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Local Transformative Finance
Burkina Faso
Ghana
Guinea
Mali
Senegal
Sierra Leone
Appui a la Gestion et a la Redevance des Redevances Minieres (AGREM)
South Africa

Lien de l'étude : The Role of Mining Companies in Financing Local Development - UN


Capital Development Fund (UNCDF)

Cet article relate les points clés de l’étude commanditée par l’UNCDF, en collaboration
avec la Chambre des Mines de Guinée et fait le point sur les expériences en cours en
avec la Chambre des Mines de Guinée, et fait le point sur les expériences en cours en
matière de financement du développement local.

1) L’étude de l’UNCDF en collaboration avec la Chambre des Mines de


Guinée : développement et exploitation minière

Cette étude a consisté en un cadrage sur le développement communautaire et le


contenu local dans le secteur minier des pays les moins avancés (PMA) d’Afrique de
l’ouest. L’objectif spécifique de l’étude est de dresser un état des lieux des principales
initiatives et mécanismes de financement publics et privés, du développement
communautaire dans le secteur minier et d’identifier les acteurs et les dynamiques
innovantes à l’œuvre. Dans cet élan, sept (07) pays miniers que sont la Guinée, le
Burkina Faso, l’Afrique du Sud, le Mali, la Sierra Léone, le Ghana et le Senegal, dont le

secteur minier tient une part importante dans l’économie nationale au point qu’ils
sont qualifiés d’« économie minière », sont intégrés dans l’analyse. L’Afrique du Sud et
le Ghana n’étant pas des PMA, sont uniquement considérés dans un objectif
d’analyse comparatif.

L’analyse des politiques et législations minières des pays à l’étude montre que
dès 2009, les Gouvernements ont commencé à comprendre l’intérêt de cette
industrie pour le développement. Le document « Vision du régime minier de
l’Afrique » (VMA) est le premier document panafricain de politique minière,
élaboré sous l’égide de l’Union Africaine (UA). Cette Vision envisage une approche
globale du développement du continent par la valorisation de ses ressources
minérales, à travers la poursuite d’un objectif général : la transformation du capital
naturel en capital humain, industriel et technologique. Il est suivi en 2016, par le
lancement d’un Pacte entre des sociétés minières et des gouvernements africains
comme soutien à la VMA. Durant ces 10 dernières années, de nombreux pays ont
également procédé à une refonte, à une révision ou à un amendement de leur Code
minier, suivant une stratégie d’harmonisation régionale. Ainsi, la majorité des codes
dits de « nouvelle génération » introduisent des mesures destinées à faciliter l’arrivée
des investisseurs tout en garantissant une augmentation de la contribution du
secteur minier à l’économie nationale (Guinée, (amendement en 2013 du code de
2011), Sénégal (2016), Burkina Faso (2015), Mali (2019), Sierra Leone (révision en
cours depuis 2019), Ghana (code amendé en 2015), Afrique du Sud (nouvelle Charte
minière en 2018). Pour une large part d’entre eux, ces nouveaux codes reflètent une
volonté générale de meilleure prise en charge des impacts environnementaux et
socio-économiques et un accent porté sur le financement du développement local.

Par ailleurs, les mesures non monétaires pour évaluer les retombées de ce secteur
sur la gouvernance et le développement révèlent que la conversion de la croissance
macro-économique générée par le secteur minier en levier de réduction de la
pauvreté et d’amélioration de la gouvernance demeure relativement limitée.
Concernant le Ghana et l’Afrique du Sud, une corrélation se dégage entre le niveau de
l’IDH (qui reste cependant relativement faible), et les indices de gouvernance (Mo
Ibrahim et NRGI) qui sont à un niveau parmi les plus élevés des pays à l’étude. Cette
corrélation révèle que plus la gouvernance, dont la gouvernance minière, d’un pays
est bonne, plus sa population a de chance de bénéficier de retombées minières
substantielles en termes de développement social, économique et
environnemental. Les IDH les plus bas se retrouvent au Mali, en Sierre Leone, au
Burkina Faso et en Guinée, ce sont également des pays pour lesquels les indices de
gouvernance (dont celui des ressources naturelles) sont évalués insuffisants. Bien

que l’Indice Mo Ibrahim de la gouvernance africaine démontre une nette


amélioration pour le Sénégal, le Burkina Faso et la Guinée, l’IDH y demeure faible.

Le contenu local est une dimension essentielle des impacts positifs potentiels de
l’exploitation minière sur le développement. En effet, c’est de la capacité à distribuer
les bénéfices financiers de l’exploitation minière pour la fourniture des services de
base et la promotion des activités économiques que dépendra la possibilité pour les
pays d’entrer dans le cercle vertueux du développement. Comment ce contenu local,
clairement inscrit dans les codes miniers se traduit-il dans des mécanismes de
financement ? L’étude envisage quelques expériences positives, dont celle promue
par UNCDF à travers ses mécanismes de transfert de royalties aux collectivités
locales.

2) Des mécanismes innovants testés en Guinée

Focus sur un exemple de transfert de fonds aux collectivités locales : le FODEL

Dans la plupart des codes miniers, le mécanisme principal consiste en la réallocation


d’une partie de la rente minière au profit du développement local. Généralement,
c’est un pourcentage du chiffre d’affaire annuel des entreprises entrées en phase
d’exploitation qui est reversé dans les budgets des collectivités locales voire
régionales selon des clés de répartition spécifiques à chaque pays. Cependant, se
posent des inquiétudes relatives aux compétences locales vis-à-vis de la gestion de
ces fonds qui peuvent se chiffrer en centaines de milliers de $USD pour certaines
communes minières. Également, il ressort un risque avéré de voir se multiplier les
projets d’infrastructures à vocation sociales locales au détriment de projets
structurant favorisant la diversification du tissu économique local. Le Fonds de
Développement Economique Local (FODEL) assorti de l’appui du programme
Développement Economique Local (FODEL), assorti de l appui du programme
AGREM (Appui à la Gestion des Redevances de l’Exploitation Minière) constitue
un exemple intéressant.

Le FODEL est né de plusieurs expériences de financement par les sociétés minières


des Fonds de Développement Local (FDL) mis en place par UNCDF. Plutôt que de
financer directement des infrastructures de base, les sociétés minières ont très tôt
compris l’intérêt d’utiliser un mécanisme d’aide budgétaire aux collectivités locales.
Ces FDL ont plusieurs intérêts : ils permettent de donner aux collectivités locales la
possibilité d’investir en cohérence avec leur planification. Ils permettent avec l’appui
de UNCDF de créer dès le départ un système dans lequel les collectivités locales
maitrisent le processus de passation des marchés, l’appui de UNCDF permettant de
garantir la redevabilité et la transparence des mécanismes. Fort de cette expérience,
le FODEL fût ultérieurement créé. Il permet de verser 0,5% des royalties de

l’exploitation minière aux collectivités locales, ce qui peut représenter une


augmentation substantielle de leur capacité d’investissement et nécessiter un appui à
la maîtrise d’ouvrage, appui offert par le projet AGREM. Ce projet a été initié par
l’UNCDF dans les communes des préfectures de Boké et de Boffa afin de renforcer la
capacité d’investissement des collectivités locales et ainsi de permettre d’offrir aux
populations les services de base et les infrastructures économiques nécessaires à
leur développement. Ainsi, les collectivités locales (communes) gèrent les ressources
provenant des redevances minières en vue d’accroitre la livraison de services de base
et le développement économique local selon les principes d’équité, de transparence
et de redevabilité.

Le FODEL et ses effets de leviers sur de nouveaux mécanismes de financement


des infrastructures municipales :

Mais l’expérience ne s’arrête pas à un mécanisme de transfert aux collectivités


locales. Quand bien même ce dispositif est nécessaire pour assurer aux collectivités
locales une plus grande prévisibilité des ressources, il présente un grand intérêt pour
engager les collectivités dans de nouveaux mécanismes de partenariats public et
privés, permettant ainsi à ces collectivités locales de maîtriser des infrastructures
économiques en faisant appel au secteur privé de façon plus systématique. Dans un
objectif de promotion du partenariat public-privé entre la commune urbaine de
Boffa, l’UNCDF, l’Agence Française de Développement (AFD)/Charente Maritime
Coopération (CMC), la Société Générale des Banques en Guinée et la Société CARMEN
RESOURCES S.A., l’accompagnement de UNCDF a permis la construction du marché
moderne de Boffa qui est rentré dans sa phase opérationnelle le 11 février 2020. A ce
jour, le niveau de réalisation des travaux est estimé à 95% et la remise provisoire des
infrastructures est faite dont : 42 kiosques, un magasin de céréales, un magasin de
stockage des produits agricoles, un magasin de poissons fumés, un hangar, une zone
de marché hebdomadaire, une unité et équipements de froid, un forage et adduction
d’eau, un parking gros porteurs, une latrine de 6 cabines, un groupe d’abri et
générateur, un développement de gouttière, une clôture. Ce marché, qui appartient à
la commune et bénéficie de financements public et privés, sera mis en concession
auprès d’un partenaire privé et bénéficiera ainsi d’une gestion dynamique. Cela
permettra également d’assurer à la commune des recettes régulières et
substantielles tout en facilitant les relations entre agriculture et zones rurales et
débouchés urbains.

Une étape de plus franchie avec une ligne de garantie

Une étape de plus dans le financement du développement local est franchie avec la
mise en place d’une ligne de garantie destinée à faciliter l’accès à des financements

pour les PMEs des zones de Boffa et de Boké. Cette ligne de garantie est gérée selon
un principe partenarial avec la Chambre des mines, représentant des miniers, la
Banque et UNCDF. Elle permettra au secteur privé de pouvoir se capitaliser,
renforçant ainsi la possibilité de bénéficier des opportunités liées à l’afflux de
population dans les zones minières et aux possibilités de sous-traitance offertes par
les nouvelles activités menées.

Tous ces mécanismes sont expérimentés en Guinée afin de renforcer le financement


du développement local et des initiatives publiques et privés. Ils sont destinés à être
mis à l’échelle afin que le pays entier et ses acteurs locaux puissent bénéficier de
façon systématique des financements nécessaires pour que l’exploitation minière
devienne une réelle opportunité de transformation dans les PMAs.

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