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Introduction
4 Après avoir passé en revue les définitions données par différents organismes
internationaux, ce document adopte celle-ci qui est initialement proposée par
l’USAID1
1
USAID. “Value chain program design: promoting market-based solutions for MSME and
industry competitiveness.” October 2007.
mondial. La chaine de valeur comprend notamment les prestataires
d’intrants, les producteurs, les transformateurs et les acheteurs. Elle
est portée par une variété de prestataires de services techniques,
commerciaux et financiers. La chaine de valeur comporte des volets à
la fois structurels et dynamiques. La structure de la chaine de valeur
influence les dynamiques de comportement des entreprises
commerciales qui, à leur tour, influent sur les performances de cette
même chaine de valeur.
5 Cette définition est neutre/ne tient pas compte de l’équité. Aussi, l’enjeu
pour une organisation ayant reçu mandat du FIDA n’est-il pas de formuler et mettre
en œuvre des interventions sur les chaines de valeur dont les populations rurales
pauvres peuvent tirer profit. Dans le cadre de la revue de juillet 2010 des
investissements du FIDA sur les chaines de valeur menée par la Division technique2
du FIDA (appelée dans ce document « l’étude du FIDA ») il est déclaré qu’ « une
intervention sur les chaine de valeur profitable aux populations pauvres consiste en
des approches les intégrant dans ces chaines avec comme objectif d’augmenter
leurs revenus, d’abord par l’amélioration des prix au producteur et la prise en
compte de manière coordonnée des contraintes ». Ces approches doivent
nécessairement tenir compte des relations de pouvoir entre les acteurs du marché,
identifier les activités servant à uniformiser les règles du jeu entre les acteurs les
plus riches et donc ayant plus de pouvoir et les populations rurales pauvres qui sont
faibles sur le marché.
6 Depuis sa fondation, le FIDA et les projets qu’il finance ont eu à traiter des
aspects relatifs au développement des produits agricoles. Cependant, avant la
récente mise au devant de la scène de la chaine de valeur, la plupart de ces projets
étaient concentrés uniquement sur la phase de production, peu d’entre eux avaient
adopté une approche coordonnée verticalement du producteur au consommateur.
Bien que l’augmentation des revenus agricoles aient été pendant longtemps un
objectif central des projets financés par le FIDA, les instruments majeurs pour
l’atteindre consistaient, en général, en la promotion de l’augmentation des
rendements et des technologies d’économie de main-d’œuvre sur le terrain, ainsi
que l’expansion des terres cultivables. Cet accroissement des revenus à travers une
plus grande participation économique des populations pauvres à un niveau plus
élevé sur la chaine commerciale, n’était pas un objectif largement partagé.
Cependant, cela constitue un objectif central dans le cadre de l’approche de la
chaine de valeur profitable aux populations pauvres.
2
IFAD. “Pro-Poor Rural Value-Chain Development.” Prepared by Vineet Raswant and Ravi
Khanna for the Technical Advisory Division. July 2010.
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revenus et les bénéfices tout au long de la chaine augmentent, avec des
consommateurs réalisant potentiellement des économies. Il est souvent plus facile
de réaliser ces bénéfices si des producteurs agricoles plus aisés, des hommes
d’affaires bien établis et des consommateurs opulents sont ciblés. Le défi peut être
décourageant pour le FIDA et ses partenaires. Les populations rurales pauvres en
Afrique de l’Ouest et du Centre habitent souvent loin des marchés lucratifs, n’ont
pas suffisamment accès aux intrants modernes et aux capitaux, sont mal
organisées et manquent d’informations adaptées et opportunes pour prendre des
décisions relatives à la production et à la commercialisation. Et concernant
précisément les chaines de valeur, les populations rurales pauvres ont tendance à
être moins intégrées dans ces chaines de valeur qui sont traditionnellement plus
développées sur le plan de la coordination verticale et horizontale, notamment les
produits d’exportation comme le coton et les cultures arbustives pérennes (café,
cacao, huile de palme, gomme). Ainsi, le défi spécifique du FIDA est d’accroitre les
revenus et les économies à différents niveaux de la chaine de valeur afin que les
populations rurales pauvres puissent en tirer profit. Cela a des implications
pratiques majeures à toutes les étapes du cycle de projet, de la formulation à
travers la mise en œuvre jusqu’à l’évaluation. En vérité, pour une organisation avec
un mandat du FIDA, si les gains sur la chaine de valeur augmentent sous forme
d’une efficience accrue sur le marché, une augmentation des revenus ou des
économies pour le consommateur, et que les populations rurales pauvres n’en
bénéficient pas un tant soit peu, le projet n’aura pas atteint son objectif de réussite.
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Sénégal) et la gomme arabique. Les légumes et la volaille/le bétail sont également
couverts
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13 En s’inspirant des documents de conception de l’AOC, les questions de
gouvernance/politiques relatives aux marchés des intrants et des extrants et aux
informations sur le marché font l’objet de discussions dans le reste de cette section.
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produits alimentaires qui a démarré en 2008. Egalement dans certains pays comme
la Guinée, les programmes d’importation des engrais notamment celui du Japon,
constituent des obstacles au développement d’un système privé de distribution des
engrais. Les importations japonaises sont subventionnées, arrivent de manière
inopinée et sont distribuées à travers des canaux officiels (opaques). Dans ces cas,
le dialogue politique peut être mené afin que les importations soient rétrocédées
aux distributeurs privés pour la vente aux prix du marché.
19 L’information c’est le pouvoir et celle sur les prix du marché ne fait pas
exception. Des asymétries d’information sont souvent notées sur les marchés en
AOC, et cela peut avoir des impacts négatifs sur les populations pauvres en termes
d’information relatives aux prix attractifs pour leurs produits, de savoir où vendre et
comprendre rapidement les conditions changeantes du marché. Et la mise en place
de systèmes d’information donnant des informations utiles et à temps aux acteurs
du marché, y compris les populations pauvres, reste une entreprise complexe. Il
faudra bien examiner la pertinence de l’information à générer et à diffuser, les
implications en termes de formation pour interpréter et fonder les décisions sur
cette information ainsi que les capacités des prestataires de services. De plus, la
relative étroitesse de certains marchés en AOC peut remettre en question l’utilité
des données du marché. Cela est dû au fait que sans volumes importants de
marchandises, la représentativité des prix observés peut s’avérer être
problématique.
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22 L’investissement sur les organisations de producteurs constitue peut être
intéressante pour faciliter l’accès équitable des producteurs ruraux, notamment les
populations pauvres aux marchés agricoles. Les avantages peuvent être
notamment la baisse des coûts des intrants, la hausse des prix au producteur et
l’obtention de plus grandes marges dans la commercialisation des produits. Les
groupes de producteurs suffisamment forts pour négocier des prix d’intrants et des
contrats de transport en gros peuvent générer de substantielles économies pour
leurs membres. Ils peuvent également négocier des prix au producteur plus
attractifs et offrir des garanties de financement du crédit à la production
saisonnière. Cependant, le développement et le soutien aux organisations de
producteurs jusqu’à la maturité nécessite du temps et des ressources. Il faudra
également de considérables capacités managériales pour gérer ces organisations
avec efficacité et transparence et créer un climat de confiance dans lequel les
institutions financières peuvent être prêtes à étendre le crédit. Leur accaparement
par les élites (ainsi que la cooptation par le gouvernement ou les partis politiques
en compétition) constitue un autre risque permanent. Si c’est le cas, les intérêts
des élites peuvent ne pas coïncider avec ceux des membres moins nantis. En
outre, comme c’est fréquemment le cas, si la prise de décisions est dominée par les
hommes, les priorités de femmes peuvent être ignorées. Et finalement, les
organisations de producteurs agricoles paraissant avoir réussi ont tendance à attirer
les bailleurs avec des agendas en compétition. Il peut s’avérer être extrêmement
difficile pour ces organisations de refuser l’argent de bailleurs. Cela peut amener
ces organisations à diluer leurs activités et être débordées et donc s’éloigner de leur
mission initiale consistant à fournir à leurs membres des services commerciaux
agricoles des intrants et des extrants.
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24 L’une des questions majeures que les projets appuyés par le FIDA doivent
essayer de résoudre est l’enchainement correct des interventions pour la promotion
du développement des organisations de producteurs. Il s’agit notamment des
questions relatives au développement des organisations faitières, des services à
offrir aux membres, au soutien à la gestion et à la gouvernance organisationnelle
interne (communications transparentes, garantie de représentation des populations
pauvres et des femmes). Bien que les approches à l’emporte-pièce et à taille unique
soient déconseillées –il est préférable d’avoir des stratégies spécifiques selon les
cas – de nombreuses questions nécessitent une réflexion approfondie.
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de producteurs. Bien que le recours à l’assistance internationale soit possible, il
reste cher et doit donc être modérément utilisé.
29 Un autre point mérite d’être remarqué. Il peut s’avérer être plus compliqué
de promouvoir les organisations faitières de base dans les chaines de valeur des
cultures vivrières par rapport à celles des cultures d’exportation de rente. Il existe
plusieurs raisons à cela, notamment en l’absence de débouchés garantis, les
pourvoyeurs de crédit seront réticents à prêter pour l’achat et l’investissement dans
les intrants, et les producteurs seront en droit d’être réticents à prendre des risques
de crédit ; la possibilité de la consommation domestique des produits alimentaires
rend difficile pour les organisations de producteurs la garantie d’une offre constante
aux acheteurs.
L’entreprenariat rural
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que la formation des producteurs agricoles pour s’adapter aux exigences du
marché;
¾ L’encouragement des acteurs du marché à se rassembler dans le cadre de
marchés locaux/régionaux pour le développement et la coordination des
chaines de valeur et du renforcement de la confiance;
¾ Le plaidoyer politique pour la création d’un environnement plus favorable à
l’investissement commercial;
¾ La diffusion de l’information sur les opportunités commerciales offertes par
les marchés nationaux et internationaux (y compris les foires commerciales
et la demande organique dans les marchés des pays développés) ; et
¾ La recherche action sur le développement de l’entreprise rurale.
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quand elles sont nombreuses et ont une longue histoire. L’étude du FIDA donne
quelques exemples en Asie. Les exemples en AOC sont notamment l’ouvrage de
forge et l’usinage du riz. Cependant, le développement de la petite entreprise est
spécialement difficile dans les zones reculées et peu peuplées, du fait de la taille
relativement petite des marchés et des coûts de formation élevés.
3
Daniel Roduner
, “Donor Interventions in Value Chain Development” Préparé pour le ‘Swiss Development Corporation’. Berne,
Juillet 2007
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C. Quelle expérience avez-vous en termes d’exercices de renforcement de la
confiance entre les acteurs de la chaine de valeur? Existe-t-il des domaines
où des progrès ont été réalisés? D’autres où il faudra davantage travailler?
Modalités de financement
44 Pendant des années, le FIDA appuie ponctuellement des projets avec des
lignes de crédit à court et moyen terme. Des fonds de garantie sont proposés avec
un partage des risques entre le FIDA et les institutions financières participantes,
mais ces dernières se sont montrées extrêmement réticentes à exposer leurs
propres ressources à un quelconque risque. La faiblesse des taux de
remboursement et de décaissement a entrainé l’abandon presque total des lignes
de crédit avant la fin des années 1990. L’appui au développement d’un crédit rural
et d’institutions d’épargne spécialisés s’est répandu depuis cette période. Bien que
cela soit sans aucun doute un pas dans la bonne direction, la disponibilité du crédit
à court et moyen terme reste très problématique à tous les niveaux des chaines de
valeur, à l’exception des industries agroalimentaires et des société d’import-export
bien implantées.
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47 Pour essayer de régler la question de l’absence de crédit d’investissement,
plusieurs projets proposent des fenêtres d’octroi de crédit pour la transformation et
les autres équipements. Des dispositifs de partage des coûts sont également
disponibles pour éviter que cela soit des dons. Dans le cadre de ces mécanismes,
des comités régionaux et nationaux composés de représentants d’organismes
publics, d’organisations de producteurs agricoles, du secteur et d’autres groupes
d’acteurs doivent décider de l’acceptabilité des demandes de financement. Bien que
cela soit louable dans la perspective de promotion des approches participatives, et
qu’il soit important de combler ce déficit de financement important, il faudra veiller
à la garantie de critères de financement stricts – plutôt que de faire des vœux pieux
– ces comités régionaux et nationaux sont présents pour approuver les demandes
de financement.
48 Les questions suivantes peuvent faire l’objet de discussions dans les groupes
de travail:
A. Si dans votre (vos) projet(s) on prévoit d’expérimenter des dispositifs de
financement novateurs, notamment la contractualisation agricole, le crédit
bail, le crédit warrantage, etc. est-il également possible de mener un
recherche action en vue d’un suivi rapproché des leçons tirées?
B. Votre (vos) projet(s) comporte(nt) t-il(s) des fenêtres d’octroi de crédit?
Comment mettriez-vous en vigueur les critères commerciales/financières
quant aux décisions à prendre pour approuver les investissements?
Questions transversales
50 Dans la plupart des projets sur les chaines de valeur en AOC, les plans de
S&E suivent l’approche classique de l’évaluation initiale, périodique et finale. Le
cadre (log frame) est avancé comment document référence dont le S&E doit suivre
la trace. Bien qu’il soit sensé d’effectuer des études préliminaires, la base devrait
être les chaines de valeur couvertes dans le cadre du projet. Les bases de référence
doivent permettre d’aborder entre autres ces questions : Quelle est la structure
actuelle des chaines de valeur ? Où se trouvent les goulots d’étranglement sur les
chaines de valeur empêchant l’amélioration de la performance ? Comment les
acteurs à différents niveaux de la chaine de valeur interagissent-ils pour créer ou
prévenir des résultats efficients et équitables ? Dans quelles activités à tous les
niveaux de la chaine de valeur les populations rurales pauvres – notamment les
femmes – sont-elles actuellement engagées ? Quel est le champ d’application de
l’augmentation des revenus et des emplois à tous les niveaux de la chaine de
valeur ? Existe t-il une compétition ou différentes formes de comportements non
compétitifs ? Quels groupes ou associations de producteurs jouent un rôle dans
l’achat d’intrants, la transformation et la vente ? Le produit est-il compétitif sur les
marchés locaux par rapport à l’importation ou par rapport aux autres produits des
autres régions du pays ? Le produit en question peut-il entrer en compétition sur
les marchés d’exportation (s’il ya lieu) ? Comment obtient-on actuellement des
informations sur le marché, et existe-t-il des moyens pour renforcer la transparence
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et uniformiser les règles du jeu relativement à la circulation de l’information ? Ce
sont des questions importantes qui devront être abordées lors des évaluations
initiales et périodiques et dans les activités d’analyse.
52 Même dans les périodes fastes, les marchés agricoles en AOC subissent des
fluctuations de prix prononcées. Pourtant, les conditions du marché sont devenues
plus volatiles, nécessitant un suivi rapproché et continu. Par exemple, une
justification du projet agropastoral du Tchad récemment approuvé est que les prix
de la production de l’élevage ont été élevés ces dernières années. La crise des prix
des produits alimentaire est venue influencer les prix à la hausse, la crise financière
mondiale qui tendraient à faire baisser la demande, les fluctuations sauvages des
prix du pétrole au niveau international qui ont probablement eu des répercussions
sur la demande en produits de l’élevage du pays producteur de pétrole qu’est le
Nigeria. La volatilité des prix a potentiellement eu de grands effets sur les revenus
et l’emploi des populations rurales et des implications majeures sur la performance
du projet.
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C. Des analyses des prix à la frontière sont-elles effectuées dans votre (vos)
projet(s)? Avez-vous besoin d’assistance/formation dans ce domaine?
Conclusion
55 Les approches sur les chaines de valeur sont très intéressantes pour booster
les revenus et les emplois dans les zones rurales et réduire la pauvreté. Dans le
contexte de la crise mondiale des prix des denrées alimentaires qui a démarré en
2008, le FIDA a été prescient d’avoir initié la formulation de cette vague de projets
plusieurs années auparavant. Pourtant, si le FIDA et les gouvernement et
organisations de la société civile partenaires en AOC doivent réduire la pauvreté de
manière considérable à travers ces investissements, il sera nécessaire d’adopter les
nombreuses mesures énumérées dans ce document. Il sera également nécessaire
pour le FIDA et ses partenaires d’assurer un suivi rapproché des progrès et du
partage des savoirs à travers la région. Les discussions et les échanges qui auront
lieu durant cet atelier sont un premier pas important. On espère que les échanges
d’expériences se poursuivront avec la facilitation de FIDAfrique et de quelques
autres plateformes de savoirs régionales appropriées.
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Tableau 1: Projets d’investissement avec des éléments de chaines
de valeur, financés par le FIDA depuis 1999
(Valeurs en dollars US)
Source: Tableau des données PPMS compilées dans le ‘PT Study’… Annexe2, Tableau 8.
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Table 2: Produis couverts dans six projets sur les chaines de valeur en AOC
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