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Niger
SOUMANA Boubacar1*, ALI Mahaman1
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Département de Sociologie et Économie Rurale, Faculté d’Agronomie, Université de Niamey
*
Auteur correspondant : san_boub@yahoo.fr
RESUME :
Cette étude portant sur l’analyse de la chaine de valeur oignon a été réalisée dans deux
villages du département de Madaoua situé dans la région de Tahoua. Il a été d’abord procédé
à la collecte des données secondaires puis primaires à l’aide des entretiens auprès des
operateurs, supporteurs et acteurs institutionnels de la chaine de valeur. L’étude était axée sur
une analyse fonctionnelle, économique, et de la performance. Au total, 90 acteurs ont été
interviewés dont 30 producteurs (10%), 10 grossistes (50%), 10 détaillants (10%) 10
transformateurs (10%) et en fin 30 acteurs supporteurs. Il ressort de l’étude que la chaine de
valeur est composée de cinq différents maillons animés essentiellement par des hommes, et
caractérisés par une quasi-absence de relation d’affaire entre les acteurs tant sur le plan
horizontal que vertical. Par ailleurs, l’analyse économique révèle que les producteurs tirent
plus de profit avec 51 à 72% de la valeur ajoutée suivis par les grossistes avec 30%.
Cependant, l’étude fait ressortir des problèmes de pression parasitaire et de conservation.
Mots clés : chaine de valeur, oignon, Madaoua, Tahoua, Niger.
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1. Introduction
Dans la plupart des pays africains, l’agriculture a un rôle crucial, en étant la principale
activité créatrice de richesse et un secteur qui occupe la majeure partie de la population.
Malheureusement, elle butte à de lourdes contraintes notamment dans les pays sahéliens où
elle ne garantit pas une sécurité alimentaire. Selon [1], l’Afrique prise dans son ensemble
est confrontée à des déficits alimentaires dont les manifestations aigues prennent la forme
de famine. Mais de nos jours cette insécurité alimentaire est d’autant plus grande dans les
pays au sud du Sahara à savoir les zones arides et semi-arides. Or « la croissance
économique des pays sous développés, et par conséquent, l'amélioration du standard de vie
de leurs populations passe par le développement de l’agriculture » [2]. En effet, au Niger
ce secteur est confronté à beaucoup de problèmes, dont entre autre la dégradation des terres
de culture, l’insuffisance et l’inégale répartition des pluies, la réduction des terres de
culture entrainée par une croissance démographique rapide, mais aussi et surtout le faible
niveau d’investissement de la part de l’État [3]. Cette situation a pour conséquence la
baisse de la production agricole, menaçant ainsi les moyens d’existence de 85% de la
population du pays d’année en année [3] ; alors que le pays dispose d’importante réserve
en eau souterraine mobilisable pour réduire la dépendance de l’agriculture pluviale. Ainsi,
la promotion des cultures irriguées tournées vers la diversification depuis les années 70 est
une alternative avec le développement de certaines cultures telles que l’oignon. En effet,
durant la campagne 2012/2013 sur 46717ha qu’occupent les légumes au plan national,
18889 ha sont occupés par l’oignon soit 41,21% de la superficie [4], avec une production
annuelle de plus de 711963tonnes dont 46% provient du département d Madaoua [5] .
Cette situation fait du Niger le 2nd producteur derrière le Nigeria depuis des années, tout en
occupant la première place comme exportateur d’oignon en Afrique de l’Ouest. Son réseau
commercial permet d’approvisionner les principaux marchés côtiers de la sous-région [6],
surtout avec un avantage comparatif tant sur la quantité exportable que sur ses qualités
organoleptiques face aux autres pays [7]. Par ailleurs, le Niger est l’un des plus grands
consommateurs d’oignon après le Nigeria, mais aussi un pays pour lequel la production et
la commercialisation de l’oignon constituent l’une des principales sources de revenu à
travers la diversité des acteurs (operateurs et supporteurs) [8].
Selon les statistiques plus de 10 % de la population nigérienne vit des valeurs ajoutées
créées par cette chaine de valeur ; 22 milliards sont la contribution à l'économie nigérienne
en 2012 [9]. La chaine de valeur oignon, mobilise plus de 75 000 actifs agricoles au Niger
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et procure environ 50 milliards par an comme chiffres d’affaires aux producteurs [8]. En
effet, bien que le Niger ait un avantage comparatif par rapport aux pays de la sous-région,
la chaine de valeur connait de nombreux problèmes tant au niveau de la production qu’à la
commercialisation. C’est dans ce contexte qu’est intervenu le présent article pour identifier
les différents problèmes à travers une analyse fonctionnelle et économique.
2. Matériels et méthode.
2.1 Approche méthodologique de l’analyse de la chaine de valeur
Les matériels utilisés dans le cadre de cette étude sont les questionnaires adressés aux acteurs
directs et les guides administrés auprès des personnes ressources ayant des connaissances sur
la filière oignon. S’agissant des logiciels, le SPSS et EXCEL ont été utilisés pour les analyses
et ARCGIS pour l’élaboration de la carte de la zone.
La méthode utilisée pour l’analyse, est celle de Value Links conçue par la GTZ de la
Coopération internationale allemande. Cette méthode est entièrement orientée vers l’action et
est basée sur des leçons tirées des projets et programmes de développement rural et de
promotion du secteur privé soutenus par la GTZ. Elle subdivise le savoir-faire de la promotion
de la chaîne de valeurs en 12 modules organisés selon le cycle de projet. Ces modules peuvent
être scindés en deux phases : la première réservée l’étude théorique de la filière comporte 4
modules et la seconde qui en comporte 8, concerne les actions sur le terrain [10].
L’avantage de cette méthode est qu’elle présente en détail les éléments d’analyse d’une chaine
de valeur à savoir l’analyse fonctionnelle et économique, l’identification des contraintes et
stratégies de mise à niveau. En outre, elle décrit les mécanismes de facilitation de
développement de la chaine de valeur à travers des concertations visant à clarifier les rôles du
gouvernement, du privé et du bailleur de fonds en matière d’organisation de projet de
promotion de la chaine, d’évaluation des besoins et des marchés, d’introduction des normes
sociales, écologiques et de qualité de produit. A terme, cela permettra d’institutionnaliser
l'action collective des acteurs de la chaîne dans le but d’accroitre la performance de cette
chaine de valeur.
Dans la commune de Madaoua, deux villages à savoir Kollé et de Tounfafi ont été choisis par
les cadres techniques de l’État. Le Premier a été choisi du fait d’être un pôle de production
d’oignon, alors que le second village l’a été pour la diversité des spéculations cultivées en
dehors de l’oignon (choux, carotte,). Un échantillon de 90 acteurs (operateurs et supporteurs)
représentant 10% de l’ensemble a été pris de manière aléatoire
L’évaluation de la performance économique a été faite à l’aide des paramètres calculés dans
le tableau ci-dessous.
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Tableau I : Paramètres d’analyse économique
Maillon Paramètres
Production PB (produit brut monétaire) = Q (quantité produite) x Pu (prix unitaire)
VAB (valeur ajoutée brute ) = PB – CI (consommation intermédiaire) [10] avec
CI=∑des charges liées aux intrants
VA (Valeur ajoutée nette) = VAB-Amortissement
RBE( Revenu brut d’exploitation )= VA-(rémunération main d’œuvre + Frais
Financiers +Taxe) [10]
RNE (résultat ou excédent net exploitation) =RBE-Amortissement [11]
Commercialisation VA=PB-CI (consommations intermédiaires) avec CI=consommables et services
Consommable= (achat oignon+ sac de conditionnement) ; Service= transport
ENE (Excédent Net d’Exploitation) =VA- (Main d’œuvre+ Taxe)
IP (indice de profitabilité ou de rentabilité)=RNE/CT [12]
Transformation VA=PB-CI (consommations intermédiaires) avec CI=consommable +service
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Tableau II : Méthode d’échantillonnage.
Acteurs Nombre total pourcentage échantillon Références
producteurs 615 ménages 5% 30 Carnet de famille(chef de village)
transformateurs 108 personnes 10% 10 Liste établie en assemblée villageoise
Liste établie en assemblée villageoise
grossistes 21 personnes 50% 10
détaillants 105 personnes 10% 10 Liste établie en assemblée villageoise
2 bureau de 5 Focus
Dockers membres groupe 10 Associations des Dockers
2 bureaux de 5 Focus
démarcheurs membres groupe 10 Bureaux des démarcheurs
consommateurs Bouchers, vendeuse 10
Marché Vendeurs d’oignon Observation
Total 90
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3. Résultats
3.1Caractéristiques générales de l’exploitation d’oignon
Dans les deux villages, la culture de l’oignon est exclusivement réservée aux hommes dont
l’âge moyen est de 38 ans, avec toutefois l’âge du plus jeune qui est de 19 ans alors que le
plus âgé 65 ans. L’agriculture est la principale, alors tandis que l’élevage constitue l’activité
secondaire car elle permet d’épargner le revenu tiré de la culture d’oignon sous forme de tête
d’animaux. Le tableau3 présente les caractéristiques des exploitations.
Tableau II : Éléments caractéristiques des exploitations
Facteurs de production Superficie <0,2 ha (Petit producteur) en % 79
engagés 0,2 à 0,4 ha (Producteur moyen) en % 14
> 0,4 ha (Gros producteur) en % 7
Intensité du travail (homme-jour /hectare) 228
Age moyen des exploitants (ans) 38
Modes d’accès aux Héritage (%) 87
terres Prêt (%) 7
Location (%) 6
Nature de la main Actif familial (homme-jour /hectare) 68
d’œuvre utilisée Actif contractuel (homme-jour /hectare) 160
Total Effectif (homme-jour /hectare) 228
Total de jour de travail par hectare (jour) 46
Motopompe (%) 97
Système d’irrigation Traditionnels (calebasse) en % 3
système de culture Monoculture (%) 100
La production d’oignon est étalée sur les 12 mois/12 reparti en 3cycles ; le 1er commençant de
Septembre à décembre, le 2nd de décembre à février, en en fin le 3ieme de janvier à Avril. En
effet, les superficies exploitées ayant constitués un facteur discriminatoire, il a été alors
procédé à la catégorisation des producteurs : < 0,2ha pour les petits producteurs ; 0,2 à 0,4 ha
pour les producteurs moyens et en fin > à 0,4 ha pour les gros producteurs. Quant au mode
d’accès à la terre, il est essentiellement dominé par héritage (87%). S’agissant de la main
d’œuvre elle à 70% est contractuelle pour une durée totale de travail évaluée à 46 jours.
La quantité d’engrais diffère selon les saisons en fonction de l’objectif de la production. Une
utilisation plus importante est remarquée en saison pluvieuse et saison sèche froide (400kg)
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du fait que la totalité la production est destinée à la vente directe sur le marché alors que 50 à
70% de celle de la saison sèche chaude est destinée à la conservation (vente différée). La
différence du niveau de rendement entre les saisons s’explique par le fait que au premier
cycle, les parcelles sont très souvent détruites par la maladie de pourriture des racines,
l’inondation des planches par l’eau de ruissellement alors qu’au niveau des deux autres cycles
ces problèmes ne sont pas remarqués. En outre, au 1ier cycle, les bulbes sont récoltés avant la
fin de leur de développement (petites tailles) car les premières récoltes sont plus
rémunératrices (prix élevé), tandis que la récolte intervient à un stade de développement des
bulbes plus avancés (gros diamètres) au niveau des deux autres cycles.
Tableau III : la quantité moyenne des intrants et rendement à l’hectare
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Figure 2 : Les maillons de la chaine et ses acteurs
L’analyse économique de la chaine de valeur porte sur les analyses des couts, de la valeur
ajoutée et de la performance. Au niveau du maillon de la production, il est noté des couts
variables et des couts fixes. Les coûts variables sont constitués des frais en intrants et à la
main d’œuvre alors que les coûts fixes sont constitués des amortissements des matériels
agricoles (motopompe et appareil de traitement phytosanitaire). Il se dégage que les intrants et
la main d’œuvre représentent l’essentiel du coût total avec respectivement 45% et 49%.
L’analyse des coûts au niveau des intrants, montrent que quelque soit le cycle de production,
les plus importants sont ceux liés à l’acquisition des semences (8% à14%), au carburant (14%
à 16%) comme le montre le tableau ci-dessous
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Tableau IV : Coût de production d’un hectare en FCFA
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Tableau V : coût de commercialisation d’un sac de 100kg en FCFA
La transformation de l’oignon concerne aussi bien le buble que les feuilles qui se présentes en
séchées et en fermentées. La transformation d’un sac d’oignon 50kg fournit 5 tia (soit 1/4 du
sac de 50kg) pour l’oignon altéré et 10 tia (soit 2/4 du sac de 50kg) pour l’oignon de semence
soit un rendement respectif de 25% et 50%. La différence de rendement après séchage
s’explique par la qualité de l’oignon de semence qui est mature et sans pourriture
Tableau VI : coût de la transformation en FCFA
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Feuilles séchées : « Gabou Chirmé » ; Feuilles fermentées = (Gabou Noir), bulbes séchés=« Gabou Blanc »
La valeur ajoutée créée au niveau des producteurs, présente une grande disparité selon le
cycle de production. Celle-ci s’explique d’une part par la variation de prix sur le marché,
d’autre part la différence du niveau de rendement selon les saisons. C’est ainsi qu’on obtient
les fortes valeurs ajoutées créées au 1ier et 2nd cycles à cause du prix de vente du sac élevé
(35000F) pour le premier, alors que pour le second cycle cela résulte de l’augmentation du
niveau de rendement qui a permis de compenser la baisse du prix (25000F/sac). Au troisième
cycle malgré l’amélioration des rendements, la valeur ajoutée reste faible du fait de la baisse
drastique des prix(10 000 F CFA/sac)
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Tableau VIII : la valeur ajoutée et revenu net des intermédiaires par sac de 100kg
(FCFA)
La transformation dégage une valeur ajoutée appréciable dans la chaine de valeur. En effet, la
production et commercialisation des feuilles séchées « Lawachi » créent 3150F de valeur
ajoutée et génèrent 2100F de revenu/sac de 50kg essentiellement capté par le transformateur
(47%), alors que pour la même quantité les « bulbes séchés » génère 6800F de valeur ajoutée
et 5640F de revenu reparti entre les différents acteurs. Notons que le profit tiré par les
grossistes du « bulbes séchés » s’explique par le fait que les grossistes font la spéculation en
revendant les produits hors zone(Dosso).
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L’évaluation de la performance a été faite à l’aide des ratios. En effet, le Ratio valeur ajoutée
/produit brut traduisant la part de la valeur ajoutée dans le produit brut montre qu’en valeur
relative le producteur d’oignon est l’acteur qui crée le plus de valeur ajoutée avec un ratio
(VA/PB) variant de 88% à 92,6% contre 17% à 31% pour les grossistes qui sont leurs
collaborateurs. La valeur ajoutée plus élevée au niveau du maillon production s’explique par
le fait que c’est une production primaire qui utilise essentiellement la force de travail
(composante de la valeur ajoutée) et un très faible niveau d’intrants (engrais, carburant). Par
contre pour le maillon intermédiation, la charge principale est l’achat de l’oignon, les écarts
de prix entre prix d’achat et prix de vente étant relativement faible, on a donc une valeur
ajoutée créée faible. Cette dernière est redistribuée sous forme d’excédent net d’exploitation
(ENE) et d’amortissement au niveau du maillon production, alors que pour le maillon
intermédiation elle est constituée d’excédent net et de taxe avec une proportion élevée de cette
dernière au niveau des grossistes (20%).
Par ailleurs, cet excédent est plus élevé au niveau des producteurs comparés avec les autres
acteurs directs avec un ratio (Excédent/valeur ajoutée) variant de 92 à 94%, alors que la
moyenne de l’ensemble de la chaine est de 91,4%.
Tableau X : agrégats comptables et ratios de performance
Excedent
Categorie d'agent VA/produit Amortisse Excedent net/Cout
brut Taxe/VA ment net/VA total
Producteur 1ier cycle 92,6% 0,0% 0,1% 91,9% 569,9%
Producteur 2ieme cycle 94,6% 0,0% 0,1% 94,1% 817,0%
Producteur 3ieme cycle 88,2% 0,0% 1,9% 85,1% 283,8%
Grossiste Ghana 1ier cycle 27,1% 24,9% 0,0% 69,9% 23,3%
Grossiste Ghana 2ieme cycle 25,0% 35,9% 0,0% 61,0% 18,0%
Grossiste Ghana 3ieme cycle 27,0% 55,4% 0,0% 32,0% 9,8%
Grossiste Cotonou 1ier cycle 17,5% 29,1% 0,0% 61,2% 12,0%
Grossiste Cotonou 2ieme cycle 21,9% 29,0% 0,0% 61,3% 15,5%
Grossiste Cotonou 3ieme cycle 31,2% 32,0% 0,0% 56,5% 21,4%
Collecteur 3ieme cycle 29,6% 0,0% 0,0% 100,0% 42,0%
Detaillant local 3ieme cycle 18,4% 0,0% 0,0% 100,0% 22,5%
transformateur bulbes sechés 59,0% 0,0% 0,0% 91,5% 117,4%
Transformateur feuilles fermentées 97,5% 0,0% 0,0% 48,7% 110,1%
Grossiste bulbes sechés 22,5% 20,0% 0,0% 388,9% 90,5%
Grossiste feuilles fermentées 20,0% 10,0% 0,0% 87,5% 21,2%
collecteur bulbes sechés 10,0% 0,0% 0,0% 500,0% 100,0%
collecteur feuilles fermentés 20,0% 0,0% 0,0% 100,0% 25,0%
detaillants bulbes sechés 15,8% 0,0% 0,0% 100,0% 1880,0%
Detaillant feuilles fermentés 20,0% 0,0% 0,0% 100,0% 25,0%
Sur l'ensemble de la chaine 91,8% 0,1% 0,4% 91,4% 512,7%
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4.Discussion
L’étude a fait ressortir que les petites exploitations (moins de 0,4ha) sont les plus nombreuses
dans la zone d’étude avec 67% correspondant ainsi au résultat trouvé par [13]. L’évaluation
de la quantité d’engrais utilisée montre que celle-ci est constituée essentiellement de l’urée
dont la dose est excessive avec environ 317kg/ha soit 138kg d’Azote. Cette dose est proche de
311kg/ha trouvée par [13] dans la basse vallée de la Tarka . Le rendement moyen dans la zone
qui est de 42t/ha est supérieur à celui trouvé par [14] à Madaoua (24t/ha) et [17] au Benin
(30t/ha). 24t/ha. Cette différence s’explique par la maitrise des mauvaises herbes grâce à
l’introduction du glyphosate et du PENDILIN EC 500, dont le premier permet de détruire les
mauvaises herbes avant repiquage alors que le 2nd appliqué après repiquage inhibe leur
germination dans la parcelle pour limiter toute concurrence avec la culture de l’oignon.
Par ailleurs, l’analyse économique démontre que les producteurs créent non seulement la plus
grande valeur ajoutée, mais aussi tirent le plus grand profit (bénéfice). Les mêmes résultats
ont été trouvés par [12] au Burkina Faso. Une analyse de la performance, montre aussi que les
producteurs ont un indice de profitabilité le plus appréciable variant de 283% à 820% selon
les saisons. Les mêmes résultats ont été trouvés par [12] au Burkina Faso (520 à 817%). Cela
s’explique par le faible coût de consommations intermédiaires dans le processus de
production observé au niveau des deux pays.
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5.Conclusion
La culture de l’oignon est la principale source de revenu des différents acteurs de la chaine de
valeur notamment les producteurs et grossistes avec une superficie moyenne par exploitant de
0,07ha à 1,2ha et un rendement moyen très appréciable de l’ordre de 42t/ha, variable selon les
cycles de production. En effet, cette chaine de valeur est caractérisée par une importante
création de la valeur ajoutée qui profite beaucoup plus à ces mêmes acteurs plutôt qu’au
autres agent de l’économie tels que l’Etat (faible taux d’imposition qui est de 0,1%), les
banques (absence de crédit). L’analyse des stratégies actuelles de commercialisation au
niveau de la zone d’étude montre que celles-ci sont inefficaces et le marché est caractérisé par
un déséquilibre entre l’offre et la demande pendant la période du 1ier et du 3ieme cycle de
production. Ainsi, la vente individuelle par absence d’organisation, affaibli la position des
producteurs dans les négociations de prix. Pour améliorer la performance de la chaine de
valeur oignon, il faut : structurer les producteurs en groupement ou coopérative au niveau
communal, appuyer les producteurs en intrants et matériels agricoles notamment la mise en
place des unités de production des semences afin de fournir des semences de qualité à
moindre coût. Les recherches dans les structures de stockage adéquates permettront une
meilleure valorisation de la production du 3ème cycle en créant plus de valeur ajoutée et de
revenu aux producteurs.
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