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Encadreur :
Dr. Valéry K. DOKO
Maître assistant des Universités
Ing. Basile KOUDJE
Doctorant en matériaux et structures
i
REMERCIEMENTS
Avant tout, je tiens à remercier Dieu Tout-Puissant, qui par sa grâce, m’a
donné la santé, le courage et la force de réaliser ce mémoire de fin
d’études.
Ensuite, j’adresse mes plus profondes gratitudes au :
Professeur Titulaire des Universités Edmond C. ADJOVI,
Docteur Valéry K. DOKO Maitre Assistant des Universités,
Ing. Basile KOUDJE Doctorant en matériaux et structures,
Professeur AWANTO Christophe, Maître de Conférence, Directeur du
Centre Autonome de Perfectionnement.
J’adresse aussi mes remerciements à :
Tous les Enseignants et le personnel administratif et technique du
Centre Autonome de Perfectionnement et de l’Ecole Polytechnique
d’Abomey Calavi, en particulier ceux de la filière Science et Ingénierie
des Matériaux ainsi qu’à tout le personnel du laboratoire de LERGC,
pour les aides et conseils durant la réalisation de ce travail ;
ii
RESUME
iii
ABSTRACT
The work carried out in this study focuses mainly on the search for
new materials following the depletion of natural materials used for
housing construction in the Republic of Benin. In this paper, we present a
study of lateritic soil samples for cement stabilization to select the best
mix that meets the intrinsic characteristics for use in the manufacture of
self - blocking compressed earth blocks.
Stabilization consisted of treating the soil with cement. The study of the
formulation and composition of the mixtures is carried out in respective
proportions of 4, 6 and 8% of treatment agent. These mixtures obtained
are then subjected to the tests for the evaluation of their mechanical
performances.
The mixtures thus produced have good performance for use in the
manufacture of self-locking blocks for drywall masonry.
iv
SOMMAIRE
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................... 58
ANNEXES ................................................................................................................. 61
v
Liste des sigles et abréviations utilisés
vi
Liste des tableaux
vii
Liste des figures
Figure 1 : Les grands types de sols dominants au Bénin (MILOHIN, 2014) ............. 12
Figure 2: Répartition des plateaux au sud-Bénin (SLANSKY, 1962) ........................ 13
Figure 3 : les techniques de construction en terre de barre (H. Houben, H. Guillaud,
2006) ........................................................................................................................ 16
Figure 4 : Fuseau granulaire des terres utilisables pour les BTC (NOR 01) ............. 26
Figure 5 : Fuseau des indices de plasticité des terres utilisables pour les BTC (NOR
01) ............................................................................................................................ 26
Figure 6 : Les blocs pleins ........................................................................................ 28
Figure 7 : Les blocs évidés ....................................................................................... 28
Figure 8 : Les blocs alvéolaires ................................................................................ 29
Figure 9 : Les blocs à emboîtement ......................................................................... 29
Figure 10 : Moule et dame Proctor ........................................................................... 40
Figure 11 : Courbe granulométrique par tamisage échantillon ................................. 42
Figure 12 : Courbe granulométrique par sédimentométrie ....................................... 44
Figure 13 : Courbe limite d’Atterberg ....................................................................... 45
Figure 14 : Courbe Proctor échantillon ..................................................................... 46
Figure 15 : Courbe limite d’Atterberg du mélange à 4% ........................................... 50
Figure 16 : Courbe limite d’Atterberg du mélange à 6% ........................................... 50
Figure 17 : Courbe limite d’Atterberg du mélange à 8% .......................................... 51
Figure 18 : Courbe Proctor du mélange à 4% .......................................................... 51
Figure 19 : Courbe Proctor du mélange à 6% .......................................................... 52
Figure 20 : Courbe Proctor du mélange à 8% ......................................................... 52
viii
Liste des photos
ix
INTRODUCTION GENERALE
1
Introduction générale
L'histoire des constructions humaines montre des formes d’habitat
développées selon les besoins des personnes tout en tenant compte des
facteurs climatiques (Houben et Guillaud, 1994). La topographie et la
géographie du milieu sont des conditions favorables au développement
de l'habitat avec l’utilisation d’une variété de matériau de construction.
Cependant, la terre est restée un matériau de construction traditionnel
(Bui et al, 2009).
Par ailleurs l’un des actes les plus louables suscités par l’imagination
créative de l’esprit humain est l’acte de construire. Pour accomplir cette
mission historique, l’homme se servait des matériaux de son
environnement. Aujourd’hui, le modernisme et le snobisme poussent la
plupart de nos concitoyens, notamment ceux des campagnes à
construire en ‘’dur’’ avec des agglomérées de sable et de ciment ou du
béton classique.
La réduction de la production des gaz nuisibles, ajouté à la nécessité de
réduire la consommation excessive d’énergie (devenue indispensable
dans tout processus de développement économique d’une nation), est
au centre des préoccupations actuelles ; le secteur de la construction en
général et celui du bâtiment notamment, se trouve donc face à une
nécessité de rénover ses pratiques et méthodes de conception afin de
prendre en compte les facteurs environnementaux devenus de nos jours
cruciaux.
De plus, l’épuisement assez remarquable des gisements de sable propre
à cause de leur grande sollicitation, alors que l’une des plus grandes
caractéristiques des sous-sols des pays en voie de développement tel
que le Bénin est leurs richesses en roches et minéraux locaux comme la
terre de barre (véritables potentialités pour le développement des
matériaux de construction du secteur des BTP) (FANTODJI,2015),
2
révèle la nécessité de mettre au point de nouveaux matériaux à base de
matériaux locaux, offrant de bonnes performances en matière de confort
thermique et de résistance mécanique. Ceci amène donc à l’élaboration
de matériaux dits composites.
La terre présente plusieurs avantages tels que la facilité de construire,
sa disponibilité, elle possède une bonne conductivité thermique et son
entretien se fait à faible coût. Compte tenu de ces avantages, la terre est
préférentiellement utilisée pour la construction notamment dans les
zones rurales (Vandna et al, 2015).
Malgré le développement technologique qu’a connu l’humanité ces
derniers siècles et qui a permis à l’homme moderne de disposer d’une
grande variété de matériaux de construction jamais connues auparavant
comme le béton et l’acier, on enregistre aujourd’hui un retour croissant à
la construction en terre dans plusieurs pays y compris les pays
industrialisés profitant du développement des techniques de production
très variées, soutenues par des recherches scientifiques.
Mais le problème des constructions en terre, c’est qu’elles souffrent d'un
déficit en résistance, d'une fissuration systématique due au retrait et se
heurtent aux problèmes liés à leur sensibilité à l'eau. Dès lors, l’homme a
cherché à éviter les inconvénients du matériau terre, en utilisant
plusieurs moyens de stabilisation permettant d’améliorer ses
performances et sa sensibilité vis-à-vis de l’eau, ce qui a donné
naissance à plusieurs techniques de constructions en terre. On distingue
d’une part, celles ou la maçonnerie en terre ne sert que de remplissage
avec une ossature différente (c’est le cas de torchis ou l’ossature est en
bois). D’autre part, il y a des techniques monolithiques ou la maçonnerie
est une structure porteuse. On trouve dans cette dernière catégorie le
pisé, la maçonnerie en adobe, la bauge, les maçonneries en bloc de
3
terre compactée ou comprimée (BTC) à l’aide d’une presse manuelle ou
mécanique, technique récemment apparue.
Dans un contexte économique comme celui du Bénin marqué par le
faible pouvoir d’achat des populations il va falloir rechercher à proximité
des matériaux qui existent sans aucun doute, mais négligés du fait que
leurs caractéristiques géométriques et leurs comportements ne soient
pas maitrisés pour substituer aux matériaux modernes utilisées de nos
jours pour palier au problème économique des populations surtout celles
rurales.
La stabilisation de la terre de barre au ciment pour l'amélioration de ses
propriétés mécaniques en vue de son utilisation dans la fabrication des
blocs de maçonnerie à joints secs est une alternative de la promotion
des matériaux pour des constructions durables à moindre coût. C’est fort
de cela que cette étude est faite pour étudier cette possibilité de
substitution des matériaux conventionnels de construction afin d’en faire
une vulgarisation à l’échelle nationale et internationale.
Ce travail de recherche qui porte sur « Stabilisation de la terre de
barre par du ciment pour son utilisation dans la fabrication des
blocs de maçonnerie autobloquants pour les murs à joints secs »
s’inscrit donc dans le cadre de la valorisation des matériaux de proximité
pour la construction dans notre pays.
4
CHAPITRE 1
5
I.1. Contexte et Justification
I.1.1. Contexte
6
En outre, la promotion de matériaux de construction dits « locaux »
comme les blocs de Terre Comprimée stabilisée qui associe la terre au
ciment et des techniques appropriées peut être intéressante dans le cas
du Bénin pour les raisons suivantes: lutter contre la pauvreté par la
création d’emplois par la valorisation des ressources naturelles ;
répondre à la demande d’habitat par la production des matériaux à base
de ressources naturelles et enfin lutter contre la précarité de l’habitat par
le renforcement des compétences et l’amélioration des produits.
I.1.2. Justification
7
De nos jours, 90% des constructions sont en Béton armé et donc à base
de ciment et de fer à béton qui coûtent très chers. Le coût sans cesse
croissant des matériaux d’importation et la situation économique du
Bénin nous obligent à faire recours aux matériaux locaux de
construction, une solution très judicieuse. Depuis quelques années, ces
matériaux font l’objet d’études, de recherches, d’expérimentation, de
projet pilotes et s’articulent autour des problématiques « matériaux
appropriés à la construction économique » dans certains pays africains
notamment le Bénin.
Face aux problèmes économiques et sociaux que connaît le pays,
nombreux sont les chercheurs qui réclament une véritable promotion de
ses ressources.
Des études ont montrés que la terre de barre renforcée au ciment donne
un composite qui est un bon isolant thermique qui crée un grand confort
dans le bâtiment. La stabilisation au ciment de ce matériau améliore ses
propriétés mécaniques et thermiques pour son utilisation dans les
maçoneries des constructions. Ce qui pourrait réduire les coûts de
constructions par l’élimination des mortiers de joints et la suppression de
coffrage.
Ainsi les questions de recherches suivantes justifient le choix de ce
thème :
Peut–on utiliser la terre de barre stabilisée au ciment pour fabriquer
les blocs de terre autobloquants pour les murs à joints secs ?
8
I.3. Les Objectifs de l’étude
I.4-1-1. Définition
Plusieurs chercheurs ont travaillé sur la terre de barre du Bénin et ont
donné les définitions suivantes:
Guilchers (1959) est l’un des premiers à étudier la terre de barre ; il
définit la terre de barre qui recouvre le plateau, en arrière du complexe
côtier, comme une formation meuble, rouge foncé, de texture argilo-
sableuse. La terminologie terre de barre est héritée du portugais « barral
» qui signifie argile. Les analyses granulométriques, morphoscopiques et
9
l’étude des minéraux argileux indiquent que la terre de barre est formée
d’un matériau hétérométrique, mis en place sous des conditions
subaériennes tropicales, avec des consolidations sporadiques.
Guilchers conclut que ce matériel forme le couronnement de la série
sédimentaire du bassin côtier du Bénin.
Slansky (1959) décrivant les plateaux du bassin sédimentaire qualifie de
sol la terre de barre ; ses caractéristiques essentielles sont : mélange
meuble de sable et d’argile, de couleur brun rouge. La proportion d’argile
ferrugineuse et de sable est très variable. Il pense qu’il s’agit simplement
de l’évolution latéritique des niveaux sous-jacents.
Selon Furon (1964), le continental terminal du Dahomey est caractérisé
par des formations argilo-sableuse connues sous le nom de « terre de
barre ». Elles peuvent atteindre une centaine de mètre de puissance et
contenir à la base des niveaux ligniteux.
Fauck (1972) attribue, lui le terme de « terre de barre » aux sols rouges
développés sur les roches-mères que représente le continental terminal
du Bénin.
D’après le rapport national sur la diversité biologique en 1998 (Bénin), la
terre de barre est définie comme étant une formation plus ou moins
meuble, de couleur rouge à brun rouge ; humide, elle est légèrement
‘’collante’’. Elle ne contient jamais de débris de roches ou de galets de
diamètre supérieur à 1 cm.
Lorsque la formation est faiblement indurée, elle présente des fentes de
dessiccation. (M. ADAGBE, 2014)
10
L’analyse minéralogique a permis de distinguer deux catégories de
matériaux par leur densité :
e quartz et
quelques paillettes de micas;
11
I.4-1-3- Distribution spatiale de la terre de barre au Bénin
Les sols ferralitiques désaturés du Bénin, appelés terres de barre (Barro
= argile sableuse à l’état humide en portugais), occupent la quasi-totalité
des terrains exondés bien drainés du sud du pays. Ils représentent 7 %
de la superficie du pays mais concentrent le tiers de la population totale
(AZONTONDE,1993).
Développée sur les sept plateaux du sud Bénin (plateau de Kétou,
Zangnanado, Abomey, Aplahoué, Porto-Novo, Allada et Bopa) la terre
de barre se localise entre 6°20' et 7°20' de latitude Nord puis 1°40' de
longitude Est et couvre une superficie d'environ 10.500 km².
(AZONTONDE)
12
Figure 2: Répartition des plateaux au sud-Bénin (SLANSKY, 1962)
Construire en terre, c’est construire avec un matériau que l’on foule aux
pieds tous les jours. Mais la terre ne peut être employée en construction
que si elle offre une bonne cohésion propre, principalement due à la
présence d’argile qui joue le rôle de liant naturel.
13
En maintes contrées dont les paysages familiers en sont très souvent
richement marqués, l’architecture de terre est véritablement un
témoignage vivant de l’histoire et de la culture des peuples.
De la tradition de construire en terre, on dénombre de très nombreux
modes de construction avec une infinité de variantes qui traduisent
l’identité des lieux et des cultures. On connait principalement douze
modes d’utilisation de la terre en construction. Parmi ceux-ci, sept sont
très couramment employés et constituent les genres techniques
majeurs.
a- Adobe : la brique séchée au soleil est plus communément connue
sous le nom d’adobe. Les briques d’adobe sont moulées à partir d’une
terre malléable souvent ajoutée de paille. A l’origine, ces briques étaient
formées à la main. Plus tard (et encore aujourd’hui), elles seront
fabriquées manuellement à l’aide de moules à formes prismatiques
variées en bois ou en métal. Actuellement, on emploie également des
machines.
14
e- Façonnage : cette technique ancestrale est toujours fréquemment
utilisée. La terre est façonnée de la même façon que pour la poterie,
sans outils.
15
Figure 3 : les techniques de construction en terre de barre (H. Houben,
H. Guillaud, 2006)
17
I-4-4- les avantages et inconvenients liés a l’utilisation de la
terre comme materiau de construction
18
flux de chaleur périodiques et climatiques. Il permettra de stabiliser les
écarts de température et favorisera l’apport ou le stockage calorifique
dans l’habitat. Exemple pour le confort dans les pays tropicaux, le
phénomène de stockage-restitution réduit considérablement la
probabilité de surchauffe. Il absorbe bien le bruit. Il est facile à utiliser car
ne nécessite pas des équipements sophistiqués ni une grande
technologie. La construction en terre crue n’utilise que 3% de l’énergie
employée dans une construction en béton. Pas de dégagements
toxiques lors de la mise en oeuvre, ni en cas d’incendie. Elle possède
une capacité de blocage de la propagation des ondes
électromagnétiques.
19
Tableau 2 : Description des directives / codes spécifiques aux pays pour
la construction en terre (Middleton, 1992 ; Torgal and Jalali, 2012).
S. N. Country Relevant
guideline/code
1 United States ASTM International:
2010 – Standard
Guide for Design of
Earthen Wall Building
Systems (ASTMD
559-57)
2 New Zealand SNZ: Standards New
Zealand
(NZS 4297:1998,
NZS 4298:1998, NZS
4299:1998)
3 New Mexico State Regulations
“Rammed Earth And
Adobe Based
Construction” – 1999
(CID: NMAC 1474)
4 Spain AENOR: Spanish
Association For
Standardization And
Certification 2008
(UNE 41410:2008-
12-10)
5 Colombia ICONTEC, 2004
(NTC 5324)
6 Australia Australian
Regulations “Bulletin
5” – 1952 by CSIRO
Replaced by
“Australian Earth
Building Handbook”
2002
7 South Africa ARSO: African
Regional Standards:
1996 (ARS 670, ARS
683)
20
8 Kenya KEBS: Kenya Bureau
of Standards (KS 02-
1070)
9 Tunisia INNORPI: Tunisian
Standards: 1996
(INNORPI: NT 2133,
INNORPI: NT 2135)
10 France AFNOR: 2001
(AFNOR:XP P13-
901)
11 India IS 13827:1993, IS
1725 1982
(reaffirmed 2002),
General Building
Construction, NBC
Handbook (IS 1725
1982)
I-4-6- La stabilisation
Suivant l’usage que l’on va faire des briques, il peut être utile, voire
nécessaire de les stabiliser. Une brique de terre comprimée non
stabilisée a de très bonnes propriétés d’échanges thermiques et
hygrométriques et une résistance suffisante à la compression pour
pouvoir être utilisée telle quelle dans la construction. Dans les régions
très pluvieuses, il est nécessaire de stabiliser les briques de terre
comprimées (BTC) : l’humidité contenue dans les briques entraine leur
émiettement.
La stabilisation est un ensemble de procédés physiques ou chimiques
visant à améliorer les caractéristiques d’une brique de terre, en
particulier sa résistance portante, sa sensibilité à l’eau et sa durabilité.
Elle doit permettre de :
s vides entre les particules solides ;
21
(résistances mécaniques).
L’amélioration de ces caractéristiques doit garder un caractère
irréversible (P. Meukam, 2004).
Il existe dans la littérature plusieurs types de stabilisation des blocs de
terre parmi lesquelles, on peut citer : la stabilisation mécanique
(compactage), chimique (ciment, néré, chaux, bitume…), thermique
(cuisson) et physique (correction de la courbe granulométrique). La
stabilisation dépend de plusieurs paramètres dont les plus importants
sont : la nature du stabilisant et sa quantité, la qualité de la terre, la
qualité du compactage ou de la compression, et l’eau utilisée (qualité et
quantité). (MILOHIN, 2014).
22
contre le rejaillissement, soubassements suffisamment élevés, drainage
en pied de mur), il n’est pas nécessaire de stabiliser. Ce qui n’est
toujours pas le cas.
Son but est de modifier les propriétés d’une brique de terre par
l’intermédiaire de certains adjuvants. Afin de diminuer la sensibilité à
l’eau, on a souvent recours à l’adjonction de produits (liants hydrauliques
par exemple), rendant les sols traités moins hydrophiles. Par exemple
l’adjonction du ciment, qui est un liant hydraulique permet de lier les
grains de sable tout en stabilisant l’argile. On obtient ainsi une
amélioration des caractéristiques mécaniques et de la sensibilité à l’eau
(P. Meukam, 2004).
24
En général, pour la stabilisation de la terre, il faut au moins 5 à 6 % de
ciment pour obtenir des résultats satisfaisants. La résistance en
compression reste très dépendante du dosage, 8% de ciment constituent
souvent une limite supérieure économiquement acceptable (Doat, 1979).
D’après Gooding (Gooding, 1993), le bloc de terre stabilisée avec 3 à
12% en masse de ciment, semble être le bloc le plus courant. Par
exemple, (Walker, 1995) indique que les blocs à base de moins de 5%
de ciment sont souvent trop friable pour être manipulés. Plus tard Walker
(Walker, 1996) reconnaît que la teneur en argile du sol doit être
comprise entre 5 et 20%, la teneur en ciment entre 4 et 10% et l'indice
de plasticité du sol entre 2,5 et 30%.
Toutefois, il y a quelques orientations pour prédire la qualité des blocs
résultats d’une terre donnée :
* le sol ne doit pas être trop argileux au risque d’entraîner des
fissurations de retrait fragilisant les blocs (% 2µm < 30%) ;
* ce matériau doit présenter un minimum de plasticité assurant une
cohésion entre les matériaux lors du compactage (% 2µm < 30%) ;
* les gros éléments du matériau ne doivent pas dépasser une taille limite
dépendant de la taille des blocs, une moyenne de 5 mm est assez
indiquée.
Les figures 4 et 5 (NOR 01) présentent les fuseaux granulaires et
d’indice de plasticité pour les matériaux à utiliser en BTC.
25
Figure 4 : Fuseau granulaire des terres utilisables pour les BTC (NOR
01)
Figure 5 : Fuseau des indices de plasticité des terres utilisables pour les
BTC (NOR 01)
26
Les techniques utilisées dans le cadre de notre travail sont la
stabilisation mécanique couplée à la stabilisation chimique par ajout de
ciment. La stabilisation mécanique, parce qu’elle nous permet
d’augmenter la densité de notre matériau en resserrant les particules par
compactage statique et la stabilisation au ciment, car l’ajout de ciment
comme stabilisateur dont le but en plus d’augmenter la résistance des
blocs et de réduire la porosité de la terre de barre lui offre une meilleure
durabilité pour teneur en ciment supérieure à 8%, pour les matériaux
constituant l’enveloppe du bâtiment susceptible de recevoir l’eau de pluie
(P. Meukam, 2004).
27
production et de l'utilisation du bloc de terre comprimée (Rigassi, 1995).
Aujourd’hui, le marché accueille une large gamme de produits de terre
comprimée (Houben, 2006) (voir figure 1.2) :
a). Blocs pleins, principalement de forme prismatique (parallélépipèdes,
cubes, hexagones multiples, etc.). Leur usage est très varié.
28
Figure 8 : Les blocs alvéolaires
29
Les BTC peuvent être stabilisés. Dans ce cas on parle alors de « bloc de
terre comprimée stabilisée».
La production de nos blocs suit le cycle suivant :
30
CHAPITRE II
APPROCHE METHODOLOGIQUE
31
II-1- Les materiaux utilisés
Dans notre mémoire, nous avons utilisé comme matériaux la terre de
barre, le ciment et l’eau.
32
II-1-2-Le ciment
Le ciment utilisé est de type bouclier CPJ 35. Il est utilisé dans les blocs
de terre stabilisée à froid.
II-1-3- L’eau
33
base de terre de barre, confectionnés, afin d’apprécier leurs
comportements en vue de leur utilisation dans le bâtiment.
Tous les essais ont été faits avec une température à l’étuve de 105°C.
Pour chaque type d’essai mécanique, le nombre d’éprouvettes est de
trois (03).
3
obtenues des
demi-blocs issus de la rupture en flexion trois (03) points sont utilisées
pour la détermination des résistances en compression.
Pour les différentes mesures une balance de portée maximale 3 kg a été
utilisée. Nous avons également utilisé des récipients, une éprouvette
graduée, des pinceaux, des truelles, un moule, de l’huile de coffrage,
etc.
Ainsi, pour une masse totale de mélange sec m fixée, on prélève ensuite
x% de terre de barre et y% de ciment (pour les blocs stabilisés à froid).
Le rapport terre de barre-ciment dans le mélange sec est maintenu
constant et le dosage se fait de la façon suivante :
Terre de barre
= 𝑥%
Terre de barre + ciment
34
ciment
= 𝑦%
Terre de barre + ciment
Exemple :
Pour une masse sèche totale m = 100g de mélange, on aura :
- A un dosage de 5% de ciment ;
m = 5g (ciment) + 95g [95% (terre de barre)
35
II-3-2- Tracé de la courbe granulométrique
II-3-3-1-Définition
Les limites d’ATTERBERG sont des paramètres d’identification des
sols fins nous permettant de connaitre la limite de liquidité, de plasticité
et l’indice de plasticité. Ces limites encore appelées limites de
consistance caractérisent la consistance des sols.
36
IP =WL-WP
II-3-3-2- Matériels
l’appareil de CASAGRANDE ;
une coupelle lisse pour matériaux argileux et d’une coupelle
rugueuse à écaille pour matériaux sableux ;
un marbre en plastique en fer ou en carreau ;
un outil à rainurer (2 mm environ de rainure) ;
une bouteille à eau ;
un récipient d’eau et une mousse ;
une spatule à bout large pour le malaxage ;
une spatule à bout mince pour le prélèvement communément
appelée Langue-de-chat ;
uneétuve ;
des capsules ou boîtes de pétri ;
tamis 0,40 mm à maille carrée ;
balance électronique de précision.
37
II-3-3-3- Méthode
Préparation de l’échantillon
Elle se fait comme suit :
prendre un échantillon représentatif du sol ;
y ajouter de l’eau puis laver à l’aide des deux mains sur le tamis
0,400 mm jusqu’au détachement des particules fines et le refus du
tamis est rejeté ;
recueillir le tamisât de masse m 200 g , laisser reposer et décanter
pendant 24h ;
enlever le liquide surnageant ;
mettre à l’étuve afin de dégager une partie de l’eau.
NB: l’échantillon est mis à l’étuve à 60°c pendant 6h de temps mais en
cas de délais trop courts, on le met à 105°c pendant 4h.
38
compter le nombre N de coups qui provoquent une fermeture d’une
longueur d’environ un centimètre des lèvres; on a :15 N 35 . La
fermeture doit se produire par affaissement de la pâte dans sa
masse et non par glissement sur la paroi de la coupelle ;
prélever au niveau de la fermeture une masse d’environ 5g de part
et d’autre des lèvres de l’échantillon dans une boite de pétri, la
peser puis la mettre à l’étuve ;
l’opération complète est effectuée au moins quatre fois sur la
même pâte mais avec une teneur en eau différente à chaque fois
(+2% environ) et un écart constant de nombre de coups (4coups
environ) ;
peser les échantillons secs après 24 heures pour déterminer les
teneurs en eau.
II-3-3-6-Classification
39
Les sols sont classés en général en fonction de leur plasticité de la façon
suivante :
- 0 ˂ IP ˂ 5 : non plastique
- 5 ˂ IP ˂ 15 : peu plastique
- 15 ˂ IP ˂ 40 : plastique
- IP >40 : très plastique
40
Notons qu’avant de subir l’essai, le matériau (la latérite) doit être criblé
au tamis 20 mm.
Le principe consiste à humidifier un matériau à plusieurs teneurs
en eau et à le compacter, pour chacune des teneurs en eau, selon un
procédé et une énergie conventionnels. Pour chacune des valeurs de
teneur en eau considérées, on détermine la masse volumique sèche du
matériau et on trace la courbe des variations de cette masse volumique
en fonction de la teneur en eau. D'une manière générale cette courbe,
appelée courbe Proctor, présente une valeur maximale de la masse
volumique du matériau sec qui est obtenue pour une valeur particulière
de la teneur en eau. Ce sont ces deux valeurs qui sont appelées
caractéristiques optimales de compactage Proctor modifié.
41
Figure 11 : Courbe granulométrique par tamisage échantillon
42
300 1,017 24,5 0,002366 0,7483254 65,8 20,80
7 1 5
600 1,0165 24,5 0,002366 0,7285354 64,1 14,82
7 6 1
1200 1,0155 24,5 0,002333 0,6876217 60,5 10,62
1 1
2400 1,0145 24 0,002333 0,6480418 57,0 7,66
3
4800 1,0142 24 0,002316 0,6355226 55,9 5,44
7 8 3
14400 1,0132 25 0,002416 0,5998730 52,7 3,15
6 9
86400 1,0125 24 0,00225 0,5655968 49,7 1,31
6 7
43
AG par sédimentométrie
80,00
70,00
Pourcenta ge pondéral (%)
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
1,00 10,00 100,00
Diamètre équivalent (µm)
44
Totale
sèche (g)
Masse 1,284 1,558 1,329 1,444 0,182 0,359
d'eau (g)
Masse du 2,065 2,563 2,223 2,449 0,573 1,114
matériau
sec (g)
Teneur en 62,18 60,79 59,78 58,96 31,76 32,23 31,995
eau (%)
45
II-4-4- L’essai Proctor
46
II-5- Classification des sols
Les principaux essais que nous venons d’effectuer sur nos
différents sols permettent de les définir et de les classer. Il existe
plusieurs systèmes de classification dont la classification au moyen de
l’abaque de plasticité auquel nous nous sommes reportés : l’abaque de
CASSAGRANDE (voir l’abaque en annexe).
Nous avons choisi pour notre étude les dosages suivants pour les
mélanges à savoir :
4% ; 6%, 8% et 10% de ciment CPJ 35 produit à la cimenterie
d’Onigbolo. Les résultats obtenus des différents essais sont ceux
retenus pour la plupart des essais immédiats
47
CHAPITRE III
48
III-1- Essais réalisés sur les mélanges
Les essais réalisés sur les mélanges effectués sont présentés dans ce
chapitre. Il s’agit des essais :
‒ limites d’Atterberg ;
‒ Proctor ;
‒ de compression et de traction sur les éprouvettes.
49
III-1-2- Résultats des essais
a) Dosage 4%
53,00
51,00
49,00
47,00
45,00
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Nombre de chocs de la coupelle
b) Dosage 6%
51,00
49,00
47,00
45,00
43,00
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Nombre de chocs de la coupelle
50
c) Dosage 8%
51,00
49,00
47,00
45,00
43,00
0 5 10 15 20 25 30 35 40
Nombre de chocs de la coupelle
a) Dosage : 4%
2,01
1,99
1,97
1,95
1,93
1,91
1,89
1,87
1,85
1,83
1,81
1,79
1,77
1,75
0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 14,00 16,00 18,00 20,00
51
b) Dosage : 6%
1,97
1,95
1,93
1,91
1,89
1,87
1,85
1,83
1,81
0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 14,00 16,00 18,00 20,00
c) Dosage : 8%
1,97
1,95
1,93
1,91
1,89
1,87
1,85
1,83
1,81
0,00 2,00 4,00 6,00 8,00 10,00 12,00 14,00 16,00 18,00 20,00
Teneur en Eau W(%)
Caractéristiques Ciment
2% 4% 6% 8%
WL% 49 49 47 48
Limites
WP% 33 35 35 37
d’Atterberg
IP% 16 14 12 11
Proctor 1,94 1,95 1,93 1,92
Modifié ωopt 13,57 13,6 13,9 14,7
53
III-3- Analyse des résultats et choix du meilleur mélange
En outre, cet état peut s’expliquer par le fait que l’hydratation du ciment
comportant une forte proportion de clinker, conduit à un dégagement de
chaux qui produit les mêmes effets qu’une stabilisation en chaux.
Mais en plus de cette qualité, l’effet essentiel est la prise du ciment qui
produit une cimentation des grains d’où une augmentation de la
cohésion.
54
III-3-2- Choix du meilleur mélange
55
Conclusions et perspectives
La terre crue est utilisée dans la construction depuis les temps les plus
reculés, comme en témoigne l’habitat traditionnel en de nombreux points
de notre planète, vu son intérêt économique, écologique et thermique et
sa facilité d’exploitation. Après avoir été abandonnée et oubliée avec
l’avènement des matériaux de construction industriels, en particulier le
béton et l’acier, elle fait aujourd’hui l’objet d’un regain d’intérêt dans les
pays en développement comme dans les pays industrialisés. En effet, la
valorisation du matériau terre faisant partie des matériaux locaux
constitue la priorité absolue de tout pays ; ce qui d’ailleurs est le but de
cette étude qui vise également à ajouter à la terre du ciment.
ue du comportement mécanique de la
maçonneire à joints secs avec composite terre de barre-ciment afin de
prédire le comportement mécanique des maçonneries à partir des
caractéristiques des blocs et des joints secs entre ces derniers..
57
BIBLIOGRAPHIE
1- A.AZONTONDE. (1993). Dégradation et restauration des terre de
barre (sols ferralitiques faiblement désaturés argilo-sableux) au Bénin.
Cotonou: CEntre National d'Agro-Pédologie (CENAP).
5- Bui et al, Durabilité des murs en terre battue exposés pendant 20 ans
à l'altération naturelle. (2009). Sciences direct.
58
janvier 2019, sur http://www.portail construction.org/index.php/blog/324-
roches-et-minéraux-dans-le-sous-sol-du-bénin-potentialités-en-
matériaux-de-construction-made-in-benin-2.
11- Fazia FOUCHAL, Contribution à la modélisation numérique des
interfaces dans les structures maçonnées, 2006
59
18- MEKHERMECHE, A. (2012). Contribution à l’étude des propriétés
mécaniques et thermiques des briques en terre en vue de leur utilisation
dans la restauration des Ksours sahariennes. Université KASDI
MERBAH OUARGLA. Algérie : Faculté des sciences et de la matière,
2012. p. 131
60
ANNEXES
61
Annexe 1 : courbe effort-pénétration des mélanges
30
Force (102kN)
25
20
15
10
0
0 2 4 6 8 10 12
Enfoncement ( mm)
40
Force (102kN)
35
30
25
20
15
10
0
0 2 4 6 8 10 12
Enfoncement ( mm)
62
Courbe Effort-Pénétration ciment 8%
Série1 Série2 Série3
40
Force (102kN)
35
30
25
20
15
10
0
0 2 4 6 8 10 12
Enfoncement ( mm)
63
Annexe 2
64
TABLE DES MATIERES
DEDICACE ................................................................................................................... i
REMERCIEMENTS ..................................................................................................... ii
ABSTRACT ................................................................................................................ iv
SOMMAIRE ................................................................................................................. v
65
I-4-5- dispositions legales relatives à l’utilisation de la terre comme materiau de
construction de batiments ..................................................................................... 19
I-4-6- La stabilisation ............................................................................................. 21
I-4-6-1. Stabilisation mécanique ............................................................................ 22
I-4-6-2. Stabilisation chimique ............................................................................ 23
I-4-6-3. Stabilisation physique ............................................................................ 23
I-4-6-4. Stabilisation par cuisson ........................................................................ 23
I-4-6-5- Stabilisation chimique ............................................................................... 24
I-4-7. Stabilisation au ciment ................................................................................. 24
I-4-8- Les Blocs de terre comprimée ..................................................................... 27
CHAPITRE II : APPROCHE METHODOLOGIQUE ................................................... 31
66
II-5- Classification des sols ........................................................................................ 47
BIBLIOGRAPHIE ....................................................................................................... 58
ANNEXES ................................................................................................................. 61
67