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ÉCOLE
POLYTECHNIQUE
DE MASUKU
Thème :
INTRODUCTION
Le trafic routier au niveau de Libreville et de ses environs est devenu très intense au
point de préoccuper au plus haut niveau les autorités de ce pays le Gabon. Ces autorités ont
donc pris l’initiative de construire une passerelle piétonne sur la route NTOUM-
COCOBEACH afin de faciliter la traversée des personnes.
Cette passerelle piétonne est constituée de trois piles dont la pile centrale reçoit plus de
charge que les autres piles et a des dimensions plus grandes que les autres. Ces charges assez
importantes peuvent entrainer le poinçonnement libre de l’ouvrage lorsque le sol en place
n’est pas assez résistant. C’est pourquoi il nous a semblé nécessaire de faire une étude
complète de cette fondation, notamment celle de la pile centrale.
Notre travail va donc consister ici à faire une étude complète de la fondation de cette pile,
c’est-à-dire, à analyser les résultats des essais réaliser sur le sol en place pour en déterminer la
nature et les caractéristiques mécaniques, puis à déterminer la capacité portante et enfin à faire
une justification de cette fondation selon le critère de déformabilité et de rupture.
Il est cependant à noter qu’au sens strict, les fondations semi profondes ne sont pas un type de
fondation. Selon leur mode d'exécution, leurs dimensions et la nature du sol, leur
comportement sera intermédiaire entre celui des fondations superficielles et celui des
fondations profondes.
Ainsi, comme l’illustre la I.1, le DTU 13.12 (Document Technique Unifié) défini que lorsque
le rapport de la largeur à la hauteur d’une fondation est inférieur à un sixième et que la
hauteur est supérieure à 3 m, il s’agit de fondations profondes.
Les fondations superficielles peuvent être sous forme de semelle isolée ou de semelle filante.
Ainsi, suivant les valeurs de L/B on distingue les semelles isolées des semelles filantes :
Il faut cependant noter qu’il existe aussi un type de fondation superficielle que l’on appelle «
radier ». Celui-ci, qui couvre pratiquement toute l’emprise de l’ouvrage, est en général utilisé
lorsque le sol présente de mauvaises caractéristiques mécaniques ou si les charges sont plus
ou moins importantes.
Lorsque les caractéristiques mécaniques du sol support des fondations superficielles sont
insuffisantes pour supporter les charges transmises, il faut recourir à des couches de terrains
plus résistantes qui se trouvent parfois à des profondeurs plus élevées. On parlera ainsi de
fondations profondes (communément appelées pieux).
Un pieu est une fondation élancée qui reporte les charges de la structure sur des couches de
terrain de caractéristiques mécaniques suffisantes pour éviter la rupture du sol et limiter les
déplacements à des valeurs très faibles. Le mot pieu désigne aussi bien les pieux, les puits et
les barrettes. Traditionnellement, on classe les pieux soit suivant la nature du matériau
constitutif (Bois, Béton, Acier), soit suivant le mode d’introduction dans le sol. Ainsi nous
avons :
Pieux battus, façonnés à l’avance et mis en place, le plus souvent par battage ;
Pieux forés exécutés en place par bétonnage dans un forage, à l’abri ou non d’un
tubage métallique. (Roger, 1982)
Les 3 parties principales d’un pieu sont la tête, la pointe, et le fût compris entre la tête et la
pointe. Ses dimensions sont définies par :
- D : longueur de fondation enterrée dans le sol ;
- B : largeur de la fondation ou diamètre ;
- h : longueur d’ancrage du pieu dans les couches résistantes.
Au-delà de D/B > 6, et D > 3 m, nous sommes dans le domaine des fondations profondes.
D’un point de vue mécanique on distingue la longueur D du pieu de la hauteur d’encastrement
mécanique De. Cette valeur de De tient compte du fait que les caractéristiques mécaniques de
la couche d’ancrage sont nettement supérieures à celles des sols de couverture traversés par le
pieu.
Pour déterminer les caractéristiques de ce sol, nous pouvons avoir recours à plusieurs essais
tels que l’essai de cisaillement, l’essai pénétrométrique, l’essai préssiométrique…
Pour l’étude géotechnique des fondations de la passerelle qui concerne notre projet, nous
avons opté pour l’essai préssiométrique. En effet, cet essai nous donne des informations assez
précises sur la résistance et la déformabilité du sol en place.
L’essai pressiometrique est un essai de chargement du sol en place, effectué grâce à une sonde
cylindrique dilatable radialement introduite dans un forage.
Cet essai nous permet aussi de déterminer le module pressiometrique EM, la pression limite
PL et la pression de fluage Pf.
La pression limite PL correspond par définition à l’état limite de rupture du terrain lorsque
celui-ci est soumis à une pression uniforme croissante sur la paroi d’une cavité cylindrique.
Cette caractéristique mécanique intervient dans tous les calculs de stabilité de fondation
effectués selon la méthode Ménard.
La pression de fluage 𝑝𝑓 est obtenue par exploitation graphique du diagramme (𝑝, Δ𝑉60/30).
Le contrôleur pression volume (CPV) : il permet de régler avec précision la pression dans la
sonde en vue de réaliser le chargement statique du sol en place, et de suivre l’évolution des
paliers de chargement. Alimenté par une bouteille de gaz et logé dans un coffret aluminium
muni d’un trépied, il comprend un volumètre de capacité de 800cm3 avec un détendeur
principal, des manomètres 0-25 et 0-60 bars mesurant la pression d’alimentation des cellules
de mesure et de garde de la sonde.
Les tubulures : elles assurent les connections entre le contrôleur pression volume et la sonde.
L’une sert au passage du liquide jusqu’à la cellule de mesure et L’autre sert à conduire le gaz
jusqu’aux cellules de garde. Lorsque les tubulures sont coaxiales, la tubulure centrale permet
le passage du liquide alors que la tubulure de plus gros diamètre transmet le gaz aux cellules
de garde.
La sonde tri cellulaire : elle possède en son centre une cellule dilatable radialement par
injection d’eau dont la variation de volume est mesurée au volumètre. Elle est entièrement
recouverte d’une gaine en caoutchouc qui, gonflée au gaz, forme deux cellules de garde de
part et d’autre de la cellule centrale. Les pressions étant à l’équilibre dans ces trois cellules, le
champ de déformation reste ainsi radial aux extrémités de cellule de mesure.
Insertion de la sonde
Avant d’introduire la sonde au sein du sol, il doit être procédé aux étalonnages et au contrôle
de bon fonctionnement.
Le mode de mise en place de la sonde est lié à la nature du sol. Sur le site où nous étions, le
sol est meuble. Il s’agit donc ici de faire descendre la sonde de diamètre ds = 7cm munie d’un
tube de diamètre dt = 11cm. Sachant que :
Sondages carottés
Il existe une correspondance entre l’indice RQD mesuré sur un échantillon de roche
récupéré à l’aide du carottier (carotte) et l’état de cette dernière, comme le montre le tableau
suivant :
Horizon meuble :
Il est majoritairement constitué d’un sol meuble, constitué d’un empilement composé de
graveleux latéritique (Grave de classe B, moyennement compact dans la classification
conventionnelle des sols avec en moyenne 𝒑𝑙 = 1,19 𝑀𝑃𝑎 sur une profondeur d’environ 1 𝑚)
et d’argile (Argile de classe A, molle, avec en moyenne 𝒑𝑙 = 0,69 𝑀𝑃𝑎 sur une profondeur
de 4,00 𝑚 à 4,50 𝑚) voir annexe. Les caractéristiques pressiométriques moyennes sont telles
que:
Horizon rocheux :
Sondé sur une épaisseur de 5,00 𝑚, l’horizon rocheux est principalement constitué de
constitué de marnes calcaires (Marno-calcaire de classe A, tendre, avec en moyenne 𝑝𝑙 =
3,03 𝑀𝑃𝑎) de catégorie 4. Les caractéristiques pressiométriques moyennes sont telles que:
Le RQD est très faible et demeure inférieur à 25 % ce qui traduit un état très fracturé de la
roche.
Tableau
Les valeurs 2 : Résultats des
pressiométriques essais pressiométriques
obtenues sont synthétiséesdes sondages
dans ci-après :
de la passerelle
les tableaux
III.1 Hypothèses de calculs liées aux charges et aux dimensions des fondations
La coupe longitudinale de la passerelle et celle de la pile sont les suivantes :
Les valeurs maximales des résultats de la descente de charges sont récapitulées dans le
tableau 3, concernant notamment la charge verticale maximale rencontrée au niveau de la pile
centrale. Pour notre dimensionnement, ces valeurs sont majorées et prises entières.
hauteur d’encastrement 𝐷 = 2 𝑚 ;
𝑞′0 = 𝜎′𝑣0 = 𝜎ℎ𝑠 = 𝜎𝑣𝑠 = 0, car d’ordres de grandeur relativement négligeables en général ;
Pour le calcul de la capacité portante, nous prendrons les caractéristiques du point de sondage
les plus défavorables, c’est-à-dire le point PR31.
Qv
On sait que e = 0 car la charge verticale est supposée centrée, donc : q' max q' min
BL
Qv
D’où : q ref avec B = 1,75 m ; L = 3,4 m et Qv = 1200 KN (ELS) 1600 KN (ELU). Ce
BL
qui nous donne : q ref 2,02 Bars (ELS) et q ref 2,69 Bars (ELU)
On a donc : Ple 4 5,7 4,7 28,1 30 Ce qui nous donne : Ple 12,26 Bars
B D
K P 1 0,25(0,6 0,4 ) e
L B
De est la hauteur d’encastrement. Cette hauteur tient compte du fait que les caractéristiques
mécaniques de la couche d’ancrage sont nettement supérieures à celles des sols de couverture.
Or pour notre cas de figure, la couche d’ancrage et le sol de couverture ont presque les mêmes
caractéristiques, donc nous prendrons De = D.
1,75 2
K P 1 0,25(0,6 0,4 )
3,4 1,75
K P 1,23
qu 15,08 Bars
qu q 0
u iB q 0 Avec iδB = 1 car notre sol est horizontal. ɣq = 2 à l’ELS et 3 à l’ELU.
q
La pression limite équivalente est calculée comme la valeur moyenne des pressions limites
nettes existantes sur une profondeur 1,5.B située sous la semelle. Elle est définie comme suite
D1,5.B
1
P P
* *
le l (z)dz Avec B = 1,75 m et D = 3,4 m, nous avons :
1,5.B D
Ple*
1
4,9 20,1 29,8 Ple* 20,88 Bars
2,625
Facteur de portance K P
B B
Pour une semelle, K P K P1 K P0 (1 ) où KP1 et KP0 sont déterminés à partir de
L L
l’abaque suivant :
Puisque la couche de sol considérée ici est constituée d’argile, alors nous trouvons K P0 = 0,98
et KP1 = 1,09. Ce qui nous donne KP = 1,04
Notre sol n’étant pas incliné, iB 1 on sait aussi que q0 = 0 alors : q u 1,04 20,88
qu q 0
u iB q 0
q
α 2 B
Sc (q'σ v0 ).λ c .B et Sd (q'σ v0 ).B 0 .(λ d . ) α
9Ec 9Ed B0
B0 = cste = 0,6m
q’ = qref
L/B 1 2 3 5 20
cercle carré
λc 1 1,1 1,2 1,3 1,4 1,50
λd 1 1,12 1,53 1,78 2,14 2,65
D’après les résultats de l’essai pressiométrique consignés dans le tableau 2, nous voyons que
pour le PR31, le rapport EM/Pl dans la zone D ; D 1,5B c’est-à-dire 2m ; 4,63m varie
de 9,8 à 13 Bars, ce qui veut dire que notre sol est normalement consolidé, de plus, il est
argileux. Ce qui correspond à une valeur de α = 2/3
2m
Etude géotechnique complète d’une fondation : Cas de la passerelle piétonne
prévue sur la route NTOUM-COCOBEACH
d’obtenir 3 tranches dont les modules (obtenus en faisant la moyenne harmonique des valeurs
mesurées dans la tranche) sont : E1 = 2,58 Bars; E2 = 3,80 bars; E3 = 12,24 Bars. (Voir annexe
A)
E1
2,875m
E2
3,75m
E3
4,63m
2,8 1 1
Le module pressiométrique déviatorique est donné par :
E d E1 0,85E 2
1
q ref k p Ple* i δβ q 0 (On a ɣq = 2 à l’ELU et ɣq = 3 à l’ELS)
γq
Avec la méthode du fascicule 62-V, nous avons trouvé une contrainte de rupture :
q q
qu 15,08 Bars . On a : u 5,03 Bars et u 7,54 Bars
3 2
Nous avons obtenu la même chose avec la méthode du DTU 13.12 bien que
q u (ELU) 10,86Bars 2,69Bars q ref (ELU) et
q u (ELS) 7,24 Bars 2,02 Bars q ref (ELS) Ce qui signifie que notre sol résiste bien à la
charge transmise par la pile (suivant la méthode du DTU 13.12)
CONCLUSION
Au terme de cette étude, nous dirons simplement que le sol en place comporte des
caractéristiques mécaniques et physiques capables de résister à la charge verticale de la pile
centrale. La capacité portante de ce sol le témoigne, car elle est supérieure à la contrainte de
référence.
En définitive, nous dirons que ce travail nous a été très bénéfique car il nous a permis de voir
précisément comment se fait l’étude complète d’une fondation. Sachant que la fondation est
l’une des parties les plus importantes d’un ouvrage d’art, il était donc nécessaire pour nous,
qu’au sortir de ce cycle d’ingénieur Génie Civil, que nous sachions tout le processus d’étude
ou de dimensionnement d’une fondation.
Certes, nous avons vu que cette fondation est bel et bien justifiée, mais les nouvelles
recommandations du Génie Civil exigent aussi de voir l’aspect économique. Cet aspect est
aussi important que l’aspect sécurité. C’est pourquoi, comme perspective, nous
recommandons de voir si cette fondation n’est pas surdimensionnée.
Bibliographie
DTU, 1. (1988). Règles pour le calcul des fondations superficielles. Dans G. d. techniques, DTU 13.12.
Paris.
Philliponnat, G., & Hubert, B. (2005). Fondation et Ouvrages en Terre. Paris, France: Eyrolles.
Roger, F. (1982). Calcul des fondations superficielles et profondes. Paris, France: Presse de l'Ecole
nationale des ponts et chaussées.
YOSSA. (2015). Etude Géotechnique pour le dimensionnement des fondations du stade d'Oyem.
Mémoire de fin de cycle, Université des Sciences et Techniques de Masuku, Génie Civil,
Libreville.