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CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS

CENTRE REGIONAL ASSOCIE D’AIX-EN-PROVENCE

MEMOIRE
présenté en vue d’obtenir
le DIPLOME d’INGENIEUR CNAM
SPECIALITE : Bâtiment et Travaux Publics
Code diplôme : CYC8301A
Par
Bruno DOLCEMASCOLO

Etude des réparations et des


renforcements des bâtiments en
béton armé vis-à-vis du séisme

JURY

PRESIDENT:
Jean-Sébastien VILLEFORT, Responsable national de la chaire BTP, Conservatoire
national des arts et métiers.

MEMBRES :
Siamak TAFAZZOLI, Responsable filière BTP, CNAM PACA.
Laurent PANETTA, Tuteur CNAM PACA.

PROFESSIONNEL :

Mémoire d’ingénieur – CNAM 2022 – Bruno DOLCEMASCOLO


Yann GAY, ingénieur chargé d’affaire, SOCOTEC construction

REMERCIEMENTS

En premier lieu, la première personne que je souhaite remercier est Mr Laurent PANETTA,
professeur au CNAM, pour sa disponibilité, sa pédagogie et ses conseils précieux. Je remercie
également l’ensemble des enseignants du CNAM qui m’ont accompagné tout au long de ma
formation.

Je remercie également Mr Yann GAY, qui a été mon tuteur d’entreprise, et qui a vivement
contribué à la faisabilité de ce mémoire, pour sa disponibilité, ses conseils et son savoir-faire
sur ce projet.

Dans un second temps, je souhaite remercier toute les personnes au sein de SOCOTEC qui
m’ont accompagné de manière directe ou indirecte à la réalisation de ce mémoire. En ce sens,
je remercie Mr Guy MESLET, directeur de l’activité Assistance Patrimoine & BIM à l’agence
de Sophia Antipolis, Mr Jean Luc REYMANN, directeur du pôle PACA/Corse et également
Mr Grégoire CAUDRON, ingénieur chargé d’affaire en contrôle technique.

L’ensemble de ces personnes m’ont apporté conseil, soutien et accompagnement pendant


toutes ces années d’études et professionnelles.

Enfin, je remercie ma famille et ma compagne, Naomi, pour leurs soutiens permanents tout au
long du cycle d’ingénieur CNAM.

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RESUME
La réparation et le renforcement des structures avant un séisme est primordiale afin d’éviter
une démolition totale des ouvrages. Cette pathologie est d’autant plus dure à diagnostiquer car
chaque bâtiment à un comportement différent selon la nature du sol, la nature de ses
fondations, son architecture, son mode constructif, le nombre d’étage qui le compose ainsi
que son exploitation pendant toute sa durée de vie.

Ce mémoire propose des solutions de réparations ou de renforcements des bâtiments en béton


armé. Nous commencerons par nous intéresser aux différents risques sismiques selon la
conception architecturale et les matériaux employés dans les bâtiments. Nous étudierons par
la suite les outils pour permettre un diagnostic fiable et réaliste en vue de réparation ou
renforcement. Nous continuerons ce mémoire par la présentation des différents modes de
calcul selon les normes et réglementation en vigueur (calcul modal). Enfin, nous énumérerons
les différentes solutions de réparation et de renforcement possibles des ouvrages mais
également des reprises de fondations.

La deuxième partie de ce mémoire concernera une étude de cas réelle rencontrée lors de mon
activité professionnelle. Elle traitera de l’application de la technique du double calcul pour
vérifier la conformité du ferraillage donné par le bureau d’étude structure.

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ABSTRACT

Repairing and strengthening structures after an earthquake is essential in order to avoid total
demolition of the structures. This pathology is all the more difficult to diagnose because each
building behaves differently depending on the nature of the soil, the nature of foundations, its
architecture, its construction method, the number of floors that compose it as well as its
operation during the entire period of its lifespan.

This thesis offers solutions for repairing or reinforcing reinforced concrete structures. We will
start by looking at the different pathologies of buildings before and after an earthquake. We
will then study the tools to allow a reliable and realistic diagnosis with a view to repair or
reinforcement. We will continue this thesis by presenting the different calculation methods
according to the standards and regulations in force (modal calculation). Finally, we will list
the different repair and reinforcement solutions possible for structures but also for foundation
repairs.

The second part of this thesis will concern two real case studies encountered during my
professional activity. One, on the repair of an isolated element (concrete column) and the
other on the general reinforcement of a building following a design error.

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Table des matières
Introduction.................................................................................................................................7

Présentation de l’entreprise et du candidat...............................................................................11

1. Les pathologies des bâtiments dues aux sollicitations sismiques......................................12

1.1. Le comportement dynamique des bâtiments..............................................................12

1.2. L’architecture.............................................................................................................14

1.3. Les systèmes constructifs...........................................................................................19

1.4. Les interactions avec l’environnement déjà construit................................................26

1.5. L’interaction de la fondation du bâtiment avec le sol du site.....................................28

2. Le diagnostic des bâtiments existants vis-à-vis du séisme................................................31

2.1. Etude de la réglementation française :.......................................................................31

2.2. Evaluation des bâtiments (méthodes d’évaluations et grilles d’analyses).................34

2.3. Le diagnostic préalable :............................................................................................36

2.4. Diagnostic du sol :......................................................................................................42

2.5. Instrumentation des ouvrages :...................................................................................52

3. Calculs des sollicitations sismiques des bâtiments selon l’Eurocode 8.............................55

3.1. Etude de l’Eurocode 8 :..............................................................................................55

3.2. Méthode des forces latérales:.....................................................................................71

3.3. Méthode d’analyse modale :......................................................................................74

3.4. Méthodes non linéaires :............................................................................................76

3.5. La vérification par le double calcul :..........................................................................77

4. Les solutions de réparation & renforcement des bâtiments existants................................83

4.1. Renforcement par moisage des poutres et/ou des poteaux :.......................................84

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4.2. Renforcement par plat carbone :................................................................................87

4.3. Renforcement par ajout de mur de contreventement :...............................................94

4.4. Renforcement par chemisage en acier ou béton:......................................................101

4.5. Renforcement par amortisseur :...............................................................................106

5. Les techniques de renforcement des sols et des fondations.............................................108

5.1. La reprise en sous œuvre :........................................................................................108

5.2. L’injection de résine de renforcement:.....................................................................110

5.3. L’ajout de micropieux:.............................................................................................116

5.4. L’ajout de colonnes ballastées:................................................................................118

5.5. L’ajout de tirant ou boulon d’ancrage:.....................................................................119

6. Etude de cas.....................................................................................................................120

6.1. Présentation du projet :.............................................................................................120

6.2. Réalisation d’un modèle sur Advance Design :.......................................................124

6.3. Détermination du ferraillage des voiles par le double calcul :.................................133

6.4. Vérification du ferraillage du voile 1 par la méthode manuelle :.............................140

Conclusion..............................................................................................................................149

Liste des figures......................................................................................................................150

Bibliographie...........................................................................................................................155

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Introduction

L’histoire du béton armé commence en 1852 avec la première construction en béton coulé
avec des fers profilés enrobés, selon la méthode brevetée par François Hennebique. Le 1 er
règlement officiel de calcul de béton arriva en France en 1906.

Aujourd’hui, l’utilisation du béton est d’environ 96% pour les maisons individuelles et de
98,5% pour la construction de logements collectifs. La production totale de m3 de béton dans
le monde est d’environ 6 milliards, ce qui en fait le matériau manufacturé le plus utilisé au
monde et également le produit manufacturé le plus consommé après l’eau.

La sécurité parasismique des bâtiments n’est pas uniquement une question de calculs et de
dimensionnement de la structure porteuse. Elle dépend en grande partie de la conception et de
l’exécution de la structure porteuse et des éléments non porteurs

Les tremblements de terre peuvent soumettre les bâtiments à des efforts énormes et provoquer
leur ruine, ainsi que la mise en danger des habitants. Or, la sécurité des exploitants est
primordiale. Le but de la réglementation est d’assurer la protection des vies humaines en cas
de séisme, de limiter les dommages aux bâtiments et de garder opérationnelles les structures
importantes pour la protection civile.
Toutefois, la nature aléatoire des tremblements de terre et les hypothèses techniques
nécessairement simplifiées font que, si on se limite strictement à l’application des normes, la
réalisation de ces objectifs n’est possible que partiellement. Les normes sont appliquées sur
un projet dont l’architecture a déjà été déterminée et peut être défavorable à la résistance aux
séismes, alors que cette résistance n’est pas uniquement une affaire de calcul ou d’études
d’ingénierie.

Le comportement dynamique des constructions est déterminé essentiellement par leur


architecture qui, elle, n’est pas réglementée. Lorsqu’elle est favorable, elle confère aux

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ouvrages une réserve de résistance vis-à-vis des séismes d’une intensité supérieure à celle
prise en compte dans le calcul et permet d’optimiser le coût de la protection réglementaire.
Une architecture parasismique s’inscrit ainsi dans la démarche du développement durable, car
elle permet de prévenir les réparations lourdes ou la démolition des constructions
économiquement ou techniquement irréparables.

Un séisme ou tremblement de terre est un mouvement brutal de l’écorce terrestre, qui résulte
de la libération d’énergie accumulée par les contraintes exercées sur les roches. Cette
libération d’énergie se fait par la rupture le long d’une faille, généralement préexistante. Il se
produit également de fort dégagement de chaleur par frottement, au point parfois de faire
fondre les roches le long de la faille. La majorité d’entre eux se produisent à la limite des
plaques tectoniques de la terre.
Le dernier séisme meurtrier survenu sur le territoire métropolitain remonte à un siècle. En
déduire que le risque sismique est négligeable serait pourtant une erreur, tant dans nos régions
métropolitaines que d’Outre-Mer. La prise en compte de ce risque fait évoluer la
réglementation parasismique. Les communes soumises à l’obligation de respecter des normes
parasismiques sont désormais quatre fois plus nombreuses.

Figure 1 : carte des plaques tectoniques

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Il existe 4 grandes types de failles :
- Les failles normales : dans ce cas, le bloc au-dessus de la faille bouge vers le bas par
rapport au bloc en dessous. Ce mouvement est créé par des forces en extension et
provoque un allongement.

- Les failles inverses : dans ce cas, le bloc au-dessus de la faille bouge vers le haut par
rapport au bloc en dessous. Ce mouvement est créé par des forces en compressions et
provoque un raccourcissement.

- Les failles décrochantes : dans ce cas, le mouvement entre les blocs est horizontal. Ce
mouvement est créé par des forces de cisaillement.

- Les failles obliques : Dans ce dernier cas, le mouvement combien une ouverture et un
décrochement. Ce mouvement est créé par une combinaison de forces cisaillantes et de
forces extensives.

Figure 2 : Les différentes types de failles

Ce phénomène naturel qu'on appelle séisme arrive sans prévenir et frappe où il veut, quand il
veut et à l'intensité qu'il désire. L'Homme doit donc aujourd'hui apprendre à vivre avec un
séisme en atténuant toutes ses conséquences.
On peut caractériser les séismes par deux points:
- Une magnitude: elle indique l'énergie libérée au foyer du séisme. Elle est calculée
dans des stations, soit à partir de l'amplitude du signal enregistrée, soit à partir de la
durée du ce signal.

- L'intensité: elle correspond à l'évolution des dégâts observés sur le terrain en un site
donné. Cette évaluation se fait à l'échelle macroscopique et elle est graduée de 1 à 12
en chiffres romains.

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Dans ce mémoire, nous allons identifier les différents types de risques sismiques observés sur
un ouvrage en béton armé ainsi que les modes opératoires des diagnostics possibles.

Ensuite, nous étudierons l’eurocode 8 afin de définir les exigences de la réglementation mais
également les différents modes de calcul possible vis à vis du séisme.

Puis, nous nous intéresserons aux réparations et renforcements effectives selon le type de
dommage causé. Nous étudierons également les divers traitements adaptés aux sols et aux
fondations afin de renforcer ces derniers.

Ce mémoire se décomposera en 2 grandes parties. La première, en 5 chapitres, traitera des


pathologies sismiques rencontrées couramment sur les ouvrages, des réglementations et règles
spécifiques de calcul, mais également des renforcements et réparations possibles en
fondations, infrastructure et superstructure.

La deuxième partie traitera d’une étude de cas réels :


- Ce cas réel traitera d’une étude complète d’un bâtiment, avec modélisation 3D du
bâtiment vis-à-vis du risque sismique, comportant une erreur de conception
architecturale obligeant à la réalisation d’un double calcul.

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Présentation de l’entreprise et du candidat

SOCOTEC est une entreprise regroupant 9000 employés, présente dans 24 pays et 5
continents. Son chiffre d’affaires atteint environ 900 millions d’euros chaque année.
SOCOTEC est spécialisée en matière de Testing, Inspection et Certification (TIC).
Leader sur le marché de la construction, le groupe SOCOTEC a développé ses compétences et
ses activités auprès des entreprises de tout secteur (construction et immobilier, industrie et
énergie, infrastructures, services, santé, distribution) et des collectivités dans les domaines de
la Qualité, la Sécurité, la Santé et l'Environnement.

Figure 3 : répartition de la production selon la filiale.

Actuellement en poste à SOCOTEC depuis le 02 octobre 2017, j’ai été embauché en tant que
gestionnaire de patrimoine immobilier et coordonnateur sécurité et protection de la santé de
niveau 3.
A la suite de ces deux ans en tant que CSPS et grâce aux compétences acquises lors du
passage de mes épreuves du CNAM, j’ai évolué vers le poste de chargé d’affaire en
patrimoine immobilier. Depuis cela, je réalise des missions sur des bâtiments existants qui
comportent des désordres tels que des infiltrations d’eaux, des fissures structurelles, des
dommages ouvrages, des expertises pour des assurances et des diagnostics avant-ventes.
Je réalise aussi de nombreux avis technique chantier sur la solidité structurelle des bâtiments
(calcul de charge maximale, vérification de résistance sur des charpentes métalliques ou
béton) afin par exemple de déterminer la capacité portante maximale d’une dalle ou de sa
résistance avant la mise en charge de surcharge d’exploitation.

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1. Les pathologies des bâtiments dues aux sollicitations sismiques

Les tremblements de terre sont présents sur l’ensemble de la surface du globe. Leurs
intensités variant d’une région à une autre. Il s’agit de l’un des risques majeurs pour lequel on
ne peut ni déterminer sa puissance, ni l’empêcher de se produire. Or, la destruction des
bâtiments lors d’un séisme n’est pas inévitable, alors que 90% des pertes en vies humaines
sont causées par l’effondrement des bâtiments. Préserver la sécurité des biens et des
personnes passe donc par la réalisation de construction parasismique et la réhabilitation d’un
bâtiment existant particulièrement vulnérable au risque sismique.

1.1. Le comportement dynamique des bâtiments

Afin de bien comprendre les efforts produits lors d’un tremblement de terre, il est primordial
de rappeler les oscillations que subissent les bâtiments, provoquées par le mouvement du sol
d’assise.

Oscillations horizontales
Ces oscillations sont relativement mal supportées par les constructions, surtout lorsqu’elles
rentrent en résonances avec celles du sol (lors de fréquences proches ou identiques entre
elles).
Lors de phénomène de résonance, l’amplitude d’oscillation s’accroît de manière importante.
Les dommages sont alors très lourds jusqu’à causer l’effondrement partiel ou total de
l’ouvrage.

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Figure 4 : force d’oscillation horizontale
Oscillations verticales
Ces oscillations sont plutôt bien supportées par les bâtiments. Les constructions sont conçues
pour résister aux charges gravitaires, par nature verticales. Les éléments les plus vulnérables
seront des poutres de grande portée ou des balcons avec de grands porte-à-faux (supérieur à 2
mètres).

Figure 5 : force d’oscillation verticale

Oscillations de torsions
Les oscillations de torsions sont provoquées par une mauvaise conception des constructions.
Elles surviennent lorsque les éléments rigides sont répartis d’une manière asymétrique par
rapport à leurs centres de gravité. Lors d’un séisme, les parties les plus déformables vrillent
autour des parties les plus rigides. Ce phénomène peut créer des désordres très importants sur
les constructions pouvant entraîner l’effondrement d’une partie de l’ouvrage.

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Figure 6 : force d’oscillation de torsions
1.2. L’architecture

L’architecture joue un rôle primordial contre le risque sismique. Avec une architecture
adaptée, de nombreux phénomènes peuvent être évités. Le retour d’expérience de séisme a
montré que les dommages sont souvent imputables à des choix incorrects ou à des erreurs
architecturales
La recherche d’une architecture prenant en compte le risque sismique s’inscrit également
dans une politique de développement durable. En effet, elle permet de prévenir les réparations
lourdes ou la démolition des bâtiments économiquement irréparables. Nous allons
comprendre ci-dessous la nature des défauts architecturaux et leurs conséquences sur les
bâtiments.

L’oscillation asynchrone :

Lorsque le bâtiment est en forme de L ou T, ou lorsqu’il possède des étages en retrait, ces
différentes parties peuvent osciller de façon asynchrone. En l’absence de joint de dilatation ou
de tassement, les ouvrages entrent en oscillation par rapport au sol. Des dommages importants
apparaîtront alors à la jonction des ailes ou de toutes autres parties présentant une rigidité
différente.

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Figure 7 : Oscillations asynchrones (différentielles) en plan et en élévation

Figure 8 : effondrement d’un bâtiment suite à une oscillation asynchrone

4 solutions sont envisageables afin d’éviter le phénomène d’oscillation asynchrone :


- Fractionner les bâtiments en bloc de rectangulaire compacte, avec des joints de
dilatation appelé joint parasismique.

- Compenser l’asymétrie en raidissant par exemple les zones plus flexibles à l’aide de
contreventement.

- La variation progressive de la largeur du bâtiment pourrait également être une


solution, en supprimant les angles rentrants.

- L’isolation parasismique du bâtiment en le faisant porter sur des appareils d’appui de


grandes souplesses appelés « isolateurs »

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Figure 9 : Solution contre l’oscillation asynchrone

Torsion du bâtiment

Lorsque les éléments rigides d’un ou plusieurs niveaux sont répartis d’une manière
asymétrique par rapport à leur centre de gravité, le séisme soumet ces niveaux à une forte
torsion très destructrice.

Figure 10 : Torsion du bâtiment dû à une rigidité plus faible par rapport à l’ensemble
(Mexico 1985)

Ici, la solution sera de disposer les éléments lourds de manière à assurer, dans chaque
direction, une répartition symétrique de la rigidité par rapport au centre de gravité.

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Figure 11 : Torsion corrigée par ajout d’éléments lourds.

Effet de niveau souple

Un niveau moins rigide que le niveau du dessus sera considéré comme un niveau souple.
C’est le cas, par exemple, d’un rez-de-chaussée qui ne comporte aucune cloison afin de créer
de grand espace. Une hauteur plus grande que celle des autres niveaux contribuera également
à réduire sa rigidité. Les efforts sismiques se concentrent dans ces niveaux souples avec pour
conséquence leurs écrasements.

Figure 12 : Ecrasement du RDC à Kobé au Japon en 1995

4 solutions sont possibles afin de limiter ce phénomène


- Placer au moins deux murs en béton armé dans chaque direction, de manière
symétrique afin d’éviter la torsion d’ensemble sous les charges horizontales.

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- Augmenter progressivement vers le haut la rigidité des éléments porteurs verticaux

- Prévoir une structure souple de même rigidité à chaque niveau

- Utiliser des isolations parasismiques, qui concentreront sur eux-mêmes les


déformations imposées par le séisme.

Figure 13 : Murs en RDC destinés à prévenir l’effet de niveau souple


Effet de poteau court

Il est possible, principalement dans des structures en portiques, que des poteaux soit plus
courts ou moins déformables par la présence d’allèges en maçonnerie par exemple. Ils
deviennent beaucoup plus rigides que les autres. Ces poteaux seront nettement plus sollicités.
Le risque est leurs destructions par cisaillement.

Figure 14 : Effet de poteau court aux menuiseries (Algérie 2003)

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Afin d’éviter ce phénomène, on peut opter pour un système de contreventement en plaçant des
voiles en béton armée en façade (1) par exemple. Dans le cas des allèges, on utilisera des
éléments plus légers mais surtout moins rigides que les poteaux (2).

Figure 15 : Solution de limitation de l’effet des poteaux courts.


1.3. Les systèmes constructifs

Tout d'abord il convient de distinguer la structure principale et la structure secondaire, en


matière de protection parasismique des bâtiments. La structure principale assure l'intégrité de
l'ouvrage face aux actions sismiques et une certaine durée de résistance; tandis que la
structure secondaire forme les éléments qui doivent tolérer les déformations de la structure
principale tout en continuant de remplir leur fonction. Par exemple, dans une ossature en
béton armé articulée contreventée par des voiles, les poteaux sont considérés comme des
éléments secondaires. Dans les bâtiments à planchers en béton armé, les charges sismiques se
répartissent sur les éléments de structure verticale proportionnellement à leur rigidité latérale
(c'est-à-dire un voile peut être mille fois plus rigide qu'un poteau et donc recevoir mille fois
plus de charge), alors la part des charges sismiques horizontales qu'ils reçoivent est en général
négligeable.

Contreventement

Lors d'une secousse sismique, les bâtiments peuvent se tordre à cause des forces de
cisaillements. Pour empêcher ce type de dommage, on utilise le contreventement. Cette
technique consiste à construire un certain nombre d'éléments qui vont assurer la stabilité et la
rigidité de la structure. Cela permet de répartir les forces de compression et de traction sur

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différents points et ainsi transmettre les charges au sol. Le contreventement d’une structure
doit être horizontal (diaphragmes) et vertical (palées de stabilité). Il existe donc différents
types de contreventement:

- Les « diaphragmes rigides ». Ils maintiennent les angles à 90° et rigidifient la structure
permettant de transférer les forces aux autres éléments de contreventements. Un
diaphragme rigide impose le même déplacement à chaque élément vertical, ce qui
permet de solliciter équitablement toutes les palées (contreventement de façade) de
stabilité. Par exemple, les planchers et les pans de toitures peuvent remplir cette
fonction. En cas de rupture d’une palée de stabilité, la répartition des charges se
fait automatiquement sur les autres.

Figure 16 : Limitation des déformations par l’effet boite

Figure 17 : Diaphragme rigidifié par contreventements verticaux.

- Le contreventement par voiles. Il permet de renforcer les masses et les raideurs afin
d'empêcher le bâtiment de se contorsionner. La superposition des ouvertures est alors

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primordiale afin d’éviter une faiblesse de la raideur. L’assurance du contreventement
horizontal et vertical de la structure est obligatoire dans le cadre d’une construction
dite parasismique. Le bâtiment est alors très raide ce qui présente l’avantage de limiter
à des valeurs très petites les déformations imposées aux éléments non structuraux.

Figure 18 : Superposition des ouvertures & des voiles

- Il existe également le contreventement par noyaux. Ceux-ci correspondent aux cages


d’ascenseurs, d’escaliers, et peuvent être combinés avec des éléments de
contreventement de la façade par des structures rigides. Ces structures rigides de
liaisons peuvent être présentes à tous les niveaux ou seulement à certains.

Figure 19 : Absence de structure rigide dans l’angle pour répartir les masses.

- Le contreventement par assemblage d’ossature ou contreventement par triangulation


est une solution répandue dans les constructions en bois ou acier. Cet élément
permettra de renforcer deux pièces assemblées à angle droit. Cette solution impose des
déformations aux éléments non structuraux. En contrepartie, il réduit les effets dûs aux
séismes et a une meilleure ductilité, ce qui est avantageux lors de construction sur sol

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rocheux. On a ainsi le principe selon lequel il faut construire souple sur sol raide et
raide sur sol souple. Sachant qu’un seul élément structurel est utilisé, il est
indispensable de choisir un matériau capable de supporter des forces de traction et de
compression.

Figure 20 : Principe de contreventement par jambe de force

- Le contreventement par portique consiste à rigidifier les poteaux et poutres des cadres.
Cette solution permet de créer de grandes ouvertures (par exemple dans des magasins)
que les contreventements par croix de saint André ne permettent pas. Les portiques
doivent être fabriqués pour résister aux forces horizontales, mais également aux forces
de pesanteur afin de supporter la structure. Cela signifie que les sections de béton et
les armatures requises sont plus imposantes.

Figure 21 : Principe de contreventement par portique.

- Le contreventement en croix de Saint-André est un des systèmes de contreventement


les plus anciens utilisé en construction. Ce contreventement en forme de X utilise deux

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éléments structurels en diagonale qui se croisent. Cela permet d’apporter plus de
solidité à la structure, car un des éléments fonctionne en compression pendant que le
second fonctionne en traction. Les charges latérales sont réparties sur les deux
éléments. L’inconvénient majeur de ce système est l’interférence générée avec le
positionnement et le fonctionnement des fenêtres, des portes ou autre ouverture.

Figure 22 : Principe de contreventement par croix de Saint-André


Système constructif par ossature poteaux / poutres en béton armé :

Sous l’effet des secousses, le béton perd (plus ou moins brutalement) sa cohésion autour et à
l’intérieur des armatures, ce qui affaiblit le bâtiment. Au-delà des déformations possibles sans
dommage il y a d’abord dégradation puis rupture. Il est souhaitable d’obtenir des
dégradations, même importantes plutôt que des ruptures pour éviter l’effondrement.

Pour les ossatures en béton armée (système poteaux-poutres) : Les nœuds des portiques et les
pieds de poteaux subissent des efforts alternés élevés qui peuvent détruire rapidement
l’adhérence du béton sur l’acier. Les règles de construction en béton armé nous indiquent
comment armer ces zones pour éviter la rupture « fragile »

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Figure 23 : exemple d’ossature en béton

Les dimensions et les armatures des poteaux et des poutres respectent des règles de mise en
œuvre de ces éléments qui sont beaucoup plus exigeantes que celles des chaînages (système à
murs porteurs, voir plus loin) car le béton est coulé dans les coffrages. Après décoffrage on
met en place les blocs à maçonner. Il est extrêmement difficile de donner la cohésion
nécessaire entre la maçonnerie et l’ossature en raison des difficultés de mise en place correcte
du mortier sur les côtés et en haut du panneau, et de sa prise après celle du béton de l’ossature.
Avant qu’un séisme se produise, les descentes de charges statiques sont acheminées par
l’ossature porteuse jusqu’aux fondations.
Lors d’un séisme, les panneaux de remplissage en maçonnerie empêchent l’ossature de se
déformer librement, ce qui pourrait lui permettre de résister si elle est conçue et mise en
œuvre correctement vis-à-vis de l’action sismique. Mais, si la conception est incorrecte, les
panneaux de remplissages bloquent l’ossature en la percutant et peuvent la détruire. Ces types
de constructions en zone sismiques sont autorisées avec des règles de mise en œuvre précises,
mais restent déconseillées en raison de la difficulté de respecter effectivement ces règles sur le
chantier.

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Figure 24 : Exemples de ruptures fragiles de zones critiques

La figure ci-dessous résume les règles de conception des armatures des ossatures. On voit
(représentation complète sur le nœud en haut et à gauche) que les cadres sont plus rapprochés
dans les zones critiques et que la priorité est donnée à la résistance du poteau sur celle de la
poutre. En effet, nous avons besoin de la tenue optimale des poteaux pour empêcher
l’effondrement du bâtiment.

Pour le dimensionnement et le rapprochement des cadres plusieurs critères doivent être


remplis.
Le principe est que, par rapprochement des cadres dans les zones critiques (de l’ordre de 5 à 8
cm entre axes), lorsque la cohésion armatures – béton se dégrade, ce dernier et les barres
longitudinales sont confinés à l’intérieur des cadres afin d’éviter le flambement des barres et
la rupture partielle ou totale de la poutre ou du poteau.

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Figure 25 : Plan de ferraillage des liaisons poteaux/poutres.

Pour les voiles (murs porteurs de béton armé) : Les bases des voiles subissent les contraintes
les plus élevées de la structure. Elles sont donc considérées comme « critiques ».
Les zones situées à la base des voiles, ainsi que celles situées à chaque niveau de changement
notable de la section de coffrage, font l’objet de dispositions spéciales des règles de
construction parasismique qui nous demandent de renforcer les chaînages à ces endroits précis
par un système nommé raidisseur.

Figure 26 : exemple de raidisseur d’angle pour murs en béton armé


1.4. Les interactions avec l’environnement déjà construit

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De nos jours, les multiplications des constructions et le besoin de toujours créer de nouvelles
constructions a engendré une vulnérabilité du point de vue sismique. En effet, lors de création
de nouvelle construction avec des bâtiments mitoyens, la question de la désolidarisions de
chaque bâtiment doit être prise en compte.

Figure 27 : Absence de joint de dilatation causant l’effondrement partiel des deux bâtiments.

La règle parasismique implique un vide de minimum 4cm sans aucuns matériaux, appelé joint
de dilatation ou joint parasismique, entre les deux murs mitoyens afin de garantir une liberté
de déformations de chaque construction en cas de résonnance asynchrone. Ce vide permettra
également d’empêcher l’entrechoquent des bâtiments lors de phase de secousses importantes.

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Figure 28 : joint de dilatation en les constructions.

Figure 29 : rôle du joint parasismique

Figure 30 : joint parasismique entre les deux bâtiments.

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1.5. L’interaction de la fondation du bâtiment avec le sol du site.

Lorsqu'une onde est incidente dans une roche dure (comme le granit)
et qu'elle pénètre dans une couche meuble (comme le sable par exemple) située en-dessous,
son amplitude va augmenter et l'énergie va rester piégée dans la couche argileuse.

Une couche sédimentaire possède sa résonance propre. Un bâtiment développe évidemment


un phénomène de résonance et a donc une fréquence particulière. Lorsque les ondes possèdent
la fréquence liée à la résonance, les dégâts sont alors cataclysmiques.
Les bâtiments dont la fréquence de résonance est similaire à celle de la couche sédimentaire
(ou meuble) vont en conséquence subir de graves dégâts. La solution à ce genre de problème
est donc de construire des bâtiments adaptés précisément au type de sol sur lequel ils
reposent.

La liquéfaction des sols :

La liquéfaction est un phénomène dans lequel la résistance au cisaillement d'un sol est réduite
par les secousses d'un séisme ou d’un autre chargement rapide. La liquéfaction se produit
dans les sols pulvérulents saturés d’eau ; la présence d’eau provoque une pression interstitielle
sur les particules de sol, ce qui fait la diminution des contraintes effectives régnant dans le sol
et donc une diminution de sa résistance au cisaillement qui, à l'état ultime, peut devenir nulle.
Avant un séisme, la pression de l'eau est relativement basse. Cependant, les secousses d'un
séisme peuvent causer une augmentation considérable de la pression d’eau interstitielle
jusqu'au point où les particules de sol peuvent facilement se déplacer l'une par rapport à
l'autre.

Le phénomène se produit lors d’un passage d’une onde sismique. Ce passage provoque la
perte de résistance d’un matériau sableux (ici le sol) saturé en eau, lié à une augmentation de
la pression engendrée par les déformations cycliques. La désolidarisation brutale du matériau
engendrera la destruction du sol, rendant les constructions avoisinantes très instables.

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Le phénomène de liquéfaction des sols ne concerne que certains types géologiques définis
par :
- La nature : sable, limons & vases

- La cohésion : seulement les formations peu compactes

- Le degré de saturation en eau : Seulement les sols saturés en eau

- La granulométrie : Grains uniformes, compris entre 0,05 et 1,5mm

A l’état initial, les grains sont au repos. Ils sont dans un environnement saturé et dans un état
relativement lâche. Ils sont en contact les uns avec les autres, ce qui permet une transmission
des efforts par la notion de contraintes effectives. Lors d’un chargement dynamique, une
réorganisation des grains se produit. Avec un sol saturé d’eau, cette réorganisation se traduit
par une montée en pression de l’eau interstitielle puisque les grains n’occupent plus un
volume suffisant pour garantir une transmission des contraintes effectives normales. Celles-ci
s’annulent donc, ce qui a pour conséquence la montée en pression de l’eau interstitielle
jusqu’à égaler les contraintes totales. Les contacts entre les grains sont alors très faibles et
l’ensemble se comporte comme un liquide ; il y a liquéfaction du matériau.

Figure 31 : Un exemple de liquéfaction du sol

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Parfois, il est impossible de trouver de meilleures conditions de terrain. Des mesures
correctives peuvent alors être utilisées (sols artificiels, injection de résine,…). Cependant, ces
systèmes sont si coûteux qu'il est souvent préférable d'utiliser des fondations profondes (pieux
et barrettes), plus simples à mettre en œuvre et moins coûteuses.

Figure 32 : Exemple de fondation profonde de type pieux

Celles-ci seront choisies en fonction du sol : Dans le cas d'un sol meuble, on utilisera du béton
armé, donc une matière rigide. Si le sol est rigide, alors il suffira d'une matière élastique : Le
but est de conserver une fondation qui évitera des déplacements trop brutaux.
Au bout de 6 à 8 mètres de profondeur, la résistance de la fondation n'augmentera pas : c'est la
profondeur palier.
Il faut rappeler que les fondations doivent être liées, afin d'éviter au maximum le risque de
séparation des fondations, ce qui engendrerait un effondrement total de la structure. Les
fondations seront donc liées entre elles par des longrines parasismiques.

Figure 33 : coulage en cours des longrines parasismiques

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2. Le diagnostic des bâtiments existants vis-à-vis du séisme

La résolution de la vulnérabilité des bâtiments existant est l’un des principaux risques à
prendre en considération pour favoriser la réduction du risque sismique. Cependant, de fortes
contraintes doivent être prises en compte :
- Dimension socio-économique du projet,

- Mauvaise connaissance du bâtiment et de son environnement

- Difficulté à choisir la meilleure stratégie de renforcement.

2.1. Etude de la réglementation française :

2.1.1. La règlementation française :

L’arrêté du 22 octobre 2010 modifié vient faciliter les démarches de renforcement volontaire
de la part d’un maître d’ouvrage, en permettant de choisir le niveau de confortement.
En matière de protection parasismique, la réglementation française s’appuie sur :

- la loi du 22 juillet 1987 relative à l’organisation de la sécurité civile, à la


protection de la forêt contre l’incendie et à la prévention des risques majeurs, qui
prescrit l’application de règles parasismiques aux
bâtiments, équipements et installations nouveaux

- la loi du 2 février 1995 (loi Barnier) relative au renforcement de la protection


de l’environnement, qui prescrit que des règles particulières de construction
parasismique peuvent être imposées aux équipements, bâtiments ou installations
existants. En pratique, cette imposition peut venir
des préfets ou des autorités locales.

- L’article R563- 2 du code de l’environnement désigne les structures à risque normal et


les structures à risque spécial

- Le décret interministériel n° 2010-1254 du 22 octobre 2010 relatif à la prévention du


risque sismique. Il définit les catégories d’importances des bâtiments à risque normal

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et les cinq zones de sismicités couvrant le territoire. Il définit également les
prescriptions de l’Eurocode 8.

- Le décret n° 2010-1255 du 22 octobre 2010 relatif à la délimitation des zones de


sismicité. Il fixe également le périmètre d’application de la réglementation
parasismique.
- L’arrêté du 22 octobre 2010 relatif à la classification et aux règles de construction
parasismique applicables aux bâtiments de la classe dite « à risque normal ».

La réglementation distingue deux types d’ouvrages :

- les ouvrages à « risque normal » : cette classe correspond « aux bâtiments,


équipements et installations pour lesquels les conséquences d’un séisme demeurent
circonscrites à leurs occupants et à leur voisinage immédiat ». Elle correspond
notamment au bâti dit courant (maisons individuelles, immeubles d’habitation
collective, écoles, hôpitaux, bureaux, etc.…)

- les ouvrages à « risque spécial » : cette classe correspond « aux bâtiments,


équipements et installations pour lesquels les effets sur les personnes, les biens et
l’environnement de dommages même mineurs résultant d’un séisme peuvent ne pas
être circonscrits au voisinage immédiat desdits bâtiments, équipements et installations
». Elle correspond à des installations de type nucléaire, barrages, ponts, industries
SEVESO, qui font l’objet d’une réglementation parasismique particulière.

2.1.2. Obligations de contrôle technique

Le contrôle technique est rendu obligatoire pour les bâtiments présentant un enjeu important
vis-à-vis du risque sismique. Cette mission appelée « mission PS » est obligatoire pour toutes
les constructions neuves suivantes :
- Les Etablissement Recevant du Public (ERP) classés dans la 1ere, 2 e, 3e et 4e
catégories

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- Les immeubles dont le plancher bas du dernier niveau est situé à plus de 28 mètres du
sol (immeuble dit IGH)

- Les bâtiments autres qu’à usage industriel :

 Comportant des éléments en porte à faux supérieurs à 20 mètres ou des poutres ou


des arcs de portée supérieurs à 40 mètres.

 Comportant des parties enterrées de profondeurs supérieures à 15 mètres ou des


fondations de profondeur supérieures à 30 mètres

 Nécessitant des travaux de reprise en sous œuvre ou des travaux de soutènement


d’ouvrages voisins sur une hauteur de plus de 5 mètres

- Des immeubles dont le plancher bas est situé à plus de 8 mètres par rapport au sol,
dans les zones de sismicité 4 ou 5

- Les bâtiments d’importance 4 ou 5 et les établissements de santé dans les zones de


sismicité 2, 3, 4 ou 5

- Les éoliennes dont la hauteur du mât et de la nacelle au-dessus sol est supérieure ou
égale à 12 mètres.

Pour les constructions anciennes, les critères d’obligations de l’application de la mission «


PS » sont les suivants :

- Dans le cas de travaux modifiant de façon significative le comportement de la


structure (augmentation de surface de plancher, suppression de planchers, de
contreventement, ajout d’équipements lourds en toiture)

- En cas d’extension, séparé par un joint de dilatation, seule la partie neuve doit
respecter les règles de parasismiques. En cas d’absence de joint, l’ensemble devra
faire l’objet d’une étude et par la suite être renforcé si nécessaire.

- En cas de démarche volontaire de renforcement parasismique

- Lorsqu’un PPR approuvé prévoit le renforcement parasismique des mesures de


réduction de la vulnérabilité peut être imposé, mais elles ne sont obligatoires que dans
la limite de 10% de la valeur de la construction au moment où le PPRN est approuvé

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2.2. Evaluation des bâtiments (méthodes d’évaluations et grilles d’analyses).

2.2.1. Information général du bâtiment


L’évaluation des désordres doit, dans un premier temps, réunir l’ensemble des données du
bâtiment. La vulnérabilité dépend donc de plusieurs facteurs :
- Son implantation dans l’environnement, implantation géographique.

- Sa liaison avec le sol ainsi que les caractéristiques des fondations.

- Ses caractéristiques architecturales et structurales.

- La qualité générale de la construction, l’exécution et l’état de conservation du


bâtiment.

Il faut également utiliser les points suivants d’un bâtiment pour les ajouter aux informations
collectées :
- Sismicité : Définir la zone de sismicité

- Condition du sol : connaitre avec précision la nature du sol pour connaitre sa réaction
en cas de séisme.

- Type de structure utilisé : mode de conception structural, contreventement…

- Importance du bâtiment : Caractérise un bâtiment selon l’ampleur de la construction,


taille d’occupation, importance,…

- Irrégularité / défaut de conception : Présente les points faibles dans la construction


et/ou la conception du bâtiment

- Danger liées aux éléments non structuraux : Prise en compte du risque d’effondrement
sur les personnes ou les biens des éléments non porteurs.

L’ensemble des éléments ci-dessus permettra de déterminer l’évaluation de la capacité de


résistance au séisme.

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2.2.2. Diagnostic d’évaluation sismique :

Une évaluation sismique d'un bâtiment est composée de deux phases. La première donne lieu
à un rapport préliminaire destiné au maître d'ouvrage. Cette phase doit fournir une estimation
du niveau sismique pour lequel le bâtiment existant aurait encore une forte probabilité d'être
conforme à l'objectif visé, et de la capacité cible après renforcement. En d'autres termes, ce
rapport préliminaire aide le maître d'ouvrage à prendre la décision correspondante autour de
son bâtiment (renforcer, changer sa fonction ou bien détruire le bâtiment).

Dans le cas où le maître d'ouvrage décide de renforcer son bâtiment, nous pouvons parler de
la deuxième phase, la collecte d'informations. Le rapport préliminaire peut être d'autant plus
précis, dans l'évaluation des capacités parasismiques du bâtiment, que la collecte
d'informations aura été pertinente et que l'étendue des stratégies de renforcement aura été
ouverte. On entend par capacité parasismique l'aptitude à supporter un séisme, qui est
caractérisé par un spectre d'accélération du sol, donné avec un endommagement conforme à
un objectif de comportement défini.

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2.3. Le diagnostic préalable :

Les objectifs du diagnostic préalable sont :


- Identifier l’origine des désordres

- Evaluer leurs étendues et leurs impacts sur la structure

- Prédire leurs aggravations

- Déterminer les caractéristiques techniques et physico-chimiques des matériaux utilisés


dans les ouvrages structuraux.

- Définir les suites à donner comme les solutions de réparation ou renforcement.

Le diagnostic préalable, pour être exploitable, doit comporter les quatre chapitres suivants :

2.3.1. Examen visuel et constat

Ce chapitre est relativement simple, rapide et économique. En effet, aucun matériel n’est
utilisé mis à part des petits outillages à main pour faire de rapide sondage ou constatation
(petit marteau, mètre, mètre laser). L’intervenant va réaliser un constat visuel sur la base des
informations recueillies sur place et des désordres visuellement observables (fissures,
éclatement du béton, corrosion apparente des fers…).

De rapides calculs de résistance des matériaux peuvent également être effectués si des zones à
fortes sollicitations sont repérées ou si un défaut de conception est visuellement contestable.

L’ensemble de ces observations sont étaiyées par un reportage photographique avec


identification des zones observées, repérage des désordres et classification des pathologies
rencontrées.

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Ce rapport peut être complété par des préconisations de renforcement, des priorisations de
travaux par rapports aux désordres observés et éventuellement le chiffrage théorique des
solutions prescrites.
Ce chapitre dépend également de l’expérience personnelle, professionnelle ainsi qu’à la
capacité d’analyse de l’ingénieur en charge du dossier.
2.3.2. Examen des matériaux et Mesure in situ

Ce chapitre sert à déterminer les caractéristiques des matériaux structurant utilisés tels que : la
composition physico-chimique du béton, la position des armatures, le degré de corrosion,
l'oxydation des armatures, etc. Le résultat de ces analyses servira à renseigner les points
essentiels de cette partie du diagnostic, tels que:

- L'homogénéité du béton et l'état de la structure


- Les caractéristiques et pathologies des armatures ainsi que leurs positions.
- La nature et la localisation des désordres.
- Des anomalies de conception ou de réalisation, non conformes à la réglementation en
vigueur.
- La localisation des sondages et des prélèvements à effectuer.
- L'ouverture des fissures dans le béton.

- Eventuelle les préconisations de traitement des désordres observés ainsi le chiffrage de


ces derniers.

Les tests sur le béton

Ces mesures se feront à l’aide d’un percement sur un élément en béton, appelé carottage,
réaliser par une foreuse. Ce carottage a pour objectif de prélever des échantillons de matériaux
et de les analyser en laboratoire spécialisé. Plusieurs données seront donc recueillies grâce à
ces sondages tel que :

- L'identification des agrégats

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- La détérioration des agrégats
- L'homogénéité du béton
- La profondeur d'une éventuelle carbonatation
- La répartition des fissures
- L'analyse chimique : la teneur en ciment, présence et quantité de chlorures.
- Des essais physico – mécaniques : densité, résistance à la compression, module
d'élasticité.

Figure 34 : principe de carottage

Si un sondage de type carottage n’est pas possible, par exemple dans des bâtiments sensibles
tel que des banques, hôpitaux ou commissariats par exemple, d’autres méthodes peuvent être
envisagées pour obtenir des résultats cohérents et exploitables tel que :

Mesure par scléromètre : cet appareil permettra de connaitre, de manière estimative, la


résistance du béton. Il suffit de réaliser des mesures en plusieurs points pour connaitre
l’homogénéité et la résistance « moyenne » du béton. Il mesure l’indice de rebondissement à
la surface du matériau. Cette solution reste très imprécise car la résistance n’est mesurée qu’à
la surface du matériau.

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Figure 35 : réalisation de sondage par scléromètre
Mesure par ultrasons : cet appareil estime également la résistance du béton par la
recherche des hétérogénéités et des discontinuités dans la structure, et mesure également
l’épaisseur du matériau.

Figure 36 : mesure par ultrasons

Detection / recherche du féraillage :


La detection des aciers dans les éléments en béton vont permettre de renseiger la résistance
mécanique du béton armé. En effet, le béton est très performant en compression mais tres
faible en traction (environ 10 fois moins qu’à la compression). La position des armatures et
leurs dégrès de corrosions jouent un rôle primordial dans la résistance mécanique de
l’ensemble. Une mauvaise position des armatures ou des pathologies trop importante peuvent
entrainer la ruine d’une partie du bâtiment. Plusieurs outils peuvent être utilisés pour effectuer
ce diagnostic :

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Le ferroscan permet de visualiser les aciers sur le plan horizontal et vertical. Il détecte
également le diamètre de ces derniers ainsi que l’enrobage réel du béton sur l’acier.

Figure 37 : repérage par FERROSCAN


Le géoradar permet d’obtenir en temps réel une image 3D de la structure auscultée. Il
permet également de renseigner des informations sur le béton et les aciers tel que : l’épaisseur
totale de l’ouvrage en béton ausculté, la localisation des armatures, l’enrobage, localisation de
vides ou d’éléments non structurants tel que les canalisations ou autres passages de gaines
dans les éléments structuraux.

Figure 38 : imagerie par géoradar

Le corrosimètre est un dispositif qui permet d’évaluer la probabilité d’amorce de


corrosion des armatures situées dans le béton. Il s’agit de mesurer (à l’aide d’un voltmètre) la
différence de potentiel électrique entre l’armature du béton (ce qui nécessite un forage
ponctuel) et une électrode de référence (sonde) déplacée sur la surface auscultée.

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Figure 39 : définition de la corrosion par corrosimètre.

2.3.3. Analyse techniques des données :

Les résultats obtenus dans les analyses seront analysés et interprétés pour formuler des
conclusions, puis on modélisera les phénomènes observés et les constats effectués pour
faciliter le travail.

Les différents types d'opérations :

- Le calcul, qui permet de déterminer la capacité portante des structures ainsi que les
zones critiques au niveau des éléments structuraux.
- Le recoupement, c'est la recherche de la cohérence entre les données ou les
informations portant sur un même aspect provenant des sources différentes. Cela
permet de consolider la validité de certaines hypothèses et d'en écarter d'autres.
- La comparaison : elle sert à réparer les ressemblances et les écarts et à hiérarchiser
les différentes constatations.
- L'évaluation : c'est une estimation quantitative ou qualitative, elle comporte une part
d'approximation par rapport à un calcul scientifique. Cette opération est conduite par:
Un examen du dossier d'ouvrage (les plans d'exécution et les notes de calcul). Un état
actuel de l'ouvrage (exploitation des données et des informations).
- La vérification, qui a un but de détecter les éventuels écarts par rapport aux exigences
des référentiels techniques et réglementaires prise en compte.

2.3.4. Formulation des recommandations


Les enjeux économiques et la faisabilité technique des travaux doivent être présentés dans les
recommandations tel que:

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- réparation, renforcement des structures.
- traitement des causes et des effets de désordres constatés lors du diagnostic.

2.4. Diagnostic du sol :

2.4.1. L’influence du sol en parasismique :

Le sol joue un rôle primordial dans la résistance du bâtiment vis-à-vis du séisme. L’un des
éléments les plus importants est le mouvement des bâtiments lorsque le sol subi également un
mouvement. En effet, la taille des bâtiments influencera grandement le comportement de ces
derniers. Les périodes de mouvement de sol sont également très importants. Si la période de
vibration du sol et du même ordre que la période de mouvement du bâtiment, un phénomène
de résonnance pourrait se produire et décupler considérablement l’amplitude des oscillations
et dès les contraintes dans les bâtiments.

On remarquera le phénomène suivant :


- Plus le sol est dur, mieux il se comportera en cas de séisme

- Plus le sol est mou, plus son comportement sera mauvais en cas de séisme.

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Figure 40 : classement des sols
2.4.2. Les Sondages des sols :

Il existe trois types de sondages de sol :

1) Les sondages dits « destructifs » :

Ce mode de forage rapide consiste à déstructurer le sol à l’aide d’un outil adapté, enregistrer
les paramètres de forage et à remonter les débris (cuttings) à l’aide d’un fluide (eau, boue ou
air). Il existe 3 principales techniques de forage à savoir :
- Le forage en rotation pure (tricône ou trilame)

- Le forage par roto-percussion hors trou (taillant en croix, à boutons)

- Le forage par roto-percussion fond de trou (Marteau de fond de trou)

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Figure 41 : principe de forage
2) Les sondages semi-destructifs :

Le sondage semi-destructif indique un sol remanié, sol dont la composition ou la structure


spatiale a été modifiée par la technique de prélèvement, mais de nature identifiable. Ce mode
de prélèvement est principalement utilisé pour identifier et classifier la nature d’un sol. Ce
type de sondage n’est applicable qu’aux sols meubles. Les principales techniques sont :

- La tarière à main (pour les profondeurs de quelques dizaines de centimètres)

- La tarière hélicoïdale simple (adaptée aux sols meubles cohérents)

- La tarière hélicoïdale continue (adaptée aux sols plus durs et boulants)

- La tarière creuse (adaptée à la pose de piézomètre dans les sols meubles)

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Figure 42 : différentes type de tarière

3) Sondage carotte :

Ce mode d’investigation permet d’obtenir un échantillon continu de sol peu ou pas remanié,
prélevé à l’aide d’un « carottier ». L’enfoncement du carottier est réalisé de diverses façons :

- Par rotation (échantillon de bonne qualité, adapté à tous types de terrain)

- Par rotation sous gaine (échantillon « intact »)

- Par fonçage (sol très meubles)

- Par battu (qualité moyenne, pour sol meuble)

- Par sonique (tout type de sol, qualité moyenne)

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Figure 43 : principe de carottage

2.4.3. Les essais de sols :

Il existe trois principaux types d’essais de sol :


1) Essais de pénétration :

Cet essai consiste à enfoncer dans le sol une pointe de façon statique (poussée en continue) ou
dynamique (par frappe à l’aide d’une masse). Cet essai permet de mesurer la résistance
qu’offre le sol à l’enfoncement de cette pointe et d’en estimer ses caractéristiques. Les
différentes techniques possibles sont :
- Essai de pénétration dynamique manuelle avec ou sans enregistrement

- Essais de pénétration dynamique de type A (essai à la boue) et B (essai à sec) selon la


norme NF EN ISO 22476-2

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- Essais de pénétration statique – pointe mécanique ou électrique

Figure 44 : essai au pénétromètre

2) L’essai pressiomètrique :

L’essai pressiométrique est un essai de chargement in situ effectué au sein même du terrain.
L’analyse des résultats permet d’obtenir, à une profondeur donnée, les caractéristiques
mécaniques du sol et d’effectuer les calculs de fondation. Trois caractéristiques du sol sont
notamment déduites :
- Le module pressiométrique EM qui définit le comportement pseudo-élastique du sol

- La pression limite pl qui caractérise la résistance de rupture du sol

- La pression de fluage pf qui définit la limite entre le comportement pseudo-élastique et


l’état plastique

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Figure 45 : principe de l'essai préssiométrique
3) Essais d’eau

L’interaction sol-nappe est une donnée souvent impactante dans la réalisation d’une étude
géotechnique. Pour cela, certaines études complémentaires peuvent être engagées telles que :

- Pose de piézomètres de diamètre de 30 à 250mm

- Essais de perméabilité de surface ( Matsuo, Porchet)

- Essais de perméabilité en forage (Lefranc, Lugeon)

- Essais de pompage avec un débit de 1 à 50m3/h

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Figure 46 : pose de piezométre

Figure 47 : essais de perméabilité Porchet


2.4.4. Les essais en laboratoires :

On peut citer 3 principaux types d’essais en laboratoire :

1) Essai eodométrique

Les essais de consolidation et de compressibilité permettent d’apprécier la déformation


verticale des sols.
Le but est de mesurer le tassement au cours du temps d’une éprouvette cylindrique (intacte)
type galette placée dans une enceinte sans déformation latérale possible au fur et à mesure de
l’application de différentes charges verticales constantes.

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Cet essai permet d’établir, pour un échantillon donné, deux types de courbes :

- Les courbes de consolidation, qui donnent le tassement de l’échantillon en fonction du


temps sous application d’une contrainte constante (NF P 94-091)
- La courbe de compressibilité, qui indique le tassement total en fonction du logarithme
de la contrainte appliquée (NF P94-090)

Figure 48 : principe de l’essai eodométrique

2) Essai de cisaillement

L’essai de cisaillement a pour objectif de mesurer les caractéristiques de rupture d’un


échantillon de sol fin saturé soumis à un cisaillement direct et à une vitesse constante.

Cet essai permet de mesurer les valeurs de l’angle de frottement effectif et la cohésion
effective. Ces paramètres seront utilisés pour le dimensionnement des fondations, le calcul de
stabilité des talus ou la détermination des actions de poussée et de butée sur les ouvrages de
soutènement.

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Figure 49 : principe de l’essai de cisaillement

3) L’essai triaxial

L’essai triaxial consiste à appliquer à une éprouvette cylindrique, une contrainte hydrostatique
constante et une contrainte axiale croissante (NF P 94-070 et NF P 90-074).
La résistance au cisaillement correspond souvent au maximum des contraintes obtenues lors
de la rupture de l’éprouvette.
Les caractéristiques mécaniques obtenues sont la cohésion (c ou c’) et l’angle de frottement (f
ou f’).

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Figure 50 : principe de l’essai triaxial

2.5. Instrumentation des ouvrages :

Depuis 50 ans, une accélération importante du développement des logiciels de modélisations


3D est observable. Malgré cela, ce développement se produit au détriment de
l’instrumentation des bâtiments. En effet, une instrumentation demande des ressources
humaines, matérielles et financières importantes, tandis qu’une modélisation par logiciel est
beaucoup plus rapide et économique.

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Malgré cela, et depuis quelques années, la tendance s’inverse dans les pays à moyenne ou
forte sismicité. En effet, l’analyse du comportement dynamique réel des structures est
primordial pour comprendre la mécanique des déformations parasismiques. Cependant, cette
analyse du comportement, pour être encore plus précise et représentative, nécessite le
positionnement de capteurs sismiques et donc d’instrumenter les bâtiments.

L'instrumentation permet de caractériser la réponse sismique d'une structure via l'interaction


sol-structure, son comportement modal, l'évaluation de la vulnérabilité de la structure, etc.
Afin d'évaluer les caractéristiques modales (période propre de vibration, amortissement,
modes propres) d'un bâtiment en béton armé, des mesures de vibrations ambiantes du
bâtiment sont réalisées selon deux techniques différentes : mesures radar et de bruit de fond
sismique.

2.5.1. Le bruit de fond sismique :

Le bruit sismique est un ensemble de vibrations permanentes du sol, dues à une multitude de
causes. Le bruit sismique a des causes naturelles (vents et autres phénomènes atmosphériques,
vagues océaniques, etc.) et des causes humaines (circulation automobile, machinerie
lourde, etc.).

Le bruit sismique est principalement constitué d'ondes de surface. Les ondes de basse
fréquence (inférieure à un hertz) sont généralement qualifiées de microséismes, et celles
de haute fréquence (> 1 Hz) de microtremors.

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Figure 51 : exemple de bruit de fond

L'objectif des mesures du bruit de fond est de comprendre le comportement dynamique des
structures des bâtiments afin d'évaluer la vulnérabilité des constructions et, donc, d'expliquer
le niveau d'endommagement observé en cas de séismes.
Pour évaluer le comportement dynamique et les dommages potentiels des structures sous des
actions sismiques, il est indispensable de mesurer et de comprendre les mouvements de la
structure même sous sollicitation de très faible amplitude telle que le bruit de fond sismique.

Le principe de ces mesures est d'enregistrer les bruits de fond dans différents endroits bien
établis de la construction, et d'estimer les caractéristiques dynamiques propres à la structure
mesurée.
Cette instrumentation a pour avantage d’être facile, rapide et à faible cout d’utilisation. Elle
apporte beaucoup d’informations notamment sur les paramètres dynamiques élastiques des
bâtiments mais également la mise en évidence des modifications structurelles à apporter.

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Figure 52 : capteur de bruit de fond sismique

Dans cette technique, le capteur envoie des micro-ondes qui se propagent dans l'atmosphère,
interagissent avec des cibles naturellement présentes sur la façade et reviennent au même
capteur. Ce dernier mesure des vibrations de phases qui sont interprétées comme des
déplacements de la cible selon une direction spécifique à une fréquence de 100
mesures/seconde.

L'appareil d'acquisition utilisé est un capteur de vitesse triaxiale couplé à une station
d'acquisition. Les mesures seront effectuées par fenêtres de 20 secondes sur une période
d'environ 10 minutes à l'étage supérieur des bâtiments. Le traitement des données s'effectue
avec un logiciel spécifique. Le principal résultat est la moyenne des spectres de Fourier
calculés pour chaque fenêtre de 20 secondes. Les pics de moyennes correspondent aux
fréquences propres des bâtiments. Les résultats se présentent selon deux axes; X
(longitudinal) et Y (transversal).

Figure 53 : exemple de graphique de fréquence pour un bâtiment

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3. Calculs des sollicitations sismiques des bâtiments selon l’Eurocode 8

L’origine du programme des Eurocodes apparait en 1975 par la Commission des


Communautés Européennes pour permettre d’arrêter un programme d’actions dans le
domaine de la construction. L’objectif était d’éliminer les obstacles aux échanges et
l’harmonisation des spécifications techniques.

Dans le cadre de ce programme d'actions, la Commission prit l'initiative d'établir un ensemble


de règles techniques harmonisées pour le dimensionnement des ouvrages ; ces règles, en un
premier stade, serviraient d'alternative aux règles nationales en vigueur dans les Etats
Membres et, finalement, les remplaceraient. Ce programme a été en développement pendant
15 ans, pour aboutir, dans les années 80, à une première génération de codes européens.

Ce n’est qu’en 1989 que la Commission et les états membres de l’Union Européenne ainsi
que de l’AELE (Association Européenne de Libre Echange), commençaient la publication des
Eurocodes.

3.1. Etude de l’Eurocode 8 :

L’eurocode 8 permet le « calcul des structures pour leurs résistances aux séismes ». Il
s’applique au dimensionnement des bâtiments et des ouvrages de génie civil en zone
sismique. L’Eurocode 8 s’applique pour l’ensemble des matériaux et éléments structuraux
suivants :
- Bâtiments en béton

- Bâtiment en acier

- Bâtiments à structure mixtes acier-béton

- Bâtiment en bois

- Bâtiment en maçonnerie

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L’Eurocode 8 exclu les ouvrages dites à structures spéciales telles que les centrales nucléaires,
les structures en mer et les grands barrages.
Le but final de l’EN1998 es d’assurer en cas de séisme :
- La protection des vies humaines

- La limitation des dommages sur les bâtiments

- L’assurance de la continuité des opérations pour les structures importantes pour la


protection civile

L’Eurocode 8 a également des critères d’exigence de performance :


- Exigence de non effondrement : La structure doit être conçue et construite de manière
à résister aux actions sismiques de calcul, sans effondrement local ou général,
conservant ainsi son intégrité structurale et une capacité portante résiduelle après
l’action sismique.

- Exigence de limitation des dommages : La structure doit être conçue et construite pour
résister à des actions sismiques présentant une probabilité de se produire plus
importante que les actions sismique de calcul, sans qu’apparaissent des dommages et
des limitations d’exploitation, dont le coût serait disproportionné par rapport à celui de
la structure.

La fiabilité visée par l’exigence de « non effondrement » et l’exigence de « limitation des


dommages » sont définis par l’autorité nationale pour chaque type de bâtiment, en fonction
des conséquences que peut avoir leurs ruines. Le coefficient « Yl » sera attribué à chaque
catégorie.
Afin de satisfaire aux exigences fondamentales, L’EN 1998 impose de vérifié les états limites
suivants :
- Etats limites ultimes : La résistance et la capacité de dissipation d’énergie à conférer à
la structure dépendent de la façon dont fait appel à son comportement linéaire. En
pratique, un tel arbitrage entre la résistance et la capacité de dissipation d’énergie est
caractérisé par les valeurs du coefficient de comportement ≪ q ≫ et les classes de
ductilité associées. Il doit être vérifié que la structure dans son ensemble reste stable
sous l’action sismique de calcul, vis-à-vis du renversement et du glissement.

- Etats limites des dommages : Un degré approprie de fiabilité vis-à-vis de dommages


inacceptables doit être assuré en respectant les limites de déformation ou d’autres
limites définies dans les parties appropriées. Dans le cas des structures importantes
pour la protection civile, il doit être vérifié que le système structural possède une

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résistance et une rigidité suffisante pour maintenir le fonctionnement des services
vitaux de ces installations, dans le cas d’un événement sismique associe à une période
de retour appropriée.

3.2 Conception parasismique

3.1.1. Les données d’entrées avant le lancement du calcul

La zone de sismicité :
Les territoires nationaux doivent être divisés par les autorités nationales en zones
Sismiques, en fonction de l'aléa local qui est supposé constant à l'intérieur de chaque zone.
D'après l'EC8 § 3.2.1, l'aléa est pris en compte par un seul paramètre nommé AGR, et les
communes sont réparties en 5 zones de sismicité, de la zone 1 classée en « très faible »jusqu’à
la zone 5 classée en « forte », comme l'indique la figure suivante.

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Figure 54 : carte sismique & valeur d’agr
Cette valeur agr est donné pour un calcul d’un sol de classe A : Ag = Y1 * agr
Avec :
AG : Accélération maxiamel de référence pour un sol de classe A
Y1 : coefficient d’importance dépendant de la catégorie d’importance du bâtiment, donné
dans le tableau ci-après.

L’accélération vertical de calcul au niveau d’un sol de type rocheux AVG est donné par Ag
multiplié par un coefficient donné par le tableau ci-dessous

Figure 55 : Valeur de Avg/Ag

Les conditions de sol :


Les différents classes de sol, notée de A a E, sont décrites dans l’EC8 avec des paramètres
spécifiques. Ces classes sont utilisées pour prendre en compte l’influence des conditions
locales du sol sur l’action sismique.

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Figure 56 : Valeur Vs,30 en fonction de la classe de sol
Il existe, en cas de sol très spécifique, deux classes spéciales S1 & S2 pour lesquelles l’action
sismique doit être étudiée avec une attention particulière.

Figure 57 : Valeur de Vs,30 en fonction des classes spécifiques de sol

Catégorie d’importance :
En parasismique, chaque type de bâtiment est défini par une catégorie d’importance en
fonction de son usage, selon le tableau ci-après :

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Figure 58 : catégorie d’importance des bâtiments
3.1.2. Les différents types de structure :

Tout d’abord, en matière de séisme, nous devons distinguer la structure dite principale et la
structure secondaire. La structure principale assure l'intégrité de l'ouvrage face aux actions
sismiques et une certaine durée de résistance; tandis que la structure secondaire forme les
éléments qui doivent tolérer les déformations de la structure principale tout en continuant de
remplir leur fonction.
Dans les bâtiments à planchers en béton armé, les charges sismiques se répartissent sur les
éléments de structure verticale proportionnellement à leur rigidité latérale (c'est-à-dire un
voile peut être mille fois plus rigide qu'un poteau et donc recevoir mille fois plus de charge),
alors la part des charges sismiques horizontales qu'ils reçoivent est en général négligeable.

Dans les projets des bâtiments, l'EC 8 catégorise les différents types de structure comme suit:

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- Murs couplés : composition de murs liaisonnés de façon régulière par des poutres
ductiles capables de réduire d'au moins 25% la somme des moments de flexion en
bas des murs par rapport au cas où les murs travailleraient séparément.

- Système à ossature : dans lequel la résistance aux charges verticales et aux charges
latérales est assurée principalement par des ossatures en portique dont la résistance
à l'effort tranchant à la base du bâtiment dépasse 65% de la résistance totale à
l'effort tranchant du système.

- Système à contreventement mixte : le transfert de charges dans ce système est


assuré en partie par l'ossature et en partie par des murs.

- Système à noyau: il s'agit d'un système de murs dont la rigidité à la torsion n'atteint
pas une valeur minimale prescrite. C'est le cas des ossatures flexibles combinés
avec des murs concentrés en plan à proximité du centre du bâtiment.

- Système en pendule inversé: dans lequel 50% ou plus de sa masse est située dans
le tiers supérieur de la hauteur, ou bien l'essentiel de la dissipation de l'énergie a
lieu à la base d'un élément unique du bâtiment.

Coefficient de comportement :
Le coefficient de comportement « q » est global pour chaque direction principale du bâtiment.
Il est fixé en fonction de plusieurs caractéristiques :
- La nature du matériau

- Le type de construction

- Les possibilités de redistribution des efforts dans la structure

- Les capacités de déformations des éléments

Chaque classe dépendra également du type de structure et du matériau utilisé :


- Eurocode 8 propose une ductilité minimale « DCL », le comportement étant limité
à q=1,5. Ce coefficient est utilisé dans les zones sismiques faibles.

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- La classe de ductilité moyenne « DCM », le béton d’une classe inférieure à C
16/20 MPa ne doit pas être utilisé dans les éléments sismiques primaires ainsi que
des aciers de béton armé de classe B ou C.

- La classe de ductilité haute « DCH », le béton d’une classe inférieure à C 20/25


MPa ne doit pas être utilisé dans les éléments sismiques primaires ainsi que des
aciers de béton armé de la classe C.

L'EC8 considère trois classes de ductilité, et à chaque classe est associé un coefficient de
comportement « q » d'autant plus fort que la ductilité est élevée. Dans ce mémoire, on
s’intéresse au coefficient de comportement pour le béton armé.

Figure 59 : valeur de « q » en fonction de la classe de ductilité


Pour les classes de ductilité DCM et DCH , le coefficient de comportement sera calculé par la
formule suivantes : q = q0*kw ≥ 1,5
Avec :
Q0 = αu/α1 : valeur de base du coefficient de comportement donné dans le tableau ci-après.

Kw : coefficient reflétant le mode de rupture prédominant dans les systèmes structuraux.


- Kw (pour les systèmes à contreventement par mur et noyau) = (1+α0)/3 avec 0,5 ≤
kw ≤ 1

- Kw = 1 ; pour les ossatures ou les systèmes à comportement principalement de


type ossature

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Figure 60 : valeur de base q0 du coefficient de comportement

Facteur de conformité :
Le facteur de conformité détermine le niveau de résistance d’un bâtiment. Il est noté α. Il
exprime les exigences de calcul des structures porteuses existantes vis-à-vis des calculs
imposés aux nouveaux bâtiments, selon les normes en vigueur.
Ce facteur correspond à un rapport de résistances (1), ou bien de déformations (2).
résistance ultime capacité en déplacement
α= (1) ; α= (2)
résistance requise de référence déplacement imposé de référence

- Si α ≥ 1 ≈ 100% : cette construction satisfait entièrement aux exigences posées aux


nouveaux bâtiments.

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- Si α < 1 : cela signifie que la construction ne satisfait pas aux exigences imposées aux
nouveaux bâtiments.

3.1.3. Spectre réglementaire


L’eurocode 8 fournit l’allure des spectres de réponse élastique en accélération des oscillateurs
simples amortis.
TB et TC, qui sont respectivement les limites inférieures et supérieures des périodes
correspondant au palier d’accélération spectrale constante et TD qui est la valeur définissant
le début de la branche à déplacement spectral constant.

Figure 61 : spectre réglementaire


Spectre de réponse élastique horizontal :
L’eurocode 8 défini 2 types de spectres, à condition que la géologie profonde ne soit pas prise
en compte. Spectre de type 1 et spectre de type 2. Dans le cas d’un séisme horizontal et si la
structure doit rester dans le domaine élastique, on utilise les spectres de réponse horizontal,
notés Se(T).

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Figure 62 : valeur de Se(T)

Si les séismes qui contribuent le plus à l'aléa sismique défini pour le site dans le cadre de
l'évaluation probabiliste de l'aléa ont une magnitude déduite des ondes de surface, Ms,
inférieure ou égale à 5,5, il est recommandé d'adopter le type de spectre 2 (zone de sismicité
5). Pour les autres zones de sismicité, il est recommandé d’utiliser le spectre 1
Les valeurs sont définies dans le tableau ci-dessous en fonction du type de spectre.

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Figure 63 : valeur définie selon le type de spectre.

3.1.4. Critère de régularité de la structure :

L’eurocode 8 propose 2 types d’analyse élastique linéaire, selon les caractéristiques de la


structure des bâtiments.

- Analyse des forces latérales applicables aux bâtiments réguliers

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- Analyse modale utilisant un spectre de réponses applicables à l’ensemble des
bâtiments.

Figure 64 : conséquences de la régularité de la structure sur l’analyse sismique

D’autres variantes aux méthodes citées ci-dessus peuvent être utilisées. Elles seront qualifiées
de méthodes non linéaires :
- Analyse statique non linéaire dite analyse en poussé progressive « PUSH-OVER »

- Analyse temporelle non linéaire

Critère de régularité en plan

Pour être classé comme régulier en plan, un bâtiment doit respecter l’ensemble des conditions
suivantes :

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- La structure du bâtiment doit être approximativement symétrique en plan par rapport à
deux directions orthogonales, en ce qui concerne la raideur latérale et la distribution de
la masse.

- La configuration en plan doit être compacte, elle doit être délimitée pour chaque
plancher par un contour polygonal curviligne. Lorsqu’il existe des retraits par rapport
à ce contour, la régularité en plan peut être considérée comme satisfaite si ces retraits
n’affectent pas la raideur en plan et si, la surface comprise entre le contour du plancher
et le contour polygonal enveloppant le plancher ne dépasse pas 5 % de la surface du
plancher.

- La raideur en plan des planchers doit être suffisamment importante, comparée à la


raideur latérale des éléments verticaux de structure, pour que la déformation du
plancher ait peu d’effet sur la distribution des forces entre les éléments verticaux de
structure.

- L’élancement k = Lmax/Lmin de la section en plan du bâtiment ne doit pas être


supérieur à 4

- L’exentricité structurale doit être vérifiée selon les deux conditions suivantes et ceux
dans chaque direction X et Y : eox ≤ 0,30 * rx ; rx ≥ ls
Ou :
Eox : est la distance entre le centre de rigidité et le centre de gravité, mesurée suivant la
direction x perpendiculaire à la direction de calcul considérée
Rx : est la racine carrée du rapport de la rigidité de torsion à la rigidité latérale dans la
direction y («rayon de torsion»)

Ls : est le rayon de giration massique du plancher en plan (racine carrée du rapport entre le
moment d’inertie polaire du plancher en plan par rapport au centre de gravité du plancher et
la masse du plancher).
Le centre de giration est défini comme suit :
- Dans les bâtiments à un seul étage, le centre de rigidité est défini comme le centre de
rigidité latérale de tous les éléments sismiques primaires. Le rayon de torsion r est
défini comme la racine carrée du rapport de la rigidité de torsion globale par rapport

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au centre de raideur latérale à la rigidité latérale globale dans une direction, en prenant
en compte tous les éléments sismiques primaires dans cette direction.

- Dans les bâtiments comportant plusieurs étages, il est possible d’utiliser une définition
simplifiée, pour classer la structure comme régulière en plan, si les deux conditions
suivantes sont satisfaites :

a) tous les éléments du contreventement, comme les noyaux centraux, les murs ou les
portiques, sont continus depuis les fondations jusqu’au sommet du bâtiment ;
b) les déformations des éléments individuels de contreventement soumis à des charges
horizontales ne sont pas très différentes. Cette condition peut être considérée comme satisfaite
dans le cas de systèmes de portiques et de systèmes de murs. En générale, elle n’est pas
satisfaite avec des systèmes à contreventement mixte.

- Dans les portiques et dans les systèmes de murs élancés dominés par les déformations
de flexion, les positions des centres de raideur et les rayons de torsion peuvent être
calculés à tous les niveaux comme ceux associés aux moments d’inertie des sections
des éléments verticaux. Si, outre les déformations de flexion, les déformations de
cisaillement sont également significatives, elles peuvent être prises en compte en
utilisant un moment d’inertie équivalent de la section

Critère de régularité en élévation

Pour être classé comme régulier en élévation, un bâtiment doit respecter l’ensemble des
conditions suivantes :

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- Tous les éléments de contreventement, comme les noyaux centraux, les murs ou les
portiques, doivent être continus depuis les fondations jusqu’au sommet du bâtiment
ou, lorsqu’il existe des retraits à différents niveaux, jusqu’au sommet de la partie
concernée du bâtiment.

- La raideur latérale et la masse de chaque niveau doivent demeurer constantes ou sont


réduites progressivement, sans changement brutal, entre la base et le sommet du
bâtiment considéré.

- Dans les bâtiments à ossature, le rapport entre la résistance effective de chaque niveau
et la résistance exigée par le calcul ne doit pas varier de manière disproportionnée
d’un niveau à l’autre.

- Lorsque l’ouvrage présente des retraits, les dispositions supplémentaires suivantes


s’appliquent :

a) dans le cas de retraits successifs maintenant une symétrie axiale, le retrait à un niveau
quelconque ne doit pas être supérieur à 20 % de la dimension en plan du niveau inférieur dans
la direction du retrait (voir Figure a et Figure b) ;

b) dans le cas d’un seul retrait situé dans les 15 % inférieurs de la hauteur totale du système
structural principal, le retrait ne doit pas être supérieur à 50 % de la dimension en plan du
niveau inférieur (voir Figure c). Dans ce cas, il convient de concevoir la structure de la partie
inférieure, située à l’intérieur de la projection verticale des étages supérieurs, de manière à
résister à au moins 75 % de l’effort tranchant horizontal qui agirait à ce niveau dans un
bâtiment semblable n’ayant que la largeur réduite ;

c) dans le cas de retraits non symétriques, de chaque côté, la somme des retraits de tous les
niveaux ne doit pas être supérieure à 30 % de la dimension en plan au premier niveau au-
dessus des fondations ou au-dessus du sommet d’un soubassement rigide et chaque retrait ne
doit pas excéder 10 % de la dimension en plan du niveau inférieur (voir Figure d)

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Figure 65 : critère de régularité en élévation des bâtiments avec retraits

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3.2. Méthode des forces latérales:
Cette méthode considère que le mode fondamental dans chaque direction principale reprend la
quasi-totalité des masses du bâtiment et que dans ce cas il n'y a pas lieu de faire en calcul
modal complet. Or deux types de bâtiment peuvent être calculés par la méthode des forces
latérales:

- Les bâtiments qui répondent aux critères de régularité en plan et en élévation.

- Les bâtiments répondant au seul critère de régularité en élévation, mais sous réserve
que leurs hauteurs n'excèdent pas 10 m, et les éléments de façade et des cloisons soient
bien répartis et rigides.

Cette méthode simplifiée ne pourrait pas être utilisée si la période du mode fondamentale T1
dans chaque direction principale était supérieure au minimum de : 4*Tc ; 2,0s.

Dans ce cas, la condition pour utiliser la méthode des forces latérales doit être justifié telle
que :
T1 ≤ min (4* Tc ; 2.0s)
Avec :
T1 : Mode fondamental défini dans l’Eurocode 8 paragraphe 4.3.3.2.2
Tc : Valeur du spectre défini dans l’Eurocode 8 paragraphe 3.2.2.2

Pour les bâtiments inférieurs à 40 mètres de hauteur, une valeur approchée de T1 peut être
obtenue avec la formule suivante :
T1 = Ct ⋅ H3/4
Où :

Ct : est égal à 0,085 dans le cas des portiques spatiaux en acier, à 0,075 dans le cas des
portiques spatiaux en béton et pour les triangulations excentrées en acier et à 0,050 pour
toutes les autres structures.

H est la hauteur du bâtiment, en m, depuis les fondations ou le sommet d’un soubassement


rigide.

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Par ailleurs, la valeur de Ct dans l’expression (4.6) pour les structures avec des murs de
contreventement en béton ou en maçonnerie, peut être prise égale à :

Ct = 0,075 ⁄ Ac
Ou :

Figure 66 : équation de la valeur de Ac

Ac est l’aire effective totale des sections des murs de contreventement au premier niveau du
bâtiment, en m2 ;
Ai est l’aire effective de la section transversale du mur de contreventement dans la direction
considérée i au premier niveau du bâtiment, en m2 ;
H est comme indiqué ci-dessus ;

lwi est la longueur du mur de contreventement i au premier niveau dans la direction parallèle
aux forces appliquées, en m, sous la condition que lwi/H ne dépasse pas 0,9.

Effort tranchant à la base de la structure :

L’effort tranchant est donné par l’expression suivante :


Fb = Sd(T1) ⋅ m ⋅ k
où :

Sd(T1) : est l’ordonnée du spectre de calcul (voir 3.2.2.5) pour la période T1 ;


T1 est la période fondamentale de vibration du bâtiment pour le mouvement de translation
dans la direction considérée en seconde ;
m est la masse totale du bâtiment, au-dessus des fondations ou du sommet d’un soubassement
rigide en KN ;

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k est le coefficient de correction, dont la valeur est égale à : k = 0,85 si T1 ≤ 2 TC et si le
bâtiment a plus de deux étages, autrement k = 1,0.
Distribution des forces sismiques horizontales :
Les forces horizontales sismiques dans les étages sont déterminées par la relation suivante :

Figure 67 : relation de Fi
Où :

Fi est la force horizontale agissant au niveau i en KN;


Fb est l’effort tranchant à la base obtenu par la relation (4.5) en KN ;
si, sj sont les déplacements des masses mi, mj dans le mode fondamental en metre;
mi, mj sont les masses des niveaux calculées en KN

Effet de la torsion :
Les effets de torsion accidentels peuvent être pris en compte en multipliant les effets des
actions dans chaque élément de contreventement, donné par le coefficient suivant :

Figure 68 : coefficient d’effet de la torsion


Où :

x : est la distance en plan de l’élément considéré au centre de masse du bâtiment en plan,


mesurée perpendiculairement à la direction de l’action sismique considérée en mètre;
Le : est la distance entre les deux éléments de contreventement extrêmes, mesurée
perpendiculairement à la direction de l’action sismique considérée, en mètre.

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3.3. Méthode d’analyse modale :

La méthode d’analyse modale utilise les spectres de réponses. Cette méthode doit être
appliquée à l’ensemble des bâtiments ne répondant pas aux critères de régularités définis ci-
dessus.
Ce type d'analyse doit être appliqué aux bâtiments qui ne satisfont pas aux conditions de la
méthode d'analyse par force latérale. D'après la partie 4.3.3.3 de l'EC8, si une des deux
conditions suivantes est satisfaite, on peut utiliser cette méthode d'analyse:

- La masse d'un mode est supérieure ou égale à 5% de la masse totale.

- La somme des masses modale est inférieure ou égale à 90% de la masse totale

Dans le cas d'un calcul en 3D, si aucune des deux conditions déjà citées ne peut être vérifiée,
on considère que :

k ≥ 3*n

et

Tk ≤ 0,20 s

Où :

k est le nombre de modes à considérer ;


n est le nombre de niveaux au-dessus des fondations ou du sommet d’un soubassement rigide;
Tk est la période de vibration du mode k.

Combinaison des réponses modales :

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Les réponses des deux modes de vibrations peuvent être prises comme indépendantes, si elles
respectent la condition suivante :
Tj ≤ 0,9 ⋅ Ti

Egalement, les réponses modales considérées comme indépendantes pourront prendre la


valeur maximale de l’effet de l’action sismique égale à :

Où :
EE est l’effet de l’action sismique considérée (force, déplacement, etc.) ;
EEi est la valeur de cet effet de l’action sismique due au mode de vibration i.

Effet de la torsion :

Lorsqu’un modele 3D est utilisé pour l’analyse, les effets de la torsion accidentels seront
déterminés comme suit :

Mai = eai ⋅ Fi

Où :
Mai est le moment de torsion d’axe vertical appliqué au niveau i en KN.m ;
eai est l’excentricité accidentelle de la masse du niveau i en mètre ;
Fi est la force horizontale agissant au niveau i en KN

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3.4. Méthodes non linéaires :
3.4.1. La méthode de Pushover :
La méthode d'analyse statique non linéaire Pushover est une méthode approximative selon
laquelle la structure est l’équivalent d’une charge latérale en augmentation jusqu'à atteindre
un déplacement ciblé. Elle consiste en une série d'analyses élastiques superposées pour
approximer une courbe de capacité ou courbe d’effort tranchant à la base du déplacement et
au sommet.

La première étape est d’appliquer la force gravitaire et latérale qui découle d’une loi de
comportement du type bilinéaire ou tri-linéaire, la charge latérale est augmentée d’une
manière itérative jusqu'à atteindre une première plastification d’un élément.

En prenant en compte le nouvel état d’équilibre dû à la diminution de la raideur, le processus


continu jusqu'à avoir un déplacement limite au sommet de la structure ou jusqu'à une
instabilité. D'une autre manière, on peut dire que le déplacement du sommet est représenté en
fonction de la force sismique, effort tranchant à la base.

Figure 69 : signification de la courbe de push over

3.4.2. L’analyse temporelle non linéaire :


L’analyse temporelle non linéaire exploite directement les accélérogrammes. La réponse en
fonction du temps peut être obtenue par intégration numérique directe des équations
différentielles du mouvement, en utilisant les accélérogrammes représentant les mouvements
du sol. Elle est utilisée pour les ouvrages exceptionnels comme les centrales nucléaires, ponts
de grandes dimensions, etc.

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3.5. La vérification par le double calcul :

La méthode du double calcul a été créé afin d’éviter certaines situations de blocages lors de la
phase exécution mais également pour contourner la rigidité architecturale imposée par
l’EUROCODE 8. Face à cette problématique, la commission de la CN/PS propose une
méthode dite du double calcul. Cette vérification s’appuie sur des résultats issus de la
méthode de calcul aux éléments finis.

3.5.1. Rappels réglementaires :

En zones 3 et 4, les constructions parasismiques doivent se conformer aux exigences de la


classe de ductilité moyenne DCM telles que définies dans l’EC8-1.

Une des exigences fondamentales de la classe DCM est le caractère continu, ininterrompu,
des voiles de contreventement sur toute la hauteur du bâtiment, depuis son sommet jusqu’aux
fondations. Une marge de 15% de voiles « non conformes » est tolérée.
Lorsque ce critère fondamental n’est pas respecté, la seule méthode possible pour son respect
est le recours à l’analyse parasismique par le double calcul.

3.5.2. La relation murs primaires / murs secondaires :


Un mur primaire ne signifie pas obligatoirement d’être intégralement appuyé sur des murs
mais être à minima appuyés sur des éléments verticaux (type poteaux ou murs) situés dans le
polygone de sustentation.
Ainsi, dans le cas d’un mur considéré comme primaire car profitant d’une raideur
suffisamment importante, du fait de sa grande dimension transversale, et n’étant pas
directement appuyé par des éléments verticaux, on se retrouve alors dans une contradiction à
laquelle l’ingénieur d’exécution doit faire face.

Un mur de contreventement est dit primaire si la déformation de l’élément qui le porte est
régie par le tranchant et non par la flexion, tant en fonctionnement statique qu’en
fonctionnement sismique.

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Cela implique de pouvoir transférer les efforts par des bielles uniques formant un angle de
45°.

De ce fait les « poutres-voiles » peuvent être considérées comme primaires si le rapport de la


hauteur sur la portée est supérieur ou égal à 1.
La définition de l’EC2 de la poutre-voile demande de respecter un rapport hauteur sur portée
supérieur à 1/3.

Pour les rapports H/L compris entre 1 et 1/3, il est nécessaire d’évaluer plus finement le
contexte.

Plusieurs éléments structuraux (par exemple, poutres et/ou poteaux) peuvent être choisis
comme éléments sismiques “ secondaires ”, c'est-à-dire qu'ils ne font pas partie du système
résistant aux actions sismiques du bâtiment. La résistance et la rigidité de ces éléments vis-à-
vis des actions sismiques doivent être négligées

Figure 70 : principe des murs primaires / secondaires

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Figure 71 : principe des murs primaires / secondaires
3.5.3. Principe de la méthode du double calcul :

Le principe de la méthode exacte est de récupérer les efforts captés par les voiles secondaires
dans un modèle, que l’on peut qualifier de « complet », puis de les réinjecter dans un autre
modèle où la rigidité des murs secondaires à l’effort tranchant a été neutralisée, modèle
qualifiable de « strict », afin d’évaluer la redistribution de l’effort sismique en cas de perte du
mur secondaire.

Figure 72 : principe de la méthode du double calcul

La méthode exacte du double calcul peut être résumée en 10 étapes :

1. Analyse du modèle complet, avec l’ensemble des murs, que l’on nommera « modèle
complet »

2. Pour chaque mode, recherche des efforts tranchants selon les directions sismiques en
tête de chaque mur secondaires.

3. Création d’un nombre de modèle identique au nombre de mode de calcul pour


considérer l’analyse modale complète.

4. Dans chaque modèle statique, suppression des murs secondaires et remplacement de


ces derniers par :

Un élément fini que reproduit à l’identique leurs fonctions de portage de dalle


Les efforts tranchants récupérés du modèle complet
5. Pour chaque modèle, on réalise un calcul statique qui comprend les chargements de
descente de charge et les efforts de remplacement introduit à l’étape d’avant.

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6. Récupération des éléments de réduction des torseurs d’efforts des sections
dimensionnantes de tous les murs de l’ouvrage pour chaque modèle et par direction
sismique

7. Réalisation de la même opération mode par mode dans le modèle complet

8. Mur par mur, mode par mode et direction par direction, on somme les résultats obtenu
aux étapes ci-dessus. A la fin de cette étape, on possède de nouvelles sollicitations de
calcul pour chaque mur combinant les réponses modales du modèle global et la
redistribution des efforts existant dans les murs secondaires.

9. On reprend le processus classique, l’analyse modale réalisant une CQC des résultats
de l’étape ci-dessus afin d’aboutir au calcul de ferraillage des murs

10. On détermine également le ferraillage d’ensemble des murs du modèle global avec les
résultats de l’étape 1.

11. Pour chaque mur, on a donc deux résultats de ferraillage, celui du modèle global et
celui du dimensionnement avec les efforts de l’étape 8. On prendra donc le plus grand
des deux.

Cette méthode reste très lourde et complexe à effectuer, afin de simplifier la méthode du
double calcul, une méthode moins précise mais moins difficile a été étudiée.

3.5.4. Méthode simplifié du double calcul:


Une approche moins précise mais moins difficile à mener est d’étudier deux modèles, un
modèle « complet » et un modèle « strict », mais sous réserve d’exigences à respecter de
manière très stricte :
- Le cheminement des efforts sous charges gravitaires ne doit pas être altéré dans le
modèle « strict »

- Le comportement modal de la structure doit rester inchangé entre les deux modèles

- Le modèle « strict » doit être recalé en rigidité globale afin d’obtenir des périodes
propres identiques pour les modes principaux

- Dans tous les cas l’interaction sol structure peut être introduite dans les calculs, et elle
est obligatoire dans le cas des fondations profondes

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Cheminement des efforts gravitaires :

Un cheminement des efforts gravitaire doit être modélisé avec remplacement des murs
secondaires par des séries de poteaux en éléments filaires bi-articulés, d’épaisseur de celle du
mur à remplacer et de longueur d’environ 1m. Les poteaux devront être reliés entre eux par
des éléments filaires horizontaux en tête est en pieds, de hauteur de 50cm.

Figure 73 : remplacement des murs secondaires

Comportement modal inchangé :

Dans cette étape, il faut étudier les deux analyses modales qui doivent être composées du
tableau de l’analyse modale et des déformées des modes prépondérants.

Si le comportement modal n’est pas modifié, alors le modèle est conforme, le reste des calculs
se fera sur l’enveloppe des efforts des deux modèles. Si non, il faudra revoir la géométrie du
bâtiment, éventuellement passer certains voiles secondaires en primaire (au cas par cas) ou
passer par une analyse de double calcul traditionnel.

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Recalage en rigidité du modèle strict :

Dans l’hypothèse où le comportement modal est inchangé, il est nécessaire de jouer sur le
module d’élasticité du béton, en augmentant sa valeur jusqu’à ce que les périodes des modes
prépondérants soient les mêmes entre les deux modèles.

En effet éliminer la résistance à l’effort tranchant des voiles secondaires va naturellement


augmenter la souplesse de la structure et donc augmenter ses périodes propres. Si ces périodes
propres sont supérieures à TC, alors avoir une période plus longue va diminuer l’accélération
lue sur le spectre.

Attention cependant, car la modification du module d’élasticité peut affecter le comportement


modal de la structure, il faudra bien reboucler sur le comportement modal à la fin des
itérations sur la rigidité du modèle « strict ».

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4. Les solutions de réparation & renforcement des bâtiments existants

Le confortement d'un bâtiment face aux actions dynamiques des tremblements de terre
présente certaines particularités par rapport aux méthodes appliquées lors des travaux usuels
de renforcement pour des charges statiques.

Il faut prendre en compte trois propriétés importantes dans une intervention parasismique : la
rigidité, la résistance ultime et la capacité de déformation. On ne doit pas trop axer les
mesures de confortement sur une seule propriété sans tenir compte des répercussions
négatives sur les autres.
En outre, il ne faut pas oublier l'affectation future du bâtiment telle que, dans certains cas, les
nouveaux éléments structuraux nécessaires peuvent améliorer l'utilisation de celui-ci.

De plus, la liaison entre les nouveaux et les anciens éléments de construction ainsi que la
transmission des efforts dans le sous-sol via les fondations sont également des aspects
importants à considérer.
La stratégie consiste à trouver, parmi une gamme de solutions possibles, le renforcement
optimal qui tient compte du coût, de la durée des travaux, de la gêne apportée aux occupants.

Figure 74 : stratégies de renforcement

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4.1. Renforcement par moisage des poutres et/ou des poteaux :

Le moisage des poutres est un procédé technique permettant la reprise des charges par
d’autres éléments physiques, en général en acier. Moiser une poutre revient à la renforcer par
des « moises » fixées de part et d’autre de l’ouvrage. Ces moises vont permettre plusieurs cas
de figure :
- Compenser le sous-dimensionnement de la poutre
- Réduire le risque de fissuration
- Réduire le risque d’écartement, de flèche voir d’effondrement

Figure 75 : moisage d’une poutre en béton

Le principe du moisage est différent selon les critères de l’ouvrage à reprendre et notamment
son état de dégradation. Le principe le plus courant est l’adjonction de chaque côté de profilé
métallique, en générale de type UPN ou UPE, ancrée dans les murs porteurs ou repris par des
poteaux de reprise avec fondation superficielle.
D’autres principes peuvent être aussi envisagés comme le renforcement par tôle mince collé à
la résine époxydique ou encore le renforcement par encaissement de profilé en I ou H sous la
poutre. Attention à la résine époxydique qui ne résiste que très peu à la chaleur.

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Figure 76 : principe de moisage

Le principe de moisage peut également être utilisé pour réduire les portées des dalles. La
solution consistera à mettre en place des profilés métalliques de type IPE ou HPE à mi- travée
des dalles, afin d’apporter une résistance complémentaire. Les profilés peuvent soit être
ancrés dans les murs porteurs, quand cela est possible, soit par l’intermédiaire de poteaux de
reprise

Figure 77 : renforcement de plancher par recoupement des portées

Avantages et inconvénients :
Les inconvénients du moisage sont relativement nombreux. Cela entraîne un
surdimensionnement des ouvrages ainsi qu’un calcul par un BET structure afin de déterminer
des dimensions optimales de reprise.

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Il entraîne également des travaux de percement, un approvisionnement des matériaux
complexes (poutre métallique de plusieurs mètres de longueur). Enfin, les travaux de moisage
ne sont pas possibles sur des éléments internes tels que les bandes noyées.
Principe de renforcement des poutres par collage de tôle mince :

D’après l’Eurocode 4 « calcul des structures mixtes », on peut déterminer la résistance d’une
section mixte par la formule suivante :
N pl ,rd = Aa∗Fyd +0 , 85∗Ac∗Fcd + As∗Fsd
Avec :
N pl ,rd : Résistance maximale d’une section mixte, en MN
Aa: Aire de la section de l’acier, en m²
Fyd : Contrainte de résistance de l’acier, en MPa
Ac : Aire de la section de béton, en m²
Fcd : Contrainte de résistance du béton, en MPa
As : Aire de la section métallique ajoutée, en m²
Fsd : Valeur de calcul de la limite de l’élasticité de l’acier, en MPa

Dans le cas des plats collés, les contraintes dans les aciers sont limitées aux valeurs suivantes:
Fy : 0,47 pour les tôles au contact du béton
Fy : 0,24 pour les tôles additionnelles en cas de tôles superposées

L'addition d'un profilée métallique à une poutre, rend une section mixte acier-béton, dont il
faut s'assurer du travail homogène par des liaisons entre les deux matériaux. Ces liaisons se
font soit par des liants soit par des fixations mécaniques.
Les profilés métalliques ajoutés peuvent être considérés comme des poutres métalliques
isolées, c'est-à-dire qu'il faut les dimensionner selon l'EC3.
Mais si la nouvelle section de poutre est considérée comme une section mixte, alors le
dimensionnement sera effectué selon l'EC4, d’où l'effort de flexion additionnel est donné :
M R = As∗Fy∗z
Avec :
z : Bras de levier correspondant, en mètre

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As : Section du profilé à ajouter, en m²
M R : Moment de résistance additionnel, en MN.m
4.2. Renforcement par plat carbone :

La technique du collage de plat carbone est de plus en plus utilisée afin de corriger ou
d’augmenter la résistance à la traction des poutres et des dalles en béton.
En effet, les fibres de carbone offrent une résistance à la charge supérieure que l’acier, avec
un poids bien moindre. Elles ne souffrent pas de la corrosion et peuvent donc être utilisées en
extérieur comme en intérieur.

Le plat carbone est une bande composée de multitude de fibre de carbones collés ensemble.
Sa largeur dépendra de son utilisation. Elle sera de 5 à 15cm de larguer et son épaisseur sera
de 1,2mm.
Cette bande sera posée à l’aide d’une résine époxydique directement sur le béton sain et
propre sans préparation.

A noter que cette résine ne résiste pas à de fortes chaleurs. Le plat carbone devra être protégé
par encoffrement afin de retrouver une stabilité au feu adéquate

Figure 78: Composition d’un plat carbone

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Le plat carbone viendra en complément des armatures tendues, il augmentera la capacité
portante de la poutre sans modification de sa dimension initiale ou de travail lourd de
réhabilitation.
Un calcul de résistance des matériaux devra être pris en compte afin de sélectionner la bonne
dimension et le bon nombre de plats à coller sur l’ouvrage.

Figure 79 : EQUIVALENCE de renforcement

D’autres types de renforcement en carbone tel que le MAPEWRAP sont également possibles.

Figure 80 : tissu MAPEWRAP

Ici, il s’agit d’enrouler ou de coller directement une bande de tissus de fibre de carbone sur
l’ouvrage à renforcer. Le MAPEWRAP utilise des fibres unidirectionnelles (module E =
230 000MPA) qui présentent des largeurs différentes selon son utilisation.
Ce type de procédé sera privilégié pour les angles ou les liaisons inter-éléments.
En résumé, le plat carbone est une technique comportant de très nombreux avantages tel que :
- Pas de nécessité d’étaiement
- Pas de risque de corrosions
- Résistant aux environnements agressifs
- Pas de masse ou de surdimensionnement
Les quelques désavantages sont :

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- Le prix élevé du matériau
- La faible résistance de la résine époxydique face à l’incendie
- La protection coûteuse des plats carbones contre le feu
Principe de calcul des renforcements par plat carbone :
Le dimensionnement des plats de carbone est conduit sous les sollicitations et contraintes de
calcul définies par les règles de calcul de l’Eurocode 0.
Les hypothèses de calcul utilisées sont les suivantes :
- les sections droites restent droites après applications des actions,
- la jonction entre le béton et le plat de carbone ne subit aucun glissement,
- la résistance du béton tendu est négligée,
- la résistance à la compression du plat de carbone est supposée nulle,
- le diagramme de calcul de l’acier et du béton est celui indiqué dans l’Eurocode 3 & 5,
- le diagramme des plats de carbone correspond à un matériau élastique jusqu’à la
rupture,
- le coefficient d’équivalence « n’ » des plats de carbone peut varier d’une plage de 11 à
14 suivant le type de profilé utilisé.
Nous allons présenter ci-dessous deux organigrammes de calcul de plat carbone. Le premier
permet le calcul à la flexion tandis que le second permet le calcul à l’effort tranchant.

Dimensionnement des plats carbones à la flexion à l’ELU

Dimensionnement de la section de plat carbone


Le moment ultime équilibré par le plat de carbone en travée dans le cas où une partie des
efforts de flexion sont repris par les aciers existant est égal à :

(
∆ Mu plat = h−
0.8∗Y u
2 )
∗AUplat∗σelu plat [daN.m]

h = Hauteur de l’élément [m]


yu = Hauteur de béton comprimée à l’ELU [m]

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Auplat= Section du plat de carbone à l’ELU [m²]
σelu plat = Contrainte limite ultime de traction du plat de carbone [Mpa]

Calcul des contraintes avant réparation ou renforcement phase 1

Calcul de la position de l’axe neutre : ( b∗x2 ² +n∗As∗d)=0. On déduit la valeur de x.


( )
3
b∗x
Calcul de l’inertie : Io= + n∗As∗(d−x)² . Avec n = 15 m4
3

( ) Mpa

Mser 3∗x
Calcul de la contrainte du béton : σbo=
Io

Mser3 = moment de la structure déchargé au maximum

Calcul de la contrainte de l’acier : σsto= ( −n∗Mser 3∗(d−x)


Io )
Mpa

Vérification des contraintes


Calcul des contraintes béton : σb0  σb1 bc [Mpa]

Calcul des contraintes aciers internes : σst0  σst1 σst [Mpa]

Calcul des contraintes des fibres : σfibre σfibre [Mpa]

Vérification de la condition de non décollement


La condition consiste à vérifier que la contrainte de cisaillement aux extrémités du plat ne soit
pas supérieure à 1,5 Mpa

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τmax , els= ( Bf2∗Fels
∗Lanc )
Avec :
Fels : force du plat en traction aux extrémités obtenue en multipliant la contrainte du plat de
carbone à l’abscisse de la poutre considérée par sa surface [N]
bf : largeur de collage du plat de carbone [mm]
lanc : longueur d’ancrage du plat prise égale à 20 cm
Dimensionnement des plats carbones à la flexion à l’ELS

Dimensionnement de la section de plat carbone

(
∆ Mser plat = h−
Y1
3 )
∗Aser plat∗σser plat [daN.m]

h = Hauteur de l’élément [m]


y1 = Hauteur de béton comprimée à l’ELU [m]
Aser plat= Section du plat de carbone à l’ELs [m²]
σser plat = Contrainte limite ultime de traction du plat de carbone [Mpa]

Calcul des contraintes apres réparation ou renforcement phase 2

position de l’axe neutre : ( b∗x2 ² +( n∗As+n ∗Aplat ) x−n∗As∗d−n ∗Aplat∗h)=0. On déduit


' '

la valeur de x.

( )
3
b∗x 2 '
Calcul de l’inertie : I 1= +n∗As∗( d−x ) + n ∗Aplat∗(h−x )² . Avec n’ = 11 à 14
3
suivant le profilé, en m4

( ) Mpa

Mser 4∗x
Calcul de la contrainte du béton : σb 1=
I1

Mser4 = moment avec chargement total ELS en enlevant le chargement de la


phase 1

Calcul de la contrainte de l’acier interne : σst 1= ( I1 )


−n∗Mser 4∗( d−x )
Mpa

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Calcul de la contrainte du plat : σplat = ( −n∗Mser 4∗(h−x)
I1
Mpa )

On devra ensuite re-vérifier les contraintes et la condition de non décollement selon


les formules données ci-avant.
Dimensionnement des plats carbones à l’effort tranchant à l’ELU

Calcul de l’effort tranchant maximum Calcul de l’effort tranchant maximum Vu2


Vu1 sous actions initiales [daN]

Calcul de l’effort tranchant à équilibrer par les fibres de carbone


Les fibres de carbone doivent compenser la différence d’effort tranchant supplémentaire :Vu = Vu2 – Vu1[daN]
dans le cas où les aciers existants équilibrent une partie des efforts ou Vu2 dans le cas ou la section d’acier
existante ne reprend aucun effort.

Dans le cas où la section d’acier existante participe à la reprise des efforts alors l’effort
tranchant total devra être égale à la somme à Vb + Va + Vf avec :
- Vb = étant l’effort tranchant repris par le béton (en fissuration très préjudiciable V b=0)
- Vb = étant l’effort tranchant repris par l’acier et Vf étant l’effort tranchant repris par le plats ou équerre
carbone pouvant correspondre aux quatre cas ci-après mentionnée :

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Avec :
At : section des aciers transversaux existants [cm²]
St : espacement des aciers transversaux existants [cm]
γs : 1,15 étant un coefficient de sécurité (sans unité)

Vérification de la contrainte de cisaillement :


τu=( Vu2 ¿¿¿ b∗d ) ≤ τu avec τu borné suivant les conditions de fissuration suivantes :
- Fissuration peu préjudiciable : τmin=min ( 0 , 2∗fc28 ¿ ¿¿ γb ; 5 MPa )
- Fissuration préjudiciable à très préjudiciable : τmin=min ( 0 ,15∗fc 28 ¿¿¿ γb ; 4 MPa )

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4.3. Renforcement par ajout de mur de contreventement :

Les murs en bétons sont des éléments verticaux avec une élongation. Les normes définissent
qu'un élément vertical est classifié comme voile si le rapport bw/lw > 4 , avec :
bw : épaisseur de l'élément
lw : longueur en plan.

Les voiles ou murs de contreventement peuvent être généralement définis comme des
éléments verticaux à deux dimensions dont la raideur hors plan est négligeable. Dans leur
plan, ils présentent une grande résistance et une grande rigidité vis-à-vis des forces
horizontales. Par contre, dans la direction perpendiculaire à leur plan, ils n'offrent que peu de
résistance. Pour améliorer cela, ils doivent être contreventés par d'autres murs ou par des
portiques.

Ils existent plusieurs types de contreventements, parmi elles on doit présenter les murs de
refends en béton armé, les contreventements métalliques (système d'entretoise) et les murs de
contrefort à l'extérieur.

4.3.1. Murs de refends :


Le refend est un mur porteur séparatif intérieur au bâtiment. Il assure le contreventement de
l'édifice, c'est-à-dire qu'il participe à sa stabilité horizontale et verticale.

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Lorsqu'il est transversal, le mur de refend a un rôle de raidisseur. Cela signifie qu'il permet de
stabiliser le bâtiment en joignant deux murs de façade. Longitudinal (c'est à dire construit
dans le sens de la longueur du bâtiment), le mur de refend permet d'équilibrer les planchers.

Figure 81 : mur de refend en béton armé


La création d’un mur de refend dans une construction ancienne est une opération complexe.
L’ajout de cet élément doit être relié aux poteaux et aux poutres de la structure porteuse
existante par des scellements chimiques. Cette connexion entre les anciens éléments et le
nouveau mur doit permettre un transférer des charges optimales, pour empêcher une réduction
de la ductilité globale du bâtiment.

Le principal inconvénient est que l'effet de renversement et de cisaillement est concentré aux
endroits de remplissage rigide, et nécessite donc un renforcement.
De plus, il faut toujours respecter les règles de régularités des bâtiments; c'est-à-dire qu'il n'est
pas pratique d'arrêter les nouveaux voiles à un étage intermédiaire.

L'application de ce type de renforcement nécessite toujours une nouvelle fondation pour


supporter le nouveau mur ajouté. On commence par la démolition du plancher bas pour
construire la fondation. Ensuite, on additionne les nouveaux ferraillages du mur. Puis on
scelle des armatures avec les poteaux et les poutres adjacents, pour assurer la continuité. Enfin
on coule le béton, après le coffrage du voile.

4.3.2. Système de contreventement métallique :


Le contreventement métallique est une des méthodes très efficace pour le renforcement global
des bâtiments. Il est étudié pour la réhabilitation des bâtiments non-ductiles, d’où son

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utilisation dans les structures en béton armé de plus en plus adoptée. L'avantage que présente
cette méthode est de permettre de conserver des ouvertures et de n'ajouter qu'un poids faible à
la structure.

Dans la mise en œuvre, les entretoises peuvent être placées dans les compartiments tout en
conservant la fonctionnalité et l'utilisation du bâtiment.
La connexion entre les entretoises et cadres existants est très important, donc les entretoises
sont reliées principalement aux niveaux des joints poutre-poteau. Par conséquent, les forces
sont transférées aux joints sous la forme des forces axiales, à la fois en compression et en
traction. Ce système de contreventement fourni une augmentation e de la capacité de la
structure horizontale.
Contreventement en V :
Les contreventements en V permettent une réduction de la longueur ajoutée et une capacité
rapide de dissipation de l’énergie.

Figure 82 : système de contreventement en V

Contreventement en K :
Ils ne sont pas préférés à cause de la force incontrôlable qui apparait après le flambement qui
peut induire à l'effondrement (car les aciers sont connectés au milieu du poteau).

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Figure 83 : système de contreventement en K
Contreventement en X (croix de saint André) :
La forme des croix de Saint-André permet qu'une barre de la croix fonctionne en
compression, pendant que l'autre fonctionne en traction. Elles évitent la déformation du
bâtiment notamment sous l’action du séisme en permettant une “triangulation” de la structure
porteuse.
L’avantage le plus important dans ce type de contreventement est qu'on n'a pas besoin de
construire des fondations puisque les éléments sont légers et sont posés entre les existants.

Figure 84 : contreventement en X (croix de saint André)

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4.3.3. Contreventement par contrefort à l’extérieur du bâtiment :

Cette méthode est utilisée pour augmenter la résistance latérale de la structure dans son
ensemble. Ce type de renforcement est en besoin de nouveaux systèmes de fondations qui
permettent de relier les murs de contrefort avec la structure existante.

Mais cette technique de renforcement possède deux problèmes complexes qui sont:
- La stabilité des contreforts est critique; le mur ajouté n'est pas réellement chargé
verticalement vers le bas de la même manière que la structure; c'est-à-dire l'action
verticale sur le contrefort est seulement due à son poids propre, d’où le fait que la
possibilité de soulèvement des fondations sera augmentée.

- Les liens sont loin d'être simples entre les contreforts et les existantes; le contrefort
doit être connecté aux étages et aux colonnes dans tous les niveaux, pour assurer une
interaction totale. De plus, la zone de raccordement sera soumise à des niveaux
inhabituels de contraintes qui nécessitent une attention particulière.

Figure 85 : système de contreventement par contrefort

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Principe de connexions des entretoises-portiques pour les systèmes de contreventements en
métal :
La combinaison des portiques et des aciers n'est pas une pratique courante à cause de son
comportement inconnu. Cette combinaison augmente la raideur et la résistance de la structure.
Or le mode de déformation prédominant des entretoises est en flexion, tandis que celui des
portiques est en cisaillement.

Par défaut, il existe deux méthodes d'exécutions pour la connexion entretoise-portique. La


première méthode se fait par des boulons : la cornière placée sur le coin intérieur du portique
et des plaques en acier sur la face extérieur, seront connectées par des boulons, après la
perforation de la poutre et du poteau. La deuxième méthode consiste à connecter les barres
des entretoises aux plaques en acier par soudure

Dimensionnement des boulons :


Tout d’abord, on calcule la résistance au cisaillement et à la pression diamétrale, selon
l’Eurocode 3, pour le dimensionnement des boulons :

Résistance au cisaillement :
m∗aV ∗Fub∗Ab
F ed < F V , RD =
γM 2
F ed: effort tranchant , en MN
m : Nombre de plan de cisaillement

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av : 0,6 s’il s’agit des classes 4.6 – 5.6 – 8.8. Sinon = 0,5 pour les classes 4.8 – 5.8 – 6.8 –
10.9
γM 2 : 1,25
Ab = A : aire de la section brute si le plan de cisaillement passe par la partie non filetée du
boulon, en m²
Ab = As : aire de la section résistante en traction si le plan de cisaillement passe par la partie
filetée du boulon, en m²

Fub :
Calcul de la résistance à la pression diamétrale :

k 1∗∝d∗d∗t∗fu
Fv , ed < F b , RD=
γM 2
Fv , ed : Valeur de l’effort tranchant, en MN
Fu : résistance ultime à la traction, en MPa
d : diamètre du trou, en mètre
t : Epaisseur de la plaque, en mètre

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4.4. Renforcement par chemisage en acier ou béton:
4.4.1. Chemisage en acier
Cette méthode est plus utilisable dans l'augmentation de la résistance aux séismes des poteaux
ou des dalles. La géométrie et les propriétés des chemises, sont des caractéristiques qui
varient d'un cas à un autre pour ce type de renforcement. Bien que la procédure et le
fondement de la plupart des systèmes de gainage d'acier soient plus ou moins similaires.

Pour les poteaux circulaires, les chemises prennent la forme de deux demi-couches
légèrement surdimensionnées pour faciliter leur installation. Un poteau circulaire déficient est
enveloppé de couches d'acier préfabriquées soudées ou jointes mécaniquement. Le mince
espace entre la chemise et le poteau (généralement inferieur à 10mm) est rempli de ciment
afin d'assurer la continuité entre la chemise et le poteau. Cette nouvelle section de poteau sera
plus solide et plus rigide que le poteau original, ce qui n'est pas souhaitable car elle attire des
charges plus élevées.

Pour les poteaux rectangulaires, la chemise est habituellement roulée en forme elliptique. La
forme elliptique est nécessaire pour appliquer une pression de confinement par retenue
passive dans les régions de rotules plastiques.

Les poutres sont chemisées selon le principe de moisage (cf 4.1 renforcement par moisage)

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Figure 86 : chemise d’un poteau en acier
4.4.2. Chemisage en béton :

Le procédé classique dont l'efficacité a été largement vérifiée par l'expérience, consiste à
chemiser l'élément en augmentant sa section par mise en œuvre d'une épaisseur de béton sur
tout le périmètre de l'élément primitif. Il s'agit d'un renforcement avec des armatures, il faudra
mettre cette armature en place et réaliser le bétonnage par coulage ou pompage. Le béton à
couler doit avoir du granulat de dimensions inférieures à 20 mm pour passer dans les espaces
de la chemise

5 étapes sont nécessaires pour réaliser un chemisage en béton :


- Nettoyage et sablage le support initial de béton de l'élément à chemiser.

- Ancrage et scellement de chevilles pour fixation d'armatures additionnelles.

- Fixation des armatures additionnelles sur les tiges d'ancrage.

- Etalage d'une couche de résine sur la surface de béton primitif.

- Coulage de l'enveloppe en béton riche et fluide.

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Figure 87 : principe de chemisage des poutres

Figure 88 : chemisage d’un poteau en béton armé

Les avantages des méthodes de renforcement par chemisage sont économiques. Ce système de
renforcement est peu coûteux et une main d’œuvre peu qualifiée peut mettre en application ce
type de renforcement.

Les inconvénients de cette méthode sont les suivants :


- Augmentation considérable des sections

- Augmentation du poids propre de la structure

- Elément plus encombrant

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- Réalisation de coffrage

- Application souvent difficile à mettre en œuvre

- Mises en hors service du bâtiment pendant la durée des travaux

Dans ce type de renforcement, l'adhérence est une notion importante car elle représente la
résistance au cisaillement, en l'absence de compression normale sur cette interface et d'une
armature de couture qui la traverserait. La valeur maximale de cette adhérence, qui est due à
une liaison chimique entre le béton existant et le nouveau béton, est atteinte pour des valeurs
de glissement d'environ 0.01 à 0.02 mm et est maintenue pratiquement constante jusqu'à des
valeurs de glissement de l'ordre de 0.05mm
Principe de calcul des renforcements des poteaux par chemisage en béton :

L'estimation de l'effort normal que peut supporter un poteau existant est donnée par:
N RD ,th =0 , 85∗Ac∗Fcd + As∗σs

Avec :
N RD ,th , résistance à l’effort normal, en MN
Ac : aire de la section de béton, en m²
As : aire totale des armature longitudinal , en m²
Fcd : contrainte de compression du béton , en MPa
σs : Contrainte dans un armature métallique , en MPa

Mais il faut prendre en compte la dégradation des matériaux et des défauts d'exécution. Pour
cela, il est nécessaire de diminuer les forces résistantes de la section. Cette réduction se fait
par la multiplication des résistances par un facteur selon les normes utilisées et l'estimation de
l'ingénieur.

La différence de charge doit être prise par la chemise en béton formée d'une section de béton
et d'une section d'armature ayant une résistance:

N ' RD ,th = A ' c∗Fcd + A ' s∗σs

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Principe de calcul des renforcements des poutres par chemisage en béton :

Dans les poutres, il peut exister des armatures de compressions mais surtout des armatures de
traction. On note σs la contrainte des armatures tendues et σsc la contrainte des armatures
comprimées.

Figure 89 : diagramme de contrainte à l’ELU d’une section d’une poutre

D’après l’équilibre des forces, où la somme des forces est égale à zéro, on obtient :
'
0 , 8∗bb∗y∗Fcd + A ∗σsc=0

Et le moment résistant sera :


' '
Med =0 , 8∗bb∗ y∗Fcd∗( d −0 , 4 y ) + A ∗σsc∗(d−c ) en [MN.m]

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Apres le chemisage, la nouvelle section de béton et la section d’armature ajoutée nous donne
le moment résistant suivant :
Mu=Zb∗A s∗σs
Avec :
As : Aire totale des armatures longitudinales, en m²
Fcd : Contrainte de compression du béton, en MPa
σs : Contrainte dans une armature métallique, en MPa
Z b : Bras de levier de la résultante du béton comprimé de la nouvelle section par rapport aux
nouveaux aciers tendus, en mètre.
Mu moment résistant en MN.m
4.5. Renforcement par amortisseur :

Cette technique consiste à isoler le bâtiment du sol sur lequel il repose en ajoutant des
éléments amortisseurs, souples horizontalement, agissants comme des filtres d'accélération.

Dans la plupart des cas, il n'est pas possible de contrôler l'accélération transmise par le sol au
bâtiment. Elle a l'avantage d'assurer la fonctionnalité de l'ouvrage. Vu son coût et les
performances techniques pointues qu'elle requiert, cette technique est réservée à des cas très
exceptionnels (par exemple des bâtiments situés dans des zones de forte sismicité).

Figure 90 : différence de mouvement de deux bâtiments


Il s'agit de placer des appareils d'appuis entre les fondations et la superstructure, ou entre la
dernière et le rez-de-chaussée, ou bien entre le rez-de-chaussée et le premier étage.

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Sans oublier qu'il existe plusieurs types des appareils d'appuis: appuis glissants, appuis à
élastomère fretté, appuis à roulement, etc. Pour la mise en œuvre, elle est réservée à des
entreprises spécialisées à cause des sa difficulté. Tout d'abord, il faut préparer la structure en
la renforçant, puis les étapes se poursuivent comme suit:
- mise en place des vérins,

- découpage des fondations,

- le vérinage du bâtiment,

- mise en place des isolateurs,

- retrait des vérins et le réaménagement des accès.

Figure 91 : schéma et photo d’une isolation parasismique

Le but de cette méthode de renforcement est de protéger la vie humaine et le bâtiment avec
tous ces éléments. Alors, la structure reste opérationnelle directement après un séisme.
Ce type de confortement possède quelques avantages :
- Le niveau de performance est énorme, les ouvrages restent intacts et aucun dégât n'est
observé.

- La dégradation progressive de la construction est évitée à cause de son comportement


élastique grâce à la réduction des charges sismiques.

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- Le comportement de la structure dépendra de la rigidité des appuis et non pas de celle
de l'ouvrage. Donc les formes irrégulières des bâtiments seront possibles, tant que les
appuis restent sains aussi.

Une des inconvénients est que tous les éléments traversant le niveau des appuis doivent être
conçus de façon à suivre les déplacements relatifs de la structure. En outre, les joints doivent
être de dimensions importantes pour permettre un déplacement sans écrasement.

5. Les techniques de renforcement des sols et des fondations

La violence avec laquelle un tremblement de terre affecte un ouvrage ne dépend pas


seulement de la sécurité parasismique de sa construction, mais également des propriétés du
sol de fondation et des terrains voisins.

Lorsqu'une onde est incidente dans une roche dure et qu'elle pénètre dans une couche très
meuble située en-dessous, son amplitude va augmenter et de surcroît l'énergie va rester piégée
dans la couche argileuse. Il s'agit d'un phénomène de résonnance, et le bâtiment lui-même
développe une fréquence particulière qui va pouvoir être excité.

5.1. La reprise en sous œuvre :


La réparation et/ou le renforcement d'ouvrages de fondation par la reprise en sous-œuvre
concernent, soit les ouvrages anciens, soit des ouvrages plus récents dont l'infrastructure se
révèle, apportant des charges nouvelles à l'ouvrage.

Le principe de base consiste, soit à reporter le niveau de fondation à un niveau inférieur, où le


terrain est de meilleure qualité, soit à augmenter la surface de la fondation au niveau, où elle a
été initialement réalisée.

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Pour la réussite de cette technique, il est nécessaire d'assurer un transfert des charges de part
et d'autre de la zone de travail. Ce transfert peut être réalisé de plusieurs façons: longrines ou
chaînage horizontal, pontage, étreinte latérale par précontrainte, etc.

Pour la reprise en sous-œuvre d'une semelle existant, on peut appliquer l'un des cas cités après
selon l'objectif prévus:

Figure 92 : augmentation de la rigidité de la semelle sans surépaisseur

Figure 93 : augmentation de la surface de la semelle avec surépaisseur

Figure 94 : augmentation de la surface de la semelle sans surépaisseur

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Figure 95 : technique de renforcement de fondation par un niveau inférieur
5.2. L’injection de résine de renforcement:
Le traitement des sols ou roches, avec incorporation de liants par injection, se ramène à un
certain nombre de techniques, qui sont les suivantes :

Figure 96 : principe de technique d’injection de résine

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Il convient d'appeler « amélioration », le résultat de l'opération d'une injection du moins
généralisée au niveau du massif. Le liant injecté se propage par les vides communicants du
massif et les remplit (les pores en terrain meuble, et les fissures, les vides et les joints de
discontinuité dans le rocher). C'est l'injection traditionnelle sans déplacement des terrains.
Seule les nouvelles caractéristiques du sol amélioré sont prises en compte: la cohésion ou
l'angle de frottement supplémentaire obtenu, la déformabilité et perméabilité réduite, etc.

Tandis que le « renforcement » consiste à créer par l'injection des éléments porteurs ou de
soutien, faisant fonction de puits ou soutènements. Ces éléments sont obtenus par une
destruction des terrains, avec une intrusion hydrodynamique ou un malaxage mécanique après
introduction d'un liant. Seules les caractéristiques initiales du sol sont introduites en tant que
besoin pour ceux-ci.
5.2.1. Injection sans déplacement de terrain :

Injection par forage :


L’opération se fait à partir de forages de faibles diamètres (50 à 80 mm). Les pressions sont
basses, jusqu'à environ 2 MPa et il n'y a aucun rejet d'une partie du terrain vers la surface. Le
maillage des forages est conditionné selon les conditions géométriques, le rayon d'action du
coulis et le type du sol.

Figure 97 : tableau de répartition des espacements

Le coulis doit cheminer dans le massif, et sa capacité à pénétrer dépend de ses caractéristiques
intrinsèques : la taille des particules, sa stabilité, sa viscosité et la diminution du rapport C/E
par filtration. Le matériau d'injection adéquat est déterminé par la nature du sol et par sa
porosité. Or, il existe deux catégories principales de coulis : les suspensions granulaires (coût

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modéré avec une résistance mécanique élevée; ils sont pérennes et non toxiques) et les
liquides (coût élevé mais la résistance mécanique reste limitée).

Figure 98 : injection de coulis par forage


5.2.2. Injection avec déplacement de terrain :

Injection par claquage :


L’injection de claquage diffère de l’injection classique dont elle constitue souvent un
complément. C’est une injection qui provoque le mouvement du terrain par rupture de ce
dernier, soit par compactage, soit par déplacement.

La technique d’injection par claquage se traduit selon le schéma suivant :

Figure 99 : principe d’injection par claquage

Parmi les avantages, il faut citer, suivant les procédés :

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- Une possibilité d’intervention directe au travers de la fondation, sans endommager la
structure,

- L’absence de vibrations,

- Le maintien, le plus souvent, de l’activité économique ; le bâtiment peut rester en


service,

- La reprise ultérieure facile des travaux d’injection,

- Le relevage des structures, ce qui est un des buts essentiel de la technique.

Parmi les inconvénients et limitations :


- Risque d’utilisation abusive de la technique dans des sols mal adaptés, au
comportement délicat, tels les sols compressibles ou les sols sujets à retrait-
gonflement.

Compactage statique horizontal (CSH) :

Le compactage statique horizontal (ou injection solide) consiste à introduire sous pression
dans le sol un mortier de consistance raide. Réalisée à partir d’un forage, l’injection de
mortier n’imprègne, ni ne claque le terrain.
Elle refoule le sol environnant et peut ainsi en améliorer les caractéristiques géotechniques.
C’est donc une méthode d’amélioration, pour laquelle les inclusions de mortier ainsi formées
sont réparties suivant un maillage qui apporte une amélioration supplémentaire, voire un
renforcement.

Figure 100 : schéma de mise en œuvre de compactage statique horizontal


Avantages et inconvénients du CSH :

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- L’injection solide permet plus de précision que l’injection classique dans la
localisation du matériau injecté ; elle est donc plus souple.

- C’est un procédé qui n’entraîne ni rejet, ni évacuation de déblais.

- Elle ne produit pas de vibration et, de ce fait, les risques de tassement en cours de
travaux dans les sols sableux lâches sont inexistants.

- La densification, alliée à la présence des éléments rigides que constituent les colonnes
de mortier, diminue le risque de liquéfaction.

- Il est préférable de se limiter à la densification des sols limoneux ou sableux car pour
les sols cohérents fins et saturés, les pressions interstitielles développées peuvent
entraîner de légers tassements.

- En l’absence de surcharge superficielle au point d’injection, il apparaît le plus souvent


des décompressions et des soulèvements concernant le sol sur 1 à 2 m en partie
supérieure, qui peuvent être dommageables.

5.2.3. Injection avec destruction de terrain :


Le jet grouting :
Le jet grouting est un procédé de traitement des sols par une injection à grande vitesse et
pression, de fluides et coulis. Effectué de manière continue ou discontinue, il permet la
réalisation de colonnes, demi-colonnes, lamelles ou parois. Il est applicable à tous les terrains
meubles, hormis les sols très organiques.

Le traitement par jet grouting conduit à réaliser des éléments rigides d’un mélange de sol
ciment, dont la mise en œuvre fait appel à trois phénomènes distincts intervenant
indépendamment ou en combinaison :
- Une déstructuration des terrains en place sous un jet à très grande vitesse,

- Une extraction d’une partie des éléments constitutifs du sol en place, additionnée de
coulis (rejets de découpage ou spoil),

- Une incorporation de matériaux d’apport sous la forme d’un jet de coulis de


composition adaptée à la résistance recherchée.

Le jet grouting conduit à un renforcement du sol. Le sol hors colonne ne subit pas ou peu
d’amélioration. Cette méthode d’injection se distingue donc des injections classiques ou de

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claquage. Dans le domaine des fondations ou soutènements, le jet conduit donc à de véritables
éléments porteurs ou de soutiens assimilables à leurs équivalents traditionnels.
Le jet grouting permet également de remplir des fonctions d’étanchéité.

Figure 101 : principe de mise en œuvre de jet grouting


Parmi les avantages, il est possible de citer :
- La relative indépendance du procédé par rapport au type de sol, homogène ou non,

- La possibilité de fabrication d’éléments de grande taille (fort diamètre) à partir de


perforations de faible diamètre,

- La possibilité de réaliser des éléments de fondation ou de soutènements de géométrie


définie, ce qui autorise des calculs de dimensionnement. Les expérimentations
accumulées montrent qu’une colonne de jet peut être assimilée à un pieu de type «
injecté faible pression »,

- Le contact entre les fondations existantes à renforcer et les colonnes de jet, qui peut
être d’excellente qualité,

- L’absence de vibrations,

- La réalisation de travaux dans des terrains difficilement accessibles.

Parmi les inconvénients, nous pouvons citer :


- La production d’excédent de mélange sol coulis qui doit être évacué, les quantités
étant beaucoup plus importantes en présence de sols cohérents que pour les sols
pulvérulents. S’il y a blocage des rejets dans l’espace annulaire entre tige et forage lors

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de la remontée, un claquage du terrain et un soulèvement brutal peuvent rapidement
survenir.

- Dans les sols argileux, la mise en œuvre des fluides à haute énergie cinétique peut
générer une augmentation momentanée des pressions interstitielles et créer des
désordres au voisinage de la colonne,

- Il y a une baisse de la portance momentanée immédiatement après la réalisation de la


colonne (phases de déstructuration et de prise du coulis) ; cette baisse doit être
contrebalancée par le nombre de colonnes déjà réalisées et par un phasage
d’exécution,

- Dans les matériaux graveleux ou les sables grossiers, il peut se produire une
décantation rapide du mortier frais avant prise du coulis et un essorage à travers la
surface de contact sol-colonne, notamment en terrain non saturé. La baisse de niveau
du coulis risque alors d’occasionner une interruption de la colonne ou une perte de
contact avec la structure reprise en sous-œuvre.

5.3. L’ajout de micropieux:

Les fondations des structures existantes, quelle que soit leur nature, bâtiment ou ouvrage de
génie civil, peuvent s’avérer insuffisantes, soit par suite d’une modification prévisible ou non
des caractéristiques du sol d’assise, soit par suite d’une modification des conditions
d’exploitation entraînant une augmentation des charges à porter.

En cas de difficultés majeures telles que la présence d’une nappe très abondante, ou celle de
terrains de mauvaise tenue, il faudra envisager d’utiliser la technique des micropieux, selon
les cas suivants :

- L’ouvrage existant est porté par des fondations superficielles, semelles ou radier, qui
se révèlent insuffisantes,

- Il comporte déjà des pieux assurant le transfert des charges à un terrain porteur ; il
s’agit de renforcer ou remplacer ces pieux par d’autres descendus au même horizon,

- Le terrain porteur des pieux s’est dégradé ou s’est avéré impropre à porter les charges ;
les nouveaux pieux ou micropieux doivent être prolongés jusqu’à une formation plus
profonde en mesure de supporter les charges de l’ouvrage.

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Le micropieu aura un diamètre inférieur à 250mm. Il comportera une armature centrale
scellée dans un coulis de ciment, selon les 3 phases suivantes :

- Phase 1 : forage du sol et de la semelle à renforcer

- Phase 2 : mise en place du tube armature

- Phase 3 : injection gravitaire du coulis de scellement

Figure 102 : principe des phases de réalisation des micropieux

Mais les pieux de différents types sont difficiles à réaliser dans les projets de renforcement
des structures existantes, vu les matériels de grandes dimensions et les dimensions
importantes des pieux qui seront difficiles à manipuler.

De plus, il existe un problème souvent rencontré qui est le centrage des actions sur les
nouveaux pieux pour ne pas créer un moment de flexion dans les pieux.

L’avantage de cette technique est son utilisation dans tous types de terrains (y compris le
rocher) et l’atteinte d’une profondeur possible jusqu’à 30 mètres.

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Figure 103 : renforcement par micropieux

5.4. L’ajout de colonnes ballastées:


Ce procédé, développé à la fin des années 50, est une technique d'amélioration de sol
permettant de créer des colonnes de granulats expansés afin d'augmenter la portance d'un sol
et d'en réduire sa compressibilité.

En fait, construire un ouvrage sur des colonnes ballastées permet de le fonder comme sur du
"bon sol" et donc de respecter les règles usuelles de fondations superficielles.
Cette méthode possède plusieurs avantages sont:
- Cette technologie permet un délai de production rapide.

- L'absence de liant dans le matériau constituant la colonne permet de garder une grande
souplesse dans la mise en œuvre des fondations.

- Elle présente de nombreux retours d'expérience très documentés sur le sujet de la


diminution du potentiel de liquéfaction des sols.

- L'effet drainant des colonnes offre la possibilité d'accélérer le temps de consolidation


des terrains compressibles.

- Elle permet de diminuer la nature gonflante de certaines argiles.

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Figure 104 : principe des phases de réalisation de colonne ballastée
5.5. L’ajout de tirant ou boulon d’ancrage:

Les tirants sont en général de capacité unitaire et de longueurs nettement supérieures à celle
des boulons d’ancrage. Leur armature, en acier à haute résistance, peut être constituée par une
barre unique, quelquefois un faisceau de barres, le plus souvent un ensemble de fils ou torons
parallèles. Les tirants sont en général mis en précontrainte.
Les tirants d’ancrage peuvent être aussi bien mis en œuvre dans les terrains meubles que dans
le rocher.
Les boulons d’ancrage sont en général de capacité unitaire faible à moyenne et de longueur
courte. Ils sont toujours constitués par une barre ou par un tube le plus souvent en acier. Ils
sont le plus souvent passifs, c'est-à-dire que leur mise en tension ne se produit qu’à la mise en
charge même de l’ouvrage.
Les boulons d’ancrage, comme les clous, sont mis en œuvre dans le rocher, la maçonnerie ou
les structures en béton.

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Figure 105 : principe de fonctionnement

Figure 106 : installation d’un tirant d’ancrage

6. Etude de cas

6.1. Présentation du projet :

Le projet est une étude sismique d’un bâtiment de type R+1 avec un niveau de sous-sol. Le
projet est situé à Antibes, dans le département des Alpes maritimes (06).

Les données d’entrées sismiques sont les suivantes :


Zone sismique 3
Agr = 1,1
Classe de ductilité : DCM
Catégorie d’importance : 2 (bâtiment d’habitation inférieur à 28m de hauteur)
Système constructif : murs couplés.
Classe de sol : A

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Caractéristique du béton :
Classe de résistance du béton : C25/30
Classe de résistance de l’acier : 500 Mpa
Coefficient d’amortissement de l’acier : 2%
Enrobage : 4cm
Module d’inertie du béton : 31164 Mpa
Contrainte du sol à l’ELS : 4.5 bars

Lors de la recherche des différents critères de régularité, un problème de rigides des murs
primaires par rapports aux murs secondaires est apparu.

En effet, l’eurocode considère un pourcentage des murs secondaires de 15% maximum. Dans
notre projet, cette valeur est supérieure. Nous allons donc devoir vérifier le bâtiment sous la
technique du double calcul.

Justification du pourcentage des murs secondaires par rapport aux murs primaires :
Nous rappelons que le pourcentage des murs primaires et des murs secondaire doit être pris
selon la rigidité de ces derniers. Pour simplifier, la plupart des bureaux d’études calcule le
pourcentage selon le métré des voiles (en mètre linéaire). C’est cette technique simplifié qui a
été retenue ci-dessous.
Plancher haut du Sous-sol :

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Légende :
Voile primaire
Voile secondaire
Figure 107 : localisation des voiles primaire et secondaires au sous-sol

D’où :
Voile primaire en mètre linéaire : 199,57 m
Voile secondaire en mètre linéaire : 48,82 m

Pourcentage : 100* (48,82/199,57) = 24,46 %

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Plancher haut du RDC :

Figure 108 : localisation des voiles primaire et secondaires au RDC

Sur cet étage, l’ensemble des voiles secondaires sont identiques et plombent sur l’étage du
dessous. A l’exception des voiles suspendues (en vert sur le plan).

A la suite de ce repérage, nous allons pouvoir créer les deux modèles, essentiels à la
réalisation du double calcul.

- Un mode complet, avec l’ensemble des voiles et contraintes du projet (charges de


neiges, charges d’exploitation, ensemble des données sismiques)

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- Un mode strict, avec le remplacement des voiles secondaires par des poteaux bi-
articulés et l’intégration des torseurs des voiles secondaires dans le modèle.

La technique du double calcul impose à l’utilisateur de réaliser autant de modèle qu’il y a de


mode sismique. Dans le projet ci-dessous, nous allons étudier la réalisation d’un modèle sur le
logiciel Advance Design et développer la méthode d’intégration des torseurs des voiles
secondaire sur un seul mode.

A la suite de cela, nous étudierons le ferraillage des voiles par rapport à ce mode et nous
effectuerons une vérification du ferraillage donné par le logiciel Avance Design comparé au
ferraillage donné par le bureau d’étude mais également par un calcul manuel.

6.2. Réalisation d’un modèle sur Advance Design :

La méthode de modélisation sur Advance Design s’inscrit sur le principe de calcul des
éléments finis. Cela consiste à découper la structure continue en un nombre fini d’éléments
liés les uns aux autres par des points appelé « nœuds ».

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Ces nœuds peuvent autoriser des déplacements (translation et rotation) et constituent les
degrés de liberté du modèle.

Le logiciel nomme les différents éléments filaires et surfaciques selon les tableaux suivants :

Elément filaire :

Figure 109 : tableau des éléments filaire sous Advance Design

Elément surfacique :

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Figure 110 : tableau des éléments surfacique sous Advance Design

Les planchers ont été modélisés en coque. En effet, en parasismique, les planchers agissent
comme des diaphragmes qui retransmettent les efforts sur les éléments structurels du dessous.
Les poutres et poteaux sont modélisés comme des éléments filaires de type « poutre ».
Prise en compte des charges de vents, neiges, exploitation et poids propre

Les combinaisons des cas de charges utilisées sont issues des combinaisons de Newmark pour
l’action du séisme, soit :

SSx 0,3Sy 0,3 Sz


S0,3Sx Sy 0,3Sz
S0,3Sx 0,30Sy Sz

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Figure 111 : modélisation du modèle complet

Figure 112 : vue générale du modèle complet sans plancher

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Figure 113 : modélisation du maillage du modèle complet

Figure 114 : déplacement maximal du modèle

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La valeur du déplacement maximal ne doit pas dépasser H/250 = 0.027m = 2.7cm
H = hauteur du bâtiment, en mètre, soit 6.99m.

Figure 115 : paramètre sismique, chargement appliqué et du béton

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Charge d’exploitation utilisée :
Balcon : 3,5 KN/m²
Circulation : 2 KN/m²
Logement : 1,5 KN/m²

Nous avons pris en compte également les efforts du vent et de la neige, par rapport à la
localisation du bâtiment

Nous prenons en compte le mode de calcul résiduel afin d’avoir une excitation du bâtiment à
100% de sa masse.

Figure 116 : paramètre sismique et chargement appliqué

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A partir de cette modélisation, nous allons lancer le calcul sismique afin de récupérer les
torseurs des efforts des voiles secondaires repérés ci-dessus.

Figure 117 : Torseur des voiles

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A la suite ce calcul, nous récupérons les torseurs des efforts de chaque voile selon le plan de
repérage ci-dessous :

9 8
10

11 2 3 4
1

12
6
5
13

Figure 118 : numérotation des voiles secondaires

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Voici le tableau des torseurs des voiles :

N° de voile Nz Mx My Tx Ty
1 -11.5 -0.77 0.36 -2.4 0.0
2 19.7 -1.58 6.36 8.5 0.0
3 3.1 -0.52 -1.95 6.5 0.0
4 26.8 -0.55 -76.11 24.5 0.0
5 13.4 -0.42 -13.28 4.9 0.0
6 1.2 -0.15 6.42 -15.1 0.0
7 1.2 -0.15 6.42 -15.1 0.0
8 5.8 -0.11 -13.74 10.0 0.0
9 87.3 0.63 201.38 -15.4 0.0
10 75.0 -0.58 154.92 -38.8 0.0
11 7.1 0.41 2.8 2.6 0.0
12 18.9 -2.04 -54.63 48.8 0.0
13 0.9 0.00 3.08 -6.6 0.0
Figure 119 : Tableau des torseurs des voiles

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6.3. Détermination du ferraillage des voiles par le double calcul :

Comme expliqué ci-dessus, nous avons effectué deux modèles.


Le premier modèle étant le modèle complet, nous avons récupéré les torseurs des voiles
secondaires. Nous pouvons donc effectuer le modèle strict avec ;
- Remplacement des voiles secondaire par des poteaux bi-articulé (libération des efforts,
Rx, Ry)

- Intégration des torseurs (Tx et MX) de chaque voile par des appuis linéaire à l’axe des
voiles concernés.

Figure 120 : modélisation du modèle strict

Nous lançons le calcul afin de définir le ferraillage nécessaire en utilisant l’exportation des
données sur arche mur de contreventement.

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Les valeurs de ferraillages sont données pour le mur suivant au PH sous-sol :

Figure 121 : Repérage du voile étudié au sous-sol

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Nous vérifions également le ferraillage sur un mur au PH RDC ( V2) localisé ci-dessous

Figure 122 : repérage du voiles étudié au RDC

Ces valeurs sont à comparer aux ferraillages proposés par le BET structure, afin de vérifier la
bonne conformité du dimensionnement.

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Valeur de ferraillage donnée par le modèle strict voile V3 (repérage 1 au Sous-sol) : 4,52 cm²
d’acier

Figure 123 : plan de ferraillage donné par la modélisation pour le voile V3 (sous-sol)

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valeur de ferraillage donnée par le BET structure :
Voile V3 au sous-sol 1 ST25 par face : soit 2,57*2 = 5,14cm² d’acier

Figure 124 : plan de ferraillage donné par le BET pour le voile V3 (sous-sol)

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Voile V2 au RDC & R+1 (repéré N°2 sur le plan du PH RDC) donné par le modèle strict :
4,52 cm² d’acier

Figure 125 : plan de ferraillage donné par la modélisation pour le voile V2 (RDC)

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Voile V4 au RDC & R+1 donné par le BET structure :
Soit un ratio de : 2,57*2 = 5,14cm² d’acier ( 1 ST25C par face).

Figure 126 : plan de ferraillage donné par le BET pour le voile V2 (sous-sol)

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Nous pouvons en déduire que le ferraillage des voiles en phase exécution est conforme aux
dispositions de l’Eurocode 8.
6.4. Vérification du ferraillage du voile 1 par la méthode manuelle :

Nous utilisons la méthode simplifiée selon l’Eurocode 2 paragraphe 1.2.6.2 ainsi que les
dispositions constructives à respecter selon l’Eurocode 8.
La compression du voile s’exprime selon :
N rd =b∗H w∗f cd∗Φ

Avec :
N rd : Effort normal résistant (MN)
B : longeur du voile (m)
H w : Profondeur de la section (m)
f cd : Résistance à la compression du béton (MPa)
Φ : facteur prenant en compte l’excentricité

Pour le 1er ordre :


e0
Φ=(1−2 )
Hw
Pour le 2eme ordre :

(
Φ=(1 , 14∗ 1−2
etot
Hw )−0 ,
02∗l 0
Hw (
≤ 1−2
etot
Hw ))

Avec
etot = e0 + e1
e0 = Dans le cas de bâtiment courants contreventés par des murs, alors seul subsiste e1. Etot
sera égale à e1
e1 = max [lO/400 ; 0,02 m]

Si N rd > Ned , dyn , alors le voile est non armé.

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L’effort Ned et le moment Med crée une flexion composée sur le voile. Les moments Med et
l’effort Ned seront repris par les armatures longitudinales aux extrémités des voiles.
Un moment du premier ordre Moed prend en compte les imperfections géométriques :
Moed = etot*Ned,max [KNm]

Le moment est ramené au centre de gravité :

Meda = Moed + Ned,max * (b * 0,9 – b/2)

Ned,max en KN

Le moment Meda s’appliquera sur la section du voile en flexion composée :

μcu=
( Meda
2
H w∗d ∗fcd )
μbu=0 ,8∗ ( 0 ,9∗d
lw
)−(1−0 , 4∗( 0 , 9∗d

lw
)) ❑

Si μcu< μbu , il n’y aura pas d’armature comprimée

La section d’armature sera égale à :

As= ( Zcu∗Fyd
Meda
)
D’où :
Zcu=d (1−0 , 4∗αu)
Et αu=1 , 25(1−√ 1−2∗μcu)

Il faut également vérifier les conditions Asmin et As max :

(
As , min ¿ max 0 , 26∗ ( fctm
fyk )
; 0,0013 ¿¿ bw∗d
)
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As , max ¿ 0 , 04∗Ac

Vérification des armatures longitunales dans notre exemple :


Géométrie du mur :
Longueur (bw) : 10.91m
Hauteur (lw) : 2.7m, y compris plancher haut
Epaisseur du mur (hw) : 0.18m
Caractéristique technique :
Fck béton : 25 MPa
Fcd béton : 16.67 MPa
Fyk acier : 500 MPa
Fyd acier : 435 MPa

Med Ned,min Ned,max eo e1 etot Φ


MN*m MN MN
0,03 0,21 1,48 / 0,02 0,167 0.52

( (
Φ= 1, 14∗ 1−2
0.02
0.18 )
−0 ,
02∗0.02
0.18
≤ 1−2(0.02
0.18 ))
=0.519 ≤ 0.777

N rd =10 , 91∗0 ,18∗16 , 67∗0 , 52 = 17.02 MN


Ned max= 148 Tonnes = 1,45 MN (donnée par arche)
Ned min = 21 Tonnes = 0,21 MN (donnée par arche)
Puisque N rd > Ned , dyn , alors le voile est considéré comme non armé.

Calcul du ferraillage en flexion composé :


E0 = 30,9 / 210 = 0,147
E1 = max ( 2,5/400 ; 0,02) = 0,02
Etot = 0,147 + 0,02 = 0,167
d = 10,91 * 0,9 = 9,81m

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Moed = 0,167*1,48 = 0,24 MN*m
Meda = 0,24 + 1,480 * (10,91*0,9 – 10,91/2) = 6,70 MN*m

μcu=
( 6 , 70
0 , 18∗(10 , 91∗0 , 9)²∗16 , 67)= 0,023

μbu=0 ,8∗ ( 010,9∗1


, 91
)−(1−0 , 4∗10
0 , 9∗1 )
, 91
=13 , 54

puisque μcu< μbu , il n’y aura pas d’armature comprimée.

Zcu=9.81 ( 1−0 , 4∗0,029 )=9 ,69


Et αu=1 , 25 ( 1−√ 1−2∗0,023 ) =0,029
As = 6,7 / ( 9,69 * 500) = 13,97 cm².

Calcul du ferraillage minimum :


Asmin = max (0,26 * (2,6/500) ; 0,0013) 0,18*9,81 = 23,87 cm²

As max = 0.004*10.91*0.18 =78.55 cm².

On prendra en compte As,min car il sera déterminant sur notre voile.


Soit 24,27 cm². On prendra 50HA8 pour l’âme du voile.
Donc, le ferraillage sera de 2,3 cm²/m

Le chainage vertical d’about sera pris en fonction des dispositions constructives imposées par
l’Eurocode 8 soit 4 HA12.

Figure 127 : extrait de l’Eurocode 8

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Vérification à l’effort tranchant :

'
d ∗q+1 2∗1 , 92+1
Ved=Ve =0 , =0,292 MN
2 2
VRd , c=¿

max [( Crd , c∗K∗(100 ρl∗fck ) ❑ + 0 ,15∗σcp ) ; ( ∗√ fck +0 , 15∗σcp)] Bwd


1
3 0 ,35
γc
0 ,18
Crd , c= =0,138
γs

K = 1+
√200 =1, 01 ≤ 2
d
ρ=¿ 0,02 (sans unité)
Ned 0 , 21
σcp= ∗0 , 2∗fcd= 0 , 2∗fcd=0 , 32 MPa
Ac 0 ,2∗10 , 91

Donc, d’après notre exemple , Vrd,c = 2,27 MN

Puisque Ved est inférieur à Vrd,c , le voile ne nécessite pas de mise en place d’armature
d’effort tranchant

Malgrès cela, les dispositions constructives concernant les armatures horizontales doivent etre
prise en compte

Ash ,min=max ( 25 %Asv ; 0,001 Ac )=max ( 0 ,25∗2425 ; 0,001∗20∗1091 )


Ash ,min=6 , 06 ; 5 , 8 cm ²

Le voile étant considéré comme non armé, l’espacement des aciers d’effort tranchant sont
limité à 400mm. Le nombre d’acier par face sera de 8 par face

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La section des aciers sera de 6,06 / 16 = 0,37. On prendra des HA8 (0,5cm²)

Vérification du cisaillement :
Vedi ≤Vrdi
β∗Ved 1∗0 ,65
Vedi= = =0 , 36 MN
z∗bw 0 , 9∗10 , 91∗0 , 18
Vrdi=¿ 𝑐. 𝑓𝑐𝑡𝑑 + 𝜇 𝜎𝑛 + 𝜌 . 𝜎𝑛 . 𝑓𝑦𝑑 (𝜇 sin 𝛼 + cos ) ≤ 0.5 . 𝜈. 𝑓𝑐𝑑

𝑐 = 0,35 Coefficient de cohésion


𝜇 = 0,6 Coefficient de friction (surface naturelle rugueuse sans traitement)
𝑓ctd = 1,54 MPa
Ned , min
σn=min( ; 0 ,6∗fcd) = = 0,36
Ac
tot 2425
ρ=Asv , = =0,0041
Ac 580000
∝=90 °
v=0 , 6 ¿
Vrdi=4 , 5 MPa
Puisque Vrdi est supérieur à Vedi , la résistance au glissement est assurée.
Acier de chainage :
Ft/ Fyd = 13000/435 = 2,98cm²

Soit un chainage de 2HA14

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D’après la comparaison avec les valeurs trouvées par le logiciel et les valeurs données par le
bureau d’étude, les voiles sont correctement dimensionnés :
Localisation Logiciel Arche Valeur donnée par le Valeur trouvée
concernée BET manuellement
Ame du voile 52HA8 (26cm² soit 1ST25 par face 24,27cm²
2,38cm²/m) (5,14cm²/m)
Raidisseur 4HA12 4HA12 4HA12
Chainage vertical 2HA14 4HA8 2HA14
Acier de peau 16H8 1ST25 par face 16HA8

Figure 128 : principe de ferraillage selon le calcul manuel

50 HA 8 2HA14 4HA12

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Vérification du voile en statique :

Nous effectuons une vérification du voile en statique à l’ELU afin de prouver la nécessiter
d’effectuer un calcul sismique et de comparer les différents ferraillages trouvés.

Valeur NED issue de la descente de charge (donnée par arche) : 148 tonnes sur l’ensemble du
voile. La combinaison déterminante étant 1.35G + 1.5Q.

Nous utilisons la méthode simplifiée selon l’Eurocode 2, en se limitant à la compression


simple puisque nous sommes en statique.

Le calcul consiste à vérifier que N rd ≥ Ned . Si ce critère est respecté, les armatures dans le
voile ne seront pas nécessaires.

Longueur de flambement :
lo=β∗lw =0.93∗2.9=2.697 m
1 1
β= = =0.93
lw 2.9
1+( )² 1+( )²
b 10.91

Vérification d’un mur non armé :


N rd non armé ≥ Ned
N rd non armé=b∗H w∗f cd , pl∗Φ=10.91∗0.18∗13.33∗0.52=13.61 MN
f cd , pl =16.67∗0.8=13.33 MPa
L’élancement ne doit pas dépasser 86 .
lo 2.697
λ= ∗√ 12= ∗√ 12=51
h 0.18
La condition N rd non armé ≥ Ned est respectée car Ned = 1.48MN et Nrd non armé = 13.61MN

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Vérification des armatures longitudinales nécessaires (formule identique d’un poteau carré) :

As=
Ned
Kh∗Ks∗α
− Ac∗fcd
=
1.48
0.42 (
−1.92∗16.67
=−0.065
)
fyd 435

Kh et Ks=1
0.86 0.86
α= = =0.42
( ) ( )
2 2
λ 51
1+ 1+
62 62
Ac=b∗hw=10.91∗0.18=1.96 m²

Donc, As étant négatif, aucune armature longitudinale n’est nécessaire.

D’après l’Eurocode 2 :
Si Ned ≤ Nrd , mur non armé ; alors les armatures verticales et horizontales parallèles au faces
du mur ne sont pas nécessaires.

Malgré cela, l’Eurocode 2 impose un ferraillage de 1.2cm² minimum pour les chainages
verticaux et horizontaux.

En conclusion :
Nous avons donc démontré que le critère déterminant pour ferrailler les voiles et celui du
séisme. En effet, la prise en compte de la flexion composé impose la disposition d’armatures
longitudinale pour reprendre les efforts sismiques.

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Conclusion

Ce mémoire s’est attaché à présenter les différentes pathologies, réparation et renforcement


des bâtiments en béton armée vis-à-vis du séisme.

La réduction de la vulnérabilité sismique du bâtiment existant est un enjeu majeur, de mieux


en mieux appréhendé, qui a notamment conduit à de nombreuses évolutions et modifications
de la réglementation parasismique. Malgré ce nouveau contexte réglementaire, les derniers
séismes meurtriers indiquent que les risques encourus sont encore importants, tant au niveau
des pertes humaines que matérielles et économiques.
Pour cela, il faut remettre les structures existantes en conformité le plus rapidement possible
selon les règles adaptées.

Toutefois, la connaissance spécifique du comportement de structures renforcées vis-à-vis de


séismes reste encore à établir. Elle est nécessaire, voire indispensable, pour formuler et
calibrer les méthodes de calculs permettant de dimensionner au mieux les renforts à mettre en
œuvre.

Les recherches actuelles montrent que certaines pathologies peuvent être évitées par des
moyens pourtant évidents. En apportant, par exemple, un entretien périodique ou en
s’assurant tout simplement de la rapidité des réparations lorsqu’elles sont nécessaires. Des
gestes élémentaires, certes, mais permettant d’allonger, de manière significative, la durée de
vie des bâtiments sans craindre l’apparition de pathologies coûteuses et souvent graves.

Pour ce faire, les maîtres d’ouvrages doivent réaliser des contrats avec des entreprises
spécialisées afin d’assurer un bon entretien de l’ouvrage durant toute sa vie

La rédaction de ce mémoire vient conclure de nombreuses années d’investissement personnel.


Il m’aura fallu faire preuve de persévérance, de rigueur, d’organisation et de gestion du temps

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afin de pouvoir concilier mes études à ma vie professionnelle et personnelle. J’estime que le
terme ce cursus n’est pas une finalité mais seulement le point de départ d’une nouvelle vie
professionnelle qui s’offre à moi.
Liste des figures

Figure 1 : carte des plaques tectoniques............................................................................8


Figure 2 : Les différentes types de failles..........................................................................9
Figure 3 : répartition de la production selon la filiale.....................................................11
Figure 4 : force d’oscillation horizontale........................................................................12
Figure 5 : force d’oscillation verticale.............................................................................13
Figure 6 : force d’oscillation de torsions.........................................................................13
Figure 7 : Oscillations asynchrones (différentielles) en plan et en élévation..................14
Figure 8 : effondrement d’un bâtiment suite à une oscillation asynchrone.....................15
Figure 9 : Solution contre l’oscillation asynchrone.........................................................15
Figure 10 : Torsion du bâtiment dû à une rigidité plus faible par rapport à l’ensemble
(Mexico 1985)...........................................................................................................................16
Figure 11 : Torsion corrigée par ajout d’éléments lourds...............................................16
Figure 12 : Ecrasement du RDC à Kobé au Japon en 1995............................................17
Figure 13 : Murs en RDC destinés à prévenir l’effet de niveau souple..........................17
Figure 14 : Effet de poteau court aux menuiseries (Algérie 2003).................................18
Figure 15 : Solution de limitation de l’effet des poteaux courts.....................................18
Figure 16 : Limitation des déformations par l’effet boite...............................................20
Figure 17 : Diaphragme rigidifié par contreventements verticaux..................................20
Figure 18 : Superposition des ouvertures & des voiles...................................................20
Figure 19 : Absence de structure rigide dans l’angle pour répartir les masses...............21
Figure 20 : Principe de contreventement par jambe de force..........................................21
Figure 21 : Principe de contreventement par portique....................................................22
Figure 22 : Principe de contreventement par croix de Saint-André................................22
Figure 23 : exemple d’ossature en béton.........................................................................23
Figure 24 : Exemples de ruptures fragiles de zones critiques.........................................24
Figure 25 : Plan de ferraillage des liaisons poteaux/poutres...........................................25

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Figure 26 : exemple de raidisseur d’angle pour murs en béton armé.............................25
Figure 27 : Absence de joint de dilatation causant l’effondrement partiel des deux
bâtiments...................................................................................................................................26
Figure 28 : joint de dilatation en les constructions..........................................................27
Figure 29 : rôle du joint parasismique.............................................................................27
Figure 30 : joint parasismique entre les deux bâtiments.................................................27
Figure 31 : Un exemple de liquéfaction du sol................................................................29
Figure 32 : Exemple de fondation profonde de type pieux.............................................30
Figure 33 : coulage en cours des longrines parasismiques..............................................30
Figure 34 : principe de carottage.....................................................................................38
Figure 35 : réalisation de sondage par scléromètre.........................................................38
Figure 36 : mesure par ultrasons.....................................................................................39
Figure 37 : repérage par FERROSCAN..........................................................................39
Figure 38 : imagerie par géoradar...................................................................................40
Figure 39 : définition de la corrosion par corrosimètre...................................................40
Figure 40 : classement des sols.......................................................................................43
Figure 41 : principe de forage.........................................................................................44
Figure 42 : différentes type de tarière..............................................................................44
Figure 43 : principe de carottage.....................................................................................45
Figure 44 : essai au pénétromètre....................................................................................46
Figure 45 : principe de l'essai préssiométrique...............................................................47
Figure 46 : pose de piezométre........................................................................................48
Figure 47 : essais de perméabilité Porchet......................................................................48
Figure 48 : principe de l’essai eodométrique..................................................................49
Figure 49 : principe de l’essai de cisaillement................................................................50
Figure 50 : principe de l’essai triaxial.............................................................................51
Figure 51 : exemple de bruit de fond...............................................................................53
Figure 52 : capteur de bruit de fond sismique.................................................................54
Figure 53 : exemple de graphique de fréquence pour un bâtiment.................................54
Figure 54 : carte sismique & valeur d’agr.......................................................................57
Figure 55 : Valeur de Avg/Ag.........................................................................................58

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Figure 56 : Valeur Vs,30 en fonction de la classe de sol................................................58
Figure 57 : Valeur de Vs,30 en fonction des classes spécifiques de sol.........................59
Figure 58 : catégorie d’importance des bâtiments...........................................................59
Figure 59 : valeur de « q » en fonction de la classe de ductilité......................................61
Figure 60 : valeur de base q0 du coefficient de comportement.......................................62
Figure 61 : spectre réglementaire....................................................................................63
Figure 62 : valeur de Se(T)..............................................................................................64
Figure 63 : valeur définie selon le type de spectre..........................................................65
Figure 64 : conséquences de la régularité de la structure sur l’analyse sismique...........66
Figure 65 : critère de régularité en élévation des bâtiments avec retraits.......................70
Figure 66 : équation de la valeur de Ac...........................................................................72
Figure 67 : relation de Fi.................................................................................................73
Figure 68 : coefficient d’effet de la torsion.....................................................................73
Figure 69 : signification de la courbe de push over.........................................................76
Figure 70 : principe des murs primaires / secondaires....................................................78
Figure 71 : principe des murs primaires / secondaires....................................................78
Figure 72 : principe de la méthode du double calcul.......................................................79
Figure 73 : remplacement des murs secondaires.............................................................81
Figure 74 : stratégies de renforcement............................................................................83
Figure 75 : moisage d’une poutre en béton.....................................................................84
Figure 76 : principe de moisage......................................................................................85
Figure 77 : renforcement de plancher par recoupement des portées...............................85
Figure 78: Composition d’un plat carbone......................................................................87
Figure 79 : EQUIVALENCE de renforcement...............................................................88
Figure 80 : tissu MAPEWRAP.......................................................................................88
Figure 81 : mur de refend en béton armé........................................................................94
Figure 82 : système de contreventement en V.................................................................96
Figure 83 : système de contreventement en K.................................................................96
Figure 84 : contreventement en X (croix de saint André)...............................................97
Figure 85 : système de contreventement par contrefort..................................................98
Figure 86 : chemise d’un poteau en acier......................................................................101

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Figure 87 : principe de chemisage des poutres..............................................................102
Figure 88 : chemisage d’un poteau en béton armé........................................................103
Figure 89 : diagramme de contrainte à l’ELU d’une section d’une poutre...................105
Figure 90 : différence de mouvement de deux bâtiments..............................................106
Figure 91 : schéma et photo d’une isolation parasismique............................................107
Figure 92 : augmentation de la rigidité de la semelle sans surépaisseur.......................108
Figure 93 : augmentation de la surface de la semelle avec surépaisseur.......................109
Figure 94 : augmentation de la surface de la semelle sans surépaisseur.......................109
Figure 95 : technique de renforcement de fondation par un niveau inférieur...............109
Figure 96 : principe de technique d’injection de résine................................................110
Figure 97 : tableau de répartition des espacements.......................................................111
Figure 98 : injection de coulis par forage......................................................................111
Figure 99 : principe d’injection par claquage................................................................112
Figure 100 : schéma de mise en œuvre de compactage statique horizontal..................113
Figure 101 : principe de mise en œuvre de jet grouting................................................114
Figure 102 : principe des phases de réalisation des micropieux...................................117
Figure 103 : renforcement par micropieux....................................................................117
Figure 104 : principe des phases de réalisation de colonne ballastée............................118
Figure 105 : principe de fonctionnement.......................................................................119
Figure 106 : installation d’un tirant d’ancrage..............................................................119
Figure 107 : localisation des voiles primaire et secondaires au sous-sol......................121
Figure 108 : localisation des voiles primaire et secondaires au RDC...........................122
Figure 109 : tableau des éléments filaire sous Advance Design...................................124
Figure 110 : tableau des éléments surfacique sous Advance Design............................125
Figure 111 : modélisation du modèle complet..............................................................126
Figure 112 : vue générale du modèle complet sans plancher........................................126
Figure 113 : modélisation du maillage du modèle complet..........................................127
Figure 114 : déplacement maximal du modèle..............................................................127
Figure 115 : paramètre sismique, chargement appliqué et du béton.............................128
Figure 116 : paramètre sismique et chargement appliqué.............................................129
Figure 117 : Torseur des voiles.....................................................................................130

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Figure 118 : numérotation des voiles secondaires.........................................................131
Figure 119 : Tableau des torseurs des voiles.................................................................132
Figure 120 : modélisation du modèle strict...................................................................133
Figure 121 : Repérage du voile étudié au sous-sol........................................................134
Figure 122 : repérage du voiles étudié au RDC............................................................135
Figure 123 : plan de ferraillage donné par la modélisation pour le voile V3 (sous-sol)
.................................................................................................................................................136
Figure 124 : plan de ferraillage donné par le BET pour le voile V3 (sous-sol)...........137
Figure 125 : plan de ferraillage donné par la modélisation pour le voile V2 (RDC)....138
Figure 126 : plan de ferraillage donné par le BET pour le voile V2 (sous-sol)...........139
Figure 127 : extrait de l’Eurocode 8..............................................................................143
Figure 128 : principe de ferraillage selon le calcul manuel...........................................146

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