Vous êtes sur la page 1sur 20

www.4geniecivil.

com
POUTRES ET PLANCHER BA
Chapitre XIII

1 . P RE AM BUL E

e DEFINITIONS - RAPPELS
lx
On considère que si : - 0,40 ≤ ≤ 1 alors le panneau repose sur ses 4 cotés,
ly
lx
- 0,40 > alors le panneau porte selon la direction lx
ly
cas n°1 : cas n°2 :

x
2

x
2

1,00 m

x
y
x
y

la dalle porte selon lx les dalles reposent sur 4 cotés

Dans le cas n°1, l'évaluation des charges transmises aux poutres ne pose pas de difficulté. Elles sont proportionnelles à
la surface de plancher que supporte chaque poutre.
Dans le cas n°2, les calculs, on définit des charges uniformément réparties équivalentes :
- pv : produisant le même effort tranchant sur appui de la poutre de référence, que la charge apportée par la
dalle,
- pm : produisant le même moment fléchissant à mi-travée de la poutre de référence, que la charge apportée par
la dalle.

P1 P2

P3 P4

schéma réel
P3 P4
Mmax

schéma de calculs
P3 P4
Vmax Mmax

F. Gabrysiak - Construction 147


www.4geniecivil.com
charge trapèze triangle
pv  α  p.lx p.lx
1 − .
 2 2 4
pm  α 2  p.lx p.lx
1 − .
 3  2 3

lx
α= , p : charge/m², p : charge/ml, pm : charge/ml
ly
Nota : - Pour 2 panneaux de part et d'autre de la poutre, ces charges se cumulent.
- Souvent, afin de simplifier les calculs, quelle que soit la valeur de α, les charges appliquées
aux poutres sont évaluées suivant le cas n°1.

e METHODES DE CALCULS
Les poutres et les planchers BA sont généralement des éléments continus reposant sur plusieurs appuis donc
hyperstatiques. La première méthode qui se présente afin de déterminer les inconnues hyperstatiques, et donc les
sollicitations, est la méthode des 3 Moments (formule de Clapeyron). Cependant, l'emploi de cette méthode, bien
qu'autorisée par le BAEL, est discutable car :

• La détermination des inconnues hyperstatiques se fait en supposant le matériau homogène et en supposant que la
largeur de la table de compression reste constante dans une travée. Or, suivant le BAEL, le calcul des sections se
fait en matériau hétérogène, de sorte que le moment quadratique dépend du ferraillage. Puisque la table n'intervient
pas sur appuis, on peut admettre qu'elle se constitue, peu à peu, au fur et à mesure que l'on se rapproche des
moments positifs.

De plus, les conditions d'exécution par phase qui conduisent à réaliser certaines travées avant d'autres, font que les
caractéristiques du béton sont différentes.

• La recherche des courbes enveloppes des sollicitations par une méthode classique de calcul des structures
représente un travail non négligeable.

• D'autre part, en raison du comportement du Matériau Béton Armé, il y a une redistribution du moment fléchissant de
long des éléments fléchis. Par exemple, si on considère une poutre continue sur 3 appuis subissant une charge
uniformément répartie, à l'ELU l'acier des chapeaux (armatures supérieures sur appui) atteint sa limite élastique et
s'allonge sous chargement constant (1.35G+1.5Q). Il s'en suit une fissuration sur appui, entraînant une diminution du
moment quadratique et une rotation différentielle des 2 travées au droit de l'appui. La courbe de moment fléchissant
est donc décalée vers les moments positifs.

F. Gabrysiak - Construction 148


www.4geniecivil.com

Considérons une travée intermédiaire d'une poutre continue subissant une charge uniformément répartie :

Mw Me
En travée : Mt = Mo − −
2 2
Mw + Me
d'où Mt + = Mo
2

Lorsque les sections sont partiellement fissurées, on


obtient donc une relation de la forme :
Mw + Me
Mt + ≥ k .Mo
2

Aussi, pour ces différentes raisons, des méthodes simplifiées validées par l'expérience sont généralement
employées. Ces méthodes sont :
- la méthode de Caquot [BAEL Annexe E.2],
- la méthode forfaitaire [BAEL Annexe E1].

e PORTEE DE CALCUL BAEL B.6.1,1


• Dans le cas de poutres (ou de dalles) munies d'appareils d'appui, la portée correspond à la distance entre les points
d'application des réactions d'appui.

F. Gabrysiak - Construction 149


www.4geniecivil.com
• Dans le cas de poutres (ou de dalles) reposant sur des massifs ou des murs en maçonnerie, la portée correspond à
la distance entre les points d'application des résultantes des réactions d'appui (on admet une répartition triangulaire
de la pression de contact).

• Dans le cas de poutres (ou de dalles) reposant sur des éléments BA, la portée correspond à la distance entre nus.

Remarque : Si le calcul est effectué en prenant la portée entre axes des appuis, on obtient une courbe de moments
au voisinage de l'appui comme ci-dessous.

Si la poutre est solidaire de son appui inférieur, on peut admettre un épanouissement des lignes de forces de
compression dans l'appui (pente 1/3) et, donc, une augmentation du bras de levier pour le calcul du moment sur
appui Ma. H. Thonnier a montré que pour les poutres courantes, les sections d'acier calculées au nu des appuis avec
M'a et M"a et une hauteur H sont plus importantes que la section d'acier calculée avec Ma et une hauteur
H1=H + a/6.

e DOMAINES DE VALIDITE DES METHODES DE CALCUL


Méthode à utiliser
CONDITIONS A Conditions
SATISFAIRE Satisfaites Caquot Caquot Forfaitaire
minoré
[1] Charges d'exploitation ≤ 2 x
Charges permanentes toutes oui oui oui
[2] Charges d'exploitation ≤ 5 kN/m²
[3] Charges localisées ≤ Max{2 kN ;
0.25Qt}* toutes sauf oui oui non
[4] Inertie constante le long de [4] [5] [6]
chaque travée.
[5] Rapport des portées successives
compris entre 0.80 et 1.25 autres cas oui non non
[6] Fissuration peu préjudiciable
* Qt = charge d'exploitation totale applicable sur l'élément.

F. Gabrysiak - Construction 150


www.4geniecivil.com
2 . M E T HODE DE CAQUOT : An n e x e E 2

2.1 DOMAINE DE VALIDITE

voir ci-dessus
Le domaine d'application est défini à l'article B.6.2,220

2.2 PRINCIPE DE LA METHODE

Pour une poutre continue sur (n) appuis la méthode des 3 moments aboutit à résoudre un système de (n-1) équations à
(n-1) inconnues qui sont les moments sur les appuis. La méthode de calcul proposée par Albert Caquot (17881-1976) part
du postulat que les moments sur appuis sont provoqués par les charges se trouvant sur les travées adjacentes à l'appui
considéré.

2.21 PORTEES DE CALCUL (SELON CAQUOT)

• Les moments aux nus des appuis sont calculés en tenant compte uniquement des charges appliquées sur les travées
voisines à gauche (w) et à droite (e).
• On détache de chaque coté des appuis des travées fictives de longueur l'w et l'e
- l'w ou l'e = 0.8xli pour les travées intermédiaires
- l'w ou l'e = li pour les travées de rives sans console

• Cas Courant :

F. Gabrysiak - Construction 151


www.4geniecivil.com
• Cas d'un Encastrement à une extrémité :

• Cas d'une Console :

2.22 CALCUL DES MOMENTS SUR APPUIS

• CAQUOT MINORE
Cette méthode s'applique aux poutres qui supportent des charges d'exploitation modérées, mais pour lesquelles la
méthode forfaitaire n'est pas applicable. La démarche de calcul est identique à la méthode de Caquot exposée ci-
dessous. La différence réside dans la possibilité de diminuer les moments sur appuis (donc d'augmenter les
moments en travée). Pour cela, on minore les charges permanentes pour calculer les moments sur appuis (et
uniquement lors de cette étape de calcul) d'un coefficient compris entre 1 et 1/3.

F. Gabrysiak - Construction 152


www.4geniecivil.com
2.221 CHARGES UNIFORMEMENT REPARTIES

pw
pe

Gi-1 trav ée i E.Iw Gi travée i+1 E.Ie Gi+1

l'w l'e

e Démonstration
• Equation générale des 3 moments
bi .M i −1 + (c i + a i +1 ).M i + bi +1.M i +1 = w i' +1 − w i"
li
ai = 2.bi = c i =
3.E i .I i

• Application à l'appui Gi
l'w  l' l'  l' p .l '3 p .l '3
.M i −1 +  w + e .M i + e .M i +1 = − w w − e e
6.EIw  3.EIw 3.EIe  3.EIe 24.EIw 24.EIe

d'après A. Caquot Mi-1 = Mi+1 = 0 et E = Cte

 l' l'  p .l'2 l' p .l'2 l'


2. w + e .M i = − w w . w − e e . e
 Iw Ie  4.Iw Iw 4.Ie Ie
l'w l'e
'2 '2
pw .l I p .l I
Mi = − w
. ' w ' − e . ' e ' e
8 lw l e 8 lw l e
+ +
Iw Ie Iw Ie

Afin de tenir compte des différentes restrictions à appliquer une méthode de continuité classique, A. Caquot a remplacé
le coefficient 8 par 8.5, donc :

l'w l'e
'2 '2
pw .l Iw p .l Ie
Mi = − w
. − e . e
8.5 l'w l'e 8.5 l'w l'e
+ +
Iw Ie Iw Ie

• Remarques :
[a] Si I=Cte le long de la poutre, on obtient la formulation proposée dans l'annexe E2 du BAEL

pw .l'w3 + pe .l'e3
Mi = −
(
8.5 l'w + l'e )
[b] Si le chargement n'est pas appliqué sur la totalité d'une travée, on détermine les rotations de section des
extrémités et, à l'aide de l'équation des 3 moments et en respectant les hypothèses de Caquot, on en déduit la
formulation du moment sur appui.
[c] Si la charge supportée par les travées est uniformément variée, idem [b].

F. Gabrysiak - Construction 153


www.4geniecivil.com
2.222 CHARGES PONCTUELLES
ae

Pe

Gi-1 trav ée i E.Iw Gi travée i+1 E.Ie Gi+1

'
lw le'
e Démonstration
• Application à l'appui Gi
l'w  l' l'  l' P .a . l' − ae . 2l'e − ae
.M i −1 +  w + e .M i + e .M i +1 = − e e e
( )( )
6.EIw  3.EIw 3.EIe  3.EIe 6.EIe .l'e

d'après A. Caquot Mi-1 = Mi+1 = 0 et E = Cte

l'e2
Pe .
1 ae  a  a  Ie
Mi = . .1 − 'e . 2 − 'e . '
2 l'e  l  
l e  l w l'e
 e 
+
Iw Ie
Afin de tenir compte des différentes restrictions à appliquer une méthode de continuité classique, A. Caquot a remplacé
le coefficient 2 par 2.125 (8/8.5 = 2/2.125), donc :
l 'e2
Pe .
1 a  a  a  Ie
Mi = . 'e . 1 − 'e . 2 − 'e . '
2.125 l e  
le   
l e  l w l 'e
 +
Iw Ie

l'e2
Pe .
1 a  a  
on pose ke = . e . 1 − 'e . 2 − ae  donc Mi = ke .
Ie
2.125 l'e  l  l'e  l'w l'e
 e   +
Iw Ie

• Remarques :
[a] Le coefficient ke peut se déterminer à l'aide de l'échelle fonctionnelle (BAEL Annexe E.2,2).
[b] La formulation est bien sur applicable pour la travée (w) en changeant les indices.
[c] Si plusieurs charges ponctuelles sont appliquées, on appliquera le principe de superposition.
[d] Si I=Cte le long de la poutre, on obtient la formulation proposée dans l'annexe E2 du BAEL
ke .Pe .l'e2
Mi =
l'w + l'e
[e] Afin de tenir de la présence de charges concentrées prés des appuis, c'est à dire dans la zone exclue par la
réduction de portée de 20% des travées intermédiaires, certain logiciels de calculs BA, adopte une formulation
différente pour ke.
4.80 m

Pe
0 1 2 3

travée n°1 travée n°2 travée n°3

5.00 m 6.00 m 6.80 m

Dans cet exemple, Pe ne crée pas de moment sur l'appui 1?

F. Gabrysiak - Construction 154


www.4geniecivil.com
2.223 COUPLES
ae

Ce

Gi-1 trav ée i E.Iw Gi trav ée i+1E.Ie Gi+1

'
lw le'

• En menant un raisonnement identique au précèdent, on obtient :

 1 
Mi = Ce . (  1
. 3ae2 − 6ae .l'e + 2.l'e2 . ' ) 
. Iw
  l' .I + l' .I



 2.125   le  w e e w 

2.224 CAS DES POUTRES CONSOLES

0 1 2 3

l1' = l1 l2' =l2 l3' =0.8 l3

M1
travée 2 E.I 2 G2 travée 3 E.I 3
G1 G3

l2' l3'

e DEMONSTRATION
On détermine M1, le moment fléchissant sur l'appui n°1 provoqué par les charges appliquées sur la console.

• Application à l'appui G2

b2 .M1 + (c2 + a3 ).M 2 + b3 .M3 = w 3' − w 2''

b2 .M1 + (c2 + a3 ).M 2 + 0 = 0

b2
M 2 = −M1.
(c2 + a3 )
l'2
6.EI2 1 l' .I
M 2 = −M1. donc M2 = − . ' 2 3' .M1
l'2 l'3 2 l 2 .I3 + l 3 .I2
+
3.EI2 3.EI3

Afin de tenir compte des différentes restrictions à appliquer une méthode de continuité classique, A. Caquot a remplacé
le coefficient 2 par 2,125 (8/8.5 = 2/2.125), donc :

1 l' .I
M2 = − . ' 2 3' .M1
2.125 l 2 .I3 + l 3 .I2

F. Gabrysiak - Construction 155


www.4geniecivil.com
• Remarques :
[a] Le moment M2 ainsi calculé n'est provoqué que par la console. On doit donc appliquer le principe de
superposition si d'autres travées sont chargées.
[b] Le moment M1 est le moment fléchissant sur l'appui n°1 donc généralement comme il est négatif, il provoque un
moment positif sur l'appui n°2.
[c] Si I=Cte le long de la poutre, on obtient la formulation :

1 l'
M2 = − . ' 2 ' .M1
2.125 l 2 + l 3
[d] Dans le cas où la console est située à droite de la poutre (l'extrémité de la console droite est l'appui libre noté n) ,
on obtient :

n-3 n-2 n-1 n

travée n-2 travée n-1 travée n

'
ln-2 l'n-1 ln'

1 l'n −1.In − 2
Mn − 2 = − . ' .Mn −1
2.125 l n −1.In − 2 + l 'n − 2.In −1

1 l'
Si I=Cte le long de la poutre : M n − 2 = − . ' n −1 ' .M n −1
2.125 l n −1 + l n − 2

2.23 CALCUL DES MOMENTS EN TRAVEE ET DE L'EFFORT TRANCHANT

! L'effort tranchant et le moment fléchissant sont calculés en considérant les travées réelles (de portée l et non l').

La travée (i) est chargée. Soit θ(x) l'effort tranchant et µ(x) Moment fléchissant dans la travée isostatique associée. Par
superposition on obtient donc les équations des éléments de réduction dans la poutre hyperstatique :
(S)
M − Mi
Mi
V ( x ) = θ ( x ) + i −1
Mi-1 Li
travée i
Gi -1 Gi

li x   x
M ( x ) = µ ( x ) + M i .  + M i −1.1 − 
  
 Li   Li 

2.24 COURBES ENVELOPPES DE M(X) ET V(X)

BAEL B.6.1,22 et voir chapitre 'Actions et Sollicitations'


Pour chaque combinaison d'actions, on recherchera le cas de charge le plus défavorable vis à vis de l'état limite étudié et la
sollicitation étudiée. Les courbes de M(x) ainsi superposées sur un même graphique permette de réaliser l'épure d'arrêt des
barres.

• Exemple des différents cas de charges à envisager à l'ELU (G et Q uniquement).


0 1 2 3
1.35G+1.50Q 1.35G+1.50Q

1.35G

Cas n°1
travée n°1 travée n°2 travée n°3
Mtmax Mtmax
Vmax (-) Vmax (+)

0 1 2 3
1.35G+1.50Q

1.35G 1.35G

Cas n°2
travée n°1 travée n°2 travée n°3
Mtmax

F. Gabrysiak - Construction 156


www.4geniecivil.com
0 1 2 3
1.35G+1.50Q 1.35G+1.50Q 1.35G+1.50Q

Cas n°3
travée n°1 travée n°2 travée n°3
Vmax (+) Vmax (-)
Mappmax Mappmax

0 1 2 3
G+1.50Q
G+1.50Q G+1.50Q

Cas n°4
travée n°1 travée n°2 travée n°3
Mtmin Mtmin

0 1 2 3
G+1.50Q G+1.50Q
G

Cas n°5
travée n°1 travée n°2 travée n°3
Mtmin

0 1 2 3
1.35G+1.50Q 1.35G+1.50Q

1.35G

Cas n°6
travée n°1 travée n°2 travée n°3
Vmax (-)
Mappmax

0 1 2 3
1.35G+1.50Q 1.35G+1.50Q

1.35G

Cas n°7
travée n°1 travée n°2 travée n°3
Vmax (+)

Mappmax

• Recherche des abscisses de Moments nuls.


! Ces formules sont uniquement valables pour des charges réparties uniformes.

1 Mb − Ma
Xo = +
2 8Mo

 
 
 1 
X ' = Xo.1 − 
 Ma 
 1− 
 Mt 

1 − Xo
X " = Xo +
Mb
1−
Mt

Mo : Moment isostatique en milieu de travée


Ma et Mb : Moment sur appui en valeur algébrique
Xo : abscisse relatif de Mt
x' et x" : abscisse relatif de moment nul

F. Gabrysiak - Construction 157


www.4geniecivil.com
2.24 EPURE D'ARRET DES BARRES

BAEL A.4.1.5

En plus des décalages de 0.80h et des longueurs de scellement, il convient de calculer :

• en rive :
1.15 Vu max
- section d'armatures à ancrer au delà du nu d'appui : Ast ≥
fe
3.75 Vu max
- vérification de la bielle : a ≥
bo .fcj

• sur appui intermédiaire :

- section d'armatures à ancrer au delà du nu d'appui, avec une valeur approchée du bras de levier Z =
0.9d :
Mu
Vu max −
Ast = 0.9d
fe

2.Vug f cj 2.Vud f cj Ru fcj


- vérification des bielles : ≤ 0 .8 ≤ 0 .8 ≤ 0 .8 2
bo .a γb bo .a γb bo .a γb

F. Gabrysiak - Construction 158


www.4geniecivil.com
2.3 EXEMPLE DE CALCUL ET PRESENTATION DES RESULTATS

F. Gabrysiak - Construction 159


www.4geniecivil.com
3 . M E T HODE F ORF AI T AI RE : An n e x e E 1

3.1 DOMAINE DE VALIDITE

voir ci-dessus
Le domaine d'application est défini à l'article B.6.2,210

3.2 PRINCIPE DE LA METHODE

On exprime les moments maxi. en travées et sur appuis en fonction de Mo (moment dans la travée isostatique de
référence).

e Règle des Moments


Pour chaque travée, on pose :
Q 1.35G + 1.5Q
α = et k =
G +Q G +Q
Mo le moment fléchissant isostatique de la travée considérée.
Mw et Me les valeurs absolues des moments sur appuis de gauche et de droite de la travée considérée.
Mt le moment maximal en travée en prenant en compte la continuité.

Mw + M e (1 + 0.3α )Mo
On doit avoir : Mt + ≥ max
2 1.05Mo

e Valeurs minimales des moments Mt, Mw et Me


• Poutre à 2 travées
0 1 2

0 .6 Mo1
Moment sur Appui Ma ≥ M1 = max
0 .6 Mo2

trav ée n°1 trav ée n°2

1.2 + 0 .3 α 1.2 + 0 .3α


Moment en Travée Mt ≥ Mo1 Mo 2
2 2

• Poutres à plus de 2 travées


0 1 2

0 .5Mo1 0 .4Mo 2
Moment sur Appui Ma ≥ M1 = max M2 = max
0 .5Mo2 0 .4Mo 3

travée n°1 travée n°2 travée n°3

1.2 + 0 .3 α 1. 0 + 0.3 α 1.0 + 0 .3 α


Moment en Travée Mt ≥ Mo1 Mo 2 Mo3
2 2 2

e Etapes de Calcul : voir exemple traité en classe


• 1ière Méthode : Moment mini. sur Appui
⇒ Le calcul est généralement réalisé à ELU.
⇒ Calculer α, k, Mou pour toutes les travées.
⇒ Fixer les moments sur appuis aux valeurs mini. réglementaires.
⇒ Déterminer les moments en travée, en vérifiant les différentes inégalités.
1
⇒ Calculer les valeurs du moment à ELS en multipliant les valeurs ELU par
k

F. Gabrysiak - Construction 160


www.4geniecivil.com
• 2ième Méthode : Moment mini. en travée
⇒ idem ci dessus
⇒ Fixer les moments en travées aux valeurs mini. réglementaires
⇒ Déterminer les moments sur appuis, en vérifiant les différentes inégalités
⇒ Vérifier les conditions réglementaires sur appuis.

3.3 COURBES ENVELOPPES DE M(X) ET V(X)

e Effort Tranchant
Les valeurs de l'effort tranchant enveloppe peuvent être déterminées ou forfaitairement ou en tenant compte des
moments de continuité, avec Voi : effort tranchant dans la travée isostatique considérée.

travée n°1 travée n°2


Vo1 1.15Vo 1 1.15Vo 2 Vo2

poutre à 2 travées

travée n°1 travée n°2 travée n°3

Vo 1.10Vo 1 1.10Vo Vo2 Vo 3


1 2

poutre à plus 2 travées

e Tracé de la Courbe Enveloppe de M(x)


Si Q ≤ G et si les charges appliquées peuvent être considérées comme uniformément réparties, on peut se dispenser de
tracer les courbes enveloppes de M(x). Les armatures longitudinales seront arrêtées forfaitairement.

• Méthode Graphique

- tracé de la courbe isostatique

⇒ Placer Mo à l/2
⇒ Reporter OMo = O'Mo, les droites O'E et O'W sont
tangentes à la parabole en E et W.
⇒ Placer un point m' quelconque.
⇒ WP' = P'm' = Wm'/2, en déduire le point P.
⇒ m'Q' = Q'E = m'E/2, en déduire Q'.
⇒ m est situé à l'intersection de la verticale en m'
avec PQ'.
⇒ Répéter cette construction pour un nouveau point
de la parabole.
⇒ Construire la symétrie par rapport à OO'

F. Gabrysiak - Construction 161


www.4geniecivil.com
- tracé de la courbe enveloppe

• Méthode Analytique

 M1 + M 2  2.δ .M1 2.δ .M 2


δ = Mt −  Mo +  δ1 = δ2 =
 2  M1 + M 2 M1 + M 2

M1' M 2'
M1' = M1 + δ 1 M2' = M2 + δ 2 χ1 = χ2 =
pl 2
pl 2
L'abscisse des points de moments nuls est donné par :
l  8 .χ 1 
X 01 = .[1 − 2.χ1 + 2.χ 2 ].1 ± 1 + 
2  (1 − 2.χ1 + 2.χ 2 )2 

F. Gabrysiak - Construction 162


www.4geniecivil.com
3.4 ARRET DES BARRES LONGITUDINALES (FORFAITAIREMENT)

BAEL E.1.3
1 l1 1 l1 1 l2 1 l2
lc ≥ . max l lc ≥ .max l lc ≥ .max l lc ≥ .max
4 2 4 2 5 3 5 l3
≥ lc ≥ lc ≥ lc ≥ lc
2 2 2 2

≥ h* ≥ h* ≥ h* ≥ h*

l1 l1 l2 l2 l3
≤ ≥ ≤ ≥ ≤
10 l1 10 10 l2 10 10 l3

• La moitié au moins de la section des armatures inférieures nécessaires en travée est prolongée jusqu'aux appuis.
• Dans tous les cas, les longueurs d'ancrage doivent être respectées.
• * Uniquement si ces barres sont munies de crochets d'ancrage.

4 . M E T HODE DE CAL CUL DE S DAL L E S RE CT ANGUL AI RE S

4.2 MOMENTS DANS LES DALLES ARTICULEES SUR LEUR CONTOUR

4.21 CAS OU α< 0.4

On admet que le panneau ne porte que dans le sens lx . La dalle est assimilée à une poutre de un mètre de largeur. Les
sollicitations sont déterminées par la méthode de Caquot ou la méthode forfaitaire.
On adopte forfaitairement Ay ≥ 0.25Ax

4.22 CAS OU α ≥ 0.4 (BAEL ANNEXE F3)

BAEL A.8.2,1

e Cas des Charges Réparties


Soit p la charge par m² de dalle, au centre de la dalle, pour une bande de largeur unité :

Ax

Mox = µ x .p.l 2x sens lx (bande // à lx)


Ay
lx
Moy = µ y .Mox sens ly (bande // à ly)

ly
υ= 0 υ = 0.20
α µx µy µx µy
0.40 0.110 0.112 0.293
0.45 0.102 0.105 0.333
0.50 0.095 0.098 0.373
0.55 0.088 ≥ 0.250 0.092 0.420
0.60 0.081 0.305 0.086 0.476
0.65 0.0745 0.369 0.080 0.530
0.70 0.068 0.436 0.074 0.585
0.75 0.062 0.509 0.0685 0.643
0.80 0.056 0.595 0.063 0.710
0.85 0.051 0.685 0.058 0.778
0.90 0.046 0.778 0.053 0.846
0.95 0.041 0.887 0.048 0.923
1.00 0.037 1.000 0.044 1.000
υ = 0 pour le calcul des armatures υ = 0.2 pour le calcul des déformations

F. Gabrysiak - Construction 163


www.4geniecivil.com

F. Gabrysiak - Construction 164


www.4geniecivil.com
• Calcul des Moments en continuité (BAEL A.8.2,32)
⇒ Soit Me et Mw les valeurs absolues prises respectivement en compte pour les moments sur appuis, on doit
toujours vérifier :

Max
Mwy + Mey
Max M
ax Mty + ≥ 1.25Moy sens ly (bande // à

Mtx
lx 2
M ty ly)

Mwx + Mex
Mtx + ≥ 1.25Mox sens lx (bande // à lx)
Max

ly 2

⇒ Les moments généralement adoptés en travées (Mt) et sur appui (Ma = Me ou Ma = Mw) sont à lire dans
l'une des 2 colonnes [1] ou [2] en fonction des conditions d'encastrement.

Petite Portée lx Grande Portée ly


Moment [1] [2] [1] [2]
en Travée Mt 0.85 Mox 0.75 Mox 0.85 Moy 0.75 Moy
en Travée de rive Mt Mox 0.85 Mox Moy 0.85 Moy
sur Appui Ma 0.40 Mox 0.50 Mox 0.40 Mox 0.50 Mox
sur Appui de rive Ma 0.15 Mox 0.30 Mox 0.15 Mox 0.30 Mox

! Les moments sur appuis dans le sens ly atteignent des valeurs du même ordre que sur les grands cotés.
C'est à dire que les armatures y sont calculées pour 0.40Mox ou 0.50Mox (et non pour 0.40Moy ou 0.50Moy)
!! Si on adopte une valeur de 0.3Mo sur appui de rive, il s'assurer que celui ci puisse effectivement reprendre
ce moment d'encastrement.
!!! Si l'appui de rive ne peut pas reprendre de moment, il convient d'adopter [1] avec en travée de rive
Mt = 1.05Mox

• Calcul de l'effort tranchant

Vx
pour α ≥ 0.40

1.00 m
 lx 1
Vx = p. 2 . α
1.00 m

Vy
lx  1+
 2
 l
Vy = p. x ≤ Vx
 3
ly

4.221 NECESSITE D'ARMATURES D'AME

e Les armatures d'âme ne sont pas nécessaire si :


• dalle (BAEL A.5.2,2) • prédalle (BAEL A.5.3,3)

- la dalle est bétonnée sans reprise de - la surface reprise est rugueuse (indentations),
bétonnage, - les charges sont réparties, appliquées sans effets
- la contrainte tangentielle vérifie : dynamiques,
V f - si la contrainte normale éventuelle est une
τ u = u ≤ 0.07 cj
d γb compression,
- la contrainte tangentielle vérifie :
V
τ u = u ≤ 0.35MPa
d

F. Gabrysiak - Construction 165


www.4geniecivil.com
Sinon, on calcule des armatures transversales :
- en appliquant la règle des coutures, si il y a reprise de bétonnage dans l'épaisseur (cf dispositions constructives)
- dans les autres cas, comme pour les poutres mais avec les valeurs de τlim multipliées par :
10 fcj
 .ho (en m ) si 0.15m < ho < 0.30m
3 τ lim = min 0.27 γ b
1 si h ≥ 0.30m 7MPa

4.3 CAS DES DALLES SUR 3 COTES SOUMISES A DES CHARGES UNIFORMEMENT REPARTIES

lx lx
ly ≥ ly ≤
2 2

bord libre

bord libre
lx

lx

ly

ly
Max

Max Max
Mtx2
Mtx1

Mtx1

lx
Max
Mtx2

M ty

M ty
Max

ly
0.25l x ly-0.25lx

0.5ly 0.5ly

pl 2x pl 2y  l x 4 
Mty = Mty = . − 
24 4  l y 3 
pl 2x
Mtx1 = pl 2y
36 Mtx1 =
9
pl 2x  18l y − 7l x 

Mtx 2 = . pl 2y
8  18l y − 4.5l x 

Mtx 2 =
4 .5

F. Gabrysiak - Construction 166

Vous aimerez peut-être aussi