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« micro-économie (2) »

Ecole Supérieure des Sciences de Gestion –ANNABA-


2ème Année préparatoire
mahboub yamina
2020/2021
Décision de l’entreprise
Plan de cours
1- Introduction

2- Problème d’optimisation sous contrainte

 Le producteur contrait par son budget

 Le producteur contrait par son marché

3- Problème d’optimisation sans contrainte


Introduction
Pour caractériser le comportement du producteur, l’analyse microéconomique
suppose que l’objectif principal de ce dernier consiste à rendre son profit
maximal. Le profit étant définit comme la différence entre le chiffre d’affaire et
les coûts, il s’écrit mathématiquement: Π = 𝑝 f(K;L) – (wL+rK)

avec p le prix du bien ou service produit, p f(K;L) le chiffre d’affaire, et les coûts
et plus exactement wL le coût du travail, rK le coût du capital. Le comportement
du producteur peut alors être appréhendé de façon différentes selon qu’il rencontre
ou non une contrainte sur la quantité à produire ou sur le coût qu’il peut supporter.
⇒Le problème de maximisation de profit peut prendre deux formes:
Problème d’optimisation sous contrainte
a- Le producteur contrait par son budget
Les isocoûts
Si r et w désignent respectivement les prix unitaires constants des facteurs de production K et L, le coût total de production
(ou dépense engagée par l’entreprise) est donné par l’équation linéaire :

CT = rK + wL (a)

En considérant que l’entreprise dispose d’un budget limité égal à C°, l’équation précédente peut être
réécrite sous la forme :

C° = rK + wL
ou
𝑪° 𝒘
K= − L
𝒓 𝒓

 L’expression précédente désigne une droite d’isocoût, laquelle est définie comme l’ensemble des combinaisons des
facteurs dont l’utilisation entraîne une même dépense, soit graphiquement :
K

O
C0 C1 C2 L

𝐝𝐤 𝐰
La pente de cette droite est égale à =−
𝐝𝐥 𝐫
A chaque dépense engagée par l’entreprise correspond donc une droite d’isocoût. En outre, plus
la droite est éloignée de l’origine O plus la dépense est importante. Enfin, l’ensemble des droites
d’isocoût couvre le quadrant KOL.
Maximisation de l’output sous contrainte
L’entreprise peut disposer d’un budget limité et doit donc chercher à maximiser la quantité
produite en utilisant la combinaison optimale des facteurs de production.

La solution graphique

K° e°
X2
X0
X1
O L° L

Sur le graphique la contrainte CT est illustrée par la droite d’isocoût, la production maximale
est connue par l’isoquant X0. Toute production X2 supérieur à X0 est sans doute souhaitée par
l’entreprise, mais le budget dont elle dispose ne lui permet cependant pas de l’obtenir. Toute
autre situation telle que X1, inferieur cette fois à X0, est certes possible, compte tenu des
ressources de la firme. Par contre on ne peut plus parler de situation optimale puisque toutes les
ressources dont on dispose ne sont pas tous utilisées. Il y a en conséquence sous-utilisation des
facteurs de production.
L’optimum est donc au point e0, point de tangence de la courbe d’isocoût à
l’isoquant. En ce point, la pente de la droite d’isocoût, en valeur absolue,
est égale à celle de l’isoquant. Soit encore
−𝑑𝑘 𝒑𝒑𝒎𝒈𝒍
= ( moins la pente de la droite d’isocoût)
𝑑𝑙 𝒑𝒑𝒎𝒈𝒌

−𝑑𝑘 𝒘
et = (moins la pente de la droite d’isocoût)
𝑑𝑙 𝒓

Donc au point optimal le Tmst est égal à:

𝐩𝐩𝐦𝐠𝐥 𝐰
𝐓𝐦𝐬𝐭 = =
𝐩𝐩𝐦𝐠𝐤 𝐫
La solution algébrique :

Formellement, il s’agit de maximiser la fonction X = f(K, L) sous la contrainte C0= r K +w L

La fonction de Lagrange s’écrit alors sous la forme :


L (, K, L) = f (K, L) + ( C°-rK - wL) Où  désigne le multiplicateur de Lagrange
Les conditions de premier ordre pour la maximisation de L prennent alors la forme :
L′L = 0 L′L = 𝑓𝐿 – 𝑤 = 0
 L′ K = 0 ⇒ L′ K = 𝑓𝐾 – 𝑟 = 0
L′  = 0 L′  = 𝐶° – 𝑟𝐾 – 𝑤𝐿 = 0

La manipulation des conditions de premier ordre permet d’écrire :

𝐟𝑳 𝑷𝑷𝒎𝒈𝒍 𝒘
= = (b)
𝒇𝒌 𝑷𝑷𝒎𝒈𝒌 𝒓

L’équation précédente souligne qu’à l’équilibre le rapport des productivités marginales de L et K


doit être égal au rapport de leur prix.
En outre, une autre manipulation des conditions de premier ordre permet d’écrire :

𝑷𝑷𝒎𝒈𝒍 𝑷𝑷𝒎𝒈𝒌
= =  (c)
𝒘 𝒓

L’équation précédente souligne qu’à l’équilibre la contribution à l’output de la dernière unité


monétaire dépensée à l’achat de chacun des inputs doit être égal à  ( peut ainsi être interprété
𝒅𝒙
comme la productivité marginale du budget alloué aux facteurs de production :  = ). En notant
𝒅𝒄

que le rapport des productivités marginales définit le TMST, (b) peut être réécrite sous la forme :
𝒘
TMST = (d)
𝒓

(d) indique qu’à l’équilibre le TMST doit être égal au rapport des prix des inputs
Note : Les conditions de second ordre pour la maximisation de L requièrent que le déterminant
de la matrice hessienne soit positif, soit :

fLL fLK -w
det H= fKL fKK -r > 0
-w -r 0
La minimisation du coût total pour la production
d’une quantité donnée.
L’entreprise peut être amenée à minimiser son coût étant donné un niveau X° de
production fixé au préalable. Ce programme est en fait le dual du programme
précédent (la maximisation de la production sous la contrainte d’un coût donné).
Pour une isoquante donnée représentée dans le graphe suivant , il existe plusieurs
courbes d’isocoût qui permettent d’atteindre le niveau X0 mais une seule d’entre
elle a le coût le plus faible possible: c’est celle qui est tangente à l’isoquante,
aucune des droites d’isocoût situées en dessous de cette droite particulière ne
permettent de produire X0. En revanche, toutes les droites au-dessus de cette
droite particulière permettent de produire X0 voire plus: mais a un coût supérieur.
La solution graphique

K° e°
B
X0

O L° L
C1 C2 C3

L’entrepreneur n’a pas intérêt à produire A et B puisqu’il y a la possibilité de produire au point


e0 à un coût total inférieur car C2 < C3.
Alors, dans le cas de la minimisation du coût, l’entreprise fait varier C de telle sorte que la
droite d’isocoût choisie ait un point de tangence avec l’isoquant X° donné.
 La solution algébrique

Dans ce cas la fonction de Lagrange prend la forme :

L = wL + rK +  (X° – f(K, L)
où  désigne le multiplicateur de Lagrange.
Les conditions de premier ordre pour la minimisation de L s’écrivent sous la forme :

L′L = 0 L′L = 𝑤 – 𝑃𝑃𝑚𝑔𝑙 = 0


 L′ K = 0 ⇒ L′ K = 𝑟 – 𝑃𝑃𝑚𝑔𝑘 = 0
L′  = 0 L′  = 𝑋° – 𝑓(𝐾, 𝐿) = 0
 La manipulation des conditions de premier ordre permet d’écrire :
𝑓𝐿 𝑤 𝑤 𝑟 𝑤
 = 𝑜𝑢 = = ou TMST= (e)
𝑓𝐾 𝑟 𝑃𝑃𝑚𝑔𝑙 𝑃𝑃𝑚𝑔𝑘 𝑟

 Les conditions de premier ordre pour la minimisation du coût sous la contrainte d’un niveau de production
donné sont donc semblables aux conditions de premier ordre pour la maximisation de la production sous la
contrainte d’un coût donné. En outre le multiplicateur dans ce cas représente la dérivée du coût par rapport à
𝑑𝐶
l’output:  = et sera ultérieurement désigné par la notion de coût marginal de production.
𝑑𝑋
Note : Les conditions de second ordre pour la minimisation du coût sous contrainte requièrent
que le déterminant de la matrice hessienne soit négatif, soit :
–fLL –fLK –fL
Det H = –fKL – fKK –fK < 0
–fL –fK 0
Le sentier d’expansion optimale de
l’entreprise
Imaginons que le producteur augmente le budget consacré à la production de
C1 à C2 puis de C2 à C3. Dans ce cas, la droite d’isocoût va se déplacer
parallèlement à elle-même, vers le haut du graphique. La courbe qui relie tous
les points d’équilibre est appelée « sentier d’expansion de l’entreprise » ou
«isocline ». Cette courbe exprime l’augmentation des quantités de facteurs
utilisés, suite à l’accroissement des ressources disponibles pour produire.
Précisons que ces modifications s’effectuent à prix de facteurs constants (on dit
que les prix relatifs des facteurs sont fixes) : le coefficient directeur de la droite
d’isocoût est fixe.
K

Le sentier d’expansion
optimal
E3

E2

E1

0 L
C1 C2 C3

Afin de tracer la courbe du sentier d’expansion de l’entreprise, on doit déterminer une équation
qui est de la forme K=f(L)
A l’équilibre, le rapport des productivités marginales est égal au rapport des prix. D’une autre
manière le TMST est égal au rapport des prix. A partir de cette égalité, on peut déterminer la
fonction K=f(L)
Problème d’optimisation sans
contrainte
Le but ultime de l’entrepreneur étant de maximiser le profit, on peut envisager un
programme où l’entreprise est libre de faire varier aussi bien le niveau du budget consacré à
l’achat des facteurs de production que le niveau de l’output produit. Le profit de l’entreprise est
alors défini comme la différence entre le revenu total (RT= p X) obtenu grâce à la vente de
l’output et le coût de production (CT) supporté pour produire ce dernier, soit :

 = p X – CT
En remplaçant X et C par leurs valeurs respectives, l’équation précédente prend la forme :
 = pf(K, L) – (rK + wL)
Les conditions de premier ordre pour la maximisation de  s’écrivent :
 /L = p fL – w = 0
 /K = p fK – r = 0
 Soit : p fL = w et p fK = r (f)
La dernière équation souligne qu’à l’équilibre les valeurs des productivités
marginales (pfL et pfK) des facteurs L et K doivent être égales aux prix respectifs
de ces derniers. En d’autres termes, pour que l’entreprise atteigne son équilibre
(c’est à dire pour qu’elle obtienne la quantité maximale de profit) chaque input
ou facteur de production doit être utilisé jusqu’au niveau où la valeur de sa
productivité marginale est égale à son prix.
 Note : Les conditions de second ordre pour la maximisation du profit prennent
la forme :

𝑓𝐿𝐿 𝑓𝐿𝐾
𝑓𝐿𝐿 <0 et >0
𝑓𝐾𝐿 𝑓𝐾𝐾
Les fonctions de demande des inputs
En résolvant le programme de maximisation ou de minimisation on obtient les
fonctions de demande conditionnelle de facteurs de production L*et K*. Elles sont
appelées les fonctions de demande conditionnelle des facteurs car elles expriment la
quantité demandée de chaque facteur, conditionnelle à la production d’un niveau
d’output égal a X0 et conditionnelle à dépenser le moins possible. Les demandes
conditionnelles des facteurs qui dépendent des paramètres du modelé:( L*(w,r,X0),
K*(w,r,X0) a ne pas confondre avec les demandes de facteurs de production obtenus en
maximisant le profit et qui dépendent des prix des facteurs et du prix du bien produit
( p, r et w).
T A F : Supposons que la fonction de production prenne la forme : X = ALK (,  >
0 et  +  < 1). Déterminer les fonctions de demande de K e L en fonction de r, w, et P
Annexe mathématique
Le déterminant d’une matrice carré d’ordre 3:
𝑎11 𝑎12 𝑎13
A= 𝑎21 𝑎22 𝑎23
𝑎31 𝑎32 𝑎33

A est une matrice carré d’ordre 3 (3 lignes et 3 colonnes), pour calculer det A de cette
matrice, on peut choisir une ligne et développer le déterminant par rapport a cette ligne

𝑎22 𝑎23 𝑎21 𝑎23 𝑎21 𝑎22


Det A= 𝑎11 − 𝑎12 + 𝑎13
𝑎32 𝑎33 𝑎31 𝑎33 𝑎31 𝑎32
Exemple
1 0 1
1 1 2 1 2 1
A= 2 1 1 ⇒ det 𝐴 = 1 −0 +1 = -2- 0 +1= -1
2 0 3 0 3 2
3 2 0
Optimisation sans contrainte d’une fonction à deux variables :f (x,y)
𝜕𝑓 𝜕𝑓
Première étape : calculer les dérivées partielles d’ordre 1 : (x,y) ; (x,y)
𝜕𝑥 𝜕𝑦

Deuxième étape : On cherche les points critiques en résolvant les équations


𝜕𝑓 𝜕𝑓
=0 ; =0
𝜕𝑥 𝜕𝑦

Troisième étape :Calculer le Hessien de f aux points critiques


Le Hessien d’une fonction à 2 variables:
𝑓𝑥𝑥 𝑓𝑥𝑦
𝐻𝑓 = 𝑓𝑦𝑥 𝑓𝑦𝑦
𝐻𝑓 =(𝑓𝑥𝑥 * 𝑓𝑦𝑦 ) - (𝑓𝑥𝑦 ) 2
Si 𝐻𝑓 >0 et 𝑓𝑥𝑥 < 0, alors f admet un maximum local en (x; y).
Si 𝐻𝑓 >0 et 𝑓𝑥𝑥 > 0, alors f admet un minimum local en (x; y

Si 𝐻𝑓 <0 , alors n’admet pas d’extremum local en (a; b)


Si 𝐻𝑓 = 0, alors on ne peut rien conclure.

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