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La faille post-astienne de Bouinan– Soumâa (Région de Blida, bordure Sud du


bassin de la Mitidja (Algérie): Expression néotectonique et implication dans
l’évaluation de l’aléa sism...

Article · January 2010

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5 authors, including:

Hamou Djellit Hayet Ymmel


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Gharbi Sofiane
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Bulletin du Service Géologique National
Vol. 21, n° 1, pp. 75 - 94, 11 fig., 2010

LA FAILLE POST-ASTIENNE DE BOUINAN –


SOUMÂA (RÉGION DE BLIDA, BORDURE
SUD DU BASSIN DE LA MITIDJA, ALGÉRIE) :
EXPRESSION NÉOTECTONIQUE ET
IMPLICATION DANS L’ÉVALUATION
DE L’ALÉA SISMIQUE.
Mehdi Amine GUEMACHE*, Hamou DJELLIT*, Hayet YMMEL*, Sofiane GHARBI*
et Catherine DORBATH**
RÉSUMÉ
Le bassin de la Mitidja (Nord Centre Algérie) est caractérisé par une importante activité
sismique. Dans le passé récent, plusieurs séismes importants ont secoué cette région (Alger, 1365,
1716; Blida, 1825…). Le dernier séisme majeur a affecté la région de Boumerdès, située à 50 km à l’est
d’Alger, le 21 mai 2003 (Mw : 6.8). Cette activité sismique est générée par deux principaux systèmes
de failles qui bordent le bassin au nord et au sud. Jusqu’à nos jours, ces deux systèmes de failles
demeurent très peu étudiés, notamment le long de la bordure sud du bassin de la Mitidja, dans la région
de Blida. Nos récentes investigations géologiques dans ce secteur révèlent l’existence d’un important
segment de faille, affleurant dans de bonnes conditions entre les localités de Soumâa et Bouinan. Il
est orienté NE-SO et plonge de 50° à 60° en direction du sud-est. Les études microtectoniques montrent
qu’il s’agit d’une faille inverse à vergence nord-ouest. Le long de cette faille, les niveaux gréseux
astiens sont fortement déformés, indiquant une tectonique post-astienne. L’étude des terrasses
alluviales situées de part et d’autre des deux compartiments de la faille, qui montrent une dénivelée
d’environ 30 mètres, indique que la faille a été active durant le Quaternaire. Localement, les terrasses
sont chevauchées par les unités crétacées. Une estimation de la magnitude maximale Mw pouvant être
générée par cette faille donne une valeur de 7.

Mots-clés - Bassin de la Mitidja - Faille de Bouinan-Soumâa - Expression géologique - Aléa sismique.

THE POST-ASTIAN BOUINAN – SOUMÂA FAULT (AREA OF BLIDA,


SOUTHERN BORDER OF THE MITIDJA BASIN, ALGERIA):
NEOTECTONIC EXPRESSION AND IMPLICATION IN SEISMIC
HAZARD ASSESSMENT.
ABSTRACT
The Mitidja Basin (North central Algeria) is characterized by an important seismic activity.
In the past, several major earthquakes occurred in this region (Algiers, 1365; 1716, Blida, 1825...).
The last important event occurred on May 21 st, 2003 (Mw: 6.8) in the region of Boumerdes,
located 50 km East of Algiers. The seismic activity is generated by two main fault systems that

*Centre de Recherche en Astronomie, Astrophysique et Géophysique (CRAAG) : BP. 63, route de l’Observatoire,
Bouzaréah, Alger 16340, Algérie (m.guemache@craag.dz).
** Ecole et Observatoire des Sciences de la Terre (EOST) : 5, rue René Descartes, 67000 Strasbourg cedex, France.
- Manuscrit déposé le 27 Janvier 2009, accepté après révision le 05 Avril 2009.

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border the basin in the North and in the South. Until now, these two faults systems remain
poorly studied, especially along the southern border of the Mitidja Basin, in the Blida area. Our
recent geological investigations in this area reveal an important fault segment, outcropping in
good conditions between the localities of Soumâa and Bouinan. It has a NE-SW orientation and
deepens towards the South-East with an angle of 50°-60°. Microtectonic studies show that it
is a NW-verging reverse fault. Along this fault, Astian sandstones are strongly deformed,
indicating a Post-Astian tectonics. Study of the terraces located along both compartments of
the thrust fault, which display a difference in height of about 30 meters, indicates that the fault
has been active during the Quaternary period. Locally, the terraces are thrusted by the
Cretaceous units. The assessment of the maximum magnitude Mw that could be generated by
this fault gives a value of 7.

Key words - Mitidja Basin - Bouinan-Soumâa Fault - Geological expression - Seismic hazard.

1. INTRODUCTION (fig. 1) et dans la région d’Alger (massif de


Bouzaréah) (fig. 2), les témoins de ces unités
Le bassin intramontagneux de la Mitidja se
sont représentés par : (a) un socle antérieur au
trouve au sein du rameau alpin sud-méditer-
Trias, en partie métamorphique (ou Socle
ranéen, ou chaîne des Maghrébides, incluant
Kabyle); (b) une formation de plate-forme
dans sa partie algérienne l’Atlas Tellien (fig. 1).
composée de dolomies et de calcaires, du
Celle-ci correspond, selon de nombreux auteurs
Jurassique au Crétacé; et (c) un ensemble argilo-
(Mc Kenzie, 1972; Tapponnier, 1977; Durand-
gréseux, de type flysch (flyschs kabyles) du
Delga et Fontboté, 1980; Dewey et al., 1989;
Crétacé, comprenant une unité distale à grès
Meghraoui et al., 1996; Frizon de Lamotte et
fins (flysch massylien) et une unité proximale à
al., 2000), à une limite de convergence entre les
grès plus grossiers (flysch maurétanien);
plaques Afrique et Eurasie, où se concentre une
activité sismique assez modérée, mais ponctuée (2) au sud, le domaine externe (fig. 1) qui
parfois de séismes forts, comme ceux d’El appartient à l’ancienne marge nord africaine,
Asnam (10 octobre 1980; Ms = 7.3) et de englobe toutes les séries composées essentielle-
Boumerdès (21 mai 2003; Mw = 6.8). En Algérie, ment de marnes et de calcaires. Elles-mêmes
la convergence est actuellement dirigée NNO- déformées, elles ont été déplacées vers - et sur
SSE et estimée à 5 mm/an (Argus et al., 1989). - les zones situées en position plus méridionale
et restées solidaires de la bordure nord de la
D’un point de vue géologique, la chaîne plaque africaine.
tellienne correspond à un vaste ensemble,
regroupant des terrains hétérogènes et déformés, C’est principalement durant le Cénozoïque
dans lequel on reconnaît, avant l’intervention (entre -45 et -17 millions d’année) que le matériel
des grands mouvements tectoniques alpins, deux de ces domaines a été déformé et découpé en
domaines géologiques principaux : plusieurs unités tectoniques, sous l’effet du
rapprochement entre les plaques Afrique et
(1) au nord, le domaine interne qui comprend Eurasie. Celui-ci a conduit à un dispositif ayant
plusieurs unités anormalement superposées les nécessité l’intervention d’une (ou plusieurs)
unes sur les autres et déplacées vers le sud à direction(s) de champ(s) de contraintes, définis-
partir de zones situées plus au nord. En Kabylie sant un (ou plusieurs) régime(s) compressif(s)
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LA FAILLE POST-ASTIENNE DE BOUINAN – SOUMÂA (RÉGION DE BLIDA, BORDURE SUD DU BASSIN DE LA MITIDJA, ALGÉRIE) :
EXPRESSION NÉOTECTONIQUE ET IMPLICATION DANS L’ÉVALUATION DE L’ALÉA SISMIQUE.

Fig. 1 - Cadre tectonique actuel du domaine alpin nord maghrébin (Maghrébides), dont le Tell (Atlas
Tellien), avec position des principaux bassins sismogènes du Nord de l’Algérie, parmi lesquels celui
de la Mitidja (cadre noir) (d’après Wildi, 1983, simplifié et complété).
Current tectonic framework of the Maghrebian Alpine Domain (Maghrebides), including the Tell
(Tellian Atlas), with situation of the main seismogenic basins of Northern Algeria, among which the
Mitidja Basin (black box) (after Wildi, 1983, simplified and completed).
1 : Zones internes (Internal zones); 2 : Nappes des flyschs (Flysch nappes); 3 : Zones externes (1, 2, 3
= chaîne alpine) (External zones (1, 2, 3 = Alpine belt)); 4 : Avant-pays africains plissés et écaillés (Folded
and sliced African forelands); 5 : Domaines atlasiques, prébétiques et ibériques plissés (Folded
Atlasic, Prebetic and Iberic domains); 6 : Socle précambrien et paléozoïque avec sa couverture mésozoïque
et paléogène (domaines sahariens et mésétiens) (Precambrian and Palaeozoic basement with Mesozoic
and Paleogene cover (Saharan and Mesetian domains)); 7 : Bassins néogènes et quaternaires (Neogene
and Quaternary basins); 8 : Fronts des chevauchements alpins (Alpine thrust fronts).

successif(s). En outre, ce dispositif n’a pu se normales ayant permis l’installation de roches


réaliser que grâce à des accidents tectoniques magmatiques datées du Miocène (Lepvrier et
dont la plupart sont aujourd’hui inactifs et ne Magné, 1975; Bellon et al., 1977; Aït Hammou,
jouent aucun rôle dans l’activité sismique de ces 1987; Belanteur et al., 1995). Suivront ensuite
secteurs, exceptés ceux dont la disposition vis- de courtes périodes compressives qui conduiront
à-vis du champ de contraintes actuel est à l’installation des bassins intramontagneux, dits
favorable à une possible réactivation. bassins néogènes, autour desquels se concentre
actuellement l’essentiel de l’activité sismique nord
Après cette grande étape qui a édifié l’essen- algérienne (Meghraoui, 1988; Meghraoui et al.,
tiel des reliefs alpins d’Afrique du Nord, y com- 1996). Les plus significatifs de ces bassins sont
pris ceux d’Algérie, la suite des évènements, qui ceux (fig. 1) de la M’léta, de Chlef, de Médéa, de
caractérise l’étape récente, se résume en une Tizi Ouzou, de Bouira-Soummam, de Constantine-
série d’effondrements, impliquant des failles Guelma et de la Mitidja (Coiffait, 1992).

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2. PRÉSENTATION DU SECTEUR et 1991). A l’ouest, le demi-synclinal miocène à


D’ÉTUDE : LE BASSIN DE LA axe est-ouest de Menaceur constitue la
MITIDJA ET SA BORDURE SUD terminaison occidentale du bassin. A l’est, la
faille décrochante dextre N120°E de Thénia
Le bassin de la Mitidja se présente aujourd’hui marque sa terminaison orientale (Boudiaf, 1996).
(fig. 2) comme une dépression orientée ENE- Au NNE, le bassin se noie sous la Méditerranée
OSO, d’environ 120 km de long sur 20 km de large, à travers la baie d’Alger. Au sud, le contact
à remplissage mio-plio-quaternaire (Glangeaud entre le bassin de la Mitidja et les reliefs de
et al., 1952). Au nord, il est bordé par l’anticlinal l’Atlas de Blida (fig. 3) marque le chevauche-
plio-quaternaire du Sahel (Glangeaud et al., ment à vergence nord à nord-ouest du Crétacé
1952; Saoudi, 1989; Meghraoui, 1988; Boudiaf, de l’Atlas sur des niveaux plus récents du
1996). La ligne de passage de la retombée sud Néogène (Boudiaf, 1996).
du pli vers la plaine de la Mitidja, marquerait
l’existence d’une faille aveugle à pendage nord- Dans le secteur de Blida, ce contact est mar-
ouest, appelée faille du Sahel (Meghraoui, 1988 qué par une anomalie géomorphologique

Fig. 2 - Carte géologique (sur relief, données topographiques SRTM-3) du bassin de la Mitidja et ses environs.
Geological map (with relief, SRTM-3 topographic data) of the Mitidja basin and surroundings.
1 : Terrains métamorphiques (Metamorphic terrains); 2 : Socle primaire (Paleozoic basement); 3 : Trias
(Trias); 4 : Jurassique (Jurassic); 5 : Crétacé (Cretaceous); 6 : Eocène (Eocene); 7 :
Oligocène (Oligocene); 8 : Miocène anté-nappes (Ante-tectonic Miocene); 9 : Miocène post-nappes (Post-
tectonic Miocene); 10 : Pliocène (Pliocene); 11 : Villafranchien (Villafranchian); 12 : Calabrien (Calabrian);
13 : Quaternaire marin (Marine Quaternary); 14 : Quaternaire continental (Continental Quaternary); 15 :
Magmatisme indifférencié (Undistinguished magmatism). F1 : Faille du Sahel (Sahel Fault); F2 : Faille de
Thénia (Thenia Fault); F3 : Faille de Menaceur – Sidi Yahia (Menaceur – Sidi Yahia Fault); F4 : Faille de
Hadjout – Meurad (Hadjout – Meurad Fault); F5 : Faille d’Oued Djer – Lalla Aïcha (Oued Djer – Lalla
Aïcha Fault); F6 : Faille d’Ouled Yaïch – Bouinan (Ouled Yaïch – Bouinan Fault); F7 : Faille de Boumerdès
(Boumerdès Fault).
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LA FAILLE POST-ASTIENNE DE BOUINAN – SOUMÂA (RÉGION DE BLIDA, BORDURE SUD DU BASSIN DE LA MITIDJA, ALGÉRIE) :
EXPRESSION NÉOTECTONIQUE ET IMPLICATION DANS L’ÉVALUATION DE L’ALÉA SISMIQUE.

Fig. 3 - Modèle Numérique de Terrain (données topographiques SRTM-3 et image satellitaire Landsat TM)
de la région d’étude, en plan (a) et en 3D (b), montrant la disposition de la faille de Bouinan – Soumâa
(ligne en tiretés jaune). Les flèches indiquent la position de la faille d’Ouled Yaïch – Bouinan (Boudiaf, 1996).
Digital Elevation Model (SRTM-3 topographic data and Landsat TM satellite image) of the study
area, in plane (a) and 3D (b) view, showing the disposition of the Bouinan – Soumâa Fault (yellow
dashed line). Arrows indicate the position of the Ouled Yaïch – Bouinan Fault (Boudiaf, 1996).

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majeure, correspondant à la rupture des pentes de pente se trouve encore plus au nord et son
à regard nord à nord-ouest des massifs blidéens contour est plus ou moins bien souligné par le
(d’orientation générale NE-SO), représentés tracé de la Route Nationale N°29 (RN29),
par le djebel Guerroumène (1629 m) qui se notamment entre Bouinan et Soumâa (fig. 4).
relaie vers l’est, via le col de Chréa, au djebel
Ferroukha (1496 m) (fig. 3b). Les piémonts de Aussi, nous tenterons dans ce travail de défi-
ces montagnes correspondent à un ensemble de nir, grâce à l’apport de données nouvelles (MNT
collines pentées vers le nord à nord-ouest, situées de plus haute résolution, images satellitaires
à des altitudes variant entre 100 et 400 mètres. Landsat TM, investigations de terrain), la nature
Elles sont découpées par de nombreux oueds géologique de cette rupture de pente et son
orientés généralement nord-sud, dont les plus implication dans l’aléa sismique dans l’Algérois
importants sont, d’ouest en est, l’oued Chiffa, en général, et dans la région de Blida en parti-
l’oued El Kebir, l’oued Ben Azza, l’oued Beni culier.
Mered, l’oued El Khemis, l’oued Bou Chemala,
l’oued Amroussa et l’oued El Had.
3. SISMICITÉ DE LA RÉGION
Sur la base d’une téléanalyse de Modèles DE BLIDA
Numériques de Terrain (MNT) et de photogra- La région de Blida, de par sa situation sur la
phies aériennes, Boudiaf (1996) distingue le bordure sud du bassin sismogène de la Mitidja,
long de la bordure sud du bassin de la Mitidja, connaît une sismicité plutôt modérée. Elle est
quatre principaux segments de failles, qui sont classée en zone III dans le zonage sismique du
d’ouest en est : la faille de Menaceur – Sidi Nord de l’Algérie (Règles Parasismiques Algé-
Yahia; la faille de Hadjout – Meurad; la faille riennes, CGS, 1999, révisées en 2003). Annuel-
d’Oued Djer – Lalla Aïcha et enfin la faille lement, le réseau national de sismographes du
d’Ouled Yaïch – Bouinan. Centre de Recherche en Astronomie, Astro-
physique et Géophysique (CRAAG) enregistre
D’après Boudiaf (1996), le segment d’Ouled dans cette région plusieurs séismes de magni-
Yaïch – Bouinan correspondrait au linéament, tudes faibles à modérées, qui ne représentent
au demeurant bien visible sur les MNT (fig. 3 et aucun danger pour les populations et leurs biens.
4), qui s’étend dans la direction NE-SO, depuis Leur nombre varie d’une année à l’autre; cette
Bouinan au nord-est jusqu’à Ouled Yaïch au variation temporelle ne reflète cependant pas la
sud-ouest, sur environ 8 km, voire au-delà, variation réelle de la sismicité, car elle est forte-
jusqu’à Blida. Il s’agirait d’un décrochement ment liée au bon fonctionnement du réseau
vertical sénestre. Toutefois, par erreur de sismologique permanent.
positionnement des localités de Blida et d’Ouled
Yaïch (figure 2.13, vue aérienne vers le nord; Le plus fort séisme enregistré dans la région
Boudiaf, 1996), qui sont décalées d’environ 7 de Blida de façon instrumentale, c’est-à-dire
km vers le sud-ouest, l’auteur fait, en fait, entre 1910 et aujourd’hui, est celui du 7 novembre
passer la faille par la ville de Blida même et la 1959, de magnitude 5.6 (Mokrane et al., 1994).
poursuit jusqu’à la rive droite de l’embouchure Les archives historiques révèlent cependant que
de l’oued Chiffa. Or ce linéament, même s’il cette région a connu dans le passé de plus forts
exprime sans doute l’existence d’une faille, séismes, qui ont souvent causé des pertes impor-
appartient encore aux piémonts blidéens et ne tantes en vies humaines et en biens matériels.
correspond pas à la rupture de pente entre Ainsi, le séisme du 3 février 1716, qui avait
ceux-ci et la plaine de la Mitidja. Cette rupture détruit une grande partie de la ville d’Alger et
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EXPRESSION NÉOTECTONIQUE ET IMPLICATION DANS L’ÉVALUATION DE L’ALÉA SISMIQUE.

causé quelques 20 000 morts (soit 20% de la séismes destructeurs de fortes intensités,
population algéroise de cette époque), avait estimées par Roussel (1973) à des valeurs
également durement éprouvé la ville de Blida comprises entre X et XI. La première secousse
en causant des destructions importantes et des s’est produite le 2 mars 1825 et a détruit la
pertes humaines, dues en partie à des phéno- moitié de la ville de Blida ainsi que deux villages
mènes de liquéfaction (Ambraseys et Vogt, avoisinants. Quelques 15 000 personnes y trou-
1988; Harbi et al., 2004 ; Sebaï et Bernard, vèrent la mort, notamment en raison de grands
2008). Durant la nuit du 16 au 17 mai 1760, une glissements de terrain déclenchés par le séisme
violente secousse cause des dégâts importants (Ambraseys et Vogt, 1988), ce qui en fait l’un
dans la ville de Blida (Ambraseys et Vogt, des plus forts jamais recensés dans la Mitidja.
1988). Une forte réplique survenue deux mois La seconde secousse s’est produite le 2 janvier
plutard, le 9 juin, cause davantage de dégâts 1867 et a détruit la quasi-totalité du village de
dans la ville (Sebaï et Bernard, 2008). Au 19 e Mouzaïa. Des dégâts importants furent aussi
siècle, la région de Blida a été secouée par deux constatés à Blida et à El Affroun.

Fig. 4 - Vue oblique en 3D (image satellite Google Earth, exagération verticale : 3x) du secteur de
Bouinan - Soumâa, montrant la rupture de pente entre les piémonts blidéens au sud et le bassin de la
Mitidja au nord, dont le contour est plus ou moins bien souligné par la route RN29. Cette rupture de
pente situe l’escarpement de la faille de Bouinan – Soumâa. Les triangles blancs indiquent
le linéament d’Ouled Yaïch – Bouinan (Boudiaf, 1996).
3D oblique view (Google Earth satellite image, vertical exaggeration: 3x) of the Bouinan - Soumâa
area, showing the knickpoint between the blidean foothills at the south and the Mitidja basin at the
north, whose contour is more or less well outlined by the RN29 road. This knickpoint locates the
fault-scarp of the Bouinan – Soumâa Fault. White triangles indicate
the Ouled Yaïch – Bouinan lineament (Boudiaf, 1996).

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Ce que l’on peut retenir de ce bref aperçu la direction NE-SO. Ces séismes sont déclenchés
historique, c’est que l’intervalle temporel entre par les failles du front atlasique et aussi proba-
deux séismes destructeurs historiques, ceux blement par les nombreux accidents transverses
évoqués plus haut, varie entre 42 ans et 65 ans, qui les découpent (voir infra.). Les plus forts
soit une moyenne d’environ 50 ans. Cet intervalle séismes recensés (par exemple ceux de mars 1825
relativement réduit, dénote d’une activité tecto- et de novembre 1959) concernent ces secteurs.
nique intense, l’une des plus importantes autour
du bassin de la Mitidja. Le bassin de la Mitidja est également le siège
de nombreuses secousses, probablement en liai-
La figure 5 montre la distribution cartographi- son avec des failles profondes non émergeantes,
que des séismes historiques et instrumentaux enre- cachées par le remplissage quaternaire récent
gistrés dans la région de Blida. Celle-ci paraît du bassin. En effet, Bonneton (1977) et Bonneton
diffuse, mais un examen plus détaillé révèle que et Truillet (1979) associent cette sismicité à de
les épicentres se concentrent principalement grands accidents profonds orientés est-ouest,
sur les massifs blidéens et leurs piémonts, suivant situés sous le bassin de la Mitidja.

Fig. 5 - Distribution cartographique de la sismicité historique et instrumentale dans la région de Blida,


entre 1825 et 2005 (catalogues CRAAG). Mi correspond aux magnitudes instrumentales (en rouge) et Mm
aux magnitudes macrosismiques (en bleu). Ces dernières sont calculées suivant la formule empiri-
que de Mokrane et al. (1994) : Mm = 0,56 I0 + 1,25 lorsque I0 < VIII et Mm = 0,97 I0 – 2,24 lorsque IX < I 0 < XI.
La taille des cercles est proportionnelle aux magnitudes.
Cartographic distribution of the historical and instrumental seismicity throughout the area of Blida,
between 1825 and 2005 (CRAAG catalogues). Mi corresponds to instrumental magnitudes (red)
and Mm to macroseismic magnitudes (blue). The latter are calculated according to the empiric
equation of Mokrane et al. (1994): Mm = 0,56 I 0 + 1,25 when I 0 < VIII and Mm = 0,97 I 0 – 2,24 when IX
< I 0 < XI. Circles size is proportional to magnitudes.
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LA FAILLE POST-ASTIENNE DE BOUINAN – SOUMÂA (RÉGION DE BLIDA, BORDURE SUD DU BASSIN DE LA MITIDJA, ALGÉRIE) :
EXPRESSION NÉOTECTONIQUE ET IMPLICATION DANS L’ÉVALUATION DE L’ALÉA SISMIQUE.

4. PRINCIPALES UNITÉS TECTONO- Sidi Aïssa et jusqu’à la cluse de l’oued Chiffa,


STRATIGRAPHIQUES elle passe cartographiquement à des marnes à
gypse du Miocène terminal.
Du point de vue tectono-stratigraphique, les
principaux terrains affleurant dans le secteur
Au sud, les nappes de flysch (Maurétanien
vont du Jurassique au Quaternaire. Nous rencon-
et Massylien) sont allochtones sur d’épaisses
trons ainsi dans l’édifice structural des piémonts
séries telliennes (plus de 2000 mètres d’épais-
des massifs blidéens les unités suivantes (fig. 6):
seur), situées en position plus méridionale et
(1) au sommet, un ensemble de nappes du pré- regroupant des terrains très déformés dont l’âge
flysch pélito-quartzitique, composé de deux s’échelonne entre le Trias et le Miocène. Dans
unités : au sommet, une unité d’argiles et de grès les gorges de l’oued El Kebir, relativement en
proximaux de type flysch maurétanien (Bouillin amont (secteur de Sidi Kébir), les témoins des
et al., 1971), renfermant çà et là des lentilles de unités telliennes apparaissent au cœur d’un
grès chenalisés, et à la base, une unité d’argiles anticlinal d’axe NE-SO, parallèlement à l’orien-
et de grès fins, rappelant en tous points, par ses tation générale de la chaîne, et déjeté vers le
faciès fins distaux, le flysch massylien (Bouillin sud. Il s’agit d’une série calcaire, affectée par
et al., 1971). Ce dernier est découpé en deux une schistosité de flux subparallèle à la strati-
unités tectoniques superposées : la plus haute fication, partiellement dolomitique et localement
regroupe un ensemble de l’Albo-Aptien (unité d’aspect massif à laquelle s’ajoutent des marnes
albo-aptienne), disposé cartographiquement à et des marno-calcaires feuilletés. Au nord, le
la base de la nappe maurétanienne, sous forme long de la ligne joignant la cluse de l’oued Chiffa
d’un liseré plus ou moins continu d’est en ouest; à Soumâa, en passant par Blida, ces unités
la plus basse (ou unité gréso-micacée) apparaît disparaissent sous les dépôts récents du Quater-
sur les derniers replats qui terminent, vers le naire. Ceux-ci correspondent principalement à
nord, les pentes des piémonts des massifs bli- des alluvions récentes, formées de dépôts fluvia-
déens. Cette dernière se compose elle-même de tiles (sables, graviers, argiles, limons) accumulés
trois termes principaux puisqu’elle réunit de aux embouchures des oueds sous forme de
haut en bas : (a) un ensemble du Paléocène- cônes de déjection. Le plus important se trouve
Oligocène, composé de grès micacées (vraisem- à l’embouchure de l’oued El Kebir et supporte
blablement de l’Oligocène), de calcaires à Num- la ville de Blida. D’autres cônes de déjection, de
mulites et d’argiles rouges, à passées calcaires moindre importance, existent également aux
à petites Nummulites de l’Eocène; (b) un flysch débouchés des oueds d’El Khemis, de Bou
à microbrèches du Sénonien; et (c) un ensemble Chemala et d’El Had. Les dépôts quaternaires
du Cénomano-Turonien à phtanites; anciens correspondent aux terrasses alluviales
installées sur les versants des vallées creu-
(2) à la base, une lame de terrains néogènes, sées par les oueds, à des altitudes supérieures à
tectoniquement coincée sous les unités précé- celles des cours d’eau actuels. Elles sont cons-
dentes et montrant des fragments de série allant tituées essentiellement de matériaux grossiers
du Miocène terminal à l’Astien. Dans les régions très mal classés et disjoints, ainsi que de limons
de Bouinan et Soumâa, cette lame en série ren- et d’argiles. Les terrasses les plus importantes
versée est composée de marnes fossilifères argi- ont été observées d’une part sur les rives des
leuses grises et bleues du Plaisancien et de grès oueds de Bou Chemala et d’El Khemis (épaisseur
molassiques sableux à débris d’huîtres, de Car- d’environ 30 mètres), à leur embouchure, et
dium, de Pecten, d’Ostrea, de Venus, etc. de d’autre part, sur des replats au pied des pentes,
l’Astien. Plus au sud-ouest, vers Ferroukha et entre l’oued Chiffa et la localité de Mimiche.

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Fig. 6 - Carte (a) et coupe (b) géologiques, montrant l’organisation des principales unités tectono-
stratigraphiques dans la région de Blida.
Geological map (a) and cross section (b), showing the main tectono-
stratigraphic units in the Blida area.
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LA FAILLE POST-ASTIENNE DE BOUINAN – SOUMÂA (RÉGION DE BLIDA, BORDURE SUD DU BASSIN DE LA MITIDJA, ALGÉRIE) :
EXPRESSION NÉOTECTONIQUE ET IMPLICATION DANS L’ÉVALUATION DE L’ALÉA SISMIQUE.

On peut également les rencontrer, dans une Sur le terrain, la ligne de front se marque
moindre mesure, aux embouchures des oueds notamment par : (1) un escarpement régulier
Chiffa, El Kebir, Amroussa et El Had. plus ou moins continu (fig. 4), depuis l’oued Bou
Chemala jusqu’aux environs de l’oued El Had
(fig. 6); (2) un broyage des niveaux sableux,
5. LA FAILLE ACTIVE DES PIÉMONTS marneux et ou calcaro-gréseux juxtaposés à
BLIDÉENS, OU FAILLE l’accident et formant l’escarpement de la faille,
DE BOUINAN – SOUMÂA dans lesquels se développe une fracturation
intense ayant favorisé des circulations hydri-
La faille de Bouinan – Soumâa apparaît dans ques attestées par la présence dans les joints de
d’assez bonnes conditions d’affleurement entre produits de dissolution/cristallisation; (3) des
Bouinan et Soumâa (fig. 4), mais elle se prolon- déformations souples qui impriment aux
gerait plus à l’ouest, jusqu’à Chiffa (fig. 3). formations du Pliocène des plis déversés vers le
D’un point de vue morphotectonique (fig. 3), le nord-ouest (fig. 7) dont la longueur cartogra-
front (rupture de pente) des piémonts blidéens phique, de plusieurs kilomètres, et l’amplitude,
dessine une ligne sinueuse, plaidant en faveur d’une centaine de mètres, témoignent d’un front
d’une faille inverse, puisque les autres types de de chevauchement régional.
failles (normales et décrochantes) produisent
plutôt des escarpements linéaires (Burbank et Les déformations du Pliocène résultent de
Anderson, 2001; Delcaillau, 2004; Jordan et al., toute évidence d’une tectonique post-astienne,
2005). L’indice de sinuosité S, qui correspond puisque les niveaux impliqués dans le contact de
au rapport entre la longueur le long du front sur la faille sont indiscutablement d’âge Astien. Le
la longueur totale d’une ligne droite joignant les chevauchement décrit ici caractérise donc les
deux extrémités du front (Bull et McFadden, premiers mouvements compressifs ayant clos la
1977), est de 1.25 (25 km / 20 km). Cette valeur période distensive ayant permis l’ouverture du
montre qu’il s’agit d’un front actif (S < 1.5), bassin, période au cours de laquelle, rappelons-
potentiellement sismogène (Delcaillau, 2004). le, s’est mis en place le volcanisme de ces secteurs,

Fig. 7 - Vue générale (avec l’interprétation structurale) du Pliocène (Astien) plissé et déversé vers le
nord, à l’arrière de la faille inverse de Bouinan – Soumâa et à l’avant du contact anormal
avec l’unité du flysch Gréso-Micacé.
General view (with structural interpretation) of the folded and overturned Pliocene (Astian) toward
the North, behind the Bouinan – Soumâa reverse fault and in front of the abnormal contact
with the «Gréso-Micacé» flysh unit.

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daté du Burdigalien – Messinien (Glangeaud et ment est marqué, à la base de l’unité massylienne
al., 1952; Lepvrier et Magné, 1975). D’autre gréso-micacée, par une lame de Miocène à gypse
part, l’examen détaillé des terrasses situées de très fortement étirée et affectée de déformations
part et d’autre du plan de chevauchement permet ductiles qui s’expriment par une schistosité
de voir que cet accident a continué de fonctionner et des cisaillements rotationnels de type S/C
pendant toute la période du Quaternaire ou, du (fig. 9). La lecture de ces structures permet de
moins, en l’absence de datations précises, au déduire des transports en faille inverse à ver-
cours de l’élaboration de ces formations conti- gence nord-ouest, du compartiment défini par
nentales. A ce titre, notons que de part et d’autre les piémonts de Blida sur celui du bassin de la
de l’escarpement, ces terrasses sont étagées Mitidja.
avec une différence en altitude avoisinant les 30
mètres. Localement, à proximité de Sidi Aïssa, A partir de Sidi Aïssa, en allant vers le sud-
sur la rive droite de l’oued El Khemis, les ouest, le Pliocène et l’unité gréso-micacée n’ap-
terrasses sont chevauchées par la série gréso- paraissent plus à l’affleurement. Cartographi-
micacée de la lame inférieure du flysch massylien quement, ils sont relayés par la lame à gypse du
(fig. 8). Le plan de chevauchement est orienté Miocène (fig. 5a). Compte tenu de cette nouvelle
N050°-55°SE. Sur la rive gauche, le chevauche- disposition, l’édifice se réduit, à l’approche de
l’oued Ben Azza, à la nappe maurétanienne
allochtone sur l’unité massylienne albo-aptienne
supérieure et la lame à gypse du Miocène
affectée par des structures S/C. A l’embouchure
de l’oued Ben Azza, le chevauchement n’est
plus visible, en raison de l’état très mauvais des
affleurements et de l’urbanisation qui le masque
dans ce secteur. Toutefois, on peut démontrer son
existence, sur les deux rives, grâce à l’étagement
des terrasses, qui sont plus élevées sur le com-
partiment chevauchant sud-est que sur celles
du bassin. L’écart d’altitude avoisine les 50
mètres. Il traduit une surrection conséquente
des piémonts vis-à-vis du bassin limitrophe. La
disparition de l’unité gréso-micacée massylienne
va dans le même sens. Elle s’explique par une
avancée tout aussi importante, en direction du
nord-ouest, des unités tectoniques qui la sur-
montent. L’ensemble de ces faits constitue un
faisceau d’arguments convergeant qui suggère
que le chevauchement, décrit dans le secteur
nord-est, se prolonge sous la ville de Blida.

La cartographie des affleurements des


Fig. 8 - Chevauchement à vergence nord-ouest
témoins de Miocène à gypse entre l’oued Ben
des terrains du Gréso-Micacé sur une ancienne Azza et la localité de Derdara (fig. 5a), montre
terrasse alluviale quaternaire. que cette formation varie considérablement en
NW-verging thrust of the «Gréso-Micacé» on an épaisseur : de quelques dizaines de mètres (∼
ancient Quaternary alluvial terrace.
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LA FAILLE POST-ASTIENNE DE BOUINAN – SOUMÂA (RÉGION DE BLIDA, BORDURE SUD DU BASSIN DE LA MITIDJA, ALGÉRIE) :
EXPRESSION NÉOTECTONIQUE ET IMPLICATION DANS L’ÉVALUATION DE L’ALÉA SISMIQUE.

Fig. 9 - Miocène à gypse très déformé (structures S/C encadrant des sigmoïdes indiquant des transports en
direction du nord-est) dans la lame en base de nappe du flysch massylien (aval de l’oued Sidi Aïssa).
(a) Vue générale à l’affleurement et (b) vue de détail, dans le plan XZ de la déformation.
Strongly deformed gypsum-bearing Miocene (S/C structures surrounding sigmoids indicating
transports towards the north-east) at the base of the Massylian flysch nappe (downstream of the
oued Sidi Aïssa). (a) General view of the outcrop and (b) detail view, in the XZ deformation plane.

100 mètres) au voisinage de l’oued Ben Azza, elle mi-pente, en direction de la base de la nappe
passe vers le sud-ouest, en direction de Derdara, à maurétanienne. Les petits affluents de l’oued
plusieurs centaines de mètres (300 à 400 El Kebir, qui coulent sur les piémonts blidéens,
mètres). Aussi, à cet égard, force est d’admettre les érodent et les entaillent suffisamment
qu’elle est soit plissée, soit tectoniquement par endroits pour permettre de voir en sec-
dédoublée. Dans les deux cas, sa variation tions transversales qu’elles sont ondulées
d’épaisseur traduit des transports importants, par des plis, ou « gondolements », d’axes NE-
toujours en direction du nord-ouest, compatibles SO, parallèlement à la direction générale de la
avec les mouvements dégagés à partir des chaîne.
structures S/C dans la localité de Sidi Aïssa.
A l’embouchure de l’oued Chiffa, sur la rive
Vers le sud-ouest, entre Bouarfa et l’oued droite, des terrasses alluviales plissées et
Chiffa, la lame de Miocène à gypse est partiel- suspendues à environ 20 mètres au-dessus du lit
lement recouverte par les dépôts alluvionnaires de l’oued peuvent être observées. Cette position
quaternaires du bassin de la Mitidja (fig. 5a). suggère leur implication dans les mouvements
Ces alluvions sont bien exposées sur les falaises épirogéniques récents et peut s’expliquer par le
qui bordent les deux rives de l’oued El Kebir, qui jeu inverse de la faille de Bouinan – Soumâa
circule ici en direction du nord-ouest. Leur (fig. 10). Les dépôts alluvionnaires sont en plus,
épaisseur visible avoisine les 50 mètres. Celle- à l’avant du front de chevauchement majeur,
ci augmente très vraisemblablement en direc- affectés par de nombreuses failles inverses et
tion du centre du bassin, vers le nord, mais se des déformations souples, compatibles avec les
réduit peu à peu vers le sud, pour disparaître à mouvements épirogéniques évoqués plus haut.

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Fig. 10 - Terrasse alluviale quaternaire surélevée au-dessus du lit de l’oued Chiffa par le jeu inverse
de la faille de Bouinan – Soumâa.
Quaternary alluvial terrace raised above the Oued Chiffa by the reverse motion
of the Bouinan – Soumâa Fault.

6. LES ACCIDENTS TRANSVERSES sur le front des nappes en le décalant vers


l’arrière ou vers l’avant selon les compartiments
La faille active de Bouinan-Soumâa est «décou- considérés. Ils affectent de la même manière la
pée» par des accidents transverses, orientés au- faille active de Bouinan-Soumâa, mais pas de
tour de trois directions principales : nord-sud, façon aussi évidente. Leur disposition suggère
NE-SO et NO-SE (fig. 6). Les minéralisations à qu’ils ont eu des jeux antérieurs au Néogène,
baryte qui leurs sont associées suggèrent qu’ils vraisemblablement au cours de la mise en place
sont suffisamment profonds pour avoir permis la des nappes, mais ont rejoué au cours de la
circulation, depuis des profondeurs importantes, tectonique active récente du Quaternaire.
des fluides hydrothermaux chargés de cette
minéralisation. Ces accidents ont également servi La présence de ces accidents permet d’entre-
de guides pour le réseau hydrographique (oueds), voir l’hypothèse selon laquelle la faille active de
qui entaille profondément les piémonts blidéens. Bouinan – Soumâa serait segmentée en plusieurs
tronçons dont la longueur, et par conséquent la
Les plus importants accidents transverses surface, ne serait pas suffisamment importante
ont été observés dans les secteurs de l’oued El pour générer des séismes de forte magnitude. Il
Mehalla (de direction N150°E), de l’oued Bou est cependant trop hasardeux et précoce de les
Chemala (N040°E), de Sidi Aïssa (N150°E) et interpréter en ce sens, en l’absence de données
de l’oued Chiffa (N020°E) (fig. 11). Ils agissent géophysiques plus détaillées.
89

LA FAILLE POST-ASTIENNE DE BOUINAN – SOUMÂA (RÉGION DE BLIDA, BORDURE SUD DU BASSIN DE LA MITIDJA, ALGÉRIE) :
EXPRESSION NÉOTECTONIQUE ET IMPLICATION DANS L’ÉVALUATION DE L’ALÉA SISMIQUE.

Fig. 11 - Exemple d’accident transversal : la faille transversale (N150-80SO) de l’oued El Mehalla


(observable dans la carrière adjacente), qui affecte les niveaux pliocènes (Astien). (a) Vue générale et
(b) vue de détail du plan (miroir) de la faille.
Example of transverse fault: the transverse fault (N150-80SW) of the Oued El Mehalla (visible in
the adjacent quarry), which affects the Pliocene deposits (Astian). (a) General view and (b) detail
view of the fault plane (slickenside).

7. IMPLICATION DANS L’ALÉA Celles-ci correspondent à des relations empiri-


SISMIQUE : ESTIMATION DE LA ques liant la magnitude de moment sismique Mw
MAGNITUDE MAXIMALE POUVANT à la longueur, la largeur et la surface du plan de
ÊTRE GÉNÉRÉE PAR LA FAILLE DE rupture. Ces relations se présentent sous la
BOUINAN-SOUMÂA forme de :
Pour l’estimation de la magnitude maximale Mw = a + b × log (K) (± Δ)
pouvant être produite par la faille de Bouinan –
Soumâa, nous avons utilisé les lois d’échelle où a et b correspondent à des coefficients
développées par Wells et Coppersmith (1994). variant suivant la nature de la faille considérée

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(inverse, normale ou décrochante); K à ses Elle constitue un élément structural néotectoni-


caractères géométriques (longueur et surface); que majeur de la région de Blida, auquel on peut
et Δ à l’écart-type (Wells et Coppersmith, 1994). rattacher toute ou une partie de l’activité sismi-
La faille de Bouinan – Soumâa est, rappelons- que qui caractérise ce secteur, contrairement
le, inverse, d’orientation NE-SO et plongeant aux travaux antérieurs qui l’attribuaient plutôt à
d’environ 55° vers le sud-est. Sa longueur est la faille décrochante sénestre d’Ouled Yaïch –
d’environ 25 km, que nous considérons continue Bouinan (Boudiaf, 1996). En outre, notre analyse
et non segmentée. montre qu’il ne s’agit pas d’un accident ancien,
de type faille normale, qui aurait participé au
Sa largeur peut être estimée d’après la formule : Miocène à l’effondrement du bassin de la Miti-
Largeur = Profondeur / sin(á ), où á est le dja, comme le pensaient Glangeaud et al. (1952).
plongement de la faille (moyenne de 55°). La nature et l’importance des déformations
qu’elle induit dans les dépôts du Pliocène en
En considérant une profondeur variant entre font plutôt un front de chevauchement actif,
10 km et 20 km (correspondant à l’épaisseur qui s’étend dans la direction NE-SO, sur environ
estimée de la croûte sismogène du Nord de 25 km, depuis l’oued El Had à l’est jusqu’aux
l’Algérie), on obtient respectivement des lar- gorges de l’oued Chiffa à l’ouest. Il s’agit d’un
geurs de 12 km et 24 km, et des surfaces de 300 accident inverse à vergence nord-ouest, plon-
km² et 600 km². geant d’environ 50° à 60° vers le sud-est. Il est
fort probable que ce front soit encore plus
La relation entre la magnitude de moment et la étendu et devrait être recherché vers le nord-
longueur de rupture dans le cas de la faille de est, en direction de Khemis el Khechna, et vers
Bouinan – Soumâa est de : le sud-ouest, aux environs d’El Affroun.

M = 5 + 1.22 log (25 km), d’où M = 6.7 (± 0.28) Plusieurs accidents transverses nord-sud,
NE-SO et NO-SE « découpent » cette faille,
La relation entre la magnitude de moment et la suggérant qu’elle soit segmentée. Toutefois, en
surface de rupture est de : l’absence de données géophysiques complémen-
taires, qui permettraient de mieux trancher à ce
M = 4.33 + 0.90 log (300), d’où M = 6.56 (± sujet, nous avons préféré ignorer ce fait – de
0.25) pour une surface de 300 km². façon préliminaire – pour l’estimation de la
magnitude maximale pouvant être générée par
M = 4.33 + 0.90 log (600), d’où M = 6.83 (± cette faille. Pour les dimensions considérées
0.25) pour une surface de 600 km². (pendage de 55°SE, longueur de 25 km, largeur
de 12 et 24 km, surface de 300 et 600 km²),
Ainsi, les résultats des opérations précédentes celle-ci peut produire des séismes d’une magni-
révèlent que la faille de Bouinan–Soumâa tude maximale Mw de 7. Les forts séismes
pourrait générer des séismes d’une magnitude historiques qui se sont produits dans ce secteur
maximale Mw de 6.83 + 0.25 = 7. montrent que cette valeur est loin d’être
exagérée.

Les dimensions adoptées, en particulier le


8. DISCUSSION
plongement du plan de faille, sont en accord
La faille de Bouinan–Soumâa souligne l’escar- avec celles des principales failles actives
pement qui limite le pied des piémonts blidéens décrites en Algérie du Nord. En effet, les données
de la bordure méridionale du bassin de la Mitidja. sismologiques indiquent que les grands séismes
91

LA FAILLE POST-ASTIENNE DE BOUINAN – SOUMÂA (RÉGION DE BLIDA, BORDURE SUD DU BASSIN DE LA MITIDJA, ALGÉRIE) :
EXPRESSION NÉOTECTONIQUE ET IMPLICATION DANS L’ÉVALUATION DE L’ALÉA SISMIQUE.

d’Algérie du Nord se sont produits sur des fail- 9. CONCLUSION


les inverses plongeants entre 40° et 70°, à une
Nos investigations géologiques de terrain ont
profondeur de 15 à 18 km (Yielding et al., 1989).
permis de mettre en évidence une importante
Ceci est appuyé par les données empiriques sur
faille post-astienne probablement sismogène,
des failles inverses ayant produit des séismes
marquant la limite méridionale du bassin de la
modérés à forts (M > 5.5) en contexte tectonique
Mitidja avec les piémonts des massifs de Blida.
de collision (cas de l’Algérie du Nord) qui indi-
Cette structure, que nous avons désignée par
quent que les angles de plongement se trouvent
« faille de Bouinan–Soumâa », mérite une
dans un intervalle de 50° à 55° (Sibson et Xie,
attention particulière; ses caractéristiques géo-
1998).
métriques précises, son extension latérale et en
profondeur, sa relation avec la faille de Bou-
Si l’on tient compte de la disposition carto- merdès, son implication dans la géodynamique
graphique de la faille de Bouinan – Soumâa, le récente et actuelle du bassin de la Mitidja…
long de la bordure sud du bassin de la Mitidja, on sont autant de questions encore non résolues
s’aperçoit qu’elle constitue le prolongement natu- sur lesquelles devront se pencher les futures
rel, en domaine continental, de la faille marine études géologiques (y compris paléosismologi-
ayant causé le séisme de Boumerdès du 21 mai ques) et géophysiques. Cela permettra une meil-
2003, tel que l’ont déjà suggéré plusieurs études leure évaluation de son potentiel sismogène et
(Bounif et al., 2004; Yelles et al., 2004; de sa contribution dans l’aléa sismique de cette
Meghraoui et al., 2004; Semmane et al., 2005; région. Les enjeux sont importants, puisqu’ils
Belabbes, 2008; Ayadi et al., 2008). En concernent directement la sécurité des grandes
considérant ce fait et les similarités existant villes de l’Algérois, comme Blida et Alger.
entre les deux failles de Boumerdès et de
Bouinan – Soumâa (orientation NE-SO, plonge- Remerciement : Ce travail s’inscrit dans le cadre du
ments sud-est, magnitudes Mw comparables), projet de coopération scientifique de type CMEP (N°
on peut considérer qu’elles constituent deux 07MDU712) entre le Centre de Recherche en Astronomie,
segments, l’un en mer et l’autre sur le continent, Astrophysique et Géophysique d’Alger, Algérie, et l’Ecole
et Observatoire des Sciences de la Terre de Strasbourg,
d’une même fracture qui s’étend, au moins, France. Les auteurs tiennent à remercier cordialement
depuis l’oued Chiffa au sud-ouest jusqu’au large Monsieur B. Bayou (Directeur de recherche, CRAAG) et
de Cap Djinet au nord-est. Les segments de Monsieur J.-L. Chatelain (Directeur de recherche, IRD,
Menaceur – Sidi Yahia, de Hadjout – Meurad et Grenoble) pour leurs corrections pertinentes et détaillées
du manuscrit et leurs conseils avisés pour son amélioration.
d’Oued Djer – Lalla Aïcha (Boudiaf, 1996),
Les discussions que nous avons eues avec Monsieur D.
appartiendraient probablement eux aussi à cette Machane (CGS, Alger) ont été exploitées avec beaucoup
rupture et constitueraient son extension occi- de profit.
dentale.

Enfin, si deux ou plusieurs segments se rom- BIBLIOGRAPHIE


pent à l’occasion d’un séisme majeur, comme
A IT H AMOU , F. 1987. Etude pétrographique et géo-
ce fut le cas dans celui de Boumerdès (Yagi,
chimique du volcanisme d’âge miocène de la
2003; Bounif et al., 2004; Yelles et al., 2004; région de Hadjout (Ouest algérois). Thèse de
Delouis et al., 2004; Meghraoui et al., 2004; Magister, U.S.T.H.B, Alger, 222 p.
Ayadi et al., 2008), il est à craindre des
magnitudes encore plus fortes que celle estimée A MBRASEYS , N.N. AND V OGT , J. 1988. Material for the
dans ce travail pour le seul segment de Bouinan– investigation of the seismicity of the region of
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