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La shear zone aurifère d’Açdif (Boutonnière de Zenaga, Anti-

Atlas central, Maroc): Nouvelles données pétro-structurales et


géochimiques

ABSTRACT:

Le gisement aurifère d'Açdif est situé dans la boutonnière de Zenaga (Anti-Atlas


central), à environ 120 km au sud-ouest de la ville d’Ouarzazate. Il comporte des
minéralisations aurifères liées à une zone de cisaillement (ZCS) affectant les formations
métamorphiques et magmatiques du socle éburnéen. Il montre principalement une alternance
de micaschistes, de gneiss oeillés et d’orthogneiss. Cet ensemble cristallophyllien est intrudé
par des roches magmatiques de type granodiorite. Il s’agit des granitoïdes d’Azguemerzi,
affectées localement par les effets de la déformation éburnéenne (Ennih et al. 2001).
Ultérieurement, ces faciès sont recoupés par un réseau de dykes basiques, qui montrent une
variété de roche allant des microgabbro-dolérite à la diorite quartzifère. La cartographie
détaillée, les observations pétro-minéralogiques et la géochimie des éléments majeurs et
traces de ces formations magmatiques (granodiorite et dykes basiques), suggèrent une mise en
place pénécontemporaine de ces faciès avec un processus évolutif contrôlé par la
cristallisation fractionnée d’un même magma des tholeites continentales, dont la composition
chimique est comparable à celle des MORB enrichies (EMORB). Ces tholeites continentales
sont liées à un contexte tectonique distensif qui aurait affecté la boutonnière de Zenaga
antérieurement aux plissements panafricains.

Keywords: Granitoïdes, dyke basique, tholeites continentales, Açdif, Zenaga, Anti-Atlas


1. INTRODUCTION

Le craton ouest africain (WAC) préserve plusieurs socles paléoprotérozoïque (Bleeker,


2003), (supercontinents) qui abritent un nombre important d’intrusions magmatiques de
nature et âge différents. Ces formations magmatiques affleurent dans plusieurs boutonnières
de l’Anti-Atlas. La boutonnière de Zenaga, située au sud de l’accident majeur de l’Anti-Atlas
(AAMF), en abrite une partie des plus anciennes. Cette partie du craton ouest africain, restée
stable depuis la fin du Protérozoïque inferieur (Leblanc, 1981), est bordée par l’arc
panafricain au Nord (Saquaque et al. 1989) et par des affleurements éburnéens au Sud. Le
paléoprotérozoïque de cette boutonnière comprend des schistes, des gneiss et des migmatites
supracrustaux stratifiés, appellés Complexe de Zenaga (Choubert, 1963). Il s’agit d’anciennes
formations volcano-sédimentaires métamorphisées qui sont intrudées par diverses roches
plutoniques, principalement des granites et des granodiorites. Les datations qui ont été
réalisées sur le massif de Zenaga attribuent ces intrusions à l’orogenèse éburnéenne. Les
massifs granitiques ont été datés par Thomas et al. (2002), sur la Tonalite d'Assourg (2037 ± 7
Ma), la granodiorite d'Azguemerzi (2032 ± 5 Ma) et le granite de Tazenakht (Tamazzarra)
(2037 ± 9 Ma). Kouyaté et al. (2013) relie ces granites à l'événement d'extension de la mise en
place de l'essaim des dykes basiques, datée à 2004 ± 2 Ma.

L’ensemble de la boutonnière est affecté par une tectonique cassante qui a permis sa
dislocation et l’injection d’un réseau de dykes et filons basiques le long de fractures
subverticales (Horrenberger 1973). Ces dykes basiques sont considérés comme des tholeiites
continentales (Hafid et al. 2001). Elles sont comparables avec d’autres dykes de même âge
dans d’autres boutonnières de l’Anti-Atlas (Tagragra d’Akka, Iguerda-Taïfast et Agadir
Melloul) (Youbi et al. 2013). Les datations absolues récemment réalisées sur les différents
types de dykes basiques de la boutonnière de Zenaga, montrent une variation d’âges, allant de
2043Ma à 887Ma (Kouyaté et al. (2013) ; Youbi et al 2013). L’étalement des âges de ces
formations sur une période aussi longue (2043Ma - 887Ma), interroge sur la mise en place de
ces dykes. Le présent travail, fourni de nouvelles données pétrographiques, structurales et
géochimiques de ces formations magmatiques dans le secteur d’Açdif (Sud-Ouest de Zenaga)
qui permettront de contribuer à une meilleure compréhension du contexte géodynamique de
la mise en place des granitoïdes et les dykes basiques de la boutonnière de Zenaga.
2. CONTEXTE GEOLOGIQUE

La shear zone d’Açdif, compte parmi les gisements les plus aurifères de la boutonnière de
Zenaga, avec une réserve minérale de l’ordre de 500 000 tonnes à 1,20 ppm Au (Managem
group, 2016). Elle est située dans le domaine de l’Anti-Atlas marocain qui fait partie de la
bordure nord du craton ouest-africain (WAC) (Fig.1). La géologie de la boutonnière de
Zenaga est formée principalement par un socle paléo-protérozoïque, à micaschistes, gneiss et
migmatites, nommé complexe de Zenaga (Choubert, 1963) (Fig.2). Cet ensemble est intrudé
par des intrusions granitiques d’âge éburnéen. Il s’agit principalement de la granodiorite à
texture porphyroïde d'Azguemerzi (U-Pb sur zircon/2032 ± 5 Ma) et le monzogranite de
Tazenakht (U-Pb sur zircon/2037 ± 9 Ma) (Thomas et al. 2002). Ultérieurement, l’ensemble
de ces formations paléoprotérozïques et leurs couvertures calcaro-quartzitique (Groupe de
Taghdout) d’âge néoprotérozïque sont recoupés par un réseau de dykes et sills basiques de
nature doléritique à gabbroïque (Hafid et al. 2001 ; cette étude). Thomas et al. (2004) a
considéré cet ensemble parmi la suite d’Ifzwane. Il se regroupe en deux directions majeurs :
N-S à NW-SE et NE-SW à E-W (Hafid et al. 2001) (Fig.2). Les datations récentes réalisées
sur ce magmatisme par Youbi et al. (2013) et Kouyaté et al. (2013) ont donné un âge de 1734
± 5 Ma par la méthode U–Pb sur la baddeleyite. Cette activité magmatique basique, se
manifeste également dans les boutonnières de Bas Draa et Tagragra d’Akka (Ikenne et al.
1997 ; El Bahat et al. 2013), Agadir Melloul (Hafid et al. 1998) et Iguerda-Taïfast (Youbi et
al. 2013). L’ensemble des études effectuées sur ce magmatisme (Hafid et al. 1999 ; Hafid et
al. 2001, Thomas et al. 2004, Youbi et al. 2013) confirme son caractère bimodal et son affinité
de tholeïtes continentales (Hafid et al. 2001) en relation avec une phase tectonique distensive
pré-panafricaine qui a affecté la boutonnière de Zenaga et le carton ouest africain (Caby,
1978 ; Black et al. 1979 ; Dupont et al. 1987 ; Castaing et al. 1994).

Structuralement, les formations paléo-protérozoïques de Zenaga (granites et leurs encaissants


métamorphiques) sont affectées par deux orogenèse principales : l’orogenèse éburnéenne et
panafricaine qui se manifestent par des phases de déformations D1, D2 et D3. La phase D1 est
rattachée à l'orogenèse éburnéenne, alors que la phase D2 en régime cisaillant sénestre et la
phase D3 de crénulation, correspondent à l'orogenèse panafricaine. Cette dernière s’exprime
par une schistosité de flux et une foliation régionale, associée localement à des mylonites.
Ceci, est le résultat d’un cisaillement sénestre dominant, qui a affecté la bordure nord du
craton ouest africain (Ennih et al. 2001 ; Saidi et al. 2002).
La dépression de Zenaga est considérée parmi les boutonnières de l’Anti-Atlas qui ont
enregistré l’histoire complète des orogenèses éburnéenne et panafricaine (Choubert, 1963).
Les déformations tectoniques éburnéennes ont été mises en évidence sous forme de trois
phases tectoniques (Ennih et al. 2001). La première phase de déformation (D1), montre une
direction subméridienne et affecte le socle mica-schisteux. Durant cette phase, la foliation
(S1) est plus au moins parallèle à la stratification S0 (Ennih et al. 2001) (Photo A, B). La
deuxième phase de déformation (D2) de direction NE-SW est considérée comme la phase
éburnéenne principale, elle s’est manifestée par l’apparition d’une nouvelle foliation et des
orthogneiss (Ennih et al. 2001). Dans le socle, elle s’exprime sous forme d’une schistosité de
flux pénétrative S2, de direction proche à N130° E avec une vergence vers le SW (Photo A,
Figure 9). La dernière phase éburnéenne (D3) s’exprime dans la boutonnière de Zenaga par
une migmatisation localisée dans la granodiorite d’Azguemerzi (Ennih et al. 2001). Quant à la
déformation panafricaine, elle s’est manifestée dans la boutonnière de Zenaga par trois phases
principales (Ennih et al. 2001). La phase transpressive (D1) de direction NNE SSW est
documentée au Nord de la boutonnière, et dans les granites de Tazenakht, par le
développement des mylonites et des ultramylonites de direction générale de la foliation
N125°- N140° moyennement pentées vers le SW avec une linéation SSW. Durant cette phase,
des dykes de dolérites de directions NE-SW recoupent l’ensemble des formations géologiques
(Ennih et al. 2001). La phase (D2) est une phase compressive de direction subméridienne.
Cette phase est responsable de l’apparition des migmatites et des porphyroblastes de feldspath
potassique en escalier, dans les granites ainsi que les formes de boudinage documentées au
niveau du grand filon de quartz de Tifri lié au granite de Tazenakht (Ennih et al, 2001). La
troisième phase (D3) est caractérisée par une schistosité de crénulation à axe subhorizontal.
Elle est synchrone de la mise en place de granite et des rhyolites tardi-panafricaines, (granite
de Sidi El-Hossein et les rhyolites au Nord de Tazenakht) (Ennih et al. 2001).
3. MATERIALS AND METHODS

Les travaux de terrain consistaient en une cartographie géologique, levés de sondages


et échantillonnage des roches des différents faciès magmatiques et métamorphiques.
L’échantillonnage a concerné les roches encaissantes de la minéralisation, aussi bien les dykes
basiques, les intrusions magmatiques que les roches métamorphiques. L’étude pétrographique
et microscopique a été réalisée sur quatre-vingt-dix lames minces effectuées sur les
échantillons de surface et de forage, au niveau du département géologie de la faculté des
sciences (Université Moulay Ismail Meknès). Dix échantillons de roches fraîches ont été
préparés et analysés pour les multi-éléments (Majeurs, traces et REE), au niveau du Centre de
recherche de l'Académie russe des sciences (Novosibirsk, Russie). D’autres échantillons (au
nombre de 14) ont été préparés et analysées au laboratoire du centre de recherche Reminex
(Managem group, Maroc). Les principaux éléments majeurs ont été analysés par
Spectrométrie de fluorescence X (XRF), tandis que les éléments traces et terres rares (REE)
ont été analyséspar la spectrométrie de masse à plasma à couplage (ICP-MS).

4. RESULTS

4.1. Petrography and lithology

La zone de cisaillement (ZCS) d'Açdif est encaissée dans les formations magmatiques
et métamorphiques constituant le socle paléoprotérozoïque de la boutonnière de Zenaga. Les
travaux de cartographie géologique ont permis de couvrir une bonne partie du district du
gisement d'Açdif, et l'élaboration d'une carte géologique détaillée (Fig. 3). C’est ainsi qu’on a
pu distinguer plusieurs faciès lithologiques :

Orthogneiss: Roche de couleur grisâtre à noirâtre avec des phénocristaux de quartz, feldspath
potassique, biotite et grenat. Ce dernier, présente des cristaux porphyroblastiques arrondis, de
taille millimètres de (Fig. 4, Photos A et B). Sur certains affleurements, la roche montre une
nette foliation avec un litage métamorphique (Fig. 4, Photos A et B). Au microscope, les
orthogneiss, montrent une paragenèse formée par i) quartz : dont on distigue 2 types : quartz 1
(Qz1), qui s’exprime en inclusions ovales associées à des grains de biotite dans le grenat qui
le corrode (Fig 4, Photos C et G). Quartz 2 (Qz2), présente une texture de recristallisation (Fig
4, Photos, C, D, E, F et H) avec extinction roulante observée sur certains grains. ii) Les
plagioclases montrent une texture granoloblastique avec des figures de recristallisations. Ils
sont fortement altérés en séricite, ce qui rend leur identification difficile. Localement, ils
montrent des macles polysynthétiques (Fig 4, Photo E. iii) Les grenats sont de forme
porphyroblastiques avec une texture poeciloblastique. Ils comportent des inclusions ovales de
quartz et de biotite (Fig 4, Photo C et G) et montrent deux formes : une arrondie, indiquant
une formation syn-tectonique, l’autre aplatie signifiant une déformation plus importante, avec
une orientation parallèlement à l’axe de la foliation (Fig 4, Photos D et H). Dans certains cas,
les grenats semblent complètement détruits, ne laissant que quelques reliques d’un
porphyroblaste qui a été désagrégé par la déformation. Des grains de biotite, de muscovite, de
zircon et de minéraux opaques sont présents accessoirement dans ce faciès (Fig 4, Photos F, G
et H). La biotite est exprimée soit sous forme d’inclusions dans les grenats, soit sous forme de
petites paillettes allongées le long des plans de foliation. Les minéraux opaques correspondent
essentiellement à des sulfures et à des oxydes de fer.

2- Granodiorite d’Azguemerzi, de couleur sombre à l'œil nu, elle présente une texture
grenue bien cristallisée (Fig 5, Photo A). Microscopiquement, ce faciès montre une
intense altération phylliteuse matérialisée par de la séricite et de la muscovite. La
texture est porphyrique composée de phénocristaux de plagioclases, quartz, feldspaths
potassique. Les plagioclases sont séricitisés et les quartz sont déformés et présentent
une extinction roulante (Fig 5, Photos B, C et E). Ils sont également présents dans les
espaces interstitiels en petits cristaux xénomorphes. Les feldspaths potassiques sont
assez abondants au contact des plagioclases (Fig 5, Photos C). De rares cristaux
d’hornblende verte sont présents dans ce faciès (Fig 5, Photo F). Accessoirement, du
zircon et des micas sont reconnaissables dans ce faciès (Fig 5, Photos B et D).
3- Microgabbro-Diorite quartzique, ces faciès font partie de la suite d'Ifzwane, et se
présentent sous forme d’un réseau de dykes de différentes directions. Cette roche
montre une évolution centripète d'un faciès mafique vers un faciès quartzo-dioritique .
La partie mafique de ce faciès montre qu'il s'agit d'un microgabbro composé de : i)
Plagioclases, présents en grandes lattes aciculaires et reconnaissables par leurs macles
polysynthétiques typiques. Certaines sections de ce minéral, montrent un début
d'altération (séricite et épidote) (Fig. 6, Photos C et F) ; ii) Des clinopyroxène,
présentant un fort relief et une extinction oblique nette. Les cristaux apparaissent soit
en plaques xénomorphes remplissant les espaces interstitiels entre les lattes de
plagioclase, soient automorphes d'assez grande taille et montrent une extinction
oblique par rapport à la trace commune des clivages. Les sections de ce minéral
montrent souvent une altération en chlorite et/ou amphiboles actinotes (Fig 6, Photos
B, C et D) ; iii) l’amphibole, abondante, montre des cristaux automorphes avec clivage
typique. Elle résulte souvent de l'altération des pyroxènes (Ouralitisation).
Accessoirement, on note la présence de rares grains de biotite en agrégats souvent
associés à des minéraux opaques. La partie évoluée de ce faciès s'exprime en diorite
quartzique, elle correspond à un faciès porphyrique, de couleur sombre bien cristallisé
avec une texture grenue. Elle (diorite quartzique) présente une importante altération
phylliteuse matérialisée par des chlorites et des séricites (Fig. 7, Photo A). Dans la
zone de cisaillement, ce faciès est intensément déformé et présente un aspect de
protomylonite (début d’une gneissification), avec une alternance de lits clairs et lits
foncés. Microscopiquement, il est composé de : i) Feldspath potassique de type
orthose, reconnu par ses très fréquentes macles de Carlsbad ii) Plagioclase, avec une
taille inférieure à 3 mm. Généralement altéré en séricite (Fig. 7, Photos C et E). Les
plus gros grains de ces plagioclases, contiennent des inclusions d'amphibole, biotite,
épidote, chlorite et d'apatite ; iii) Amphibole, plus abondante et montre des cristaux
automorphes. Il s'agit d'une amphibole verte de type hornblende (Fig. 7, Photo E) ; iv)
Quartz, de taille et forme variables, souvent sous forme de grains xénomorphes qui
cimentent les espaces intergranulaires (Fig. 7, Photo B). De petits grains de zircon,
biotite, apatite, chlorite, calcite et magnétite sont couramment présents.
4- Dolérite, roche à grains fins sombres et d'aspect compact (Fig. 8, Photo A). La
composition minéralogique de cette roche est constituée par des plagioclases,
pyroxènes et des oxydes de fer (opaques) (Fig. 8, Photos B, C et D). Au microscope,
elle montre un faciès plus ou moins altéré dans lequel apparaissent les lattes de
plagioclase qui constituent une partie importante du volume de la roche. Ils sont
souvent altérés et remplacés par de la séricite. Les pyroxènes, souvent en reliques, sont
transformés en amphiboles et en chlorite. .
4.2. Tectonic

A l’échelle du district minier d’Açdif, l’analyse structurale et microstructurale durant les


travaux de cartographie géologique, levés des sondages carottés et les observations
microscopiques, ont permis d’identifier plusieurs événements de déformations ductile et
cassante. Chronologiquement, on distingue d’une manière générale Une schistosité de flux
pénétrative (S1) (Fig.1) (Photo A, B) affectant le socle mica-schisteux. Elle a une direction
N65 à N85° avec des pendages forts, de l’ordre de 65° à 80 à vergence NW et souvent
parallèle à la stratification (S0), matérialisée par des niveaux quartzo-feldspathiques de
puissance centimétrique (Photo B). Au microscope, elle est marquée par la cristallisation de
fines paillettes de micas blancs, séricite et de chlorite (Photo F).
 Une schistosité de fracture (S2) de direction N 15° à N 180° à pendage subvertical de
l’ordre de 70° à 85°E. Cette phase affecte aussi les structures à quartz blanc-laiteux
tardivement développé dans le secteur (Fig 3).
Ces deux phases de schistosités (S1 et S2), correspondant respectivement aux phases D1 et
D2, sont en conformité avec celles de l’orogenèse éburnéennes décrites précédemment par
Ennih et al. (2001) et Choubert (1963) dans la boutonnière de Zenaga.
Ultérieurement, le secteur est affecté par les événements panafricains, donnant
naissance à la mise en place des dykes de roches basiques (Dolérites et micro-gabbros) et le
développement des zones de cisaillements. Cette phase correspond à la phase D1 panafricaine
décrite par Ennih et al. (2001). Au niveau de la carrière d’exploitation minière du gisement
d’Açdif, la zone de cisaillement est matérialisée par un couloir d’extension kilométrique,
d’épaisseur métrique, de direction globale N75° à N80° et à pendage fort, 75°N. Les plans de
failles portent des stries et des gradins d’arrachements témoignant d’un mouvement
décrochant dextre (Photo E, J). L’intensité de la déformation affectant le socle schisto-
gneissique, augmente de plus en plus vers le cœur de la shear zone en donnant naissance à une
forte mylonitisation des roches encaissantes (Photo G). La zone est jalonnée également par
des structures de quartz blanc et des dykes basiques (Fig 1)
Microscopiquement, plusieurs structures et microstructures de déformation montrent
le caractère ductile et cisaillant du couloir minéralisé. Parmi ces structures, on peut citer : les
ombres de pression (Photo I), les mylonites ou tectonites et les fentes de tensions (Crack-Seal)
(Photo C, H). Le boudinage des veines de quartz dans les directions globales de la schistosité
S1 est également observé (Photo K). Cet évènement est dû probablement à des mouvements
compressifs rattachés à la phase panafricaine (D2).
Quant à la déformation cassante, elle se traduit par des zones de brèches à quartz et
carbonates et des failles tardives qui affectent localement la zone du cisaillement principal
(Fig 1, Photo D). Cette phase correspondrait à la phase panafricaine tardive et pourrait être le
moteur des remobilisations in- situ de la minéralisation, qui s’accompagnent par la
précipitation et l’enrichissement en or.

4.3. Geochemistry

Afin de compléter les données de terrain et les résultats de l'étude pétrographique, une
étude géochimique a été réalisée à partir des éléments majeurs, des éléments traces et des
terres rares. Les résultats de l’analyse géochimique sont présentés dans les tableaux ci-
dessous.

4.3.1 Eléments majeurs et traces

La composition chimique des roches magmatiques du secteur d’Açdif montrent deux


grands ensembles E1 & E2 :

- Roches mafique et intermédiare (Ensemble E1) : représentées par les dolérites,


microgabbro et diorite quartzique. Ils montrent des teneurs variables en SiO2
(46.4 - 57.6 wt%), TiO2 (0.54-2.39 wt%), K2O (0.31-3,93wt%), Na2O (0.26-
9.23wt%).
- Roches felsiques (Ensemble E2) : représentées par la granodiorite dont les teneurs
en SiO2 (63.68-70.76 wt%), TiO2 (0.34-0.53 wt%), K2O (2.72-4.62 wt%), Na2O
(1.06-3.84 wt%).

Les projections des analyses chimiques dans les diagrammes TAS (Middlemost 1994) et
(Cox et al. 1979), et Zr/TiO2 - Nb/Y diagramme (Winchester et Floyd 1977) montrent deux
ensembles (E1 & E2) avec une variété de composition allant de basalte, y compris diorite, et
gabbro-diorite (Fig10, diagrammes A, B, C et D). Quant à l’ensemble E2, il occupe le
domaine des granodiorites et confirme les observations pétrographiques (Fig10, photos A, B,
C et D). Les dykes de l’ensemble E1 sont caractérisés par des valeurs moyennes en silice qui
varient de 46.40 à 57.60 wt % depuis le microgabbro-dolérite jusqu’à la diorite. Les teneurs
en MgO sont faibles et diminues légèrement des microgabbros (6.2 wt%) à la diorite
quartzique (5.4 wt%). Le rapport Mg* varie de 41 pour les microgabbro-dolérite à 33 pour la
diorite quartzique. Ces faibles valeurs sont accompagnées par une chute des teneurs en
éléments en traces de transition, notamment en chrome et en nickel (Fig. 11). Les faibles
rapports en Mg* ont les caractéristiques des magmas ayant évolué par cristallisation
fractionnée (Perfit et al. 1980). Le CaO diminue progressivement des microgabbro-dolérites
(6.08 wt %), à la diorite quartzique (4.40 wt %). Cette diminution s'accompagne d'une
élévation des teneurs en Na2O. Les teneurs en MnO sont faibles, mais significatives. Elles
sont relativement moins élevées dans le microgabbro et dolérite (0.22 wt %) et plus élevées
dans les microgabbro-diorites en atteignant les valeurs maximales (7.96 wt %) dans la diorite,
ce qui laisse penser que le comportement du manganèse aurait été contrôlé par la
différenciation magmatiques dans le cas de ces dykes. L’augmentation de Fe2O3, TiO2, Zr,
Hf, Sr et Th avec la diminution de MgO dans ces faciès peuvent être compatibles avec un
fractionnement précoce du plagioclase et du pyroxène par rapport aux autres phases
minérales. Cette appartenance est confirmée par l’augmentation des teneurs en Fe2O3 et TiO2
au cours de la différenciation (Fig. 11). Cette cristallisation précoce des plagioclases et des
pyroxènes par rapport aux oxydes ferro-titanés et du quartz est typique des roches de la série
tholeïtique.

Dans les diagrammes d’affinité chimique K2O vs SiO2 de Peccerillo and Taylor, (1976)
et le diagramme AFM (Irvine et Baragar 1971), (Fig12, A and B), on distingue deux entités
à caractères différents ; le premier ensemble correspond à la granodiorite d’Azeguermzi qui
est typiquement calco-alcaline à calco-alcaline hautement potassique, et le deuxième
ensemble révélant un caractère tholeïtique. Cette position du deuxième ensemble dans le
champ tholeïtique correspond aux dykes basiques d’Açdif (microgabbro, dolérite et diorite-
quartzique) (Fig12, photos A and B). L'application des diagrammes géochimiques La/10–
Y/15 – Nb/8 diagram (Cabanis + Lecolle 1989), Zr-Ti (Pearce 1982) and (Pearce et al.
1984) aux formations magmatiques d’Açdif montre que les dykes basiques s’inscrivent dans
le champ des basaltes intraplaques (Hafid et al, 2001) dans un contexte orogénique distensif
(Fig13, A and B ), alors que les granodiorites d’Azeguermzi occupe le champ des granites
d’arc dans un contexte de compression syn-collisionel (Fig13, A, B and C).

4.3.2. REE

Pour les dykes d’Açdif, l’allure des spectres des terres rares normalisées par rapport au
manteau primitif (Mc Donough and Sun 1995) (Fig. 14, A) ainsi que les valeurs du rapport
(La/Yb), sont identiques à ceux de la plupart des tholeïtes continentales (Bertrand et al. 1982 ;
Dupuy et Dostal, 1984 ; Dupuy et al. 1988 ; Vicat et al. 1996). Pour ce groupe de roche, il
montre des teneurs élevées en terres rare légères avec des rapports (La/Yb) = 3.34-6.08 et
(La/Sm) = 1.81-2.40 relativement élevées. Les diagrammes multi- élémentaires (Fig. 14,
photos B) où les éléments sont normalisés par rapport aux chondrites (Thompson et al. 1983)
sont réputés être efficaces pour la discrimination entre les sites géodynamiques de mise en
place des différentes séries tholeïtiques. Ils mettent bien en évidence le caractère tholeïtique
continental de ces roches (valeurs Nb/Y inférieures à 0.70 (0.26-0.42) (Winchester et Floyd,
1976). Les spectres des différents faciès (microgabbro, dolérite et diorite) sont similaires et
suggèrent une source commune de leurs magmas. Comme la plupart des tholeïtes
continentales, celles-ci se caractérisent par un enrichissement en éléments fortement
incompatibles (LILE) Rb, Ba, K, Th et terres rares légères, ainsi que par une légère anomalie
négative en Nb et une pente globalement négative du spectre.

Les spectres des terres rares de la granodiorite d’Azeguermzi, (Fig. 15, A) se caractérisent
par une anomalie en Eu moins prononcée (Eu*/Eu : 0.44 à 0.73, avec des teneurs globales en
terres rares plus élevées, (ΣREE : 166.6 – 318.6). Ils sont plus enrichis en LREE (LaN :
109.87 – 227.7) et plus fractionnés avec (LaN/LuN : 36.7 à 106.07). Les HREE montrent des
spectres plus plats (DyN/LuN : 1.46 – 3.46). La distribution multi-élémentaire (les terres rares
et quelques éléments majeurs), a été reportée, dans des arachnogrammes normalisés par
rapport aux ORG (Pearce et al. 1984). La granodiorite d’Azeguermzi montre une distribution
des éléments comparables à celles des roches à caractère calco- alcalin (Saidi et al. 2002) avec
des anomalies négatives plus prononcée en Zr (Fig. 15, photos B).

5. DISCUSSION ET INTERPRETATION

5.1. Structural control

L’ensemble des formations qui affleurent sur le secteur d’Açdif, ont subi plusieurs
événements tectoniques ayant affecté la région de l’Anti-Atlas. Ces événements se traduisent
par des déformations ductiles et cassantes.

Cependant, les anciens événements de déformations dans le secteur sont représentés


par une schistosité S1 pénétrative de direction global N65 à N70 parallèle à la stratification
S0. L’orthogneissification de la granodioritique d’Azguermezi peut être également liée à cet
événement ancien (Ennih et al, 2001). Cette déformation du socle Paléoprotérozoïque
appartient à l’événement orogénique éburnéen (Choubert, 1963).
Les structures de l’orogenèse panafricaine sont matérialisées par : i) La mise en place
des dykes de roches basiques de nature doléritiques et gabbroïques de direction NE-SW et
NW-SE. Cet événement est lié à une extension de la marge passive du carton ouest africain
(Hafid 1999, Hafid et al 2000) et à l’ouverture d’un bassin océanique dans la boutonnière de
Bouazzer (Le blanc, 1995 ; Saquaque, 1992) et dans la boutonnière de Siroua (Chaabane,
1991 ; El Boukhari, 1991 ; Admou, 2000).

ii) le développement de la zone de cisaillement dextre d’Açdif, de direction globale N75 à


N80, 75°N. Cette zone porte l’essentielle de la minéralisation aurifère du gisement, sous
forme d’inclusion dans la pyrite en dissémination dans la roche gneissique déformée ou dans
les veines de quartz. Le paroxysme de la déformation sur cette suture est marqué par le
développement des fabriques C/S, par une mylonitisation de la roche encaissante et des zones
à boudins dans les veines de quartz qui jalonnent la zone de cisaillement. La forme de boudin
est due probablement à des événements compressifs ultérieurs.

Quant aux événements tardifs de la déformation, sont marqués par un épisode cassant extensif
qui se traduit par des zones de brèches à quartz et carbonates. Cette phase peut provoquer des
remobilisations de la minéralisation, qui s’accompagnent de la précipitation et un
enrichissement en or.

5.2. Geochemical constraints

Les données géochimiques des dykes d’Açdif montrent plusieurs critères similaires à
ceux du MORB : CaO/TiO2 < 17 et Al2O3/TiO2 < 20 (Sun et Nesbit., 1978 ; et Sun et al.
1979), avec des teneurs élevées en titane correspondant à des rapports CaO/TiO2 (0.48) et
Al2O3/TiO2 (6.00 à 8.72). Les teneurs obtenues en Zirconium (108.06 à 343.74 ppm) et en
vanadium (109,70 à 462,23 ppm) sont également comparables de celles des basaltes de type
P-MORB et sont largement plus élevées que celles des tholeïtes d’arc (Sun et al. 1979 ; Le
Roex, 1981). Les rapports (Gd/Yb) et (La/Sm) varient respectivement de (1.82 à 2.30) et
(1.81à 2.35) et s’inscrivent dans la fourchette des valeurs des basaltes des différents MORB
(Sun et al. 1979 ; Le Roex, 1985). Les différents types de MORB sont discriminés par leurs
teneurs en éléments traces incompatibles. Par conséquent, les rapports Zr/Nb, Zr/Y et Y/Nb
sont très significatifs du caractère appauvri ou enrichi du manteau générateur (Sun et al.
1979). Les dykes d’Açdif présentent des rapports Zr/Y (3.27 à 12.77), Zr/Nb (13.55 à 33.24),
Y/Nb (2.35 à 5.55) et Ti/Zr (9.85 à 86.77). La comparaison entre ces valeurs montre qu’il
existe une grande similitude entre ces dykes et celles qui caractérisent les MORB (Zr/Y (3.9 à
7.9) et Ti/Zr (64 à 84) (Le Roex, 1981, 1985) (Marcelot et al. 1989; Sun et McDonough,
1989; Morata et al. 1997). Les analyses chimiques de la granodiorite d’Azeguermezi
confirment en général leur caractère intermédiaire (Tab. 2). Elle est enrichie en éléments
alcalins et se caractérise par des teneurs assez modérées en SiO2 (57.60 à 71.27 w%), les
teneurs en Fe2O3, MgO et TiO2 dépendent de l'abondance des minéraux colorés et du
plagioclase.

5.3. Contexte geodynamique

La granodiorite d’Açdif fait partie des intrusions granitiques d’Azguemerzi d'âge


paléoprotérozoïque (U-Pb sur zircon/2032 ± 5 Ma) et la monzogranite de Tazenakht (U-Pb
sur zircon/2037 ± 9 Ma) (Thomas et al. 2002). Ces granitoïdes sont comparable à ceux de la
boutonnière d’Ighrem (U–Pb zircon/2050± 6 Ma) (Aït Malek et al. (1998) ; la boutonnière de
Tagragra de Tata (U–Pb SIMS/2046± 8 Ma) (Walsh et al. 2002), la boutonnière de Tagragra
d’Akka (Pb–Pb évaporation /2049± 2 Ma) (Gasquet et al. 2004), la boutonnière de Kerdous
(U–Pb/2044± 2 Ma) (Barbey et al. 2004), boutonnière de Bas Drâa (U–Pb /2037± 37 Ma)
(Hawkins et al. 2016) et la boutonnière de Sirwa (U–Pb SIMS /2045± 10 Ma) (De Beer et al.
2000, Thomas et al. 2002). Ces granitoïdes ont été affectés par une déformation ductile de
faible degré lors des évènements tectono- métamorphiques panafricains qui affectent surtout
le granite de Tazenakht, en position plus septentrionale. Ils ont été attachés à un contexte post-
collisionnel du fait qu’ils sont d’affinité calco-alcaline riche en biotite (Saidi et al. 2001),
alors que les leucogranites de Tazenakht sont syn-collisionels. (Lameyer, 1980 ; Debon et le
Fort, 1983). Le caractère calco alcalin des granitoïdes d'Azguemerzi est également argumenté
par plusieurs travaux géologiques (Hafid et al. 1999; Hafid et al. 2001, Thomas et al. 2004,
Youbi et al. 2013). Ces granitoïdes sont antérieurs par rapport aux réseaux de dykes et de sills
des roches basiques de nature doléritique à gabbroïque connues sous le nom de la suite
d'Ifzwane (Thomas et al. 2004). Dans le secteur d’Açdif, ces dykes montrent une variété de
faciès allant de microgabbro, dolérite aux diorites quartziques. Ils montrent également
plusieurs directions N-S à NW-SE et NE-SW à E-W. Ces dykes basiques sont aussi
comparables à ceux des sills et dykes basiques décrits dans d’autres boutonnières de l’Anti-
Atlas occidental (Bas-Draa, kerdous, d'Agadir Melloul, inlier d'Iguerda Taïfast). Ils présentent
une série d’âges allant de 2040±2 Ma à 885± Ma. Cette marge d’âge inclus alors les
granitoïdes d’Azeguermzi (granite éburnéen) et soient covalents avec les dykes d'Ifzwane de
2040 Ma, ce qui suggère que ces granitoïdes étaient génétiquement liés aux dolérites. Kouyaté
et al. (2013) a suggéré que les liquides granitiques ont été générés par une fusion partielle de
la croûte inférieure liée à la production de magama basaltiques, peut-être en relation avec un
panache mantellique de 2040 Ma et un événement magmatique bimodal de 2040 Ma. Les
dykes attribués à cet âge de 2040 Ma, pourraient correspondre au premier événement
magmatique lié à une phase extensive à l’échelle de l'Anti-Atlas. Le caractère bimodal à
affinité tholéïtique continentale des dykes basiques a été confirmé par plusieurs études et
pourrait être lié à la phase tectonique distensive pré-panafricaine qui a affecté la boutonnière
de Zenaga et le carton Ouest-Africain (Hafid et al. 2001) (Caby, 1978 ; Black et al. 1979 ;
Castaing et al. 1994).

5.4. Caractérisation de la source

Généralement, l’enrichissement en LILE et en terres rares légères, est parmi les


caractéristiques des tholeïtes continentales. Il est interprété comme l’effet d’un processus de
contamination crustal (Dostal et al. 1983; Dupuy et Dostal, 1984; Cox et Hawkesworth 1985).
Dans le cas des tholeïtes continentales d’Açdif, les rapports des éléments incompatibles sont
en faveur de leur dérivation à partir d’une source enrichie comme celles des MORB enrichis
(P-MORB). En effet, les rapports Zr/Y (~ 6.12), Zr/Nb (~ 19.86), (La/Ce) N < 1) et Ti/Zr (~
49.05) indiquent bien une origine enrichie (Le Roex, 1981, 1985; Marcelot et al. 1989; Sun et
McDonough, 1989; Morata et al. 1997). Le rôle de la contamination crustale est suggéré
également par i) les valeurs élevées du rapport Th/Ta (2.77 en moyenne) généralement
observées dans les tholeïtes continentales, et signes d’apports crustaux (Cabanis et al. 1990);
ii) les valeurs relativement élevées du rapport Ba/Zr (0.46-2.41), qui seraient d’après Fitton et
al. (1995) dues à la contamination crustale et iii) les valeurs du rapport Nb/U (14.62-26.85),
qui, selon Hildreth et al. (1991), suggèrent l’intervention d’une composante crustale. Les
roches dérivées du manteau, telles que les OIB et les MORB, ont un rapport Nb/U de 47 ± 10
(Hofmann et. al, 1986). Les valeurs de ce rapport sont respectivement 2 1  et 9 pour la croûte
inferieure et la croûte supérieure (Taylor et McLennan, 1985). Ainsi, les basaltes dérivés du
manteau et contaminés par la croûte ont des rapports Nb/U <47 ± 10. L’analogie des dykes
basiques d’Açdif avec les E-MORB et l’intervention du processus de contamination crustale
ont été également discutées, pour les dykes doléritiques de Zenaga, par Hafid et al. (2001).
Les points représentatifs des roches s’étalent entre les E-MORB et la moyenne de la croûte
continentale. La contamination et l’apport crustal dans les tholeïtes continentales d’Açdif, est
confortée par ce qui a été suggéré par Kouyaté et al. (2013) concernant l’âge de certains dykes
basiques de Zenaga (2040 Ma) et qui correspond à l’âge des granitoïdes d’Azeguermzi
génétiquement antérieurs à ces derniers.
5.5. Age de mise en place

Le secteur d’Açdif est encaissé essentiellement dans les formations magmatiques et


métamorphiques du socle éburnéen. Les roches magmatiques sont géochimiquement
différentes. Les observations de terrain ainsi que l'étude pétro-géochimique des roches de
l’ensemble E1, suggèrent qu’elles ont été dérivées d'une seule source magmatique par
cristallisation fractionnée. L’étude géochimique (éléments majeurs, traces et terres rares) des
dykes basiques d’Açdif montrent bien les caractéristiques minéralogiques et géochimiques
des tholeïtes continentales. Elles ont une composition chimique plus proche de celle des
MORB enrichis (E-MORB). Ils sont comparables à d’autres tholeïtes continentale au Maroc
et à l’échelle du monde: tholeïtes continentales mésozoïques et paléozoïques (Bertrand et al.,
1982; Dupuy et Dostal, 1984; Alibert, 1985; Dupuy et al. 1988; Morata et al. 1997), tholeïtes
continentales du Néoprotérozïque de la boutonnière d’lghrem dans l’Anti-Atlas occidental
(Hafid, 1992; Hafid et al. 1981), et celles du craton du Congo liées au stade pré-panafricain
(Vicat et al. 1996). Ce magmatisme témoigne donc d’une phase d’extension qui a affecté cette
partie de la bordure Nord du craton ouest-africain (Hafid et al. 2001). Toutefois, les études
géochronologiques effectuées à l’échelle de la boutonnière à l’exception des résultats des
deux massifs datant de (2040±2 Ma) (Kouyaté et al. 2013), ont pu ressortir des datations
absolues variant de 1650 Ma à 885 Ma) (Youbi et al. 2013; Kouyaté et al. 2013). Ces
dernières sont cohérentes avec l’événement magmatique intra-plaque étendu à 1750 Ma,
connu dans le craton ouest-africain (WAC) (Youbi et al 2013). La marge d’âge (1650 Ma à
885 Ma) pourrait s’expliquer par le processus de cristallisation fractionnée de magma source
qui a évolué en permettant de générer plusieurs faciès (Cette étude). Cet événement est
signalé dans d'autres blocs crustaux, y compris dans le nord-ouest de la Laurentie (Irving et al.
2004) et en Sibérie (Gladkochub et al.2010a), au sud-est de la Baltique (région de l'Oural
méridional). Ce magmatisme daté aux alentours de 1750 Ma est supposé résulter d’un seul
événement à l’échelle du globe (Charlot, 1982 ; Youbi et al. 2013). Cet événement a été
précédé sans doute d’un événement majeur il y a plus de 2032 ± 5 Ma et 2037 ± 9 Ma)
(Thomas et al. 2002). Il en résulte d’énorme quantité de magma dont la granodiorite
d’Azeguermzi fait partie. L’étude géochimique de cette roche montre clairement qu’elle est de
caractère calco-alcalin et calco-alcalin hautement potassique liée à un contexte géodynamique
orogénique syn à post-collision. Ce faciès alumineux (biotite, grenat, muscovite) et son
association avec des roches migmatitiques suggèrent que ces granitoïdes sont issus de la
fusion partielle de la croûte. Les datations absolues obtenues pour ces granitoïdes
(granodiorite) dans la boutonnière de Zenaga (Pb sur zircon/2032 ± 5 Ma) (U-Pb sur
zircon/2037 ± 9 Ma) (Thomas et al. 2002) sont probablement assez proches des conditions
maximales de l'orogenèse éburnéenne dans cette partie du craton ouest-africain.

CONCLUSION
Le gisement aurifère d’Açdif est encaissé dans les formations géologiques
paléoprotérozoïques de la boutonnière de Zenaga. Ces formations sont structurées par les
orogenèses éburnéenne et panafricaine. La cartographie et l’étude pétro-géochimique réalisée
sur les granitoïdes et les dykes basiques d’Açdif, permettent de conclure que : i) Le secteur
d’açdif est formé d’un ensemble de roches magmatiques plutoniques composé de granodiorite
(granitoïde d’Azeguermzi) et d’un ensemble de dykes basiques tardifs (suite d’Ifzwane)
matérialisés par des microgabbros, des dolérites et diorite quartzique. Cet ensemble de dykes
serait issu de la même chambre magmatique par effet de la cristallisation fractionnée. ii)
l’analyse structurale a permis de distinguer une zone de cisaillement dextre évoluant d’un
régime ductile à cassante avec développement d’une minéralisation aurifère dans la roche
encaissante déformée et dans les veines de quartz brêchiques à oxydes de fer iii) Les données
géochimiques confirment les observations de terrain ainsi que l'étude pétrographique des
dykes et des granodiorites. Ces derniers, présentent des caractéristiques calco-alcalines à
affinité calco-alcaline fortement potassiques liées à un contexte géodynamique d’arc. En
revanche, les dykes basiques montrent un caractère bimodal des tholeïtes continentale
comparable à celles des E-MORB et liée un contexte de distension.
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