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Systèmes logiques 1 ISET de Sousse

Chapitre 2
Les systèmes de logiques combinatoires

1. Introduction

En 1854, George BOOLE publia une étude sur les théories mathématiques d’algèbre

booléenne. En 1936, Claude Shannon est le premier à mettre les travaux de Boole en

pratique avec l’analyse et la conception de circuits logique.

Dans un système combinatoire les sorties dépendent uniquement de la combinaison des

variables d’entrées. Un circuit logique combinatoire est constitué des portes logiques.

e1 Circuit S1
combinatoire
ep Sn

Pour étudier un système combinatoire il faut :

 Soit, réaliser le circuit combinatoire (logigramme) à partir de l’énoncé : c’est la synthèse ;

 Soit, déterminer le rôle (expression logique) du circuit combinatoire à partir de son

logigramme (représentation schématique à l’aide de portes logiques) : c’est l’analyse.

2. Les portes logiques

Les portes logiques sont des éléments élémentaires qui peuvent avoir une ou plusieurs

entrées et une seule sortie. Les portes logiques sont disponibles sous forme de circuits intégrés

de taille et de nombre de broches variables. Les portes logiques de base sont les suivantes :

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Fonction Symboles Schéma à contact Table de vérité Equation


Ph a S S a
OUI 1 N
0 0
S 1 1
Ou a

a S S a
1 Ph
N 0 1
NON 1 0
S
a
Ou

ET S  ab
Ph a b S
& N
(AND) 0 0 0
S 0 1 0
Ou a b 1 0 0
1 1 1

OU (OR) a b S S  ab
1 Ph a N 0 0 0
S 0 1 1
1 0 1
Ou
1 1 1
b

NAND N a b S S  a|b
Ph a
& S 0 0 1  ab
0 1 1
 a b
Ou 1 0 1
b 1 1 0

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NOR Ph S ab
1 N a b S
0 0 1  ab
0 1 0  ab
a S 1 0 0
Ou b
1 1 0

Ou N a b S S  ab
Ph b
1 a
S 0 0 0  a b  ab
exclusif 0 1 1
1 0 1
Ou 1 1 0
a b

Coinci- N a b S S=a b
Ph a b
1 S 0 0 1
dence 0 1 0  ab  ab
1 0 0
Ou 1 1 1
a b

3. Propriétés des fonctions logiques de base

Addition Booléenne Produit Booléenne Premier théorème de Deuxième théorème


(réunion) (intersection) Demorgan de Demorgan

a0  a a(b  c)  ab  ac abc  a b c abc  a b  c


ab  ba a0  0
a 1  1 a1  a
aa  a aa  a
a  a 1 aa  0
a  ab  a  b ab  ba

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3. Simplification des circuits logiques

Dés qu’on dispose de l’expression d’un circuit logique, il peut être possible de la

minimiser pour obtenir une équation comportant moins de termes ou moins de variables par

terme. Il est aussi moins encombrant et moins coûteux à produire.

4.1 Simplification algébrique

La simplification algébrique se fait par les étapes suivantes :

 La transformation par applications successives des théorèmes de Demorgan pour

obtenir une somme de produits ;

 La vérification de chaque produit pour trouver les variables communes, puis la mise en

facteur de ces dernières pour éliminer un ou plusieurs termes.

Exemple : Simplifiez le circuit logique illustré à la figure suivante :

c
S

S  a(a  c)b  abc  ac(b  b)  ac  ab  a(c  b) .

b
S

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4.1 Simplification graphique par tableau de Karnaugh

Le diagramme de Karnaugh est un outil graphique qui permet de simplifier de manière

méthodique une équation logique. Chaque tableau de Karnaugh contient 2 n cases pour n

variables binaires. On utilise une présentation basée sur le code binaire réfléchi afin de

bénéficier des propriétés de symétrie. Il faut considérer le tableau de Karnaugh comme tracé

sur un « hyper-cylindre » en imaginant que le bord gauche du tableau est collé au bord droit et

que le bord supérieur est collé au bord inférieur.

Pour obtenir la forme minimale d’une fonction logique, il faut respecter les règles suivantes :

 Grouper 2 p cases (p est un entier) ;

 Grouper le maximum de cases ;

 Respecter les adjacences et les symétries ;

L’expression d’un groupement contient uniquement les variables qui ne changent pas

 d’état.

Exemple :
Soit le tableau de Karnaugh à 25 cases pour 5 variables binaires. en développant par les 1, on
obtient la première forme canonique suivante :
S  abc d e  abc d e  abc d e  abc d e  abc de  abc de  abc de  abc de  abcde
 abcde  abcde  abcde  abcd e  abcd e  abcd e  abcd e  abcd e
 Simplifier cette expression.

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D’où S  ce  abd  bcde  abcde  acd  abde


4. Formes standards des expressions booléennes

Toutes les expressions booléennes, peuvent être converties en l’une ou l’autre de deux
formes standards :
 Somme de produits ( 1ére forme canonique) ;

 Produit de sommes ( 2 éme forme canonique).

Exemple : soit la table de vérité suivante :

A B C S

0 0 0 0
0 0 1 0
0 1 0 0
0 1 1 1
1 0 0 0
1 0 1 1
1 1 0 1
1 1 1 1
 Déterminer l’expression algébrique de la fonction S sous la première forme canonique.

 Déterminer l’expression algébrique de la fonction S sous la seconde forme canonique.

Réponse :
 La première forme canonique : S  A B C  A B C  A B C  A B C   (3, 5, 6, 7)

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 La seconde forme canonique : S  ( A  B  C )( A  B  C )( A  B  C )( A  B  C )

5. Méthode de synthèse des systèmes de logique combinatoires

Résoudre un problème de logique combinatoire revient à trouver le circuit le plus simple

qui peut satisfaire les conditions de fonctionnement de ce problème, pour cela on doit :

 Identifier les différentes variables d’entrée et de sortie ;

 Tracer la table de vérité permettant d’analyser le fonctionnement et de définir les états

de sortie ;

 Ecrire les équations sous leurs formes canoniques complètes ;

 Simplifier les équations graphiquement ou algébriquement ;

 Etablir le schéma booléen et ou le logigramme du circuit ;

 Simuler le fonctionnement ;

 Choisir la technologie de commande ;

 Réaliser les cartes de commande.

Exemple : distributeur de boissons


1) Description

Un distributeur de boissons est équipé de deux réservoirs contenant respectivement du café


et du thé. Le débitage des deux boissons est effectué à travers deux électrovannes EV 1 pour
le café et EV 2 pour le thé. Un pupitre permet de sélectionner à l’aide des touches c et t la
boisson désirée. L’introduction d’une pièce de monnaie adéquate actionne le capteur m qui
autorise la distribution de la boisson sélectionnée.
Un voyant H signale l’opération de payement de la boisson.
2) Analyse du fonctionnement

Le fonctionnement de ce système est le suivant :


 La distribution ne peut se faire que si l’on a payé la boisson (m  1) ;

 Le café est distribué ( EV 1  1) , si on a actionné c ;

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 Le thé est distribué ( EV 2  1) , si on a actionné t ;

 L’obtention simultanée du café et du thé est interdite.

3) Identification des variables

Les variables d’entrée sont :


 m  1 : capteur de monnaie ;

 c : capteur sélectionnant le café ;

 t : capteur sélectionnant le thé.

Les variables de sortie sont :


 EV 1 : électrovanne pour le café ;

 EV 2 : électrovanne pour le thé ;

 H : voyant de payage.

m Distributeur
de EV 1
c boissons
EV 2
t
H

4) Table de vérité

m c t EV 1 EV 2 H Commentaires
0 0 0 0 0 0 La boisson n’est pas
0 0 1 0 0 0 payée
0 1 0 0 0 0
0 1 1 0 0 0
1 0 0 0 0 1 Aucune demande
1 0 1 0 1 1 Demande du thé
1 1 0 1 0 1 Demande du café
1 1 1 0 0 1 Interdiction
5) Equations logiques des sorties

 H m ;

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 EV 1  mct ;

 EV 2  mct .

6) Simplification des équations logiques

Les équations logiques des sorties H  m , EV 1  mct et EV 2  mct sont sous leurs
formes les plus simples.

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