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Chapitre 3 Trigonométrie

1 Définitions et généralités
1.1 Géométrie élémentaire
Soit un arc de cercle défini par l'angle α et le rayon r (voir Figure 1) :

C
r

A α

B
Figure 1

Si l'angle α est correctement défini en radians, l'arc de cercle BC se calcule de la manière


suivante :
BC = α⋅r (1)

La surface S définie par les segments AB, BC et l'arc de cercle BC se calcule de la manière
suivante :
α 2
S= ⋅r (2)
2

1.2 Résultats trigonométriques élémentaires


∀α ∈ 3 on a (formule fondamentale) :
cos2(α) + sin2(α) = 1 (3)

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1.2.1 Valeurs particulières

α 0 π π π π
6 4 3 2
sin(α) 0 1 1 3 1
2 2 2
cos(α) 1 3 1 1 0
2 2 2
tg(α) 0 1 1 3 ∞
3
Tableau 1
Tous ces résultats sont à savoir par cœur.

Les angles 0..π/2 sont représentés sur le cercle trigonométrique (voir §1.2.3) par la Figure 2.

j
π/2
π/3
0.5 0.71 0.87

π/4
π/6

0.5 0.71 0.87


i

Figure 2

1.2.2 Dans un triangle rectangle

A B
Figure 3

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On a :

AB adj(B̂) AC opp(B̂) AC opp(B̂)


cos(B̂) = = sin(B̂) = = tg (B̂) = =
BC hyp BC hyp AB adj(B̂)
AC adj(Ĉ) AB opp(Ĉ) AB opp(Ĉ)
cos(Ĉ) = = sin(Ĉ) = = tg (Ĉ) = =
BC hyp BC hyp AC adj(Ĉ)
Tableau 2
On déduit la relation simple de la tangente pour tout angle α (et par extension pour toute
valeur α ∈ 3) :
sin(α)
Tangente : tg (α) = avec cos(α)≠0 (4)
cos(α)

On définit encore pour tout angle α (et par extension pour toute valeur α ∈ 3) :
1
Cotangente : ctg(α) = avec sin(α)≠0 (5)
tg (α)
1
Secante : sec(α) = avec cos(α)≠0 (6)
cos(α)
Les définitions de la cotangente et de la sécante doivent être connues. Par la suite, cependant,
nous nous limiterons à traiter les fonctions sin, cos et tg. Le cas échéant, les fonctions ctg et
sec sont aisément déduites.

1.2.3 Sur le cercle trigonométrique

M
sin(α)

1 tg(α)
r=
α
cos(α) i

Figure 4
Soit α une mesure d'un angle en radians et M son image sur le cercle trigonométrique. Les
coordonnées de M sont (cos(α), sin(α)).

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Le cercle trigonométrique montre d'autres choses encore :


• Le sens trigonométrique est le sens anti-horaire. Un angle donné dans le sens anti-
horaire est positif, alors qu'il est négatif s'il est donné dans le sens horaire.
• L'angle α peut être plus grand que π/2 et les valeurs de sin(α) et cos(α) peuvent être
négatives. Dans ce cas, on ne peut plus raisonner par rapport à un triangle rectangle.
• Aux valeurs α et α+k⋅2π avec k∈9 correspond le même point M sur le cercle
trigonométrique. A titre d'exemple, les valeurs α= −π/3, β=5π/3 et γ=11π/3 sont
décrites par le même point M; elles ont donc les mêmes valeurs de sinus et cosinus.
On en conclut que les fonctions cos(x) et sin(x) sont périodiques de période 2π
(attention: la fonction tg(x) est périodique de période π).

1.2.4 Courbes représentatives


La Figure 5 illustre les courbes représentatives y=sin(x) et y=cos(x) sur une période, en
l'occurrence l'intervalle [0, 2π[.
y
1 y = cos(x) y = sin(x)

x
0 π/4 π/2 3π/4 π 5π/4 3π/2 7π/4 2π

−1

Figure 5
Constatations
- Les valeurs de sin(x) et cos(x) sont comprises entre –1 et 1
- Le sinus est en fait un cosinus décalé de π/2 vers la droite. On a sin(x) = cos(x–π/2)
- Le cosinus est en fait un sinus décalé de π/2 vers la gauche. On a cos(x) = sin(x+π/2)

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La Figure 6 illustre la courbe représentative y= tg(x) sur une période, en l'occurrence


l'intervalle ]−π/2, π/2[.
y y = tg(x)

x
−π/2 −π/4 0 π/4 π/2 3π/4 π 5π/4 3π/2 7π/4 2π

Figure 6
Constatations
- Les valeurs de tg(x) sont comprises entre –∞ et +∞ !
- La fonction tg(x) est toujours croissante ! Les élèves la dessinent souvent de manière
erronée avec un point à tangente horizontale en x=0, un peu comme pour y=x3. La pente de
y=tg(x) est toujours supérieure ou égale à m=1 !

1.3 Angles associés


On appelle angles associés de α tous les angles que l'on peut déduire de α.
• α et −α sont appelés angles opposés
• α et π/2−α sont appelés angles complémentaires
• α et π−α sont appelés angles supplémentaires
• α et π/2+α sont appelés angles de différence π/2
• α et π+α sont appelés angles de différence π

Par simple observation du cercle trigonométrique, on déduit :

opposés sin(−α ) = − sin(α ) cos(−α) = cos(α) tg(−α) = − tg (α)

supplémentaires sin(π − α) = sin(α ) cos(π − α) = − cos(α ) tg(π − α) = − tg(α )

différence π sin(π + α) = − sin(α) cos(π + α) = − cos(α) tg(π + α) = tg(α)

π  π  π  1
complémentaires sin  − α  = cos(α) cos − α  = sin(α) tg − α  = = ctg(α )
2  2  2  tg (α)
π  π  π  −1
différence π/2 sin  + α  = cos(α ) cos + α  = − sin(α ) tg + α  = = −ctg (α)
2  2  2  tg (α)
Tableau 3
Les cases grisées contiennent les formules les plus importantes et qui seront le plus souvent
utilisées.

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1.3.1 Solutions multiples


Du Tableau 3, on retient :
• Si cos(x)=a, alors cos(−x)=a également
• Si sin(x)=b, alors sin(π−x)=b également
• Si tg(x)=c, alors tg(x+π)=c également

A partir de là, donner les valeurs de x sur l'intervalle [0, 2π[ satisfaisant les conditions
suivantes :
• cos(x) = 0.5 x= ? Réponse : S={π/3; 5π/3}
• sin(x) = 0.5 x= ? Réponse : S={π/6; 5π/6}
• cos(x) = −0.5 x= ? Réponse : S={2π/3; 4π/3}
• sin(x) = −0.5 x= ? Réponse : S={7π/6; 11π/6}
• tg(x) = 1 x= ? Réponse : S={π/4; 5π/4}

1.4 Equations de la forme sin(x)=sin(y), cos(x)=cos(y) et tg(x)=tg(y).


Au vu de ce qui précède, on peut résoudre n'importe quelle équation de type :
 x = y + k ⋅ 2π
• sin(x) = sin(y) On a deux possibilités :  avec k∈Z
 x = ( π − y) + k ⋅ 2π
 x = y + k ⋅ 2π
• cos(x) = cos(y) On a deux possibilités :  avec k∈Z
 x = − y + k ⋅ 2π
• tg(x) = tg(y) On a une seule possibilité : x = y + k ⋅ π avec k∈Z

1.4.1 Exemple
Résoudre l'équation : cos(x) + sin(3x) = 0 dans l'intervalle x∈ [0, 2π[.
 π  π   π
On pose : cos( x ) = − sin(3x ) = − cos 3x −  = cos 3x − + π  = cos 3x + 
 2  2   2

 π
a ) x = 3x + 2 + k ⋅ 2π
Deux possibilités :  avec k∈Z
b) x = − 3x + π  + k ⋅ 2π
  2
La possibilité a) donne :
π π
2 x1 = − + k ⋅ 2π ⇒ x1 = − + k⋅π (⇒ 2 sol. dans [0, 2π[)
2 4
La possibilité b) donne :
π π π
4x 2 = − + k ⋅ 2π ⇒ x2 = − +k⋅ (⇒ 4 sol. dans [0, 2π[)
2 8 2
 3π 3π 7 π 11π 7 π 15π 
Dans l'intervalle [0, 2π[, la solution est : S =  ; ; ; ; ; 
8 4 8 8 4 8 

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1.5 Formules de transformation

1.5.1 Somme et différence de deux angles


∀(α, β) ∈ 32 on a (sans démonstration) :
cos(α + β) = cos(α ) ⋅ cos(β) − sin(α ) ⋅ sin(β) (7)
sin(α + β) = sin(α ) ⋅ cos(β) + cos(α) ⋅ sin(β) (8)
tg (α) + tg (β)
tg (α + β) = (9)
1 − tg (α) ⋅ tg (β)

cos(α − β) = cos(α) ⋅ cos(β) + sin(α ) ⋅ sin(β) (10)


sin(α − β) = sin(α) ⋅ cos(β) − cos(α ) ⋅ sin(β) (11)
tg (α) − tg (β)
tg (α − β) = (12)
1 + tg (α) ⋅ tg (β)

Toutes ces formules sont à savoir par cœur. Bien entendu, les formules (10)..(12) se déduisent
assez facilement de (7)..(9).

1.5.2 Formules de duplication


Si β=α, les formules se simplifient. ∀α ∈ 3 on obtient :
cos(2 ⋅ α) = cos 2 (α) − sin 2 (α) (13)
sin( 2 ⋅ α) = 2 ⋅ sin(α) ⋅ cos(α) (14)
2 ⋅ tg (α)
tg (2 ⋅ α) = (15)
1 − tg 2 (α)

Des équations précédentes (13).. (15), on déduit encore :

cos2 (α) = ⋅ (1 + cos(2 ⋅ α) )


1
(16)
2

sin 2 (α) = ⋅ (1 − cos(2 ⋅ α) )


1
(17)
2
1
cos(α) ⋅ sin(α) = ⋅ sin( 2 ⋅ α) (18)
2
Ces formules paraissent nombreuses et "barbares", mais elles sont pour la plupart déductibles
des trois relations (7)..(9). Leur connaissance permet souvent de simplifier considérablement
les problèmes.

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1.5.3 Formules du demi-angle


Il existe toute une kyrielle de formules mettant en valeur le demi-angle α/2 (voir vos
formulaires). Elles ne sont pas d'un intérêt illimité, mises à part ces trois-ci :
α α α
2 ⋅ tg  1 − tg 2   2 ⋅ tg 
sin(α) =  2 cos(α) =  2 tg (α) = 2 (19)
2 α  2 α  2 α 
1 + tg   1 + tg   1 − tg  
 2 2 2
Ces trois formules sont très pratiques pour la résolution d'équations trigonométriques.

1.5.4 Transformations produit-somme


Des équations précédentes (7)..(12), on déduit encore pour toutes valeurs α et β réelles :

cos(α) ⋅ cos(β) = ⋅ (cos(α − β) + cos(α + β) )


1
(20)
2

sin(α) ⋅ sin(β) = ⋅ (cos(α − β) − cos(α + β) )


1
(21)
2

cos(α) ⋅ sin(β) = ⋅ (sin(α + β) − sin(α − β) )


1
(22)
2
Les équations (20)..(22) sont particulièrement pratiques pour les applications de modulation
en télécommunications.

1.5.5 Transformations somme-produit


Des équations précédentes (7)..(12), on déduit encore pour toutes valeurs α et β réelles :
 α +β  α −β
cos(α) + cos(β) = 2 ⋅ cos  ⋅ cos  (23)
 2   2 
α +β β− α
cos(α) − cos(β) = 2 ⋅ sin   ⋅ sin   (24)
 2   2 
… (voir formulaire Gieck pour toutes les possibilités entre sin et cos)

1.5.6 Exemple
On veut calculer à la main cos(7π/12) et sin(7π/12).

On pose :
 7π  π π 1 1 3 1 1− 3
cos  = cos + = ⋅ − ⋅ =
 12  3 4 2 2 2 2 2⋅ 2
 7π  π π 3 1 1 1 1+ 3
sin   = sin  + = ⋅ + ⋅ =
 12  3 4 2 2 2 2 2⋅ 2

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1.5.7 Exemple
On veut trouver A et Φ tels que :
3 ⋅ cos(x ) + 4 ⋅ sin( x ) = A ⋅ cos(x + φ)
On pose :
3 ⋅ cos(x ) + 4 ⋅ sin( x ) = A ⋅ cos(x ) ⋅ cos(φ) − A ⋅ sin (x ) ⋅ sin (φ)

On compare les facteurs de cos(x) et sin(x) :


3 = A ⋅ cos(φ)
4 = − A ⋅ sin (φ)

Cela nous donne deux équations et deux inconnues, que l'on peut résoudre ainsi :
32 + 4 2 = A 2 ⋅ cos 2 (φ) + A 2 ⋅ sin 2 (φ) = A 2
−4
tg(φ) =
3
En étant prudent sur l'interprétation de la fonction arctg (Φ est dans le quatrième quadrant -
voir la fonction arg(x, y) au §3.3.1 page 18), on trouve :
A=5
φ = −0.927 radians
En définitive :
3 ⋅ cos(x ) + 4 ⋅ sin( x ) = 5 ⋅ cos(x − 0.927 )

1.5.8 Exemple : modulation AM-P


Soit un signal x(t)=As⋅cos(2π⋅fs⋅t). On module ce signal en amplitude (modulation AM-P)
avec une porteuse p1(t)=Ap1⋅cos(2π⋅fp⋅t). Le signal modulé y(t) est le suivant :
y( t ) = x ( t ) ⋅ p1 ( t ) = A s ⋅ A p1 ⋅ cos(2π ⋅ f s ⋅ t ) ⋅ cos(2π ⋅ f p ⋅ t )
A s ⋅ A p1
=
2
[ ] [ ]
⋅ (cos 2π ⋅ (f p + f s ) ⋅ t + cos 2π ⋅ (f p − f s ) ⋅ t )

Le signal modulé y(t) est l'addition de deux signaux d'amplitudes égales et de fréquences fp−fs
et fp+fs. Comme en principe fp >> fs, le spectre du signal modulé se trouve "décalé" en haute
fréquence, et la bande passante du signal modulé y(t) est Bm = (fp+fs)−(fp−fs) = 2⋅fs.

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Pour démoduler le signal, il suffit de multiplier à nouveau y(t) par la porteuse


p2(t)=Ap2⋅cos(2π⋅fp⋅t). Attention : p2(t) doit être en phase avec p1(t) ! Pour cette raison, on
parle de démodulation synchrone. Le signal démodulé z(t) est le suivant :
z( t ) = y( t ) ⋅ p 2 ( t ) = A s ⋅ A p1 ⋅ A p 2 ⋅ cos(2π ⋅ f s ⋅ t ) ⋅ cos 2 (2π ⋅ f p ⋅ t )

[ ] [ ]
z( t ) = A s ⋅ A p1 ⋅ A p 2 ⋅  ⋅ cos(2π ⋅ f s ⋅ t ) + ⋅ cos 2π ⋅ (2 ⋅ f p + f s ) ⋅ t + ⋅ cos 2π ⋅ (2 ⋅ f p − f s ) ⋅ t 
1 1 1 
2 4 4 

On trouve ici l'addition de trois signaux, dont l'un est un multiple du signal original x(t), et les
deux autres des signaux de fréquences plus élevées 2⋅fp−fs et 2⋅fp+fs. En filtrant z(t), il est
facile de rejeter ces signaux de fréquences élevées et de récupérer x(t) intégralement.

On a choisi ici un signal x(t) sinusoïdal. En fait, le même principe de modulation/


démodulation fonctionne avec n'importe quel signal x(t) dont la bande passante B remplit la
condition suivante :
fp
B< (25)
2

Soit un conducteur de bande passante Bc large (100 kHz.. 100 MHz pour un câble coaxial) et
plusieurs signaux xi(t) de bandes passantes Bi << Bc. On peut moduler en AM-P tous les
signaux xi(t) les uns à côté des autres sur la bande passante du conducteur (voir Figure 7).
Cette technique, appelée FDM=Frequency Division Multiplex, permet de multiplexer
plusieurs signaux sur un même support. A noter qu'en modulation AM-P, la bande passante
du signal modulé Xmi(f) est doublée par rapport à la bande passante du signal original (voir
Figure 7).

Xi(f)
Signal original

f
Bi

Multiplex fréquentiel

Xmi-1(f) Xmi(f) Xmi+1 (f)

fpi-1 fpi fpi+1 f


Bmi = 2Bi
Bc

Figure 7
Le multiplexage FDM n'est pas propre à la modulation AM. Les modulations PM et FM
fonctionnent sur le même principe. C'est ainsi que l'espace hertzien est décomposé en
plusieurs 'bandes passantes' réglementées (TV, radios, mobiles, etc.).

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1.6 Résolution des équations trigonométriques simples


On aimerait résoudre dans l'intervalle [0, 2π[ une équation du type :
a ⋅ cos( x ) + b ⋅ sin( x ) = c (26)

Pour illustrer la théorie, on va prendre un exemple concret :


5 ⋅ cos( x ) + 3 ⋅ sin( x ) = 4 (27)

1.6.1 Première méthode


On remplace cos(x) ou sin(x) de la manière suivante :

cos( x ) = 1 − sin 2 ( x ) (28)


sin( x ) = 1 − cos 2 ( x ) (29)

Si on reprend notre exemple, on a :

5 ⋅ 1 − sin 2 ( x ) + 3 ⋅ sin( x ) = 4
5 ⋅ 1 − sin 2 ( x ) = 4 − 3 ⋅ sin( x )
25 − 25 ⋅ sin 2 ( x ) = 16 − 8 ⋅ 3 ⋅ sin( x ) + 3 ⋅ sin 2 ( x )
28 ⋅ sin 2 ( x ) − 8 ⋅ 3 ⋅ sin( x ) − 9 = 0
 8 ⋅ 3 − 1200 3
sin( x )1 = =− ⋅ 3
 56 14

sin( x ) = 8 ⋅ 3 + 1200 = 3
 2
56 2

De la première solution, on trouve : x1 = 5.903 rad et x2 = 3.522 rad


De la seconde solution, on trouve : x3 = π/3 et x4 = 2π/3

En vérifiant les solutions, on se rend compte que x2 et x4 ne sont pas valables. C'est dû au fait
qu'en mettant au carré l'équation triviale, on a doublé artificiellement les solutions. On a
donc S = {π/3; 5.903}

1.6.2 Deuxième méthode


On pose t=tg(x/2) et on remplace cos(x) ou sin(x) de la manière suivante :
x
1 − tg 2  
 2  = 1− t
2
cos(x ) = (30)
 x  1 + t2
1 + tg 2  
 2
x
2 ⋅ tg 
sin( x ) =  2 = 2⋅t (31)
 x  1 + t2
1 + tg 2  
 2

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Attention Avec cette méthode, il arrive qu'on manque des solutions si x=π+k⋅2π est
solution de l'équation, car dans ce cas-là tg(x/2) n'est pas définie… Par
conséquent, il faut toujours vérifier si x=π est solution ou pas de manière
séparée…

On résout la même équation qu'auparavant.


a) Est-ce que x=π est solution ? Réponse: non, donc on peut continuer.
b) On substitue…
1 − t2 2⋅t
5⋅ + 3⋅ =4
1+ t 2
1 + t2
5 − 5 ⋅ t2 + 2 ⋅ 3 ⋅ t = 4 + 4 ⋅ t2
9 ⋅ t2 − 2 ⋅ 3 ⋅ t −1 = 0
 2 ⋅ 3 − 48 1
t1 = =−
 18 3 3

t = 2 ⋅ 3 + 48 = 1
 2 18 3

De la première solution, on trouve : x1/2 = −0.19, donc x1= −0.38. Comme on veut une
solution dans l'intervalle [0, 2π] il faut ajouter 2π, donc x1 = 5.903
De la seconde solution, on trouve : x2/2 = π/6, donc x2= π/3

Cette méthode a l'avantage de ne pas doubler les solutions. On a donc S = {π/3; 5.903}

Exemple : résoudre dans R l'équation suivante :


 π  π
sin  3x −  − cos 3x −  = 1
 3  3
π
On substitue u = 3x − et donc
3
sin (u ) − cos(u ) = 1
Est-ce que u=π est solution ? Réponse: oui, donc :
π 4π 2π
a) 3x − = π + k ⋅ 2π ⇒ x= +k⋅ avec k∈Z
3 9 3
u  3x π 
A présent on substitue t = tg  = tg −  et on continue :
2  2 6
2t 1− t 2
 3x π  3x π π
b) − =1 ⇒ t = 1 = tg −  ⇒ − = + k⋅π
1+ t 1+ t
2 2
 2 6 2 6 4
5π 2π
⇒ x= +k⋅
18 3
 5π 2π 4π 2π 
Solution finale : S =  + k ⋅ ; + k ⋅  avec k∈Z
 18 3 9 3

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Trigonométrie

De manière général, il faut s'inquiéter quand les termes en t2 disparaissent ! C'est l'indication
selon laquelle une solution de type x=π+k⋅2π est à étudier…

1.7 Linéarisation
On appelle linéarisation l'opération qui permet de transformer une expression contenant des
puissances en une expression qui n'en contient plus.

1.7.1 Exemple
Linéariser a) f(x) = cos4(x) − sin4(x)
b) g(x) = cos4(x) + sin4(x)

On pose pour a) :
f ( x ) = cos 4 (x ) − sin 4 (x )

⋅ (1 + cos(2 x )) − ⋅ (1 − cos(2 x ))
1 1
=
2 2

4 4
1
( [
= ⋅ 1 + 2 ⋅ cos(2 x ) + cos 2 (2 x ) − 1 − 2 ⋅ cos(2x ) + cos 2 (2 x )
4
])
= cos(2 x )
On pose pour b) :
g ( x ) = cos 4 (x ) + sin 4 (x )

=
1
4
( [
⋅ 1 + 2 ⋅ cos(2 x ) + cos 2 (2 x ) + 1 − 2 ⋅ cos(2 x ) + cos 2 (2 x ) ])
1 1  1 
= ⋅ (1 + cos 2 (2 x )) = ⋅ 1 + ⋅ (1 + cos(4 x )) 
2 2  2 
= ⋅ (3 + cos(4 x ) )
1
4

1.7.2 Exemple
Mettre l'expression f(x)=cos(2x)+sin(3x) sous forme de puissances de sin(x) et cos(x).

On pose :
f ( x ) = cos(2 x ) + sin(3x )
f ( x ) = cos(2x ) + sin( 2 x + x )
f ( x ) = cos 2 ( x ) − sin 2 ( x ) + sin( 2 x ) ⋅ cos( x ) + cos(2x ) ⋅ sin( x )
( )
f ( x ) = cos 2 ( x ) − sin 2 ( x ) + 2 ⋅ sin( x ) ⋅ cos 2 ( x ) + cos 2 ( x ) − sin 2 ( x ) ⋅ sin( x )
f ( x ) = − sin ( x ) + 3 ⋅ sin( x ) ⋅ cos ( x ) + cos ( x ) − sin ( x )
3 2 2 2

Note La fonction f(x) n'a pas de valeur moyenne : en d'autres termes, la fonction a des valeurs
positives et négatives en "quantités égales" sur un très long intervalle. Cette propriété
est immédiatement visible dans la forme linéaire, mais pas du tout dans la forme non-
linéaire. D'une manière générale, la forme linéaire est toujours plus "parlante".

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2 Formules trigonométriques dans un triangle quelconque

2.1 Théorème du cosinus


Le théorème du cosinus est la formule généralisée de Pythagore pour un triangle non
rectangle. Soit ABC un triangle quelconque :

b a

A c B

Figure 8
On pose : a=BC, b=AC et c=AB.

On obtient :
a 2 = b 2 + c 2 − 2 ⋅ b ⋅ c ⋅ cos(Â)
b 2 = a 2 + c 2 − 2 ⋅ a ⋅ c ⋅ cos(B̂) (32)
c 2 = a 2 + b 2 − 2 ⋅ a ⋅ b ⋅ cos(Ĉ)

2.2 Aire du triangle


L'aire du triangle est définie de trois manières différentes :
1
S= ⋅ b ⋅ c ⋅ sin(Â)
2
1
S = ⋅ a ⋅ b ⋅ sin(Ĉ) (33)
2
1
S = ⋅ a ⋅ c ⋅ sin(B̂)
2

2.3 Théorème du sinus


Le théorème du sinus s'énonce ainsi, r étant le rayon du cercle circonscrit au triangle :
a b c
= = = 2⋅r (34)
sin( Â) sin( B̂) sin(Ĉ)

2.3.1 Exemple
Soit un triangle avec les longueurs a=2 cm, b=3 cm, c=4 cm. Déterminer les angles Â, B̂ et
C, ainsi que la surface de ce triangle.

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Trigonométrie

On déduit du théorème du cosinus :


 b2 + c2 − a 2 
 = arccos  = 28.9 deg
 2 ⋅ b ⋅ c 
a +c −b 
2 2 2
B̂ = arccos  = 46.6 deg (35)
 2⋅a ⋅c 
 a 2 + b2 − c2 
Ĉ = arccos  = 104.5 deg
 2⋅a ⋅b 

Quant à la surface, on trouve S=2.9 cm2.

Le résultat est illustré par la Figure 8, qui montre un triangle exactement proportionnel
(triangle semblable) à celui de notre exemple.

3 Déterminations principales et fonctions réciproques


Les fonctions trigonométriques cos(x), sin(x) et tg(x) ne sont pas bijectives. Conclusion : les
fonctions réciproques arccos(x), arcsin(x) et arctg(x) posent le problème de l'univocité des
solutions.

Soient deux réels x et y tels que y ∈ [−1, 1] et y = sin(x). Considérons à présent la valeur
x2=π−x. On trouve :
sin( x 2 ) = sin(π − x ) = sin( x ) = y (36)

Admettons encore deux entiers relatifs n et m quelconques. Si on définit un nombre infini de


valeurs xn=x+n⋅2π et xm=x2+m⋅2π, on voit que sin(xm) = sin(xn) = sin(x) = y.

En conclusion, on voit qu'il existe une infinité de valeurs xi pour lesquelles sin(xi)=y. Un
raisonnement analogue est possible avec les fonctions cos(x) et tg(x). Cela pose un problème
pour les fonctions réciproques arcsin, arccos et arctg. En effet, à un élément de l'ensemble de
définition ne peut correspondre qu'un et un seul élément dans l'ensemble image.

Pour contourner ce problème, on définit dans l'ensemble des réels 3 un segment limité appelé
détermination principale. Lorsque cette limitation est acceptée, les fonctions
trigonométriques deviennent bijectives et les fonctions réciproques n'admettent plus qu'une et
une seule valeur à l'intérieur de ce segment. Nos calculatrices ne font rien d'autre lorsqu'elles
calculent le résultat d'une fonction trigonométrique réciproque: elles renvoient la valeur située
dans la détermination principale de cette fonction. C'est à l'utilisateur de savoir que d'autres
solutions existent, et c'est à lui que revient la responsabilité de choisir laquelle est la plus
appropriée.

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Trigonométrie

3.1 Détermination principale de sin(x)


La détermination principale de sin(x) est Df=[-π/2, π/2]. La Figure 9 illustre l'ensemble de
définition et l'ensemble image de sin(x) dans sa détermination principale.

x
-π -π/2 0 π/2 π
sin(x) arcsin(y)

y
-1 0 1
Figure 9

Voici la courbe y=sin(x) dans sa détermination principale :

1
1

sin ( x)
0
0

−1 1
1.5 1 0.5 0 0.5 1 1.5
xmin x xmax

Figure 10

3.2 Détermination principale de cos(x)


La détermination principale de cos(x) est Df=[0, π]. La Figure 11 illustre l'ensemble de
définition et l'ensemble image de cos(x) dans sa détermination principale.

x
-π -π/2 0 π/2 π
cos(x)
arccos(y)

y
-1 0 1
Figure 11

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Trigonométrie

Voici la courbe y=cos(x) dans sa détermination principale :

1
1

cos( x)
0
0

−1 1
0 0.5 1 1.5 2 2.5 3
xmin x xmax

Figure 12

3.3 Détermination principale de tg(x)


La détermination principale de tg(x) est Df=]-π/2, π/2[. La Figure 13 illustre l'ensemble de
définition et l'ensemble image de tg(x) dans sa détermination principale.

x
-π -π/2 0 π/2 π

tg(x) arctg(y)

y
0
Figure 13

Voici la courbe y=tg(x) dans sa détermination principale :

10
10

tg( x)
0
0

− 10 10
1.5 1 0.5 0 0.5 1 1.5
xmin x xmax

Figure 14

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Trigonométrie

3.3.1 Problème de quadrants


Souvent, en électrotechnique ou en géométrie analytique, il est possible de déterminer
exactement la valeur de ϕ=arctg(y/x) dans tout l'intervalle [0, 2π[ si on connaît les
composantes du rapport x et y.

On invente une nouvelle fonction arg(x, y) avec la règle suivante :

y x ϕ = arg(x, y)
positif positif premier quadrant 0 ≤ ϕ < π/2
positif négatif deuxième quadrant π/2 < ϕ < π
négatif négatif troisième quadrant π ≤ ϕ < 3π/2 (ou −π ≤ ϕ < −π/2)
négatif positif quatrième quadrant 3π/2 < ϕ < 2π (ou −π/2 < ϕ ≤ 0)
positif x=0 ϕ = π/2
négatif x=0 ϕ = 3π/2 (ou ϕ = −π/2)

La fonction arg(x, y) peut être définie par morceaux :


  y
arctg x  si x > 0
  
  y
arg( x , y) = π + arctg  si x < 0 (37)
 x
π / 2 si x = 0 et y > 0

3π / 2 si x = 0 et y < 0
Exemples arg(1, −1) = −π/4
arg(−1, 1) = π−π/4 = 3π/4
arg(0, 1) = π/2

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Trigonométrie

Résumé des formules importantes

sin( −α ) = − sin(α)
cos(−α ) = cos(α )
tg (−α ) = − tg (α)
 π
sin(α) = sin (π − α ) sin(α) = cos α − 
 2
π 
cos(α) = cos(− α ) cos(α) = sin  − α 
2 
sin(α)
tg (α) = tg (α + π) tg (α) =
cos(α)
cos(α + β) = cos(α) ⋅ cos(β) − sin(α) ⋅ sin(β) cos(2 ⋅ α) = cos2 (α) − sin 2 (α)
sin(α + β) = sin(α) ⋅ cos(β) + cos(α) ⋅ sin(β) sin(2 ⋅ α) = 2 ⋅ sin(α) ⋅ cos(α)
tg (α) + tg (β) 2 ⋅ tg (α)
tg (α + β) = tg (2 ⋅ α) =
1 − tg (α) ⋅ tg (β) 1 − tg 2 (α)
cos(α − β) = cos(α) ⋅ cos(β) + sin(α) ⋅ sin(β)
sin(α − β) = sin(α) ⋅ cos(β) − cos(α) ⋅ sin(β)
tg (α) − tg (β)
tg (α − β) =
1 + tg (α) ⋅ tg (β)

cos(α) ⋅ cos(β) = ⋅ (cos(α − β) + cos(α + β) )


1
cos 2 (α) = ⋅ (1 + cos(2 ⋅ α) )
1
2 2
sin(α) ⋅ sin(β) = ⋅ (cos(α − β) − cos(α + β) ) sin 2 (α) = ⋅ (1 − cos(2 ⋅ α) )
1 1
2 2
cos(α) ⋅ sin(β) = ⋅ (sin(α + β) − sin(α − β) )
1 1
cos(α) ⋅ sin(α) = ⋅ sin(2 ⋅ α)
2 2
α
 
2 ⋅ tg 
sin(α) = 2
α
1 + tg 2  
2
α
1 − tg 2  
cos(α) =  2
α
1 + tg 2  
2

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