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Première partie

L'action se déroule, en 1558, à la cour du roi Henri II durant les dernières années de son
règne. Madame de la Fayette décrit l'éclat de la cour de France, fondée sur l'hypocrisie et
les faux-semblants. Autour du roi, princes et princesses rivalisent ainsi d'élégance et de
galanterie.
Mademoiselle de Chartres, d'une beauté qui n'a d'égal que sa vertu, car elle fut élevée par sa
mère selon de rigoureuses règles de morale, paraît pour la première fois au Louvre. Deux
hommes sont tout de suite sous le charme : le duc de Guise, personnage important mais ruiné,
et le prince de Clèves.
Après l'échec de plusieurs tentatives de mariage, Mademoiselle de Chartes finit par accepter,
sur les conseils de sa mère, les propositions du prince de Clèves, sans en être amoureuse pour
autant. Les noces sont célébrées, elle devient la princesse de Clèves.
Aux fiançailles du Duc de Lorraine et de Claude de France, elle rencontre le duc de Nemours, qui
a pour ambition d'épouser la reine d'Angleterre. Ils dansent ensemble et tombent éperdument
amoureux l'un de l'autre. Leurs feux étant illégitimes, ils gardent mutuellement leur secret,
sans rien s'avouer l'un à l'autre, et ne se voient qu'occasionnellement, en toute bienséance, en
toute ignorance.
Madame de Chartres, malade depuis un certain temps, s'apprête à mourir. Sur son lit de mort,
elle avoue à sa fille avoir deviné sa passion naissante et conjure sa fille de lutter contre cet
amour coupable que lui inspire le duc de Nemours :
« Songez ce que vous devez à votre mari ; songez ce que vous vous devez à vous-même, et
pensez que vous allez perdre cette réputation que vous vous êtes acquise et que je vous ai
tant souhaitée ».
Alors, afin d'éviter M. de Nemours, qu'elle ne peut s'empêcher d'aimer, Mme de Clèves décide
de se retirer à la campagne, tandis que le prince de Clèves reste à Paris, obligé de consoler l'un
de ses amis, M. de Sancerre.

Deuxième partie
Mme de Clèves vit en sa maison de Coulommiers. Elle y apprend la mort de Mme de Tournon et se
trouve attristée de la disparition de cette jeune femme qu'elle trouvait belle et vertueuse.
De retour de Paris, M. de Clèves lui apprend que son ami Sancerre était amoureux depuis près de
deux ans de Mme de Tournon et que cette dernière avait secrètement promis à lui ainsi qu'à M.
d'Estouville de les épouser. C'est seulement le jour de sa mort que M. de Sancerre apprend cette
liaison secrète, confessée par M. d'Estouville, qui lui fait voir les lettres passionnées que lui
adressait Madame de Tournon.
C'est alors que la princesse de Clèves se trouve troublée par les propos que son mari a tenu à son
ami Sancerre et qu'il lui répète :
« La sincérité me touche d'une telle sorte que je crois que si ma maîtresse et même ma
femme, m'avouait que quelqu'un lui plût, j'en serais affligé sans en être aigri. Je quitterai
le personnage d'amant ou de mari, pour la conseiller et pour la plaindre. »
A la demande de M. de Clèves, Mme de Clèves rentre à Paris. Elle ne tarde pas à se rendre
compte qu'elle n'est pas guérie de l'amour qu'elle éprouve pour le duc de Nemours. Elle est en
effet émue et pleine de tendresse pour cet homme qui, par amour pour elle, a renoncé à la
couronne d'Angleterre. Mais, si elle ne parvient pas à maîtriser ses sentiments, elle est bien
décidée à tout faire pour maîtriser ses actes. Elle souhaite à nouveau fuir celui qu'elle aime,
mais son mari insiste pour la voir rester à Paris.
Un jour, Nemours dérobe sous ses yeux son portrait. Elle se tait, craignant à la fois de
dévoiler publiquement la passion que ce prince éprouve pour elle et d'avoir à affronter une
déclaration enflammée de cet homme. déclaration enflammée de cet homme. 
Nemours, s'étant aperçu que la princesse de Clèves avait vu ce vol sans pour autant réagir,
rentre chez lui et savoure le bonheur d'être aimé.
Lors d'un tournoi, Nemours est blessé. Le regard que lui adresse alors Madame de Clèves
confirme son ardente passion pour lui. Cependant, après le tournoi, la reine Dauphine lui confie
une lettre qui serait tombée, dit-elle, de la poche du duc de Nemours, et que lui aurait écrite
l'une de ses supposées amantes. La princesse, lisant et relisant la lettre au cours de la nuit,
découvre alors le sentiment de jalousie qui la bouleverse.

Troisième partie
Le Vidame de Chartres, oncle de la princesse de Clèves et ami intime de M. de Nemours, est lui
aussi très contrarié par cette lettre. Car la lettre qu'a lue la princesse de Clèves et qu'elle
croyait adressée à Nemours lui appartenait, et le fait qu'elle circule entre toutes les mains de la
Cour le contrarie énormément. En effet, cette lettre risque de déshonorer une femme
extrêmement respectable et de lui valoir, à lui, Vidame de Chartres, la colère de la Reine qui en a
fait son confident et qui n'accepterait pas cette aventure sentimentale.
Le Vidame de Chartres vient trouve le duc de Nemours afin de lui demander de passer pour le
destinataire de cette lettre. Il devrait alors la réclamer à la Reine Dauphine qui la possède
désormais. Mais Nemours refuse : il ne veut pas que la Princesse de Clèves le croit amoureux
d'une autre. Le Vidame de Chartres lui donne alors un billet sur lequel figure son nom, qu'une
amie de sa maîtresse lui a donné, et qui permettra à Nemours de se justifier auprès de celle qu'il
aime.
M. de Nemours rend visite à Mme de Clèves et lui apprend la demande du Vidame de
Chartres, lui prouvant du même coup qu'il n'a rien à voir avec cette histoire sentimentale. En
présence de M. de Clèves, les deux amants, pour satisfaire une demande royale, réécrivent de
mémoire une copie de la lettre qui a semé le trouble et que la princesse ne possède plus. Madame
de Clèves profite de ces heures intimes, mais reprend conscience de la passion qu'elle
ressent, malgré elle, pour cet homme. Elle décide de repartir à la campagne, malgré les
reproches de son mari, qui ne comprend guère son goût pour la solitude, et qui veut la suivre.
Elle avoue alors, les yeux remplis de larme, tandis que le duc de Nemours est dissimulé et
entend tout, qu'elle est éprise d'un autre homme, et que pour rester digne de lui, elle doit
quitter la cour. Le Prince de Clèves est d'abord tranquillisé par la franchise courageuse de son
épouse ; mais bien vite, il ressent une vive jalousie et presse son épouse de mille questions,
auxquelles elle ne répond pas. Elle ne lui dévoilera pas le nom de son rival. Restée seule, Mme de
Clèves s'effraie de sa confession, mais se rassure, en estimant qu'elle a ainsi témoigné sa
fidélité à son mari.
M. de Nemours s'est enfui dans la forêt et se rend compte que cet aveu lui enlève tout espoir de
conquérir celle qu'il aime. Il éprouve pourtant une certaine fierté d'aimer et d'être aimé
d'une femme si noble. Il commet surtout l'imprudence de raconter au Vidame de Chartres,
l'histoire qu'il vient de vivre. Il a beau raconter cette histoire en termes très vagues, avec
d'autres noms, son ami devine que cette histoire est la sienne.
Bientôt, toute la cour est au courant, tandis que le prince de Clèves comprend l'identité de son
rival. Ne sachant pas que ce dernier a été témoin de cet aveu, M. et Mme de Clèves se
déchirent en se soupçonnant l'un et l'autre d'avoir trahi le secret de leur discussion. Les
trois personnages, que la fatalité a jeté les uns contre les autres, sont alors violentés par les
soupçons, les remords, les reproches et les plus cruels troubles de la passion.
Peu de temps après, un tournoi est organisé en l'honneur du mariage de Madame avec le roi
d'Espagne. Lors d'une joute avec le Comte de Montgomery, le Roi reçoit l'éclat d'une lance
dans l'oeil, blessure qui se révèle mortelle. Henri II n'est plus.
Quatrième partie
Alors que la cour se rend à Reims pour le sacre du nouveau roi, Madame de Clèves se retire à
nouveau à la campagne, à Coulommiers, cherchant dans la solitude l'impossible tranquillité. Le
duc de Nemours la suit, lui-même épié par un espion que le prince de Clèves a dépêché sur
place.
De nuit, le duc de Nemours trouve alors la princesse de Clèves tandis qu'elle contemple d'un air
rêveur un tableau le représentant. Il est transporté par sa joie et, encouragé par cette marque
d'amour, il se décide à rejoindre celle qu'il aime. Il avance de quelques pas et fait du bruit. Mais
la princesse, effrayée de le reconnaître, se réfugie immédiatement dans un autre endroit du
château.
Nemours attend en vain dans le jardin , et au petit matin, il se rend dans le village voisin pour y
attendre la nuit suivante. Mais c'est un nouvel échec : elle reste cloîtrée toute la soirée, et la
nuit, dans sa chambre. Le troisième jour, il accompagne sa soeur pour une visite, et la princesse
comprend que c'est bien lui qu'elle a vu, deux nuits auparavant.
Parallèlement, la présence du duc de Nemours auprès de la princesse a été rapportée au
prince de Clèves par son espion. Sans même laisser le temps à son interlocuteur de lui donner
plus de précisions, Clèves est persuadé qu'il a été trahi et cette certitude le plonge dans
une violente fièvre.
Apprenant la nouvelle de son état, la princesse de Clèves revient à Blois. Lors d'une dernière
conversation avec son mari mourant, elle lui assure ne jamais l'avoir trompé :
« La vertu la plus austère ne peut inspirer d'autre conduite que celle que j'ai eue ; et je
n'ai jamais fait d'action dont je n'eusse souhaité que vous eussiez été témoin. »
Après la mort de son mari, la princesse de Clèves se mure dans la solitude, à Paris. Elle
refuse toute visite et ne fréquente plus la cour. Quelques mois plus tard, Madame de Martigues,
qui lui rend visite, lui apprend que le duc de Nemours est désespéré, et qu'il vient très souvent à
Paris.
Au cours d'une de ses promenades, elle va l'apercevoir, sans que lui ne la voit : il est allongé sur
un banc, dans un jardin. Cette vision réveille en elle sa violente passion, mais elle refuse de
céder. C'est le Vidame de Chartres qui organisera finalement un rendez-vous entre les
deux, une rencontre secrète, inconnue de tous. Le duc de Nemours lui avoue sa passion, tout
comme la princesse de Clèves lui avoue la sienne. Mais, tout de suite, elle affirme aussi que cet
« aveu n'aura point de suite », qu'il lui faut suivre « les règles austères que son devoir lui
impose », son mari étant mort par sa faute.
La princesse tentera d'apaiser sa douleur en s'exilant dans les Pyrénées, tandis que le duc de
Nemours choisit de suivre le roi dans un voyage à la cour d'Espagne. Elle mourra quelques années
plus tard en succombant à une maladie de langueur.
« et sa vie, qui fut assez courte, laissa des exemples de vertu inimitables. »

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