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Carte de l’État-major (1820-1866) - Institut national de l’information géographique et forestière

L’éllipse orange marque les lieux du drame : Keransquer (Kansquer) où le citoyen Soufflet quitta la route et « sauta dans un champ ... »
et Kervoalzic (Koazis) où il fut assassiné.

Le rapport Dupré

Christian Souchon
Jean-Yves Thoraval

Il y a quelque temps déjà, le Kaier du CGHP publiait un article consacré au chant breton :
« La mort du citoyen Soufflet / Marv sitoyen Soufflet » (cf. n°65 - juin 2019). C'était pendant
le Directoire, un système politique instable menacé, entre autres, par la reprise des activités
des monarchistes, connues en Bretagne sous le nom de Grande Chouannerie. Le 15 août
1798, Charles Joseph Soufflet après avoir participé au pardon de l'Assomption, à Roudouallec
où, selon une note tirée des carnets de La Villemarqué, il avait été autrefois maître d'école,
rentrait avec sa femme à Gourin, la ville voisine. Il y occupait à présent des fonctions d'employé
municipal. Ils s'étaient mis en route après un dîner copieusement arrosé auquel les avait conviés
le notable Le Postollec rencontré lors de la fête. Arrivé au hameau de Keransquer, Soufflet
« sauta dans un champ, y rencontra aussitôt sa garde (?). Pourtant il n'est personne au canton
qui puisse dire quelle genre de fin a fait le citoyen Soufflet ». C'est ce qu'affirme la complainte
en dialecte de Vannes publiée par l'abbé Cadic dans le n° de juin-juillet 1922 de sa revue, La
Paroisse Bretonne de Paris.

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Ce texte mystérieux est le même que celui noté, vers 1841, par Théodore Hersart de La
Villemarqué lors de sa tournée en Haute Cornouaille, en vue de préparer la seconde édition de
son ouvrage fameux, le Barzhaz Breizh. Cette version, plus ancienne, est accessible au public
depuis novembre 2018. À cette date, les carnets de collecte 2 et 3 du barde de Nizon furent
mis en ligne par le CRBC, Centre de recherche bretonne et celtique de l'Université de Bretagne
ouest, achevant ainsi le travail entrepris sur le carnet 1 par le linguiste et ethnologue, Donatien
Laurent, entre 1964 et 1975.

Plus courte que celle de l'abbé Cadic, 15 quatrains d'alexandrins au lieu de 25, cette version la
complète heureusement. La date de collecte est postérieure aux événements, d'une quarantaine
d'années, et l'informateur la tient sans doute de première main. Il a non seulement transmis sans
déformation les noms des protagonistes, mais également ajouté des commentaires essentiels
pour la compréhension du récit :

• C'est ainsi qu'outre le nom du prêtre jureur, Alain Ruppe, nous apprenons le nom de l'auteur
de ce texte, le chouan Le Scoull de Roudouallec. Le manuscrit lui attribue, semble-t-il, un
autre chant, Les gendarmes de Châteauneuf dont le ton fait écho au poème sarcastique sur
La mort du citoyen Soufflet.
• Alors maître d'école à Roudouallec, Soufflet surprend des prêtres réfractaires dans l'église
lui servant d'école, cela conduit à leur arrestation. D'autres sources nous apprennent qu'il
s'agit plus précisément de l'abbé Jérôme Yvenat, arrêté le 10 mai 1798 par Soufflet, alors
garde champêtre de Gourin,
• Le riche Le Postollec a invité le couple Soufflet à dîner. Avoir un fils chouan explique sans
doute qu'on ait pu lui tendre un piège. Trois vers en marge gauche, étrangers au poème,
semblent tirés d'un chant sur les cloches fondues / teuzet par le nouveau régime ; elles ne
sonnent plus ni aux baptêmes ni aux enterrements. Elles ont servi à faire des gwarezioù
/ abris, protections, couverts, euphémisme pour canons. Peut-être le chanteur les insère-
t-il ici pour expliciter le mot gward quasi homonyme de gwarez. Le fils Postollec se serait
empressé d'informer ses amis chouans de l'endroit où ils pourraient dresser une embuscade
à l’écart de la route, sachant que Soufflet, pris de boisson, avait annoncé son intention à un
certain endroit de passer par les champs pour se mettre à couvert / gwarez. La dispute du
couple arrivant sur les lieux où il devait quitter la route découverte sauva la vie de la femme.
• Quant à l'auteur de cette mystérieuse disparition, il est désigné par le chanteur dans une
remarque : ce n'est autre que le chef chouan Bonaventure « élevé près de Keransquer », le
lieu où selon l'indication du titre Marv Sitoyen Soufflet, le citoyen Soufflet mourut.

L'épilogue de cette affaire tient en huit vers dans la version La Villemarqué et en huit quatrains
dans la version Cadic. À la demande du président du conseil municipal de Gourin, la préfecture
de Vannes alloue à la veuve une indemnité de 2.000 écus d'argent. Cette indemnité est à la
charge de la commune de Roudouallec, en application de textes proclamant le principe d'une
responsabilité collective subsidiaire en matière de crimes de sang perpétrés par un ou plusieurs
ressortissants de ladite commune. La somme n'ayant pas été versée dans un délai de 5 jours,
le général Michaud, basé à Pontivy, envoie l'adjudant-général La Bruyère faire le siège de
Roudouallec. Cette occupation, du 20 au 25 novembre 1798, coûta à la malheureuse commune
une indemnité supplémentaire de 8.000 livres !

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La strophe qui évoque ce fait est la seule, dans ce chant sarcastique, à exprimer un sentiment
de commisération et c'est à l'égard des keizh Roudoualeg / des pauvres gens de Roudouallec !

L'abbé Cadic remarquait que « l'on peut contrôler facilement par les registres de l'état-civil de
Gourin et de Roudouallec » la mort de ce personnage. Cela ne l'empêcha pas de dater de 1791
ces événements survenus en réalité en 1798. Il ajoute : « au ton qui se révèle [dans ce chant]
on peut juger de l'état des esprits ». Il ne croit pas si bien dire. Les archives départementales du
Morbihan ont conservé des pièces relatives à ces événements, d'un intérêt considérable ; les
deux premières ont déjà été publiées dans l'article du Kaier :

• Le procès-verbal de l'enquête menée par le commissaire du canton de Gourin, Julien


Bosquet, le soir même de la disparition et sur les lieux mêmes,
• Le procès-verbal de l'audition de Vincente Raoul, la veuve de Soufflet, par le juge de paix
du canton de Gourin, Mathurin Lollivier, le lendemain 16 août 1798. Elle confirme : son
mari a bien été assassiné, au hameau de Kervoazic, par des chouans commandés par
Bonaventure. Elle doit à ce dernier d'avoir eu la vie sauve car il tint tête à ses compagnons
qui voulaient la tuer, elle aussi.

Peu après la publication de l'article du Kaier, j'ai reçu d'un aimable correspondant, Jean-Yves
Thoraval, de nouveaux documents résultant de recherches effectuées dans les années 1985-90
sur la chouannerie en Bretagne centrale. M. Thoraval, membre de Dastum jusqu'en 1984, n'est
pas un inconnu des lecteurs du Kaier. Il a collaboré au cahier n° 5 avec une contribution sur le
Pays Fañch.

Cette documentation complète utilement le portrait des personnages évoqués dans La mort du
citoyen Soufflet. Elle explicite le récit des démêlés judiciaires entre la commune de Roudouallec
et les autorités publiques esquissés dans la gwerz. M. Thoraval m'a également fait remarquer le
lien entre cette première pièce et un autre chant collecté par La Villemarqué, L'habit de Chouan.

Tous ces éléments officiels et semi-fictionnels ont un commun dénominateur : ils nous plongent
dans un univers de faux-semblants, de double-jeu et de déguisement, au sens propre comme
au figuré. Les gendarmes se déguisent en chouans, lesquels sont aidés par des tailleurs qui
confectionnent, outre des habits de chouans, de faux uniformes républicains entreposés chez
des sympathisants. Et surtout, véritable coup de théâtre, on découvre que les agents publics
chargés de l'enquête sur la disparition de Soufflet sont acquis à la cause royaliste.

Nous examinerons successivement :

• Le rapport de mission de l'officier de gendarmerie Louis-Marie Dupré, en date du 27.10.1798,


et, dans le prochain numéro,
• Le chant Gwiskamant Chouan / L'habit de Chouan, recueilli par La Villemarqué et consigné
dans son 2ème carnet de collecte (pp. 25-27), ainsi que quelques documents ayant trait au
héros de cette histoire, Michel Joseph Le Floc'h et à l'occupation de Roudouallec

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Rapport de mission du gendarme
Dupré du 27.10.1798
Le maréchal des logis, Louis René Dupré,
exécute une mission dans la région du Faouët
du 4 au 6 brumaire de l’an vii (25-27 octobre
1798), avec une petite troupe dont tous
les membres sont déguisés en chouans. Il
rencontre deux protagonistes du chant La mort
du citoyen Soufflet : le juge de paix du canton,
Mathurin Lollivier, à Kerauffret en Gourin et
ce dernier lui propose une entrevue avec Jean
Le Postollec, son cousin. Référence : AD56 L
308 - manuscrit de 10 pages intitulé Course dans
le Faouët.

Le texte est modernisé. Des titres ont été ajoutés


pour en faciliter la lecture. Pour commenter ce
texte captivant, nous nous limiterons à deux
notes.
Roudouallec : Église Notre-Dame-de-Lorette.
L’ordre de mission du commissaire Clocher bâti en 1772

du Directoire parcourant le ci-devant district du Faouët.

L’an vii de la République française une et Déguisement en contre-chouans


indivisible, le 4 brumaire (25 octobre 1798),
nous soussignés Louis Marie Dupré maréchal Nous étant rendus au dit Faouët et ayant pris
des logis, Étienne Verny, Pierre Antoine connaissance de plusieurs notes relatives à
Noblot, tous gendarmes nationaux résidant à cette arrestation rédigées par le commissaire
Pontivy, 4ème division, 8ème escadron, compagnie Bargain, cadet près l’administration municipale
du Huit (?), dans le département du Morbihan, du Faouët, nous avons décidé de nous grimer
certifions et rapportons : en contre-chouans : quatre militaires déguisés
en différents costumes, trois paysans dans
Que ce jour nous [nous] sommes transportés leur costume breton et d’autres individus en
de notre résidence, accompagnés d’un individu carmagnole brune. Moi-même marchant à la
soupçonné d’être partisan des brigands mais tête de ce détachement, tous déguisés et tous
qui affirmait connaître les repaires de cette armés sauf un, nous sommes partis du Faouët
horde dont nous avions la liste, à nous susdit environ les dix heures du soir de ce jour.
Dupré adressée de Vannes, le 8 vendémiaire
de la même année (29 septembre 1798) par Au moulin du Pen, commune du Saint
le commissaire du Directoire exécutif près
l’administration centrale du département du Nous nous sommes rendus dans la commune
Morbihan, signée Le Maillaud. du Saint, un lieu de passage où se retirent
fréquemment les brigands. Arrivés au moulin
Cet ordre de mission m’autorisait à prendre Purri [du Pen] en la demeure de Henry Rouaut
toutes mesures propres à m’assurer de [Rouant], meunier de profession, nous avons
l’arrestation de Bonaventure et autres brigands demandé un guide pour nous conduire dans

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"... la veuve de Soufflet confirme : son mari a bien été assassiné au hameau
de Kervoazic, par des chouans commandés par Bonaventure."

un lieu où nous pourrions avoir un contact craindre.


avec les chefs de l’Armée royale et catholique
de ce canton, car j’étais porteur d’une lettre Rendus en cette demeure, on fit ouvrir la porte
d’Angleterre envoyée par le général Puisaye, à notre abord et nous fûmes bien accueillis. On
reconnu comme chef par Louis XVIII et nous offrit du cidre. Ses deux fils, sur son ordre,
généralissime de l’Armée royale et catholique de se rendirent dans une maison à nous inconnue
Bretagne qui entretient la correspondance avec où il ne voulut pas nous les laisser accompagner,
les fidèles de ce parti. Voyant notre dévouement pour savoir si s’y trouvaient encore les brigands
et nous croyant attachés au service de Louis qu’il avait vu passer au nombre de quarante et
XVIII, il nous a accueillis et s’est offert de nous qui ordinairement laissaient du monde dans
conduire à Kervoric où il prétendit trouver ledit cette maison pour protéger la correspondance.
Bonaventure, en la demeure de Jacques Quere, Ses deux fils sont restés environ une heure
père, en nous disant qu’il était charmé de nous absents, puis nous ont rendu compte qu’il fallait
être utile. attendre jusqu’au jour. Ils étaient étonnés de
n’avoir pas trouvé les factionnaires ordinaires
Nuit au hameau de Samedy et supposaient qu’ils avaient amené tout leur
monde pour leur expédition.
en Le Saint
Nous, susdit Dupré, avons jeté une pièce de six
Nous avons donc parlé audit Jacques Quere. Il francs sur la table pour payer le rafraîchissement
nous dit qu’il n’avait pas de quoi nous recevoir que nous avions pris. On refusa ce payement
comme nous le méritions. Il nous a conduits en nous disant qu’on était dévoué au service de
chez son fils au Samedy pour nous mettre plus chouans tels que nous qui étions les défenseurs
en sûreté, en nous disant que les républicains de la religion et de la royauté. Il convenait
avaient déjà fait une fouille chez lui, mais d’attendre le jour et l’on nous procurerait le
que malgré leurs recherches, ils n’avaient pu moyen de conférer avec les chefs de l’armée
découvrir trois prêtres cachés chez lui dans la catholique.
loge et que chez son fils nous n’aurions rien à

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Ce manoir de Kerbiquet ou Kerbiguet est dans le hameau où passa le peloton
sur la piste des chouans.

Quant à moi, susdit Dupré, ayant fait connaître Le peloton poursuit sa route
la fatigue que j’avais endurée et le besoin que
vers Guiscriff
j’avais de me reposer, l’on m’a conduit dans
une espèce de grange où l’on étira sur quelques
fagots deux couettes de balle fraîche, en guise Nous étant mis en marche nous sommes passés
de lit et où l’on me dit de me reposer sans plus devant la porte de Jacques Quere, à Kervoric,
tarder. où attendaient sa femme, ses enfants et ses
domestiques. Ses enfants se sont mis à leur porte
Le lendemain matin [26 octobre 1798], un des et se sont armés et nous disant d’entrer chez eux
jeunes gens repartit, à ce qu’il me fit connaître, que nous trouverions de quoi nous rafraîchir.
à la recherche des [chouans] qu’ils avaient Sa femme surtout insista particulièrement
cherchés pendant la nuit et dans cet intervalle, et ne voulut pas nous laisser partir sans que
l’on mit du lard à cuire pour notre déjeuner. leur domestique fût armé pour nous conduire
jusqu’au grand port, craignant que les bleus ne
Revenus de leur mission les jeunes gens nous se trouvassent sur le passage. Ce domestique
annoncèrent que les chouans étaient encore nous conduisit jusqu’à cet endroit, et quand
engagés dans une expédition et qu’ils n’étaient il nous eut quittés, nous sommes montés au
pas rentrés. Ils étaient fort étonnés de ce retard. village de Kerbiguet, passant par un champ où
Je leur fis connaître le besoin que j’avais de l’on était à semer du grain.
remplir promptement ma mission et que
j’allais prendre une route vers la forêt de Laz Nous avons demandé à un homme la route
pour nous mettre à couvert de la poursuite de de Rostrenen. Il nous dit en français qu’il était
la « Nation » (l’armée républicaine), espérant bien charmé de nous voir puis, après nous avoir
trouver dans ces parages le marquis du Gage et dévisagés et reconnus pour des chouans, il nous
l’abbé Dubot, grand vicaire de Rennes, juge du a invités à passer à son domicile en nous disant
tribunal de l’armée catholique. que c’était le lieu ordinaire où se retiraient
Bonaventure et ses royalistes lorsqu’ils passaient
dans les environs, mais qu’il n’avait chez lui que

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de l’hydromel ; que par ailleurs il ferait son nous priait de noter son nom et son adresse,
possible pour étancher notre soif. pour s’y rendre à la première occasion qui se
présenterait. Comme je lui demandais s’il savait
Nous, susdit Dupré, en qualité de marquis écrire ou signer, il a mis lui-même son nom au
commandant les contre-chouans, je me suis bas de l’adresse de son village avec un crayon
contenté de le remercier en lui disant que fait d’une balle.
j’aurais préféré du cidre. Aussitôt, il a quitté
la pique qu’il tenait à la main et s’est offert de Puis ledit Claude Breut monta dans son grenier
nous conduire chez un royaliste comme lui, et en redescendit avec un fusil de chasse avec sa
lequel avait de cette boisson ! carnassière et sa poudrière. Il nous dit qu’il les
mettait à notre service pendant tout le temps
Chez Claude Breut que nous en aurions besoin. Il n’exigeait que
six sols par jour pour payer le journalier qui
travaillerait à la place de son agent, à son labour.
Il nous a conduits au village de Gosser [sans
Son dessein était d’être utile aux royalistes…
doute, Gossal1 en Guiscriff, Morbihan] en la
et d’entrer dans ma compagnie. Lui-même
demeure de Claude Breaut [Claude Breut, selon
et l’agent assurèrent qu’ils étaient de bons
les registres], afin de nous tirer du cidre, en
royalistes.
nous faisant l’observation que nous pouvions
être tranquilles, étant sur une hauteur d’où
l’on voyait tout ce qu’il se passait sur la grand’ Dupré sera conduit chez le juge
route… Nous voulûmes payer le cidre que de paix de Gourin
nous avions, l’on nous dit que tout ce qui était
dans leur maison était à notre service... L’un de Quant à moi [Dupré], j’allais être conduit chez
nos hôtes s’étant aperçu qu’un des soldats qui le juge de paix du canton de Gourin [Mathurin
m’accompagnaient était mal chaussé, il dit que Lollivier], lequel m’indiquerait le chef de l’armée
des royalistes ne pouvaient pas aller ainsi, et l’on catholique. C’était la procédure habituelle.
a tiré de dessus l’armoire une paire de souliers
qui semblait avoir appartenu à un volontaire, Comme je protestais de la répugnance que
n’étant pas cloutée à la mode de la campagne. j’éprouvais à aller confier mon sort à un
scélérat de fonctionnaire de la République
On ne voulut pas que je payasse. Ne voulant qui pourrait, en sous-main, avertir les bleus et
pas les prendre pour rien, je jetai derechef un me faire prendre dans sa propre maison, nos
écu de six francs sur la table. Mon conducteur interlocuteurs nous ont tous solennellement
tira deux petits écus de sa poche pour faire de assurés de son attachement et de sa fidélité aux
la monnaie. Il donna trois livres à Claude Breut royalistes en nous disant que si cet honnête
à qui appartenaient les souliers et à moi, trois homme servait la Nation, c’était pour mieux
francs que je ramassai. la tromper ; qu’il était prêt, tout comme eux,
à verser la dernière goutte de son sang pour le
J’engageai la conversation sur la prétendue rétablissement de la royauté…
organisation du chouanage et sur les moyens
à ma disposition pour entrer en contact avec Ledit Claude Breut ayant proposé spontanément
les chefs de l’armée catholique. Breut me de nous accompagner, il était avec nous quand
répondit que son agent allait s’en occuper. nous sortîmes de la maison. Ayant disposé la
Dans la montagne il ne pouvait avoir l’honneur troupe sur deux rangs, nous l’avons reçu parmi
de nous accompagner pour cette fois, mais il nous avec un cri de « Vive le roi ! », que les
hommes, femmes et enfants reprirent avec
1  Il ne s’agit pas de Gossal en Guiscriff mais de Gossal en Gourin.
Le recensement de 1793-1794 indique pour la commune de Gourin, enthousiasme. Nous entendions encore après
section de Laeron, Le Gossal : Claude Breut, sa femme, 2 enfants, notre départ, alors que nous étions déjà à une
2 domestiques.

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portée de fusil, ces acclamations de « Vive le m’aidassent) à former une compagnie au plus
roi ! » tôt, selon les ordres dont j’étais porteur. Je lui
annonçai l’endroit où j’allais me retirer. Elle me
Madame David et les costumes dit que je pouvais aller hardiment chez ce juge
de paix et que je serais bien accueilli.
de chouans
Claude Breut nous conduisit au moulin du Pré Les véritables convictions du juge
et, étant entré dans la demeure de Monsieur et de paix, Lollivier, et de Le Postollec
n’ayant trouvé que sa femme, il la somma de
[ranger] le fusil de son mari [dont elle nous Nous nous sommes mis en marche et sommes
menaçait] et a remis aussitôt entre les mains arrivés au village de Kerauffret à brun de nuit.
de Branquel, notre conducteur et un de nos Claude Breut étant entré dans la demeure du
contre-chouans, ledit fusil de chasse. Breut nous citoyen Mathurin Lollivier, accompagné de
conduisit, toujours au moulin, à la demeure trois à quatre prétendus brigands et lui ayant
de Michel David. Il n’y avait là que sa femme demandé s’il pouvait loger un marquis et sa
qui parle bien le français et qui nous a bien troupe royaliste, ce dernier répondit que oui
accueillis en raison de notre costume et parce et demanda de les faire entrer. Le prétendu
qu’elle croyait que nous étions des royalistes. marquis, moi-même, étant entré et l’ayant salué,
il m’a fait un accueil très chaleureux. Je lui ai
Nous, susdit Dupré, lui avons demandé si fait comprendre que je n’avais pas trouvé de
monsieur Bonaventure n’était pas dans les pain blanc sur ma route et que je l’invitais à
environs, lui ou d’autres chefs de l’armée m’en procurer, ainsi que du tabac en poudre
catholique. Elle nous a répondu que d’ordinaire, dont nous n’étions pas munis. Il me répondit
ils se réunissaient chez elle, nous citant même qu’il tâcherait de nous en procurer et qu’il allait
plusieurs noms qui nous étaient inconnus, en faire de son mieux. Il a tout de suite fait sortir
nous disant qu’ils ne tarderaient pas à arriver, un cheval de l’écurie… et envoyé l’un de ses
car ils avaient besoin de se changer et que leurs domestiques à Gourin, lequel a rapporté un
effets étaient chez elle. Je lui dis que j’aurais bien pain blanc de dix sols et du tabac en poudre.
du plaisir à les voir, car il s’agissait d’anciennes Aussitôt après, il est allé tirer du cidre de sa cave,
connaissances. Elle me répondit que j’aurais de pour nous faire rafraîchir, en nous disant que
la peine à reconnaître monsieur Bonaventure nous n’avions rien à craindre en restant dans sa
dans son nouveau costume ; qu’il était charmant demeure et que jamais les troupes républicaines
comme un cœur et que le tailleur de Gourin n’avaient fait de fouilles chez lui…
était encore en train de leur faire de nouveaux
uniformes bleu ciel et des carmagnoles vert Il m’a fait demander la permission que son
bouteille ; et qu’il serait encore plus aimable cousin, Jean Le Postollec [agent municipal de
lorsqu’il paraîtrait dimanche prochain au Roudouallec qui avait invité Soufflet chez lui le
divertissement qui devait avoir lieu chez elle ; jour où ce dernier fut assassiné], puisse avoir le
que j’aurais du plaisir en leur compagnie. « Ce plaisir de causer un instant avec moi, m’assurant
sont de bons enfants... Voilà, dit-elle en ouvrant qu’il répondait de lui et que je n’avais rien à
son armoire, un paquet de plumes non taillées craindre. Avec une réticence feinte, j’ai accepté
et du papier blanc pour la correspondance qui cette entrevue.
lui appartiennent.»
Une fois que je fus installé dans l’appartement
Je la priai au nom du roi Louis XVIII de me et que l’on m’eut apporté à boire et à manger,
procurer le plaisir de cette rencontre le plus tôt nous eûmes une conversation sur les nouveaux
possible. Je suggérai de faire leur connaissance chouanages :
lors de cette fête, afin qu’il m’aidât (qu’ils

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• Il m’a dit qu’un nommé Soufflet garde Un rassemblement royaliste
champêtre, un brigand républicain, avait
est annoncé chez Breut
payé de sa vie tous ses crimes, mais que
la commune s’était vue imposer six mille
francs d’amende pour la mort de ce scélérat, Le lendemain [27 octobre 1798] au matin,
• Que cependant l’on n’avait pas trouvé le lorsque j’ai fait rassembler les militaires, ledit
cadavre. Cette découverte aurait justifié Lollivier a apporté sur sa table une bouteille
qu’on leur fasse payer cette somme. De ce d’eau-de-vie, sans qu’on lui ait demandé. Nous
fait le jugement était injuste, en avons bu, ainsi que lui et sa femme. Il a
• Qu’il est vrai qu’il y avait là un peu de tenu à nous faire honneur. Il a ordonné qu’on
leur faute : dans le rapport qu’ils avaient nous graisse des crêpes et fait faire de la soupe
fait, le sang à l’endroit où Soufflet avait en disant que les cultivateurs qui étaient avec
été tué, n’aurait pas [dû] servir de preuve nous aimaient la soupe. Lorsque nous eûmes
pour attester sa mort et, s’ils avaient bien déjeuné, son domestique [qu’il] avait envoyé
réfléchi, ils auraient mis dans leur rapport derechef chercher les chefs des brigands est
que c’était le sang de deux moutons qui arrivé, porteur de la nouvelle qu’il fallait nous
avaient été dévorés par les loups dans le trouver au village de Gossal en la demeure
courant de la journée. (*) de Claude Breut entre neuf et dix heures où
je trouverais messieurs les royalistes qui m’y
Je lui répondis qu’ils ne devaient pas s’effrayer attendraient.
de payer cette somme, que dès la première
prise que je ferais sur la Nation, je les Satisfait de cette nouvelle, je donnais vingt-
dédommagerais… quatre sols à son domestique dans une seule
pièce qu’il ne voulut pas recevoir…
Lollivier raconte l’attaque
Message envoyé par Dupré
d’une diligence
à l’armée de Gourin
Ils m’ont fait réponse que les soldats royalistes
de ces cantons venaient de faire un bon coup Impatients de nous y rendre, nous sommes
en prenant l’argent de la Nation qui était dans partis de suite, après avoir remercié le juge,
la diligence attaquée par eux sur la route de des attentions qu’il avait eues pour nous.
Dinan, qu’ils avaient eu au moins vingt-cinq Sachant que les royalistes étaient au nombre
mille livres et qu’on a eu aucun homme de tué, de quarante rassemblés, pour ainsi dire tous
ni blessé dans cette affaire… des chefs, je pris le parti d’envoyer à Gourin
prier le commandant de la force armée de nous
Son domestique qu’il avait envoyé pour avertir envoyer de la troupe pour nous aider dans notre
les chefs que j’attendais, étant arrivé, Lollivier opération. Je dépêchai un gendarme déguisé à
vient en riant me dire que messieurs les royalistes qui je remis un livret réglementaire où étaient
avaient été sur le point de venir me saluer, mais consignés mes ordres…
qu’étant un peu éloignés et le mauvais temps
qu’il faisait les en ayant empêchés, ils comptaient Le gendarme Noblot se rend
que sans faute demain, il nous procurerait une chez Breut
entrevue avec eux…
Nous nous sommes rendus au village indiqué
où nous n’avons trouvé aucun brigand à nous
attendre. Nous y sommes restés jusqu’aux
environs midi, après avoir placé des factionnaires

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tout autour pour ne pas être surpris. Pendant
que nous placions les factionnaires, nous avons
entendu à plusieurs reprises leur corne sonner,
ces appels redoublant au fur et à mesure que
l’on nous voyait aller et venir dans les champs.
Ayant fait part de ma surprise à Claude Breut
chez qui nous étions entrés pour le prétendu
rendez-vous, il me dit que c’était là le signal
ordinaire pour faire rentrer les journaliers à
l’heure du dîner. Le nommé Noblot, gendarme
déguisé, me fit demander par le sieur Breut du
renfort pour aller avec lui jusqu’au moulin de
Rousmellac, pour savoir si les brigands y étaient
passés. La meunière a répondu qu’il venait juste
d’en passer deux dont l’un avait les cheveux
roux et l’autre noirs.
Les moulins cités dans ce texte sont situés sur l'Inam ou Stêr Laer, ici entre
Gossal et Kerbiquet.
L’assaut par les républicains nous nous sommes mis en marche pour nous
de la maison Breut rendre, nous aussi, audit moulin. Nous, Verny et
Noblot, agissant sur l’ordre de notre maréchal
C’est alors que Claude Breut aperçut la troupe des logis, avons rencontré dans notre marche,
républicaine et se mit à courir à toutes jambes, le nommé Henry Le Bihan qui venait nous
en me disant que les bleus arrivaient sur eux. prévenir que la troupe républicaine était dans ce
Il a sorti son fusil et m’a dit de le suivre. Son même parage. Il allait nous conduire au moulin
frère Joseph Breut avait proposé de cacher les du Quilliou où nous y serions bien reçus.
gendarmes déguisés en disant « Voilà la maudite
Nation de la République qui arrive ! » et il les Arrivés dans la maison, vers les dix heures
avait reconduits au lieu du rendez-vous. La de l’après-midi pour y prendre notre route
troupe s’étant présentée devant la maison de ordinaire accompagnés des contre-chouans,
Breut, ce dernier voulut faire feu sur le nommé nous avons demandé à la femme dite Marie
Dangu, volontaire de la 3ème Compagnie de la Anne Le Bonnic [Le Bonin ou Le Bomin] si elle
52ème demi-brigade cantonnée à Gourin qui n’avait pas un souterrain pour nous y cacher,
était le premier la baïonnette en avant pour du fait que les bleus nous poursuivaient. Elle
entrer. Nous l’avons empêché de faire feu. nous a répondu qu’il n’y en avait pas et qu’elle
était avertie qu’ils étaient venus et que monsieur
Pour donner l’exemple nous avons rendu le marquis était probablement pris. Elle eut un
nos armes à la troupe et donné ordre aux air très froid à notre égard, soupçonnant que
gendarmes et contre-chouans de marcher en nous étions des bleus déguisés. Nous avons
avant à une certaine distance de la troupe pour fait entrer de suite tous les individus que nous
se rendre au moulin du Quilliou pour voir s’il avons trouvés autour du moulin ainsi que
n’y rencontrerait pas les chefs des chouans qui Henry Le Bihan, dans la maison principale,
y résidaient actuellement. pour nous assurer de leurs personnes, en
attendant suivant la déclaration de Laville aux
L’assaut du moulin du Quilliou. lieux de pouvoir faire perquisition des effets
appartenant aux brigands et émigrés dont la
Mort du chouan Le Bihan dite Marie-Anne Le Bonnic était dépositaire de
son propre aveu. Pendant que nous prenions
Ils ont exécuté cet ordre et un instant après, connaissance des effets déposés au moulin

KAIER AR POHER N°76 - Mars 2022 ■ 11


Perquisition du Moulin du Quilliou

Nous, susdit Dupré, alors que nous étions sur


le point d’arriver au moulin du Quilliou à la tête
du détachement, passant par une prairie, nous
avons aperçu un homme raide mort, passé sur
son dos. L’ayant examiné, nous avons remarqué
que sa mort avait été occasionnée par un coup
de fusil et avons reconnu le premier brigand
qui nous avait conduits et indiqué la marche
à suivre pour trouver les chefs. À une portée
de pistolet du cadavre, en avant du moulin, je
reconnus ses deux sabots.

Entré dans la maison principale, j’aperçus une


armoire ouverte et faisant perquisition pour voir
si nous ne trouverions pas quelques morceaux
de drap ou des tailles de tissu de la couleur des
carmagnoles dont ladite Marie-Anne Le Bonnic
nous avait dit avoir été commandées chez un
tailleur de Gourin, nous y avons trouvé deux
pièces de drap et des coupes en forme de
manches destinées à des impériales vertes dont
on nous avait dit la veille qu’elles serviraient à
doubler les carmagnoles en cas de besoin.

Gourin : l'église Saint-Pierre et Saint-Paul. L’étape finale : Gourin


de Quilliou, les factionnaires qui étaient à la
porte n’ont pu empêcher que Le Bihan, notre Nous nous sommes mis en marche pour nous
conducteur, ne s’évade, nous reconnaissant rendre à Gourin, chef-lieu de canton, pour y
pour des républicains, dès lors que nous avions rendre compte aux autorités constituées de
sommé, au nom de la loi, la meunière de nous la découverte faite par nous pendant notre
déclarer où étaient les effets des brigands. Au expédition et les prévenir qu’un tailleur de leur
nom de la loi, nous sommâmes ledit Le Bihan connaissance faisait des carmagnoles et des
de s’arrêter. Mais loin d’obéir, il prit la fuite en pantalons pour les chefs de l’Armée catholique
abandonnant ses sabots pour courir plus vite. et royale, suivant le rapport relaté dans notre
procès-verbal.
La troupe déguisée ayant fait feu l’a atteint
d’une balle qui a traversé son côté droit. Il est De tout quoi nous avons rédigé le présent procès-
tombé raide mort et [comme nous étions en verbal pour servir et valoir à qui il appartiendra.
danger] nous avons jugé qu’il était prudent de Ce jour 6 brumaire an vii [27 octobre 1798] de
nous retirer en laissant le cadavre sur la place la République une et indivisible.
où il était tombé ; nous sommes partis avec le
meunier et la meunière et leurs domestiques
pour nous rendre sur la route qui conduit de
Scaër à Gourin pour attendre le détachement
de la troupe républicaine qui nous suivait à
certaine distance.(**)

12 ■ KAIER AR POHER N°76 - Mars 2022


NOTES

(*) Le principe ici énoncé par le juge Lollivier « Pas de cadavre, pas d'amende », peut justifier
que l’auteur du chant La mort du citoyen Soufflet évite le mot marv / mort, à la strophe 7 où il aurait
logiquement sa place. Ce barde était vraisemblablement Corentin Le Scoull, secrètement royaliste,
agent municipal en 1798, puis maire de Roudouallec sous le Premier Empire. Il était donc bien
placé pour savoir ce qu’impliquait l’usage de ce mot.

En ur moment Soufflet lammas er park L’instant d’après, Soufflet dans un champ se retire.
Hag en ur vont e-barzh, gavas diouzh-tu e varv Et c’est la mort qu’il a trouvée incontinent.
Mez n’eus den er c'hanton a-gement oufe laret, Mais il n’est au canton, âme qui puisse dire
Pe-seurt fin en-deus graet ar sitoyen Soufflet. Ce qu’il advint vraiment, du citoyen manquant.

Au lieu de e varv, on lit e ward / sa garde, tant chez Cadic que chez La Villemarqué. Ce mot est
suffisamment inattendu, pour que le chanteur se livre à une exégèse notée par le vicomte, en
marge. Il s’agit de trois vers vraisemblablement tirés d'un chant sur les cloches fondues / teuzet
et non deuet / venues, comme je le lisais en juin 2019, par le nouveau régime. Elles ne sonnent
plus aux baptêmes ni aux enterrements, mais ont servi à faire des gwarezioù / abris, protections,
couverts, euphémisme pour canons. Peut-être le chanteur insère-t-il ce poème ici pour expliciter le
mot gward quasi homonyme de gwarez. Voici ces vers :

N'ho klefomp mui kanañ, siwazh met gouelañ. Ce ne sont plus des chants, mais des pleurs désormais
Kanañ war ho… Qu'hélas nous entendrons sur vos…
- Na ganit war ar c'havel, na ouelit mui war ar bez. - Plus de chants aux berceaux, sur les tombes non plus.
Teuzet omp bet evit ober gwarezoù, d'am Jezuz kaezh ! Pour servir de couverts, on nous fondit, Jésus !

Le dernier vers commence à la 1ère personne du pluriel « Nous avons été fondues ... ». L'expression
finale « à mon pauvre Jésus » semble être une exclamation purement explétive.
Si l'on admet qu'il faille lire dans la strophe 7 gwarz au lieu de gward, on peut inclure dans l'explication
la remarque faite par le chanteur : le fils Le Postollec était un chouan. Celui-ci se serait empressé
d'informer ses amis d'un endroit propice pour dresser une embuscade à l’écart de la route, là où
Soufflet, pris de boisson, avait annoncé son intention de couper par les champs pour se mettre à
couvert / gwarez. Le dénonciateur de l'abbé Yvenat était certainement conscient du risque encouru,
s'il circulait en évidence sur la route principale.

On se demande cependant quel sens attribuer à diouzh-tu / aussitôt. Faut-il supposer l’existence
d’une haie vive, par exemple, masquant la vue depuis la route dès l'instant qu'on quittait celle-ci
pour entrer dans les champs ?

(**) La mort de Henry Le Bihan est enregistrée dans l'état civil de Gourin (décès : 1793-1805,
pages 133 et 134-276). Louis Herveou est agent municipal et François Cola est assesseur du juge
de paix.

Dans le prochain Kaier, nous présenterons un chant qui prolonge le présent artticle, « Gwiskamant
chouan / L’habit de chouan ».
À suivre
Christian Souchon
Jean-Yves Thoraval

Reportage photographique : Jacqueline Philippe-Quentin

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