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Texte 5 – Je t’aime (Paul Eluard)

Paul Eluard est un poète moderne du 20ème siècle, il était l'une des figures majeures du
mouvement surréaliste. ( mouvement qui vise à explorer l'inconscient, l'imaginaire et le
rêve, à dépasser la réalité.) Eluard est notamment connu pour ses poèmes engagés, qui
traitent de thèmes tels que l'amour, la guerre, la liberté et la résistance.

Introduction ;
« Je t’aime » est un poème surréaliste du recueil de poème « Le Phoenix » de Paul Eluard
publié en 1951. Ce poème s’adresse à la dernière campagne d’Eluard : Dominique, et est
une déclaration d’amour. Comment l’amour fait renaître le poète ? Nous allons nous
intéresser au thème de l’amour et à l’éloge de la femme aimée.

Développement :
Ce poème est un poème lyrique en prose composé de 3 strophes, il est écrit en vers
libres, sans rimes, sans ponctuation. Dans tout le poème, il y a une allitération en [m] qui
renforce l’expression de l’amour tel que dans « je t’aime », « les premières fleurs », les
« animaux, « femme »….

Dans la 1ère strophe, le poète énumère « je t’aime  pour... » plusieurs fois. Cet anaphore
renforce l’expression du sentiment amoureux du poète. Le poète commence par exprimer
son amour et déclarer à sa campagne «Je t’aime pour toutes les femmes que je n’ai pas
connu, je t’aime pour tous les temps que je n’ai pas vécu», il l’aime pour ce qu’il n’a pas
vécu grâce à elle, pour les femmes qu’il n’a jamais rencontré. Puis le poète l’aime «Pour
l’odeur du grand large et l’odeur du pain chaud », la femme aimée est liée à des
sensations agréables, elle est un voyage pour le poète. Il l’aime aussi « pour la neige qui
fond pour les premières fleurs », la femme aimée représente la vie, le printemps. Enfin il
l’aime « pour les animaux purs que l’homme n’effraie pas». Sa bien aimée représente la
nature pure, le poète l’aime pour sa pureté. Le poète « l’aime pour aimer », nous pouvons
repérer un pléonasme qui insiste sur le fait que le poète a envie d’aimer et aussi il souligne
l'idée que l'amour est une fin en soi, qu'il n'a pas besoin d'être justifié par quoi que ce soit
d'autre. Enfin il «l’aime pour toutes les femmes » qu’il «n’aime pas ». Nous pouvons
repérer une négation totale « ne » et « pas », le poète n’aime qu’une seule femme.

Dans la 2ème strophe, Eluard fait référence à sa femme en disant « qui me reflète sinon
toi-même je me vois si peu », la conjonction de subordination « sinon » exprime une
concession qui sert à opposer deux idées mais qui sont liées, les yeux de sa bien aimée
sont comme un miroir, grâce à sa femme, il se voit lui-même dans ses yeux, il s’apprécie
lui même grâce à elle. Il lui dit aussi que « sans » elle, il « ne voit rien qu’une étendue de
déserte. » L’adjectif « déserte » souligne que l’idée que la vie du poète n’est que vide et
néant sans la femme aimée. Sans elle le poète n’est rien. Ensuite, le poète parle de son
passé en disant « Entre autrefois et aujourd’hui il y a eu toutes ces morts que j’ai franchies
sur de la paille. » Le poète évoque la mort, ce vers suggère que le poète a souffert. Mais
ce vers peut aussi renvoyer aux étapes amoureuses différentes du poète qui sont autant
de renaissances comme le phénix. Egalement « il n’a pas pu percer le mur son miroir », il
ne s’aimait pas dans le passé, n’était pas heureux. Puis il a dû « apprendre mot par mot la
vie » Cette phrase suggère que cette personne l'aide à comprendre la vie et qu'il a besoin
d'elle pour cela. Enfin, nous pouvons remarquer un contraste entre la vie et la mort dans
cette strophe, le poète était mort intérieurement, était malheureux jusqu’à ce qu’il
rencontre sa femme, il renaît comme un phénix. Cela renvoie au titre du recueil.

Dans la dernière strophe, Eluard recommence à énumérer « Je t’aime », il dit «Je t’aime
pour ta sagesse qui n’est pas la mienne, pour la santé » et « contre tout ce qui n’est
qu’illusion, pour ce coeur immortel que je ne détiens pas» L’auteur l’aime pour ses qualités
intellectuelles, morales, pour sa bonne constitution, il suggère qu'elle est réelle et
authentique. Et le coeur de celle qu’il aime est éternel, son amour est grand et dure pour
toujours. Enfin le poète lui dit « Tu crois être le doute et tu n’es que raison tu es le grand
soleil qui me monte à la tête quand je suis sûr de moi », sa bien-aimée doute mais en
réalité pour Eluard, elle incarne la raison. « Le grand soleil » est une métaphore qui
renvoie à la femme aimée, le poète compare sa femme à un grand soleil, elle est un soleil
qui lui occupe l’esprit quand il ne doute pas, c’est la femme soleil qui éclaire le poète et
réchauffe son coeur.

Conclusion :
Ainsi, l’amour fait renaître le poète. Eluard exprime son amour en faisant l’éloge de la
femme aimée, elle est associé à un portrait positif, elle représente la vie, le bonheur pour
le poète et lui redonne vie. Le poète qui était auparavant malheureux renaît de ses
cendres comme un phénix grâce à la femme aimée qui se voit en elle.

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