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Chapitre 2 : Mesures altimétriques

Chapitre 2 : Mesures altimétriques

Définitions
Le nivellement est l'ensemble des procédés topographiques permettant de définir la différence
d'altitude entre deux points, et donc de fournir les hauteurs respectives des deux points les uns par
rapport aux autres.

Les altitudes sont les hauteurs des points au-dessus du géoïde suivant la verticale du lieu.

Les différents procédés sont:

 Le nivellement géométrique ou direct.

 Le nivellement trigonométrique ou indirect, qui utilise d'une part les mesures de distances entre
points, et d'autre part, l'inclinaison d'une visée : l’angle vertical.

 Le nivellement barométrique basé sur la différence de pression atmosphérique entre deux


points. (précision de 3 à 4 m lorsqu'on effectue un grand nombre d'observations).

1. Le nivellement géométrique
Le principe du nivellement géométrique est de déterminer la différence d'altitude entre deux points
en utilisant un niveau avec lequel on définit un plan horizontal et on fait deux visées sur une mire
placée successivement au premier et au deuxième point. La différence des deux lectures donne la
différence d'altitude entre les deux points.
mire

mire

Visée
horizontale LB
LA
B
niveau
A

HA + LA = HB + LB ⇒ ∆H = LA – LB

1.1. Le nivellement par rayonnement

A partir d'une seule station, on détermine l'altitude de plusieurs points visibles de cette station. On
commence par déterminer l'altitude du plan de visée en visant un point d'altitude connue :

HPV = HRéf + LRéf


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Les altitudes des autres points sont déterminées par:

HA = HPV - LA

1.2. Nivellement par cheminement

On procède par cheminement lorsque les deux points sont éloignés ou bien non visibles l'un à partir
de l'autre. Cheminement de A → B

L2AR L3AV
L2AV
L1AR
2 Station 3
L3AR LB
Station 2
LA 3
L1AV
1 Station 4 B
Station 1
A

Les dénivelées sont déterminées par : et les altitudes par :

dh1 = La – L1AV Alt 1 = Alt A + dh1

dh2 = L1AR – L2AV Alt 2 = Alt 1 + dh2

dh3 = L2AR – L3AV Alt 3 = Alt 2 + dh3

dh4 = L3AR – LB Alt B = Alt 3 + dh4

∑ dh = ∑ L
n
i
n
iAR − ∑ L iAV
n
Alt B = Alt A + ∑ dh
n
i

 Lorsque l'altitude du point A est connue et celle du point B est inconnue ⇒ on dit que le
cheminement est ouvert.

 Si les altitudes des points A et B sont connues ⇒ le cheminement est dit fermé ou encadré.
Alt B – Alt A = ∆H = ∑ dh i
n
connue mesurée

ε= ∑ dh i - ∆H l’erreur de fermeture du cheminement.


n

Si l'erreur de fermeture ε est inférieure à la tolérance de fermeture (qui dépend de la longueur du


cheminement et de la précision du niveau utilisé) on pose :
c = -ε où c est la compensation : c’est la correction à apporter aux mesures.

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Il y a plusieurs modes de compensation :


c −ε
 compenser l'écart de fermeture proportionnellement au nombre de portées : ci = =
n n
c dh i
 compenser selon la dénivelée ci =
∑ dh i

c L iAR c L iAV
 compenser selon les lectures c iAR = c iAV =
∑ L AR ∑ L AV

dhicomp = dhi + ci : dénivelée compensée


Hicomp = Hi-1 + dhicomp : altitude compensée

Remarques :
 Un cheminement est dit bouclé si les points de départ et d’arrivée sont confondus.
1
2

A
3
5
6
4

 On peut réaliser une association de cheminement et de rayonnement.

1.3. Calcul d'un point nodal

Plusieurs cheminements se rejoignent en un point connu ⇒ l'altitude de ce point est déterminée par
la moyenne pondérée des différentes valeurs.
3
2
2
1
1
III PN
I
2
2
3
IV 1
1

II
3
Alt PNI = Alt I + ΣdhI

Alt PNII = Alt II + ΣdhII

Alt PNIII = Alt III + ΣdhIII

Alt PNIV = Alt IV + ΣdhIV


PN I .p I + PN II .p II + PN III .p III + PN IV .p IV
Alt PN =
∑ pi
i

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pI = est le poids du cheminement du tronçon partant de I.


Les poids peuvent être inversement proportionnels à la longueur cumulée de chaque tronçon :
1
pi =
∑ Li
Ou bien en considérant que plus on stationne en des points intermédiaires, plus il y a risque
d’erreur.
1
pi =
∑ ni
ni = nombre de points dans le tronçon
1
ou pi =
∆h i

∆hi somme des valeurs absolues des dénivelées de cheminement

Enfin : ⇒ On calcule les fermetures de chaque cheminement et détermine les compensations.

1.4. Les erreurs en nivellement géométrique

Les fautes se résument essentiellement en :

 faute de lecture sur la mire.

 Confusion du fil niveleur avec les fils stadimétriques.

 Faute de manipulation de l'appareil.

1.4.1. Les erreurs dues à l'instrument.

Erreurs systématiques

 Erreur de sphéricité de la terre (pour les grandes portées).

 La collimation verticale: c’est une erreur de non-parallélisme de l'axe optique par rapport à la
direction de la nivelle.

L’A ε ε L’B
LA LB
B
niveau
A DA DB

L'A = L A + e A avec e A = DA tg ε ≅ D A.ε

L'B = LB + eB avec e B = D B tg ε ≅ D B.ε

∆H = L'A- L'B = LA – LB + DA ε - DB ε = LA – LB + (DA - DB) ε

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si DA = DB ⇒ ∆H = L'A- L'B donc, avec l'égalité des portées, on élimine l'erreur de collimation
verticale.

Erreurs accidentelles

 erreur de parallaxe provient du dérèglement de l'oculaire ou de la mise au point en distance.

 erreur d'estimation: on n'apprécie pas le 1/10 des graduations.

 erreur de calage de la bulle.

 erreur due à la dilatation des organes tenant la bulle

 erreur atmosphérique: erreur de réfraction à température élevée on voit un flamboiement.

1.4.2. Les erreurs dues à la mire

 erreur d'étalonnage de la mire

 erreur de graduation (entre systématiques et accidentelles)


 erreur de verticalité de la mire, elle est d'autant plus grande qu'on vise haut. (½ systématique et
½ accidentelle).

 Erreurs accidentelles : Erreur de dilatation de la mire.

2. Le nivellement géodésique (ou indirect ou trigonométrique)


2.1. Principe

On l'utilise quand le nivellement géométrique devient difficile, voire impossible, par exemple une
pente très raide et donc pour déterminer une dénivelée, (on utilise un Théodolite et un
distancemétre), on mesure la distance entre les deux points ainsi qu'un angle vertical de la visée
(exemple: distance zénithale).
verticale hb
B
Dp dh
zAB
∆H

ha Dh
A horizontale
dh = Dh cotgzAB = Dp coszAB

ha + dh = ∆H +hb ⇒ ∆H = dh + ha – hb

⇒ ∆H = Dp coszAB + ha – hb
AltB = AltA + ∆H

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Si AltA est connue et AltB inconnue, on stationne en A, et on vise B ⇒ on dit qu'on fait une visée
directe. Si on stationne en B et on vise A ⇒ visée inverse.

Généralement, on fait une visée directe et une visée inverse et pour la dénivelée, on prend la
moyenne des deux mesures.

2.2. Cheminement de nivellement géodésique

On se propose de déterminer les altitudes de points situés entre deux points d'altitudes connues A et
B.

On procède soit par: cheminement principal, c'est à dire on stationne sur tous les sommets et on
effectue à chaque fois une visée directe et une visée inverse (visées réciproques).

Soit par: cheminement secondaire: un sommet sur deux est stationné, donc toutes les visées sont
unilatérales.

On effectue ensuite la compensation:

- ∆HAB = Σ∆Hi
- calcul de l'erreur de fermeture et des compensations ci.

- on recalcule les altitudes.

La compensation est faite en fonction des longueurs des côtés si la pente est faible, sinon elle est
faite en fonction des dénivelées.

2.3. Erreur de niveau apparent

En plus des erreurs de mesure d'angle et de distance, il faut tenir compte des erreurs induites par la
sphéricité de la terre et la réfraction.

2.3.1. Sphéricité de la terre

Si la distance AB est importante, il faut tenir compte de la sphéricité de la terre dans la


détermination de la dénivelée. Supposons que l'appareil est en A, la dénivelée réelle entre A et B est
Bb (voir figure). Si on ne tient pas compte de la sphéricité de la terre, on calcule la dénivelée à
partir de la distance zénithale et la distance horizontale ∆HAB = BH = dénivelée erronée.

Comme D est généralement très faible ⇒ c est très petit (D = 3km c ≅ 1/2000)

On retrouve l'angle c dans le triangle b'BH donc BH ≅ Bb'

Le même b'H est petit ⇒ Ab' ≅ AH = D


zAB B
c
Pour passer de la dénivelée calculée BH à la dénivelée D b’
b s
réelle Bb, il faut donc apporter une correction bb' = s : A

dite sphéricité.

Dans le triangle rectangle (centre de la terre, A, b')


⇒ R² + D² = (R + s)²
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R² + D² = R² + s² +2 s R

⇒ s² +2sR = D² on néglige s² devant 2 s R


D2
⇒s=
2R

2.3.2. Réfraction de la lumière


b’
Les rayons lumineux ne suivent pas dans l'atmosphère une
trajectoire rectiligne, mais sont réfractés en chaque point B
ρ
et donc leur trajectoire prend la forme d'une courbe
A b
tournant sa concavité vers le bas. La courbure de cette
courbe est en chaque point fonction du gradient vertical de
température dT/dz.

On appelle angle de réfraction en A l'angle que fait le


rayon lumineux avec la droite AB.

- La dénivelée calculée est bb'

- La dénivelée réelle est bB


c
L'erreur de réfraction est: r = Bb'

Or Bb' = AB.ρ = D ρ

La loi de Biot ⇒ ρ = K c ; K = coefficient de réfraction.


D2 D
D'où, Bb' = AB ρ = K car c =
R R

La valeur moyenne de K = 0.08


D2
Donc r = K
R

Remarque: la correction de l'erreur de la sphéricité de la terre consiste à élever le point visé donc
ajouter s à la dénivelée calculée.

Par contre, la réfraction nous donne un point plus élevé donc la correction de l'erreur de réfraction
doit abaisser le point visé.

Donc la correction du niveau apparent, (somme des deux), est NA = s – r

D2 D2 1 D2
NA = - K =( - K)
2R R 2 R

D2 D2
NA = (0.5 – 0.08) ≅ 10-6
6367 103 15

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D(m) 2000 100 1

NA 0.264 6.6 10-4 6.6 10-8

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