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Ils s’appellent Yuriy, Ismaël, Yannick, Loïc, Mehrez, Zacharia, Aboubakar, Kewi, Richard ou
Ismaël… Ces adolescents ou jeunes adultes sont tombés sous les coups d’un groupe
d’individus, frappés à coups de poing, de pieds, de marteau ou de battes de base-ball.
« Ce sont souvent les victimes, tout court ou collatérales, d’affrontements entre bandes
rivales, ennemies depuis des décennies », rappelle le sociologue spécialiste des rixes Marwan
Mohammed. « Ces enfants, souvent issus de quartier défavorisés, grandissent avec une carte
mentale de rivalités et de haines entre territoires, qui se transmet de génération en génération
».
« Nous manquons de signaux faibles qui permettraient de nous alerter dès le début d’un
conflit, comme la focalisation autour d’un élève, avec une généralisation soudaine des
messages de haine. Ces jeunes passent d’un monde virtuel où la violence est déjà très affirmée
à un passage à tabac, voire à un meurtre dans la vie réelle, en quelques heures ».
L’étincelle peut vite prendre feu sur les réseaux sociaux. « Quand on voit des jeunes issus de
différents quartiers se retrouver quelque part dans Paris, il ne s’agit pas de défendre un
territoire. La nouveauté, c’est que pour un motif mineur, une rivalité amoureuse ou une
intimidation, un mauvais regard… parfois des adolescents bien intégrés et inconnus des
services de police se retrouvent impliqués dans ce genre d’affaires. Dans ce cas en garde-à-
vue, c’est flagrant, ces ados-là sont en état de véritable sidération ».
Brigitte a organisé des rencontres avec les mamans de l’association de la cité rivale des
chaufourniers (Paris XIXe). « On a crée l’association pour que les mamans parlent avec leurs
enfants, pour qu’elles leur expliquent qu’on peut communiquer et vivre tous ensemble. Ils ne
faut pas laisser les jeunes s’isoler, il faut toujours aller vers eux » martèle l’infatigable
militante.
Même son de cloche du côté de Corinne, ancienne et charismatique directrice du centre
d’animation de la Grange-aux-belles. « Il ne faut pas avoir peur des jeunes. Ils existent, il faut
leur faire une place et communiquer avec eux. Ne jamais perdre le lien, c’est la base ! ».
Les éducateurs et les professeurs veulent aussi sensibiliser les adolescents au rôle toxique des
réseaux sociaux. Quant à Booder, l’acteur humoriste, ami d’Omar Sy et chroniqueur sur
TPMP, « moi je leur fais des prix pour mon spectacle, pour qu’ils aillent au théâtre et qu’ils
sortent de leurs quartiers. Le jour où on trouvera pourquoi des gamins de 14 ans se mettent à
galérer, je pense qu’on aura réglé pas mal de problèmes ! » assène cet ancien éducateur.
Lien vidéo :
https://www.leparisien.fr/video/video-rixes-a-paris-et-reseaux-sociaux-cest-a-la-cite-qui-
fera-le-plus-peur-04-02-2021-45UZSX3E5BGE3LSIOGEOUWD2WU.php