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27/02/2023 17:30 Les plantes parasites des grandes cultures - Jardins de France

 Tous les numéros n°650 - Plantes parasites, pirates de la nature

Les plantes parasites des grandes cultures

Les plantes parasites des grandes


cultures
Christophe Jestin ,  Xavier Pinochet

Trois groupes de plantes parasites sont le plus fréquemment évoqués


pour leur importance économique. Il s’agit des Striga, présentes surtout
en zone sahélienne, et associées au maïs, au mil et au sorgho, ou encore
au riz en Asie. Le second groupe est celui des orobanches présentes
tout autour du bassin méditerranéen sur différentes plantes hôtes.

Le troisième est celui des cuscutes qui s’associent, entre autres, aux
légumineuses.

Quel est l’impact des orobanches ?

UN IMPACT DIFFICILE À ÉTABLIR

L’impact économique des plantes parasites dépend de trois éléments :


tout d’abord les surfaces cultivées et l’importance économique des
plantes hôtes, dans un second temps, la capacité des plantes parasites à
prélever les ressources assurant normalement la croissance de la plante
hôte, enfin, l’état de contamination d’une parcelle, qui affecte
notamment sa valeur patrimoniale.

Pour une zone géographique donnée, la présence de plantes parasites


n’est pas homogène. S’il est assez facile de cartographier des régions
atteintes, l’état des surfaces concernées localement, par classes de
sévérité s’avère plus délicat à établir. Les publications spécialisées ont
tendance à surestimer l’impact ou à citer les cas les plus graves. À
l’opposé, les États restent souvent silencieux, soit faute de moyens de
surveillance, soit pour éviter des problèmes de commercialisation des
semences. Ainsi les données disponibles sur l’impact des plantes
parasites sont souvent approximatives.

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LE BASSIN MÉDITERRANÉEN EST LE PLUS


TOUCHÉ

L’une des espèces d’Orobanche les plus dommageables est Phelipanche


ramosa1. Elle est entretenue et multipliée par de nombreuses espèces
d’adventices. Phelipanche ramosa est présente en Europe et signalée sur
colza, sur tabac, sur melon. Mais les zones principales de présence du
parasite sont le bassin méditerranéen et le sud de l’Europe. On en
trouve plus ponctuellement dans les autres pays. La tomate de plein
champ est fort concernée car elle reste très cultivée (de l’ordre de 700
000 hectares) en Turquie, Égypte, Espagne, Italie, Portugal et Grèce. Un
tiers de la surface de production grecque est atteinte, avec une
estimation de nuisibilité de 25 %. La tomate peut être parasitée aussi
par Orobanche cernua, spécifique des solanacées, qui est également
problématique sur les productions de tomate et de tabac du Moyen-
Orient, ainsi qu’en Inde et au Pakistan.

La seconde orobanche importante d’un point de vue économique est


l’Orobanche cumana, qui s’associe au tournesol. Les principales zones
touchées sont le pourtour de la mer Noire (Russie, Ukraine, Bulgarie,
Roumanie, Turquie) et le sud de l’Europe. Ces pays représentent 80 %
de la production mondiale de tournesol. L’Afrique du Nord est
également touchée. La nuisibilité est forte et proportionnelle au
nombre de hampes par pied de tournesol. En cas de fortes infestations,
on peut facilement perdre la moitié de la récolte.

Les légumineuses à graines peuvent également être parasitées par des


orobanches. La principale espèce concernée est la féverole, parasitée
par O. crenata ou O. foetida. L’Afrique du Nord, du Maroc à l’Égypte, le
Proche Orient (Syrie, Turquie) et aussi quelques pays du sud de l’Europe
(Espagne, Portugal, Malte ou Italie) sont touchés. Les nuisibilités
moyennes sont estimées à 12 % pour le Maroc et jusqu’à 50 % et plus en
Turquie. L’impact économique s’avère important pour l’Égypte, qui doit
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1
Voir l’article de Philippe Delavault

L’HEXAGONE PLUTÔT ATTEINT PAR


PHELIPANCHE RAMOSA

En France, la plante parasite la plus préoccupante est Phelipanche


ramosa. Elle s’associe au colza (environ 1,5 million d’hectares, assez
stables depuis une dizaine d’années), mais aussi à des espèces de
moindre importance comme le tabac (4 000 ha en 2014), le chanvre
(entre 15 000 et 20 000 ha) et le melon (14 000 ha en 2016).
Phelipanche ramosa est une plante parasite endémique dans l’ouest de la
France. On en trouve mention dans les Charentes dans des documents
datant du milieu du XIXe siècle. Aujourd’hui, on considère qu’environ 50
000 ha de colza sont atteints en Poitou- Charentes avec des nuisibilités
moyennes de 10-15 %. La simplification des systèmes de culture
pourrait être à l’origine de cette réapparition préoccupante. Le choix de
variétés moins sensibles ou résistantes à un herbicide permet de limiter
l’impact des stocks de semences parasitées. Cette région est aussi une
région de production significative d’une autre culture sensible : le melon
(environ un tiers de la production française). Dans l’Aube, Phelipanche
ramosa est d’abord apparue sur chanvre à la fin des années 1990. Les
difficultés sont pour l’instant sous contrôle3.

Les premières parcelles infestées par O. cumana ont été identifiées en


2007 au sud de la Vendée. Depuis, des surveillances sont mises en place
chaque année4. Finalement, l’impact économique reste limité dans la
mesure où il existe des possibilités techniques de contrôle des
orobanches.

Actuellement, il n’y a pas en France d’orobanche sur féverole.


Néanmoins, pour l’ensemble des espèces oléoprotéagineuses, le risque
existe. Dans ces conditions, toutes les parties prenantes (Inra,
semenciers, instituts techniques) sont mobilisées sur des projets de
recherche partagés, en particulier dans le cadre d’une association
commune : Promosol.
2
Voir l’encadré de Régine Delourme.

3
Terres Inovia (ex-Cetiom) dispose d’un système en ligne de
signalement des parcelles atteintes qui comporte aujourd’hui 1 114
saisies. http://www.terresinovia.fr/
4
276 parcelles sont recensées par Terres Inovia
(http://www.terresinovia.fr/orobanche_cumana/liste_communes.php).

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