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HIQUE
RRUP
ÉT
TI
ON
Rapport
annuel
d’activité
2020
Éditorial
L’engagement de l’instance dirigeante qui mani-
feste cette volonté d’agir contre la corruption,
que ce soit dans la sphère publique ou dans la
sphère économique, est en effet la condition
nécessaire à la réalité et à l’efficacité de l’action
car elle donne à tous le courage et la force de
s’opposer aux pratiques illicites et si besoin, de
les dénoncer.
L’
également de détection de la corruption.
année 2020 a été, d’abord et avant
tout, celle du lancement du premier Pour l’Agence française anticorruption comme
plan pluriannuel de lutte contre la cor- pour tous, l’année 2020 a été bien sûr mar-
ruption. Publié le 9 janvier, ce plan, qui traduit quée par la crise sanitaire qui l’a amenée à
l’engagement gouvernemental à agir contre la repenser ses méthodes de travail et à accorder
corruption, aussi bien par la prévention que un répit aux organisations, en particulier aux Si la corruption
est souvent invisible,
par la poursuite et la sanction, a conduit l’AFA services de santé, les plus frontalement expo-
l’action contre la
à lancer auprès des différents ministères une sés à cette crise. corruption doit elle
opération de diagnostic partagé permettant se dire, se conduire,
Cette situation a naturellement engendré une
d’évaluer, hors contrôle, l’état actuel de leurs c’est-à-dire se faire
baisse d’activité, en dépit des efforts consentis et aussi se voir.
dispositifs de prévention de la corruption. Ce
tant par les agents auxquels je souhaite ici rendre
premier bilan, nécessaire à la sensibilisation
hommage, que par les services du secrétariat
des acteurs étatiques aux obligations de
général des ministères économiques et finan-
conformité qui résultent pour eux de l’article 3
ciers pour les doter très rapidement du matériel
3° de la loi du 9 décembre 2016, pose le pre-
nécessaire à la poursuite à distance de leurs
mier jalon qui permettra, au terme du plan, de
activités.
mesurer les progrès réalisés en trois ans.
Cette nécessaire distanciation sociale, qui a fait
L’engagement des ministères dans la démarche
entrave à la poursuite des relations humaines les
ne saurait se limiter à cette mesure d’organisa-
plus nécessaires, n’a probablement en rien
tion, elle doit, à travers l’exercice par chacun de
contrarié les ententes illicites et autres collusions
ses compétences propres, et dans une action
d’intérêts ; bien au contraire, de tous temps l’état
concertée conduite sous l’égide du gouverne-
de nécessité, l’urgence, qui conduisent très légiti-
ment, se traduire par un engagement opération-
mement les pouvoirs publics à rechercher un
nel fort, notamment en faveur du partage, de
assouplissement des procédures pour répondre
l’analyse et de l’exploitation de l’information.
sans délai aux besoins essentiels des populations
Car si la corruption est souvent invisible, l’ac- ou favoriser la relance économique, ont offert à
tion contre la corruption doit elle se dire, se d’autres des opportunités plus grandes encore
conduire, c’est-à-dire se faire et aussi se voir. de s’affranchir du respect de la règle.
2. Activités de contrôle............................................................................................. 16
Chiffres clés.............................................................................................................................. 17
Gestion des signalements reçus et émis par l’AFA............................................................. 19
Contrôle des acteurs économiques.....................................................................................20
Contrôle des acteurs publics.................................................................................................22
Focus - JOP Paris 2024 : l’AFA et la prévention des risques................................................23
Contrôles de programmes de mise en conformité............................................................24
3. activités de conseil..............................................................................................25
4. action internationale.........................................................................................37
1• Présentation
Missions et domaines
d’intervention
L’
Agence française anticorruption (AFA) L’AFA contrôle la qualité et l’efficacité des dis-
a été créée par la loi n° 2016 1691 du positifs anticorruption mis en place par les
9 décembre 2016 relative à la transpa- acteurs publics et par des acteurs économiques
rence, à la lutte contre la corruption et à la atteignant cumulativement certains seuils (au
modernisation de la vie économique, dite moins 500 salariés et plus de 100 M€ de CA).
« loi Sapin 2 ». Elle contrôle également l’exécution de mesures
décidées par l’autorité judiciaire et imposant
L’AFA est dirigée par un magistrat de l’ordre une mise en conformité en exécution d’une
judiciaire hors hiérarchie, actuellement Charles convention judiciaire d’interêt public (CJIP) ou
Duchaine, nommé par décret du 17 mars 2017 d’une peine complémentaire.
du président de la République pour une durée
de six ans non renouvelable. Les missions de conseil de l’AFA consistent en la
mise à jour du référentiel anticorruption consti-
Missions tué notamment par les recommandations et
les guides publiés, en la conduite d’actions de
Service à compétence nationale, placé sous
sensibilisation et de formation à destination de
l’autorité conjointe du ministre de la Justice
tout public et de missions d’accompagnement
et du ministre chargé du budget, l’AFA a pour
et d’appui technique. Enfin, l’AFA assure une
mission d’aider les autorités compétentes et
mission de coordination administrative en cen-
les personnes physiques ou morales , privées tralisant et en diffusant des informations per-
ou publiques, qui y sont confrontées, à préve- mettant d’aider à prévenir et à détecter les faits
nir et à détecter les faits de corruption, de d’atteintes à la probité. À ce titre, l’AFA parti-
trafic d’influence, de concussion, de prise illé- cipe, dans ses domaines de compétence, à la
gale d’intérêts, de détournement de fonds définition de la position des autorités françaises
publics et de favoritisme. compétentes au sein des organisations interna-
tionales. Enfin, elle propose et met en œuvre
Domaines d’intervention
des actions de coopération, d’appui et de sou-
Acteur central de la politique de prévention tien techniques auprès d’autorités étrangères.
de la corruption, l’AFA participe largement,
par ses activités de contrôle et de conseil, à la
diffusion d’une culture de la probité au sein
des sphères privée et publique.
Les informations
diffusées par l’afa
sont accessibles sur
son site internet :
www.agence-
francaise-
anticorruption.
gouv.fr/fr
Organigramme
Secrétariat Général
Laurent Barnaud, Secrétaire général
Ressources
P
our exécuter les missions qui lui sont d’administration de l’État, des fonctionnaires
confiées par la loi, l’Agence dispose des ministères économiques et financiers
d’une équipe pluridisciplinaire consti- (ingénieurs des Mines, inspecteur des douanes,
tuée, au 31 décembre 2020, de 57 agents (soit administrateur, inspecteurs et contrôleur des
54 équivalents temps plein et 3 agents mis à finances publiques), des agents contractuels
disposition par d’autres administrations). experts notamment dans le domaine de l’audit
et de la conformité.
Les compétences nécessaires à l’exercice de
métiers très variés ont conduit l’Agence à Les moyens de fonctionnement de l’AFA
relèvent des crédits mutualisés inscrits au pro-
sélectionner à la fois des profils techniques
gramme budgétaire 218 « Conduite et pilotage
issus des trois fonctions publiques (d’État, ter-
des politiques économiques et financières »
ritoriale et hospitalière) et des profils issus du
de la mission « Gestion des finances publiques
monde de l’entreprise.
et des ressources humaines » pilotés par le
Ainsi, elle associe notamment des magistrats ministère de l’Économie, des Finances et de la
de l’ordre judiciaire, des juridictions finan- Relance.
cières, des agents des corps interministériels
des administrateurs civils et des attachés
Parcours croisés :
l’AFA accueille des profils variés
Quelles sont les raisons qui vous ont
conduit à rejoindre l’AFA ?
KD : Le domaine d’intervention de l’AFA, à
savoir la lutte contre les atteintes à la probité.
J’ai trouvé particulièrement intéressant d’in-
tégrer une structure récente intervenant dans
un domaine déterminant aujourd’hui et pré-
sentant des enjeux forts au niveau national et
international.
En outre, et à titre plus personnel, j’apprécie
de travailler dans un environnement profes-
sionnel mixte et ouvert.
CA : Travailler pour le service public apporte
un sentiment très satisfaisant de contribution
à l’intérêt général que j’avais déjà éprouvé à
De gauche à droite : Karine Dejumne, Inspectrice au département du contrôle
mon poste précédent. J’ai souhaité maintenir
des acteurs publics et Claire Andrieux, Adjointe au chef du département de l’appui et même renforcer cette dimension en rejoi-
aux acteurs économiques gnant l’AFA pour contribuer à la lutte anticor-
ruption. Mon expérience passée dans le sec-
teur privé m’a naturellement amenée à me
tourner vers le département du conseil aux
entreprises de l’Agence. En travaillant à une
bonne compréhension entre l’AFA et les
entreprises, j’espère contribuer à faciliter la
mise en place des dispositifs de prévention et
de détection de la corruption qui permettent
Quelles sont les grandes étapes de
de protéger les entreprises françaises.
votre parcours professionnel ?
Quel est votre souvenir professionnel
Karine Dejumne : Inspectrice divisionnaire
le plus marquant cette année 2020 ?
des finances publiques, je suis en détache-
ment depuis une quinzaine d’année. J’ai KD : Je n’en retiendrais pas un mais plusieurs,
exercé différentes fonctions dans l’audit et le tous en lien avec la crise sanitaire que nous
contrôle internes (référente contrôle interne, traversons qui, bien sûr, n’est pas sans impact
auditrice interne au sein d’un département sur l’organisation professionnelle : un premier
ministériel) et dans l’audit externe à la Cour confinement synonyme de travail à domicile
à 100 %, un entretien de recrutement mas-
des comptes dans plusieurs chambres. J’ai
qué, un contrôle en visioconférence.
rejoint l’AFA le 1er septembre 2020.
CA : L’élaboration des nouvelles recomman-
Claire Andrieux : J’ai rejoint l’AFA en 2018,
dations de l’Agence nous a conduits à mener
après une première partie de carrière dans le
un véritable exercice de synthèse des retours
secteur privé. J’y ai occupé des fonctions d’au- d’expérience opérationnelle de tous les per-
dit chez Deloitte, différents postes de contrô- sonnels de l’Agence. Cela a donné lieu à de
leur de gestion avant de devenir directrice nombreux moments d’échange et de colla-
commerciale d’une filiale de Faurecia. Après boration que ce soit avec mes collègues en
une expérience à la tête d’une PME de 17 per- charge des acteurs publics au sein du conseil
sonnes, j’ai intégré la Médiation du crédit aux ou avec ceux en charge des contrôles au sein
entreprises en tant qu’analyste national. de l’Agence. C’était enrichissant et stimulant.
1
Art. 3 du décret du 14 mars 2017
L’
AFA développe son action en coordi- • L’échange d’informations et le partage
nation avec les acteurs institutionnels d’expertise pour cibler les actions de conseil
luttant contre la corruption nationale et de contrôle.
ou y concourant. La conclusion de protocoles
L’AFA a signé en 2020 un protocole avec la direc-
de coopération permet d’engager un travail
tion centrale de la police judiciaire dont l’interlo-
partenarial constructif entre l’Agence et des
cuteur privilégié est l’office central de lutte
acteurs clefs et poursuit les objectifs suivants :
contre la corruption et les infractions financières
• La diffusion d’une culture et la sensibilisation et fiscales (OCLCIFF).
des publics :
En 2020, l’AFA a pu développer les échanges
L’AFA a poursuivi ses interventions auprès des
d’information prévus dans les protocoles signés
organismes de formation ou de gestion avec
en 2018 avec le parquet national financier, le par-
lesquels elle a conclu une convention comme
quet JIRS de Paris, les parquets des pôles écono-
l’École nationale de la magistrature (ENM),
miques et financiers de Nanterre et de Bastia. La
l’Institut des hautes études de la défense
connaissance par ces parquets des contrôles
nationale (IHEDN) ou le Centre national de la
d’initiative ouverts par l’AFA dans leur ressort,
Des protocoles pour fonction publique territoriale (CNFPT).
faciliter l’échange leur facilite l’accès aux informations utiles à leurs
d’information et le • L’échange de bonnes pratiques : enquêtes, en particulier lorsqu’une convention
partage d’expertise. L’AFA a signé en 2020 un protocole avec l’Auto- judiciaire d’intérêt public est envisagée.
rité des marchés financiers.
L’année 2020 a été marquée par des échanges
Elle a conduit diverses actions avec des inspec-
fructueux entre l’AFA et les juridictions finan-
tions ministérielles par la mise en œuvre des
cières, dans l’objectif d’articuler au mieux l’exer-
protocoles de coopération signés avec l’ins-
cice de leurs missions respectives de contrôle.
pection générale de l’administration (IGA), le
L’AFA a présenté ses missions à l’occasion de plu-
contrôle général économique et financier
sieurs interventions réalisées lors de sessions de
(CGefi) et le comité d’harmonisation de l’audit
formation organisées par la Cour des comptes
interne de l’État (CHAIE).
ou certaines chambres régionales des comptes.
Enfin, l'Agence participe au Conseil d’orienta-
tion de la lutte contre le blanchiment de capi-
taux et le financement du terrorisme (COLB) qui
assure la coordination entre services de l’État et
autorités de contrôle concernés par la lutte
contre le blanchiment de capitaux et le finance-
ment du terrorisme1.
1
rticle D561-51 - Code monétaire et financier -
A
Légifrance (legifrance.gouv.fr).
L’
AFA est chargée de préparer « un plan Le plan de lutte porte notamment la promo-
national pluriannuel de lutte contre la tion de l’intégrité dans les rendez-vous sportifs
corruption, le trafic d’influence, la majeurs. Il aborde la prévention de la corrup-
concussion, la prise illégale d’intérêt, le détour- tion dans l’organisation de deux grands événe-
nement de fonds publics et le favoritisme ». ments sportifs internationaux qui se déroule-
ront en France : la Coupe du monde de rugby
Le plan national pluriannuel de lutte contre la
en 2023 et les Jeux olympiques et paralym-
corruption 2020-2022 a été lancé le 9 janvier
piques de Paris en 2024.
2020 conjointement par le ministre de la Justice
et le ministre de l’Action et des comptes publics.
Focus
Accompagner le déploiement des dispositifs
anticorruption dans l’ensemble des ministères
Le plan national pluriannuel de lutte contre Cette démarche doit permettre de dispo-
la corruption prévoit notamment les trois ser d’une vision interministérielle de la
mesures suivantes qui concernent directe- connaissance qu’ont les administrations de
ment les ministères et leurs établissements l’État de leurs obligations anticorruption -
publics : que celles-ci découlent de la loi Sapin 2 ou
d’autres dispositifs, notamment déontolo-
• Le déploiement de programme de préven-
giques - ainsi que du déploiement effectif
tion et de détection des atteintes à la pro-
de ces mesures.
bité à l’échéance du plan (2022) ;
C’est aussi l’occasion pour chaque ministère
• Le renforcement des actions de sensibili-
et opérateur de faire le point sur la maturité
sation et de formation des agents publics
de son dispositif anticorruption, de lancer
à l’anticorruption ;
des travaux complémentaires et de s’ap-
• L’application de sanctions disciplinaires en puyer, s’il le souhaite, sur l’offre d’accompa-
cas de manquement au devoir de probité. gnement de l’AFA.
C’est en application de ce plan que l’AFA Cette enquête constitue un outil de pilo-
réalise un état des lieux interministériel du tage interministériel pour aider au déploie-
déploiement des mesures anticorruption, ment des programmes anticorruption au
en deux volets : sein des services de l’État. Il rend compte
également auprès des grandes organisations
• Le premier volet – intitulé « diagnostic par-
intergouvernementales des efforts de la
tagé » - concerne les administrations cen-
France en matière d’intégrité publique
trales, les services déconcentrés et les ser-
(ONU, OCDE, Conseil de l’Europe-GRECO).
vices à compétence nationale de chaque
cette enquête département ministériel ; Elle complète les précédents diagnostics
constitue un outil sur la maturité des dispositifs anticorrup-
de pilotage pour • Le second volet se présente sous le format
tion dans le secteur public local (2018) et
aider au déploiement d’un e-questionnaire anonyme, renseigné
des programmes dans les entreprises (2020).
par les opérateurs nationaux, saisis chacun
anticorruption au par son ministère de tutelle chef de file. L’AFA ne réalisera pas un palmarès compa-
sein des services
de l’État. ratif des ministères mais elle souhaite déga-
Cet état des lieux interministériel s’articule
ger des tendances concernant le déploie-
autour de quatre thématiques :
ment des différents éléments constitutifs
• L’organisation et l’activité du ministère/de d’un programme anticorruption. Ce travail
l’opérateur ; lui permet en outre de mettre en avant les
• Les atteintes à la probité décelées ou com- bonnes pratiques qui lui sont présentées
mises par les agents relevant du ministère/ dans les réponses ministérielles à ses ques-
de l’opérateur, entre 2014 et 2018 ; tionnaires.
Focus
Diagnostic national sur la maturité
des dispositifs anticorruption dans
les entreprises
En application du premier axe du plan natio- outre, 47 % des entreprises ne sont pas dotées
nal pluriannuel de lutte contre la corruption d’une cartographie des risques, 61 % n’ont pas
relatif à la connaissance de la corruption en de procédure d’évaluation d’intégrité de leurs
France, l’AFA a lancé, au mois de février 2020, tiers et 44 % n’organisent pas de formation et
et avec l’aide des fédérations professionnelles, de sensibilisation spécifique. Le positionne-
un diagnostic national à destination de plu- ment du responsable de la fonction confor-
sieurs milliers d’entreprises de tous secteurs mité mériterait également d’être renforcé.
d’activité, afin de dresser un état des lieux de
Parmi les entreprises sondées, certains sec-
la maturité de leurs dispositifs de prévention
teurs économiques sont particulièrement bien
et de détection de la corruption.
représentés. La représentativité des entre-
Les résultats de ce diagnostic, publiés en prises participantes est un critère déterminant
septembre 2020, renseignent sur toutes les pour permettre de partager avec les secteurs
populations d’entreprises, qu’il s’agisse de concernés les informations les concernant.
PME, ETI ou de grandes entreprises, assujet-
S’agissant plus spécifiquement des PME et
ties (46 % des répondantes) ou non (54 %
des ETI, pour celles qui ne seraient pas assu-
des répondantes) aux obligations de confor-
jetties à l’article 17 de la loi Sapin 2, elles se
mité de l’article 17 de la loi Sapin 2.
considèrent peu concernées par la corrup-
Il ressort de ce diagnostic qu’une très grande tion : seule la moitié des répondantes a mis
majorité des entreprises ont le sentiment de en place des mesures anticorruption, un
bien connaître les infractions de corruption quart des répondantes s’est doté d’une car-
et que 22 % des répondantes ont été tographie des risques et d’une procédure
confrontées à un cas de corruption au cours d’évaluation des tiers.
de ces cinq dernières années. 70% des
Consciente que ces entreprises ne disposent
pas toujours des moyens humains et financiers entreprises
70 % des entreprises répondent avoir déployé
répondent
un dispositif de prévention et de détection de ou de l’expertise nécessaire pour mettre en
avoir déployé
la corruption. Néanmoins, ce dispositif appa- place des mesures anticorruption efficaces, des mesures
raît incomplet dans la mesure où le risque de l’AFA va accentuer ses actions à leur égard. anticorruption.
corruption n’est entièrement pris en compte
que dans 46 % seulement des entreprises. En
23
170 246
61
205 362
118
13
Nombre de décisions
Source : AFA d’après des données du ministère de la justice
(condamnation ou relaxe)
par région rapporté à la
184,3 34,5 population (en millions
d’habitants)*
20
65,2 41,6
12
78,1
18,5 27,5
24,5
81,7
28,4
30,6
70,5
34,7 71,5
50,2 349,3
* La vingtaine de décisions de condamnations rendues sur saisine du Parquet national financier (PNF)
a été retirée du total des décisions rendues dans les tribunaux d’Ile-de-France et rajoutée au total
national afin de tenir compte de la compétence nationale de cette juridiction.
2 activités
• de contrôle
Chiffres clés
L
es contrôles de l’AFA prévus aux 3° et injonctions de mise en conformité pronon-
4° de l’article 3 et au III de l’article 17 de cées (« contrôles d’injonction de mise en
la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 conformité ») ou diligentés suite à une déci-
se répartissent en deux catégories : sion judiciaire et visent alors à s’assurer de la
mise en œuvre, des programmes de mise en
• les « contrôles d’initiative », décidés par le
conformité (« contrôles de programme de
directeur de l’AFA : sont concernés les admi-
mise en conformité »). A la demande de l’au-
nistrations de l’État, les collectivités territo-
torité judiciaire, ces contrôles de programme
riales, leurs établissements publics et sociétés
de mise en conformité peuvent être précé-
d’économie mixte, les associations et fonda-
dés d’un examen préalable (« examens préa-
tions reconnues d’utilité publique, ainsi que
lables à l’établissement d’une mesure judi-
certaines sociétés et EPIC,
ciaire ») permettant d’en définir l’utilité et
• les « contrôles d’exécution », qui visent à de circonscrire le périmètre de la mesure
vérifier l’exécution des sanctions administra- envisagée.
tives ou des mesures judiciaires imposant la
En 2020, l’AFA a engagé 30 nouveaux contrôles,
mise en œuvre d’un programme de mise en
dont :
conformité : ordonné à titre de peine com-
plémentaire ou convenu dans le cadre d'une • 1 contrôle de programme de mise en confor-
convention judiciaire d’intérêt public (CJIP). mité en exécution de la CJIP signée entre Air-
bus SE et le parquet national financier,
Les contrôles d’initiative et d’exécution visent
à s’assurer de l’existence, de la qualité et de l’ef- • 29 contrôles d’initiative.
ficacité des dispositifs anticorruption déployés L’impact potentiel du contrôle sur la diffusion
En 2020, par les entités contrôlées, c’est-à-dire des des bonnes pratiques au sein de la filière, sec-
l'aFA a ouvert mesures et procédures destinées à prévenir et teur ou la catégorie auquel appartient l’entité
30 nouveaux détecter les atteintes à la probité. contrôlée a guidé le choix de tous les contrôles
contrôles.
Sur le plan opérationnel, les contrôles d’initia- d’initiative globaux et partiels engagés en 2020.
tive et d’exécution sont conduits selon les Parmi ces entités contrôlées, toutes apparte-
modalités suivantes : naient à un secteur (pour les entreprises) ou une
catégorie (pour les acteurs publics) particulière-
• les contrôles d’initiative peuvent passer en ment exposés et 17% d'entre elles avaient fait
revue l’intégralité du dispositif anticorrup- l'objet d'un signalement jugé crédible. 60% des
tion des entités contrôlées (ils sont alors dits entreprises concernées déployaient en outre
« globaux »), viser certaines composantes du leurs activités dans des pays particulièrement
dispositif anticorruption seulement (il s’agit exposés.
alors de « contrôles thématiques ») ou porter
sur la mise en œuvre des recommandations Depuis la création de l’AFA en 2017, 125 contrôles
et examens ont été engagés, dont :
faites à l’issue d’un contrôle d’initiative pré-
cédent (« contrôles de suites »), le cas • 84 contrôles et examens portant sur les acteurs
échéant après un avertissement émis par le économiques, 41 contrôles portant sur les
directeur de l’AFA ; acteurs publics,
• Les contrôles d’exécution sont réalisés suite à • 11 contrôles et examens relatifs à des contrôles
une décision de la commission des sanctions d’exécution et 114 contrôles d’initiative, dont
de l’AFA et visent à s'assurer du respect des 75 globaux, 23 thématiques et 16 de suites.
19 contrôles d’initiative portant sur des acteurs économiques ont été engagés en 2020.
Parmi eux :
• 4 contrôles globaux ;
• 11 contrôles thématiques, qui ont porté sur les principales entreprises de deux secteurs
d’activité ;
• 4 contrôles de suites d’avertissement ont porté sur des entités contrôlées en 2018.
Ces contrôles ont concerné des entreprises réalisant un chiffre d’affaires situé entre 1,4 Md€
à 200 Md€ et disposant d’un effectif de 2 700 à 179 000 collaborateurs. Ces entreprises
détenaient à la date de l’ouverture du contrôle entre 4 et 2 500 filiales, dont en moyenne
69 % à l’étranger.
Aucun fait susceptible de constituer une entrave aux contrôles de l’AFA n’a été constaté.
10 contrôles d’initiative sur des acteurs publics ont été engagés en 2020, dont :
• 8 contrôles globaux (2 agences de l’État, 2 universités, 4 collectivités du « bloc communal » :
3 métropoles, 1 commune de plus de 100 000 habitants),
• 2 contrôles de suites sur des acteurs publics contrôlées en 2018.
Ces 10 contrôles engagés en 2020 portent sur des acteurs publics dotés d’un budget situé
entre 12 M€ et 9,5 Md€. Parmi eux, cinq ont un budget supérieur à 1 Md€, quatre ont un
budget compris entre 100 M€ et 1 Md€, et un a un budget inférieur à 100 M€. Les effectifs
de ces acteurs publics varient de 130 à plus de 50 000. Six d’entre eux ont leur siège en
région.
Les activités de contrôle de l’AFA se sont inscrites en 2020 dans un contexte marqué par
la pandémie de Covid-19. L’AFA a ainsi adapté ses modalités d’intervention pour tenir
compte au mieux des contraintes des entités contrôlées.
Aucun fait susceptible de constituer une entrave aux contrôles de l’AFA n’a été constaté.
C
hargée par la loi d’aider les autorités quets compétents sur le fondement de l’article
compétentes et les personnes qui y sont 40 du code de procédure pénale.
confrontées à prévenir et détecter les
Au total, ont été saisis, sur le fondement de
atteintes à la probité, l'AFA reçoit et traite des
l’article 40 du code de procédure pénale, le
courriers de particuliers, adressés le plus souvent
parquet national financier, les parquets de Bor-
par voie électronique à l’adresse afa@ afa.gouv.fr.
deaux et de Basse-Terre. Ont été signalés des
Ces courriers, parfois anonymes, signalent des
faits susceptibles de caractériser des atteintes
situations pouvant impliquer des personnes
à la probité comme les délits de corruption,
physiques comme des personnes morales de
favoritisme, prise illégale d’intérêts, concus-
droit privé ou de droit public. Ces signalements
sion, complicité et recel de ces délits.
peuvent justifier une réponse spécifique du
directeur de l’AFA ou être transmis pour infor- Conformément à la dépêche du 21 mars 2019
mation ou compétence à un autre service ou à sur les modalités d’échange entre les parquets et
une autre autorité administrative ou judiciaire, le l’AFA, les parquets informent l’AFA des suites
cas échéant, sur le fondement de l’article 40 du qu’ils entendent donner à ces signalements.
code de procédure pénale. Dans de rares cas, À ce jour, deux d’entre eux font l’objet d’en-
compte tenu de la nature des faits générale- quêtes préliminaires menées par des services
ment révélés, ces signalements peuvent déter- d’enquêtes spécialisés.
miner l’engagement d’un contrôle d’initiative ; Ainsi, depuis 2017, le directeur de l’AFA a adressé
un signalement a contribué en 2020 à la déci- 14 signalements aux autorités de poursuite sur
En 2020, près de sion du directeur de l’AFA de contrôler un acteur le fondement de l’article 40 du code de procé-
300 signalements public sur le fondement du 3° de l’article 3 de la dure pénale : ont ainsi été saisis le parquet
ont été traités. loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016. national financier, les parquets de Paris, Lille,
La gestion des signalements reçus Bordeaux, Marseille, Nanterre et Basse-Terre.
par l’AFA Ont été signalés des faits susceptibles de caracté-
riser des atteintes à la probité comme les délits de
En 2020, 298 signalements ont été adressés à
corruption en France et à l’international, trafic
l’AFA.
d’influence, détournement de fonds publics,
Sur l’ensemble de ces signalements, neuf ont favoritisme, prise illégale d’intérêts, concussion,
été adressés à des autorités ou services admi- complicité et recel de ces délits, mais également
nistratifs compétents, dont 5 aux parquets de fraude fiscale, banqueroute par détournement
compétents : d’actifs, abus de confiance aggravé, escroquerie,
abus de biens sociaux, recel de faux en matière
• 4 signalements évoquant des procédures
d’œuvres d’art et contrefaçon d’œuvres d’art.
pénales en cours ont été communiqués pour
information ou jonction aux autorités de Sur les 7 signalements réalisés sur les acteurs
poursuite compétentes. publics, 6 portaient sur des faits détectés dans le
cadre d’un contrôle réalisé par l’AFA, notamment
• 1 signalement reçu, jugé suffisamment sérieux
lors de l’examen des mesures et procédures rela-
pour être transmis au parquet compétent, a
tives aux marchés publics et à la gestion des frais
fait l’objet d’une transmission sur le fonde-
de représentation et de déplacement.
ment de l’article 40 du code de procédure
pénale. Plus de la moitié des signalements concernant
les acteurs économiques (4 sur 7) sont d’ori-
Les signalements faits par l’AFA gine externe et adressés à l’AFA en dehors de
sur le fondement de l’article 40 tout contrôle.
du code pénal
Outre le signalement ci-dessus, deux autres
signalements relatifs à des faits révélés à l’occa-
sion de contrôles, ont été adressés aux par-
S
i l’AFA observe que les dispositifs anticor- Certaines mesures du dispositif anticorrup-
ruption des entreprises présentent tion comme la cartographie des risques, l’éva-
encore des marges de progrès trois ans luation des tiers ou les contrôles comptables
après l’entrée en vigueur de la loi, elle constate qui nécessitent encore davantage de rigueur,
aussi un respect croissant de l’obligation faite pâtissent encore trop souvent d’approxima-
par l’article 17 de la loi de se doter de mesures et tions méthodologiques. La dimension systé-
procédures spécifiques. mique du dispositif anticorruption, c’est-à-
dire l’articulation nécessaire des différentes
Bien qu’en progrès, l’engagement des instances mesures entre elles, notamment des mesures
dirigeantes reste imperceptible dans un certain comme la formation, l’évaluation des tiers ou
nombre de cas, surtout en début de contrôle, les contrôles comptables avec la cartogra-
et se limite trop souvent à la signature de la pré- phie des risques de corruption, mérite d’être
face des codes de conduite. Ainsi, le suivi de la davantage perçue et considérée dans la mise
conception et du déploiement du dispositif en œuvre des dispositifs.
paraît encore trop souvent insuffisant.
Les contrôles d’initiative et d’exécution des acteurs économiques visent à s’assurer de Les manquements
l’existence, de la qualité et de l’efficacité des dispositifs anticorruption déployés c'est-à- pour inexistence
pure et simple de
dire des mesures et procédures destinées à prévenir et détecter la corruption et le trafic mesure ou procédure
d’influence, définies à l’article 17 de la loi pour les contrôles d’initiative et à l’article 131-39-2 obligatoire tendent
du code pénal pour les contrôles des programmes de mise en conformité. à disparaître.
Si des manquements sont toujours constatés Au sein d’un même secteur d’activité, la matu-
pour non-conformité ou défaut de déploie- rité des entreprises dans le domaine de la
ment effectif des mesures et procédures pré- conformité anticorruption peut être très iné-
vues, les manquements pour inexistence pure gale, comme en témoignent douze contrôles
et simple d’une mesure ou d’une procédure engagés fin 2019 et mis en œuvre en 2020
prévue à l’article 17 de la loi tendent à dispa- dans un secteur d’activité spécifique.
raître. En effet : Quatre entités présentaient un dispositif anti-cor-
• aucun contrôle clôturé depuis le deuxième ruption quasi inexistant à la date du contrôle
trimestre 2018 n’a donné lieu à un constat (soit 33 % des entités) et deux présentaient un
de manquement pour inexistence d’un dis- dispositif anticorruption en cours de déploie-
positif d’alerte interne, ment (soir 17 % des entités). Ces entités étaient
généralement les plus petites du panel contrôlé,
• aucun contrôle clôturé depuis le deuxième et disposaient de moyens affectés à la confor-
trimestre 2018 n’a donné lieu à un constat de mité plus limités.
manquement pour l’inexistence d’un régime
disciplinaire, Les 4 plus grosses entreprises du secteur ont
pu présenter un dispositif existant, mais dont
•a
ucun contrôle clôturé depuis janvier 2019 n’a la qualité variait selon le niveau d’engagement
donné lieu à un constat de manquement pour de l’instance dirigeante.
l’inexistence d’une cartographie des risques
de corruption ou d’un code de conduite, Par ailleurs, l'AFA constate que les entreprises
ayant fait l'objet d’un avertissement à l’issue
• aucun contrôle clôturé depuis le troisième d’un contrôle ont une nette propension à res-
trimestre 2019 n’a donné lieu à un constat pecter les recommandations qui leur ont été
de manquement pour l’inexistence d’un dis- faites.
positif de formation destiné aux cadres et
Les premiers contrôles d’avertissement réali-
personnels les plus exposés ;
sés ont en effet permis de constater cette
• aucun contrôle clôturé depuis le deuxième tendance, les manquements reprochés à l’is-
trimestre 2020 n’a donné lieu à un constat sue du contrôle initial étaient en grande par-
de manquement pour l’inexistence d’un dis- tie levés à l’issue du contrôle d’avertissement :
positif d’évaluation des tiers ; il est constaté que les recommandations
émises à l’issue d’un contrôle initial sont mises
Les contrôles clôturés depuis janvier 2019 ont
en œuvre pour 43 % d’entre elles, ou en cours
toutefois montré que les mesures les moins
de mise en œuvre pour 44 % d’entre elles.
bien déployées étaient les contrôles comp-
Seules 13 % de ces recommandations, qui
tables (38 % des contrôles clôturés depuis
concernent d’ailleurs une seule et même
janvier 2019 ont fait l’objet d’un constat de
entreprise sur les 7 ayant fait l’objet d’un
manquement pour inexistence de la mesure)
contrôle d’avertissement depuis la création
et la huitième et dernière mesure du disposi-
de l’AFA, n’ont pas été mises en œuvre.
tif concernant le contrôle et l’évaluation
interne du dispositif anticorruption. Il appa-
raît en effet que le tiers des entités contrô-
lées durant cette période n’avait pas mis en
œuvre, ni même défini de telles mesures (33 %
des contrôles clôturés depuis janvier 2019
ont fait l’objet d’un constat de manquement
pour inexistence de cette mesure).
Focus
JOP Paris 2024 : l’AFA et la prévention des risques
Aux côtés de la Cour des comptes et du • des contrôles d’initiative dits in itinere, des-
Contrôle général économique et financier, tinés non seulement à auditer les dispositifs
l’AFA s’est vue confier par la loi n° 2018-202 anticorruption, mais également à accompa-
du 26 mars 2018 relative à l'organisation des gner certains acteurs dans la conception, la
Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024, validation et le déploiement des mesures et
un rôle spécifique dans la supervision des procédures qui demeureraient à mettre en
dispositifs de maîtrise des risques d’atteintes œuvre, selon des modalités inspirées des
à la probité établis au sein des personnes programmes de mise en conformité figu-
morales qui participent à la préparation, à rant dans les conventions judiciaires d’inté-
l'organisation, au déroulement et à la ges- rêt public. Pour mieux accompagner ces
tion des Jeux (Article 30). acteurs, un plan d’actions leur est demandé
à l’issue de l’audit initial (dont l’AFA s’assure
Les grands évènements sportifs présentent
de la pertinence et de la mise en œuvre
en effet un risque de corruption, même lors-
effective et efficace).
qu’ils sont organisés dans des pays ayant mis
en place un dispositif préventif solide. Ces Ont ainsi, au 31 décembre 2020, déjà été
risques peuvent engendrer des poursuites engagés deux contrôles in itinere, trois
pénales ou ternir l’image des Jeux, comme contrôles de collectivités territoriales qui
en attestent les mises en cause successives assurent le rôle de maîtres d’ouvrage sur
des présidents des comités olympiques bré- des opérations liées aux Jeux, 12 contrôles
silien puis japonais pour corruption, les portant sur les principales entreprises du
nombreuses affaires qui ont émaillé l’organi- secteur du bâtiment et des travaux publics
sation des JO depuis ceux de Salt Lake City, appelées pour la plupart d’entre-elles,
ainsi que les soupçons de conflits d’intérêts directement ou indirectement, à participer
qui ont affecté les JO de Londres. aux opérations (attributaires des marchés,
partenaires, chefs ou membres de groupe-
L’Agence française anticorruption exerce ses
ment, ou sous-traitants).
responsabilités notamment par les contrôles
des personnes morales concernées par les JO. Les contrôles menés ont permis d’identifier
certaines faiblesses, qui sont pour la plupart
Au 31 décembre
L’AFA s’est ainsi dotée d’un plan de contrôle
à l’image de celles couramment rencontrées
2020, 17 contrôles spécifique destiné à s’assurer du déploiement
par l’AFA. La connaissance des risques d’at-
ont été ouverts de dispositifs anticorruption pertinents et
dans le cadre teintes à la probité auxquels ces acteurs
efficaces au sein des entités et entreprises
des JOP 2024. sont confrontés paraît en effet insuffisante
concernées. Ces dernières présentent des
et les dispositifs de maîtrise des risques
profils de risques différents selon leur rôle et
demeurent encore incomplets ou non tota-
positionnement dans la chaîne de décision,
lement déployés.
de financement et d’exécution des opéra-
tions ; sont concernées également, les maîtres Durant les trois prochaines années, l’AFA conti-
d’ouvrage, les financeurs des opérations ou nuera à contrôler les dispositifs anticorruption
encore les attributaires des marchés. des acteurs des JOP 2024, dont la conception,
la validation, le déploiement et le contrôle
Deux types de contrôles sont menés dans
pourront être guidés par les constats et recom-
ce cadre :
mandations qu’elle aura formulés.
• des contrôles d’initiative destinés à évaluer
l’existence, la qualité et le déploiement effec-
tif et efficace des mesures et procédures de
prévention et de détection des atteintes à la
probité sur les personnes morales de droit
public et sur les entreprises.
Contrôles de programmes
de mise en conformité
L’année 2020 a été marquée par Les CJIP ont démontré leur efficacité
l’ouverture du contrôle du programme dans la mise en conformité des
de mise en conformité prévu dans la entreprises signataires.
convention judiciaire d’intérêt Les quatre premiers contrôles de programmes
public (CJIP) conclue entre Airbus de mise en conformité engagés en 2018 et ache-
SE et le parquet national financier. vés en 2020 démontrent la forte capacité des
Le 29 janvier 2020, le parquet national finan- CJIP à inscrire les personnes morales signataires
cier et Airbus SE ont signé une CJIP, mettant dans une réelle démarche de conformité.
ainsi fin à des poursuites initiées notamment Les entités soumises à un programme de mise
pour des faits de corruption d’agent public en conformité ont, en effet, mis en œuvre, au
étranger, d’abus de biens sociaux, d’abus de terme de la CJIP, la quasi-totalité des actions
confiance, d’escroquerie, de blanchiment de définies dans le plan d’action validé par l’AFA,
ces délits et de faux et usage de faux. Le 31 jan- respectant ainsi le calendrier arrêté lors de la
vier 2020, l’entreprise a conclu des Deffered fixation du programme.
prosecution agreements avec l’US Depart-
ment of Justice et le Serious Fraud Office bri- Par ailleurs, les entités ont toutes démontré, tout
tannique. au long du programme de mise en conformité,
une coopération satisfaisante. À l’issue du pro-
Ce règlement concerté entre Aibus SE et trois gramme de mise en conformité, les entités dis-
juridictions nationales a permis la désignation posaient toutes d’une première version de car-
de l’AFA comme unique moniteur de l’évalua- tographie des risques de corruption mise à jour
tion de la mise en conformité du groupe au et validée, de procédures et autres guides mis à
regard des règles anticorruption. jour sur le fondement de celle-ci, d’un code de
En amont de ce règlement transactionnel et conduite, d’un dispositif de formation à destina-
dès la phase de négociation, l’AFA avait été tion des cadres et des personnels les plus expo-
interrogée par le parquet national financier sur sés aux risques de corruption et de trafic d’in-
le contenu d’un éventuel programme de mise fluence, d’au moins une première version du
en conformité. dispositif d’évaluation des tiers, d’un dispositif
d’alerte interne opérationnel et, a minima, de
projets de procédures de contrôles comptables,
internes et externes, destinées à s’assurer que les
comptes ne sont pas utilisés pour masquer des
faits de corruption ou de trafic d’influence.
Ainsi, seules des recommandations mineures
ont été formulées lors des audits finaux, desti-
nées pour la plupart à parfaire des dispositifs
anticorruption déjà correctement conçus.
En 2020, sur le fondement des trois rapports
finaux qui leur ont été adressés, les parquets
signataires ont pu rendre 3 avis d’extinction de
l’action publique.
3 activités
• de conseil
Recommandations :
actualisation de 2020
E
n application du 2° de l’article 3° de la cédure d’évaluation des tiers, des procédures
loi Sapin 2, l’AFA « Elabore des recom- de contrôle comptable, un dispositif de forma-
mandations destinées à aider les per- tion au risque de corruption, un dispositif de
sonnes morales de droit public et de droit contrôle et d’évaluation interne. Ces mesures
privé à prévenir et à détecter les faits de cor- explicitement prévues par la loi étaient com-
ruption, de trafic d’influence, de concussion, plétées par la vérification de l’engagement de
de prise illégale d’intérêt, de détournement l’instance dirigeante dans la mise en œuvre du
de fonds publics et de favoritisme. dispositif anticorruption.
Ces recommandations sont adaptées à la taille Ces recommandations de 2017 ne consacraient
des entités concernées et à la nature des risques que quelques « précisions à l’attention des
identifiés. Elles sont régulièrement mises à jour acteurs publics » qui étaient invités à adopter
pour prendre en compte l’évolution des pra- un dispositif anticorruption s’inspirant des
tiques et font l’objet d’un avis publié au Journal mesures introduites par l’article 17 de la loi pour
officiel ». les acteurs économiques, à l’exception naturel-
Les recommandations ne créent pas d’obliga- lement de celles relatives à l’évaluation des tiers
tion juridique, mais l’AFA s’y réfère pour ses et au contrôle comptable, compte-tenu des
missions de conseil et de contrôle. Par ailleurs, règles spécifiques s’imposant à eux, tant en
les recommandations sont une des compo- matière de comptabilité et de gestion qu’en
santes du référentiel anticorruption national matière de commande publique.
avec la loi Sapin 2, ses décrets d'application et L’ordre de présentation du dispositif anticor-
les guides publiés sur le site de l'AFA. L’AFA a ruption reprenait celui de la loi, ce qui soulevait
publié ses premières recommandations au des interrogations très opérationnelles dès lors,
Journal officiel du 22 décembre 2017. par exemple, que la cartographie n’était énon-
Après trois ans d’activité et tirant les enseigne- cée qu’en quatrième rang alors qu’elle consti-
ments de ses missions de conseil et de contrôle, tue la pierre angulaire de l’entier dispositif anti-
l’AFA s’est engagée dans une démarche d’ac- corruption.
tualisation de ses premières recommandations. Les évolutions apportées par les
Les nouvelles Cette démarche a fait l’objet d’une consulta-
recommandations
nouvelles recommandations
tion nationale qui s’est déroulée du 16 octobre
s’adressent Comme les précédentes, ces nouvelles recom-
au 16 novembre 2020.
à l’ensemble
des personnes de mandations ont pour vocation première d’ai-
Plus d’une quarantaine de contributeurs ont
droit public et der les organisations assujetties à l’obligation
participé à cette consultation qui a permis
de droit privé. de déployer un dispositif anticorruption à se
d’amender et d’enrichir le texte initial. Les nou-
conformer à la loi, mais elles poursuivent
velles recommandations ont été publiées le 12
au-delà un double objectif : elles se veulent
janvier 2021 au Journal officiel de le République
universelles en s’appliquant à tous, elles sont
puis diffusées sur le site internet de l’AFA :
structurées de manière à en faciliter la com-
https://www.agence-francaise-anticorruption.
préhension et la lisibilité et permettre à cha-
gouv.fr/files/files/Recommandations%20AFA.
cun de déployer un dispositif anticorruption
pdf
de manière proportionnée et adaptée à son
Rappel et bilan des profil de risque, c’est-à-dire pour tenir compte
recommandations de 2017 des spécificités. Ainsi, elles précisent par
exemple que les tiers qui appartiennent à des
Les recommandations de 2017 s’attachaient à
groupes pas ou peu exposés peuvent ne pas
expliciter les huit mesures et procédures défi-
faire l’objet de diligences particulières.
nies à l’article 17 de la loi Sapin 2 : un code de
conduite (intégrant la mesure relative au Les nouvelles recommandations, qui s’adressent
régime disciplinaire), une cartographie des à l’ensemble des personnes de droit public et
risques, un dispositif d’alerte interne, une pro- de droit privé, sont structurées en trois parties :
• La première consiste en des dispositions géné- recueil unique des alertes et précisent le rôle
rales relatives au dispositif anticorruption du contrôle interne et des contrôles comp-
applicables à tous les acteurs. Ces disposi- tables. Enfin, le régime disciplinaire est abordé
tions s’articulent autour de trois piliers : l’en- en rappelant le principe de gradation des
gagement de l’instance dirigeante, la connais- sanctions.
sance des risques d’atteinte à la probité
• La troisième partie est consacrée aux acteurs
auxquels l’entité est exposée (cartographie de
publics assujettis à l’article 3 de la loi. Ses orien-
ses risques) et la gestion de ces risques au
tations tiennent compte de la grande hétéro-
moyen de mesures de prévention, de détec-
généité des personnes morales de droit public,
tion et de remédiation. La place du contrôle
ainsi que du degré de maturité actuel des dis-
interne dans la détection des atteintes à la
positifs anticorruption déployés au sein de ces
probité, au-delà des seuls contrôles comp-
acteurs. Après avoir défini et présenté la res-
tables, y est désormais consacrée. Le schéma
ponsabilité de l’instance dirigeante, les recom-
ci-dessous illustre ce dispositif anticorruption.
mandations détaillent la méthode conseillée
• La deuxième partie concerne les entreprises pour réaliser une cartographie des risques en
assujetties à l’article 17 de la loi. Elle introduit matière d’atteintes à la probité. Sur le volet pré-
des précisions pour chacune des mesures et vention, elles listent les attentes relatives à un
procédures constituant le dispositif anticor- code de conduite anticorruption et rappellent
ruption. Des éléments de définition de l’ins- le rôle d’un dispositif de formation et de sensi-
tance dirigeante sont désormais apportés ainsi bilisation à l’anticorruption. L’évaluation de l’in-
que des précisions sur le rôle des organes de tégrité des tiers est explicitée ainsi que son arti-
contrôle et de surveillance. Elément central du culation avec les règles de la commande
dispositif anticorruption, la cartographie des publique. Les volets consacrés à la détection et
risques et ses enjeux y sont détaillés. Des com- à la remédiation soulignent la nécessité d’orien-
pléments méthodologiques concernent l’éva- ter les dispositifs existants en direction de la
luation de l’intégrité des tiers et la profondeur lutte contre les atteintes à la probité. Enfin, une
des évaluations à mener selon le niveau de annexe livre des exemples de situations à risque
risque qu’ils présentent. Sur le volet détection, concernant la plupart des acteurs publics : le
ces recommandations encouragent les entre- versement de subventions, la gestion des res-
prises assujetties à se doter d’un dispositif de sources humaines et le processus des achats.
Code de
conduite
Prévention Formation
Evaluation
PILIER 1 PILIER 2 PILIER 3 des tiers
Contrôle
Contrôle
interne 1, 2,
3e niveaux
Définition
Remédiation de mesures
correctives
Régime
schéma du dispositif anticorruption disciplinaire
L’
AFA s’attache à répondre aux besoins Ce guide a été actualisé en février 2021 pour
d’accompagnement des acteurs publics prendre en compte l’arrêt de la Cour de Cas-
et économiques, en publiant dans les sation du 25 novembre 2020 relatif à la res-
domaines qui les intéressent, des guides pra- ponsabilité pénale d’une société absorbante
tiques avec une présentation se voulant la plus pour des faits commis par la société absor-
pédagogique et pragmatique possible, notam- bée dans les opérations de fusion-acquisition.
ment par l’insertion de cas pratiques, d’illustra-
tions, de graphiques, de schémas, etc., trois
Guide pratique sur la politique
guides ont été publiés en 2020. cadeaux et invitations dans les
entreprises, les EPIC, les associations
Guide sur la maitrise du risque de et fondations
corruption dans le cycle de l'achat
En septembre 2020, l’AFA a publié un guide
public
relatif à la politique cadeaux et invitations
La Direction des achats de l’État et l’AFA ont dans les entreprises, les EPIC, les associations
publié, en juin 2020, un guide déclinant les et fondations.
recommandations de l’AFA au processus de
Ce guide rappelle aux acteurs économiques
commande publique (voir détails page ci-contre).
que si les cadeaux et invitations sont des actes
Guide pratique sur les vérifications ordinaires de la vie des affaires, ils peuvent,
Les guides
anticorruption dans le cadre des dans certaines circonstances, exposer les entre-
à destination opérations de fusions-acquisitions prises à un risque pénal.
des acteurs Aussi peuvent-ils s’analyser en faits de corrup-
économiques
En janvier 2020, l’AFA a publié un guide pratique
font l’objet d’une sur les vérifications anticorruption dans le cadre tion ou de trafic d’influence lorsqu’ils ont pour
consultation des opérations de fusions-acquisitions. finalité de déterminer l’accomplissement ou le
publique non-accomplissement d’un acte par une per-
préalable. Ce guide vise à sensibiliser les entreprises sur sonne, en méconnaissance de ses obligations
ces opérations qui comportent des risques de légales, contractuelles ou professionnelles.
corruption, dont la réalisation peut avoir des
impacts financiers, juridiques et opérationnels Le guide de l’AFA s’attache donc à donner des
significatifs. clés aux entreprises pour élaborer et mettre en
œuvre une politique encadrant les cadeaux et
Le guide souligne ainsi les enjeux liés aux vérifi- invitations autour de l’analyse de la finalité du
cations anticorruption dans les opérations de cadeau ou de l’invitation, de sa valeur et de sa
fusions-acquisitions, notamment en termes de fréquence.
transfert de responsabilité de la société ache-
tée ou fusionnée vers la société acquéreur ou
absorbante ainsi que sur l’ensemble des phases
de l’opération de fusion-acquisition. Enfin, il
traite des modalités d’intégration de la cible
dans le dispositif anticorruption de la société
acquéreuse ou absorbante.
pdf
https://www.
agence-francaise-
anticorruption.
gouv.fr
Focus
Un guide pour maîtriser le risque
de corruption dans le cycle de
l’achat public
Un domaine à forts enjeux auquel ont concouru des acheteurs de
l’État, du secteur public local et des hôpi-
En 2018, les marchés publics représentaient
taux, ainsi que des déontologues. Composé
en France un montant annuel de 101 mil-
liards d’euros pour un peu plus de 150 000
de cinq chapitres, d’une boîte à outils et de pdf
quatre annexes techniques, il a pour ambi-
marchés. Il s’agit donc d’un domaine d’acti- tion d’accompagner les acteurs publics https://www.
vité économique fondamental et, comme le dans l’élaboration, la mise en œuvre et le agence-francaise-
souligne l’OCDE1, particulièrement exposé déploiement d’un dispositif de prévention anticorruption.
aux malversations, à la fraude et à la cor- de la corruption. gouv.fr
ruption. C’est notamment le cas quand
l’achat public est détourné de sa vocation Un outil essentiel à la profession-
de satisfaction de l’intérêt général, au pro- nalisation et à la performance de
fit du seul intérêt personnel d’un individu l’achat public
ou d’un groupe d’individus.
Tout en rappelant les réflexes à adopter
La réglementation applicable à la com- face aux situations à risques, le guide invite
mande publique concourt à la probité et également l’ensemble des acteurs de l’achat
les manquements à ces règles sont donc public à se mobiliser pour décliner un réfé-
susceptibles de constituer a minima l’in- rentiel anticorruption adapté à leur struc-
fraction de favoritisme. L’ensemble des ture et ainsi créer les conditions favorables
acteurs du cycle des achats publics peut à des relations équilibrées avec leurs parte-
être concerné : acteurs internes, agissant naires économiques. Il n’est donc pas un
pour le compte de l’entité acheteuse (pres- guide de l’interdit en matière d’achat public
cripteur, acheteur, décideur et approvision- mais un outil essentiel à la professionnalisa-
neur) et acteurs externes (opérateurs éco- tion et à la performance de l’achat public.
nomiques).
Le cycle de l’achat public y est abordé de la
Le besoin d’un guide thématique préparation à l’exécution.
pour aider à prévenir les risques Au-delà même du seul domaine de l’achat
Dans ces conditions et sans préjudice de la public, ce guide est susceptible d’apporter
nécessité d’inclure l’ensemble des activités des éclairages utiles à la réalisation d’un plan
et procédures d’une entité dans la démarche de prévention des atteintes à la probité.
anticorruption, un focus thématique parais-
sait nécessaire. Lutter contre la corruption
• Sourcing
dans les marchés publics permet de préve- Le cycle de l’achat public • Détermination du besoin
et évaluation financière
nir quatre séries de risques associés à la • Détermination de la procédure
commission d’infractions : risques pénaux, • Rédaction des pièces
administratives, techniques
risques opérationnels, économiques et finan et financières
ciers, risques d’atteinte au renom des services Préparation • Modification en cours
publics, risques pour la gestion des ressources d’exécution
• Suivi financier
humaines (turnover, sanctions disciplinaires, • Différends et litiges
• Bilan d’exécution
dégradation du climat social). • Réception/admission
des prestations
Un travail transversal aux trois
• Mesures de publicité
fonctions publiques • Communication et échanges
avec les opérateurs
La Direction des achats de l’État (DAE) et économiques
Exécution Passation • Analyse
l’AFA ont élaboré un guide déclinant les • Attribution ou abandon
de la procédure
recommandations de l’AFA au processus de • Mise au point
commande publique. Ce guide, publié en
juin 2020 et consultable sur le site internet
de l’AFA, est le fruit d’un travail collectif 1
OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques.
Actions de sensibilisation
et de formation
Des actions de sensibilisation
à l’attention des acteurs publics
L’AFA intervient auprès des acteurs publics afin
de favoriser une appréhension globale des
Une soixantaine d’actions de
risques d’atteinte à la probité, en visant l’en-
formation et de sensibilisation
semble de leurs processus de décision. La com- a été conduite en 2020.
mande publique, l’attribution de subventions,
les processus de gestion des ressources humaines
ou encore les décisions administratives indivi-
duelles entrent donc pleinement dans le champ
de la lutte anticorruption.
En 2020, l’action de sensibilisation s’est appuyée,
comme l’année précédente, sur des outils péda-
gogiques en ligne, tel le quizz sur les atteintes à la
probité, qui a permis à plus de 6000 participants
de tester leurs connaissances.
La sensibilisation passe également par des inter-
ventions ciblées auprès des acteurs publics, par-
tenaires de l’AFA, tant dans la sphère de l’État
que dans celle du secteur public local. Des inter- Former en s’adaptant au contexte
ventions plus ciblées dans le domaine du sport sanitaire
ou du logement social ont complété cette
Dans un contexte rendu difficile par les consé-
action. Au total, 18 interventions de ce type ont
quences de la crise sanitaire, l’AFA s’est atta-
été conduites en 2020.
chée à poursuivre son effort de formation à la
Des actions de sensibilisation prévention des atteintes à la probité.
à l’intention des acteurs économiques Une vingtaine d’actions de formation, initiale
Les actions de sensibilisation à destination ou continue, ont ainsi été conduites, majoritai-
des acteurs économiques consistent à favori- rement en ligne, au sein d’écoles ou organismes
ser leur appropriation des enjeux de la lutte de formation d’agents publics, d’universités,
contre la corruption et du référentiel anticor- d’écoles spécialisées, notamment :
ruption français. • l’École nationale de la magistrature avec l’or-
Elles sont adaptées aux besoins du public ganisation d’une session de formation de
concerné et peuvent aller d’une présentation cinq jours intitulée « La corruption nationale
générale des enjeux de l’anticorruption, de la et internationale : prévention, détection,
loi et du dispositif jusqu’à des ateliers tech- répression », à destination de magistrats et
niques organisés pour des professionnels et fonctionnaires étrangers ;
centrés sur un thème particulier (par exemple, • l’École française du barreau et le Cercle Mon-
le dispositif d’alerte interne, les cadeaux et tesquieu avec l’organisation d’une formation
invitations en entreprise, etc.). « prévention de la corruption ».
Cette sensibilisation des acteurs économiques Enfin, tirant pleinement parti des nouvelles
s’effectue au travers d’ateliers organisés conjoin technologies, l’AFA a reconduit, avec une forte
tement avec les fédérations et associations audience (plus de 22 000 participants depuis
professionnelles et d’interventions à des évè- sa création en 2018) son séminaire en ligne
nements organisés par le secteur privé (confé- (MOOC-Massive Open Online Course) gratuit
rence, séminaire, etc.). 19 actions de sensibilisa- consacré à la prévention de la corruption dans
tion ont eu lieu en 2020. la gestion publique locale.
Focus
L’AFA et l’IGPDE : sensibiliser
et former les agents de l’État
à l’anticorruption
webinaire présentant le guide AFA-DAE de
l’achat public « Maîtriser le risque de cor-
ruption dans le cycle de l’achat public » qui
a été publié en juin 2020. D’une durée d’une
heure, ce webinaire sera visible sur le site
internet de l’IGPDE.
3. Enfin, la fin de l’année 2020 a vu le démar-
rage d’une collaboration autour de la créa-
S
tion d’un outil pédagogique destiné à l’en-
ervice à compétence nationale ratta-
semble des agents de l’État pour les initier
ché aux ministère de l’Économie, des
de façon immersive et ludique à l’anticor-
Finances et de la Relance, l’IGPDE est
ruption. L’AFA prépare, en effet, un jeu
un acteur majeur de la formation perma-
sérieux (« serious game ») dans lequel le
nente des agents relevant de ces ministères,
joueur endossera le rôle d’un chef de pro-
qu’ils soient affectés en administration cen- jet confronté à de multiples situations à
trale, dans les réseaux ou dans les opéra- risque en matière d’atteintes à la probité. Il
teurs, mais son offre est également acces- devra choisir entre plusieurs solutions qui
sible aux agents des autres ministères dans lui permettront de découvrir quels com-
les domaines cœur de cible des missions de portements sont recommandés et quels
Bercy. La collaboration de qualité entre outils peuvent l’aider à faire le bon choix.
l’AFA et l’IGPDE pour sensibiliser et former L’expérience de l’IGPDE en matière de
les agents de l’État à l’anticorruption est pédagogie innovante et de conduite de
très constructive. projets de formation complexes est très
précieuse à l’AFA dans la réalisation de ce
Trois actions communes ont été
projet. Il est prévu que ce jeu soit dispo-
conduites en 2020 : nible, notamment sur la plate-forme de
1. L’IGPDE a inscrit à son catalogue de forma- e-formation de l’IGPDE, fin 2021.
tion 2020 une session d’une journée ani-
mée par l’AFA, intitulée « Introduction à
l’anticorruption ». Après une matinée per-
mettant aux stagiaires de s’initier aux
atteintes à la probité, aux risques liés à la
gestion publique et au contenu attendu
d’un plan anticorruption et d'assister à
une présentation de l’AFA, la session les
amène l’après-midi à s’exercer à la carto-
graphie des risques de corruption et à la
conception d’un code de conduite.
Cette session s’est déroulée le 2 octobre
2020 en présentiel. Cette formation est
proposée à nouveau dans le catalogue
2021 (15 octobre).
2. L’AFA a réalisé plusieurs webinaires en 2020.
Ce format, devenu incontournable dans le
contexte sanitaire actuel, a connu un déve-
loppement important également à l’IGPDE.
C’est ainsi que l’AFA et la Direction des
achats de l’État (DAE) ont été invitées par
l’IGPDE à enregistrer en novembre 2020 un
Témoignages
D L’
ans le cadre de son groupe de travail Institut des actuaires et l’Institut du Risk
anticorruption, la Fédération Française Management ont conçu en 2020 une
de l’Assurance et ses membres ont solli- formation certifiante de « Management
cité l’AFA pour l’organisation d’un atelier, dédié des risques de non-conformité en assurance ».
à l’évaluation des tiers dans le secteur de l’assu- Ce programme de 12 jours de formation des-
rance. Ce secteur se caractérise à la fois par une tiné aux professionnels de l’assurance vise à
grande diversité de tiers et par une forte régle- transmettre les fondamentaux de la confor-
mentation et régulation, qui imposent un haut mité tant sur les plans réglementaire que straté-
niveau de connaissance des clients et de cer- gique permettant de mettre en œuvre les
tains tiers, contribuant, avec la loi Sapin 2, à la missions de la conformité sur les principaux
prévention de la corruption. domaines que doit englober la fonction confor-
mité au sein d’un organisme d’assurance ou de
Cet atelier, qui a eu lieu le 15 octobre 2020, a
réassurance.
permis, à travers l’éclairage de l’AFA, d’apprécier
comment intégrer efficacement les mesures Nous avons sollicité l’AFA pour animer une jour-
spécifiques et nécessaires pour la prévention de née de formation consacrée à la lutte anticorrup-
la corruption au sein d’organisations qui ont tion. La participation de l’AFA à cette formation
déjà mis en place d’autres dispositifs de préven- est très importante à nos yeux et nous sommes
tion. L’intégration de la lutte contre la corrup- très sensibles à ce que L’AFA ait répondu pré-
tion aux dispositifs de conformité existants, dès sente à notre demande. Nous sommes convain-
lors que le risque spécifique de corruption est cus que le programme de formation dédié à la
clairement identifié et pris en compte, notam- gestion des risques de non-conformité répond
ment au travers de la cartographie des risques, aux besoins opérationnels des professionnels
peut participer à une bonne gestion de l’entre- dans la mesure où celui présente une vision mul-
prise et à l’efficacité des procédures qu’elle met tidimensionnelle de la compliance.
en place.
L’intervention de l’Agence française anticorrup-
Le volume des tiers, la diversité des relations tion a permis à nos participants de connaitre
que les entreprises d’assurance peuvent nouer les obligations liées à la loi Sapin 2 dans un
avec ces derniers et le niveau d’information cadre international afin de leur permettre de
nécessaire constituent un défi majeur dans la mettre en place un dispositif de lutte anticor-
bonne mise en œuvre des évaluations des ruption efficace dans leur entreprise. Les sta-
risques de corruption que présentent les tiers. giaires ont d’ailleurs manifesté un très grand
intérêt pour l’intervention de l’AFA en partici-
pant activement durant la formation.
Focus
Action de sensibilisation des PME
L’
AFA a identifié très tôt, grâce aux entreprises aux enjeux de l’anticorruption et
informations échangées avec les de l’appropriation du référentiel français. Ce
fédérations professionnelles, que les programme a été fortement perturbé par la
PME rencontraient des difficultés dans la ges- crise sanitaire. Cependant la première action
tion de leurs relations avec leurs grands don- a pu avoir lieu grâce au soutien et à la réacti-
neurs d’ordre. Ces derniers, qui relèvent du vité de Lyon Pacte PME et de la CCI de Lyon
périmètre de l’article 17 de la loi Sapin 2, qui ont rapidement transformé en webinaire
demandent aux PME de fournir des preuves un évènement initialement prévu en présen-
de leur intégrité, dans le cadre de leur obliga- tiel.
tion d’évaluation de l’intégrité de leurs tiers.
Les PME et ETI semblent par ailleurs avoir une Le 14 mai 2020, 65 entreprises régionales ont
conscience très limitée des risques liés à la ainsi pu échanger avec l’AFA sur le thème de
corruption et ont, en tout état de cause, de « l’anticorruption Sapin 2 : quels impacts sur
réelles difficultés à intégrer et déployer le les relations entre les PME et les Grands
référentiel anticorruption, compte tenu de Comptes ». Le programme, établi sur la base
leurs moyens. d’un recensement préalable des questions
L’AFA a, dans ses deux premières années des participants, a permis d’aborder avec les
d’existence, concentré ses actions à destina- entreprises la définition et les enjeux de l’an-
tion des grandes entreprises, notamment ticorruption et d’expliquer le programme
par l’intermédiaire des fédérations profes- anticorruption dans une entreprise. Les parti-
sionnelles. En 2020, elle a choisi de renforcer cipants ont pu ensuite échanger plus en
et d’élargir la mission de conseil aux entre- détail sur le responsable conformité en entre-
prises de plus petite taille, notamment en prise, la politique « cadeaux et invitations » et
organisant un programme d’interventions les risques de corruption en cas de rachat
en région afin de sensibiliser davantage ces d’une société.
En mai 2020, l’AFA a organisé des ateliers avec les entreprises de la région lyonnaise.
L’
AFA s’attache à apporter une réponse ment. L’accompagnement est gratuit et d’une
sous forme d’expertise juridique ou durée limitée, de l’ordre de quelques mois à un
méthodologique aux questions que se an. Indépendante de son action de contrôle,
pose tout acteur économique ou public sur le l’action d’accompagnement individuel menée
dispositif de prévention et détection de la par l’Agence ne conduit à aucune certification
corruption qu'ils souhaitent ou sont en train ou labellisation.
de mettre en place.
L’AFA accompagne la réflexion et la démarche
Saisines juridiques engagées par une entreprise ou un acteur public
sur tout ou partie d’un programme anticorrup-
L'AFA s'attache à répondre aux différentes
tion lors de sa constitution ou de son actualisa-
questions qui lui sont adressées et qui portent L'intégralité des chiffres
tion. est disponible sur le site
non seulement sur la compréhension du dis-
internet de l'Agence.
positif anticorruption, mais également sur En 2020, l’AFA a accompagné neuf acteurs
des aspects juridiques relatifs à application publics (une fédération sportive, un établisse-
de la loi Sapin 2 et plus largement sur les ment public à caractère industriel et commer-
infractions d'atteintes à la probité. Elle a cial, trois ministères, deux collectivités territo-
traité 91 saisines en 2020. riales, une entreprise sociale de l’habitat et un
syndicat des eaux) et quatre entreprises.
Accompagnements individuels
d’acteurs publics et économiques
Selon des modalités précisées dans les chartes
d’accompagnement1, l’appui de l’AFA peut
prendre la forme d’un accompagnement indi-
viduel qui repose sur trois principes fondamen- Répartition des questions les plus fréquemment
taux : posées par les acteurs économiques en 2020
(en pourcentage)
Répartition des questions les plus fréquemment
• volontariat (dans le cadre d’une relation de col- posées par les acteurs économiques en 2020
laboration nouée entre l’AFA et l’entité accom- (en pourcentage)
pagnée, avec mobilisation pour le projet de
Conflits d'intérêts
ressources adaptées de la part de celle-ci),
Formation 6,7 Evaluation des tiers
• utilité générale : l’AFA exploite le retour d’ex- 6,7
périence de ces missions d’accompagnement Contrôles comptables 20,0
juridique ou méthodologique, afin de pouvoir 6,7
mutualiser les enseignements de terrain avec
d’autres acteurs ; Code de conduite 6,7
Témoignage
Yanis Wendling,
Directeur de l’inspection générale : l’accompagnement du Conseil
départemental de Seine-Saint-Denis
Comment la prévention des atteintes Comment s’est déroulé le travail avec l’AFA ?
à la probité est-elle prise en compte au sein Sur quoi a-t-il été ciblé ?
de votre collectivité ?
Pour identifier les thèmes d’échange, la formali-
La prévention des atteintes à la probité est une sation d’un état des lieux des actions menées, de
priorité du Conseil départemental de Seine- ce qui était envisagé et de ce qui était en cours a
Saint-Denis. Maîtriser les risques éthiques et été menée. Le regard de l’AFA a permis d’évaluer
financiers constitue un levier améliorant la qua- avec plus de finesse ce qui méritait d’être ren-
lité du service rendu aux usagers. La lutte contre forcé ou ajusté. En particulier, l’évaluation de l’in-
la corruption permet de s’interroger sur son tégrité des tiers est une démarche qui s’inscrit
organisation et sur l’efficacité des dispositifs de dans la durée car elle concerne tout à la fois les
contrôle interne. L’inspection générale a dans titulaires de marchés, les organismes subven-
ses missions d’animer la démarche de consoli- tionnés, les établissements médico-sociaux et
dation du contrôle interne en s’appuyant sur bien d’autres catégories de tiers encore.
une approche par les risques. Elle est aussi en
charge de l’animation du plan anticorruption. Les rencontres autour de ces sujets ont permis
de mieux appréhender l’ordonnancement des
Comment avez-vous été amené à prendre travaux à initier et à articuler cela avec d’autres
contact avec l’AFA ? projets en cours. Il a été choisi de débuter par
Les recommandations de l’AFA constituent un les titulaires de marchés publics et d’établir
référentiel officiel. Même si le département a une cartographie des risques y afférente.
initié sa démarche bien avant la création de L’AFA nous a permis de s’assurer que l’ensemble
l’AFA, les recommandations ont permis de des risques de conformité juridique ont bien
réinterroger les priorités et les modalités de été appréhendés et positionnés.
mise en œuvre des actions menées.
Un autre sujet sur lequel nos échanges ont été
Il est apparu très utile d’échanger avec l’AFA
très fructueux a été la manière d’appréhender
pour comprendre ce qui était attendu par
notre code de conduite destiné aux agents et
l’Agence et bénéficier de ses retours d’expé-
aux élus. Le retour d’expérience de l’AFA nous a
rience.
permis de tirer profit de ce qui se fait dans
Cette prise de contact a de suite souligné le d’autres organisations et de mieux présenter
précieux apport de tels échanges et a conduit de manière didactique les risques de corrup-
le Président à solliciter une démarche d’ac- tion en s’appuyant sur les exemples les plus
compagnement afin d’inscrire dans la durée pertinents.
cette collaboration.
4 action
• internationale
L
ancé en 2018 avec le soutien du Conseil nance, le Program on Corporate Compliance
de l’Europe, le Réseau des autorités de and Enforcement (PCCE) de l’Université de
prévention de la corruption (NCPA) vise New York et Transcrime ;
à offrir aux organes anticorruption du monde
• l’organisation de 3 réunions plénières ;
entier un forum dédié à la discussion de sujets
d’intérêt commun. Sous la présidence de • la publication d’une déclaration commune
l’AFA en 2020, le NCPA a poursuivi son essor. sur le rôle de la prévention de la corruption
L’année a été marquée par les évènements et dans la réponse mondiale au Covid-19 ;
réalisations suivants :
• la diffusion des résultats de la cartographie
• l’adhésion de 5 nouveaux membres (Chili, mondiale des autorités anticorruption, menée
Égypte, Équateur, Géorgie et Kazakhstan) et par l’AFA, en partenariat avec l’OCDE, le
1 observateur (îles Baléares). Le NCPA rassemble GRECO et le NCPA auprès de 171 entités dans
désormais 30 membres, 1 observateur et 4 par- 114 pays et territoires ;
tenaires ;
• le lancement par l’AFA d’un projet en vue
• le renforcement de la coopération entre les d’identifier les meilleurs pratiques en matière
agences anticorruption et les institutions de formation anticorruption dans les secteurs
supérieures de contrôle ; public et privé ;
• l’établissement de 4 partenariats avec : l’Asso- • la préparation de recommandations pratiques En 2020, l'AFA
ciation des autorités anticorruption de l’Afrique pour aider les entreprises confrontées à la pro- a assuré la présidence
de l’Est (EAAACA), le Basel Institute on Gover- blématique des paiements de facilitation. du NCPA.
Focus
Le prototype Datacros
Le NCPA a initié un partenariat avec Transcrime sur le projet Datacros. Le prototype Datacros est développé par
un consortium international coordonné par Transcrime, un centre de recherche sur la criminalité transnationale
de l’Università Cattolica del Sacro Cuore de Milan, en partenariat avec l’AFA, le Cuerpo Nacional de la Policia
d’Espagne (CNP) et l’Investigative Reporting Project d’Italie (IRPI). Cet outil vise à mettre en lumière les liens de
propriété existant entre un ensemble d’entreprises afin d’identifier plusieurs indicateurs de risque tels que :
• les schémas de collusion ;
• les relations de propriété ;
• les relations avec des personnes politiquement exposées (PPE), y compris celles dont l’activité se situe au niveau local ;
• les structures anormalement complexes ou offshore et leurs relations avec les juridictions non coopératives ou
n’appliquant pas les mêmes standards de transparence.
Datacros a pour objectif de soutenir l’action d’un large éventail d’intervenants en facilitant les enquêtes poli-
cières, douanières, ou anticoncurrentielles et en renforçant les capacités de poursuite des autorités judiciaires
dans les affaires de corruption et de blanchiment d’argent, en particulier dans les affaires transnationales. L’outil
pourra ainsi aider les organismes publics à évaluer les risques de collusion notamment dans les marchés publics.
Témoignage
Antonio BOSISIO,
Chercheur à Transcrime - Università Cattolica del Sacro Cuore
La coopération bilatérale
L’
AFA contribue, par la mise en œuvre tants de la société civile en provenance de
d’actions de coopération, à l’applica- diverses régions du monde.
tion des engagements internationaux
L’AFA a apporté son appui technique aux auto-
de la France et au rayonnement de l’expertise
rités de l’Ouzbékistan. Elle est intervenue dans
technique française. Elle s’attache à favoriser
une table ronde virtuelle, organisée par l’OCDE,
une approche coordonnée des affaires de cor-
dans le but de soutenir la mise en place effec-
ruption transnationale en entretenant des rela-
tive de la nouvelle Agence ouzbek anticorrup-
tions étroites avec ses homologues étrangers.
tion. Par ailleurs, l’AFA a partagé son expérience
en matière de conformité anticorruption dans
le secteur économique lors d’un webinaire
organisé par le Conseil de l’Europe.
La coopération technique
L’AFA a reçu 7 délégations étrangères en 2020
pour leur présenter le dispositif français anti- Conférence internationale de
la Commission palestinienne
corruption, et organisé 19 réunions techniques
anticorruption, décembre
à distance avec des autorités et des représen- 2020 (PACC).
Contact
Agence française anticorruption
Conception et rédaction : 23 avenue d’Italie, 75013 Paris
Agence française anticorruption afa@afa.gouv.fr