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le jeûne
Ecrit par Ian Flanders
Avec permission
TABLE DES MATIERES
1
Généralités sur la prière :
1. Comment définir la prière :
Prier, c’est parler à Dieu. Une prière peut
être formulée à voix haute ou
silencieusement par le biais de pensées ou de soupirs.
Quelle qu’en soit la manière, la prière, c’est ouvrir son
cœur à Dieu, c’est lui exprimer ses sentiments et ses désirs.
2. Que confier à Dieu ?
En un mot : tout ! D’ailleurs ce privilège de pouvoir tout
confier à Dieu sera illustré par quelques prières trouvées
dans la Bible qui démontrent que nous avons la liberté de
vraiment tout dire à Dieu.
Tout lui dire !? Mais ne se trouve-t-il pas des exceptions ?
Il est vrai qu’il est injuste d’adresser à Dieu des propos
blasphématoires ou insultants. Sinon, oui ! Nous pouvons
vraiment tout lui confier !
Certains s’imaginent que Dieu est distant et sévère, mais en
réalité il est proche de ceux et celles qui croient en lui. De
plus, parce qu’il aime tout homme et toute femme, il veut
vivre avec eux une véritable amitié, une relation basée sur
la confiance.
3. Combien de fois prier et quand ? Combien de temps
passer dans la prière ?
Cela va peut-être étonner certains, mais la Bible ne fournit
ni règlements, ni lois à ce sujet. D’ailleurs, elle ne nous
présente pas la prière comme un devoir à remplir, mais
comme un cadeau de Dieu dont nous pouvons profiter en
toute liberté.
Et pourtant il est dans la nature humaine de vouloir tout
réglementer !
Par exemple, dans la religion islamique, il est nécessaire de
prier cinq fois par jour à des heures bien précises. De
même à travers l’histoire de l’Eglise, nous constatons de la
part de certains mouvements chrétiens une tendance à
insister sur le fait qu’il faut prier certaines prières à des
heures précises.
Aborder la prière avec une certaine discipline ne peut être
que bénéfique, au risque de ne jamais prier. Ponctuer donc
sa journée par la prière à des moments précis est louable.
Le problème survient lorsque l’on fait de ces moments une
loi, un devoir à accomplir et que l’on en arrive à juger ceux
qui ne suivent pas ces mêmes critères humains.
Toutefois, pour en revenir à la Bible, elle dépeint la vie de
prières de certains hommes et femmes de foi. L’exemple
qu’ils apportent nourrit notre foi, mais nous ne devons pas
non plus déduire de ces témoignages des règlements de
prières rigides.
4. Exemples d’hommes de foi :
Le prophète Daniel avait l’habitude de prier chez lui trois
fois par jour. On pense que cette tradition était pratiquée
par le peuple de Dieu alors qu’il se trouvait à Babylone en
exil. Prier trois fois par jour est merveilleux, mais il ne faut
pas en faire pour autant une loi.
Le livre des Psaumes, qui contient des prières et des
cantiques écrits par des hommes de foi, nous apprend que
certains d’entre eux aimaient prier dès le matin, puis à
nouveau au coucher du soleil. Il s’agit là d’une excellente
habitude. Car combien il est merveilleux de commencer
chaque journée en priant Dieu et combien il est bon aussi
de s’approcher de lui lorsque le jour décline. Nous ne
pouvons qu’encourager une telle attitude, mais nous ne
devons pas l’imposer. Car c’est à chacun de trouver une
habitude de prière selon ce qui lui convient.
Nous le savons aussi : Jésus se retirait régulièrement en un
endroit calme afin de prier, parfois des nuits entières.
Consacrer beaucoup de temps à la prière est merveilleux, si
nous en avons la possibilité, sachant que certains ne
disposent que de peu de temps ! Alors une fois de plus,
nous ne voulons pas imposer de loi mais plutôt encourager
une certaine liberté.
Prier est bienfaisant. C’est un privilège et une joie que
Dieu nous accorde par grâce. Prier régulièrement est
primordial si nous voulons croître dans notre vie
spirituelle. Mais c’est à chacun de trouver un moment
favorable pour prier selon ses circonstances personnelles.
5. En quel endroit prier ?
Dieu est partout. Peu importe donc l’endroit où nous
prions. Certains pensent qu’il est préférable de prier en un
lieu de culte. Mais ceci n’est pas l’enseignement de la
Bible. La Bible nous dépeint l’exemple d’hommes et de
femmes qui priaient, non seulement dans le temple, mais
aussi sur leur lit, ou en bateau, dans une pièce de leur
maison, une grotte et toutes sortes d’autres lieux. Pour
certains, trouver un endroit calme et sans aucune
distraction est indispensable, pour d’autres, prier au sein
même de l’agitation ne représente aucun problème. Une
fois de plus, il appartient à chacun de s’organiser selon ses
besoins et ses propres circonstances.
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2
Dieu répond-il aux prières de
tous ?
Dieu exauce-t-il les prières de tout
homme et de toute femme ? Nous
aimerions pouvoir répondre oui, mais en réalité, la Bible
nous enseigne que cela n’est pas le cas. Car en effet, Dieu
n’écoute pas les prières de tout individu. Citons à ce sujet
un texte biblique illustrant ces propos.
« Lorsque vous étendez les mains pour me prier,
je me cache les yeux, vous avez beau multiplier
le nombre des prières, je ne vous entends pas car
vos mains sont pleines de sang. »
(Esaïe 1 verset 15)
1. Le contexte religieux du prophète Esaïe :
Le prophète Esaïe s’adresse au peuple de Dieu, le peuple
d’Israël, à un moment sombre de son histoire. En fait, ce
peuple ne marchait plus selon les voies de l’Eternel ni ne
cherchait à respecter sa loi. La pratique de l’injustice et le
recours à la corruption étaient devenus fort courants. La
violence et l’insécurité, comme l’immoralité étaient
présentes partout. Le peuple allait même jusqu’à rendre un
culte à des idoles. Malgré cette attitude de débauche,
beaucoup pourtant continuaient à prier Dieu et à pratiquer
la religion héritée de Moise, probablement dans l’espoir
vain de cacher leurs impiétés.
C’est dans un tel contexte que le prophète annonce que
Dieu n’écoute pas ce type de prières. Il n’écoute pas ceux
qui prient alors qu’ils mènent de plein gré une vie déréglée,
il détourne son regard de ceux et celles qui l’invoquent,
alors qu’ils pratiquent le péché et n’en sont point attristés.
2. Le message de la Bible :
La Bible nous enseigne « que tous ont péché ». Tous sans
exception, nous commettons des fautes.
La Bible nous explique, des premières pages aux dernières,
que nos fautes nous séparent de Dieu, elles empêchent
toute amitié avec lui, car nos péchés ont créé comme un
obstacle infranchissable entre Dieu et les hommes.
Si tous nous avons péché, Dieu ne peut plus écouter les
prières des hommes ! Alors pourquoi la Bible renferme-t-
elle les récits de tant de gens qui témoignent que Dieu les
écoute ?
3. La bonté de Dieu :
Dieu écoute nos prières parce qu’il est bon et
miséricordieux. Il a exprimé et prouvé sa grâce insondable
en apportant une solution pour ôter le péché qui nous
sépare de Dieu.
a. Dans l’Ancien Testament :
Dans l’Ancien Testament, nous apprenons en effet
l’importance des sacrifices et des offrandes à Dieu. En fait,
les sacrifices d’animaux servaient à apaiser la colère de
Dieu afin que les hommes obtiennent de lui le pardon de
leurs fautes ainsi que la purification des péchés. Parce que
le sacrifice avait eu lieu, Dieu ne tenait plus compte des
fautes de celui ou de celle qui s’approchait de lui et il
écoutait leurs prières favorablement.
b. Dans le Nouveau Testament :
Dans le Nouveau testament nous apprenons que tous ces
sacrifices pratiqués autrefois servaient en fait comme de
panneaux de signalisation nous dirigeant vers une réalité
plus importante et merveilleuse encore. Ils nous orientent
vers Jésus, le sacrifice par excellence, celui qui règle, une
fois pour toutes, le problème du péché de tout homme qui
se confie en lui.
Jésus, en s’offrant volontairement sur la croix, a pris sur lui
nos fautes ainsi que le châtiment que ces fautes méritent.
C’est grâce à Jésus que nos fautes sont pardonnées ! Grâce
à lui, nous sommes purifiés de toute souillure morale et
spirituelle. Grâce à Jésus, nous sommes réconciliés avec
Dieu. C’est grâce à Jésus que Dieu ne tient plus compte de
nos péchés et qu’il écoute nos prières. Pour profiter de ce
cadeau, celui de pouvoir s’approcher de Dieu convaincus
qu’il nous écoute, nous devons mettre notre foi en Jésus-
Christ.
Voici quelques versets bibliques qui éclairent ces propos :
« Et c'est en raison de cette volonté de Dieu, que
nous sommes purifiés du péché, grâce au
sacrifice que Jésus-Christ a offert de son propre
corps une fois pour toutes…
Le Christ, lui, a offert un sacrifice unique pour
les péchés, valable pour toujours…
Par une offrande unique, en effet, il a rendu
parfaits pour toujours ceux qu'il purifie du
péché…
Et le Seigneur dit: ‘Je ne tiendrai plus compte ni
de leurs péchés, ni de leurs fautes.’ Or, lorsque
les péchés ont été pardonnés, il n'est plus
nécessaire de présenter une offrande pour les
ôter.
Ainsi donc, mes frères, nous avons une pleine
liberté pour entrer dans le lieu très saint, grâce
au sang du sacrifice de Jésus. Il nous en a ouvert
le chemin, un chemin nouveau et vivant...
Approchons-nous donc de Dieu avec un cœur
droit, avec la pleine assurance que donne la foi,
le cœur purifié de toute mauvaise conscience. »
(Hébreux 10. 10, 12, 14, 17-20, 22)
4. La foi en Jésus :
Ainsi tous ceux et celles qui croient au sacrifice de Jésus
peuvent s’approcher de Dieu, confiants qu’il écoutera leurs
prières, et absolument convaincus aussi que leur fautes ne
se dressent plus tel un obstacle les séparant de Dieu.
Mais qu’en est-il alors de ceux qui prient sans croire en
Jésus, ou sans s’approprier son pardon ?
Ils ne peuvent pas prier avec cette assurance. De plus,
leurs prières ne sont pas forcément écoutées ni exaucées.
Toutefois, Dieu est riche en grâce et il peut exaucer les
prières de certaines personnes, bien qu’elles ne croient pas
en Jésus, afin justement, de les aider à progresser vers la
foi en lui. Cependant, ce n’est pas le fait que Dieu exauce
les prières qui fait des uns et des autres des chrétiens. Prier
ne fait de personne un chrétien. Seule la foi en Jésus, seule
la certitude de savoir qu’il est mort pour nous sur la croix
pour nous conduire à Dieu, fait de nous un chrétien et nous
rend disciple de Jésus.
Notre attitude dans la prière :
4 nos prières :
A présent nous allons aborder une
question qui trouble de nombreux
chrétiens : Pourquoi Dieu n’exauce-t-il pas toutes les
prières ? En effet, nous pouvons prier avec foi,
régulièrement, de tout cœur et longtemps sans que Dieu ne
semble prêter attention à notre appel ! Alors, pourquoi ?
1. Dieu n’exauce pas le pécheur :
Dans le but de répondre à nos interrogations, nous allons
commencer avec une citation du prophète Esaïe que nous
avons déjà considérée précédemment: « Lorsque vous
étendez les mains pour me prier, je me cache les yeux, vous
avez beau multiplier le nombre des prières, je ne vous
entends pas car vos mains sont pleines de sang. » (Esaïe 1.
15)
Si nous pratiquons le péché, Dieu n’est pas disposé à
exaucer nos prières ni même à les écouter. Alors si nous
prions et que Dieu semble ne pas répondre à notre cri, la
première chose à faire est de s’examiner soi-même et se
demander si un péché demeure dans notre vie. Existe-t-il
un péché que nous refusons de reconnaître, un
comportement que nous avons honte de confesser, une
conduite que nous ne voulons pas abandonner ?
a. L’importance de confesser ses péchés :
La suite des propos du prophète Esaïe est instructive et
apporte un espoir :
« Lavez-vous donc, purifiez-vous, écartez de ma
vue vos méchantes actions et cessez de faire le
mal. Efforcez-vous de pratiquer le
bien… » (Esaïe 1. 16 et 17)
Le prophète nous encourage à confesser nos péchés en vue
de recevoir le pardon de Dieu et à nous repentir, c’est-à-
dire à changer de comportement. Car Dieu est disposé à
pardonner celui ou celle qui s’approche de lui pour lui
confesser ses fautes. Mais il faut que cette démarche soit
sincère et que ses péchés l’attristent vraiment. Car Dieu en
effet pardonne tous ceux et toutes celles qui croient en
Jésus-Christ, tous ceux et celles qui croient que sur la
croix, il est mort à cause de nos péchés et y a été puni à
notre place.
b. L’importance de se repentir
Cependant confesser ses fautes seulement ne suffit pas, car
il faut aussi se repentir. Se repentir c’est abandonner toute
mauvaise pensée, toute parole méchante, tout acte impie !
De telles attitudes en effet creusent un fossé nous séparant
de Dieu, or le prophète veut que nous nous efforcions de
faire le bien ! Alors Dieu écoutera nos prières et si elles
sont dans sa volonté, il les exaucera.
2. La souffrance d’un homme juste : Job
Parfois, en nous examinant, nous pouvons penser que nous
n’avons pas grande chose à nous reprocher. Car nous
pouvons mener une conduite relativement juste et intègre et
entretenir une bonne communion avec Dieu ! Et malgré
tout, Dieu n’exauce pas nos prières.
Si Dieu ne répond pas à notre appel, ce n’est pas forcément
parce que nous pratiquons le péché ; il peut exister d’autres
raisons. Cependant, avant de les considérer nous voudrions
faire une remarque importante.
Si vous avez un ami qui souffre parce que Dieu ne répond
pas à ses prières, n’en concluez pas qu’il se trouve
forcément un péché caché dans sa vie, et ne l’en accusez
alors pas. Vous pouvez peut-être encourager votre ami à y
réfléchir, mais ce serait fort injuste de le condamner
simplement parce que Dieu ne répond pas à ses prières.
Souvenez-vous du livre de Job. Job a tellement souffert ! Il
a perdu sa famille, tous ses biens. Il a perdu sa santé. Puis
ensuite, de soi-disant amis sont venus lui rendre visite pour
lui annoncer que tout cela était arrivé à cause d’un péché
caché dans sa vie. Job, quant à lui, ne cessait de protester
de son innocence !
De dures épreuves peuvent frapper à tout moment et il est
important de supplier Dieu d’en être délivré ! Mais si Dieu
ne répond pas tout de suite, il ne faut pas trop rapidement
en conclure que ceux qui sont éprouvés le sont à cause de
péchés graves. D’autres raisons peuvent intervenir !
D’ailleurs le livre de Job dévoile justement que Job est
passé par ces terribles épreuves, non parce qu’il était
mauvais, mais parce qu’il était juste, parce qu’il était un
homme exemplaire.
Marcher par la foi n’est pas toujours facile ! C’est pourquoi
nous allons explorer les autres raisons pour lesquelles Dieu
pourrait ne pas exaucer nos prières. Car nous pouvons
marcher devant Dieu avec humilité et droiture et il peut
arriver que nos désirs ne soient pas toujours exaucés ! Il
existe d’autres raisons à cela dont nous allons parler
maintenant. En effet, beaucoup de personnes justes et
bonnes vivent en communion avec Dieu, et pourtant,
parfois leurs prières ne sont pas exaucées !
3. Dieu donne de bonnes choses à ses enfants :
Lisons pour commencer les paroles de Jésus trouvées dans
l’évangile de Matthieu:
« -Demandez, et vous recevrez ; cherchez, et
vous trouverez ; frappez, et l'on vous ouvrira.
Car celui qui demande reçoit ; celui qui cherche
trouve, et l'on ouvre à celui qui frappe.
Qui de vous donnera un caillou à son fils quand
celui-ci lui demande du pain? Ou bien, s'il lui
demande un poisson, lui donnera-t-il un serpent
? Si donc, tout mauvais que vous êtes, vous savez
donner de bonnes choses à vos enfants, à
combien plus forte raison votre Père céleste
donnera-t-il de bonnes choses à ceux qui les lui
demandent. » (Matthieu 7. 7 à 11)
Ces paroles parlent de la confiance que nous pouvons
trouver auprès de Dieu. Car tout comme un bon père, il
offre de bonnes choses à ses enfants. De plus nous pouvons
lui demander toutes ces bonnes choses sachant qu’il nous
écoute et veut nous exaucer.
a. Discernons la volonté de Dieu pour nous :
Rappelons-le, nous parlons du fait que Dieu ne nous
accorde pas toujours ce que nous lui demandons,
probablement parce que nous ne lui demandons pas
toujours ce qui est bon. Si un bon père sait donner de
bonnes choses à ses enfants quand ceux-ci les lui
demandent, il sait aussi leur refuser celles qui sont
mauvaises. Car parfois les enfants, ne sachant pas toujours
ce qui va contribuer à leur bien, se trompent dans leurs
requêtes. Il en est de même sur le plan spirituel. Nous
pouvons adresser à Dieu des demandes que nous croyons
être bonnes, mais le Seigneur qui connaît mieux que
quiconque notre véritable intérêt, peut nous les refuser
sachant qu’en réalité elles ne contribueraient pas forcément
à notre bien ! Ou peut-être encore a-t-il en vue pour nous
quelque chose de meilleur ?
Un père par exemple ne donnera jamais à son enfant un
caillou au lieu de pain. Le caillou représente ce qui est
inutile, alors que le pain symbolise la nourriture spirituelle.
Dieu ne nous exaucera pas si nous lui demandons ce qui est
vain, ce qui ne sert à rien.
Un père ne donnera pas non plus un serpent au lieu d’un
poisson à son enfant. Une fois de plus, le poisson nourrit,
le serpent, quant à lui représente, selon la culture juive, tout
ce qui est impur et dangereux. C’est le serpent qui a
éloigné Adam et Eve de Dieu. C’est le serpent qui les a
incités à désobéir à Dieu. Dieu ne nous exaucera pas si
nous venons à lui avec des requêtes qui risquent de nous
éloigner de lui, des requêtes qui représentent pour nous un
danger spirituel, des requêtes qui pourraient nous inciter à
la désobéissance.
Mais ce n’est pas toujours évident de discerner avec
certitude quelles sont les requêtes qui vont servir au mieux
nos intérêts spirituels ! Ce discernement s’acquiert tout au
long de notre croissance spirituelle. Car tout comme un
parent à travers l’éducation de son enfant le prépare à l’âge
adulte, Dieu, notre père céleste, désire nous conduire vers
une bonne maturité spirituelle. C’est en apprenant toujours
plus de Dieu, de sa parole et de la vie spirituelle de nos
frères et sœurs en Christ ; que nos prières s’accorderont
toujours d’avantage avec ce que Dieu désire pour nous. En
fait, par la prière nous nous plions à la volonté de Dieu ;
nous ne pouvons, ni ne devons imposer à Dieu notre
volonté.
Parfois il est vrai, nous pouvons penser que telle ou telle
chose ne peut être que bénéfique pour nous, mais Dieu
nous connaît mieux que nous-mêmes et il sait comment
nous protéger des diverses tentations et dangers.
b. Les requêtes importantes qui restent sans réponse :
Parfois, nous présentons à Dieu des requêtes qui nous
semblent fort importantes et essentielles : comme par
exemple la conversion d’un proche, ou bien la guérison
d’une personne malade, ou encore son intervention pour
résoudre des problèmes graves n’engendrant que
souffrance ! Et pourtant Dieu semble ne pas nous exaucer.
Nous allons aborder cette question troublante maintenant.
Nous pouvons toutefois affirmer que la volonté de Dieu ne
correspond pas toujours à la nôtre… Cependant toute
souffrance, toute épreuve, lorsque nous la remettons entre
les mains de Dieu, ne peut que contribuer à notre
croissance spirituelle.
4. Dieu veut notre croissance spirituelle :
Nous allons dès à présent nous pencher sur les paroles de
l’apôtre Paul écrites dans sa deuxième lettre adressée à
l’église de Corinthe :
« D'ailleurs, parce que ces révélations étaient
extraordinaires, pour me garder de l'orgueil,
Dieu m'a imposé une épreuve qui, telle une
écharde, tourmente mon corps. Elle me vient de
Satan qui a été chargé de me frapper pour que je
ne sois pas rempli d'orgueil.
Au sujet de cette épreuve, j'ai prié par trois fois
le Seigneur de l'éloigner de moi, mais il m'a
répondu : « Ma grâce te suffit, c'est dans la
faiblesse que ma puissance se manifeste
pleinement.» C'est pourquoi je me vanterai
plutôt de mes faiblesses, afin que la puissance du
Christ repose sur moi.
Je trouve ainsi ma joie dans la faiblesse, les
insultes, la détresse, les persécutions et les
angoisses que j'endure pour le Christ. Car c'est
lorsque je suis faible que je suis réellement
fort. » (2 Corinthiens 12. 7 à 10)
a. L’exemple de l’apôtre Paul :
Ce texte renferme de grandes richesses et nous allons
commencer par faire remarquer que Dieu en effet n’a pas
répondu à toutes les prières de l’apôtre Paul lui-même !
Paul subissait une épreuve terrible, nous ignorons laquelle,
mais elle lui était si douloureuse, si pénible, qu’il la
comparait à une écharde dans sa chair. C’est pourquoi
Paul, comme tout chrétien l’aurait fait, pria le Seigneur de
l’en délivrer. Toutefois Dieu choisit de ne pas l’exaucer,
mais dans sa grâce il lui en révéla la raison.
Il me semble important de rappeler que Paul était un
chrétien extraordinaire, aujourd’hui encore il représente un
modèle de foi, un exemple pour nous à bien des égards. Et
pourtant, le Seigneur a choisi de ne pas l’exaucer sur ce
point qui l’affligeait tant.
b. Dieu demeure souverain :
Voilà une preuve de plus que Dieu demeure souverain car
il nous exauce selon sa volonté, selon son bon vouloir et
nous ne devons pas chercher à lui imposer notre propre
volonté. C’est aussi la preuve que si Dieu n’intervient pas
toujours comme nous le souhaiterions, ce n’est pas
forcément à cause de notre manque de foi ni d’un
quelconque péché. De plus, nous ne devons absolument pas
en conclure non plus que Dieu ne nous aime plus.
c. Paul ne devait pas s’enorgueillir :
Alors, pourquoi, selon le texte lu, Dieu n’a-t-il pas exaucé
Paul à propos de cette souffrance bien précise ?
Parce qu’il fallait que Paul ne s’enorgueillisse pas. Voilà la
première raison !
Voyez-vous, Dieu avait accordé à l’apôtre Paul des
révélations extraordinaires ! Et Paul l’avoue, il aurait pu
s’en vanter, s’enorgueillir, se mettre en valeur plutôt que
Christ. Alors le Seigneur permit à Satan de l’affliger afin
qu’il recherche avant tout l’humilité, qu’il s’attache à Dieu
et dépende de son roi quelles que soient ses circonstances.
Malheureusement l’orgueil nous éloigne de Dieu ! Alors si
l’Eternel répondait toujours à nos prières de façon
miraculeuse, nous pourrions finir par croire que c’est parce
que notre foi est grande, merveilleuse et oublier la grandeur
de Dieu qui est généreux et qui fait grâce à qui il veut,
quand il le veut.
Dieu se soucie avant toute chose du bon développement de
notre croissance spirituelle et de la qualité de notre relation
avec lui. S’il pense que répondre à une prière telle que nous
le désirerions, risque d’entraver cette croissance spirituelle
ou nous éloigner de lui, alors il s’abstiendra de nous
exaucer.
Toutefois nous pouvons affirmer que Dieu exauça Paul,
mais pas du tout comme ce dernier l’aurait souhaité
initialement.
d. Le don de la grâce :
Dieu n’a pas délivré Paul de son épreuve mais à la place il
lui annonça : « Ma grâce te suffit, c’est dans la faiblesse
que ma puissance se manifeste pleinement. » Ainsi, au lieu
d’accorder sa délivrance, Dieu répandit dans le cœur de
Paul sa grâce. Nous pouvons l’affirmer, il exauça Paul,
mais pas de la façon dont ce dernier s’y attendait.
Mais qu’est donc la grâce dans ce contexte ?
Normalement la grâce représente l’amour immérité de
Dieu pour les hommes. Toutefois dans ce contexte
particulier, elle désigne tout ce que Dieu va nous accorder
généreusement pour nous aider à endurer nos épreuves et
lui rester fidèles malgré la souffrance. En résumé, Dieu se
donne à nous ! Qu’existe-t-il donc de plus précieux ? En
Dieu nous puisons la joie, la force de persévérer. En Dieu,
nous trouvons la paix et une espérance rassurante. En
Dieu, nous sommes remplis d’une sagesse qui nous permet
de vivre pour lui au quotidien. Nous pourrions continuer
cette énumération, mais la leçon principale est celle-ci :
Dieu désire que nous nous tournions vers lui et que nous
dépendions de lui, plutôt que nous affichions notre
indépendance et croyions que nous pouvons nous
débrouiller sans lui.
e. L’endurance :
Ainsi si nous prions pour que Dieu nous délivre d’une
épreuve et qu’il ne nous exauce pas, il est juste alors de le
supplier de nous aider à endurer cette épreuve.
Les voies et les desseins de Dieu ne sont pas forcément les
nôtres. Ses objectifs dans nos vies consistent avant tout à
nous conduire sur le chemin de la maturité et à forger en
nous un caractère qui ressemble à celui de Jésus.
Toutefois, Dieu l’a promis, si nos circonstances, si nos
épreuves deviennent trop difficiles, alors il se donnera à
nous et ce qu’il nous offrira aura le pouvoir, la puissance
de nous aider à traverser nos difficultés et nous suffira.
Tournons-nous alors vers lui, accrochons-nous à lui et
dépendons de sa grâce en toute situation !
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5
Les prières de louange et
d’adoration :
Dans le livre des psaumes nous trouvons
un grand nombre de prières de louange et
d’adoration. En voici d’ailleurs une :
« Je t'exalterai, ô mon Dieu, mon Roi, et je te
louerai jusque dans l'éternité.
Oui, je te louerai tous les jours, et je te
célébrerai jusque dans l'éternité.
L'Eternel est grand et très digne de louanges, sa
grandeur est insondable.
Que chaque génération dise à celle qui la suit
combien tes œuvres sont belles.
Qu'elle publie tes exploits, l'éclat et la gloire de
ta majesté. Pour moi, je méditerai le récit de tes
merveilles.
Qu'elle parle de ta force redoutable, et moi, je
proclamerai tes exploits.
Qu'elle évoque tes bienfaits immenses, qu'elle
chante ton salut!
L'Eternel est plein de grâce et de compassion,
lent à la colère et riche en amour.
L'Eternel est bon envers tous les hommes et plein
de tendresse pour toutes les créatures.
Que toutes tes œuvres te louent, Eternel, et que
tes fidèles te célèbrent !
Ils diront la gloire de ta royauté et proclameront
ta force.
Ils feront connaître aux hommes tes exploits, la
gloire et l'éclat de ta royauté.
Ton règne est un règne qui s'étend sur tous les
temps, et ta seigneurie dure d'âge en âge.
L'Eternel tient ses promesses, il est plein
d'amour dans tout ce qu'il fait. »
(Psaume 145. 1 à 13)
1. Que signifie : ‘’ louer Dieu ‘’ :
Selon le dictionnaire, louer une personne, en l’occurrence
Dieu, c’est lui exprimer toute son admiration et son amour,
c’est reconnaître ses mérites et en faire l’éloge.
Par les prières de louange, nous nous souvenons du
caractère de Dieu, des qualités qui lui sont propres. Nous
nous rappelons aussi ce qu’il a accompli pour nous dans le
passé et lui exprimons à quel point nous l’admirons, nous
l’aimons et sommes émerveillés par ses œuvres.
Le Psaume lu exalte la gloire et la grandeur de Dieu ainsi
que sa force et sa bonté. Il loue sa royauté, le fait qu’il soit
éternel. Ce Psaume célèbre aussi les exploits et les œuvres
qu’il a accomplis. Il exprime et manifeste sa gloire, sa
puissance et sa bonté.
2. Pourquoi adresser à Dieu des prières de louanges ?
Dieu prend plaisir à recevoir la louange de son peuple. Non
pour des motifs égoïstes ! Ni parce qu’il en a besoin! Mais
parce que l’Eternel veut se dévoiler aux hommes, il désire
se donner à eux ; alors lorsque ceux-ci lui adressent des
prières de louange, ils lui prouvent qu’ils ont compris, ne
serait ce qu’imparfaitement, cette révélation de son
caractère. La louange, issue d’un cœur sincère, exprime à
Dieu toute la soif du croyant de l’accueillir, le respect et
l’amour qu’il éprouve envers l’Eternel.
Ensuite, adresser à Dieu des prières de louange, fait du bien
à celui qui les formule. Car en se souvenant du caractère de
Dieu, en racontant ses exploits merveilleux, les difficultés
vécues au quotidien changent de perspective. Bien des
soucis peuvent nous préoccuper, les épreuves peuvent nous
pousser au désespoir et facilement nous pouvons oublier
Dieu. Mais en adressant des prières de louange à Dieu,
nous réorientons nos pensées vers lui et les vérités
bibliques fortifient notre confiance en lui et renouvellent
notre espérance.
Nous avons peut-être perdu l’habitude de louer Dieu, mais
en prenant le temps et la peine de revivre la louange, tout
en nous souvenant des belles qualités de l’Eternel, alors
nous retrouverons la joie.
Pour parfaire nos prières, nous pouvons chanter des
cantiques de louanges ! De même, la lecture de Psaumes
qui célèbrent Dieu tel que celui que nous venons de lire ne
peut que nourrir nos pensées et nos prières de louanges.
Les prières de reconnaissance :
6 1. La définition
‘‘reconnaissance’’ :
du mot
10 Les prières
tions :
de lamenta-
1 cien Testament :
Pour commencer nous allons nous
pencher sur le jeûne tel qu’il fut pratiqué
par le peuple d’Israël dans la période de l’histoire relatée
par l’Ancien Testament, qui correspond désormais à la
première partie de la Bible.
1. Le jeûne, était-il obligatoire ?
Parmi le nombre important de lois et rites révélés à Moise,
le jeûne communautaire était exigé seulement une fois par
an, lors du jour de l’expiation. Autrement, aucun autre
règlement concernant le jeûne n’apparaît dans la loi de
Moise.
2. Le jour de l’expiation et la place du jeûne :
Le jour de l’expiation était une fête célébrée par le peuple
d’Israël une fois par an. En ce jour-là, à l’occasion de rites
et de cérémonies, des sacrifices étaient offerts afin
d’enlever la culpabilité du peuple et d’obtenir son pardon
auprès de Dieu. En résumé, ces sacrifices d’expiation
avaient pour but de régler le problème des péchés.
La pratique du jeûne à ce moment précis était une occasion
pour le peuple de réfléchir sérieusement à sa façon de
vivre, à considérer ses péchés et à les confesser, à
s’engager à respecter la Loi de Dieu.
Le fait de renoncer à se nourrir et à boire pendant une
journée, exprime l’intense besoin de renoncer au péché, de
refuser toute pratique du mal. Le jeûne rappelle aussi que
notre réconciliation avec Dieu a un coût, qu‘il s’agit d’un
temps, d’un événement à prendre au sérieux.
Ainsi le jeûne, durant le jour de l’expiation, était l’occasion
de s’humilier devant Dieu et de s’examiner devant lui.
3. Certains ont pratiqué le jeûne en dehors du jour de
l’expiation :
Comme nous l’avons déjà dit, le jeûne est préconisé par la
Loi de Moise uniquement lors du jour de l’expiation.
Cependant, une lecture attentive de l’Ancien Testament
révèle que le peuple ou certains individus pratiquèrent le
jeûne en d’autres occasions.
En effet à travers l’Ancien Testament, nous découvrons
que des gens furent poussés à jeûner pour diverses raisons.
Le jeûne fut ainsi pour certains l’occasion d’exprimer leur
tristesse et leur désespoir à Dieu, suite à un deuil. Des
événements, tels que le décès d’un roi ou d’autres crises
nationales, les incitèrent à jeûner ; ils communiquèrent par
là au Seigneur leur désarroi et leur attente en son
intervention, alors qu’ils semblaient prisonniers d’un
avenir tout à fait incertain.
Le jeûne peut aussi être pratiqué lorsqu’une personne
éprouve une profonde tristesse causée par des péchés
graves qu’elle a commis. Un individu peut jeûner à cause
d’une faute bien précise mais parfois c’est le peuple entier
qui jeûne pour confesser son éloignement de Dieu et sa
désobéissance. Dans ce contexte, le jeûne, non seulement
exprime sa tristesse d’avoir commis le mal, mais traduit
aussi son engagement à vouloir changer d’attitude et de
comportement.
Enfin, certains peuvent avoir recours au jeûne pour
appuyer une prière de supplications bien précise. De nos
jours, me semble-t-il, c’est la raison essentielle qui pousse
des chrétiens à jeûner. Certains s’abstiennent de manger
pendant un temps dans l’espoir d’obtenir une réponse
favorable à une prière particulière.
A vrai dire, nous n’avons trouvé dans l’Acien Testament
que deux exemples de telles personnes, ce qui suggère que
cette pratique n’était pas aussi répandue qu’on ne le croit.
A ce propos parlons du roi David.
4. Le roi David :
a. Sa vie privée :
Souvenez-vous que David avait commis un adultère avec
une femme nommée Bath-Chéba et qu’un enfant était né,
suite à cette liaison, un bébé qui, d’ailleurs, tomba
gravement malade. David savait que ce bébé était sur le
point de mourir, alors il se mit à jeûner et à prier,
demandant à Dieu d’épargner la vie de son fils, l’implorant
de le guérir.
Toutefois Dieu ne répondit pas à la prière de David. Ce
dernier pria et jeûna pendant sept jours mais son fils finit
par mourir.
On peut alors se demander si cela valait la peine que David
prie et jeûne !
b. Des leçons importantes à tirer :
Nous devons d’ailleurs tirer des leçons très importantes de
cet épisode, notamment, que Dieu demeure souverain et
que le jeûne n’est absolument pas un moyen pour faire
plier Dieu à notre volonté.
Je crains que certains conçoivent le jeûne un peu comme
un rite magique qui contraindrait Dieu à faire ce que nous
attendons de lui. Non ! Nous ne pouvons pas soumettre
Dieu à nos propres désirs et souhaits, nous ne pouvons pas
le manipuler par le jeûne ni non plus faire de lui notre
obligé. C’est nous qui devons nous soumettre à Dieu et
non le contraire. Dieu est souverain, il est libre, puissant, et
le jeûne ne doit pas être un moyen pour nous d’exercer une
quelconque pression sur lui.
Le récit relatant la perte de cet enfant nous apprend que
David accepta par la suite la souveraineté de Dieu. Ses
prières exprimèrent alors toute son aspiration, son espoir et
sa volonté de se soumettre à Dieu.
c. Les raisons pour lesquelles David avait jeûné :
David avait commis des fautes très graves : l’adultère et le
mensonge ! De plus, il avait été jusqu’à planifier la mort du
mari de Bath-Chéba ! Puis quelques mois plus tard, il fut
confronté à la forte possibilité que son fils meure. Tous ces
événements devaient le troubler profondément et je dirais
que son jeûne traduisit essentiellement son déchirement et
exprima l’immensité de sa peine.
Par son jeûne David extériorisa sa tristesse, il afficha ses
regrets quant au mal qu’il avait commis ; son jeûne était
accompagné de confessions et d’un engagement à revenir
sur les voies de la justice. David s’humilia ainsi devant
Dieu, il rechercha sa faveur, il aspira à sa miséricorde.
5. La pratique du jeûne aujourd’hui :
Tout d’abord, étant donné la quasi-absence d’instructions à
propos du jeûne dans l’Ancien Testament, il me semble
sage de s’abstenir d’établir des lois ou des règlements à ce
sujet dans la vie chrétienne. Autrement dit, nous sommes
libres de jeûner si nous en avons la conviction, mais nous
sommes aussi libres de ne pas jeûner. Le jeûne n’est pas
une pratique obligatoire. Nous ne devons ni l’imposer ni
l’interdire.
Ensuite, à travers les exemples de l’Ancien Testament, le
jeûne semble plutôt approprié pour exprimer une peine, un
désir de recevoir l’aide de Dieu dans des situations de deuil
ou de détresse. Il véhicule aussi la confession de fautes
graves et un engagement sérieux à changer de
comportement.
Enfin, nous ne devons pas concevoir le jeûne comme une
pratique ou un rite garantissant une réponse favorable à une
prière. Par le jeûne nous pouvons exprimer nos aspirations
mais dans une attitude de dépendance à Dieu. L’Eternel
quant à lui, demeure souverain, il est libre d’accomplir ses
projets envers nous en son temps ! Le jeûne ne le
contraindra jamais à changer ses plans pour les conformer
à notre volonté. Toute réponse favorable de l’Eternel à des
prières ou un jeûne n’est que l’expression de sa grâce et de
son amour, accordés librement selon son bon plaisir.
6. Jeûner pour des motifs hypocrites :
Nous nous sommes déjà penchés sur l’enseignement de
l’Ancien Testament au sujet de la pratique du jeûne. A
travers les écrits d’un prophète de l’Ancien Testament,
nous allons à présent découvrir qu’il est possible de jeûner
pour de mauvais motifs.
Lisons à ce propos une citation du livre du prophète Esaïe :
« "Que nous sert de jeûner, si tu ne le vois pas ?
Pourquoi nous humilier, si tu n'y prends pas
garde ?"
Au jour où vous jeûnez, vous traitez vos affaires
et vous exploitez tous vos ouvriers, vous passez
votre jeûne en procès et querelles et en frappant
du poing avec méchanceté.
Ce n'est pas par des jeûnes, comme ceux
d'aujourd'hui, que vous ferez entendre vos
prières là-haut !
Est-ce cela le jeûne auquel je prends plaisir
?Est-ce cela un jour où l'homme s'humilie ?
S'agit-il de courber la tête comme un jonc et de
vous étaler sur le sac et la cendre ?
Pouvez-vous appeler cela un jour de jeûne que
l'Eternel agrée?
Le jeûne qui me plaît est celui qui consiste à
détacher les liens de la méchanceté, à délier les
courroies de toute servitude, à mettre en liberté
tous ceux que l'on opprime et à briser toute
espèce de joug.
C'est partager ton pain avec ceux qui ont faim, et
offrir l'hospitalité aux pauvres sans abri, c'est
donner des habits à celui qu'on voit nu, ne pas te
détourner de ton prochain.
Alors, comme l'aurore, jaillira ta lumière, ton
rétablissement s'opérera bien vite.
Oui, alors la justice marchera devant toi, et la
gloire de l'Eternel sera l'arrière-garde.
Quand tu appelleras, l'Eternel répondra ; quand
tu crieras à l'aide, il dira : "Je suis là !"
« Si, du milieu de toi, tu supprimes le joug de
l'oppression, les gestes menaçants et les propos
méchants, si tu donnes ton pain à celui qui a
faim et si tu pourvois aux besoins de l'opprimé,
la lumière luira pour toi au milieu des ténèbres,
et ton obscurité se changera pour toi en clarté
de midi, et l'Eternel sera ton guide constamment.
Il pourvoira à tes besoins dans les déserts arides,
il te fortifiera et tu ressembleras à un jardin bien
arrosé, à une source vive aux eaux
intarissables. » (Esaïe 58. 3 à 11)
a. Le contexte religieux au temps d’Esaïe :
Le prophète Esaïe reprend les paroles moqueuses, chargées
de mépris, que le peuple ne cessait de répéter. Car les gens
disaient à Dieu : « Que nous sert-il de jeûner, si tu ne le
vois pas ? » Nous apprenons ainsi que la pratique du jeûne
devait être assez courante à cette époque.
b. Les motivations des contemporains d’Esaïe en
jeûnant :
Il est difficile de savoir avec précision pourquoi ces gens
jeûnaient. Toutefois, des prophètes comme Esaïe et
d’autres, dénonçaient les fautes du peuple et annonçaient le
jugement de Dieu. Alors vraisemblablement, les gens
pratiquaient le jeûne dans l’espoir d’échapper au jugement
de Dieu. Peut-être, par la pratique du jeûne, croyaient-ils
persuader Dieu d’avoir pitié d’eux et espéraient-ils ainsi
recevoir son salut, ou alors voir le retour de la paix et de la
prospérité dans leur pays ?
Evidemment, suite à de tels jeûnes, le peuple ne recevait
aucune réponse favorable de Dieu ! Et il se demandait par
conséquent si cela valait la peine de continuer à jeûner.
c. Le péché des contemporains d’Esaïe
Esaïe mit le doigt sur une contradiction présente dans la vie
de ces gens. En pratiquant le jeûne, ils affichaient une
certaine piété ! Mais en réalité il s’agissait d’une façade
derrière laquelle ils dissimulaient des fautes gravissimes.
Ces gens prétendaient être religieux mais ils étaient en fait
coupables de pratiques scandaleuses ! Ils ne pouvaient
donc obtenir ni la bénédiction de Dieu ni sa faveur.
De quel vice était-il coupable ? Le prophète, me semble-t-
il, dénonçaient les riches et les puissants qui affichaient une
façade respectable mais qui, par derrière, opprimaient ceux
qui étaient vulnérables et pauvres afin de les exploiter, car
en pratiquant ainsi l’injustice, ils s’enrichissaient aux
dépens des autres.
Leurs actions impies étaient fort graves ! D’autant plus que
précédemment, nous avons appris que le jeûne traduit la
tristesse, le regret profond d’avoir commis des fautes
graves. Dans un tel contexte, le jeûne s’accompagne d’un
engagement sincère à vouloir changer de comportement et
à réparer ses torts.
Et de toute évidence ces gens que le prophète dénonçait,
continuaient à s’enfoncer dans le péché, sans s’en soucier
guère.
Voilà pourquoi leur jeûne n’avait aucune valeur aux yeux
de Dieu.
Le prophète leur annonça ce que Dieu attendait d’eux. Ils
devaient pratiquer la justice, ils devaient aimer leur
prochain. Ils devaient défendre le droit des pauvres, leur
venir en aide.
7. Une leçon pour nous aujourd’hui :
Nous apprenons qu’il est possible de jeûner pour des
raisons injustes et d’une façon qui est en horreur à
l’Eternel. Nous développerons d’ailleurs ce point plus loin,
lorsque nous parlerons de l’enseignement de Jésus au sujet
du jeûne.
Notons toutefois dès à présent, que tout acte de piété, tel
que le jeûne inclus, n’a aucune valeur si la personne qui le
pratique ne dispose pas d’un cœur sincère, ni si elle ne
mène une vie juste.
Autrement dit, ce n’est pas à travers le simple acte de
jeûner que nous obtenons la faveur de Dieu. La pratique du
jeûne ne mérite pas, en soi, une récompense de la part de
Dieu. Le jeûne n’est pas un rituel magique qui va obliger
Dieu à nous accorder tous nos désirs.
De plus, la pratique d’actes de piété, tels que le jeûne, ne
constitue pas une preuve de l’authenticité de la foi d’une
personne. Nous pouvons tromper les autres et peut-être
nous duper nous-mêmes, toutefois jamais nous ne
parviendrons à tromper Dieu. Une foi authentique et
sincère conduit toujours à une transformation progressive,
mais puissante, de sa vie intérieure.
Le jeûne, selon la Bible, est l’occasion de s’examiner
sérieusement, l’occasion de reconnaître ses fautes devant
Dieu, l’occasion de prendre des engagements nouveaux
afin de vivre à la lumière de sa parole. Il est manifestement
inutile de jeûner si nous refusons de marcher avec Dieu.
Parfois, la pratique du jeûne peut devenir une source
d’orgueil. On peut en arriver à se comparer aux autres et
penser que l’on est mieux, juste parce que l’on passe plus
de temps dans le jeûne. Selon Esaïe, nous ne pouvons pas
mesurer la qualité de notre vie spirituelle ou de notre foi
par le nombre de jours passés à jeûner. Ce qui est
primordial aux yeux de Dieu, c’est de pratiquer la justice et
l’intégrité, l’amour du prochain. Ce qui est essentiel c’est
de le craindre !
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2 jeûne :
Lisons pour commencer un texte biblique
qui rapporte les paroles de Jésus en
Matthieu chapitre 6 :
«- Lorsque vous jeûnez, n'ayez pas, comme les
hypocrites, une mine triste. Pour bien montrer à
tout le monde qu'ils jeûnent, ils prennent des
visages défaits. Vraiment, je vous l'assure : leur
récompense, ils l'ont d'ores et déjà reçue ! Toi,
au contraire, si tu veux jeûner, parfume tes
cheveux et lave ton visage pour que personne ne
se rende compte que tu es en train de jeûner.
Que ce soit un secret entre toi et ton Père qui est
là dans le lieu secret. Alors ton Père, qui voit ce
qui se fait en secret, te le rendra. »
(Matthieu 6. 16 à 18)
1. Le contexte religieux au temps de Jésus :
Ce texte lu est extrait d’un long discours de Jésus dans
lequel il mentionne d’autres actes de piété, tels que la
prière et l’aumône. De toute évidence, à l’époque de Jésus,
certains pratiquaient ces actes de piété à la vue de tous et
de façon très visible. Lorsque de telles personnes jeûnaient,
elles voulaient que tous le sachent. Elles affichaient une
mine défaite car elles voulaient être sûres d’attirer
l’attention des autres sur le fait qu’elles jeûnaient.
Ces gens semblaient jeûner tout simplement pour être bien
vus et avoir une bonne réputation. Et c’est cette attitude,
cette motivation, que Jésus dénonce. Notons-le bien, Jésus
ne condamne pas le jeûne en soi, il remet plutôt en question
toute pratique pieuse à laquelle on peut avoir recours, pour
des raisons injustes, notamment celle qui consiste à vouloir
à tout prix jouir d’une bonne réputation auprès des
hommes. Le jeûne implique seulement l’individu qui y a
recours et son Dieu ! Alors pourquoi, en le pratiquant,
attirer l’attention sur soi ? Pourquoi, plutôt, ne pas
demeurer silencieux dans la présence de Dieu ?
2. Les propos de Jésus :
Dans son discours, Jésus explique que ceux qui jeûnent en
public ont déjà reçu leur récompense, tandis que ceux qui
jeûnent dans le secret, recevront une récompense de leur
Père céleste. Que signifient ces propos ?
Si nous accomplissons de bonnes œuvres dans l’espoir
d’être bien vus des hommes, alors nous jouirons
probablement de leur estime et recevrons leurs louanges !
Toutefois, ce sera tout ce dont nous hériterons car de tels
actes sont dépourvus de valeur, ils n’aboutissent à aucune
récompense spirituelle. Toutefois, si nous pratiquons de
bonnes œuvres sincèrement pour nous approcher de Dieu,
en toute discrétion, alors en son temps, le Seigneur nous
comblera d’une récompense spirituelle.
Vers la fin de son discours, Jésus nous incite à amasser des
trésors dans le ciel plutôt que d’amasser des richesses sur la
terre. Mais quelles sont donc ces récompenses qui sont le
résultat d’une vie de foi vraie, discrète et honnête?
Il faut bien le préciser, et l’enseignement de Jésus
l’explique, nous ne devons pas nous attendre à recevoir des
récompenses matérielles en guise de réponses à notre foi et
à notre amour pour Dieu. Non ! Notre récompense sera
céleste, elle sera d’ordre spirituel.
Et ces récompenses spirituelles ont une valeur infiniment
supérieure à toutes autres richesses matérielles ! Mais en
quoi consistent-elles exactement ?
Notre trésor dans le ciel est tout simplement Dieu.
Lorsque nous pratiquons le jeûne ou d’autres actes de piété
avec un cœur sincère, devant Dieu et non pour les hommes,
alors Dieu se donnera à nous, il se révèlera. La pratique de
la piété nous rapproche de Dieu, car lorsque nous nous
approchons de lui, il s’approche de nous, il se dévoile, il
nous permet de le connaître.
Dans les deux chapitres précédents, nous avons appris que
durant la période de temps relatée par l’Ancien Testament,
le jeûne était souvent pratiqué aux moments de deuil ou à
l’occasion de grandes crises nationales ou personnelles ! Il
pouvait aussi véhiculer le profond regret d’une personne,
sa culpabilité face à des péchés graves. Mais cet
enseignement correspond-il à celui donné par Jésus ?
Ces motivations que nous venons de citer sur le jeûne sont
importantes et elles peuvent donner lieu aux récompenses
dont nous parlons.
Si nous jeûnons parce que nous sommes dans le deuil ou
plongés dans une épreuve douloureuse, alors nous
exprimons à Dieu notre dépendance envers lui et notre
soumission, nous lui faisons savoir que le connaître est
bien plus important que boire et manger ! Que nous
sommes prêts à nous priver de tout pour gagner ce qui
existe de plus précieux : sa présence !
Si telle est notre motivation, Dieu se donnera à nous ; il se
fera connaître, nous découvrirons son réconfort, nous
approfondirons notre connaissance de son amour et de sa
grâce.
Si nous jeûnons aussi à cause de la peine qui nous accable
suite à un péché grave et lui confessons nos fautes, alors
nous lui confions que notre désir le plus profond
désormais, n’est plus de perdre du temps dans les besoins
essentiels de la vie, mais plutôt de passer un moment avec
lui, de nous réconcilier avec ce Dieu si bon ! Se priver de
besoins vitaux pour jouir de sa présence et gagner sa
faveur, afin de trouver ce qui existe de plus précieux, son
pardon et sa miséricorde, n’est-ce pas plus merveilleux
encore ?
Si telle est notre motivation alors Dieu nous répondra, il
nous accordera son pardon et sa miséricorde ! Notre
relation brisée sera restaurée. Vraiment, il n’existe pas de
trésors plus précieux !
3. L’exemple de Jésus :
Nous avons ainsi résumé l’essentiel de l’enseignement de
Jésus au sujet du jeûne. Toutefois, que pouvons-nous
apprendre de son exemple ? Car nous découvrons en
Matthieu chapitre 4 qu’après son baptême, il se rendit dans
le désert où il passa quarante jours dans le jeûne. Or, la
raison n’en était ni le deuil ni la confession de péchés.
Matthieu explique dans son évangile que c’est l’Esprit de
Dieu qui conduisit Jésus dans le désert et il ajoute que ce
fut pour le mettre à l’épreuve. Autrement dit, par le jeûne
Jésus prouva qu’il était à la hauteur de la mission que Dieu
lui confiait. Par le jeûne et les diverses tentations qu’il
subit, Jésus montra qu’il pouvait renoncer au monde pour
se consacrer entièrement à Dieu. Jésus d’ailleurs l’a
déclaré : « L’homme n’a pas seulement besoin de pain pour
vivre, mais aussi de toute parole que Dieu prononce. »
(Matthieu 4. 4) Jésus prouva que pour lui, vivre une
relation de confiance et de dépendance avec le Père, était
plus important que de manger et boire, plus important aussi
que de jouir d’une bonne réputation parmi les hommes,
plus important encore que de s’emparer du pouvoir.
4. Que pouvons-nous retenir de cette période de jeûne
dans la vie Jésus ?
Ces quarante jours de jeûne accomplis par Jésus ne doivent
pas nous forcer à faire de même. Toutefois, remarquons
que ce temps fut un temps d’épreuves pour Jésus car Satan
chercha à le tenter. En effet, Dieu peut permettre que nous
passions par des épreuves, que nous vivions des tentations.
Il veut par ce moyen tester l’authenticité de notre foi, il
veut nous préparer à un ministère particulier. Alors la
pratique du jeûne peut nous aider à vivre le renoncement à
soi, à nous rapprocher de Dieu. Par le jeûne nous
apprenons à nous détacher du monde et à dépendre de
Dieu, de son Esprit et de sa Parole.
5. Les leçons à retenir :
D’abord, selon l’enseignement de la Bible, le jeûne ne
représente ni une obligation, ni une interdiction. Car nous
sommes libres de jeûner si nous en recevons la conviction,
à condition toutefois que cela n’en devienne pas un devoir
impératif. Nous sommes aussi libres de ne pas jeûner, si
telle est notre désir. Nous ne devons pas non plus imposer
le jeûne aux autres, ni les empêcher de le pratiquer s’ils le
souhaitent.
Ensuite, sachons-le, le jeûne ne représente nullement un
outil pour faire plier Dieu à notre volonté ; autrement dit,
sa pratique ne saurait en aucun cas nous garantir une
réponse favorable de sa part.
Enfin, si nous sommes accablés par le deuil, assaillis
d’épreuves, en proie à la tentation et la culpabilité, par le
jeûne, nous approfondirons notre connaissance de Dieu,
nous développerons l’amitié qui nous lie à lui ! En se
privant de ce qui est essentiel, nous découvrirons des
trésors spirituels qui consistent à rencontrer Dieu.
Pour toute correspondance, veuillez écrire à :
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